Louis-Amboise
GARNERAY. 1783 1857.
Garneray était un
marin, et pas des moindres,
aussi c'est
un préféré d
'historic-marine-france.com
écrivain. Peintre. graveur. Il a éte
prisonnier des anglais sur les
pontons.voir la page garneray
Ambroise Louis Garneray né le
à Paris où il est mort le ,
est un corsaire, peintre de la
Marine, dessinateur, graveur et écrivain
français, précurseur du roman d'aventure maritime. Il
connut une vie d’aventurier avec Surcouf et Dutertre, il
fut huit ans prisonnier des Britanniques.Fils aîné de
Jean-François Garneray, peintre du roi, qui fut élève de
Jacques-Louis David, Ambroise Louis Garneray est né rue
Saint-André-des-Arts, dans le quartier latin. À l’âge de
treize ans, il s’engage dans la marine comme pilotin à
l'incitation de son cousin, Beaulieu-Leloup, capitaine de
la frégate La Forte et embarque à Rochefort pour
donner corps à ses rêves d’aventures et de gloire. Il part
pour l’océan Indien avec la division de frégates Sercey à
laquelle appartient la Forte.Toute sa carrière
maritime se déroule dans l’océan Indien avec l’île de
France (actuelle île Maurice) et accessoirement l’île
Bourbon (la Réunion) comme bases. Il participe aux
différentes campagnes de la division Sercey et connaît son
baptême du feu lors de la bataille contre les vaisseaux de
ligne Arrogant et Victorious. Il sert
ensuite en 1798 sur la corvette Brûle Gueule qui
croise en compagnie de la frégate la Preneuse. Au
retour de la croisière, il participe au second combat de
la Rivière Noire où les deux modestes bâtiments français
réussissent à repousser deux vaisseaux britanniques. En
1799, il est timonier
et « premier peintre du bord » sur la Preneuse
sous les ordres du capitaine Jean-Marthe-Adrien Lhermitte.
La frégate est la dernière force officielle française de
tout l'océan Indien. Cette croisière va de catastrophe en
désastre, malgré un combat exceptionnel contre le vaisseau
britannique le Jupiter. Au retour à l'île de
France, alors que son équipage est décimé par le scorbut,
la Preneuse échouée et démâtée doit se rendre aux
forces britanniques faisant le blocus de l'île. Garneray
échappe à la captivité en regagnant la côte à la nage.
Malgré le désastre de la campagne, Garneray gardera une
admiration sans borne et une grande amitié pour le
capitaine Lhermitte qu'il continuera à visiter jusqu'à la
mort de celui-ci en 1826.Faute de navires officiels, il
s’engage sur La Confiance de Surcouf comme
enseigne, d’avril à décembre 1800. Il participe à la prise
à l'abordage du Kent, l’exploit le plus célèbre du
corsaire, en octobre 1800. Ce sera la seule occasion pour
laquelle Garneray gagnera un peu d’argent en tant que
marin. Au retour, malgré ses dénégations peu crédibles
dans ses mémoires écrits bien des années plus tard alors
que la traite des Noirs
est interdite, il investit ses parts de prise dans un
bâtiment négrier La Doris sur lequel il est
capitaine en second. Il navigue sur différents navires
marchands pendant la paix d'Amiens puis sert à la reprise
de la guerre sur un cotre, le Pinson basé à l'île
Bourbon. Il remplace le commandant décédé, mais fait
naufrage peu après. Il sert ensuite sur le corsaire le Tigre
du Bengale et enfin sur la frégate l'Atalante
attachée à l'escadre Linois. Un certain 'Ambroise
Garnarai' est indiqué comme 'novice de la corvette la Brule-gueule
en 1804-51.
Il est ensuite sur la Belle Poule prise en mars
1806 en même temps que le vaisseau le Marengo,
alors que Linois essaie de regagner la France. Blessé, il
est conduit au Royaume-Uni et passe les huit années
suivantes dans l'enfer des pontons en rade de Plymouth :
successivement sur le Protée, la Couronne
et la Vengeance. Il met cet enfermement à profit
pour peindre, ce qui lui permet d’améliorer son ordinaire,
grâce aux commandes d’un marchand de tableaux
britannique.« Excepté la piraterie, je crois que j'ai
pratiqué à peu près tous les genres de
navigation. »En 1814 la guerre prend fin, libéré le
18 mai, à son retour du Royaume-Uni il ne trouve pas
d’emploi dans la marine commerciale et reste à Paris où il
se consacre à la peinture. Probablement grâce à l'un de
ses frères, lui-même peintre et graveur et qui a ses
entrées dans l'entourage de l’Empereur de retour, il
reçoit sa première commande officielle : la rencontre
de l'Inconstant et du Zéphir, anecdote du
retour de l'île d'Elbe.
En fait il ne réalisera cette toile qu'en 1834, car il
juge plus opportun dans l’immédiat de la Seconde
Restauration de peindre une « Descente des émigrés français à
Quiberon » qui lui permet d’exposer au Salon de Paris de 1815. Il
sera toutes les années suivantes un habitué de ce
Salon.Employé par le duc d’Angoulême, alors grand amiral
de France, il devient par concours son peintre attitré en
1817. Il est de ce fait le premier peintre officiel de la Marine,
corps qui ne sera constitué que quelques années plus tard
avec Gudin et Hué, corps
qui existe toujours au sein de la marine nationale. Entre
1821 et 1830, il se rend dans de nombreux ports de France
où il réalise d’innombrables croquis qui serviront de base
à des gravures ou des toiles. Il illustre aussi la
bataille de Navarin.En 1833, il est nommé directeur du
musée de Rouen. Puis il intègre la Manufacture nationale
de Sèvres. Il développe dans les années 1830 un nouveau
procédé de peinture, l'aquatinte et développe aussi une
importante activité de gravure. Dans les années 1840, sa
renommée semble s'être estompée et il perd la plupart de
ses appuis politiques et vit assez pauvrement. Proche de
Napoléon III, dont il avait participé au coup d'État
manqué de Strasbourg, il connaît un bref retour de gloire
au début du Second Empire : il reçoit la Légion
d'honneur en 1852 des mains du vice-amiral Jacques
Bergeret et est même reçu par l'Empereur.Atteint d’un
tremblement qui l’empêche d’écrire et qui complique son
travail de peintre, il meurt quelques mois seulement avant
le mystérieux assassinat de son épouse. Garneray est
inhumé au cimetière Montmartre,
où l’un de ses proches lui a consacré une stèle sculptée
de motifs rappelant divers aspects de sa vie (entre autres
une palette de peinture, un mât de bateau et la croix de
la Légion d'honneur).L’œuvre picturale de Garneray se
compose de 141 tableaux, 176 gravures et 22 aquarelles.
Une partie de ses travaux est directement inspirée par sa
vie aventureuse, telle la toile la Prise du Kent par
Surcouf, l’autre entre dans le cadre de sa fonction
de peintre de la marine, dans la droite ligne de Claude
Joseph Vernet et Nicolas Ozanne. Il réalise notamment 64
vues de ports français et 40 vues de ports étrangers
(gravures), suite aux voyages effectués dans les années
1820. Certaines d’entre elles sont données à la Chambre de
Commerce de Paris par l’industriel chocolatier Meunier.
Ses deux frères Hippolyte et Auguste, ainsi que sa sœur
Pauline, ont également pratiqué la peinture, dans une
moindre mesure. Cela explique les variations de signatures
(tantôt Garneray, tantôt Garnerey), qui devaient servir à
distinguer l'un ou l'autre des membres de cette dynastie
de peintres.Dans son livre Moby Dick (1851),
l'écrivain américain Herman Melville critique sévèrement
les différentes représentations des cétacés, cachalots et
baleines, réalisées par les différents peintres mondiaux,
à l'exception de deux estampes françaises faites d'après
les peintures de Garneray. « Entre toutes, et de très
loin les meilleures et les plus réussies des gravures
donnant des baleines et des scènes de pêche, même si
quelques petits détails ne sont pas d'une précision très
absolue, ce sont deux estampes françaises, faites d'après
les peintures d'un certain Garneray2 ». Un peu plus loin
l'auteur américain précise : « Qui est ce
Garneray ? le peintre, où qui il fut, je l'ignore.
Mais je suis prêt à jurer sur ma vie ou bien qu'il a
réellement pratiqué son sujet, ou bien qu'il a été
merveilleusement conseillé et enseigné par un baleinier de
longue expérience
De ses aventures maritimes, il a fait des récits fougueux
qui en font l’un des précurseurs du roman d’aventure
maritime. Batailles, abordages, navires coulés, il décrit
aussi la vie à bord que ce soit en tant que marin de la
Royale ou en tant que corsaire ; mémoires également
si soucieux de vérité qu'ils ne parurent au XIXe siècle
que sous des éditions édulcorées. Ses ouvrages, dans leur
version la plus authentique, comblent les attentes de tout
amateur de biographies héroïques et d'histoire maritime.
La vie des prisonniers français sur les pontons
britanniques sera aussi décrite.Dès son séjour à Rouen, il
commence à publier quelques articles sur ses souvenirs de
mer et de captivité. Il adresse au ministère de
l’Éducation en 1847 une série de récits manuscrits qu’il a
rédigés à partir de ses propres souvenirs ainsi que
d’histoires d’autres marins dont il avait eu connaissance
dans l’océan Indien, pour qu’il en soit fait usage pour
« l’édification de la jeunesse ». Le ministère
lui adresse un refus poli.Sa célébrité posthume viendra
d’éditeurs qui, dans les années 1860, poussés par la mode
des mémoires plus ou moins apocryphes de combattants de la
Révolution et de l’Empire, récupèrent ses manuscrits et
les publient en trois volumes sous le titre Aventures
et Combats, non sans réécriture partielle – Édouard
Corbière est soupçonné d’avoir été l’un des
« nègres » – quitte à rajouter quelques éléments
rocambolesques : l’invraisemblable empoisonnement de
Lhermitte à l'île de France, anecdote fantaisiste reprise
par nombre de biographies sommaires du capitaine (il
souffrit en fait de 1798 à sa mort d'une maladie
tropicale, probablement une forme aiguë de paludisme) et
la tortueuse histoire de la mort de Kernau par exemple ou
à attribuer à Garneray des anecdotes survenues à d’autres
personnages (le naufrage de l’Amphitrite) que,
certes Garneray avait probablement consignées mais rien ne
prouve qu’il se les étaient appropriées. D’où une
réputation de manque de sérieux de ces mémoires. Pourtant,
ses écrits, « sentant fort le goudron », tout au
moins sur les années 1796 – 1800 et son très émouvant Mes Pontons [archive]
constituent un témoignage irremplaçable sur la vie à bord
d’une frégate, sur les combats de la campagne de Sercey,
sur la vie à l’île de France, sur les croisières de la Preneuse
et de la Confiance et sur l’enfer insalubre des
mortels pontons britanniques. Si sa vision des événements
est parfois un peu naïve, tout au plus peut-on lui
reprocher d’être parfois, de son poste sur la dunette,
quelque peu « Fabrice à Waterloo ». Après tout,
un pilotin de 13 ans ou un aide timonier de 16, ne sont
pas censés être dans le secret des états-majors, même si
son éducation – il savait lire, ce qui n’était pas si
fréquent sur un navire de guerre à la fin du XVIIIe siècle
– et son talent naissant de peintre lui ont permis
d’entretenir des relations avec certains officiers et
capitaines et d’être considéré au-dessus de son rang de
simple matelot. Ses aventures, écrites, réécrites,
remaniées, édulcorées dans des éditions pour la jeunesse
en font l’un des précurseurs du roman d’aventure maritime.
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