"Nova et aucta orbis terrae descriptio ad usum navigantium emendate acco mmodata " Mercator. |
Informations générales sur la carte
marine. Jusqu'à Copernic on croyait la terre au centre de l'Univers,on pouvait distinguer les "Cosmologues" qui vivaient dans les grandes Universités,ils devaient écrire l'image du monde,des océans ,des terres,ils pratiquaient 'Lastronomie,l'astrologie,mais comme Ptolémée ils ignoraient l'océan Pacifique. Ptolémée croyait l'océan Indien fermé et que le littoral africain s'inclinait vers l'Est pour rejoindre l'Asie,grosse erreur!,il fut connu par une traduction latine de 1409.cette géographie fut suivie de tres nombreuses éditions leurs cartes étaient souvent de vastes élucubrations,inutilisables pour le voyage. ptolémée Les Pilotes marins, qui étaient parfois illéttrés,mais qui
dessinaient des portulans ,simples,précis pour aller
d'un port à l'autre. |
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Les premiéres cartes
marines,sont des PORTULANS (1300) dessinés sur des peaux
de cuir.donnant la déscription des ports,des côtes
,ils sont souvent ornés de belles enluminures.
Lors des " grandes
découvertes" par les portugais
et les espagnols tous les documents espagnols étaient
rassemblés a la "casa de
Contratacion" à Seville et la "casa da Indie e da
Guinea" à Lisbonne.Là étaient conservés les documents
sur la navigation, les cartes,les portulans,les
routiers,les journaux de bord.Il y avait des cartes du
cosmographe allemand: Martin Behaim,de Johann Schoener
, ou Ruy Faleiro cosmographe portugais.
On va même utiliser les quartiers de réduction. REMARQUE La carte marine initialement était le domaine
des Hollandais et des Anglais. Sous Louis XIV
Les français utilisent le "NEPTUNE FRANCAIS
" de 1693. Il faudra attendre Jacques-nicolas
BELLIN en 1725.pour avoir des
cartes marines en grand nombre. Pour connaître avec précision la longueur de la
minute d'arc il a fallut les voyages de La
Condamine /Bouguer et
Maupertuis puis La Caille vers 1750
on connait enfin la grosseur de la terre
et sa forme exacte. |
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Remarque importante. La division des cartes de la bibliothéque du congres à Washington renferme plus de 4,5 millions de documents. La bibliothéque Nationale de France 20.000 cartes anciennes La collection privée" cartes et Atlas" de David Rumsey 12.600 cartes. |
NOS
OBJETS PRESENTES A
LA VENTE. |
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INSTRUMENTS
POUR
ETABLIR
LES
CARTES MARINES. |
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graphomètre. prix de vente : 790 euros. | un graphomètre en laiton signé
Meurand Paris a été vendu 7000 francs un autre plus petit 2200 francs en 2001. |
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Rapporteur a rallonges ou stymographes prix de vente: 320 euros | Un stymographe a été vendu
2600 francs le 25/06/2001 |
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porte carte en cuir prix de vente : 121 euros. |
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Régles parallèles et à rouleau utilisées par les Anglais.ébéne, ivoires, bois rares. | ||||
loupe à cartes marines
diamétre 23 cm . Ht
.9 cm vendue. |
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le prix des cartes;
Un portulanexécuté par un pilote malouin sur vélin de 1643 a été vendu 250.000 Francs. (juillet 1999.) Cartes
hollandaises: Cartes françaises:
Une carte de Bellin
peut donc étre estimée en salle des
ventes entre. 1500
francs et 2000 francs selon son état,son format,mais
certaines cartes de régions maintenant devenues
"touristiques" Bretagne,Antilles,Provence atteignent
des prix beaucoup plus élevés,surtout si elles sont
coloriées,( ce qui est plus décoratif,)
jusqu'à 5000francs. |
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le 20 juin 2008. sera vendu "Le
Blaeu" de Blaeu jean grand atlas ou cosmographie
Blaviane 10 volumes +2 grands atlas in_folio 676
cartes publiés à Amsterdam chez jean Blaeu en 1667.
Estimation 250.000 euros!! |
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vendu juin 2006. Le petit flambeau de la
mer,ou Le veritable guide des pilotes côtiers au Havre de grâce,veuve Gruchet et pierre Faure 1742. in-4 velin cet édition ornée de nombreuses figures est l'ancêtre des Instructions Nautiques" vendu à un revendeur pour le prix de 750 euros. |
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vente du 4 Juin 2003 à La Rochelle
. Bibliothèque du marquis Prosper de Chasseloup Laubat ( ministre de la marine).Ensemble d'environ 570 cartes publiées de 1861 à 1865 sous l'autorité du ministre de la marine prosper de Chasseloup Laubat reliées en 5 Volumes .grand in-folio vendu l'ensemble pour 36.850 Euros.!!! |
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.le 04 Mars 2003 à
Rennes vente d'un atlas de trois cartes-portulans du
bassin méditerranéen sur parchemin Marseille 1646.Chaque
carte 62,5x83cm Avis à nos riches lecteurs!
cet atlas provient de l'atelier marseillais de François Oliva (1612) Vendu 120.000 Euros (787.148 Francs) trois cartes portfolio recouvert de veau doré au fer rehaussé intérieurement de dessins à l'encre chaque carte 62,5x83 cm cet atlas a été classé trésor national et est interdit de sortie du territoire,il a été préempté pour entrer à la bibliothéque de Marseille. |
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Vente du 02 décembre 2002
à Drouot salle 1 .M.F.Robert 01 42 46 54 51 |
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vente du lundi 25 novembre 2002Maitre paul Renaud 01.47.70.48.95 | ||||
L 'hydrographie française de Bellin de 1765 en deux volumes dans une reliure d'époque en daim contenant 75 cartes a été vendue en salle des ventes 52.000 Francs.(juillet 2000) | ||||
Le 4
décembre
1987.
OEUVRE DE LUCAS JANSZ WAGHENAER Il a été vendu à Paris le volume in_folio l'Atlas maritime côtes de la méditerranée (thresoor der Zee-vaert inhoude de geheele nauigatie) fait à Leyde en 1592 C'est vraiment unique mais le prix de l'adjudication aussi est aussi unique: 1.984.400 francs! |
Bibliographie. | ||||
Anciennes cartes
Marines de la Bretagne Monsieur Gaudillat collectionneur
ce livre est |
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Océans de papier |
par Olivier le Carrer en vente actuellement. |
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Voies Océanes cartes marines et
grandes découvertes |
par Mireille Pastoureau prix 15 euros |
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les secrets des portulans. | par Remy Chauvin
éditions france-empire. A vendre10 euros. |
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Le planisphère d'Alberto Cantino Lisbone 1502 | Par Gérard Vindt.
roman. |
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Anciennes cartes
marine de: 1290 a 1699. par Donald Wigal tres nombreuses photographies de cartes qui proviennent pour la plupart de la bibliothèque nationale de France. edition Donald Wilgal
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nouvelle edition
prix: 20 euros. |
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réédition de cartes anciennes
on trouve de tres nombreuses éditions contemporaines en librairie ci-contre "le Spitzberg" |
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mes voyages avec Hérodote. par Ryszard Kapuscinski. le grec Hérodote est "le père de l'histoire" nous présentons ce livre car le monde d'Hérodote était une base de la cartographie antique 10 euros. |
Liens internet. | Bon surf | revenez nous vite.... | ................................................................................................................................................... |
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http://www.chez.com/histoir
ededieppe/cartog01.htm |
http://mapasantiguos.blog.com/ un blog espagnol sur les cartes anciennes |
http://expositions.bnf.fr/ciel/catalan |
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département des cartes et plans de
la bibliothèque de Paris cartes.plans@bnf.fr reproduction des documents sur demande des reproductions peuvent être effectuées par le département de la reproduction de la bibliothèque nationale 58 rue de Richelieu Paris cedex 02 téléphone:01.53.79.83.64. |
davidrumsey.comUne des plus riches collections privée de cartes du monde entier. |
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Quelques sites de vendeurs connus dans le monde. un point commun à tous prix élevés!!! |
Commentaires
de nos lecteurs sur cette page "informations cartes
marines" |
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le 15 novembre 2012 Une exposition à ne pas manquer pour toute personne qui porte un intêret aux cartes marines anciennes Dans le monde c'est la France qui possède le plus grand nombre de portulans et de cartes manuscrites anciennes,cette exposition organisée par la BNF est vraiment exceptionnelle,elle est incontournable ,allez la voir ,on ne peut pas le regretter y sont exposés des trésors! http://www.bnf.fr/fr/evenements_et_culture/anx_expositions/f.age_dor_cartes_marines.html http://expositions.bnf.fr/marine.htm http://cartogallica.hypotheses.org |
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Le 14 octobre 2009.Bonjour !
Je vous contacte car j’ai quelques
cartes marines a faire authentifier, elles appartenaient
a mon grand père (donc plus de 50 ans deja c'est certain
!) mais je veux être certaine qu’elles datent du 17eme
comme je le pense assez fortement |
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le 15 septembre 2009. Monsieur je viens de savoir que ce portulan du Brésil sur velin de 72x41 cm ,signé et daté françois Le Guinec pilote à Saint-Malo en tres bon état ,orné de vaisseaux,d'indiens,de poissons , de la première moitié du XVIIém siècle avait été vendu 39.000 euros il y a quelques années. |
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Le 18 juin 2008
Bonjour,je suis un privé et possède quelques cartes
marines de la région du Québec. En particulier et sous cadre, le port de Québec et celui de Halifax. D'autres (une dizaine), du Saint-Laurent avec les découpes des côtes et/ou des phares par exemple.Toutes sont de la fin du XIX et on été utilisées (points rouges / verts etc...) Je souhaite vendre les cartes. dasse@tvcablenet.be |
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le 10
novembre 2007
Monsieur afin de compléter votre page
d'informations sur les cartes marines anciennes veuillez
trouver ci-joint quelques noms de cartographes
j'ai mis aussi des liens internet(
cliquez sur le nom)
bien
cordialement
claude
Brescoud XIIIém siècle carte pisane. auteur inconnu XIV ém siècle 1313 Petrus Vesconte. école Génoise 1339 Angelino Dulcert.école catalane 1375 Abraham Cresques.école catalane 1385 Guillelmus Soleri. école catalane 1409 Albertin de Virga.école Viennoise 1413 Mecia de Viladeste.école catalane XV ém siècle. 1420 Cristoforo Buondelmonte. 1422 Jacobus de Giroldis.école Viennoise 1447 Gabriel de Vallsecha.école catalane 1462 Petrus Roselli.école catalane 1467 Grazioso Benincasa.école Viennoise 1484 Pierre Garcie maître au cabotage 1492 Martin Behaim. 1492 Christophe Colomb. 1500 Juan de la Cosa.école de Seville 1502 Cantino école portugaise XVIém siècle 1505 Nicolaus de Caverio. école Génoise. 1513Piri Re'is. école d'Istamboul. 1519 Lopo Homen. école portugaise 1529 Diogo Ribeiro. 1534 Gaspar Viegas. 1534 Guillaume Brouscon . école du Conquet 1542 Jean Rotz .école de Dieppe. 1543 Battista Agnese 1550 Diego Gutierrez.école de Seville 1550. Pierre Desceliers .école de Dieppe. 1554 Pedro de Medina 1556 Guillaume Le Testu. école de Dieppe(.pilote) 1559 Diogo Homem. école portugaise 1559 Etreas Homem. école portugaise 1563 Giacomo de Maggiolo.école Génoise 1565 Giorgio Sideri école Grecque 1566 Nicolas Desliens.école de Dieppe. 1571 Fernao Vaz Dourado. école portugaise 1579 Jacques de Vaulx de Claye .école de Dieppe.(pilote) 1583 Joan Martines . XVIIém siécle 1600 Nicolaos Vourdopolos .école Grecque 1601 Guillaume Levasseur .école de Dieppe. 1603 Francesco Oliva. 1607 Samuel Champlain. 1610 Harmen Jansz.école Hollandaise. 1613 Pierre de Vaulx.école de Dieppe. 1618 Domingos Sanchez. école portugaise 1620 Charlat Ambrosin. école de Marseille. 1622 Hessel Gerritsz .école Hollandaise.(cartographe des compagnies des Indes occidentales et orientales VOC) 1624 Alvise Gramolin. 1624 Jean Le Béchec école du Conquet 1628 Jean Guérard.école de Dieppe (savant,pilote et hydrographe) . 1633 Augustin Roussin.école de Marseille 1649 Joao Teixeira Albernas. école portugaise 1650 Christophe Troadec école du Conquet 1660 Pieter Goos.école Hollandaise. 1660 Fred Woldemar.école Hollandaise. 1662 François Ollive.école de Marseille 1665 John Burston.école anglaise 1666 pierre Collin. 1674 Denis de Rotis.école Basque. 1683 Augustine Fitzhugh.école anglaise 1688 Joan Blaeu. 1689 Pierre Detcheverry..école Basque. 1699 John Thornton.école anglaise |
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le 25 mai 2007. Monsieur nous vous envoyons les photographies de fragments du planisphère envoyé de Lisbone à Hercule d' Este duc de Ferrare avant le 19 novembre 1502. Il est vraiment représentatif des connaissances géographiques de l'époque; cordialement Charles Menguy.
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Le 12 octobre 2005. MONSIEUR, JE SUIS INTALLE AUX USA OU J'IMPORTE DES ANTIQUITES DE FRANCE. JE SUIS A LA RECHERCHE D'UNE CARTE DE BRETAGNE OU DE FRANCE ANCIENNE,EN TRES BON ETAT. LA TAILLE DOIT ETRE DE ENVIRON 2 /2.50 METRES DE LONG SUR UN METRE CINQUANTE DE HAUT.. JE N'AI PAS BESOIN D'ENCADREMENT A CAUSE DU TRANPORT,CAR CELA DEVRA ETRE EXPEDIER PAR FEDEX.. MERCI DE ME TENIR AU COURANT ET M'ADRESSER PHOTOS,PRIX ET DETAILS.. CORDIALEMENT PATRICE BRUNET patricebrunet@bellsouth.net |
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Le 31 Aout 2005. J'ai retrouve il ya a peu de temps une carte des atterages de batavia datant de 1846 avec modification en 1867 69 78 79 publi e par ordre du roi ss le ministere de du baron de mackau j'aimerai savoir si cette carte a de la valeur si oui comment faire pour la mettre sur votre site? pierre.boudry@wanadoo.fr |
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le 25 juillet 2005. Bonjour Je suis à la recherche de renseignements sur l "Atlas des Ports de France"qui date du XIX Où peut on se procurer les originaux ou les reproductions de ces cartes et à quel prix. Le secteur recherché est la Méditerranée. Je vous joint un exemple (mer de la Manche) à titre d'information. Avec mes remerciements pour votre réponse christian_damato@yahoo.fr |
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RECHERCHE CARTES
MARINES
le
20 Octobre 2004. Bonjour, Je recherche des cartes marines anciennes sur la baie de Calvi. Je vous présnte 3 modéles en piéces jointes En connaissez-vous d'autres ? Merci de me faire une offre si vous en avez en votre possession Philippe Prévot jeffi2b@wanadoo.fr
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veulent compléter leur connaissance sur le sujet Ce
moteur de recherche autorise les recherches sur
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Web être aussi, utilisé
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Etude
que
monsieur Michéa hubert capitaine
au long cours, nous autorise aimablement à produire sur
notre site:
Ce texte a été
publié dans NAVIGAtlON n°111 Janvier 1989. Les
illustrations correspondantes seront insérées en octobre
2000 RESUME Les martelloios qui
sont dessinés sur les premières cartes constituent un
diagramme de calcul qui permettait aux pilotes d'effectuer
une estime sans autre calcul qu'une règle de trois. Le
chemin parcouru était figuré en direction au moyen de
compas à pointes sèches. Les distances étaient prises en
compte au moyen de l'échelle de distance de la carte. Le
point obtenu était lu en relèvement et distance par
rapport au prochain point de destination du navire. Les
tables de P. de MEDINA, dans L'art de naviguer, Lyon,
1554, pages 32-35, sont la transcription des données du
martelloio. La position du martelloio n'était pas liée à
un point particulier de la carte. Cependant, son
orientation servait de référence pour la lecture des
routes. Les principaux points de la cote étaient,
semble-t-il, reliés entre eux par un relèvement magnétique
local. ABSTRACT Portolanos have most probably been
drawn up, not to represent the world, but in order to
assist pilot's memory when folowing privileged
itineraries. The martelloios were just acting as a
computer and dead reckoning abacus.
Cette rose soulève un certain nombre de questions parmi lesquelles celle de savoir à quoi elle servait, d'une part, et en quoi elle participait à l'élaboration des cartes anciennes, d'autre part. Avant d'entrer plus avant dans un exposé proposant une réponse à ces deux questions, je souhaiterais faire quelques remarques préliminaires. D'une manière générale, les
navigations les plus anciennes connues font référence,
lorsque on en lit les relations avec attention, aux
distances séparant les escales maritimes, exprimées en
journées de navigation et parfois en autres " unités "
dont la valeur précise s'avère d'appréhension délicate,
mais pratiquement jamais à la notion de direction.
Lorsque une allusion est faite à une direction de
marche, c'est en général par référence à la position
d'une constellation d'étoiles, comme dans le voyage
d'Ulysse, du mont Atlas vers la Phénicie, pour lequel
Athena lui prescrit de " garder la Grande Ourse à sa
droite " [1], ou bien encore au travers de noms de vents
à caractères stables tels que le Borée qui menait de
Paphos à Alexandrie, sur une distance de 3 800 stades
[2]. Les " périples " [3] qui nous sont parvenus ne font
pratiquement pas référence à la notion de direction;
c'est également le cas de la table de Peutinger. On
pourra interpréter la chose en suggérant que les
itinéraires ainsi décrits suivaient le profil des côtes,
en particulier en Méditerranée, et que, par conséquent,
les traversées en droiture étaient sans doute rares et
limitées à des trajets bien éprouvés sur la voie
desquels les marins de l'Antiquité pourraient bien avoir
été mis par des visibilités et réfractions
exceptionnelles ou bien aussi par les vols périodiques
d'oiseaux migrateurs, comme ce fut le cas des
navigateurs irlandais qui s'aventurèrent jusqu'en Islande
et dont la légende de saint Brendan nous a transmis le
souvenir. Sur le plan mathématique, le martelloio, ainsi fut nommée la figure par les auteurs de la Renaissance, se présente comme une circonférence sur laquelle sont répartis seize points équidistants reliés chacun à tous les autres par une corde. Chacun des angles inscrits, sous-tendant une corde joignant deux points consécutifs, est égal à 11,25 degrés, ce que nous appelions, il y a encore peu d'années, un quart et que nos anciens nommaient un rumb. L'angle au centre correspondant représente naturellement le double, soit 22,5 degrés. Au centre on définissait 32 rumbs ou quarts ou points du compas dont la valeur était également de 11,25 degrés (fig. 2). Il est admis de nos jours qu'un bon voilier peut remonter au vent de environ deux quarts, soit environ 22,5 degrés. Naturellement, nous ne savons pas quelles étaient les performances réelles des voiliers des époques médiévales; cependant, contrairement à ce qui fut longtemps admis par bien des historiens, je ne vois pas pourquoi les navires antiques n'auraient pas été capables de remonter au vent, d'un, voire de deux quarts, ne serait-ce que parce que, pour entrer au port, il est bien rare qu'il n'y ait pas lieu de louvoyer et qu'il est plus facile de prétendre que cela se faisait à l'aviron que de le pratiquer. Notons encore que la corde S/SE à N/NO, par exemple, a la même direction que celle qui va de S à NO. On peut repérer, sur le martelloio, toutes les directions de l'horizon au moyen d'un réseau de cordes parallèles entre elles. Supposons, par exemple, un navire capable de remonter d'un quart par rapport au vent. On constate que, pour une route S/SE à N/NO, bordée tribord, le travers au vent nous amènerait au point NO, c'est-à-dire un point en dessous du N/NO, et que, si nous voulions de ce point NO prendre l'autre bordée, celle de bâbord, nous arriverions un quart au vent du point S/SE, soit au point SE (fig. 3). Étant donné que la bordée de tribord nous mène, non pas au point NO, mais au point N/NO, la bordée bâbord nous amènera finalement, non pas au point SE, mais en E/SE. En d'autres termes, il suffit de remonter de deux points consécutifs vers le vent pour trouver le point de retour après la course de deux bordées consécutives de bord opposés. Naturellement, le même raisonnement peut être utilisé pour un navire capable de remonter de un demi-quart au vent; dans ce cas c'est à un point, au vent, que l'on estimera le retour. Bien entendu, les
mesures intermédiaires ne sont pas interdites, mais les
lignes correspondantes n'étant pas tracées, le pilote doit
alors interpoler à vue. Ceci m'amènera par la suite à
évoquer l'importante question de la précision des routes
et des estimes que sous-entend l'architecture du
martelloio. Dans le premier cas, la tenue à jour de la durée des routes suivies, pour autant quc le problème de la comptabilité des distances parcourues soit supposé résolu, permet de faire figurer sur le martelloio une image de la position théorique du navire. Cette comptabilité se faisait au moyen d'un " renard " comme celui découvert à Barra en 1844. Dans le second cas, le vent étant supposé stable, le pilote peut déterminer la ou les bordées successives à réaliser pour atteindre le point qu'il s'est assigné comme destination Naturellement, le martelloio peut être assorti d'une unité de mesure de distances. Le diamètre étant supposé égal à cent lieues, miles stades journées de marche, rayon presque égal au dixième du diamètre du martelloio. Les considérations que je viens de développer montrent quel parti pouvait être tiré de cette figure géométrique dont nous remarquerons qu'elle peut être utilisée comme système de représentation plane, par relèvement et distance à partir d'un point origine, des points de la surface de la terre ou de la mer la relation entre chaque point du paysage et son image sur la figure étant parfaitement définie en direction et distance à partir d'un point origine. Il est tentant d'avancer que, dès lors que la notion de direction s'est précisée, en particulier par l'apparition d'un système de repères qui peut avoir été constitué par des positions de corps célestes, la Polaire par exemple, et qu'à cela s'est ajouté I'agrément d'une unité de mesure des distances moins aléatoire que la " journée de marche ", dès lors le martelloio devenait la figure à laquelle on pouvait ajouter d'autres points de l'espace qui intéressent prodigieusement les marins: les ports, les îles, tous les obstacles, en faire en quelque sorte une carte marine. Je ne suis pas sûr pour ma part que cela ait été, à proprement parler, la démarche des pratiques de ces époques lointaines. Des recherches que j'avais entreprises, il y a quelques années, au sujet de la navigation en mer d'lroise au Moyen Age, m'avaient mis en présence d'un exemplaire de l'ouvrage de Pedro de MEDINA, El Arte de Navegar [51 dans lequel j'avais vu une série de diagrammes et de tables dont l'emploi m'avait semblé peu accessible à un marin formé par les moyens de la pédagogie contemporaine. Considérons le premier de ces diagrammes et la table qui l'accompagne (fig. 4). " Quand on naviguera par le premier rum... " cela signifiait que, pour un navire qui souhaitait se rendre à un point que les vents ne lui permettaient pas d'atteindre en droiture, quoique tenant son plus près et qui, par exemple, suivait une route à 1 rumb de sa destination, matérialisée sur la figure par la petite croix, la direction dans laquelle se trouvait le point de destination au bout de 50 " lieues de chemin " était de 1 rumb plus à droite que la direction dans laquelle il se trouvait au départ (première ligne de la première table et rayon marqué 1 sur le cercle 1). La table donne de plus la nouvelle distance à laquelle il s'en trouve, elle est de 50 " lieues d'éloignement ". De la même manière, lorsque le navire, en poursuivant sa route, avait sa destination à 6 quarts de la direction d'origine, la tahle indique qu'il avait dû parcourir 94 " lieues de chemin " (ligne 6, table 1) et que ce point de destination se trouvait distant de 20 " lieues d'éloignement ". Toutes les autres tables et diagrammes sont construits sur le même principe. Il nous est possible de programmer la formule trigonométrique et de vérifier les données de ces tables. On note des erreurs modestes, mais révélatrices, de la précision de la navigation à cette époque. Ces erreurs, indépendamment d'erreurs grossières, dues à des traductions et transcriptions, telle celle de la ligne 8 où on doit lire, en colonne 3, non pas 92 mais 24 lieues d'éloignement, peuvent atteindre, pour les angles les plus aigus, des taux ne dépassant pas 5% (par exemple, ligne 10 on lit 110&emdash; 10 et 26; les valeurs théoriques sont 111,1&emdash;10 et 23,4). Il ressort de l'examen de ces documents que le navigateur de cette époque ne cherchait pas à se placer en latitude ou longitude, mais en relèvement et distance par rapport à son point de destination. Il s'agit là, bien entendu, d'un état d'esprit que tout plaisancier ayant une bonne pratique de la navigation à la voile comprendra très bien. MARTELLOI0S
ET
TABLES Fig 5.- Marteloire et table de navigation. Remarquons encore que, pour la table " par le premier rum ", le nombre des relèvements proposé s'élève à 14. Pour les autres tables, ce nombre diminue, et le total du numéro d'ordre de la table ajouté au nombre de relèvements proposés fait toujours 15. Fig 6.&emdash; Poursuite de la route au delà du marteloire Si on poursuit la route au-delà du martelloio, on constate que les relèvements continuent à se succéder, certains en rapprochement du but, d'autres en éloignement, et cela jusqu'au moment où I'un d'eux correspond à la bordée opposée qui ramène directement au port de destination. Il y a 16 points dans un demi-cercle. Pour un navire remontant au vent de I demi-quart par bordée, la route opposée est à 15 points de celle de départ (fig. 6). Vous pourrez vérifier que toutes ces tables sont construites sur l'hypothèse que les utilisateurs montent des navires capables de remonter de au moins 1 demi-quart au vent. Naturellement, comme le dit P. de MEDlNA: " Advisez toutes fois que ce compte serve de ce nombre de cent lieues, il peut tout aussi bien pour tout autre nombre de lieues que le chemin pourra avoir, si le chemin a deux cents lieues vous ferez deux fois autant le nombre de la première et de la troisième colonne... ", autrement dit vous ferez des parties proportionnelles. Il me semble clair qu'il s'agit là d'un procédé simple et efficace de tenue de l'estime à la mer. Un compas pointe sèche suffisait, et l'initiation aux quatre opérations de l'arithmétique permettait de la réaliser. Il est intéressant de noter que cette figure est utilisée par Richard WALLINGFORD (1296-1336), dans sa Trigonométrie du sinus où il reprend la démonstration d'un théorème énoncé par PTOLÉMÉE, selon lequel " le produit des diagonales d'un quadrilatère inscrit est égal à la somme des produits des côtés opposés de ce quadrilatère ". A une époque où le calcul était effectué au moyen de bouliers, voire par comput digital, et où la division arithmétique s'exprimait avec reste sous forme fractionhaire, on conçoit que le martelloio ait servi de moyen graphique de résolution des problèmes de trigonométrie. Le martelloio étant disposé sur la plus ancienne carte connue à ce jour, on peut par conséquent en inférer que cette technique est aussi ancienne que la carte, sans que cela exclue même qu'elle ne l'ait précédé. Le passage des chroniques de G. de NANGIS cité au début de mon propos pourrait bien se reférer à de tels documents. MARTELLOIOS ET CARTES ANCIENNES On conçoit que ce procédé, associé à l'usage du compas magnétique, en autorisant la navigation pas temps couvert, ait permis de véritables traversées. Cela affranchissait les pilotes de la nécessité dans laquelle ils se trouvaient jusqu'alors de voir le ciel pour tenter de s'y repérer, permettant la navigation hivernale et augmentant de manière considérable les disponibilités en moyens de transport. Les cartes les plus anciennes ont-elles été construites sur le martelloio ou bien celui-ci leur a-t-il été superposé ? Pour ma part, j'ai examiné plusieurs séries de documents et je n'ai pas trouvé de point d'origine appartenant aux martelloios à partir desquels on aurait pu voir qu'une carte avait été construite. J'ai le sentiment que ces figures ont été placées après la réalisation du contour des côtes et d'une manière telle qu'il permette le suivi du plus possible de routes, le centre n'étant jamais commun à un point remarquable, non plus qu'aucun des points de la circonférence. Des mesures de relèvements et distances me conduisent à penser que les martelloios ont été placés de manière à tenir compte de la déclinaison magnétique de l'époque de construction de la carte, ou du moins d'une déclinaison moyenne pour les régions décrites. C'est le cas des routes du golfe de Gascogne. Sur l'" Atlas Catalan ", je relève une déviation de + 2 (date du document: 1375); sur la carte de Guglielmus SOLVI, de 1385, + 3; sur la carte de A. de VIRGAS de 1409, + 5; sur celle de VILLADESTES, de 1413,&emdash; 1 [7]. C'est aussi le cas de la Méditerrannée où la ligne Gibraltar-Rhodes, qui git ouest-est, a une représentation en général déviée vers la gauche de 6 à 12 degrés, comme on peut le mesurer sur la " carte Pisane ". Cependant, compte tenu de l'étendue des régions décrites par des documents comme la " carte Pisane ", il est inévitable qu'une telle déclinaison moyenne soit différente de celle qui s'applique à des itinéraires particuliers. En tout état de cause, les différences que j'ai relevées sont rarement supérieures à quelques degrés, ce qui est après tout bien négligeable en comparaison des 11,25 degrés du rumb. J'ai constaté à plusieurs reprises que certaines cartes étaient construites sans martelloio, par reproduction, selon toute vraisemblance, d'une autre carte au moyen d'un réseau de carroyage [7]. Il me semble que c'est également le cas de la "Pisane " et que les petits carrés disposés en oblique en dehors des martelloios qui la surchagent peuvent être tout simplement ce qui reste de cette technique de reproduction, à la main, d'un document plus ancien. Je regrette de ne pas suivre sur ce point, la suggestion de Yoko FALL, dans son récent ouvrage [8], à savoir qu'il peut s'agir d'un carroyage spécial destiné à couvrir des régions connues pour leurs anomalies magnétiques. A ce sujet, je ferai remarquer que la déclinaison magnétique est de &emdash;6 degrés à Gibraltar. Elle atteint + 3 en Syrie, de nos jours. Par ailleurs, la ligne de déclinaison nulle passe par la Sicile et la Tunisie. Nous ne savons pas comment a fluctué le magnétisme terrestre au cours des siècles, mais il paraît normal que deux martelloios aient été dessinés en Méditerranée, I'un pour couvrir le bassin ouest, de déclinaison négative, I'autre pour le bassin est, de déclinaison positive. MARTELLOIOS
ET
CARTES MODERNES Pour une route de Villano à Ouessant, j'ai constaté que dans le cas d'une carte qui semblait centrée au voisinage d'Athènes, ce qui constitue une des circonstances les plus défavorables que j'ai pu trouver, une erreur de cap de 9 degrés et une erreur de distance de 39 nautiques actuels, ce qui semble peu lorsqu'on songe que le cap enregistré au " renard " n'avait apparemment pas de précision supérieure au point, soit I I degrés environ. Cependant, je n'ai pas retrouvé cette différence sur la carte, ce qui m'incline à penser que les auteurs s'attachaient à établir des relations, non pas entre tous les points de la carte et le point d'origine de celle-ci, mais entre des points privilégiés en raison de liaisons réalisées entre eux de manière courante [9]. Tout se passe comme si les
portulans avaient été construits pour décrire un
itinéraire privilégié, par exemple depuis la Flandre
jusqu'à Chypre [3]. Chaque segment est placé sur le
portulan en route magnétique locale. Naturellement, les
martelloios ont fleuri sur la quasi-totalité des cartes
médiévales. Ces cartes, au début, ne couvraient que la
Méditerranée, du moins celles qui nous sont parvenues. Au
fur et à mesure que les décennies, puis les siècles, vont
passer, on voit apparaître des représentations de plus en
plus précises des côtes cantabriques, de la Bretagne
armoricaine (fig. 7), puis de la Bretagne insulaire et
enfin de l'Irlande, de l'Écosse et de la mer du Nord.
Cette progression semble suivre la progression du
développement du commerce maritime sud-nord et traduire
l'importance du transport de " la baie " vers les Flandres
et l'Angleterre. Ce transport était alimenté par le
commerce des vins de Bordeaux et du Portugal, du sel de
Bretagne et de Saintonge, mais aussi par les expéditions
annuelles des Génois vers Anvers qui ont été étudiées par
J. HEERS [10]. Naturellement, les martelloios sont présents sur la carte de Gracioso BENINCASSA, de 1466 |9], mais aussi sur celles de BROUSCON, 1546 [11], qui couvrent le proche-Atlantique (fig 8 et 9). A l'instar de Angelino DALORTO, qui exécuta, en 1325, une carte du monde connu [12] sur laquelle je trouve deux échelles de distances de valeur différentes, BROUSCON fait, lui aussi, figurer, sous la forme d'une échelle de latitude cette fois, une unité de mesure de distance plus grande au nord qu'au sud. Ceci me semble témoigner de la préoccupation que les cartographes ne peuvent pas ne pas avoir ressentie, d'accorder le système relèvement-distance utilisé avec les déformations de représentation que nous connaissons et dont j'ai mentionné l'ordre tout à fait relatif (carte de A. de VIRGA [6]). Il va de soi que la fréquentation de latitudes plus septentrionales que celles de la Méditerranée devait faire reprendre conscience de la chose et, si on remarque que BROUSCON était contemporain de MERCATOR, on peut se demander si ses travaux ne témoignent pas d'un état d'esprit de recherche de la solution à laquelle MERCATOR allait laisser son nom. A l'empirisme
médiéval, allait se substituer une recherche plus
fouillée, plus cohérente, cherchant la connaissance, non
pas limitée à des questions particulières, mais dans son
universalité. Il ne s'agissait plus seulement de savoir
dans quelle direction et à quelle distance se trouvait le
port désiré, mais bien de le situer, de se placer et de
calculer ensuite routes et distances, dans un contexte qui
se voulait universel, applicable à toutes les mers et sous
toutes les latitudes. Nous sommes en présence de sauts dans le progrès technologique. Le premier est marqué par l'utilisation du martelloio, qui va permettre une navigation tous temps en Méditerranée et accessoirement en proche-Atlantique, le second est la création de la carte moderne qui permettra l'appréhension du monde entier jusqu'à ce que l'électronique et les satellites constituent à nouveau un autre saut. Ces sauts sont parmi les nombreux témoins de l'évolution de la pensée occidentale; ils ont été accompagnés de phénomènes économiques dont il est difficile de dire avec certitude s'ils en ont été la cause ou la conséquence.
Pour ce qui
concerne les flottes bretonnes qui aux XlV° et XV°
siècles assuraient une part importante du transport,
alors de première nécessité, du vin de Bordeaux et du
sel de " la baie " vers le nord de l'Europe, I'usage de
ces techniques allait permettre le contournement des
dangereux atterrages de l'lroise et contribuer à
l'affaiblissement du système de perception des " brefs
de mer ", péages de l`époque, qui avaient largement
contribué à la richesse du duché de Bretagne et à celle
d'une partie de la population riveraine, depuis Penmarch
jusqu'à Roscoff en passant, naturellement, par la
fameuse abbaye de SaintMathieu . |
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Etude
que
monsieur Michéa hubert
capitaine au long cours, nous autorise aimablement à
produire sur notre site: Isidore de Séville. Saint-Augustin Jacques de Vitry L’aiguille. Les marteloires et la conception des premières cartes marines 1290- 1547, ou la projection d'un itinéraire à routes magnétiques successives.
J’ai longtemps été intrigué par la signification des marteloires qui sont dessinées sur la plupart des cartes marines médiévales, à commencer par cette carte Pisane, datée des environs de 1290, qui en montre deux. Nordenskiold, qui admettait que d'excellents périples aient été en usage avant l'apparition des cartes à marteloires, suggérait que les lignes de rumbs aient été introduites indépendamment de l'usage du compas. Le tirage de copies aurait été facilité par le tracé de ces lignes. E.G.R. Taylor dans "The haven finding art", Londres, 1956, fait mention de l'usage de la rose marteloire pour définir la route d'un navire et reproduit la "Toleta de marteloeo" de Andrea Bianco, datée de 1436, mais n'y a vu qu'un moyen de faciliter les calculs, au reste très utiles au temps des incertitudes de la navigation océanique, du chemin parcouru en direction Est-Ouest ou Nord-Sud. C’est après des années d’attente que je me suis attelé à la lecture d’un passage de Pierre de Médine. Dans le langage quelque peu ésotérique de cette époque cet auteur explique, dessin à l ‘appui comment trouver de combien la direction du port de destination à changé lorsqu’on a parcouru une certaine distance dans une direction différente de celle prévue au départ. Par exemple : « Après avoir considéré le lieu ou il se trouve, et le lieu ou il espère aller, Savoir quel vent ou vens le serviront en sa navigation :Comme il pourra voir et cognoitre par sa carte marine. Il faut savoir qu’il advient souventes fois qu’on n‘a vent propre pour la route par quoy on s’aide d’un vent différent.. Il advient aussi qu’en naviguant, un temps furieux qui fait aller à l’écart de son chemin, & courir un autre, par quoy d’autant qu’on va plus, d’autant met on la terre en plus differens rumbs de l’aiguille…. Doncques quand il adviendra que le pilote naviguera avec vent different au voyage qu’il prétend et qu’il désirera savoir à quel rumb tient la terre qu’il demande, combien de lieues il y a de lui jusqu’à icelle il le trouera aux figeres suivantes » Suivent une série de tables et dessins accompagnés d’explication. C’est alors que le rapprochement avec la rose marteloire devint clair. Cette figure permettait de réaliser de manière simple les opérations décrites par Pierre de Médine. De plus elle permet de le réaliser indépendamment de la carte. D point de départ quelconque. En rouge une route directe vers un point A d’arrivée « demand é » situé à une distance mesurée sur l’échelle des lieues. On lit sur le marteloire la parallèle la plus proche qui donne le cap. Ici du N/Ne. En bleu la route que le vent permet ici N/NO. En I le chemin estimé parcouru à cette route fonction du temps passé et du chemin estimé . Il est porté dans la direction bleue selon l’échelle qui jouxte le marteloire de la carte. En bleu clair la nouvelle direction dans laquelle se trouve la destination « demandée » et la distance. Les routes se lisent comme sur une rose de compas en cherchant la parallèle à un diamètre. Ici la direction est intermédiiaire entre NE et E/NE. On comprend que les navigants sont tentés de compter alors la notion intermédiaire ici NqNE. Et par la suite de proche en proche on arrive à la division plus fine du degré. Le coin en jaune marque la déviation de la nouvelle route par rapport à celle d’origine. le marteloire est un cercle dont la circonférence est marquée de 16 nœuds, équidistants définissant 32 points du compas, de 11,25 degrés chacun. L'angle séparant deux nœuds consécutifs, vu du centre est de deux points de compas. L'angle séparant ces deux nœuds, vus d'un autre nœud quelconque est d'un point de compas. Il est admis, et ce n'est peut-être pas une coïncidence, que les navires à voile anciens ne remontaient pas au vent au-delà de deux points du compas. La disposition du marteloire permet de déterminer le chemin "limite" le plus au vent que le navire peut suivre à partir d'un vent particulier. On trace le vent, ensuite son travers, enfin, on remonte du travers vers le vent d'un point ou deux selon ce que l’on sait de la capacité de son bateau. De plus, partant d'un nœud quelconque à destination d'un autre, en particulier celui qui lui est opposé, le marin forcé de louvoyer en suivant une route écartée de la droiture, lisait au marteloire, la nouvelle direction de sa destination d'après la distance qu'il estimait avoir parcourue. C'est très exactement ce que précisent les tables de P de Médine. Il ne s'agit pas de définir une position mais de déterminer une différence de direction, intervenue par suite des circonstances. D’une certaine manière je pense à la courbe du chien. Lorsque le trajet recherché ne suit pas exactement une ligne de rumb tracée sur la carte, d'un nœud à un autre, on recherche une ligne parallèle, sur laquelle on lit le relèvement ou la route recherchée. C’est pourquoi les textes parlent de pointer la carte, avec les compas. L'opération se réalise, en effet au moyen de deux compas-pointes-sèches tenus, un dans chaque main. On trouvera un exemple détaillé, tiré du "Victorial", 1403, dans un article de l'auteur publié dans Neptunia , revue du Musée de la Marine, et une théorie complète du marteloire dans le Bulletin technique du Bureau Véritas, en version française et anglaise. Les roses marteloires, utilisées à l’élaboration d’un portulan, permettaient de lire toutes routes usuelles. Elles n’exigeaient l'usage d'aucun autre document. Elles pouvaient être utilisées de manière indépendante de la carte proprement dite. L'existence dans l'atlas de Petrus Vesconte, d'un marteloire vierge, confirmée par d'autres inventaires publiés par le Commodore Waters, nourrit cette hypothèse. La position du marteloire n'est pas liée à un point origine de la carte. Le concepteur de la carte faisait en sorte que la région qu’il dessinait soit approximativement centrée sur la rose. C’est à partir du Nord magnétique que sont lus tous les relèvements réciproques des points consécutifs d'un itinéraire. Gibraltar et de l’île de Rhodes sont à la même latitude, ce qui était bien connu, et précisé par Ptolémée, mais aussi d’Isidore de Séville, au VI eme siècle. Sur la carte Pisane comme celles qui ont suivi ces deux points sont sur ligne déviée de 10 degrés de l’axe Est Ouest. La différence de déclinaison magnétique entre Gibraltar et Rhodes était et reste, de nos jours, voisine de 10°. Cette constatation met en évidence l’orientation de la carte sur le nord magnétique. Comment est on passé des périples aux portulans? On peut se demander comment les réalisateurs de ces premiers portulans ont été capables d’affecter aux points successifs d’un itinéraire des positions réciproques aussi précises ? N’ayant pas pu me rallier à l’intervention « extra terrestre » suggérée par Hapwood dans "Les cartes des anciens rois des mers", j’ai dû en rechercher de plus satisfaisante. Deux routes étaient très fréquentées en Méditerranée au temps des croisades. D’une part celle suivie par les Génois, allant du Maroc à la mer Noire, qui suivait la côte d’Afrique et de l’Asie Mineure, route de l’or soudanais; et de l’autre la route des pèlerins venus du nord de l’Europe par Gibraltar, vers Marseille, la Sicile, le sud de la Crête, Chypre, et Damiette. Un premier « périple » est décrit dès 1171, par les Frisons. Avec l’usage de l’aiguille, la multiplication des expériences aboutit à un consensus fixant les relèvements réciproques qui se matérialisèrent par une image des côtes méditerranéennes très réaliste, sur la carte Pisane et celles qui suivirent. Cependant, la Pisane, ne donne pas d’information concernant la traversée du Golfe de Gascogne, ni les routes, le long ce la côte lusitanienne. Par contre et dès 1315, cette traversée est bien repérée sur les portulans. Cela suggère, qu’en l’espace d’une trentaine d’années, les pratiques de ces régions, ont été capables de définir la route directe –vent permettant- qu’ils devaient maintenir sur ce trajet et cela avec une précision de quelques degrés. Lors d’une traversée, directe du Golfe de Gascogne, le pilote suivait un point du compas, N/NE ou S/SW , lorsqu’il en avait un à bord, et notait à l’arrivée, s’il était à droite ou à gauche du point désiré et de combien. Chaque pilote, que ce soit en navigation groupée, comme on le faisait souvent alors, (en marchant de front pour que le rayon visuel collectif soit le plus étendu possible), ou en navigation individuelle, en faisait autant. Ces gens se retrouvaient en escale et comparaient leurs observations. Un nombre relativement faible d’observations, a permis de déterminer le cap intermédiaire qui donnait l’écart le plus modeste à l’arrivée. Lorsque je pratiquai cette même route, il m’est arrivé d’entendre le timonier me dire « On est à droite de la route… tous les contre bordiers sont à bâbord » et il avait raison. Dès lors, certains marquaient un repère sur la rose et de ce fait la graduation s’en affinait. La position en relèvement et distance des points de départ et d’arrivée pouvait être pointée sur le marteloire et rattachée à la chaîne des autres segments de route déjà correctement placés sur le portulan. Gageons qu’en raison de la densité du commerce de cette époque qui se faisait par des navires petits mais nombreux, il n’a pas été nécessaire d’attendre plus que quelques saisons d’été pour définir ces positions avec les approximations, d’ailleurs modestes que nous leur connaissons. La précision, des routes indiquées par les cartes, suggère l'usage de roses de compas munies de divisions dont la précision pourrait approcher le degré. Aucun modèle de compas contemporain de ces cartes, ne nous est parvenu, si ce n'est celui conservé au musée des Canaries dont la photographie a été publiée dans "National Géographic",. Sa rose est divisée en 16 points, 32 points intermédiaires et 160 subdivisions. Correspondant à un peu plus de 2 degrés ce qui est cohérent avec la précision des cartes de ce temps. A l’appui de ce qui paraît une évidence au pratique de la navigation , j’ai noté au tableau 2 les routes qu’on peut lire sur plusieurs cartes bien connues, établies entre 1290 et 1547, que je compare à la route réelle calculée. Les différences sont assez voisines des valeurs actuelles de la déclinaison magnétique. J’ai noté en fin de tableau la lecture de la direction relative des points de départ et d’arrivée Ouessant et cap Arnauti à Chypre en route loxodromique. On remarque que de Gibraltar à Chypre les cartes font apparaître la différence de 10° de déclinaison magnétique. Sur ligne joignant directement Ouessant à Chypre, on retrouve à peu près ces 10° bien que la distance soit considérable. Naturellement, lorsque les grands découvreurs entreprendront des voyages transatlantiques, la pratique que je viens de décrire engendrera des erreurs considérables et posera de tout autres problèmes. Les résoudre ne sera plus alors et seulement une affaire de survie pour les navigants , mais aussi une affaire politique car elle touchera à la représentation du monde et au partage de zones d’influence. Je précise que les positions des localités, indiquées sur les premiers portulans à marteloires, étaient notées en relèvements magnétiques, ainsi qu’il apparaît à la lecture de la direction liant Gibraltar à Rhodes , mais aussi à ce qu’on peut relever pour bien d’autres binômes. Le magnétisme terrestre a évolué avec le temps, de l’ordre de quelques secondes d’arc par an ce qui correspond à 1 degré en 360 ans. Les routes indiquées sur les cartes varient légèrement avec les dates de composition des cartes autant que la précision des roses de compas. Ces portulans sont donc, selon toute vraisemblance, la matérialisation en deux dimensions des antiques itinéraires suivi par ces barques que Fernand Braudel qualifiait de « processionnaires ». Et on comprend comment on a pu passer du « périple » mémorisé, tel le livre IV de la Sfera de Dati (qui comporte 57 strophes de huit vers décrivant, sommairement, les routes de Gibraltar à Tana), à la rose visible sur support parcheminé, qui visualisait ces routes avec plus de précision et permettait de visualiser une traversée en droiture que la Sféra de Dati propose à deux reprises. Les propriétés de la pierre d’aimant étant évoquées tant par Saint Augustin que par Isidore de Séville, pour ne citer qu’eux, on peut se demander pourquoi il ne nous est pas parvenu d’attestation d’usage plus ancien que ce que nous connaissons ? A cette question je me bornerai à remarquer qu’il n’y a pas de sécurité pour les transports de masse au temps des croisades ni plus tard pour les grands navires aux cargaisons de laines de Bruges, sans recours aiguille qui permet de garder la direction du nord de nuit et par temps couvert voilant la vue des astres. Et sans nord magnétique à quoi aurait servi la rose ? Sans aiguille pas de portulan. On peut suggérer que les incitations économiques découlant des échanges entre l’Europe du Nord et le Moyen-Orient ont contribué à développer une expérience et un procédé qui vont durer plusieurs siècles. Inversement le compas magnétique et le portulan permettront de mettre en risque en haute mer des espoirs de plus en plus importants tant militaires, que commerciaux. La poule et l’œuf ? Ce que je viens d’évoquer n’implique pas dans mon esprit que des navigations hauturières n’aient été entreprises, volontairement, à la différence du voyage de Saint-Paul, dans l’Antiquité , en particulier par les flottes de l’Anone, en suivant une route guidées par la polaire, la nuit et par quelque chose qui se référerait à ce que nous avons connu sous le nom d’anneau astronomique, de jour. Je souhaiterai évoquer enfin, ce que j’ai coutume d’appeler l’hystérésis des algorithmes. Les nouveaux moyens coexistent pendant la vie de plusieurs générations de marins avec les anciens . Tous les bateaux n’ont certainement pas été munis, d’un coup, de compas magnétique, et ceci a eu pour effet de prolonger la période où les navigants firent usage de deux méthodes simultanément. On constate que les pratiques indiquées dans la Sfera de Dati, dont il existe encore un exemplaire « de bord »,parmi la grande centaine d’exemplaires manuscrits, restaient en usage au milieu du XV° siècle, deux cents ans après les premières attestations, tant de l’aiguille que de la carte Pisane. De même, une carte de l’entrée de la Manche, utilisée à bord de la Paramore d’Edmond Halley , au milieu du XVIII° siècle, porte un canevas à latitudes croissantes, surchargé d’un magnifique marteloire; ce qui montre que le célèbre savant devait laisser certains de ses subordonnés se situer au moyen de cette figure, alors désuète. Les exemples de cette préférence, que montrent les pratiques de la navigation, pour tout ce qui a fait ses preuves et de leur méfiance pour les procédés nouveaux, pourraient faire l’objet d’autres communications. Il me semble pouvoir soutenir, que la conception de la carte à marteloire est liée à l’usage du compas magnétique et qu’elle procédait de la visualisation de périples côtiers auxquels elle facilitait la traversée de haute mer. La sécurité accrue qu’offrait ces nouveaux moyens a permis De risquer sur mer des navires de plus en plus grands favorisant le développement du commerce par voie de mer, de l’Italie vers le Nord de l’Europe .
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