historic-marine-france.com                   présente            .Sextant,  Octants.            e-mail: librairie.maritime@gmail.com  tel; 06.85.42.52.83
   .                                                             les instruments de navigation astronomique.        
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"La navigation est un des arts qui font le plus d'honneurs à l'esprit humain;car en est -il quelqu'un dans lequel l'industrie éclate davantage
que cet art,par lequel l'homme sait  se conduire à travers les vastes plaines des mers,sans autre guide que le ciel et le boussole;par lequel
il s'assujettit les vents,et les emploie à braver la fureur même de l'Océan qu'ils soulèvent;que cet art enfin qui fait le lien des deux  mondes
le ressort principal de l'industrie,du commerce et de l'opulence des nations:ce qui fait dire énergiquement à un de nos poètes
"Le trident  de Neptune est le spectre du monde"     Mais ce n'est pas ici le lieu d'une digression politique sur l'utilité de la marine ......."
                                                                                                                     Ozanam récréations mathématiques  Paris M.DCC .LXXVIII
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LES    INSTRUMENTS
   de   navigation 
                 astronomique.
Jusqu'au milieu du XVIIIém siècle ,en mer la prise de hauteur des astres ne servait qu'à calculer la latitude,la longitude était  estimée.(voir notre page estime) pour aller  en un point ,on  allait rejoindre la latitude de la destination et ensuite on vérifiait  chaque jour en observant la latitude que l'on  suivait t exactement la bonne route,on finirait  bien par arriver ,même sans savoir quand!...
Donc on  privilégiait une navigation sur un parallèle , même en allongeant les distances,
LE POINT    ASTRO. 
Navisphére  dite" téte de veau". 

détermination de la sphére
locale.
.Afin de connaitre le         
relévement et la hauteur approximative
des astres pour faire une
droite de hauteur par exemple
 
 

Chinoise.
prix de vente:  244 Euros.v
vendue.
 
 
 

 

 Navisphére. dite 
" téte  de  veau".

Russe. 
La marine russe a été la derniére a utiliser
des navisphères,elles sont dons tres nombreuses.

prix de vente:
412 Euros.
 

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Estimations.
Janvier 2005.
vendu une navisphère dite tête de veau signée par Magnac édité par Thomas ,modèle avec armilles de repérage en laiton poli et gradué fin XIXém diam 21cm              1.200 euros
vente drouot du 25/06/2001  un navisphére Kelvin a été vendu 6600 francs.
vente drouot du 25/03/2001.navisphére dans son coffret d'origine russe le globe pivote dans un double cercle méridien gradué 
     vendu 2970 francs. 
vente drouot du 28/11/2000 navisphére russe 2700 francs.
Vente 20 juin 1998. Globe céleste signé Dollond, Harris et Co daté 1845.Constellations finement représentées pieds en acajou tourné diam. 23 cm H.40 cm estimé 7.700 francs.
Le 30 mars 1996. Globe celeste de navigation dit"tête de veau" par Kelvin and Hughes cosmosphère en laiton divisé en quatre fois 90 ° .Coffret de transport en acajou,avec poignée en laiton diam du globe  18 cm  vendu :6.050 francs.
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Astrolabe  ou carte  du  ciel.
L'astrolabe "de terre" ou astrolable "arabe" constitue  un      navisphére ou une "téte de veau" avant la lettre .      Les plus anciens exemplaires parvenus jusqu' à  nous datent du XIéme siécle . Elles permettaient de connaitre ( ou de prévoir  à  l'avance) la position   des  étoiles
tout au long de l'année ,       en fonction de la latitude de      l 'observateur . Ces indications astronomiques   étaient surtout      utilisées     à   des fins cultuelles .
Pour la navigation en mer , les pilotes arabes utilisaient le doigt ou le quart de cercle gradué    pour relever la hauteur des astres :
 l'  étoile  Polaire , pour la determination de la latitude .
- d'autres   étoiles "culminantes" pour la navigation  en latitude constante ( cap Ouest ou Est) , par exemple    pour atterir  sur     les chenaux       des  Maldives     ou     des     Lacquedives .
L'astrolabe est constitué :
- de la "mére" : le chassis de soutien .Au dos de la mére figurent en      général     les divisions par jours de l'année ainsi que les   périodes zodiacales     correspondantes .
 .Astrolabe  ou carte  du  ciel.
L'astrolabe "de terre" ou astrolable "arabe" constitue  un      navisphére ou une "téte de veau" avant la lettre .      Les plus anciens exemplaires parvenus jusqu' à  nous datent du XIéme siécle . Elles permettaient de connaitre ( ou de prévoir  à  l'avance) la position   des  étoiles
tout au long de l'année ,       en fonction de la latitude de      l 'observateur . Ces indications astronomiques   étaient surtout      utilisées     à   des fins cultuelles .
Pour la navigation en mer , les pilotes arabes utilisaient le doigt ou le quart de cercle gradué    pour relever la hauteur des astres :
- l'  étoile  Polaire , pour la determination de la latitude .
- d'autres   étoiles "culminantes" pour la navigation  en latitude constante ( cap Ouest ou Est) , par exemple    pour atterir  sur     les chenaux       des  Maldives     ou     des     Lacquedives .
L'astrolabe est constitué :
- de la "mére" : le chassis de soutien .Au dos de la mére figurent en      général     les divisions par jours de l'année ainsi que les   périodes zodiacales     correspondantes .
- d'un certain nombre de plaques amovibles ( le plus souvent 9) , les "tympans" , qui permettent d'adapter l'instrument      à       des latitudes différentes     de 
l'observateur .- d'une sorte d'alidade mobile , "l'araignée" qui comporte un certain     nombre de pointes,   indiquant les   étoiles    remarquables 

Ne pas confondre
avec
l' Astrolabe dite de mer
qui      elle, 
servait 
à  mesurer la hauteur des astres.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 



. la prise de  hauteur.
Pour mesurer les angles on a utilisé:
l' astrolabe de  mer.
le cadran de Gunther.
le baton de Jacob ou arbalestrille.
le quartier de Davis.
l' Octant.
le sextant.

  Les  octants
L' octant a été inventé par 
Hadley    en 1731 
à partir des travaux de Newton 
sur la double réflexion.
 
 

L' octant permettait de mesurer 90°
D'ou son nom  ( 90°= 1/8 de 720°!.)
 
 
 
 
 
 

 

historic-marine-france.com

présente de nombreux

octants d'origines   diverses.
Les constructeurs:

Lorieux 
Fortin
Lenoir
Huet
Lereberg
Seneto
Delor
Ramsdale

 

Il y a eut une évolution de l' octant.

Les premiers octants sont tout en bois
Au début ils sont d' une grande taille
ensuite avec les progrés de la gravure
les dimensions se réduisent







.
LES ESTIMATIONS.
La diffusion d'un grand nombre de catalogues,( par internet et les autres supports.) indique au public les vrais prix du marché.
Il est évident que le prix de vente publique,en libre concurrence refléte l' offre et la demande.
De plus on sait que souvent le marché des salles de ventes est un lieu ou s'approvisionnent les marchands,donc un particulier a l'impression d' acheter à des prix de marchands.
le 20 juin 2005.
Sextan en laiton,limbe et vernier divisés sur argent coffret et optique
1900 vendu: 1200 euros.
Sextan en bronze poli,limbe et vernier en argent,bâti en trois cercle
signé Colombani Saint Malo vendu:1.100 euros.
Sextan en bronze et laiton,limbe en argent ,bâti signé Hughes & son
coffret en acajou 1900 VENDU 700 euros.
Le 30 mars 1996.
Octant signé  HAAS à Amsterdam laiton poli avec deux mirroirs deux jeux de filtres et une optique.Poignée d'acajou,limbe et vernier divisés sur argent.Début 19 ém siécle H 24 cm vendu 4.400 francs.
Le 17 mai 1981
.Grand octant à pinnule ,en ébène ,double reflexion,limbe divisé sur ivoire,les parties optiques en laiton poli ainsi que l'alidade, superbement gravée de fleurs et de rinceaux,Milieu XVIIIém siécle Hauteur 44 cm  vendu 9.900 francs.
Octant à lunette,en laiton poli,limbe divisé sur argent signé" A Hurlimann "Paris modifié par Lorieux complet  vendu 3.300 francs.
Octant en laiton poli limbe divisé sur argent de 0° à 130° avec ses deux lunettes,coffret d'acajou vendu 4180 francs
Rare octant à lunette en ébène,limbe divisé sur ivoire,alidade et parties optiques en laiton,signé sur l'alidade "Lorieux sr Schwarz à Paris et marqué "dépot de la marine n°103" coffret en chêne à la forme avec plaquette gravée du dêpot de la marine 1840/1845. Vendu 3.300 francs.
Grand octant à pinnule ,en acajou,le limbe est divisé sur buis avec vernier en ivoire,l'alidade et les parties optiques sont en laiton Anglais XVIII ém vendu :5.830 francs.
Le 16 février 1980
Octant en ébène et laiton ,limbe divisé sur ivoire,signé "Norie & Wilson"  London,dans sa boîte en forme en acajou avec ses deux lunettes et accessoires.Angleterre,début du XIX ém siècle.Instrument en parfait état et bien complet vendu 6.600 francs.
Un grand octant XVIII ém siécle à double reflexion.Beau limbe divisé sur ivoire Alidade en ébène renforcée laiton hauteur  45 cm vendu 5.280 francs.



les   sextants Comme on l'a vu plus haut  l'octant permettait de mesurer des angles  de 90°maximum,cela n'est pas suffisant pour
les mesures des arcs capables à terre,aussi arrive le sextant qui permet de mesurer des angles de 120°.
sextant  contemporain.
Les constructeurs
Lorieux  lepetit
Hughes
Heath

Les  sextants sont en laiton.
Ils possédent deux grands miroirs
un vernier et une vis micrométrique.
des jeux de verres colorés.
Souvent limbe en argent.

 


historic-marine-france.com  est en mesure  de présenter de nombreux intruments de navigation astronomique en effet cette derniére ,
 remplaçée par le G.P.S.  n'est que peut utilisée au XXIém siécle! 


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Estimations.
Le 30 mars 1996.Sextant en laiton poli platine en T avec deux mirroirs et deux jeux de filtres,petite poignée en acajou,dans son coffret en forme avec entrée de serrure en ébéne,petite taille rayon 16 cm. Début du 19 ém siécle vendu 7.700 francs.
Le 17 mai 1981.
Sextant en laiton limbe divisé en argent signé "F. Smith and son Southampton et Cowes" fin XIX ém dans son coffret d'acajou avec ses optiques et accessoires  vendu :4.180 francs.
Sextant en laiton ,limbe divisé sur argent de -5° à +170° signé Lorieux A Hurlimann succ Paris.  Hauteur 15 cm complet dans son coffret acajou vendu .5.280 francs.
Le 16 février 1980
.Sextant en laiton poli signé "Lorieux Lepetit" limbe divisé sur argent .Bien complet dans son coffret d'origine avec ses lunettes et accessoires France Vendu 4180 francs.
Sextant en laiton poli,limbe divisé sur argent,signé "Hudson & Son"Greenwich dans son coffret en acajou avec ses accessoires. vendu: 3.740 francs.
Sextant en laiton poli signé "Cryson"Ediimbourg limbe divisé sur argent bien complet de ses optiques dans son coffret en forme en acajou vendu 4.400 francs.
Petit sextant en laiton "Thomas Jones" London (1775/1852)dans sa boite en forme 18 cm   début du XIX ém siécle vendu 4.620 francs.
Rare sextant en laiton poli .Limbe divisé sur argent de 0° à 140° signé "Jecker" à Paris et numéroté 36.Dans sa boîte d'acajou en forme(étiquette du revendeur portugais dans le couvercle) hauteur 28,5 cm vers 1800.  Vendu.14.850 francs.
Sextant en laiton poli limbe sur argent signé "Cary,London" poignée de maintien en ébène plaqué d' ivoire dans son coffret en acajou avec ses optiques et accessoires 1850  hauteur 20 cm Vendu. 5.500 francs.
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bibliographie:



Navigation cotiére et  astronomique 
 A.L.Pécunia éditions maritimeset d'outre-mer 1960.
e ciel et la mer   André Le Boeuffle.éditions Burillier


Ephémérides  Nautiques.


en  vente à la maison de l'astronomie
http://www.maison-astronomie.net/


D. Hollander:  institut océanographique

Tableau     d' adresses  e-mail    de : collectionneurs,Acheteurs,vendeurs...
Un des but d' Internet est la "communication" "la rencontre aisée de personnes,afin d' utiliser cette facilitée,nous  serions heureux
d'indiquer dans ce tableau les "adresses e-mail" de toutes personnes
désirant vendre,acheter,collectionner,des Objets,peintures, documents, ayant un rapport  avec   la page ci-dessus, (nous ferons de -même au bas de chaque page de notre site, qui couvre tout les domaines maritimes).
Si vous désirez y figurer,(ou ne plus y figurer)  Contactez nous. ecrivez nous  ,cela rendra le site plus convivial.
notre adresse : 
historic-marine@hotmail.fr                                   merci.

Le 20 octobre 2010   Un nocturlabe sera mis en vente  il serait de la fin du XVI ém siècle de 5cm de diamètre                  estimé 9.000 euros
nocturlabe-.jpg
Le 10 mai 2010.
Bonjour,
Je collectionne depuis 30 ans tout ce qui sert à mesurer & calibrer, fabriqué en bois.
Il me manque un Baton de Jacob, que je cherche activement depuis quelques années. Pouvez-vous m'aider?
Bien à vous                                 , Jean-Pierre Coene Av. circulaire 138    1180 Bruxelles  Tel: +32 2 372 93 51
                                                    Mobile: +32 475 42 16 29  Jean-Pierre.Coene@Clairefontaine.com

Le 8 mars 2010 .   Monsieur   En vente  demain à Drouot ces astolabes.
astrolabe6.jpg
astrolabe1.jpg
prix  estimés entre 400 et  2.000 euros
astrolabe2.jpg
astrolabe3.jpg
astrolabe4.jpg
astrolabe5.jpg
Il s'agit d'astrolabes  dit "de Bazar" un peu  péjorativement  en effet ces instruments souvent trouvés en Afrique du nord
sont decoratifs et n'ont pas ,et, ne sont pas utilisables!  (par exemple certaines alidades de visée ne sont pas percés!!!)
ils sont en laiton , un astrolabe complet  est composé ,   (certains ne le sont pas)
d'une mère gravée sur 2 faces
de 6 tympans.
D'une  araignée
d'une alidade de visée
d'un axe avec cavalier
d'un anneau de suspension.                                                                                             bien cordialement
le 20  janvier 2010. Monsieur
En décembre a été mis en vente  un
nocturlabe  estimé 20.000 euros.
nocturlabe.jpg
il est daté 1503 avec calendrier perpetuel,zodiacal,il aurait été inventé par Ptolémé
il devait determiner l'heure à partie de la position de la grande ourse et des étoiles

le 01 avril 2008.
Particulier vends deux sextants de marine anciens et de collection
intacts dans leurs coffrets d'origines l'un deux est un sextant de
marine française de marque LORIEUX, le second est un sextant de
marine Anglaise de marque CRAYFORD à vendre ensemble ou
séparement contact mail : ronsidelle@orange.fr
ou tel 06 14 25 63 62;
sextant-poulin
poulin
century-sextant
century
Le 09 juillet 2007.
Monsieur,madame nous  désirons  acheter ce sextant  en vente aux enchère demain,  julien Drach
sextant  
le 24 mars 2007.
Monsieur,
Je suis responsable de la collection JECKER au Musée Fr. Antoine JECKER à Hirtzfelden, lieu de naissance
 de ce célèbre mécanicien. Nous cherchons des instruments de marine signés Jecker à Paris.
Merci de votre réponse
R. Schelcher Rayschel@wanadoo.fr
merci de faire paraitre cette annonce :

Patron de peche en retraite se separe de son sextant : Kelvin Hughes de 1970 en parfait etat dans coffret bois, lunette astronomique, 4 optiques eclairage integre    faire offre   vendu


Liens internet.  en rapport avec le sujet de la présente page
n'hésitez pas à nous indiquer  des liens qui peuvent compléter ce contenu..  merci        
Bon surf....
                           revenez nous vite....
wiki-.jpghttp://fr.wikipedia.org/wiki/Latitude
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sextant
http://fr.wikipedia.org/wiki/Astrolabe

Latitude    Sextant   Astrolabe

degree
http://www.fcc.gov/mb/audio/bickel/DDDMMSS-decimal.html

Degrees, Minutes, Seconds and Decimal Degrees Latitude/Longitude Conversions


science.jpg
http://www.sciences.univ-nantes.fr/physique/perso/gtulloue/Soleil/Lieu/sextant0.html
Principe du sextant
octanthttp://www.la-palmeraie.com/authentique/sextant.htmOctant John BRAHAM
Circa 1830
ephemeride.jpg
http://www.stw.fr/dt/display_dt.cfm?dt=11
Ephémérides nautiques



Si vous voulez en connaître plus sur la "prise de hauteur"  des astres.
Etude  que monsieur   Michéa hubert capitaine au long cours, nous autorise aimablement à produire sur notre site:
L'HISTOIRE ET LA NAVIGATION

DE L'USAGE PRATIQUE DE L'ASTROLABE                          par     Hubert MICHEA      CAPITAINE AU LONG COURS

astrolabe
astrolabe-ancien
astrolabe-ca
astrolabe-de-musee
astrolabe-etude
astrolabe-j-c
astrolabe-vieux
astrolabe-laiton

RESUME
Quelques ouvrages publiés au cours de la dernière décennie ont étéconsacrés aux astrolabes, vus généralement sous la forme d'objets d'art, ce qu'ils sont sans aucun doute. Peu d'entre eux ont expliqué leur tracé ou leur utilisation Les ouvrages consacrés à l'histoire de la navigation en font souvent mention dans des formes qui laissent à penser que ces instruments étaient utilisés par les navigateurs des grandes découvertes. L'auteur du présent article s'est livré à quelques expériences au moyen d'un astrolabe de 16 cm de diamètre de type " astronomique". Dans un premier temps, il rappelle la genèse et la conception de l'instrument avant d'exposer en détail les expériences auxquelles il s'est livré, qui s'achèvent par une observation de la latitude de l'île du Diable, en Guyanne, exécutée selon les prescriptions des manuels du XVle siècle et à l'aide des tables de déclinaison proposées, en 1548, par Guillaume Brouscon, cartographe du Conquet. L'usage des appareils de ce type et de ce diamètre, à la mer, s'avère bien malaisé, et la précision obtenue à terre est de l'ordre du quart de degré. Les arbalètes semblent avoir été plus précises. L'astrolabe a été probablement utilisé à la détermination des heures sidérales et solaires locales.
ABSTRACT
During the last ten years a number of publications have mentioned astrolabes, mainly as "objets d'art", which they indeed are. Few of them, however, have entered into explanation of their tracing and use. The works dedicated to history of navigation mention them often in terms which induce reader to belive that those instruments were used by seamen at the time of great discoveries. The author of the present paper has made a number of experiments by using an astrolabe of 16 centimenters in diameter of the "astronomical" type. To begin with the reminds the origins and concepts of the instrument before entering into the detail of the experiments he realised which end by on observation of the latitude of "île du Diable" in Guyana executed according to the recommendations of navigation manuals of the XVI th century and declination tables proposed in 1548 by Guillaume Brouscon a cartographer from Le Conquet in Britanny. The use of instruments of this size and type seems very uneasy at sea and the accuray noted ashore is not better than a quarter of a degree. Cross-staff were most probably more accurate. The astrolabe probably have been mainly in use for finding out local sideral or sun time.
                                                                  
Texte
"Encore que pour l'usage et pratique des mathématiques, plusieurs instruments fort beaux et dignes d'admiration, ayent esté inventés, desclarés, expliqués et démontrés entièrement, par autheurs très excellents, si est-ce que l'invention du planisphère, ou astrolabe, entre toutes est la plus belle..."Texte tiré de Jean Stofler: "Traité de la composition et fabrique de l'Astrolabe", Paris, Cavellat, 1560. 

Tous les visiteurs du musée de la Marine ont pu examiner, parmi ces instruments de navigation, quelques astrolabes dont les bronzes patinés par le temps, qu'elles ont autrefois mesuré, luisent dans les vitrines. Sait-on que ces objets ne sont pas à proprement parler "de Marine" et que leur conception trouve sa source dans la lointaine nécessité de mesurer le temps ? S'il est admis que, à défaut de les avoir eux-mêmes conçus, les Arabes en ont porté l'usage à un niveau jusqu'alors inconnu, c'est sans aucun doute parce que l'appel des fidèles à la priere, de jour comme de nuit, exigeait une connaissance suffisamment précise des heures et, par conséquent, la fabrication d'appareils capables de mesurer le temps. Il n'est pas surprenant que la mesure du temps, par l'observation des corps célestes, se soit développée dans les régions du monde oû le climat autorisait une observation fréquente et aisée du ciel.

Les navigateurs du XVl e siecle, confrontés à la nécessité de remonter les côtes d'Afrique vers l'Europe, au large et au-delà de toute vue d'amer, se sont trouvés dans le besoin d'utiliser les connaissances accumulées, depuis l'Antiquité grecque, par les astronomes. Ces connaissances n'avaient pas disparu. Non seulement les Arabes en avaient hérité, mais les monastères de l'ordre de Saint-Benoît conservaient dans leurs bibliothèques des copies de traités antiques tels l'Almageste de Ptolémée et, plus, tard d'autres ouvrages comme, par exemple, les tables dites d'Alphone de Castille. Certains" astrologues" juifs en avaient également connaissance. Cette science était orientée, plus vers la recherche de l'influence de la configuration du ciel sur la destinée des êtres, que vers la science astronomique. C'est peut-être une des raisons pour lesquelles cette science, fleurant le soufre, fut reléguée au fond des bibliothèques. Le livre de U. Eco, Le nom de la rose, s'inscrit dans cette vision des choses.

Les marins ne pouvaient éviter de faire usage de ces connaissances dès lors que la fréquentation de la haute mer en Atlantique était pressante. Ils ont donc , lors des premiers voyages vers l'hémisphère sud, fait usage, entre autres instruments, d'astrolabes.

Cependant, les inconvénients que j'ai ressentis lors des expériences auxquelles j'ai procédé et dont il sera question ci-après, ont amené les marins à modifier la conception des astrolabes afin de les rendre plus efficaces, c'est à-dire moins sensibles au vent et plus précis dans la lecture des hauteurs d'astres. L'appareil est devenu anneau . De ce fait, on ne disposait plus de place pour inscrire les éphémérides que l'on trouve sur les astrolabes astronomiques. Les déclinaisons et autres coordonnées astronomiques ont alors été consignées dans des almanachs nautiques particuliers. Ces appareils de mer sont en général d'une extrême rareté, ( une soixantaine environ) et ceci ne doit pas surprendre si l'on pense qu'ils étaient destinés au service des navires. Ils se trouvaient exposés aux aléas des voyages par mer. Le seul exemplaire, conservé en France, d'un "astrolabe de mer", est visible au Conservatoire des Arts et Métiers, à Paris. Citons, par ailleurs, un exemplaire conservé à l'observatoire astronomique de Coimbra, deux autres conservés au musée naval de Greenwich et un à Oxford. Il en a été trouvé un lors de l'exploration de l'épave de la Girona, un des navires de l'lnvincible Armada. Il semble que les astrolabes de Greenwich et Oxford proviennent également de l'Armada, ce qui place à la fin du XVle siècle leur construction.

Un astrolabe astronomique comprend un disque de métal offrant une rigidité satisfaisante. Il s'agit le plus souvent de bronze ou de laiton parce que ces alliages sont d'une gravure aisée. Le disque est suspendu par un anneau nommé "armille" qui sert à suspendre l'appareil verticalement lors des observations. Au dos, on trouve une couronne graduée servant à la lecture de la hauteur des corps célestes observés. Cette hauteur est établie par rapport à la verticale, mais l'origine de la couronne correspond à l'horizon théorique. De ce fait, I'observateur n'a pas à tenir compte de la ""dépression de l'horizon ", quel que soit le lieu où il se trouve. C'est pour cette raison que l'appareil doit être suspendu à son armille, laquelle doit etre affectée du coefficient de frottement le plus réduit possible.

A la mer, la houle engendre une accélération cycloïdale du navire et, par conséquent, de l'observateur, ce qui provoque une déviation de la direction de la pesanteur apparente. A titre d'exemple, cette déviation est de l'ordre du degré pour une houle de 2 m de haut et de douze secondes de période. Les observations de hauteur réalisées dans ces conditions sont entachées d'une erreur qui ne peut être réduite que par des observations effectuées par séries, sur plusieurs cycles, et dont on peut faire la moyenne. Une telle pratique n'est possible qu'au moment de la culmination de l'astre, lorsque sa variation en hauteur est négligeable pendant la période d'observation. Cependant, il n'est pas certain que les méthodes de calcul embarquées, aient autorisé un calcul de moyennes avant le début du XVlle siecle.

On retrouve l'expression de ces préoccupations dans le routier de Joao de Castro, à la date du 13 janvier 1541, traduit par A. Kammerer d'après le manuscrit du British Museum. Nous lisons: " L'excuse à cela est que, au moment où nous calculâmes ladite latitude de 14°, le gallion où nous étions bougeait beaucoup à la houle".

On utilise, pour la mesure des hauteurs, une " alidade " mobile autour d'un axe qui traverse l'appareil en son centre. Cette alidade porte deux "marteaux" identiques placés chacun sur chacun des bras. Les marteaux sont percés d'un orifice calibré. L'observateur tient l'astrolabe par l'armille, de manière qu'il soit le plus libre possible de s'orienter verticalement. Il doit également présenter l'appareil de manière à ce que le plan formé par le dos de l'appareil passe par l'astre observé. S'il s'agit du soleil, il convient d'orienter alors l'alidade de manière à ce que la lumière, passant par l'orifice du marteau supérieur, traverse celui du marteau inférieur. Lorsque l'alidade n'est pas correctement orientée, I'ombre du marteau supérieur ne recouvre pas complêtement le marteau inférieur. Le cercle de lumière émis par l'orifice supérieur n'est pas aligné sur l'orifice inférieur. Une pratique assidue est nécessaire pour maîtriser l'ensemble de ces manipulations. Celles-ci s'avèrent difficiles dès que le vent dépasse la force deux de Beaufort, même lorsqu'on est à terre ou en un lieu où le navire n'est pas soumis à des mouvements de plate-forme. J'ajoute que le soleil ne doit pas être voilé, car alors le manque de netteté des ombres rend l'observation impossible. Joao de Castro se fait l'écho de cette difficulté que j'ai moi-même observée lors d'une campagne de mesures effectuées au Conquet, en 1987. C'est ainsi que j'ai observé très correctement, au sextant, des collimations au travers d'un ciel voilé de cirrostratus, alors qu'aucune ombre n'était visible sur le marteau de l'astrolabe. S'il s'agit d'une étoile, il convient d'aligner l'oeil de l'observateur et l'astre observé au travers des deux orifices des deux marteaux. Il me semble que c'est l'opération la plus difficile à réaliser et je ne suis pas parvenu à la réaliser correctement à la mer.

On imagine le tour de main nécessaire pour observer dans ces conditions. C'est pourquoi les marins ont apporté à l'astrolabe des modifications consistant à lui donner une masse plus importante que celle des astrolabes de terre, ce qui a pour effet d'augmenter son inertie et de ralentir ses mouvements en vue de faciliter l'observation. Ceci ne corrige en rien les effets de la déviation due aux mouvements de plate-forme. Le corps de l'astrolabe de mer est évidé afin de réduire l'effet du vent qui, je l'ai indiqué ci-dessus, rend très vite l'observation impossible. J'ai réalisé les observations que je vais exposer au moyen d'un astrolabe astronomique de 14 cm de diamètre. J'ai , depuis, observé au moyen d'astrolabes de mer et constaté que si la précision est identique, la pratique est moins délicate. Certains astrolabes de mer sont munis de marteaux à orifices, plus gros que ceux des versions terrestres, afin de mieux permettre l'observation des étoiles. Cependant, I'exemplaire du Conservatoire des Arts et Métiers est muni d'orifices très fins ainsi que d'un réseau de lignes tracées sur le marteau inférieur, ce qui devrait faciliter l'observation. L'astrolabe de mer de l'observatoire de Coimbra, dont une photographie se trouve dans l'ouvrage de A. Fontoura da Costa, A marinharia dos descobrimentos, est équipé d'un réseau de cercles concentriques coupés de lignes obliques disposées sur le limbe.

Bibliothèque Nationale, Paris

Fig. 1 Astrolabe astronomique construit par Ahmed ben KHALA, (X° siecle)

Il s'agit d'un vernier qui permet de lire avec précision la valeur d'une hauteur lorsque le couteau de l'alidade tombe entre deux graduations. Sur le limbe de cet astrolabe de mer, je compte quinze lignes, ce qui correspondrait à une précision théorique, dans la lecture des hauteurs, de 4 minutes d'arc. Ceci pose la question de la fabrication de l'alidade. Elle doit être parfaitement symétrique et centrée avec précision. Quelle que soit sa lecture, on doit obtenir les mêmes valeurs en faisant faire aux bras, un tour de 180°.

Le dos des astrolabes astronomiques (fig. 1) reçoit également un calendrier circulaire sur lequel on lit les mois et quantièmes des mois, ainsi que leur correspondance avec les douze signes du zodiaque, divisés chacun en trente "degrés". Ceci permet à l'utilisateur de connaître le "degré" du soleil selon la date de son observation et de le reporter sur l'autre face pour les besoins de son ouvrage. En 1582, le pape Grégoire Xlll fit modifier le calendrier afin de rattraper les décalages constatés entre les dates des équinoxes et le 21 mars du calendrier julien pratiqué jusqu'alors. L'équinoxe d'automne, qui se produit aux environs du 22 octobre, tombait, cette année-là, dix jours plus tard. Il fut convenu d'annuler dix jours et de modifier les échéances des années bissextiles ultérieures afin d'éviter le retour de cette dérive du calendrier. Les appareils construits avant cette date montrent un équinoxe de printemps, au premier degré du Bélier, le 30 mars, et un équinoxe d'automne au 1er octobre, tandis que ceux construits par la suite les montrent aux 20 mars et 20 septembre. Les astrolabes de mer ne montrent pas ce zodiaque.

En général, on voit, à la partie inférieure du dos des astrolabes astronomiques, un rectangle gradué sur lequel on lit "umbra recta, umbra versa", du moins pour ceux destinés aux chrétiens. Il s'agit d'une table de trigonomètrie servant à diverses mesures telles que l'arpentage, I'évaluation de la hauteur d'objets dont la distance à l'observateur est supposée connue. Cet abaque n'a pas d'utilité nautique particulière, sauf pour le relevé hydrographique et le levé des cartes de détail.

Le côté face des astrolabes astronomiques est évidé afin de recevoir un ou plusieurs disques mobiles du nom de "tympans". La cavité porte le nom de "mer" ou de " mère " selon les auteurs. Son pourtour est gradué en heures. Il s'agit d'heures solaires locales de l'observateur (Tvg). On les comptait de O à 12, de midi à minuit, elles étaient alors appelées heures "astronomiques" (AHvg); ou de minuit à midi, on les appelait alors heures "équinoxiales" (Tvg). Les heures "babyloniennes " étaient comptées du coucher du soleil. On les lit sur certains astrolabes astronomiques, mais jamais sur un astrolabe de mer. Ces heures étaient dites égales, car d'une durée identique, par opposition aux heures inégales ou "artificielles" dont la durée variait en fonction tant de la latitude que de la saison, puisqu'elles étaient une division de la nuit et du jour en douze parts égales. Ces heures figurent à la partie inférieure du tympan inséré dans la mer des astrolabes astronomiques. Les astrolabes de mer ne portent aucune de ces heures. Le tympan reçoit trois cercles centrés sur l'axe de l'appareil et qui représentent le tropique du Cancer, I'équateur céleste et le tropique du Capricorne. On voit, au-dessus de l'axe, le sud, à gauche, I'est et, à droite, I'ouest. Vers le sud, on remarque un point autour duquel sont disposés des cercles. Ce point correspond à l'axe du monde tel que vu par l'observateur à une latitude donnée pour laquelle le tympan est établi. Il faut donc changer de tympan si on se rend dans un lieu de latitude différente. On voit ici que le creux de la "mère" sert à conserver plusieurs tympans. Les cercles disposés autour de l'axe du monde, appelés "almicantaras", sont les cercles d'égale hauteur. Le dernier correspond à la hauteur nulle, c'est-à-dire à l'horizon. On voit parfois un autre almicantara plus ouvert et situé sous I'horizon. Il s'agit de la ligne crépusculaire qui était réputée correspondre à la position du soleil au-delà de l'horizon. Elle correspond à l'établissement de la nuit complète. La position du soleil entre les deux lignes indique le crépuscule. Elle est fixée pour une hauteur de 18° sous I'horizon. Partant de l'axe du monde, des courbes irradient vers la périphérie du tympan. Elles marquent l'azimut des astres. Par-dessus le tympan, on voit l'araignée. A une époque où les matériaux transparents peu fragiles et gravables n'étaient pas en usage, on n'avait pas trouvé d'autre moyen de figurer la voute céleste que cette élégante araignée dont les pointes représentent toutes une étoile de première grandeur dont le nom est gravé à la base de chaque langue ou flamme et qui permet, au travers des parties découpées, de lire les almicantaras et azimuts du tympan situés en dessous d'elle. On remarque sur l'araignée un cercle qui porte les douze signes du zodiaque. Il sert à marquer la position du soleil par rapport aux étoiles. Par-dessus le tout, est posée une règle mobile autour de l'axe de l'appareil. C'est l"almuri" qui sert à lire les heures à la couronne extérieure de la "mère". Il est gradué de manière à placer sur l'araignée les astres errants dont la déclinaison est donnée par des tables, telles celles d'Alphonse X le Sage, dont le fils, Louis d'Espagne, commanda les opérations navales tendant à s'opposer aux entreprises d'Edouard III pendant la guerre de succession de Bretagne, ou par d'autres almanachs comme celui de A. Zacuto, rédigé vers 1473, ou le règlement de Munich, de 1509 environ. Les uns et les autres s'inspirant de l'Almageste de C. Ptolémée.

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Comment se servait-on de l'appareil ?
Après avoir observé la hauteur du soleil ou d'une étoile, on notait sa hauteur sur un papier. On lisait ensuite, dans l'almanach, le degré du soleil, en face de la date. On passait ensuite au côté face de l'astrolabe. On tournait l'araignée jusqu'à ce que la pointe de la flamme de l'étoile observée, ou le soleil figuré sur le zodiaque au degré relevé dans l'almanach, touche l'almicantarat qui correspondait à la hauteur observée. On interpolait à vue entre deux almicantaras lorsque la hauteur observée ne correspondait pas à un almicantara unique, mais tombait entre deux. On pouvait, au passage, vérifier la direction de l'astre par la courbe d'azimut. L'index situé au haut de l'araignée indique l'heure "sidérale" (Tsg ou Ahsg) qui se lit sur la couronne extérieure de la "mère". Il fallait convertir en heure solaire cette heure sidérale. Pour cela, on plaçait alors, et sans changer la position de l'araignée, I'almuri sur le degré du zodiaque relevé précédemment. On lisait alors, sur la couronne des heures, I'heure astronomique. Il s'agissait d'une heure solaire locale (Tvg ou Ahvg). Il n'est pas encore question de "temps moyen", (Tmg). Si nous faisons l'expérience de nos jours, il faut tenir compte de l'écart qui existe entre notre position et celle du méridien origine, d'une part, et du fuseau horaire en service, d'autre part. Il faut attendre la fin du XV° siècle pour voir s'insérer dans les recommandations, la prise en compte du décalage horaire.

Si l'astre observé est le soleil, on cale l'almuri sur le degré du zodiaque et on fait tourner l'araignée et l'almuri ensemble, jusqu'à ce que la position du soleil corresponde à l'almicantarat de la hauteur observée. On lit alors l'heure astronomique comme on l'a fait pour une étoile (Voir fig. 2).

L'astrolabe astronomique permet quelques autres manipulations. Cependant, son principal objet est de déterminer l'heure. Il s'agit d'une montre que l'observateur manipule d'après la position des astres. Il ne s'agit pas d'un appareil nautique. L'astrolabe de mer a pour raison de mesurer la hauteur d'un astre afin d'en conclure la latitude de l'observateur. Le diamètre de ces appareils est variable, mais la plupart d'entre eux ne dépasse pas les 15 cm. Certains appareils de cabinet ont été construits en diamètres beaucoup plus élevés, comme celui ayant appartenu à Tycho Brahé, qui est conservé au Kunstmuseum de Hambourg. La couronne des hauteurs est gravée en degrés, elle ne permet pas d'apprécier mieux que le quart de degré, sauf au moyen de l'astrolabe de mer, et pour autant qu'elle possède un vernier,. Le nombre d'étoiles est limité. Deux douzaines tout au plus. Citons les principales: Altair, Véga, Deneb, Alkaid, Markab, Fomalhaut, Capella ou la Chèvre, Spica ou I'Epi, Régulus, Alphar, Sirius, Rigel, Bételgeuse, Aldébaran, Antarès. Les astrolabes astronomiques arabes et persans portent les mêmes étoiles avec leurs appelations arabes. C'est le cas des astrolabes marocains du Musée de la Marine de Paris, décrits dans Neptunia et dont on peut dire qu'ils furent sans doute créés à l'intention d'une communauté religieuse aux fins d'établir les heures des prières et de prédire la date de début du Ramadan.

Fig. 2. Astrolabe de mer, 1545
Il est courant qu'une étoile portée sur l'araignée vienne tangenter l'almicantarat correspondant à la hauteur observée. Dans ce cas, la détermination de l'heure est très imprécise. Par exemple, sous nos latitudes, Altair coupe bien les almicantarats jusqu'à 40° de hauteur. Il culmine au sud trois heures après son passage à la hauteur de 40°. Au cours de ces trois heures, il est impossible de définir l'heure avec une précision satisfaisante. Il faut que le ciel soit bien dégagé afin que l'observation d'une autre étoile, placée de manière plus commode, soit possible. Sous cette réserve, I'heure est alors déterminée avec une précision suffisante. Quatre minutes est le mieux qui est obtenable, sauf à disposer d'un appareil de plus grand diamètre, mais qui devient alors peu pratique pour voyager. Je remarque que le sud est placé en haut de l'appareil et l'est à gauche. L'araignée tourne donc de gauche à droite pour suivre le mouvement de la voûte céleste. C'est, sans doute, la raison pour laquelle les premiers constructeurs de pendules firent, de même, tourner les aiguilles de gauche à droite.

Nous allons examiner maintenant le résumé de quelques observations que j'ai réalisées récemment. Il s'agissait de mesurer la hauteur d'astres à l'astrolabe à un instant donné en un lieu identifié par ses coordonnées, et de comparer la lecture avec la hauteur réelle de cet astre. Pour cela, j'ai rédigé un programme informatisé que j'ai enregistré dans une machine Cannon XP 100. Afin de tester le programme, il était prudent de prendre les hauteurs au sextant, à la mer ou en bordure de mer. Une fois le programme reconnu fiable, les observations au moyen de l'astrolabe pouvaient être effectuées en tous lieux, à la mer comme à terre. Il fallait donc disposer d'un sextant bien réglé, d'un chronomètre comparé à l'horloge parlante de l'Observatoire de Paris et des éphémérides.

" Rappel des corrections qui doivent être apportées aux lectures, tant au sextant qu'à l'astrolabe, pour trouver la hauteur observée (Ho) et la hauteur vraie du centre (Hv) du soleil à partir de l'observation effectuée (Hi):

Observation sextant
Hi (hauteur "instrumentale" du bord inférieur du soleil ramené à l'horizon.)
+ i (erreur instrumentale).
+ 1/2 diamètre du soleil.
Ho centre.
-réfraction astronomique ; cor 1. Ces corrections sont fournie par les éphémérides et tables courantes.
+ paralaxe; cor 2
-dépression de l'horizon.
Hv centre.
Observations faites le mardi 4 août 1987, au Conquet, à la Pointe Sainte-Barbe:

Latitude .......... 48° 21',3 Nord.    Longitude ......... 04°47' Ouest. Déclinaison corrigée..... 17°16' Nord.
AHvO ............. 178°27',7 à O h le 4 et 178°29' le 5. AHvO corrigée ........ 178° 28',4.
Elévation de l'oeil .... 10 mètres. Erreur instrumentale du sextant: - 0',5   Correction éphémérides 1 - 5',6
Correction 2 - 0'8 soit - 6',4. Correction demi-diamètre + 16',6.Correction totale: + 9,'7
Observations: HvO He Ha Erreur Sextant Calculée Astrolabe Astrolabe
J'ai effectué une série d'observations dynamiques, à une heure où le soleil descend à grande vitesse. A chaque fois, j'ai observé successivement à l'astrolabe, puis au sextant, et j'ai noté l'heure de l'observation au sextant. Cette procédure conduit à un décalage du spectre d'erreurs des lectures à l'astrolabe vers les valeurs négatives. En effet, une lecture à l'astrolabe demande l'ajustement de l'alidade, le balancement de l'appareil, I'observation de la tache solaire sur le marteau inférieur afin d'apprécier le moment où il cesse de mordre au haut du trou et commence à mordre au bas, moment qui correspond à la lecture proprement dite. Il faut ensuite poser l'astrolabe, noter l'heure et la hauteur, empoigner le sextant et observer. Tout cela peut prendre de deux à trois minutes pendant lesquelles le soleil continue de baisser ou de monter.

Les diverses campagnes réalisées en divers lieux, en me contentant de noter heures et hauteur des observations à l'astrolabe, montrent que dans le meilleur des cas, il est parfaitement illusoire d'apprécier mieux que le quart de degré avec un astrolabe astronomique de 14 cm de diamètre, et ceci à terre et à l'abri du vent. Au sextant, un observateur entraîné obtient une précision de l'ordre de la minute d'arc.
Il est évident que les premiers navigateurs n'utilisèrent pas l'astrolabe en observation dynamique, car il leur aurait fallu déterminer l'angle horaire des astres (Ahag), et pour cela disposer d'une pendule et connaître la longitude du lieu d'observation avec précision. Cela était sans doute possible en observatoire à Lisbonne, ou ailleurs, au début du XVle siècle, mais pas sur les côtes d'Amérique ou dans les régions en cours d'exploration. On ne disposa de ces données que bien plus tard. Il a fallu attendre la fin du XlXe siècle pour maîtriser le problème de la longitude avec une approximation satisfaisante. Par contre, les observations méridiennes étaient réalisables Outre-Mer. Il y a tout lieu de penser qu'elles contribuèrent à la fixation des latitudes des lieux découverts.

Observation de la culmination du soleil avec détermination de la latitude faite aux îles du Salut, en Guyanne, le 14 octobre 1987, au moyen d'un astrolabe de 140 mm de diamètre et des tables de déclinaison de G. Brouscon datées de 1558:
Culmination obtenue vers 15 heures et 20 minutes, temps universel.
15 h 20: hauteur 76°,5 (ensuite le soleil commence à descendre).
Les tables de Brouscon donnent les déclinaisons suivantes pour le 4 octobre (elles ont été établies en calendrier julien qui diffère de dix jours du notre):
Table 4: 8° 7' Sud.     Table 1: 8° 2' Sud.    Table 2: 7° 56' Sud.   Table 3: 7° 51' Sud.
La date du 4 octobre est prise pour tenir compte de la réduction de dix jours intervenue au calendrier lors de la réforme de 1582 par Grégoire Xlll.
La table 4 est celle de l'année bissextile. En 1987, nous sommes en troisième année du bissexte et devrions d'après les instructions de Brouscon, utiliser la troisième table. Soit D = 7°51' Sud. Je note que ces données sont valables pour une observation en Europe, au premier méridien (qu'il s'agisse du Conquet ou de Lisbonne selon le lieu de réalisation de tables) et qu'il y aurait lieu de tenir compte du décalage horaire pour apprécier la valeur de la déclinaison au moment de la culmination en Guyanne. Le soleil passe, en Guyanne, trois heures et demie après sa culmination en Europe. Pendant ce temps, sa déclinaison a varié. Cependant, aucun des auteurs avant Alonzo Chavec ne suggère d'en tenir compte.
Pour une déclinaison du soleil de 7°51' Sud, Brouscon aurait fait le calcul suivant:
Hauteur observée du centre: 76°30'.   N (distance zénithale): + 13°30' positive, car observée face au sud.
D (déclinaison): &endash; 7°51'.   Latitude: 5°39' Nord.
Il n'a pas été tenu compte de la réfraction astronomique ni de la paralaxe, puisqu'il n'en est fait mention dans aucun traité de l'époque.
Les éphémérides nautiques modernes donnent les déclinaisons suivantes:
7°51' Sud le 14 à O heure et 8°14' Sud le 15 à O h TU.
Comme on le voit, les tables de Brouscon n'étaient pas si mauvaises.
Les coordonnées de Kourou sont approximativement: 5°09' Nord et 52°39' Ouest.
L'observation, à la manière de Brouscon, fournit une latitude erronée d'un demi-degré. L'erreur ne provient pas de la table de déclinaison qui, on l'a vu, fournit une valeur correcte. Ses origines sont tout d'abord l'absence de correction de la valeur de la déclinaison en fonction du décalage horaire du passage méridien. Cette correction aurait nécessité la connaissance de la longitude. Ceci vaut pour 17 minutes. D'autre part, I'observation n'a pas permis d'évaluer la hauteur L'erreur de13 minutes restant sans explication précise, correspond à l'erreur instrumentale, cumulée à la parallaxe.
On peut estimer que l'astrolabe permettait une lecture de hauteur méridienne du soleil, effectuée à terre, avec une approximation du quart de degré. Le rôle de l'astrolabe me semble avoir surtout été de déterminer les heures tant sidérales que solaires. Les arbalètes pourraient avoir été plus précises que les astrolabes, dès lors qu'il s'agissait de mesurer des hauteurs d'astres. Ceci serait à vérifier par des essais réels.
Ce texte a été collationé avec l'aide de Marie Josèphe Farizy coqjo@sympatico.ca
Now if you like to see                                                                            Hubert Michéat  capitaine au long cours.

Si vous voulez en connaître plus sur la "L'utilisation du baton de Jacob " 
Etude  que monsieur   Michéa hubert capitaine au long cours, nous autorise aimablement à produire sur notre site:
Reconstitution et usage d’un bâton de Jacob
De celui  que conserve le Musée de la Marine à Paris  11 Na 5
baton_de_jacob
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baton
  Le bâton de Jacob, dont on attribue l'invention à Lévi ben Jacob, médecin d'Arles a été, du XIII° au XVIII° siècle, l'instrument astronomique favori de beaucoup de pilotes hauturiers. C'est à partir de latitudes déterminées par la mesure de la hauteur du soleil ou de la polaire, qu'ont été réalisées les premières cartes destinées  aux pilotes.
Cet appareil consiste en une flèche de bois, sur laquelle coulissent une ou plusieurs pièces de bois appelées marteaux anciennement traversaires. ou curseurs . La flèche porte des graduations qui à la racine du marteau donnent l’angle sous lequel l’oeil de l’observateur, placé en bout de flèche voit les extrémités des deux marteaux.  
  Examen du bâton de Jacob du Musée de la Marine à Paris  11 Na 5

Cet appareil  comprend trois parties:
-Une verge ou flèche en bois d’ébène de 67 cm de long, de section carrée 17 x 17 mm, légèrement voilée et trévirée. Son extrémité extérieure est terminée par un pyramidion. Sur le coté oeil de la flèche on lit le nombre 15. Peut-être le numéro d’ordre de fabrication par l’artiste?
 
-Un marteau  ou traversin de 488 mm de longueur par 52 mm de large et de 10 mm d’épaisseur. Le traversin comprend un tronc de cône carré ou talon  de 23 mm d’épaisseur et de 460/270 mm d'arête. Ce talon est percé au centre de gravité du traversin et ajusté à la flèche. L’ensemble est taillé dans un bloc unique. Il est muni en dessous d’une vis de blocage en laiton. Cette vis a laissé des marques sur la flèche en de nombreux endroits. Le traversin est en buis. Il a subi une déformation qu’on voit à l’oeil nu.
-Un viseur qui se présente comme un petit traversin de 149 mm x 49 , de 10 mm d’épaisseur, muni lui aussi d’un talon de dimensions voisines de celui du marteau. Le tout est taillé dans une masse en buis. Ce viseur a, de plus,  été taillé de manière à recevoir une traverse de visée en ivoire dont l'arête passe par le milieu de la section de la flèche. Ce viseur a deux ailes qui se prolongent sur les cotés; leur arête est plane sans chanfrein. Et mesure environ 34 mm de chaque coté.
La verge est graduée pour quatre marteaux différents:
1- La première face porte les dessins suivants: * * * J*V*K *** qui constituent la marque de Jacob van Keulen artiste hollandais.
Cette face porte une échelle de 90 à 38 degrés avec les degrés. Une échelle parallèle porte les demi degrés et une troisième les sixième de degré de 38° à  50° ensuite seulement le quart puis le demi. L’abaque de traçage, dont il sera question ci après, montre que le point zéro se situerait 7 mm au delà de l’extrémité de la flèche. C’est à dire qu’il a été tenu compte des observations de Le Cordier qui entendait de cette manière diminuer l’erreur instrumentale lors d’une visée « par devant ». Cette disposition interdit la visée par l’arrière.
2- La seconde face (première à gauche est graduée de la même manière de 90 , 60,30, 20 à 10°. Pour 10°  la plage représentant 1/6 de degré mesure 7 mm.
Le marteau prévu pour cette graduation devait mesurer 76 mm. On remarquera la précision de lecture aux angle proches de 10°.
3- La troisième (celle du dessous ) montre trois étoiles  *** . Elle a été gravée pour un marteau de 122 mm.
4- La quatrième ou première à droite, montre aussi trois étoiles, plus la date: *** 1776***.
Elle est gravée de 90 à 26 ° avec demi degré entre 90 et 60  et 1/6° entre 59 et 26°. A 59° le 1/6 mesure environ 1 mm. Cette échelle est prévue pour un marteau de 306 mm.
Les quatre échelles sont munies en regard des degrés de leur complément qui permet de lire directement et la hauteur et la distance zénithale.
 
G. Fournier, dans l’édition de 1643 de l’Hydrographie, déclare que l’appareil  ou rayon astronomique, comme le nomment  Martin Cortez ou Michel Coignet, aurait été conçu par les Chaldéens. Fournier, tout comme Diego Garcia de Palacio propose un procédé de graduation purement graphique qui nécessite la réalisation d’un patron assez fastidieux à tracer mais qui a le mérite de permettre de vérifier tout bâton. Fournier est parmi les tous premiers à proposer l’usage de tables des tangentes. Il suit en cela en cela les recommandations de Gemma Frisius  et Metius (Fournier, p. 378). On se souviendra qu'au temps des grandes découvertes, cet appareil était en concurrence avec l'astrolabe de mer. Guillaume Brouscon par exemple ne traite de la latitude, qu'au moyen de l'observation à l'astrolabe.
Le sieur Berthelot, hydrographe entretenu  du Roy et de la ville à Marseille se lance dans l'explication quelque peu alambiquée de l'art de s'en servir. M. Le Cordier  dans l’Instruction des pilotes, 1747, donc un peu antérieur à la confection de l'appareil du Musée, est plus précis et indique quelques précautions nécessaires à la détermination de ce que nous appellerions l’erreur instrumentale d’un tel appareil. Il propose une lecture “par devant ” pour les étoiles. Pour le soleil, il suggère l’observation, « par devant » à la condition de disposer d’un verre coloré. Si cela n’est pas possible il prescrit alors d’observer “ par derrière ” . Les deux lectures diffèrent. Cela tiendrait au fait que le point zéro de la flèche devrait être placé, selon lui, à l’intérieur du globe oculaire, à une distance qu’il ne précise pas mais qui explique une partie de l’erreur instrumentale, et que nous avons relevé sur le modèle du Musée de la Marine.
Le manque de précision des auteurs anciens comme les explications incertaines d'autres plus récents, appelaient une vérification physique. Il n’était pas question de procéder à des essais au moyen d’un appareil vénérable et fragile.
   
J’ai donc entrepris la confection d’une arbalète au cours de l’été 1998. J’ai repris les directives de tracé des graduations de la flèche, données tant par Garcia de Palacio dans son livre Instrucción naútica , de 1583, premier ouvrage imprimé à Mexico, que par G. Fournier.
(Illustration p. 377 de l’Hydrographie, coll. de l’auteur)
Confection d’un bâton de Jacob
Réaliser une règle de section rigoureusement carrée, bien droite, d’environ 20 mm de coté, d’environ 70 cm de long.
Se procurer des pièces de bois d’environ 20 mm d’épaisseur  60 mm de large.
En couper une bien d’équerre.
En tirer le centre. A tangenter ce centre et dans la ligne médiane percer un orifice carré de 20 mm de coté. Le plus simple est de le marquer au ciseau et de le creuser bien droit. Il faut un bois qui s‘y prête et qui n’éclate pas lorsque l’outil parvient à la face opposée.
L’essentiel comme l’écrit Garcia de Palacio, en 1587, est que les pièces soient bien d’équerre et coulissent sans à coup.
Les arbalètes ont rapidement été munies d’un viseur. Réaliser ce viseur en perçant de la même manière un morceau de bois qui sera muni d’un bras horizontal. Placé à la hauteur du centre de la flèche. Il faut lui donner du biseau de manière que son arête avant n’occulte pas la vue du bord inférieur du marteau. Le viseur et son arête sont placés à la graduation, zéro en bout de flèche.
Tracé des graduations:
Se munir d’une grande feuille de papier format grand aigle.  Par son milieu tracer une forte ligne droite horizontale qui sera la ligne de base. On tracera une perpendiculaire qui servira à marquer les longueurs des traversins.
Partant de cette ligne de base, et d’un point 0 placé à  une de ses extrémités, tracer un réseau de lignes espacées chacune d’un angle d’un degré de l’Horizon, 0,à 45 degrés, de chaque coté, comme le montrent Garcia de Palacio et Fournier. Ce diagramme permettra de tracer les graduations de la flèche pour tout marteau. Cet abaque est universel et peut ensuite servir à vérifier n’importe quel bâton.
Accoler ensuite la flèche à ligne de base. Placer le bout de la verge ou le point que l’on veut fixer comme origine, sur le point origine de la ligne de base. Reporter sur  la perpendiculaire la longueur du traversin. Mener une parallèle à la ligne de base depuis chacune des extrémités du traversin. Ces parallèles coupent le réseau de lignes  de degrés précédemment tracées au points auxquels il faut marquer sur la verge les angles qui leur correspondent. Marquer d’un trait plein les dizaines, d’un demi-trait les 5 et d’un quart, les degrés.
Il fallait disposer d’un moyen de tracer les angles de 0 à 90°. Si la division d’une circonférence par des procédés géométriques est connue pour 2, 4, 8, 16 et 32 ainsi que sur 3, 6, 12,24, et 5, 10, 20, la division par deux conduit vite à des fractions de degrés. Il fallait les angles intermédiaires sur une portion de circonférence.
Rien n’indique qu’on ait disposé de rapporteurs. On a sans doute interpolé certaines portions de circonférence.
Il fallait disposer de ciseaux à bois capables de percer des trous carrés bien d’équerre. Cela suppose une bonne maîtrise de la réalisation d’aciers durs.
 
Le contretype réalisé et vérifié il y avait lieu de procéder à des essais.
 
Lecture “ par devant ”
-Pour une étoile :
L’oeil de l’observateur est placé à l‘extrémité de la  flèche.
On aligne le bord inférieur du marteau mobile sur l’horizon.
Ramener vers soi le marteau jusqu’à faire affleurer son bout supérieur à l’objet ou l’astre dont on veut mesurer la hauteur.
Bloquer le marteau pour lire l’angle, au pied du marteau, sur la flèche.
La visée d’une étoile très élevée, comme l’est la polaire sous nos latitudes est difficile à réaliser. Par contre pour des hauteurs de l’ordre de dix degrés, elle est aisée.
-Pour le soleil :
L’oeil placé le plus près possible de l’arête du viseur, aligner l’horizon avec le bas du marteau. Déplacer le marteau afin que l’ombre du soleil vienne cacher le blanc du viseur. On apprécie très bien cet instant. Il est préférable que cette arête soit blanche. On comprend pourquoi elle est réalisée , en ivoire, sur les modèles de musée, en particulier celui du Musée de la Marine.
On remarquera qu’il y a alors une erreur de parallaxe due à la déviation du point de visée, puisque qu’on observe un angle dévié de la ligne axiale de la flèche. Cette erreur est largement inférieure à la précision de l’appareil.
 
Observation “ par l’arrière ” pour le soleil seulement.
Aligner l’horizon, le viseur et le bas du marteau. Déplacer celui ci jusqu’à ce que l’ombre de son dessus masque l'arête du viseur.
Dans les deux cas, l’observateur ressent une fatigue grandissante car il a un bras tendu et doit régler plusieurs alignements tandis qu’il ramène le marteau. On voit qu’il faut que le mouvement de ce marteau soit doux et sans à coups.
L’observation d’un passage méridien du soleil permettait de répéter la manoeuvre sans inconvénient.
 
Conclusions des observations réalisée avec le bâton:
 
C’est le  bord supérieur du soleil qui est observé.
Il convient donc d’ôter son demi diamètre de la lecture pour avoir  la hauteur du centre. Constatons qu'il n’est pas fait état de cette correction avant G. Fournier.
Au XVI° siècle on ne tenait compte ni de la dépression de l’horizon ni de la réfraction astronomique, ni de la parallaxe. Les latitudes des îles figurant sur les cartes nautiques de cette époque sont la conséquence et de l'usage de l'instrument et des procédures en usage. Ces déficiences  se compensaient, en partie. Tout le monde observant de la même manière et les cartes donnant les résultats ainsi obtenus, une cohérence liait les unes aux autres. Le "système" donnait assez satisfaction pour ce qui est de la latitude.
 
 
L’observation de la hauteur de la Polaire, sous nos latitudes, est plus difficile que celle du soleil. Il faut aligner l’horizon et le viseur d’une part et de l’autre aligner le viseur, le bord supérieur de marteau et l’étoile. Lorsque, comme c’est le cas dans nos régions l’étoile est élevée d’une cinquantaine de degrés, l’oeil fait des allers et retours entre les deux visées. Entre temps le plus léger déplacement de l’appareil fausse la mesure. Par contre sous les tropiques elle doit fournir d’excellents résultats.
Pour les petits angles le bâton de Jacob du musée de la Marine était gradué au 1/6 de degré. On remarquera que pour certains petits angles rien n'interdit d'approcher en théorie da minute d'arc. Cependant la précision théorique n’est transposable dans les faits que si la qualité de l’observation le permet.  Poser l’appareil serait une voie possible mais elle n’est pas praticable sur un bateau. Levi Ben Jacob ne naviguait sans doute pas. Son appareil posé permettait une précision considérable.  
Pour ce qui est des marins du temps des grandes découvertes contentons nous de remarquer que cet appareil est plus utile et précis dans la plage des 0/30°, qu'il donnait rarement mieux que le quart de degré. Ceci découle des séries d’observations auxquelles je me suis livré, comparées avec des observations faites en même temps au sextant.
 
Cette évaluation des performances du bâton de Jacob, rend compte, d’une partie des erreurs en latitudes relevées sur les portulans du XVI° siècle.
Préserver un  témoin du patrimoine nautique est un devoir.  Remarquons que sa présentation aux générations futures, demande que soit cerné l’usage réel qui en était fait, dès lors qu’ on souhaite que, ce que l'on préserve de l'outrage du temps, signifie autre chose qu’un «bel objet » comme me l’a récemment dit une personne qui le considérait...
Bibliographie:
Georges Fournier de la Compagnie de Jésus, Hydrographie, Paris, 1643. repr. 4 seigneurs, Grenoble, 1973.
Diego García de Palacio, Instrucción naútica, Mexico 1587, repr. Madrid, Museo naval, 1993.
M. Le Cordier, Hydrographe du Roy, Instruction des pilotes, Le Havre, 1748, in-8°, seconde partie pp.6 et s.
       baton-de-jacob                                                                                                              
Hubert Michéat  capitaine au long cours.
Si vous voulez en connaître plus sur la "navigation  gnomonique "
Etude  que monsieur   Michéa hubert capitaine au long cours, nous autorise aimablement à produire sur notre site:

la navigation gnomonique en Méditerranée 
la cabale ou science des nombres
le cadastre et la science des mesures
l’obélisque et la connaissance des temps

Les premières expéditions navales océaniques ont mis en relief le besoin de connaître avec une précision acceptable, la valeur quotidienne de la déclinaison du soleil.
Cette valeur était connue depuis l’Antiquité par les tables de Ptolémée  et au Moyen-âge par celles d’Alphonse le Sage. Cependant, au temps de Vasco de Gamma, l’imprimerie n’était pas encore assez répandue pour que l’on puisse munir les pilotes de tables imprimées. Il fallait par conséquent fournir aux pratiques de la navigation, des moyens de connaître chaque jour la déclinaison du soleil sans l’aide de tables embarquées.

Les observatoires terrestres utilisaient, avant l’invention de la lunette astronomique, des gnomons. Les obélisques ont dans certains cas été utiles  aux observations d’heure solaire.
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 L’ombre portée par le gnomon se terminait par une zone de pénombre intermédiaire entre ombre et lumière, conséquence de la largeur apparente de la source lumineuse, le soleil, dont le demi diamètre est proche du demi-degré .  Pour une hauteur de  douze mètres cette zone incertaine pouvait, selon l’inclinaison de la lumière, dépendant de la saison et de la latitude de l’observatoire, atteindre dix centimètres. Pour diminuer cet effet on surmontait le gnomon d’un disque percé d’un orifice circulaire. On peut encore en voir sur ceux des cadrans solaires de la cour d’honneur des Invalides et de  celle de la Sorbonne. Cela permettait de mieux situer le centre de la tâche représentant l’image du centre du disque solaire. La précision pouvait alors être de l’ordre du centimètre.
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 Pour ce qui concernait, les observatoires terrestres, on traçait sur le terrain une méridienne. On marquait sur cette méridienne les traces successives du passage du soleil à midi du temps local. On déterminait avec soin les traces des deux solstices  d’été et d’hiver ainsi que ceux des équinoxes. La déclinaison du soleil pouvait être déduite de la formule simple :

Latitude = Déclinaison + Distance zénithale.
La distance zénithale étant le complément de la hauteur de l’astre.
La latitude était déterminée par l’ombre du soleil aux deux équinoxes et par la moyenne de celle observée aux deux passages solsticiaux.
Naturellement la valeur des tables ainsi constituées dépendait du degré de précision de la latitude de l’observatoire au même titre que de celui du système gnomonique.
Au fil des siècles les observations avaient été multipliées, moyennées ce qui  avait permis l’établissement des tables et les calculs d’interpolation.  L’art du calcul était dévolu à des spécialistes, en particulier  lorsqu’il s’agissait de procéder à une division.
C’est pourquoi les Anciens  préféraient le travail graphique. La précision du résultat dépendait et de l’échelle des graphiques et du soin   que l’opérateur apportait à l’opération.
En navigation l’usage du marteloire pour la conduite d’une estime illustre mon propos. Celui-ci s’applique aussi au calcul astronomique.
  En rabattant sur le sol l’image et en traçant le cercle  centré au sommet de l’image du gnomon et dont le rayon lui est égal on obtient au sol l’image ci-dessus qui permet de mesurer directement au sol l’angle de la déclinaison solaire. Pour ce faire il fallait diviser la circonférence du cercle en 360 degrés égaux en particulier dans la partie du cercle comprise entre les rayons solsticiaux.
A titre d’exemple, un gnomon de 12 mètres de haut donnait une longueur de circonférence d’environ 24 cm au degré ce qui permettait d’estimer la minute d’arc.

Ptolémée concepteur de l’astrolabe et de l’anneau astronomique
La navigation processionnaire en Méditerranée
Les flottes de l’anone la navigation en groupe
Usage possible de gnomonique embarquée
La question de la précision
Image dans la cartographie de Strabon et des péripli
                           Il manque un instruments plus précis      
                                                       
 
la Navigation océanique et les tables de déclinaison du soleil
 
A propos d’un procédé de détermination  de la déclinaison solaire employé au XVI° siècle.

 
Fontoura da Costa, Lisbonne, 1933,  tiré de Pedro Nunez

Pour permettre au navigateur qui ne disposait pas du temps nécessaire pour établir à terre un observatoire  gnomonique méridien une méthode était proposée sur la base d’une variation de déclinaison supposée sinusoïdale en fonction du temps avec une excursion maximale de 24 degrés.
Dans cette hypothèse, la corde joignant les points solsticiaux du cercle de rayon gnomonique , représente par rapport à ce cercle le sinus de la déclinaison. Cette corde, prise comme diamètre d’un nouveau cercle, permet alors de déterminer, jour par jour, la déclinaison du soleil.
Ce nouveau cercle est en effet divisé en 365 parties égales au moyen d’une corde divisée droite et ensuite placée selon la circonférence. Le point de départ du calendrier est placé en T° à l’équinoxe de printemps de l’année Un. Les jours sont ensuite comptés dans le sens contraires des aiguilles d’une montre.
 
Nous avons : Sin I  de l’inclinaison de l’écliptique (Déclinaison solsticiale considérée alors comme de 24°) / Sin D Déclinaison = Sin 90° / Sin T Longitude du soleil (équivalente au rang calendaire depuis le jour de l’équinoxe)
Marquer sur la circonférence de ce cercle la date donne en regard la déclinaison du soleil ce qui revient à dire Sin D= sin T * Sin I
 
Sur le second cercle de rayon égal à Sin 24°, nous marquons le jour de l’année, T en circonférence nous lisons sur le diamètre  Sin 24° * Sin T soit Sin D,  lequel, ramené au centre du grand cercle donne par lecture directe la déclinaison du soleil sur sa circonférence ou bien, en l’absence d’observatoire l’angle si on dispose d’une table des sinus. En tout état de cause le navigateur avait la possibilité de tracer la figure à l’échelle de la surface de pont dont il pouvait disposer et obtenait ainsi une déclinaison journalière dont la précision ne dépendait plus que de l’échelle.
Ajoutons que pour tenir compte du cycle de quatre ans de calendrier julien on décalait d’une année sur l’autre le point de départ du calendrier lu sur la circonférence, d’un quart de jour.  
 
Nous avons vu la précision de la lecture sur un système gnomonique de 12 mètres de hauteur.
Compte tenu de l’hypothèse convenue d’une déclinaison solsticiale de 24°, d’une part, de la précision de lecture des astrolabes de mer qui n’excédait pas le quart de degré d’autre part, ainsi que de l’absence d’interpolation journalière et de l’ignorance jusque vers 1550 de l’importance du décalage horaire, on constate que l’ensemble des données et des moyens de mesure à la mer était assez homogène.
 
Cela permettait de déterminer la latitude d’un navire à  un demi degré de latitude, 30 miles près, au mieux, ce qui se vérifie par les positions notées pour les îles rencontrées, notées sur les portulans du XVI° siècle..
Lorsqu’on visite l’enceinte du fort à la pointe de Sagres au Portugal on ne peut s’empêcher de rêver que la circonférence empierrée et rayonnée qui est encore visible ait été utilisée à la formation de pilotes et peut-être au levé de déclinaisons utilisées par les marins portugais au temps du prince Henri.          
 
                                                                                                                                                  Hubert Michéat  capitaine au long cours.
      




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