" Votre écriture est si
difficile à lire que je vous prie de vous servir de la
main d'un secrétaire pour écrire vos lettres"
...... Colbert s'adressant à d'Estrées! |
Quelques portraits de Louis XIV. |
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sous LOUIS XIII |
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César de Choiseul comte du Plessis-Praslin( 1598-1675) lettre signée cosignée par le maréchal de la Mellerie 4 octobre 1646 prix 250 euros |
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.. sous LOUIS XIV. |
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Relation de ce qui s'est passé a Alger au mois de Mars dernier de la présente année 1669. LE ROY ayant accordé la paix au Divan d'Alger suivant le traitté que le Sieur Trubert conclut avec eux le 17 may de l'année 1666 ce Traitté a été assez ponctuellement exécuté jusqu'en l'année dernière 1668 que les Vaisseaux de cette Ville là allant au secours de Candie par le commandement du grand seigneur qui avait envoyé un aga pour les y conduire auroient pris par du di aga un Vaisseau de la Ciouta qui venait de Candie ou il avait porté des Vivres aux assiégés. Depuis ce temps là les mêmes Corsaires ayant rencontré une Barque de la Ciouta qui venait d'espagne prirent ses provisions de vivres qu'ils y trouverent et encore depuis ils ont pris l'argent comptant trouvé sur un autre navire de Marseille & encore un autre vaisseau partant de Lisbonne qu'ils emmenerent à Alger sans y rien prendre. Toutes ces conttaventions manifestes ont obligé le Roy de prendre la resolution de leur faire la guerre avec des forces si puissantes qu'ils fussent obligez à l'avenir de garder leur parole avec plus de soin par la crainte des pertes qui pourraient arriver ,et pour cet effet sa Majesté envoya quatre vaisseaux seulement sur les Costes de Barbar ie sous le Commandement du Sr Comte de VIVONNE avec ordre de voir leur contenance ,de se faire voir a la dite Ville ,et d'observer la conduite qu'elle tiendrait à son égard Le dit Sieur Comte de Vivonne ,arriva devant la dite Ville d'Alger le 28 mars dernier ,quelques Marchands de Marseille l'étant venu trouver à son bord lui apprirent les particularités des prises dont il en parlé cy dessus........................................................... |
Deux pages et demie
manuscrite sur les actes de piraterie barbaresques donnant
la relation de ce qui s'est passé à Alger au mois de mars 1669 . prix: 340 euros |
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Nous le comte
de Vivonne ayant ait choix du Sr de Montaulion
pour continuer a me servir en qualité de Capitaine de l'une de mes galère Je vous fais cette lettre pour voux ..... a vous dire que je l'ay choisy pour commander ma galère appelée la St Louise pardam la prochaine campagne et que vous ayez à l'installer dans lad Charge ou a le faire reconnoishe de tous lerr officiers qu'il appartendra,... Je prie Dieu qu'il vous aye Nous le comte de Vivonne on a la garde |
Nomination par Louis XIV d'un capitaine
de galère. signée LOUIS. écrit à
Versailles le 18
février 1671. |
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Nous par le Roy estant en son conseil la procédure .Saisi. en l'administration de la Rochelle sur le rapport de pierre Morin du navire la Comprise commandé par le Sieur Soran la frégate de suivant laquelle aurait tiré un coup de canon croyant que ce batiment marchand ou qu'ayant apercu que c'était un navire de guerre il aurait jetté deux pieces de canon à leur grande ancre a la mer fui promptement apres avoir tiré plusieurs coups de canon le Roy estant en son conseil a déclaré la frégate la Ste Antoine Agrez et apparaux de bonne prise et leur a adjugé .... |
Jean -Baptiste COLBERT parchemin sur velin signé Versailles 26 septembre 1676. 2 pages in-4 prix de vente 850 euros |
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Je soussigné chef d'Escadre des galères .............................................. Avoir recu comptant de M Jean Bayoche Giney conseiller du Roy trésorier général des galères par les mains de son commissaire la somme de Mil Livres pour la pension que sa Majesté ma accordée en ladis qualité pendant les six premiers mois de la présente année a savoit le && et satisfait de ladite somme jacquitte le tresorier ................................. du fait à Marseille le douze Aout m 6 c-quatre vingt cinq |
Quittance signée de Claude FORBIN chef d'escadre des galères de France 12 aôut 1685 Prix :200 euros. |
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comission pour la
frégate Le Vendosme,commandée par le
sieur de l'Espinay Frette
Fontaine,lieutenant de galères pour faire armer et
équiper à Saint-Malo la frégate |
Parchemin
manuscrit en date du 20 décembre 1694 Signé Louis contresigné par le ministre de la marine Phelypeaux prix de vente:450 euros |
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Ce document est signé par 11 membres du conseil de la marine. Tous de tres grands marins de Louis XIV. Cette piece traite des mesures à
prendre pour pour mettre en sureté une vingtaine de
Vaiseaux dans la rivière de Landerneauprix de vente de
ce document : 1.100 euros. |
Tres
rare piéce signée. 13 Juin 1696. Ce document est signé par 11 membres du conseil de la marine. |
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piéce signée. Pour information. Le grand Colbert,secrétaire d'Etat,chargé de la marine depuis 1669,voulut doter la France d'une grande marine de guerre dans laquelle les galères devaient jouer un role important,il développa alors rapidement la flotte de galères avec l'aide de son fils le marquis de Seignelay,associé à toutes ses décisions depuis 1672,du comte de Vivonne,général des galères depuis 1669,et de Nicolas Arnoul,intendant chargé de l'administration des galères depuis 1665. |
Les
galères de la marine du Roi. Louis XIV piéce signée(par le secrétaire de la main) et contresignée par Colbert de Seignelay ,fils du grand Colbert,Montbard 27 avril 1674, 2pp,in-folio,déchirures marginales avec petits manques de papier sans atteinte au texte. prix de vente: 430 euros. |
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et de le prévenir s'il se présente quelque chose d'extraordinaire "vous estes informé que le Roy veut faire un réglement général sur la construction de ses vaisseaux de guerre afin qu'à l'avenir les charpentiers suivent des règles certaines en bâtissant...... |
Jean baptiste Colbert DE SEIGNELAY
1651-1690 fils de Colbert secrétaire d'état à la marine 2 lettres au sieur Desclouzeaux Saint -germain en laye 14/16 décembre 1678 prix; 280 euros |
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Le marechal d"ESTREE 210 euros |
Le Phenix à la Ciotat 500 hommes. Dorient Au Bausset ,la C adière 500h Dunkerque à Roquemaure 500h Le Tritton à Aubagne destiné pour Marseille 500h l'Emphitrite ,la Rochelle pour Toulon 1900h Rochefort à Hières destiné pour Antibes 400h Oissent à Soulier destiné pour ville franche 400h Sanparail a Cann destiné pour Nice 400 h..... Troupes de terre Disposition des troupes Nombre d'hommes que les communautés ont dit pouvoir armer en cas d'alarme. Disposition des troupes qui sont à Marseilles qui doivent occuper la droite entre la batterie de la pinède et morpian . batterie de cap Gros |
.340 euros.
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La piraterie maritime était
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On remarquera que cet enseigne de vaisseau est placé sous les ordres d'un capitaine de frégate légére.a cette époque la définition des frégates était imprécise. Le Faucon a été construit à Rochefort en 1673. rayé en 1708. affecté en 1696 aux Indes. N Pouillarmont nouveau garde le 23 juin 1687. (garde sans statut nouveau en 1683 par opposition aux gardes indépendant antérieurs à 1683) 12 janvier 1693 Signé LOUIS XIV . |
Ordre
d'embarquement sur le vaisseau le Faucon de
l'enseigne de vaisseau de
Pouillarmont signé Louis et
Phelypeauxlouis le premier des Ponchartrin
successeur de Seigneloy et de Colbert
Enseigne
de vaisseau 1janvier 1692.
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Nous Commandant le Brigantin du Roy. Certifions à tous qu'il appartiendra que Me Pierre Domergue Munitionaire général des Armées Navales de sa majesté ou son Commis en ce port a fait embarquer à bord du Brigantin,les vivres & Rafraichissements contenus au present Etat,faisant le nombre de seize cent soixante Rations que nous avons trouvez de bonne qualité & bien conditionnez pour servir à la nourriture de mon équipage suivant les ordres de sa Majesté qu'il y à bord du Brigantin nombre suffisant d'ustenciles pour la distribution d'iceux:En foy de quoy avons signé le présent certificat pour servir & valoir audit Domerge ainsi que de raison Fait à Brest le 10 juin 1693. |
prix de vente 100 euros. encadré. |
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dépendance de Bandolle dépendance de la cadiére au cap dallon au cap de fourmigous depandance de la Ciotat sous le cap delaigle*depandance de Cassis ala chapelle St Pierre. au chateau a la pointe de Lombaud. Disposition des troupes Les troupes Dolioule seront chargées de garder les batteries des embiés , cap naigre et cap de la Cride Celles du
Bausset,Castellet et la cadiére seront chargées de
garder les batteries du cap
dalon |
Mémoire de ce que nous Le marechal De Tourville a ordonné dans la visite qu'il a fait Le 13 ém avril 1695 le long des costes depuis Toulon jusqu'a Marseille.
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Rochefort 1 septembre 1697.Henri DUQUESNE (1652-1722) capitaine de vaisseau reçoit 200 livres pour ses appointements du mois d'aôut Parchemin sur velin ,oblong in_8 partie imprimé et manuscrit Henri est le fils d'Abraham ,enseigne de vaisseau en 1666,il a fait la campagne de Sicile avec son père commandant "Le Parfait" capitaine de vaisseau en 1675. Bombarde Alger en 1683. Protestant comme son père il va se retirer à Genève. |
1697 Rochefort Prix de vente :350 euros |
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congé absolu pour un soldat de marine du port de Toulon Nous chef d' escadre des armées navalles du Roy commandant de la marine au port et arcenal de Toulon certiffions avoir donné congé au nommé Louis Cochet de st Léon suivant dans la compagnie du de Vergons en qualité de soldat et ce pour ce retirer ou bon luy semblera.Pour cet effet nous prions et requerons tous ceux qu'il appartiendra de le laisser seurement et librement passer,sans lui donner aucun trouble ny empeschement fait à Toulon le vingt jour d'avril 1697. signé Cogollin chef d'escadre sous Duquesne vers 1700.Magnifique congé.on trouve souvent des congés en salle des vente mais rarement une si belle vignette. au sujet du signataire La guerre de Hollande.Le 7 juin 1672 le vaisseau "Eole" de Cogolin qui est dans la flotte de d'Estrées donne l'alarme ,l'amiral Ruyter,et de Witt arrivent sur la flotte, avec 270 batiments......... |
Toulon 1697 ND |
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DIVISION DE BREST CORPS-ROYAL
D'INFANTERIE DE LA MARINE. Régiment de Marine Congé absolu |
6 janvier 1700.
Compagnie
de
Kermorvan
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congé pour soldat du régiment de la marine |
200 euros 11 janvier 1700 |
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Michel Bégon, cinquième du nom, dit le « Grand Bégon », né à Blois le et mort à Rochefort le , est un administrateur et officier de plume de la Marine royale. Il est intendant de la marine au port de Rochefort, intendant de la généralité de La Rochelle puis intendant de l'île de Saint-Domingue de 1682 à 1685. |
Lettre de Michel Begon 8
septembre 1696 Reçu armement d'un navire corsaire. 180 euros |
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Document de 1641. vaisseau "les trois ROY " |
Tableau d' adresses e-mail de : collectionneurs,Acheteurs,vendeurs... Un des but d' Internet est la "communication" "la rencontre aisée de personnes,afin d' utiliser cette facilitée,nous serions heureux d'indiquer dans ce tableau les "adresses e-mail" de toutes personnes désirant vendre,acheter,collectionner,des Objets,peintures, documents, ayant un rapport avec la page ci-dessus, (nous ferons de -même au bas de chaque page de notre site, qui couvre tout les domaines maritimes). Si vous désirez y figurer,(ou ne plus y figurer) contactez nous. | ||||
Le 24 novembre 2010. Monsieur cette courte lettre signée par Duquesne Abraham de 1647 a été vendu 3.400 euros! cordialement. |
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le 4 novembre 2010 Monsieur veuillez trouver ci-jointe une gravure qui représente le Comte de Toulouse dernier enfant naturel de Louis XIV il reçut à l'age de ciq ans la charge d'Amiral de France( le fait de nommer à ce poste un enfant permettait au Roi Louis XIV de conserver la main sur les affaires maritimes)
fils légitimé du Roy est né le 6 juin 1678 et pourveu de la Charge de Grand Amiral il a epousé niclaire sophie de Mollinard le 23 février 1729 |
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le 29 janvier 2007. Monsieur veuillez trouver ci dessous des lettres en vente à drouot ce jour,cela peut faire plaisir à vos lecteurs! ensemble de 4 lettres signées Maurepas et adressées à Clairambault 1697-1698. elles concernent les règlements et ordonnances de la marine rendus depuis l'ordonnance de 1689. Les deux autres lettres concernent aussi la marine elles . vendues : 390 euros ce même jours il y avait un ensemble de lettres de Pontchartrain jérôme,secrétaire d'état à la marine vendues 726 euros.
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Monsieur,Je suis à la recherche de
documents ou correspondances , etc.... ayant un rapport
avec le vaisseau le Superbe.Merci de me contacter sur
mon email: jean-jacques.salager@wanadoo.fr |
Extraits de
la marine sous Louis XIV "
dans wikipedia "
on ne peut pas y rajouter
grand-chose.......... ! Le roi et Colbert doivent presque tout créer : une grande marine ne peut se concevoir sans chantiers navals, un réseau d'approvisionnement en bois de construction, des fonderies pour les canons, des corderies, des manufactures de toiles, un recensement des gens de mer pour fournir des matelots… et le nerf de la guerre, c'est-à-dire beaucoup d'argent. Louis XIV et Colbert doivent aussi composer avec une opinion publique indifférente aux questions navales, et même hostile dans une large partie des élites nobiliaires et marchandes, pour qui l'investissement le plus sûr est dans la terre, pas dans le grand commerce colonial. Les rois de France vivent aussi en permanence sous le poids d'un puissant « lobby continental » qui estime que l’armée de terre et la diplomatie en Europe sont plus importants que l’aventure coloniale et navale, comme le résument deux des principaux historiens de la marine française, Jean Meyer et Martine Acerra : Compte tenu de ce tropisme terrien, les efforts du règne de Louis XIV n'en sont que plus méritoires. Les recherches menées ces trente dernières années montrent cependant qu’en raison de la longueur du règne et des bouleversements de la conjoncture nationale et internationale il convient de distinguer trois grandes périodes dans la vie maritime et coloniale française de 1661 à 1715, lesquelles correspondent grossièrement à trois marines et trois politiques maritimes : celle de Colbert (1661-1683), celle de Seignelay (1683-1690) et celle des Ponchartrain (1690-1715). L’œuvre de Colbert est d’une telle ampleur qu’elle a pu faire négliger l’action de ses successeurs. C’est une erreur. Cependant, il convient de présenter cette première période navale en détail avant de traiter à part les deux autres en s’interrogeant d’abord sur la part prise personnellement par le roi dans les choix navals du règne. Les historiens discutent encore de l’intérêt réel de Louis XIV pour la mer, tant il est vrai que le « roi Soleil » semble avoir vécu, en ce domaine, presque totalement dans l’ombre de Colbert, son entreprenant ministre de la Marine. Deux des principaux biographes du roi émettent, à quelques années d’écart, des jugements très différents. C’est ainsi que François Bluche estime en 1986 que :
Mais en 1995 Jean-Christian Petitfils lui donne cette cinglante réplique :
Qui croire ? Si on suit jusqu’au bout le raisonnement de Jean-Christian Petitfils, la marine n’aurait été qu’une lubie des Colbert, le roi les ayant laissé faire dans l’indifférence, à l’image d’ailleurs de l’opinion générale marquée par une culture complètement terrienne et continentale. Cette explication parait un peu courte lorsque sont examinés attentivement les faits et gestes du roi. Louis XIV, de son propre aveu, reconnaitra ne pas avoir mesuré pendant les quinze premières années de son règne ce que représentait une politique navale sur le plan financier comme sur le plan logistique43. Mais ses contemporains (et ennemis pour certains), Charles II et Jacques II d’Angleterre, les frères de Witt puis Guillaume d’Orange en Hollande sont d’excellents connaisseurs des questions maritimes. Patrick Villiers fait remarquer que Louis XIV va alors acquérir progressivement – par la force des choses, c'est-à-dire la guerre – une bonne connaissance des choses de la mer Chaque vendredi, il préside scrupuleusement le conseil de Marine où il se tient informé de tout. Il suit chaque année le détail des armements, surveille les plans d’opération, reçoit volontiers les plus grands marins et défend sa marine dans les périodes difficiles Michel Vergé-Franceschi, qui a étudié la jeunesse de Louis XIV, note qu’il a été confronté sept fois à la mer avant sa prise de pouvoir effective (1661) et que, à la différence de l’écrasante majorité de ses contemporains, il savait nager. Il découvre la mer à l’âge de 9 ans, en 1647, à Dieppe, où est simulé pour lui un combat naval. Il monte aussi sur l’un des quatre vaisseaux de Duquesne qui arrive de Suède avec un chargement de canons et d’agrès44. En 1650, à 11 ans et demi, il visite Bordeaux et fait une petite croisière sur l’un des nombreux bâtiments de l’armée navale qui s’y trouve concentrée. En 1658, à 19 ans et demi, il découvre Dunkerque, la cité corsaire qui vient de tomber après la bataille des Dunes44. En 1659, à 20 ans, il visite Brouage autrefois développé et fortifié par Richelieu44. En 1660, il découvre le plus grand port de son royaume, Marseille, qui vient de se soumettre à son autorité, puis Toulon où il est magnifiquement reçu par le commandant du port, le chevalier Pau Cette même année, il épouse dans le port de pêche de Saint-Jean-de-Luz la princesse Marie-Thérèse qui arrive d’Espagne. En 1661, Louis XIV est à Nantes lorsqu’il ordonne l’arrestation de Fouquet puis fait en 1662 une entrée solennelle à Dunkerque qui vient d’être achetée aux Anglais44. En 1669, il visite une nouvelle fois Marseille et en 1680 entre à Dunkerque pour la troisième fois et reste plusieurs heures sur l’Entreprenant pour y suivre les exercices navals (auxquels fait référence Jean-Christian Petitfils). Louis XIV a donc parcouru onze fois le littoral et visité nombre de ses grands ports, alors que ses successeurs ne verront la mer qu’une fois pendant leur règne Quant au Grand Canal de Versailles, Michel Vergé-Franceschi estime que « son interprétation se doit d’être différente de la vulgate ordinaire » : ce n’est sans doute pas Colbert qui a voulu imposer cette flotte au roi pour tenter de l’amarinerC’est plutôt Louis XIV qui a pu vouloir sa « petite Venise » comme Tibère avait eu ses trirèmes de plaisance sur le lac de Nemi44. Le Grand Canal, qui peut être admiré depuis la terrasse du château, offre aux yeux des ambassadeurs et des étrangers une flotte miniaturisée qui leur montre — au cœur de l’Île-de-France — que l’avenir du pays est peut-être aussi « sur l’eau »44. Le Grand Canal a un aspect ludique (participation aux fêtes, illuminations, concerts, mini-croisières…), mais c’est une erreur que de ne voir sur ses eaux qu’un flotte d’opérette aux embarcations de fantaisie. Ce sont de vrais bateaux car ces modèles réduits flottent et sont équipés d’une authentique artillerie. Le Grand Canal est aussi un centre d’expérimentation : c’est là que l’ingénieur Massiac de Sainte-Colombe essaie en 1673 le premier navire à aubes44. C’est là qu’arrive aussi en 1675, en provenance d’Angleterre, via Le Havre, le maître Deane, constructeur anglais, avec ses yachts peints et sculptés par des artistes français dépêchés outre-Manche d’après des dessins de Le Brun (c’est l’un des rares exemples de coopération franco-britannique). C’est là encore que le Napolitain Pangallo construit une mini-frégate dont le gabarit est adopté pour les vaisseaux de ligne. En 1681, naviguent sur le Grand Canal « la plupart des différentes espèces de bâtiments dont on se sert à la mer ». Il ne manque que la galère. Colbert en commande une à Marseille. Duquesne et Tourville sont requis pour faire partie d’un jury qui doit animer la compétition entre les charpentiers de marine pour renouveler les modèles réduits détérioré. D’où la promotion de Biagio Pangallo qui construit l’Ardente, armée — en vrai — contre Alger en 1682 à la demande de Tourville44. Sans aller aussi loin que l’analyse de Michel Vergé-Franceschi, on peut en déduire que la conscience maritime de Louis XIV était à mi-chemin de ce qu’en disent François Bluche et Jean-Christian Petitfils : Louis XIV était de profonde culture terrienne, comme tous les Français de cette époque, mais il s’est sincèrement intéressé aux questions navales, s’est formé plus ou moins bien en visitant les ports dans sa jeunesse, puis a approfondi le problème au fil des réunions hebdomadaires du conseil de Marine et des nécessités de la guerre contre les puissances navales (Hollande et Angleterre). Évolution qui correspond grosso modo à ce qu’en dit Patrick Villiers, lequel touche probablement du doigt la réalité de l’engagement maritime de Louis XIV. L’historien remarque aussi que c’est le roi qui choisit le pavillon royal et le nom de ses vaisseaux. En 1670, le pavillon de la « nation française » (dixit Louis XIV, lui-même) qui était bleu semé de trois fleurs de lys d’or passe au blanc. Les vaisseaux de guerre reçoivent seul le droit de l’arborer, car ils sont les seuls à avoir la force de défendre, avec leurs canons, ce symbole de l’État. En 1671, Louis n’hésite pas à débaptiser la totalité de ses navires et à leur donner un nom en conformité avec leur rang et l’idée qu’il veut montrer de sa gloire et de sa puissance. Nom qui sera repris au fur et à mesure de la disparition des unités Le roi ne voit plus la mer après 1680, soit les trente-cinq dernières années de son règne, ce qui a pu contribuer à entretenir l’idée qu'il se désintéressait de sa marine. Il fait de même avec ses frontières de l’est à partir de 1693, à 55 ans (ce qui lui a été aussi reproché). Louis XIV vieillissant dirigera jusqu’à sa mort ses escadres et ses régiments depuis Versailles. Pendant des décennies, le roi a accordé des crédits considérables à sa marine, même si ceux-ci sont toujours restés inférieurs à ceux dédiés à l’armée de Terre. Il faudra attendre 1708 pour voir chuter l’effort naval français avec l’arrêt complet du lancement de vaisseaux. Un choix fait sous la pression de la situation financière catastrophique du pays à ce moment-là, et non parce que le roi se serait désintéressé de sa marine qui ne rencontrait pas les résultats escomptés. Sur l’ensemble du règne personnel de Louis XIV, 381 vaisseaux et frégates sont sortis des arsenaux français. Il est absolument inimaginable de penser qu’autant de bâtiments aient pu être lancés sur une aussi longue période simplement par la volonté d’un ou deux ministres visionnaires ne bénéficiant pas du soutien actif du roi. Cet effort naval, est, en volume et en durée (54 ans), le plus important de toute l’histoire de Francela naissance d’une première flotte
Colbert dispose d’un budget naval relativement impressionnant. Les dépenses passent de 3 millions en 1662 à 4,5 millions en 1664, à 10,5 millions en 1666 et 13 millions en 1673 pour se maintenir à 10 millions jusqu’en 1678. Ce budget représente 4,6 % des dépenses du roi en 1662, 12,8 % en 1665 et 15,5 % en 1670. A la mort de Colbert en 1683, la marine et les galères disposent de 9,5 % d'un budget total de 115,1 millions de livres, se classant au troisième rang des dépenses de l'État derrière celles de la Cour (10,6 %) et devant celles des fortifications (7,75 %), l'Armée de terre française étant loin devant avec 39,4 % En 1691, son budget est évalué à entre 24,3 et 33,4 millions de livres, avec moins de 30 % en investissements de construction et plus de 70 % en dépenses de fonctionnement, soit 15 % des dépenses de l'État Ces dépenses permettent à la flotte de croitre d’abord par lent paliers jusqu’en 1667, puis de façon quasi exponentielle jusqu’en 1672. Il est vrai que le ministre part de très loin. En 1661 la marine ne compte que trente-et-un bâtiments (en comptant les galères et les flûtes, lesquelles ne figurent pas dans le tableau ci-contre), auquel il faut ajouter huit navires d’origine étrangère ne dépassant pas 40 canons. Entre 1661 et 1671, cent-six navires sont construits ce qui permet à la flotte de quadrupler ses effectifs. En 1671, Louis XIV dispose de cent-vingt-trois vaisseaux et frégates Ce résultat remarquable est du aux progrès constants des arsenaux français. Certains charpentiers de marine sont des anciens de l’époque de Richelieu. Comme cela ne suffit pas, il faut faire appel, en plus de l’observation de ce qui se fait ailleurs, à des techniciens hollandais et acheter encore plusieurs navires au Danemark et en Hollande. Mais dès 1666, l’indépendance nationale est acquise Les charpentiers des arsenaux s’exercent d’abord à construire des unités assez légères, puis s’enhardissent sur des tonnages plus importants. En 1661, le vaisseau « moyen » de la flotte française embarque de 40 à 42 canons. Dix ans plus tard, cette moyenne est passée à 56–58 canons. Outre le nombre, la flotte progresse donc aussi en puissance de feu. À la fin des années 1660 sont lancés les trois-ponts de prestige Royal Louis (1668), Dauphin Royal (1668) ou Soleil Royal (1669), qui surpassent les autres navires en puissance de feu et en décors. En 1670, la France adopte le système anglais de répartition en rang des vaisseaux, suivant l’importance de leur artillerie. Avec six ans de moyenne d’âge, cette première flotte de Louis XIV est jeune. Elle est loin d’être parfaite. Beaucoup d’unité souffrent de défauts plus ou moins importants : batterie basse trop près de la ligne de flottaison, instabilité à la mer à cause d’un creux sous l’eau insuffisant ou d’un décor trop chargé, mâts mal positionnés… Le constructeur anglais Edmund Dummer, de passage à Toulon après la guerre de Hollande, décrira le Royal Louis comme un bâtiment raté. Des défauts qui s’expliquent par la grande jeunesse de cette flotte qui a grandi vite et par le fait que chaque bâtiment est un produit unique, quasi artisanal, sans technologie « commune » aux maîtres charpentiers de l’époque (ce qui par ailleurs est la norme dans toute l’Europe) Chacun d'eux a sa méthode, mélangeant savoir-faire et empirisme, tel ce maître qui écrit anonymement vers 1670 qu'il a dessiné les plans d'une frégate légère en s'inspirant des formes de certains poissons Il faudra attendre 1683, année de la mort de Colbert, pour que le maître charpentier Coulomb rédige le premier manuel de construction Le roi, qui choisit lui-même le nom de ses bâtiments à partir de 1671, fixe même leur durée de vie, laquelle devrait aller « depuis vingt-cinq jusques à trente ans », ce qui sera effectivement le cas pour certains d’entre eux, et même au-delà pour les plus réussis À cette flotte s’agrège une quarantaine de galères, basées presque toutes à Marseille sous les ordres du duc de Vivonne. Ces navires bas sur l’eau, lents, peu armés, contraints depuis toujours à faire de la navigation côtière, ne sont pas aussi inutiles qu’on a pu le dire, à condition de ne pas sortir de la MéditerranéePouvant naviguer sans vent où à contre vent, les galères peuvent remorquer les vaisseaux à l’occasion ou mener des missions de garde-côte. Dans les eaux littorales peu profondes, elles restent utiles pour lutter contre la piraterie barbaresque. Elles ont aussi pour avantage de nécessiter très peu de matelots, tandis que la chiourme fournit une main d’œuvre peu chère. L’essentiel de leur utilité est ailleurs : ce sont de rutilants navires de prestige, destinés, par leurs élégantes croisières, à montrer le faste de la monarchie « La galère sert d'instrument diplomatique de représentation » (Jean Meyer, Martine Acerra L’Espagne étant encore vers 1660 l’adversaire auquel on se réfère, la Réale du roi de France se doit d'être aussi grande, aussi belle, aussi rapide que la Réale du roi d'Espagne C'est aussi pour cela que l'objectif de quarante unités a été fixé : il s'agit d'égaler ou de surclasser en nombre les galères ibériques. Les galères sont aussi des bagnes flottants qui vont mobiliser des dizaines de milliers de forçats jusqu’à leur suppression, en 1748Et l'article continu...........reportez vous-y si vous le désirez....... Monsieur Larousse et . les encyclopédies ont des soucis à se faire !!! |
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