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" Le plus sur moyen de conserver  l'Honneur  et  la Vie est de compter la  Vie pour  rien quand   l' Honneur  parle."        DUGUAY-TROUIN.

 
                   

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Aboukir 1798.
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guerres maritimes sous la Restauration

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Guerres  maritimes  du second Empire
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Guerres  maritimes  de la République

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                                  guerre maritime 1914/1918
                                 
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                               chronologie de toutes les batailles navales du monde

                     (cliquez sur le lien pour avoir le récit , de la bataille  navale corespondante)

                                                               

                                        .Batailles navales Avant l'ère chrétienne .

                                                    

 

Bataille Date(s) Lieu Résumé
Expansion hittitehittite
Bataille au large de Chypre vers -1210 Chypre Victoire hittite sur les Chypriotes

Les Hittites sont un peuple ayant vécu en Anatolie au IIe millénaire av. J.-C Ils doivent leur nom à la région dans laquelle ils ont établi leur royaume principal, le Hatti, situé en Anatolie centrale autour de leur capitale, Hattusan 1. À partir de la seconde moitié du XVIIe siècle avant notre ère, les rois du Hatti construisent un des plus puissants royaumes du Moyen-Orient, dominant l'Anatolie jusqu'aux alentours de 1200 av. J.-C. À partir du XIVe siècle avant notre ère, ils réussissent à faire passer la majeure partie de la Syrie sous leur coupe, ce qui les met en rivalité avec d'autres puissants royaumes du Moyen-Orient : l'Égypte, le Mitanni et l'Assyrie.

L'histoire et la civilisation des Hittites ont été reconstituées par les chercheurs à partir de la fin du XIXe siècle grâce aux fouilles de sites anatoliens, en premier lieu desquels Boğazköy, où se trouvent les ruines de Hattusa ; il y a été mis au jour des milliers de tablettes cunéiformes documentant plusieurs aspects de la vie politique, religieuse et économique du royaume hittite. Ces sources ont été complétées par la fouille de nouveaux sites et les apports d'informations concernant des royaumes ayant été en contact avec les Hittites : Égypte, Assyrie, vassaux syriens comme Ugarit et Emar.

Les sources sur l'histoire hittite en ont révélé le caractère composite. La dénomination de civilisation hittite est trompeuse dans la mesure où l'Anatolie du IIe millénaire av. J.-C. était une mosaïque ethnique et culturelle dans laquelle coexistaient plusieurs peuples : certains parlant des langues indo-européennes comme les Hittites et les Louvites, d'autres étant locuteurs de langues non indo-européennes comme les Hattis et les Hourrites. Cette coexistence et les contacts afférents, mêlés aux influences venues de Syrie et de Mésopotamie, ont construit la civilisation hittite.

http://www.cliolamuse.com/spip.php?article306           http://fr.maieutapedia.org/wiki/Hittites        http://www.mystere-tv.com/l-empire-oublie-des-hittites-v1468.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hittites

Durant la dernière phase de l'empire, les rois hittites pouvaient également mobiliser des forces navales conséquentes, notamment pour l'invasion d'Alashiya/Chypre, grâce aux bateaux de leurs vassaux du littoral comme le royaume d'Ugarit     Alashiya ou Alasiya était un État important, vers le milieu et la fin de l'âge du bronze, dans l'est de la Méditerranée. Il était une source d'approvisionnement, notamment en cuivre, pour l'Égypte antique et le Proche-Orient.           http://fr.wikipedia.org/wiki/Ougarit

 Invasion de l'Égypte par les Peuples de la merhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Peuples_de_la_mer


Bataille du delta du Nil vers -1190 Égypte Victoire égyptienne sur les Peuples de la mer

Les Égyptiens de l'Antiquité appelaient Peuples de la mer (ou Peuples du Nord) des groupes de différents peuples venus attaquer sans succès à au moins deux reprises la région du delta, sous les règnes de Mérenptah et de Ramsès III, à la fin du XIIIe siècle  av. J.-C et au début du XIIe siècle av. J.-C., à la fin de l'Âge du bronze récent (période du Nouvel Empire égyptien).On comptait parmi eux les Lukkas (Lyciens), Peleset (Philistins), Shardanes et Shekelesh (Sicules), entre autres. Certains de ces mêmes peuples sont présents dans les textes provenant de régions plus au nord, sur les côtes d'Anatolie méridionale et du Levant, où ils mettent à mal les royaumes dominés par les Hittites et prennent part à leur chute. Certains d'entre eux s'installent ensuite au Proche-Orient, les plus importants étant les Philistins.

Il s'agit donc apparemment de mouvements migratoires d'ampleur auxquels peuvent sans doute être attribuées les nombreuses destructions observées sur plusieurs sites côtiers de Méditerranée orientale à cette période. Ce phénomène prend place dans une dynamique conduisant à l'effondrement des royaumes dominant le Moyen-Orient et l'est méditerranéen à la fin de l'Âge du bronze récent, dans lequel il semble avoir eu une importance capitale. En raison d'une documentation textuelle peu abondante et souvent difficile à interpréter, ses modalités et ses causes restent encore très mal comprises : l'origine des Peuples de la mer et les causes de leurs déplacements sont floues, et leur existence en tant qu'entité collective ne semble pas avoir été durable.

Les Philistins ou Peuple de la mer  après leur défaite dans le delta du Nil, face à la flotte égyptienne de Ramsès III en 1170, et ce jusqu'à la conquête assyrienne de Teglath-Phalasar III en –732 av. J.-C.http://www.histoire-fr.com/egypte_nouvel_empire_3.htm Toutefois, Ramsès III fut rapidement confronté à un des évènements majeurs de l’Histoire égyptienne : l’invasion des peuples de la mer.a) Premiers contacts entre l’Egypte et les peuples de la mer : les peuples de la mer (appelés parfois peuples du Nord.), vaste mouvement migratoire rassemblant plusieurs dizaines de tribus, avaient déjà commencé à marcher sur la Méditerranée orientale au cours du XIII° siècle avant Jésus Christ. Aujourd’hui, nombreuses sont les hypothèses concernant l’origine de ces populations. Certains historiens pensent que les peuples de la mer étaient constitués de tribus hellénophones, d’autres affirment au contraire que ces populations étaient originaires d’Europe centrale. A noter toutefois que les Egyptiens de l’Antiquité décrivirent les peuples de la mer comme étant d’origine sémitique.La cause de cette grande migration est elle aussi inconnue. Selon certains scientifiques, elle résulterait de la collision d’une météorite en Europe du nord, privant les peuples de cette région de leur source d’approvisionnement.

Ne trouvant pas d’ennemis véritablement dangereux en Asie Mineure (le royaume hittite était alors en décadence, et les principautés de Syrie n’étaient pas unies.), les peuples de la mer progressèrent donc aisément jusqu’en Egypte. Rappelons-nous que les pharaons avaient été à plusieurs reprises en contact avec les peuples de la mer : Ramsès II, au début de son règne, avait lutté contre les pirates shardanes (ils étaient peut être originaires de Sardaigne.) qui écumaient alors les côtes égyptiennes ; son fils Mérenptah, quant à lui, avait été confronté aux peuples de la mer, qui, alliés aux bédouins de Lybie, avaient attaqué l’ouest du delta du Nil. Finalement, les deux souverains l’avaient emporté, réussissant à repousser les peuples de la mer pour quelques décennies.

b) Ramsès III contre les peuples de la mer : Ramsès III se retrouva rapidement confronté aux peuples de la mer. A cette époque, ces derniers étaient parvenus à faire tomber le royaume hittite, ainsi que les petites principautés du Proche Orient et de l’île de Chypre. Apprenant que les peuples de la mer marchaient vers l’Egypte, Ramsès III décida de contre attaquer et d’affronter ses adversaires. Les deux armées s’affrontèrent en Palestine, et les Egyptiens furent vainqueurs.

Toutefois, si Ramsès III avait remporté une bataille, il n’avait pas gagné la guerre. En effet, les envahisseurs lancèrent un nouvel assaut, maritime cette fois, contre l’est du delta du Nil.La flotte égyptienne, voyant l’ennemi arriver, tenta de pousser ce dernier dans l’embouchure du Nil. A cet endroit, des archers égyptiens avaient reçu l’ordre d’accueillir l’ennemi avec d’imposantes volées de flèches (en outre, des lances avaient été plantées dans le sol afin d’empêcher tout débarquement.). Victorieux, Ramsès III incorpora plusieurs tribus au sein de son armée, comme cela était la coutume. La conquête de ces territoires se déroula de façon violente : la vaincus furent massacrés, leurs villes et leurs temples furent brûlés, etc.

egypte-- egypte egypte

MODÈLE D'EMBARCATION. Barque effilée à la proue, munie d'un gouvernail et d'un mâtereau. L'équipage est formé de quatorze rameurs, vêtus de pagnes et coiffés de perruques en boule, du timonier debout, préposé à la manipulation du gouvernail et du prorète debout, personnage dirigeant la manoeuvre. Elle est accompagnée de treize rames fixées à la coque. Bois stuqué polychrome (rouge, blanc et noir). Égypte, probablement Assiout, XIe-XIIe dynasties.

 

 

Révolte de l'Ionie

Bataille de Ladé (494 av. J.-C.) été -494 Méditerranée Victoire perse sur les Ioniens

   ( La révolte de l'Ionie représente un épisode décisif vers la confrontation entre Grecs et Perses que sont les guerres médiques. Elle a pour origine la volonté de Darius Ier de contrôler les sources d'approvisionnement en blé et en bois de construction navale de la Grèce. Pour cela il doit s'attaquer, avec l'aide de contingents grecs ioniens, dans un premier temps aux Scythes, qui avaient fondé un puissant empire dans le territoire qui correspond aujourd'hui à la Russie méridionale et dont les relations commerciales avec les Grecs étaient fructueuses et actives. Il y a sans doute aussi la volonté de contrôler la route du commerce de l'or, extrait des monts Oural ou de Sibérie et dont les Scythes faisaient grand commerce. Certes l'expédition contre les Scythes est un échec, ceux-ci appliquant la technique de la terre brûlée devant l'armée perse. L'armée perse échappe même au désastre et à l'encerclement grâce à la loyauté du contingent grec qui garde le pont sur le Danube (Ister).

Cependant Darius s'est assuré la maîtrise de la Thrace tandis que le roi Amyntas Ier de Macédoine reconnaît la suzeraineté de la Perse (513 av. J.-C.). En 508, c'est l'île de Samothrace qui tombe sous le joug perse. Même Athènes sollicite vers 508 l'alliance perse. De cette campagne Darius tire la conclusion qu'il peut compter sur la fidélité des Grecs ioniens. Ceux-ci par contre estiment qu'ils peuvent sans risques excessifs se révolter contre la domination perse car l'expédition contre les Scythes a montré que l'empire achéménide n'est pas invulnérable.)

L'Ionie souffre dans ses intérêts de cette domination. Elle est constituée de la dodécapole ionienne, une alliance de 12 cités grecques fondées depuis au moins le VIIIe siècle avant l'ère chrétienne : Milet, Éphèse, Phocée, Clazomènes, Colophon, Priène, Téos, Chios, Samos, Érythrée, Myonte et Lébédos. Il faut y ajouter les cités de l'Éolide, région située au nord-ouest de l'Ionie, dont celle de Smyrne. Ces cités dont s'était emparé Cyrus II, ou plutôt son général Harpage vers 540 av. J.-C., étaient prospères au moment de la conquête. Depuis seul Milet avait réussi à conclure un traité d'amitié lui assurant une relative indépendance. C'est toutefois Milet qui se trouve à l'origine du soulèvement de 499.

Pourtant la domination perse n'est pas pesante. Chaque cité conserve ses institutions à la condition expresse d'accepter et d'entretenir le tyran grec ou le satrape ou fonctionnaire perse qu'il plaisait au « Grand Roi » d'envoyer. Darius Ier et ses successeurs respectent les coutumes des différents peuples de leur empire et se chargent parfois de rappeler à l'ordre les fonctionnaires zélés. Mais Milet sent sa prospérité menacée par l'arrivée des Perses.

Depuis 512, la mer Noire est un « lac perse », la Thrace est devenue une satrapie. Or, Milet s'y fournit en blé et en toutes sortes de matières premières. À cela s'ajoute que les gens de Milet ont vu partir leurs « intellectuels », qui prennent la fuite devant la domination perse. Les Perses demeurent, aux yeux de nombreux Grecs ioniens, des barbares rétifs aux « charmes » de la civilisation grecque qui conservent leur langue, leur religion et leurs coutumes. Enfin la colonisation perse ferme l'accès des mers septentrionales au moment où Sybaris, l'entrepôt occidental de Milet, tombe sous les coups de Crotone (510). De plus les perses favorisent systématiquement les rivaux Phéniciens de Tyr et Sidon.

Enfin la prise de Byzance par les Perses leur ferme les détroits et le commerce vers le Pont-Euxin. Sans doute aussi ne faut-il pas négliger une volonté d'émancipation des cités ioniennes qui les poussent d'une part à rejeter les tyrans imposés par les Perses, et d'autre part à se libérer du joug achéménide. Lorsque la révolte éclate elle a comme première conséquence, dans de nombreuses cités, l'éviction des tyrans et la proclamation de l'isonomie.

http://antikforever.com/Grece/Athenes/guerres_mediques.htm   http://www.histoire-fr.com/epoque_classique_2.htm    

 

 

 

Expansion étrusque

Bataille d'Alalia                     -533                            Corse, Aléria          Victoire étrusque et carthaginoise sur les Phocéens

Les Étrusques (du latin « Etrusci ») sont un peuple qui vivait depuis l'âge du fer en Étrurie, territoire correspondant à peu près à l'actuelle Toscane et au nord du Latium, soit le centre de la péninsule italienne, jusqu'à leur assimilation définitive comme citoyens de la République romaine, au Ier siècle  av. J.-C., après le vote de la Lex Iulia (-90) pendant la guerre sociale.

Les Romains les appelaient « Etrusci » ou « Tusci » et les Grecs les nommaient « Τυρρήνιοι » (Tyrrhēnioi, c’est-à-dire Tyrrhéniens, nom qui a été donné à la mer des côtes occidentales de l'Italie), mais ils s'appelaient eux-mêmes « Rasna » (forme syncopée de « Rasenna »).

 

 

 

Guerre entre Massalia et Carthage (-545)   Guerre entre Massalia et Carthage (-490)Massalia, cité grecque        (Marseille)

La fondation de la cité proprement dite remonte à 600 avant J.-C. ; elle est le fait de colons grecs venus de Phocée en Asie mineure.

Bataille d'Alalia (-545)

Bataille d'Héméroskopeion

-545

490

corse Aléria

Espagne

victoire de Massalia sur Carthage

Victoire de Massalia et d'Emporiæ sur Carthage

(Marseille est fondée comme colonie grecque par des Phocéens en 600 avant notre ère sous le nom de Massalia. Dès le Ve siècle  av. J.-C., elle devient, avec la phénicienne Carthage, l'un des principaux ports maritimes de la Méditerranée occidentale. Pendant toute la période hellénistique, elle est une alliée fidèle de Rome.)

 

La bataille de Ladé ou Ladè est une bataille navale qui se déroula en 494 av. J.-C. durant la révolte de l'Ionie entre les cités ioniennes révoltées et l'Empire perse de DariusIe. Elle se solda par une victoire décisive des Perses qui mit fin à la révolte.L'Ionie est constituée de douze cités grecques fondées depuis au moins le VIIIe siècle avant l'ère chrétienne : Milet, Éphèse, Phocée, Clazomènes, Colophon, Priène, Téos, Chios, Samos, Érythrée, Myonte et Lébédos. Il faut y ajouter les cités de l'Éolide, région située au nord-ouest de l'Ionie, dont celle de Smyrne. Autonomes, elles sont toutes soumises au pouvoir perseMilet dispose d'un statut à part : son traité d'amitié conclu avec Cyrus avant la conquête de la région lui assure une relative indépendance. C'est pourtant Milet qui se trouve à l'origine du soulèvement de 499.Ces cités sont unies au sein de la Ligue ionienne, une alliance forgée au VIIe siècle av. J.-C. qui ne joue plus de rôle militaire depuis la conquête de Cyrus mais qui conserve un rôle religieux, culturel et politique à travers une amphictyonie chargée du culte de Poséidon Helikonios au sanctuaire du Panionion, au cap Mycale. Cette institution facilite les échanges nécessaires à une révolte commune.

En 499, Aristagoras, alors tyran de Milet, organise une expédition commune avec le satrape de Lydie Artapherne dans le but de conquérir Naxos. Cette expédition est un grave échec et Aristagoras, sentant sa position menacée, incite l'Ionie tout entière à se révolter. Cette révolte contre les Perses se double d'une révolte contre les tyrans dirigeant les cités et clients de Darius

Artapherne est le frère du grand roi Darius Ier. Il dirige l'une des vingt satrapies de l'empire depuis 510 mais dispose également d'une autorité étendue à « tous les pays maritimes d'Asie » donc les cités côtières et les îles d'Asie mineure.

En 498, les Ioniens passent à l'offensive, pillent et incendient les faubourgs de Sardes avant d'être vaincus près d'ÉphèseMais la révolte s'étend aux autres cités grecques de l'Asie mineure et de la mer Égée, à la Carie et à Chypre et trois ans de guerre acharnée s'ensuivent, sans résultats décisifs. La mort d'Aristagoras au combat n'a pas de conséquences sur la poursuite de la révolte

Le siège de Milet

Au début 494, la guerre entre dans sa sixième année. Les Perses concentrent leurs forces terrestres et navales sur Milet, épicentre de la révolte. La confédération ionienne se réunit au Panonium pour envisager de l'aide à apporter aux assiégés. Il est décidé de ne pas débarquer de troupes mais de réunir tous les navires disponibles afin de briser le blocus maritime et de rendre ainsi le siège inutile

Composition des flottes et tactiques

La trière

Une trière grecque.

Le navire le plus utilisé par les deux camps est la trière. Cette galère de combat antique tire son nom de ses trois rangs de rameurs, ses dimensions moyennes étaient de 36 mètres de long, 5 mètres de large, 2 2 mètres au-dessus de l'eau et un tirant d'eau de moins d'un mètre Pourvu d'une voile unique, elle est avant tout propulsée par des rameurs. Peu stable, s'usant rapidement, nécessitant un entretien constant et fragile en cas de mauvais temps, la trière est un mauvais navire ; elle est par contre un « excellent engin de guerre » La composition classique d'une trière est de 200 hommes : en plus de 170 rameurs et d'une dizaine de matelots servant aux manœuvres, elle peut embarquer une vingtaine de soldats, appelés épibates chez les Grecs, constitués d'hoplites, d'archers ou autres lanceurs de jet Au début du Ve siècle av. J.-C. la trière est une invention récente apparue en Méditerranée depuis moins d'un demi-siècle. Elle a été mise au point par les Phéniciens ou les Samosien, justement deux des principales flottes engagées à Ladé.

Forces en présence

Pièce représentant un navire de guerre phénicien. On distingue un éperon et des soldats munis de casques et de boucliers

Même si les chiffres fournis par Hérodote sont à prendre avec précaution, ils rendent compte du rapport de force. Les Perses veulent en finir avec Milet et ont concentré tous leurs effectifs, les Grecs ont jeté toutes leurs dernières réserves dans une bataille qu'ils savent décisive

D'après Hérodote, l'armada perse compte « 600 voiles ». Les Perses, peuple issu des hauts plateaux iraniens, ne sont pas une puissance maritime. Cependant, depuis Cambyse, ils disposent des flottes phéniciennes, en particulier des cités portuaires de Tyr et Sidon. Les Phéniciens sont l'autre grand peuple de marins en Méditerranée, pour la guerre et le commerce, ils ont mis au point de nombreuses techniques navales reprises par les Grecs. Plus alliés que sujets, ils constituent la colonne vertébrale de la marine achéménide. Les Perses ont également mobilisé les navires chypriotes, ciliciens et égyptiens Chypre comprend des cités grecques et phéniciennes qui se sont jointes à la révolte ionienne en 497 mais qui ont été ramenées par la force dans le camp perse. Les Égyptiens sont d'excellents marins qui embarquent des « commandos d'abordage » munis de piques d'arraisonnement et de grandes haches, bien protégés par des casques, cuirasses et boucliers

Toujours d'après Hérodote, les Grecs ont rassemblé 353 trières. Outre les Milésiens qui alignent 80 vaisseaux, le gros des forces est constitué des escadres des îles de Chios (100), Lesbos (70) et Samos (60). Les cités d'Érythrée, de Téos, de Priène, de Myonte et de Phocée ont également fourni quelques navires.

Tactiques

À Ladé, l'éventail des tactiques n'est pas aussi élaboré que pendant la seconde guerre médique ou la guerre du Péloponnèse. Les voiles sont repliées et on ne les hisse que pour fuir, les manœuvres sont effectuées à la rame. La plus vieille tactique de combat naval consiste à aborder l'ennemi pour engager le combat sur son pont, d'où l'utilité de l'infanterie de marine embarquée. Depuis l'invention de la trière, les adversaires tentent également de s'éperonner, avec le risque d'endommager leur propre navire, voire de couler avec leur victime si la proue est trop enfoncée. Selon Hérodote, Dionysos de Phocée met au point une tactique nouvelle qu'il tente d'enseigner à ses marins : feignant de tenter un éperonnage, la trière doit se glisser entre deux embarcations ennemies pour briser ses avirons. Elle fait ensuite demi-tour et attaque par derrière ou de côté l'ennemi privé de mouvements. Cependant, il est possible que les Phéniciens maîtrisaient également cette tactique, voire qu'ils en étaient les inventeurs

La bataille

Les Ioniens cherchèrent à défendre Milet par la mer et leur flotte se rassembla à l'île de Ladé, au large de la cité. Les Perses cherchèrent à persuader certaines des cités ioniennes de faire défection et le contingent venu de Samos accepta leur offre. Quand les deux flottes se rencontrèrent, les navires venus de Samos (à l'exception de 11 qui restèrent pour se battre) fuirent la bataille, causant une grande confusion dans la ligne de bataille ionienne. Voyant cette trahison, la flotte envoyée par Lesbos prit à son tour la fuite. Bien que le contingent venu de Chios ainsi que quelques autres navires se battirent avec courage, la bataille était perdue.

Conséquences

Les ruines de Didymes, sanctuaire d'Apollon de Milet.

Avec la défaite de Ladé, la rébellion tout entière s'écroula. Milet fut prise peu après et ses habitants massacrés ou réduits en esclavage. L'année suivante, les Perses avaient conquis les dernières places-fortes des rebelles et ramené la paix dans la région. Cette révolte fut le premier conflit opposant la Perse et le monde grec et elle représente la première phase des guerres médiques. Bien que l'Asie Mineure ait été ramenée dans le giron de l'Empire, Darius se jura de punir Athènes et Érétrie pour le soutien que ces deux cités avaient apporté aux rebelles. De plus, voyant que la multitude de cité-États grecques représentait une menace pour la stabilité de l'Empire, il décida de conquérir la Grèce tout entière.

 

En 492, l'invasion de la Grèce par les Perses, deuxième phase des guerres médiques, serait une conséquence directe de la révolte de l'Ionie.

 

 

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ach%C3%A9m%C3%A9nides  empire persedarius

 2ém Guerre MédiquemediquesLes guerres médiques opposent les Grecs aux Perses de l'Empire achéménide au début du Ve siècle av. J.-C.Elles sont déclenchées par la révolte des cités grecques asiatiques contre la domination perse, l'intervention d'Athènes en leur faveur entraînant des représailles. Les deux expéditions militaires des souverains achéménides Darius Ier et Xerxès Ier constituent les principaux épisodes militaires de ce conflit ; elles se concluent par la victoire spectaculaire des cités grecques européennes conduites par Athènes et Sparte.Les guerres médiques marquent traditionnellement le passage de l'époque archaïque à l'époque classiqu– pour l'empire achéménide ce conflit semble initialement assez périphérique – les guerres médiques apparaissent comme le point de départ de l'hégémonie athénienne en mer Égée, mais aussi comme la prise de conscience d'une certaine communauté d'intérêts du monde grec face à la Perse, idée que reprend, près de deux siècles plus tard, Alexandre le Grand.Ces guerres sont dites « médiques » car les Grecs confondaient les Perses et les Mèdes, deux peuples unifiés par Cyrus le Grand au VIe siècle av. J.-C

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_m%C3%A9diques

Bataille de l'Artémision

août -480

côte nord d'Eubée

Bataille indécise entre les Grecs et les Perses

Bataille de Salamine

29 septembre -480

mer Égée

Victoire des Grecs sur les Perses

Bataille du cap Mycale

août -479

Anatolie, Turquie

Victoire des Grecs sur les Perses

Bataille de l'Eurymédon

-466

Turquie

Victoire des Grecs sur les Perses

 

 

 

                                           etrusques-expositions

Guerre entre Syracuse et les Étrusques

Bataille de Cumes

-474

baie de Naples

Victoire des Syracusains sur les Étrusques

 

Guerre de Corcyre (-435 - -433)Corcyre (en grec ancien Κέρκυρα / Kérkyra, puis Κόρκυρα / Kórkyra), aujourd'hui Corfou)

île  de  corfou  Dans l’Antiquité, l'île et sa ville principale s’appelaient Corcyre         

       .Corinthe

Bataille de Leucimme

-435

Corfou, Grèce

Victoire de Corcyre sur Corinthe

Bataille de Sybota

-433

Corfou, Grèce

Bataille indécise entre Corcyre et Athènes d'une part et Corinthe de l'autre

  (Corcyre (en grec ancien Κέρκυρα / Kérkyra, puis Κόρκυρα / Kórkyra), aujourd'hui Corfou (en grec moderne Κέρκυρα / Kérkyra, est une île de la mer Ionienne au nord-ouest de la Grèce.

identifiée par Thucydide à la Schérie des Phéaciens de l'Odyssée, Corcyre est une colonie d'Érétrie. En -733, elle est conquise par Corinthe, qui devient sa métropole. La révolte des Corcyréens, en -664, provoque la chute des Bacchiades à Corinthe et la prise de pouvoir du tyran Cypsélos. Corcyre reste cependant sous la tutelle corinthienne.

En -435 commence ce qu'à la suite de Thucydide, on appelle l'« affaire de Corcyre ». Épidamne, colonie de Corcyre, fait appel à sa métropole contre ses anciens oligarques qui, alliés avec des troupes de brigands, harcèlent le territoire de la cité. Les oligarques de Corcyre déclinent cette demande d'aide. Épidamne se tourne alors vers Corinthe, métropole de leur métropole : celle-ci accepte, en partie par hostilité pour Corcyre. Furieux, les Corcyréens affrontent Épidamne, puis Corinthe, parvenant à remporter un double succès. Cependant, Corinthe ne s'avoue pas vaincue et prépare sa revanche. Par prudence, Corcyre décide alors de se tourner vers Athènes.

L'Assemblée athénienne commence par rejeter la proposition d'alliance corcyréenne, ne souhaitant pas rompre la trêve de trente ans conclue avec la cité péloponnésienne. Cependant, le lendemain, l'Assemblée change d'avis : forte de 120 navires, Corcyre est la seconde flotte grecque, derrière Athènes. En outre, elle occupe une position stratégique, sur la route de la Grèce vers la Sicile. Alliée à Corcyre, pensent les Athéniens, Athènes serait invincible. L'Assemblée vote donc une alliance défensive (συμμαχία / symmakkhía) : elle envoie trente navires, en deux temps, avec l'ordre de n'intervenir qu'en cas d'invasion de Corcyre. Avec l'aide de la première escadre athénienne, les Corcyréens affrontent les Corinthiens sur mer, aux îles Sybota : ils sont vaincus. Corinthe se retire prudemment face à l'arrivée de la seconde flotte athénienne, qui laisse elle-même repartir les Corinthiens. Avec celles de Mégare et de Potidée, l'affaire de Corcyre constitue l'une des causes de la guerre du Péloponnèse.

En -425, Corcyre est assiégée par la flotte de Sparte. Mais celle-ci forte de 60 navires, se scinde en deux : une partie pour le siège de Corcyre, l'autre partie pour piéger des Athéniens réfugiés à Pylos lors d'une tempête. Ceci donne lieu à la bataille de Sphactérie.

Pendant la guerre du Péloponnèse, Corcyre reste aux côtés d'Athènes. Cependant, déchirée par l'affrontement interne entre oligarques et démocrates, elle vit en -427 une guerre civile qui conduit à un grand massacre. Corcyre demeure l'alliée d'Athènes jusqu'en -410, date à laquelle, tombée sous l'hégémonie de Sparte elle entre dans la Ligue du Péloponnèse. En -373, elle peut rejoindre la seconde Confédération athénienne.En -300, elle est brièvement aux mains du conquérant Agathocle de Syracuse avant de passer sous domination illyrienne vers -237 : Démétrios de Pharos y installe une garnison. Cependant, lorsque les troupes romaines interviennent contre les Illyriens, Corcyre fait aussitôt sa soumission (deditio) à Rome. Par la suite, elle est utilisée comme base navale.

http://karkemish.wordpress.com/2009/01/07/340/           

 

 

                                                                                                        1e guerre du Péloponnèse (-461 - -446)

Bataille de Kékryphaléia                 -459                Golfe Saronique                       Victoire d'Athènes sur les Péloponnésiens

Bataille d'Égine                               -458                 Golfe Saronique                       Victoire d'Athènes sur les Éginètes

Guerre du Péloponnèse (-431 - -404)

La guerre du Péloponnèse désigne le conflit qui oppose la Ligue de Délos, menée par Athènes, et la Ligue du Péloponnèse, sous l'hégémonie de Sparte.Ce conflit met fin à la Pentecontaetie et s'étend de 431 à 404 en trois périodes généralement admises : la périodearchidamique de 431 à 421, la guerre indirecte de 421 à 412, et la guerre de Décélie de 412 à 404.La guerre du Péloponnèse s'est terminée par la victoire de Sparte et l'effondrement de l'impérialisme athénien. Cette victoire et l'affaiblissement qui en résulte pour le corps civil lacédémonien lui coûte cependant la perte de sa puissance au IVe siècle av. J.-C.

.http://remacle.org/bloodwolf/historiens/thucydide/livre2.htm        http://classics.mit.edu/Thucydides/pelopwar.1.first.html

Bataille de Patras été -429 golfe de Patras, Grèce Victoire d'Athènes sur Corinthe
Bataille de Naupacte été -429 Sud de la Grèce Victoire d'Athènes sur Corinthe et ses alliés
Bataille de Corcyre -427 Corfou, mer Ionienne Victoire des Péloponnésiens sur Athènes et Corcyre
Bataille du détroit de Messine -425 Sicile Victoire d'Athènes sur Syracuse
Bataille de Pylos été -425 Messénie, Grèce Victoire d'Athènes sur Sparte
Bataille du port de Syracuse -413 Sicile Victoire de Syracuse sur Athènes
Bataille de l'île de Syme janvier -411 Mer Égée Victoire de Sparte sur Athènes
Bataille de l'île de Chios printemps -411 Mer Égée Victoire de Sparte et de Chios sur Athènes
Bataille d'Érétrie septembre -411 Eubée, Grèce Victoire de Sparte sur Athènes
Bataille de Cynosséma hiver -411 Dardanelles Victoire d'Athènes sur Sparte
Bataille de Abydos hiver -411 Dardanelles Victoire d'Athènes sur Sparte
Bataille de Cyzique -410 Dardanelles Victoire d'Athènes sur Sparte
Bataille de Notion printemps -408 Anatolie, Turquie Victoire spartiate sur Athènes
Bataille de Mytilène -406 Mer Égée Victoire spartiate sur Athènes
Bataille des îles Arginuses juillet -406 Mer Égée Victoire d'Athènes sur Sparte
Bataille d'Aigos Potamos été -405 Dardanelles Victoire spartiate sur Athènes

L'historien athénien Thucydide dénombre plusieurs causes profondes ou athestate profundis menant à la guerre du Péloponnèse. En effet pour lui la guerre est inévitable et ce en raison de la montée d'un impérialisme athénien dans le cadre de la Ligue de Délos. Cette dernière est fondée en 477, dans le contexte des guerres médiques, et voit vite s'imposer l'hégémonie d'Athènes : les cités alliées, plutôt que de s'investir directement dans la défense de l'alliance préfèrent s'acquitter d'un tribut, le phoros, entretenant la puissance militaire de l'unique cité prenant en main toutes les opérations militaires de la confédération. La flotte athénienne devient donc bientôt la plus puissante du monde grec et l'on voit émerger ce que l'on nomme la thalassocratie athénienne, permettant une emprise de plus en plus grande sur les autres membres de la ligue ; d'alliés ces derniers deviennent des sujets, non plus placés sous une hégémonie, hegemonia, mais sous une archè, une autorité. Ainsi les cités cherchant à quitter la ligue voient leurs désirs réprimés par une flotte constituée à l'origine pour les défendre.

En plus de créer des dissensions internes à la confédération, cet impérialisme effraie les autres cités du monde grec, comme celles de la ligue du Péloponnèse, placées sous l'hégémonie de Sparte. Or Sparte doit faire la preuve auprès de ses alliées, au risque de voir son hégémonie s'effondrer, de sa capacité à les protéger de la menace que constitue l'impérialisme athénien. Ainsi une cité comme Corinthe, deuxième plus importante de la péninsule après Athènes en termes de population, menace de créer sa propre ligue si les Lacédémoniens ne s'opposent pas activement à leur rival. Sparte, quoique moribonde, son modèle politique rigide s’essoufflant, se voit donc contrainte, si elle ne veut pas être écartée du jeu politique, de s'opposer à une cité Athénienne au sommet de sa puissance en 431.

Ainsi Thucydide écrit : "La [cause du conflit] véritable, mais non avouée, en fut, à mon avis, la puissance à laquelle les Athéniens étaient parvenus et la crainte qu'ils inspiraient aux Lacédémoniens qui contraignirent ceux-ci à la guerre

Thucydide distingue trois affaires menant à l'éclatement du conflit :

  1. L'affaire d'Epidamne : Épidamne est une cité du nord de l'Illyrie, colonie de Corcyre, île au large de l'Epire, elle-même fondée par Corinthe. Une guerre civile éclate en 435 à Épidamne menant à l'expulsion des oligarques de la cité. Elle en appelle pour rétablir la situation à Corcyre qui ne réagit pas puisqu'étant elle-même régie par un gouvernement oligarchique. Épidamne se retourne vers Corinthe qui envoie des colons et des troupes. Considérant qu'il y a une ingérence, Corcyre assiège Epidamne et bat dans un premier temps Corinthe en combat naval. Alors que Corinthe prépare une nouvelle attaque, Corcyre tente d'adhérer à la ligue de Délos : Athènes accepte alors une alliance défensive ou épimachie. Lorsque l'attaque a lieu, Athènes, craignant de soulever de trop grandes tensions, envoie des troupes en nombre peu conséquent et en retard : Corinthe l'emporte lors de la bataille navale de Sybota mais Athènes gagne avec Corcyre un nouvel appui en mer Ionienne après le port de Naupacte.
  2. L'affaire de Potidée : Potidée, autre colonie de Corinthe, est membre de la ligue de Délos. Écartelée par cette double appartenance, elle décide, en 432, de quitter la ligue, ce qu'Athènes n'accepte pas. Les troupes athéniennes font alors le siège de Potidée, qui résistera jusqu'en 429. Ce siège entraîne immédiatement les protestations de Corinthe.
  3. L'affaire de Mégare : Mégare, cité aux portes de l'Attique, se voit interdire l'accès à l'Attique et donc au Pirée où elle se ravitaillait. Athènes lui reproche en effet d'accueillir des esclaves fugitifs et de soutenir son adversaire Corinthe. Cette cité, membre de la Ligue du Péloponnèse, proteste elle aussi auprès de Sparte.

Une ambassade corinthienne se retrouve donc dans la cité Lacédémonienne où elle appelle, au cours d'un discours devant l'assemblée de Sparte, l'Ecclésia, à une guerre contre Athènes au nom de Mégare, tout en rappelant ses griefs quant au siège de Potidée et à la bataille navale de Sybota et en agitant la menace de la création d'une nouvelle ligue supplantant celle dominée par Sparte. Une délégation athénienne, alors présente à Sparte pour de toutes autres raisons, répond à ce discours en affirmant n'avoir pas violé la Paix de Trente Ans, qui interdisait de débaucher une cité de l'autre Ligue et être libre de faire ce que bon lui semble à l'intérieur de son empire. Suivent Archidamos II, roi de Sparte, et Sthénélaïdas, éphore, le premier hostile à la guerre, le second y appelant : Sparte se prononce finalement pour la guerre. Un ultimatum est dès lors lancé à Athènes et rejeté après l'intervention de Périclès, stratège.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_P%C3%A9loponn%C3%A8se        http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/guerre_du_P%C3%A9loponn%C3%A8se/137478

http://remacle.org/bloodwolf/historiens/thucydide/livre2.htm         http://etudetactique.wordpress.com/2010/05/13/la-guerre-du-peloponnese/

 

Guerre Punique de Sicile

carthage

 

Bataille de Catane -397 Sicile Victoire de Carthage sur Syracuse
Bataille de Syracuse -397 Sicile Victoire de Syracuse sur Carthage

(Syracuse fut fondée au VIIIe siècle av. J.-C. par des colons grecs venant de Corinthe.)

Les colons grecs partis de Corinthe fondèrent cette ville en 734 avant av. J-C sur l'île d'Ortygie. L'expédition est menée par Archias de la famille des Bacchiades. Cette famille cherche à se poster le long des routes qui traversent la mer Méditerranée. D'ailleurs au même moment, un autre Bacchiade, Chersicratès, fonde Corcyre sur une route maritime préexistante allant de la côte illyrienne à la côte orientale de la Sicile2.

L'expédition trouve une aiguade du nom d'Aréthuse, voisine de cette « Pierre aux mouettes » que les Phéniciens avaient nommée Sour-ha-Koussim, et dont elle tire le nom de Syracuse3. L'île est dotée d'une source abondante nommée Aréthuse, de sites protégés pour deux ports au débouché de la plaine fertile de l'Apanos4. En prenant possession des terres autour de Syracuse, les Corinthiens rentrent en conflit avec les populations locales non grecques2.

La ville se développe rapidement grâce aux riches plaines de la région pour devenir l'une des colonies grecques les plus brillantes d'occident. Syracuse essaime en Sicile et fonde plusieurs cités : Akrai en -664, Kasmenai-Casmene en -643, Camarina en -589…

Gélon, le tyran de Gela se rend maître de Syracuse en 485 av. J.-C. Il y transfére son pouvoir, laissant son frère Hiéron Ier commander Géla. Sous son règne, Syracuse devient la puissance hellénique dominante de l'époque ; les Grecs de la grande terre recherchent son aide contre la Perse, mais se désistent devant ses ambitions. Allié à Théron, tyran d'Acragas (Agrigente), il bat à Himère, en 480, une grande expédition carthaginoise, selon la tradition, le jour même où les Grecs battent les Perses à Salamine.

Après la mort de Gélon, son frère Hiéron Ier lui succède, commence une politique de mécénat et invite à sa cour les poètes grecs Simonide de Céos, Eschyle et Pindare. Ce dernier compose en son honneur la Première Pythique.

  • En -474, Syracuse bat les Étrusques à la bataille de Cumes.
  • En -466, il est renversé et un régime démocratique fut installé pour soixante ans.
  • En -453, Syracuse bat de nouveau les districts miniers étrusques en Corse et sur l'île d'Elbe.

(Au Ve siècle av. J.-C., dans le contexte de la guerre du Péloponnèse, Athènes voulait contrer la puissance grandissante de Syracuse et prendre pied en Sicile pour s'assurer le contrôle total de la mer. L'expédition de Sicile prit la mer sous le commandement de Nicias, d'Alcibiade et de Lamachos en juin 415. Les Syracusains recherchèrent l'appui de Sparte, la cité ennemie d'Athènes. En 413 av. J.-C., Syracuse fut assiégée par les Athéniens qui sont défaits au cours d'une bataille navale dans la rade, grâce au génie tactique d'Hermocrate.

En 410, des négociations pour rétablir la paix entre Agrigente (alors Agrakas) et les Elymiens échouent déclenchant une longue série de conflits avec Carthage (qui ne se terminera qu'en 340 av. J-C).En 406, Carthage profite de ce contexte pour attaquer Agrigente, Gela et Syracuse, mais elle est arrêtée par une épidémie de peste. La paix est signée en 405. Les guerres reprendront ensuite de 398 à 393, de 383 à 376, de 367 à 366 et de 345 à 341. Dans l'ensemble, l'équilibre des forces sur l'île n'est pas remis en cause.

 

Sous le règne du tyran Denys l'Ancien (-405,-367), Syracuse envoie des mercenaires pour aider le perse Cyrus le Jeune dans sa révolte contre le souverain achéménide Artaxerxès II Mnèmon. Les anecdotes sur Denys l'Ancien sont innombrables et l'on peut encore voir dans les environs de la ville, la fameuse « Oreille de Denys », une anfractuosité par laquelle le tyran pouvait surprendre les conversations de ses prisonniers enfermés dans une grotte. Denys l'Ancien conquit une grande partie de la Sicile et leva des tributs qui lui permirent de renforcer son arsenal. En -384, Denys en profite pour piller le site de Pyrgi.)

 

 

Guerre de Corinthe (-395 - -387)

La Guerre de Corinthe est un conflit de la Grèce antique qui dure de 395 à 387 avant J-C. Cette guerre oppose Sparte à une coalition de quatre États alliés : Thèbes, Athènes, Corinthe, et Argos. Ces quatre États ont au départ le soutien de l'Empire achéménide. La cause immédiate de la guerre est un conflit local dans le Nord-Ouest de la Grèce où Sparte et Thèbes étendent leur influence. La cause plus profonde du conflit est l'hostilité des autres États envers Sparte due à « l'expansionnisme en Asie Mineure, en Grèce centrale et septentrionale, ainsi qu'à l'ouestLa guerre se déroule sur deux fronts : sur terre, près de Corinthe et Thèbes, et sur mer dans la mer Égée. Sur terre, les Spartiates remportent plusieurs batailles majeures au début de la guerre, mais sont incapables de conserver cet avantage, et leurs campagnes finissent en impasses. En mer, la flotte spartiate est fermement vaincue par la flotte perse tôt dans la guerre, ce qui empêche définitivement Sparte de devenir une puissance navale. Prenant l'avantage de ce fait, Athènes lance plusieurs campagnes navales dans les années plus tardives de la guerre, reprenant un certain nombre d'îles qui faisaient partie de l'empire athénien durant le Ve siècle av. J.-C.Alarmés par ces succès athéniens, les Perses cessent de soutenir les quatre États alliés et apportent leur soutien à Sparte. Ce changement force Athènes, Thèbes, Corinthe, et Argos à demander la paix. Le traité d' Antalcidas (première paix commune ou koiné eiréne) est signé en 387 avant J-C, mettant ainsi un terme à la guerre. Sparte a le rôle de gardien de la paix, et le pouvoir de mettre en vigueur les articles du traité. Suite à la guerre, la Perse s'avére capable d'interférer sans problème dans la politique grecque et Sparte s'affirme dans une position hégémonique dans le système politique greccorinthehttp://www.cliolamuse.com/spip.php?article3

Bataille de Cnide -394 Mer Égée Victoire perso-athénienne sur Sparte

Expédition syracusaine en Italie

syracuse                                                      rhegium

Bataille de Rhegium -391 Reggio, Calabre Victoire des Italiotes sur Syracuse

 

 

Révolte d'Evagoras de Chypre

Évagoras (ou Euagoras) était le roi de Salamine de Chypre       410   374 av. J.-C.), une hellénique et florissante ville commerciale de la côte est.

Évagoras est le fils de Nikokleos, roi précédent de Salamine, il se réclamait descendant divin de Teucros, demi-frère de Ajax fils de Télamon, sa famille régnant depuis longtemps sur Salamine, bien que durant son enfance Salamine soit tombée sous la domination phénicienne (ces derniers se partageant Chypre avec les Hellènes) ce qui provoqua son exil.

Dans des périodes antiques, Larnaka a été connu As Kition, ou (dans ) Citium. Le nom biblique Kittim, cependant dérivé de Citium, en fait a été employé tout à fait généralement pour la Chypre dans l'ensemble,

Bataille de Citium -381 Larnaca, Chypre Victoire des Perses sur les Égypto-Chypriotes

Un résultat de paix d'Antalcidas (387), quel Euagoras a refusé de convenir, était ce que les Athéniens ont retiré leur appui, puisque par ses limites ils ont identifié la seigneurie de Perse au-dessus de la Chypre. Pendant les dix années à venir Euagoras a continué des hostilités simple-remises, excepté l'aide occasionnelle de L'Egypte, ce qui a été menacé de même par les Persans. Les généraux persans Tiribazus et Orontes enfin la Chypre envahie dedans 381 AVANT JÉSUS CHRIST, avec une armée bien plus grande que quel Euagoras pourrait commander. Cependant, Evagoras est parvenu à découper cette force de l'réapprovisionnement, et les troupes affamées se sont rebellées. La guerre a alors tourné en faveur persane quand la flotte d'Evagoras a été détruite au Bataille de Citium, et il a été obligé de se sauver à Salamis. Ici, bien qu'étroitement bloqué, Evagoras est parvenu à tenir sa terre, et a tiré profit d'une querelle entre les deux généraux persans pour conclure la paix (376). On a permis à Evagoras de rester nominalement roi des salamis, mais en réalité un vassal de Perse, à ce qui était il pour payer un hommage annuel. La chronologie de la dernière partie de son règne est incertaine. Dans 374 il a été assassiné par un eunuque des motifs de vengeance privée.

Un célèbre , Kimon, mort en mer défendant la ville de Citium dans une bataille importante avec les Persans de . Il a dit ses officiers de garder les nouvelles de son secret de la mort. La citation "même dans la mort j'étais victorieux" a été attribué à Kimon. Une statue de "Kimon que l'Athénien" se tient fièrement sur la promenade de bord de mer de Larnaca moderne.

 

 

 

Guerre navale entre Sparte et Athènes

Bataille de Naxos septembre -376 Cyclades, Mer Égée Victoire d'Athènes sur Sparte
Bataille d'Alyzia -375 Grèce Victoire d'Athènes sur Sparte

(Sparte (en grec ancien Σπάρτη / Spártē, grec moderne Σπάρτη / Spárti, en dorien Σπάρτα / Spárta) ou Lacédémone (Λακεδαίμων / Lakedaímōn) est une ancienne ville grecque du Péloponnèse, perpétuée aujourd'hui par une ville moderne de 18 184 habitants (2001). Située sur l'Eurotas, dans la plaine de Laconie, entre le Taygète et le Parnon, elle est l'une des cités-États les plus puissantes de la Grèce antique, avec Athènes et Thèbes.

Déjà mentionnée dans l’Iliade, elle devient au VIIe siècle av. J.-C. la puissance dominante de sa région et prend la tête des forces grecques lors des Guerres médiques. Au Ve siècle av. J.-C, elle remporte la guerre du Péloponnèse qui l'oppose à Athènes, mais perd l'hégémonie après la défaite de Leuctres contre les Thébains d'Épaminondas.

Sparte se distingue des autres cités par un modèle social où une minorité de citoyens (Homoioi) l'est à plein temps : l'activité économique est assurée par les Périèques, population libre mais non-citoyenne, et les Hilotes, dont le statut s'apparente aux serfs du Moyen Âge occidental. L'éducation est obligatoire, collective et organisée par la cité. Elle vise à former des soldats disciplinés, efficaces et attachés au bien de la cité. De fait, l'armée spartiate est renommée comme la plus puissante du monde grec.

Bien que la domination de Sparte prenne fin au IVe siècle av. J.-C., la fascination qu'elle exerce persiste de l'Antiquité jusqu'à nos jours.)

      Guerre des alliés ou Guerre sociale (-357 - -355)

La Guerre des alliés ou Guerre sociale désigne une guerre intestine qui divise la Seconde confédération athénienne de -357 à -355. Dès -357, Chios, Cos, Byzance et Rhodes passèrent sous le contrôle direct du satrape perse Mausole ; ils sont vaincus dans une bataille navale imposante et décisive. L'histoire ne dit pas pour quelle raison Mausole les a aidés ; il avait pu recevoir l'ordre d'Artaxerxès III de pousser les Grecs à la révolte.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mausole

Bataille d'Embata -356 Au large de Chios Victoire des îles et villes alliées rebelles sur Athènes

La bataille d'Embata est une bataille navale livrée en 356 av. J.-C., qui vit s'opposer des navires athéniens, menés par Charès, et des villes rebelles de la seconde confédération athénienne (Rhodes, Chios, Byzance) refusant de payer des impôts à Athènes. Elle fut perdue par les Athéniens.

Les généraux athéniens avaient décidé de reprendre le contrôle en menant une bataille navale. Deux flottes furent instituées :

  • Une première dirigée par Charès
  • Une autre, dirigée conjointement par Iphicrate et Timothée.

Déroulement de la bataille

Alors que les navires rebelles étaient en vue, Charès voulut absolument se lancer dans la bataille. Cependant, une très forte tempête faisant rage, les autres généraux ne voulurent pas engager leurs navires dans la bataille, jugeant que cela était du suicide.

Espérant faire plier les autres généraux, Charès décida malgré tout d'entamer une bataille. Malgré cela, Iphicrate et Timothée conservèrent leur position et Charès se retrouva seul pour combattre la flotte ennemie, dans une tempête de grande ampleur. Finalement, il fut contraint de renoncer, mais une grande partie de ses navires furent perdus.

Procès contre Iphicrate

Au retour à Athènes, Charès intenta un procès contre les autres généraux (pour trahison et concussion), mais ceux-ci furent acquittés, quoiqu'ils durent payer une lourde amende. Ne pouvant payer la somme réclamée de 100 talents, Timothée fut forcé de partir en exil à Chalcis d'Eubée, où il mourra.

En -356, les alliés révoltés ravagèrent les îles de Lemnos et d'Imbros restées fidèles d'Athènes, mais ne purent mettre le siège devant Samos, défendue par les clérouques. Charès commanda la flotte athénienne à la bataille d'Embata qui fut une défaite décisive. Au retour à Athènes, Charès intenta un procès contre les autres commandants de l'armée pour trahison et concussion ; Iphicrate fut acquitté et Timothée qui ne put payer le montant de 100 talents, fut condamné à l'exil.

 

Guerre lamiaque (-323 - -322)

La guerre lamiaque ou guerre hellénique est un conflit qui se déclenche en Grèce à la mort d'Alexandre le Grand en juin 323 av. J.-C.. Il oppose des cités grecques révoltées, parmi lesquelles Athènes, aux Macédoniens menés par Antipater. La guerre est finalement remportée par ce dernier en 322 et les cités rebelles doivent se soumettre.

Le conflit a en partie pour origine un édit d'Alexandre, pris à Suse peu avant sa mort, ordonnant le retour des bannis dans toutes les cités grecques. Cet édit est lu par Nicanor de Stagire, l'envoyé du roi, aux Jeux olympiques. Athènes et les Étoliens refusent. Pour Athènes en effet cela implique qu'elle rende la clérouquie de Samos dont elle a chassé les habitants en -365, tandis que les Étoliens redoutent d'être contraints de rendre Œniades, aux bouches de l'Achéloos, dont ils se sont emparés vers 330.Révolte des cités grecquesLa nouvelle de la mort d'Alexandre n'est pas admise au départ. L'orateur Démade s'exclame « le monde serait plein de l'odeur de son cadavre ». Dès que la nouvelle est confirmée, les Athéniens se soulèvent malgré l'hostilité du stratège Phocion et des classes possédantes. La rébellion est menée par la faction démocratique sous la direction d'Hypéride, Démosthène étant alors en exil suite au scandale de l’affaire Harpale. Ils appellent les autres Grecs à secouer le joug macédonien du régent Antipatros. Les Athéniens (environ 8 000 hommes), les Étoliens forment une armée et sont rejoints par la Locride et la Phocide. Plus tard les cités de Leucade, Messène, Argos, Élis, Carystos et une partie de l'Épire s'engagent dans la guerre aux côtés des révoltés. Leurs forces dirigées par Léosthène comptent probablement jusqu'à 25 000 à 30 000 hommes dont un grand nombre de mercenaires qu'Alexandre avait congédiés. Démosthène est également rappelé d'exil après avoir tenté de rallier les cités du Péloponnèse.

Conflit

Antipatros ne dispose au début du conflit que de troupes assez réduites, sans doute 13 000 fantassins et 600 cavaliers. Il est battu en Béotie, perd les Thermopyles et s'enferme dans la ville de Lamia, en Phthiotide, dont le nom a donné celui du conflit. Il refuse cependant de se rendre sans condition comme l'exige Léosthène. Il tente ainsi de gagner du temps car les renforts de Cratère sont encore loin en Cilicie, et Lysimaque, le satrape de Thrace, est confronté à des révoltes.

C'est le gouverneur de la Phrygie, un hétère parmi les plus nobles, Léonnatos, qui vient au secours d’Antipatros. Léosthène meurt dans une escarmouche lors de l'hiver 323/322 et est remplacé par Antiphile. Léonnatos, trahi par les cavaliers thessaliens qui font défection, est vaincu et tué par les Grecs mais la phalange macédonienne est intacte. Antipatros réussit à sortir de Lamia et à faire sa jonction avec elle avant de se retirer en Macédoine en évitant les plaines où la cavalerie grecque l'eût poursuivi.

En fait, le sort de la guerre se joue en mer. La flotte athénienne est victorieuse dans un premier temps de celle d’Antipatros, mais une escadre formée de 240 navires phéniciens et chypriotes dirigée par le Macédonien Cleithos écrase à deux reprises la flotte de l'amiral athénien Évétion, une première fois dans l'Hellespont près d'Abydos puis début juillet près d'Amorgos.

Dénouement

L'arrivée de Cratère, ramenant près de 50 000 fantassins et 5 000 cavaliers vétérans des campagnes d'Alexandre, permet à Antipatros de reprendre l'initiative. Il remporte une victoire à Crannon en août -322 qui, bien que non décisive, va voir la dislocation des coalisés grecs. En effet, Antipatros ne consentant à traiter que séparément avec les villes de la coalition, celle-ci s'effiloche.

Athènes se soumet à l'automne : la démocratie est renversée, plus de 12 000 citoyens perdent leurs droits politiques qui sont réservés aux hommes possédant au moins 2 000 drachmes (soit 9 000 personnes). De nombreux Athéniens parmi les plus pauvres partent en exil, en Thrace par exemple où Antipatros leur accorde des terres. Athènes perd aussi Samos et Oropos qui revient à la Béotie. Une garnison macédonienne s'installe au Pirée. Démade, sur les ordres d’Antipatros, fait voter le décret condamnant à mort les orateurs patriotes : Hypéride est pris à Égine puis est cruellement torturé avant d'être exécuté à Cléonées ; Démosthène est traqué jusque dans le temple de Poséidon à Calaurie où il s'empoisonne avant de tomber entre les mains des sbires d’Antipatros.

Antipatros et Cratère se tournent ensuite vers l'Étolie, mais l'expédition n'a finalement pas lieu car les deux généraux sont appelés en Asie par les évènements liés à la guerre contre Perdiccas. Cette circonstance permet à la ligue étolienne de conserver son indépendance et de jouer un rôle de premier plan par la suite.

Bataille d'Abydos mars -322 Dardanelles Victoire macédonienne sur la Grèce
Bataille d'Amorgos juin (?) -322 Cyclades Victoire macédonienne sur Athènes

 

 

 

 

Guerre de Tarente

La ville est fondée par les Parthénies, des exilés spartiates, en 706 av. J.-C. menés par Phalantos choisi comme œciste par l'oracle de Delphes. Néanmoins'à Tarente une colonie grecque mycénienne a été fondée dès la fin du XVesiècle avant J.-C.. Le site est avantageux, et ce pour deux raisons : sa position stratégique sur la mer avec un port naturel déjà réputé depuis une Antiquité plus lointaine

        

Bataille de Tarentum -282 Tarente, Italie Victoire de Tarente sur Rome

(Rome envoie des garnisons à Rhêgion et à Thurii, en violation du traité conclu avec Tarente vers 302 av. J.-C.. Tarente, menacée, envoie sa flotte qui capture quatre navires romains sur dix dans le golfe de Tarente (bataille de Tarentum) et expulse la garnison de Thurii. Début de la guerre de Rome contre Tarente (fin en 272 av. J.-C.). Le peuple de Tarente, sous l’impulsion des démocrates, décide la guerre. Il appelle Pyrrhus, roi d’Épire pour diriger les opérations.)

La ville est fondée par les Parthénies, des exilés spartiates, en 706 av. J.-C. menés par Phalantos choisi comme œciste par l'oracle de Delphes. Néanmoins, il est assez probable qu'à Tarente une colonie grecque mycénienne ait été fondée dès la fin du XVesiècle avant J.-C.. Le site est avantageux, pour deux raisons : sa position stratégique sur la mer avec un port naturel déjà réputé depuis une Antiquité plus lointaine et sa position dominante sur les plaines de l'arrière-pays.Tarente atteint son   apogée au IVe siècle av. J.-C. et exerce alors une véritable hégémonie sur la Grande Grèce, aussi bien sur le plan politique, qu'économique et culturel. Sa situation maritime favorable contribue à faire de la cité un centre important de commerce maritime et de pêche. Au IVe siècle av. J.-C., Tarente voit les plus grands pythagoriciens : Philolaos Lysis, Archytas, Eurytos   ).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Première Guerre punique (-264 - -241

)La Première Guerre punique ou Guerre de Sicile est la première de trois guerres qui opposent Rome et Carthage, deux puissances majeures en Méditerranée occidentale. L’adjectif punique vient du nom Poenici que les Romains donnent à leurs adversaires, assimilés aux Phéniciens (Phoenici). Ce conflit, engagé pour le contrôle de la Sicile et qui dure 23 ans de 264av. J.-C. à 241 av. J.-C., est un des plus longs menés par Rome. Son déroulement est connu par les auteurs grecs et latins, principalement Polybe.La guerre commence par un débarquement des Romains à Messine, qui soumettent ensuite la partie orientale de l’île, et construisent une flotte de guerre. Les premiers succès maritimes des Romains les incitent à débarquer près de Carthage pour forcer sa capitulation, expédition qui finit en désastre pour les Romains en 255 av. J.-C. La guerre s’éternise alors, les Carthaginois tiennent solidement la côte occidentale de Sicile, tandis que les Romains assiègent leurs positions et alternent succès et désastres en mer. En 24av. J.-C., une ultime bataille navale aux îles Égates donne l’avantage à Rome, qui impose à Carthage épuisée l’abandon de la Sicile et un tribut élevé.Rome devient une nouvelle puissance navale en Méditerranée, mais de l’avis des historiens, elle engendre un sentiment revanchard par ses empiètements sur les possessions carthaginoises de Sardaigne et de Corse.puniques

http://www.navistory.com/pages/antiquite/batailles-navales-antiquite.php

http://www.ac-grenoble.fr/webcurie/pedagogie/site_internet_langues_anciennes/deuxieme_%20journal/1.premiere_guerre_punique/la_premiere_guerre_punique.html

http://www.histoire-fr.com/rome_republique_3.htm

Bataille des îles Lipari -260 large de la Sicile Victoire carthaginoise sur Rome
Bataille de la pointe d'Italie -260 sud de l'Italie Victoire romaine sur Carthage
Bataille de Mylae-Myles -260 large de la Sicile

Victoire romaine sur Carthage                                         

Bataille de Sulci -258 large de la Sardaigne Victoire romaine sur Carthage
Bataille de Tyndaris -257 large de la Sicile Victoire romaine sur Carthage
Bataille du cap Ecnomusou mont-Ecnome -256 large de la Sicile Victoire romaine sur Carthage
Bataille de Drepanum (Tripani) -249 Trapani, Sicile Victoire carthaginoise sur Rome
Bataille des îles Égades -241 large de la Sicile Victoire romaine sur Carthage

(Les ports puniques de Carthage désignent les installations portuaires de la cité antique située sur le territoire de l’actuelle Tunisie.Durant l’Antiquité, la cité phénicienne et punique de Carthage est souvent qualifiée d’« empire de la mer » en raison de la nature de sa puissance : une thalassocratie d’abord fondée sur la prééminence de son commerce maritime, trait commun à de nombreuses cités du bassin méditerranéenProduit d’une colonisation orientale, Carthage ou Qart Hadasht (Nouvelle Ville) tire ses origines de Tyr, comme le raconte la légende de Didon, et voit le jour en 814 av. J.-C. selon la date la plus communément admise. Elle n’est pas la première colonie phénicienne sur la côte africaine puisque Utique est fondée vers 1100 av. J.-C.. Dès lors, Carthage a largement essaimé dans le bassin occidental de la mer Méditerranée, ne développant son « hinterland » africain qu’à la fin de sa période de domination punique. Par son identité, Carthage est un point d’ancrage entre les deux bassins de la Méditerranée : le bassin oriental, berceau de l’univers phénicien, et le bassin occidental, espace de son expansion et de sa chute.Les ports d’une telle cité, traits d’union avec l’extérieur, revêtent une importance fondamentale. )

 

 

 

 
 

 

 
 

Raids illyriens

L’Illyrie est un royaume des côtes de la rive orientale de l'Adriatique, correspondant à peu près à l'Ouest de la Croatie

 

  • les Achéens sont l'un des premiers peuples Indo-européens à avoir envahi la Grèce. Ils y apparaissent vers 1900 av. J.-C.. Ils sont originaires des régions plus septentrionales et arrivent par l'Ouest. Ils s'installent d'abord en Épire, puis descendent en Thessalie. Ils chassent les premiers habitants, les Pélasges grâce à leur suprématie militaire (usage de l'épée au lieu du poignard, usage du bronze). Ils vont ensuite dominer les populations de Béotie, d'Attique et enfin du Péloponnèse où ils vont s'arrêter en Argolide. Un groupe ira même former la population ionienne d'Asie Mineure.
  • dans les épopées homériques, le terme désigne l'ensemble des Grecs rassemblés devant Troie, dirigés par les rois Ménélas et Agamemnon. Les autres noms utilisés sont « Danéens » ou « Argiens ». Leurs centres principaux sont les cités d'Argos, Tirynthe, Pylos mais surtout Mycènes, d'où l'association à la civilisation mycénienne (période qui va du XVIIe au XIIe siècle av. J.-C environ). L'identification de la civilisation mycénienne aux Achéens de l'épopée n'est cependant qu'en partie pertinente. Selon certains spécialistes, le terme hittite Ahhiyawa mentionné dans des chroniques se référerait aux Achéens de la tradition homérique.
  • une des tribus de la Grèce antique descendant d'Hellen. Leur ancêtre éponyme est Achaïos. Ils peuplaient une région montagneuse appelée Achaïe, au nord-ouest de l'Argolide, abritant des cités comme Sicyone, Patras, Erymanthe et plus au sud, Elis et Olympie, ainsi qu'une région du sud de la Thessalie.
  • la ligue achéenne est une confédération de villes d'Achaïe.

 

Bataille de Paxos -229 île Paxos, Grèce Victoire illyrienne sur les Achéens

En -229, Rome s'aventura pour la première fois à l'est de l'Adriatique. Elle déclara la guerre au royaume d'Illyrie après un incident diplomatique avec la reine Teuta, qui était accusée par Rome de piller les marchands romains.La République romaine commence alors la conquête de cette région avec la prise de Dyrrachium en 229 av. J.-C. au centre de l'Albanie actuelle, sous prétexte de mettre fin à la piraterie dans cette région de la mer Adriatique et intègre une partie de l'Albanie actuelle.

Paxos faisait partie de l’île de Kerkira (Corfou) mais Neptune en décida autrement et les sépara. Elle est connue aussi par la bataille (229 av J-C) entre Corfou et les pirates illyriens, qui se termina par une alliance et incita Rome à envahir la Grèce. Elle fut également le théâtre d’une autre bataille décisive (1537) entre l’amiral vénitien Andrea Doria (alors âgé de 70 ans) et les Turcs, qui y seront écrasés.

Les oliviers de l’île donnent un reflet particulier à la mer et produisent la meilleure huile de ce côté de la Grèce. les vignobles donnent un vin agréable.

La côte W est bordée de nombreuses cavernes "bleues" (baie N 39° 11’ 37 - E 20° 09’ 69) ; d’après la légende, la grotte d’Ipapantis (+- N 39° 13’ 08 - E 20° 07’ 96), un quasi tunnel, irait jusque sous l’église byzantine d’Ipapantis ; lorsque le vent souffle en force du SSW, le bruit des vagues se ressentirait sous le dallage de l’église.

 

 Deuxième Guerre punique (-218 - -201)

La Deuxième Guerre punique, (218-202 av. J.-C) est le deuxième des trois conflits connus sous le nom de guerres puniques, qui opposent Rome à Carthage. Plus précisément, ce conflit a lieu au IIIe siècle av. J.-C.., de 219av. J.-C. à 203 av. J.-C. en Europe, puis de 203 av. J.-C. à 202 av. J.-C. en Afrique.Cette guerre a commencé à l'initiative des Carthaginois, qui ont voulu prendre leur revanche suite à leur défaite lors de la Première Guerre punique. Cette guerre est assez connue par les moyens employés pour l'époque et pour ses conséquences : son coût humain (taille des populations concernées) et économique, l'impact décisif sur le contexte historique, politique et social, dans l'ensemble du monde méditerranéen et pour de nombreux siècles, furent considérablesContrairement à la Première Guerre punique, qui a été menée et gagnée principalement sur mer, la seconde a été une succession ininterrompue de batailles terrestres avec des mouvements de masses énormes d'infanterie, de cavalerie et d'éléphants. Les moyens maritimes ont été presque exclusivement utilisés pour aider les armées dans leurs déplacements, ou encore pour les voyages des diplomates d'un royaume méditerranéen à l'autre. Bien que la conduite de la guerre ait été généralement perçue en suivant le chemin d'Hannibal de l'Hispanie à l'Italie du Sud, la Méditerranée a été, en fait, directement et indirectement, impliquée dans le conflit entre Rome et Carthage. Le pourtour du Bassin Méditerranéen occidental a été un énorme champ de bataille : l'Hispanie, la Gaule, la Gaule cisalpine, l'Italie, l'Afrique ont été concernées ; les enjeux diplomatiques ont impliqué les ambassadeurs des deux rivaux en Numidie, en Grèce, en Macédoine, en Syrie, dans les royaumes de l'Anatolie, et en Égypte.Les grandes figures de cet affrontement sont célèbres. Du côté carthaginois, le général Hannibal Barca passa avec ses éléphants les Pyrénées, le Rhône et les Alpes, et remporta une série de victoires sur les légions romaines. Du côté romain, les Scipion menèrent des contre-attaques décisives en Espagne, puis en Afrique. Hannibal fut finalement battu par Scipion l'Africain à la bataille de Zama.

http://fr.cyclopaedia.net/wiki/Bataille-de-Carthage

punique1 puniques2 punique4
Bataille de Lilybée -218 Sicile Victoire romaine sur Carthage
Bataille de l'Èbre -217 embouchure de l'Èbre Victoire romaine sur Carthage
baztaille de Syracuse -212    
Bataille de Sapriportis -210 près de Tarente, Italie Victoire de Carthage et de Tarente sur Rome
Bataille de Clupea été -208 Tunisie Victoire romaine sur Carthage
Bataille de Carteia -206 près de Cadix Victoire romaine sur Carthage

Guerre crétoise (-205 - -200)

Le terme Guerre crétoise désigne plusieurs conflits impliquant la Crète :

  • la Première Guerre crétoise, opposant Philippe V de Macédoine, la ligue étolienne, plusieurs cités de Crète (dont Olous et Hierapytna sont les plus importantes) et des pirates spartiates aux forces de Rhodes rejointes ensuite par Attale Ier de Pergame, par Byzance, Cyzique, Athènes et Knossos entre -205 et -201 ;
  • la Seconde Guerre crétoise marque l'intervention de Rhodes en Crète vers -155.
  • Le terme de Guerre crétoise peut également désigner le conflit opposant la République de Venise à l'Empire ottoman pour le contrôle de la Crète au XVIIe siècle.

La première Guerre crétoise (-205 à -200) (en grec : Κρητικός πόλεμος / Krêtikós pólemos) est une guerre opposant le roi Philippe V de Macédoine, la ligue étolienne, plusieurs cités de Crète (dont Olous et Hierapytna sont les plus importantes) et des pirates spartiates aux forces de Rhodes, rejointes ensuite par Attale Ier de Pergame, par Byzance, Cyzique, Athènes et Knossos.En -205, les Macédoniens viennent de terminer la Première guerre macédonienne contre Rome. Désireux de prendre le contrôle de l'ensemble du monde grec, Philippe pense tirer profit du fait que Rome soit en guerre avec Carthage pour monter une alliance avec la Ligue étolienne et des pirates de Sparte dans le but de défaire Rhodes, son principal rival. Il s'allie également à plusieurs cités crétoises, telles qu'Hierapytna et Olous. La flotte et l'économie rhodiennes devant souffrir de l'action des pirates, Philippe pense obtenir une victoire aisée. Afin d'atteindre son but, il forme une alliance avec le roi de l'Empire séleucide, Antiochos III, contre Ptolémée V d'Égypte. Il commence à attaquer les territoires alliés de Ptolémée et de Rhodes en Thrace et autour de la mer de MarmaraCependant, en -202, Rhodes et ses alliées, Pergame, Cyzique, et Byzance, unissent leurs flottes et défont Philippe à la bataille de Chios. Quelques mois plus tard, la flotte de Macédoine défait les Rhodiens à la bataille de Ladé. Alors que Philippe pille les territoires de Pergame et la Carie, AttaleIerde Pergame se rend à Athènes pour faire diversion. Il réussit à nouer une alliance avec les Athéniens, qui déclarent immédiatement la guerre aux Macédoniens. Ne pouvant rester inactif, Philippe attaque Athènes avec sa flotte et son infanterie. Cependant, les Romains l'avertissent de leur entrée en guerre s'il ne se retire pas. Il y est obligé à la suite d'une nouvelle défaite de sa flotte contre celle des Rhodiens et des Pergamiens, mais non sans prendre la ville d'Abydos dans l'Hellespont. Abydos tombe après un long siège et après que la plupart de ses habitants se sont suicidésEn attaquant une nouvelle fois Athènes en -200, Philippe rejette de facto l'ultimatum des Romains qui lui demandaient de cesser d'attaquer les États grecs, ce qui provoque l'entrée en guerre de Rome contre la Macédoine la même année. La « guerre crétoise » s'achève donc pour faire place à la deuxième guerre macédonienne ; celle-ci se termine en -197 par l'écrasante victoire de Rome à la bataille de Cynoscéphales. Les conditions du traité de Tempé qui s'ensuit seront extrêmement sévères, car Philippe devra abandonner toutes les villes grecques qu'il détient, livrer toute sa flotte, livrer son fils à Rome comme otage, et payer une lourde indemnité de guerre.

Bataille de Chios -201 Grèce Victoire de Pergame et de Rhodes sur la Macédoine
Bataille de Ladé (201 av. J.-C.) -201 Méditerranée Victoire macédonienne sur Rhodes

Guerre entre Rome et Antiochos III de Syrie

antiochos 3
Bataille de Corycus -191 Anatolie, Turquie Victoire romaine sur les Séleucides
Bataille de Panormus -190 Anatolie, Turquie Victoire séleucide sur Rhodes
Bataille de Sidé ou de l'Eurymedon -190 Anatolie, Turquie Victoire de Rhodes sur les Séleucides
Bataille de Myonnésos -190 Anatolie, Turquie Victoire de Rome et de Rhodes sur les Séleucides

(AntiochosIIIMégas (le Grand), né vers -242 et mort en -187, est sans aucun doute le plus important souverain de la dynastie séleucide avec son fondateur Séleucos Ier. Son surnom de Mégas vient du titre de Mégas Basileus (« grand roi ») qu'il a adopté.En octobre -192, il débarque en Grèce à Démétrias mais ne reçoit guère de soutien si ce n'est celui de la Ligue étolienne. Battu en avril-mai -191 aux Thermopyles par les troupes romaines du consul Manius Acilius Glabrio et du tribun Marcus Porcius Cato, il repasse en Asie où il est écrasé en -189 à Magnésie par Scipion l'Asiatique (frère de Scipion l'Africain). Il est contraint de signer la paix d'Apamée (-188), très avantageuse pour Rome. Il perd toute l'Asie à l'Ouest de la ligne Halys-Taurus, au profit surtout des rois de Pergame, indéfectibles alliés des Romains, livre ses éléphants et sa flotte (sauf dix navires)

http://antikforever.com/Syrie-Palestine/Seleucides/antiochos_III.htm       

 

 

 

 

Troisième guerre de MithridateLa troisième guerre mithridatique se déroule de 74 av. J.-C. à 63 av. J.-C. entre Rome et le Royaume du Pont. Elle se conclut par la victoire de Rome, dont le Royaume du Pont, joint à la Bithynie, devient une province romaine, et par le suicide de Mithridate.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mithridate_VI

mithridate
Bataille de Lemnos (-73) -73 Lemnos Victoire de Rome sur le Royaume du Pont

   ( Mithridate compte sur l’aide du roi d’Arménie, Tigrane II, et sur celle du marianiste Sertorius qui, en Espagne, résiste toujours. Au printemps de 74 av. J.-C., il envahit la Bithynie, enferme dans Chalcédoine le consul Cotta et assiège Cyzique. L’autre consul, Lucius Licinius Lucullus, bloque et affame les assiégeants, contraignant Mithridate à lever le siège au printemps suivant, après de très lourdes pertes. Lucullus détruit ce qui reste de la flotte pontique près de Ténédos et poursuit Mithridate dans son royaume, où il assiège les cités de la côte. Replié à Cabeira, Mithridate organise la défense des vallées intérieures. Au début de 72 avant J.-C, Lucullus marche sur Cabeira, mais est tenu en échec par la cavalerie adverse. Il doit passer l’hiver 72-71 av. J.-C. sur les hauteurs dominant la ville. Au printemps, l’annonce d’un revers jette la panique dans l’armée royale : désespéré, Mithridate se retire auprès de son gendre Tigrane, roi d’Arménie, tandis que les Romains s’emparent des villes de la côte pontique.Tenu à l’écart durant plus d’une année, Mithridate reprend du service aux côtés de Tigrane, que Lucullus avait chassé de sa capitale Tigranocerte : après avoir réorganisé l’armée arménienne durant l’hiver 69-68 avant J.-C, il soutient l’été suivant l’attaque dirigée par Lucullus contre la ville d’Artaxata. Mithridate reçoit alors de Tigrane les moyens nécessaires pour récupérer la Petite-Arménie où il est accueilli en libérateur, remportant de belles victoires sur Fabius Hadrianus et Triarius. Il espère reconquérir les provinces pontiques à partir de son réduit montagnard en profitant de la lassitude des Romains.

Mais, au printemps de 66 avant J.-C, Pompée, vainqueur des pirates, arrive de Cilicie. Après d’infructueuses négociations, les Romains prennent l’offensive et, sans livrer de grande bataille, Pompée disperse un adversaire indiscipliné. Mithridate gagne la Colchide et y passe l’hiver 66-65 avant J.-C.. S’étant rendu maître de la Crimée, où il écrase une révolte de son fils Macharès, il recrute sur place une armée qu’il veut transporter dans la région danubienne que le frère de Lucullus, Marcus, vient de soumettre. Mais, par un blocus naval, Pompée pousse à la révolte les cités de Crimée, exaspérées par la fiscalité et la ruine de leur commerce. Une révolution de palais, menée par son fils Pharnace, contraint Mithridate au suicide. Joint à la Bithynie, son royaume héréditaire constitue une nouvelle province, tandis que Pharnace reçoit de Pompée la Crimée.Mithridate a laissé, comme Hannibal, le souvenir d’un adversaire déterminé de Rome. Mais il a épuisé ses ressources dans des expéditions mal calculées, de telle sorte qu’il ne peut résister à l’assaut final. )

 

 

 

Campagne de Pompée contre les pirates

http://en.wikipedia.org/wiki/Ancient_Mediterranean_piracy         http://graecomuse.wordpress.com/2012/06/01/piracy-in-the-ancient-mediterranean/

Bataille de Korakesion ou de Coracesium -67 Cilicie

 

Victoire de Rome sur les pirates

 

       (The Battle of Korakesion, also known as the Battle of Coracesium, was a naval battle fought in 67 BC between the pirates of Cilicia and Pompey of ancient Rome. Plutarch describes it as the key battle of Pompey's clearing of the Mediterranean of pirates after several smaller battles. He writes of the battle that the pirates had about one thousand ships (almost certainly an exaggeration) against Pompey's two hundred, but were defeated in the initial naval engagement.After retreating to the shore, the pirates were apparently besieged in the town of Coracesium, modern day Alanya, before surrendering)

 

 

 

 

Guerre des Gaules

Le terme de guerre des Gaules ou conquête de la Gaule se réfère à la campagne d'assujettissement des peuples de la région qui forme aujourd'hui la France (à l'exception du sud, la Gaule transalpine, déjà sous domination romaine depuis 121 av. J.-C.), la Belgique, le Luxembourg et une partie de la Suisse, des Pays-Bas et de l'Allemagne. Cette guerre est menée par Jules César de 58 à 51/50 av. J.-C., et il la narre dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules (De bello gallico), qui reste la principale source de ces événements. Bien que César tente de présenter l'invasion comme une défense préventive de Rome et de ses alliés gaulois, de nombreux chercheurs pensent que c'est en fait une guerre impérialiste à toutes fins utiles, préméditée, par l'intermédiaire de laquelle il acquiert son pouvoir et son prestige

Bataille du Morbihan -56 Morbihan Victoire romaine sur les Vénètes.

Seconde guerre civile romaine (-49 - -44)

césar  contre Pompée

La guerre civile de César, appelée aussi guerre civile romaine de 49 av. J.-C. ou guerre civile entre César et Pompée, est un des derniers conflits intérieurs de la République romaine, et fait partie de la liste des nombreuses Guerres civiles romaines. Elle a consisté en une série de heurts politiques et militaires entre Jules César, ses alliés politiques et ses légions d'une part, et la faction conservatrice du Sénat romain, appelée aussi Optimates, épaulée par les légions de Pompée d'autre part.

Bataille de Marseille (49 av. J.-C.) ou des îles du Frioul 27 juin -49 Marseille Victoire des partisans de César sur les Massaliotes
Bataille de Tauroenthum 31 juillet -49 Méditerranée, le Brusc Victoire des partisans de César sur les Massaliotes

(Dans le contexte du droit romain, la guerre civile ne désigne qu'une guerre opposant des citoyens romains. Ne sont donc pas comptées comme telles les guerres serviles dirigées contre les révoltes d'esclaves, exclus par définition de la communauté politique, ni la guerre sociale qui opposa les citoyens romains à leurs alliés.

Les guerres civiles se développèrent dans le dernier siècle de la République romaine à partir de l'opposition entre populares et optimates, l'assassinat en -133 du premier des frères Gracques instaurant l'irruption claire de la violence dans le jeu politique. Après la première guerre civile opposant marianistes et syllaniens, les conflits d'ambitions des grands généraux (imperatores) vinrent se greffer sur l'opposition entre populares et optimates. Les conflits culminèrent alors autour de la personne de Jules César puis de son héritage, jusqu'à ce qu'Auguste parvînt à ramener la paix et l'unité dans l'empire.

Dès lors le statut de guerre civile à Rome changeait : la guerre civile n'était plus le lieu d'expression d'un parti politique contre un autre par les moyens de la violence, mais la contestation du pouvoir de l'empereur en place par un usurpateur, ou la lutte entre deux usurpateurs.)

 

 

 

 

Guerre civile romaine entre Octave et Marc-Antoine d'une part et les meurtriers de César, d'autre part (-44 - -41)
Bataille de Myndus -42 Anatolie Victoire des partisans de Brutus et Cassius sur les Rhodiens
Bataille de Rhodes -42 Grèce Victoire des partisans de Brutus et Cassius sur les Rhodiens

Guerre civile romaine entre Octave et Sextus Pompée (-42 - -36)

sextus pompée

http://www.histoire-pour-tous.fr/civilisations/3288-la-civilisation-romaine-2-guerres-civiles-et-crise-de-la-republique.html

Bataille de Scyllaeum -42 Détroit de Messine Victoire des Pompéiens sur les partisans d'Octave
Bataille de Cumes (-38) -38 Baie de Cumes Victoire des Pompéiens sur les partisans d'Octave
Bataille de Tauromenium -36 large de Taormina, Sicile Victoire des Pompéiens sur les partisans d'Octave
Bataille de Nauloque -36 Sicile Victoire des partisans d'Octave sur les Pompéiens

 

Dernière Guerre civile de la République romaine

La Dernière Guerre civile de la République romaine, également connue sous le nom de guerre civile d'Antoine ou encore la guerre entre Antoine et Octavien, fut le dernier conflit des guerres civiles romaines de la République romaine. Elle fut livrée entre Cléopâtre (soutenue par Marc Antoine) et Octavien. Après que le Sénat romain eut déclaré la guerre à la Reine Cléopâtre d'Égypte, Antoine, son amant et allié, trahit Rome et rejoignit le camp de Cléopâtre. Après la victoire décisive d'Octave à Actium, Cléopâtre et Antoine se retirèrent à Alexandrie, où Octave assiégea la cité jusqu'au suicide d'Antoine et de Cléopâtre.Suite à la fin de la guerre, Octavien apporta la paix au sein de l'État romain qui avait été déchiré par un siècle de guerres civiles. Il devint ainsi l'homme le plus puissant du monde romain et le Sénat lui accorda le nom d'Auguste en 27 avant J.-C. Octavien, désormais nommé Auguste, sera le premier empereur romain et transformera par la suite la République oligarchique et démocratique en un véritable empire autocratique.La Dernière Guerre civile républicaine marque le début de la Pax Romana, la plus longue période de paix et de stabilité qu'a connu le bassin méditerranéen jusqu'à aujourd'hui.actium

Bataille d'Actium

   actium2 septembre -31

Mer Ionienne Victoire des partisans d'Octave sur ceux de Marc-Antoine et l'Égypte

     Batailles navales  du    Ier-       XVe siècle.

                                            

                                                    

Bataille Date(s) Lieu Résumé

Guerre des Trois Royaumes en Chine

Bataille de la Falaise rouge 208 nord-ouest de Puqi, sur le Yangzi Victoire des royaumes de Wu et de Shu sur le royaume de Wei
Bataille de Xiakou 208 Wuhan, Chine Victoire de Sun Quan sur Liu Biao

Guerre civile romaine entre Licinius et Constantin (313-324)

Constantin

Bataille de l'Hellespont 324 Dardanelles Victoire des partisans de Constantin Ie sur ceux de Licinius

Guerre romano-vandale

    

Les Vandales sont un peuple germanique oriental.Ils conquirent successivement la Gaule, la Galice et la Bétique (en Espagne), l'Afrique du Nord et les îles de la Méditerranée occidentale lors des Grandes invasions, au Ve siècle.Ils fondèrent également le « royaume vandale d'Afrique » (439–534).http://fr.wikipedia.org/wiki/Vandales

http://jahiliyyah.wordpress.com/2011/10/16/royaume-vandale-principautes-maures-et-reconquete-byzantine/

Bataille de Carthagène (460) 460 Carthagène, Espagne Victoire vandale sur la flotte romaine
Bataille du cap Bon (468) 468 Cap Bon Victoire vandale sur la flotte romaine

(L'origine des Vandales est scandinave. Les Sillings seraient originaires du Nord du Jutland, tandis que les Hasdings du golfe d'Oslo qu'ils quittent pour le Jutland également: ils sont mentionnés pour la première fois par Tacite  Entre le Ier et le IIIe siècle, ils sont établis en Germanie orientale, dans une région située entre la Vistule et l'Oder, au bord de la mer Baltique. Ils sont alors très proches d'autres peuples barbares comme les Burgondes, les Goths et les Gépides. Le nom de Vandales, qui a pu désigner plusieurs peuples barbares, est bientôt porté par deux peuples frères : les Sillings, qui donnent leur nom à la Silésie, et les Hasdings, qui gagnent la Slovaquie : il est possible que le nom de « Hasdings » ne fût alors porté que par la famille royale.

les Vandales installés au cours du IIIe siècle en Slovaquie, au nord du Danube, face à la Pannonie et l'Illyrie, sont en contact durant près de deux siècles avec d'autres peuples non germaniques comme les Sarmates. C'est au cours de cette période de séjour dans les steppes russes que les Vandales deviennent, comme les Goths, un peuple de cavaliers renommés. Ils s'associent aux Sarmates, nation nomade d'origine iranienne, et notamment à leur principale tribu, celle des Alains. À partir du milieu du IIIe siècle, Les Vandales deviennent une composante de la pression des peuples qui migrent dans les régions du Danube. Coalisés avec leurs voisins Goths et Sarmates, ils lancent à partir de 248 de nombreuses attaques sur les provinces romaines danubiennes.En 271, l'empereur romain Aurélien bat les Goths et les Vandales sur le Danube, et passe un traité avec les Vandales pour la fourniture de 2 000 cavaliers servant comme troupes auxiliaires des légions.Des groupes de Vandales s'établissent ainsi dans l'Empire, recevant l'autorisation de s'installer sur des terres abandonnées, moyennant la fourniture de contingents de soldats auxiliaires. Ce procédé explique qu'un des derniers grands généraux de l'empire, Stilicon, soit d'origine Vandale. Mais l'antigermanisme des milieux dirigeants romains mène à son exécution en 408.Dans la seconde moitié du quatrième siècle, les Vandales et les Alains, influencés par les Goths, se convertissent à l'arianisme, une hérésie fondée par un Berbère romanisé, Arius. )

Les Grandes invasions (406–439)     En Gaule (407–411)      En Espagne (409–429)      En Afrique du Nord (429–439)  

De 429 à 439, les Vandales conquièrent une partie des territoires situés sur la côte nord-africaine et s'établissent durablement en Numidie (bordure nord de l'Algérie actuelle). Leur capitale est alors la ville de Saldae (Bougie, actuelle Béjaïa). Ils s'étendent ensuite vers la Tunisie et font de Carthage leur capitale. Ils contraignent Rome à établir un traité (fœdus) avec eux par deux fois (en 435 et 442), et constituent un original royaume vandale d'Afrique, parfois nommé « royaume de Carthage », du nom de la riche capitale romaine d'Afrique qu'ils prennent en 439.Le royaume disparaît par suite d'une intervention de l'armée byzantine et de son général Bélisaire en 533. Défaits, les Vandales se replient et se refugient chez les Berbères. 800 Vandales de la ville de Carthage, capturés, sont déportés vers Byzance ; la moitié réussit à s'enfuir et à revenir en Afrique du Nord.  )

 Guerre des Goths (535-553)

La guerre des Goths (535-553) est un conflit qui oppose les Byzantins et les Ostrogoths en Italie entre 535 et 553. Cette guerre intervient à la suite de la décision de Justinien Ier en 535 de reconquérir les provinces romaines occidentales perdues à la fin du siècle précédent lors de leur conquête par les Hérules d'Odoacre puis les Ostrogoths de Théodoric le Grand.

Bataille de Sena Gallica 551 au large de Senigallia Victoire byzantine sur les Ostrogoths

Le casus belli est offert à Justinien (selon un schéma déjà utilisé contre les Vandales de Gélimer en Afrique) par l’exil puis l’assassinat en 535 d’Amalasonte, fille et héritière de Théodoric, dont les ambassadeurs avaient signé un pacte avec Justinien selon lequel les troupes impériales pouvaient utiliser les ports siciliens du royaume contre les Vandales.

Le chef militaire byzantin chargé de diriger les opérations est Bélisaire, tout auréolé de son succès contre les Vandales. Avec des troupes peu nombreuses au départ, ainsi que des contingents de Vandales intégrés à son armée, Bélisaire conquiert rapidement la Sicile et débarque dans la péninsule italienne pour s'emparer, fin 536, de Rhegium (Reggio di Calabria) et de Naples. En décembre 536, il est déjà devant Rome, contraignant à la fuite le nouveau roi des Goths Vitigès, qui s'est emparé du pouvoir par l'assassinat du meurtrier d'Amalasonte, Théodat.

L’année suivante, Bélisaire, n’ayant pas suffisamment de troupes pour affronter l’ennemi en terrain découvert, se réfugie dans Rome et défend la cité au cours du long siège que les Goths entreprennent (de janvier 537 à mars 538), siège qu’il entrecoupe de quelques incursions en dehors des murailles de la ville (comme lors de la bataille de la porte Pinciana).

http://www.ancient.eu.com/ostrogoth/      http://en.wikipedia.org/wiki/Ostrogoths      

 

Guerre arabo-byzantine

Bataille des Mâts ou de Phœnix de Lycie 655 côtes de Lycie Victoire arabe sur l'Empire byzantin
Bataille de Syllaeum 677 mer de Marmara Victoire byzantine sur les Omeyyades
bataille de Bravalla 735    
Bataille de Lipari 879 large de la Sicile Victoire byzantine sur les arabes

 

 

 

 Guerre entre royaumes coréens de Silla et de Paekche

Bataille de Hakusukinoe août 663 embouchure de la Paekchon-Gang, Corée Victoire de la Chine et du royaume de Silla sur le Japon

Expéditions des Vikings

Les Vikings (vieux norrois víkingar, singulier víkingr) sont,un peuple de Scandinavie qui se caractérisent par leurs activités d'exploration, de commerce, de pillage et de piraterie au cours d’une période s’étendant du VIIIe au XIe siècleIssus des peuples germaniques du nord de l'Europe, les Vikings furent considérés au début du Moyen Âge comme des pillards et des pirates à cause de la violence de leurs raids et de leur paganisme. Mais ils furent aussi de grands marins, explorateurs, marchands et guerriers qui atteignirent les côtes atlantiques de l'Europe, la Méditerranée, l'Orient et même l'Amérique (Vinland), tout en établissant parfois au passage des comptoirs commerciaux et des colonies comme sur les Îles Féroé, les Orcades, l'Islande, le Groenland, etc. Ils fondèrent des États nouveaux et originaux en Normandie et en Russie2. L'âge viking prit fin à la suite de l'affirmation en Scandinavie de pouvoirs monarchiques centralisateurs et de leur conversion au christianisme.

Bataille de Gibraltar (861) vers 861 Espagne Victoire des Omeyyades sur les Danois
Bataille de Wessex vers 870 Angleterre Victoire d'Alfred de Wessex sur 7 navires vikings
Bataille de Solskjel vers 871 embouchure du fjord de Trondheim, Norvège Victoire du roi de Norvège Haraldr sur ses compétiteurs
Bataille de Hafrsfjörd vers 872 Norvège Victoire du roi de Norvège Haraldr sur ses compétiteurs
Bataille du détroit de Hjörung vers 986 près d'Alesund, Norvège
Bataille de Svolder 9 septembre 1000 Baltique Victoire suédo-danoise sur la Norvège
Bataille de Nesjar 3 avril 1015 ou 1016 Norvège Victoire d'Olaf Haraldsson sur Sven Laderjarl (guerre civile norvégienne)
Bataille de l'Helgea 1026 Scanie ou Uppland Victoire danoise sur les suédo-norvégiens
Bataille de Nissa 9 août 1062 Finlande Victoire norvégienne sur le Danemark
Bataille de l'île d'Islay 1156 île d'Islay, Écosse Victoire écossaise sur le royaume norvégien des Hébrides
Bataille de Nordnes 31 mai 1181 Norvège, Bergen Victoire de Sverre Sigurdsson sur Magnus V (guerre civile norvégienne)
Bataille de Rügen 21 mai 1184 Rügen, Baltique Victoire danoise sur les Vendes
Bataille de Fimreite 15 juin 1184 Norvège Victoire de Sverre Sigurdsson sur Magnus V (guerre civile norvégienne)
bataille de Beyrouth 1191    
Bataille du Foruvagr ou Florvag 3 avril 1194 Orcades Victoire norvégienne sur les insulaires

Guerre entre Venise et les Croates de la Neretva (887)

La Croatie fut, tout au long de son histoire, au carrefour de quatre grands espaces culturels, ce qui confère une richesse à son patrimoine, tant architectural qu'artistique. Outre le caractère slave de ses habitants qui remonte à la fin du VIe siècle, la Croatie a subi les influences vénitiennes sur la côte dalmate d'une part, et les influences austro-hongroises dans les plaines du nord de Slavonie et dans le bassin du Danube d'autre part. Cet héritage vient se superposer à celui préroman – romain et byzantin – plus diffus mais auquel elle doit sa tradition chrétienne. http://fr.wikipedia.org/wiki/Dalmatie

 

venise

Croatie

Bataille de Makarska 18 septembre 887 Adriatique Victoire croate sur Venise

Guerre d'indépendance vietnamienne (938-939)

Bataille du Bach Dang 938 ou 939 baie d'Along Victoire vietnamienne sur les Chinois
                                                                                                                   invasion de Dai-Viêt par la Chine (1077)

Bataille de Vinh-An                               1077                         Viêt Nam                                             Victoire vietnamienne sur les Chinois

Bataille de Nhu-Nguyet                          1077                        viet nam                                                 Victoire vietnamienne sur les Chinois

 

 

                                                                                                                        l'Empire byzantin

Guerre entre l'Empire byzantin et les Rus de Kiev

L’histoire de l’Empire byzantin s’étend du IVe siècle à 1453. En tant qu’héritier de l’Empire romain, l’Empire romain d'Orient qui est dénommé « Empire byzantin » depuis que l'historien allemand Hieronymus Wolf a lancé cette appellation en 1557 puise ses origines dans la fondation même de Rome. Dès lors, le caractère prédominant de l’histoire byzantine est l’exceptionnelle longévité de cet empire, pourtant confronté à d’innombrables défis tout au long de son existence, comme en témoigne le grand nombre de sièges que dut subir sa capitale, Constantinople. La création de cette dernière par Constantin, en 330, peut constituer un deuxième point de départ à l’histoire de l’Empire byzantin avec la division définitive de l’Empire romain, en 395. En effet, l'emplacement de Constantinople au carrefour entre l'Orient et l'Occident contribua grandement à l'immense richesse de l'Empire byzantin. Cette richesse couplée à son très grand prestige firent de lui un empire respecté mais aussi très convoité. En outre, la richesse des sources historiques byzantines permet d'avoir un aperçu complet et détaillé de l'histoire byzantine,

Héritier de la Rome antique, l’Empire byzantin développa rapidement des caractéristiques qui lui furent propres. Cette évolution progressive d’un Empire romain à un empire plus spécifique se fit au cours du VIIe siècle après que l’empire eut avec des fortunes diverses essayé de restaurer l'universalité de l'Empire romain à l'image de l’œuvre de Justinien.

Les conquêtes arabes de la Syrie, de l'Égypte et de l'Afrique du Nord associées aux pénétrations bulgares dans les Balkans et lombardes en Italie contraignirent l'Empire byzantin à se refonder sur de nouvelles bases. L'historiographie moderne retient parfois cette transition comme le passage de la forme proto-byzantine (ou paléo-byzantine) de l'empire à sa forme méso-byzantine. Cette dernière se prolongea jusqu'en 1204 et fut caractérisée dans un premier temps par la période iconoclaste qui vit s'affronter partisans et adversaires des images jusqu'au milieu du IXe siècle. Ce conflit interne empêcha l'empire de mener une politique extérieure offensive mais les empereurs parvinrent tout de même à défendre Constantinople contre les périls extérieurs, notamment arabes.

Bataille du Bosphore (941) 941 Istanbul, Turquie Victoire byzantine sur les Rus

 

  

Guerre byzantino-normande (1081- )
Bataille de Dyrrachium (1081) 18 octobre 1081 Durazzo, Albanie Victoire des Normands sur l'Empire byzantin

 

Guerre entre l'Empire byzantin et les Seldjoukides
Bataille des îles Koyun 19 mai 1090 près de Chios Victoire seldjoukide sur les Byzantins
                                                                                      Guerre entre l'Empire byzantin et le royaume normand de Sicile

Bataille du cap Malée                           1148                  Victoire byzantine sur la France et les siculo-normands

L'Empire byzantin en  1180

 

                                                                            Guerres byzantino-latines

Bataille de Démétrias         1272-1273 ou 1274-1275          Démétrias, aujourd'hui Volos      victoire byzantine sur les barons latins d'Eubée et de Crète                  

Bataille des îles Échinades      1427                                      îles Ioniennes                            Victoire byzantine sur une flotte de Carlo IerTocco

les croisades (1096-1272)

http://soutien67.free.fr/histoire/pages/moyen_age/croisades.htm

Bataille d'Ascalon 30 mai 1123 Israël Victoire vénitienne sur l'Égypte
Combat du golfe d'Aqaba 1183 Golfe d'Aqaba Victoire ayyoubide sur les Francs
Bataille d'al-Hawrâ février 1183 Nedj, Arabie Séoudite Victoire ayyoubide sur les Francs

http://dai.ly/xd1fey       http://dai.ly/xd1ojl            http://dai.ly/xn9jwb      

 

 

                                               des guerres  maritimes   aussi  en   EXTREME  ORIENT

Guerre entre les empires Song et Jin en Chine
Bataille de Tangdao 1161 large des côtes du Shandong, Chine Victoire des Song sur les Jin
Bataille de Caishi 1161 Chine Victoire Song sur les Jin
Guerre entre l'empire khmer et le Champa (1177)
Bataille du lac Tonle Sap 1177 Angkor Victoire cham sur les Khmers

Guerre de Gempei (1180-1185)

Bataille de Mizushima 17 novembre 1183 large de Honshū Victoire des Taira sur les Minamoto
Bataille de Yashima 22 mars 1185 large de Shikoku Victoire des Minamoto sur les Taira
Bataille de Dan-no-ura 25 avril 1185 Détroit de Shimonoseki Victoire des Minamoto sur les Taira

                                                         3eInvasion du Viêt Nam par les Yuan-Mongols (1287-1288)

Bataille de Van Don                                    décembre 1287            Viêt Nam            Victoire vietnamienne sur les Yuan-Mongols

Bataille du Bach Dang (1288)                      avril 1288                     baie d'Along        Victoire vietnamienne sur les Yuan-Mongols

Guerre entre Pise et Gênes

                              gênes

Bataille de la Meloria (1241) 3 mai 1241 large de Livourne Victoire pisane sur Gênes
                                                                                 Guerre entre Pise et Gênes (1282-1284)

Bataille de la Meloria (1284)                   6 août 1284             large de Livourne                                     Victoire génoise sur Pise    

 

1e Guerre vénéto-génoise (1256-1270)     (il va y en avoir  3 !!!)

serenisima
En étendant son empire commercial  en se faisant accorder des traités avantageux Venise entravait l'expansion de la République maritime de Gênes qui bientôt va se sentir assez forte pour engager le combat,les génois installés à Constantinople enviaient les vénitiens ,l'hostilité était permanente,rivalités économiques,,début des hostilités en 1255 à Saint jean d'Acre croix

En étendant son empire commercial  en se faisant accorder des traités avantageux Venise entravait l'expansion de la République maritime de Gênes qui bientôt va se sentir assez forte pour engager le combat,les génois installés à Constantinople enviaient les vénitiens ,l'hostilité était permanente,rivalités économiques,,début des hostilités en 1255 à Saint jean d'Acre

Bataille d'Acre 1258 Israël Victoire vénitienne sur la République de Gênes
Bataille de Settepozzi 1263 Golfe de Nauplie Victoire vénitienne sur la République de Gênes et l'Empire byzantin
Bataille de Saseno 14 août 1264 Mer Adriatique Victoire génoise sur la République de Venise
Bataille de Trapani 23 juin 1266 Sicile Victoire vénitienne sur la République de Gênes

Guerre entre la Castille et le royaume de Fez

http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Maroc

Bataille d'Algésiras (1278) 1278 Espagne Victoire des Mérinides sur la Castille

Guerre des Vêpres siciliennes (1282-1302), Croisade d'Aragon (1283-1286)

Tout commença le lundi de Pâques, tandis que les cloches sonnaient pour appeler les fidèles aux vêpres. Une insulte d'un soldat français à l'encontre d'une dame sicilienne a été la goutte qui a fait déborder le vase. Depuis 1266, en effet, les Angevins dirigeaient la Sicile d’ une main de fer, imposant des taxes élevées et n'hésitant pas à insulter et maltraiter la population locale. Alors que des émeutes éclataient dans les rues de Palerme, des Français furent massacrés par centaines. La nouvelle fit rapidement le tour de l'île et la révolte se répandit de plus en plus si bien que l'île entière fut pratiquement libérée de toute domination angevine.Les dernières unités de l'armée angevine trouvèrent refuge dans le château de Sperlinga, auprès des habitants du village. Ils y restèrent un an. Le témoignage de cette bonté est attestée par une phrase gravée sur les murs : « Quod Siculis placuit sola Sperlinga negavit » (Sperlinga seule a refusé de contenter les Siciliens).En entendant la nouvelle, le roi de Naples et donc de Sicile, Charles d'Anjou, devint furieux. La guerre fut déclarée et les Siciliens, qui ne possédaient par leur propre armée, demandèrent la protection de différents partenaires. Ils commirent une erreur de calcul en demandant de l'aide au pape dont la réaction fut, dit-on, d'excommunier toute l'île. Au final cependant, après d'inévitables tours et détours, complots et contre-complots, les Siciliens se tournèrent vers Pierre III, roi d'Aragon, qui accepta de prendre la Sicile dans son royaume et de lancer contre les rois angevins de Naples, une guerre qui allait durer 20 ans. Et ainsi commencèrent 400 ans de domination espagnole en Sicile.

Les « Vêpres siciliennes » désignent un soulèvement et une révolte populaire de l'île de Sicile contre la domination féodale du roi français Charles d'Anjou, survenu à Palerme et Corleone, le 31 mars 1282, mardi de Pâques. À la suite de ce soulèvement et du massacre des Français, les Siciliens se libèrent du joug angevin en passant sous la protection du roi d'Aragon Pierre III. L'événement est donc à la fois un moment clef de l'histoire nationale sicilienne et un tournant géopolitique.

http://www.castellodisperlinga.it/index.php?id=3         http://www.mediterranees.net/moyen_age/sicile/index.html

Bataille de Malte 8 juin ou 8 juillet 1283 Malte Victoire aragonaise sur une flotte provenço-angevine
Bataille de San Feliu de Guixols 27 et 28 juillet 1285 Province de Gérone, Catalogne, Espagne Victoire catalane sur la France
Bataille navale des Formigues 3 et 4 septembre 1285 Îles Formigues Victoire catalane sur la France

 

                                                                     Guerre entre l'Aragon et le royaume de Sicile (1299-1302)

Bataille du cap Orlando                4 juillet 1299                  large de la Sicile          Victoire aragonaise et angevine sur la Sicile

Bataille de Ponza                           14 juin 1300                  large Naples                Victoire aragonaise et angevine sur la Sicile

http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27Aragon

               2eGuerre vénéto-génoise (1294-1299)

serenisima
En  1270  le pape,Saint Louis vont réussir à imposer un accord entre Gènes et Venise ,mais la guerre commerciale devait reprendre,une cité maritime devait écraser l'autre.....guerre de course et pillages  vont préfiguer un engagement décisif!!!!!  croix



Bataille de Lajazzo 1294
Victoire génoise sur la République de Venise
Bataille de Curzola 8 septembre 1298 Mer Adriatique

Victoire génoise sur la République de Venise

 

Guerre de Flandres (1302-1305)

En 1288, Philippe IV de France exerce son contrôle sur la Flandre sur laquelle il fait peser de lourds impots. La tension grandi entre Gui de Dampierre, comte de Flandre et le roi. En 1294, Gui se tourne vers Édouard Ier, le roi d'Angleterre et arrange un mariage entre sa fille Philippa et Édouard II, prince de Galles. Le roi de France saisi ce prétexte pour emprisonner Gui et deux de ses fils, pour le forcer à annuler le mariage. Philippa est elle-même emprisonnée à Paris jusqu'à sa mort en 1306.Après ces indignités, Gui tente de se venger en faisant alliance avec Édouard Ier d'Angleterre, en guerre contre la France. Philippe réplique en annexant la Flandre au domaine royal et envoie une armée française sous le commandement de Robert II d'Artois.

Depuis 1244, c'est la guerre entre la Flandre et le Hainaut. Jean d’Avesnes et son demi-frère Guillaume de Dampierre se combattent pour savoir qui hériterait des comtés de Flandre et de Hainaut, jusqu'à ce que Saint-Louis intervienne et attribue le Hainaut à Jean d’Avesnes et la Flandre à Guillaume de Dampierre.Depuis rien n'était définitivement réglé. En 1302, les Flamands ont envahi le Hainaut et a conquis Lessines. Le 23 avril 1303 Gui de Namur, fils du comte de Flandre, a formé un flotte à Sluis et réclame le Comté de Zélande.

Le 10 et 11 août 1304, une flotte combinant les armées de Hollande et de Flandre, commandée par le Génois, RainierIerGrimaldi, affronte et bat la flotte flamande à la bataille de Zierikzee. Guy de Namur est capturé et le Zélande reste entre les mains du comte de Hollande et de Hainaut.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Flandre_%281297-1305%29

 

Bataille de Zierikzee 10-11 août 1304 Zélande Victoire franco-hollando-génoise sur les Flamands
                                       

Guerre de course entre les Hospitaliers et les puissances musulmanes en Méditerranée(1310-...

ordre

)

Bataille d'Episcopia 1323 île d'Episcopia Victoire des Hospitaliers sur les Turcs
Bataille d'Imbros 1346 île d'Imbros, près des Dardanelles Victoire des Hospitaliers sur les Turcs

Guerre luso-castillane (1325-1328)

Bataille du cap Saint-Vincent (1327) 21 juillet 1327 cap Saint-Vincent, Portugal Victoire castillane sur le Portugal

Guerre luso-castillane (1337-1338)

Bataille du cap Saint Vincent (1338) 1338 cap Saint-Vincent, Portugal Victoire castillane sur le Portugal

                                                                              Guerre luso-castillane (1369-1371)

Bataille de Sanlucar de Barameda             1370                                                                                    Victoire castillane sur le Portugal

                                                                               Guerre luso-castillane (1379-1385)

Bataille de Saltes                                       17 juillet 1381          Andalousie                                            Victoire castillane sur le Portugal

                                                                                                         1reguerre de Cent Ans (1159-1299)

Bataille de Damme                                                 30-31 mai 1213   Flandres, Belgique      Victoire anglaise sur la France

Bataille de Sandwich (1217) ou des Cinq-Îles                

ou des Cinq-Ports ou de South Foreland                24 août 1217    large de Douvres, Grande-BretagneVictoire anglo-poitevine sur la France pendant la première guerre des                                                                                                                                                              barons (1215-1217)

                                                                                         40 ans plus tard on peut remettre cela!

Guerre de Cent Ans (1337-1453)

La guerre de Cent Ans est un conflit, entrecoupé de trêves plus ou moins longues, opposant de 1337 à 1453 la dynastie des Plantagenêts à celle des Valois, et à travers elles le royaume de France et celui d'Angleterre.Bien que surtout constituée de coups de mains, d'embuscades, de chevauchées et de sièges, la guerre de Cent Ans a connu plusieurs grandes batailles  navales qui sont ici listées dans l'ordre chronologique

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cent_Ans

Bataille d'Arnemuiden 23 septembre 1338 île de Walcheren, Pays-Bas Victoire française sur l'Angleterre
Bataille de L'Écluse 24 juin 1340 près de L'Écluse, Zélande Victoire anglaise sur la France
Bataille de Quimperle 1342 Manche Victoire castillane sur l'Angleterre
Bataille de L'Espagnols sur Mer ou de Winchelsea 29 août 1350 Manche Victoire anglaise sur la Castille
Bataille de la Rochelle 22 juin 1372 Manche Victoire franco-castillane sur l'Angleterre
Bataille de Cherbourg (1378) octobre 1378 Manche Victoire franco-génoise sur l'Angleterre
Bataille de Kinsale (1380) 10 juin 1380 Kinsale, Irlande Victoire anglaise sur la Castille
Bataille de la Gironde janvier 1407 Gironde Victoire anglaise sur la France
Bataille de Chef-de-Caux ou de la Seine 15 août 1416 Embouchure de la Seine Victoire anglaise sur les Franco-génois
Bataille de la baie de Seine 25 juillet 1417 Normandie Victoire anglaise sur la France
Bataille de La Rochelle (1419) 30 décembre 1419 La Rochelle Victoire castillane sur l'Angleterre et la Hanse

3eGuerre vénéto-génoise (1350-1355)
Toujours la suprématie commerciale entre les deux cités maritimes  !  Génes va à nouveau un commerce qui surpasse Venise,dés 1350  elle va à nouveau chercher le conflit ,les hostilités commencèrent avec la capture par les génois de quelques navires de Venise 



Bataille du Bosphore (1352) 13 février 1352 Bosphore Bataille indécise entre la République de Gênes d'une part, Venise, l'Aragon et l'Empire byzantin de l'autre
Bataille d'Alghero ou de La Lojera 29 août 1353 Sardaigne Victoire vénéto-aragonaise sur la République de Gênes
Bataille de Porto-Longo ou de Sapienza 3 novembre 1354 Mer Égée Victoire génoise sur la République de Venise

Guerre entre la Hanse et le Danemark

Au Moyen Âge, une hanse, parfois appelée anse, est une association professionnelle de marchands exerçant une activité commune. De telles associations existaient par exemple à Paris, à Londres ou encore entre les villes du Nord de la France et des Pays-Bas comme avec la Hanse drapière des XVII villesL'opinion longtemps courante donne comme origine du mot hanse un vieux mot allemand hansa qui signifie « association de marchands ».Ce terme s’est appliqué plus spécifiquement aux marchands de plusieurs villes du nord de l’Allemagne, coopérant ensemble pendant le Moyen Âge pour contrôler le commerce maritime sur la Baltique et la mer du Nord. Cette forme d'association s'appelait autrefois guilde et comprenait parfois en son sein des mercenaires servant à protéger les intérêts des marchands.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hanse       http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/la_hanse_dans_la_baltique.asp      http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/la_hanse_une_union_d_interets.asp

Bataille d'Helsingborg (1362) 1362 Helsingborg, Suède Victoire danoise sur la Hanse

Guerre de Chioggia (1379-1381

Guerre de Chioggia (1379-1381)La guerre de Chioggia entre Venise et Gênes dura de 1378 à 1381. Elle s'inscrit dans le long conflit opposant les deux cités depuis qu'elles commencèrent leurconcurrence commerciale au XIe siècleLe 31 mai 1378, la flotte vénitienne commandée par Vettor Pisani attaque par surprise, durant une tempête, la flotte génoise dans la mer Tyrrhénienne et la défait, capturant quatre galères et faisant de nombreux prisonniersLa nouvelle de la défaite entraîne une grande agitation à Gênes, le doge Domenico Campofregoso est destitué et remplacé par Niccolò Guarco, tandis qu'une flotte dirigée par Luciano Doria entre dans l'Adriatique, pour aider les troupes du Patriarcat d'AquiléeEn mai 1379, la flotte vénitienne est vaincue devant Pola, dans la mer Adriatique, et Gênes s'empare de Chioggia et des forteresses vénitiennes commandant ses communications vers la Lombardie. La guerre qui oppose Venise et Gênes pour le maintien de leurs places commerciales byzantines connaît alors un nouvel épisode. À Byzance, Andronic, l'instrument des Génois, est chassé par les Vénitiens qui placent sur le trône Jean V et son fils Manuel. Andronic mourra en exil en 1385Dans un premier temps, Vettor Pisani se laisse surprendre à Pola par le Génois Luciano Doria qui a une flotte bien supérieure à la sienne. Il perd quatorze de ses vingt galères. Si Venise possède bien une autre flotte, elle se trouve alors dans la Méditerranée alors que les Génois sont dans l'Adriatique. Au mois d'août, les Génois s'emparent de Chioggia, aidés par des troupes padouanes et hongroises. Successivement, les cités de Umago, Grado, Caorle sont incendiées. Malamocco, Loreo, Poveglia, San Erasmo sont occupées. Venise se trouvait assiégée, attendant le retour de la flotte de Carlo Zeno..

Bataille du cap Anzio mai 1378 Mer Tyrrhénienne Victoire vénitienne sur la République de Gênes
Bataille de Pola 7 mai 1379 Golfe de Venise Victoire génoise sur République de Venise
Bataille de Chioggia juin 1380 lagon de Chioggia Victoire vénitienne sur République de Gênes

Guerre vénéto-milanaise

Bataille du Pô 22 mai 1432 Victoire milanaise sur Venise

Chute de Constantinople (1453)

La chute de Constantinople a eu lieu le 29 mai 1453, lors de la prise de la ville par les troupes ottomanes conduites par Mehmed II. Elle marque la disparition de l’Empire byzantin, et donc la fin définitive de l'Empire romain en tant qu’entité juridiqueLe siège qui débute au début du mois d’avril 1453 intervient alors que la situation de Byzance s’est considérablement dégradée lors des siècles précédents. En 1453, l’empire se réduit aux alentours de Constantinople et au Péloponnèse et il n’est plus en état de résister à la puissance montante qu’est l’Empire ottoman à cette époque. Ce dernier a déjà assiégé Constantinople à deux reprises sans résultats mais contrôle l'Anatolie et une grande partie des Balkans. Malgré de multiples appels à l’aide des Byzantins en direction de l’Occident, seules quelques rares troupes italiennes combattent aux côtés des 5 000 défenseurs byzantins conduits par l’empereur Constantin XI. Ces 7 000 à 8 000 hommes sont largement surpassés en nombre par les 80 000 à 100 000 soldats ottomans soutenus par une flotte de plus de 120 navires. Après avoir résisté à plusieurs assauts, les Byzantins finissent par céder le 29 mai 1453. S’ensuit un large pillage de la ville puis l’entrée de Mehmed II dans la cité. Il gagne à cette occasion l’épithète de Fatih (le Conquérant) et fait de Constantinople la nouvelle capitale de son empire qui entre dans sa période faste.constantinople

Bataille de la Corne d'Or du 12 avril 1453 12 avril 1453 Istanbul, Turquie Victoire italo-byzantine sur les Ottomans
Bataille du Bosphore (1453) 20 avril 1453 Istanbul, Turquie Victoire byzantino-génoise sur les Ottomans
Bataille de la Corne d'Or du 23 avril 1453 23 avril 1453 Istanbul, Turquie Victoire ottomane sur les Italo-byzantins

 La fin de l'Empire Bysantin!La ch ute de Constantinople a eu lieu le 29 mai 1453, lors de la prise de la ville par les troupes ottomanes conduites par Mehmed II. Elle marque la disparition de l’Empire byzantin, et donc la fin définitive de l'Empire romain en tant qu’entité juridique.

Le siège qui débute au début du mois d’avril 1453 intervient alors que la situation de Byzance s’est considérablement dégradée lors des siècles précédents. En 1453, l’empire se réduit aux alentours de Constantinople et au Péloponnèse et il n’est plus en état de résister à la puissance montante qu’est l’Empire ottoman à cette époque. Ce dernier a déjà assiégé Constantinople à deux reprises sans résultats mais contrôle l'Anatolie et une grande partie des Balkans. Malgré de multiples appels à l’aide des Byzantins en direction de l’Occident, seules quelques rares troupes italiennes combattent aux côtés des 5 000 défenseurs byzantins conduits par l’empereur Constantin XI. Ces 7 000 à 8 000 hommes sont largement surpassés en nombre par les 80 000 à 100 000 soldats ottomans soutenus par une flotte de plus de 120 navires. Après avoir résisté à plusieurs assauts, les Byzantins finissent par céder le 29 mai 1453. S’ensuit un large pillage de la ville puis l’entrée de Mehmed II dans la cité. Il gagne à cette occasion l’épithète de Fatih (le Conquérant) et fait de Constantinople la nouvelle capitale de son empire qui entre dans sa période faste.

Au-delà de la fin d’un empire déjà moribond, la chute de Constantinople a un impact profond sur le monde et notamment en Occident. Héritier de l’Empire romain, traditionnel rempart à l’expansion musulmane en Orient, l’Empire byzantin laisse derrière lui un vide important. Cependant, malgré son déclin politique, l’empire connaît lors de ses dernières années d'existence un profond renouveau culturel dont les principaux représentants comme Jean Bessarion ou Manuel Chrysoloras émigrent peu à peu en Italie et dans le reste de l’Europe à mesure que l’Empire byzantin s’étiole.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Chute_de_Constantinople       http://www.herodote.net/29_mai_1453-evenement-14530529.php     http://fr.wikipedia.org/wiki/Fetih_1453

http://youtu.be/BRHU-ldQNKo   http://youtu.be/w-qDWNAnObc   http://youtu.be/XiXOgwWn7uQ   http://www.contre-info.com/29-mai-1453-chute-de-constantinople-tueries-viols-et-sacrileges-la-fin-dun-monde

 

 

 la guerre de Treize Ans (1454-1466)

La guerre de Treize Ans est un conflit qui opposa les chevaliers teutoniques à la Pologne entre 1454 et 1466. Elle commença par un soulèvement des cités prussiennes et de la noblesse locale afin de gagner leur indépendance sur l'État monastique des chevaliers teutoniques. Ces cités et ces nobles, réunis en confédération, demandèrent l'aide du roi de Pologne, Casimir IV, lui offrant d'incorporer la Prusse au royaume de Pologne. La guerre se termina par la victoire de la Pologne et de la Confédération prussienne et se conclut par le traité de Thorn en 1466.

Bataille de Zatoka Świeża 15 septembre 1463

 

Victoire de la Confédération prussienne sur les chevaliers teutoniques

 

Guerre des Deux-Roses (1455-1485)

La guerre des Deux-Roses désigne une série de guerres civiles qui eurent lieu en Angleterre entre la maison royale de Lancastre et la maison royale d'York. Cette guerre liée aux droits de succession débute en 1455 et ne prend fin qu'en 1485, quand le dernier des rois Plantagenêt Richard III d'Angleterre meurt au champ d'honneur, et qu'Henri VII devient roi.La maison de Lancastre descendait de Jean de Gand, duc de Lancastre et 3efils du roi Édouard III. Celle d'York descendait de son frère Edmond de Langley (1341-1402)fils du roi Édouard III, devenu duc d'York en 1385L'emblème de la maison de Lancastre était la rose rouge, tandis que celui des York était la rose blanche, ce qui est à l'origine du nom donné a posteriori

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_des_Deux-Roses

Bataille de Bristol 1484 Canal de Bristol Victoire de corsaires français sur les Yorkistes

Guerre vénéto-ottomane (1499-1503)

turcsLa guerre vénéto-ottomane de 1499 à 1503 serenisimaest une guerre qui a opposé la république de Venise et ses alliés à l'Empire ottoman de 1499 à 1503.

Bataille de Zonchio ou 1rebataille de Lépante 25 août 1499 large de Zonchio, Grèce Victoire turque sur Venise

 Batailles navales   du    XVIe siècle.

Bataille Date(s) Lieu Résumé

Guerre vénéto-ottomane (1499-1503)

serenisima
la guerre vénéto-ottomane de 1499 à 1503 est une guerre qui a opposé la république de Venise et ses alliés à l'Empire ottoman de 1499 à 1503.
le traité de paix de 1479 entre venise et l'empire ottoman était précaire ,Mahomet II     songeait à de grandes conquêtes,ses galères pillaient l'Adriatique,et s'emparaient des navires de Venise ,
blason


Bataille de Modon ou2ebataille de Lépante août 1500 large de Modon, mer Ionienne Victoire turque sur Venise

 

 Expansion portugaise en Asie

Bataille de Cananor 17-19 mars 1506 Inde Victoire portugaise sur Calicut
Bataille de Chaul mars 1508 Inde Victoire égyptienne sur le Portugal
Bataille de Diu 3 février 1509 Inde Victoire portugaise sur l'Égypte et le Gujarat

Guerres entre la chrétienté et l'empire ottoman

Combat de Mont'Argentario septembre 1518 Au large de la Calabre Victoire ottomane sur les Pontificaux
Bataille de Pianosa 22 avril 1519 île de Pianosa Victoire génoise sur les Ottomans
Bataille de Prévéza 28 septembre 1538 golfe Ambracique, Grèce Victoire ottomane sur la flotte hispano-vénitienne
Bataille de l'île d'Alborán 1eroctobre 1540 au large de l'ile d'Alborán Victoire espagnole sur des corsaires algériens
Bataille de Djerba 9-14 mai 1560 Tunisie Victoire ottomane sur les Hispano-Maltais
Bataille de Lépante 7 octobre 1571 Golfe de Patras Victoire de la Sainte-Ligue sur les Turcs

   

"Les Marabouts vénérés d'El Djezaïr: Sidi Ouali Dadda, Sidi Betka, Sidi Bou-Guedour, frappant la mer et provocant une tempête qui annéantit la flotte espagnole en 1541". Image populaire d'après la légende du naufrage des navires de Charles-Quint.

 

 

Expéditions pirates et guerre de course contre l'Espagne et le Portugal

drake

Bataille du cap Finisterre (1509) 18 janvier 1509 Golfe de Biscaye Victoire portugaise sur des corsaires français
Bataille de San Juan de Ulúa (1568) 23 septembre 1568 Veracruz, Mexique Victoire espagnole sur des corsaires anglais
Bataille des Açores (1578) 1578 Açores Victoire espagnole sur l'Angleterre

Guerre de la Ligue de Cambrai

la guerre de la Ligue de Cambrai, également connue entre autres sous les noms de guerre de la Sainte Ligue et quatrième guerre d'Italie, est un conflit majeur des Guerres d'Italie. Les principaux protagonistes de cette guerre, qui dure de 1508 à 1516, sont la France, les États pontificaux, et la République de Venise. Au cours du conflit, ils sont rejoints par pratiquement toutes les puissances d'importance d'Europe occidentale, parmi lesquelles l'Espagne, le Saint-Empire romain germanique, le Royaume d'Angleterre, le Royaume d'Écosse, le Duché de Milan, Florence, le Duché de Ferrare, et les Suisses.Afin de mettre un frein à l'influence vénitienne en Italie septentrionale, le pape Jules II crée la Ligue de Cambrai, une alliance anti-vénitienne l'unissant au roi de France, Louis XII, l'Empereur du Saint Empire Maximilien Ier, et le roi d'Espagne Ferdinand II. Malgré le succès initial de cette Ligue, des désaccords entre le pape et le roi de France provoquent la rupture en 1510 ; Jules II s'allie alors avec Venise contre la France.En fin de compte, cette alliance entre Venise et le pape grandit pour devenir la Sainte Ligue, qui repousse les Français hors d'Italie en 1512. Cependant, des désaccords sur le partage du butin amènent Venise à rompre avec le pape et à s'allier avec les Français. Les troupes franco-vénitiennes, sous le commandement de François Ier, successeur de Louis XII, regagnent les territoires perdus grâce à leur victoire à Marignan en 1515. Les traités de Noyon et de Bruxelles, qui mettent un terme au conflit l'année suivante, rétablissent plus ou moins les frontières de 1508.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mary_Rose#Guerre_de_la_Ligue_de_Cambrai

 

Bataille de Villamarine 19 juillet 1510 Méditerranée Victoire française sur Venise et les Pontificaux
Bataille de Brest (1512) 10 août 1512 Bretagne Victoire anglaise sur la France
Bataille de la baie des Blancs-Sablons 22 avril 1513 Bretagne Victoire française sur l'Angleterre
Bataille de Brest (1513) 24 avril 1513 Bretagne Victoire française sur l'Angleterre

Neuvième guerre d'Italie (1542-1546)

 

et Guerre anglo-écossaise (1544- )

La neuvième guerre d'Italie est un conflit entrant dans le cadre des guerres d'Italie et opposant de 1542 à 1546 la France de François Ier et son allié le sultan Soliman le Magnifique à l'empereur Charles Quint et à Henri VIII d'Angleterre. D'importants combats se déroulent en France, aux Pays-Bas et en Italie et des tentatives d'invasion de l'Espagne et de l'Angleterre échouent. La guerre se termine par un statu quo et se révèle ruineuse pour les principaux participants.Malgré la signature de la paix de Nice qui a mis fin à la huitième guerre d'Italie, la rivalité de longue date entre François Ier et Charles Quint ne s'est pas éteinte et le premier n'a pas renoncé à ses prétentions sur le duché de Milan. Le roi de France saisit un prétexte pour déclarer la guerre à son rival et lance l'offensive contre les Habsbourg aux Pays-Bas. L'alliance franco-ottomane s'empare de Nice en 1543 et une série de manœuvres militaires en Italie du nord culmine avec la sanglante bataille de Cérisoles en 1544. Charles Quint et Henri VIII planifient ensuite une invasion de la France mais les longs sièges de Saint-Dizier et de Boulogne les empêchent de lancer une offensive décisive.François Ier et Charles Quint signent la trêve de Crépy-en-Laonnois en 1544 mais la mort l'année suivante du fils cadet du roi de France, Charles II d'Orléans, rend le traité sans valeur, son futur mariage avec la fille ou la nièce de l'empereur en constituant la pierre angulaire. Henri VIII continue la lutte contre les Français jusqu'en 1546 et la signature du traité d'Ardres, qui met un terme à la guerre. Les morts de François Ier et d'Henri VIII en 1547 ne mettent pas fin pour autant aux guerres d'Italie, qui se poursuivent jusqu'en 1559.

Bataille de Muros 25 juillet 1543 Muros en Galice, Espagne Victoire espagnole sur la France
Bataille de Chef-de-Caux (1545) 3 juillet 1545 embouchure de la Seine Victoire française sur l'Angleterre
Bataille de Portsmouth ou du Solent 18-19 juillet 1545 large de Portsmouth, Manche Bataille indécise entre la France et l'Angleterre
Bataille de Boulogne ou de Shoreham 15 août 1545 large de Boulogne, Manche Victoire française sur l'Angleterre
Bataille de Berwick-upon-Tweed 27 juillet 1548 large de Berwick-upon-Tweed, mer du Nord Victoire française sur l'Angleterre

Guerre nordique de Sept Ans ou guerre des Trois Couronnes (1563-1570)

La guerre nordique de Sept Ans a opposé la Suède à une coalition formée du Danemark, de la Pologne et de Lübeck entre 1563 et 1570. Les combats ont continué jusqu'à l'épuisement des belligérants. Le résultat fut un statu quo, aucune des deux parties n'obtenant de gain territorial.

 

Bataille de Bornholm (1563) 30 mai 1563 Baltique Victoire suédoise sur le Danemark
Bataille de Gotland (1563) 11 septembre 1563 Baltique Bataille indécise entre les flottes suédoise et dano-lubeckoise
Bataille de Gotland (1564) 30-31 mai 1564 Baltique

Victoire du Danemark et de Lübeck sur la Suède ( destruction du "MARS"http://www.maxisciences.com/bateau/l-039-epave-maudite-d-039-un-navire-de-guerre-vieux-de-450-ans-livre-ses-secrets_art33013.html)

Combat de Warnemunde 12 juillet 1564 Baltique Victoire du Danemark sur la Suède
Bataille d'Öland (1564) 12-13 août 1564 Baltique Victoire suédoise sur le Danemark et Lübeck
Bataille de Rügen (1564) 22 mai 1565 Baltique Victoire suédoise sur le Danemark
Bataille de Buchow 4 juin 1565 Baltique Victoire suédoise sur le Danemark et Lübeck
Bataille de Bornholm (1565) 7 juillet 1565 Baltique Victoire suédoise sur le Danemark et Lübeck
Bataille d'Öland (1566) 26 juillet 1566 Baltique Victoire suédoise sur le Danemark et Lübeck

Guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648)

La guerre de Quatre-Vingts Ans, également appelée révolte des Pays-Bas ou encore révolte des gueux, est le soulèvement armé mené de 1568 (bataille de Heiligerlee) à 1648 (traité de Westphalie) — sauf pendant une trêve de 12 ans de 1609 à 1621 — contre la monarchie espagnole par les provinces s'étendant aujourd'hui sur les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et le nord de la France. Au terme de ce soulèvement, les sept provincesseptentrionales gagnèrent leur indépendance sous le nom de Provinces-Unies, indépendance efficiente en 1581 par l'Acte de La Haye et reconnue par l’Espagne par un traité

Les Gueux de mer étaient au XVIe siècle un groupe de révoltés originaires des Pays-Bas qui s'étaient réfugiés en Angleterre pour fuir la politique de répression religieuse des Espagnols. On les appelle ainsi en référence à la Révolte des gueux  Aidés par la flotte anglaise, les Gueux de mer permirent à Guillaume Ier d'Orange-Nassau de remporter certains succès militaires décisifs contre les Espagnols, notamment la prise de Den Briel.http://www.wat.tv/video/combats-entre-gueux-mer-espagnols-19osz_2htxv_.html

signé en 1648 en marge des traités de Westphalie.http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Quatre-vingts_ans

Bataille de Flessingue 17 avril 1573 Flessingue, Pays-Bas Victoire des Gueux de la mer sur l'Espagne
Bataille de Borsele 22 avril 1573 Borsele, Pays-Bas Victoire des Gueux de la mer sur l'Espagne
Bataille d'Haarlemmermeer 26 mai 1573 Pays-Bas Victoire espagnole sur les Gueux de la mer
Bataille de Zuiderzee 11 octobre 1573 Zuiderzee, Pays-Bas Victoire des Gueux de la mer sur l'Espagne
Bataille de Reimerswaal ou de Bergen-op-Zoom 29 janvier 1574 Escaut oriental, Zélande, Pays-Bas Victoire des Gueux de la mer sur l'Espagne
Bataille navale de Lillo ou d'Anvers 30 mai 1574 Anvers, Belgique Victoire des Gueux de la mer sur l'Espagne

Guerre de Succession du Portugal (1580-1582)

Bataille des Açores 26 juillet 1582 Atlantique Victoire espagnole sur la France

Guerre anglo-espagnole (1585-1604), Invincible Armada (1588) et huitième guerre de religion en France (1585-1598)La guerre anglo-espagnole de 1585-1604 est un conflit intermittent, ponctué de batailles importantes mais très éloignées les unes des autres, et ayant opposé les royaumes d'Angleterre d'Élisabeth Ire et d'Espagne de Philippe II.Cette guerre, intrinsèquement liée au théâtre plus vaste des tensions dynastiques, religieuses et commerciales en Europe, n'a jamais été officiellement déclarée. Elle commence avec l'expédition de Robert Dudley, comte de Leicester et favori d'Élisabeth Ire qui le charge de soutenir la révolte des Provinces-Unies contre l'autorité espagnole.En 1587 les Anglais remportent une victoire à Cadix et l'Invincible Armada espagnole est défaite à la bataille de Gravelines. Deux autres armées espagnoles sont envoyées, mais manquent leurs objectifs en raison des mauvaises conditions météorologiques.L'Angleterre se révèle incapable de profiter de ces acquis et perd l'initiative avec l'échec de l'expédition Drake-Norris entre La Corogne et Lisbonne en 1589. Après la défaite de l'Invincible Armada, l'Espagne a renforcé sa marine et sa flotte du trésor ramène le métal précieux des Amériques. La guerre tourne alors progressivement en faveur de l'Espagne.

invincible   

Bataille de Plymouth (1588) 31 juillet 1588 Manche Bataille indécise entre l'Angleterre et l'Espagne
l'invincible ARMADA 1588   Victoire anglaise sur l'armada espagnole
Bataille de Portland (1588) 2 août 1588 Manche Victoire anglaise sur l'Espagne
Bataille de l'ile de Wight 4 août 1588 Manche Victoire anglaise sur l'Espagne
Bataille de Calais nuit du 7 au 8 août 1588 Manche Victoire anglaise sur l'Espagne
Bataille de Gravelines (1588) 8 août 1588 Manche Victoire anglaise sur l'Espagne
Expédition Drake-Norreys (Contre-Armada) Avril-Juin 1589
Victoire espagnole sur l'Angleterre
Combat des Açores 31 août 1591 Large de Flores Victoire espagnole sur l'Angleterre
Combat des Açores (1592) 3 août 1592 Large des Açores Victoire anglaise sur le Portugal
Bataille de Blaye 18 avril 1593 sur la Gironde Victoire espagnole sur l'Angleterre
Expédition de Drake et Hawkins 7 septembre 1595-1596
Victoire espagnole sur l'Angleterre

Guerre Imjin (1592-1598)

Les invasions japonaises de la Corée se sont produites entre 1592 et 1598. Ce conflit a opposé la Corée de la dynastie Chosŏn et l'empire chinois au Japon. Il a été causé par le désir du régent Toyotomi Hideyoshi de conquérir la Chine. Cette guerre provoqua une crise financière au sein de la dynastie Ming. La Corée connut des pertes humaines sans précédent et vit s'illustrer l'amiral Yi Sun-sin lors des batailles navales. Du côté du Japon, Ieyasu Tokugawa préserva sa force lors de la guerre, et réussit à battre ses rivaux Konishi Yukinaga et Mitsunari Ishida. Ce conflit est connu sous le nom de guerre d'Imjin en Corée (임진왜란, Imjin est la prononciation coréenne de renchen, le nom donné à l'année 1592 selon le cycle sexagésimal chinois), des batailles de Bunroku et de Keicho ( 文禄, 慶長の役) au Japon et de la guerre de l'Empereur Wanli (万历朝鲜之役) en Chine.

Bataille d'Okpo 15 et 16 juin 1592 Okpo, Jeolla, Corée Victoire coréenne sur le Japon
Bataille de Sacheon mi-1592 large de la Corée Victoire coréenne sur le Japon
Bataille de Tang'po mi-1592 large de la Corée Victoire coréenne sur le Japon
Bataille d'An Golp'o 10 juillet 1592 large de la Corée Victoire coréenne sur le Japon
Bataille d'Han-san juillet 1592 Île de Han-san, Corée Victoire coréenne sur le Japon
Bataille de Chilchonryang 16 juillet 1597 large de la Corée Victoire japonaise sur la Corée
Bataille de Myong-Yang 26 octobre 1597 large de la Corée Victoire coréenne sur le Japon
Bataille de No Ryang Chin 19 novembre 1598 large de la Corée Victoire sino-coréenne sur le Japon

           Batailles navales du .   XVIIe siècle.

Bataille Date(s) Lieu Résumé

Guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648) (à partir de 1618, les batailles de ce conflit sont incluses dans la rubrique guerre de trente ans)

La guerre de Quatre-Vingts Ans, également appelée révolte des Pays-Bas ou encore révolte des gueux, est le soulèvement armé mené de 1568 (bataille de Heiligerlee) à 1648 (traité de Westphalie) — sauf pendant une trêve de 12 ans de 1609 à 1621 — contre la monarchie espagnole par les provinces s'étendant aujourd'hui sur les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et le nord de la France. Au terme de ce soulèvement, les sept provinces septentrionales gagnèrent leur indépendance sous le nom de Provinces-Unies, indépendance efficiente en 1581 par l'Acte de La Haye et reconnue par l’Espagne par un traité signé en 1648 en marge des traités de Westphalie.

Combat du cap Saint-Vincent (1606) 19 juin 1606 cap Saint-Vincent, Portugal Victoire espagnole sur les Hollandais
Bataille de Gibraltar (1607) 25 avril 1607 large de Gibraltar Victoire hollandaise sur l'Espagne
       
Combat de Cañete 22 juillet 1615 Cañete, Pérou Victoire hollandaise sur l'Espagne

 

 

 

 

 

Rivalités européennes en Asie
Bataille de Bantam 25-30 décembre 1601 Java, Indonésie Victoire hollandaise sur le Portugal
Bataille du cap Rachado 14 août 1606 Malacca, Malaisie Victoire portugaise sur la Compagnie néerlandaise des Indes orientales
Bataille de Swally 29-30 novembre 1612 Surate, Inde Victoire de la British East india Company sur le Portugal
Bataille de Surate 20 janvier 1615 Surate, Inde Victoire de la British East india Company sur le Portugal
Bataille de Jask 16-17 décembre 1620 Iran Victoire de la British East india Company sur le Portugal

Guerres contre les Barbaresques et guerre de course en Méditerranée
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Barbaresque (appelé « Djihad maritime » par les musulmans) est un terme tombé en désuétude au XIXe siècle qui désignait les pirates opérant dans le bassin méditerranéen après la conquête musulmane qui fit de la Méditerranée un vaste lac musulman.La durée de leur activité en Méditerranée est telle qu'elle peut être décrite depuis les premiers temps de l'Islam, alors associée à la conquête musulmane sur le continent européen, qui, une fois la péninsule ibérique prise, se prolonge par des incursions en Septimanie jusqu'à des prises de villes en Provence.C'est par la seconde phase de l'ère coloniale que les puissances européennes vont mettre fin aux raids des pirates barbaresques, opérant depuis des cités de la côte sud de la Méditerranée, entre temps passées sous domination ottomane.

Bataille du cap Celidonio 20 octobre 1608 cap Celidonio Victoire toscane sur les Turcs
Bataille de La Goulette (1609) 29 juillet 1609 Tunisie Victoire franco-espagnole sur Tunis
Bataille du cap Celidonio (1616) 14 - 16 juillet 1616 cap Celidonio Victoire espagnole sur les Turcs
Combat de Syracuse 26 mai 1625 large de Syracuse Victoire bizertine sur l'ordre de Malte
Bataille de Valona 1638 Albanie Victoire vénitienne sur la Régence d'Alger
Bataille de Porto-Farina 14 avril 1655 Tunisie Victoire anglaise sur Tunis
Bataille de La Goulette mars 1665 Tunisie Victoire française sur la Régence d'Alger
Bataille de Cherchell 24 août 1665 Algérie Victoire française sur la Régence d'Alger
Bataille de Porto Delphino 27 novembre 1665 Chio, Grèce Victoire de l'ordre de Malte sur les Turcs
Bataille du cap Spartel (1670) 18 août 1670 Espagne Victoire anglo-hollandaise sur la Régence d'Alger
Bataille de Bougie 2 et 8 mai 1671 Béjaia, Algérie Victoire anglaise sur la Régence d'Alger

Bombardement d'Alger (1682)et duquesne  1683

juillet-août 1682 Algérie Bataille indécise entre la France et la Régence d'Alger

Guerre de Gradisca (1616-1618)

La Guerre de Gradisca (1615-1617) est un conflit armé de Venise contre l'Autriche causé par les raids des pirates uscoques de Senj en Dalmatie, soutenus par l'Autriche. Les Vénitiens assiégèrent en vain Gradisca d'Isonzo. À la paix de Madrid (26 septembre 1617) l'Autriche s'engage à mettre fin aux raids uscoques.

Bataille de Raguse 22 novembre 1617 Raguse, Italie Victoire espagnole sur Venise
Guerre polono-suédoise (1617-1629)
Bataille d'Oliwa 28 novembre 1627 large de Gdansk Victoire polonaise sur la Suède

Guerre de Trente Ans (1618-1648)

La guerre de Trente Ans est une série de conflits armés qui a déchiré l’Europe de 1618 à 1648. Les causes en sont multiples mais son déclencheur est la révolte des sujets tchèques protestants de la maison de Habsbourg, la répression qui suivit et le désir de ces derniers d’accroître leur hégémonie sur leurs possessions.Ces conflits ont opposé le camp des Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire germanique, soutenus par l’Église catholique romaine, aux États allemands protestants du Saint-Empire, auxquels étaient alliées les puissances européennes voisines à majorité protestante, Provinces-Unies et pays scandinaves, ainsi que la France qui, bien que catholique et luttant contre les protestants chez elle, entendait réduire la puissance de la maison de Habsbourg sur le continent européen.Cette guerre a impliqué l'ensemble des puissances européennes selon qu'elles étaient pour ou contre le parti de l'Empereur, à l'exception de l'Angleterre et de la Russie – qui ont néanmoins indirectement œuvré contre le parti des Habsbourg. L'emploi de mercenaires était la règle. Les combats se déroulèrent surtout dans les territoires d’Europe centrale dépendant du Saint-Empire, puis se portèrent sur la plaine de Flandre, le nord de l'Italie ou encore dans la péninsule Ibérique. Les batailles, les famines, les massacres ont provoqué plusieurs millions de morts. Cette « guerre civile européenne » a lourdement pesé sur la démographie et l'économie des États allemands et du royaume d'Espagne, et assis l'hégémonie de la France, qui s'épanouira davantage encore sous Louis XIV.

http://www.histoire-fr.com/bourbons_louis13_4.htm

                                                                                                   http://philippe.houdry.free.fr/Eprints/Guerre_30_Ans.pdf

Bataille du cap Saint-Vincent (1621) 10 août 1621 cap Saint-Vincent, Portugal Victoire espagnole sur les Hollandais
Bataille de la baie de Matanzas 8 septembre 1628 Cuba Victoire hollandaise sur l'Espagne
Bataille des Abrolhos 12 septembre 1631 Brésil Victoire hispano-portugaise sur les Provinces-Unies
Combat du cap Lizard 18 février 1637 Manche Victoire espagnole sur la Hollande
Bataille de Guetaria 22 août 1638 Guetaria, Pays basque Victoire française sur l'Espagne
Bataille de Cabañas 30 août - 3 septembre 1638 Cabañas, Cuba Victoire espagnole sur les Provinces-Unies
Bataille de Vado 1erseptembre 1638 près de Gênes Victoire française sur l'Espagne
bataille de Fontarabie 7septembre 1638 Fontarabie victoire espagnole sur la france
Combat de Dunkerque 18 février 1639 Dunkerque, Manche Victoire hollandaise sur l'Espagne
Bataille des Downs ou bataille des Dunes 31 octobre 1639 près de Dunkerque Victoire hollandaise sur l'Espagne
Combat de Gurupá 9 janvier 1640 Pará, Brésil Victoire portugaise sur les Provinces-Unies
Bataille de Cadix (1640) 22-23 juillet 1640 Cadix, Espagne Victoire française sur l'Espagne
Bataille de Tarragone (4 juillet) 4 juillet 1641 Tarragone, Espagne Victoire espagnole sur la France
Bataille de Tarragone 20-25 août 1641 Tarragone, Espagne Victoire espagnole sur la France
Bataille du cap Saint-Vincent (1641) 4 novembre 1641 cap Saint-Vincent, Portugal Victoire espagnole sur les Hollandais
Bataille de Barcelone (1642) 30 juin-1er juillet 1642 Barcelone, Espagne Victoire espagnole sur la France
Bataille de Barcelone (1643) 9 août 1643 Catalogne Victoire française sur l'Espagne
Bataille de Carthagène ou du cap Gata 3 septembre 1643 Espagne Victoire française sur l'Espagne
Bataille de Tamandaré 9 septembre 1643 Brésil Victoire hollandaise sur le Portugal
Bataille de Kolberger Heide 1er juillet 1644 Danemark Bataille indécise entre la Suède et le Danemark
Bataille de Fehmarn Belt 13 octobre 1644 Danemark Victoire décisive suédoise sur le Danemark
Bataille d'Orbetello 14 juin 1646 Italie Victoire espagnole sur la France
Bataille du port de Cavite 10 juin 1647 Philippines Victoire espagnole sur les Provinces-Unies
Bataille de Castellamare 21-22 décembre 1647 Baie de Naples Victoire française sur l'Espagne
Combat de Tortosa 23 novembre 1650 Tortosa, Espagne Victoire espagnole sur la France

Révolte huguenote, siège de La Rochelle, guerre franco-anglaise (1622- ) et guerre anglo-espagnole (1624-1630)

Bataille de Brouage 24 septembre 1621 Canal de Brouage Victoire des Protestants sur les Royaux
Bataille de Saint-Martin-de-Ré 26 octobre 1622 La Rochelle Victoire des Royaux sur les Protestants
Bataille de Port-Louis ou Bataille du Blavet 17 janvier 1625 Bretagne Victoire des Protestants sur les Royaux
Bataille du Pertuis-Breton 16 - 17 septembre 1625 Pertuis Breton, La Rochelle Victoire des Royaux sur les Protestants rochelais
Bataille de Cadix (1625) 1er- 7 novembre 1625 Cadix, Espagne Victoire espagnole sur une flotte anglo-hollandaise
Bataille de Cherbourg (1628) 21 juin 1628 Normandie Victoire française sur l'Angleterre

Guerre de Crète (1645-1669)

blason
.La guerre de Candie ou guerre de Crète opposa la République de Venise à l'Empire ottoman de 1645 à 1669
 
Aprés la bataille de Lépante  en  1571 ou la flotte Turc fut détruite le grand vizir déclara  à l'ambassadeur de Venise
""tu viens observer notre état d'esprit après notre défaite ? mais il y a une différence entre nos pertes et les vôtres ,en vous enlevant Chypre,nous vous avons  coupé un bras;en nous battant à Lépante ,vous nous avez coupé la barbe.Un bras coupé est perdu pour toujours,la barbe repousse plus touffue"
serenisima

L'Empire ottoman conquit rapidement la Crète, alors la plus grande et la plus riche province de l'empire vénitien, mais le siège de sa capitale se prolongea pendant plus devingt ans.Le conflit se déroula principalement sur l'île de Crète, mais de nombreux combats navals opposèrent les deux camps dans l'Égée et quelques opérations eurent lieu en Dalmatie.Malgré la rapide conquête de l'île au cours des premières années de la guerre, la résistance prolongée de sa capitale Candie obligea les deux parties à porter leur attention sur le ravitaillement de leurs armées respectives. La principale chance de succès pour les Vénitiens reposait en particulier sur leur flotte et sa capacité à couper les lignes de ravitaillement et de renforts ottomans. Malgré l'aide de leurs alliés européens et leur domination maritime, ils ne furent cependant jamais en mesure d'assurer un blocus total du détroit des Dardanelles et d'empêcher le ravitaillement de l'armée ottomane. De leur côté, les Turcs furent gênés par des problèmes intérieurs et la dispersion de leurs forces vers la Transylvanie et l'Autriche.La prolongation du conflit épuisa l'économie vénitienne basée sur le commerce avec le Proche-Orient, et la lassitude gagna la République à partir des années 1660, malgré l'aide apportée par ses alliés. De leur côté, les Ottomans ayant réussi à conserver leurs forces en Crète, lancèrent une dernière grande offensive en 1666 sous le commandement direct du Grand Vizir, qui fut le point de départ de la période la plus sanglante du siège qui dura encore deux ans.Finalement, la reddition de la forteresse fut négociée, mettant fin à la guerre. Aux termes du traité de paix, Venise ne conserva que quelques forteresses insulaires en Crète, et des gains territoriaux minimes en Dalmatie.



Bataille des Dardanelles (1648) 1648 Détroit des Dardanelles Victoire vénitienne sur les Ottomans
Bataille de Focchies 12 mai 1649 Près de Smyrne Victoire vénitienne sur les Ottomans
Bataille de Paros ou de Naxos 10 juillet 1651 Cyclades Victoire vénitienne sur les Ottomans
Bataille de Rhodes (1654) 4 avril 1654 Grèce Victoire de l'Ordre de Malte sur les Ottomans
Bataille de l'Hellespont (1654) 13 mai 1654 Dardanelles Victoire ottomane sur Venise
Bataille des Dardanelles (1654) 6 juillet 1654 Détroit des Dardanelles Victoire ottomane sur Venise
Bataille des Dardanelles (1655) 1655 Détroit des Dardanelles Victoire vénitienne sur les Ottomans
Bataille des Dardanelles (1656) 26-27 juin 1656 Dardanelles Victoire vénéto-maltaise sur les Ottomans
Bataille de Chios (1657) 3 mai 1657 Grèce Victoire vénitienne sur Alger
Bataille des Dardanelles (1657) 17 - 19 juillet 1657 Dardanelles Victoire ottomane sur Venise
Bataille de Milos 27 août 1661 Grèce Victoire vénitienne sur les Ottomans
Bataille de Fraschia 8 mai 1668 Crète Victoire vénitienne sur les Ottomans

Première Guerre anglo-hollandaise (1652-1654)

La Première Guerre anglo-néerlandaise (1652-1654) (appelée Première Guerre néerlandaise en Angleterre, et Première Guerre anglaise aux Pays-Bas) fut la première des quatre guerres anglo-néerlandaises. Elle s’est entièrement déroulée sur mer entre les navires du Commonwealth de l'Angleterre et ceux des Provinces-Unies.Trouvant son origine dans des différends commerciaux, la guerre débuta par des attaques de navires marchands, pour tourner rapidement aux grandes batailles navales. La marine anglaise y a gagné la suprématie des mers autour de l’Angleterre, et a obligé les Néerlandais à accepter le monopole anglais sur le commerce des colonies britanniques.

Bataille de Douvres 29 mai 1652 Pas de Calais Victoire anglaise sur les Provinces-Unies
Bataille de Plymouth (1652) 26 août 1652 Manche Victoire hollandaise sur l'Angleterre
Bataille d'Elbe ou de Monte-Christo 4 septembre 1652 entre l'île d'Elbe et l'île de Montecristo Victoire hollandaise sur l'Angleterre   
Bataille de Kentish Knock 8 octobre 1652 Mer du Nord Victoire anglaise sur les Provinces-Unies
Bataille de Dungeness ou Goodwin 10 décembre 1652 Mer du Nord Victoire hollandaise sur l'Angleterre
Bataille de Portland ou des Trois Jours 28 février au 2 mars 1653 Manche (Portland) Victoire anglaise sur les Provinces-Unies
Bataille de Livourne ou d'Elbe ou de Leghorn 13 mars 1653 large de l'île d'Elbe Victoire hollandaise sur l'Angleterre
Bataille de Gabbard ou North Foreland 12-13 juin 1653 Mer du Nord Victoire anglaise sur les Provinces-Unies
Bataille de Scheveningen ou du Texel 10 août 1653 Mer du Nord Victoire anglaise sur les Provinces-Unies

Guerre anglo-espagnole (1654-1660)

La Guerre anglo-espagnole de 1654-1660 est une guerre entre le Commonwealth de l'Angleterre, sous le Protectorate d'Oliver Cromwell, et l'Espagne. Elle avait pour cause leur rivalité commerciale.Bien que les Britanniques se saisissent de la Jamaïque, il n'arrivent pas à atteindre leur objectif de conquérir l'île d'Hispaniola.La bataille des Dunes fait partie de cette guerre de même que de celles de la Fronde. La New Model Army s'est particulièrement distinguée lors de cette bataille. Lors de ce conflit, la marine anglaise remporte deux victoires contre des convois espagnols, la première lors de la bataille de Cadix, le 9 septembre 1656, la seconde devant Santa Cruz de Ténérife, le 20 avril 1657.

Bataille de Cadix (1656) 20 avril 1656 Espagne Victoire anglaise sur l'Espagne
Bataille de Santa-Cruz de Ténérife 20 avril 1657 Îles Canaries Victoire anglaise sur l'Espagne

Première Guerre du Nord (1655-1660)

La Première guerre du Nord désigne un ensemble de conflits autour de la mer Baltique entre 1655 et 1660. Elle oppose la Suède à la Pologne-Lituanie (1655-1660), à la Russie (1656-1658), au Brandebourg-Prusse (1657-1660), à la monarchie des Habsbourgs (1657-1660) et au Danemark-Norvège (1657-1658) et (1658-1660). Les Provinces-Unies interviennent à plusieurs reprises contre la Suède.

Bataille de l'Öresund ou du Sund 29 octobre 1658 détroit du Sund ou de l'Øresund Victoire hollandaise sur la Suède

Deuxième Guerre anglo-hollandaise (1665-1667)

La Deuxième Guerre anglo-néerlandaise, opposant le royaume d’Angleterre et les Provinces-Unies, se déroula de 1665 à 1667. Elle faisait suite à la Première guerre anglo-néerlandaise, qui s’était conclue par une victoire britannique. Tout comme la première, la deuxième guerre anglo-néerlandaise avait pour principal enjeu la maîtrise des principales routes commerciales maritimes, sur lesquelles la Hollande exerçait alors une nette domination.

Bataille de Lowestoft 13 juin 1665 large du Sussex Victoire anglaise sur les Provinces-Unies
Bataille de Vågen ou de Bergen 12 août 1665 Norvège, Bergen Victoire hollando-norvégienne sur l'Angleterre
Bataille des Quatre Jours 11-14 juin 1666 Manche Victoire hollandaise sur l'Angleterre
Bataille de North Foreland ou « St Jame's Day Fight » ou « Orfordness » 4-5 août 1666 North Foreland Angleterre Victoire anglaise sur les Provinces-Unies
Expédition du Vliestromm ou « Holmes's Bonfire » 19-20 août 1666 Pays-Bas Victoire anglaise sur les Provinces-Unies
Bataille du cap Dungeness fin septembre 1666 Angleterre Victoire anglaise sur les Provinces-Unies et la France
Raid sur la Medway 9 -14 juin 1667 Angleterre Victoire hollandaise sur l'Angleterre

Guerre de Hollande (1672-1678)

La guerre de Hollande se déroule de 1672 à 1678. Elle oppose la France et ses alliés (Angleterre, Münster, Liège, Bavière, Suède) à la Quadruple-Alliance comprenant les Provinces-Unies, le Saint-Empire, le Brandebourg et l'Espagne. Elle modifie l'équilibre européen au détriment du royaume de France, qui triomphe néanmoins de ses adversaires sur le plan militaire. Les effectifs de l'armée française atteignaient 280 000 hommes. Par le traité de Nimègue, qui met fin à la guerre, la France restitue la plupart de ses conquêtes, mais acquiert la Franche-Comté et plusieurs villes de Flandre.

Bataille de Solebay 7 juin 1672 Mer du Nord Victoire hollandaise sur les Anglo-Français
Première puis seconde bataille de Schooneveld 7 et 14 juin 1673 Mer du Nord Victoire hollandaise sur les Anglo-français
Bataille du Texel 21 août 1673 Mer du Nord Victoire hollandaise sur les Anglo-français
Bataille de Masulipatam (1673) 1erseptembre 1675 large de Masulipatam, Inde Victoire de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales sur la compagnie anglaise des Indes orientales
Bataille du Stromboli ou des îles Lipari 11 février 1675 large de la Sicile Victoire française sur l'Espagne
Combat de Reggio 28 juin 1675 Reggio, Calabre Victoire française sur l'Espagne
Bataille d'Alicudi 8 janvier 1676 large de la Sicile Victoire française sur les Hispano-Hollandais
Bataille d'Agosta 22 avril 1676 large de la Sicile Victoire française sur les Hispano-Hollandais
Bataille de Palerme (1676) 2 juin 1676 large de la Sicile Victoire française sur les Hispano-Hollandais
Bataille de Tabago 3 mars 1677 Antilles Victoire française sur les Provinces-Unies

Guerre de Scanie (1675-1679)

La guerre de Scanie se déroula de 1675 à 1679 et opposa la Suède, alliée de la France, au Danemark, allié des Provinces-Unies, et à l'électorat de Brandebourg. Le conflit s'est déroulé principalement en Scanie, province disputée entre le Danemark et la Suède, et en Poméranie.La guerre fut déclenchée par l'implication suédoise dans la guerre de Hollande, où la Suède s'était alliée à la France et combattait le Brandebourg. Les Provinces-Unies, quant à elles, cherchaient le soutien du Danemark, et, après quelques hésitations, le roi Christian V envahit la Scanie en 1675, alors que les Suédois étaient occupés par leur guerre contre le Brandebourg. L'invasion de la Scanie fut combinée avec une campagne en Norvège (appelée guerre de Gyldenløve), forçant ainsi les Suédois à se battre sur deux fronts, en plus de leurs démêlés avec le Brandebourg.

Bataille de Jasmund 25 - 26 mai 1676 au large de la péninsule de Jasmund, au nord-est de l'île de Rügen Victoire tactique du Danemark et des Pays-Bas sur la Suède
Bataille d'Öland (1676) 1erjuin 1676 Baltique Victoire hollandaise et danoise sur la Suède
Bataille de Fehmarn 31 - 1erjuin 1677
Victoire danoise sur la Suède
Bataille de la baie de Kjöge 1-2 juillet 1677 près de Copenhague Victoire danoise sur la Suède
Guerre hispano-brandebourgeoise (1680-1682)
Bataille du cap Saint-Vincent (1681) 30 septembre 1681 cap Saint-Vincent, Portugal Victoire espagnole sur le Brandebourg
Guerre entre l'empire Qing et le royaume taïwanais de Tungning
Bataille des Pescadores 1683 Pescadores, Taïwan Victoire de l'empire Qing sur le royaume de Tungning
Conflit franco-génois (1684)
Bombardement de Gênes (1684) mai 1684 Italie Victoire française sur Gênes

Guerre de Morée


venise La Guerre de Morée ou sixième guerre turco-vénitienne est un conflit ayant opposé la République de Venise à l'Empire ottoman de 1684 à 1699, dans le cadre plus général de la Grande guerre turque.La principale campagne se déroula dans le Péloponnèse, d'où son nom, mais des affrontements eurent lieu en Dalmatie et dans la mer ÉgéeL'issue de cette guerre fut victorieuse pour Venise et ses alliés : aux termes du traité de Karlowitz en 1699, elle conserva une grande partie de ses conquêtes, dont le Péloponnèse.;
blason


Bataille de Chios (1695) 9 février 1695 au large de Chios Bataille indécise entre Venise et l'empire ottoman
Bataille de Mytilène 15 septembre 1695 au large de Mytilène Bataille indécise entre Venise et l'empire ottoman
Bataille d'Andros 22 août 1696 au large de Andros Bataille indécise entre Venise et l'empire ottoman
Bataille des Dardanelles (1695) 20 septembre 1698 Dardanelles Bataille indécise entre Venise et l'empire ottoman

Guerre de la Ligue d'Augsbourg (1689-1697)

La guerre de la Ligue d’Augsbourg, également appelée guerre de Neuf Ans, guerre de la Succession Palatine ou guerre de la Grande Alliance, eut lieu de 1688 à 1697 Elle opposa

le roi de France Louis XIV, allié à l'Empire ottoman et les jacobites irlandais et écossais à une large coalition européenne, la Ligue d'Augsbourg menée par l'anglo-néerlandais Guillaume III, l'empereur du Saint-Empire romain germanique Léopold Ier, le roi d'Espagne Charles II, Victor-Amédée II de Savoie et de nombreux princes du Saint-Empire romain germanique. Ce conflit se déroula principalement en Europe continentale et dans les mers voisines, mais on y rattache le théâtre irlandais, où Guillaume III et Jacques II se disputèrent le contrôle des îles britanniques, et une campagne limitée entre les colonies anglaises et françaises et leurs alliés amérindiens en Amérique du Nord. Cette guerre fut la seconde des trois grandes guerres de Louis XIV.

  

Bataille de la baie de Bantry 5 mai 1689 Irlande Victoire française sur l'Angleterre
Bataille du cap Béveziers ou Pevensey ou Beachy Head 10 juillet 1690 Manche Victoire française sur les anglo-hollandais
Bataille de la Barbade 1erfévrier 1692 au large de la Barbade
Bataille de Barfleur 29 mai 1692 Manche Bataille indécise entre les Français et les Anglo-hollandais
Bataille de la Hougue 30 mai au 3 juin 1692 Manche Victoire anglo-hollandaise sur la France
Bataille de Lagos (1693) 28 juin 1693 cap Lagos, Portugal Victoire française sur les Anglo-Hollandais
Bataille du Texel (1694) 29 juin 1694 Mer du Nord Victoire de Jean Bart sur une flotte hollandaise
Bataille du Dogger Bank (1696) 17 juin 1696 Mer du Nord Victoire de Jean Bart sur une flotte hollandaise
Bataille de la baie d'Hudson 5 septembre 1697 Baie d'Hudson Victoire française sur l'Angleterre

 

              Batailles navales du.  XVIIIe siècle.

Bataille Date(s) Lieu Résumé

Grande Guerre du Nord (1700-1721)

La grande guerre du Nord est un conflit qui opposa une coalition menée par la Russie à la Suède entre 1700 et 1721 et qui se déroula dans le nord de l'Europe centrale et en Europe de l'Est. Les leaders initiaux de l'alliance anti-suédoise étaient Pierre Ierde Russie, Frédéric IV de Danemark et Auguste II de Saxe-Pologne-Lituanie. Frédéric IV et Auguste II furent respectivement sortis de l'alliance en 1700 et 1706 avant de la rejoindre en 1709. George I de Brunswick-Lunebourg (Hanovre) rejoignit la coalition en 1714 pour le Hanovre, et en 1717 pour le Royaume-Uni ainsi que Frédéric-Guillaume Ier de Brandebourg-Prusse en 1715.Charles XII de Suède menait l'armée suédoise et s'était allié aux Holstein-Gottorp, à de nombreux magnats polonais et lituaniens menés par Stanislas Leszczynski et des cosaques ukrainiens sous le commandement de l'hetman Ivan Mazepa. L'Empire ottoman accueillit temporairement Charles XII et intervint contre la Russie.

Bataille de la baie de Kjöge (1710) 4 octobre 1710 Danemark Victoire danoise sur la Suède
Combat de Hogland 22 juillet 1713 Baltique Victoire suédoise sur la Russie
Bataille de Gangut ou Hangö Oud 7 août 1714 Finlande Victoire russe sur la Suède
Bataille de Fehmarn 24 avril 1715
Victoire danoise sur la Suède
Bataille de Rügen (1715) 8 août 1715 Baltique, Allemagne Victoire danoise sur la Suède
Bataille de Dynekilen 8 juillet 1716 Suède occidentale Victoire danoise sur la Suède
Bataille de l'île d'Ösel 4 juin 1719 Baltique Victoire russe sur la Suède
Bataille des îles d'Aland 7 août 1720 Finlande Victoire suédoise sur la Russie

Guerre de Succession d'Espagne (1701-1714)

La guerre de Succession d'Espagne est un conflit qui a opposé plusieurs puissances européennes de 1701 à 1714, dont l'enjeu était la succession au trône d'Espagne et, à travers lui, la domination en Europe. Dernière grande guerre de Louis XIV, elle permit à la France d'installer un monarque français à Madrid : Philippe V, mais avec un pouvoir réduit, et le renoncement, pour lui et pour sa descendance, au trône de France, même dans le cas où les autres princes du sang français disparaîtraient. Ces conditions ne permettaient pas une union aussi étroite que celle qui était espérée par Louis XIV. La guerre de succession donna néanmoins naissance à la dynastie des Bourbons d'Espagne, qui règne toujours aujourd'hui.

Bataille de Santa-Martha 20 avril 1702 Venezuela Victoire française sur l'Angleterre
Bataille navale de Vigo 23 octobre 1702 Baie de Vigo, Galice Victoire anglo-hollandaise sur la France et l'Espagne
Combat du cap de la Roque 22 mai 1703
Victoire tactique française sur les Provinces-Unies ; victoire stratégique néerlandaise
Combat de Lisbonne 22 mars 1704 au large de Lisbonne Victoire anglaise sur l'Espagne
Bataille navale de Vélez-Malaga ou de Málaga 24 août 1704 Espagne Victoire anglo-hollandaise sur la France
Bataille de Marbella 10 mars 1705 Espagne Victoire anglaise sur la France
Combat de Sainte-Hélène 10 juin 1706 au large de Sainte-Hélène, Atlantique Victoire française sur l'Angleterre
Bataille du cap Lizard 21 octobre 1707
Victoire française sur la Grande-Bretagne
Bataille de Baru 8-9 juin 1708 Colombie Victoire britannique sur la France et l'Espagne

Guerre turco-vénitienne (1714-1718)

Bataille de Corfou 8 juillet 1716 au large de Corfou Bataille indécise entre Venise et l'empire ottoman
Première bataille de Lemnos 12 juillet 1717 au large de Lemnos Bataille indécise entre Venise et l'empire ottoman
Seconde bataille de Lemnos 16 juillet 1717 au large de Lemnos Bataille indécise entre Venise et l'empire ottoman
Bataille de Matapan (1717) 19 juillet 1717 Golfe de Laconie Victoire luso-vénéto-maltaise sur les Turcs
Bataille de Matapan (1718) 20-22 juillet 1718 Golfe de Laconie Victoire vénitienne sur les Turcs

Guerre de la Quadruple Alliance (1718-1720)

La guerre de la Quadruple-Alliance est un conflit militaire européen mineur qui eut lieu entre 1718 et 1720 principalement en Italie, entre le Royaume d'Espagne d'un côté, et la Quadruple-Alliance de l'Archiduché d'Autriche (en tant qu'État du Saint-Empire romain germanique), du Royaume de France, du Royaume de Grande-Bretagne, et des Provinces-Unies.

Bataille du cap Passaro 11 août 1718 large de la Sicile Victoire britannique sur l'Espagne
Combat du Cap Saint-Vincent 21 décembre 1719 Cap Saint-Vincent Victoire espagnole sur la Grande-Bretagne

Guerre de l'oreille de Jenkins et guerre de Succession d'Autriche (1739-1748)

La guerre de l’oreille de Jenkins (appelée par les Espagnols Guerra del Asiento) dura de 1739 à 1748, eut lieu principalement dans les Caraïbes et vit s’affronter les flottes et troupes coloniales du royaume de Grande-Bretagne et de l’Espagne. À partir de 1740 débuta la guerre de Succession d’Autriche, avec laquelle la guerre de « l’oreille de Jenkins » se confondit. Cette guerre peu connue vit mobiliser des forces immenses pour l’époque, se solda par des pertes humaines et matérielles énormes, fut un désastre pour la Grande-Bretagne, et n’aboutit qu’au retour au statu quo ante bellum.

Siège de Carthagène des Indes mars - mai 1741 Colombie Victoire espagnole sur la Grande-Bretagne
Bataille du cap Sicié 22 février 1744 Toulon Petite victoire franco-espagnole sur les britanniques
Bataille de Négapatam (1746) 6 juillet 1746 Inde Victoire française sur la Grande-Bretagne
Première bataille du cap Finisterre 14 mai 1747 Golfe de Biscaye Victoire britannique sur la France
Combats du "Glorioso" 25 juillet 1747 Atlantique Victoire espagnole sur la Grande-Bretagne
Deuxième bataille du cap Finisterre 25 octobre 1747 Golfe de Biscaye Victoire britannique sur la France
Bataille de La Havane (1748) 1eroctobre 1748 Cuba Victoire britannique sur l'Espagne

Guerre de Sept Ans (1756-1763)

La guerre de Sept Ans (1756-1763) est un conflit majeur du XVIIIe siècle souvent comparé à la Première Guerre mondiale parce qu’elle s'est déroulée sur de nombreux théâtres d’opérations (Europe, Amérique du Nord, Inde…) et s'est traduite par un rééquilibrage important des puissances européennes. De là est né l’Empire britannique, puissance hégémonique tout au long du XIXe siècle, dont l'affirmation fait presque entièrement disparaître le Premier espace colonial français, l'espace dominateur mondial durant le XVIIe et la première partie du XVIIIe siècle. En Europe, c'est la Prusse qui s'affirme.Ce conflit oppose principalement le Royaume de France au Royaume de Grande-Bretagne d’une part, l’archiduché d'Autriche au Royaume de Prusse d’autre part. Cependant, par le jeu des alliances et des opportunismes, la plupart des pays européens et leurs colonies participent à cette guerre. Le début de la guerre est généralement daté au 29 août 1756 (attaque de la Saxe par Frédér

canada brulot thesee nouvelle-france bombay

ic II) bien que l’affrontement ait débuté plus tôt dans les colonies d’Amérique du Nord avant de dégénérer en guerre ouverte en Europe.

http://www.migrations.fr/la_guerre__de__sept__ans.htm

 

Bataille de Minorque ou de Port-Mahon 20 mai 1756 Minorque Victoire française sur la Grande-Bretagne
Bataille de Carthagène (1758) 28 février 1758 au large de Carthagène, Espagne Victoire britannique sur la France
Bataille de Cuddalore ou de Gondelour 29 avril 1758 Golfe du Bengale Bataille indécise entre la France et la Grande-Bretagne
Bataille de Negapatam (1758) ou de Karikal 3 août 1758 Inde Bataille indécise entre la France et la Grande-Bretagne
Bataille de Pondichéry ou de Porto-Novo 10 septembre 1758 Inde Bataille indécise entre la France et la Grande-Bretagne
Bataille de Lagos (1759) 17 août 1759 cap Lagos, Portugal Victoire britannique sur la France
Bataille de Neuwarp 10 septembre 1759 lagune de Stettin, sur l'Oder Victoire suédoise sur la Prusse
Bataille des Cardinaux 20 novembre 1759 Baie de Quiberon Victoire britannique sur la France
Bataille de la Ristigouche 8 juillet 1760 Gaspésie, Québec Victoire britannique sur la France
Bataille de Manille (1762) 24 septembre-6 octobre 1762 Philippines Victoire britannique sur l'Espagne

Guerre russo-turque de 1768-1774La sixième guerre russo-turque qui débuta en 1768 et se termina en 1774 opposa la Russie à l'Empire ottoman allié du khanat de Crimée. La Russie désirait obtenir un débouché sur la mer Noire.

Bataille de Chesmé 6 juillet 1770 Turquie Victoire russe sur l'empire ottoman
Bataille de Patras (1772) 28 octobre 1772 Grèce Victoire russe sur l'empire ottoman
Révolte des Tây-son (1771-1802)
Bataille de Rch Gm-Xoài Mút 20 janvier 1785 Viêt Nam Victoire Tây-son sur le Siam

Guerre d'indépendance américaine (1775-1783)

La guerre d'indépendance des États-Unis opposa les colons britanniques d'Amérique du Nord à leur métropole, la Grande-Bretagne, de 1775 à 1783.Les colons américains révoltés étaient nommés par les Britanniques « insurgents » ou encore « Patriots ». La guerre d'indépendance américaine est un des processus de la révolution américaine qui permit aux États-Unis d'accéder à l'autonomie et de construire des institutions républicaines. Événement fondateur de l'histoire du pays ainsi que, par ricochet, du Canada anglais par l'expulsion de 50 000 loyalistes dans une population de 90 000 francophones du Québec, la guerre entraîna à partir de 1777 d'autres puissances européennes, parmi lesquelles la France, qui joua un rôle important.La France s'engagea d'abord dans la guerre d'indépendance américaine par la fourniture de matériel et d'aides en faveur des insurgés. Elle s'engagea ensuite officiellement en 1778. L'aide française navale et terrestre et le soutien de ses alliés contribuèrent à la victoire américaine, notamment à la bataille de Yorktown, et se conclut par le traité de Paris de 1783, épisode central des grandes spéculations boursières sous Louis XVI.Ce traité reconnaît l'indépendance des États-Unis d'Amérique, qui avait été déclarée le 4 juillet 1776 par le Congrès Continental1. Plus de 70 000 loyalistes durent quitter le pays après la guerre : la plupart partit au Canada, en Grande-Bretagne ou dans les colonies britanniques des Caraïbes.

independance1 independance2 independance3
Bataille de l'île Valcour 12-13 octobre 1776 lac Champlain, États-Unis Victoire britannique sur l'Amérique
Bataille de la Frederica 19 avril 1778 Géorgie, États-Unis Victoire américaine sur la Grande-Bretagne
Première bataille d'Ouessant 27 juillet 1778 Mer d'Iroise Victoire française sur la Grande-Bretagne
Bataille de la Grenade 6 juillet 1779 Antilles Victoire française sur la Grande-Bretagne
Bataille de Flamborough Head 23 septembre 1779 Manche Victoire américano-française sur la Grande-Bretagne
combat de la surveillante contre le Quebec 6 octobre 1779 manche victoire  française
Première bataille du cap Saint-Vincent (1780) 16 janvier 1780 cap Saint-Vincent, Portugal Victoire britannique sur l'Espagne
Deuxième bataille du cap Saint-Vincent (1780) 9 août 1780 cap Saint-Vincent, Portugal Victoire espagnole sur les Britanniques
Bataille du cap Henry ou première bataille de la Chesapeake 16 mars 1781 Virginie, États-Unis Bataille indécise entre la France et la Grande-Bretagne
Bataille de Porto Praya 16 avril 1781 Cap-Vert Victoire française sur la Grande-Bretagne
Bataille du Dogger Bank (1781) 5 août 1781 mer du Nord Bataille indécise entre la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies
Bataille de la baie de Chesapeake 5 septembre 1781 large de la Virginie Victoire française sur la Grande-Bretagne
Deuxième bataille d'Ouessant 12 décembre 1781 Mer d'Iroise Victoire britannique sur la France
Bataille de Saint-Kitts 25-26 janvier 1782 Antilles Victoire française sur la flotte britannique
Bataille de Sadras 17 février 1782 Golfe du Bengale Bataille indécise entre les flottes française et britannique
Bataille de Provédien 12 avril 1782 Golfe du Bengale Bataille indécise entre les flottes française et britannique
Bataille des Saintes 12 avril 1782 Antilles Victoire britannique sur la France
Bataille de Négapatam (1782) 6 juillet 1782 Golfe du Bengale Bataille indécise entre les flottes française et britannique
Bataille de Trinquemalay 25 août 1782 Golfe du Bengale Victoire française sur la Grande-Bretagne
Bataille du cap Spartel (1782) 12 octobre 1782 détroit de Gibraltar Bataille indécise entre les flottes hispano-française et britannique
Bataille au large de la Floride 10 mars 1783 Floride, États-Unis Victoire américaine sur la Grande-Bretagne
Bataille de Gondelour 20 juin 1783 Golfe du Bengale Bataille indécise entre les flottes française et britannique

Guerre russo-turque de 1787-1792La septième guerre russo-turque se déroula de 1787 à 1792 et opposa l'Empire russe et l'Autriche à l'Empire ottoman, ce dernier inquiet de l'expansion russe vers le sud.

Bataille de Tendra 8-9 septembre 1790 Mer Noire Victoire russe sur la Turquie

Guerre russo-suédoise de 1788-1790La Guerre Russo-Suédoise de 1788–1790, connue comme la Guerre de Finlande en Suède, la guerre de Gustave III en Finlande et la guerre suédoise de Catherine II en Russie, opposa la Suède et la Russie Impériale de juin 1788 à août 1790.

Bataille de Hogland 17 juillet 1788 Mer Baltique Bataille indécise entre la Russie et la Suède
Bataille d'Öland 26 juillet 1789 Mer Baltique Bataille indécise entre la Russie et la Suède
Première bataille de Svensksund (en) 24 août 1789 Finlande Victoire russe sur la Suède
Bataille de Reval 13 mai 1790 Tallinn, Estonie Victoire russe sur la Suède
Bataille de Fredrikshamm 15 mai 1790 Mer Baltique Victoire suédoise sur la Russie
Bataille de la baie de Vyborg 3 juillet 1790 Finlande Bataille indécise entre la Russie et la Suède
2ème Bataille de Svensksund 9-10 juillet 1790 Finlande Victoire suédoise sur la Russie

Guerre de course en Méditerranée au XVIIIe siècle

Un corsaire est un membre de l'équipage d'un navire civil armé, autorisé par une lettre de marque (également appelée « lettre de commission » ou « lettre de course ») à attaquer en temps de guerre, tout navire battant pavillon d'États ennemis, et particulièrement son trafic marchand, laissant à la flotte de guerre le soin de s'attaquer aux objectifs militaires. Les corsaires ne doivent donc pas être confondus avec les pirates puisqu'ils exercent leur activité selon les lois de la guerre, uniquement en temps de guerre et avec l'autorisation de leur gouvernement. Capturés, ils ont droit au statut de prisonnier de guerre.Cette forme de guerre navale est appelée « guerre de course ».

http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/la_course_et_le_corso_en_mediterranee_du_xvie_au_xixe_siecle.asp

http://www.patrimoine-histoire.fr/Maquettes/Requin.htm

Bataille au large de Damiette 16 août 1732 Égypte Victoire de l'Ordre de Malte sur les Ottomans
Combat de Céphalonie 4 janvier 1749 Grèce Victoire tripolitaine sur Venise

 

   Piraterie au XVIIIe siècle

http://librairie-marine.com/documents/la-piraterie/pirate_flibustier.html

Bataille de l'île d'Ocracoke 22 novembre 1718 Large de la Caroline du Nord Victoire britannique sur Barbe Noire
Combat d'Anjouan 25 juillet 1720 Comores Victoire du pirate England sur la East India Company
Combat de Saint-Denis 26 avril 1721 Saint-Denis, Réunion Victoire des pirates Taylor et La Buse sur un navire portugais

 

                                               Révolution les  Guerres  navales   de la Révolution (1792-1799)

On appelle guerres de la Révolution française les conflits qui ont impliqué la France révolutionnaire contre d'autres pays européens, souvent coalisés, durant la période comprise entre 1792 (guerre contre l'Autriche) et le traité d'Amiens de 1802. Une distinction peut être faite entre la période dite de la première coalition (1792-1797) et la deuxième coalition (1798-1801), même si certains pays, et notamment le Royaume-Uni, étaient en guerre continue contre la France de 1793 à 1802.Caractérisées par une ferveur révolutionnaire et des innovations militaires, ces multiples campagnes sauvèrent le régime révolutionnaire français, pourtant confronté à une sérieuse opposition européenne. De surcroît, les victoires qui s'ensuivirent contribuèrent à étendre de façon significative l'emprise territoriale de la France.

r1
Bataille Date(s) Lieu Résumé
Bataille du 13 prairial an II 1er juin 1794 large d'Ouessant Victoire britannique sur la France
1er combat de la Rivière Noire 22 octobre 1794 île Maurice Victoire française sur la Grande-Bretagne
Bataille de Gênes ou du cap Noli 14 mars 1795 cap Noli, près de Gênes Victoire britannique sur la France
Bataille de Groix 23 juin 1795 île de Groix Victoire britannique sur la France
Bataille des îles d'Hyères 13 juillet 1795 îles d'Hyères Victoire britannique sur la France
Naufrage du Droits de l'Homme 13-16 janvier 1797 Baie d'Audierne, Bretagne Victoire britannique sur la France
Bataille du cap Saint-Vincent (1797) 4 février 1797 cap Saint-Vincent, Portugal Victoire britannique sur l'Espagne
Bataille de Santa Cruz de Ténérife 22 au 25 août 1797 Îles Canaries Victoire espagnole sur la Grande-Bretagne
Bataille de Camperdown 11 octobre 1797 Mer du Nord Victoire britannique sur la République batave
Combat de Marittimo 28 juin 1798 îles Égades Victoire britannique sur la France
Combat de la Tranche 30 juin 1798 Bretagne Victoire britannique sur la France
Combat de l'USS Delaware et du Croyable 7 juillet 1798 New Jersey Victoire américaine sur la France
Bataille d'Aboukir 1er août 1798 Baie d'Aboukir, Égypte Victoire britannique sur la France
Combat de l'île de Batz 4 août 1798
Victoire britannique sur la France
Combat du Généreux et du HMS Leander 18 août 1798 au nord de la Crète Victoire française sur le Royaume-Uni
Bataille de St George's Caye 10 septembre 1798 Belize Victoire britannique sur l'Espagne
Bataille de Lough Swilly 12 octobre 1798 Irlande, Donegal Victoire britannique sur la France
Capture de l'USS Retaliation par le Volontaire et l'Insurgente 20 novembre 1798 large de la Guadeloupe Victoire française sur les États-Unis
Combat de l'HMS Ambuscade contre la Bayonnaise 14 décembre 1798 large du Pertuis d'Antioche Victoire française sur l'Angleterre
Combat de l'USS Constellation et de l'Insurgente 9 février 1799 large de Niévès Victoire américaine sur la France

 

                                               

 

 

Guerres  navales  du Consulat (1799-1804)

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Combat de l'USS Constellation et de la Vengeance 1eret 2 février 1800 large de la Guadeloupe Victoire américaine sur la France
Bataille du convoi de Malte 18 février 1800 Malte Victoire britannique sur la France
Combat au large de la Guyane 13 mars 1800 large de Cayenne Victoire française sur le Portugal
Combat de Malte du 30 mars 1800 30 mars 1800 Malte Victoire britannique sur la France
Combat de Malte du 24 août 1800 24 août 1800 Malte Victoire britannique sur la France
Combat de la Confiance et du Kent 7 octobre 1800 Océan Indien Victoire française sur le Royaume-Uni
Combat de l'USS Boston et du Berceau 12 octobre 1800 large de Cayenne Victoire américaine sur la France
Bataille de Copenhague 2 avril 1801 Danemark Victoire britannique sur le Danemark
Combat du Speedy et du Gamo 6 mai 1801 au large de Barcelone Victoire britannique sur les Espagnols
1ère Bataille d'Algésiras 6 juillet 1801 Algésiras, Andalousie Victoire franco-espagnole sur les Britanniques
Bataille d'Algésiras (1801) 12 juillet 1801 Algésiras, Andalousie Victoire britannique sur les Franco-Espagnols
Bataille de Poulo Aura 15 février 1804 détroit de Malacca Victoire britannique sur la France

Guerres   navales    époque  napoléoniennes (1804-1815)

Les Guerres napoléoniennes sont la série de guerres qui eurent lieu en Europe lorsque Napoléon dirigeait la France. Elles sont en partie le prolongement des guerres engendrées par la Révolution française de 1789, et durèrent tout au long du Premier Empire. Il n’existe pas de consensus sur leur point de départ. Certains considèrent qu’elles commencent quand le général Bonaparte prend le pouvoir, en novembre 1799. D’autres prolongent les guerres de la Révolution française jusqu’en 1802, et estiment que la déclaration de guerre entre la France et le Royaume-Uni en 1803, après la courte période de paix qui suit le traité d'Amiens (1802), est le point de départ des guerres napoléoniennes.                           

http://marine-imperiale.pagesperso-orange.fr/images/galerie3.htm

     http://www.napoleon-empire.net/liste-batailles-navales-empire.php   

 

       
Combat de Vizagapatam 18 septembre 1804 Golfe du Bengale Victoire française sur les Britanniques
Bataille du cap Santa Maria 5 octobre 1804 cap Santa Maria, Portugal Victoire britannique sur l'Espagne
Bataille du Cap Finisterre ou des Quinze-Vingt 22 juillet 1805 Galice, Espagne Victoire britannique sur les Franco-Espagnols
Bataille de Fécamp 23 juillet 1805 Manche Victoire française sur les Britanniques
Bataille de Trafalgar 21 octobre 1805 large du cap Trafalgar, Espagne Victoire britannique sur les Franco-Espagnols
Bataille du cap Ortegal 3 novembre 1805 large de la Galice, Espagne Victoire britannique sur la France
Combat de Tabago 8-9 novembre 1805 Antilles Victoire britannique sur la France
Combat de l'île de Ré (1805) 24 décembre 1805 Île de Ré Victoire britannique sur la France
Bataille de San Domingo 6 février 1806 Saint-Domingue, République dominicaine Victoire britannique sur la France
Bataille du Cap-Vert (1806) 13 mars 1806 Cap-Vert Victoire britannique sur la France
Combat de Gibraltar (1806) 15 août 1806 Espagne Victoire américaine sur l'Espagne
Bataille de Lemnos (1807) 30 juin-1er juillet 1807 Mer Égée Victoire russe sur la Turquie
Seconde bataille de Copenhague 2 au 5 septembre 1807 Danemark Victoire britannique sur le Danemark
Bataille de Zealand Point 22 mars 1808 Île de Sejerø, Danemark Victoire britannique sur le Danemark
Combat de l'île de Nargen 11 juillet 1808 Naissaar, Baltique Victoire britannique sur la Russie
Combat de l'île de Little Rogge août 1808 Baltique Victoire britannique sur la Russie
Bataille des Sables-d'Olonne 23 février 1809 Vendée Victoire britannique sur la France
Bataille de l'île d'Aix 6-11 avril 1809 Entre l'île d'Oléron et l'estuaire de la Charente Victoire britannique sur la France
Combat de l'île de Ré (1810) 3 mai 1810 Île de Ré Victoire britannique sur la France
Bataille de Grand Port 24 au 25 août 1810 Île Maurice Victoire française sur le Royaume-Uni
Bataille de Lissa (1811) 13 mars 1811 Adriatique Victoire britannique sur les Franco-Vénitiens
Bataille d'Anholt 27 mars 1811 Île d'Anholt Victoire britannique sur le Danemark
Combat du golfe de Sagone 30 avril 1811 Corse Victoire britannique sur la France
Combat de Pelagosa 29 novembre 1811 Adriatique Victoire britannique sur la France
Combat de la rade des Basques 10 mai 1812
Combat indécis entre les flottes françaises et britanniques
Combat de Lyngor 12 juillet 1812 sud-est de la Norvège Victoire britannique sur le Danemark
Combat de Büsum 3 septembre 1813 Allemagne, mer du Nord Victoire danoise sur le Royaume-Uni
Combat de Naples 30 avril 1815 Italie Victoire britannique sur la France

la bataille de las Pozas de santa isabel                  14 juin 1808               espagne                                espagnols contre français

 

 

 

            Batailles navales du . XIXe siècle.

 es guerres d'indépendance en Amérique du Sud sont un ensemble de mouvements indépendantistes qui ont secoué le continent sud-américain au début du XIXe siècle et ont mis fin à la domination espagnole

. Durant la guerre d'indépendance espagnole, à partir de 1808, l'Espagne se trouve coupée de son empire colonial et ne possède aucun gouvernement stable. La guerre en Europe et la restauration absolutiste persuadent les hispano-américains de se rendre indépendants de la mère patrie et diverses révolutions éclatent à travers le continent.

Ces conflits peuvent être considérées aussi bien comme des guerres civiles que comme des guerres de libération nationale puisque la majorité des combattants des deux camps sont hispano-américains mais que l'objectif recherché par les insurgés est l'indépendance des colonies espagnoles.

De plus, ces guerres peuvent être rattachées au mouvement plus général des guerres d'indépendance en Amérique latine qui incluent les conflits

au Mexique, au Brésil et en Amérique centrale.

Bataille Date(s) Lieu Résumé

Guerre d'indépendance du Venezuela et de Colombie (1811-1823)

guerres d'indépendances d'Amérique du sud     gu
Bataille de Sorondo 26 mars 1812 Orénoque, Venezuela Victoire espagnole sur le Venezuela
Combat de Tolú 6 juillet 1815 large de Tolú, Colombie Victoire colombienne sur l'Espagne
Bataille de Los Frailes 2 mai 1816 large de l'archipel de Los Frailes, Venezuela Victoire vénézuélienne sur l'Espagne
Bataille de Cabriàn 3 août 1817 Venezuela Victoire vénézuélienne sur l'Espagne
Bataille du lac Maracaibo 24 juillet 1823 Venezuela Victoire de la Grande Colombie sur l'Espagne
Guerre d'indépendance d'Argentine et d'Uruguay
Combat de San Nicolás 25 février 1811 fleuve Parana, Argentine Victoire espagnole sur l'Argentine
Bataille du port del Buceo 14-17 mai 1814 Rio de la Plata Victoire argentine sur l'Espagne

Les guerres d'indépendance en Amérique du Sud sont un ensemble de mouvements indépendantistes qui ont secoué le continent sud-américain au début du XIXe siècle et ont mis fin à la domination espagnole

. Durant la guerre d'indépendance espagnole, à partir de 1808, l'Espagne se trouve coupée de son empire colonial et ne possède aucun gouvernement stable. La guerre en Europe et la restauration absolutiste persuadent les hispano-américains de se rendre indépendants de la mère patrie et diverses révolutions éclatent à travers le continent.

Ces conflits peuvent être considérées aussi bien comme des guerres civiles que comme des guerres de libération nationale puisque la majorité des combattants des deux camps sont hispano-américains mais que l'objectif recherché par les insurgés est l'indépendance des colonies espagnoles.

De plus, ces guerres peuvent être rattachées au mouvement plus général des guerres d'indépendance en Amérique latine qui incluent les conflits

au Mexique, au Brésil et en Amérique centrale.

Guerre d'indépendance du Chili

La guerre d'indépendance du Chili se déroule de 1813 jusqu'en 1826, opposant les patriotes chiliens aux royalistes espagnols. Elle résulte en l'indépendance du pays. Depuis 1609, des gouverneurs militaires et civils s’enrichissaient aux dépens des colons et des Autochtones1. La Couronne espagnole levait l'impôt, mobilisait des hommes et achetait des métaux précieux à la colonie qu'elle approvisionnait en biens manufacturés et produits exotiques, comme le sucre, tabac ou cacao, consommés par l'élite locale. L'économie chilienne reposait sur la petite activité minière, sur l'élevage et la culture de céréales. Les Autochtones et les métis travaillaient sur des terres de propriétaires espagnols, principalement composés de l'élite administrative et militaire du pays ainsi que des créoles espagnols 2. Ces derniers ainsi que les colons, insatisfaits de cette situation, ont donc voulu avoir une liberté et s’affirmer en tant que pays. Parmi les facteurs les plus décisifs du déclenchement de la guerre, on peut citer le vif mécontentement des créoles demandant des réformes politiques, mais l'invasion de la péninsule Ibérique par Napoléon eut un impact significatif sur les colonies d'Amérique latine à partir de laquelle les pays sud-américains purent s'émanciper avec notamment la création de l'Empire du Brésil.

 

Combat de Valparaiso 27 avril 1818 Valparaiso, Chili Victoire espagnole sur le Chili
Combat de Talcahuano 28 octobre 1819 Talcahuano, Chili Victoire chilienne sur l'Espagne

Guerre anglo-américaine de 1812-1815

La guerre anglo-américaine de 1812 a opposé les États-Unis à l’Empire britannique, entre juin 1812 et février 1815. Cette guerre est aussi connue sous les noms de guerre de 1812, de seconde guerre d’indépendance, voire plus rarement de guerre américano-britannique. L’appellation de « guerre de 1812 » peut parfois conduire à une confusion dans la mesure où la guerre d’invasion de la Russie par Napoléon Bonaparte, la campagne de Russie, a eu lieu la même année.Alors que le Royaume-Uni devait fournir un important effort de guerre du fait de son conflit avec la France napoléonienne, les États-Unis lui déclarèrent la guerre le 18 juin 1812 pour envahir les territoires canadiens qui relevaient de l’Empire britannique, qui s’étaient peuplés d’anglophones depuis une quarantaine d’années, et entretenaient de nombreuses relations culturelles et commerciales avec les États-Unis.Parmi les motifs moins explicites figuraient le ressentiment et la colère causés par l’enrôlement forcé de matelots américains dans la Royal Navy, les Anglais les soupçonnant d’être des déserteurs, l’affaiblissement des échanges commerciaux américains causé par le blocus britannique des ports continentaux d’Europe, ainsi que le soutien du Royaume-Uni aux Amérindiens défendant leurs terres contre les spéculateurs immobiliers et les premiers colons américains vers l’Ouest. Dans le sud, la violente guerre des Creeks, habilement manœuvrée par les spéculateurs et le futur président Andrew Jackson, sera le prolongement de ce conflit, qui donnera un prétexte pour justifier la colonisation, mais l’un de ses héros, le coureur de bois Davy Crockett se fera élire au Capitole et s’opposera aux visées expansionnistes de Jackson dans les années 1827 à 1834, au moment de l’Indian Removal Act.

Combat du Shannon et de la Chesapeake 1er juin 1813 large de Boston Victoire britannique sur les États-Unis
Bataille du lac Érié 10 septembre 1813 Lac Érié, États-Unis Victoire américaine sur le Royaume-Uni
Bataille du lac Champlain 11 septembre 1814 Lac Champlain, États-Unis Victoire américaine sur le Royaume-Uni
Bataille du lac Borgne 14 décembre 1814 Lac Borgne, États-Unis Victoire britannique sur les États-Unis
Deuxième guerre barbaresque (1815)
Bataille du cap Gata 17 juin 1815 au large de Chypre Victoire américaine sur Alger
Bataille du cap Palos (1815) 19 juin 1815 Méditerranée Victoire américaine sur Alger

Expédition d'Alger (1816)

Bombardement d'Alger (1816) 27 août 1816 Algérie Victoire anglo-hollandaise sur Alger

Guerre d'indépendance du Brésil (1822-1823)

L'indépendance du Brésil est un processus qui s'étend de 1821 à 1824 et qui voit l'opposition violente du Brésil et du Portugal, ce dernier souhaitant réduire à nouveau le premier au rang de simple colonie.La guerre d’indépendance du Brésil commence avec le refus du futur Pierre Iedu Brésil de rentrer au Portugal (lors du Dia do Fico, en janvier 1822) et prend fin en novembre 1823, date à laquelle les dernières garnisons portugaises présentes au Brésil quittent le pays. Elle aboutit à des combats terrestres et maritimes, qui opposent à la fois des forces régulières et des milices armées.

Combat du rio Cotegipe 8 décembre 1822 Brésil Victoire brésilienne sur le Portugal

Guerre d'indépendance grecque (1821-1830)

Les opérations navales jouèrent un rôle important au cours de la guerre d'indépendance grecque (1821-1830). Le cœur de l'insurrection, le Péloponnèse et ses abords immédiats, étant d'accès relativement difficile par voie de terre, il était important pour les deux parties de contrôler ses accès maritimes. L'Empire ottoman avait ainsi pour objectif de ravitailler les forteresses côtières encore en sa possession et d'y transporter des troupes. De leur côté, les insurgés essayaient de maintenir le blocus de ces forteresses et d'empêcher la reconquête des régions et îles en leur pouvoir. Leurs opérations de course et de pillage des côtes de l'Asie mineure jouèrent aussi un rôle en paralysant le commerce et les communications ottomanes et en provoquant des troubles dans l'Empire. En raison de la dissymétrie des flottes en présence, il y eut peu de réelles batailles navales, l'accent étant mis chez les Grecs sur l'utilisation de brûlots ; aucune des deux flottes ne réussit à prendre un avantage décisif, la flotte égypto-ottomane étant finalement détruite par une escadre anglo-franco-russe au cours de la bataille de Navarin en 1827.

Bataille de Chios (1822) 18 au 19 juin 1822 Grèce Destruction du navire-amiral ottoman
Bataille de Sphactérie (1825) 8 mai 1825 Baie de Navarin, Grèce Victoire égyptienne sur la Grèce
Bataille de la baie de La Sude 14 au 15 juin 1825 Baie de La Sude, Grèce Victoire mineure grecque sur les Turco-Égyptiens
Bataille de Navarin 20 octobre 1827 Baie de Navarin, Grèce Victoire décisive russo-franco-britannique sur les Turco-Égyptiens

Guerre de Cisplatine (1825-1828)

La guerre de Cisplatine est un conflit armé qui opposa de 1825 à 1828, dans la Banda Oriental, les Provinces-Unies du Río de la Plata, récemment émancipées du joug espagnol, à l’empire du Brésil.

L’enjeu du conflit était la possession de la Province cisplatine, un territoire qui correspond actuellement à la république de l’Uruguay et une partie de l’État brésilien du Rio Grande do Sul. Cette province, qui faisait auparavant partie de la vice-royauté du Río de la Plata, s'était libérée de la domination espagnole et était devenue une partie d'une ligue de provinces connue sous le nom de Ligue fédérale. Mais, en 1816, le Portugal avait envahi la province, qui avait été annexée au Brésil suite à la bataille de Tacuarembó sous le nom de province Cisplatine.

 

Combat de los Pozos 11 juin 1826 près de Buenos Aires Victoire argentine sur le Brésil
Combat de Lara-Quilmes 30 juillet 1826 Argentine Victoire argentine sur le Brésil
Combat de Maldonado 30 décembre 1826 Uruguay Victoire argentine sur le Brésil
Combat de Juncal 9 février 1827 Île Juncal, Uruguay Victoire argentine sur le Brésil
Combat de Carmen de Patagones ou Vila del Carmen 7 mars 1827 Carmen de Patagones, Argentine Victoire argentine sur le Brésil
Combat de Monte-Santiago 6 avril 1827 Argentine Victoire brésilienne sur l'Argentine
Combats du lac Mirim 4-5 et 20 janvier 1828 Brésil, Rio Grande do Sul Victoire argentine sur le Brésil
Combat de Barrega 27 janvier 1828 Argentine, estuaire de La Plata Victoire brésilienne sur l'Argentine

Incidents navals hispano-mexicains (1828)

http://www.biblisem.net/etudes/bessmexi.htm

Bataille de Mariel 10 février 1828 Cuba Victoire espagnole sur le Mexique
Guerre entre le Pérou et la Grande Colombie (1828-1829)
Combat de Malpelo 31 août 1828 Océan Pacifique Victoire péruvienne sur la Grande Colombie
Combat de Cruces 22 novembre 1828 Guayaquil, Équateur Victoire péruvienne sur la Grande Colombie

Guerre russo-turque de 1828-1829La neuvième guerre russo-turque se déroula de 1828 à 1829 lorsque la Russie décida de soutenir la révolte des Grecs contre l'Empire ottoman.

Combat de Braila 9 juin 1829
Victoire russe sur la Turquie

Guerre civile portugaise (1828-1834)

Bataille de Vila da Praia 18 août 1829 Île Terceira, Açores Victoire des libéraux sur les absolutistes
Bataille du cap Saint-Vincent (1833) 5 juillet 1833 cap Saint-Vincent, Portugal Victoire des libéraux sur les absolutistes

Expédition du Tage (1831)

Horace Vernet, La Flotte française force l’entrée du Tage, 11 juillet 1831, huile sur toile, commandé en 1840 par Louis‑Philippe pour Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon,

Combat du Tage 11 juillet 1831 Tage, Portugal Victoire française sur le Portugal

Guerra Grande ou guerre civile argentino-uruguayenne entre fédéralistes et unitaires (1834-1852)

La Grande Guerre ou Guerre civile uruguayenne (Guerra Grande en espagnol) est la guerre civile qui, en Uruguay, a opposé les Colorados (textuellement les Colorés mais à comprendre comme les Rouges) dirigés par Fructuoso Rivera aux Blancos (les Blancs) de Manuel Oribe de 1839 à 1851, après l'indépendance du pays.

Combat de Costa Brava 15-16 août 1842 fleuve Parana, Argentine Victoire d'une escadre fédéraliste argentine sur une escadre unitaire uruguayenne
Bataille d'Obligado 21 novembre 1845 fleuve Parana, Argentine Victoire anglo-française sur l'Argentine

Guerre de la Confédération péruano-bolivienne (1835-1839)

Combat d'Islay 12 et 13 janvier 1838 Océan Pacifique Combat indécis entre le Pérou et le Chili
Combat de Casma 10 janvier 1839 Océan Pacifique victoire chilienne sur le Pérou

Guerre des Farrapos au Brésil (1835-1845)Ce mouvement, aussi connu sous le nom de Révolution Farroupilha, est le plus glorifié par les historiens et dirigeants gaúchos (habitants de l'État du Rio Grande do Sul). Ceci est tellement vrai, que, jusqu'à aujourd'hui, le Palais Piratini, centre du gouvernement de l'État, doit son nom à la ville de Piratini qui fut la capitale de la République Riograndense instaurée dans la Province de São Pedro do Rio Grande do Sul de l'époque. Cette guerre a duré de 1835 à 1845.La dénomination Farroupilhas ou Farrapos donnée aux participants de ce mouvement, a un sens péjoratif évident venant de leurs adversaires qui se moquaient de leurs vêtements usagés (farrapos, signifie « loques » en portugais ; le farroupilha est donc le loqueteux). Elle a un peu la même connotation que celle de « sans-culotte »

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Combat de Laguna 22-23 juillet 1839 Santa Catarina, Brésil Victoire des républicains sur les impériaux
Combat d'Imbituba 3 novembre 1839 Santa Catarina, Brésil Victoire des impériaux sur les républicains
Bataille de Laguna 15 novembre 1839 Santa Catarina, Brésil Victoire des impériaux sur les républicains

Guerre de la pâtisserie(1838)

Horace Vernet, Prise du fort de Saint-Jean d’Ulloa, 27 novembre 1838, 1841, huile sur toile, commandé en 1840 par Louis‑Philippe pour Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, La guerre des Pâtisseries (en espagnol Primera Intervención Francesa en México ou Guerra de los Pasteles, littéralement « guerre des gâteaux ») fut une invasion du Mexique par les armées françaises en 1838.

Bataille de San Juan de Ulúa

27 novembre-5 décembre 1838

 

Mexique Victoire française sur le Mexique

Guerre de Syrie (1839-1840)

Bombardement d'Acre 3-4 novembre 1840 Israël Victoire anglo-austro-turque sur l'Égypte

Insurrection indépendantiste au Yucatan (1841-1843)

Bataille de Campêche 16 mai 1843 Mexique Victoire texano-yucatane sur le Mexique

Guerre haïtiano-dominicaine (1844-1856)

Bataille de Tortuguero 15 avril 1844 République dominicaine Victoire dominicaine sur Haïti

Conflit franco-vietnamien (1847)

Bataille de Tourane 15 avril 1847 Viêt Nam Victoire française sur les vietnamiens

Première guerre des Duchés (1848-1850)

La guerre des Duchés (appelé aussi seconde guerre prusso-danoise et seconde guerre de Schleswig) est un conflit qui oppose l'Empire d'Autriche et le Royaume de Prusse au Danemark du mois de février à octobre 1864. Vaincu dans la bataille décisive de Dybbøl, ce dernier doit céder lors du Traité de Vienne le Schleswig-Holstein annexé par les deux puissances.

Combat de Heligoland (1849) 4 juin 1849 Mer du Nord, Allemagne Victoire danoise sur le Schleswig-Holstein

Guerre de Crimée (1853-1855)

la guerre de Crimée oppose de 1853 à 1856 l'Empire russe à une coalition comprenant l’Empire ottoman, le Royaume-Uni, l'Empire français de Napoléon III et le royaume de Sardaigne. Relativement coûteuse en hommes, principalement à cause des maladies choléra qui furent plus meurtières que les combats, elle s'acheva par une défaite russe. Elle révéla une certaine inefficacité du commandement britannique et français, les mauvaises conditions sanitaires et les problèmes d'approvisionnement des corps expéditionnaires, les généraux ayant été nommés par opportunisme politique plus qu'en fonction de leurs compétences, et montra que les Russes avaient sous-estimé la valeur des Turcs.

Combat de Pitsounda 9 novembre 1853 Mer Noire, Géorgie Victoire russe sur les Turcs
Bataille de Sinop 30 novembre 1853 Mer Noire Victoire russe sur les Turcs
Les guerres de William Walker
Bataille de San Juan del Sur 23 novembre 1856 Nicaragua Victoire des flibustiers américains sur lle Costa Rica

Seconde guerre de l'opium (1856-1860)

La seconde guerre de l'opium dura de 1856 à 1860 et opposa la Chine à la France et au Royaume-Uni (soutenus par les États-Unis et la Russie). Cette guerre peut être vue comme le prolongement de la première guerre de l'opium, d'où le nom que l'on lui a attribué.

Bataille de Fatshan Creek 1erjuin 1857 70 kilomètres au sud de Canton, Chine Victoire du Royaume-Uni sur la Chine
Bataille des forts du Peiho 29 juin 1859 sur le Peiho, Chine Victoire chinoise sur le Royaume-Uni

Guerre de Sécession (1861-1865)

Cette liste des batailles navales de la guerre de Sécession répertorie les principales batailles navales ayant opposées les États confédérés aux États de l'Union durant la guerre de Sécession. Ces combats préfigurèrent les bases modernes de la guerre navale. Les deux armées utilisèrent en majorité des cuirassés à coque en fer, des sous-marins et s'appuyèrent fortement sur l'artillerie navale.Le 22 juin 1865, le cuirassé à vapeur confédéré CSS Shenandoah tira le dernier coup de canon de la guerre de Sécession dans le détroit de Béring, plus de deux mois après la reddition du général Lee.

sessession secession secession- secession--

 

Bataille de Sewell's Point 18-19 mai 1861 Norfolk, Virginie Combat indécis
Bataille d'Aquia Creek 28 mai - 1erjuin 1861 Comté de Stafford, Virginie Combat indécis
Combat de Head of Passes 12 octobre 1861 sur le Mississippi Victoire sudiste
Bataille de Port Royal 7 novembre 1861 Détroit de Port-Royal, Caroline du Sud Victoire nordiste
Bataille de Cockpit Point 13 janvier 1862 Comté Prince William, Virginie Combat indécis
Bataille d'Elizabeth City 10 février Elizabeth City (Caroline du Nord) Victoire nordiste

Bataille d'Island Number Ten

 

28 février - 8 avril 1862 New Madrid, Missouri Victoire nordiste

Combat de Hampton Roads

hampton roads

8-9 mars 1862. Sewell's Point, Virginie Combat indécis entre les cuirassés CSS Merrimack et USS Monitor
Bataille des forts Jackson et Saint Philip 16 - 28 avril 1862 Plaquemines Parrish, Louisiane Victoire nordiste
Combat de Plum Run Bend ou de Fort Pillow 10 mai 1862 sur le Mississippi Victoire sudiste
Bataille de Drewry's Bluff 15 mai 1862 Comté de Cherfield Victoire sudiste
Première bataille de Memphis (1862) 6 juin 1862 Comté de Shelby, Tennessee Victoire nordiste
Bataille de Saint Charles 17 juin 1862 White River, Arkansas Victoire nordiste
Bataille de Tampa 30 juin - 1erjuillet 1862 Tampa, Floride Combat indécis
Combat de Vicksburg 17 juillet 1862 sur le Mississippi échec nordiste
Bataille de Fort Hindman 9-11 janvier 1863 Arkansas Victoire nordiste
Combat de Charleston (1863) 30 janvier 1863 Caroline du Sud Victoire sudiste sans lendemain
Bataille de Portland Harbor 27 juin 1863 Portland, Maine Victoire sudiste
Seconde bataille de Sabine Pass 8 septembre 1863 Texas Victoire sudiste
Combat de Charleston (1864) 17 février 1864 Caroline du Sud Victoire sudiste Hunley/Housatonic
Bataille de Plymouth (1864) 19 avril 1864 sur la Roanoke Victoire sudiste
Bataille du détroit d'Albemarle 5 mai 1864 large des côtes de Caroline du Nord combat indécis
Combat naval à Cherbourg (1864) 19 juin 1864 Manche Victoire nordiste de l'USS Kearsage sur le CSS Alabama
Bataille de Mobile 5 août 1864 Mobile, Alabama Victoire nordiste
Torpillage de l'Albemarle 27 septembre 1864
Victoire nordiste

Interventions militaires occidentales contre le Japon (1863-1865)

Bataille de Shimonoseki 16 juillet 1863 détroit de Shimonoseki, Japon Victoire américaine sur le clan Choshu
Bombardement de Kagoshima 15-17 août 1863 Kagoshima, Japon Victoire britannique sur le clan Satsuma

Deuxième guerre des Duchés (1864)

La guerre des Duchés (appelé aussi seconde guerre prusso-danoise et seconde guerre de Schleswig) est un conflit qui oppose l'Empire d'Autriche et le Royaume de Prusse au Danemark du mois de février à octobre 1864. Vaincu dans la bataille décisive de Dybbøl, ce dernier doit céder lors du Traité de Vienne le Schleswig-Holstein annexé par les deux puissances.

Combat d'Eckenforde 1efévrier 1864 Allemagne Victoire prussienne sur le Danemark
Combat de Rügen ou Jasmund 17 mars 1864 Baltique, Allemagne Victoire danoise sur la Prusse
Bataille de Heligoland (1864) 9 mai 1864 Mer du Nord, Allemagne Victoire danoise sur la flotte austro-prussienne
Guerre civile uruguayenne: rébellion du général Venancio Flores (1864)
Combat de Paysandu 7 septembre 1864 Paysandu, Uruguay Victoire brésilienne sur l'Uruguay

Guerre de la Triple Alliance (1864-1870)

La guerre de la Triple Alliance, au sens strict, a opposé du 1er mai 1865 (date du traité) au1er mars 1870 une coalition composée du Brésil, de l’Argentine et de l’Uruguay, au Paraguay. Cette guerre a commencé entre le Paraguay et le Brésil le 12 novembre 1864, les deux autres Alliés ne se liguant qu'au début 1865.

Bataille de Riachuelo 11 juin 1865 rio Parana et Paraguay Victoire brésilienne sur le Paraguay

Guerre hispano-sud-américaine (1864-1866)

La guerre hispano-sud-américaine opposa l’Espagne aux républiques du Chili et du Pérou, et dans une moindre mesure à la Bolivie et à l’Équateur. Le conflit commença en 1864 par l’occupation par l’Espagne des îles Chincha et prit fin avec le traité de paix signé à Lima, le 12 juin 1883. Cette guerre est connue comme la guerre contre l’Espagne au Chili et au Pérou, et en Espagne comme la guerre du Pacifique ou plutôt première guerre du Pacifique, car le terme « guerre du Pacifique » se réfère également au conflit qui opposa le Chili au Pérou et à la Bolivie entre 1879 et 1883.

Combat de Papudo 26 novembre 1865 large Valparaiso, Chili Victoire chilienne sur l'Espagne
Combat d'Abtao 7 février 1866 large des îles Chiloé combat indécis entre l'Espagne et la flotte péruviano-chilienne
Bataille de Callao 2 mai 1866 Pérou bataille indécise entre l'Espagne et le Pérou

Guerre civile équatorienne 

: rébellion libérale contre le gouvernement de Garcia Moreno (1865)

Combat de Jambelli (1865) 25 juin 1865 Équateur Victoire gouvernementale sur les libéraux

Troisième guerre d'Indépendance italienne (1866)

La troisième guerre d'indépendance italienne (1866) est une étape dans le processus d'unification de l'Italie entrepris depuis 1848. Cette guerre, la dernière pour achever l'unification, vise à rattacher au royaume d'Italie proclamée en 1861 la Vénétie encore sous domination autrichienne ainsi que la région autour de Rome, encore propriété du pape.Leur absence ne satisfaisait en effet pas les libéraux italiens. Ils ne partageaient pas l'attachement du gouvernement italien à ne pas compliquer les relations avec les autres puissances européennes.En 1862, Giuseppe Garibaldi partit de Gênes avec des volontaires pour débarquer à Palerme et tenter de libérer Rome, confiant en la neutralité du Roi. Accompagné de 2 000 volontaires, il embarqua à Catane pour débarquer à Melito le 24 août et rejoindre l'Aspromonte. Le général Cialdini envoya cependant une division commandée par le colonel Pallavicino pour stopper l'armée des volontaires.

Bataille de Lissa 20 juillet 1866 Adriatique Victoire autrichienne sur l'Italie

Guerre de Crète (1867)

Combat de L'Arcadion et de l'Izzedin 19 août 1867 Au sud de la Crète Victoire turque sur la Grèce

Guerre civile japonaise de 1868-1869 ou guerre de Boshin

La guerre de Boshin (戊辰戦争, Boshin sensō?, littéralement « guerre de l'année du dragon ») est une guerre civile japonaise qui débuta en janvier 1868 sous le règne de l'empereur Meiji, quelques mois après la restitution du pouvoir suprême à l'empereur, et qui se poursuivit jusqu'en mai 1869. Elle vit principalement s'affronter, d'une part, les armées des clans de Satsuma, de Chōshū, de Tosa et leurs alliés, proches de l'Empereur et, d'autre part, les troupes appartenant au gouvernement shogunal d'Edo et les clans qui lui restèrent fidèles. Les clans de Satsuma, de Chōshū et de Tosa cherchaient à supplanter par la force le parti adverse et à éviter que l'autorité impériale ne fût désormais exercée sous une forme fédérale par l'ensemble des clans. Elle marque une coupure emblématique entre l'époque d'Edo et l'ère Meiji.

Bataille d'Awa 28 janvier 1868 Baie d'Awa, Japon Victoire shogunale sur les impériaux
Bataille de la baie de Miyako mars 1869 Baie de Miyako, Japon Victoire impériale sur le shogunat
Bataille de Hakodate 4 au 10 mai 1869 baie de Hakodate, Japon Victoire impériale sur la république indépendante d'Ezo

Guerre de 1870   

 La guerre franco-allemande, qui dura du 19 juillet 1870 au 29 janvier 1871, parfois appelée en France guerre franco-prussienne ou guerre de 1870, opposa le Second Empire français au royaume de Prusse et ses alliés (allemands). Le conflit marqua le point culminant de la tension entre les deux puissances, résultant de la volonté prussienne de dominer toute l'Allemagne, qui était alors une mosaïque d'États indépendants. La défaite entraîna la chute de l'Empire français et la perte pour le territoire français de l'« Alsace-Moselle ».

Combat du Bouvet et du Météor 9 novembre 1870 large de La Havane, Cuba Combat indécis entre deux canonnières (française et allemande)

Révolution cantonale

La Révolution Cantonale fut un mouvement politique qui eut lieu durant la Première République espagnole et qui consista en une réorganisation d'une partie du territoire espagnol en cantons, c'est-à-dire des États indépendants volontairement réunis dans la Fédération espagnole (Federación española), proche d'une certaine manière du modèle suisse.

Bataille de Carthagène (1873) 11 octobre 1873 Carthagène, Espagne
Guerre entre le royaume du Buganda et le Buvuma (1875)
Batailles du lac Victoria 27 août - 13 octobre 1875 lac Victoria, Afrique de l'est Victoire du Buganda sur le Buvuma
Rébellion de Piérola au Pérou (1877)
Combat de Punta Pichalo 28 mai 1877 Pérou Combat indécis entre un cuirassé rebelle et une frégate blindée gouvernementale
Combat de Pacocha 29 mai 1877 Pérou Combat indécis entre un cuirassé rebelle et deux bâtiments britanniques

Guerre russo-turque de 1877-1878L

a guerre russo-turque de 1877-1878 est un conflit qui opposa l'Empire ottoman à l'Empire russe, à la Roumanie, à la Serbie et au Monténégro. C'est le premier conflit ayant comme toile de fond le panslavisme, assignant à la Russie le devoir de libérer les peuples slaves encore sous la domination turque et de constituer une confédération panslave qui irait de l'Elbe à l'Adriatique.

Combat de l'Athar-Shefket et de la Vesta 23 juillet 1877
Combat indécis entre la Turquie et la Russie

2eGuerre du Pacifique (1879-1884)

La guerre du Pacifique (Guerra del Pacífico, aussi appelée Guerra del Salitre : « guerre du salpêtre » ou « guerre du nitrate ») fut un conflit armé qui opposa le Chili au Pérou et à la Bolivie entre 1879 et 1884. Cette guerre fit perdre à la Bolivie sa province de Litoral qui était son unique accès à la mer. Le Pérou perdit la région de Tarapacá. Ces deux territoires font partie, depuis la fin de cette guerre, du territoire chilien.La région au cœur des enjeux était au nord du Chili. À deux reprises, le Chili, décidé à repousser ses frontières du nord, attaqua le Pérou et la Bolivie : une première fois en 1836-1839, une seconde fois en 1879-1883. Le premier conflit chercha à empêcher la réunion du Pérou et de la Bolivie au sein d'une confédération ; le second visa à annexer une région riche en salpêtre, substance qui servait à l'époque à la fabrication des explosifs. À l'issue de cette guerre, le Chili, poussé par les Anglais qui favorisaient son expansionnisme dans le Pacifique comme ils favorisaient l'expansionnisme argentin, conquit 200 000 km² dont 125 000 au détriment de la Bolivie qui perdit alors sa façade maritime et se retrouva enclavée dans les Andes.

Combat de Chipana 12 avril 1879 Chili Combat indécis entre le Pérou et le Chili
Premier combat d'Iquique 21 mai 1879 Chili Victoire péruvienne sur le Chili
Combat de Punta Gruesa 21 mai 1879 Chili Victoire chilienne sur le Pérou
Premier combat d'Antofagasta 26 mai 1879 Antofagasta (Chili) Combat indécis entre le Chili et le Pérou
Deuxième combat d'Iquique 10 juillet 1879 Chili Combat indécis entre le Chili et le Pérou
Capture du Rimac 23 juillet 1879 Antofagasta (Chili) Victoire péruvienne sur le Chili
Deuxième combat d'Antofagasta 28 août 1879 Antofagasta (Chili) Victoire péruvienne sur le Chili
Bataille d'Angamos 8 octobre 1879 Chili Victoire chilienne sur le Pérou
Combat d'Arica 27 février 1880 Arica, Chili Combat indécis entre le Chili et le Pérou

Guerre franco-chinoise (1883-1885)

La guerre franco-chinoise opposa la France de la Troisième République à la Chine de la dynastie Qing entre septembre 1881 et juin 1885. Elle éclata parce que les Français tentaient de prendre le contrôle du fleuve Rouge qui reliait Hanoï à la riche province du Yunnan en Chine.Cet épisode militaire fait partie de la lente prise de contrôle de la Chine menée par les puissances européennes pendant le deuxième moitié du XIXe siècle. C'est un enjeu majeur de la politique coloniale française qui souhaitait acquérir des positions fortes dans le sud de la Chine.Surtout, la victoire française avec la reconnaissance de son protectorat sur l'Annam et le Tonkin, s'ajoutant à la Cochinchine déjà occupée dix ans plus tôt et au Cambodge, conduisit à la création de l'Indochine française.

Bataille de Fuzhou ou Fou-Tchéou 23 août 1884 Chine Victoire française sur la Chine
Combat de Shei-Poo 14 février 1885 Chine Victoire française sur la Chine
Guerre civile équatorienne : révolution de « los Chapulos » (1884)
Bataille de Jaramillo 5 décembre 1884 Équateur Victoire gouvernementale sur les libéraux

Guerre civile chilienne de 1891

La guerre civile chilienne de 1891 fut la conséquence de l'opposition entre le Congrès National et le Président José Manuel Balmaceda et se termina par le suicide de ce dernier le 18 septembre 1891 dans l'enceinte de l'ambassade argentine où il avait finalement trouvé refuge après la défaite de ses partisans.

Combat de Calderilla 23 avril 1891 Chili Victoire gouvernementale sur le Congrès
Révolution radicale argentine (1893)
Combat del Espinillo 24 septembre 1893 Argentine Victoire gouvernementale sur les rebelles radicaux

Guerre sino-japonaise (1894-1895)

Les relations entre la Chine et l'archipel du Japon ont été marquées par des échanges et des rivalités incessantes. Dans l'Histoire récente, deux guerres ont opposé ces deux pays, dont la première est la guerre sino-japonaise de 1894-1895.

Bataille de Pungdo 25 juillet 1894 Corée Victoire japonaise sur la Chine
Bataille de Weihaiwei 10 août 1894 Chine Victoire japonaise sur la Chine
Bataille du Yalu 17 septembre 1894 Corée Victoire japonaise sur la Chine
Guerre anglo-zanzibarite (1896)
Bombardement de Zanzibar 27 août 1896 Zanzibar, Tanzanie Victoire britannique sur Zanzibar

Guerre hispano-américaine (1898)

La guerre hispano-américaine, souvent désignée en Espagne sous le nom de désastre de 98 (« Desastre del 98 »), est un conflit armé qui se déroula d'avril à août 1898 entre les États-Unis et l'Espagne, et qui eut pour conséquence l'indépendance de Cuba jusqu'en 1901, et la prise de contrôle d'anciennes colonies espagnoles dans les Caraïbes et l'océan Pacifique par les États-Unis.

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2012/03/13/naissance-d-un-imperialisme-la-guerre-hispano-americaine-de.html

Bataille de la baie de Manille ou de Cavite 1ermai 1898 Baie de Manille, Philippines Victoire américaine sur l'Espagne
Combat de Cienfuegos 11 mai 1898 Cuba Combat indécis entre l'Espagne et les États-Unis
Combat de la baie de Cardenas 11 mai 1898 Cuba Victoire espagnole sur les États-Unis
Bombardement de San Juan de Porto-Rico 12 mai 1898 Porto Rico Victoire espagnole sur les États-Unis
Combat du Terra et du St Paul 22 juin 1898 Porto Rico Victoire américaine sur l'Espagne
Bataille de Manzanillo 30 juin 1898 Cuba Victoire espagnole sur les États-Unis
Bataille de Santiago de Cuba 3 juillet 1898 Cuba Victoire américaine sur l'Espagne

Guerre des Mille Jours en Colombie (1899-1902)

La guerre des Mille Jours (espagnol : Guerra de los Mil Días) est la plus importante guerre civile ayant frappé la Colombie et le Panama (qui est alors un département de la Colombie), elle dure 1 130 jours entre le 17 octobre 1899 et le 21 novembre 1902, d'où son nom.Le conflit oppose les membres du parti libéral colombien au gouvernement tenu par une alliance des libéraux indépendants (modérés) et du parti conservateur colombien, appelée Parti national, et dirigé par le président Manuel Antonio Sanclemente.

Combat de los Obispos 24 octobre 1899 río Magdalena, Colombie Victoire gouvernementale sur les rebelles libéraux

 

              Batailles navales du  .XXe siècle.

Bataille Date(s) Lieu Résumé

Guerre russo-japonaise (1904-1905)

La guerre russo-japonaise s'est déroulée du 8 février 1904 au 5 septembre 1905. Elle oppose l'Empire russe à l'Empire du Japon.Sur le plan militaire, ce conflit préfigure les guerres du XXe siècle par sa durée (1 an et demi), par les forces engagées (sans doute plus de 2 millions d'hommes au total) et les pertes (156 000 morts, 280 000 blessés, 77 000 prisonniers) ainsi que par l'emploi des techniques les plus modernes de l'art de la guerre (logistique, lignes de communications et renseignements ; opérations combinées terrestres et maritimes ; durée de préparation des engagements)Sur le plan politique, l'affrontement trouve son origine dans une triple interaction :L'opposition directe des deux impérialismes japonais et russe. Ce dernier a pour objectif stratégique d'obtenir un accès permanent à l'océan Pacifique.La démarche propre de l'Empire japonais consistant :D'abord à préserver son indépendance et ses intérêts face aux impérialismes européens de plus en plus présents dans la région depuis la seconde moitié du XIXe siècle.Ensuite à s'affirmer et à se faire reconnaître en tant que puissance régionale à part entière, c'est-à-dire comme un acteur développant sa propre stratégie impériale et coloniale, notamment à l'égard de la Corée, à l'égal et à l'identique des autres.

http://www.theatrum-belli.com/archive/2010/03/09/1904-1905-la-guerre-russo-japonaise.html

russo russo-
Bataille de Port-Arthur 8 février 1904 Chine Victoire japonaise sur la Russie
Bataille de Chemulpo 9 février 1904 large d'Inchon, Corée Victoire japonaise sur la Russie
Bataille de la mer Jaune 10 août 1904 Péninsule de Shandong, Chine Victoire japonaise sur la Russie
Bataille d'Ulsan 14 août 1904 Mer du Japon, large de la Corée Victoire japonaise sur la Russie

Bataille de Tsushima

detroit de tsoushima

27 mai 1905 détroit de Tsushima Victoire japonaise sur la Russie
Guerre péruano-colombienne (1911)
Bataille de la Pedrera 12 juillet 1911 rio Putumayo Victoire péruvienne sur la Colombie

Guerre italo-turque (1911-1912)

La guerre italo-turque (aussi connue en Italie sous le nom de Guerra di Libia, « guerre de Libye » et en Turquie sous le nom de Trablusgarp Savaşı, « Guerre de Tripolitaine ») est un conflit qui opposa l’Empire ottoman et le royaume d’Italie du 29 septembre 1911 au 18 octobre 1912.Ce conflit permit à l’Italie d'obtenir les provinces ottomanes de Tripolitaine, de Cyrénaïque et du Fezzan. Ces provinces formèrent la Libye italienne. Durant ce conflit, les forces italiennes occupèrent le Dodécanèse dans la mer Égée. L’Italie avait accepté de rétrocéder ces îles à l’Empire ottoman lors du traité d’Ouchy (aussi connu sous le nom de traité de Lausanne car il fut signé au château d’Ouchy à Lausanne en Suisse). Cependant le manque de précision du texte autorisait une administration italienne de l’île, la Turquie renonça finalement à ses revendications dans l’article 15 du traité de Lausanne de 1923.Bien que mineur, ce conflit fut un signe précurseur de la Première Guerre mondiale

Combat de Prévéza 29 septembre 1911 golfe Ambracique, Grèce Victoire italienne sur la Turquie
Combat d'Igoumenista 30 septembre 1911 Grèce Victoire italienne sur la Turquie
Bataille de Kunfuda 7-8 janvier 1912 Mer Rouge Victoire italienne sur la Turquie
Combat de Beyrouth 24 février 1912 Liban Victoire italienne sur la Turquie

Première Guerre balkanique (1912-1913)

La Première Guerre balkanique qui dura d'octobre 1912 à mai 1913 opposa la Ligue balkanique (la Serbie, la Bulgarie, la Grèce et le Monténégro) à l'Empire ottoman. Les armées des états des Balkans en supériorité numérique furent rapidement victorieuses. À la fin de cette guerre, la quasi-totalité des anciens territoires européens de l'Empire ottoman furent partagés entre les membres de la Ligue balkanique. Malgré ses succès, la Bulgarie fut mécontente de la répartition des gains en Macédoine, ce qui provoqua la début de la Deuxième Guerre balkanique.

Bataille de Kaliakra 21 novembre 1912 Mer Noire Victoire bulgare sur la Turquie
Bataille d'Elli 16 décembre 1912 Mer Égée Victoire grecque sur la Turquie
Bataille de Lemnos 18 janvier 1913 Mer Égée Victoire grecque sur la Turquie

Première Guerre mondiale (1914-1918)                                    

La Première Guerre mondiale est un conflit militaire qui s'est déroulé dans les faits en Europe de 1914 à 1918 (bien que durant officiellement jusqu'en 1923 pour certains pays, le temps de signer les traités de paix). Considérée comme un des évènements marquants du XXe siècle, cette guerre parfois qualifiée de totale a atteint une échelle et une intensité inconnues jusqu'alors. Elle a mis en jeu plus de soldats, provoqué plus de morts et causé plus de destructions matérielles que toute autre guerre antérieure. Plus de 60 millions de soldats y ont pris part. Pendant cette guerre, environ 9 millions de personnes sont mortes, et environ 20 millions sont blessées. D'autres évènements survenus pendant cette période : le génocide arménien (1915-1916), la première bataille de l'Atlantique (1917), la Révolution russe (1917) et la grippe de 1918 ont augmenté la détresse des populations. Pour toutes ces raisons, cette époque a marqué profondément ceux qui l'ont vécue.

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Combat d'Antivari 16 août 1914 Mer Adriatique Victoire française sur l'Autriche-Hongrie
Combat de l'île d'Odensholm 26 août 1914 golfe de Finlande Victoire russe sur l'Allemagne
Bataille de Helgoland (1914) 28 août 1914 Mer du Nord, Allemagne Victoire britannique sur l'Allemagne
Combat de Penang 28 octobre 1914 détroit de Malacca Victoire allemande sur la France et la Russie
Bataille de Coronel 1er novembre 1914 large du Chili Victoire allemande sur le Royaume-Uni
Combat des îles Cocos 9 novembre 1914 Océan Indien Victoire australienne sur l'Allemagne
Bataille du cap Sarytch 18 novembre 1914 Mer Noire Victoire russe sur l'Allemagne
Bataille des Falklands 8 décembre 1914 Atlantique Sud Victoire britannique sur l'Allemagne
Bataille de Dogger Bank 24 janvier 1915 Mer du Nord Victoire britannique sur l'Allemagne
Bataille de l'île de Gotland 2 juillet 1915 Suède Victoire russe sur l'Allemagne
Bataille de Kefken 5 août 1915 mer Noire Victoire russe sur l'empire ottoman
Bataille du Golfe de Riga 8-19 août 1915 Mer Baltique Victoire russo-britannique sur l'Allemagne
Bataille du Lac Tanganyka 26 décembre 1915 Est africain Victoire britannique sur l'Allemagne
Bataille du Jutland 1er juin 1916 Mer du Nord, large du Danemark Victoire stratégique britannique sur l'Allemagne
Raid du pas de Calais 21 avril 1917 Manche Victoire britannique sur l'Allemagne
Bataille du détroit d'Otrante 15 mai 1917 Adriatique
Bataille du détroit de Muhu 17 octobre 1917 Baltique Victoire allemande sur la Russie
Bataille de Helgoland (1917) 17 novembre 1917 Mer du Nord, Allemagne Victoire britannique sur l'Allemagne
Bataille de l'Atlantique 1917 Atlantique Victoire alliée sur l'Allemagne
Raid sur Zeebrugge 23 avril 1918 Manche, Belgique Bataille indécise entre le Royaume-Uni et l'Allemagne

quelques films sur la première guerre mondiale

http://youtu.be/T4f-Jh5L6Wg     http://dai.ly/xdmqqd     http://dai.ly/xcy5qx           http://dai.ly/xgojnx     

http://dai.ly/xkp6xe            http://dai.ly/x9boc6          http://dai.ly/xcy5cg             http://dai.ly/xj1j63

 

Guerre d'indépendance d'Estonie et guerre civile russe

La guerre civile russe est l'ensemble des événements qui déchirent l'ancien Empire russe durant plus de cinq années, de la fin 1917 à 1923, le gros des combats étant terminé en 1921. Elle se situe dans le prolongement de la révolution russe d'Octobre 1917 ; l'essentiel des campagnes militaires se poursuit jusqu'à la proclamation de la NEP.

Combat d'Alexandrovsk 21 mai 1919 Caspienne Victoire britannique sur la Russie bolchevique
Combat de Krasnaïa Gorka 17 juin 1919 Baltique Victoire britannique sur la Russie bochevique
Bataille de Kronstadt 18 août 1919 Baltique, Russie Victoire britannique sur la Russie bolchevique

  combats navals   durant    laGuerre d'Espagne (1936-1939)

La guerre d'Espagne (souvent également désignée sous le nom de guerre civile espagnole) est un conflit qui, du 17 juillet 1936 au1eravril 1939, opposa, en Espagne, le camp des républicains, composé de loyalistes à l'égard du Gouvernement légalement établi de la IIe République, et les nationalistes, un groupe de rebelles putschistes orienté à droite mené par le Général Francisco Franco. Cette guerre se termina par la victoire des nationalistes qui établirent une dictature qui dura 36 ans, jusqu'à la transition démocratique qui n'intervint qu'à la suite de la mort de Francisco Franco. Cette guerre fut la conséquence, sur le long terme, des malaises sociaux, économiques, culturels et politiques qui accablaient l'Espagne depuis plusieurs générations. Après la proclamation de la IIe République en 1931, l'exacerbation croissante des tensions entre Espagnols culmina avec l'insurrection durement réprimée des Asturies (1934) et la résurgence de troubles civils et de violences réciproques au printemps 1936, après la victoire électorale du Frente Popular. Préparé de longue date, le soulèvement militaire et civil du camp nationaliste éclata le 18 juillet 1936, mais sa mise en échec partielle déboucha sur une guerre civile imprévue, longue et meurtrière.

Bataille du cap Spartel (1936) 29 septembre 1936 détroit de Gibraltar Victoire nationaliste sur les républicains
Bataille du cap Machichaco 5 mars 1937 Au large de la Biscaye Victoire nationaliste sur la marine de guerre auxiliaire basque
Bataille du cap Cherchell 7 septembre 1937 Au large de Cherchell, Algérie Victoire tactique républicaine sur les nationalistes
Bataille du cap de Palos 5 au 6 mars 1938 Au large de Carthagène, Espagne. Victoire républicaine sur les nationalistes

  batailles navales lors de Seconde Guerre mondiale (1939-1945)

La Seconde Guerre mondiale, ou Deuxième Guerre mondiale, est un conflit armé à l'échelle planétaire qui dura du 1er septembre 1939 au 2 septembre 1945. Ce conflit planétaire opposa schématiquement deux camps  : les Alliés et l’Axe. Il prit fin sur le théâtre d'opérations européen le 8 mai 1945 par la capitulation sans condition du IIIeReich, puis s’acheva définitivement sur le théâtre d'opérations Asie-Pacifique le 2 septembre 1945 par la capitulation sans condition de l'Empire du Japon, dernière nation de l’Axe à connaître la défaite. Provoquée par le règlement insatisfaisant de la Première Guerre mondiale et par les ambitions expansionnistes et hégémoniques des trois principales nations de l’Axe (Allemagne nazie, Italie fasciste et Empire du Japon), elle consista en la convergence, à partir du 3 septembre 1939, d’un ensemble de conflits régionaux respectivement amorcés le 18 juillet 1936 en Espagne (la guerre d'Espagne), le 7 juillet 1937 en Chine (la guerre sino-japonaise), et le 1er septembre 1939 en Pologne (campagne de Pologne), puis par l'entrée en guerre officielle de l'ensemble des grandes puissances de l'époque : France, Royaume-Uni et leurs empires dès le 3 septembre 1939, URSS à partir de l'invasion allemande de juin 1941, États-Unis le 7 décembre 1941 dans un conflit impliquant la majorité des nations du monde sur la quasi-totalité des continents.

bataille au large de Hel

1septembre 1939 au large de Hel mer baltique victoire de l'allemagne sur la Pologne
Bataille du Rio de la Plata 13 octobre 1939 Rio de la Plata, entre l'Uruguay et l'Argentine Victoire britannique sur l'Allemagne
Bataille de l'Atlantique 1939-1945 Atlantique Victoire alliée sur l'Allemagne
1reBataille de Narvik 10 avril 1940 Norvège Victoire allemande sur le Royaume-Uni
2eBataille de Narvik 13 avril 1940 Norvège Victoire britannique sur l'Allemagne
Combat de Kristiansand 24 avril 1940 Norvège Victoire française sur l'Allemagne
Opération Vado 14 juin 1940 Italie Bataille indécise entre la France et l'Italie
Bataille de Punta Stilo 9 juillet 1940
Bataille indécise entre les Australo-Britanniques et l'Italie
Bataille de Mers-el-Kebir 4 juillet 1940 Algérie Les Britanniques détruisent la flotte française
Bataille du cap Spada 19 juillet 1940 large de la Crète Victoire australo-britannique sur l'Italie
Bataille de Dakar 23-25 septembre 1940 Sénégal Victoire vichyste sur les Anglo-Gaullistes
Combat du cap Passaro 12 octobre 1940 large de la Sicile Victoire britannique sur l'Italie
Combat de Libreville 9 novembre 1940 Gabon Victoire des Forces navales françaises libres sur la marine de Vichy
Bataille de Tarente 11-12 novembre 1940 Italie Victoire britannique sur l'Italie
Bataille du cap Teulada 27 au 28 novembre 1940 large de Malte Victoire britannique sur l'Italie
Bataille de Koh Chang 17 janvier 1941 Golfe de Siam Victoire française sur le Siam
Bombardement de Gênes (1941) 9 février 1941 Italie Victoire britannique sur l'Italie
Raid de la baie de La Sude 26 mars 1941 Baie de La Sude, Crète Victoire italienne sur le Royaume-Uni
Bataille du cap Matapan 28 au 29 mars 1941 Golfe de Laconie, Grèce Victoire britannique sur l'Italie
Bataille des îles Kerkennah 15 avril 1941 Tunisie Victoire britannique sur l'Italie
Bataille du détroit du Danemark 24 mai 1941
Victoire allemande sur le Royaume-Uni
Bataille de Pearl Harbor 7 décembre 1941 Hawaii Victoire japonaise sur les États-Unis
Bataille entre le Sydney et le Kormoran 19 novembre 1941 large de l'Australie destruction mutuelle d'un navire allemand et d'un navire australien
Bataille de la mer de Chine méridionale 10 décembre 1941 Mer de Chine Victoire japonaise sur le Royaume-Uni
Bataille du cap Bon 13 décembre 1941 Tunisie Victoire britannique sur l'Italie
1reBataille de Syrte 17 décembre 1941 Golfe de Syrte Bataille indécise entre le Royaume-Uni et l'Italie
Bataille du Saint-Laurent 1942-1945 Golfe du Saint-Laurent, Canada Victoire allié sur l'Allemagne
Bataille du détroit de Makassar 24 janvier 1942 Balikpapan, Bornéo Victoire américaine sur le Japon
Bataille de la mer de Java 27 février 1942 Mer de Java Victoire japonaise sur une flotte néerlandaise, britannique, américaine et australienne
2eBataille de Syrte 22 mars 1942 Golfe de Syrte Bataille indécise entre le Royaume-Uni et l'Italie
Opération Chariot 27 mars 1942 Saint Nazaire, France Victoire britannique sur l'Allemagne
Bataille de Diego-Suarez 5-7 mai 1942 Madagascar Victoire britannique sur Vichy
Bataille de la mer de Corail 7 et 8 mai 1942 Mer de Corail Victoire américano-australienne sur le Japon
Bataille de Midway 4 juin 1942 large des îles Midway Victoire américaine sur le Japon
Bataille de l'île de Savo 9 août 1942 Île de Savo, îles Salomon Victoire japonaise sur les États-Unis
Opération Pedestal 10 au 15 août 1942 Méditerranée Victoire tactique et défaite stratégique germano-italienne sur le Royaume-Uni
Bataille des Salomon orientales 24 au 25 août 1942 Île de Santa Isabel, îles Salomon Victoire américaine sur le Japon
Bataille du cap Espérance 11 au 12 octobre 1942 Nord de Guadalcanal, îles Salomon Victoire américaine sur le Japon
Bataille des îles Santa Cruz 25 au 27 octobre 1942 Îles Santa Cruz, Îles Salomon Victoire japonaise sur les États-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande
Bataille de Casablanca 8 au 10 novembre 1942 Maroc Victoire américaine sur Vichy
Bataille navale de Guadalcanal 13 au 15 novembre 1942 Guadalcanal, îles Salomon Victoire des États-Unis, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande sur le Japon
Bataille de Tassafaronga 30 novembre 1942 Tassafaronga, Guadalcanal Victoire du Japon sur les États-Unis
Bataille de la mer de Barents 31 décembre 1942
Victoire du Royaume-Uni sur l'Allemagne
Bataille de l'île de Rennell 29-30 janvier 1943 Îles Salomon Victoire du Japon sur les États-Unis

et l'Australie

Bataille de la mer de Bismarck 2 au 4 mars 1943 Large de Lae, Nouvelle-Guinée Victoire américano-australienne sur le Japon
Bataille du détroit de Blackett 5-6 mars 1943 Îles Salomon Victoire américaine sur le Japon
Bataille des îles Komandorski 26 mars 1943 Îles Aléoutiennes Victoire des États-Unis sur le Japon
Bataille du golfe de Kula 5-6 juillet 1943 Pacifique Bataille indécise entre le Japon et les États-Unis
Bataille de Kolombangara 12-13 juillet 1943 Îles Salomon Victoire du Japon sur les États-Unis
Bataille du golfe de Vella 6-7 août 1943 Îles Salomon Victoire américaine sur le Japon
Bataille d'Horaniu 17-18 août 1943 Îles Salomon Victoire tactique du Japon sur les États-Unis
Bataille navale de Vella Lavella 7 octobre 1943 Îles Salomon

Victoire du Japon sur les États-Unis

 

Bataille de la baie de l'Impératrice Augusta nuit du 1erau 2 novembre 1943 Îles Salomon, près de Bougainville Victoire américaine sur le Japon
Bataille du cap Saint-George 26 novembre 1943 Pacifique Victoire américaine sur le Japon
Bataille du cap Nord 26 décembre 1943 Arctique, large de la Norvège Victoire des Anglo-Norvégiens sur l'Allemagne
Opération Hailstone 17 février 1944 Chuuk, Micronésie Victoire américaine sur le Japon
Bataille de la mer des Philippines 19 au 20 juin 1944 Mer des Philippines Victoire américaine sur le Japon
Bataille du golfe de Leyte 23 au 27 octobre 1944 Philippines Victoire américaine sur le Japon
Opération Ten-Go 7 avril 1945 Japon, entre Kyushu et les îles Ryukyu Victoire américaine sur le Japon

quelques films documentaires  maritimes sur la seconde guerre mondiale (il y en a des centaines)

http://youtu.be/r_wR-LKJ5OQ       http://youtu.be/GDhOm_fG5_I       http://youtu.be/WIEh9GAsFxA         http://youtu.be/oai40MaDk-Q

http://youtu.be/8pKBI8tGr7A           http://youtu.be/w2O_vPxTrc8      http://youtu.be/2PYsuqVV77s           http://youtu.be/kNb1bpW36XE

http://youtu.be/A54nykFlUWE         http://youtu.be/pgqJ-O_UkE8       http://youtu.be/Sec7HHToi6g            http://youtu.be/jMoaBefiUio

http://dai.ly/xjheab                            http://youtu.be/LC8Vs890Tfg        http://dai.ly/xbllw3                             http://dai.ly/xbllev

http://dai.ly/xcy32n                            http://dai.ly/xcy2qz                       http://dai.ly/xcxzol                               http://dai.ly/xphfgx                      

http://dai.ly/xhwzqw                           http://dai.ly/xjheab                        http://users.swing.be/batnav/           

http://www.vodeo.tv/documentaire/les-grandes-batailles-navales-de-la-2nde-guerre-mondiale

     

 

Guerre péruano-équatorienne (1941)
Combat de Jambeli 25 juillet 1941 canal de Jambeli Victoire équatorienne sur le Pérou

Guerre d'indépendance indonésienne (1945-1949)

La révolution nationale indonésienne, ou guerre d'indépendance indonésienne, est un conflit armé et une lutte diplomatique entre l'Indonésie et les Pays-Bas, ainsi qu'une révolution sociale. Elle s'est déroulée de 1945 à 1949, entre la déclaration d'indépendance de l'Indonésie et la reconnaissance de l'Indonésie en tant qu'État indépendant par les Pays-Bas, 27 décembre 1949. Les Indonésiens appellent ces quatre ans de conflit armé « Revolusi ».Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Pays-Bas voulurent récupérer leur ancienne colonie, qu'ils avaient dû abandonner lors de l'invasion par les Japonais en 1942. Les Néerlandais parvinrent à contrôler les grandes villes, mais pas les zones rurales. Le conflit ruina petit à petit l'économie néerlandaise.Le conflit prit fin avec le transfert formel, le 27 décembre 1949, de la souveraineté sur le territoire des Indes néerlandaises du royaume des Pays-Bas à une République des États-Unis d'Indonésie, créée le 14 décembre 1949. À la suite de la révolution, le système de castes auparavant en vigueur perdit de l'importance, réduisant le pouvoir des dirigeants locaux (les râjas).

Bataille de la baie de Cirebon 5 janvier 1947 Indonésie Victoire néerlandaise sur l'Indonésie

Guerre d'indépendance d'Israël (1948-1949)

Le Conflit judéo-arabe de 1947-1949, s'est déroulé du 30 novembre 1947 au milieu de l'année 19491 autour de la question du devenir politique du territoire de la Palestine mandataire à l'expiration du mandat britannique, c'est-à-dire surtout du devenir de ses deux principaux groupes d'habitants : la communauté juive et la communauté arabe, de religion musulmane ou chrétienne.Les historiens divisent ce conflit en deux phases avant le 14 mai 1948, alors que la Palestine est toujours sous mandat britannique, c'est une période de guerre civile intercommunautaire, marquée par l'affrontement des milices juives d'une part, des irréguliers palestiniens soutenus par des volontaires arabes d'autre part à partir du 15 mai, date de la fin du mandat, de la partition de la Palestine et de la fondation d'Israël, commence la première guerre israélo-arabe, durant laquelle la Ligue arabe, opposée à la partition, intervient militairement suite à la débâcle des Arabes palestiniens, par l'envoi des corps expéditionnaires égyptien, syrien, irakien et transjordanien.

Combat au large d'Ashdod 4 juin 1948 Israël Victoire israélienne sur l'Égypte
Bataille d'El-Magdel 22 octobre 1948 Israël Victoire israélienne sur l'Égypte

Guerre de CoréeLa guerre de Corée

a eu lieu de 1950 à 1953 entre les forces de la Corée du Nord communiste, soutenues par la République populaire de Chine et l'Union soviétique, et celles de la Corée du Sud capitaliste, soutenues par les États-Unis, les autres puissances occidentales et les Nations unies.

Combat au large de Pusan 25 juin 1950 Corée Victoire sud-coréenne sur la Corée du Nord
Bataille au large de Chumunjim 2 juillet 1950 Corée Victoire anglo-américaine sur la Corée du Nord

Expédition de Suez et campagne du Sinaï (1956)

Combat de la frégate Damietta 31 octobre 1956 Mer Rouge Victoire britannique sur l'Égypte
Combat du destroyer Ibrahim el-Awal 1ernovembre 1956 au large côtes égyptiennes Victoire franco-israélienne sur l'Égypte
Combat de l'Al-Nasser et du Tarik 1ernovembre 1956 au large d’Haïfa et de Gaza Combat indécis entre la France et l'Égypte
Bataille de Brullus 4 novembre 1956 au large d'Alexandrie

Victoire britannique sur l'Égypte

 

Guerre du Viêt Nam (1959-1975)

La guerre du Viêt Nam (également appelée deuxième guerre d'Indochine) est une guerre qui a opposé de 1954 à 1975, d'une part la République démocratique du Viêt Nam (ou Nord-Viêt Nam) avec son armée populaire vietnamienne — soutenue matériellement par le bloc de l'Est et la Chine — et le Front national de libération du Sud Viêt Nam (ou Viet Cong), et d'autre part, la République du Viêt Nam (ou Sud-Viêt Nam), militairement soutenue par l'armée des États-Unis appuyée par plusieurs alliés (Australie, Corée du Sud, Thaïlande, Philippines). La guerre civile laotienne et la guerre civile cambodgienne sont des conflits annexes s'étant déroulés en parallèle, et sur lesquels la guerre du Viêt Nam a eu un impact décisif.

Incidents du golfe du Tonkin 2-4 août 1964 golfe du Tonkin Victoire américaine sur la République démocratique du Viêt Nam
Bataille de Dong Hoi 19 avril 1972 golfe du Tonkin

Victoire américaine sur la République démocratique du Viêt Nam

 

 

Conflit de Goa, opération Vijay, (1961)

Invasion de Goa (surnommé Opération Vijay par l'Inde) est le nom donnée à l'offensive lancée en 1961 par l'armée indienne sur les restes de l'empire colonial portugais en Inde et qui a conduit à la conquête du territoire de Goa, de Damao, de Diu et des îles Anjidiv.

Combat de Mormugão 18 décembre 1961 au large de Mormugão, inde Victoire indienne sur le Portugal
Conflit néerlando-indonésien (1962)
Bataille de la mer d'Arafura 15 janvier 1962 au large de la Nouvelle-Guinée occidentale Victoire néerlandaise sur l'Indonésie

Guerre des Six Jours (1967)

La guerre des Six Jours est la guerre que mena, du lundi 5 au samedi 10 juin 1967, Israël face à l'Égypte, à la Jordanie et à la Syrie.

Combat du détroit de Tiran 6 juin 1967 Mer Rouge Victoire israélienne sur l'Égypte
Guerre d'attrition (1967-1970)
Destruction du destroyer Eilat 21 octobre 1967 large de Port-Saïd Victoire égyptienne sur Israël
Guerre indo-pakistanaise (1971)
Opération Trident (1971) 3 décembre 1971 Karachi Victoire indienne sur le Pakistan
Torpillage du Khukri 8 décembre 1971 large de Diu Victoire pakistanaise sur l'Inde
Opération Python (1971) nuit du 8 au 9 décembre 1971 Karachi Victoire indienne sur le Pakistan

Guerre du Kippour (1973)

La guerre du Kippour (en hébreu : מלחמת יום הכיפורים), aussi appelée guerre du Ramadan dans le monde arabe ou encore guerre d'Octobre (en arabe حرب تشرين) ou guerre israélo-arabe de 1973 opposa, du 6 octobre au 24 octobre 1973, Israël à une coalition menée par l'Égypte et la Syrie.

Bataille de Lattaquié 7 octobre 1973 Syrie Victoire israélienne sur la Syrie
Bataille de Damiette (1973) 9 octobre 1973 Égypte Victoire israélienne sur l'Égypte
Conflit des Paracels (1974)
Bataille de Hoàng Sa 17-19 novembre 1974 Îles Paracel Victoire chinoise sur la république du Viêt Nam

Guerre Iran-Irak

La guerre Iran-Irak, connue en Iran sous le nom de Guerre imposée (en persan : جنگ تحمیلی, Jang-e-tahmili) ou Défense sacrée (en persan : دفاع مقدس, , Defā'e moghaddas), en Irak sous le nom de Qādisiyyah de Saddam (en arabe : قادسيّة صدّام) est une guerre qui a opposé l'Iran à l'Irak entre septembre 1980 et août 1988. Elle a également été appelée guerre du Golfe persique jusqu'à la deuxième guerre du Golfe entre l'Irak et le Koweït en 1990-1991, puis a pris le nom de première guerre du Golfe. Elle a fait entre 500 000 et 1 200 000 victimes.

Bataille d'Al-Faw ou Opération Morvarid 28-29 novembre 1980 Golfe Persique Victoire iranienne sur l'Irak

Guerre des Malouines (1982)

La guerre des Malouines ou guerre de l'Atlantique Sud (Falklands War en anglais, Guerra de las Malvinas en espagnol) est un conflit qui a opposé l'Argentine au Royaume-Uni dans les îles Malouines, Géorgie du Sud et Sandwich du Sud. Se déroulant du 2 avril, date du débarquement argentin sur ces différentes îles, au 14 juin 1982, date du cessez-le-feu, le conflit se conclut sur une victoire britannique qui permit au Royaume-Uni d'affirmer sa souveraineté sur ces territoires.Causé par la volonté de la dictature argentine d'obtenir militairement une solution favorable à ses intérêts dans le différend qui l'opposait au Royaume-Uni quant à la souveraineté de ces archipels (placés par les Nations unies sur la liste des territoires contestés), ce conflit s'inscrit dans la continuité de nombreuses controverses qui commencèrent à la découverte de ces îles. En effet, elles furent occupées successivement par l'Espagne, la France puis le Royaume-Uni malgré les revendications argentines pour la reconnaissance de ces territoires comme faisant partie de la province de Terre de Feu, Antarctique et Îles de l'Atlantique Sud.

   falklands

Torpillage du Général Belgrano 2 mai 1982 Atlantique sud Victoire britannique sur l'Argentine
Bataille de La baie de San Carlos 22 au 27 mai 1982 Malouines Victoire britannique sur l'Argentine
Incidents américano-libyens (1986)
Combats du golfe de Syrte 24-25 mars 1986 Méditerranée Victoire américaine sur la Libye
Conflit des îles Spratley (1988)
Combat des îles Đá Gạc Ma 4 mars 1988 Îles Spratley Victoire chinoise sur le Viêt Nam
Incidents américano-iraniens dans le golfe persique (1988)
Bataille des plates-formes pétrolières Sassan et Sirri 18 avril 1988 Golfe Persique Victoire américaine sur l'Iran
Incidents entre les deux Corée
Première bataille de Yeonpyeong 15 juin 1999 Mer Jaune Victoire de la Corée du Sud sur la Corée du Nord

 

   Batailles navales du .  XXIe siècle.

Bataille Date(s) Lieu Résumé
Guerre civile du Sri Lanka
Bataille au large de Mullaitivu-Chalai 16 avril 2001 Sri Lanka Bataille indécise entre le Sri Lanka et la marine du LTTE
Bataille au large de Mullaitivu 20 avril 2001 Sri Lanka Victoire sri lankaise sur la marine du LTTE
Combat de l'île de Mannar 25 mars 2006 Sri Lanka Victoire de la marine du LTTE sur le Sri Lanka
Bataille au large de Jaffna (2006) 11 mai 2006 Sri Lanka Bataille indécise entre le Sri Lanka et la marine du LTTE
Bataille de Pesalai-Thalaimannar 17 juin 2006 Sri Lanka Bataille indécise entre le Sri Lanka et la marine du LTTE
Bataille du lagon de Kalpitya 28 juin 2006 Sri Lanka Victoire de la marine du LTTE sur le Sri Lanka
Bataille au large de Pulmoddai 24-25 septembre 2006 Sri Lanka Victoire sri lankaise sur la marine du LTTE
Combat de Colombo 27 janvier 2007 devant Colombo, Sri Lanka Victoire sri lankaise sur la marine du LTTE
Bataille au large de Jaffna (2007) 26 décembre 2007 Sri Lanka Victoire sri lankaise sur la marine du LTTE
Bataille de Kallarawa 25 mars 2008 au large de Kallarawa, Sri Lanka Victoire sri lankaise sur la marine du LTTE
Bataille de Point Pedro 28 décembre 2008 au large de Point Pedro, Sri Lanka Victoire sri lankaise sur la marine du LTTE
Incidents entre le Japon et la Corée du Nord
Combat d'Amami-Ōshima 22 décembre 2001 île d'Amami-Ōshima, Japon Victoire japonaise sur la Corée du Nord
Incidents entre les deux Corée
Seconde bataille de Yeonpyeong 29 juin 2002 Corée Bataille indécise entre la Corée du Nord et la Corée du Sud
Anarchie somalienne
Combat au large de la Somalie en 2006 18 mars 2006 Somalie Victoire américaine sur des pirates somaliens
Conflit israélo-libanais de 2006
Attaque de la corvette Hanit 14 juillet 2006 Large de Beyrouth Victoire du Hezbollah sur Israël
Guerre en Ossétie du Sud (2008)
Bataille des côtes d'Abkhazie 10 août 2008 Mer Noire Victoire russe sur la Géorgie

QUELQUES LIENS INTERNET                           Bon surf..revenez nous vite.....

http://medieval.mrugala.net/Guerre/La%20Guerre%20Navale.htm  guerre navale

http://www.wmaker.net/lamoriciere/Les-batailles-navales-de-1744-a-1813_a42.html    liste de batailles navales

 

https://sites.google.com/site/navigationdanslantiquite/quelques-batailles-navales-

dans-l-antiquite guerres de l'antiquité.

http://www.universalis.fr/encyclopedie/batailles-navales-age-de-la-voile-reperes-chronologiques/  encyclopédie universalis.

http://www.linternaute.com/histoire/motcle/33/a/1/1/bataille_navale.shtml

http://www.universalis.fr/encyclopedie/bataille-de-myles/  bataille de Myles

http://wikipedia.qwika.com/en2fr/Roman_Navy marine romaine

http://plaisance-archipel.over-blog.com/article-massalia-perd-les-batailles-

110737672.html Massalia

http://www.vendeelouisiane.fr/index.php?option=com_content&view=category&layout=

blog&id=28&Itemid=29

chhesapeake

http://fr.wikipedia.org/wiki/Combat_naval_%C3%A0_Cherbourg_%281864%29  l' ALABAMA

https://sites.google.com/site/bayonnaiseambuscade/    Bayonnaise/Ambuscade

http://www.navistory.com/pages/antiquite/batailles-navales-antiquite.php antiquité

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reg_0035-2039_1969_num_82_391_1084  antiquité

http://www.infobretagne.com/batailles-navales.htm france louis XIV à Charles X.

http://www.museedelaguerre.ca/cwm/exhibitions/guerre/sea-battles-f.aspx musée canadien

http://forummarine.forumactif.com/t1081-les-batailles-navales-franco-anglaises un "forum"

http://users.belgacom.net/bn061744/antiquite/antguerrenavale.htm  guerre navale antique

http://www.cosmovisions.com/civRomeMarine.htm  romains

http://www.harissa.com/D_Histoire/lesbataillesdecnome.htm batailles d'Econne

http://fr.wikipedia.org/wiki/Combat_naval_en_Gr%C3%A8ce  conflit gréco/turc.

 

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     Les  récits  détaillé  des batailles navales

La bataille du delta du Nil,

qui a eu lieu au début du XIIe siècle av. J.-C., au début du règne de Ramsès III est la deuxième bataille navale de l'histoire connue à ce jour.

Dans les premières années de son règne, Ramsès III dut faire face à une invasion de peuples indo-Européens connus sous le nom générique de « Peuples de la mer », comprenant des Péleset, des Tjekker, des Sicules, des Dananéens, des Shardanes et des Ouashasha.

Le mouvement des Peuples de la mer avait atteint les plaines de l'Amourrou, au nord de la région phénicienne. Voyageant par bateaux ou par terre, hommes, femmes et enfants des tribus se déplaçaient avec tous leurs biens, transportés dans de lourds chariots. Après un long périple en provenance du nord, ils s'approchaient dangereusement de la ligne de défense organisée par le pharaon, à la hauteur des villes phéniciennes

Pour Ramsès III, l'heure était critique, d'autant plus qu'il fallait arrêter le mouvement des étrangers à la fois sur terre et sur mer. Suivant la situation de près, il mobilisa toutes les forces disponibles, sans négliger le maximum d'embarcations pouvant servir à transporter des soldats. Il semble bien que le mouvement terrestre des Peuples de la mer franchit la ligne de défense en Palestine et c'est plus au sud que les troupes pharaoniques arrêtèrent les étrangers.Si nous ne connaissons pratiquement rien de la victoire terrestre de RamsèsIII, nous en savons davantage sur la tactique utilisée pour sa fameuse bataille navale.

En fait, Pharaon pouvait compter sur une donnée technique précise : les navires des Peuples de la mer n'utilisaient que la voile pour se déplacer. Leur invasion par le delta, empruntant l'un des bras du Nil, s'avérait donc une opération à haut risque puisque leurs navires étaient peu manœuvrables, surtout que ceux des Égyptiens étaient en mesure de se déplacer à volonté, grâce à leur équipe de rameurs.

La bataille eut lieu quelque part au nord de la capitale Pi-Ramsès, sur le bras pélusiaque du Nil. Si l'on suit les détails gravés sur les murs du temple de Médinet Habou, il est clair que les combats furent très acharnés.

Sur l'eau, à la manière des Romains, des fantassins égyptiens s'en prennent à l'ennemi à partir du pont de leurs navires. Utilisant leur épée, leurs javelots et leurs arcs, ils déciment l'adversaire. Graduellement, les bateaux Péleset et autres sont repoussés vers les rives, où les attendent des archers qui font pleuvoir sur eux leurs flèches meurtrières. La victoire égyptienne est impressionnante et illustre le génie militaire de Ramsès III, du moins sur le plan défensif.

 

Les Égyptiens de l'Antiquité appelaient Peuples de la mer (ou Peuples du Nord) des groupes de différents peuples venus attaquer sans succès à au moins deux reprises la région du delta, sous les règnes de Mérenptah et de Ramsès III, à la fin du XIIIe siècle av. J.-C. et au début du XIIe siècle av. J.-C., à la fin de l'Âge du bronze récent (période du Nouvel Empire égyptien).

On comptait parmi eux les Lukkas (Lyciens), Peleset (Philistins), Shardanes et Shekelesh (Sicules), entre autres. Certains de ces mêmes peuples sont présents dans les textes provenant de régions plus au nord, sur les côtes d'Anatolie méridionale et du Levant, où ils mettent à mal les royaumes dominés par les Hittites et prennent part à leur chute. Certains d'entre eux s'installent ensuite au Proche-Orient, les plus importants étant les Philistins.

Il s'agit donc apparemment de mouvements migratoires d'ampleur auxquels peuvent sans doute être attribuées les nombreuses destructions observées sur plusieurs sites côtiers de Méditerranée orientale à cette période. Ce phénomène prend place dans une dynamique conduisant à l'effondrement des royaumes dominant le Moyen-Orient et l'est méditerranéen à la fin de l'Âge du bronze récent, dans lequel il semble avoir eu une importance capitale. En raison d'une documentation textuelle peu abondante et souvent difficile à interpréter, ses modalités et ses causes restent encore très mal comprises : l'origine des Peuples de la mer et les causes de leurs déplacements sont floues, et leur existence en tant qu'entité collective ne semble pas avoir été durable.

La bataille d'Alalia ou bataille de la mer de Sardaigne eut lieu vers 540-535 av. J.-C.

étrusques

au large de la Corse (probablement vers l'actuelle Bonifacio). Une alliance composée d'Étrusques et de Carthaginois obligea les Phocéens à abandonner leurs colonies corses.

Cette bataille, qui sert encore aujourd'hui de repère chronologique, s'insère en fait dans une plus large série de conflits impliquant alors Étrusques, Carthaginois et Grecs pour la délimitation des domaines d'influence en Méditerranée occidentale.

 

Cette mer était initialement dominée par les Phéniciens et les Étrusques.

Entre ces deux peuples existaient différents accords permettant de tenir commerce malgré divers raids de piraterie Étrusques et Phéniciens puis Carthaginois installèrent ainsi des colonies en Corse, Sardaigne et Espagne pour les premiers, en Sicile, en Afrique, en Sardaigne et en Espagne pour les seconds.

En même temps, ils pratiquaient le commerce le long des côtes (par exemple, des céramiques étrusques datant de la première moitié du VIe siècle av. J.-C. ont été retrouvées en Provence sur le site dit des Tamaris . L'arrivée des Grecs, à partir de 750 av. J.-C., et le début de la colonisation bouleversa le statu quo. L'implantation simultanée de plusieurs colonies grecques issues cependant de différentes métropoles inquiéta les Étrusques qui ne purent les repousser.Jusque vers 650 av. J.-C., les Phéniciens ne résistèrent pas à cette implantation. Cela changea quand les Grec s atteignirent l'Espagne. Carthage assura l'essentiel de la résistance et commença à unifier les cités phéniciennes sous sa direction (ce qui fut terminé vers 540 av. J.-C.).

Carthage devint ainsi l'une des principales puissances méditerranéennes occidentales.Vers la même période, la prise de Phocée par les Perses (546 av. J.-C.) entraîna la fuite de nombre de ses habitants vers ses colonies méditerranéennes. Ce soudain élan transforma alors ces colonies en importants centres commerciaux. De plus, les Phocéens s'adonnaient à la piraterie. Enfin, la fondation d'Alalia (en 565 av. J.-C.) puis son accueil de réfugiés transforma cette cité en potentiel centre commercial d'importance qui pouvait exercer une menace éventuelle sur les colonies étrusques voire carthaginoises (situés en Corse, en Sardaigne et en Sicile où Carthage affronte Syracuse)Le prétexte de la guerre fut, selon Hérodote, qui a laissé le principal témoignage de cette bataille - - la piraterie dont étaient responsables les Phocéens d'Alalia. Cependant, le conflit semble également s'insérer dans une dynamique plus large où les cités, étrusques ou grecques, et les Carthaginois ont vu leur domaine évoluer sans cesse et les affrontements entre puissances commerciales rivales être assez fréquent

Le récit classique d'Hérodote pose problème en cela que de nombreux chercheurs y voient un récit respectant les canons grecs de la tragédie : premier acte « l'installation initiale », deuxième acte « l'arrivée », troisième acte « la réaction » étrusco-carthaginoise, quatrième acte « la lapidation » et cinquième acte « la fondation de Vélia ».

La bataille fait état d'une flotte de 60 navires phocéens (certains non encore pontés) qui attaquèrent 120 navires alliés et les repoussèrent tout en subissant de lourdes pertes (environ 40 navires et de nombreux prisonniers) au large de la côte orientale corse.Le site de la bataille est aussi sujet à discussion (Hérodote parle de mer sardonienne) et certains ont proposé le large de la ville étrusque de Caere. Cela permettrait d'expliquer le grand nombre de prisonniers faits par les Étrusques (et lapidés ensuite dans cette ville.Enfin, il semble aussi que les différents camps aient subi des fortunes très diverses.

Les Phocéens de Massalia, selon des remerciements faits à Delphes pour la victoire, et les Étrusques y auraient trouvé de nombreux bénéfices (pillages, butins, prisonniers) alors que les Phocéens d'Alalia et les Carthaginois y auraient subi de lourdes pertes (il est dit que Carthage captura moins de navires que les ÉtrusquesFace aux pertes subies, les Phocéens durent se replier et abandonner Alalia (une partie des réfugiés partit fonder Élée (ou Vélia) en Italie du Sud). Les Étrusques conquirent la partie orientale de la Corse Les fouilles archéologiques ou les recherches historiques ont montré une réalité plus contrastée. L'archéologie a, en effet, démontré le maintien d'une présence grecque à Alalia jusqu'à la prise de possession par Rome en 259, et une courte occupation punique d'une dizaine d'années à l'extrême fin de la période. Cette situation a existé en dépit de la domination étrusque Il est probable que la cité soit devenue un centre très métissé après la bataille

La défaite phocéenne doit cependant être relativisée car les Phocéens ont prospéré en Méditerranée occidentale pendant les années suivanteshttp://partegue.pagesperso-orange.fr/partegue2/archeologie2.html     http://kyrnet.online.fr/aleria.htm     http://dai.ly/x13o4rp

https://docs.google.com/document/d/1XJ79vpiLVRXe6baEPXNMbtBhz8RxuLSx46K7NKglZF0/edit?hl=fr     http://youtu.be/VtiHl7xp4RM

En Italie, les Grecs se heurtent aux Étrusques. En Corse, les Étrusques sont vainqueurs à la bataille d'Alalia (535 avant J.-C.), mais devront partir de l'île. L'énergie de leurs adversaires s'affaiblit : en 524 avant J.-C., Aristodème de Cumes remporte une victoire et en 474, dans les eaux de Cumes, la flotte étrusque est détruite.

La bataille d'Alalia s'insère dans la série de conflits impliquant Étrusques, Carthaginois et Grecs pour la délimitation des domaines d'influence en Méditerranée occidentale. Étrusques et Phéniciens puis Carthaginois avaient installé des colonies en Corse, Sardaigne et Espagne pour les premiers, en Sicile, en Afrique, en Sardaigne et en Espagne pour les seconds et pratiqué le commerce le long des côtes (par exemple, des céramiques étrusques datant de la première moitié du VIe siècle ont été retrouvées en Provence sur le site dit des Tamaris). L'arrivée des Grecs, à partir de 750 av. J.-C., et le début de la colonisation avait bouleversé le statu quo. L'implantation simultanée de plusieurs colonies issues de différentes métropoles grecques inquiéta les Étrusques, mais ils ne purent les repousser. Jusque vers 650 av. J.-C., les Phéniciens ne s'opposèrent pas à cette implantation mais leur attitude changea quand les Phocéens atteignirent l'Espagne. Dès ce moment, Carthage assura l'essentiel de la résistance et commença à unifier les cités phéniciennes sous sa direction (ce qui fut achevé vers 540 av. J.-C.) et devint ainsi l'une des principales puissances méditerranéennes occidentales.

Une nouvelle vague de Phocéens étant arrivée après 546 av. J.-C. à Alalia, cela accrut son potentiel de centre commercial d'importance qui pouvait exercer une menace éventuelle sur les colonies étrusques voire carthaginoises. La piraterie pratiquée par les Phocéens fut, d'après Hérodote, le prétexte qui déclencha une réaction de Carthage. Celle-ci s'allia pour la circonstance aux Étrusques pour affronter les Phocéens lors d'une bataille navale au large d'Alalia, vers -540

Les Phocéens de Massalia armèrent 40 navires qui vinrent renforcer ceux d'Alalia et livrèrent bataille à la flotte carthagino-étrusque. Ils furent défaits et Alalia passa aux Carthaginois. Cependant, les Massaliotes se sentirent vainqueurs en ce qu'ils se virent reconnaitre le contrôle de la côte ligure de l'Est avec des places fortes comme Olbia (Hyères) ou des comptoirs comme Antipolis (Antibes), jusqu'à l'ouest avec Emporion. Ils bâtirent le Trésor des Marseillais à Delphes pour célébrer cette victoire. Les conflits de Massalia avec les Carthaginois vont durer tout au long du Ve siècle. Ils consolident l'alliance de Marseille avec Rome contre l'ennemi commun.

(Au cours de ce siècle, Marseille connut une grande prospérité grâce à la paix en Méditerranée Occidentale due à la défaite carthaginoise à Himère en Sicile en 480 avant J.-C., suivie peu après par la déroute qu'infligea en -474 Hiéron de Syracuse aux Étrusques au large de Cumes. Cette défaite sonna le glas du dynamisme des cités étrusques méridionales. Les routes commerciales au large de la Campanie passèrent sous le contrôle de Syracuse. Pendant près de soixante-dix ans les navires massaliotes purent sillonner tranquillement la mer tyrrhénienne avant que le conflit reprenne à la fin du siècle entraînant la région dans un conflit qui devait durer un demi-siècle dans toute la Grande Grèce.)

En 535 av JC, la coalition etrusco-carthaginoise gagnent la bataille d'Alalia contre les Phocéens et s'installe en Corse.
En
453 av JC, les Syracusains fondèrent Porto Vecchio.Autour de 271 av JC, les Carthaginois renforcèrent leur position en Corse tout en réalisant la conquête de la Sicile (276). En 535 av JC, la coalition etrusco-carthaginoise gagnent la bataille d'Alalia contre les Phocéens et s'installe en Corse.

 

 LES GUERRES  MEDIQUES.La bataille de Ladé ou Ladè est une bataille navale qui se déroula en 494 av. J.-C.

durant la révolte de l'Ionie entre les cités ioniennes révoltées et l'Empire perse de Darius Ier. Elle se solda par une victoire décisive des Perses qui mit fin à la révolte.Contrairement à d'autres épisodes des guerres médiques ou de la révolte de l'Ionie, le seul récit antique de la bataille de Ladé qui nous soit parvenu est celui d'Hérodote dans son Enquête ou Histoires datées de 445 av. J.-C.. Hérodote est un Grec ionien né pendant la seconde guerre médique à Halicarnasse, cité située en Asie mineure, à la croisée des mondes helléniques et perse. Cette origine ainsi que ses nombreux voyages dans l'empire achéménide et en Méditerranée expliquent sa bonne connaissance des deux belligérants L'Ionie est constituée de douze cités grecques fondées depuis au moins le VIIIe siècle avant l'ère chrétienne : Milet, Éphèse, Phocée, Clazomènes, Colophon, Priène, Téos, Chios, Samos, Érythrée, Myonte et Lébédos. Il faut y ajouter les cités de l'Éolide, région située au nord-ouest de l'Ionie, dont celle de Smyrne. Autonomes, elles sont toutes soumises au pouvoir perse. Milet dispose d'un statut à part : son traité d'amitié conclu avec Cyrus avant la conquête de la région lui assure une relative indépendance. C'est pourtant Milet qui se trouve à l'origine du soulèvement de 499.Ces cités sont unies au sein de la Ligue ionienne, une alliance forgée au VIIe siècle av. J.-C. qui ne joue plus de rôle militaire depuis la conquête de Cyrus mais qui conserve un rôle religieux, culturel et politique à travers une amphictyonie chargée du culte de Poséidon Helikonios au sanctuaire du Panionion, au cap Mycale. Cette institution facilite les échanges nécessaires à une révolte commune.En 499, Aristagoras, alors tyran de Milet, organise une expédition commune avec le satrape de Lydie Artapherne dans le but de conquérir Naxos. Cette expédition est un grave échec et Aristagoras, sentant sa position menacée, incite l'Ionie tout entière à se révolter. Cette révolte contre les Perses se double d'une révolte contre les tyrans dirigeant les cités et clients de Darius Artapherne est le frère du grand roi Darius Ier. Il dirige l'une des vingt satrapies de l'empire depuis 510 mais dispose également d'une autorité étendue à « tous les pays maritimes d'Asie » donc les cités côtières et les îles d'Asie mineure.En 498, les Ioniens passent à l'offensive, pillent et incendient les faubourgs de Sardes avant d'être vaincus près d'Éphèse. Mais la révolte s'étend aux autres cités grecques de l'Asie mineure et de la mer Égée, à la Carie et à Chypre et trois ans de guerre acharnée s'ensuivent, sans résultats décisifs. La mort d'Aristagoras au combat n'a pas de conséquences sur la poursuite de la révolte.

Le siège de Milet Au début 494, la guerre entre dans sa sixième année. Les Perses concentrent leurs forces terrestres et navales sur Milet, épicentre de la révolte. La confédération ionienne se réunit au Panonium pour envisager de l'aide à apporter aux assiégés. Il est décidé de ne pas débarquer de troupes mais de réunir tous les navires disponibles afin de briser le blocus maritime et de rendre ainsi le siège inutile.

Composition des flottes et tactiques

La trière

ne trière grecque.

Le navire le plus utilisé par les deux camps est la trière. Cette galère de combat antique tire son nom de ses trois rangs de rameurs, ses dimensions moyennes étaient de 36 mètres de long, 5 mètres de large, 2 2 mètres au-dessus de l'eau et un tirant d'eau de moins d'un mètre12,13. Pourvu d'une voile unique, elle est avant tout propulsée par des rameurs. Peu stable, s'usant rapidement, nécessitant un entretien constant et fragile en cas de mauvais temps, la trière est un mauvais navire ; elle est par contre un « excellent engin de guerre »14. La composition classique d'une trière est de 200 hommes : en plus de 170 rameurs et d'une dizaine de matelots servant aux manœuvres, elle peut embarquer une vingtaine de soldats, appelés épibates chez les Grecs, constitués d'hoplites, d'archers ou autres lanceurs de jet. Au début du Ve siècle av. J.-C., la trière est une invention récente apparue en Méditerranée depuis moins d'un demi-siècle. Elle a été mise au point par les Phéniciens ou les Samosiens, justement deux des principales flottes engagées à Ladé.

Forces en présence

pèce représentant un navire de guerre phénicien. On distingue un éperon et des soldats munis de casques et de boucliers

Même si les chiffres fournis par Hérodote sont à prendre avec précaution, ils rendent compte du rapport de force. Les Perses veulent en finir avec Milet et ont concentré tous leurs effectifs, les Grecs ont jeté toutes leurs dernières réserves dans une bataille qu'ils savent décisive  D'après Hérodote, l'armada perse compte « 600 voiles » Les Perses, peuple issu des hauts plateaux iraniens, ne sont pas une puissance maritime. Cependant, depuis Cambyse, ils disposent des flottes phéniciennes, en particulier des cités portuaires de Tyr et Sidon. Les Phéniciens sont l'autre grand peuple de marins en Méditerranée, pour la guerre et le commerce, ils ont mis au point de nombreuses techniques navales reprises par les Grecs. Plus alliés que sujets, ils constituent la colonne vertébrale de la marine achéménide. Les Perses ont également mobilisé les navires chypriotes, ciliciens et égyptiens. Chypre comprend des cités grecques et phéniciennes qui se sont jointes à la révolte ionienne en 497 mais qui ont été ramenées par la force dans le camp perse. Les Égyptiens sont d'excellents marins qui embarquent des « commandos d'abordage » munis de piques d'arraisonnement et de grandes haches, bien protégés par des casques, cuirasses et boucliers Toujours d'après Hérodote, les Grecs ont rassemblé 353 trières. Outre les Milésiens qui alignent 80 vaisseaux, le gros des forces est constitué des escadres des îles de Chios (100), Lesbos (70) et Samos (60). Les cités d'Érythrée, de Téos, de Priène, de Myonte et de Phocée ont également fourni quelques navires.

Tactiques

À Ladé, l'éventail des tactiques n'est pas aussi élaboré que pendant la seconde guerre médique ou la guerre du Péloponnèse. Les voiles sont repliées et on ne les hisse que pour fuir, les manœuvres sont effectuées à la rame. La plus vieille tactique de combat naval consiste à aborder l'ennemi pour engager le combat sur son pont, d'où l'utilité de l'infanterie de marine embarquée. Depuis l'invention de la trière, les adversaires tentent également de s'éperonner, avec le risque d'endommager leur propre navire, voire de couler avec leur victime si la proue est trop enfoncée. Selon Hérodote, Dionysos de Phocée met au point une tactique nouvelle qu'il tente d'enseigner à ses marins : feignant de tenter un éperonnage, la trière doit se glisser entre deux embarcations ennemies pour briser ses avirons Elle fait ensuite demi-tour et attaque par derrière ou de côté l'ennemi privé de mouvements. Cependant, il est possible que les Phéniciens maîtrisaient également cette tactique, voire qu'ils en étaient les inventeurs  

La bataille

Les Ioniens cherchèrent à défendre Milet par la mer et leur flotte se rassembla à l'île de Ladé, au large de la cité. Les Perses cherchèrent à persuader certaines des cités ioniennes de faire défection et le contingent venu de Samos accepta leur offre. Quand les deux flottes se rencontrèrent, les navires venus de Samos (à l'exception de 11 qui restèrent pour se battre) fuirent la bataille, causant une grande confusion dans la ligne de bataille ionienne. Voyant cette trahison, la flotte envoyée par Lesbos prit à son tour la fuite. Bien que le contingent venu de Chios ainsi que quelques autres navires se battirent avec courage, la bataille était perdue.

Conséquences

les ruines de Didymes, sanctuaire d'Apollon de Milet.

Avec la défaite de Ladé, la rébellion tout entière s'écroula. Milet fut prise peu après et ses habitants massacrés ou réduits en esclavage. L'année suivante, les Perses avaient conquis les dernières places-fortes des rebelles et ramené la paix dans la région. Cette révolte fut le premier conflit opposant la Perse et le monde grec et elle représente la première phase des guerres médiques. Bien que l'Asie Mineure ait été ramenée dans le giron de l'Empire, Darius se jura de punir Athènes et Érétrie pour le soutien que ces deux cités avaient apporté aux rebelles. De plus, voyant que la multitude de cité-États grecques représentait une menace pour la stabilité de l'Empire, il décida de conquérir la Grèce tout entière. En 492, l'invasion de la Grèce par les Perses, deuxième phase des guerres médiques, serait une conséquence directe de la révolte de l'Ionie.

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La bataille d'Héméroskopeion est livrée en 490 av. J.-C.

entre les flottes de Massalia et d'Emporiæ d'une part et de Carthage d'autre part. Puissance maritime et expansionniste, Carthage s'installe en Espagne et entre en concurrence directe avec les différents comptoirs et colonies déjà créés sur les côtes méditerranéennes par des cités grecques, telles que Phocée.

phocée

L'emploi de l'intimidation ou de la force est le moyen quasi usuel employé par Carthage pour résoudre les difficultés rencontrées avec les cités rivales et c'est ainsi qu'elle met le siège devant Héméroskopeion, qui refuse de subir son joug.Héméroskopeion est un port créé par Phocée dans les années 600 av. J.-C. Face au danger qui la guette, elle décide de demander de l'aide auprès des autres cités phocéennes, dont la principale est Massalia, depuis la prise de Phocée, la cité-mère, par les Perses en 543. Soulignant que le sort de leur ville préfigure celui des autres cités, les ambassadeurs de Héméroskopeion obtiennent l'assistance de Massalia et d'Emporiæ qui mobilisent et unissent leurs flottes pour affronter la menace punique.

 

Arrivés devant Héméroskopeion, les alliés découvrent la flotte carthaginoise qui assiège la cité. Elle est nettement inférieure en nombre mais elle n'est pas à négliger car ses équipages sont audacieux et rompus au combat naval. Et en effet, alors que les Phocéens s'attendaient à ce qu'elle tente de fuir, elle engage résolument le combat en s'élançant de toute la puissance de ses rames sur la première ligne ennemie, afin d'éperonner les navires adverses. Ceux-ci s'apprêtent à soutenir le choc mais au dernier moment, les galères carthaginoises rentrent leurs rames et glissent entre les rangs des navires phocéens et brisent leurs rames, les condamnant à l'immobilité, puis elles manœuvrent pour les éperonner de flanc. L'intervention des navires phocéens situés en deuxième ligne sauve la situation et la supériorité numérique finit par produire ses effets : accablés sous le nombre, les Carthaginois sont défaits.Carthage ne cherchera pas à prendre sa revanche, les cités phocéennes lui offrant une paix commerciale compatible avec les intérêts de chacun, qu'elle estimera judicieux d'accepter.

carthage

 LES     seconde guerre médique                 La bataille de l'Artémision ou du cap Artémision

est une série d'actions navales menées dans le cadre de la seconde guerre médique par une coalition de cités grecques opposées à l'empire perse de Xerxès, au large de la côte de l'Eubée. Elle eut lieu simultanément à la bataille des Thermopyles à la fin de l'été 480.

Cette bataille s'inscrit durant la seconde invasion perse (la première s'étant conclue par un échec des Perses à Marathon) lorsque Xerxès ayant rassemblé une immense armée partit à la conquête de la Grèce.Dans le but de stopper l'invasion, le général athénien Thémistocle décida de contenir l'immense armée perse sur terre au niveau de la passe des Thermopyles et sur mer dans le détroit de l’Artémision (cap Artémision, situé au nord de l’île d’Eubée).Une force navale alliée grecque de 271 trières fut envoyée dans le détroit attendre l'arrivée de l'armada perse. Après deux journées d'escarmouches entre les deux flottes, la bataille principale qui dura toute une journée fut très indécise. Plusieurs dizaines de navires furent perdus de chaque côté. À l'annonce de la mort de Léonidas et de la défaite des Grecs aux Thermopyles et compte tenu de leurs pertes navales, les alliés grecs décidèrent de se retirer à Salamine

.Vers la fin juillet, début août, lorsqu’il fut appris que la flotte perse avançait le long de la côte du mont Olympe, la flotte alliée fit voile vers le nord en direction du cap de l’Artémision. Une fois sur place les Grecs échouèrent leurs navires de manière à pouvoir les remettre à l’eau rapidement. De là, ils envoyèrent trois bateaux vers l’île de Skiathos afin de les alerter à l’approche de la flotte perse.

Deux semaines passèrent sans que la flotte perse ne soit en vue. Et finalement dix trirèmes de Sidon arrivèrent au large de Skiathos et la flotte des alliés grecs fut avertie par un feu allumé sur l’ile. Cependant, les navires de patrouille alliés furent pris au dépourvu, et deux furent capturés, tandis qu'un s’échoua. Selon Hérodote, dans la confusion, les Grecs ne surent pas si la balise annonçait l’arrivée de l’ensemble de la flotte perse ou d’un simple détachement. Par précaution l’ensemble de la flotte alliée s’engagea dans le détroit de l’Artémision. Une fois devenu clair que la flotte perse n’arriverait pas ce jour, les Grecs décidèrent de naviguer vers Chalcis à mi-chemin sur la côte est de l’Eubée, laissant des hommes (héméroscopes) sur les hauteurs pour avertir de l’arrivée effective des bateaux perses.

Les historiens pensent que les Grecs ont mal interprété les mouvements perses et qu’ils en sont venus à la conclusion erronée que les Perses naviguaient vers l'est autour de Skiathos, et se dirigeaient vers la côte orientale de l’Eubée. Effectivement, les signaux envoyés par les balises devaient être très simplistes et potentiellement interprétés à tort ; de même les hommes chargés d’envoyer les signaux ont pu mal estimer la direction de la flotte perse. Et si les navires perses avaient contourné l’Eubée par sa côte est, ils auraient pu couper la ligne de retraite de la flotte grecque et avoir un accès direct sur l’Attique. En outre, les Perses avaient largement assez de navires pour mener de front une attaque sur le détroit de l’Artémision et effectuer un contournement de l’Eubée

. Le retrait des Grecs sur Chalcis était donc de leur point de vue l’occasion de pouvoir s’échapper du détroit pour éviter le contournement perse mais leur laissait la possibilité de revenir à l’Artémision si ce contournement n’avait pas lieu.

Une dizaine de jours plus tard, l'armée perse est arrivée aux Thermopyles, et les Alliés à Chalcis ont été informés par le navire du capitaine Abronchius, qui avait été désigné pour assurer la liaison entre l'armée et la flotte. Toutefois, il n'y avait toujours pas de signe de la flotte perse. Le lendemain, la flotte perse approche finalement de l’Artémision, en passant entre la côte de Magnésie et Skiathos, quand une tempête (hellespontias) éclata, entraînant la flotte perse vers la côte rocheuse. La tempête a duré deux jours et détruit environ un tiers des navires perses

Au lendemain de la fin de la tempête, la flotte alliée se dirigea vers l’Artémision afin de protéger le flanc de l’armée aux Thermopyles. Le jour suivant (le cinquième depuis l’arrivée des perses aux Thermopyles), les perses commencèrent leurs offensives sur la passe des Thermopyles et la flotte perse arriva finalement par le détroit formé entre la Magnésie et l’île de Skiathos et commença à mouiller sur la côte au niveau des Aphètes en face de l’Artemision. Selon Hérodote, les Grecs capturèrent à ce moment une quinzaine de bateaux perses, mais malgré cela et la tempête précédente, le rapport des forces était encore de trois contre un en faveur des Perses. En conséquence, les alliés envisagèrent de se retirer complètement Les Eubéens, demandèrent en vain à Eurybiade d'attendre qu'ils aient mis en lieu sûr leurs familles. Ils allèrent donc demander à Thémistocle, moyennant le somme de trente talents, de mener le combat contre les Perses ici même. Avec cette somme Thémistocle put corrompre l’amiral spartiate Eurybiade et l’amiral Adeimantos de Corinthe afin de les faire rester.

Plus tard ce jour-là, un déserteur de la flotte perse, un Grec appelé Scyllias, nagea vers le camp des Alliés Il apporta de mauvaises nouvelles aux Grecs - alors que la plupart de la flotte perse était en cours de réparation, les Perses avaient détaché 200 navires pour contourner la côte extérieure de l'Eubée, afin de bloquer la voie d'évacuation de la flotte alliée. Les Perses ne voulaient pas attaquer de suite les Grecs, car ils pensaient les voir fuir ; ils ont donc cherché à les piéger pour être sûrs de pouvoir détruire entièrement leur flotte. Les Alliés se résolurent à aller à la rencontre de ce détachement, pour éviter d'être pris au piège, mais attendant la nuit pour ne pas éveiller les soupçons perses

Les alliés virent là une occasion pour détruire une partie de la flotte perse isolée Hérodote n’est pas clair sur l’endroit où les Grecs comptaient attaquer ce détachement. Une des possibilités est que le détachement grec comptait descendre le détroit de l’Eubée en espérant que les autres bateaux alliés qui patrouillaient le long de la côte attique suivent les Perses lors de leur passage au sud du détroit d’Eubée afin de les prendre en tenaille. Par ailleurs, les Grecs avaient sans doute prévu de prendre en embuscade le détachement perse lors de son passage par les Aphètes. Mais de toute façon, les Grecs décidèrent de tester les Perses afin de mieux apprécier leur capacité à la manœuvre et leurs tactiques; cela en fin de journée pour éviter d’être entraînés dans un engagement à grande échelle Ces décisions ont finalement conduit au début de la bataille

Hérodote donne une description détaillée de la flotte perse réunis à Doriskos (Voir tableau) Cependant elle subit de fortes pertes au large de la Magnésie lorsqu’elle fut touchée par une tempête et on peut décompter environ 800 trirèmes présentes au large de l'Artémision.

Région

Nombre de navires

Région

Nombre de navires

Région

Nombre de navires

 Phénicie et Syrie 

 300

 Égypte 

 200

 Chypre 

 150

 Cilicie

 100

 Ionie

 100

 Hellespont

 100

 Carie

 70

 Éolide

 60

 Lycie

 50

 Pamphylie

 30

 Doriens d'Anatolie

 30

 Cyclades

 17





Total

1207

 

Hérodote nous donne la flotte grecque présente à l'Artémision. Les chiffres entre parenthèses correspondent à des navires légers (pentécontères). Tous les autres navires sont des trirèmes. Les Athéniens voulaient le commandement de la flotte, mais les alliés s'y étant opposés, les Athéniens se résolurent dans l'intérêt général à laisser le commandement à Eurybiade de Sparte.

Cité

Nombre de navires

Cité

Nombre de navires

Cité

Nombre de navires

 Athènes  

 127

 Corinthe 

 40

 Égine 

 18

 Chalcis  

 20

 Mégare 

 20

 Sicyone 

 12

 Sparte  

 10

 Épidaure 

 8

 Érétrie 

 7

 Trézène  

 5

 Styre (ville d'Eubée) 

 2

 Céos 

 2 (2)

Locriens Opuntiens

(7)



Total

271 (9)<

Stratégiquement, la mission des Grecs est assez simple : leur flotte doit protéger le flanc est de l’armée de terre aux Thermopyles sans être elle-même débordée Pour les Perses aussi la situation stratégique est assez simple, mais ils possèdent plus d’options. Les Grecs ne peuvent céder ni aux Thermopyles ni à l’Artémision, alors que les Perses peuvent se contenter de ne déborder qu’une seule de ces positions. Sachant que théoriquement la position la plus facilement débordable est sans doute celle tenue par l’armada grecque (en contournant l’Eubée, la position de la flotte à l’Artémision semble avoir été choisie pour éviter une telle tentative. Si l’étroitesse du détroit avait été le seul facteur important pour les Grecs, ils auraient sans doute trouvé une meilleure position près de la ville de Histiée    Les Perses avaient un avantage tactique double ; ils surpassaient les Grecs en nombre (3 contre 1) et leurs bateaux possédaient une meilleure navigabilité. Cette supériorité des navires perses que mentionne Hérodote est probablement due à la supériorité des équipages perses; la plupart des navires d’Athènes (donc la majorité de la flotte) étaient récents et leurs équipages peu expérimentés. À cette époque, les tactiques du combat naval pouvaient se résumer à l'éperonnage (les trirèmes étaient équipées d’un bélier à la proue) ou à l’abordage . Les Perses et les Grecs d’Asie commencèrent à utiliser une nouvelle manœuvre connue sous le nom de diekplous (« navigation à travers » – voir Trière, section tactique) . Cette manœuvre requérait des matelots bien entraînés et par conséquent, était plus encline à être utilisée par les Perses. Toutefois, les Grecs ont développé des tactiques pour contrer cette manœuvre .

Hérodote précise que les navires alliés étaient plus lourds et donc moins maniables. Il était donc encore moins probable que les Grecs utilisent la manœuvre du diekplous. La source de ce poids supplémentaire est incertaine; peut-être un problème de construction ou encore l’équipement lourd des hoplites embarqués. La manœuvrabilité de leurs navires à sans doute conditionné la tactique des Grecs en leur imposant plutôt l’abordage (et donc d’avoir des navires armés de lourds hoplites) pour prendre les navires ennemis. En effet, Hérodote suggère que les Grecs cherchaient à capturer les navires perses plutôt qu’à les faire sombrer.

La bataille navale Premier jour de la bataille

croquis d'une reconstruction

d'une trirème grecque.

Quand les Perses virent la flotte alliée se diriger sur eux, ils décidèrent de saisir l’occasion d’attaquer même si la journée approchait de sa fin car ils pensaient remporter une victoire facile. Ils se jetèrent donc rapidement sur les Grecs, cependant ces derniers avaient mis au point une tactique de défense pour l’occasion. Une formation de défense circulaire avec la proue et les béliers en direction de l’ennemi et l’arrière de leurs navires en direction du centre. Thucydide rapporte que dans la guerre du Péloponnèse, à deux reprises, cette tactique fut utilisée. Cependant, Hérodote n’utilise pas le mot cercle, et Lazenby souligne la difficulté de former un cercle avec 250 navires (dans la guerre du Péloponnèse, il n’était question que de 30 à 40 navires). Sans doute les Grecs ont-ils utilisé une position de défense en forme de croissant. Il semble en tout cas que cette position eu pour but de compenser la supériorité en manœuvre des Perses et l’utilisation du diekplous Les navires grecs ayant pris cette position à l’aide d’un signal convenu à l’avance, un second signal dirigea un rapide mouvement des navires vers l’extérieur (à partir de leur position semi-circulaire) pour attaquer l’ennemi de front dans un espace étroit. Ainsi, leur supériorité de manœuvre annulée, les Perses perdirent 30 de leurs navires. Durant la bataille, Philaon (le frère de Gorgus roi des Salaminiens), un des commandants les plus respectés dans la flotte perse, fut pris et le capitaine Antidorus de Lemnos fit défection en faveur des Grecs. La nuit tomba et mit fin à l’affrontement. Chacune des deux flottes s’en retourna à son mouillage sans qu’un vainqueur n'en ressortit. Ce qui en considérant la situation des Grecs avant la bataille peut être mis à leur avantage.

Au cours de la nuit, un orage éclata en provenance du mont Pélion et empêcha le départ d’un groupe de navires grecs qui devaient intercepter le détachement perse chargé de contourner l’Eubée. Cependant, la tempête toucha également la flotte perse au mouillage aux Aphètes et le détachement perse qui perdit la plupart de ses navires.

Deuxième jour

Le second jour de la bataille (qui est aussi le second jour de la bataille des Thermopyles), la flotte perse reporta l’affrontement, préférant remettre en état ses navires touchés par deux tempêtes successivesCe même jour, arriva la nouvelle du naufrage des Perses au large de l’Eubée ainsi qu’un renfort de 53 navires athéniens. Fort de cela, les grecs engagèrent en fin de journée, une patrouille de navires ciliciens et les coulèrent avant de se replier à la tombée de la nuit. Ces navires étaient peut-être des survivants du détachement envoyé autour de l’Eubée ou peut-être étaient-ils parti d’un port isolé.

Troisième jour

Le troisième jour de la bataille, la flotte perse vexée d’être tenue en échec par un ennemi plus faible était prête à en découdre. Les généraux Perses prirent donc cette fois l’initiative. Ils avancèrent vers la position grecque de l’Artémision en effectuant une manœuvre d’encerclement en disposant leurs navires sur une ligne en forme de croissant. En voyant la flotte ennemie se rapprocher, les Grecs tentèrent de bloquer le détroit du mieux qu’ils pouvaient et allèrent à leur rencontre. La bataille fit rage toute la journée et les alliés eurent du mal à tenir leurs lignes de défense mais la flotte de Xerxès se gêna elle-même dans ses manœuvres du fait de son ampleur. À la nuit venue, les engagements cessèrent ; les deux parties ayant subi des pertes à peu près égales. Toutefois, la flotte grecque, plus petite, ne pouvait se permette de telles pertes2 près de la moitié des navires athéniens étaient endommagés ou coulés.De retour à l’Artémision, les Grecs ont compris qu’ils ne seraient probablement pas capables de tenir contre les Perses une journée supplémentaire compte tenu de leurs pertes . Ils débattirent donc pour savoir s’ils devaient se retirer de l’Artémision en attendant des nouvelles des Thermopyles. Thémistocle ordonna la politique de la terre brûlée et l’on tua les troupeaux afin qu’ils ne tombent pas aux mains de l’ennemi. Abronychus, arrivé avec le navire de liaison des Thermopyles, apprit alors la nouvelle aux autres Grecs de la chute des Thermopyles et de la mort de Léonidas. Tenir le détroit avait donc perdu toute valeur stratégique et les Grecs décidèrent de l’évacuer sur le champ.Les Perses furent alertés du retrait des Grecs par un bateau en provenance d’Histiaea (Histiée), mais ne voulurent pas le croire. Ils envoyèrent donc des navires de reconnaissance et purent constater que la totalité de la flotte grecque avait mis les voiles. Les Perses se mirent alors en marche vers Histiaea (Histiée) et saccagèrent la région environnante.La flotte grecque navigua en direction de Salamine et participa à l’évacuation d’Athènes. En cours de route, Thémistocle adressa un message (laissé aux différents points de ravitaillement en eau potable) aux Ioniens, grecs alliés des Perses  
« Ioniens, vous faites une action injuste en portant les armes contre vos pères, et en travaillant à asservir la Grèce. Prenez plutôt notre parti ; ou si vous ne le pouvez, du moins retirez-vous du combat, et engagez les Cariens à suivre votre exemple. Si ni l'un ni l'autre n'est possible, et que le joug de la nécessité vous retienne au service du roi, conduisez-vous du moins mollement dans l’action; n'oubliez pas que nous sommes vos pères, et que vous êtes la cause primitive de la guerre que nous avons aujourd'hui contre les Barbares. »

La bataille de Salamine est une bataille navale qui opposa le 29 septembre 480 av. J.-C.

(22 du mois Boédromion dans l'antique calendrier athénien) la flotte grecque menée par Eurybiade et Thémistocle à la flotte perse de XerxèsIer

Xerxés 1

.La flotte grecque est au mouillage à l'Artémision quand se déclenche la bataille des Thermopyles. Elle doit d'ailleurs repousser un assaut de la flotte de Xerxès lors d'une bataille fort indécise où plusieurs dizaines de navires sont perdus (Voir Bataille de l'Artémision). Aussi les chefs grecs décident unanimement de quitter l'Artémision, d'autant que Léonidas est mort et que l'armée terrestre des cités grecques coalisées se retire vers le sud. Dans la nuit, subrepticement, la flotte dirigée par Eurybiade emprunte le canal de l'Eubée et navigue vers le sud.

La situation pour les Grecs n'est pas encourageante, comme le rapporte Diodore de Sicile. La défaite des Thermopyles, la soumission de la Béotie, la prise d'Athènes sèment le découragement dans les esprits. Cléombrote Ier, le frère de Léonidas et roi des Spartiates, ne songe qu'à protéger le Péloponnèse par la construction d'un mur vers l'Isthme de Corinthe. Quant à la flotte, elle s'installe à Salamine à la demande de Thémistocle. Ce plan, tenir l'Isthme de Corinthe et le golfe de Salamine, implique l'abandon total de l'Attique, ce qui explique aussi la prise d'Athènes, abandonnée par ses habitants sur les conseils de Thémistocle.

Thémistocle a un plan précis qu'il impose contre l'avis d'Eurybiade. Il s'agit de combattre dans la rade étroite de Salamine car il est persuadé, à juste titre, que les Perses ne pourront pas entreprendre la manœuvre d'encerclement par les ailes esquissée à l'Artémision. De plus il est persuadé que dans cette passe étroite les navires ennemis se gêneront mutuellement et seront autant de proies pour un abordage ou un éperonnage par les solides trières grecques. Enfin il est persuadé qu'en coupant l'armée perse de sa flotte elle fera demi-tour. Il tient les propos suivants, rapportés par Plutarque :

« Vous ne parviendrez jamais à arrêter sur terre le flot de cette immense armée. Ce qu'il faut, c'est lui couper les vivres en anéantissant sa flotte de transport. Réduite à la famine, elle n'aura plus d'autre choix que de faire demi-tour. C'est votre seule chance de salut. »

Eurybiade préfère défendre un autre point de vue, plus circonspect. Maintenant que la flotte grecque a assuré l'évacuation de l'Attique, il faut retourner à proximité des forces terrestres afin d'entreprendre des actions combinées. Ce point de vue est partagé par les Corinthiens, deuxième flotte de la coalition. Thémistocle reçoit cependant le soutien d'Égine et de Mégare, il est vrai directement menacées en cas de repli sur l'Isthme de Corinthe de la flotte grecque. C'est alors que Thémistocle, selon Plutarque et Hérodote, utilise la ruse et fait parvenir un message à Xerxès, par l'intermédiaire d'un Grec probablement originaire d'Ionie nommé Sicinnos, l'informant du désir de fuite d'une partie des généraux grecs par la passe occidentale de la baie d'Éleusis encore libre. Cette manœuvre, nous dirions aujourd'hui de désinformation, fonctionne pleinement et une partie de la flotte perse termine l'encerclement des Grecs tandis que l'îlot de Psyttaleia (en) est occupé par un détachement avec pour objectif de recueillir les équipages perses et achever les Grecs lorsque la bataille éclatera.

Les effectifs

bataille de Salamine. bataille de Salamine. invasion perse. mouvements jusqu'à Salamine.

Quels sont les effectifs engagés dans la bataille de Salamine ? Il est difficile de répondre précisément.

  • Pour les forces grecques, nous pouvons considérer que le chiffre de 350/380 trières est crédible, ce qui représente la quasi-totalité de la flotte grecque. Outre les navires d'Athènes, plus de la moitié de la flotte, nous avons 40 navires de Corinthe, une trentaine d'Égine, entre 15 et 20 pour des cités comme Mégare, Sicyone… Le reste est négligeable.
  • C'est sur les effectifs de la flotte de Xerxès qu'il est plus difficile de trancher. Les historiens antiques, tels Hérodote, Diodore de Sicile ou le Panégyrique d'Athènes d'Isocrate, donnent le chiffre de 1200 navires. Ces chiffres sont fantaisistes et ne semblent pas tenir compte des pertes subies lors des tempêtes et lors de la bataille de l'Artémision. De plus, il faut considérer que la flotte perse doit assurer le ravitaillement de l'armée, garder des points névralgiques (détroits, dépôts, etc.). Il faut probablement admettre un chiffre de 500 à 600 navires au minimum, ce qui permet à Xerxès de garder la supériorité numérique et de compenser ainsi la moindre efficacité de ses troupes au combat.
  • veillée d'armes
  • Themistocle

Pendant que la flotte perse termine dans la nuit l'encerclement de l'île de Salamine, les généraux grecs tergiversent toujours. Cependant Aristide arrive d'Égine, ayant réussi à passer à travers le blocus perse, et informe Eurybiade et Thémistocle que le blocus est total et que la flotte n'a plus guère le choix. Désormais toute possibilité de retraite étant coupée, il faut combattre. La ruse de Thémistocle vient de réussir. La tactique utilisée est simple. L'étroitesse du détroit fait que seuls combattront les premières lignes de navires, ce qui annihile la supériorité numérique des Perses. Les combats terrestres précédents ont montré que la valeur au combat des Grecs ainsi que l'armement sont supérieurs, ce qui dans le cas d'abordage des navires ennemis est un avantage. Enfin les équipages perses, en fait surtout Phéniciens ou Ioniens, seront fatigués car ils auront parcouru une distance moyenne d'une dizaine de kilomètres pour certains, depuis leurs mouillages de Phalère.

Deux impératifs s'imposent aux Grecs. Tout d'abord s'installer légèrement en deçà du détroit pour que la masse perse s'installe dans le goulet d'étranglement, mais aussi ne pas trop reculer afin que les navires perses ne puissent tirer avantage de leur supériorité numérique. Il faut aussi éviter un débarquement perse à Salamine où se sont réfugiés un nombre important d'Athéniens, protégés par un détachement d'hoplites commandés par Aristide.

Les Perses se préparent aussi à la bataille avec, en particulier, cette installation incroyable du trône de Xerxès sur les pentes du mont Aegalée qui domine le détroit. Peu avant l'aube du 29 septembre, Xerxès s'installe sur son trône avec ses ministres et officiers, ses secrétaires chargés de noter les actions d'éclat et les fautes à châtier, et sa garde des Immortels. Dans le même temps la flotte se met en position. À la droite se trouvent les Phéniciens des flottes de Tyr et Sidon dirigés par les généraux perses Mégabaze et Préxaspe. Au centre, le corps de bataille est dirigé par Achéménès, demi-frère de Xerxès, qui tient le rôle de Grand Amiral et dirige plus précisément les flottes de Cilicie et de Lycie. Enfin à l'aile gauche se trouvent les flottes d'Ionie, du Pont et de Carie dirigées par un prince achéménide, Ariabignès et où combat Artémise Ire, reine d'Halicarnasse, la seule ayant osé dire à Xerxès, quelques jours auparavant, qu'il valait mieux éviter le combat.
À l'aube, les Grecs entonnent le péan célèbre rapporté par Eschyle : « Allez, fils de la Grèce, délivrez la patrie, délivrez vos enfants et vos femmes, les sanctuaires des dieux de vos pères et les tombeaux de vos aïeux : c'est la lutte suprême ».

La bataille des Athéniens contre les Perses

Dès le départ les Perses font une fausse manœuvre décrite ainsi par Diodore de Sicile :

« Les navires perses gardèrent leur rang tant qu'ils voguaient au large, mais en s'engageant dans le chenal, ils furent obligés de faire sortir de la ligne quelques-uns de leurs navires, ce qui entraîna une grande confusion. »

Les Perses font une erreur par excès de confiance et sont désorganisés dès le début de la bataille. C'est alors que la flotte grecque apparaît et, sans rompre ses lignes, fond sur les navires perses. Il reste un point sur lequel les historiens sont encore en désaccord, c'est de savoir quel était l'axe des deux lignes de navires au moment de l'impact. Pour certains, il est acquis que la flotte grecque est adossée à l'île de Salamine et que la flotte perse est alignée plus ou moins parallèlement au rivage de l'Attique. Pour d'autres au contraire, la flotte grecque barre entièrement le détroit, ce qui donne alors un axe de bataille perpendiculaire à l'axe du détroit. Cette deuxième hypothèse semble à l'heure actuelle la plus communément admise. De toute façon, quel qu'ait été l'alignement des flottes au début de la bataille, l'action principale se déroule dans l'étranglement du détroit de Salamine et dans les deux chenaux ménagés par l'îlot de Psyttalie entre Salamine et l'Attique.

L'aile droite grecque, dirigée par Eurybiade, et constituée des navires lacédémoniens, corinthiens et éginètes, flanche au départ et recule provisoirement, sous les probables huées des civils massés sur les rivages de l'île de Salamine. Thémistocle dirige, lui, tout le reste de la flotte, à savoir au centre les flottes de Mégare, Chalcis et des navires athéniens, et surtout sur l'aile gauche une flotte homogène d'environ 120 trières athéniennes. Face à eux se tiennent leurs vieux adversaires, les Phéniciens.

Hérodote raconte ainsi le déclenchement de cette bataille :

« L'Athénien Aminias de Pallène, voguant en dehors de la ligne, heurta un vaisseau perse et ne put se dégager ; le reste de la flotte se portant à son secours, la mêlée commença. Mais, d'autre part, les Éginètes prétendent que ce fut le vaisseau envoyé à Égine qui engagea la lutte. »

Cette rivalité de gloire est la traduction d'un conflit ancien entre les deux cités mais aussi la traduction d'un fait avéré : Athéniens et Éginètes furent les plus ardents adversaires des Perses lors de la bataille. Il ne faut pas croire d'ailleurs que la bravoure est du seul côté des Athéniens et de leurs alliés. La présence de Xerxès Ier qui surveille la bataille, sa sévérité dans la répression des lâches ou des incapables, les rivalités entre Grecs, font que certains Grecs d'Ionie servent très loyalement les Perses et se battent avec acharnement. Des marins de Samos comme Théomestor ou comme Phylacos, le fils d'Histiée, coulent des navires grecs et recevront plus tard de nombreuses récompenses de Xerxès. Il faut toute l'habileté des marins d'Égine pour contenir l'assaut des navires d'Ariabignès.

Cependant la combativité des Grecs d'Ionie, ou des Phéniciens face à Thémistocle sur l'aile gauche, ne suffit pas à contrebalancer l'erreur initiale qu'avait été le désordre introduit dans leurs lignes dès avant l'attaque. La bousculade, la panique conduisent bien des navires perses à présenter le flanc au lieu de la proue, ce qui dans un combat à l'éperon est rédhibitoire surtout face à des Grecs qui réussissent à tenir leur alignement. Les Athéniens appliquent une manœuvre de sciage particulièrement efficace — un coup de boutoir en avant puis recul pour prendre de l'élan et repartir vers l'avant sans dévier de l'axe d'attaque — qui sème la dévastation dans les rangs phéniciens.

La bataille est déjà engagée quand un vent très fort se lève, selon Plutarque :

« Thémistocle ne fut pas moins habile à choisir le moment que le lieu du combat : il prit garde de n'engager l'action contre la flotte des barbares qu'à l'heure où souffle régulièrement de la mer un vent très fort qui soulève les vagues dans le détroit. »

Ce vent ne gêne pas les navires grecs dont les superstructures sont peu élevées, mais désavantage nettement les bateaux, en particulier phéniciens, dont la poupe est haute et le tillac surélevé : « Pesants à la manœuvre, ils tournoyaient sous l'effort et présentaient le flanc aux Grecs », écrit encore Plutarque. En outre, sous l'effet de ce roulis, les archers perses déstabilisés ne peuvent faire usage de leur arc contre les hoplites et les rameurs des trières grecques. S'il est peu plausible que Thémistocle ait attendu ces vents étésiens pour aborder la flotte perse, d'autant qu'il n'eut pas le choix de l'heure de l'engagement, il est par contre fort possible qu'il ait attendu ce moment propice pour engager ses réserves qui, le vent aidant, achèvent de semer le désarroi dans les rangs adverses.

Le désastre s'avère irrémédiable quand, au cours du combat, la flotte de Xerxès perd l'un de ses commandants amiraux : Ariabignès, le frère du Grand Roi, est tué par un javelot en montant à l'abordage d'une trière grecque. Son corps est repêché par la reine Artémise d'Halicarnasse qui le portera à Xerxès. Cette femme, qui avait déconseillé la bataille, se rend compte que tout est perdu. Mais elle est pleine de ressources, à défaut de scrupules, et n'hésite pas pour se dégager à couler le navire de Damasithymos, roi de Calynda (en Lycie). Le plus surprenant est qu'elle reçut des éloges de Xerxès pour ce fait d'armes car, dans la confusion, il apparut qu'elle venait de couler un navire ennemi. Il est peu probable que beaucoup de Calydiens aient survécu pour l'accuser.

C'est à propos de cet épisode que l'on prête à Xerxès la fameuse phrase : Mes hommes sont devenus des femmes et mes femmes des hommes. »

Au soir de la bataille

Le sauve-qui-peut devient général mais le problème est de pouvoir sortir de la nasse que constitue l'enchevêtrement de navires dans l'étroit goulet de Salamine pour rejoindre le mouillage de Phalère. Le reflux des bateaux perses s'effectue dans le désordre le plus complet à la fin de la journée, la bataille ayant duré environ douze heures. Aristide, à la tête d'un détachement d'hoplites, débarque sur l'îlot de Psyttalie et y anéantit les troupes que Xerxès avait fait installer la nuit précédente. Quant à Xerxès lui-même, il dut quitter sans doute de façon assez rapide son observatoire car les Athéniens s'emparèrent dans la soirée de son trône, que bien des années plus tard, on montrait avec fierté aux pèlerins dans le Parthénon.

 

Cependant Thémistocle ne souhaite pas poursuivre la flotte perse en haute mer car malgré le désastre, elle conserve probablement sa supériorité numérique. Il semble que les Grecs ne comprennent pas tout de suite la portée de leur victoire et qu'ils s'attendent à un nouvel assaut le lendemain.

La flotte perse en est bien incapable, démoralisée par ce désastre. Les équipages se réfugient à Phalère sous la protection de l'armée de terre, tandis que les navires égyptiens qui avaient contourné l'île de Salamine par le sud pour bloquer l'entrée ouest du détroit, rentrent eux aussi sans être inquiétés. Le soir venu, le silence revient sur le lieu de cette bataille comme l'écrit Eschyle dans Les Perses :

« Une plainte mêlée de sanglots règne seule sur la mer au large jusqu'à l'heure où la nuit au sombre visage vient tout arrêter. »

Lors de cette bataille, les Perses ont perdu au moins 200 trières, sans compter celles tombées aux mains des vainqueurs, et les Grecs une quarantaine.

 

Les lendemains de Salamine

La situation après la défaite cuisante de Salamine n'est pas pour autant désespérée pour les Perses. Leur armée de terre est intacte si l'on excepte les troupes, peu importantes, massacrées sur l'îlot de Psyttalie par les hoplites d'Aristide. La flotte perse reste, en dépit de ses pertes, supérieure en tonnage et les immenses ressources de l'empire peuvent permettre la construction de nombreux navires alors que pour les Grecs, la destruction des chantiers de l'Attique est une perte irremplaçable. C'est pourquoi l'attitude de Xerxès Ier après la bataille pose de nombreuses interrogations et cela dès l'Antiquité où l'on parle de la pusillanimité du Grand Roi. En effet, laissant le commandement de son armée à Mardonios, son beau-frère, celui qui dirigeait déjà l'expédition de 492, Xerxès abandonne ses troupes pour retourner vers ses capitales Suse et Persépolis.

Il suit en cela le conseil de Mardonios et de la reine Artémise Ier d'Halicarnasse, à savoir laisser en Grèce une armée importante, (Hérodote parle de 300 000 hommes, ce qui est sans doute excessif), qui hivernera en Grèce continentale, puis attaquer le Péloponnèse au printemps. Quant à Xerxès, sa présence n'est plus utile, puisque son principal objectif est atteint, à savoir la destruction d'Athènes. Cette présentation des faits permet au roi perse de sauver les apparences et de ne pas retourner dans son empire en vaincu. Xerxès passe l'Hellespont dans les derniers jours de l'année 480 non sans difficulté car les Thraces, rendus furieux par les réquisitions de l'été, lancent de nombreux raids sur les troupes perses.

Quant aux vainqueurs, ils sont surpris par l'inaction des Perses et ne semblent pas comprendre dans un premier temps l'ampleur de leur succès. Quand il apparaît que les Perses font retraite, Thémistocle, dans l'euphorie de la victoire, propose de couper la route de l'Asie à Xerxès en traversant l'Égée. Mais Aristide et Eurybiade objectent la prudence. De plus les Grecs ont perdu à Salamine plus de 40 navires et ne peuvent les remplacer aussi rapidement que leurs adversaires. Enfin, envoyer toute la flotte aussi loin de la Grèce alors que les réfugiés d'Athènes sont encore sur l'île de Salamine et que les côtes grecques sont non protégées est assez hasardeux. La saison enfin devient dangereuse pour la navigation. Pour Aristide une éventuelle défaite d'Athènes ferait le jeu de Sparte, d'autant que Sparte est en train de finir le mur qui barre l'isthme du Péloponnèse et donc ne ressent plus la menace perse avec la même acuité.

http://soradesuka.free.fr/adaptations.html       http://youtu.be/HSQhSbshGeM      http://www.batailles-navales.fr/salamine.htm  bataille de  salamine

http://videos.arte.tv/fr/videos/au-nom-d-athenes-2-2-divine-salamine-extrait--7081616.html

La bataille du cap Mycale

est l'une des dernières confrontations entre Grecs coalisés et Perses de la deuxième guerre médique. Elle eut lieu en 479 et tient son nom du cap au large duquel l'affrontement débuta, et qui se situe en face de l'île de Samos.La flotte alliée grecque, sous le commandement de Léotychidas II de Sparte et de Xanthippe d'Athènes, s'était rassemblée à Délos et fut approchée par une délégation venue de Samos qui suggéra l'idée que les cités grecques d'Ionie se révolteraient si la flotte alliée triomphait de la flotte perse. Cette délégation mit également en avant le moral déclinant et le mauvais état de la flotte perse, et Léotychidas décida de tenter une attaque et mit à la voile vers Samos.

Quand les Perses apprirent que la flotte grecque approchait, ils quittèrent Samos pour regagner le continent. D'après Hérodote, c'était parce qu'ils pensaient qu'ils ne pouvaient pas vaincre les Grecs dans une bataille navale. Ils échouèrent leurs navires au cap Mycale, où Xerxès Ier avait laissé une armée, sous le commandement du général Tigranes, afin de protéger l'Ionie. Les Perses construisirent une palissade autour de leurs navires et se préparèrent à défendre leur campement fortifié.En voyant que la flotte perse avait quitté Samos, les Grecs, après une période d'incertitude, se résolurent à la poursuivre et, en arrivant au cap Mycale et voyant que les Perses ne leur livreraient pas bataille sur mer, échouèrent également leurs navires et se préparèrent à assaillir le campement ennemi. Voyant que les Grecs s'étaient décidés pour une bataille terrestre et qu'ils étaient inférieurs en nombre, les Perses quittèrent la sécurité de leur camp pour combattre en terrain ouvert.

Les forces en présence

C'est principalement par Hérodote (Histoire, IX, 99 - 106) que cette bataille nous est connue. Comme pour les Guerres médiques en général, elle oppose un contingent grec constitué d'hommes de différentes cités coalisées, telles qu'Athènes, Sparte, Trézène ou encore Sicyone, à des divisions de l'armée perse, soutenues par les Samiens de l'île de Samos et les Milésiens, les habitants de Milet. Ces dernières cités ne constituent d'ailleurs pour l'empire Perse que des alliés ponctuels, se situant à la marge de l'empire et, de plus, leur soutien n'est pas volontaire mais forcé du fait de leur soumission à l'empire Perse. Si, du côté grec, on parle de coalition, il est courant de parler d'alliance "de circonstance" pour les Perses.

Le déroulement de la bataille

Schéma représentant la bataille

Les Grecs semblent s'être formés en deux ailes : sur la droite se tenaient les troupes d'Athènes, de Corinthe, de Sicyone et de Trézène, alors que les spartiates et les autres contingents se trouvaient sur la gauche. L'aile droite avança sur un terrain plat droit sur le camp perse, alors que l'aile gauche tentait de déborder les perses en passant par un terrain plus accidenté. L'aile droite engagea le combat avec les Perses pendant que l'aile gauche était encore en train d'approcher. Hérodote rapporte que les Perses se battirent bien au début mais que les Athéniens et leurs alliés souhaitaient remporter la victoire avant l'arrivée des Spartiates et attaquèrent avec encore plus de zèle.Bien que les Perses tinrent leurs positions pendant un temps, ils finirent par rompre et fuirent vers leur camp. Les Grecs les poursuivirent et engagèrent le combat avec les Perses qui s'étaient regroupés dans le camp, tandis qu'une partie de l'armée perse fuyait déjà le champ de bataille. Finalement, l'aile gauche arriva et attaqua les Perses par le côté, les mettant en déroute.

Hérodote ne donne pas de chiffres concernant les pertes mais précise qu'elles furent lourdes des deux côtés. Du côté grec, le contingent de Sicyone semble avoir particulièrement souffert, alors que du côté perse l'amiral Mardontes et le général Tigranes furent tous deux tués. Les troupes perses ayant réussi à s'échapper fuirent en direction de Sardes. Diodore de Sicile prétend que les pertes subies par les Perses s'élevèrent à 40 000 hommes.

Les conséquences de la bataille Le campement perse fut mis à sac et leurs navires détruits. Les Grecs retournèrent à Samos où ils discutèrent de leurs prochains mouvements. Léotychidas proposa de faire évacuer les cités grecques d'Ionie et d'emmener leurs habitants en Grèce car il serait difficile de défendre l'Ionie contre d'autres attaques perses. Toutefois, Xanthippe s'opposa fermement à ce projet et les Grecs d'Ionie rejoignirent plus tard les Athéniens dans la ligue de Délos contre la Perse.Avec les victoires de Mycale et de Platées, la seconde invasion perse de la Grèce prit fin. En outre, la menace d'une invasion future fut réduite et, bien que les Grecs demeurèrent inquiets à l'idée que Xerxès veuille encore essayer, il devint avec le temps évident que les ambitions perses sur la Grèce s'étaient éteintes. La flotte spartiate regagna le Péloponnèse mais les Athéniens restèrent pour attaquer la Chersonèse, toujours tenue par les Perses. Ils arrivèrent devant Sestos, qui était la plus grande ville de la région, et s'en emparèrent après un siège prolongé de plusieurs mois, marquant ainsi le début de la contre-attaque grecque. Hérodote termine ses Histoires après le siège de Sestos. Durant les trente années suivantes, les Grecs, et principalement la ligue de Délos, expulsèrent les Perses de Macédoine, de Thrace, des îles de la mer Égée et d'Ionie. La paix de Callias fut finalement signée en -449, mettant fin à un demi-siècle de guerre.

La bataille de l'Eurymédon

est un épisode important des guerres médiques qui a eu lieu en 467 ou 466 avant J.-C. et au cours duquel la ligue de Délos, emmené par les athéniens et commandée par le stratège Cimon, a vaincu à la fois la flotte et l'armée perse au cours d'une double bataille.Suite au rassemblement d'une importante flotte perse à Aspendos, près de l'embouchure de l'Eurymédon, dans le but de lancer une offensive majeure contre les cités grecques d'Asie mineure, le stratège athénien Cimon réunit une flotte de 200 trières à Cnide et mit à la voile vers la cité de Phaselis, qui refusa tout d'abord de l'accueillir. Il commença par conséquent à ravager les terres environnantes de cette cité et, avec la médiation du contingent de Chios de sa flotte, les citoyens de Phaselis acceptèrent de rejoindre la ligue et de fournir des troupes à l'expédition. En s'emparant de Phaselis, qui était la cité grecque la plus à l'est de l'Asie mineure et située juste un peu à l'ouest de l'Eurymédon, Cimon bloquait la campagne perse avant même qu'elle n'ait commencé en privant les perses de la première base navale qu'ils avaient besoin de contrôler. Prenant encore davantage d'initiative, Cimon emmena ensuite sa flotte directement à l'attaque de la flotte perse à Aspendos.

Bataille Le récit de la bataille le plus complet nous est donné par Plutarque, selon lequel les perses avaient mis à l'ancre à l'embouchure de l'Eurymédon en attendant l'arrivée de 80 navires phéniciens de Chypre. Cimon arriva avant ces renforts et la flotte perse, désireuse d'éviter l'affrontement, battit en retraite sur le fleuve. Toutefois, comme Cimon continuait à les poursuivre, les perses finirent par accepter la bataille et, en dépit de leur supériorité numérique, leur ligne de bataille fut rapidement brisée. Les perses échouèrent alors leurs navires sur la rive, les équipages cherchant la protection d'une armée perse qui stationnait non loin de là. Plusieurs navires perses ont sans doute été capturés ou détruits pendant la bataille mais il est probable que la grande majorité l'ont été alors qu'ils étaient déjà échoués à terre.

L'armée perse terrestre fit mouvement vers la flotte grecque, qui s'était également échouée dans le but de capturer les navires perses. En dépit de la lassitude de ses troupes suite à la première bataille, Cimon, profitant de l'exaltation de la victoire, fit débarquer ses marins et donna l'assaut sur l'armée qui venait à sa rencontre. Au début, la ligne perse réussit à contenir l'assaut mais, comme à la bataille du cap Mycale, les hoplites lourdement armurés finirent par prouver leur supériorité et mirent en déroute les perses et capturèrent leur campement.Thucydide avance le nombre de 200 navires perses ayant été capturés ou détruits alors que Plutarque parle de 200 navires capturés en plus de ceux ayant été coulés. Aucune estimation n'est en revanche donnée sur les pertes subies par les deux camps en termes de troupes. Toujours d'après Plutarque, Cimon emmena ensuite sa flotte intercepter les 80 navires de renforts phéniciens que les perses attendaient et, les prenant par surprise, détruisit ou captura entièrement cette flotte. Cependant, Thucydide ne fait aucune mention de cette action subsidiaire.

La bataille de Cumes

est une bataille navale qui a eu lieu en 474 av. J.-C. alliant les flottes de Cumes à celle de Hiéron Ier de Syracuse,

cumes et syracuse

[Hiéron Ier(-478/-466), en grec ancien Ἰέρων, fut le second tyran de Syracuse successeur de son frère Gélon Ier, (-485/-478) et prédécesseur de son autre frère Thrasybule (-466/-465).]

|[Cumes (en italien : Cuma ; en grec : Κύμη ou Κύμαι) est une ancienne cité de la Grande-Grèce, située au bord du golfe de Gaète (mer Tyrrhénienne), à 12 km à l'ouest de Naples, en Campanie. .]

piégeant dans la nasse de la baie de Naples la quasi totalité de la flotte étrusque lors de sa seconde tentative de destruction de la forteresse de Cumes.Elle s'est terminée par l'annihilation totale de la flotte étrusque (ce qui pourrait être une des causes de l'effondrement rapide de sa puissance économique), alors que ses cités dominaient jusqu'alors le commerce maritime méridional, et permit aux Romains, aux Samnites et aux Gaulois de s'en partager la dépouille.

Cette défaite entraîna une baisse d'activité commerciale qui s'observe dans la baisse de qualité et de quantité d'objets funéraires dans les tombes et nécropoles après -450.

Dans un dernier sursaut, les Étrusques s'allièrent en -415 aux Athéniens pour tenter sans succès de se venger de l'intervention de Syracuse lors l'expédition de Sicile. Hiéron offrit une armure et un casque étrusque au sanctuaire d'Olympie en commémoration de cette victoire écrasante.

Cette bataille renforça la domination maritime de Syracuse, qui va, par la suite, entrer en conflit avec Athènes. L'Étrurie de Campanie qui était déjà privée de liaisons terrestres par les peuples italiques était définitivement isolée de l'Étrurie du nord et des villes côtières de Caeré et Tarquinia qui perdirent un gros volume de trafic commercial ainsi que leur prestige maritime.

 

En -474, les flottes de Cumes et de Syracuse, sous la direction de Hiéron de Syracuse, mirent en déroute les Étrusques au large de Cumes. Cette défaite sonna le glas du dynamisme des cités étrusques méridionales. Après la fondation d'un poste avancé sur Ischia par Hiéron, les routes commerciales au large de la Campanie passèrent sous le contrôle de Syracuse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

      Les        épisodes maritimes  de    la guerre du Péloponnèse "

                       

La guerre du Péloponnèse désigne le conflit qui oppose la Ligue de Délos, menée par Athènes, et la Ligue du Péloponnèse, sous l'hégémonie de Sparte.Ce conflit met fin à la Pentecontaetie et s'étend de 431 à 404 en trois périodes généralement admises : la période archidamique de 431 à 421, la guerre indirecte de 421 à 412, et la guerre de Décélie de 412 à 404.

 

La guerre du Péloponnèse s'est terminée par la victoire de Sparte et l'effondrement de l'impérialisme athénien. Cette victoire et l'affaiblissement qui en résulte pour le corps civil lacédémonien lui coûte cependant la perte de sa puissance au IVe siècle av. J.-C..

Corcyre est une colonie d'Érétrie. En -733, elle est conquise par Corinthe, qui devient sa métropole. La révolte des Corcyréens, en -664, provoque la chute des Bacchiades à Corinthe et la prise de pouvoir du tyran Cypsélos. Corcyre reste cependant sous la tutelle corinthienne.

Corinthe(en grec ancien et en grec moderne Κόρινθος / Kórinthos) était l'une des plus importantes cités de la Grèce antique, située dans les terres au pied de son acropole, l'Acrocorinthe. Elle abritait autrefois un célèbre temple d'Aphrodite.

île  de   corfou

corinthe

corinthe

En -435 commence ce qu'à la suite de Thucydide, on appelle l'« affaire de Corcyre ». Épidamne, colonie de Corcyre, fait appel à sa métropole contre ses anciens oligarques qui, alliés avec des troupes de brigands, harcèlent le territoire de la cité. Les oligarques de Corcyre déclinent cette demande d'aide. Épidamne se tourne alors vers Corinthe, métropole de leur métropole : celle-ci accepte, en partie par hostilité pour Corcyre. Furieux, les Corcyréens affrontent Épidamne, puis Corinthe, parvenant à remporter un double succès. Cependant, Corinthe ne s'avoue pas vaincue et prépare sa revanche. Par prudence, Corcyre décide alors de se tourner vers Athènes.

L'Assemblée athénienne commence par rejeter la proposition d'alliance corcyréenne, ne souhaitant pas rompre la trêve de trente ans conclue avec la cité péloponnésienne. Cependant, le lendemain, l'Assemblée change d'avis : forte de 120 navires, Corcyre est la seconde flotte grecque, derrière Athènes. En outre, elle occupe une position stratégique, sur la route de la Grèce vers la Sicile. Alliée à Corcyre, pensent les Athéniens, Athènes serait invincible. L'Assemblée vote donc une alliance défensive (συμμαχία / symmakkhía) : elle envoie trente navires, en deux temps, avec l'ordre de n'intervenir qu'en cas d'invasion de Corcyre. Avec l'aide de la première escadre athénienne, les Corcyréens affrontent les Corinthiens sur mer, aux îles Sybota : ils sont vaincus. Corinthe se retire prudemment face à l'arrivée de la seconde flotte athénienne, qui laisse elle-même repartir les Corinthiens. Avec celles de Mégare et de Potidée, l'affaire de Corcyre constitue l'une des causes de la guerre du Péloponnèse.

En -425, Corcyre est assiégée par la flotte de Sparte. Mais celle-ci forte de 60 navires, se scinde en deux : une partie pour le siège de Corcyre, l'autre partie pour piéger des Athéniens réfugiés à Pylos lors d'une tempête. Ceci donne lieu à la bataille de Sphactérie.

Pendant la guerre du Péloponnèse, Corcyre reste aux côtés d'Athènes. Cependant, déchirée par l'affrontement interne entre oligarques et démocrates, elle vit en -427 une guerre civile qui conduit à un grand massacreCorcyre demeure l'alliée d'Athènes jusqu'en -410, date à laquelle, tombée sous l'hégémonie de Sparte elle entre dans la Ligue du Péloponnèse. En -373, elle peut rejoindre la seconde Confédération athénienne.

La bataille de Sybot opposa Corcyre (ancienne colonie corinthienne appuyée par Athènes) et Corinthe en 433 av. J.-C. au large de l'île de Corcyre, dans l'actuelle Grèce.

Selon Thucydide, il s'agit, lors de son déroulement, de la plus grande bataille navale entre des cités grecques qui ait existé. Elle fut l'un des événements débouchant sur la guerre du Péloponnèse et donna lieu quasi-immédiatement à la bataille de Potidée.

 

ATHENES

La bataille de Patras

fut livrée pendant l'été 429 av. J.-C., au large de Patras, au sud de la Grèce, pendant la guerre du Péloponnèse. Les 20 trirèmes athéniennes de l'amiral Phormion y anéantirent un convoi spartiate et corinthien de 47 navires chargés d'approvisionnements destinés au troupes péloponnésiennes engagées dans la campagne d'Acarnanie. Les navires péloponnésiens, qui n'étaient pas équipés pour une bataille, se placèrent en cercle pour mieux se défendre mais les équipages athéniens, beaucoup plus expérimentés, manœuvrèrent afin de faire entrer en collision les navires adverses. Quand cela arriva, avec l'aide du vent, la flotte athénienne passa à l'attaque et captura 12 navires, les autres prenant la fuite.http://fr.wikipedia.org/wiki/Tri%C3%A8re

 

La bataille de Naupacte

est une bataille navale qui fut livrée en 429 av. J.-C., au large de Naupacte, pendant la guerre du Péloponnèse. Le stratège athénien Phormion et ses 20 navires vainquent la flotte Corinthienne (47 navires) devant Patrai et Naupacte.

DéroulementLa petite flotte athénienne se trouvait acculée par une flotte très supérieure en nombre. Neuf galères athéniennes se jetèrent à la côté pour débarquer leur équipage, et permettre aux hommes d'échapper, tandis que dix autres navires se réfugiaient dans le port de Naupacte. Le dernier navire athénien allait être intercepté avant qu'il n'entre dans le port, lorsqu'il fit soudain demi-tour et éperonna le navire amiral. Voyant le succès de cette contre-attaque, Phormion fit sortir ses navires du port et parvint à disperser la flotte adverse

 

 

 

 

La bataille de Pylos se déroula en 425 av. J.-C.

durant la guerre du Péloponnèse entre Athènes et Sparte.Au printemps 425, Sparte aida Messine à se révolter contre Athènes.

armure spartiate

 Dans le même temps, elle lança une invasion de l'Attique menée par le roi Agis. Les Athéniens envoyèrent 40 navires en Sicile sous le commandement d'Eurymédon et Sophocle, avec l'ordre de rétablir la démocratie à Corcyre (Corfou) sur le trajet (Sparte avait envahi la ville avec soixante navires). Démosthène qui avait gagné peu de temps auparavant la bataille d'Olpae, put prendre place à bord d'un des navires. Une tempête obligea la flotte à s'abriter à Pylos, un excellent port naturel sur la côte du Péloponnèse à environ 70 km de Sparte, ce qui retarda le voyage vers Corfou. Ce détour arrangeait Démosthène qui voulait renforcer les fortifications de Pylos, prendre pied sur le Péloponnèse et encourager une rébellion des hilotes. Les commandants pensaient que c'était une perte de temps et d'argent, mais les soldats continuèrent malgré tout à fortifier la zone car le mauvais temps empêchait leur départ. Les fortifications furent finies en six jours et Démosthène resta sur l'île avec cinq navires tandis que la flotte poursuivait sa mission vers Corcyre et la Sicile.

Quand Sparte apprit qu'Athènes avait pris Pylos, ils retirèrent leur armée de l'Attique. Ils marchèrent sur Pylos et rappelèrent leur flotte de soixante vaisseaux afin qu'elle se dirige vers Pylos. Demosthène anticipa les actions spartiates et envoya deux de ses bateaux rappeler la flotte athénienne. Le port de Pylos était une grande baie dont l'ouverture était presque complètement bloquée par l'île de Sphacteria : il n'existait qu'un passage étroit de chaque côté de l'île pour entrer dans la baie. Les Spartiates prévoyaient de faire un blocus terrestre et maritime de la forteresse de Pylos, de contrôler les deux entrées du port afin d'empêcher la flotte athénienne d'entrer et de débarquer une troupe sur l'île. Le Spartiate Epitadas et une troupe de 440 hoplites furent débarqués sur Sphacteria, tandis que le reste de l'armée se prépara à prendre d'assaut les fortifications athéniennes de Pylos. Si la première attaque échouait, il serait obligé de se préparer à un long siège. Démosthène n'avait que peu d'hoplites à sa disposition. La plupart de ses troupes était des marins désarmés des trirèmes restantes. Il posta soixante de ses hoplites sur le point le plus faible des fortifications de la plage pensant que les Spartiates voudraient y débarquer. Le reste de ses troupes était sur le mur à l'intérieur des terres.

Déroulement de la bataille   Quarante-trois bateaux spartiates, commandés par Thrasymelidas et Brasidas, essayèrent d'organiser un débarquement mais les troupes athéniennes tinrent leurs positions, aidées en cela par la côte rocheuse. Brasidas fut blessé, et les troupes spartiates, incapables d'enlever les fortifications de la plage, furent repoussées par les troupes athéniennes. Les Spartiates attaquèrent le fort trois jours plus tard, et commencèrent à collecter du bois pour construire des engins de siège après avoir échoué à prendre pied sur les murs.

Le troisième jour, le reste de la flotte athénienne revint. Ayant été renforcée par dix navires, elle comptait cinquante bateaux. Les Spartiates n'avaient pas bloqué les entrées de la rade et se préparèrent à affronter la flotte athénienne dans celle-ci. Ils pensaient en effet que l'étroitesse de la baie compenserait les plus grandes qualités maritimes des athéniens. La flotte athénienne engagea le combat et anéantit les navires spartiates. Les hoplites sur Sphactérie étaient donc totalement isolés. Les navires athéniens établirent une surveillance rapprochée de Sphactérie afin d'empêcher les Spartiates de s'enfuir.

Conséquences Les Spartiates, incapables d'organiser une expédition de secours pour leurs troupes, demandèrent un armistice et envoyèrent des ambassadeurs à Athènes afin de négocier le retour de la garnison de l'île. Les Athéniens restèrent 72 jours à Pylos, période durant laquelle les ambassadeurs échouèrent à faire la paix. Les Athéniens envahirent finalement Sphactérie et capturèrent la garnison

 

Dès le début des hostilités, les Athéniens ne purent empêcher les raids spartiates contre Athènes.
Ils réagirent en envoyant des troupes dirigées par Démosthème occuper Pylos, sur la côte occidentale du Péloponnèse, d'où ils lançèrent à leur tour des raids contre Sparte.En 425 A.J.C., les Spartiates mirent en place une double opération, terrestre et maritime, afin de reprendre Pylos.
Leur tentative échoua piteusement et 420 hoplites spartiates se retrouvèrent isolés sur l'île de Sphactérie.
Démosthème débarqua sur l'île avec 800 hoplites athéniens et 2.000 autres soldatsSubmergés par le nombre, les Spartiates déplorèrent 128 tués.  Les survivants furent contraints à la reddition.

La bataille d'Érétrie est une bataille qui a eu lieu au mois de septembre -411, au cours de la guerre du Péloponnèse,

et qui a vu la victoire de la flotte spartiate sur la flotte aLa cité d'Érétrie cherche à mettre fin à la domination athénienne sur l'Eubée et les Spartiates envoient une flotte de 42 navires pour l'aider dans cette entreprise. Athènes expédie elle-aussi une flotte, forte de 36 navires, pour empêcher les Spartiates de contrôler la voie maritime entre l'Eubée et leur cité.

La flotte athénienne fait escale à Érétrie afin de se ravitailler mais les habitants de cette cité préviennent la flotte spartiate tout en retardant le plus possible les Athéniens dans leurs préparatifs. Quand la flotte spartiate arrive au large d'Érétrie, les Athéniens doivent embarquer précipitamment et partent au combat sans aucune coordination. La bataille qui s'ensuite voit la victoire des Spartiates et la capture de 22 navires athéniens. Les Athéniens essayant de trouver refuge dans Érétrie sont tués par les habitants de la cité. Peu après la bataille, toute l'Eubée change d'allégeance et se range du côté de Sparte. La flotte spartiate désormais établie en Eubée est victime d'une tempête, au large du mont Athos, à la fin de l'année -411, alors qu'elle tente de gagner l'Hellespont, et est presque entièrement détruite

La bataille de Cynosséma est une bataille navale qui fut livrée en 411 av. J.-C.,

au large de Cynosséma et de la péninsule de Gallipoli, pendant la guerre du Péloponnèse.

http://antikforever.com/Grece/Divers/guerre__du__peloponnese.htm

La bataille d'Abydos est une bataille qui a eu lieu en -410

, au cours de la guerre du Péloponnèse, et qui a vu la victoire de la flotte athénienne sur la flotte spartiate, qui était partie porter secours à une flottille alliée piégée par les Athéniens dans le détroit des Dardanelles. La bataille fut acharnée pendant plusieurs heures avant que l'arrivée de 18 navires athéniens commandés par Alcibiade ne fassent pencher la balance de leur côté. Les Spartiates durent battre en retraite sur leur base navale d'Abydos mais subirent de lourdes pertes.Antipatros ou Antipater   Général macédonien (vers 397-319 avant J.-C.), lieutenant de Philippe et d'Alexandre, qui lui confia le gouvernement de la Macédoine durant l'expédition d'Asie.À la mort d'Alexandre (323 avant J.-C.), il réprima la révolte des cités grecques (guerre lamiaque, 323-222 avant J.-C.) et devint régent de Macédoine en 321 avant J.-C.

 

La bataille de Cyzique est une bataille qui a eu lieu en -410, au cours de la guerre du Péloponnèse,

près de Cyzique.Cyzique (en grec ancien Κύζικος / Kýzikos) était une cité grecque de Mysie, sur la Propontide (l'actuelle mer de Marmara)

 

. Dans la bataille, une flotte athénienne commandée par Alcibiade,Thrasybule, et Théramène a complètement détruit une flotte commandée par le spartiate Mindarus. La victoire d'Athènes a permis de récupérer le contrôle sur un certain nombre de villes de l'Hellespont au cours de l'année suivante. À la suite de leur défaite, les Spartiates ont fait une offre de paix, qui a été rejeté par les Athéniens.

En réponse à la victoire athénienne lors de la bataille d'Abydos, l'amiral spartiate Mindarus demanda des renforts à Sparte et prépara une nouvelle offensive en collaboration avec le satrape perse Pharnabaze. Dans le même temps, les athéniens étaient incapables de donner suite à leur victoire en raison de l'épuisement de leur trésor qui excluait toute opération majeure. Ainsi, au printemps -410, Mindarus avait construit une flotte de 80 navires et, avec l'appui des troupes de Pharnabaze, prit la cité de Cyzique. La flotte athénienne de l'Hellespont se replia de Sestos à Cardia pour éviter la flotte spartiate supérieure en nombre, et les navires d'Alcibiade, de Thrasybule et de Théramène furent combinés à cette flotte, créant ainsi une armada de 86 trières. Cette flotte, qui embarquait également une force terrestre commandée par Chariton, entra dans l'Hellespont pour défier Mindarus.

La bataille   La flotte athénienne dépassa la base spartiate d'Abydos de nuit et établit une base sur l'île de Proconnèse, au nord-ouest de Cyzique. Le jour suivant, la flotte désembarqua les hommes de Chariton près de Cyzique et se divisa en deux groupes; le premier, fort de 20 navires et commandé par Alcibiade, avança en direction de Cyzique, alors que le second restait à l'arrière. Mindarus, voyant une opportunité d'attaquer ce qui apparaissait comme une force largement inférieure en nombre, se mit à donner la chasse à la flotte d'Alcibiade, qui battit en retraite. Quand les deux flottes furent loin du port, Alcibiade fit face à Mindarus alors que les navires de Thrasybule et Théramène apparaissaient pour lui couper la retraite. Mindarus, voyant le piège se refermer, fuit vers une plage au sud de Cyzique, où les troupes de Pharnabaze étaient situées. La flotte spartiate avait déjà souffert de quelques pertes lors du combat et atteignit le rivage avec les athéniens sur ses talons.

Les troupes d'Alcibiade, menant la poursuite, débarquèrent et tentèrent de ramener les navires spartiates en mer à l'aide de grappins. L'armée de Pharnabaze entra alors dans le combat et commença à repousser les athéniens, qui étaient inférieurs en nombre. Voyant cela, Thrasybule fit débarquer ses hommes pour créer une diversion et donna l'ordre à Théramène de combiner ses forces avec celles de Chariton et de se joindre au combat. Les forces de Thrasybule et d'Alcibiade durent tout d'abord reculer mais l'arrivée de Théramène et de Chariton changea le cours de la bataille. Les spartiates et les perses furent défaits, Mindarus fut tué et toute la flotte spartiate fut capturée.

Conséquences Suite à cette victoire les athéniens prirent le contrôle total des eaux de l'Hellespont. Le jour suivant la bataille, ils reprirent Cyzique qui se rendit sans combattre. Démoralisés par la destruction de leur flotte, les spartiates envoyèrent une ambassade à Athènes pour demander la paix mais les athéniens rejetèrent cette offre. Un corps expéditionnaire commandé par Thrasylle fut mis en place pour rejoindre les forces de l'Hellespont. Cette armée, toutefois, quitta Athènes seulement un an après la bataille et, même si les athéniens finirent par reprendre Byzance et par obtenir que Chalcédoine leur paye un tribut, ils ne profitèrent jamais vraiment de l'avantage que la bataille de Cyzique leur avait donné. La cause de cette inactivité est en grande partie financière car, même après la victoire, le trésor athénien ne pouvait supporter une offensive à grande échelle. Pendant ce temps, les spartiates, avec l'aide des perses, reconstruisirent rapidement une flotte pour amoindrir l'avantage pris par les athéniens. Athènes ne gagna plus qu'une seule bataille navale jusqu'à la fin de la guerre, aux Arginuses, et sa défaite à la bataille d'Aigos Potamos mit fin à la guerre. La bataille de Cyzique, bien qu'ayant été une victoire totale pour les athéniens, ne leur apporta aucun avantage durable et servit seulement à prolonger la guerre

 

.En 410 AJC, les Athéniens envoyèrent 100 navires, dirigés par Alcibiadealcibiade

, afin de reprendre la ville de Cyzique (Hellespont, nord de la Turquie actuelle) aux Spartiates.Alcibiade était l'un des meilleurs chefs athéniens.
Lançant son opération depuis Marmara, il débarqua ses troupes au sud de Cyzique, puis enmena 40 trirèmes vers la ville; deux autres escadres, dirigées par Thrasybule et Théramène, furent chargées de suivre à distance respectable.
Voyant surgir Alcibiade avec une force réduite, le général spartiate Mindare fit sortir ses 80 trirèmes de Cyzique et les lança à la poursuite de l'Athénien qui fit mine de prendre la fuite.
Mais, lorsque les deux escadres athéniennes de réserve surgirent, le piège se referma et les Spartiates, coupés de leur port, furent contraints au combat en état d'infériorité numérique.
Au cours de ce dernier, nombre de vaisseaux spartiates furent coulés, les autres furent contraints de s'échouer.  Aucun navire spartiate n'en réchappa.

La bataille de Notion est une bataille navale de la guerre du Péloponnèse qui eut lieu au printemps 407 av. J.-C.

(date supposée ; d'autres dates possibles sont l'automne 407 ou le printemps 406). Notion, ou Notium, est une ville d'Asie mineure proche d'Éphèse dont les coordonnées sont approximativement 37° 58' N -- 27° 16' E. Elle vit la défaite des troupes athéniennes commandées par Alcibiadealcibiade

face aux forces spartiates, soutenues par les Perses.Alcibiade qui avait été envoyé par Athènes en Asie avec 100 navires, 1 500 hoplites et 150 cavaliers, débarque sur l'île d'Andros. À terre, il bat les troupes spartiates commandées par Lysandre mais ne prend pas la ville.

Mais si Sparte est largement alimentée en numéraire par les Perses, Alcibiade doit s'absenter en Carie pour trouver l'argent nécessaire à la paye de ses soldats.En son absence, Antiochus, en dépit des ordres formels d'Alcibiade, provoque la flotte ennemie. Lysandre le défait aisément, avec seulement quelques galères à la bataille de Notion. Antiochus est tué, quinze vaisseaux et de nombreux Athéniens sont pris.

Antiochus, avec deux vaisseaux, cingle de Notium (petit port proche de Colophon) vers le port d’Éphèse, et va longer les proues de ceux de Lysandre. Lysandre ne met d’abord en mer qu’un petit nombre de vaisseaux avec lesquels il lui donne la chasse ; mais, quand il voit les Athéniens venir au secours d’Antiochus avec un grand nombre de vaisseaux, il dirige sur eux toute sa flotte rangée en bataille. Alors les Athéniens, restés à Notium, tirent à la mer toutes leurs trirèmes et prennent le large chacun devant soi. Ils engagent ainsi une bataille navale, les Lacédémoniens en bon ordre, les Athéniens avec leurs vaisseaux dispersés, jusqu’à ce qu’enfin ces derniers s’enfuient après avoir perdu quinze trirèmes : la plupart de ceux qui les montaient s’échappent, quelques-uns sont faits prisonniers. Lysandre emmène avec lui les vaisseaux pris, élève un trophée à Notium, et cingle de là vers Éphèse : les Athéniens se retirent à Samos.

Alcibiade enfin revenu à Samos, provoque à nouveau Lysandre avec toute sa flotte, mais ce dernier ne répond pas.

Conséquences Très rapidement, Alcibiade (qui de fait, paradoxalement, n'a pas combattu) est accusé d'abandon de poste, d'avoir négocié en secret avec les Perses et les Spartiates. Il est désavoué et démis de ses fonctions de stratège et de commandant. Après l'affaire des Hermocopides et l'échec de l'expédition de Sicile, ses nombreux ennemis profitèrent de cette nouvelle défaite pour créer un nouveau scandale et lancer sur lui une grave accusation de trahison De fait, Alcibiade, craignant pour sa vie, rejoignit les Perses et se réfugia en Phrygie, en Asie mineure. À l'annonce de cette fuite (pour le peuple aveu de trahison), à l'instigation du gouvernement athénien et avec l'accord des Spartiates, la résidence d'Alcibiade fut incendiée durant la nuit à Athènes.

La bataille navale des Arginuses est l’un des derniers grands épisodes de la Guerre du Péloponnèse,

qui opposa Athènes à Sparte pendant près de trente ans. Elle eut lieu pendant l’été -406, dans la mer Égée, au large de l’île de Lesbos, face aux petites îles Arginuses qui bordent à cet endroit la côte de l’actuelle Turquie. La flotte athénienne, commandée par huit stratèges, y défit la flotte lacédémonienne dirigée par Callicratidas.Cette importante victoire athénienne se solda néanmoins par des conséquences tragiques, puisque les généraux victorieux furent condamnés à mort par les Athéniens pour avoir négligé, suite à une tempête, de recueillir et de ramener dans la cité les corps des nombreux naufragés. L’épilogue funeste de ce dernier sursaut victorieux d’Athènes dans la guerre contre Sparte illustre ainsi également les excès de la démocratie athénienne, à travers l’influence néfaste des rhéteurs et des démagogues sur le peuple, ce dernier s’étant par la suite repenti d’avoir condamné ses généraux.

 

En 406 AJC, Sparte et ses alliés envoyèrent une flotte de 170 trirèmes assiéger l'île de Lesbos.  Au passage, cette flotte coula 30 vaisseaux athéniens près de Mytilène.L'Athénien Conon réclama le secours de sa métropole et Athènes construisit une nouvelle flotte en fondant la statue en or d'Athéna Niké et en recrutant des esclaves pour servir de rameurs.
Placée sous le commandement de 8 généraux inexpérimentés, cette flotte fut envoyée au secours de Conon.
Laissant 50 de ses vaisseaux pour assiéger l'île, le Spartiate Callicatridas vit voile avec 120 trirèmes pour intercepter les 143 trirèmes athéniennes.
Les deux flottes se heurtèrent au large des îles Arginuses, entre Lesbos et la côté de l'actuelle Turquie.
Les Péloponnésiens attaquèrent sur 8 colonnes, comptant percer ou déborder la ligne athénienne.  Les équipages athéniens inexpérimentés n'étant pas de taille à lutter contre les Spartiates, les Athéniens optèrent pour une disposition défensive des plus originales.  Chaque général athénien se vit confier un huitième de l'escadre, soit environ 15 vaisseaux qui se formèrent en groupes défensifs compacts sur plusieurs rangs.

La bataille s'éternisa mais la galère de Callicratidas fut éperonnée et sombra.  Ayant assisté à la mort de son chef, la droite spartiate prit la fuite, laissant la gauche subir l'assaut général athénien.Athènes remporta donc une grande victoire navale, sa dernière de la guerre, perdant 25 trirèmes contre 70 à l'ennemi.
Mais cette victoire eut une portée limitée car le siège spartiate ne put être levé à cause d'une tempête soudaine.
Cet échec causa un tel scandale à Athènes que 6 des généraux victorieux furent exécutés.

 

 

La bataille d'Aigos Potamos est une bataille navale ayant eu lieu en 405 av. J.-C.

entre les flottes d'Athènes et de Sparte et qui a été le dernier engagement majeur de la guerre du Péloponnèse. À l'issue de cette bataille, la flotte spartiate, sous le commandement de Lysandre, détruisit complètement son homologue athénienne. Cela mit un terme effectif à la guerre, Athènes ne pouvant pas importer du grain ou communiquer avec le reste de son empire sans le contrôle de la mer.Suite à la sévère défaite spartiate à la bataille des Arginuses, Lysandre, qui avait commandé la flotte spartiate lors de ses premiers succès, fut réinstallé aux commandes. Puisque la constitution spartiate interdisait qu'un commandant puisse détenir le poste de navarque plus d'une fois, il fut nommé vice-amiral à la place, même s'il était clair qu'il s'agissait d'une simple fiction légale.

L'un des atouts de Lysandre en tant que commandant était l'étroite relation qu'il avait avec le prince perse Cyrus le Jeune. Utilisant cette amitié, il rassembla rapidement l'argent nécessaire pour faire reconstruire la flotte spartiate. Quand Cyrus fut rappelé à Suse par son père, Darius II, il nomma, de façon totalement inattendue, Lysandre en tant que satrape d'Asie mineure. Avec les ressources de cette riche province perse à sa disposition, Lysandre fut capable de constituer rapidement sa flotte.Lysandre se lança alors dans une série de campagnes à travers la Mer Égée. Il s'empara de plusieurs cités que détenaient les Athéniens et attaqua plusieurs îles. Toutefois, il ne put faire mouvement vers l'Hellespont à cause de la menace de la flotte athénienne stationnée à Samos. Pour créer une diversion, il attaqua à l'ouest. S'approchant assez près d'Athènes elle-même, il attaqua Égine et Salamine et débarqua même en Attique. La flotte athénienne

se lança alors à sa poursuite, mais Lysandre l'évita et atteignit enfin l'Hellespont, établissant une base à Abydos. À partir de là, il s'empara de la ville, stratégiquement importante, de Lampsaque. La voie était désormais libre pour entrer dans le Bosphore et couper les voies commerciales par où Athènes recevait la majeure partie de son grain. Si les Athéniens voulaient éviter la famine, il fallait qu'ils réagissent immédiatement.

la réplique athénienne  La flotte athénienne rattrapa Lysandre peu après qu'il eut pris Lampsaque, et établit une base à Sestos. Néanmoins, peut-être à cause de la nécessité de surveiller étroitement Lysandre, les Athéniens établirent un campement sur une plage beaucoup plus proche de Lampsaque. L'emplacement choisi était loin d'être idéal à cause de l'absence de port et de la difficulté qu'il y avait à ravitailler la flotte, mais sa proximité de Lampsaque semble avoir été la principale préoccupation des généraux athéniens. Tous les jours, la flotte mettait à la voile vers la ville en formation de bataille et attendait devant le port, mais, comme Lysandre refusait d'en sortir, ils rentraient à leur campement.

L'implication d'Alcibiade À cette époque, l'ancien dirigeant athénien Alcibiade vivait en exil près du campement athénien. Descendant à la plage où les navires étaient rassemblés, il fit quelques suggestions aux généraux. D'abord, il leur proposa de déplacer la flotte à la base plus sécurisée de Sestos. Et ensuite, il leur assura que des souverains thraces avaient offert de lui fournir une armée. Si les généraux lui offraient une place de commandant à leurs côtés, il prétendit qu'il utiliserait cette armée pour prêter assistance aux athéniens. Mais les généraux athéniens déclinèrent son offre et rejetèrent ses conseils et Alcibiade repartit donc chez lui.

Bataille   Deux récits de la bataille d'Aigos Potamos nous sont parvenus. D'un côté, Diodore de Sicile relate que Philoclès, l'un des généraux athéniens, mit à la voile avec 30 navires, donnant l'ordre au reste de la flotte de suivre à distance. La stratégie athénienne, si ce récit est véridique, devait donc être d'attirer les Spartiates dans une attaque contre une petite flotte, puis de les surprendre par l'arrivée du reste de leurs forces. Mais la petite flotte fut immédiatement vaincue et les autres navires furent pris par surprise alors qu'ils étaient encore sur la plage.  De l'autre côté, Xénophon raconte que la flotte athénienne tout entière vint comme chaque jour défier Lysandre de sortir du port de Lampsaque et que celui-ci s'y refusa comme d'habitude. Quand les Athéniens retournèrent à leur campement, les marins se dispersèrent pour trouver de la nourriture; c'est alors que la flotte de Lysandre arriva et captura la plupart des navires sur la plage, sans même une bataille navale.Quoi qu'il en soit, le résultat fut le même. La flotte athénienne fut annihilée avec seulement une poignée de navires, commandés par le général Conon, réussissant à s'échapper. Lysandre captura le reste, ainsi que 3 ou 4 000 marins athéniens. L'un des navires qui avaient réussi à prendre la fuite, le Paralus, fut envoyé à Athènes pour informer les dirigeants du désastre. Les autres, avec Conon à leur tête, trouvèrent refuge à Chypre.

Conséquences Lysandre et sa flotte victorieuse retournèrent à Abydos. Prenant comme prétexte une atrocité athénienne antérieure où les marins spartiates de deux navires capturés avaient été jetés par-dessus bord, Lysandre ordonna le massacre de Philocles et de 3 000 prisonniers athéniens, les captifs des cités alliées d'Athènes étant quant à eux épargnés. La flotte de Lysandre commença ensuite à faire lentement mouvement vers Athènes, s'emparant de cités tout au long de sa route. Les Athéniens, désormais privés de flotte, étaient impuissants devant cette menace. Lysandre trouva de la résistance seulement à Samos car les autorités de la cité, loyaux à Athènes, refusèrent de se rendre et Lysandre dut laisser une partie de ses forces derrière lui pour mener le siège de la ville.

Craignant la vengeance que les Spartiates pourraient opérer sur eux, les Athéniens se résolurent à tenir le siège de leur cité, mais leur cause était sans espoir. Sans une flotte pour importer le grain de la Mer Noire, Athènes était au bord de la famine et la ville capitula le 22 avril 404 av. J.-C.. Les murs de la cité furent démolis et un gouvernement oligarchique pro-spartiate fut mis en place (les Trente). La victoire spartiate d'Aigos Potamos mit fin à 27 années de guerre et plaça Sparte dans une position d'hégémonie à travers tout le monde grec, hégémonie qui dura plus de trente ans jusqu'à ce que Thèbes y mette fin à la bataille de Leuctres.

 

Après sa défaite de Syracuse, Athènes fut très affaiblie.
Les Spartiates entreprirent un blocus terrestre de la ville mais, pour remporter une victoire totale, devaient également s'imposer décisivement sur mer.
En effet, Athènes survivait en important des céréales de la mer Noire.

En 406 AJC, sous la direction de l'amiral Lysandre, les Spartiates engagèrent une série d'opérations navales.
Lysandre fut victorieux à Ephèse mais perdit ensuite son poste, la loi spartiate limitant à un an le commandement d'un amiral.
Revenu en charge de la flotte après une série d'échecs spartiates, Lysandre fit mouvement vers  Aigos Potamos, sur l'Hellespont, où une flotte athénienne de 200 navires avait pris position.

Lysandre suivit les mouvements athéniens mais n'engagea pas la bataille.  Au bout de plusieurs jours, il observa que les marins athéniens avaient pour habitude de prendre la mer chaque matin, de parader, puis de regagner le rivage pour déjeuner.Lysandre envoya donc un vaisseau éclaireur surveiller la base athénienne.
Au signal lumineux de ce vaisseau, Lysandre fut informé que les Athéniens étaient à terre et lança sa flotte en avant.  Cette dernière prit les trirèmes vides et débarqua l'armée qui massacra les Athéniens sur la plage.Seuls sept navires athéniens en réchappèrent.Ayant subi une défaite navale décisive, menacée de famine, Athènes se rendit l'année suivante.  ce  n'est pas fini!!!

A la Bataille de Naxos en 376 av. J.-C.,

la nouvelle flotte athénienne de Chabrias infligea une défaite décisive aux spartiates. Cette bataille marqua le début de la nouvelle hégémonie d'Athènes sur la Mer Égée après l'avoir perdu lors de la Guerre du Péloponnèse. La victoire fut acquise principalement grâce à l'habile et courageuse action de Phocion sur l'aile gauche  Plus à l'ouest, un autre grand commandant athénien, le général Timothée, remporta la bataille d'Alyzia contre Sparte en -374.

les athéniens encore et  toujoursLa bataille d'Embata est une bataille navale livrée en 356 av. J.-C.,

qui vit s'opposer des navires athéniens, menés par Charès, et des villes rebelles de la seconde confédération athénienne (Rhodes, Chios, Byzance) refusant de payer des impôts à Athènes. Elle fut perdue par les Athéniens.

Contexte historique  Guerre sociale (Athènes). Les généraux athéniens avaient décidé de reprendre le contrôle en menant une bataille navale. Deux flottes furent instituées :

  • Une première dirigée par Charès  Une autre, dirigée conjointement par Iphicrate et Timothée.
  • Déroulement de la bataille

Alors que les navires rebelles étaient en vue, Charès voulut absolument se lancer dans la bataille. Cependant, une très forte tempête faisant rage, les autres généraux ne voulurent pas engager leurs navires dans la bataille, jugeant que cela était du suicide.Espérant faire plier les autres généraux, Charès décida malgré tout d'entamer une bataille. Malgré cela, Iphicrate et Timothée conservèrent leur position et Charès se retrouva seul pour combattre la flotte ennemie, dans une tempête de grande ampleur. Finalement, il fut contraint de renoncer, mais une grande partie de ses navires furent perdus.

Procès contre Iphicrate Au retour à Athènes, Charès intenta un procès contre les autres généraux (pour trahison et concussion), mais ceux-ci furent acquittés, quoiqu'ils durent payer une lourde amende. Ne pouvant payer la somme réclamée de 100 talents, Timothée fut forcé de partir en exil à Chalcis d'Eubée, où il mourra.

La bataille de Cnide (394 av. J.-C.)

opposa les flottes perse et spartiate au large de la cité lacédémonienne de Cnide (ou Knidos).

Cnide (ou Knidos) est une ville grecque de l'Asie mineure située au nord de l'île de Rhodes, sur les côtes de Carie ( Turquie). La fondation de Cnide est attribuée à des Spartiates.

Pharnabase, satrape perse dispose d'une escadre de trirèmes phéniciennes et d'une escadre de trirèmes athéniennes sous les ordres de l'amiral athénien Conon. En face, l'amiral de Sparte Pisandre dispose d'une flotte spartiate renforcée par des contingents alliés levés dans les îles égéennes.

 

Déroulement de la bataille  Pisandre dispose de 85 trirèmes. Si l'effectif de la flotte de Pharnabase est inconnu, la seule escadre athénienne est notoirement supérieure en nombre. Placés par Pisandre sur son aile droite, les contingents égéens désertent, découragés par les effectifs adverses. De nombreux vaisseaux spartiates sont alors poussés à la côte par leurs équipages, qui fuient par voie de terre. Pisandre meurt en défendant son navire échoué. Les Spartiates perdent toute leur flotte, dont 50 trirèmes capturées par les Perses.  

RésultatLe roi de Sparte Agésilas II apprend l'issue du combat juste avant la bataille de Coronée. La victoire de l'amiral athénien Conon sur son adversaire inexpérimenté mit fin aux idées de suprématie maritime spartiates. La puissance navale d'Athènes est restaurée en mer Égée, mais c'est la Perse qui détermine désormais l'équilibre des forces entre Athènes et Sparte.

cnide-

épisodes  maritimes des 2   GUERRES  CIVILES DE ROME

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_de_C%C3%A9sar

La bataille des îles Lipari de 260 av. J.-C.

fut la première rencontre entre les flottes de Carthage et celles de la République romaine durant la Première guerre punique, près des îles Lipari au nord de la Sicile. La victoire carthaginoise résulte davantage d'une embuscade que d'une véritable bataille.Après les succès terrestres en Sicile comme lors de la bataille d'Agrigente, et les harcèlements des navires carthaginois sur les côtes italiennes, les Romains décident de construire et d'équiper une flotte de 100 quinquérèmes et 20 trirèmes.

Le consul de l'année 260 av. J.-C., Cnaeus Co scipion

obtient le commandement des 17 premiers navires construits et arrive à Messine afin de préparer l'arrivée du reste de la flotte et la traversée du détroit le séparant de la Sicile

La rencontre  Pendant que Scipion était sur le détroit, il reçut l'information selon laquelle la garnison de Lipara souhaitait passer dans le camp romain.

Le consul navigua jusqu'à Lipara et entra dans le port avec ses navires. Hannibal Gisco qui commandait la flotte punique à Palerme envoya Boodes avec 20 navires dès qu'il en fut informé, afin de bloquer les Romains à l'intérieur du port. Scipion et ses hommes ne résistèrent pas. Les équipages s'enfuirent à l'intérieur de l'île, tandis que le consul lui-même devait se rendre. L’historien romain Florus estime que Scipion s'était fait attirer et piéger à Lipari par une ruse conçue par les Carthaginois.

Conséquences     L'incident ne mit pas fin à la première guerre punique, Scipion Asina fut libéré puisqu'il fut consul une seconde fois, mais les sources n'indiquent ni quand ni sous quelles conditions. Peu après, le consul Gaius Duilius à la tête du reste de la flotte vengea l'humiliation par la victoire de Mylae.

http://www.paris-photo.net/sicile-lipari.php           http://voyagesenduo.com/italie/rome_antique_punique.html      http://fr.wikipedia.org/wiki/Marine_romaine

 

 

http://www.navistory.com/pages/antiquite/flotte-carthaginoise.php

 

bataille de la pointe d'Italie

il est de tradition de considérer que la première bataille navale remportée par Rome est celle de Mylae, livrée en -260, pendant la première guerre punique. Il apparait pourtant, à la lecture de l'Histoire de Polybe, que la bataille de Mylae (Milazzo) a été précédée quelques jours plus tôt par un affrontement, que l'historien grec localise, sans autre précision, à la pointe d'Italie, et lors duquel une flotte carthaginoise est mise en déroute.Aux termes du récit de Polybe (1-21), l'amiral punique Hannibal Gisco, dont les forces navales ont anéanti une première expédition romaine à Lipari en Sicile, apprend qu'une nouvelle flotte ennemie cingle vers l'île. Désireux de reconnaître la puissance et les intentions de l'escadre adverse, il se porte à sa rencontre avec cinquante galères. Surpris au cap d'Italie, la plupart de ses bâtiments sont coulés ou capturés et lui même ne s'échappe qu'à grand'peine, avec les débris de sa flotte.

Polybe ne fournit aucun détail sur la composition de la flotte romaine, non plus que sur ses chefs ou la tactique employée. Il paraît cependant vraisemblable sur ce dernier point que la flotte romaine ne disposait pas ou n'a pas utilisé le corbeau, le pont agrippant avec lequel les navires romains s'arrimèrent aux galères carthaginoises à Mylae, car Polybe n'en fait pas mention.

La bataille de Mylae

est le deuxième affrontement naval opposant romains et carthaginois pendant la première Guerre punique. Elle se déroule en août 260 av. J.-C. au large de Mylae, sur la côte nord de la Sicile. C'est la première grande victoire obtenue sur mer par Rome, alors que jusque là elle passait n'être une puissance terrestre, contrairement à Carthage. La bataille n'est pas décisive, mais elle donne confiance aux Romains quant à leurs capacités navales et leur permet de progresser vers la Sardaigne.Environ 130 bateaux carthaginois rencontrèrent la première grande flotte construite par les Romains sur le modèle d'un navire ennemi capturé commandée par le consul Caius Duilius Nepos composé d'un nombre approximativement semblable de navires.Comme les Romains se sentaient peu assurés de la maniabilité des navires et encore moins de la technique des marins, Caius Duilius inventa une machine de guerre, le corbeau, sorte de passerelle munie de crocs qu'on abattait sur le navire adverse pour en entreprendre à moindres risques l'abordage. Ils transformaient ainsi le combat naval en une série de batailles d'infanterie où ils étaient passés maître. Les Carthaginois perdirent 45 bateaux dont 30 capturés et furent vaincus.

Ce fut la première victoire navale de Rome.

 

 

 

Deuxième bataille Une deuxième bataille de Mylae eut lieu en 36 av. J.-C.opposant Agrippa à Sextus Pompée aboutissant à la victoire du premier, Sextus Pompée devant fuir vers le nord-ouest de la Sicile

La bataille de Sulci de 258 av. J.-C.

est une bataille navale opposant les flottes de Carthage et celles de la République romaine durant la Première guerre punique, près de la ville de Sulci en Sardaigne.Cette victoire romaine du consul Gaius Sulpicius Paterculus marque la fin de la domination punique en Sardaigne, à exception de la forteresse d’Olbia au nord de l’île. Les deux belligérants engagent environ une centaine de bateaux chacuns. Les Romains profitent de la brume pour surprendre la flotte punique, qui après avoir subit quelques pertes, réussit à se réfugier dans le port. Les Romains avancent dans la brume et attendent que les équipages ennemis débarquent, pour attaquer les navires amarrés. Les Carthaginois perdent une quarantaine de navires dans la rencontre       L'amiral carthaginois vaincu, Hannibal Gisco, est crucifié par ses propres soldats.

 

 

(Amiral carthaginois lors de la première Guerre punique, il tenta en -264 d’imposer une garnison aux Mamertins, mais celle-ci fut chassée devant l’avance des Romains. Il chercha alors à regrouper une armée de mercenaires à Agrigente, mais se retrouva bientôt assiégé par Rome en -262. Il tint six mois en dépit d’une famine qui ravageait les défenseurs. Il profita de la confusion due à un assaut de l’armée de secours pour s’exfiltrer de la ville de nuit et rejoindre Panormos.En -260, informé du raid des Romains sur les îles Lipari, il envoya Boôdès et vingt navires pour les secourir. Mais quelques semaines plus tard, il faillit lui-même être capturé par une flotte romaine, alors qu’il croisait au large de la pointe italienne avec 50 vaisseaux, qu’il perdit en majorité dans la rencontre.Enfin, apprenant à nouveau qu’une flotte romaine s’avançait sur les côtes siciliennes, il réunit 130 navires et fondit sur ceux de Caius Duilius Nepos lors de la bataille de Mylae. Il y fut lourdement vaincu (45 pertes) par le système des « corbeaux » romains, mais échappa une fois de plus à l’adversaire. De Carthage, il se rendit en Sardaigne, où il fut bientôt bloqué par les Romains.Arrêté sur ordre de Carthage, il fut crucifié fin -260.)

 

À l'automne, les Romains sont battus et chassés d’Olbia par le carthaginois Hannon (probablement le fis d'Hannibal

http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_de_Carthage

La bataille de Tyndaris de 257 av. J.-C 

   fut une bataille navale entre les flottes de Carthage et celles de la République romaine durant la Première guerre punique, au large de la ville de Tyndaris en Sicile.Tyndaris était une ville sicilienne fondée par les Grecs en 396 av. J.-C. localisée sur le promontoire surplombant la mer Tyrrhénienne. Hiéron II, tyran de Syracuse, permit à la cité de devenir une base carthaginoise. La bataille eut lieu dans les eaux entre Tyndaris et les Îles Éoliennes avec à la tête de flotte romaine Caius Atilius Regulus1. Ultérieurement, la ville tomba aux mains de Rome.

La bataille   La flotte de Caius Atilius Regulus était ancrée au-delà de Tyndaris quand il observa que la flotte punique naviguait en ordre dispersé. Il donna des ordres à ses navires pour qu'ils suivent les navires en tête. Il prit ensuite une avant-garde de dix navires et se rendit au-devant des Carthaginois. Ceux-ci remarquèrent que l'avant-garde avait réussi à distancer le groupe principal de navires romains et que d'autres Romains s'embarquaient encore sur leurs bateaux.

Prenant l'initiative les Carthaginois contournèrent et attaquèrent l'escadre romaine et coulèrent neuf navires ennemis.Pendant ce temps le reste de la flotte romaine arriva et forma une ligne. Les Romains ensuite attaquèrent les Carthaginois, en coulant huit et capturant dix de leurs navires. Les navires puniques restant battirent en retraite vers les Îles Éoliennes

Cet engagement naval fut suivi de la bataille du Cap Ecnome.

Bataille de Tyndaris est une bataille navale de Première Guerre De Punic, ce qui a eu lieu outre de Tyndaris (moderne Tindari) dedans 257 AVANT JÉSUS CHRIST. Tyndaris était une ville sicilienne fondé en tant que colonie grecque dans 396 AVANT JÉSUS CHRIST placé sur donner sur élevé de la terre Mer De Tyrrhenian dans le Golfe de Patti. Hiero II, tyran de Syracuse, Tyndaris permis à devenir une base pour Carthaginois; cependant, après cette bataille, ce qui a eu lieu dans les eaux entre Tyndaris et Îles Éoliennes, avec Marcus Atilius Regulus à la commande de la flotte romaine, la ville est tombée à Rome. Hiero II est plus tard allé bien à un allié fidèle de Rome.Cet enclenchement naval a été suivi de bataille de cap Ecnomus.

 La bataille du Cap Ecnome,

qui s'est livrée en 256av. J.-C entre Rome et Carthage dans le cadre de la Première Guerre punique, considérée comme l'une des plus grande bataille navale de l'Antiquité. Polybe, historien grec ami de Scipion l'Africain et expert en art militaire, l'a décrite avec abondance de détails.

La Première Guerre punique dure depuis huit ans. Rome et Carthage se sont affrontées sur terre à Agrigente et en d'autres confrontations mineures sur mer (Lipari, Mylae, Sardaigne et Tindari). Cette dernière bataille navale, en 257 av. J.-C., indique aux deux adversaires qu'ils sont à égalité et qu'il doivent faire un effort supplémentaire pour réussir à s'imposer définitivement. Dans cet objectif, aussi bien Rome que Carthage augmentent la taille de leurs flottes.Carthage doit apporter des renforts importants aux forces terrestres qui subissent en Sicile la puissance des légions de Rome et perdent peu à peu les cités conquises sur l'île après des siècles de guerre. Rome comprend pour sa part que l'effort doit être porté directement sur le territoire métropolitain des Carthaginois afin de détourner les troupes carthaginoises de la Sicile et terminer ainsi sa conquête. La Première Guerre punique est d’ailleurs appelée par les Romains la « guerre de Sicile ». Par conséquent, durant l'été 256av. J.-C., les Romains :

« ...levèrent l'ancre avec 360 navires longs couverts et abordèrent à Messana. Il levèrent l'ancre de là, ils naviguèrent ayant la Sicile à leur droite et, doublé le Pachino, ils poussèrent jusqu'à Ecnome en raison du fait que l'armée de terre aussi se trouvait dans ces mêmes lieux. Les Carthaginois levèrent l'ancre avec 350 navires couverts, ils accostèrent à Lilybée et de là abordèrent à Heraclea Minoa»

Polybe, source fiable, calcule que chaque navire romain transportait 300 rameurs et 120 soldats de marine. Il en déduit une force navale de 140 000 hommes. Avec un calcul analogue, les Carthaginois sont accrédités de 150 000 hommes. Les chiffres de Polybe alternativement discutés ou acceptés par les historiens montrent une confrontation de dimension épique. Plus de 700 navires et presque 300 000 hommes allaient s'affronter. Par comparaison, la bataille de Midway, la plus grande bataille navale de la Seconde Guerre mondiale dans le Pacifique[réf. nécessaire], opposa 7 porte-avions et 200 navires en tout.

Formations                        La formation adoptée par les Romains prévoit deux navires à six rangées de rames avec un consul à bord de chacun. Les consuls sont Lucius Manlius Vulso Longus et Marcus Atilius Regulus qui remplace Quintus Caedicius mort au cours de sa charge. De chaque côté du sommet d'un triangle sont placées deux lignes de navires et une troisième ligne vient fermer la base du triangle. Cette troisième escadre doit tirer et protéger les navires de transport contenant les chevaux et l'équipement nécessaire à l'invasion du territoire carthaginois. Une quatrième ligne de navire, plus distante de la base du triangle, ferme la formation avec le rôle d'arrière-garde :

« Il résulta un coin dont le sommet était concave, la base compacte et tout l'ensemble efficace et pratique et en même temps difficile aussi à rompre2. »

La formation carthaginoise est quant à elle disposée en mettant trois quart des navires sur une seule ligne poussant l'aile droite vers la haute mer, le dernier quart, plié en angle, formant l'aile gauche du dispositif qui ainsi vient mouiller sur la terre ferme et se trouve protégé des attaques navales sur ce côté. Cette aile est commandé par Hamilcar Barca, le vaincu de la bataille de Tindari tenue l'année précédente. Le commandement des navires les plus puissants et rapides, positionnés à l'extrême aile gauche qui doit encercler la formation romaine, est confié à Hannon le Grand qui a déjà vu ses forces battues à la bataille d'Agrigente. Bataille

Dès le début du combat et suivant les ordres reçus, les navires du centre de la formation carthaginoise se retournent pour fuir et attirer les navires romains afin de disloquer la formation. Les navires romains en pointe se lancent à la poursuite alors que les navires de transport et la ligne d'arrière-garde avancent lentement en maintenant la formation. Les navires carthaginois de l'aile gauche se déchainent sur cette formation plus lente quand ils voient que la pointe romaine s'est suffisamment éloignée. En raison de leur plus grande vitesse, les Carthaginois réussissent à approcher et à se retirer avec plus de sécurité. Les navires romains utilisent encore les corbeaux3 et ils peuvent donc immobiliser les navires ennemis, permettant ainsi à leurs troupes terrestres de combattre comme elles sont habituées à le faire sur la terre ferme. Dans le même temps, l'aile droite carthaginoise, qui s'est déplacée en haute mer, débute la manœuvre pour attaquer les navires de la dernière ligne romaine en les mettant en difficulté et en tentant de compléter l'encerclement. Enfin, la formation de l'aile gauche, changeant de position, attaque les navires remorqueurs. Ceux-ci doivent couper les câbles de remorquage et débuter à leur tour un dur combat :

« ...dans l'ensemble, le combat se fit en trois endroits et trois batailles navales se déroulèrent à des distances importantes les unes des autres. »

L'issue de la bataille se décide quand les vaisseaux d'Hamilcar repoussés prennent la fuite, ce qui permet à Manlius Vulso de revenir vers la formation romaine en remorquant les navires capturés. Dans le même temps, Marcus Atilius et les siens naviguent au secours des navires de la dernière ligne. Ces combattants qui commencent à succomber à l'attaque d'Hannon le Grand reprennent courage. Les Carthaginois se retrouvent attaqués de face et de dos et, pour ne pas être encerclés, ils doivent abandonner le combat et s'éloignent en haute mer. Les deux escadres des consuls se lancent alors au secours de ceux qui sont en danger et qui réussirent à résister grâce à la crainte que les Carthaginois avaient des mains de fer et du combat rapproché. Les Carthaginois encerclés abandonnent 50 navires aux mains des Romains et peu réussissent à fuir le long de la côte            

Après la bataille                      Selon Polybe, les Romains perdent 24 navires et aucun n'est capturé alors que 64 navires carthaginois tombent entre les mains des Romains. Retrouvant la terre ferme, les Romains célèbrent la victoire par une distribution de prix aux équipages. Ils réparent également les navires capturés et les intègrent à leur flotte. Après un complément de provisions, ils appareillent en direction de l'Afrique du Nord. Il touchent terre à proximité d'une cité appelée Aspis.

La bataille de Panormus

fut livrée dans le cadre de la Première guerre punique en 251 av. J.-C. entre les légions de la République romaine et les Carthaginois. Elle se termina par la victoire des Romains, ce qui leur permit de garder le contrôle de la ville de Panormus (la moderne Palerme) jusqu'à la fin de la guerre.

 

Historique

À la fin de 252 av. J.-C. ou au début de 251av. J.-C., Carthage a maté une révolte en Libye et a envoyé une armée en Sicile, commandée par Hasdrubal, qui a combattu à Tunis sous les ordres de Xanthippe et qui a transféré un corps d'éléphants de guerre à Lilybée. Hasdrubal décide d'attaquer une armée romaine dirigée par le consul Caecilius Metellus qui s'est rassemblée près de Panormus, port carthaginois dont les Romains ont pris le contrôle deux ans auparavant.                            Les troupes d'Hasdrubal forcent les Romains à se replier derrière les murs de Panormus et ravagent la contrée avant de se diriger vers la cité. Metellus donne l'ordre à ses troupes légères de harceler l'avant-garde cathaginoise et d'attaquer leurs éléphants à l'aide de javelots en se mettant à couvert dans les fossés entourant Panormus. Quand les éléphants avancent pour disperser les troupes légères romaines, celles-ci font tomber sur eux une pluie de projectiles, causant la panique parmi les pachydermes qui chargent leurs propres rangs. Metellus ordonne alors à ses légions d'attaquer l'aile gauche des Carthaginois, manœuvre qui réussit et qui provoque la déroute de l'armée carthaginoise. Les Romains ne poursuivent pas leurs ennemis mais capturent tous les éléphants, qui sont plus tard massacrés au Circus Maximus. Hasdrubal est rappelé à Carthage pour y être exécuté et son successeur, Adhubal, qui pense que la garnison de Sélinonte ne peut désormais plus être tenue, la fait évacuer et détruit la cité en 250 av. J.-C. Néanmoins la guerre ve durer encore dix ans jusqu'en 241 av. J.-C

La bataille de Drepanum (ou Drepana) est une bataille navale ayant eu lieu en 249av. J.-C.

durant la Première Guerre punique au large de Drépane, la moderne Trapani, à l'ouest de la Sicile, et ayant opposé les flottes de Carthage et de la République romaine.

Les précédentes victoires navales des Romains, notamment celles de Mylae et d'Ecnome, leur donnèrent la confiance nécessaire pour attaquer directement la place-forte Carthaginoise de Lilybée. La ville fut soumise à un blocus par la flotte commandée par les consuls Publius Claudius Pulcher et Lucius Iunius Pullus. Toutefois, malgré l'expérience navale que les Romains avaient acquise, les Carthaginois étaient encore supérieurs pour les manœuvres en pleine mer. Une petite flottille commandée par un nommé Hannibal (aucun lien avec Hannibal Barca) arriva à forcer le blocus en pleine journée et à fournir des provisions à la garnison de Lilybée. Puis, dans la nuit, Hannibal quitta la ville en emmenant les chevaux de cavalerie devenus inutiles et mit la voile vers le port de Drepanum, avant que les Romains ne puissent réagir.  Le succès de cette entreprise fut si total que les Carthaginois la répétèrent plusieurs fois. Pour les Romains, c'était plus qu'une humiliation, cela annulait tout l'effet du blocus, puisque la garnison avait été ravitaillée et gardait le contact avec Carthage. Quelque chose devait être fait.     Peu de temps après, un courageux navigateur, identifié comme étant Hannibal le Rhodien, défia ouvertement la flotte Romaine en naviguant dans ses parages immédiats avec ordre d'espionner et de donner des nouvelles de ce qui se passait à Lilybée au Sénat Carthaginois et à l'amiral Adherbal.     

Mouvements et Bataille  Pulcher, le consul le plus âgé, décida alors de lancer une attaque surprise sur le port de Drepanum où les navires ennemis étaient au mouillage. La flotte quitta Lilybée par une nuit sans lune et mit cap vers le nord. Les éclaireurs Carthaginois ne repérèrent pas les navires Romains mais les mauvaises conditions de visibilité compromirent la formation de bataille. Quand elle atteignit Drepanum, au lever du soleil, la flotte était désorganisée car dispersée sur une ligne très étirée, avec le navire de Pulcher à l'arrière. Les défenseurs de Drepanum remarquèrent cette maladroite approche et l'avantage de la surprise fut perdu.

Sur le bateau amiral, Pulcher procéda à l'inspection des auspices pour la bataille, suivant en cela la tradition religieuse Romaine. La méthode employée alors était d'étudier le comportement alimentaire des poulets sacrés, lesquels étaient à bord dans ce but. Si les poulets acceptaient le grain qui leur était offert, cela était interprété comme un présage favorable. Toutefois, ce matin là, les poulets refusèrent de manger, ce qui était de mauvais augure. Confronté à cette situation et aux équipages superstitieux et désormais effrayés, Pulcher réagit en jetant les poulets sacrés par-dessus bord, en disant « Qu'ils boivent s'ils ne veulent pas manger » (Bibant, quoniam esse nolunt en latin).

croquis des positions avant la bataille

Dans le port, les Carthaginois n'attendirent pas de voir ce que les Romains préparaient. Adherbal avait une similaire, quoique moins controversée, rapidité de pensée et ordonna l'évacuation de Drepanum avant que le blocus ne soit inévitable. Les navires de Carthage quittèrent le port, passant au sud de la ville et autour de deux petites îles côtières pour gagner la pleine mer. Voyant que son plan d'attaque surprise avait échoué, Pulcher ordonna à sa flotte de se mettre en formation de combat. Toutefois, il se retrouvait maintenant pris entre la côte sicilienne et la flotte Carthaginoise qui était prête au combat.

Adherbal vit là sa chance et lança l'assaut. Il donna l'ordre à son flanc droit d'attaquer les navires Romains situés les plus à l'arrière. Le résultat fut une déroute totale pour les Romains, avec une grande partie de leurs navires coulés ou capturés.    

Conséquences    Publius Claudius Pulcher réussit à s'échapper et à retourner à Rome, où il dut faire face à des accusations de trahison. Mais, à l'inverse des Carthaginois, les Romains n'exécutaient pas leurs généraux pour leur incompétence; ce qui amena Pulcher devant le tribunal fut une accusation de sacrilège à cause de l'incident avec les poulets. Il fut reconnu coupable et condamné à l'exil, sa carrière politique étant finie.

La même année, Hamilcar Barca menait une campagne victorieuse en Sicile et une tempête détruisit l'autre moitié de la flotte Romaine, commandée par le consul Junius Paullus. La situation était si désespérée que Aulus Atilius Calatinus fut nommé dictateur et envoyé en Sicile pour superviser la guerre terrestre. La défaite de Drepanum démoralisa tant les Romains qu'ils attendirent sept ans avant de construire une autre flotte.

La bataille des îles Égates est une bataille navale ayant eu lieu le 10 mars 241 av. J.-C.

durant la Première Guerre punique au large de la côte ouest de la Sicile, près des Îles Égates et ayant opposé les flottes de Carthage et de la République romaine. Ce fut la dernière bataille navale de la guerre et le résultat fut une victoire romaine décisive qui mit fin à ce conflit prolongé, à l'avantage de Rome.Les années précédant la bataille furent relativement calmes. Une flotte digne de ce nom faisait grandement défaut à Rome, les navires qu'elle possédait au début de la guerre ayant été en grande partie détruits à la bataille de Drepanum et lors de la tempête l'ayant suivi. Toutefois, Carthage ne tira pas beaucoup avantage de cette situation. Les hostilités entre les deux belligérants se réduisirent progressivement, se concentrant sur des opérations terrestres de petite échelle en Sicile. Le général Carthaginois Hamilcar Barca fut lent à consolider son avantage sur l'île et, en réaction, Rome finit par décider en 242 av. J.-C. de construire une autre flotte afin de regagner la suprématie navale.

En dépit de cette résolution, après vingt années de guerre les finances de la République étaient dans un état désastreux et le trésor était vide. Un mouvement populaire fut créé pour surmonter cette difficulté d'une manière typiquement romaine : de riches citoyens, seuls ou en groupes, décidèrent de montrer leur patriotisme et financèrent chacun la construction d'un navire. Ainsi fut créée une flotte d'environ 200 quinquérèmes entièrement équipés sans aucuns frais pour le gouvernement.

Cette nouvelle flotte fut confiée au consul Caius Lutatius Catulus, assisté par le préteur Quintus Valerius Falto. Les revers de fortune et les précédentes défaites navales avaient fourni une expérience inestimable. Les navires romains étaient maintenant plus résistants aux mauvaises conditions météorologiques, et le corvus avait été abandonné. Catulus et Falto entraînèrent les équipages en divers exercices et manoœuvres avant de quitter les eaux sécurisées. Le résultat en fut une flotte extrêmement bien équipée et prête à se battre.

Pendant ce temps, à Carthage, les nouvelles de l'activité ennemie ne furent pas laissées sans réponse. Une nouvelle flotte fut également bâtie, comptant environ 250 navires (bien que probablement en manque d'équipages) et mit à la voile en Méditerranée sous le commandement de Hannon le Grand (précédemment défait à la bataille du Cap Ecnome).

Mouvements et Bataille   Le premier mouvement de Catulus fut d'assiéger une fois de plus la ville de Lilybée (à l'extrême ouest de la Sicile), en faisant le blocus de son port. L'intention visée était de couper Hamilcar Barca de ses lignes de communication et de ravitaillement. Durant plusieurs mois, Catulus attendit la réplique carthaginoise. Le Sénat le nomma proconsul pour l'année 241 av. J.-C.

La flotte Carthaginoise finit par arriver pour lever le blocus. Hannon fit halte près des îles Égates pour attendre une brise favorable. Mais la flotte fut repérée par des éclaireurs romains et Catulus abandonna le blocus pour partir à la rencontre de l'ennemi.

Au matin du 10 mars, le vent devint favorable pour les Carthaginois et Hannon mit immédiatement à la voile. Catulus mit en balance le risque d'attaque avec un vent contraire avec celui de laisser Hannon délivrer Lilybée. Finalement, en dépit des conditions défavorables, il décida d'intercepter la flotte carthaginoise et donna l'ordre de se préparer à la bataille. Il fit enlever les mâts, les voiles et tout l'équipement inutile pour le combat pour rendre les navires plus navigables dans ces conditions difficiles. Catulus lui-même fut incapable de se joindre au combat en raison d'une blessure reçue dans un précédent engagement et laissa donc la flotte sous le commandement de son second, Falto.

Dans la bataille qui s'ensuivit, les Romains démontrèrent une bien plus grande mobilité, puisque leurs vaisseaux étaient dépourvus de tout équipemet superflu, alors que les Carthaginois étaient surchargés en hommes, équipement et provisions. Les équipages carthaginois avaient également été recrutés à la hâte et étaient inexpérimentés. Les Romains prirent rapidement l'avantage, utilisant leur plus grande manœuvrabilité pour éperonner les navires adverses. Environ la moitié de la flotte carthaginoise fut prise ou coulée. Le reste des vaisseaux put s'échapper grâce à un brutal changement de direction du vent qui lui permit de fuir, les Romains ayant laissé leurs mâts et leurs voiles sur la grève.

Après cette victoire décisive sur la flotte carthaginoise, Catulus reprit le siège et prit Lilybée, isolant Hamilcar et son armée en Sicile, laquelle armée était éparpillée parmi les rares places-fortes que Carthage détenait encore. Manquant de ressources pour construire une autre flotte ou pour envoyer des renforts à leur armée terrestre, Carthage admit sa défaite et signa un traité de paix avec Rome, amenant ainsi la Première Guerre punique à sa conclusion.

Pour célébrer sa victoire, Lutatius Catulus fit construire un temple en l'honneur de Juturne sur le Champ de Mars, sur le lieu connu actuellement sous le nom de Largo di Torre Argentina.

Traces archéologiques Depuis 2001, fortuitement puis par des recherches d'archéologie sous-marine systématiques conduites par Sebastiano Tusa, plusieurs rostres en bronze ont été retrouvées sur les fonds marins des lieux supposés de la bataille. L'une de ces rostres porte une inscription punique tandis que deux autres, portant un relief représentant une victoire, portent le nom de magistrats romains. La grande similitude des rostres puniques et romaines confirment la réussite de l'effort de mise à niveau technologique de la marine romaine à la fin de la première guerre punique. Ces découvertes permettent aussi de reconsidérer le récit de Polybe.

La bataille de l'Èbre vit s'affronter, au début de la deuxième guerre punique, en 217 av. J.-C.,

une flotte romaine de 55 navires commandée par Gnaeus Cornelius Scipio Calvus et une flotte carthaginoise d'environ 40 navires, à l'embouchure de l'Èbre. La flotte carthaginoise, attaquée par surprise par la flotte romaine, subit une écrasante défaite, perdant 29 navires et le contrôle des mers autour de la péninsule Ibérique. Plusieurs tribus ibères se révoltèrent contre Carthage suite à cette victoire romaine.

Philippe V de Macédoine, né en 238 av. J.-C. et mort en 179 av. J.-C., roi de Macédoine appartenant à la dynastie des Antigonides. Philippe se présente comme le roi.entre deux mondes : les premières années de son règne marquent l'apogée de la Macédoine hellénistique et se terminent avec la domination romaine. En -229, à la mort de son père (Démétrios II de Macédoine), Philippe est trop jeune pour assurer le pouvoir et les Macédoniens désignent Antigone Doson, cousin de Philippe, comme régent. Doson se conduit loyalement et laisse à Philippe une Macédoine forte qui a réussi à étendre sa domination dans le Péloponnèse à la faveur de la Guerre de Cléomène au cours de laquelle il a soutenu la Ligue achéenne contre Sparte.

Doson meurt en 221, Philippe parvient donc au pouvoir en 221. Il n'a alors que 17 ans et certains Etats grecs souhaitent profiter de son jeune âge pour s'étendre aux dépens de la Macédoine et de la Ligue achéenne. C'est ainsi que les Étoliens lancent diverses opérations militaires en Phocide et en Béotie. Philippe réunit à l'automne les membres de la Ligue Hellénique (fondée par Doson) à Corinthe où il fait décider d'une déclaration de guerre contre la Condéfération Étolienne. La guerre des Alliés commence en -220. Elle s'achève en 217. Philippe y a démontré ses talents de stratège et la guerre a tourné à son avantage. Mais au cours de celle-ci, au sanctuaire de Thermos, Philippe s'est rendu coupable d'un sacrilège, premier signe, selon Polybe, de dérèglement mental. Une fois la paix signée à Naupacte, Philippe se tourne vers l'Illyrie. Alors qu'il mène une expédition, il se heurte aux Romains et à leurs alliés près d'Apollonia (214). La Première Guerre de Macédoine est inévitable. Philippe s'est allié dès 215 avec Hannibal qui mène depuis 218 la guerre en Italie. Logiquement, les Romains trouvent à leur tour des alliés avec les Etoliens. Philippe est sur tous les fronts, il lutte avec toute son énergie et joue parfaitement son rôle en protégeant ses alliés achéens. Une fois encore, la paix conclue à Phoinikè en 205 est à son avantage

.Philippe, pour avoir les mains libres, signe rapidement un pacte de non-agression avec le souverain séleucide Antiochos III. Puis, il entame immédiatement de nouveaux combats qui ressemblent plus à une série d’actes de piratage ou de brigandage. En 202, il mène une expédition dans les détroits. En 201, il enlève Samos à l’Égypte des Lagides. Plusieurs États se coalisent alors, dont Rhodes et Pergame. Deux batailles navales se déroulent dans un ordre chronologique encore inconnu. Au large de Chios, la bataille est indécise, mais la flotte pergaménienne s’enfuit. A Ladè, Philippe remporte un brillant succès sur la flotte rhodienne.

 

(Cependant, à l’Ouest, la menace se précise. La Deuxième Guerre punique s’est achevée en 201 sur la victoire des Romains et ceux-ci observent désormais avec attention les évènements du monde hellénistique. À la demande de Rhodes et de Pergame, le Sénat décide d’intervenir contre Philippe et lui adresse deux ultimatums, l’un en 200, l’autre en 198. Rome se place désormais en protectrice de la Grèce contre Philippe qui devient l’agresseur. Les opérations de l’armée romaine ont commencé dès l’automne 200, elles marquent le début de la Deuxième Guerre macédonienne.)

La bataille de Chios

est une bataille ayant opposé les armées de Philippe V de Macédoine et ses alliés à celles de Rhodes, Cyzique, Pergame et Byzance en -201.

La Guerre crétoise oppose la Macédoine à Rhodes de -205 à -200. La bataille de Chios est une des batailles navales qui oppose les deux camps au large de l'île de Chios et qui voit la victoire de la flotte rhodienne.

La bataille de Ladé est une bataille navale

ayant opposé les armées de Philippe V de Macédoine et ses alliés à celles de Rhodes en 201 av. J.-C. dans le cadre de la Première Guerre crétoise qui oppose la Macédoine à Rhodes de 205 à 200 av. J.-C..

La bataille a lieu au large de Ladé, alors un îlot et port de la ville de Milet, et s'achève par la victoire de la flotte macédonienne. Cette victoire provoque l'intervention de Rome dans le conflit.

 

 

la Grèce c'est fini.......    arrivent  les légions romaines elles   ont  réglé le sort

des carthaginois  (avec  la fin des guerres  puniques)

Les difficultés connues par les Romains au cours de la deuxième guerre punique donne à Philippe V de Macédoine l'opportunité d'étendre son pouvoir vers l'ouest. Le roi de Macédoine envoie des ambassadeurs dans le camp d'Hannibal en Italie afin de conclure une alliance contre Rome Mais Rome découvre cet arrangement lorsque les émissaires de Philippe, en compagnie d'autres émissaires envoyés par Hannibal, sont capturés par une flotte romaine

Rome, désireuse d'empêcher Philippe d'aider Carthage en Italie et ailleurs, cherche des alliés en Grèce qui combattent la Macédoine pour son compte. La Ligue étolienneles Illyriens du nord de la Macédoine, le royaume de Pergame et la cité-état de Rhodes deviennent ainsi les alliés de Rome. !

"tout royaume en lutte contre lui-même court à sa perte"

Au cours de la première Guerre macédonienne, les Romains ne s'impliquent directement que lors d'opérations terrestres mineures. Lorsque la Ligue étolienne demande à faire la paix avec la Macédoine, le petit corps expéditionnaire romain n'a plus d'alliés en Grèce mais a atteint son objectif d'occuper Philippe et de l'empêcher de fournir son aide à Hannibal. Un traité est signé entre Rome et la Macédoine à Phœnicè en -205, mettant ainsi fin à la guerre.

En -200, la Macédoine commence à empiéter sur des territoires revendiqués par d'autres cités-états grecques, et celles-ci demandent l'aide de leur nouvelle alliée

"Tout royaume en lutte contre lui-même court à sa perte"

. Rome envoie à Philippe V un ultimatum qui ferait de la Macédoine une province romaine

. Philippe le rejette comme prévu et, malgré la répugnance d'une partie du Sénat à ouvrir de nouvelles hostilités Rome déclare la guerre à la Macédoine, déclenchant ainsi la deuxième Guerre macédonienne

Les forces romaines commandées par Titus Quinctius Flamininus battent les Macédoniens à la bataille de l'Aous -198 puis une nouvelle fois et de façon décisive lors de la bataille de Cynoscéphales (-197) La Macédoine doit signer le traité de Tempé, par lequel elle abandonne ses territoires en Grèce et en Asie et doit payer une indemnité de guerre à Rome

Rome prend part à d'autres conflits dans la région qui sont provoqués par l'écheveau complexe d'alliances, de rivalités et de ligues cherchant à gagner toujours plus d'influence. Après la défaite des Macédoniens, Sparte cherche à profiter de cette vacance du pouvoir en Grèce. Craignant que les Spartiates n'accroissent leur influence, Rome conclut des alliances afin de mener la guerre contre Nabis et cette coalition triomphe de Sparte lors de la bataille de Gythium (-195)

"Tout royaume en lutte contre lui-même court à sa perte"

Rome triomphe également de ses anciens alliés de la Ligue étolienne (-191 à -189) des Istriens (-177) des Illyriens lors de la troisième guerre d'Illyrie (-168) et de la Ligue achéenne après une guerre qui s'achève par la destruction de Corinthe (-146) -146, toute la Grèce est sous la domination romaine.

La guerre des Vénètes

désigne un conflit qui s'est déroulé en 56 av. J.-C. entre la République romaine et les Vénètes, peuple de Gaule celtique, à la tête d'une coalition de peuples armoricains. Cette guerre se déroule dans le cadre de la Guerre des Gaules menée par Jules César, elle se conclut par la victoire des Romains après une bataille navale ayant lieu au large de l'actuel département du Morbihan.

 

La bataille dite parfois « du Morbihan » ou « de Vannes » s'est déroulée dans un espace géographique encore inconnu, néanmoins l'hypothèse la plus répandue la place au large de la presqu'île de Rhuys.   Début 56 av. J.-C., alors que l’Armorique a été soumise pacifiquement l'an passé par Publius Crassus, son armée prend ses quartiers d'hiver près de l'océan, avec la septième légion chez les Andes, peuple de la côte atlantique (aujourd'hui aux environs de Nantes). Manquant de ravitaillement, il envoie des préfets et des tribuns militaires en quémander chez les peuples voisins, les Esuvii, les Coriosolites et les Vénètes. Ces derniers sont les plus puissants de toute la côte maritime, leur thalassocratie était fondée sur le commerce de l’étain de Cornouaille, transporté à travers la Manche et dont ils avaient le quasi monopole, ce qui assurait leur prospérité. Le métal transitait ensuite par la vallée de la Loire d’où il gagnait ensuite la Garonne et la Méditerranée. Possédant un grand nombre de navires pour communiquer avec la Bretagne, les Vénètes contrôlaient tout le commerce maritime de la région.   Ce sont eux qui déclenchent la rébellion des peuples armoricains, en retenant les délégués romains (Quintus Velanius et Titus Sillius), ce qui enflamme tous les autres peuples contre Rome. Les Esuvii et Coriosolites imitent les Vénètes en s'emparant de Marcus Trebius Gallus et de Titus Terrasidus. Ils demandent aux Romains qu'on leur rende leurs otages en échange des envoyés romains. Les causes de cette révolte sont sans doute que les Vénètes, qui sont le peuple maritime gaulois le plus puissant, voient d'un mauvais œil la domination grandissante des Romains et craignent qu'ils ne rivalisent avec leur puissance maritime et commerciale

Campagne militaire

César, qui se trouve alors en Italie où il renforce le premier triumvirat à Lucques et qui croit la Gaule pacifiée, devant écraser toute velléité de révolte pour asseoir sa domination sur la Gaule, ordonne la construction d'une flotte sur la Loire, qui se jette dans l'Atlantique, et de mobiliser des marins. La nouvelle coalition gauloise menée par les Vénètes se prépare à la colère de César, et mobilise les Osismes, Lexoviens, Namnètes, Ambilatres, Morins, Diablintes et Ménapiens, ainsi que quelques Bretons. Conscients qu'ils vont devoir se battre contre les Romains, les Gaulois comptent profiter de leur science maritime, du grand nombre de leurs navires lourds, adaptés aux conditions atmosphériques difficiles de l'Atlantique, du manque de provisions des Romains, et surtout de leur connaissance de la configuration géographique locale (le Golfe du Morbihan) : côte très disséquée parsemée d'îles nombreuses offrant de nombreux abris qu'ils connaissent bien, abers barrant les gués à marée haute, ports rares et disséminés. Le proconsul romain, qui n'est pas de retour en Gaule avant la fin du mois d'avril4, déploie son armée afin d'occuper tous les territoires soumis et éviter de voir la rébellion se propager hors de l'Armorique.

  • Titus Labienus, avec la cavalerie, est envoyé chez les Trévires, sur le Rhin. Il doit maintenir la paix en Gaule belgique et empêcher toute action des Germains ;
  • Publius Crassus, avec 12 cohortes et des cavaliers, est envoyé en Aquitaine, pour empêcher cette nation d'envoyer des secours à la Gaule ;
  • Quintus Titurius Sabinus, avec trois légions, est envoyé chez les Unelles, les Coriosolites et les Lexoviens pour tenir ces peuples en respect ;
  • Decimus Junius Brutus Albinus, avec la flotte et les vaisseaux gaulois, chez les Vénètes.Les Gaulois fortifient leurs villes, amassent les provisions et s'allient avec de nombreux autres peuples gaulois (Osismes, Lexoviens, Namnètes, Ambilatres, Morins, Aulerques Diablintes et Ménapiens) et quelques autres bretons. Craignant un soulèvement massif des Gaulois, César envoie ses légats et généraux à divers points stratégiques de la Gaule. Ainsi, Crassus est dirigé vers l'Aquitaine, afin d'empêcher les peuples locaux de renforcer l'armée vénète.Les Pictons, Santons et d'autres pays pacifiés envoient aux Romains une flotte, et César marche sur l'Armorique avec des troupes pour mener la campagne contre les peuples rebellés au côté de Junius Brutus. Les villes des Vénètes sont construites sur de petites péninsules ou des promontoires, inaccessibles depuis la terre, et très difficilement par voie maritime. L'été s'avançait. Après plusieurs mois et une ou plusieurs campagnes infructueuses dues à l'impossibilité de vaincre les Vénètes qui fuyaient par la mer lorsque le combat tournait à leur désavantage, d'un éperon barré à l'autre, César comprit qu'il lui fallait la maîtrise des mers.

Bataille du Morbihan


Bataille navale du Morbihan opposant Decimus Junius Brutus à une flotte vénète (Théorie de la bataille près de Saint-Gildas-de-Rhuys).

 

Romains

Celtes armoricains (Vénètes et alliés)

Decimus Junius Brutus


une centaine de navires

220 navires

une dizaine de navires ?

environ 200 navires

Magetobriga (60) • Arar (58) • Cavillonum (58) • Bibracte (58) • Ochsenfeld (58) • L'Aisne (57) • Le Sabis (57) • Octodure (57) • Morbihan (navale) (56) • Vernix (56) • Expédition de Bretagne (55 et 54) • Aduatuca (54) • Avaricum (52) • Gergovie (52) • Lutèce (52) • Alésia (52) • Uxellodunum (51)

 

Prémices

Face à l'impossibilité, pour les Romains, d'attaquer les forteresses à causes des marais, la seule solution est une attaque par la mer. La construction des navires se déroule sur les bords de la Loire, sur les terres des Pictons, alliés des Romains. Bien que César s'empare rapidement de quelques villes armoricaines, il comprend à la fin de l'été qu'il ne peut mettre fin à la révolte qu'en détruisant les Vénètes.

Flotte vénètes   Selon Jules César, les navires vénètes étaient supérieurs à ceux des Romains : leurs carènes étaient plus plates et étaient donc plus adaptées au hauts-fonds et aux reflux. Les proues et les poupes étaient très relevées ce qui leur permettait de naviguer plus facilement par gros temps et par tempête. Les bateaux étaient en bois, les ancres étaient retenues par des chaînes et les voiles étaient faites à partir de peaux. En outre, ils étaient plus grands et plus massifs que les navires romains et leurs coques étaient si solides qu’elles résistaient parfaitement à leurs coups d’éperons. Leurs bords étaient également plus hauts, ce qui protégeait les soldats des tirs des Romains, qui eux-mêmes étaient en position vulnérable, enfin ces hauts bords rendaient difficile un abordage de l’ennemi.

Cette description des navires vénètes est la seule description contemporaine à la Guerre des Vénètes qui nous soit parvenue :

« Les vaisseaux des ennemis étaient construits et armés de la manière suivante : la carène en est un peu plus plate que celle des nôtres, ce qui leur rend moins dangereux les bas-fonds et le reflux ; les proues sont très élevées, les poupes peuvent résister aux plus grandes vagues et aux tempêtes ; les navires sont tout entiers de chêne et peuvent supporter les chocs les plus violents. Les bancs, faits de poutres d'un pied d'épaisseur, sont attachés par des clous en fer de la grosseur d'un pouce ; les ancres sont retenues par des chaînes de fer au lieu de cordages ; des peaux molles et très amincies leur servent de voiles, soit qu'ils manquent de lin ou qu'ils ne sachent pas l'employer, soit encore qu'ils regardent, ce qui est plus vraisemblable, nos voiles comme insuffisantes pour affronter les tempêtes violentes et les vents impétueux de l'Océan, et pour diriger des vaisseaux aussi pesants. Dans l'abordage de ces navires avec les nôtres, ceux-ci ne pouvaient l'emporter que par l'agilité et la vive action des rames ; du reste, les vaisseaux des ennemis étaient bien plus en état de lutter, sur ces mers orageuses, contre la force des tempêtes. Les nôtres ne pouvaient les entamer avec leurs éperons, tant ils étaient solides ; leur hauteur les mettait à l'abri des traits, et, par la même cause, ils redoutaient moins les écueils. Ajoutons que, lorsqu'ils sont surpris par un vent violent, ils soutiennent sans peine la tourmente et s'arrêtent sans crainte sur les hauts-fonds, et, qu'au moment du reflux, ils ne redoutent ni les rochers ni les brisants ; circonstances qui étaient toutes à craindre pour nos vaisseaux. »

— Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, III, 13.Essai de reconstitution d'un navire vénète

Flotte romaine

galère de guerre romaine.Les navires romains ont pour seul avantage par rapport aux navires vénètes d'être plus rapides et maniables grâce à leurs rames, les voiles étant peu utilisées. Cependant ces navires sont surtout efficaces sur une mer calme et supportent mal les tempêtes.   

Déroulement  

Lorsque les navires romains sont construits, Junius Brutus Albinus en prend le commandement et conduit la flotte en direction du pays des Vénètes à l'été. Mais, sur la route, les Romains sont surpris par les Vénètes près de Saint-Gildas-de-Rhuys dans un espace maritime limité par Houat, Hoëdic, l’île Dumet, Sarzeau et l’entrée du golfe, dans la baie de Quiberon7. Au début, grâce à la supériorité de leurs navires, les Celtes ont l'avantage. Les projectiles tirés des navires romains ne peuvent atteindre les navires gaulois, beaucoup plus hauts, alors que les Gaulois peuvent attaquer facilement les Romains.

 

La Vengeance de César contre le sénat Vénètes     Plusieurs navires romains sont coulés. Ces derniers tentent alors de ruser et essaient, grâce à des faucilles fixées sur des perches de couper les cordages des navires ennemis. Ces faucilles emmanchées étaient depuis longtemps appelées corbeaux et avaient déjà été utilisées entre autres combats contre Carthage. Cette ruse permet de neutraliser quelques navires mais elle est insuffisante pour remporter la victoire. De plus, les Romains, qui n'ont pas envisagé de tactique globale pour la bataille, commencent à envisager la retraite lorsque tout à coup, le vent tombe et les navires celtes qui ne naviguent qu'à la voile se retrouvent immobilisés. Les Romains contre-attaquent et détruisent les navires vénètes un par un, très peu peuvent s'enfuir. La bataille dure « depuis la quatrième heure du jour environ jusqu’au coucher du soleil » selon César et s'achève par la destruction de la flotte gauloise

Conséquences

Une fois leur flotte détruite, les Celtes n'ont plus les moyens de lutter et se rendent, ce qui met fin à la guerre des Vénètes. César, vainqueur grâce à Decimus Junius Brutus, futur conjuré, fait alors exécuter tous les membres du Sénat vénète, le reste de la population est vendu à l'encan (esclavage). Les richesses de ces grands marchands alimentent le trésor de guerre qui lui serviront à conquérir Rome.De plus, le conquérant donne le territoire des Ambilatres (près de Nantes) aux Pictons pour avoir collaboré avec lui d'une façon déterminante. Comme en atteste la disparition des fours à sel au Ier siècle sur le territoire des Vénètes, il leur sera interdit de produire du sel, qui était l'une des sources de leur puissance.

http://www.cesargaulois.fr/3---les-petites-batailles/cesar-et-les-venetes      http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_des_V%C3%A9n%C3%A8tes

http://www.theatrum-belli.com/archive/2010/06/16/y-a-t-il-eu-une-pensee-navale-romaine-par-jean-pages.html

épisodes  maritimes des 2   GUERRES  CIVILES DE ROME

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_de_C%C3%A9sar

La Bataille de Marseille fut une bataille navale qui opposa le 27 juin de 49 av. J-C.

la flotte romaine commandée par Decimus Junius Brutus Albinus, officier de Jules César durant la Guerre civile de César à celle de la faction opposée commandée par Pompée et de son alliée la flotte marseillaise.

L'incendie de la flotte de César par Pompée le Jeune sous les murs d'Oricum.

Decimus Brutus, de la famille de Brutus est né en 81 av. J.-C. et a été un des proches de César. Il a grandi en compagnie de Publius Clodius Pulcher et de Marc Antoine. Sa mère était Sempronia Tuditani, épouse de Decimus Junius Brutus qui était consul en 77 av. J.-C.. Il a été adopté par Aulus Postumius Albinus, mais garda son propre nom de famille, ajoutant seulement le cognomen de son père adoptif. commandant de la flotte faisant le siège de Marseille en -49. César lui confie entre -48 et -46 le gouvernement de la Gaule Transalpine et celui de la Cisalpine en -44 en tant que propréteur. Il était prévu qu'il obtienne le consulat en -42.

cesar pompée brutus

La bataille fut la tentative des Marseillais de forcer le siège de la ville, effectif tant sur mer que sur terre.Le Siège de Marseille fut ordonné et organisé par César, après que la cité s’allia avec les ennemis de celui-ci et alors que des tractations se déroulaient entre les notables et César, lequel devait rejoindre le plus vite possible l'Espagne, sur demande de Lucius Domitius Ahenobarbus (consul en -54).Le siège organisé, César laissa le commandement des opérations terrestres à Gaius Trebonius et celles navales à Decimus Junius Brutus Albinus, auquel il avait ordonné de construire rapidement 12 navires de guerre. Les travaux préparatoires terminés, César poursuivit sa marche vers l’Espagne.

La bataille navale

reconstitution d'un modèle de birème romaine.

Les 12 navires construits près d’Arles se montrèrent peu rapides et difficilement manœuvrables à cause du bois vert utilisé pour leur construction. Decimo improvisa des équipages composés de soldats novices dans le combat naval. Néanmoins, il décida de faire le blocus naval en ancrant les navires près de l’île de Ratonneau, près de Marseille.

Le 12 juin, les Marseillais, forts de leur habitude marine et dotés de vaisseaux plus rapides et manœuvrables, décidèrent de forcer le blocus avec 17 navires.

« Les Marseillais, suivant les conseils de Lucio Domizio, armèrent 17 navires de guerre, dont 11 avec couverture, y joignirent beaucoup de bateaux plus légers pour apeurer, par le nombre, notre flotte et enfin y embarquèrent une quantité d’acier ... La flotte ainsi armée s'avança pleine de confiance contre nos navires, lesquels, sous le commandement de Decimo Bruto, étaient ancrés près de l’îlot en face de Marseille. Bruto était de beaucoup inférieur en nombre de navires, mais dans l’équipage, César avait mis des hommes choisis, dans toutes les légions, pour leur grand courage ... »

Les stratégies furent dictées en fonction des positions de force. Alors que les Romains tentaient d’aborder les navires ennemis, avec des grappins ou des gaffes, pour avoir un combat normal au corps à corps, les Marseillais tentèrent de séparer les vaisseaux romains et de les rendre ingouvernables en tranchant les rames, puis de les bombarder par des nuées de flèches et de gaffes   La bataille fut féroce des deux côtés.

« Maintenant, à chaque soldat dépourvu d’arme de jet, la fureur en fournit une nouvelle : un lance une rame sur l’ennemi, un autre aux bras puissant un ornement de poupe ; les rameurs chassés, arrachèrent les bancs, rompirent le navire pour combattre... Nul toutefois ne produisit de plus grands massacres sur mer que le fouet de l’élément adverse. Éclate le feu, provoqué par des torches résineuses et avivées par le soufre qu’elles contiennent ; les carènes offrirent une proie facile et les incendies les dévorèrent, avec l’aide de la poix et de la cire liquéfiée. Les ondes n’arrêtèrent les flammes, et le feu devint sauvage sur les épaves des navires éparpillés sur l’étendue des eaux... »

« Nous ne pouvons passer sous silence même pas Acilio, lequel, ... se vit couper la main avec laquelle il s’était agrippé au navire ennemi, il s’agrippa avec la gauche à la poupe, et n’arrêta de combattre tant que le navire ne fut capturé et coulé. »

À la fin pourtant la victoire sourit aux Romains, qui maintinrent ainsi le blocus naval de la cité. Les Marseillais rentrèrent au port avec seulement 8 de leurs 17 navires, après que 3 furent coulés et 6 autres capturés par les Romains.  

Conséquences  La victoire et le maintien du blocus sur Marseille, fut très important pour César, qui de cette manière put approcher de l’Espagne en ayant ses arrières couverts.

Pourtant, Marseille allait recevoir une aide des pompéiens, via la mer ; Lucio Nasidio, aux commandes de 17 navires, arrivait pour forcer le blocus des césariens. Cette tentative causa une seconde bataille navale, qui se déroula en face de Tauroento, (Saint-Cyr-sur-Mer ou la baie du Brusc, à Six-Fours-les-Plages), place-forte des Marseillais,.http://www.romaeterna.org/vetrina/maritima.htm#c3         http://www.cabotages.fr/les-legions-maritimes-romaines.html

La Bataille de Tauroentum ou de Tauroeis est livrée le 31 juillet 49 av.J-C.

entre la flotte romaine commandée par Decimus Junius Brutus, officier de Jules César durant la guerre civile, et une flotte composée de navires marseillais et navires romains sous le commandement de Lucius Nasidius de la faction des optimates.La bataille résulte d'une tentative des Marseillais de forcer le siège de la ville assuré tant depuis la mer que la terre.

Le siège de Marseille est ordonné et organisé par César, après que la cité est alliée avec les ennemis de celui-ci et alors que des tractations se déroulaient entre les notables et César, lequel devait rejoindre au plus vite l'Espagne, à la demande de Lucius Domitius Ahenobarbus (consul en -54).

Le siège organisé, César en laissa le commandement à Gaius Trebonius pour les opérations terrestres et à Decimus Junius Brutus pour les navales et auquel il avait ordonné de construire rapidement 12 navires de guerre ; Les travaux préparatoires terminés, César poursuivit sa marche vers l’Espagne.

Une première tentative de rupture du siège par les Marseillais est repoussée lors de la bataille de Marseille (49 av.J-C).

Une flotte de secours en provenance de Sicile et commandée par Lucius Nasidius, arrive à proximité de Marseille sans être repérée par les assiégeants. Nasidius réussit en revanche à prévenir Domitius et les notables de la cité de son arrivée et les incite à tenter de forcer à nouveau le barrage naval réalisé par la flotte de Decimus.

La bataille navale  La flotte de César compte 18 navires; 12 ont été construits sur son ordre à Arles, auxquels se rajoutent les 6 navires enlevés aux Marseillais durant la bataille de Marseille (49 av.J-C).1

« Vers ce lieu, fait route également Brutus, avec une flotte augmentée. En effet, aux navires construits par César à Arles, s’étaient joints les six pris aux Marseillais, qui les avait réparés et complètement réarmés les jours précédents.  »

Les Marseillais, dont les forces à la suite de la bataille du 27 juin sont réduites à 8 unités, construisent, en un mois environ, 9 nouveaux navires, retrouvant ainsi le nombre de navires qu’ils avaient à l’origine à leur disposition.

Nasidio commande lui aussi une flotte de 17 navires, ce qui portait le nombre de navires des opposants de César à 34 unités.

La bataille se déroula à Tauroentum (l'actuelle baie du Brusc, à Six-Fours-les-Plages),

baie du Brusc

place-forte des Marseillais, où les flottes pompéienne et marseillaise se réunirent.

« Vers ce lieu, fait route aussi Brutus... Dans la bataille la valeur des Marseillais fut parfaite ... Parce que nos navires s’étaient peu à peu éloignés les uns des autres, l’ennemi avait de l’espace pour profiter de l’habileté de ses pilotes et de la rapidité des navires ; si une fois les nôtres, pris l’opportunité, lancèrent les mains de fer (grappins) et agrippèrent un navire, de partout accouraient les compagnons en danger. ... En même temps une forte quantité de projectiles, lancés de loin, s’abattaient à l’improviste des embarcations légères sur les nôtres ... causant beaucoup de blessures. Deux trirèmes, escorte du navire de Decimus Bruto, facilement reconnaissable par les bannières, s’étaient lancées contre eux. Mais Brutus prévoyant la manœuvre et fit accélérer son navire de façon à les protéger pour le moment. Les navires adverses, lancés l’un contre l’autre, se heurtèrent si fortement que deux en souffrir très gravement, même une des deux eut l’avant cassé et coula complètement. Les navires de la flotte de Brutus notèrent l'incident, assaillirent les navires endommagés et les coulèrent tous deux." »

Malgré la supériorité numérique et la valeur des Marseillais, les partisans de César remportèrent la victoire.Nasidius, vu la tournure prise par la bataille, préféra abandonner ses alliés et faire route vers l’Espagne pour porter aide aux pompéiens qui s’y trouvaient ; la flotte navale marseillaise fut presque entièrement détruite ou capturée, ils rentrèrent au port avec seulement 7 des 17 navires partis pour la bataille.

 

Conséquence  La victoire eut pour conséquence la fuite de Lucius Domitius Ahenobarbus (consul en -54) de la cité, lui aussi en direction de l’Espagne, mais plus important fut le maintien du blocus de Marseille, qui devait capituler quelques mois plus tard.

 

 

 

 

 

mort de César  44  avant jésus Christ

 

 

 

 

 

 

 

La bataille navale de Rhodes est livrée en 42 av. J.-C.

pendant la guerre civile romaine qui suit l'assassinat de Jules César.

Déroulement

Le meurtre de César en 44 av. J.-C. plongea le monde romain dans une guerre civile opposant les Tyrannicides et leurs partisans aux fidèles du vainqueur de la guerre des Gaules.

Les Rhodiens et les Lyciens se rangèrent du côté d'Octave et de Marc Antoine  contre Brutus et Cassius, assassins de César.[Il forme de concert avec Marcus Junius Brutus la conjuration contre César qui aboutit à son assassinat le 15 mars 44 av. J.-C.]

 

En 42, après avoir remporté la difficile bataille de Myndus sur la flotte rhodienne, Cassius Longinus se dirigea avec 80 navires romains vers Rhodes avec l'intention de soumettre la ville. La flotte rhodienne se porta à sa rencontre, mais complètement encerclée, elle se rendit après avoir perdu deux navires dans les combats. Nullement préparée à soutenir un siège, Rhodes capitula peu après.

 

(Le colosse de Rhodes fut renversé par un tremblement de terre vers 224 av. J.-C., 56 ans après son érection.)http://dominicus.malleotus.free.fr/rhodes/histoire_rhodes_dans_antiquite.htm

Nauloque, en latin Naulochus est un port de Sicile près du cap Pélore.

La Bataille de Nauloque est la victoire décisive que remporta en l'an 36 av. J.-C. la flotte de Marcus Vipsanius Agrippa 'sur celle de Sextus Pompée.

 

[Marcus Vipsanius Agrippa né vers 63 av. J.-C. - mort en mars de l'année 12 av. J.-C.) est un général et homme politique romain du Iersiècle av. J.-C.qui met ses qualités d'homme de guerre au service de son ami Octave, le futur empereur Auguste.Présent au côté d'Octave dès la mort de César en 44 av. J.-C., Agrippa permet par ses victoires militaires bataille de Nauloque en 36 av. J.-C contre Sextus Pompée,    bataille d'Actium en 31 av. J.-C contre Marc Antoine  ]   

 

Alors que la République romaine est partagée entre Marc-Antoine en Orient     et Octave en Occident,     Sextus Pompée, fils du Grand Pompée, contrôle la Sicile et la Sardaigne avec sa puissante flotte et met en danger le ravitaillement de l'Italie.

 

Antoine prête une partie de sa flotte pour aider Octave mais elle ne lui sera jamais rendue. Agrippa entraîne ses marins à l'intérieur des terres sur des lacs puis affronte avec succès Sextus Pompée.

La bataille Devant le promontoire de Nauloque, Agrippa rencontre la flotte de Sextus. Chacune des deux flottes est composée de 300 bateaux, mais Agrippa a des unités plus lourdes, armées avec l'arpax (grappin d'abordage) et une évolution de corvus (ponton d'abordage). Agrippa utilise ses nouvelles armes à merveille, réussissant à bloquer les bateaux de Sextus Pompée. Agrippa remporte la bataille après un long et sanglant combat. Il ne perd que trois navires, alors que seuls 17 navires de Sextus Pompée réussissent à se sauver. 28 sont coulés et les autres sont brûlés ou capturés.

 

Conséquences Après sept années, la Sicile est finalement reprise à Sextus Pompée.Ce dernier atteint Messine, puis se dirige avec 7 navires vers Milet. C'est là qu'il est défait par Marc-Antoine en l'an 35 av. J.-C.Octave et Lépide ont défait la dernière résistance des pompéiens en Sicile. Plus tard, après une habile intrigue, Octave pourra dépouiller astucieusement Lépide de sa charge politique et militaire et deviendra le seul dirigeant de la partie occidentale de l'Empire romain.

 

agrippa

 bataille d'ACTIUMLe 2 septembre de l'an 31 av. J.-C.

marc-antoine et Cléopatre

 

pendant la guerre civile romaine qui suit l'assassinat de Jules César, une grande bataille navale se déroule près d'Actium, sur la côte occidentale de la Grèce, dans le golfe Ambracique, au sud de l'île de Corfou. Elle met aux prises les forces d'Octave et celles de Marc Antoine et Cléopâtre.

 

Elle marque la fin de la guerre civile, et la victoire d'Octave (qui deviendra l'Empereur Auguste).

Par son ampleur et ses conséquences, elle est généralement considérée par les historiens comme l'une des batailles navales les plus importantes de l'histoire.Les descriptions de la bataille sont assez imprécises, voire contradictoires et ont toutes été écrites pour célébrer le vainqueur.

Les forces en présence sont très nombreuses : les seules forces terrestres d'Antoine, selon Plutarque, comptaient « dix-neuf légions » (soit deux cents mille hommes, mais Plutarque a tendance à arrondir, et à compter chaque unité de troupes auxiliaires formée par un peuple allié comme une « légion »). En effet, des deux côtés, mais surtout du côté d'Antoine, participèrent des peuples alliés-clients des Romains (des Juifs, des Pontiques, des Maures, etc.) avec éventuellement leur roi à leur tête (Bocchus de Maurétanie y était, mais pas Hérode Ierle Grand).

 

La flotte d'Octave (ou César Octavien), le neveu et fils adoptif de Jules César, commandée par Agrippa, forte d'environ trois cent cinquante navires relativement légers forme une ligne de bataille face aux

trois cents (sans doute moins, certains auteurs antiques indiquant 170 ou 180 unités) vaisseaux lourds (entre 500 et 1 000 tonnes métriques) équipés de catapultes de Marc Antoine et navires égyptiens plus mobiles de Cléopâtre VII.

La chaleur, la malaria et la soif poussèrent les coalisés à forcer le blocus d'Octave et engager le combat. Mais, piégés par des vents défavorables (les navires antiques remontent mal au vent) ils ne parvinrent pas à grouper leur attaque et un grand nombre de navires furent incendiés. Selon Plutarque, 5 000 hommes furent tués, selon Orose, 12 000 auxquels s'ajoutèrent 6 000 blessés dont 1 000 ne survécurent pas.

Cela étant, la victoire d'Actium, incontestable, ne fut pas aussi nette que la propagande octavienne chercha à le faire croire. Ainsi une grosse partie de la flotte d'Antoine se rendit après la bataille avec une hâte si suspecte que certains ont parlé de trahison de ses chefs (dont Caius Sosius).

Marc Antoine et Cléopâtre parvinrent à s'enfuir mais se suicideront un an plus tard.http://www.livius.org/aa-ac/actium/actium.html

Quelques reconstitutions  historiques de la bataille d'Actium

http://www.batailles-navales.fr/actium.htm     bataille Actium  http://www.universalis.fr/encyclopedie/bataille-d-actium/  actium

http://www.in-medias.fr/sitecroco/pages/croco/actium.html Actium

Cléopatre et  marc -Antoine sur leur galère

voila comment simon julian les représentait au XIXém siècle,il faut reconnaître qu'ils étaient ce que l'on peut appeller des fêtards aprés le mauvais engagement d'Actium ils sont retournés en Egypte "fêter cela

Cette bataille marqua la fin des troubles issus des guerres civiles qui avaient secoué Rome depuis -50, et permit à Octave, le futur Auguste, de s'imposer comme maître absolu du futur  empire romain

 

!" terrible  inconsèquence////

La bataille de la Falaise rouge, ou bataille de Chi Bi,

chinois traditionnel : 赤壁之戰, simplifié : 赤壁之战, pinyin : chìbì zhī zhàn) est une célèbre bataille de l’époque des Trois Royaumes de la Chine, qui s’est déroulée au cours de l’hiver 208. Le site de la bataille se trouve à 36 kilomètres au nord-ouest de Puqi, sur la rive sud du Yangzi, en un lieu baptisé « passe de pierre », car, à cet endroit, le fleuve est bordé par une imposante falaise. C’est un lieu de mémoire pour les Chinois. La roche porte toujours les deux caractères chinois (1,5 mètre de hauteur sur 1 mètre de large), « mur » et chì « rouge », que Zhou Yu, le stratège et Maréchal du royaume de Wu, y a fait peindre après la bataille, pour célébrer la victoire.

La bataille de la Falaise rouge opposa les armées alliées des royaumes de Wu et de Shu, sous le commandement de Zhou Yu et de Zhuge Liang, à celle, bien supérieure en nombre, de Cao Cao, seigneur du Wei. Dès le début du IIIe siècle, la dynastie des Han, qui règne en Chine depuis quatre siècles (mais avec une interruption de 16 ans, divisant ainsi la dynastie en deux périodes, l'une occidentale, l'autre orientale), est en ruine. L'empereur Xian, qui règne depuis 189, n'a plus aucun contrôle sur les actions des différents seigneurs de la guerre qui contrôlent leurs territoires respectifs. Un des plus puissants seigneurs de guerre dans le nord de la Chine, Cao Cao, unifie en 207 le nord de la Chine et maintient son contrôle sur la totalité de la plaine du nord de la Chine. Il entreprend ensuite avec succès une campagne contre le peuple nomade Wuhuan dans l'hiver de la même année, assurant ainsi sa frontière nord. À son retour, en 208, il est proclamé chancelier impérial Han, une position qui lui accorde l'autorité absolue sur l'ensemble du gouvernement impérial1. Peu de temps après, à l'automne de 208, son armée entame une campagne vers le sud.

La rivière Yangtze, dans la province Jing (qui correspond à peu près aux provinces actuelles du Hubei et du Hunan), est la clé du succès de cette campagne et de la stratégie de Cao Cao. Si Cao Cao aspire à la réunification de l'empire Han brisé, il doit prendre le contrôle naval du Yangze et le commandement stratégique de la base navale de Jiangling, afin de posséder un moyen d'accès à la région du sud3. Deux seigneurs de la guerre contrôlent les régions du Yangtze qui sont essentielles à la réussite de Cao Cao : Liu Biao, gouverneur de la province de Jing, qui contrôle l'ouest de la rivière jusqu'à l'embouchure de la rivière Han, englobant les environs de la ville de Xiakou et tous les territoires au sud de cette région ; et Sun Quan, qui contrôle l'est la rivière Han et le sud-est du territoire adjacent4. Un troisième allié, Liu Bei, vit dans un refuge avec Liu Biao à la garnison de Fancheng (actuelle Xiangfan), ayant fui le nord de la province Jing après l'échec d'un complot visant à assassiner Cao Cao et restaurer le pouvoir de la dynastie impériale

 

Les premières étapes de la campagne sont un franc succès pour Cao Cao, puisque le commandement de la province Jing est considérablement affaibli et les armées de Jing épuisées par un conflit avec Sun Quan dans le sud. Les factions ont le soutien de chacun des deux fils de Liu Biao, en lutte pour la succession. Le plus jeune fils a prévalu, et Liu Biao dépossède son fils aîné, Liu Qi, quitte à assumer de prendre le commandement de Jiangxia5. Liu Biao meurt de maladie quelques semaines plus tard, tandis que Cao Cao est promu dans le Nord et, dans ces circonstances, le plus jeune fils et successeur de Liu Biao, Liu Cong, se rend rapidement. Cao Cao s'empare ainsi d'une flotte importante et sécurise la base navale de Jiangling. Cela lui donne une base militaire et stratégique pour abriter ses navires.

Une fois Jing tombé, Liu Bei fuit rapidement au sud, accompagné d'une population de réfugiés civils et de soldats. Cet exode désorganisé est poursuivi par la cavalerie d'élite de Cao Cao, et se retrouve encerclé et battu lors de la décisive bataille de Changban (près de l'actuelle ville de Dangyang en Hubei). Cependant, Liu Bei s'échappe vers l'est et Xiakou, où il rencontre l'émissaire de Sun Quan, Lu Su. À ce stade historique, les points de vue divergent ; Lu Su aurait incité Liu Bei à se déplacer encore plus vers l'est, vers Fankou (樊口). Dans les deux cas, Liu Bei est plus tard rejoint par Liu Qi. Zhuge Liang, le principal conseiller de Liu Bei, est envoyé à Chaisang (柴桑) pour négocier la formation d'une alliance contre Cao Cao à l'état de wu.

Au moment où Zhuge Liang arrive, Cao Cao a déjà envoyé à Sun Quan une lettre se vantant du commandement de 800 000 hommes et exigeant la capitulation de Sun Quan. La faction dirigée par le savant chef de Sun Quan, Zhang Zhao, préconise la capitulation, en invoquant l'écrasant avantage numérique de Cao Cao. Toutefois, à différentes occasions, Lu Su, Zhuge Liang et le commandant en chef de Wu, Zhou Yu, présentent tous les arguments pour convaincre Sun Quan d'accepter l'alliance contre les armées du Nord. Sun Quan finalement décide de mener la guerre, découpe un coin de son bureau lors d'une assemblée et indiquant : « Toute personne qui ose encore argumenter en faveur de la capitulation sera traité de la même manière que ce bureau ». Il attribue ensuite à Zhou Yu, Cheng Pu, et Lu Su 30 000 hommes pour venir en aide à Liu Bei contre Cao Cao.

Bien que Cao Cao ait affirmé commander 800 000 hommes, les effectifs réels de Cao Cao estimés par Zhou Yu sont plus proche de 220 000 hommes. En outre, ce montant inclut 70 000 soldats fraîchement incorporées après la récente défaite de Liu Biao : la fidélité et le moral d'un grand nombre des forces de Cao Cao sont donc incertains. Avec les 20 000 soldats que Liu Bei a recueillis, l'alliance adverse est maintenant composée d'environ 50 000 marins qui ont été formés et préparés pour la bataille.

Déroulement de la bataille

La bataille de la Falaise Rouge s'est déroulée en trois étapes: une première escarmouche à la Falaise Rouge, suivie d'une retraite au champ de bataille de Wulin sur la rive nord-ouest du Yangtze, un engagement décisif de la marine, et la désastreuse retraite de Cao Cao le long de la route Huarong .

Les forces alliées de Sun et Liu naviguent de Xiakou ou Fankou jusqu'à la Falaise Rouge, où ils se heurtent à la force d'avant-garde de Cao Cao. Tourmentés par la maladie et un moral très bas, en raison de la série de marches forcées qu'ils ont entrepris sur la longue campagne du Sud, Cao Cao et ses hommes ne peuvent pas bénéficier d'un avantage dans la petite escarmouche qui s'ensuivit. Donc Cao Cao se retire dans le Wulin (au nord de la rivière Yangtze) et les alliés au sud

Suite à un stratagème de Pang Tong, officier de Zhou Yu usurpant l'identité d'un soldat de Cao Cao, ce dernier amarre ses vaisseaux de la proue à la poupe afin de réduire le mal de mer ressenti par ses troupes, qui proviennent pour la plupart du Nord et donc ne sont pas habitués à vivre à bord de navires. Observant cela, le commandant de division Huang Gai envoie à Cao Cao une lettre feignant la capitulation et prépare un escadron de navires d'attaque appelés "mengchong doujian" (蒙冲斗舰). Les navires sont convertis en navires incendiaires en les remplissant de bottes d'embrasement, de roseaux secs, de gras et d'huile. Huang Gai approche avec l'escadron de capitulation du milieu de la rivière, les marins mettent feu aux navires incendiaires avant de prendre de petits bateaux. Les navires en feu, porté par le vent du sud, filent à grande vitesse vers la flotte de Cao Cao et y mettent le feu. En peu de temps, la fumée et des flammes s'étendent sur le ciel, et un grand nombre d'hommes et de chevaux, sont soit brûlés vifs soit noyés. Voyant que le feu ardent des bateaux de Cao Cao fait rougir la falaise, on appela Chi bi (« falaise rouge »), le lieu de la victoire. Après le choc initial, Zhou Yu et les alliés mènent une légère force armée pour tirer parti de l'agression. Le nord de l'armée est désorganisé. Voyant que la situation est désespérée, Cao Cao lance un ordre général de retraite et détruit un certain nombre de ses navires restants avant de se retirer.

L'armée de Cao Cao tente alors une retraite sur la route de Huarong , comprenant un long périple dans les marais au nord du Lac Dongting. Mais les fortes pluies réduisent la voie d'une épaisse tourbière, rendant la route si traitresse que de nombreux soldats malades doivent porter des paquets d'herbe sur le dos et les utiliser pour remplir la route, afin de permettre aux cavaliers de traverser. Beaucoup de ces soldats se noient dans la boue ou meurent d'épuisement. Pour faire encore plus souffrir l'armée de Cao Cao, les alliés, dirigés par Zhou Yu et Liu Bei, leur donnent la chasse sur les terres et l'eau jusqu'à ce qu'ils atteignent Nan(南郡). Combinée avec la famine et la maladie, les forces restantes de Cao Cao sont décimées. Cao Cao se retire ensuite au nord dans la base de Ye, laissant Cao Ren et Xu Huang à la garde de Jiangling, Yue Jin en poste dans Xiangyang, et Man Chong à Dangyang.La contre-attaque alliée aurait pu vaincre entièrement Cao Cao et ses forces. Toutefois, la traversée du fleuve Yangtze sème le chaos lorsque les armées alliées convergent sur la rive et combattent un nombre limité de bateaux. Pour rétablir l'ordre, un détachement conduit par le général allié Gan Ning établit une tête de pont dans la ville de Yiling au nord, et seule la fervente arrière-garde de Cao Ren empêche une telle catastrophe  

Analyse

Une combinaison d'erreurs stratégiques de la part de Cao Cao et l'efficacité des ruses de Pang Tong et Huang Gai ont abouti à la victoire des Alliés lors de la bataille de la Falaise Rouge. Zhou Yu avait fait observer que les généraux et les soldats de Cao Cao étaient composés essentiellement de soldats de cavalerie et d'infanterie, et peu avaient une expérience dans la guerre navale. Cao Cao avait aussi peu de soutien parmi la population de la province de Jing, et n'a donc pas pu sécuriser sa base avancée d'opérations2. Malgré l'acuité stratégique habituelle de Cao Cao, qui a fait ses preuves lors des précédentes campagnes et batailles, dans ce cas, il a simplement supposé que la supériorité numérique suffirait à défaire la marine de Sun et Liu. La première erreur tactique de Cao Cao a été la conversion massive de son armée d'infanterie et de cavalerie dans un corps de marine : avec seulement quelques jours d'exercices avant la bataille, les troupes de Cao Cao ont été ravagées par la mer, la maladie et le manque d'expérience sur l'eau : de nombreux passagers ne savaient pas nager, de même que certains membres d'équipage, ce qui devenait critique en cas de naufrage. Les maladies tropicales, dont les habitants du Sud ont longtemps été à l'abri, ont également frappé les soldats du Nord avec les effets débilitants de la maladie qui a sévi dans le camp de Cao Cao. Bien que nombreux, les hommes de Cao Cao étaient déjà épuisés par l'environnement inhospitalier et la durée de la campagne du Sud. Zhuge Liang a fait observer : « Même une puissante flèche à la fin de son vol ne peut pas pénétrer dans un tissu de soie

Le manque de préparation et des erreurs non caractéristiques affichées par Cao Cao au cours de cette campagne de mai ont été en partie à cause de la mort récente de son stratège et conseiller Guo Jia. Cao Cao lui-même a commenté : « Si Guo Jia avait été avec nous, je n'aurais jamais eu de tels problèmes ». Un autre conseiller, Jia Xu, avait recommandé, après la cession de Liu Cong que les armées très sollicitées aient un peu de temps de repos et de reconstitution avant d'attaquer les armées de Sun Quan et Liu Bei, mais Cao Cao a ignoré ces conseils2. Les propres opinions de Cao Cao au sujet de son échec à la Falaise Rouge suggèrent que ses propres actions et son infortune sont responsables de la défaite, plutôt que les stratégies utilisées par son ennemi au cours de la bataille : « [...] c'est seulement à cause de la maladie que j'ai brûlé mes navires et battu en retraite. Il est hors de toute raison que Zhou Yu s'en octroie tout le crédit

Conséquences

À la fin de 209, le poste que Cao Cao a créé à Jiangling tombe aux mains de Zhou Yu. Les frontières de la terre sous le contrôle de Cao Cao reculent d'environ 160 kilomètres, dans la zone autour de Xiangyang Liu Bei, d'autre part, gagne un territoire en prenant en charge les quatre commanderies au sud de la rivière Yangtze. Les troupes de Sun Quan subissent beaucoup plus de victimes que Liu Bei dans le prolongement du conflit contre Cao Ren, suite à la bataille de la Falaise Rouge, et la mort de Zhou Yu en 210 entraîne un affaiblissement drastique la force de Sun Quan dans la province Jing5. Liu Bei occupe également la province de Jing que Cao Cao a récemment perdu. Le contrôle de Jing assure à Liu Bei pratiquement un accès illimité au passage vers Shu et aux importants cours d'eau vers Wu, ainsi que la domination de la rive sud de la rivière Yangtze.Jamais plus Cao Cao ne commandera une flotte aussi importante que celle qu'il avait à Jiangling, il n'aura plus non plus d'autre occasion de détruire ses rivaux du sud. La bataille de la Falaise rouge et la capture de la province de Jing par Liu Bei confirme la séparation du sud de la Chine du nord au cœur de la vallée du fleuve Jaune, et annonce également un axe d'hostilité entre le Nord et le Sud qui résonnera pendant plusieurs siècles dans l'histoire de la Chine

Tois lieux possibles de la bataille de la Falaise Rouge. Une quatrième possibilité est un lieu indéfini dans le conté de Jiayu, en aval (nord) de la ville de Chibi.

Le lieu précis du champ de bataille de la Falaise Rouge a longtemps été sujet à débats populaire et académique, mais n'a jamais été établi de manière définitive. Des débats érudits se sont poursuivis pendant au moins 1 350 ans, et un certain nombre d'arguments en faveur d'autres sites ont été mis en avant. Il existe des motifs de rejet, au moins certaines de ces propositions, mais quatre autres sites sont toujours préconisés. Selon Zhang Xiugui, un grand nombre de débats actuels proviennent du fait que le cours et la longueur de la rivière Yangtze entre Wuli et Wuhan a changé depuis les dynasties Sui et Tang. Le débat d'aujourd'hui est également compliqué par le fait que les noms de certains des principaux lieux ont changé au cours des siècles suivants. Par exemple, bien que l'actuelle ville de Huarong est située dans le Hunan, au sud du Yangtze, dans le IIIe siècle, la ville du même nom était située à l'est de Jiangling, bien plus au nord du fleuve Yangtze. En outre, un site candidat, Puqi (蒲圻), a été renommé "Chibi" (赤壁市) en 1998 dans une tentative de lier cette région à l'historique champ de bataille.

Les documents historiques indiquent que les forces de Cao Cao se sont retirées au nord à travers le Yangtze après le premier engagement de la Falaise Rouge, plaçant explicitement le site du combat sur la rive sud du Yangtze. Pour cette raison, un certain nombre de sites sur la rive nord ont été écartés par les historiens et les géographes. Les documents historiques établissent également des limites à l'est et à l'ouest d'un tronçon du Yangtze qui englobe tous les sites possibles du champ de bataille. Les forces alliées venaient en amont de Fankou ou Xiakou. Comme le Yangtze coule vers l'est en direction de l'océan (avec les méandres vers le nord-est et le sud-est), la Falaise Rouge doit être à l'ouest de Fankou, qui est plus loin en aval. La frontière occidentale est aussi évidente, puisque l'avancée de Cao Cao vers l'est vers Jiangling passe par Baqiu (l'actuelle ville de Yueyang dans la province de Hunan) sur la rive du Lac Dongting. La bataille doit donc avoir été en aval (nord), de ce lieuUn candidat populaire du site de la bataille est la colline Chibi à Huangzhou, parfois appelé "les falaises rouges de Su Dongpo" ou les "Falaises Rouges littéraires" (文赤壁). Le soutien pour cette hypothèse découle en grande partie en raison du fameux poème du XIe siècle Première Rhapsodie sur les falaises rouges, qui assimile la colline de Huangzhou à l'emplacement du champ de bataille. Le nom de cette falaise en pinyin romanisé est "Chibi", le même pinyin que pour les Falaises Rouges. Toutefois, les caractères chinois sont complètement différents (赤鼻) de même que leur signification ("Colline au Nez Rouge"). Ce site est aussi sur la rive nord du Yangtze, et est directement en face de Fankou plutôt qu'en amont. En outre, si les forces alliées de Sun et Liu partirent de Xiakou plutôt que de Fankou, comme la plus ancienne des sources historiques le suggèrent, alors la colline de Huangzhou auraient été en aval du point de départ, une possibilité qui ne peut être conciliée avec les sources historiques. Puqi, désormais appelée Chibi, est peut-être la candidate la plus sérieuse. À la différence des falaises rouges de Su Dongpo, le site est également référencé comme les "falaises rouges militaires" (武赤壁). Il est situé directement en face de Wulin. Cet argument est le premier à être proposé à l'époque de la dynastie Tang. Il existe également des caractères gravés dans la falaise  qui suggèrent qu'il s'agit bien du lieu de la bataille. L'origine des gravures a été datée entre les dynasties Tang et Song, soit vieilles de 1 000 ans.

Certaines sources mentionnent la rive sud du Yangtze dans le comté de Jiayu (嘉鱼县) dans la préfecture de Xianning dans la province de Hubei comme lieu possible. Cela place le champ de bataille en aval de Puqi (Chibi), un point de vue qui est soutenu par des chercheurs sur l'histoire de la Chine comme Rafe de Crespigny, Wang Li et Zhu Dongrun, suivant le point de vue du document historique datant de la dynastie Qing, Shui Jing ZhuUn autre candidat est Wuhan, au confluent du fleuve Yangzi Jiang avec son affluent le Han. Il se trouve à l'est à la fois de Wulin (La ville de Chibi est de l'autre côté du fleuve) et de Jiayu. Cette métropole a été constituée en regroupant trois villes. Il existe une croyance locale à Wuhan selon laquelle la bataille a été menée à la jonction des rivières, au sud-ouest de l'ancienne ville de Wuchang, qui fait maintenant partie de Wuhan. Zhang Xiugui affirme que le champ de bataille de Chibi faisait partie d'une série de collines de Wuchang qui ont été formées dans les années 1930, de sorte que leur pierre pourrait être utilisée comme matière première Citant plusieurs études historiques et géographiques, Zhang Xiugui indique que les documents historiques les plus anciens placent le champ de bataille à Wuchang. Le livre du 5e siècle de Sheng Honzhi, Jingzhou ji, situe le champ de bataille à une distance de 160 li (environ 80 km) en aval de Wulin, mais depuis les méandres de Paizhou et Luxikou ont augmenté la longueur de la rivière Yangtze entre Wuli et Wuchang de 100 lis (environ 50 km) durant les dynasties Sui et Tang. Des études plus récents ne considèrent plus Wuchang comme un site possible.

http://youtu.be/OjVgqSPXrYQ     http://youtu.be/hNzUYMj7wGY       http://youtu.be/s61CKutHgfA

La Bataille de Xiakou (ou Miankou) prit part au printemps de l'an 208

durant la dynastie Han en Chine antique. Plus précisément à Xiakou (aujourd'hui Wuhan, Hubei), dans l'ancien district de Jiangxia, à l'est de la province de Jing.Les deux forces qui s'opposèrent furent celle du seigneur de guerre Sun Quan à l'attaque et celle de Huang Zu, grand administrateur de Jiangxia et lieutenant de Liu Biao, à la défense.En l'an 191, Sun Jian, patriarche de la famille Sun et grand administrateur du district de Changsha, se fait tuer au combat lors d'une attaque contre les forces de Huang Zu, dans un conflit l'opposant à Liu Biao. Ses fils Sun Ce et Sun Quan songent alors à venger sa mort. Sun Ce, qui succède à son père, réussit à mettre sous son emprise de nombreux districts du sud-est de la Chine, notamment par sa conquête du Jiangdong en l'an 195. Sun Ce étend peu à peu son territoire vers l'ouest en longeant le Yangzi et repousse Huang Zu, qu'il défait à Shaxian en l'an 200.

Utilisant le prétexte de la vengeance, Sun Quan, qui succède à son frère aîné, poursuit ses offensives contre Huang Zu vers l'ouest dans les années qui suivent, sans toutefois pouvoir éliminer son ennemi juré. Huang Zu, de son côté, établit son quartier général à Xiakou, situé à la jonction du Yangzi et de la rivière Han.

Dénouement   En l'an 208, Sun Quan lance une offensive contre Xiakou où son commandant Zhou Yu est assigné à l'avant-garde des troupes. L'enjeu de la bataille est de taille car il s'agit d'un point stratégique pour le contrôle du bassin centre du Yangzi.

Huang Zu déploie deux bateaux recouverts de peaux de bœufs en face de Xiakou afin de défendre l'accès au canal et ancre ceux-ci avec l'aide de deux grandes cordes de cuir reliées à des pierres. Sur ces embarcations sont postés près de mille hommes équipés d'arbalètes tirant l'ennemi. Les flèches tombent comme la pluie et maintiennent l'armée de Sun Quan à distance.

Dong Xi et Ling Tong, tous deux placés à l'avant-garde sous la bannière de Sun Quan, dirigent chacun une mince force comptant une centaine de volontaires munis d'armures doubles. Montés à bord d'une grande barge, ils chargent les bateaux de couverture et Dong Xi coupe les cordes à laquelle sont reliées les ancres. Conséquemment, les bateaux sont emportés en aval et l'armée de Sun Quan peut enfin avancer pour mener l'attaque.

Du côté de la défense, Huang Zu ordonne à Chen Jiu de mener sa flotte au combat, mais ce dernier tombe rapidement sous la lame de Lu Meng, un commandant ennemi. Peu après, les troupes de Sun Quan affluent par la terre et l'eau et s'abattent sur la forteresse en toute puissance. Dans la mêlée, Huang Zu tente de fuir, mais est poursuivi et tué.

Xiakou tombe alors sous l'emprise de Sun Quan alors que plusieurs dizaines de milliers d'hommes et de femmes sont pris captifs.

ConséquencesBien que Sun Quan ne put contenir ses positions aussi loin à l'ouest que Xiakou, l'élimination de son rival Huang Zu lui permit toutefois de contrôler plus de 800 kilomètres le long du Yangzi. De son côté, Liu Biao, qui ne donna pas un grand support à son lieutenant, ne perçut pas cette défaite comme une menace pour le contrôle de la province de Jing puisqu'elle eut peu d'incidence sur sa ligne de communication avec les districts du sud.

La bataille de l'Hellespont est un affrontement naval qui s'est tenu en 324

entre les flottes de Constantin et Licinius, dans l'Hellespont. La flotte de Constantin est dirigée par son fils Crispus tandis que celle de Licinius est sous le commandement de son amiral, Abantus (ou Amandus). Malgré son infériorité numérique, Crispus remporte une large victoire.

 

La bataille a vu s'affronter Constantin et Licinius, rivaux pour la domination de l'Empire romain, Constantin en sort victorieux et devient le seul empereur.Cette bataille constitue l'affrontement final des deux coempereurs qui se sont déjà combattus à Andrinople quelques semaines plus tôt. Après une nouvelle défaite lors de la bataille de l'Hellespont, Licinius ramène ses troupes de Byzance vers Chalcédoine, sur l'autre rive du Bosphore, qui dépend à l'époque de la Bythinie. Constantin le poursuit et réussit à le vaincre dans l'affrontement qui s'ensuit. La victoire de Constantin le laisse unique empereur, ce qui met fin à la période de la Tétrarchie.

 

11 mai 330 Constantin Ier fonde la ville de Constantinople et en fait la nouvelle capitale de l'Empire romain.
17 janvier 395 Division de l'Empire romain entre les deux fils de Théodose Ier' : Arcadius (empereur romain d'Orient) et Honorius (empereur romain d'Occident).
529 - 532 Justinien Ier fait publier le Corpus Juris Civilis ou « Code Justinien », la plus grande compilation du droit romain antique, et fait construire la basilique Ste-Sophie, chef d'œuvre de l'architecture byzantine et lieu principal des cérémonies impériales.
535 - 553

Guerre des Goths : victoire suivie en 554 de la promulgation par Justinien d'une Pragmatica Sanctio. L'Italie, antérieurement perdue par l'Empire romain d'Occident, est reconquise par l'Empire byzantin, qui atteint alors son apogée

 

 

 

 

La bataille de Sena Gallica est une bataille qui se déroula durant l'automne 551

dans la mer Adriatique entre les flottes byzantine et ostrogothe, pendant la guerre des Goths. Elle marque la fin de la prétention des Ostrogoths à contester la suprématie navale byzantine, ainsi que le début de la reconquête de l'Italie par les Byzantins. C'est également la dernière grande bataille livrée en mer Méditerranée jusqu'à la bataille de Phoenix de Lycie en 655 Les premières années de la guerre des Goths ont vu une série de succès de la modeste force d'invasion des Byzantins en Italie dirigée par Bélisaire, qui ont conduit à la prise de Ravenne et à la restauration de la domination impériale sur la péninsule en 540. L'empereur Justinien a ensuite rappelé Bélisaire et les autres commandants byzantins ont peu après commencé à se quereller alors que les Ostrogoths rassemblaient leurs forces. Sous le commandement de leur charismatique nouveau roi, Totila, ils ont renversé la situation et même le retour de Bélisaire n'a pu endiguer cette vague de victoires des Ostrogoths. En 550, il ne reste plus aux Byzantins qu'une poignée de forteresses côtières et Totila envahit même la Sicile, base stratégique des Byzantins2. Voulant priver les Byzantins d'un accès aisé à l'Italie et de la capacité de faire débarquer des troupes fraîches, Totila crée une marine de guerre de 400 navires pour renverser leur domination navale. Dans le même temps, Justinien prépare une nouvelle force d'invasion, dirigée par Narsès, pour tenter de reconquérir l'Italie   Totila, conscient de la menace, est déterminé à barrer à ses ennemis l'accès à leurs bases les plus importantes sur le sol italien, particulièrement Crotone et Ancône. Il se retire de Sicile et, pendant que son armée fait le siège d'Ancône avec l'aide de 47 navires opérant un blocus maritime, il envoie le reste de sa flotte, environ 300 navires, mener des raids sur les côtes d'Épire et les Îles Ioniennes. Ancône est alors proche de tomber et le général Valérien, commandant de Ravenne, donne l'ordre à Jean, général très expérimenté stationné à Salona en Dalmatie, d'envoyer des renforts à la ville. Jean met aussitôt sur pied une flotte de 38 navires avec des équipages de vétérans et est bientôt rejoint par une flotte de 12 navires commandée par Valérien en personne. Tous ces navires mettent à la voile sur Sena Gallica, à environ 27 kilomètres au nord d'Ancône    

Bataille et conséquences  Les deux flottes étant à peu près égales en nombre, les deux commandants ostrogoths, Indulf et Gibal, sont résolus à affronter les Byzantins immédiatement et partent à leur rencontre. À la différence de ceux de l'Antiquité classique, les navires du VIe siècle ne sont pas équipés d'éperons et le combat naval est alors une affaire d'échanges de flèches et autres projectiles et d'abordages. Dans cette forme de combat, l'expérience et la capacité à se maintenir en formation sont primordiales, et les équipages byzantins prennent vite l'avantage sur les Ostrogoths inexpérimentés. Très vite, alors que le combat fait rage, plusieurs navires ostrogoths sont séparés des autres et sont facilement coulés, alors que d'autres naviguent trop près les uns des autres et sont par conséquent incapables de manœuvrer. La flotte ostrogothe se désintègre, 36 navires sont perdus et Gibal est capturé, alors que les navires qui restent fuient en direction d'Ancône. Arrivé près du campement de l'armée ostrogothe, Indulf fait échouer ses navires sur la plage et y fait mettre le feu Cette défaite écrasante détruit le moral de l'armée ostrogothe, qui abandonne le siège et se replie. Peu après suit une série de triomphes de l'armée byzantine de Narsès et la bataille de Sena Gallica marque le tournant de la guerre en faveur des Byzantins

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marine_byzantine

La bataille de Phœnix de Lycie (en arabe : معركة ذات الصواري ce qui romanisé donne Dhat Al-Sawari) ou la bataille des Mâts qui se déroule en 655

est un engagement naval décisif entre les Arabes conduits par Abd Allâh ibn Saad ibn Sarh et la flotte byzantine

[Abdullāh ibn Sa‘ad ibn Abī as-Sarh (arabe : عبدالله بن سعد بن أبي السرح) est un général arabe, issu de la tribu d'Amer, une famille koraïchite, frère de lait du calife Uthman ibn Affan. Il est gouverneur de l'Égypte musulmane de 645 à 656 et cofondateur de la première flotte musulmane avec Muawiya.En 655, il remporte une victoire navale décisive en mer Égée sur l'empereur byzantin Constant II à la bataille des Mâts]

placée sous le commandement personnel de l'empereur Constant II.

[Constant II ou Héraclius Constantin (latin : Flavius Constantinus Augustus, grec : Κώνστας Β') ((né le 7 novembre 630 et mort le 15 septembre 668) à Syracuse, en Sicile), fils de Constantin III et de Grégoria, est empereur byzantin de 641 à 668.]

 

Durant les années 650, le califat arabe achève l'invasion de l'Empire sassanide et continue son expansion victorieuse au sein de l'Empire romain d'Orient.

En 645, Abdullah bin Sa'ad bien Abi'l Sarh est fait gouverneur de l'Égypte par son frère de lait, le calife Uthman ibn Affan qui remplace ainsi le gouverneur semi-indépendant Amru ben al-As qui n'envoie pas un tribut suffisant. Uthman permet à Muʿāwiya} de lancer un raid sur Chypre en 649 et le succès de cette campagne prépare le terrain pour le lancement d'activités navales par le gouverneur de l'Égypte.

Abdullah bin Saad construit ainsi une marine puissance et démontre ses capacités en tant que commandant d'une marine.

Durant son existence, la marine musulmane remporte de nombreuses batailles navales dont celle qui repousse la contre-attaque byzantine sur Alexandrie en 646.En 655, Muāwiya entreprend une expédition en Cappadoce avec sa flotte sous le commandement d'Abdullah bin Saad. Elle avance le long des côtes sud de l'Anatolie. Il semble que l'empereur Constant considère la flotte comme le danger le plus important de cette invasion, c'est pourquoi il décide d'aller à sa rencontre avec une importante flotte.

La bataille  

Les deux marines se rencontrent près des côtes du mont Phœnix en Lycie près du port de Phœnicus (aujourd'hui Finike). Selon le chroniqueur du IXe siècle Théophane le Confesseur, alors que l'empereur se prépare pour la bataille, la nuit précédente, il rêve qu'il se trouve à Thessalonique. Il relate son rêve à un interpréteur de rêve qui lui dit que la victoire penche pour les ennemis de l'empereur

Finalement, la bataille est une victoire pour les Arabes bien que les pertes soient élevées des deux côtés.

Constant réussit de justesse à fuir vers Constantinople. Selon Théophane, il réussit à prendre la fuite en échangeant son uniforme avec celui de l'un de ses officiers

Conséquences

Bien que la flotte arabe se replie à la suite de cette victoire, la bataille de Phœnix de Lycie est une étape importante dans l'histoire de la Méditerranée byzantine et arabe. En effet elle établit la supériorité des arabes sur la mer aussi bien que sur terre.

Au cours des quatre prochains siècles, la Méditerranée devient le théâtre des affrontements entre arabes et Byzantins. Cependant, à la suite de ce désastre, les Byzantins bénéficient d'un répit dû à l'éclatement d'une guerre civile au sein de l'Empire arabe.

Cela donne le temps à Constant de réorganiser les défenses byzantines, surtout en Méditerranée occidentale et au sein de l'exarchat de Carthage.

http://youtu.be/yPLm1jMjNaY

Le premier siège de Constantinople par les Arabes entre 674 et 678

est une bataille majeure des guerres arabo-byzantines et le premier point culminant de la stratégie expansionniste du califat omeyyade contre l'Empire byzantin. Muāwiya Ier, dirigeant l'empire musulman depuis 661 à l'issue d'une guerre civile, lance une offensive contre les Byzantins qu'il espère vaincre définitivement en prenant leur capitale, Constantinople.

Le chroniqueur byzantin Théophane le Confesseur rapporte que l'attaque arabe est méthodique : en 672 et 673, les flottes musulmanes sécurisent les bases d'Asie mineure puis mettent en place un blocus plus ou moins hermétique autour de Constantinople.

Se servant de la péninsule de Cyzique près de la capitale byzantine comme base hivernale, elles attaquent chaque printemps les fortifications de la ville.

Finalement, les Byzantins, dirigés par Constantin IV, parviennent à détruire la marine arabe grâce à l'utilisation d'une nouvelle arme secrète : le feu grégeois, une forme de liquide incendiaire.

De plus, ils parviennent à vaincre l'armée des Arabes en Asie Mineure, ce qui contraint ces derniers à lever le siège. La victoire byzantine est d'une importance cruciale pour la survie de l'Empire byzantin, la menace arabe s'éloignant pendant quelques années.

Un traité de paix est signé peu après et le déclenchement d'une nouvelle guerre civile parmi les Musulmans permet même aux Byzantins de reprendre, pendant quelque temps, l'ascendant sur le califat.

Le siège laisse plusieurs traces dans les légendes du monde musulman naissant, bien qu'il se mêle aux récits d'une autre expédition menée contre la ville quelques années auparavant par le futur calife Yazid Ier.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_Constantinople_%28674-678%29

http://medimoy.free.fr/Copie%20de%20Fiches%20groupe/E7%20siege%20de%20Constantinople.pdf

La bataille de Hakusukinoe (白村江の戦い, Hakusukinoe no tatakai) ou bataille de Baekgang

est une bataille navale qui se déroula en 663 à l'embouchure de la rivière Paekchon-Gang, en Corée entre le royaume coréen de Silla allié aux Tang chinois d'une part, et le royaume coréen de Baekje allié au Yamato japonais d'autre part. Elle se termina par une écrasante victoire Silla et chinoise.

Au VIIe siècle, la Corée est divisée en trois royaumes : le Royaume de Koguryo au nord de la péninsule, s'étend jusqu'en Mandchourie ; le Royaume de Silla au sud-est ; et le Royaume de Baekje au sud-ouest. Ces trois royaumes sont rivaux et les guerres sont fréquentes, bien que la puissance de Koguryo et son alliance avec le Céleste Empire de Chine lui accorde une quasi immunité. Il n'en est cependant pas de même avec les petits royaumes de Silla et Baekje, en guerre quasi-constante à l'avantage de personne.

En 660, le Royaume de Silla s'allie à la Chine de la dynastie Tang. En infériorité numérique écrasante, les forces du Baekje sont balayées en quelques semaines et forcées de se réfugier dans diverses places fortes. Officiellement, le Royaume coréen de Baekje cesse d'exister. Officieusement son armée existe encore et résiste de 660 à 664, retranchée dans Churyu, et forme un gouvernement qui se cherche désespérément un allié puissant. Il le trouve dans le clan Yamato, seul maître des îles japonaises depuis le Ve siècle. Celui-ci y voit une occasion de poser le pied sur le continent et assemble une grande flotte pour transporter son armée. En 661, l'armée conduite par l'impératrice Kōgyoku était prête à quitter le Kyūshū pour la Corée quand l'impératrice mourut. Son successeur, l'empereur Tenji, envoya finalement l'armée en 663.

Prélude à la bataille. Début août 663, la flotte japonaise, forte de 800 navires (dont beaucoup de transport il est vrai) est en vue des côtes orientales de la Corée. Elle est repérée par les forces du Silla dont la maigre flotte refuse le combat. Prévenus, les Chinois rassemblent leur flotte, qui ne compte que 170 navires.

Mi-août 663, la flotte japonaise dépasse le détroit de Jeju avec l'intention de remonter le fleuve Geum (grand fleuve du sud-ouest de la Corée) pour débarquer leurs troupes le plus près possible de Churyu. Mais les Chinois ont anticipé ce mouvement et ont formé entretemps une ligne compacte de navires qui barre le fleuve d'une rive à l'autre, à une cinquantaine de kilomètres à l'intérieur des terres.

La bataille  Le 27 août 663, après de nombreuses discussions, les commandants Japonais lancent l'assaut. Mais l'étroitesse (relative) du fleuve annule leur imposant avantage numérique et les Chinois se montrent suffisamment disciplinés pour réussir à maintenir leur ligne. L'assaut est repoussé.Le même jour, plusieurs autres assauts sont lancés et repoussés, il en va de même pour celui tenté de nuit et ceux lancés le lendemain.

Le 28 août, devant les pertes japonaises déjà importantes et l'état de fatigue et de démoralisation visible de l'ennemi, les Chinois passent soudain à la contre-offensive dans l'après-midi. Les japonais, surpris, n'ont pas le temps de manœuvrer. Ils sont débordés et ceux qui ne trouvent pas leur salut dans la fuite sont encerclés et taillés en pièces par les Chinois.

conséquences Cette écrasante victoire chinoise met un terme aux visées continentales japonaises pour plus de neuf cents ans, jusqu'à la guerre Imjin (1592-1598), et scelle le destin du Baekje, qui disparaît en tant qu'État indépendant. L'armée assiégée dans Churyu est contrainte par la faim à la reddition l'année suivante.

Corée : bataille de Hakusukinoe. Soumission par la Chine alliée au roi de Silla du royaume coréen de Paekche de 660 à 665 (sud-ouest de la péninsule).

Bataille de Hakusukinoe Hakusukinoe aucun Tatakai), également connu As Bataille de Hakusonkou, a eu lieu dans ce qui est aujourd'hui La Corée du sud entre le Japonais, en réponse à la convocation de l'aide près Baekje (Kudara), et les forces alliées de Silla et Dynastie De Saveur de la Chine. Les forces alliées ont gagné la bataille, et c'était un tournant important en présence politique du Japon en péninsule coréenne ; après ceci, Le Japon avait perdu tout autre contact culturel significatif avec la péninsule coréenne.

La Bataille de Hafrsfjord est une bataille navale livrée dans le Hafrsfjord, en Norvège, probablement en 872.

Elle opposa les partisans du roi Harald Belle Chevelure (Haraldr hárfagri) à ses adversaires du sud, et aurait eu pour conséquence l'unification de la Norvège en un seul royaume, dont il occupa le trône sous le nom de Harald Ier.

La bataille est décrite dans les sagas Torbjørn Hornklove de Hornklofi et Heimskringla de Snorri Sturluson. Le monument « Les épées sur les rochers », édifié pour commémorer cette bataille, a été inauguré par le roi Olav V en 1983, lors du 1111e anniversaire de la bataille.Hafrsfjord est un fjord situé près de Stavanger et Sola en Norvège, s'étirant sur 9 kilomètres.En 872, la bataille navale de Hafrsfjord s'y est déroulée, menant à l'unification des royaumes de Norvège en un seul pays.

La Bataille de Hjörungavágr (Hjørungavåg en norvégien moderne) ou du détroit de Hjörung est un affrontement naval

Semi-légendaire qui aurait eu lieu à la fin du Xe siècle et qui aurait opposé les Jarls de Lade aux envahisseurs danois menés par les Jomsvikings. La bataille est décrite dans les sagas des rois norvégiens telles que la Heimskringla, la Jómsvíkinga ou la Gesta Danorum de Saxo Grammaticus. Quoique ces textes soient souvent fabuleux les historiens s'accordent sur le fait qu'ils reposent sur des faits réels.

La bataille de Svolder, ou bataille de Swold, est une bataille navale qui s'est déroulée en l'an 999 ou 1000

dans la mer Baltique, opposant le roi de Norvège Olaf Tryggvason à une alliance de ses ennemis. Les enjeux de la bataille concernent le processus d'unification de la Norvège en un État unique, la volonté de longue date des Danois de contrôler le pays et la diffusion du christianisme en Scandinavie.L'emplacement de la bataille n'est pas clairement établi, notamment du fait de la profonde modification des côtes de la Baltique au cours des siècles ; les historiens la situent généralement soit dans l'Øresund, soit près de l'île de Rügen.  En expédition sur les côtes sud de la Baltique, Olaf, le roi de Norvège, tombe dans une embuscade tendue par une alliance composée du roi de Danemark Sven à la Barbe Fourchue, du roi de Suède Olof Skötkonung et du Norvégien Éric Håkonsson, jarl de Lade. Pris par surprise, Olaf doit affronter une force largement supérieure d'au moins 70 navires avec seulement 11 navires. Arrimés les uns aux autres en une formation défensive, ses navires sont capturés l'un après l'autre jusqu'à la prise de son navire amiral, le Grand Serpent (Ormen Lange en vieux norrois), par le jarl Éric. Olaf se jette alors à la mer, mettant fin aux combats. Après la bataille, la Norvège est confiée à la gestion des jarls de Lade, en tant que fief des rois de Danemark et de Suède.

Les écrits les plus détaillés sur l'événement, les sagas royales, sont rédigés environ deux siècles après son déroulement. Historiquement peu fiables, elles offrent un récit littéraire détaillé de la bataille et des événements qui l'ont entraînée. Les sagas attribuent les causes de la bataille à la proposition malheureuse de mariage d'Olaf Tryggvason à Sigrid Storråda et à son mariage problématique avec Tyra, la sœur de Sven de Danemark. Au début de la bataille, Olaf est mis en scène injuriant les flottes danoises et suédoises à coup de bravades et d'insultes ethniques, tandis qu'il reconnaît qu'Éric Håkonsson et ses hommes sont dangereux, étant Norvégiens comme lui. L'épisode le plus connu de la bataille est le bris de l'arc d'Einarr Þambarskelfir qui annonce la défaite d'Olaf.Dans les siècles qui suivent, la description de la bataille faite par les sagas, notamment par la Heimskringla de Snorri Sturluson, inspire de nombreuses œuvres littéraires. Magnifié par ces récits, le roi Olaf devient un personnage mythique de la littérature nordique

La bataille navale de Nesjar a été livrée le 3 avril 1015 ou 1016, au large des côtes de Norvège.

On ignore sa localisation exacte, on sait seulement qu'elle s'est déroulée quelque part près du Langesundfjorden d'aujourd'hui. Elle a opposé les partisans d'Olaf Haraldsson (le futur saint Olaf) à ceux de Svein Håkonsson, jarl de Lade, vassal de la Suède.

À la suite de la défaite d'Olaf Tryggvason à la bataille de Svolder, la Norvège a été partagée, entre la Suède et le Danemark, ce dernier confiant le gouvernement des terres lui revenant au jarl de Lade Eirik. Celui-ci décida cependant de rejoindre son beau-frère Knut le Grand dans son expédition vers l'Angleterre, et avec son départ, l'influence danoise se délita et le pouvoir fut revendiqué par un prétendant au trône de Norvège, Olaf Haraldsson, issu du lignage de Harald Ier de Norvège.Svein Håkonsson, qui gouvernait la partie suédoise de la Norvège apprit qu'Olaf ralliait des partisans sur son territoire. Il décida de mettre un terme à ses activités et réunit ses forces que rejoignirent plusieurs chefs de clans norvégiens, parmi lesquels se comptait le puissant Erling Skjalgsson.

De son côté, Olaf avait terminé de mobiliser ses troupes et il embarqua avec son armée pour affronter Svein. Les deux flottes se rencontrèrent au large de Telemark. Il y a très peu de récits sur ce qui s'est passé : on sait seulement que la bataille fut âprement disputée, que les pertes furent lourdes et que les deux chefs lui survécurent. Son résultat fut une défaite pour Svein Håkonsson qui se réfugia en Suède.  La voie semblait ouverte pour la réunification du royaume de Norvège au profit d'Olav. Cependant, la tâche resterait difficile car il lui faudra composer avec d'anciens ennemis tels que Erling Skjalgsson, avec lequel d'ailleurs les relations resteront conflictuelles et qu'il finira par combattre. Ce turbulent vassal sera tué à la bataille de Boknafjorden en 1028, mais ses partisans le vengeront deux ans plus tard, à la bataille de Stiklestad, lors de laquelle Olaf sera à son tour tué.

La bataille navale de l'Helgea a été livrée en 1026

et a opposé la flotte danoise d'une part à celle de la Suède et de la Norvège, dans l'estuaire de la rivière Helgea. La localisation de cette dernière est incertaine et l'on hésite aujourd'hui entre l'Helgea d'Uppland ou celle de Scanie.

La bataille est décrite par Saxo Grammaticus dans sa Gesta Danorum et dans la Saga de Saint Olaf de Snorri Sturluson.

La flotte suédo-norvégienne, commandée par les rois Anund Jacob et Olaf le Fort, attendaient dans la rivière les forces de Knut Ierle Grand, commandées par le Jarl Ulf, et avaient fait édifier un barrage de tourbe et de troncs. La flotte de Knut, dont le propre navire mesurait, selon les auteurs de l'époque, près de 80 mètres de long, était impressionnante et lorsque les rois de Suède et de Norvège firent libérer les eaux à son apparition, le déluge qui s'ensuivit ne détruisit pas assez de vaisseaux pour empêcher leur adversaire de gagner la bataille avec ceux qui lui restaient. Quelque temps après sa victoire, Knut devint roi de Norvège (1028).

La bataille de Nordnes f

ut un combat naval entre Magnus V de Norvège et le prétendant au trône, Sverre Sigurdsson. Elle se déroula dans le port de Bergen.

 

Magnus V Erlingson (1156- † Bataille de Fimreite le 15 juin 1184) roi de Norvège de 1162 à 1184Magnus Erlingsson né en 1156 était le fils Christina de Norvège, la fille légitime du roi Sigurd Ier, et du noble Erling Skakke. Après la mort de Inge Ier, il est élu roi à Bergen en 1161 avec l'appui de l'église. Son père nommé régent du royaume, élimine divers prétendants Håkon Herdibreid, Sigurd Markufostre afin d'assurer le trône à son fils. Magnus V est couronné roi à l'été 1164 à Bergen par l'archevêque Eystein Erlendsson et par le Légat du Pape, assistés de cinq autres évêques dont Brand Sæmundsson le nouvel évêque de Hólar en Islande. Des représentants des Lagdömme et le magnat islandais Jón Loftesson de Odda sont également présents. Il s'agit de la première cérémonie de ce type en Norvège1.

Magnus V et son père reçoivent ensuite une ambassade du roi Valdemar Ierde Danemark qui réclame la suzeraineté sur le Viken et l'est du Rygjarbit. Après une expédition d'intimidation des forces danoises dans le sud de la Norvège, Erling devra se rendre lui-même au Danemark en 1170 et reconnaitre cette vassalité.

C'est peu avant en 1167 qu'Olaf le jeune fils de Gudbrand Skafhoggson et de Maria la fille du roi Eystein Ierde Norvège qui avait été élevé dans l'Oppland par Sigurd Agnhatt se laisse proclamer roi par la population locale. Erling est dans un premier temps surpris par l'ampleur du mouvement et ses troupes sont battues à Rydjokul. Toutefois en 1168 les partisans d'Olaf sont écrasés à Stange ou tombent Sigurd Agnatt et les autres chefs du mouvement. Le jeune prétendant s'enfuit à Aalborg au Jutland où le printemps suivant en 1169 il y meurt de maladie.

La Bataille de Fimreite est une bataille navale livrée le 15 juin 1184,

à Fimreite en Norvège. Elle opposa le roi de Norvège Magnus V à son compétiteur, Sverre Sigurdsson. Ce dernier remporta la bataille, lors de laquelle périt Magnus.À la fin de l'année 1183, le Sogn est assommé de taxes par Sverre Sigurdsson. Les habitants, menés par le fermier Arntor, exaspérés de voir les représentants du roi vivre de bon vin et de mets raffinés, les assassinent À la suite de cela Sverre décide de brûler tout le village de Sogndal et de punir les coupablesAvec l'aide du roi Knut VI de Danemark, Magnus V de Norvège revient en Norvège avec une flotte de 24 ou 26 bateaux et 3 000 hommes. Quand il apprend les projets de Sverre il se met en route pour défendre Sogndal et sa légitimité en tant que seul et unique souverain consacré de Norvège. Le 15 juin 1184 dans l'après-midi la flotte de Magnus s'engage dans le fjord de Sogndal, petite branche du Sognefjord. Sverre a 10 navires et 1 000 hommes de moins! Les deux flottes se font face dans une sorte de goulot formé par deux caps: Nornes, et Fimreite.

Il faut savoir que traditionnellement, les batailles navales entre vikings ne consistaient pas à éventrer l'adversaire avec son propre bateau, les lengskips n'étant pas équipés d'éperons comme sur les trirèmes. Il existait deux techniques de combat principales:

  • ouvrir une voie d'eau chez l'adversaire en lançant une ancre ou en frappant directement à la hache.
  • l'abordage puis la curée, qui reste la principale technique, les bateaux ne servant pas d'arme à part entière.

Dans la plus pure tradition viking, Magnus V attache ses bateaux ensemble, abât les voiles et fait souquer des marins à l'avant des navires pendant que les autres se préparent donc à l'abordage. Au contraire, tel un Horatio Nelson avant l'heure, Sverre Sigurdsson décide de passer outre la tradition et les règles de la guerre. Il fait foncer individuellement ou par petits groupes ses navires sur les extrémités de la ligne de langskips de Magnus. Surpris et encerclés les marins sautent donc d'un bateau à l'autre, les bateaux surchargés coulent et entraînent à leur tour les bateaux situés au milieu. La plupart, épuisés et blessés, se noyèrent alors que la terre ferme était toute proche. Il est probable que Magnus lui-même se noya.

Dans la soirée, l'armée de Sverre débarqua et mit à sac les fermes environnantes, les églises, et massacra de nombreux civils.La légende dit que le roi Sverre ne brûla pas Kvåle, la ferme du héros Arntor, mais fit tailler en son bois son nouveau trône. Le fermier quant à lui est au nombre des 2 160 tués, avec de nombreux aristocrates vassaux de Magnus : Harald Ingesson Magnus Mangi Orm Kongbroder et son fils Ivar Steig, Asbjörn Jonsson, Rognvald fils de Jon Hallkesson, Pal Smattauga, Londin de Mannvik, Olad Gunnvallson, Eindridi fils de Jon Kitiza, Ivar Elda, Vilhialm de Tourga, Andres Eriksson...

Après la bataille, le corps de Magnus fut rapatrié à Bergen est enterré dans l'église du Christ, durant une cérémonie où comble de l'hypocrisie Sverre vanta ses talents et son personnage.De nos jours, une pierre levée commémore les 800 ans de la bataille. Elle a été inaugurée par le roi de Norvège en 1984.Coordonnées du lieu de la bataille: 61° 9′ 20.18″ N 6° 58′ 50.13″ E

La bataille du Bach Đang est une bataille navale qui opposa la Chine et le Vietnam en 939

. Le Vietnam remporta cette bataille qui mit fin à 10 siècles d'occupation du Vietnam par la Chine.

Occupé par la Chine depuis 111 avant J.C., le Tonkin ne constitua plus pendant près de dix siècles que l'une des provinces (appelée Chiao-chi ou Jiaozhi) de son puissant voisin.

Vers l'année 902, l'empire Tang s'effondra et s'émietta en plusieurs royaumes

 

. Les Vietnamiens saisirent leur chance et chassèrent le gouverneur chinois tandis qu'un notable, Dương Đình Ngh prenait en mains les rênes du pays sans contester toutefois la suzeraineté de la Chine. Celle-ci accepta de facto une situation d'autonomie qui dura jusqu'en 931, époque à laquelle le gouverneur de Canton, Liu Kung, qui avait fondé le royaume indépendant des Han du Sud, décida de mettre fin aux désirs d'émancipation vietnamiennes. Cependant, il se heurta à la résistance victorieuse de Dương Đình Nghệ et dut renoncer à son entreprise. En 937, Dương Đình Nghệ mourut, assassiné par son général Kiều Công Tiễn. Son redoutable ennemi disparu, Liu Kung estima que le moment d'une nouvelle tentative d'asservissement du Viet Nam était venu.

La bataille navale du Bach ĐangLes Han du Sud pénétrèrent au Việt Nam en 938 ou 939 . Leur armée était composée d'une force terrestre commandée par Liu Kung et d'une flotte de guerre, confiée à son fils héritier, Liu Hung-Ts'ao, qu'il avait nommé roi du Chiao-Chi. Le plan de ce dernier était de descendre rapidement le Bạch Đằng principale voie de communication fluviale de la région, jusqu'à son embouchure en baie d'Hạ Long et de débarquer ses troupes à cet endroit, en plein cœur du territoire ennemi.

Si les Han avaient escompté que le décès de Dương Đình Nghệ obèrerait de manière significative les capacités de résistance des Vietnamiens, la suite des événements leur apporta une tragique désillusion car son gendre, Ngô Quyền, l'un de ses meilleurs généraux et un homme charismatique et compétent, lui avait succédé.

Après avoir châtié son assassin, il organisa activement la défense du pays. Il décida d'éviter tout affrontement avec les troupes de Liu Kung et de concentrer ses forces contre Liu Hung-Ts'ao, dont il avait anticipé les intentions.

À cette fin, il installa sa flotte face à l'embouchure du Bạch Đằng et fit planter dans le lit du fleuve des pieux aux pointes recouvertes de métal et dont la hauteur était légèrement inférieure à celle du niveau de l'eau, à marée haute. Sa stratégie reposait sur la synchronisation parfaite entre l'apparition de la flotte adverse et le mouvement des marées ; elle était donc certes audacieuse mais surtout aléatoire. Elle réussit pourtant au-delà des espérances les plus optimistes.

Lorsque Hung-Ts'ao et ses navires apparurent, Ngô Quyền les fit harceler à marée haute par des bateaux à fonds plats. Dès le reflux, ils reculèrent vers la mer, entraînant à leur suite les lourds vaisseaux chinois qui s'empêtrèrent dans les pieux qui se révélèrent aussi mortels que des récifs. Immobilisés, leurs coques éventrées, les navires commencèrent à sombrer tandis que le gros de la flotte vietnamienne, qui n'avait pas encore été engagée, se rua à la curée.

Le désastre fut total pour les Chinois. Leur armada fut anéantie, ses équipages noyés ou massacrés.

À l'annonce de la tragédie, Liu Kung arrêta sa progression et retourna en Chine. Le sort de son fils malheureux Hung-Ts'ao est incertain : la plupart des sources affirment qu'il se serait noyé lors de la bataille, mais d'autres prétendent qu'il aurait été capturé

 

.  Bilan  La bataille du Bach Đang mit fin à plus d'un millier d'années d'occupation chinoise. Le général vainqueur, Ngô Quyền se fit proclamer roi et créa la dynastie Ngô.Première victoire navale vietnamienne, elle marque pour la marine de ce pays le début d'une histoire riche et le plus souvent victorieuse dans les guerres qu'elle eut à soutenir contre les Chinois, les Chams, les Khmers, les Thais ou les Mongols

 

. Il est par ailleurs à noter qu'en 1288, soit 350 plus tard, la flotte d'invasion des Yuan-Mongols sera détruite par le général Trần Hưng Đạo au même endroit et dans des conditions rigoureusement identiques. Des vestiges des champs de pieux de 938 et 1288 ont été retrouvés par les archéologues et aujourd'hui, les lieux de ces batailles sont aménagés en site touristique

Dynastie des NGO (939 – 967)Cette dynastie est marquée par la célèbre victoire de la bataille navale dirigée par le Général NGO QUYEN à BACH DANG contre la flotte chinoise des TANG qui mis fin a une longue période de troubles et de domination chinoise.

http://bataillescelebres.nhost.me/songbachdang/index.html     

La guerre entre les Rus' et les Byzantins de 941

se déroule sous le règne d'Igor de Kiev.

La Correspondance khazare révèle que la campagne a été initiée par les Khazars, qui souhaitent se venger des Byzantins après les persécutions des Juifs entreprises par l'empereur Romain Lécapène.

 

Les Rus' et leurs alliés, les Petchenègues débarquent sur la côte nord de l'Asie Mineure et envahissent la Bithynie en mai 941. Comme à l'accoutumé, ils semblent avoir été bien informé: la capitale impériale est sans défense et vulnérable à une attaque. En effet la flotte byzantine est engagée contre les Arabes dans la Méditerranée, tandis que la majorité de l'armée impériale demeure stationnée le long des frontières orientales.

Romain Ier organise la défense de Constantinople avec 15 navires équipés à l'avant et à l'arrière pour lancer le feu grégeois. Igor, désirant capturer ces navires byzantins ainsi que leurs équipages, encercle ceux-ci au moyen de sa flotte. Cependant il ignore la dangerosité de ces « lancers de feu ». En un instant, par le biais de tubes, le feu grégeois est violemment jeté, sur les navires rus' et ceux de leurs alliés : Liutprand de Crémone écrit: « Les Rus', en voyant les flammes, sautent par-dessus bord, préférant l'eau au feu. Quelques-uns coulent, alourdis par le poids de leurs équipements, d'autres encore prennent feu ». Les Rus' qui sont ainsi capturés sont décapités.

Les Byzantins réussissent, certes, à dissiper la flotte des Rus', mais ne parviennent pas à empêcher le pillage par les païens de l'arrière-pays de Constantinople, qui s'aventurent profondément dans le sud jusqu'à Nicomédie.

On rapporte de nombreuses atrocités : les Rus' auraient crucifié leurs victimes, plantant même des clous dans leurs têtes.

En septembre, Jean Kourkouas et Bardas Phocas, deux généraux de premier plan, rentrent rapidement à la capitale, impatients de repousser les envahisseurs. Les Kiéviens transfèrent promptement leurs opérations en Thrace, en y déplaçant leur flotte.

  Sur le point de se retirer, chargés de trophées, la marine byzantine commandée par Théophane leur tombe dessus.

Les écrits byzantins rapportent que les Rus' perdent l'ensemble de leur flotte dans cette attaque surprise, au point que seul une poignée de bateaux arrive à rentrer à leurs bases en Crimée. Les prisonniers sont emmenés à la capitale et décapités. Les sources khazares ajoutent que le chef de Rus' réussit à s'échapper en mer Caspienne, où il trouve la mort en se battant contre les Arabes.Ces informations semblent avoir été exagérés, car Igor de Kiev aurait été en mesure de lancer une nouvelle campagne navale contre Constantinople dès le début de l'année 944-945. De même les Grecs de Chersonèse ont alerté l'empereur lors de l'approche de la flotte kiévienne

. Cependant cette fois-ci, les Byzantins se sont empressés d'acheter la paix et de conclure un traité avec la Rus' de Kiev. Ce texte est d'ailleurs cité dans son intégralité dans la Chronique des temps passés

 

Initialement la Rus' (Русь, Rus) était un pays médiéval et un État qui était celui des Slaves orientaux. Les territoires de cette ancienne Rus' sont maintenant distribués dans la Fédération de Russie, la Biélorussie et l'Ukraine. Les textes médiévaux rédigés en latin ont traduit la Rus par Ruthenia à partir du XIIe siècle (ce qui donnera plus tard la forme française Ruthénie)Cet ancien État « Rus » n'avait pas de nom lui-même ; il était appelé par ses habitants « Руськая Земля » (rousskaïa zemlia), qui peut être traduit par terre Rus, « pays Rus » ou « pays des Rus ». De la même façon, la Pologne est toujours appelée Polska (c'est-à-dire « polonaise », en français) par ses habitants, et la République tchèque (Česká republika) est aussi décrite par un substantif adjectival.Pour faire la distinction entre l'ancien État « Rus » des autres États dont le nom est dérivé de celui-ci, il est plutôt appelé « Rus' de Kiev ».En russe moderne, il y a deux adjectifs qui peuvent être traduits par « russe », roussky (русский), qui se rapporte au peuple russe et à sa langue, et rossiïsky (российский), qui se rapporte à l'État fédéral russe.

La bataille de Dyrrhachium (près de l’actuelle Durrës, en Albanie) eut lieu le 18 octobre 1081

et opposa l’empire byzantin sous la conduite de l’empereur Alexis IerComnène et les Normands d’Italie du Sud, dirigés par Robert Guiscard, duc d’Apulie et de Calabre. L’affrontement, qui se termina par la victoire des Normands, se produisit aux abords de la ville de Dyrrhachium (aussi connue sous le nom de Durazzo), capitale byzantine de l’Illyrie.

Après la conquête de l’Italie byzantine et de la Sicile sarrasine par les Normands, l’empereur byzantin, Michel VII, fiança son fils à la fille de Robert Guiscard. La déposition de l’empereur Michel fournit à Robert Guiscard le prétexte qu’il cherchait pour envahir l’Empire byzantin en 1081. Son armée mit le siège devant Dyrrhachium, mais sa flotte fut défaite par les Vénitiens. Le 18 octobre, les Normands engagèrent le combat contre l’armée byzantine commandée par l’empereur à l’extérieur de la ville. Au début, l’aile droite de l’armée byzantine réussit à mettre en déroute l’aile gauche des Normands. Les mercenaires varègues se joignirent aux forces byzantines dans la poursuite des fugitifs mais furent rapidement isolés du gros des troupes et massacrés. Les chevaliers normands au centre des troupes attaquèrent alors le centre de l’armée byzantine, la battirent et la mirent en déroute.

Cette victoire permit aux Normands de s’emparer de Dyrrhachium en février 1082 et d’avancer vers l’intérieur, s’emparant de la plus grande partie de la Macédoine et de la Thessalie. Mais Robert Guiscard dut bientôt quitter la Grèce, l’empereur romain germanique, Henri IV, ayant attaqué le pape, son allié. Guiscard laissa son fils Bohémond avec la responsabilité des troupes de Grèce. Après une série de succès sur l’empereur, Bohémond fut cependant défait par celui-ci près de Larissa. Forcé de retourner en Italie, Bohémond perdit successivement tous les territoires gagnés initialement par les Normands au cours de cette campagne. Ce fut le début de la restauration de l’empire sous les Comnènes.

La bataille navale de Damme s'est déroulé le 30 et le 31 mai 1213.

Le succès du raid anglais mis fin à une menace d'invasion française de l'Angleterre.

Damme est situé sur l'estuaire l'estuaire du Zwin, ce bras de mer (de nos jours ensablé), à l'époque dans le comté de Flandre (actuellement en Belgique). C'était alors le port de Bruges.

Les Anglais savaient que le roi Philippe II de France avait l'intention d'envahir l'Angleterre, à tout le moins comme un moyen de prévenir une attaque anglaise sur Poitou. Pendant ce temps, Philippe est en Flandre pour attaquer le comte Ferrand de Flandre. Le roi Jean d'Angleterre répond en envoyant une flotte en Flandre. Cette flotte compte 500 navires, 700 chevaliers et à leurs hommes et des mercenaires, sous le commandement de Guillaume de Longue-Épée et accompagné de Renaud de Dammartin et Hugues de Bove. Elle quitte l'Angleterre le 28 mai 1213, et entre dans l'estuaire de la Zwin deux jours plus tard. Elle y trouve une énorme armada française, 1700 navires lourdement chargés de vivres et les biens personnels des barons français. La plupart de l'armée française est au siège de Gand, la flotte n'a qu'une faible défense.Les Anglais attaquent immédiatement, s’emparent de 300 navires à l'ancre ou échoués hors du port de Damme, et pillent et incendient d'une centaine d'autres. Le lendemain, ils attaquent le reste des navires ainsi que la ville elle-même. C'est un peu téméraire, le roi Philippe étant venu avec ses troupes de Gand, et les Anglais à peine rentrés à leurs navires et à l'abri. Ils retournent en Angleterre avec les navires saisis et un butin important (le biographe de Guillaume le Maréchal a prétendu « jamais eu tant de trésors entrer en Angleterre depuis l'époque du roi Arthur »).

La bataille navale de Sandwich ou bataille des Cinq-Ports ou des Cinq-Îles ou de South Foreland est livrée le 24 août 1217

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pendant la Première Guerre des barons, (1215-1217) au large de la ville de Sandwich, dans le Kent, Royaume-Uni   .Battu à la bataille de Lincoln le 20 mai 1217, le prince Louis de France, le futur Louis VIII qui a accepté la couronne d'Angleterre que lui ont offert les barons anglais en rébellion contre le roi Jean sans Terre, a besoin de renfort. C'est dans ces conditions que la reine Blanche de Castille organise une expédition de secours et de ravitaillement, composée de soixante-dix navires, confiés à la garde de l'ancien pirate Wistace ou Eustache Buskes dit Eustache le moine qui commande dix vaisseaux de guerre.

Les transports et leur escorte appareillent de Calais dans la nuit du 23 au 24 août à l'occasion d'un vent favorable. Apparait bientôt face aux Français une escadre anglaise commandée par Hubert de Bourg, gouverneur de Douvres et Philippe d'Aubigné, gouverneur de Jersey. L'escadre anglaise n'attaque pas et s'écarte, semblant se diriger vers Calais, mais en réalité, Hubert de Bourg attend d'avoir le vent pour lui et lorsque c'est le cas, il vire à toutes voiles sur les bâtiments adverses, plus lents car lourdement chargés.

 

Le navire d'Eustache est pris à l'abordage par près d'une demi-douzaine de bateaux. Les Anglais projettent depuis les mâts de la chaux vive qui brûle et aveugle leurs ennemis, tandis que les archers les criblent de flèches, puis ils s'élancent sur le pont adverse. Il y a là 36 chevaliers qui se battent avec acharnement mais succombent sous le nombre ; quant à Eustache, il se défend avec un aviron qu'il utilise en guise de massue mais voyant que la situation est désespérée, il tente de se cacher mais il est capturé et décapité par la suite.

eustache  le moine

Le sort des autres navires français est tout aussi funeste : beaucoup sont capturés mais certains sont éperonnés et coulés par les bâtiments anglais dont la proue est suffisamment rigide pour servir de bélier. C'est un carnage et les Anglais remportent une victoire sans appel.

        

ConséquencesFaute de renfort, Louis de France comprend que sa cause est perdue. Il abandonne ses prétentions au trône d'Angleterre et signe la paix le 11 septembre 1217

 

 

 

 

[La Première Guerre des barons est une guerre civile qui frappe le royaume d'Angleterre de 1215 à 1217.]

.À la suite du refus du roi Jean sans Terre d'appliquer la Magna Carta, plusieurs barons anglais offrent la couronne au prince français Louis (le futur Louis VIII). Il est en effet l'époux de Blanche de Castille, petite-fille de feu le roi Henri II d'Angleterre. Acceptant cette demande, Louis débarque sur les côtes anglaises, arrive à Londres le 2 juin 12161 et prend rapidement le contrôle du sud du paysLa mort de Jean sans Terre, le 18 octobre, change la donne : les barons rebelles n'ont plus de raison de soutenir un prince aussi énergique que Louis, et ils rallient le fils de Jean, le jeune Henri III, encore mineur. Louis continue la guerre, mais il est battu sur terre à Lincoln en mai 1217, puis sur mer en août à la bataille des Cinq-Îles, qui voit l'anéantissement des renforts que lui envoyait son épouse. Le 11 septembre 1217, il signe le traité de Lambeth, par lequel il renonce à ses prétentions sur le trône anglais contre une importante somme d'argent]

La Bataille de Tangdao (chinois : 唐岛之战) a lieu en 1161

et oppose les Jurchen de la dynastie Jin à la dynastie Song de Chine sur la Mer de Chine orientale. Il s'agit d'une tentative d'invasion des Jin afin de conquérir la dynastie des Song du Sud, mais se termine par un échec et une défaite des Jurchens. La marine de la dynastie Jin, équipée d'armes à feu et de flèches enflammées, subit de lourdes pertes. Au cours de cette bataille, le commandant de l'escadron Song, Li Bao, fait face au commandant Zheng Jia, l'amiral de la dynastie Jin. À propos du sort de Zheng Jia, le texte historique Jin Shi indique :«  Zheng Jia ne connaissait pas bien les routes maritimes (aux abords des îles), pas plus que la gestion de navires, et il ne pensait pas (que l'ennemi Song était proche). Mais tout à coup, ils sont apparus et nous trouvant peu préparé ils ont lancé des projectiles incendiaires sur nos navires. Donc en voyant ses navires en flamme et sans possibilité d'échappatoire, Zheng Jia s'est jeté à l'eau et noyé. »

Cette bataille est suivie par une autre confrontation navale, la Bataille de Caishi (chinois : 采石之战), qui a lieu en 1161. Sur l'importance de ces batailles et le développement de la première marine permanente en Chine durant les Song, l'historien Joseph Needham indique que sur un total de 11 escadrons et 3 000 hommes, la marine Song est passée en un siècle à 20 escadrons et 52 000 hommes, avec une base navale près de Shanghai2. Le besoin d'une force navale régulière pour les Song est supporté par les riches marchands chinois dans le Sud. Au cours de la campagne des Jin en 1161, presque 340 navires participent aux batailles sur le fleuve Yangzi Jiang2. Cette bataille fait suite à un long processus technologique. En 1129, les trébuchets lançant des bombes de poudre à canon sont décrits comme faisant partie de l'équipement standard sur tous les navires de guerre. Entre 1132 et 1183, un grand nombre de bateaux à roues à aubes, petits ou grands, sont construits2. En 1203, certains sont équipées de plaques en fer. La marine des Song du Sud défait ainsi les attaques successives de la dynastie Jin et les tentatives d'invasions mongoles pendant presque deux siècles, remportant donc le contrôle de la Mer de Chine orientale

La bataille de Caishi (chinois : 採石之戰) a lieu en 1161

et fait suite à la tentative des Jurchens de la dynastie Jin de traverser le fleuve Yangzi Jiang, afin de commencer l'invasion des territoires contrôlés par les Song du Sud. Elle succède à la bataille de Tangdao sur la Mer de Chine orientale.

La marine Song est principalement constituée de navires à roues à aubes, qui sont plus rapides et manœuvrables que les navires Jin, ce qui procure un avantage certain aux Song. La flotte est dans un premier temps cachée derrière l'île de Jinshan avant de se révéler au signal d'un éclaireur au sommet d'un pic de l'île. Les Song bombardent alors les navires adverses avec l'aide de trébuchets envoyant des « bombes coup de tonnerre » remplies de chaux, créant ainsi un nuage nocif après leur explosion1. Les Jin sont d'autant plus sévèrement battus que l'empereur humilié Wanyan Liang est assassiné par ses propres hommes. S'ensuit un traité de paix signé en 1164 entre les Song et les Jin, qui met fin aux violences et aux conflits entre les deux parties pour les quarante années suivantes.

La bataille navale de Mizushima (水島の戦い) a eu lieu le 17 novembre 1183.

L'une des plus importantes bases des Taira se trouvait sur la petite île au large de la côte de Shikoku. En novembre 1183, Minomoto no Yoshinaka envoie une armée traverser la Mer intérieure pour aller à Yashima, mais elle est arrêtée par les Taira juste au large de Mizushima (水島), une petite île de la province de Bitchu, juste au large de Honshū.

Les Taira, ayant attaché leurs bateaux ensemble, avaient placé des planchers entre eux pour créer une surface de combat plane. La bataille s'ouvre avec le tir d'une pluie de flèches sur les bateaux Minamoto, puis lorsque les bateaux furent suffisamment proches les uns des autres, les combattants passent à l'arme blanche. Après avoir vaincu les Minamoto présents sur la plate-forme, les Taira, ayant amené des chevaux tout équipés sur leurs bateaux, nagent vers la côte avec leurs coursiers, et mettent en déroute les derniers combattants Minamoto.

 

La bataille navale de Yashima (屋島の戦い) a eu lieu le 22 mars 1185.

À la suite d'une longue série de défaites, le clan Taira s'était retiré à Yashima (actuellement Takamatsu), un îlot volcanique situé juste au large de Shikoku, dont il avait été séparé en 1184 par un fin détroit. Ils avaient là une forteresse, et un palais improvisé pour l'empereur Antoku et les regalia, qu'ils avaient emmenés avec eux dans leur fuite depuis Kyōto.

Minamoto no Yoshitsune, qui avait dû s'arrêter de poursuivre les Taira l'année passée, le temps de construire des navires, arriva à Shikoku avec une petite troupe d'à peine une centaine d'hommes. La plupart de ses bateaux avaient été détruits ou perdus dans une tempêtes quelques jours avant, mais un allié, Kagetoki Kajiwara, l'avait réapprovisionné.

Les Taira s'attendant à une attaque navale, Yoshitsune alluma des feux sur Shikoku, essentiellement sur leur arrière, leur faisant croire qu'une large force approchait depuis la terre. Ils abandonnèrent leur forteresse/palais, et embarquèrent sur leurs navires en compagnie de l'empereur Antoku et des regalia. Les Taira placèrent même un éventail en haut du mât de l'un de leurs navires, défiant les Minamoto de le mettre à bas. Dans l'un des faits d'archerie les plus célèbres du Japon, Nasu no Yoichi s'avança dans la mer sur son cheval et abattit le drapeau d'une flèche bien placée. Les Minamoto furent victorieux, mais la majorité de la flotte Taira parvint une nouvelle fois à s'échapper à Dan-no-ura où ils furent définitivement vaincus un mois plus tard.

yashima

La bataille navale de Dan-no-ura (壇の浦の戦い, Dan-no-ura no tatakai),

est la bataille décisive qui marque la victoire des Minamoto sur les Taira et la fin de la guerre de Gempei. Le 25 avril 1185, au terme d'une demi-journée de combat, les Minamoto viennent à bout de la flotte du clan Taira au large d'une plage appelée Dan-no-Ura, dans le détroit de Shimonoseki au large de la pointe sud de Honshū.

Déroulement

Bien que dépassés en nombre, les Taira avaient l'avantage de connaître les conditions de marées du détroit grâce à l'expérience de Taira no Tomomori, de même que les tactiques de combat naval en général. Les Taira divisèrent leurs forces en trois escadres, pendant que leurs ennemis arrivaient en masse, navires côte à côte et archers prêts. Le début de la bataille consista principalement en tirs d'archerie à longue distance, avant que les Taira prennent l'initiative, profitant de la marée favorable pour essayer d'encercler les bateaux des Minamoto. À 11 heures du matin, alors que les deux armées étaient sérieusement engagées en combat à l'arme blanche, le changement de marée fit graduellement pencher l'avantage en faveur des Minamoto.

Voyant cela, l'un des généraux Taira du nom de Shigeyoshi Taguchi décida de changer de camp et attaqua les Taira par derrière. Il révéla également aux Minamoto sur quel bateau était embarqué le jeune empereur Antoku. Les archers connaissant maintenant la bonne cible, concentrèrent leurs tirs sur les rameurs et hommes de barre du navire impérial, mais également du reste de la flotte, rendant les vaisseaux Taira incontrôlables. Réalisant que la bataille était perdue, nombre de Taira choisirent de se suicider en se jetant par-dessus bord, y compris l'empereur Antoku, âgé de six ans, dans les bras de sa grand-mère Tokiko, la veuve de Taira no Kiyomori, l'ancien chef du clan. Selon Mitsuo Kure, « Certains voient dans la mort de ces nobles cultivés et bien élevés le symbole de la fin d'une époque et le commencement d'une autre : celle des seigneurs samouraïs. » (Mitsuo Kure, Samouraïs, p. 25). Aujourd'hui, les Heikegani (« Crabes Taira ») trouvés dans le détroit sont considérés par les Japonais comme étant investis de l'esprit des guerriers Taira.

Taira no Munemori n'aura pas cette chance: il sera capturé, et plus tard exécuté.

Cette bataille décisive mit fin à l'ère Heian ainsi qu'aux espoirs des Taira de contrôler le Japon. Minamoto no Yoritomo, le demi-frère aîné de Minamoto no Yoshitsune, mit en place le bakufu de Kamakura, et fut nommé Seii Taishogun en 1192.

la bataille d'Acre  24 juin 1258.
drapeau-genes   apres le prenier invident grave date   de 1255                                                     venise
Un combat va s'engager dans les eaux de Saint jean d'Acre le 24 juin 1258 combat qui va se terminer par l'écrasement  des gênois qui perdirent  24 vaisseaux de guerre,Venise a gagné la première manche de cette bataille commerciale entre les deux cités maritimes. Le pape va intervenir pour une nouvelle trêve?mais les rivalités commerciales sont toujours aussi vives

La bataille de Settepozzi se déroule entre mai et juillet 1263

                                                                                         

au large de Settepozzi (le nom italien de Spetses) entre une flotte byzantino-génoise et une petite flotte vénitienne. La victoire vénitienne a de grandes répercussions politiques car elle marque le début de l'éloignement de Byzance par rapport à son allié génois et en parallèle le rapprochement avec Venise.

Au début de 1261, l'empereur de Nicée Michel VIII Paléologue s'allie avec les Génois à la suite du traité de Nymphaeon. Cette alliance très avantageuse pour les Génois est une nécessité pour l'Empire de Nicée s'il désire reprendre Constantinople, la capitale de l'Empire latin de Constantinople. Ce dernier est soutenu par la puissance navale de Venise (l'adversaire principal de Gênes) et sans une puissance navale suffisamment forte, il est difficilement possible de reprendre Constantinople comme les tentatives infructueuses de 1235 et 1260 l'ont démontréesToutefois, toujours en 1261, Constantinople est reprise par Alexis Strategopoulos une quinzaine de jours après la signature du traité et sans l'aide de Gênes. Il bénéficie en effet du départ de la garnison latine dans une opération conjointe avec Venise pour s'emparer par surprise de la cité. L'année suivante, les deux puissances maritimes restent attentistes. Venise hésite à se confronter à la puissance génoise numériquement supérieure et dispersée dans ses diverses positions en mer Égée tandis que Gênes doit faire face à des remous internes qui conduisent à la déposition de l'autocratique capitaine du peuple Marino Boccanegra. Il est remplacé par un organisme collégial composé de membres de la noblesse À l'été 1262, les Vénitiens ordonnent à une flotte de 37 galères de naviguer en mer Égée où elle rencontre une flotte de 60 navires génois à Thessalonique qui refuse l'engagement. Toutefois, une incursion de pirates venant de Nègrepont (une île dirigée par des nobles alliés à Venise) pénètre en mer de Marmara où elle est vaincue par une escadre byzantino-génoise

La bataille   Dans le même temps, les hostilités s'ouvrent en Morée où Michel VIII a envoyé une flotte expéditionnaire (à la fin de l'année 1262 ou au début de l'année 1263) contre la principauté d'Achaïe. En dépit des succès initiaux, les tentatives byzantines pour conquérir l'ensemble de la principauté échouent à la suite des défaites à Prinitza et à Makryplagi En mai-juin 1263, une flotte byzantino-génoise de 38 ou 39 galères et 10 voiliers légers (saettie) fait voile vers la forteresse et base navale byzantine de Monemvasia au sud-est de la Morée où elle rencontre une flotte de 32 navires vénitiens voguant en direction de Nègrepont. Les détails de l'engagement sont peu clairs. Les Annales Ianuenses génoises proclament qu'au moment de l'attaque, seuls 14 navires génois partent à l'offensive tandis que le reste de la flotte reste en arrière avant de s'enfuir soudainement. Toutefois, le chroniqueur vénitien Canale affirme que les navires vénitiens attaquent les premiers tandis que les Génois leur tendent une embuscade. La bataille se termine par une victoire vénitienne, la flotte génoise dont la moitié n'est pas parvenue à s'engager pleinement, perd de nombreux hommes dont un amiral et deux de leurs avant de cesser l'engagement et de battre en retraite. Canale estime les pertes génoises à 1 000 hommes et les pertes vénitiennes à 420. Quel que soit le chiffre exact, l'issue de la bataille s'explique par deux raisons. Tout d'abord, le commandement divisé de la flotte génoise est un désavantage, ensuite, les amiraux génois restent réticents à risquer leurs navires tout au long de la bataille. Cela s'explique par le fait que les navires génois sont équipés par des personnages privés, souvent de riches marchands nobles dirigeant la cité. Dès lors, la valeur des navires s'en trouve accrue et leur perte engage la responsabilité des amiraux

ConséquencesBien que la majeure partie de la flotte génoise survit à la bataille, la défaite a d'importantes répercussions politiques. En effet, Michel VIII a consenti à d'importantes concessions pour s'assurer le soutien de Gênes pour des résultats très minces du fait de la timidité des amiraux génois. Pour manifester son agacement à la suite de la défaite, Michel VIII congédie les 60 navires génois à son service. Le fossé entre Byzance et Gênes se creuse en 1264 quand le podestat de Constantinople est impliqué dans un complot prévoyant de livrer la cité à Manfred de Sicile. En réaction, l'empereur expulse le podestat. En outre, le 18 juin 1265, Michel signe un traité avec Venise qui n'est toutefois pas ratifié par le doge. Face à la menace représentée par Charles d'Anjou après 1266, Michel est contraint de renouer avec Gênes tout en continuant sa politique de détente avec Venise en signant un pacte de non-agression de cinq ans en juin 1268

 bataille de trapani
Bysance accorde aux génois de tres grands privilèges,Venise va préparer ses armes pour de nouveaux combats contre Gênes
en 1263 bataille entre une flotte gréco-génoise et une escadre vénitienne ,l'amiral vénitien Dandolo avait 32 galères les gênois 39 ,mais il remporta la victoire le génois dei Grimaldi fut tué 4 navires capturés
ensuite batailles de convois etc.....
  juin 1266  sur les côtes siciliennes ,les génois sont encore battus ,toute la flotte capturée

en août  1270 nouvelle trêve!

La bataille de Démétrias est un engagement maritime près de Démétrias en Grèce au début des années 1270

entre une flotte byzantine et les forces réunies des barons latins d'Eubée et des Latins présents en Crète. La bataille est rude et initialement en faveur des Latins avant l'arrivée opportune de renforts byzantins qui font pencher la balance en faveur des Byzantins qui remportent une victoire écrasante.

À la suite de la quatrième croisade et de la dissolution de l'Empire byzantin en 1204, la mer Égée (l'ancien cœur de la puissance navale byzantine) est dominée par un grand nombre de principautés latines sous la protection de la république de Venise. À la suite de la reprise de Constantinople en 1261, l'Empire byzantin est restauré. L'une des priorités de l'empereur Michel VIII Paléologue est la défense de l'empire contre les visées vénitiennes. Par conséquent, il s'allie avec Gênes, le principal adversaire maritime de Venise et reconstruit la marine byzantine

Grâce à sa nouvelle flotte, Michel Paléologue envoie une flotte vers le Péloponnèse contre la principauté d'Achaïe en 1263. Sur le point d'être victorieux, les forces terrestres byzantines sont prises par surprise et défaites tandis que la flotte byzantino-génoise subit de lourdes pertes face à une flotte vénitienne inférieure en nombre lors de la bataille de Settepozzi. Suite à cette défaite, Michel VIII met fin à son alliance avec Gênes et initie un rapprochement avec Venise qui se conclut par un traité en 12673. À la suite de cet accord, ce sont les corsaires lombards de Négrepont qui deviennent la principale menace envers les intérêts byzantins dans la mer Égée. L'île est attaquée à de multiples reprises par les forces byzantines dirigées par Alexis Philanthropénos sans qu'aucun gain significatif ne soit obtenu. Les Byzantins doivent attendre l'aide du corsaire latin Licario en 1273 pour prendre le contrôle de plusieurs forteresses sur l'île

Au début des années 1270, Michel VIII lance une campagne majeure contre Jean IerDoukas, le dirigeant de la Thessalie. C'est son frère Jean Paléologue qui dirige l'expédition. De plus, une flotte de 73 navires dirigée par Alexis Philanthropénos est envoyée harceler les côtes des principautés latines de la région pour empêcher celles-ci de venir en aide à Jean Doukas Cependant, l'armée byzantine est vaincue lors de la bataille de Néopatrie. Cette victoire encourage les Latins qui décident d'attaquer la flotte byzantine ancrée dans le port de Démétrias

La bataille La composition exacte des deux flottes est inconnue. Selon Nicéphore Grégoras, la flotte byzantine compte plus de 50 navires tandis que l'Italien Marino Sanuto l'Ancien mentionne 80 navires impériaux. Quant à la flotte latine composée de navires venant de Négrepont et de la Crète sous domination vénitienne, elle varie de 30 navires pour Grégoras à 62 pour Sanuto. Dans tous les cas, la flotte latine est inférieure en nombre. En dépit de la position de neutralité officielle observée par Venise depuis le traité de 1267, la flotte latine est principalement constitués de navires vénitiens agissant à titre privé      La flotte latine prend les Byzantins par surprise et la violence de leur attaque initiale entraîne de lourdes pertes chez les Byzantins. Les navires latins comprennent de hautes tours en bois et de nombreux soldats byzantins sont tués. La victoire semble acquise pour la flotte latine mais les Byzantins reçoivent l'aide de renforts dirigés par Jean Paléologue qui était en plein repli de Néopatrie. Lorsqu'il apprend l'imminence de la bataille, il se dirige vers Démétrias qu'il atteint au moment où la flotte byzantine est sur le point d'être submergée.

L'arrivée de Jean remonte le moral des Byzantins. Jean envoie ses hommes sur les navires byzantins grâce à de petits navires. Cela permet de combler les pertes initiales des Byzantins qui reprennent le dessus. La bataille dure encore toute la journée et à la tombée de la nuit, tous les navires latins ont été capturés à l'exception de deux navires.Les pertes latines sont lourdes : les Byzantins capturent le Vénitien Filippo Sanudo(probablement le commandant de la flotte) ainsi que les seigneurs Gaetano dalle Carceri (co-seigneur du tiers nord) et Francesco da Verona (père de Bonifacio da Verona). Le tiercier Giberto II da Verona parvient à s'échapper pour rejoindre Chalcis, mais son frère Guglielmo est tué

Conséquences  La victoire de Démétrias marque aussi le début d'une offensive byzantine soutenue dans la mer Égée. En 1278, Licario a conquis l'ensemble de l'Eubée à l'exception de sa capitale Chalcis. En 1280, en tant que mégaduc, il reprend la majorité des îles de la mer Égée pour le compte de l'Empire byzantin. Toutefois, ses réalisations de lui survivent pas. En Eubée, les reconquêtes de Licario sont peu à peu reprises par les Lombards et les Byzantins sont définitivement expulsés de l'île en 1296

 

La bataille des îles Échinades se déroule en 1427

à l'ouest des côtes grecques entre la flotte de Carlo IerTocco et la marine byzantine. La bataille est une victoire byzantine Au début du XVe siècle, la péninsule du Péloponnèse est divisée en trois : la principauté latine d'Achaïe dirigée par Centurione Zaccaria au nord et à l'ouest, le despotat byzantin de Morée dirigé par Théodore II Paléologue au sud et à l'est, et les villes d'Argos, Nauplie, Coron et Modon appartenant à la République de Venise. Les Byzantins tentent activement de conquérir la principauté latine mal en point alors que la menace ottomane sans cesse croissante menace l'ensemble des territoires grecs ou latins de la péninsule2,3. Carlo Tocco, le dirigeant du Comté palatin de Céphalonie et Zante, de Leucade et du Despotat d'Épire profite de la lutte entre la principauté d'Achaïe et les Byzantins pour étendre ses domaines dans le Péloponnèse. En 1407-1408, ses troupes prennent et pillent la forteresse de Glarentza au nord-ouest de la péninsule ; celle-ci est ensuite récupérée provisoirement par Zaccaria, puis rachetée en 1421 par Tocco à un aventurier italien qui l'avait capturée

En février 1423, une trêve fragile est négociée entre Zaccaria, Tocco et les Byzantins par les Vénitiens. Ces derniers souhaitent créer un front commun contre les Ottomans mais sans pouvoir empêcher un raid ottoman dans la péninsule mené par Turahan Beg à l'été 1423. En outre, le despote Théodore II Paléologue pille les territoires vénitiens et parvient même à capturer Centurione Zaccaria en juin 1424 Les Byzantins semblent se contenter de laisser Tocco seul. Toutefois, la guerre entre les deux pouvoirs est déclenchée en 1426 quand les forces de Tocco s'emparent du bétail des bergers albanais (sujets de Théodore) lors de la migration annuelle depuis les hautes terres byzantines vers la plaine d'Élis

Bataille et conséquences  L'empereur byzantin Jean VIII Paléologue se rend personnellement dans le Péloponnèse et les forces byzantines assiègent Glarentza par terre et par mer. Tocco rassemble une flotte dans ses territoires des îles Ioniennes et de l'Épire. En outre, il reçoit l'aide de vaisseaux marseillais. La flotte est placée sous le commandement de son fils illégitime Torno. La flotte byzantine est dirigée par Léontarios (probablement Démétrius Lascaris Léontarios) et rencontre les Latins près des îles Échinades. La plupart des navires latins sont capturés et de nombreux marins sont tués tandis que 150 sont faits prisonniers. Torno parvient de justesse à s'échapper La victoire est mentionnée dans un long panégyrique à Manuel II Paléologue et à son fils Jean VIII qui est aussi la principale source d'information à propos de la bataille.

Cette défaite met fin aux ambitions de Tocco sur le Péloponnèse. À la suite d'un arrangement négocié, Constantin Paléologue (le futur Constantin XI) se marie à Maddalena Tocco, la nièce de Carlo. En outre, il reçoit les domaines de Tocco dans le Péloponnèse comme dot. Partant des anciens domaines de Tocco et sous la direction de Constantin, les Byzantins réduisent peu à peu les derniers territoires de la principauté d'Achaïe. Patras tombe en mai 1430, et en 1432 Constantin et ses frères déposent les derniers seigneurs latins. Les Byzantins contrôlent à nouveau l'ensemble de la péninsule à l'exception des possessions vénitiennesdécisive, la dernière dans l'histoire maritime de l'empire. Elle permet à ce dernier de consolider ses positions dans le Péloponnèse en étendant le despotat de Morée.

 

 

La bataille navale de la Meloria se déroula le dimanche 6 août 1284

, en mer Tyrrhénienne, près de l'îlot de la Meloria, au large de Livourne. Elle opposa les Républiques maritimes de Gênes, alors en pleine ascension en mer Méditerranée occidentale, et de Pise, qui venait de connaître son apogée et amorçait une période de déclin.Les deux républiques italiennes opposaient des prétentions incompatibles de souveraineté sur la Corse et la Sardaigne. Elles entrèrent donc en conflit ouvert dès 1282 afin de prendre le contrôle de la mer Tyrrhénienne et de ses routes maritimes. La bataille de la Meloria constitua la conclusion de cette guerre. Aucun des affrontements de 1282, 1283 et 1284 n'avait été favorable à Pise. Bien qu'alliée des Catalans et de Venise contre Gênes, et malgré un podestat vénitien, Alberto Morosini, la cité ne reçut d'aide d'aucun des deux.

Les Génois, à la flotte plus forte et plus efficace, envoyèrent leur puissance entière contre leur ennemi. Quand les Génois apparurent près de la Meloria, les forces pisanes étaient regroupées sur l'Arno, à l'embouchure duquel se trouve Porto Pisano, le port de la ville. La flotte de Pise représentait toute la puissance de cette République, et il s'y trouvait des membres de chaque grande famille et la plupart des grands officiers d'État.    

La bataille  Les Génois, afin de faire sortir leurs ennemis pour engager le combat de manière décisive, avaient rangé leur flotte en deux lignes côte à côte. La première était constituée, selon Agostino Giustiniani, de cinquante-huit galères et huit panfili, une classe de galères légères d'origine orientale et baptisées du nom de la province de Pamphylie. Oberto Doria, amiral génois, s'était posté au centre et en avant de sa ligne. Sur la droite se trouvaient les galères de la famille Spinola, et de quatre des huit « compagnies » en lesquelles Gênes était divisée : Castello, Piazzalunga, Macagnana et San Lorenzo. Sur la gauche se trouvaient les galères des Doria, et les quatre autres compagnies : Porta, Soziglia, Porta Nuova et Il Borgo.  La deuxième ligne de vingt offices, sous le commandement de Benedetto Zaccaria, s'était placée si loin derrière la première que les Pisans ne pouvaient pas voir si elle se composait de navires de guerre ou de petites embarcations de ravitaillement. Elle était pourtant assez proche pour entrer dans l'action et faire pencher la balance en faveur de Gênes une fois la bataille lancée.  Les Pisans, commandés par le podestat Morosini et ses lieutenants, Ugolino della Gherardesca et Andreotto Saraceno, sortirent en formation unique. On dit que, tandis que l'archevêque bénissait la flotte, la croix d'argent de sa crosse archiépiscopale tomba, mais que le présage fut négligé avec irrévérence par les Pisans, qui déclarèrent que s'ils avaient le vent avec eux, ils pourrait se passer de l'aide de Dieu.

La flotte pisane s'avança en ligne pour rencontrer parallèlement la première ligne génoise, suivant la tradition médiévale qui consiste à enfoncer la flotte adverse puis à la prendre à l'abordage. La victoire se précisa pour Gênes lorsque l'escadron de Zaccaria se rabattit sur le flanc des Pisans. Leur flotte fut presque anéantie, le podestat fut fait prisonnier et Ugolino s'enfuit avec quelques navires.  

Conséquences   La République de Pise, déjà chassée de Sicile deux ans plus tôt par les Aragonais et en perte d'influence sur les judicats de Sardaigne également à leur profit, perdit alors tout contrôle sur la Corse au bénéfice des Génois. Comme Pise se trouva aussi attaquée par Florence et Lucques, la République ne put jamais se remettre du désastre. Deux ans plus tard, Gênes s'empara de Porto Pisano et de son port. Pise perdit alors sa place de puissance navale méditerranéenne majeure, ainsi que de puissance régionale en Toscane, éclipsée et finalement conquise, en 1406, par Florence. En 1288, le comte Ugolino fut condamné à mourir de faim, avec plusieurs de ses fils et petits-fils. Cette mort ignoble est retranscrite par Dante dans le 32e chant de l'Enfer.

La bataille navale de Malte est livrée le 8 juin ou 8 juillet 1283

pendant la guerre des Vêpres siciliennes. Elle oppose les flottes aragonaise et provenço-angevine composées de galères. Les Aragonais, commandés par Roger de Lauria, remportent une victoire décisive sur leurs adversaires, menés par les amiraux Barthélemy Bonvin et Guillaume Cornut. Ce dernier est tué lors des combats.

La bataille  La flotte de Roger de Lauria est composée de 18 galères remplies de Siciliens très remontés contre les Français et de très féroces Almogavres catalans. Elle atteint le port de Malte de nuit, sans se faire remarquer de la flotte angevine échouée près du Castrum maris de Birgu. Au petit matin, Roger de Lauria déploie ses galères, toutes enchaînées, à l'entrée du port empéchant toute fuite possible des adversaires. Les navires angevins sont rapidement mis à l'eau avec à leur bord une centaine de chevaliers en armure. Dans un premier temps, les Angevins font pleuvoir des projectiles sur leurs ennemis, provoquant quelques pertes. Mais dès les munitions épuisées, les Aragonnais se ruent à l'assaut des galères angevines. Des projectiles contenant du savon rendent le sol glissant aux chevaliers en armures lourdes2. Les agiles Almogavres peuvent alors faire des ravages dans les rangs français. La plupart des galères angevines sont perdues et leurs équipages massacrés. Barthélemy Bonvin parvient à s'échapper mais Guillaume Cornut est tué pendant les combats.

Cette victoire assure la gloire de Roger de Lauria comme meilleur amiral de son temps et assure la victoire des Aragonnais.

La bataille navale des Formiguesse déroula les 3 et 4 septembre 1285

, sous le règne de Pierre III d'Aragon, près des îles Formigues. La flotte aragonaise, commandée par l'amiral Roger de Lauria, y battit celle de Philippe III de France.

Il s'agit de quatre îlots granitiques de la Costa Brava, situés à 1,3 km à l'est-nord-est de la pointe du Canet (Palamós) et à 800 m à l'est-sud-est du cap de Planes. Leur nom est vraisemblablement lié à leur petite taille (littéralement « fourmis »).

Précédents  Après le lancement par le pape Martin IV de la Croisade d'Aragon, le roi de France Philippe III décida en 1285 d'envahir la Catalogne à la tête d'une armée importante, afin de soutenir son cousin Charles II d'Anjou, en conflit avec la Couronne d'Aragon au sujet du trône de Sicile. Le roi de Majorque, Jacques II, en délicatesse avec son frère, le roi d'Aragon, se joignit au roi de France. En Catalogne, Pierre le Grand n'obtint pas l'appui escompté de la part des nobles, qu'il avait offensés en abusant de son autorité royale. En dépit de cette situation, les atrocités commises par les envahisseurs dressèrent les villes et la campagne catalanes contre eux.

Les troupes françaises progressèrent péniblement, car elles eurent fort à faire pour s'emparer des villes, qui se défendaient avec acharnement. Les Français comptaient pour leur ravitaillement sur une flotte stationnée le long de la côte, qui allait s'approvisionner à Narbonne et à Aigues-Mortes. En fait, toute leur intendance dépendait exclusivement de cette escadre.

Le roi Pierre comprit que la rupture de ce cordon ombilical forcerait les Français à se retirer. Il prit donc le risque d'alléger momentanément la défense de la Sicile et appela à la rescousse la flotte catalane, qui se trouvait à Palerme, sous le commandement de Roger de Lauria. L'amiral arriva à Barcelone le 24 août, où il fut informé de la position des navires français.  

La batailleCombat de deux nefs médiévales. La bataille est particulièrement sanglante pour les Français.

Roger de Lauria vit qu'en brisant le centre de la ligne très étirée formée par l'escadre navale ennemie, il pourrait défaire ensuite ses deux extrémités. Dans la nuit du 3 septembre, il attaqua le ventre de la flotte française, non loin des îles Formigues. L'escadre catalane encercla les lignes ennemies et éperonna vigoureusement les navires français, faisant pleuvoir en même temps sur eux une pluie de carreaux d'arbalètes qui jetèrent la désolation sur les ponts adverses. Cette tactique permit de remporter une victoire totale. La déroute française fut suivie, selon l'usage des guerres navales de l'époque, d'une tuerie massive.

Battant pavillon français, Roger se rapprocha ensuite de Roses, trompant ainsi l'escadre ennemie qui y mouillait, et les Français furent à nouveau défaits. Roses fut donc reprise et Roger s'empara des munitions, tant des vivres que des armes, qu'on y avait entreposées.

Conséquences Cette déroute navale, suivie par une autre débâcle française au col de Panissars, obligea Philippe III à battre en retraite. Gravement malade, le roi mourut à Perpignan. Les Français continuèrent cependant d'occuper le Val d'Aran jusqu'en 1312, année où il fut récupéré par Jacques II d'Aragon, qui y rétablit l'année suivante les coutumes et privilèges supprimés par les Français.   La déroute française entraîna également la confiscation du royaume baléare, que Jacques II de Majorque ne récupéra - officiellement - qu'en 1295, mais effectivement en 1298

La bataille du Bach-Dang est livrée le 9 avril 1288

sur la rivière Bach-Dang pendant la troisième invasion mongole du Viêt Nam (1287-1288). Elle voit la destruction par les Vietnamiens de la flotte sino-mongole de la dynastie Yuan au même endroit et dans des conditions identiques à celles qui avait vu l'anéantissement d'une flotte chinoise en 939.

En 1288, après l'évacuation de la capitale Thăng Long (aujourd'hui Hanoï), le Đại Việt, ou Grand commandeur Trần Hưng Đạo décide de lancer une offensive contre les mongols au niveau de la rivière Bạch Đằng.

La rivière Bạch Đằng traverse les districts de Yen Hung (dans la province du Quảng Ninh) et de Thuy Nguyen (à Haï Phong) avant d'atteindre la mer. C'était là qu'avait eu lieu en 938 la bataille de Ngô Quyền qui avait opposé les vietnamiens aux Han du Sud.

Dès le mois de mars, Trần Hưng Đạo se prépara sur le futur champ de bataille. Il adopta la même tactique que celle qui avait permis à Ngô Quyền de vaincre les chinois trois cents ans auparavant : il étudia le mouvement des marées et fit établir un dispositif de pieux plantés sous l'eau, en préparant des scénarios d'embuscades correspondant à chaque zone stratégiquement exploitable par ses troupes.

La bataille  Les mongols déjà présents à Thăng Long souffraient de graves problèmes d'approvisionnement et d'une pénurie de nourriture. Sans nouvelles de la flotte de soutien commandée par le prince Toghan, qui se trouvait lui-même en mauvaise posture au point d'ordonner le retrait à ses troupes jusqu'à Vạn Kiếp, ils étaient désavantagés tant au niveau géographique qu'au niveau militaire : d'un côté le paysage marécageux empêchait l'emploi efficace de la cavalerie légère, la principale source de leurs victoires en plaine, de l'autre les troupes vietnamiennes, majoritairement composées de paysans, connaissaient bien mieux le terrain et les conditions de combat dans ce milieu, ce qui le désavantageait pour la bataille qui s'annonçait               l'armée du Đại Việt entama une grande offensive qui permit aux vietnamiens de reprendre un grand nombre de villages occupés par les mongols.

Des groupes de partisans laissés volontairement à l'arrière avaient l'ordre de harceler de nuit les troupes d'invasions et d'attaquer leurs lignes d'approvisionnement, ce qui avait contribué aux pénuries. Le succès de ces groupes mobiles fut tel qu'il contraignit Toghan à scinder son armée en deux puis à quitter définitivement le VietNam : près d'un quart des armées d'invasion avait alors quitté le pays.

Début avril, la flotte de soutien conduite par Omar et escortée par des troupes d'infanterie tenta également de regagner la Chine le long de la rivière Bạch Đằng, subissant attaques sur attaques, et en dépit de la destruction des routes et des ponts, les mongols la rejoignirent finalement, ce qui obligea la modeste flottille vietnamienne à entamer un retrait.

Cet épisode encouragea les mongols à poursuivre les troupes du Đại Việt, dans l'idée que celles-ci ne devaient guère être plus que les débris de l'armée ayant quitté Thăng Long ; ainsi les 2 armées arrivèrent-elles au champ de bataille pré-arrangé par les vietnamiens. La flotte mongole s'engagea dans sa totalité, profitant de la largeur du fleuve. C'est à ce moment précis que des milliers de petites embarcations apparurent depuis les marais des 2 côtés, transpercèrent la première ligne de navires avant de briser complètement sa formation de combat initiale.

La violence et la survenue si brutale de l'attaque incita les mongols à regagner la mer de façon désorganisée, mais leurs navires s'empalèrent sur les pieux installés par les troupes du Đại Việt : la plupart se brisèrent et coulèrent sous le choc, les autres furent incendiés par les occupants des petites embarcations qui regagnaient aussitôt les marais. Les soutiens d'infanterie furent dans le même temps surprises et massacrées par les troupes du roi Trần et du général Trần Hưng Đạo.

La flotte fut finalement entièrement détruite et Omar capturé.

Au même moment, l'armée du Đại Việt, après d'incessantes attaques, mettait en pièces l'armée de Toghan en retraite qui traversait Lạng Sơn. Toghan prit en effetle risque de prendre un détour en traversant la forêt afin de regagner la Chine avec quelques centaines de combattants seulement.

Conséquences La bataille de Bach Dang est encore connue aujourd'hui dans l'histoire militaire vietnamienne comme la plus grande victoire jamais remportée. Le Vietnam est d'ailleurs le seul pays au monde à avoir repoussé toutes les tentatives d'invasion des hordes mongoles (au nombre de trois). La bataille de Bach Dang marque ainsi la fin de la poussée mongole dans le Sud-Est asiatique, et par la suite les troupes mongoles ne franchiront plus jamais le Gong Chay.

 

genes                                         reprise des affrontements  Gènes   -Venise                                serenisima
bataille  de Laiazzo  octobre 1294
Rencontre des génois sur la côte arménienne,desastre pour Venise,qui va perdre 25 navires et son général en chef,                                   la guerre de course va reprendre
1295/1297 les adversaires attaquent leur comptoirs la bataille va avoir lieu en 1298 sur l'initiative des génois

La bataille navale de Curzola, qui eut lieu le 8 septembre 1298

dans les environs de l'île de Korčula (Dalmatie) avec la victoire de Gênes, restaura l'équilibre entre les deux Républiques maritimes de Venise et Gênes.Suite à de nombreuses actions diplomatiques qui avaient impliqué Gênes et Constantinople d'un côté, et Venise et Charles Ier d'Anjou de l'autre, l'hostilité entre les deux républiques était maximale. Voulant s'accaparer quelques colonies sur la Mer Noire, les Vénitiens initièrent des pourparlers avec le Khan des Tartares, en Crimée. Les affrontements avec Gênes ne se firent pas attendre : les Vénitiens détruisirent quelques comptoirs génois à Limassol et à Famagouste (Chypre), tandis que Nicolò Spinola porta la flotte génoise à capturer vingt-cinq galères vénitiennes au port d'Alexandrette. Une première expédition génoise de 160 galères menée par Oberto Doria, décidée à détruire définitivement la flotte vénitienne, fut contrainte de rentrer à la patrie à cause d'une des si nombreuses luttes intestines qui tourmentaient la Gênes médiévale. Venise en profita pour attaquer les possessions ligures de Péra, Phocée, Chypre et Caffa. Finalement la république ligure donna à Lamba Doria le commandement de 78 galères pour attaquer la flotte vénitienne, même « au risque de la débusquer jusque dans sa lagune ». Le 8 septembre 1298, près de Zadar, 95 galères vénitiennes décidèrent d'attaquer les Génois.

La bataille La formation ligure était dans le sens du vent et a voga arrancata (« à nage difficile » - c'est-à-dire la plus grande vitesse que peut atteindre une galère) ; en formation serrée, elle se jeta sur la coalition de Venise, en rompant les rangs. Les galères génoises étaient toutes d'un nouveau modèle révolutionnaire dit à sensile, elles étaient donc plus maniables et plus rapides que les galères vénitiennes. Se souvenant du succès de la Bataille de la Meloria, Doria laissa de côté 15 des 78 galères comme renfort, en dépit du risque important : les Génois était en effet en nette infériorité numérique. La bataille fut particulièrement sanglante, plus encore que le précédent affrontement de 1284 contre les Pisans. Aborder ou couler les trirèmes vénitiennes coûta cher en termes de pertes humaines à la flotte de la « Superbe »

Les Vénitiens virent couler 65 de leurs galères, être capturées 18 ; les morts parmi les Vénitiens furent de sept mille, les prisonniers autant, parmi lesquels Marco Polo, qui, de retour de son voyage au Cathay s'était vu conféré l'honneur du commandement d'une des galères. Ironie du sort, il partagera sa cellule avec Rustichello de Pise, prisonnier de la Bataille de la Meloria, à qui Polo dicta son Livre des merveilles

L'amiral vénitien (on dit que ce fut le Doge en personne, même s'il existe des versions contredisant ce fait), vit capturer son fils qui se serait suicidé plutôt que d'être porté à Gênes « en se brisant le crâne contre le banc où il était enchaîné » pour être présenté au triomphe de l'amiral génois. L'amiral ligure Lamba Doria de son côté, perdit un fils dans la bataille, et le fit ensevelir dans cette mer, affirmant qu'il n'aurait pu y avoir de meilleure tombe que celle-là.

Comme il a été dit, les pertes de Gênes avaient été élevées, et la flotte décida de rentrer dans la patrie, en renonçant à attaquer Venise-même, fait qui selon certains historiens aurait pu déterminer le déclin complet de la « Sérénissime ». Il n'en fut pas ainsi et les deux républiques épuisées en vinrent à la solution diplomatique.

Conséquences  En 1299 fut enfin signée la paix entre Gênes et Venise, sans vainqueur ni vaincu. Cependant la guerre entre la « Superbe » et la « Sérénissime » reprit rapidement entre 1350 et 1355, les pourparlers de paix scellant encore une fois une victoire militaire de Gênes et une égalité diplomatique.


1299    la   paix entre les deux cités signée à  Milan   "pace in perpetuo" elle va durer 50 ans !

 

La Bataille de Zierikzee est une Bataille navale livrée les 10 et 11 août 1304,

entre des flottes franco-hollando-gênoise et flamande.

Depuis 1300, le comté de Flandre est passé sous la suzeraineté du roi de France. Maladroits ou brutaux, ses représentants suscitent le mécontentement de la population, qui excédée finit par prendre les armes. La révolte commence le 18 mai 1302, avec les Matines de Bruges, lors de laquelle les Brugeois massacrent les Français. À l'exception de Gand, les autres villes de Flandre se soulèvent à leur tour, et les Flamands lèvent une armée qui met en déroute la chevalerie française lors de la bataille de Courtrai ou des éperons d'or. Humilié, le roi Philippe le Bel décide d'en finir coûte que coûte avec ses sujets rebelles et la guerre fait rage.

À l'été 1304, les troupes flamandes, commandées par Gui de Namur, mettent le siège devant Zierikzee, un port de Zélande, qui fait par ailleurs l'objet d'un blocus naval. Le 10 août 1304, une flotte franco-hollando-gênoise, commandée par l'amiral gênois Rainier IerGrimaldi attaque l'escadre flamande. Le combat est sauvage et les assaillants ne font aucun quartier. C'est un désastre pour les Flamands dont la flotte est totalement anéantie après deux jours de lutte. Gui de Namur, qui avait pris le commandement de ses navires est capturé. Des troupes fanco-hollandaises débarquent et dégagent définitivement Zierikzee de son étau. Cette défaite prélude la fin des espérances émancipatrices de la région: une semaine plus tard, l'armée de Philippe le Bel écrase les milices flamandes de Jean Ierde Namur, lors de la bataille décisive de Mons-en Pévèle. Cette victoire permet au roi de France de négocier la paix en position favorable. Celle-ci est signée en 1305 à Athis-sur-Orge.

la bataille d'Arnemuiden est une bataille navale livrée le 23 septembre 1338,

pendant la guerre de Cent Ans.

Elle oppose, près d'Arnemuiden, port de l'île de Walcheren aux Pays-Bas, une vaste flotte française commandée par les amiraux Hugues Quiéret et Nicolas Béhuchet à cinq grandes nefs anglaises, transportant un énorme chargement de laine destinée aux Flamands, alliés d'Édouard III, roi d'Angleterre. Écrasés sous le nombre et ayant une partie de leurs équipages à terre, les navires anglais se défendent avec une grande vaillance, en particulier le Christofer sous les ordres de John Kingston, chef de la petite escadre. Il ne capitule qu'après une journée de lutte et après avoir épuisé tous ses moyens de défense. Les Français s'emparent de la riche cargaison et intègrent les cinq nefs à leur flotte mais ils ternissent leur victoire payée au prix fort, par le massacre des prisonniers. Deux ans plus tard, Quiéret et Béhuchet paieront de leur vie cet acte de cruauté : à l'issue de la bataille de l'Écluse le premier sera décapité, le second pendu.   Cette bataille est l'une des premières de l'histoire lors de laquelle les belligérants utilisèrent de l'artillerie. Le Christofer était équipé de trois canons de fer et d'un canon à main

.arnemuiden

Le 24 juin 1340, lors de la bataille navale de L'Écluse (Sluis en Flandre zélandaise),

le roi anglais Édouard III, prétendant à la couronne de France, anéantit la flotte de son rival, le roi de France Philippe VI de Valois, devant l'estuaire du Zwin, ce bras de mer (de nos jours ensablé) qui mène à Bruges.C'est la première bataille d'importance de la guerre de Cent Ans.

Outre une quarantaine de galères méditerranéennes, navires nerveux et maniables, avec des équipages génois expérimentés, menés par le mercenaire génois Egidio Boccanegra, dit Barbavera, Barbanegra (Barbenoire), les Français disposent d'une vingtaine de grandes cogues embarquant 200 hommes d'armes, et environ cent trente navires,(dont 80 vaisseaux bretons, selon d'Argentré (Histoire de Bretagne), ou 60 selon C. M. Nicolle, Mnémonique de l'histoire, voir aussi Aristide M. Guilbert, Histoire des villes de France) sur lesquels prennent place chacun une cinquantaine de soldats, soit un total d'environ 20 000 hommes, dont beaucoup de Normands, Picards et Bretons.

Mais les deux commandants, l’amiral Hugues Quiéret et Nicolas Béhuchet, ne sont pas des marins mais des administrateurs chargés en principe d'assurer le transport d'une armée. Ils ont reçu pour ordre d'empêcher le débarquement de l'armée d'Édouard et ont transformé la flotte en barricade sur trois rangs enchaînée d'une rive à l'autre, sauf quatre nefs et les navires Génois.

Bataille Le matin du 24 juin les 250 navires anglais avec 15 000 hommes plus les équipages apparaissent. À midi, avec la marée et le vent portant, l'armada anglaise attaque. Du côté français, les arbalétriers ont l'initiative mais rapidement ils sont dominés par la vitesse de tir des archers gallois. Après l'abordage les combats furieux se font sur les ponts. Quiéret et Béhuchet parviennent à investir le bateau d'Édouard, La Thomas, et à blesser ce dernier à la cuisse. Mais les chefs français sont fait prisonniers. Immédiatement Quiéret est décapité et Béhuchet pendu.

Dans l'après-midi, grâce au vent qui a changé de direction, la flotte flamande peut quitter la rive et vient se mêler au combat. La panique s’empare des Français : n’ayant pas d’autre échappatoire que de sauter à l’eau, ils périssent noyés par milliers.
Seule la moitié des Génois, dont Boccanegra, parvient à s'échapper.Si on s'en tient au chroniqueur anglais Thomas Walsingham (v. 1360-1422), bénédictin de l'abbaye de Saint-Alban, né une vingtaine d'années après cet évènement, les Français auraient perdu près de 30 000 hommes au cours de la bataille, ce qui semble vraiment excessif.

La bataille de L'Espagnols sur Mer, ou bataille de Winchelsea est une bataille navale qui eut lieu le 29 août 1350.

Elle vit la victoire d'une flotte anglaise de cinquante vaisseaux commandée par Édouard III d'Angleterre et le Prince noir, sur une flotte castillane de 40 vaisseaux commandée par Don Carlos de la Cerda. Entre quatorze et vingt-six vaisseaux cLa guerre de Cent Ans connaît une période de trêve depuis la grande peste de 1349. La première partie de la guerre a été largement à l'avantage des Anglais, Édouard III remportant des victoires écrasantes aux batailles de L'Écluse et de Crécy puis en prenant Calais. Après la mort du roi Philippe VI survenue le 22 août 1350, le pouvoir des Valois est à nouveau contesté. Édouard III et Charles II de Navarre, tous deux descendants de Philippe le Bel par les femmes, revendiquent la couronne de France. La guerre se poursuit donc avec la nouveau roi de France, Jean le Bon. Comme celui-ci n'a pratiquement plus de flotte après la défaite de l’Écluse, il s'en remet sur mer à ses alliés génois ou Castillans. L'un des plus actifs est le prince Don Carlos de la Cerda qui s'en prend au commerce anglais dans la Manche et en mer du Nord. Les Anglais, qui l'accusent de piraterie, décident d'en finir avec lui et mobilisent pour cela d'important moyens navals.

Une bataille acharnée Don Carlos, est signalé à l'Écluse, en Flandre, à la tête d’un convoi de navires marchands qui remplissent leurs cales avant de repartir sur la côte basque. Édouard III décide de lui couper la route au retour. Il se rend solennellement à Winchelsea, accompagné de son fils, le « Prince Noir» et de nombreux jeunes nobles bien décidés à en découdre avec l’Espagnol1. Le 28 août, les troupes embarquent sur les navires de guerre. Le roi en personne, sur son navire-amiral, le cogue Thomas, prend le commandement de la flotte, forte d’une cinquantaine de navires.

Les renseignements étant bon, l’attente n’est pas longue. Le dimanche après-midi 29 août, les 40 navires de Don Carlos sont signalés à l’horizon. Ils sont poussés vers Winchelsea par une bonne brise de sud-ouest qui les rapproche rapidement. Édouard III ordonne de lever l’ancre et fait sonner le branle-bas de combat. Don Carlos est considéré comme un adversaire très dangereux : avant embarquement, le roi a ordonné aux archevêques de Canterbury et d’York d’organiser des prières pour le succès de l’opération1. Après l’appareillage, Édouard fait servir du vin à ses chevaliers et à lui-même pour renforcer encore la cohésion de ses hommes.

Don Carlos, s’il le veut, peut très facilement éviter le contact. Tout porte à croire, au contraire, qu’il le recherche : la route suivie, le fait qu’il ait embarqué des mercenaires dans les ports flamands, la détermination qu’il montre, au moment de la rencontre, pour se jeter sur l’ennemi1. Le choc est donc très violent. Le cogue Thomas est heurté par un navire de tête espagnol lors d’une tentative d’abordage ; la collision est si violente que le navire espagnol perd son mât et que le navire-amiral anglais se retrouve avec une importante voie d’eau. À l’issue d’un corps à corps sanglant, l’équipage du Thomas se rend maître d’un autre bâtiment espagnol, et Édouard doit abandonner son navire qui coule pour se transporter sur sa prise

Le combat se poursuit avec la même violence. Les navires espagnols sont plus hauts sur l’eau, ce qui leur permet d’accabler le pont des navires anglais de projectiles et de causer de gros dommages aux hommes et au matériel. Le navire du Prince Noir se retrouve bientôt réduit à l’état d’épave, accroché au flanc d’un navire espagnol qui le malmène. L’héritier du trône anglais ne doit son salut qu’au courage du comte de Lancastre, qui aborde la nef ennemie sur un autre flanc et lui fait amener son pavillon1. Un grand navire anglais commandé par le comte de Namur, qui transporte toute la « Maison du roi », est abordé par un espagnol : celui-ci, à défaut de pouvoir le réduire à l’impuissance, tente de l’entrainer à l’écart du champ de bataille pour mieux le neutraliser. A ce moment-là, la situation pour les Anglais est très compromise. Finalement, un valet flamand du comte de Namur réussit à passer sur le pont du navire espagnol et à couper la drisse de la grand-voile, rendant le bâtiment ingouvernable et permettant aux Anglais de reprendre la situation en mains

Un bataille sans conséquences stratégiques   À l’issue de ce combat acharné, les Anglais, vainqueurs, ont capturé une partie du convoi. Les chiffres des pertes espagnoles varient selon les chroniqueurs : Froissart affirme que 14 navires ont été capturés ; d’autres disent 24 ou 26, soit la moitié des nefs de Don Carlos1. Les pertes anglaises sont inconnues : deux navires au moins, dont la navire-amiral, et de nombreux morts. Édouard III gagne dans cette victoire les surnoms de « Vengeur des Marchands » et de « Roi de la mer »

Néanmoins, Don Carlos s’est échappé avec le reste de ses bâtiments et ce violent combat dans lequel se sont impliqués personnellement le roi d’Angleterre, n’aura aucune conséquence stratégique sur l’évolution de la guerre, contrairement à la bataille de l'Écluse, 10 ans plus tôt, qui avait vu l’anéantissement de la flotte française et la domination de la Manche pour les Anglais. Sur le plan tactique, le combat, qui s'est déroulé à l'abordage et à l'arme blanche, n'apporte rien non plus à l'histoire navale, alors que l'usage de l'artillerie à poudre en mer était connue depuis le début du XIVe siècle (bataille d'Arnemuiden, 1338), (bataille de l'Écluse, 1340).

Don Carlos sera fait connétable de France en 1351 et mourra assassiné en 1354, sur ordre d'un rival politique. Quant à Édouard III et au Prince Noir, ils tireront l'essentiel de leur gloire militaire des victoires remportées sur le sol français, et ce combat naval, somme toute secondaire, sera assez vite oublié des annales militaires.

Liste partielle des navires impliqués Angleterre (Édouard III)

  • Thomas (coulé au combat)
  • Edward
  • Jonette
  • Plenty
  • Isabella
  • Gabriel
  • Michael
  • Welfare
  • Mariote
  • Jerusalem
  • Thomas Beauchamp
  • Mary
  • Godibiate
  • John
  • Edmund
  • Falcon
  • Buchett
  • Lawrence

32 autres

Castille (de La Cerda)

40 naviresastillans furent capturés dont quelques-uns furent coulés contre au moins deux pour les Anglais.cien-anoshttp://www.temporamagazine.com/la-batalla-de-winchelsea-1350-el-primer-gran-enfrentamiento-naval-anglo-espanol/

La bataille de La Rochelle est une bataille navale qui s'est déroulée le 22 juin 1372,

et qui a confronté les navires anglais à ceux de l'alliance franco-castillane.

Après le traité de Brétigny les anglais ont pris le contrôle de tout le sud-ouest de la France. Le roi Charles V contre les chevauchées anglaises par la tactique de la terre déserte. Il évite les grandes batailles rangées en rase campagne qui ont tourné à la déroute pour la chevalerie française (comme à Crécy ou à Poitiers) et reprend une à une toutes les places fortes par une guerre de siège.

Effectifs de la flotte anglaise

36 nefs de haut bord à faible tirant d'eau et 14 navires de transports.

Effectifs de la flotte castillane 22 galères castillanes.

Commandement de la flotte anglaise

La flotte anglaise appareille d'Angleterre pour La Rochelle commandée par Jean de Hastings, comte de Pembroke.

Commandement de la flotte castillane Les 22 galères castillanes furent commandées par Ambroise Boccanegra, fils de Gilles Boccanegra.

Stratégie du combat naval imaginée par Charles VLe point de rencontre des galères françaises et de l'escadre de navires plus légers devaient rejoindre la flotte castillane à Santander et intercepter la flotte anglaise. L'amiral Antoine Grimaldi commandant les galères françaises, et Owen Tudor ayant sous ses ordres l'escadre légère ne vinrent pas au rendez-vous fixé. Ambrosio Boccanegra après quelques jours d'attente quitta Santander pour prendre la mer à la mi-juin 1372. Les marins castillans eurent en vue le port de La Rochelle le 22 juin 1372.

La bataille Les navires anglais étaient ancrés à quelques encablures de La Rochelle. Malgré son infériorité numérique, l'amiral castillan fit feu sur les bâtiments de la flotte anglaise. Les nefs anglaises faisant rempart pour protéger les navires de transport se défendirent avec vigueur. Les galères castillanes étaient armées de canons ce qui leur donnèrent une légère supériorité. Les nefs anglaises possédaient un tirant d'eau supérieur aux galères castillanes. À marée descendante, Jean de Hastings, comte de Pembroke, donna l'ordre à sa flotte de rejoindre la haute mer. Mais les bâtiments de transport firent des erreurs de manœuvre et s'échouèrent sur les hauts-fonds. Profitant de la fâcheuse position des navires anglais, l'amiral castillan s'attaqua aux navires de transport immobilisés par le sable. Les marins anglais furent jetés à la mer.

Puis, Ambrosio (fils de Egidio Boccanegra qui avait combattu à la bataille de l'Ecluse) feignit une approche de la terre par ses galères. La supercherie fonctionna, Jean de Hastings, comte de Pembrocke crut la flotte castillane à sa merci et pensa l'envoyer par le fond. Mais la stratégie d'Ambrosio Boccanegra était toute autre. L'amiral castillan n'ignorait pas en bon stratège qu'il était que les grandes nefs anglaises lourdement chargées ne pourraient bouger à marée basse, il suffisait tout simplement de les attaquer par le feu et les flèches enflammées. La nuit était claire, mais les vents étaient contraires à la flotte anglaises.

Au petit matin du 23 juin 1372, la flotte castillane fut remise à flots, mais le grand tirant d'eau des nefs anglaises provoqua son immobilisation. Chaque galère castillane traînait des brûlots composés d'huile et de suif, elles voguaient vers les nefs anglaises, les hommes d'équipage castillans envoyèrent les brûlots vers les bâtiments anglais et la bataille commença. Les nefs s'embrasèrent les unes après les autres, beaucoup de navires anglais furent envoyés par le fond, également celui transportant le trésor de guerre destiné à payer 3 000 mercenaires durant une année. Certaines nefs purent échapper à l'incendie, mais encerclées de toutes parts, elles furent à leur tour envoyées par le fond.

Les nefs anglaises avaient à leur bord l'état-major et les meilleurs éléments de l'armée anglaise. Jean de Hastings, comte de Pembrocke, fut fait prisonnier avec quatre-cent chevaliers et huit mille soldats. Il fut emprisonné à Santander. Lors du retour en Espagne, Boccanegra capture quatre navires anglais supplémentaires.

Conséquences  Les Anglais perdent la maîtrise maritime, doivent abandonner leur alliance avec les Portugais contre les Castillans et seront mis en difficulté sur le continent faute d'approvisionnement. La France prend sa revanche sur la bataille de l'Ecluse. Les Français vont progressivement reprendre le contrôle des terres cédées au traité de Brétigny

Reprise des guerres commerciales entre Venise et gènes.
Bataille du Bosphore 13 février 1352
le premier combat important se livra dans les eaux du Bosphore défaite vénitienne,mais les génois avec de grosses pertes ne profitent pas totalement de la victoire


deuxieme combat se déroule à la Loiera sur les côtes de Sardaigne ,les génois fures battus ils avaient 60 galères  40 furent capturées  19 s'échapaient,les génois  furent écrasés et mis en déroute ,génes a perdu la partie  en 1354 ,elle va trouver des alliances pour  avoir  sa revanche avec   le combat de Porto-longo

bataille navale de Porto-Longo, encore appelée bataille de Sapienza est une victoire génoise sur Venise survenue le 3 novembre 1354

                                                                       

lors de la troisième guerre vénitiano-génoise (1350-1355). La flotte vénitienne commandée par Niccolò Pisani est capturée par les Génois de Paganino Doria près de Modon.

En 1350, les Génois prétendent interdire aux Vénitiens la navigation sur la mer Noire, déclenchant les guerres de Caffa entre les deux républiques maritimes. Les Vénitiens, malgré l'alliance des Aragonais et de l'empereur Jean VI Cantacuzène, perdent la bataille de Gallipoli, et Constantinople, menacée par les vainqueurs, ferme ses ports aux vaincus (1352). Ce revers et cette défection n'empêchent pas le pavillon vénitien de tenir la mer, et les Génois sont battus à leur tour à la Loiera ou Alghero, devant Cagliari, où ils perdent quarante-une galères en 1353.    En 1354, après leur défaite de la Loiera, les Génois choisissent comme amiral Paganino Doria qui a remporté deux ans auparavant la victoire du Bosphore et lui confient trente-trois galères. Les Vénitiens, de leur côté, en arment trente-cinq, toujours sous la conduite de Niccolo Pisani. Tandis que ce dernier seconde les opérations des Aragonais sur la Sardaigne, où Pierre le Cérémonieux avait envoyé une armée considérable, Doria entre en mer Adriatique et prend plusieurs vaisseaux marchands et quelques galères revenant de Candie ; il ravage les côtes de l'Istrie. Le 11 août, il s'empare de la ville de Parenzo et la brûle. Les Vénitiens, effrayés de l'approche des Génois, envoient à Niccolò Pisani l'ordre de revenir défendre sa patrie. Ils ferment d'une chaîne l'entrée de leur port et se préparent à résister en cas d'attaque. Le doge Andrea Dandolo serait mort de chagrin à l'approche des Génois le 7 septembre 1354 et remplacé par Marino Faliero.

Bataille Doria, au lieu d'attendre dans le golfe le retour de la flotte vénitienne, fait voile vers la Grèce ; Pisani, averti de la route qu'il avait prise, se dirige vers les mêmes mers. Les deux amiraux se cherchent dans l'Archipel, sans se rencontrer. Pisani entre enfin dans le port de Sapienza, ou Porto-Longo, proche de Modon, pour reposer ses équipages et réparer ses vaisseaux. Il partage sa flotte en deux parties, pour que l'une fasse la garde, tandis que l'autre se ravitaillait. Il se place à l'entrée du port, avec six grands vaisseaux, et vingt galères qu'il enchaîne les unes aux autres. Pendant ce temps, Morosini, son contre-amiral, avec quinze galères et vingt spéronates ou barques armées, a mis la proue en terre, au fond du port, qui est fort éloigné de son ouverture.

Lorsque Paganino Doria apprit où étaient ses ennemis, il vient leur offrir la bataille, le 3 novembre 1354, devant l'entrée du canal de Porto-Longo ; et ses équipages cherchent vainement, par mille provocations, à engager Pisani à l'accepter. Celui-ci, avec ses galères embossées, demeure immobile, dédaignant les insultes des Génois, et attendant sa propre commodité pour combattre. Enfin, Jean Doria, neveu de l'amiral, avec une méprisante hardiesse, passe entre la flotte vénitienne et le rivage, et entre dans le port. Pisani le laisse faire, persuadé que ce jeune homme, placé entre sa ligne et celle de Morosini, ne pourrait plus lui échapper. Il laissa passer de même douze galères qui suivirent l'une après l'autre le jeune Doria. Ces treize vaisseaux, s'avançant vers l'autre extrémité du port, attaquent impétueusement la division de Morosini. Les navires, appuyés au rivage, n'en étaient que plus faciles à défendre ; mais les Vénitiens, surpris d'être attaqués dans un lieu où ils croyaient n'avoir rien à craindre, ne font qu'une faible résistance. Beaucoup de matelots, dans le premier effroi, se jettent à la mer pour gagner le rivage, plusieurs se noient, et toute cette division de la flotte tombe au pouvoir des Génois. Le jeune Doria revient alors attaquer par derrière la ligne qui défendait l'entrée du port, tandis que son oncle l'attaque par devant : il pousse sur elle deux des vaisseaux qu'il vient de prendre, auxquels il a mis le feu, pour incendier toute la flotte ; il cause aux Vénitiens un si grand effroi, qu'ils se rendent tous sans combattre davantage. Ils avaient déjà perdu quatre mille hommes dans le port ou sur le rivage. Doria revient en triomphe à Gênes, conduisant avec lui l'amiral vénitien, avec toute sa flotte et cinq mille huit cent soixante-dix prisonniers.

Conséquences La victoire est suivie d'un armistice signé le 15 janvier 1355 puis d'un traité de paix signée à Milan le 1er juin suivant. Les Vénitiens payent les frais de la guerre et renoncent à fréquenter les ports de la mer Noire, sous la réserve d'un comptoir à Caffa.

http://books.google.fr/books?id=IXs5AAAAcAAJ&pg=PA433&lpg=PA433&dq=defaite+des+v%C3%A9nitiens+%C3%A0+porto+longo&source=bl&ots=llM62y_SvT&sig=XWrWxhWUgm8DGxmR9H0Eg_EFJww&hl=fr&sa=X&ei=_64YUqa9LqKI4ASm7

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Egalement appelée bataille de Sapienza, la bataille de Porto-Longo opposa la république de Gênes et la république de Venise le 3 novembre 1354, au cours de la troisième guerre vénitio-génoise. Alors que la flotte génoise avait perdu la bataille d'Alghero un an plus tôt, cette fois-ci elle en sortit largement victorieuse, obtenant au passage un armistice et un traité de paix en 1355, en défaveur de Venise, forcée de payer les frais de guerre.

Mais Venise et Gènes sont à bout de souffle il fallait  une paix pour panser les blessures ,signée en 1355.

 

Mais le feu va reprendre ,les vielles haines demeuraient vivaces 

Capo d'Anzio 30 mai 1378
une flote vénitienne de 14 galères commandée poar vittor Pisani va mettre en déroute une escadre génoise et va se diriger veres Famagouste
Pola  7 mai 1379
le vénitien luciano Doria  avec 26 galères   va être battu ,de ses 26 galères  6 vont pouvoir s'échaper  700 soldats et 800 rameurs tués !heureusement Venise avait une autre flotte commandée par carlo Zeno

La guerre de Chioggia entre Venise et Gênes dura de 1378 à 1381.

                           

Elle s'inscrit dans le long conflit opposant les deux cités depuis qu'elles commencèrent leur concurrence commerciale au XIe siècle.

Le 31 mai 1378, la flotte vénitienne commandée par Vettor Pisani attaque par surprise, durant une tempête, la flotte génoise dans la mer Tyrrhénienne et la défait, capturant quatre galères et faisant de nombreux prisonniers.

La nouvelle de la défaite entraîne une grande agitation à Gênes, le doge Domenico Campofregoso est destitué et remplacé par Niccolò Guarco, tandis qu'une flotte dirigée par Luciano Doria entre dans l'Adriatique, pour aider les troupes du Patriarcat d'Aquilée.En mai 1379, la flotte vénitienne est vaincue devant Pola, dans la mer Adriatique, et Gênes s'empare de Chioggia et des forteresses vénitiennes commandant ses communications vers la Lombardie. La guerre qui oppose Venise et Gênes pour le maintien de leurs places commerciales byzantines connaît alors un nouvel épisode. À Byzance, Andronic, l'instrument des Génois, est chassé par les Vénitiens qui placent sur le trône Jean V et son fils Manuel. Andronic mourra en exil en 1385.

Dans un premier temps, Vettor Pisani se laisse surprendre à Pola par le Génois Luciano Doria qui a une flotte bien supérieure à la sienne. Il perd quatorze de ses vingt galères. Si Venise possède bien une autre flotte, elle se trouve alors dans la Méditerranée alors que les Génois sont dans l'Adriatique. Au mois d'août, les Génois s'emparent de Chioggia, aidés par des troupes padouanes et hongroises. Successivement, les cités de Umago, Grado, Caorle sont incendiées. Malamocco, Loreo, Poveglia, San Erasmo sont occupées. Venise se trouvait assiégée, attendant le retour de la flotte de Carlo Zeno.

Le sursaut vénitien    Le 13 septembre, on réunit à Venise, dans la basilique Saint-Marc, l'Arengo, l'antique assemblée populaire, qui refait ainsi surface au moment le plus dramatique de l'histoire de la cité. La population tout entière est mobilisée, le capitaine Pisani, alors emprisonné depuis la première défaite de Pola, est rappelé, les canaux sont barrés par des digues, les ports par des chaînes ; une nouvelle flotte est mise en chantier. L'enthousiasme populaire et la dramatisation n'est pas sans rappeler celle des anciens romains dans les périodes les plus noires. Tous veulent s'embarquer, jusqu'au doge Contarini lui-même, alors âgé de 80 ans.

La ville est assiégée mais ses assiégeants ne peuvent la prendre ; les mois passent. La nuit du 22 décembre, l'amiral Pisani fait lever l'ancre à sa nouvelle flotte, forte de 35 galères et d'un nombre considérable de petites embarcations. Il parvint à surprendre la flotte ennemie dans le port de Chioggia et des centaines de barques chargées de pierres sont coulées à la sortie du port. À terre, les Vénitiens bloquent également toute issue. D'assiégeants les Génois deviennent assiégés. Huit jours plus tard, Carlo Zeno arrive avec ses quinze galères, puis quelques autres, finalement ce sont cinquante grands navires de combat que Venise peut aligner. Le blocus dura plusieurs mois. Gênes envoya vainement vingt galères qui n'osèrent attaquer. Ils capitulèrent le 22 juin 1380.

Le 24 juin le doge Contarini entre triomphalement à Chioggia. La guerre devait encore durer une année durant laquelle Pisani mourut de malaria et le duc d'Autriche, renversant son alliance, se lia à Venise en échange de la cession de Trévise  ; elle devait cesser par la paix de Turin en 1381. Gênes ne put que poursuivre une lutte de commerce, finalement sans grande importance. Par la paix de Turin du 8 avril 1381, Famagouste restait aux Génois mais prescrivait la dépopulation et le démantèlement de Ténédos, remise au duc de Savoie. Le commerce en Dalmatie était désormais soumis aux règles vénitiennes. Par ailleurs, Venise se voyait remise en possession de tous ses privilèges à Constantinople et se faisait même reconnaître le droit de commercer librement en mer Noire.

La bataille de Saltes est une bataille navale livrée le 17 juillet 1381,

au large de Saltes, en Andalousie (Espagne), pendant la guerre luso-castillane de 1379-1385.

Une flotte portugaise, commandée par Dom João Telo et composée de 21 galères, d'une galiote et quatre bâtiments à voiles quitte le Tage avec pour mission de rechercher et de détruire la flotte castillane le long des côtes andalouses. Hélas pour les Portugais, leur navires ne sont pas de grande qualité et pire encore, Telo est un piètre amiral: il en résulte qu'à la suite d'avaries diverses et en raison de l'incompétence du commandement, seules douze galères parviennent sur leur lieu d'opération.

Une escadre castillane de 17 galères, commandée par Sanches de Tovar, les attend. Elle ne laisse pas passer l'occasion et attaque. Douze des bâtiments castillans affrontent de face les galères portugaises tandis que les cinq autres les contournent et les assaillent par les flancs ou l'arrière. En quelques heures de combat, le sort de la flotte portugaise est scellé; elle est détruite et ses équipages anéantis.

La bataille du Bosphore est une bataille navale livrée le 20 avril 1453                               

dans le Bosphore, près de Constantinople (aujourd'hui Istanbul), pendant le siège de la ville par les Ottomans. Elle oppose trois navires génois et un transport byzantin à la flotte turque qui est durement battue.

Succédant à son père Murad II décédé le 13 avril 1451, le sultan Mehmet II (1451-1481) manifeste très rapidement son intention de s'emparer de Constantinople et de mettre fin à l'empire byzantin.

Cet état, qui n'est plus que l'ombre de lui-même, n'existe de fait que par sa capitale, encerclée par les possessions turques. À l'empereur byzantin Constantin XI qui cherche par tous les moyens à préserver la ville et les débris de son empire il répond en hiver 1451:

« les deux rives [du Bosphore] sont à moi, celle d'Asie parce qu'elle est habitée par les Osmanlis, celle d'Europe parce que tu n'es pas capable de la défendre ».

Pour renforcer son emprise, le sultan turc décide d'interdire l'accès du Bosphore et fait bâtir la forteresse de Rouméli-Hissar sur la côte européenne, cet ouvrage faisant pendant avec la forteresse d'Anadolu- Hissar, déjà érigée sur la côte asiatique,

puis en janvier 1453 il réunit ses ministres et leur indique que son empire ne sera jamais en sécurité tant que Constantinople restera entre des mains chrétiennes.

Il souligne notamment que les échecs éprouvés par ses prédécesseurs résultaient principalement de l'impossibilité dans laquelle il s'étaient trouvés de soumettre la ville à un blocus effectif, faute de disposer de la supériorité maritime.

 

Or, ce n'est plus le cas: la marine byzantine est quasi-inexistante alors que la flotte ottomane compte plus de 400 unités. Cette supériorité navale jointe à la puissance écrasante de l'armée turque, qui peut aligner plus de 100 000 combattants épaulés par une artillerie excellente, contre 7000 défenseurs à peine, doit assurer le succès de l'entreprise, qui commence début avril 1453.

 

Les premières opérations navales et la bataille La flotte ottomane est commandée par Baltoglu Süleyman Bey. C'est un Bulgare converti à l'Islam. Mehmet II lui a donné des instructions très claires et impératives: empêcher tout navire de quitter la ville assiégée ou d'y pénétrer, soutenir l'effort des troupes terrestres assiégeantes par le bombardement des murailles, s'emparer du chenal de la Corne d'Or, barré par les Byzantins depuis le 3 avril, à son embouchure et sur toute sa largeur, par une énorme chaîne. Cette dernière tâche se révèle très rapidement irréalisable.

 http://youtu.be/jQ37zhk9i3o               http://youtu.be/DCJcKnq_rFw      

  http://youtu.be/En8GkipdBlk

http://youtu.be/PKY7_xP67EA               http://youtu.be/dfgjHWLbvc4                    http://youtu.be/N1IKpr3vON0    http://youtu.be/1fbmYIZ92U0

La chute de Constantinople a eu lieu le 29 mai 1453, lors de la prise de la ville par les troupes ottomanes conduites par Mehmed II. blasonElle marque la disparition de l’Empire byzantin, et donc la fin définitive de l'Empire romain en tant qu’entité juridique.

Un Empire byzantin à l'agonieLe siège qui débute au début du mois d’avril 1453 intervient alors que la situation de Byzance s’est considérablement dégradée lors des siècles précédents. En 1453, l’empire se réduit aux alentours de Constantinople et au Péloponnèse et il n’est plus en état de résister à la puissance montante qu’est l’Empire ottoman à cette époque. Ce dernier a déjà assiégé Constantinople à deux reprises sans résultats mais contrôle l'Anatolie et une grande partie des Balkans. Malgré de multiples appels à l’aide des Byzantins en direction de l’Occident, seules quelques rares troupes italiennes combattent aux côtés des 5 000 défenseurs byzantins conduits par l’empereur Constantin XI. Ces 7 000 à 8 000 hommes sont largement surpassés en nombre par les 80 000 à 100 000 soldats ottomans soutenus par une flotte de plus de 120 navires. Après avoir résisté à plusieurs assauts, les Byzantins finissent par céder le 29 mai 1453. S’ensuit un large pillage de la ville puis l’entrée de Mehmed II dans la cité. Il gagne à cette occasion l’épithète de Fatih (le Conquérant) et fait de Constantinople la nouvelle capitale de son empire qui entre dans sa période faste.Au-delà de la fin d’un empire déjà moribond, la chute de Constantinople a un impact profond sur le monde et notamment en Occident. Héritier de l’Empire romain, traditionnel rempart à l’expansion musulmane en Orient, l’Empire byzantin laisse derrière lui un vide important.

La bataille de Zatoka Świeża, où de la lagune de la Vistule a été livrée le 15 septembre 1463

entre la marine de l'ordre des Chevaliers teutoniques et la marine de la Confédération prussienne alliée de la Pologne. Dirigée par son Grand-Maître, la marine teutonique tentait de porter secours à la ville de Gniew, assiégée. Quoique moins nombreux, les navires prussiens, plus expérimentés car faisant partie de la Hanse, repoussèrent l'attaque teutonique, gagnant ainsi le contrôle de la Vistule.

La bataille de Diu est une bataille navale qui s'est déroulée les 2 et 3 février 1509

portugal

au large du port de Diu (Inde). Le Portugal défait une flotte composée de forces mameloukes, ottomanes, du Zamorin de Calicut et du Sultanat du Gujarat, assistées par la République de Venise et la République de Raguse. Cette bataille est parfois appelée seconde bataille de Chaul     Cette bataille revêt une importance majeure dans l'histoire, marquant le début de la domination européenne sur les mers d'Asie, corrélée à la défaite de la puissance dominante d'alors, l'Empire ottoman. Elle marque aussi le début de la diffusion de l'opposition en Europe et au Moyen-Orient entre le christianisme et l'islam jusqu'à l’océan Indien qui était une zone prédominante du commerce international à l'époque.

Cette bataille peut être comparée à celles de Lépante (1571), d'Aboukir (1798), de Trafalgar (1805) ou de Tsushima (1905) en termes d'impact, bien que n'ayant pas eu la même échelle.                 Les Portugais tirèrent rapidement profit de cette bataille en s'emparant de zones clés donnant sur l'océan Indien telles que Mombasa, l'archipel de Socotra, Mascate, Ormuz, Goa, Ceylan et Malacca, leur permettant de contourner les traditionnelles routes maritimes ou terrestres contrôlées par les Arabes et les Vénitiens, en passant par le cap de Bonne-Espérance. De ce fait, ils portèrent d'un même coup atteinte aux intérêts mamelouks, ottomans, vénitiens et à ceux du Sultanat du Gujarat (alors à son apogée). Le nouveau monopole portugais dura jusqu'à l'émergence de la Compagnie anglaise des Indes orientales et la bataille de Swally en 1612.

Pour les Vénitiens, cet échec, conjugué avec la Ligue de Cambrai formée à leur encontre en 1508, marqua la fin de l'apogée de leur République.

Personnages principaux  Dom Francisco de Almeida, premier vice-roi des Indes portugais ;

  • Amir Husain Al-Kūrdī, commandant de l'escadron naval mamelouk, dont l'équipage était majoritairement turc ;
  • Selman Reis, amiral ottoman ;
  • Malik El Hissa, Gouverneur de Diu représentant le sultan du Gujarat ;
  • le Zamorin de Calicut, qui se joignit à l'alliance de par son inimitié à l'égard des Portugais depuis le débarquement de Vasco da Gama en 1498 sur son territoire.
  • Contexte Diu était un poste avancé ( musulman ) et critique pour le contrôle global du commerce des épices en provenance des Indes, alors sous la mainmise conjointe des Mamelouks et des Vénitiens. Le roi Manuel Ierde Portugal, sur la base des récents exploits de Vasco da Gama, envoya son premier vice-roi avec 21 navires en 1505 afin de renforcer les récents établissements portugais en Afrique de l'Est et en Inde.

Les patrouilles navales portugaises interceptant régulièrement les approvisionnements en bois en provenance de la côte de Malabar destinés à la flotte mamelouke en mer Rouge, le sultan ottoman Bajazet II fournit à l'Égypte des galères similaires à celles qu'il utilisait en Méditerranée. Ces vaisseaux, démontés à Alexandrie avec l'aide des Vénitiens et réassemblés sur la côte de la mer Rouge, étaient cependant moins résistants sur l'océan Indien, et étaient moins bien armés que la flotte portugaise.

Cette nouvelle flotte mamelouke se dirigea vers l'Inde en 1507, faisant escale pour fortifier Djeddah contre une potentielle attaque portugaise, avant de passer par Aden recevant l'assistance du sultan tahiride, puis, en 1508, de traverser l'Océan Indien en direction du port de Diu1.

La bataille de Diu servit de revanche à la première bataille de Chaul en mars 1508, qui vit la mort de Dom Lourenço Almeida, fils du vice-roi, dont le navire fut surpris par la flotte égyptienne récemment arrivée en Inde.

Déroulement de la bataille  Les Portugais comptaient 19 bateaux commandés par le vice-roi, soit un total de 1 300 soldats portugais et 400 soldats de Cochin. Les forces alliées disposaient de 100 navires mais seulement 12 de taille conséquente.

La défense de l'ile était composée de la flotte énoncée, ainsi que de plusieurs forts armés de batteries côtières qui maintinrent la flotte portugaise à distance toute la nuit précédente de l'attaque. Tirant profit d'un vent qui s'était levé à 3 heures du matin, 18 navires de la flotte portugaise foncèrent sur celle des alliés, sous un feu nourri de l'artillerie ennemie. Il s'ensuivit toute une série d'abordages très violents qui durèrent toute la journée. Le soir venu, la bataille s'acheva avec la prise du vaisseau amiral de l'émir. 2 des 12 navires coalisés furent coulés et les autres capturés. Sur 4 000 hommes de la flotte ottomane, 22 survécurent et furent fait prisonniers.

Dès le lendemain, le gouverneur de Diu envoya demander la paix au vice-roi portugais, qui accepta en échange de prisonniers, de quelques galères, ainsi que de son engagement à ne plus offrir asile aux flottes du calife.  Le traitement des captifs égyptiens et ottomans fut brutal sur le chemin du retour à Cochin. Le vice-roi, en mesure de représailles contre la mort de son fils, ordonna des pendaisons et certains furent attachés aux bouches des canons portugais.    

seconde bataille de DiuCette bataille ne mit pas fin à la rivalité entre les empires ottomans et portugais, puisqu'en 1538 une seconde bataille navale survint au large de Diu lorsqu'une flotte de 54 navires chargés de 7 000 hommes, dirigée par Hussein Pasha et envoyée par Soliman le Magnifique, fit le siège de la forteresse portugaise (construite en 1535), avant de lever le siège.

Cette flotte arriva le 14 septembre 1538, dans le but de soutenir la rébellion de la population de Diu, qui avait mobilisé et armé dans le plus grand secret, 10 000 fantassins et 5000 cavaliers.

Le premier jour, 700 janissaires débarquèrent pour semer la terreur chez les Portugais. En se présentant fièrement devant le fort de ces derniers, ils furent reçus par une salve d'arquebuses qui en tua une cinquantaine. Le lendemain, une violente tempête éloigna la flotte ottomane pendant 22 jours, ce qui laissa aux Portugais le temps de préparer leurs défenses. Le 4 octobre, l'artillerie ottomane commença à bombarder la forteresse. Après avoir ouvert des brèches dans les murailles, Bacha lança une série d'assauts. Les trois derniers eurent lieu le 31 octobre avec près de 14 000 hommes. Tous furent repoussés, mais sur 600 défenseurs portugais, seuls 40 restaient en état de combattre. Exténués, à court de vivres et de munitions, ils virent le siège se lever le lendemain, et la flotte repartir. Par chance, les Turcs démoralisés par cette farouche résistance et ne connaissant pas l'état déplorable des capacités défensives des Portugais, jouèrent la carte de la prudence compte tenu des pertes qu'ils avaient déjà subies, ainsi que de la rumeur selon laquelle une flotte de secours était en route pour casser le siège. Il est vrai que 160 navires avec plus de 10 000 hommes envoyés par le roi du Portugal se préparaient à quitter Goa.

Un nouveau siège avorté en 1547 fut la dernière tentative ottomane d'expansion de leur influence dans l'océan Indien. Le monopole portugais sur le commerce des épices ne fut plus contesté avant l'arrivée des Anglais et des Néerlandais au siècle suivant.   

Anecdotes  Parmi les blessés portugais de la bataille de 1509, on trouve le nom d'un certain Fernão de Magalhães, connu en France sous le nom de Ferdinand Magellan, qui sera le premier navigateur à réaliser une circumnavigation. Il s'était porté volontaire pour servir le premier vice-roi portugais et avait quitté le Portugal pour l'Inde le 25 mars 1505.Trois drapeaux du sultan mamelouk du Caire furent saisis par les Portugais, et sont actuellement exposés au couvent de l'Ordre du Christ, dans la ville de Tomar, foyer spirituel de la branche portugaise des Templiers.

  les ottomans  au mépris de tous les traités  attaquent les possessions de Venise
  12 août 1499   la flotte  venitienne va rencontrer les ottomans pres de Sapienza quelques galères combattirent mais d'autres s'enfuirent , victorieuse l'armée navales des turcs se dirige vers Lépante la ville va capituler  "les vénitiens sont riches et prudents mais ils craignent la mort"        
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La bataille navale de Prévéza fut livrée le 28 septembre 1538,

                                  

près de Prévéza (nord-ouest de la Grèce), au cours de la guerre vénéto-ottomane (1537-1540). Elle opposait la flotte ottomane, commandée par Khair ad Din Barberousse, et la flotte hispano-vénitienne de la Sainte Ligue, commandée par l'amiral gênois Andrea Doria

.En dépit de leur supériorité numérique, les alliés, qui perdirent 49 navires détruits ou capturés, subirent un revers décisif qui assura aux Turcs la suprématie en Méditerranée jusqu'à leur défaite à la bataille de Lépante en 1571.     Certains historiens soutiennent que la bataille de Prévéza est la plus grande victoire navale de l'histoire turque.

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La bataille de Djerba est une bataille navale qui a lieu du 9 au 14 mai 1560

 

le long des côtes tunisiennes (au large de Djerba). Elle oppose la flotte de l'Empire ottoman, commandée par Piyale Pacha et Dragut, à une flotte européenne principalement composée de navires espagnols, napolitains, siciliens et maltais.

 

Depuis la défaite de la bataille de Prévéza subie en 1538 face à la flotte ottomane, commandée par Khayr ad-Din Barberousse, ainsi que la désastreuse expédition d'Alger de l'empereur Charles Quint en 1541, les principales puissances navales du bassin méditerranéen, l'Espagne et la République de Venise se sentent de plus en plus menacées par les Ottomans et les corsaires barbaresques. Cette menace s'accentue lorsque Piyale Pacha prend les îles Baléares en 1558 et qu'il organise des raids contre les côtes méditerranéennes espagnoles en compagnie de Dragut. Le roi Philippe II d'Espagne décide alors de réagir et invite le pape Paul IV et ses alliés européens à entreprendre la reconquête de la ville de Tripoli, possédée par les chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem jusqu'en août 1551, date à laquelle Dragut s'en empare, exploit qui lui a valu d'être nommé bey de Tripoli par le sultan ottoman Soliman le Magnifique. Forces en présence L'historien William H. Prescott aurait écrit que les sources décrivant la bataille étaient tellement contradictoires qu'il défiait le lecteur de les réconcilier.

En 1559, Philippe II autorise les chevaliers de Malte et le vice-roi de Naples à monter une expédition contre Tripoli et l'île de Djerba. Les historiens les plus réputés pensent que la flotte rassemblée par les puissances chrétiennes comporte environ cinquante à soixante galères et quarante à soixante navires plus petits. Par ailleurs, Giacomo Bosio, l'historien officiel de l'Ordre de Malte a indiqué qu'elle comportait 54 galères

Fernand Braudel donne également le chiffre de 54 navires de guerre complétés par 36 navires de transport. L'un des comptages les plus détaillés est celui de Carmel Testa qui eut accès aux archives de l'Ordre de Malte. Il liste précisément 54 galères, sept bricks, 17 frégates, deux galions, 28 navires marchands et douze petits navires. Ils étaient fournis par une coalition composée des républiques de Gênes et Naples, de la Sicile, de Florence, des États pontificaux et de l'Ordre de Malte.

La flotte se rassemble à Messine sous le commandement de Giovanni Andrea Doria (neveu de l'amiral génois Andrea Doria) puis se dirige vers Malte où elle est bloquée pendant deux mois par le mauvais temps. Durant cette période, quelque 2000 hommes périssent en raison de diverses maladies. Le 10 février 1560, la flotte appareille pour Tripoli. Le nombre précis de soldats embarqués n'est pas connu. Braudel donne pour sa part le chiffre de 10 000 à 12 000, Testa 14 000 alors que des sources plus anciennes donnent un chiffre supérieur à 20 000, une exagération au regard du nombre d'hommes que peut contenir une galère du XVIe siècle.

Bien que l'expédition n'accoste pas loin de Tripoli, le manque d'eau, la maladie et une violente tempête poussent les commandants à abandonner leurs objectifs d'origine et, le 7 mars, ils appareillent vers l'île de Djerba qu'ils prennent rapidement. Le vice-roi de Sicile, Don Juan de la Cerda, duc de Medina Coeli, ordonne la construction d'un fort sur l'île. À ce moment-là, une flotte ottomane d'environ 86 galères et galions, placés sous le commandement de l'amiral ottoman Piyale Pacha, est déjà en route depuis Istanbul. Cette flotte arrive à Djerba le 11 mai, à la surprise des forces chrétiennes     

Bataille        La bataille est une affaire d'heures : près de la moité des galères chrétiennes sont prises ou coulées. Anderson donne le bilan total des pertes chrétiennes à 18 000 mais Guilmartin les réduit à environ 9 000 dont près des deux-tiers sont des rameurs.           Les survivants trouvent refuge dans le fort, achevé quelques jours auparavant, qui est rapidement attaqué par les forces combinées de Piyale Pacha et Dragut (qui a rejoint Piyale Pacha au cours du troisième jour) mais pas avant que Giovanni Andrea Doria réussisse à s'échapper dans un petit navire. Après un siège de trois mois, la garnison se rend et, selon Bosio, Piyale Pacha ramène 5 000 prisonniers à Istanbul, dont le commandant espagnol, Don Alvaro de Sande, qui avait pris le commandement de la flotte chrétienne après la fuite de Doria. Les circonstances des derniers jours de la garnison assiégée sont contradictoires. Ogier Ghislain de Busbecq, l'ambassadeur autrichien à Istanbul, raconte dans son fameux Turkish Letters que, reconnaissant la futilité de la résistance armée, de Sande essaya de s'échapper dans un petit bateau mais fut rapidement capturé. Dans d'autres récits, notamment celui de Braudel, il dirige une tentative de sortie le 29 juillet et se fait alors capturer. À travers les efforts de Busbecq, de Sande est libéré quelques années plus tard. Il combattra à nouveau les Ottomans lors du siège de Malte en 1565.

 silhouette du Borj-er-Rous     Une tour composée de crânes, dite Borj-er-Rous, aurait été érigée par Dragut en hommage à cette bataille. Elle est détruite en 1848 sur ordres du bey de Tunis, à la demande du ministre espagnol des affaires étrangères, et remplacée par un obélisque.  

Conséquences         La bataille de Djerba représente l'apogée de la domination navale des Ottomans en Méditerranée qui grandissait depuis leur victoire à la bataille de Prévéza 22 ans plus tôt. Ils assiégent ensuite la nouvelle base de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1565 (après l'avoir chassé de Rhodes en 1522) mais perdent cette bataille décisive. Il faut attendre la destruction d'une large flotte ottomane à la bataille de Lépante en 1571 pour que la réputation d’invincibilité des Ottomans s'effondre0.

Toutefois, suite à la prise de Chypre en 1571, peu après la bataille de Lépante, les Ottomans parviennent à reconstruire leur flotte en moins d'un an et prennent Tunis aux Espagnols et à leurs vassaux hafsides en 1574. Néanmoins, leur suprématie en Méditerranée touchait bel et bien à sa fin.

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 La bataille de Lépante est une des plus grandes batailles navales de l´histoire. Elle s'est déroulée le 7 octobre 1571 au large de Naupacte

— appelée alors Lépante — à proximité du golfe de Patras en Grèce. La puissante marine ottomane y affrontait une flotte chrétienne comprenant des escadres vénitiennes et espagnoles renforcées de galères génoises, pontificales, maltaises et savoyardes, le tout réuni sous le nom de Sainte Ligue à l'initiative du pape Pie V. La bataille se conclut par un désastre pour les Turcs qui y perdirent la plus grande partie de leurs vaisseaux et près de 30 000 hommes. L'événement eut un retentissement considérable en Europe car, plus encore que la défaite des janissaires lors du Grand Siège de Malte de 1565, il sonnait comme un coup d'arrêt porté à l'expansionnisme ottoman.

Certains historiens estiment qu'il s'agit de la bataille navale la plus importante par ses conséquences depuis celle d'Actium, qui marqua la fin des guerres civiles romaines

Le prétexte est la prise de Chypre par les Ottomans en 1570 : la prise de cette possession de la République de Venise, au terme d'une conquête brutale (plus de 20 000 habitants de Nicosie sont mis à mort) est l'élément déclencheur de la réaction européenne. Sous le nom de Sainte Ligue, le pape Pie V mobilise sur le thème de la croisade, et réussit à constituer une alliance entre l´Espagne, Venise, les États Pontificaux, la République de Gênes, le Duché de Savoie, l’Ordre Souverain Militaire Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte et quelques autres puissances.

Mais, en réalité, le contexte plus général est celui d'une lutte généralisée d'influence pour le contrôle de la Méditerranée. La bataille s'inscrit sur fond de tensions géopolitiques et religieuses, avec la montée de l'expansionnisme musulman ottoman en Méditerranée, qui menace les puissances chrétiennes, et en particulier les intérêts espagnols, puissance dominante dans la région à cette époque. Depuis le début du XVIe siècle, les Turcs pratiquent des razzias en Méditerranée occidentale. Débarquant sur les côtes italiennes ou espagnoles, ils pillent les villes du littoral et emmènent certains habitants en esclavage.

À cette rivalité stratégique (le contrôle de la Méditerranée occidentale), s'ajoute en arrière-plan la rivalité religieuse traditionnelle entre chrétienté et islam.   

Composition des flottes et commandants  La flotte chrétienne est composée des flottes combinées pontificales, espagnoles et vénitiennes avec des contributions mineures de Gênes, d’autres États de la péninsule italienne, du duché de Savoie qui y envoie les trois galères de Nice, et des Hospitaliers. Elle est commandée par le jeune infant Juan d'Autriche (24 ans), fils naturel de Charles Quint et demi-frère du roi d'Espagne Philippe II — qui s'avère un excellent commandant.

Soldats chrétiens à bord : 8 000 espagnols, 5 000 vénitiens, 1 500 pontificaux, 5 000 allemands, 5 000 italiens, 4 000 nobles aventuriers3.

La flotte ottomane est commandée par le kapudan pacha Ali Pacha Moezzin, qui se place au centre. Il est assisté d'Uludj Ali (régent d'Alger) qui dirige l’aile gauche et de Mohammed Sirocco (gouverneur d'Égypte) qui dirige l’aile droite. Les galères ottomanes sont occupés par 13 000 marins expérimentés et 34 000 soldats.

Déroulement

formation des flottes juste avant le contactAu matin du 7 octobre 1571, la flotte chrétienne en provenance de Messine rencontre la flotte turque en provenance de Lépante (aujourd'hui Naupacte) dans le golfe de Patras, au large de la Grèce.

Cette bataille est restée dans les traités d’histoire militaire comme un tournant dans la stratégie navale. En effet, c’est la première fois que les galères se voient opposées (à grande échelle) à une flotte plus manœuvrante et armée de canons. Cette combinaison technique, une stratégie qui a consisté à enfermer les Turcs dans le golfe de Lépante, une tactique consistant à faire prendre à l’abordage les galères par l’infanterie espagnole (les tercios), alliées à des défections rapides dans la flotte turque contribua grandement à la réputation de cet affrontement. Pendant le cours de la bataille, le navire du commandant ottoman est envahi par les hommes de la galère de Juan d'Autriche4 ainsi que par celle de l’amiral de la flotte savoyarde André Provana de Leyni entre autres, et l’amiral turc est décapité et sa tête placée au bout du mât du navire principal espagnol, ce qui contribue à saper le moral turc.

La bataille dure une grande partie de la journée et est particulièrement violente.

Bilan Bataille de Lépante, vue par Paul Véronèse   lepante-essai.jpg

La démesure de l’affrontement en fait un événement majeur : on dénombre au moins 7 000 morts et 20 000 blessés chez les Chrétiens, 30 000 morts ou blessés et 3 500 prisonniers chez les Turcs (sans compter ceux qui sont massacrés à terre par les Grecs révoltés), 15 000 forçats chrétiens libérés de leurs fers  Les Ottomans subissent une lourde défaite : 117 galères et 13 galiotes sont capturées, et 62 galères coulées, alors que les Chrétiens ne perdent qu'une douzaine de galères. 450 canons et 39 étendards sont pris aux Ottomans.

 

Les navires ottomans rescapés sont ramenés à Constantinople par Uludj Ali, seul amiral ottoman à s'être distingué et à avoir sauvé l'essentiel de son escadre, et qui est nommé kapudan pacha (grand amiral) le 28 octobre.  L'empire ottoman ne fera jamais état de sa défaite, selon son habitude. Gilles Veinstein spécialiste des Ottomans, écrit en commentant l'affirmation que la flotte aurait été rapidement reconstituée et Chypre conquise malgré Lépante et sous-entendu qu'il n'y avait donc pas de défaite réelle : « Leur règle est d'encaisser en silence. Ils ne reconnaissent jamais leurs échecs. Dans le discours officiel le Pâdichâh est toujours victorieux et l'ennemi reste un mécréant méprisable voué à la subjugation. Conséquences    La victoire de la flotte chrétienne à dominante vénitienne, confirme l’hégémonie espagnole sur l'ouest de la Méditerranée et met un coup d’arrêt à la progression ottomane vers l'Europe. Psychologiquement, la victoire a un retentissement considérable en Europe, car c'était la première fois qu'une flotte chrétienne réussissait à vaincre la marine ottomane.  Cependant, les dissensions entre alliés empêchent de poursuivre l'avantage, et les projets de reconquête des Dardanelles, voire de Constantinople, doivent être abandonnés. Les Ottomans reconstituent rapidement leur flotte et reprennent le contrôle de la Méditerranée orientale, pour peu de temps toutefois. Venise, ruinée par la guerre et l'interruption de son commerce avec l'Orient, négocie avec les Turcs et leur reconnaît par traité le 7 mars 1573 la possession de Chypre, pourtant objet originel du conflit.

L’expansionnisme ottoman est en revanche irréversiblement marqué par la défaite de Lépante. Comme le souligne l'historien Bartolomé Bennassar : « Avant les coups d'arrêt de Malte et de Lépante (1565-1571), la poussée turque paraissait impossible à contenir. Or, après ce paroxysme de la guerre, la Méditerranée occidentale cesse d'être pour les Ottomans un objectif prioritaire8 ». S'ils ont rapidement remplacé les navires, les Turcs n'ont jamais vraiment pu se remettre de la perte de 30 000 hommes, souvent hautement qualifiés — marins, rameurs, archers embarqués comme « artillerie légère ». Grâce à leur alliance avec la France, en lutte contre l'Espagne, les Ottomans réussissent à finaliser leur conquête du Maghreb avec la prise de Tunis en 1574, mais pour l'essentiel leur influence en Méditerranée occidentale prend fin avec Lépante.

Toutefois, le rôle prépondérant de la mer Méditerranée s’est progressivement atténué dans les années suivantes avec l’essor des flottes océaniques qui avait commencé quelques décennies plus tôt. De nouvelles routes sont empruntées par la chrétienté pour atteindre l'Orient en contournant l'Afrique, sans transiter par le Moyen-Orient. Cependant que la découverte de l'Amérique détourne le commerce international vers le nord de l'Europe, dont le développement signe une nouvelle primauté de l'Occident et le déclin de l'empire ottoman.

Militairement, la bataille montre la redoutable efficacité des galéasses vénitiennes (grosses galères à voiles armées de canons fixés au navire)10. Même si des batailles antérieures plus limitées l’avaient déjà annoncé, même si la flotte chrétienne comportait un nombre important de galères (mais la flotte turque ne comprenait pas de galéasse), et même si l’emploi du canon a été moins décisif que la légende ne l’a voulu, on considère généralement la bataille de Lépante comme la fin des flottes de galères au profit des galions armés de canons.

Portée   Lépante apparu en Europe comme une grande victoire de la Chrétienté, bien que peu de pays aient répondus à l'appel du Pape, sur les musulmans, en corrélation avec la Reconquista. Elle contribua de ce fait à isoler la France qui ne participa pas à la bataille bien qu'État chrétien, en raison de son lien avec la Sublime Porte.

On peut penser que cette bataille vit également l'émergence ou le renforcement d'une certaine « conscience européenne », structurée ici autour de l'aspect religieux.

Une autre analyse voit dans cette victoire « une alliance classique d'États qui craignent de ne pas faire le poids face à un ennemi plus fort que chacun d'entre eux ».

Les représentations artistiques de la bataille   La bataille de Lépante par Andries van Eertvelt

Les représentations artistiques réalisées dans les années qui suivirent la bataille de Lépante pour célébrer la victoire du christianisme furent nombreuses dans toute l'Europe.

Pour l'Italie, à Venise, l'épisode fut peint par Andrea Vicentino dans le Palais des Doges, sur les murs de la Sala dello Scrutinio et remplaça la Victoire de Lépante du Tintoret, œuvre détruite par un incendie en 1577. Toujours à Venise, se trouve dans les Gallerie dell'Accademia, la peinture de Paolo Veronese, Allégorie de la bataille de Lépante.

À Pavie, dans la chapelle du collège Ghislieri, est conservée une œuvre de Lazzaro Baldi intitulé La Vision de saint Pie V, peinte en 1673. À Rome, le pape Pie V fit réaliser de nombreuses représentations de la victoire, dont celle réalisée par Vasari exposée dans la Sala Regia des musées du Vatican.

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Intéressant en raison du rôle controversé de Gianandrea Doria pendant la bataille, six tapisseries de Bruxelles commandées par l'amiral génois et exposées dans Sala del Naufragio du Palazzo del Principe à Gênes. Les dessins réalisés par Lazzaro Calvi et Luca Cambiaso montrent les différentes étapes de la bataille. Ils ont été reproduits par les artisans belges au travers d'un effet miroir ce qui rend la compréhension de l'événement encore plus problématique.     

Autres anecdotes          L’un des participants les plus connus est l’écrivain espagnol Miguel de Cervantes, qui y perdit l’usage de sa main gauche, gagnant le surnom de « manchot de Lépante » mais il se fit capturer à son retour de Lépante par l'amiral algérois Mami Arnaute au large de Barcelone. De là, il fut emmené à Alger (La Bien Gardée).

Dans l'Église catholique, une certaine tradition attribue la victoire à la Vierge Marie : le pape Pie V avait demandé un rosaire universel pour obtenir la victoire. L'anniversaire de la bataille fut inscrit sous le nom de Notre-Dame du Rosaire dans le calendrier liturgique romain.  Cette bataille opposant des nations chrétiennes à l'Empire ottoman a donné son nom à une tactique du jeu de stratégie Diplomatie popularisée par Edi Birsan où l'Autriche et l'Italie s'allient contre l'Empire ottoman.    A Saint-Raphaël, la basilique, de style néo-byzantin, « Notre Dame de la victoire de Lépante » (communément appelée « Notre Dame de la victoire ») abrite une copie de la « Croix de Lépante » qui se trouvait sur le vaisseau amiral de la flotte chrétienne, et dont l'original est conservé dans la Cathédrale Sainte-Eulalie de Barcelone.

Gilles Veinstein, selon une lettre de la Sainte-Ligue publiée à Paris en 1572, mentionne que « Le désastre de Lépante aurait semé la panique à Istambul. Sélim II aurait fait passer son trésor à Bursa, de même que les femmes et les jeunes enfants mâles du sérail. Lui-même et ses janissaires se seraient réfugiés à Edirne, tandis que les défenses d'Istambul étaient renforcées. La population musulmane aurait également fui la capitale ne la laissant peuplée que de Grecs et de chrestiens francs. »

reconstitution historique

http://youtu.be/qR9jdjTUXJk  islam     http://youtu.be/05vypyIJfio  lepante

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La bataille du cap Finisterre est une bataille navale livrée le 18 janvier 1509,

dans le golfe de Biscaye, au large des côtes de la Galice. Une escadre portugaise commandée par Duarte Pacheco Pereira, navigateur et cosmographe, surnommé l'Achille lusitanien (Camões), affronta et détruisit la flotte du corsaire français Pierre de Mondragon, composée de 4 navires. L'un d'entre eux fut coulé, les trois autres capturés. Pierre de Mondragon, qui s'était illustré en écumant le canal du Mozambique et les côtes africaines, au détriment des bateaux espagnols ou portugais, périt dans l'affrontement.

La bataille de San Juan de Ulúa

aboutit à la fin désastreuse de la campagne d'une flottille corsaire anglaise composée de 6 navires qui se dédia entre 1567 et 1568, violant systématiquement la trêve conclue entre Philippe II d'Espagne et Élisabeth Ire d'Angleterre, à attaquer les villages côtiers et les navires marchands espagnols, la traite d'esclaves et le commerce illégal dans les eaux de l'Amérique espagnole.       La flotte anglaise était composée de six navires : Jesus of Lubeck avec Hawkins, Minion avec John Hampton, William and John avec Thomas Bolton et le Judith avec Drake ; il y avait en outre deux navires plus petits, Angel et Swallow.  Après près d'un an de pillages, ils décidèrent d'ancrer le 15 septembre 1568 dans le port de San Juan de Ulúa pour réparer et obtenir des vivres pour le voyage de retour.

Le 17 septembre, une flotte d'escorte de la marine espagnole fit escale dans le même port pendant que les Anglais étaient en train de ravitailler.

Au début, les Anglais ne craignirent pas pour leur sécurité, car ils avaient plusieurs otages qui avaient confondu leur flotte avec une autre espagnole, ils arrivèrent à un début d'accord avec le vice-roi Martin Enriquez de Almansa. À ce moment-là, les Anglais crurent que la trêve, tant de fois violée par eux durant leurs attaques contre des navires marchands sans défense, serait respectée par les Espagnols à cette occasion.         Mais Lujan avait été informé des excès de la flotte anglaise.

Après plusieurs tentatives d'accord, la rencontre se termina le 23 septembre par une fulgurante attaque des Espagnols sur les corsaires anglais, qui perdirent 4 navires et 500 hommes. Les Espagnols capturèrent en outre les gains des pillages d'un an des Britanniques.   Le hasard fit que les deux seuls navires à en réchapper, furent ceux de Drake et Hawkins, qui prirent immédiatement la fuite pendant que leurs hommes se battaient avec la flotte espagnole, ce qui fut interprété par ceux-ci comme un acte de lâcheté.

Bien qu'ils aient réussi à s'enfuir, leur navires étaient endommagés, et ils n'hésitèrent pas à abandonner certains de leurs hommes pour économiser les vivres.

Drake arriva en Angleterre en janvier 1569, et annonça la mort de Hawkins. Mais, un mois plus tard, Hawkins arriva en Angleterre également.

La Bataille de Muros opposa en 1543,

au large de la Galice, une flotte espagnole commandée par Alvaro de Bazan le Vieux (ou l'Aîné), père du jeune Alvaro de Bazan, également présent, qui n'avait pas 18 ans, à une flotte française, qui fut anéantie.

Ceci mit un terme au pillage entamé par les Français dans les villes de Laxe, Corcubión et Finisterre.

La bataille du Solent ou de Portsmouth a eu lieu les 18 et 19 juillet 1545

dans ce bras de mer qui sépare l'Angleterre de l'Île de Wight, au cours de la neuvième guerre d'Italie, entre la flotte anglaise, qui défendait l'accès à Portsmouth et la flotte française, qui envisageait l'invasion de l'Angleterre. L'issue de la bataille fut indécise, mais la tentative d'invasion avorta.

En 1545, François Ier tente une invasion de l'Angleterre avec un corps de 30 000 hommes dans plus de 200 navires. Face à cette armada, plus imposante que celle de l'Invincible Armada espagnole 43 ans plus tard, l'Angleterre n'aligne que 80 navires et environ 12 000 hommes.  

Préparatifs   L'expédition française commença par un désastre : la navire amiral Carraquon brûle à l'ancre sur la Seine le 6 juillet 1545. L'amiral Claude d'Annebault transfère son état-major sur La Maistresse qui commence par s'échouer. Une fois réparé le navire amiral, la flotte traverse la Manche. Les Français entrent dans le Solent et débarquent des troupes sur l'Île de Wight et sur la côte du Sussex. Sur l'île, les forces françaises sont défaites par une milice locale à la bataille de Bonchurch.  

La bataille  Le 18 juillet 1545, les Anglais sortent de Portsmouth et engagent les Français à longue portée, ce qui fait peu de dommages de part et d'autre. La Maistresse étant en perdition du fait de ses avaries précédentes, d'Annebault se déplace sur un autre navire.     La nuit du 18 au 19, Henry VIII dîne à bord du Henri Grâce à Dieu, navire amiral de John Dudley, Vicomte de Lisle.   La jour suivant est calme, bien que les Français emploient leurs galères contre les vaisseaux anglais, qui demeurent immobiles. Avec la brise du soir, s'avance le Mary Rose, navire du vice-amiral George Carew, qui fait naufrage, et perd tout son équipage à l'exception d'une trentaine de rescapés. A-t-elle été coulée par les galères françaises ou est-ce par une mauvaise manœuvre de l'équipage que cela se produisit, il est difficile d'en décider d'après les témoignages et l'analyse de l'épave

Les troupes françaises débarquées ne progressant pas sur terre, elles firent retour en France en août.

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La bataille de Bornholm du 30 mai 1563

est un évènement préliminaire de la guerre nordique de Sept Ans qui oppose la Suède au Danemark et à Lübeck de 1563 à 1570.

Une flotte suédoise sous le commandement de l'amiral Jakob Bagge quitte Stockholm afin d'aller chercher à Rostock la princesse Kristina de Hesse que le roi de Suède Éric XIV projetait d'épouser. En chemin, la flotte suédoise croise une escadre danoise au mouillage près de l'île de Bornholm. La Suède et le Danemark ne sont pas en guerre mais les tensions sont vives entre les deux nations. L'amiral Jakob Brockenhuss qui commande l'escadre danoise se porte avec son navire le Hercules (81 canons) et deux autres bâtiments, le Hector (38 canons) et le Hjort (46 canons), au devant des Suédois. Sans que les raisons ne soient encore certaines aujourd'hui mais qui tiennent vraisemblablement au refus des Suédois de saluer le pavillon danois alors qu'ils se trouvent pourtant dans des eaux sous souveraineté danoise , les Danois ouvrent le feu, ce qui provoque la réplique immédiate de leurs adversaires. Lors de la bataille qui s'ensuit, le Hercules dématé, est contraint d'amener son pavillon et Jakob Brockenhuss se constitue prisonnier.

   LES GUEUX DE LA MER.La bataille de Flessingue est une bataille navale de la guerre de Quatre-Vingts Ans qui eut lieu le 17 avril 1573

 

près de la ville de Flessingue entre la flotte espagnole commandée par Sancho d'Avila et la flotte hollandaise menée par Lieven Keersmaker.

Après la prise de Brielle et de Flessingue en avril 1572, les Gueux de la mer, rebelles hollandais contre l'Empire espagnol, capturèrent diverses cités de Hollande et de Zélande, s'assurant la maîtrise de la côte maritime flamande.

 

La flotte espagnole voulait bombarder la ville de Flessingue et fut surprise par les navires néerlandais durant l'échange de coups de canons avec les défenseurs de la ville. Cinq navires espagnols furent capturés et les autres trouvèrent refuge à Middelbourg et Arnemuiden.

La bataille navale de Borsele a été livrée le 22 avril 1573

durant la guerre de Quatre-Vingts Ans et a opposé une flotte espagnole commandée par Sancho d'Avila à une escadre des Gueux de la mer dirigée par l'amiral Worst.

Quittant le port d'Anvers afin de ravitailler les villes d'Arnemuiden et de Middelbourg, assiégées par les Hollandais, les navires ibériques sont assaillis par les bâtiments des Gueux.

Si quelques vaisseaux parviennent à réaliser leur objectifs, la plupart sont contraints de regagner Anvers.

La bataille de Zuiderzee a été un combat naval livré en 1573

durant la Guerre de Quatre-Vingts Ans dans les eaux de la mer intérieure du Zuiderzee, lors de laquelle une flotte hollandaise des Gueux de la mer a mis en déroute une flotte espagnole plus nombreuse et mieux équipée.                           

     En 1566-68, durant le règne de Philippe II d'Espagne, se sont produits aux Pays-Bas (en ce temps dépendant de l'Empire espagnol) contre les autorités espagnoles les premières révoltes armées, motivées par des raisons religieuses et fiscales, qui vont donner naissance à la Guerre de Quatre-Vingts Ans. Ferdinand Alvare de Tolède, IIIe duc d'Albe, était gouverneur des Pays-Bas.  En 1572, les Gueux de la mer, corsaires hollandais rebelles, prirent Brielle et d'autres cités de la côte de la Hollande et de la Zélande, obtenant ainsi le contrôle de la côte maritime néerlandaise.

Préparatifs  Carte des Pays-Bas de 1658. Au centre, le Zuiderzee.

Le Zuiderzee (aussi appelé IJsselmeer) était un golfe d'environ 50 km de large et d'une profondeur moyenne de 5 ou 6 mètres, ouvert sur la Mer du Nord. Il était utilisé comme voie de communication maritime entre les cités riveraines : Amsterdam, Hoorn, Enkhuizen, etc. Par sa situation géographique, les routes d'approvisionnement tant des Espagnols que des Hollandais passaient de préférence par le Zuiderzee. C'est pour cela que les rebelles ne cessaient d'engager de petites escarmouches et assauts contre les ports espagnols qu'on y trouvait ou contre les bateaux qui traversaient le golfe.

En 1573, le gouverneur espagnol Maximilien de Henin, comte de Boussu, arma une flotte de 30 bateaux portant 1 300 hommes pour mettre fin à ces attaques en détruisant les forces rebelles. Le bateau amiral de cette flotte, l'Inquisition, de 250 tonneaux, était renforcé par des blindages sur ses côtés. Dans le camp opposé, la flotte hollandaise était constituée de 24 bateaux plus petits et armés plus légèrement ; 700 marins formaient les équipages hollandais.            

La bataille   Henin appareilla d'Amsterdam avec sa flotte le 5 octobre 1573. Les forces rebelles ne cessèrent de le harceler. Manquant d'armement lourd, les Hollandais, au lieu d'engager un combat d'artillerie, essayèrent d'aborder les bateaux espagnols, avançant vers eux frontalement pour minimiser les dégâts dus à l'artillerie lourde espagnole. Les vents forts empêchèrent la manœuvre d'abordage, ôtant aux Hollandais la possibilité d'une victoire. Cette stratégie ayant échoué, la flotte des gueux de la mer n'avait plus d'autres solutions contre les armes espagnoles, et subit de grosses pertes.                     Le 11 octobre, le vent faiblit et les Hollandais purent attaquer par surprise. Durant l'attaque, l'Inquisition fut abordée et s'échoua. Lors de la bataille, les attaquants utilisèrent de rudimentaires cocktails Molotov contre les Espagnols. Six bateaux espagnols furent capturés et 300 marins furent faits prisonniers.

La bataille de Reimerswaal est une bataille navale

qui a eu lieu au cours de la Guerre de Quatre-Vingts Ans entre la flotte espagnole et la flotte des Gueux. La bataille a eu lieu le 29 janvier 1574 sur l'Escaut oriental, non loin de Reimerswaal.

En avril 1572, les villes de Flessingue, Veere et Arnemuiden, sur l'île de Walcheren, se rallient à Guillaume d'Orange. Seul Middelbourg reste fidèle au roi d'Espagne. Pour cette raison, une longue bataille se déclenche sur l'île et Middelbourg est assiégé. Le commandant espagnol, Chistoforo de Mondragon, défend la ville avec courage et prudence. Mais une pénurie grandissante en nourriture, en armes et autres biens nécessaires se développe.

Une nouvelle tentative du commandant espagnol Sancho d'Avila de ravitailler la ville par la mer provoque la bataille.

La rencontre entre la flotte principale espagnole, dirigée par les amiraux De Glimes et Romero, et la flotte des Gueux, dirigée par Lodewijk de Boisot et Joost de Moor, a lieu le 29 janvier 1574 face à Reimerswaal. La flotte espagnole est entièrement vaincue et le 8 février Middelbourg capitule. Le dernier amiral bourguignon, Antonie van Bourgondie-Wacken, meurt au cours d'une sortie de la ville.

Selon Requesens, la bataille a été plus violente que celle de Lépante.http://www.wat.tv/video/combats-entre-gueux-mer-espagnols-19osz_2htxv_.html

La bataille navale de Lillo ou d'Anvers, qui eut lieu le 30 mai 1574,

près de l’estuaire de l’Escaut, en face de la localité actuelle de Lillo-Fort, est à situer dans le cadre de la guerre de Quatre-Vingts Ans. Après leur funeste défaite à la bataille de Mookerheide (non loin de Nimègue, Pays-Bas), les rebelles hollandais réalisèrent ici un étonnant coup d’audace, réussissant, en profitant de l’effet de surprise, à annihiler une moitié des vaisseaux d’une flottille espagnole stationnée à Lillo et à s’emparer de l’autre moitié, soit une dizaine de bâtiments, dont deux de grande taille. Cet événement, qui fut davantage qu’une simple péripétie du conflit, ne resta pas sans incidence sur la suite du conflit.

entre la flotte anglaise commandée par l'amiral Charles Howard de Nottingham et l'Invincible Armada pendant la guerre anglo-espagnole (1585-1604). Elle vit la victoire revenir aux Britanniques, même si aucun navire espagnol ne fut coulé par les anglais.En mai 1588, les 130 navires de l'Invincible Armada quittent Lisbonne en direction de l'Angleterre avec 30 000 hommes à bord dont 18 000 soldats. À l'origine un grand marin devait en prendre le commandement : Alvaro de Bazan, marquis de Santa Cruz, vainqueur de la flotte française de Philippe Strozzi à la bataille des Açores. Hélas pour l'Espagne, il meurt prématurément et le roi Philippe II lui désigne comme successeur Alonso Pérez de Guzmán duc de Medina Sidonia. C'est un choix malheureux car ce dernier, pour être un homme de guerre accompli, n'est nullement un marin et il a en face de lui la crème des navigateurs anglais :

Charles Howard de Nottingham, John Hawkins,hawkins Francis Drakedrake, Martin Frobisher…Déroulement Dans un premier temps, la flotte espagnole doit rejoindre les côtes flamandes pour embarquer les 18 000 vétérans d'Alexandre Farnèse troisième duc de Parme, puis cingler vers l'Angleterre.

Les quelques escarmouches dans la Manche avec la flotte anglaise ne sont pas décisives et démontrent la supériorité des navires espagnols. Le refus d'engager le combat par les anglais témoigne surtout de la peur qu’engendrent les navires de guerre de la première puissance mondiale de l'époque. L'Invincible Armada arrive le 7 août devant Calais et jette l'ancre pour attendre Alexandre Farnèse et son armée. Les jours précédents, Alonso Pérez de Guzmán envoie cinq bateaux messagers pour le prévenir de l'imminence de son arrivée et de se préparer à embarquer les 30 000 soldats d'élite du Tercio de Flandres, sans recevoir aucune réponse d'Alexandre Farnèse général en chef. Il est prouvé aujourd'hui que les messages sont bien arrivés au destinataire, mais que celui-ci décida de ne rien faire sans doute car il ne croyait pas dans l'invasion de l'Angleterre ou alors qu'il n'avait pas confiance dans Alonso Pérez de Guzmán. L'histoire lui a donné raison, même s'il porte en grande partie la responsabilité du fiasco espagnol.

Dans la nuit du 7 au 8 août, les Anglais effrayés par la flotte espagnole de 130 navires, sacrifient 8 de leurs meilleurs navires en les transformant en brûlots pour les projeter sur les navires espagnols. Il s'ensuit une certaine confusion, chaque bateau essayant de rompre ses attaches pour éviter d'être brûlé, les navires espagnols étant attachés les uns aux autres sans aucune protection puisque Calais ne dispose pas de défense côtière. Le jour se lève sur une flotte éparpillée qu'Alonso Pérez de Guzmán parvient enfin à rassembler. Les Espagnols tentent vainement de provoquer le combat devant Gravelines durant toute la journée, mais à chaque fois que les navires espagnols tentent des manœuvres d'abordage contre les Anglais, ceux-ci les esquivent devant la puissance de feu espagnole. Le soir venu la préparation de l'invasion de l'Angleterre par les Espagnols a échoué. Cet épisode ne provoque aucune perte du côté espagnol alors que huit navires sont perdus côté anglais, mais la flotte espagnole est entraînée vers la mer du Nord à cause des vents et courants du pas de Calais qui empêchent tout repli et obligent le commandement à ajourner l'opération de débarquement qui n'aura finalement jamais lieu.   

Conséquences  Le lendemain, le vent soufflant au nord, Alonso Pérez de Guzmán décide de retourner en Espagne en passant par l'Écosse. Sa flotte est invaincue puisque pas un seul navire n'est coulé par les Anglais, et elle reste redoutable. Mais la malchance s'acharne alors sur les Espagnols puisqu'une queue de cyclone punit la flotte espagnole pendant les deux mois de navigation. Affrontant tempête sur tempête sans carte précise des côtes britanniques tapissées de rochers, la flotte espagnole affronte des conditions de navigation apocalyptiques, et une vingtaine de navires seulement font naufrage (surtout les galéasses méditerranéennes inadaptées à la navigation par gros temps), alors que la grande majorité (100 navires sur les 127) réussit à rentrer au port de Santander. Aucun navire de guerre espagnol n'est coulé puisque 9 sur 9 rentrent à Santander mais la propagande anglaise d'abord, puis la légende noire des Espagnols ensuite, réussit à transformer ce « match nul » en victoire grandiose des Anglais.

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L'expédition Drake-Norreys (aussi appelée Contre-Armada),

conduite par l'amiral Francis Drake et le général John Norreys (ou Norris), est lancée en 1589 pendant la guerre anglo-espagnole par Élisabeth Ired'Angleterre pour tirer parti de la victoire à la bataille de Gravelines contre l'invincible Armada. Cette campagne s'est soldée par une défaite entraînant de lourdes pertes en vies humaines et en navires.  Le but de l'opération est de profiter de la faiblesse temporaire de l'Espagne pour contraindre Philippe II à la paix. L'expédition compte trois objectifs distincts : anéantir la flotte espagnole de l'Atlantique, débarquer à Lisbonne et susciter une révolte contre Philippe II, puis continuer au sud et d'établir une base permanente dans les Açores.

En 1580, l'aristocratie portugaise a accepté pour roi Philippe II. Le prétendant au trône, Antoine, prieur de Crato, dernier héritier de la dynastie d'Aviz, avait alors tenté de s'emparer des Açores avec l'aide d'une flotte française, mais il avait été vaincu à la bataille des Açores le 26 juillet 1582. Une seconde tentative avait échoué les 26 et 27 juillet de l'année suivante.

Antoine rétabli sur son trône, Élisabeth espérait pouvoir profiter des possessions portugaises au Brésil et en Indes Orientales, ainsi que des comptoirs en Inde et en Chine, pour ouvrir de nouvelles routes commerciales et offrir de nouveaux débouchés aux produits de l'industrie britannique naissante. De plus la concurrence de l'Empire portugais aurait pour conséquence de réduire l'hégémonie de l'Espagne en Europe.

Un autre objectif était s'emparer de la flotte du trésor espagnol à son retour d'Amérique, ce qui dépendait en grande partie du succès de la campagne des Açores.

L'expédition est cotée comme une société par actions, avec un capital d'environ 80 000 £. Un tiers de cette somme provient de la caisse personnelle d'Élisabeth, un huitième du trésor hollandais. Le solde est constitué par quelques nobles marchands et les corporations.

Des préoccupations logistiques et le mauvais temps retardent longtemps le départ. Les navires de guerre promis par les Néerlandais n'arrivent toujours pas. Alors que la flotte attend dans les ports, la confusion grandit. Le contingent doit initialement comprendre 1 800 soldats vétérans et 10 000 volontaires, mais c'est 19 000 hommes qui se présentent à l'embarquement. Si bien qu'un tiers des provisions est consommé avant le départ. La flotte manque également d'armes de siège et de cavalerie. On commence à douter du sérieux et de la détermination de ceux qui sont chargés de préparer l'expédition. Le départ

drake

Lorsque le 15 avril, la flotte quitte enfin l'Angleterre, elle est composée de 6 galions, 60 navires marchands armés pour la circonstance, 60 navires de guerre hollandais et environ 20 pinasses. Au total, elle embarque 23 375 hommes, dont 5 000 marins, 1 500 officiers et gentilshommes aventuriers et 950 volontaires hollandais. À peine la flotte partie, que 2 000 hommes ont déjà déserté.

Drake a réparti ses navires en cinq escadres commandées par John Norreys sur le Nonpareil, Edward Norreys, frère du premier sur le Foresight, Thomas Fenner sur le Dreadnought, Roger Williams sur le Swiftsure et lui-même à bord du Revenge,. Robert Devereux, 2e comte d'Essex et favori de la reine, les accompagne.  

La CorogneLa plupart des navires perdus par Philippe II dans l'expédition de 1588 étaient des navires marchands, tandis que le cœur de l'Armada, constitué par les galions de la marine espagnole, est rentré dans les ports de la côte atlantique.

Les retards successifs ont rendu Drake prudent. L'amiral préfère éviter le golfe de Gascogne et contourner Santander, où la plupart des navires espagnols sont en réparation. L'attaque se porte alors sur La Corogne en Galice. Le gouverneur ne peut réunir que 1 500 défenseurs, la plupart miliciens. La population aide également. Un navire et deux galères sont positionnés près des forts et tirent sur la flotte anglaise à mesure qu'elle entre dans le port. Le navire sera sabordé tandis que les galères se replient vers l'intérieur.

Pendant les deux semaines suivantes, le vent souffle vers l'ouest. Tandis que les navires sont tenus à distance des côtes, les soldats s'épuisent sur les fortifications de la ville haute. Deux galères espagnoles parviennent à se glisser au travers la flotte anglaise et alimentent à maintes reprises les défenseurs.

Au retour du vent favorable, les Anglais abandonnent le siège après avoir perdu dans les combats 3 navires et 4 barges de débarquement, quatre capitaines, 3 000 marins et plusieurs centaines de soldats. Les Néerlandais trouvent des excuses pour rentrer ou se faire déposer à La Rochelle. Drake se tourne alors sur Puente de Burgos où Norreys remporte une modeste victoire, puis sur Lisbonne. 10 navires ainsi que 1 000 hommes désertent après l'attaque de La Corogne.   

Lisbonne     Le 26 mai, la flotte ancre près de Peniche et commence le débarquement des troupes. La mer est mauvaise, 14 barges de débarquement coulent et 80 hommes se noient. L'armée de Norreys se met en marche, après plusieurs escarmouches avec des détachements espagnols envoyés en reconnaissance, forte de 10 000 hommes. Pendant ce temps, la flotte de Drake remonte le Tage et doit attaquer la ville. Les Anglais comptent sur les partisans portugais de Crato. Mais la marche de l'armée britannique se transforme en cauchemar: il n'y a pas assez de chevaux. L'artillerie et les bagages doivent être transportés sur 75 kilomètres par les soldats.

À peine 200 ou 300 Portugais les ont rejoints. Les présumés « libérateurs » sont ceux qui depuis des années attaquent les côtes et les navires portugais. Le comte de Fuentes pratique la politique de la terre brûlée, évacuant tout ce qui peut être utile aux Anglais durant le trajet. La colonne est constamment harcelée par des détachements hispano-portugais qui causent des centaines de morts et la perte de 3 drapeaux.

Quand enfin le 4 juin, les Anglais, épuisés, arrivent à Lisbonne, ils remarquent que la ville est loin d'être sur le point de se rendre. Bien que doutant de la loyauté de certains Portugais, les Espagnols ont réuni 7 à 8 000 hommes. Dans le port, 18 galères, commandées par Alonso de Bazan (frère d'Alavaro de Bazan) et Matias de Alburquerque, bien qu'en sous-effectifs à cause des nécessités du front terrestre, harcèlent la progression anglaise en tirant avec l'artillerie et les mousquets.

La nuit suivante, les galères simulent un débarquement sur les arrières du campement anglais, causant la panique dans celui-ci. Des torches allumées, révélant la position du camp, permettent aux galères d'ajuster leurs tirs.

Le lendemain, les Anglais tentent une attaque par Alcantara qui est repoussée par les galères. Celles-ci bombardent ensuite le couvent de Santa Catalina où se sont réfugiés un nombre important d'Anglais. Alonso de Bazan débarque 300 soldats pour harceler l'ennemi, mais sa demande de 1 000 hommes de renforts n'ayant pas été acceptée, il ne peut poursuivre.

Malgré les demandes de Norreys et Antonio Crato, Drake ne bouge pas de son mouillage à Cascaes et s'attire la colère de ces derniers, qui le traiteront de lâche. Les galères causent d'énormes dommages au corps de débarquement. 9 autres galères sous le commandement de Martin de Padilla entrent à Lisbonne le 11 juin amenant un renfort de 1 000 soldats. Pendant ce temps, Drake capture 60 navires neutres et 12 petits bateaux portugais, qu'il sera obligé de rendre par la suite.

Le 16, le corps de débarquement fait retraite, harcelé par les troupes de la ville. Un certain nombre de bagages et canons sont capturés ainsi que les documents secrets d'Antoine de Crato où figurent des noms de traitres portugais.

Martin Padilla sort également avec ses galères pour harceler l'ennemi. Le 18, la flotte anglaise, forte avec les récentes captures d'environ 200 navires, se retrouve pratiquement immobilisée faute de vent. Deux navires français capturés en profitent pour s'enfuir, rejoignant les Espagnols. Un navire hollandais capturé est repris, les équipages de prise sont capturés.Padilla se lance alors à l'attaque avec 7 galères contre les navires isolés du bloc central. Les galères évoluent pour attaquer les navires anglais par l'arrière. 4 navires (entre 300 et 500 tonnes), un patache de 60 et une grande barque de 20 rames sont capturés. Des 700 hommes d'équipage, seuls 130 sont encore vivants. Les Espagnols comptent 2 morts et 10 blessés.                                    À 5 heures de l'après-midi, le vent se lève enfin, et la flotte anglaise quitte ces eaux. Padilla se dirige vers le détroit, pour protéger Cadix, de crainte que ce ne soit l'objectif suivant de Drake. Ce sont les galères d'Alonso de Bazan qui harcèlent maintenant la flotte anglaise et lui capturent 3 navires.  

Les Açores  Élisabeth qui ne souhaite pas avoir à soutenir une guerre en terre portugaise, et surtout ne pas avoir à en faire les frais, refuse d'envoyer des renforts ou des armes de siège. Essex reçoit bientôt l'ordre de rentrer à la cour. Il est donc décidé de se concentrer sur le troisième objectif de l'expédition : l'établissement d'une base permanente aux Açores. Mais les Anglais ont désormais perdu l'avantage initial de la surprise et les Espagnols sont maintenant en mesure de se défendre. De plus, les tempêtes et les maladies déciment les équipages. Seulement 2 000 hommes sont encore en état de se battre.                                                  S'il est bien vite hors de question de tenter quoi que ce soit dans les Açores, l'amiral, obsédé à l'idée de rentrer bredouille, veut encore faire une tentative pour récupérer la mission. Tandis que Norreys rentre en Angleterre avec les malades et les blessés, avec les 20 navires qu'il lui reste, Drake s'en prend maintenant à la flotte du trésor. C'est sans compter avec une autre forte tempête qui malmène son navire amiral qui prend l'eau. Sur le point de sombrer, il pille encore Porto Santo sur l'île de Madère et Vigo où Drake et ses troupes restent 3 jours, avant d'en être chassés par la contre-attaque espagnole, menée par Luis Sarmiento, qui cause 500 morts et 200 prisonniers aux Anglais, qui seront par la suite exécutés. Une flottille de zabras commandée par Diego de Aramburu, lui capture encore 2 navires qui sont emmenés à Santander. sir-drake  

Conséquences  L'arrivée des débris de la flotte met en évidence l'étendue du désastre. Sur le galion royal Dreadnougt, des 350 hommes d'équipage, 150 sont morts durant l'expédition. Les pertes, dues aux combats, aux naufrages ou aux maladies, s'élèvent à environ 13 000 morts. Sans compter les 18 barges de débarquements perdues à La Corogne et Lisbonne, environ 30 navires ont été perdus: 3 à La Corogne, 6 par Padilla, 3 par Bazan et 2 par Aramburu. Les tempêtes qui sévissent durant le voyage de retour coûtent une douzaine de navires supplémentaires. Les maladies se propagent à la population, après l'arrivée des navires.

Drake est destitué et chargé de la défense côtière de Plymouth. Tout autre commandement lui sera refusé durant les 6 années qui suivent.

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Le combat des Açores est une bataille navale livrée au large des Açores le 31 août 1591,

pendant la guerre anglo-espagnole de 1585-1604.

Déroulement Seize navires anglais commandés par Lord Thomas Howard sont repoussés de Flores par la flotte espagnole, composée des 53 bâtiments d'Alfonso Bassano. Isolé et attaqué par une quinzaine de navires ibériques, le Revenge, le navire de Francis Drake pendant les combats de l'Invincible Armada, oppose pendant près de quinze heures une résistance homérique et ne se rend qu'à la dernière extrémité. Son héroïque capitaine, le vice-amiral Sir Richard Grenville, cousin de Walter Raleigh et vétéran de maints combats, dont ceux de l'Armada, meurt de ses blessures à bord du vaisseau

amiral espagnol San Pablo.

 

La bataille de Blaye est une bataille navale livrée le 18 avril 1593

dans l'estuaire de la Gironde, pendant la huitième guerre de religion (1585-1598).

Déroulement    Aux mains des Ligueurs, la ville de Blaye est assiégée par les troupes royales commandées par le maréchal de Matignon renforcées par une escadre anglaise qui en assure le blocus depuis la Gironde. De son côté, le roi d'Espagne, Philippe II, ne ménage pas son appui financier et militaire à la Ligue et c'est en exécution de ce soutien que l'amiral basque don Pedro de Zubiaur et le général Juanes de Villaviciosa Lizarza remontent la Gironde à la mi-avril, à la tête d'une flotte de quinze ou seize bâtiments, afin d'affronter les Anglais. La bataille se déroule le 18 avril entre Blaye et le bec d'Ambès et se termine par la victoire des Espagnols, pourtant en nette infériorité numérique, mais qui disposent de l'avantage du vent. Six navires anglais sont détruits, dont celui de leur chef, l'amiral Houghton, qui préfère se faire sauter plutôt que de se rendre.

Le succès espagnol ne se traduit pas par la levée du siège par les troupes de Matignon qui ont tenté, pendant l'affrontement naval, d'assister leurs alliés en tirant au canon depuis la rive sur les vaisseaux ibériques. Cependant, cette victoire desserre l'étau qui étranglait la ville et soulage ses défenseurs, dirigés avec compétence et détermination par François d'Esparbès de Lussan. Le 17 juillet, Lussan mène avec la garnison une sortie victorieuse sur le camp des Royaux qui contraint ces derniers à abandonner leur entreprise. Quelque temps plus tard, Blaye finit par rejoindre le parti de Henri IV, par négociation et après que Lussan ait obtenu d'en être maintenu gouverneur.La bataille est parfois appelée bataille du bec d'Ambès, quant aux Espagnols, ils la nomment également bataille de Bordeaux.

L’expédition de Drake et Hawkins fut une opération navale anglaise

menée par Francis Drake et John Hawkins en 1595, et qui se solda par une sévère défaite pour les britanniques. Pour Drake et Hawkins, emportés tous les deux par la maladie, ce devait être aussi le dernier voyage.

Malgré les quelques premières et faciles victoires des corsaires anglais au début de la guerre anglo-espagnole de 1585-1604, les victoires promises commencèrent à faire défaut aux Britanniques, qui durent faire face à la renaissance des escadres espagnoles après 1588 (défaite de l'Invincible Armada à la Bataille de Gravelines). Malgré plusieurs tentatives, aucune flotte ramenant les trésors d’Amérique ne fut capturée, et aucun pouce de terrain espagnol ne fut conquis.

Une grande opération devait être menée. Francis Drake, qui devait assurer la défense de Plymouth en punition de sa défaite lors de la Contre-Armada de 1589, proposa à Élisabeth Ire une nouvelle expédition contre la Caraïbe espagnole, avec pour objectif, mis à part les pillages, d’établir une base anglaise à Panama, d’où ils pourraient menacer toutes les colonies espagnoles de la zone. La reine accepta et John Hawkins partagea le commandement avec Drake. La force de débarquement était commandée par sir Thomas Baskerville.

L’expédition était modeste pour le niveau européen, mais c'était la plus importante lancée contre l’Amérique espagnole. Elle était composée des galions Garland, Defiance, Bonaventure, Hope, Foresight et Adventure, plus 22 navires de différents tonnages. Ils embarquaient 1 500 marins et 3 000 soldats, avec plusieurs embarcations de débarquement inventées par Drake.

Las Palmas   Le 7 septembre 1595, la flotte quitta Plymouth, mais bientôt on remarqua qu’il manquait des vivres pour une si longue opération. Drake proposa d’attaquer les îles Canaries pour en obtenir. En même temps, ils obtiendraient une facile victoire qui élèverait le moral des équipages. Hawkins s’opposa au projet, affirmant qu’ils perdraient du temps, et l’effet de surprise. Mais Baskerville affirma que ses troupes obtiendraient la victoire en 4 heures.       La flotte arriva donc à Las Palmas le 6 octobre. La petite ville ne put réunir que 1 000 défenseurs, la plupart civils sans expérience et faiblement armés. Les navires britanniques s’approchèrent pour bombarder les forts de « Santa Catalina » et « Santa Ana » pendant que 27 embarcations de débarquement avec 500 hommes se dirigeaient vers la plage. À cet endroit étaient placés les défenseurs avec 6 pièces de campagne légères. Après une heure et demie de feu, les Anglais se retirèrent après avoir perdu 4 embarcations de débarquement et plusieurs navires endommagés. Ils perdirent en outre 40 tués plus de nombreux blessés.

Baskerville admit alors qu’il ne capturerait pas Las Palmas en 4 heures, mais en 4 jours, mais Drake abandonna cette idée. Les vivres étant toujours nécessaires, les Anglais se dirigèrent vers un endroit inhabité, la baie d’Arguineguin. Mais des patrouilles de cavalerie suivaient les mouvement de la flotte anglaise, surprenant les soldats débarqués d’un canot, en tuant 8 et en capturant 2. Ce fut alors que les Espagnols découvrirent les plans britanniques, et des navires rapides furent envoyés en Espagne et aux Caraïbes. La flotte britannique se dirigea alors vers Porto Rico.       

San Juan   Drake apprit qu’à San Juan (Porto Rico), le navire amiral de la Flotte de Terre Ferme, commandé par le capitaine général Sancho Pardo Osorio, effectuait des réparations après une tempête et était séparé du convoi. Il transportait 3 millions de pesos en argent. Un navire fut envoyé en Espagne, et de là, 5 frégates (nouveau type de navire, rapide, petit et bien armé) partirent pour San Juan sous le commandement de Pedro Tellez Guzman. Les navires naviguèrent si vite, qu’ils arrivèrent aux Caraïbes en même temps que la flotte de Drake, tombant nez à nez avec son arrière-garde près de l’île de la Guadeloupe. Le combat s’engagea entre les 5 frégates et 7 navires anglais. Le britannique « Francis » fut capturé avec 25 survivants des 70 hommes d’équipage. Après interrogatoire, les plans de Drake furent découverts, et les frégates firent route vers San Juan où elles arrivèrent le 13 novembre. Les Espagnols disposaient de 400 soldats, 300 miliciens, 300 hommes d’équipage du galion endommagé et 500 des frégates. Plusieurs vieux navires furent coulés à l’entrée du port pour en bloquer l’entrée, et derrière furent positionnées les frégates.  Le 22 novembre, les Anglais arrivèrent à San Juan, et s'ancrèrent sans précautions dans le champ de tir des batteries, dont un tir précis toucha le navire de Drake, dans sa salle à manger et au moment où il allait l’utiliser. Il en sortit indemne, mais les capitaines Cliffort et Brown périrent, et 5 autres personnes furent blessées. L’attaque commençait mal, d’autant plus que peu avant, John Hawkins était mort de maladie.  La nuit du 23, les Anglais lancèrent 30 barges de débarquement avec 50 hommes chacune, en direction des frégates, pour tenter de les brûler avec des engins incendiaires, et ensuite attaquer la ville. L’assaut fut sur le point de réussir, car 3 frégates furent incendiées, mais sur deux d'entre elles le feu fut contrôlé, et seule la « Magdalena » brûla. Ce qui aurait pu être un sérieux revers se changea en un avantage inespéré, car les flammes illuminèrent complètement la scène, découvrant les attaquants et permettant aux Espagnols de cribler avec artillerie, mousquets et arquebuses les barges et leurs équipages. 9 embarcations furent coulées et 400 Anglais périrent tandis que de nombreux autres furent blessés. Les Espagnols eurent 40 tués.

Quelques autres tentatives mineures échouèrent également. Drake décida donc de quitter les lieux le 25. En l'absence des Anglais, les 4 frégates embarquèrent le trésor pour l’Espagne, où elles arrivèrent sans problème le 20 décembre.    

La mort de Drake   Malgré ces défaites, Drake ne se décidait pas à attaquer son objectif principal, et essaya désespérément d’obtenir une victoire facile. Il pilla plusieurs villages, abandonnés par leurs habitants retranchés dans la jungle comme des guérilleros. Les Anglais obtinrent peu de gains, mais de nouvelles pertes en hommes.

Enfin le 6 janvier 1596, les Anglais arrivèrent à « Nombre de Dios » qui était abandonnée. Une expédition terrestre sous Baskerville fut envoyée pour capturer Panama, tandis que Drake remontait la rivière Chagres avec des barges suivant le même objectif. Mais Drake n’effectua aucune attaque, et les 1 000 hommes de Baskerville souffrirent une sévère défaite. Arrivé devant le fort de San Pablo, défendu par seulement 70 hommes commandés par le capitaine Enriquez, leurs assaut répétés furent tous repoussés par le violent feu des défenseurs. Au moment de la dernière et décisive attaque, les Espagnols reçurent 50 hommes en renforts, commandés par le capitaine Lierno Aguero. Approchant par la jungle en masquant leur nombre, le roulement de tambours fit croire aux Anglais qu’une important force s’approchait. Après 3 jours de fuite ils arrivèrent à leur navires, harcelés par les Espagnols et même par les indigènes. Ils perdirent 400 hommes de plus.

Drake abandonna les lieux le 15 janvier, pillant encore quelques villages mais au prix de nouvelles pertes tandis qu'une épidémie commençait à décimer le corps expéditionnaire. Drake mourut le 28 janvier, de dysenterie, Baskerville prit alors le commandement.  Le combat de l’île des Pins

emplacement de l'île par rapport à Cuba.  Pour le nouveau chef, l’échec de l’expédition était évident. Les pertes des combats s’ajoutaient à celles de l’épidémie. Les 2 amiraux étaient morts, ainsi que 15 commandants et capitaines et 22 autres officiers. Les navires étaient également éprouvés. Il se sépara donc des plus endommagés pour n'en garder que 18. Il fit route vers l’île des Pins (aujourd'hui l'Île de la Jeunesse) près de Cuba pour réparer, nettoyer la coque des navires et se préparer pour le voyage de retour.

Pendant ce temps, en Espagne, aux nouvelles de l’incursion de Drake dans les Caraïbes, une nouvelle flotte fut envoyée. Commandée par Bernardino de Avellaneda, elle était formée de 8 galions, 15 navires plus petits et 3 000 hommes embarqués. Une violente tempête dispersa la flotte, qui arriva dispersée à Porto Rico à partir du 17 février. Ayant reçu des informations précises sur la flotte anglaise, les Espagnols reprirent la mer le 2 mars, avant d'avoir terminé leurs réparations. Le commandant en second, l’amiral Garibay, qui précédait la flotte avec 3 navires découvrit les Anglais près de l’île de Pins. Ils étaient prêts à appareiller, mais avaient encore des canots à terre pour faire le plein d’eau. Garibay saisit l’occasion et attaqua violemment les Anglais malgré sa nette infériorité numérique. Ceux-ci appareillèrent précipitamment en abandonnant les hommes sur la plage, mais Garibay captura un galion avec 300 hommes et une pinasse avec 25. Les Anglais sur la plage furent par la suite capturés par les Espagnols.

Avellaneda arriva avec le gros de la flotte, et poursuivit les Anglais, qui jetèrent l’artillerie par dessus bord pour gagner de la vitesse. Mais leurs navires étaient réparés et la coque nettoyée, tandis que ceux des Espagnols étaient encore endommagés par leur longue traversée.    

 Conséquences     Seuls 8 des 28 navires qui avaient quitté Plymouth l’année précédente réussirent à revenir en Angleterre, après une traversée difficile qui leur coûta de nouvelles pertes.

La bataille d'okpo est livrée les 7 et 8 mai 1592

pendant la guerre Imjin. C'est à la fois la première bataille navale du conflit et la première victoire de l'amiral Yi Sun-sin.

La bataille de l'île Hansan fut livrée le 15 août 1592

pendant la guerre Imjin. Ce fut l'une des plus importantes batailles navales de ce conflit et la flotte coréenne de l'amiral Yi Sun-sin y remporta une grande victoire face à la flotte japonaise. Cette victoire coréenne mit un terme définitif aux espoirs de Hideyoshi Toyotomi de conquérir la Chine.

La bataille de Chilchonryang fut livrée le 15 juillet 1597

pendant la guerre Imjin. Après que l'amiral coréen Yi Sun-sin, craignant à juste titre un piège, eut refusé d'attaquer la flotte japonaise, il fut démis de ses fonctions et remplacé par l'amiral Won Gyun. Celui-ci emmena la flotte coréenne à la rencontre de l'ennemi et attaqua une flotte japonaise bien supérieure en nombre près de Pusan. La bataille fut un désastre total pour les Coréens qui perdirent la quasi-totalité de leur flotte. Yi Sun-sin fut alors rétabli à son poste et remporta quelques mois plus tard la bataille de Myong-Yang.

La bataille de Myong-Yang

(명량대첩 en hangeul, 鳴 梁大捷 en hanja, Bulmyeolui Lee Soon-shin en romanisation révisée) est une bataille navale de la guerre Imjin ayant opposé les marines japonaises et coréennes le 26 octobre 1597 dans le détroit de Myong-Yang. La flotte coréenne commandée par l'amiral Yi Sun-sin remporta une victoire décisive malgré sa forte infériorité numérique. Elle ne disposait que de 13 navires face à 333 navires japonais dont 133 navires de guerre. Les Japonais subirent de lourdes pertes et battirent en retraite laissant la flotte coréenne quasi-intacte et victorieuse. Cette bataille est considérée comme l'un des plus hauts faits d'armes de l'amiral Yi Sun-sin et fait suite à la bataille de Chilchonryang qui vit la flotte coréenne quasiment anéantie.

Profitant des dissensions politiques au sein de la dynastie Choson, des intrigues japonaises entraînèrent le passage de l’amiral Yi Sun-sin en cour martiale où il échappa à la condamnation à mort grâce à ses états de service. Yi fut cependant torturé et dégradé au rang de simple soldat. L’amiral Won Gyun, rival de Yi, prit le commandement de la flotte coréenne qui s’était accrue de 63 à 166 navires de guerre lourds sous le commandement de Yi. Won Gyun était un commandant militaire incompétent qui commença par gaspiller la force de la flotte Choson en manœuvres mal préparées contre la base navale Japonaise de Pusan. Lors de la Bataille de Chilchonryang, la flotte japonaise sous le commandement de Todo Takatora manœuvra la flotte Coréenne et la détruisit presque entièrement. Peu après, les Japonais renforcèrent leurs garnisons de Pusan et de plusieurs forts de la côte sud coréenne, et débutèrent leur deuxième invasion de la péninsule. Avec la destruction de la flotte coréenne, les Japonais avaient dégagé l'accès à la mer Jaune et pensaient pouvoir ravitailler leur troupes dans leur progression vers le nord. Lors des campagnes de 1592, l’amiral Yi avait empêché les Japonais de se ravitailler de cette façon et bloqué les navires dans leur base principale du port de Pusan.  

La bataille  L'amiral Yi Sun-sin fut rapidement rétabli dans ses fonctions de commandant suprême des flottes régionales après la mort de Won Gyun à la bataille de Chilchonryang. Yi disposait seulement de 12 panokseon, sauvés par un officier Coréen Bae Seol qui s'était enfui au début de la Bataille de Chilchonryang. Plus tard, un autre navire les rejoignit, portant la petite flotte à 13 navires. Yi ne trouva également qu'une centaine de marins mais il fut rapidement rallié par une partie des survivants de Chilchonryang, et son armée comptait fin septembre au moins 1 500 marins et soldats.

Le détroit de Myong-Yang connaît de très forts courants pouvant atteindre 10 nœuds marins dans une direction puis dans l'autre selon les marées. L'amiral Yi utilisa ces conditions exceptionnelles pour compenser en partie le rapport de forces. Le matin du 26 octobre, les Japonais s'engagèrent dans le détroit avec des courants favorables pendant que l'amiral Yi les attendait de l'autre côté de la passe, ses navires cachés dans l'ombre des collines, près de la côte. Lorsque les Japonais atteignirent l'extrémité du détroit, Yi ordonna à ses navires une formation de bataille pour attaquer.

Utilisant une technique de double salve, les Coréens déclenchèrent un terrible feu de barrage gardant les Japonais à distance. L'étroitesse du détroit et la force du courant empêcha le contournement ou l'enveloppement des navires coréens. De plus, le fond plat des navires coréens les rendaient plus stables et précis pour le tir que les navires Japonais à quille.

Les hommes de l'amiral Yi repêchèrent dans le courant le corps d'un commandant japonais de rang supérieur qui fut identifié comme Kurushima Michifusa, le commandant de l'avant garde de la flotte japonaise et frère du défunt Kurushima Michiyuki, tué en 1592 par l'amiral Yi à la bataille de Dangpo. Yi ordonna de décapiter Kurushima et de planter sa tête au sommet du mât du navire amiral. Apprenant la mort de leur commandant, le moral des Japonais tomba.

La marée se renversa ensuite et les navires Japonais commencèrent à reculer et à se percuter dans le courant. Profitant de la confusion, l'amiral Yi ordonna à ses navires d'avancer et de presser l'attaque, détruisant un nombre de navires disproportionné en regard des forces en présence. La formation dense des navires japonais formait une cible parfaite pour l'artillerie coréenne et la force du courant empêchait les hommes à la mer de regagner les rives. De nombreux marins japonais abandonnant des navires naufragés ou endommagés se noyèrent. Après la perte de 31 navires de guerre et de lourds dommages la flotte japonaise se résolut à battre en retraite.

Cette victoire empêcha les Japonais d'accéder librement à la mer Jaune pour ravitailler leur troupes, qui venaient de rencontrer les armées coréennes et chinoises à la bataille de Jiksan (Cheonan) et se dirigeaient vers la capitale Hanseong (Seoul). Leurs renforts et ravitaillements coupés par la mer, les Japonais stoppèrent leur avance et commencèrent une retraite générale     

Conséquences  Le résultat de la bataille fut un choc terrible pour l'ensemble du commandement japonais. Elle signifiait la fin de la campagne terrestre. Les Japonais pensaient en effet soutenir leur armée par un envoi de troupes fraîches et de ravitaillement à travers la mer Jaune, ce qui n'était plus possible. Les armées coréennes et chinoises purent donc se regrouper puis repousser les Japonais vers leur réseau de forteresses, sur la côte sud-est de la péninsule.

La victoire permit également à la flotte chinoise de rejoindre l'amiral Yi début 1598. Cette flotte était restée en protection des principaux ports chinois en cas d'attaque japonaise, suite à la destruction de la flotte coréenne à la bataille de Chilchonryang. La victoire à Myong Yang convainquit le gouvernement Ming d'alléger la sécurité des ports pour mobiliser une flotte à l'aide de la Corée.

La flotte japonaise fut lourdement endommagée (au moins 31 navires détruits et 91 autres irrécupérables). Kurushima fut tué et Todo Takatora (le héros de Chilchonryang) blessé. La flotte Japonaise se replia sur Pusan pour réparations où elle resta immobilisée plusieurs mois, permettant aux Coréens de reconstruire leur flotte et aux Chinois de faire parvenir des renforts maritimes.

Les conditions de marée exceptionnelles du détroit affectèrent les Japonais de plusieurs façons. Premièrement, les Japonais ne purent attaquer les Coréens qu'en groupes restreints. Alors que le courant les portait vers le nord, le courant restait imprévisible avec de nombreux siphons et turbulences. Envoyer des navires en groupe compact dans le détroit aurait multiplié les collisions. Deuxièmement, lorsqu'au bout de 3 heures le courant se renversa vers le sud, les navires japonais furent incapables de manœuvrer, ils commencèrent à s'éloigner et à se percuter. C'est probablement ce qui explique le nombre important de navires endommagés. Finalement, la plupart des hommes tombés à la mer ou échappant aux navires détruits moururent noyés, la force des courants de Myong-Yang les empêchant de rejoindre la côte.

La bataille navale de No Ryang

est la dernière bataille de la guerre Imjin, qui oppose la Corée de la dynastie Chosŏn et la Chine de la dynastie Ming à l'empire japonais de Hideyoshi Toyotomi de 1592 à 1598. Les flottes belligérantes sont menées, du côté sino-coréen, par l'amiral Yi Sun-sin et par le Chinois Chen Lin, tandis que, du côté japonais, Shimazu Yoshihiro est le commandant de la flotte.  Elle se déroule le 16 décembre 1598 (19 novembre 1598 dans le calendrier lunaire) et se conclut par la victoire de la flotte des bateaux tortues de l'amiral Yi Sun-sin, qui périt au cours de la bataille, victime d'un tir d'arquebuse.

Cette bataille marque la toute première utilisation du Kòbuk-Sòn ou Keobukseon (bateau tortue), premier navire blindé à livrer bataille en haute mer2. L'amiral Yi lui-même avait conçu les plans de ce navire, aujourd'hui perdus. Après cette défaite, les Japonais abandonnent provisoirement l'idée de conquérir la péninsule coréenne.

Après plusieurs revers maritimes et terrestres, l'armée japonaise a été repoussée vers son réseau de forteresses wajō (和城, Waeseong en coréen), situées sur la côte sud-est de la péninsule coréenne. Cependant, les wajō ne peuvent accueillir la totalité de l'armée japonaise. Aussi, en juin 1598, Hideyoshi Toyotomi ordonne à environ 70 000 hommes de retourner au Japon. Le 18 septembre de la même année, Hideyoshi meurt au château Fushimi de Kyoto4. Ses derniers ordres concernent le retrait des forces de garnison restantes du réseau de wajō. Cependant, à cause de la forte présence de navires Chosŏn et Ming, les soldats japonais ne peuvent rejoindre le Japon et sont contraints à rester dans la relative sécurité de leurs forteresses.

La forteresse de Suncheon, la plus à l'ouest du réseau de wajō japonais, contient 14 000 soldats commandés par Konishi Yukinaga, qui fut le chef de l'avant-garde japonaise durant la première invasion en 15926. L'amiral Yi Sun-sin et Chen Lin bloquent la retraite de Konishi. Ce dernier tenta de convaincre Chen Lin de lever le blocus en lui envoyant de nombreux présents. Si ce dernier accepte de retirer la flotte sino-coréenne, l'amiral Yi, lui, refuse.

Le 15 décembre 1598, environ 20 000 soldats en provenance des wajō de Goseong, Sacheon et Namhae embarqués sur 500 navires, commencent à se masser à l'est du détroit de No Ryang et tentent de briser le blocus de Suncheon. Le commandant de cette flotte est Shimazu Yoshihiro, chef du wajō de Sacheon.

L'objectif de la flotte sino-coréenne est d'empêcher la rencontre entre les forces de Shimazu et celles de Konishi, aussi elle attaque et bat la flotte de Shimazu. L'objectif de Shimazu par contre est de remonter le détroit de No Ryang et de rejoindre l'armée de Konishi avant de se retirer sur Pusan. Shimazu sait que Konishi pourrait tenter de créer des dissensions entre les alliés sino-coréens, et espère que la flotte ennemie serait occupée ailleurs ou à maintenir le blocus, se rendant vulnérable à une attaque sur un autre front.  

Prélude direct à l'affrontement Carte schématisant le déroulement de la bataille.

Avant le début de la bataille Le 15 décembre, une vaste flotte japonaise se masse dans la baie de Sacheon à l'embouchure est du détroit de No Ryang. Shimazu n'est cependant pas sûr de la position de la flotte sino-coréenne. Selon lui, elle peut soit avoir poursuivi le blocus du wajō de Konishi dans le but d'attaquer un autre wajō abandonné plus à l'est, soit tenter de barrer la route des Japonais au niveau de l'embouchure ouest du détroit. La flotte des 500 navires de Shimazu ayant été repérée un peu plus tôt, Chen Lin ordonna de se préparer pour une bataille de nuit.   

Forces en présence  La flotte Chosŏn dispose de 82 panokseons, regroupés autour de trois keobukseons. La flotte Ming, quant à elle, est constituée de six jonques de guerre, mues par avirons et voiles, 57 galères de guerre légères uniquement mues par des avirons (navires habituellement utilisés pour le transport mais utilisés ici au combat) et deux panokseons offerts à Chen Lin par Yi Sun-sin. 8 000 marins servent l'amiral Yi, tandis que Chen Lin a sous ses ordres environ 5 000 hommes de l'escadron « Guangdong » et 2 600 autres se battant à bord des navires coréens ; le tout formant un total d'environ 16 000 hommes1 La flotte Ming est divisée en deux escadrons, dont le plus important (« Guangdong ») est sous le commandement de Chen Lin, l'autre étant mené par Deng Zilong. La flotte sino-coréenne est pourvue de canons, de mortiers, d'archers et d'arquebusiers. La flotte japonaise est, elle, constituée des 500 navires de Shimazu, bien qu'une partie significative de la flotte serve au transport léger de troupes. La flotte sino-coréenne est donc en large infériorité numérique, mais ses navires ont une puissance de feu supérieure et des structures plus solides.

Déroulement de la bataille Un bateau-tortue (ou keobukseon) de l'amiral Yi Sun-sin, exposé au Musée de la Guerre de Séoul  

Première phase  La flotte sino-coréenne attend Shimazu à l'embouchure ouest du détroit de No Ryang. La bataille débute à 2 heures, au matin du 16 décembre 1598.Comme lors des batailles précédentes de l'amiral Yi, les Japonais sont incapables de répondre aux attaques des canons chinois et coréens qui les empêchent de bouger. L'étroitesse du détroit limite également la manœuvrabilité.  Lorsque la flotte japonaise est significativement endommagée, Chen Lin ordonne à sa flotte d'engager la mêlée. Cependant, cela permet aux arquebusiers japonais d'utiliser leurs tactiques traditionnelles d'abordage. Lorsque le vaisseau amiral de Chen Lin est attaqué, Yi Sun-sin ordonne à sa propre flotte d'engager également le corps à corps.   Song Hui-rip, capitaine du vaisseau amiral de Yi Sun-sin, est touché au casque par une balle d'arquebuse et tombe dans le coma. Les navires sont si proches que les coréens peuvent lancer du bois enflammé sur le pont des vaisseaux japonais. Les tirs d'arquebuse japonais forcent les marins chinois à se baisser. Plusieurs navires abordent le vaisseau amiral de Chen Lin et, dans le corps à corps qui suit, le fils du commandant chinois est grièvement blessé par un coup d'épée destiné à son père. En voyant que Chen Lin est en difficulté, Deng Zilong, l'autre commandant Ming et 200 hommes de sa garde personnelle sont transférés sur un panokseon coréen (un des deux que Yi avait offert aux Chinois) et part à son secours.Cependant, plusieurs vaisseaux Ming, confondant le panokseon avec un navire japonais, ouvrent le feu sur lui et l'endommagent. Le navire dérive jusqu'à des vaisseaux japonais qui l'abordent et tuent tout son équipage, dont Deng Zilong      

Deuxième phase   Statue de Yi Sun-sin à Séoul.

Vers le milieu de la bataille, lorsque l'aube s'apprête à poindre, plus de la moitié des navires de Shimazu ont été coulés ou capturés par la flotte sino-coréenne. On dit que le vaisseau amiral de Shimazu Yoshihiro a été coulé et que Shimazu lui-même s'est agrippé à un bout de bois tandis que, au moyen de grappins, des soldats chinois ont tenté de monter à bord du navire. Des vaisseaux japonais viennent au secours de Shimazu et le mettent en sécurité. Au cours du combat, les vaisseaux s'affrontent tout le long du détroit, de l'embouchure ouest à l'embouchure est. Les navires japonais subissent de gros dommages et commencent à battre en retraite le long de la côté méridionale de l'île de Namhae, près de Pusan.

Troisième phase et mort de Yi Sun-sin     À l'issue de la bataille, la flotte japonaise bat en retraite. L'amiral Yi ordonne la poursuite. Lors de celle-ci, il reçoit un tir d'arquebuse au niveau de l'aisselle gauche venant d'un navire japonais. Conscient que le coup est mortel, il aurait alors murmuré « La bataille est à son paroxysme, n'annoncez pas ma mort... » avant de rendre l'âme.  Son fils ainé Yi Hoe et son neveu Yi Wan auraient alors pris son corps pour le transporter dans sa cabine avant qu'un soldat ne remarque la mort de l'amiral. Pour poursuivre la bataille, Yi Wan aurait alors revêtu la cuirasse de son oncle et annoncé par tambour de guerre au reste de la flotte que le combat continuait.

Le vaisseau amiral vient au secours du navire du commandant chinois Chen Lin, mal-en-point lors de la bataille. Ce dernier aurait alors demandé à voir l'amiral Yi pour le remercier personnellement, mais rencontre à la place Yi Wan qui lui annonce la mort de Yi Sun-sin. Chen Lin aurait été tellement choqué par cette annonce qu'il serait tombé trois fois par terre, avant se marteler la poitrine, en larmes                              La nouvelle de la mort de l'amiral se répand rapidement dans la flotte alliée et les marins et soldats des deux flottes auraient alors poussés de nombreux cris de lamentations   

Bilan  Sur les 500 navires japonais sous le commandement de Shimazu, on estime qu'environ 150 à 200 sont capables de rallier le port de Pusan. Konishi Yukinaga quitte sa forteresse le 16 décembre et parvient avec ses hommes à s'enfuir par la mer au niveau du sud de l'île de Namhae, contournant le détroit de No Ryang et la bataille. Bien qu'il sache que la bataille faisait rage, il ne vient pas en aide à Shimazu. Toutes les forteresses wajō sont abandonnées et les forces terrestres sino-coréennes avancent pour les conquérir. Konishi, Shimazu, Kiyomasa Katô et d'autres généraux japonais de l'armée japonaise se réunissent à Pusan, puis se retirent vers le Japon le 21 décembre 1598. Les derniers navires retournent au Japon le 24 décembre, mettant fin à sept ans de guerre.

Le corps de Yi Sun-sin est emporté dans son village de Asan pour être brûlé selon la tradition coréenne. Il est honoré dans tout le royaume Chosŏn. Il reçoit à titre posthume le rang de Ministre du Droit. Des sanctuaires, officiels ou pas, sont construits en hommage à Yi sur tout le territoire coréen. En 1643, Yi Sun-sin reçoit le titre de Chungmugong (« seigneur de la Valeur fidèle »)    Chen Lin livre un éloge à l'amiral Yi en assistant à ses funérailles. Il retourne ensuite en Chine pour y recevoir les plus grands honneurs militaires accordés à un commandant Ming durant la guerre Imjin

Le combat du Cap Saint-Vincent en 1606,

vit s'affronter une flotte espagnole à une hollandaise, qui fut défaite et se retira.   Durant le règne de Philippe III d'Espagne, la paix avait été conclue avec l'Angleterre, mais la guerre de Quatre-Vingts Ans continuait entre l'Espagne et les hollandais.    Les armées espagnoles affaiblies du fait des multiples fronts où elle devaient combattre, durent faire face à la croissance des forces navales hollandaises. Les hollandais étaient maintenant capables de passer à l'offensive.

60 navires hollandais, galions, transports et corsaires réalisaient un blocus des côtes portugaises. À Lisbonne se trouvait l'amiral espagnol Luis Fajardo, qui tentait tant bien que mal de réunir une flotte, afin de mettre un terme à ce blocus, et permettre à nouveau le trafic des navires marchands.   Il réussit à réunir 20 navires tant bien que mal, et appareilla le 16 juin 1606.      Une partie des corsaires était déjà retournée à ses ports, et l'autre le fit lorsqu'elle apprit l'appareillage de la flotte espagnole. Mais le noyau principal de la flotte hollandaise, sous les ordres de l'amiral Hautain, était toujours dans les eaux du Cap Saint-Vincent où il fut intercepté par la flotte espagnole quelques jours après.   

La bataille   La flotte hollandaise réunissait 24 navires, la flotte espagnole 20 navires. À la vue de la flotte espagnole, les hollandais prirent la fuite. La flotte espagnole, forçant l'allure, réussit à couper les 3 derniers navires du reste de la flotte. Parmi ceux-ci, il y avait le navire du vice-amiral hollandais Rainero Classen, qui fut encerclé par 5 navires espagnols et criblé avec l'artillerie. Le commandant du navire décida alors de faire exploser son bâtiment. Tout l'équipage périt dans l'explosion sauf deux hommes.  Les deux autres navires se rendirent après une courte résistance.    

Conséquences   Le reste de la flotte de Hautain prit la direction de ses ports. La victoire de Luis Fajardo fut donc également stratégique, avec la retraite de la flotte ennemie de ces eaux, et donc mit un terme au blocus. Cette victoire fut d'autant plus méritante que Fajardo l'obtint avec une flotte improvisée, contre un ennemi qui, s'il avait regroupé tous ses navires, aurait été très supérieur.

La bataille de Gibraltar oppose, le 25 avril 1607

, durant la guerre de Quatre-Vingts Ans, une flotte hollandaise commandée par Jacob van Heemskerk, qui surprend une flotte espagnole ancrée dans la baie de Gibraltar et l'anéantit après quatre heures de combat.Le combat s'engage vers 15 heures 30. Le vent est faible. Cela gêne plus les lourds galions espagnols que les navires hollandais plus légers et qui bénéficient de surcroît de courants favorables. Van Heemskerk laisse quelques-uns de ses vaisseaux à l'entrée de la baie afin d'intercepter d'éventuels fuyards et attaque ses adversaires avec le reste de ses navires, après avoir donné pour instructions à leurs capitaines de se concentrer sur les grosses unités espagnoles. La tactique sera de s'accrocher et de combattre à bout portant les dix galions. Les Hollandais, dans une manœuvre similaire à celle qui sera utilisée deux cents ans plus tard lors de la bataille d'Aboukir, doublent la ligne espagnole. C'est-à-dire que chaque navire espagnol se voit attaqué sur chaque côté par un Hollandais, les premiers visés étant ceux des commandants.  Ainsi, le navire amiral espagnol,San Agustin, est engagé sur un bord par le navire de Van Heemskerk, Æolus, et, sur l'autre bord, par celui de l'amiral Lambert, Tiger.

Plusieurs galions sont incendiés, les flammes se communiquant aux voiles de leurs agresseurs qui doivent s'éloigner avec précipitation. Un autre explose, ses débris communiquant le feu à plusieurs autres bâtiments. Le San Agustin, le vaisseau amiral est pris, le Nuestra señora de la Vega, incendié.   Van Heemskerk et Don Juan Álvarez de Ávila, l'amiral espagnol, furent tous deux tués au début de l'affrontement, qui tourna au carnage lorsque les Hollandais mirent à l'eau des chaloupes et massacrèrent des centaines de marins ibériques tombés à la mer.   Selon Motley, ce carnage aurait été causé par la découverte de prisonniers hollandais enchaînés à fond de cale, et par les ordres donnés aux Espagnols de tuer les marins qu'ils feraient prisonniers.     Au coucher du soleil, la flotte espagnole est détruite, les Hollandais déplorent une centaine de morts. Le San Agustin est abandonné et sera incendié par les Espagnols eux-mêmes.   

Navires engagés  Hollande     26 vaisseaux de guerre dont: Æolus vaisseau amiral, De Tijger, De Zeehond, De Griffioen, De Roode Leeuw, The Golden Lion, De Zwarte Beer, De Witte Beer et De Ochtendster.

  • 4 cargos

  • Espagne 21 vaisseaux, dont 10 galions: San Augustin vaisseau amiral (commandé par le fils de Don Juan), Nuestra Señora de la Vega et Madre de Dios.

Bataille de canete bataille  navale livrée le 22 juillet 1615

au large de Cañete, Pérou pendant, la guerre de Quatre-Vingts Ans. En mai 1615, une flotte hollandaise, composée de cinq navires de guerre, quitte le Texel, sous le commandement de l'amiral Joris van Spilbergen et cingle vers les côtes du Pérou et du Chili, afin d'attaquer les galions chargés de richesse que les autorités de Lima expédient en Espagne.

juan de Mendoza y Luna, marqués de Montesclaros

Pour contrer cette menace, Juan de Mendoza y Luna marquis de Montesclaros, vice-roi du Pérou, forme une escadre de huit navires qu'il confie à l'amiral Pedro Alvarez de Pulgar et au général Don Rodrigo de Mendoza, avec mission de trouver et de détruire les bâtiments ennemis.  Les deux flottes se rencontrent au large de Cañete et un combat extrêmement dur s'engage. Les Espagnols se battent avec acharnement mais malgré leur supériorité numérique et leur vaillance, ils sont battus par les Hollandais, dont le courage est égal et qui disposent de navires plus puissants et meilleurs manœuvriers. Le Santa Ana, navire-amiral espagnol est coulé tandis que de Pulgar est tué. Une patache ibérique est capturée et les six derniers bâtiments, vaincus, quittent le champ de bataille.

Spielbergen ne profite guère de sa victoire. Si l'issue du combat lui assure la maîtrise de la mer, ses navires et ses équipages ont souffert pendant la bataille et son expédition n'est plus assez forte pour s'attaquer avec succès aux ports espagnols. Des difficultés de ravitaillement jointes à des mutineries le contraignent à rentrer en Hollande.

La bataille navale du cap Rachado est livrée le 18 août 1606

au large de l'enclave de Malacca de Tanjung Tuan, en Malaisie. Elle oppose 11 vaisseaux de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales à 20 navires portugais et quoiqu'elle se termine par la victoire de ces derniers, la férocité du combat et l'ampleur des pertes subies par les vainqueurs convainquent le sultanat du Johor de soutenir les Hollandais, d'abord en leur fournissant du ravitaillement puis en s'engageant militairement à leurs côtés.

La bataille de Swally est un engagement naval livrée les 9 et 10 décembre 1612

(29-30 novembre dans le calendrier julien alors en vigueur en Angleterre) à Surat en Inde, dans l'État de Gujarat.  Quatre galions de la British East India Company commandés par le capitaine Thomas Best y défont une flotte portugaise. Cette bataille sonne le glas du monopole commercial du Portugal dans la région et corrélativement, marque le début de l'ascension de la compagnie des Indes britanniques.

Navires engagés

  • British East India Company
    • Dragon, galion
    • Hosiander, galion
    • James, galion
    • Solomon, galion
  • Portugal
    • Quatre galions
    • 23 barques et petites embarcations à rames

swally

La bataille navale du cap Celidonio est livrée le 20 octobre 1608

en mer Méditerranée orientale, à l'extrémité orientale du golfe d'Antalya, entre la Toscane et l'empire ottoman.

La marine toscane

cosme Ier de Toscane par Il Bronzino

Création du duc de Florence, Cosme Ier, la marine toscane nait en 1547 avec la construction d'une première galère et l'établissement d'une base navale à Portoferraio, sur l'île d'Elbe. Cosme renforce son embryon de flotte avec des achats de bâtiments à l'Espagne ou Venise et engage des équipages grecs, corses, génois ou vénitiens, les Toscans n'ayant pas de traditions navales et donc pas de marins. Les débuts sont difficiles et la petite flotte toscane qui participe modestement aux grandes expéditions navales espagnoles, perd deux navires face aux Turcs lors du désastre de Djerba en 1560.

Cosme Ierréalise rapidement que le recours à des équipages mercenaires n'est qu'un pis-aller et, s'inspirant de l'institution des chevaliers de Malte, il crée sur ce modèle l'ordre des chevaliers de Saint-Étienne qui recrute parmi les jeunes nobles toscans, qui, en contrepartie de bénéfices ecclésiastiques et de privilèges fiscaux, doivent servir en mer pendant trois ans tout en acquérant des connaissances nautiques et militaires. Le prestige de l'ordre attire bientôt des candidats de diverses nationalités, mais la majorité de ses membres restera toscane. L'enthousiasme de Cosme I pour les choses de la mer finit par porter ses fruits: sa flotte participe brillamment à la bataille de Lépante en 1571 et un an plus tard, elle se compose de 11 galères, 2 grosses galéasses, 2 galions et six frégates, sans compter les transports, manœuvrés par des équipages de qualité, emmenés par 100 chevaliers de Saint-Étienne. Cependant, l'arrêt des subsides espagnols indispensables à l'entretien de cette petite armada entraîne une diminution substantielle de cet effectif.

L'œuvre de Cosme Ierse poursuit néanmoins avec le grand-duc Ferdinand I (1587-1609). Les chevaliers de Saint-Étienne, devenus de redoutables coureurs des mers, mènent sous son règne de nombreuses attaques et raids contre les navires barbaresques ou ottomans et remportent la plus belle victoire de leur histoire au cap Celidonio, en s'emparant du convoi d'Alexandrie.      

La bataille  En 1608, Guillaume de Gadagne de Beauregard est nommé général des galères de la flotte du Grand-duché de Toscane. À la fin de l'été, il prend le commandement d'une escadre de 7 navires (4 vaisseaux et trois galères) avec lesquels il se propose de saisir le riche convoi annuel que les Turcs font partir d'Alexandrie pour Constantinople et qui transporte le tribut d'Égypte.

Le convoi, composé de 42 navires de transport et d'escorte est surpris par les Toscans à hauteur du cap Celidonio (actuellement Gelidonya). La galère-amirale ottomane est coulée par les bordées du Saint-Jean Baptiste et du Saint-Christophe et la défaite du plus puissant des bâtiments turcs entraîne la fuite éperdue des autres navires. Ils sont poursuivis jusqu'à Famagouste par les vainqueurs, qui s'emparent de 9 d'entre eux ainsi que d'un immense butin et capturent près de 1800 prisonniers. Sur le chemin du retour, Beauregard s'empare encore d'un autre navire chargé de plus de 40 000 écus.  Cette brillante victoire rapporte à la Toscane près de 1 million de ducats, soit une somme égale au revenu produit par le Grand-Duché pendant deux ans. En outre, six cent esclaves sont libérés.

La Bataille du cap Celidonio est une bataille navale livrée du 14 au 16 juillet 1616

en mer Égée, au large de Chypre, entre l'Espagne et l'empire ottoman.En 1616, une flotte espagnole quitta Naples pour Chypre. Elle était composée du Galion « Concepcion » de 52 canons, l’Almiranta de 34, Buenaventura de 27, Carretina 34, San Juan Bautista 30 et le patache Santiago de 14. Elle était sous le commandement de don Francisco de Rivera et fut renforcée par 1000 mousquetaires espagnols.Rivera désirait apporter la guerre aux eaux ottomanes, il arriva donc à Chypre et navigua dans ses eaux, en attendant que l’ennemi, défié dans ses eaux et confiant du fait du faible nombre d’espagnols, l’attaque.

Celui-ci ne tarda à se présenter, sous la forme d’une puissante flotte de 55 galères qui ne doutaient pas un instant d’écraser la demi-douzaine d’imprudents navires espagnols.

La flotte turque regroupait 275 canons et 12 000 hommes contre 191 canons et 2 000 du côté espagnol, dont la moitié de l’artillerie pouvait tirer en même temps.

La Bataille     Rivera forma sa flotte en ligne, avec le Concepcion, Carretina et Almiranta, avec le patache et les deux autres derrière pour éviter les attaques de flanc et par l’arrière. Les Turcs approchèrent dans leur classique formation en demi-lune.

La bataille commença à 9 heures du matin le 14 juillet. Au coucher du soleil les turcs se retirèrent avec 8 galères endommagées par les tirs espagnols, sans arriver à approcher les galions et les aborder, souffrant beaucoup du feu de l’artillerie.

Après une nuit passée en reproches, harangues et nouveaux plans, ils revinrent à l’attaque le jour suivant, s’approchant plus et se mettant à distance de tir des mousquets, ce qui ne fit qu’aggraver leurs pertes. Ils se retirèrent au coucher du soleil avec 10 galères de plus endommagées. Ce jour-là, la Carretina se distingua par son feu en enfilade.

Le 16, ils réalisèrent leur dernière et plus violente attaque, arrivant par deux fois sous les canons de la Concepcion, profitant de son angle mort. Mais le patache, situé à la proue en protection, fit feu en enfilade et les turcs s’enfuirent vers 3 heures de l’après-midi.  

Conséquences       Les Turcs perdirent 5 galères coulées, une qui explosa et 19 endommagées. Mille janissaires perdirent la vie, ainsi que 2 000 marins. Les Espagnols déplorèrent 34 morts et 93 blessés et la Concepcion et le patache endommagés, devant être remorqués, ceci explique que Rivera ne poursuivit pas les turcs.

Ce fut une des plus grandes victoires sur les Ottomans depuis Lépante, spécialement du fait de la nette infériorité et du combat dans les eaux ennemies. Felipe III récompensa Rivera avec le titre d’amiral. L’écrivain don Luis Velez de Guevara écrivit pour commémorer le combat la comédie « El asombro de Turquia y valiente Toledano ».

La Bataille de Valona est une bataille navale qui s'est déroulée en août 1638,

dans le port albanais de Valona (appelé aujourd'hui Vlora) entre les flottes vénitienne et algérienne.

Déroulement       En 1638, les pirates barbaresques lancent des raids sur les côtes italiennes et particulièrement en Calabre. Lors de ces attaques, des navires marchands vénitiens sont capturés, ce qui provoque la fureur de la cité qui considère que ces actes appellent des mesures de représailles énergiques. Une flotte de 28 galères, sous le commandement de l'amiral Cappello, cingle donc vers les côtes d'Albanie où des vaisseaux algériens ont été repérés.    Seize galiotes algériennes mouillent effectivement dans le port de Valona. Cappello attaque et anéantit les navires ennemis, qui, accablés sous le nombre et surpris, entassés dans le port et dans l'impossibiliré de manœuvrer, ne peuvent opposer une défense efficace.

Cependant cette expédition punitive manque de peu d'avoir des conséquences dramatiques et non souhaitées pour Venise. En effet, outre que politiquement la régence d'Alger est un état tributaire de l'empire ottoman, Valona est une possession turque. Or, lors de la bataille les Vénitiens ne se privent pas de bombarder la ville, ravageant des habitations et détruisant à moitié une mosquée, sans parler des pertes humaines infligées à la population. Dès lors, les relations entre la Sublime Porte et la Sérénissime République s'enveniment très sérieusement et l'opération de Valona est sur le point de constituer un casus belli entre les deux puissances. Heureusement pour Venise, l'empire ottoman est engagé dans une guerre difficile contre la Perse, et estime imprudent de se lancer simultanément dans un autre conflit. Ce n'est qu'un sursis car un nouvel incident survient en 1644 (la saisie de navires ottomans par les chevaliers de Malte, qui réparent ensuite en Crête, alors colonie vénitienne, les avaries subies lors du combat) ce qui met le feu aux poudres et déclenche la guerre de Crête (1645-1670).

La Bataille de Cherchell est une bataille navale livrée le 24 août 1665,

devant Cherchell, en Algérie. Une flotte française de 9 vaisseaux et de deux brûlots commandée par le duc de Beaufort et le chevalier Paul, y défait une escadre ottomane de cinq vaisseaux. Deux bâtiments barbaresques, dont le navire-amiral le Pots-de-Fleurs, sont coulés et trois capturés.

Noms des navires de l'escadre française

  • Le vaisseau de ligne Saint-philippe, équipée de 82 canons et commandé par Mathurin Gabaret
  • Le vaisseau de ligne Dauphin, équipée de 54 canons et commandé par Damien de Martel
  • Le vaisseau de ligne Royale, équipée de 56 canons et commandé par le chevalier Paul
  • Le brûlots Reine, équipée de 60 cannons et commandé par Hector des Ardens
  • Le vaisseau de ligne Perle, équipée de 34 canons et commandé par Kerjean-Lesmoual
  • Le vaisseaux de ligne Jules, équipée de 24 canons et commandé par le capitaine de vaisseau

Bouillon

  • Le vaisseau de ligne Hercule, équipée de 36 canons et commandé par le capitaine de vaisseau Verdille
  • Le vaisseau de ligne Notre Dame, équipée de 28 canons et commandé par Giraudrière
  • Le brûlots Saint Antoine de Padoue, équipée de 16 canons commandé par de Cou
  • Le vaisseau de ligne Sainte Anne, équipée de 12 canons  
  •  
  • Noms des navires de l'escadre ottomane
  • Le navire-amiral Pots-de-Fleurs, équipée de 30 canons
  • Le vaisseaux de ligne Hillel, équipée de 33 canons
  • Le vaisseaux de ligne Chems, équipée de 33 canons
  • Le vaisseaux de ligne Cheval Blanc, équipée de 30 canons
  • Le vaisseau de ligne Nekhla, équipée de 22 canons

 

La bataille de Porto Delphino ou Porto Delfino est une bataille navale

qui oppose une frégate de l'Ordre de Malte, commandée par le chevalier d'Hocquincourt, à une trentaine de galères turques, le 27 novembre 1665 à Porto Delfino (petit port connu de nos jours sous le nom de Kolokythia, Langadas ou Lagkada), sur la côte orientale de l'île de Chios, en Grèce. Malgré le déséquilibre des forces en présences, les galères ottomanes se retirent après plusieurs heures de combat.  Le chevalier Honoré de Monchy d'Hocquicourt, fils du maréchal de France Charles de Monchy d'Hocquincourt, neveu du commandeur de Valençay, commandait pour l'Ordre de Malte une frégate de 36 canons, la Sainte Croix. En 1664, il a 22 ans, le même âge que ses lieutenants, le chevalier Anne Hilarion de Costentin de Tourville, qui s'illustrera par la suite, mais aussi les chevaliers de Molé, de Préaux, du Moulin, de Farnières.  Depuis la fin des années 1640, l'Ordre de Malte - aux côtés d'autres nations européennes (le royaume de France et la République de Venise principalement) - est en guerre contre l'empire ottoman qui assiège la ville de Candie en Crète. En Méditerranée, une autre guerre a lieu : une guerre de course. Les vaisseaux de l'Ordre de Malte s'attaquent au convois marchands turcs et les corsaires barbaresques s'attaquent aux convois marchands européens.

D'Hocquincourt et Tourville sillonnent la Méditerranée depuis quelques années déjà. Le 25 août 1661, deux vaisseaux algériens sont victimes de ces affrontements et sont capturés par la frégate du chevalier d'Hocquincourt. Chargé de la défense du pont, Tourville extermine soixante assaillants, tandis que le vieux corsaire Crévillier s'occupe du second navire. Mais, de derrière le cap Matapan, surgissent deux nouvelles voiles ennemies. Tourville et ses hommes se lancent à l'abordage de l'une d'elles et, malgré trois blessures, font amener le pavillon à ses trois cents guerriers. C'est alors que sept navires corsaires d'Alger arrivent sur les lieux du combat et, après neuf heures de lutte, ils sont à leur tour en fuite.

La bataille    En 1665, les deux hommes se couvrent d'une gloire encore plus grande, qui revient surtout à Hocquincourt, pour la hardiesse et l'habileté de ses manœuvres. Le 27 novembre 1665, après avoir poursuivi un pirate, qui lui avait échappé à la faveur de la nuit, vers Mytilène, d'Hocquincourt entre dans le boghas ou canal de Chios, et mouille dans la grande calanque de Porto Delfino. Voici le récit de la bataille que donne l'historien du XIXe siècle La Roncière :

 galères par Pierre Puget- vers 1655

« Le 27 novembre 1665, leur frégate venait d'entrer avec une riche prise dans le port de Kolokithia (Porto Delfino), sur la côte orientale de l'île de Chio, quand vingt quatre galères de Memmi-Pacha Oglou surgissent à l'entrée de la rade.

La partie sud du port est couverte par l'îlot de San Stefano, « L'écueil des Vignes ». Dans l'étroit chenal qui s'isole de la pointe Pali, Hocquincourt s'engagea pour tâcher de gagner le large. La bonasse l'empêcha d'avancer. Et les galères turques, se dérobant à ses redoutables batteries de flanc, contournèrent l'îlot pour l'attaquer par derrière… leur meute, rangée en demi-cercle donnait de la voix des gros canons de coursives, que soutenaient les arquebusades des janissaires débarqués sur l'écueil.

Du haut de la poupe où ses mousquetaires tiraient « en bel ordre » à l'abri de « paillets », Hocquincourt dirigeait la défense. Tourville, des quatre pièces d'arrière « chargée à cartouches » faisait un carnage affreux parmi les équipages et la chiourmes. Comme pour narguer l'ennemi, les sculptures de la poupe figuraient deux Turcs prostrés devant une comète fulgurante. Les Turcs la criblaient de flèches dont l'une aurait atteint Hocquincourt au cœur, sans la bonne épaisseur de son pourpoint. Un boulet lui avait passé entre les jambes, son chapeau était percé de balles et ses vêtements couverts de sang… Son valet de chambre, à son côté, était tombé décapité. Mais rien ne pouvait ébranler la « grande fermeté d'esprit » du chevalier.

Tout à coup, Memmi-Pacha Oglou fonça sur notre vaisseau avec une telle violence qu'il le projeta hors du chenal. Un Turc qui se hissait sur le triquet pour arracher notre bannière fut abattu d'un coup de pistolet par le chevalier du Moulin, bientôt frappé lui même. Mais le capitaine ne put tenir sous la mitraille des pièces de Tourville, sous la grêle de nos grenades et la pluie de nos lances à feu… au bout d'une demi-heure « d'un grand carnage, elle scia (recula) toute en désordre, laissant pour trophée de sa honte son nez »… son éperon demeura planté dans notre poupe. Aucune autre galère ne se risqua à l'abordage… mais toutes, « avec de grandes huées », par trois fois exécutèrent de près d'effroyables décharges. Impassible, Hocquincourt attendait l'assaut, cimeterre au poing, ayant remis au fourreau la fameuse épée que portait son père le maréchal lors du forcement des lignes d'Arras.

Il y avait cinq heures que durait la bataille. Vers deux heures parurent dix autres galères que Dourach-bey amenait de Smyrne avec une cargaison de munitions. Mais le vent s'était levé… notre vaisseau virant de bord, présenta le flanc aux galères qui s'éparpillèrent comme une volée d'oiselles, « pour ne pas être cueillies par la formidable artillerie des chrestiens ». Trente quatre galères laissaient notre vaisseau « maistre du champ de bataille ». Dix sept mille hommes prenaient la fuite devant trois cents… Le bilan de nos pertes ne dépassait pas dix sept morts et quarante huit blessés, et parmi ceux-ci, presque tous les chevaliers, tandis que les janissaires à eux seuls comptaient plus de trois cents morts… Durant quinze jours la flotte turque avariée ne put prendre la mer… »  

Conséquences                  Le combat a un retentissement extraordinaire en Europe. Les généralissimes de la flotte et de l'armée vénitiennes, Andrea Corner et le marquis Ville4, leurs lieutenants généraux Pisani et Giustiniani, rendent visite au vainqueur dans le port de Paros.

Louis XIV et le duc de Beaufort, Grand-maître de la navigation, gratifient Hocquincourt de lettres autographes qui, malheureusement, ne lui parviennent pas. Car au lieu de revenir en France, avec le rang de capitaine de vaisseau, Hocquincourt poursuit ses courses solitaires… Et, le 14 mars 1666, son vaisseau sombre dans le détroit semé d'écueils qui sépare de la Crète l'île de Kasos. Sur les 330 hommes d'équipage, 208 périssent et, parmi eux, le chevalier d'Hocquincourt. Son corps rejeté sur la plage est inhumé dans la chapelle de Sainte-Marine près de Kasos. Tourville n'était pas à bord. Rappelé par sa famille, il avait pris la route de Venise où la République le gratifie d'une médaille d'or et d'un certificat dithyrambique délivré à « l'invincible protecteur du commerce maritime, à la terreur des Turcs

Bataille livrée les 2 et 8 mai 1671 dans le port de Bejaia, appelé alors Bougie,

pendant une opération navale menée par l'escadre anglaise de Méditerranée commandée par l'amiral Edward Spragge contre des corsaires algériens.

Une première attaque menée le 2 mai ayant complètement échoué, Spragge renouvelle son entreprise le 8. Pendant deux heures, le port et les navires algériens sont soumis à un intense bombardement puis Spragge envoie un brûlot, le Little Victory, contre les bâtiments adverses qui obtient un résultat dévastateur: sept vaisseaux algériens sont incendiés. Admettant leur défaite, les corsaires algériens s'engagent à ne plus attaquer les navires battant pavillon anglais.

Le bombardement d’Alger de 1682 est une opération navale

du royaume de France contre la régence d'Alger au cours de la guerre franco-algérienne (1681-1688). Louis XIV confie à Duquesne la mission de bombarder Alger après que le dey a déclaré la guerre à la France en 1681. À la tête d’une flotte d’une quarantaine de bâtiments, Duquesne quitte Toulon et se présente devant Alger, en juillet 1682, fortement retardé en raison de mauvaises conditions de navigation. Bombardée à plusieurs reprises au mois d'août, la ville subit des dégâts considérables. La paix que le dey est amené à demander ne peut se concrétiser, les conditions météorologiques imposant cette fois le retour de la flotte.

Au mois d'octobre 1680, les corsaires barbaresques capturent plusieurs bâtiments français, sans déclaration de guerre, et emmènent à Alger le capitaine et l'équipage pour les réduire en esclavage. Le 18 octobre 1681, le Dey d'Alger, Baba-Hassan, déclare officiellement la guerre à Louis XIV et le 23 octobre, il annonce au consul de France, Jean Le Vacher, le début des hostilités. Il ordonne dans le même temps la sortie en mer de douze bâtiments de guerre. Apprenant la nouvelle, Louis XIV ordonne à ses ministres de préparer une expédition punitive. Le commandement en est confié à Duquesne alors lieutenant général des armées navales avec, sous ses ordres, le comte de Tourville du même grade que lui et les chefs d'escadre le chevalier de Lhéry et le marquis d'Amfreville. La flotte se compose de onze vaisseaux de ligne, quinze galères commandées par le chevalier de Noailles, cinq galiotes à bombes, deux brûlots et de petits bâtiments.

Forces en présence Duquesne quitte Toulon le 12 juillet à la tête de onze vaisseaux et de cinq galiotes :

Vaisseaux
  • Le Saint-Esprit, 74 canons, Abraham Duquesne (LG)
  • L'Aimable,
  • Le Cheval Marin, 44 canons, M. de Belle-Isle-Erard
  • L'Assuré,
  • Le Vigilant, 54 canons, comte de Tourville (LG)
  • Le Vaillant, ? canons, M. de Beaulieu
  • Le Prudent, ? canons, Chevalier de Lhéry (CE)
  • Le Laurier,
  • L'Indien, 38 canons,
  • L'Étoile, ? canons, Job Forant
  • L'Éole,
Galiotes à bombes
  • La Menaçante, capitaine des Herbiers
  • La Cruelle, chevalier de Combes
  • La Bombarde, M. de Pointis
  • La Foudroyante ou La Fulminante, Bernard Renau d'Eliçagaray
  • La Brûlante, M. Beaussier

Le 18 juillet, après une traversée sans encombre, Duquesne mouille à Ibiza où il retrouve quinze galères commandées par le duc de Mortemart (1679-1688), général des galères en survivance de son père le duc de Vivonne.

Galères
  • La Sirène
  • La Madame
  • L'Amazone
  • La Hardie
  • La Réale
  • La Valeur
  • La Fière
  • La Patrone


  • L'Invincible
  • La Couronne
  • La Saint Louis
  • La Forte
  • La Fleur de lis
  • La Reine
  • La Grande

Le bombardement  Difficultés initiales, positionnement des galiotes à bombes

Article détaillé : Galiote à bombes.

L'escadrille parvient devant Alger le 22 juillet 1682. Les instructions de Duquesne sont de bombarder Alger jusqu'à soumission complète. Pendant les préparatifs de cette attaque, il envoie un détachement de sa flotte commandé par M. de la Maurinière incendier deux bâtiments turcs dans le port de Cherchell. Il s’applique ensuite à disposer convenablement ses vaisseaux et ses galiotes qu'il fait remorquer par les galèresNote 1. Le positionnement des galiotes est, pour une large part, déterminé par les moyens de défense de la ville et du môle.

Mais le temps est si mauvais que la première quinzaine d'août passe sans qu'il puisse donner l'ordre d'attaquer. Le 15 août, il est obligé de renvoyer à Marseille toutes les galères qui ayant beaucoup souffert et à bout de vivres, compromettaient le positionnement des galiotes. Pour donner aux galiotes le moyen de s’approcher et de se retirer en sûreté, Duquesne imagine de les conduire près du mur d’Alger à l’aide d’ancres portées par les chaloupes « à une distance du port qu’on crût raisonnable ». Il donna ordre à Job Forant, capitaine de vaisseau, de faire jeter cinq ancres au nord-est de la ville. Les extrémités des grelins attachés aux ancres et d’environ 2 000 brasses de longueurNote 2, sont distribués aux vaisseaux.

Le 16, des chaloupes vont mouiller des ancres près du môle et les galiotes se halent dessus pour prendre leurs places de combat. Mais ce n'est que dans la nuit du 20 que les Français sont en mesure de commencer le bombardement. Il produit d'abord très peu d'effet parce que les galiotes étaient trop éloignées de leur cible, Camelin et Landouillette ayant mal évalué l’éloignement des navires. Les officiers généraux estiment pour leur part qu’il fallait faire mouiller les galiotes au nord-ouest du môle. Sur ordre du chevalier de Tourville, Belle-Isle-Erard jette deux ancres dans la nuit du 20 au 21 août ; le chevalier de Lhéry, en mouille trois autres dans la nuit du 21 au 22 août, deux ou trois fois plus près du môle que celles de Belle-Isle-Erard. Le commissaire Landouillette, capitaine des bombardiers, fait lui-même exécuter les mortiers de la galiote La Cruelle sur laquelle il se trouvait. Les bombes n’atteignent qu’à peine le môle et pas du tout la ville.

Le 26 août, leur position est rectifiée et jusqu'au 5 septembre le bombardement devenu plus intense et plus précis inflige de sérieux dégâts au port et à la ville.

Bombardements nocturnes

alger que les Français bombardent en 1682. Gravure hollandaise de 1689.

La deuxième nuit de bombardement est celle du 30 août. Ce soir-là, les galiotes halent à leur poste et tirent dans de bien meilleures conditions, étant beaucoup plus près du môle. « Les ancres furent placées à la portée du pistolet du mur qui fait clôture du port ». Ainsi Tourville, chargé par Duquesne du soin de la deuxième attaque, avait-il changé la disposition des galiotes et rectifié les distances et La Cruelle était-elle mouillée devant le fanal d’Alger à l’endroit qu’il avait proposé.

Lors de la troisième nuit de bombardement, du 3 au 4 septembre, les galiotes sont placées à peu de distance du môle. Les chevaliers Tourville et de Lhéry observent depuis leurs canots. La nuit suivante, Duquesne renvoie les galiotes plus près encore du môle, à une distance de 200 à 260 toises du môle, soit à environ 800 mètres des murailles de la ville. Cette nuit-là, est repoussée une attaque sur les galiotes menée par une galère, trois brigantins et quelques barques algériennes. Le 4 septembre, le dey envoie à Duquesne Jean Le Vacher pour demander la paix.

L'amiral fait répondre à Le Vacher que si les autorités algériennes avaient des propositions à lui faire, elles devaient se présenter elles-mêmes et qu'il avait encore quatre mille bombes à leur envoyer et que si cela ne suffisait pas, il en promettait encore autant pour l'année suivante. Peu de temps après, la flotte française - malmenée par le mauvais temps - doit abandonner le bombardement et rentrer en France.  

Conséquences   Le bilan du bombardement d'Alger de 1682 est vague. D'une part, la flotte française est parvenue à infliger des dégâts considérables à la ville et au port d'Alger, sans déplorer de pertes majeures. Ce bombardement a conduit le dey à demander la paix. Cependant la mission de Duquesne était d'obtenir la soumission complète du dey et de la ville. Ce qu'il n'obtient pas, faute de temps et en raison des conditions météorologiques défavorables qui l'obligèrent à rentrer prématurément.

Quand il apprend le 11 octobre l'échec de la mission, Louis XIV fait part de son mécontentement. Il reconnait cependant l’effet terrifiant du petit nombre de bombes, 280 environ, qui avaient été envoyées sur la ville. Au cours des bombardements qui suivent en 1683, 1684 et 1688, Abraham Duquesne, puis Tourville, forceront le dey à libérer tous les chrétiens réduits à l'esclavage. Cependant, ces expéditions ne parviendront pas à mettre un terme à la guerre de course menée par la régence d'Alger contre les vaisseaux marchands européens naviguant en Méditerranée, et de nouvelles expéditions militaires seront menées par le royaume de Grande-Bretagne, le royaume d'Espagne et les États-Unis jusqu'au début du XIXe siècle.

bataille de Raguse     En 1617,

                                                                         

surgissent des complications entre l’Espagne et Venise. Après plusieurs opérations, les escadres espagnoles imposent leur domination dans l’Adriatique. Don Francisco de Rivera quitte Messine le 9 novembre à la tête de 15 galions, laissant les galères d’accompagnement au port du fait de l’état avancé de la saison.

Il pénètre dans l’Adriatique, et bien que ses ordres soient de patrouiller dans le détroit d’Otrante, des courants le font dériver vers Raguse, où il arrive le 19. Là il aperçoit la flotte vénitienne composée de 18 galions, 6 galéasses et 34 galères, commandée par Veniero et qui croit sa victoire assurée.

La bataille

          Le 21, les navires Vénitiens forment une demi-lune, s’approchant des Espagnols, mais l’obscurité tombant empêche le combat. La situation des Espagnols est mauvaise, puisque mise à part leur infériorité numérique, le vent tombe complètement, et leurs navires sont séparés sans pouvoir se protéger les uns les autres. Dans cette situation, les galères vénitiennes auraient pu faire d'importants dégâts, en attaquant, ou en remorquant leurs galions vers les espagnols immobiles. Mais Veniero ne voulut pas se risquer dans un combat nocturne.

À l’aube, les Vénitiens se mettent en mouvement, et un vent d’est se lève qui les favorise, mais permet aussi aux Espagnols de reformer leur ligne. Décidé à passer à la contre-attaque, Rivera, à bord d’un galion de 68 canons, se lance contre l’ennemi toujours formé en demi-lune et avec les galères et galions mélangés et se dérangeant mutuellement. Pendant un moment, il semble que le navire amiral espagnol va être encerclé, mais toute la ligne espagnole l’appuya immédiatement ouvrant un feu très vif et précis sur les Vénitiens déconcertés, dont beaucoup de galions sont remorqués par les galères et ne peuvent pas répondre au feu. La confusion est immense, les galères doivent lâcher les câbles et virer, et les galions tourner pour présenter leurs flancs.

C’est dans cet embouteillage de navires, qui peuvent à peine se défendre que tombe le feu espagnol. Les Vénitiens ne se décident pas non plus à passer à l’abordage, car ils savent qu’à bord des galions espagnols, il y avait la redoutable infanterie embarquée des Tercios, ils se résolurent alors à une lente retraite. Les Espagnols ne pouvaient pas s’approcher beaucoup plus non plus du fait des vents contraires. L’action se résuma à une violente canonnade avec un net avantage espagnol.

Conséquences   Les Vénitiens déplorent la perte de 4 galères coulées et un grand nombre endommagées. Le galion amiral « San Marcos » est très endommagé et doit être remorqué. Ils souffrent la perte de 4 000 hommes pour 300 Espagnols.  Rivera poursuit la flotte ennemie en pleine retraite pour achever de la détruire. Une violente tempête le contraint à renoncer à son projet. Les Espagnols se réfugient à Brindisi et les Vénitiens à Manfredonia. Les navires vénitiens les plus endommagés supportent très mal la tempête, et 13 galères et une galéasse sombrent, entrainant la perte de 2 000 hommes de plus.

La bataille navale d'Oliwa a été livrée le 28 novembre 1627,

durant la guerre suédo-polonaise (1620-1629), au large du port de Gdańsk (Dantzig à l'époque). Elle opposa une flotte polono-lituanienne à une escadre suédoise qui fut battue.  Les Suédois, qui disposaient d’une marine puissante, bloquaient les côtes polonaises et en particulier, le port de Gdansk. Le 28 novembre, la flotte polonaise défia l'escadre qui bloquait le port. Les Suédois avaient une longue tradition navale, ce qui n'était pas du tout le cas de la Pologne, qui allait livrer son premier combat. Les Polonais disposaient de l'avantage numérique, mais les Suédois avaient des vaisseaux plus puissants.

Alors que les six vaisseaux de l'escadre suédoise voguaient en provenance de la péninsule de Hel, la flotte polonaise, commandée par l'amiral Arend Dickman sortit du port de Gdańsk où elle était ancrée et attaqua, prenant complètement au dépourvu ses adversaires qui ne s'attendaient nullement à une telle réaction.

Le Ritter Sankt Georg (Chevalier de Saint-Georges), navire amiral polonais, appuyé par le Meerweib attaqua le Tigern, navire-amiral suédois de l'amiral Nils Stiernsköld. Les deux bâtiments s'abordèrent et l’infanterie de marine polonaise s'empara du vaisseau suédois après une lutte féroce. Le petit galion Meermann s'attaqua quant à lui au Solen, pourtant beaucoup plus imposant et le défit, mais son capitaine préféra le faire sauter plutôt que de le rendre. Les quatre navires restant prirent alors la fuite et ne furent pas rattrapés.

Dickman et Stiernsköld périrent tous deux dans la bataille.  

Navires engagés

  • Pologne
  • 1reescadre
    • Ritter Sankt Georg (Rycerz Święty Jerzy) - galion, 31 canons, 400 tonneaux
    • Fliegender Hirsch (Latający Jeleń) - galion, 20 guns, 300 tonneaux
    • Meerweib (Panna Wodna) - pinka - 12 canons, 160 tonneaux
    • Schwarzer Rabe (Czarny Kruk) - flûte - 16 canons, 260 tonneaux
    • Gelber Löwe (Żółty Lew) - pinka - 10 canons, 120 tonneaux
  • 2eescadre
    • Meermann (Wodnik) - galion, 17 canons, 200 tonneaux
    • König David (Król Dawid) - galion, 31 canons, 400 tonneaux, capitaine Jakub Mora
    • Arche Noah (Arka Noego) - 16 canons, 180 tonneaux
    • Weißer Löwe (Biały Lew) - 8 canons, 200 tonneaux
    • Feuerblase (Płomień) - 18 canons, 240 tonneaux
  • Suède Tigern - galion, 22 canons, 320 tonneaux (pris)
    • Solen - galion, 38 canons, 300 tonneaux (coulé)
    • Pelikanen - galion, 20 canons, 200 tonneaux
    • Manem - galion, 26 canons, 300 tonneaux
    • Enhörningen - galion, 18 canons, 240 tonneaux
    • Papegojan - pinasse - 16 canons, 180 tonneaux

                                                                                 .      LA GUERRE DE TRENTE  ANS.

La guerre de Trente Ans est une série de conflits armés qui a déchiré l’Europe de 1618 à 1648. Les causes en sont multiples mais son déclencheur est la révolte des sujets tchèques protestants de la maison de Habsbourg, la répression qui suivit et le désir de ces derniers d’accroître leur hégémonie sur leurs possessions.

Ces conflits ont opposé le camp des Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire germanique, soutenus par l’Église catholique romaine, aux États allemands protestants du Saint-Empire, auxquels étaient alliées les puissances européennes voisines à majorité protestante, Provinces-Unies et pays scandinaves, ainsi que la France qui, bien que catholique et luttant contre les protestants chez elle, entendait réduire la puissance de la maison de Habsbourg sur le continent européen.   !!!!!

Cette guerre a impliqué l'ensemble des puissances européennes selon qu'elles étaient pour ou contre le parti de l'Empereur, à l'exception de l'Angleterre et de la Russie – qui ont néanmoins indirectement œuvré contre le parti des Habsbourg. L'emploi de mercenaires était la règle. Les combats se déroulèrent surtout dans les territoires d’Europe centrale dépendant du Saint-Empire, puis se portèrent sur la plaine de Flandre, le nord de l'Italie ou encore dans la péninsule Ibérique. Les batailles, les famines, les massacres ont provoqué plusieurs millions de morts. Cette « guerre civile européenne » a lourdement pesé sur la démographie et l'économie des États allemands et du royaume d'Espagne, et assis l'hégémonie de la France, qui s'épanouira davantage encore sous Louis XIV.

La guerre de Trente Ans a été marquée sur le plan religieux par l'affrontement entre protestantisme et catholicisme et sur le plan politique par l'affrontement entre féodalité et absolutisme. Avec la paix de Westphalie, le problème politique se solde par la victoire du modèle absolutiste      http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Trente_Ans

 

                                                             Les batailles maritimes de la guerre de 30  ans.

La bataille du cap Saint-Vincentbataille de Gibraltar est une bataille navale qui opposa en 1621

Le royaume d'Espagne et les Provinces-Unies durant la guerre de Trente ans. La bataille a lieu près du Cap Saint-Vincent qui se trouve aujourd'hui au sud du Portugal. Elle est remportée par l'Espagne.

espagne....                     provinces unis

Neuf navires de la flotte espagnole quittèrent Cadix le 31 juillet 1621 sous les ordres de don Fadrique de Toledo y Osorio, en direction du Cap Saint-Vincent. La flotte était composée du galion Santa Teresa, navire amiral, 3 autres de 450 tonnes, 3 de 330 tonnes et deux pataches. Le 6 août ils reçoivent des informations concernant la présence de 26 navire ennemis ancrés près de Torremolinos.    

  Ces 9 navires espagnols étaient envoyés par Philippe IV, à la demande du comte d'Olivares pour s'opposer aux hollandais qui continuaient à attaquer les possessions espagnoles malgré la trêve de 1609. Sachant grâce aux espions qu'une flotte hollandaise provenait de Venise et transportait des richesses, il fut décidé de l'attaquer. La flotte "del Mar Oceano" fut donc réunie, à laquelle s'ajouta 4 navires provenant du Portugal et 9 autres d'Espagne, soit au total 22 navires.

Les prémices  

  Du fait de plusieurs imprévus, seul les 9 de "la Mar oceano" furent prêts pour la date prévue. Après une réunion de l'état-major des neuf navires, il fut décidé de tout de même passer à l'attaque malgré l'infériorité numérique.

Le 9 août les navires hollandais furent aperçus près de Ceuta ; les pataches, qui sont des navires d'exploration furent envoyées en reconnaissance tandis que le reste de l'escadre patrouillait dans le détroit dans l'attente de l'adversaire.

Le 10 août au matin, les Hollandais sont aperçus. Le convoi naviguait en deux groupes, le principal composé de vingt-quatre navires et le second de sept. Face aux navires espagnols, l'escorte hollandaise de 12 navires se forma rapidement en demi-lune.

Les Hollandais étaient confiants dans leur évidente supériorité numérique: douze navires de guerre et des navires marchands également armés face à sept espagnols. De surcroit, deux des galions hollandais étant plus puissants que la majorité des navires de la flotte espagnole, à l'exception du Santa Teresa le plus puissant des navires présents.

La bataille   

 La tactique espagnole est d'infiltrer le navire amiral entre la formation adverse, pour attirer le feu ennemi, tandis que le reste de la flotte suivait et attaquait les navires hollandais à portée.  Le Santa Teresa tira au canon pour sommer les hollandais de se rendre, ce qu'ils ne firent pas; il se faufila entre les Hollandais sans ouvrir le feu, jusqu'à être côte à côte avec les navires ennemis et cela afin d'augmenter la puissance dévastatrice de ses salves. Il subit une décharge d'artillerie et de mousquets à moyenne distance. Au moment propice, il fit feu.   La première salve du Santa Teresa causa tant de dommages au premier navire hollandais que ce dernier dut se retirer. Poursuivant son action, le Santa Teresa tira bordées sur bordées sur tout bâtiment hollandais à portée. Le galion qui naviguait juste derrière attaqua et aborda un navire adverse, qui se rendit.  Le Santa Ana réussit également à aborder un autre navire et à le capturer. L'une des pataches attaqua et aborda à son tour un navire hollandais, malgré la nette différence entre les deux navires.  Le Santa Teresa traversa toute la ligne ennemie et fit demi-tour pour attaquer de nouveau, affrontant deux navires hollandais, il en démâta et incendia un, et captura l'autre. Le feu du navire hollandais manqua de peu de se propager au navire amiral espagnol. Le navire espagnol était partiellement démâté, mais il vira tout de même pour achever par la suite le navire hollandais incendié.  Les Hollandais rescapés tentent de fuir et le combat prend fin à 15 heures.     

Conséquences    

Deux navires hollandais furent capturés et cinq détruits pour aucune perte espagnole.  Le roi fut très satisfait de ce résultat et récompensa don Fadrique du grade de capitaine général des gens de guerre. Il ordonna de peindre plusieurs tableaux qui recréèrent différentes phases du combat, pour célébrer cette prouesse.

gibraltar

La Bataille de la baie de Matanzas, qui eut lieu sur la côte sud de Cuba le 8 septembre 1628,

                                     

permit à la compagnie néerlandaise des Indes occidentales de mettre la main sur un imposant trésor espagnol,

convoyé par la Flotte des Indes, d'une valeur totale de onze millions de florins, essentiellement sous forme de pièces d'argent

.La flotte de 1628 fut capturée par le corsaire hollandais Piet Hein, sous la direction de l'amiral hollandais Witte de With, en compagnie de Hendrick Lonck et du vice-Admiral Joost Banckert.

Une partie de la flotte espagnole a été prévenue de l'attaque à l'occasion de l'arrestation d'un mousse hollandais et s'abrite dans les colonies espagnoles avoisinantes, mais l'autre partie continue son chemin. quinze navires seront piégés auprès de ou dans la baie de Matanzas, sur la côte cubaine.

Cette bataille est considéré comme une étape importante de l'affaiblissement de l'Espagne aux Antilles et comme un élément de motivation pour les corsaires et pirates qui vont dès lors essaimer un peu partout à travers la Caraïbe.

Piet Hein met ainsi la main sur un butin (or, argent et diverses richesses) valant plus de 11 millions de florins: très exactement 11,509 millions en or, argent et denrées coloniales diverses.

C'est la plus grande victoire hollandaise dans les Caraïbes : lorsque Piet Hein retourne à Rotterdam en 1629, il y est accueilli en héros et son trésor servira à financer l'armée hollandaise pendant 8 mois   Au delà de ces huit mois, ce formidable butin sera aussi utilisé pour armer une flotte de près de 70 navires qui cingle en décembre 1630 la colonie sucrière portugaise de Pernambuco, sur la côte Brésilienne, dont les hollandais s'empareront et resteront maitres pendant 14 ans et qui sera la base du déplacement de l'histoire de la culture du sucre vers la Barbade et le reste des Antilles.

http://www.melfisher.org/1622.htm       http://www.flheritage.com/archaeology/underwater/galleontrail/platefleets.cfm   http://www.mgar.net/var/flota.htm      

http://clio.missouristate.edu/chuchiak/HST%20350-Outline%2029.htm     http://www.treasureexpeditions.com/1605_terra_firma_fleet.htm

La Compagnie néerlandaise des Indes occidentales (en néerlandais : Geoctroyeerde Westindische Compagnie ou GWC) était une société de marchands néerlandais.http://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_n%C3%A9erlandaise_des_Indes_occidentales         

http://www.s4ulanguages.com/wic.html

Bataille des Abrolhos           hollandais

Après être revenu avec Fadrique de Toledo des Amériques, en ayant nettoyé les Caraïbes des pirates, Antonio de Oquendo apprend que les villes brésiliennes de Pernambouc et de Recife ont été capturées par les Hollandais avec une force de 67 navires et 6 000 hommes.

Deux flottes sont préparées pour contrer cette menace. Celle d'Oquendo était composée de 26 navires. 12 caravelles l'accompagnent, transportant 3 000 soldats.

Arrivé à Bahia, il y renforce la garnison et continue sa route en direction de Pernambouc en compagnie de 20 navires marchands qui se sont joints à lui. Ayant appris la présence des Espagnols, les Hollandais envoient 17 galions bien approvisionnés et armés, renforcés par 1 500 soldats à leur bord. Deux de leur navires étaient en outre de 1 000 tonnes et 50 canons. Les Espagnols quant à eux avaient 5 navires de moins de 300 tonnes, 5 autres avaient seulement la moitié de leur infanterie embarquée et seuls les 6 derniers étaient équipés à peu près correctement.En outre, Oquendo refusa que l'infanterie transportée dans les caravelles, sous les ordres du comte de Bayolo, soit transférée à bord des galions, car ses ordres étaient de les transférer aux Amériques.  

Bataille  

           La bataille commença à 8 h du matin à 240 km de l'Archipel des Abrolhos. La flotte hollandaise avança formée en arc de cercle. Oquendo parvint à coller son navire, le Santiago, au navire amiral hollandais de Pater. Celui-ci tenta de se dégager mais n'y parvint pas, car des soldats espagnols avaient déjà abordé son navire et l'avaient amarré au Santiago. Un autre galion hollandais aborda le navire espagnol par l'autre côté, mais le reste des navires d'Oquendo l'appuyèrent.

À 16 h, le combat était encore indécis, mais un taquet enflammé, tiré par un canon du Santiago, mit feu au navire amiral hollandais. Le navire du second d'Oquendo remorqua le Santiago pour l'éloigner de l'explosion du navire hollandais de Pater.     

Conséquences

  Oquendo captura l'étendard de Hollande et mit en fuite l'ennemi, détruisant 3 navires hollandais, qui perdirent 2 000 hommes.

Les Espagnols perdirent 1 navire et 600 hommes.         Oquendo amena des troupes de renfort à Pernambouc et repartit ensuite pour l'Espagne.

La bataille de Guetaria est une bataille navale livrée le 22 août 1638

espagne                 royaume de France.

dans le petit port de Guetaria, sur la côte du pays basque espagnol, durant la guerre de Trente Ans. Elle se passe trois ans après l'engagement français dans le conflit alors que celui est encore très indécis. Le combat oppose une escadre française qui soutient les forces terrestres progressant le long du littoral à une escadre espagnole arrivée en renfort.

 

Alors que plusieurs affrontements ont déjà eu lieu en Méditerranée, c'est la première grande bataille navale franco-espagnole dans l'Atlantique

. C'est une victoire française qui ébranle la puissance espagnole sur mer, mais qui ne profite pas à Louis XIII et Richelieu, car les troupes à terre sont tenues en échec. La guerre entre la France et l’Espagne avait commencé en 1635, et les opérations militaires, tant sur terre que sur mer, sont en 1638 loin d’être favorables à la France. L'opération vise à contribuer au siège de Fontarabie engagé par les Français de Condé. L’archevêque Henri d'Escoubleau de Sourdis, à la tête de 21 vaisseaux, 7 ou 8 brûlots et quelques bâtiments légers (essentiellement des flûtes), vient attaquer les forces de Don Lopez de Hoges sur les côtes du pays basque espagnol. Celui-ci, venant de la Corogne, mouille le 17 août dans la baie de Guetaria avec 14 galions ou vaisseaux et 4 frégates Sourdis prend position à l’entrée de la rade dès le 19, et y bloque immédiatement Lopez de Hoges. Le chef espagnol embosse ses navires sur un front très resserré près du rivage Cette configuration défensive interdit aux Français un combat rapproché avec abordage -tactique alors habituelle- car les Espagnols sont si près de la terre que le risque de s’échouer est trop important. Par contre la position est favorable à l’emploi des brûlots car elle ne met pas en danger les navires français et Lopez de Hoges n’a pris aucune précaution particulière contre une attaque de ce genre. Absence de protection qui s’explique aussi par une ruse de Sourdis qui a fait maquiller ses brûlots pour qu’ils ne puissent pas être identifiés comme tels  

L’anéantissement de l’escadre espagnole

Il ne reste plus qu’à attendre les vents favorables, c'est-à-dire soufflant vers les terres. Ceux-ci se lèvent dans la journée du dimanche 22 août. L’archevêque-amiral réunit un conseil de guerre qui n’a pas besoin de discuter longtemps : « Le vent promet une victoire certaine ; on conclut unanimement à l’attaque ; chacun se rend à son bord ; la joie remplit le cœur de tous les Français » note le père Fournier. On décide que la manœuvre se déroulera en trois temps :

1° attaque au canon avec les plus gros vaisseaux ;

2° lancement des brûlots sous leur protection ;

3° retraite coupée à l’ennemi au moyen de bâtiments légers

L’attaque démarre vers 11 h 0 du matin. Six vaisseaux français, sous les ordres de Montigny, viennent mouiller à une encablure de la ligne espagnole ; chacun d’eux emmenant avec lui un brûlot. Deux autres lignes de vaisseaux français se placent en soutien de la première. Sourdis, sur la deuxième ligne à bâbord de la précédente, se tient en réserve avec 7 bâtiments et un brûlot. Le reste de la flotte forme la troisième ligne, au large, prête à intervenir. Conformément au plan, la ligne d’attaque française déclenche une violente canonnade, à laquelle les Espagnols répondent aussitôt. « Ce tonnerre dura un bon demi quart d’heure », puis Montigny lâche ses brûlots. L’effet est dévastateur sur l’escadre ennemie : les navires de Lopez de Hoges s’embrasent les uns après les autres. Le Chevalier Paul s'illustre particulièrement lors de la bataille. À l’issue de six heures de combats, il ne reste plus qu’un seul des 18 navires espagnols, « troué et rasé de coups de canons », une frégate semble-t-il. Entre 4 000 et 5 000 Espagnols ont trouvé la mort dans l’opération alors que Sourdis n’a perdu qu’une quarantaine d’hommes.  

 

Une première victoire française prometteuse mais non décisive           C’est la première victoire navale française de la guerre. Sourdis envoie au roi le pavillon de l’unique navire espagnol rescapé et attribue généreusement le mérite de la victoire à son adjoint, le commandeur Des Gouttes. Richelieu, qui depuis 1624 a déployé des efforts gigantesques pour convaincre Louis XIII de donner à la France une marine de guerre, laisse éclater sa joie et remercie chaleureusement l’archevêque-amiral et ses officiers : « Je ne saurais vous témoigner la joie de la victoire que vous avez remporté sur les ennemis. C’est un effet de votre cœur, de votre activité et de votre bonne conduite… Il est certain que contre les Espagnols il faut hardiesse à entreprendre. »

 

La victoire donne à Sourdis la maîtrise des eaux de cette région. Pourtant, en dépit de l’enthousiasme de Richelieu, elle n’est pas décisive, l’Espagne disposant avec l'or des Amériques, de ressources considérables pour poursuivre la guerre sur terre comme sur mer, avec d’ailleurs une flotte qui reste bien plus importante que celle dont disposent Louis XIII et Richelieu. La victoire navale ne trouve pas son prolongement terrestre, puisque le siège de Fontarabie mené non loin de là tourne au fiasco pour l’armée française qui se débande. Condé doit lever le siège le 8 septembre, soit moins de trois semaines après la victoire navale, à la consternation de Louis XIII et de Richelieu…

Guetaria est l'un des rares combat naval du siècle à être une bataille de destruction ; et ce grâce à l'usage que Sourdis fit de ses brûlots. Duquesne retint la leçon et il imitera son maître à Palerme en 1676.

la principale conséquence de la victoire française, sur le long terme, fut de commencer à ébranler la domination espagnole aussi bien au Portugal qu'en Catalogne. Les soulèvements de 1640, après d’autres victoires navales françaises, y puisèrent une partie de leur forceet la guerre franco-espagnole durera jusqu’en 1659.

Liste partielle des navires engagés

Royaume de France

  • La Couronne, 72 canons, 500 homme vice-amiral, Claude de Launay-Razilly
  • Navire du Roi, 52 300 h., chef d'escadre Philippe Raquin des Gouttes
  • Vaisseau de la Reine, (38), 245 h., capitaine Danerac
  • La Vierge, (34), 245 h., Jacques du Mé
  • Le Cardinal,(30), 245 h., capitaine de Coypeauville.
  • Le Triomphe, (30), 205 h., capitaine de Caen
  • La Victoire, (30), 205 h., capitaine Contenaut
  • Saint-Louis de Hollande, (24), 205 h., capitaine Treillebois
  • Trois-Rois: (30), 205 h., capitaine Baptiste
  • La Fortune, (30), 205 h., capitaine de Casenac
  • L'Europe, (34), 205 h., Chevalier Jules de Montigny
  • Le Triton, (30), 155 h., capitaine Villemoulin
  • Le Faucon, (30), 155 h., capitaine Dumenillet
  • Le Cygne, (30), 205 h., capitaine Chevalier de Cangé
  • Le Cocq, (30), 205 h., capitaine de Chastelus
  • La Licorne, (30), 205 h., capitaine La Chesnaye
  • Le Corail, (30), 205 h., capitaine de Porte-Noire
  • L'Emerillon, 125 h?, capitaine de Morsay
  • Le Saint-Charles, (28), 155. 400 t. Saint-Etienne
  • Le Dauphin du Havre, (28), 155 h., Boisjoly
  • La Perle, (24), 125 h., capitaine La Roullerie
  • La Renommée, (24), 125 h., capitaine Daniel
  • L'Intendant, (24), 125 h., capitaine de Conflans
  • Le Saint-Jean, (24), 125 h., Abraham Duquesne
  • La Magdelaine de Brest, (24) 125 h., Louis de Senantes
    • 7 ou 8 brûlots11
  • Turc, 100 h., capitaine Guiton
  • Saint-Francois, (16) 100 h., capitaine Regnier
  • Marguerite, 14 cañones. 100 h., capitaine La Treille
  • Hermine, 14 cañones. 100 h., capitaine de Lignieres
  • Neptune, (16) 100 h., Chevalier Paul
  • Esperance-en–Dieu, (24) 100h., Chevalier Garnier
  • Petit-Saint-Jean, (16) 100. capitaine Razet / De Broq
  • Fregate du Havre, 66 h., capitaine Clerisse
  • Royale, (8), 82 h., capitaine Savigny
  • Cardinale, (8), 92 h., capitaine Baronnie
  • Lion
  • Nassau
  • Licorne
  • Grande Fregate de Brest, (8), 92 h.
  • Flibot de Brest


Royaume d'Espagne

  • 14 galions ou vaisseaux, dont :
  • Capitana, général Don Lope de Hoces y Corbova (c.1659-1639)
  • Santiago, général Nicolas Judice/Judici Fiesco
  • Neptuno,
  • Samta Teresa,
  • Carmen,
  • San Juan,
  • Nuestra Senora de la Anunciacion,
  • Nuestra Señora del Caro,
  • 4 frégates

(17 navires brulés sur 18, 1 échoué)


La bataille de Cabañas est livrée le 30 août et le 3 septembre 1638,

espagnols                       hollandais                 

pendant la guerre de Trente Ans, sur la côte sud de Cuba. L'amiral hollandais Cornelis Jol tente vainement à deux reprises de s'emparer de la Flota de la Tierra Firme, riche convoi naval espagnol chargé de métaux précieux, défendu par sept navires de guerre commandés par le général Carlos de Ibarra.Depuis leurs récentes bases du Brésil, les Hollandais préparent une flotte de 24 navires, sous le commandement de Cornelis Jol, surnommé Jambe de bois, pour l’avoir perdue dans un combat contre les Espagnols. Ces navires patrouillent les eaux près de La Havane, point de réunion entre les flottes de Nouvelle Espagne et celle de Terre Ferme, avant de retourner vers la Péninsule, chargées d’or.

 

Les tempêtes font des ravages dans la flotte hollandaise, et certains navires s’échouent à Cuba. Une patache espagnole finit par découvrir les hollandais, et, semant 5 poursuivants, arrive à Veracruz à temps pour empêcher l’appareillage de la flotte de Nouvelle-Espagne.

Mais aucun avertissement ne parvint à Carthagène, et la flotte de Terre Ferme appareille sous le commandement de Carlos de Ibarra, qui vient de nettoyer récemment l’Île de la Tortue de ses pirates.

Convoi et escorte étaient composés de 7 galions, avec une patache, un autre navire provenant du Honduras et 3 frégates marchandes.

 

Malgré les nouvelles tranquillisantes, Ibarra ordonne de déployer de gros câbles sur les flancs pour la protection, fait préparer le nécessaire pour soigner les blessés et des seaux d’eau partout pour combattre les incendies, se préparant malgré tout pour une possible attaque.

La nuit du 30 août, 17 navires furent repérés par le galion Regla. Les assaillants ouvrent le feu sur les Espagnols à 7 heures du matin. Confiants dans leur supériorité sur tous les domaines, les Hollandais se lancent à l’abordage, tactique qu’ils évitent de préférence, et qui est au contraire recherchée par les Espagnols. Deux à trois navires attaquent un des 7 galions espagnols, formés en ligne, et derrière laquelle sont placés les 4 navires marchands.

 

La Bataille            Le navire amiral Hollandais, un galion de 54 canons se lance avec 3 autres sur le navire d’Ibarra, et se colle au flanc du navire espagnol, son équipage se préparant à l’abordage. Mais Ibarra, appliquant la tactique espagnole utilisée en cas d'attaque de cette nature, retient le feu jusqu’au moment crucial. La salve qui suit, renforcée par les tirs de mousquets et arquebuses balaie le pont du navire hollandais, causant tant de dommages, qu’il coupe les câbles d’abordage et s’éloigne, se contentant d’un duel d’artillerie avec les 3 autres navires contre le navire espagnol. Celui-ci est endommagé, avec au moins un coup au niveau de la flottaison. Ibarra est blessé après avoir lancé une grenade qui explose trop tôt.

Le navire du vice-amiral hollandais attaque son homologue espagnol avec 2 autres navires, mais il subit un échec identique.

Le combat est moins acharné entre le reste des deux flottes, mais la résistance des Espagnols est telle que les Hollandais se retirent après 6 heures de combat.

Après deux heures de repos, les Hollandais reviennent à l’attaque. Mais leur moral est au plus bas après la très dure résistance initiale, seuls 11 des 17 navires participent à l’attaque.

Pendant plusieurs jours, les deux flottes restent face à face, mais ce n'est que le 3 septembre que les Hollandais se décident à attaquer de nouveau et avec 13 de leurs navires seulement. La bataille se limite à un duel d’artillerie. Le Carmen supporte le plus dur du combat, l’ennemi le croyant navire principal et s’acharnant sur lui. Mais le navire ibérique parvient à repousser ses opposants. Cependant il est sérieusement avarié; des plongeurs sont envoyés par le reste de la flotte pour réparer des voies d’eaux sur le navire en plein combat mais ses dommages sont trop important et il doit se retirer. Ibarra décide de l’envoyer à Cuba où il arrive sans encombres.

Sur les navires espagnols, une réunion des officiers a lieu, pour décider des prochaines manœuvres compte tenu de la situation préoccupante: navires endommagés, manque de munition et équipages morts de fatigue. Certains proposent d’aller à Veracruz, Ibarra et d’autres de continuer vers Cuba, même en passant au milieu de la formation ennemie. Mais aucun accord n’est conclu. La flotte hollandaise reçoit des renforts et totalise 24 navires. Veracruz où se trouve déjà la flotte de Nouvelle Espagne est alors choisie comme destination, .

Cornelis Jol est incapable d’empêcher la flotte espagnole de partir, malgré les ordres, menaces ou harangues, ses capitaines refusent de poursuivre l'affrontement. Les dommages dans sa flotte sont énormes, et rien qu'au cours du premier combat, il a perdu un minimum de 50 morts et 150 blessés. Ses adjoints immédiats, le vice-amiral Abraham Rosendal et le contre-amiral Jan Mast ont péri. Dans le second combat, le commandant Jan Verdist est tué ainsi que de nombreux autres marins et officiers.

Le 22 septembre, la flotte espagnole arrive à Veracruz. Cependant la saison est trop avancée, et la traversée de l'Atlantique est retardée jusqu’à l’année suivante. Les deux flottes appareillent et arrivent à Cadix le 15 juillet 1639 avec les trésors accumulés depuis deux ans.  

Conclusion  Les premières nouvelles de la double victoire de Cabañas sont rapportées par un capitaine anglais, qui assure avoir secouru l’équipage d’un grand galion hollandais très endommagé et avec beaucoup de blessés, qui était en train de couler.

   Plusieurs navires hollandais trop endommagés sont sabordés par leurs équipages car ils ne sont plus navigables, les marins se répartissant parmi les autres bâtiments. Plusieurs autres navires sont perdus dans des tempêtes. Ces défaites contre une flotte nettement inférieure en nombre sema la consternation en Hollande.      Les terribles salves d’artillerie des navires espagnols font partie d’un plan très minutieux et étudié, qui stipule les endroits à bombarder pour chaque pièce. Les Espagnols utilisèrent également une autre tactique qui fit des ravages dans les rangs adverses: tirer d’abord avec la moitié des pièces, afin que l’ennemi, qui attend cette salve pour tenter l’abordage se découvre, puis tirer alors sur les équipages assaillants avec l’autre moitié. C’est la « guerre à l’espagnole », dure et efficace.

http://www.melfisher.org/1622.htm       http://www.treasureexpeditions.com/king_philips_gold.htm      http://www.numismaticodigital.com/noticia/428/

   Bataille de Vado      Bataille navale livrée le 1er septembre 1638, pendant la guerre de Trente Ans (1618 - 1648).

Dernier grand engagement de galères en Méditerranée, elle vit la victoire dans le golfe de Vado, au large de Gênes, de l'escadre française du marquis de Pont-Courlay, composée de quinze bâtiments, sur celle de force sensiblement égale de l'amiral espagnol Rodrigo Gutierez Velasco. Ce dernier fut tué lors de l'affrontement

 

[François de Vignerot, marquis de Pont-Courlay, né vers 1609, mort le 29 juin 1646, est un général des galères sous Louis XIII.François de Vignerot est le fils de l'une des sœurs de Richelieu (Françoise du Plessis). Titré marquis de Pont-Courlay, il est souvent appelé de ce dernier nom.

Comme son cousin germain Maillé-Brézé (fils de l'autre sœur du cardinal, Nicole du Plessis), il doit toute sa carrière à son oncle, qui lui acheta pour 500 000 livres le généralat des galères possédé par les Gondi, le 2 février 1635 (acte enregistré par le Parlement le 13 mars). Mais estimé trop indépendant, il fut disgrâcié par Richelieu dès septembre, jusqu'en 1638. Au cours de l'été 1636, Pont-Courlay, en Méditerranée, ne s'illustre d'ailleurs que par ses querelles incessantes avec son lieutenant général, le bailli Jean de Forbin. Toutefois, il rachète ses égarements de jeunesse en écrasant avec quinze galères quinze galères d'Espagne dans le Golfe de Gênes, au large de Vado, le 1erseptembre 1638 : l'amiral espagnol, Rodrigo Gutierez Velasco, est tué. Mais en 1639, Maillé-Brézé, neveu préféré du cardinal, exerce le généralat des galères au détrimentde Pont-Courlay, le neveu mal aimé.

Dès avant la mort du cardinal (1642), Pont-Courlay reçoit l'ordre de Richelieu d'abandonner le généralat à son propre fils, le futur duc de Richelieu (1629-1715), enfant, qui le vendit à Fouquet 200 000 livres en 1661. Pont-Courlay mourut le 29 juin 1646, quatre ans après son oncle et quelques jours après Maillé-Brézé mort au combat à Orbiello le 14 juin

La bataille de Fontarrabie ou de Fuenterrabía (7 septembre 1638) une victoire espagnole sur la France.

Entre juin et septembre 1638, dans le cadre de la Guerre de Trente Ans, les troupes françaises assiègent la place forte de Fontarrabie, ville frontalière situé à l'embouchure de La Bidasoa.L'armée française, commandé par Henri II de Bourbon-Condé (Prince de Condé) et Henri d'Escoubleau de Sourdis, composé de 27 000 hommes, et de nombreux bateaux de guerre. On estime à 16 000 le nombre de boulets tirés par les français sur les murailles de la ville. À la fin du conflit, il resta environ 300 survivants, principalement des femmes et des enfants. Si la ville était virtuellement détruite, elle ne se rendit pas.

Le 7 septembre, un détachement de l'armée espagnole dirigé par Juan Alfonso Enriquez de Cabrera, IXème amiral de Castille, arriva au secours de la ville et défit les forces françaises.La déroute, considéré comme désastreuse par les français, fut attribuer par Henri d'Escoubleau de Sourdis a un de ses généraux, Bernard de La Valette, duc d'Épernon, qui avait refusé de diriger une attaque ordonné par Sourdis, croyant à son manque d'intérêt tactique

.Les forces françaises se composaient de 18 000 soldats d'infanterie, et 2000 cavaliers, appuyés par 20 à 30 bateaux de guerre et prés de 7000 marins. La citadelle de Fontarrabie était défendus par environ 1300 hommes, auquel on rajoute les 15 000 soldats d'infanterie et 500 cavaliers du détachement de Juan Alfonso Enriquez de Cabrera.

Postérité :La victoire fait toujours l'objet de célébration à l'heure actuelle, tout les 8 septembre, avec un défilé appelé : el Alarde.

La ville de Fontarrabie reçut le titre de «Muy noble, muy leal, muy valerosa y muy siempre fiel», soit "Très noble, très loyal très valeureuse et toujours très fidèle".

http://hendaye.blogs.sudouest.fr/archive/2008/09/13/fetes-de-fontarabie-hondarribia-2eme-partie-les-canons-de-tx.html

Le combat de Dunkerque se déroule devant Dunkerque le 18 février 1639, entre une flotte espagnole et une autre française.

                

La flotte espagnole quitta Dunkerque en direction de La Corogne, transportant 2 000 soldats wallons, avec pour ordre de se regrouper avec la flotte d'Antonio de Oquendo.

Dans la Manche, elle tomba nez à nez avec une flotte néerlandaise commande par Maarten Tromp. Une bataille de 4 heures a suivi et Orna est forcé à la retraite à Dunkerque laissant derrière deux de ses galions, tandis qu'un autre s'est échoué. En dépit de son succès, la flotte de Tromp est endommagée, et l'amiral hollandais doit abandonner le blocus de Dunkerque, ce qui a permis à Orna d'accomplir

sa mission, après avoir réparé son escadron.dunkerque

La bataille des Downs ou bataille des Dunes, se déroule le 21 octobre 1639

pendant la guerre de Quatre-Vingts Ans, qui se confond, à partir de 1618 avec la guerre de Trente Ans. La flotte hollandaise, commandée par l'amiral Maarten Tromp, y remporte une victoire décisive sur les Espagnols, commandés par l'amiral Antonio de Oquendo.

En 1639, l'Espagne envoie une puissante expédition navale, composée de 77 navires, embarquant 23 000 marins et soldats, dans la Manche. Elle cherche désespérément à envoyer des renforts et du ravitaillement en Flandre, alors que les troupes françaises en interdisent l'accès par les routes terrestres. La flotte quitte La Corogne le 16 septembre, sous le commandement de l'amiral Antonio de Oquendo. Elle se propose de rejoindre Dunkerque, le dernier grand port catholique des côtes de la mer du Nord. Le 25 septembre, elle est aperçue dans la Manche par l'escadre hollandaise de Tromp. Ce dernier n'a que douze navires : aussi se contente-t-il dans un premier temps de dépêcher l'un de ses vaisseaux pour aller chercher de l'aide, tandis qu'il recule simplement avec les autres devant l'armada ibérique.

Le 27 septembre, lorsqu'il est rejoint par le vice-amiral Witte de With et sa petite escadre, il décide de se rapprocher et d'attaquer. Oquendo a l'avantage du vent et essaye de se rapprocher pour aborder les plus petits vaisseaux hollandais. De son côté concentrant ses feux sur les navires espagnols les plus puissants, Tromp réussit à en endommager sérieusement plusieurs, démoralisant ainsi les équipages de la flotte adverse. La férocité de De With, qui ne peut s'empêcher de rompre sa ligne pour attaquer au plus près les bâtiments espagnols, sans que ceux-ci soient en mesure de lui opposer une défense efficace, a probablement contribué également au découragement des marins ibériques. Le jour suivant, les 12 navires du contre-amiral zélandais Joost Banckert viennent renforcer l'escadre de Tromp.

Après plusieurs jours de bataille (près de 60 heures), les deux flottes ont épuisé toutes leurs munitions et décident de rompre le combat. Seuls deux navires hollandais et un transporteur espagnol ont coulé. Mais les graves dommages subis par les fleurons de la flotte espagnole, les galions Santa Teresa et Santiago, sapent le moral des marins

Pour les Espagnols, la priorité n'est pas de livrer un combat naval, à l'issue de surcroît bien compromise, mais de préserver les troupes transportées. Aussi, choisissent-ils de rompre la bataille. Oquendo, par peur de combattre dans les eaux de Mardyck près de Dunkerque, décide de chercher refuge au large des côtes anglaises, dans un mouillage appelé les Downs, entre Douvres et Deal, dans le Kent, près d'une escadre anglaise commandée par le vice-amiral John Pennington. Les Espagnols espèrent que les tempêtes automnales habituelles disperseront rapidement la flotte hollandaise. Dans les années 1630, l'Angleterre tient une politique de neutralité qui dans les faits favorise l'Espagne. Elle peut transférer de l'argent et des hommes par bateaux anglais vers les Flandres. Dans ce cadre, Charles Ier ordonne à Pennington de protéger la flotte espagnole.

Dans la nuit du 28, Tromp et de With se retirent pour se ravitailler à Calais, notamment en poudre, car les munitions commencent à manquer, ainsi que pour débarquer les blessés. Avant le jour suivant, ils repartent en mer. Ils sont inquiets car ils ignorent où est passée la flotte espagnole et craignent qu'elle ne leur ait échappé. Le 30, ils découvrent qu'elle mouille aux Downs et la soumettent à un étroit blocus tout en adressant une demande pressante de renfort aux autorités néerlandaises. Celles-ci réquisitionnent tous les navires de taille suffisante qu'elles peuvent trouver tandis que les volontaires affluent, attirés par la promesse d'un riche butin. À la fin du mois d'octobre, Tromp réunit sous ses ordres 105 navires et 12 brûlots.

Pendant ce temps, les Espagnols commencent à transporter leurs troupes et leur argent en Flandre, à bord de bâtiments britanniques, battant pavillon anglais. Tromp met un frein à cette pratique en arraisonnant les bateaux anglais suspects et en s'emparant des soldats espagnols qui sont à bord. Inquiet quant à une éventuelle réaction hostile anglaise, il affirme à Pennington qu'il obéit contre son gré à des ordres secrets des États-Généraux des Provinces-Unies et lui présente « confidentiellement », une lettre lui intimant d'attaquer l'armada espagnole où qu'elle se trouve et de prévenir, par la force si nécessaire, l'interférence éventuelle d'un État tiers.

Tromp demande également officiellement à Oquendo pourquoi il refuse la bataille alors qu'il dispose d'une puissance de feu supérieure à la sienne. Oquendo répond que sa flotte doit préalablement subir d'importantes réparations, mais qu'en raison du blocus auquel la soumettent les Hollandais, elle ne peut recevoir les mâts et les autres matériaux dont elle a besoin. En fait, malgré des demandes répétées à l'ambassadeur espagnol à Londres et au gouverneur de Flandre, les matériaux n'arrivent que lentement d'Angleterre. Le moral de la flotte espagnole diminue rapidement, 14 navires seulement réussissent à s'échapper avant que Tromp n'établisse un blocus efficace. Les autres navires sont faiblement ravitaillés par les Anglais et des épidémies se répandent parmi les équipages.    

Déroulement  maarten Tromp

Le 21 octobre, profitant d'un vent d'est favorable, Tromp détache De With avec une escadre pour observer les Anglais et les empêcher éventuellement d'intervenir, envoie une escadre au nord (sous Cornelis Jol) et une autre au sud (commandée par Jan Heindriksz de Nijs) pour interdire toute voie de repli, et attaque avec les trois escadres restantes. La plupart des soldats destinés à l'armée des Flandres et les navires de transport ont déjà quitté les Downs et il ne reste plus qu'une quarantaine de navires. Quelques-uns des lourds galions espagnols, quasiment impossibles à manœuvrer, paniquent à la vue des Hollandais, coupent les câbles des ancres et s'échouent délibérément. Ils sont aussitôt assaillis et pillés par la populace anglaise, venue en nombre sur la grève observer le spectacle de la bataille. D'autres vaisseaux tentent une percée à travers les lignes néerlandaises.

Le navire amiral d'Oquendo, le Santiago, sort le premier, suivi du Santa Teresa, le vaisseau amiral portugais. Cinq brûlots en flammes sont lancés au milieu des bâtiments espagnols. Le Santiago réussit à éviter les trois premiers mais ceux-ci atteignent le Santa Teresa qui vient de repousser l'attaque des deux autres. Trop gros et trop lourd (c'est le plus gros navire de l'armada d'Oquendo avec un volume de 1 100 tonneaux), il ne peut leur échapper et il est incendié par l'un d'eux. Son commandant, l'amiral Lope de Hoces, décide de continuer à tirer sur l'ennemi avant d'être tué ainsi qu'une grande partie de l'équipage.

Les navires portugais sont interceptés par le vice-amiral zélandais Johan Evertsen qui lance ses brulots contre eux, la plupart de la flotte portugaise est prise ou détruite. Huit navires hollandais attaquent alors le Santiago. Mais Oquendo et son équipage résistent pour permettre la fuite d'autres vaisseaux espagnols. Dans la soirée, profitant de la faible visibilité due à l'obscurité et au brouillard, quelques navires espagnols dont Oquendo et l'escadre dunkerquoise qui est venue à son aide parviennent à se débarrasser de leurs assaillants et à atteindre Mardyck malgré la chasse menée par les escadres de Jol et Nijs.

Au total, sur 38 navires espagnols qui essayent de forcer le blocus hollandais, 12 s'échouent (dont 9 qui réussissent à repartir et à atteindre finalement Mardyck), 1 est détruit par un brûlot, 9 se rendent (dont 3 qui sont trop endommagés pour atteindre un port) et 3 préfèrent s'échouer sur les côtes françaises et flamandes pour éviter la capture.

Les pertes humaines sont énormes : 15 200 morts et 1 800 prisonniers selon les rapports de l'époque. Cependant, ces chiffres sont aujourd'hui considérés comme très exagérés, d'autant qu'un tiers des troupes espagnoles avaient réussi à débarquer en Flandre avant la bataille grâce aux navires anglais. L'estimation des pertes (qui demeurent considérables) est désormais de 7 000 marins et soldats tués et 2 000 autres capturés pour les Espagnols et entre 500 et 1 000 morts pour les Hollandais qui perdent également un bâtiment.

Conséquences           Cette bataille met un terme à la suprématie navale espagnole. Les Hollandais et les Anglais tirent rapidement profit de cette situation pour attaquer et tenter de s'emparer des possessions coloniales ibériques.

Cependant, la bataille des Downs constitue aussi une humiliation pour l'Angleterre : sa neutralité et ses eaux territoriales ont été bafouées devant sa flotte impuissante. Le ressentiment qui en résulte n'est peut-être pas étranger à la dégradation des relations avec les Provinces-Unies et conduit les deux pays à s'affronter militairement une dizaine d'années plus tard. Côté français, on a aussi suivi avec beaucoup d'attention ce combat car on était en guerre contre l'Espagne depuis 1635. Le destruction de cette escadre apportant des renforts aux Pays-Bas espagnols enlève une grosse épine du pied aux troupes françaises qui n'ont pas encore réussi à emporter de succès décisif dans les Flandres. Louis XIII, qui comprend parfaitement l'importance de cette bataille, anoblit Tromp.

Ordre de bataille

Provinces-Unies (Maarten Tromp)

(incomplet)

  • Aemilia 57 (navire amiral de Tromp) Rotterdam
  • Fredrik Hendrik 36 (navire amiral de de With) Amsterdam
  • Hollandsche Tuyn 32 (Lambert IJsbrandszoon Halfhoorn) Quart nord
  • Salamander 40 (Laurens Pietersz Backhuysen)
  • Gelderland 34 (Willem van Colster) Rotterdam
  • Sampson 32 (Claes Cornelisz Ham) Quart nord
  • Omlandia 28 (Jan Gerbrandszoon) Frise
  • Groot Christoffel 28 (Frederick Pieterszoon) Quart nord - détruit
  • Deventer 28 (Robert Post) Amsterdam
  • Meerminne 28 (Jan Pauluszoon) Zélande
  • Gideon 24 (Hendrick Jansz Kamp) Frise
  • Veere 32 (Cornelis Ringelszoon) Zélande
  • Maeght van Dordrecht 42 Rotterdam
  • Overijssel 24 (Jacques Forant) Amsterdam
  • Utrecht 30 (Gerrit Meyndertsz den Uyl) Amsterdam
  • Sint Laurens 32 (A.Dommertszoon)
  • Bommel 28 (Sybrant Barentsz Waterdrincker) Amsterdam
  • 't Wapen van Zeeland 28 (Joost Banckert) Zélande
  • Zeeridder 34 (Frans Jansz van Vlissingen) Zélande
  • Zutphen 28 (Joris van Cats) Amsterdam
  • Walcheren 28 (Jan Theunisz Sluis) Amsterdam
  • 't Wapen van Holland 39 (Lieven Cornelisz de Zeeuw) Quart nord
  • Neptunis 33 (Albert 't Jongen Hoen) Quart nord
  • Amsterdam 10 (Pieter Barentsz Dorrevelt) Amsterdam
  • Drenthe 16 (Gerrit Veen) Amsterdam
  • Rotterdam 10 (Joris Pietersz van den Broecke) Frise
  • Arnemuyden 22 (Adriaen Jansz de Gloeyende Oven) Zélande
  • Ter Goes 24 (Abraham Crijnssen) Zélande
  • Friesland 22 (Tjaert de Groot) Frise
  • Vlissingen 34 (Johan Evertsen) Zélande

Espagne/Portugal (Antonio de Oquendo)

Santiago 60 (Castille) - Capitana Real ou vaisseau amiral royal- s'échappe à Dunkerque, le 1ernovembre 1639
San Antonio (pinasse)-(Masibradi) - échoué le 31 octobre
San Agustin (pinasse)-(Martin Ladron de Guevara) - échoué le 31 octobre
Santa Tereza 60 (Portugal)-(Don Lope de Hoces)- détruit le 31 octobre
San Jeronimo
San Agustin (Naples) - Vice-Amiral - échoué le 31 octobre, coulé 3 ou 4 jours plus tard
El Gran Alejandro (Martin Ladron de Guevara) - capturé
Santa Ana (Portugal)
San Sebastian
Santa Catalina (Guipuzcoa) - échoué le 31 octobre
San Lazaro
San Blas (Masibradi) - échoué le 31 octobre
San Jeronimo (Masibradi) - brûlé le 31 octobre
San Nicolas
Santiago (Castille) - Brûlé au large de Douvres dans la nuit du 2 novembre
San Juan Bautista (Guipuzcoa) - coulé le 31 octobre
Esquevel 16 (loué au Danemark) - pris le 28 septembre
San Jose (Dunkerque)
Los Angeles (Castille) - échoué le 31 octobre
Santiago (Portugal) - échoué le 31 octobre
Delfin Dorado (Naples) - échoué le 31 octobre
San Antonio (Naples) - échoué le 31 octobre
San Juan Evangelista (Dunkerque)
El Pingue (navire loué) - coulé le 31 octobre
San Carlos (Masibradi)
San Nicolas (Masibradi)
San Miguel
Orfeo 44 (Naples) - perdu aux Goodwin Sands le 31 octobre
San Vicente Ferrer (Dunkerque)
San Martin (Dunkerque)
Nuestra Senora de Monteagudo (Dunkerque) - s'échappe à Dunkerque le 1ernovembre
Santiago 60? (Galice) - pris le 31 octobre
? (pavillon de Masibradi) - pris le 28 septembre, repris le même jour, échappé à Dunkerque, l1ernovembre, naufrage 4 jours plus tard
Santo Tomas (Martin Ladron de Guevara) - échoué le 31 octobre
Nuestra Senora de Luz
Santa Clara
San Gedeon (Dunkerque)
San Jacinto
San Carlos (Dunkerque) - coulé le 31 octobre
Santo Cristo de Burgos (San Josef) - perdu le long de la côte française le 31 octobre
San Paulo (Masibradi)
San Miguel
La Corona (navire loué)
La Presa or San Pablo La Presa (Castille)
San Esteban (Martin Ladron de Guevara) - pris le 31 octobre
San Pedro de la Fortuna (navire loué) - échoué mais parvient à se dégager le 31 octobre
Los Angeles (navire loué)
Aguila Imperial
La Mujer
Santo Domingo de Polonia (loué à la Pologne) - échoué le 31 octobre
San Jose (vaisseau amiral de l'escadre de Biscaye) - capturé le 31 octobre
San Salvador (vaisseau amiral de l'escadre de Biscaye) - s'échappe à Dunkerque le 1ernovembre
Sao Balthasar (vice-amiral de l'escadre du Portugal) - 800 tonneaux - regagne Lisbonne en 1640
San Francisco 50? (Dunkerque) - s'échappe à Dunkerque le 1ernovembre
San Pedro el Grande (vaisseau amiral de l'escadre de Ladron de Guevara)
Santiago (Martin Ladron de Guevara)
Jesus Maria (pinasse)
San Pedro Martir (urca) - (navire loué) - échoué le 31 octobre
Fama (Urca)- (navire loué) - échoué le 31 octobre
Santa Cruz (Masibradi)
San Daniel (Guipuzcoa) - échoué le 31 octobre
San Juan Evangelista (loué à Hambourg) - échoué le 31 octobre
Santa Agnes (frégate) (Naples) - échouée, mais dégagée le 3 novembre
Grune? (Castille) - échoué le 31 octobre
Santa Teresa (Saetia) (Castille) - pris par un corsaire français le 31 octobre
Exchange (transporteur anglais loué) -
Peregrine (transporteur anglais loué)
Assurance (transporteur anglais loué)
5 autres transporteurs anglais

Le combat de Gurupá est un engagement naval livré sur l'Amazone le 9 janvier 1640 ou 1639

dans l'État du Pará, au Brésil, durant la guerre de Trente Ans (1618-1648).portugal

           

 

João Pereira de Cáceres, commandant du fort portugais de Gurupá, attaque avec plusieurs canots une patache hollandaise, qui transportait une expédition destinée à conquérir les postes lusitaniens d'Amazonie, et s'en empare à la suite d'un violent abordage.

Em 1629sofreu ataques (de dois navios ingleses sob o comando de Roger North) e em 1639, quando, sob o comando do Capitão João Pereira Cáceres, afugentou forças neerlandesas que para ali retornavam (GARRIDO, 1940:23). Em 1647, um novo assalto neerlandês a esta posição foi tentado: uma expedição de oito navios adentrou a boca do rio Xingú e, entre o rio Pery e o rio Acaraí, erigiu o Forte de Mariocai. Foram batidos pelo Capitão-mor do Pará, Sebastião Lucena de Azevedo, que arrasou essa posição (SOUZA, 1885:66) (ver Fortim neerlandês do rio Maiacaré).

Forte de Santo Antônio de Gurupá localiza-se na ilha grande de Gurupá, na confluência do rio Xingú com o delta do rio Amazonas, sobre um rochedo em posição dominante daquele canal de navegação, no atual município de Gurupá, no estado do Pará, no Brasil.

http://www.militaryphotos.net/forums/showthread.php?77762-A-History-of-the-Brazilian-Army

http://pt.wikipedia.org/wiki/Forte_de_Santo_Ant%C3%B4nio_de_Gurup%C3%A1        http://fortalezas.org/index.php?ct=fortaleza&id_fortaleza=205

 bataille de Tarragone   Le 4 mai 1641,     

l'armée française de Henri d'Escoubleau de Sourdis se présente devant Tarragone et les troupes de terre de Philippe de La Mothe-Houdancourt commencent le blocus de la cité. Durant les mois de mai et juin, on s'est battu aux environs de Tarragone. Le Fort de Salou est tombé aux mains des français le 9 mai et celui de Constantí le 13 mai. Josep Margarit i de Biure avec ses troupes catalanes, a battu à la bataille de El Catllar le 10 juin les forces sorties de Tarragone afin de trouver du fourrage.

Tarragone était sur le point de se rendre par manque de nourriture. Don García Álvarez de Tolède y Mendoza, le marquis de Villafranca del Bierzo a reçu l'ordre de faire parvenir de la nourriture quelqu'en soit le prix

. Les groupes de galères des Espagnes se sont rassemblées à Peñíscola: celles du Royaume de Naples commandées par Melchor de Borja, celles du Royaume de Sicile par Francisco Mejía, celles de la République de Gênes de Juanetín Doria, aux côtés de celles d'Espagne basées à Cadix. En tout 41 galères furent réunies, avec 8 brigantins chargés de provisions.    

La bataille

 Le 4 juillet 1641, les galères espagnoles arrivèrent en vue de Tarragone et de la flotte de Sourdis, composée de 32 galions et 14 galères, formés en ligne pour barrer l’entrée du port. La supériorité française était écrasante, et toute victoire semblait impossible.

Les deux flottes ouvrirent le feu, mais il y avait très peu de vent et don García profita magistralement de l’occasion : la fumée de la canonnade empêcha une bonne vision du théâtre d’opérations, et avec grande décision il coupa la ligne française avec sa galère et les navires d’approvisionnement, entrant dans le port.

Pendant ce temps, les autres galères attaquaient les Français en évitant les salves de flanc des galions. Les Français, surpris, levèrent l’ancre et ordonnèrent à leurs galères de remorquer les galions.

 

Don García déchargea les provisions et embarqua de nouveau, il traversa la ligne française, s’arrêta par deux fois devant le navire amiral de Sourdis en signe de défi, et regagna sa flotte et sa base de Peñiscola sans encombres.

Les Français vengèrent leur échec sur la ville en la bombardant. Mais les batteries côtières les firent immédiatement reculer. Ils envoyèrent également 5 brûlots contre les galères qui avaient approvisionné la ville, mais tous sont déviés ou coulés.   

 

Conséquences      Sourdis fut très critiqué à la cour française, pour avoir été battu par une force nettement inférieure, et n’avoir pas empêché un approvisionnement vital à la ville.

Mais les Espagnols décidèrent de faire un plus grand effort, et de libérer complètement la ville.

 

..............

    bataille de Tarragone Le 20 août 1641,, une flotte espagnole sous le commandement de don García Álvarez de Tolède, s’approcha de Tarragone qui était assiégée par l’armée de Lamotte-Hondancourt, et sur mer par la flotte de Henri de Sourdis, composée de 36 galions, 4 brûlots, 19 galères et 8 brigantins.

Antécédents La ville avait déjà été ravitaillée par les Espagnols lors d’une attaque menée par des galères le 4 juillet, mais cette fois-ci le siège devait être rompu définitivement. L'essentiel de la flotte espagnole s'est concentrée à Vinaròs. Elle était composée de 30 galions (un tiers civils), 4 pataches, 29 galères et 65 navires marchands chargés de provisions, auxquels se sont ajoutées les 29 galères survivantes de la précédente bataille de Tarragone.

Bataille Arrivés au contact, la flotte française ouvrit le feu. Au cours de l’engagement entre les deux lignes de batailles, les galères espagnoles parvinrent à glisser sans encombre le convoi dans la ville.

A 3h de l’après-midi, les galères virèrent, et attaquèrent la flotte française par l’arrière. La flotte française fut prise entre deux feux, souffrant énormément jusqu’au coucher du soleil moment où le combat cessa. Le jour suivant, il reprit, mais baissa en intensité, jusqu’à se terminer en une poursuite des Français en pleine retraite.

Le 25, la flotte française fut perdue de vue, mais les Espagnols leur capturèrent un brûlot qu’ils lancèrent inutilement contre eux.Il ne semble pas qu’ils aient perdu plus de navires, mais leurs dommages et pertes durent être énormes du fait du feu croisé qu’ils eurent à subir pendant un long moment.

Clairement vaincus, ils firent route vers leur base en France.

Les officiers de don García le supplièrent de poursuivre et d’aborder l’ennemi afin de l’achever. Mais celui-ci savait qu’un tiers de ses galions ne souhaitaient pas de battre avec acharnement du fait qu’ils étaient civils, et que le nombre de flottes espagnoles était limité, et ils en auraient besoin du fait des nombreux autres ennemis encore présents.

Conséquences La guerre « galante » fut confirmée comme étant la tactique à suivre, moins décisive, mais moins risquée que la guerre « à l’espagnole ».

La victoire stratégique fut totale : la flotte ennemie ne fut pas détruite, mais l’espagnole obtint le contrôle de la mer. Elle en profita pour approvisionner Rosas, Perpignan et Collioure, retournant ensuite à Tarragone, car l’armée assiégeante se retira au vu de la défaite navale.Et tout cela fut obtenu avec une flotte improvisée, car un tiers des galions étaient civils, renforcés par des soldats pour l’équipage ; et contre une flotte très supérieure.Richelieu destitua Sourdis, et lui interdit de commander à nouveau.

Henri d'Escoubleau de Sourdis (1593 - Auteuil, le 18 juin 1645), est un homme d'Église et officier de marine français du XVIIe siècle. Évêque de Maillezais (1623-1629) puis archevêque de Bordeaux de 1629 à sa mort. Il est lieutenant général de la marine royale sous Louis XIII et participe à ce titre aux plus grandes opérations militaires de ce règne.

Destiné à la carrière ecclésiastique, il hérita en 1623 de son oncle le titre d'évêque de Maillezais. Il prit part à la guerre de Trente Ans puis en 1628 combattit en tant qu'intendant de l'artillerie au siège de La Rochelle. L'année suivante, il prit la succession de son frère François à l'archevêché de Bordeaux. Cette succession, convenue plusieurs années auparavant, fut confirmée par un décret du cardinal de Richelieu.

 

il   prend part à la libération des îles de Lérins en mai 1637. Il parvient à évincer Philippe de Longvilliers, chevalier de Poincy, du poste de vice-amiral de France. Nommé lieutenant général en considération de ses qualités de navigateur, Henri d'Escoubleau commande la flotte du Ponant et s'illustre contre les Espagnols par les victoires de Guétaria et de Laredo, mais subit le désastre de Fontarrabie (1638). Il tente d'en rejeter la faute sur l'un de ses officiers, Bernard de La Valette, duc d'Épernon, qui avait désobéi à son ordre de lancer l'attaque par peur d'un échec. Sourdis obtient l'appui de Richelieu dans cette affaire, mais est remplacé par Jean Armand de Maillé-Brézé et affecté à la flotte du Levant.

Sur ce nouveau théâtre d'opérations, il appuie le comte d'Harcourt et l'armée d'Italie lors du siège de Casale (1640), mais l'année suivante, échoue à tenir un blocus complet du port de Tarragone. À la suite de nouveaux revers militaires contre les Espagnols, il est accusé de trahison et perd la faveur de Richelieu, malgré les protestations de ses officiers. Il est exilé en Provence, puis finalement obtient l'autorisation de Louis XIII de regagner son diocèse de Bordeaux. Il sera cependant démis de ses fonctions d'archevêque par le pape parce qu'il a porté les armes. Il meurt en 1645 à Auteuil.

La bataille du cap Saint-Vincent se déroula le 4 novembre 1641

entre une flotte espagnole et une autre hollandaise.

La flotte espagnole attendait la flotte du trésor des Amériques afin de l'escorter jusqu'en Espagne, lorsqu'elle engagea la flotte hollandaise qui perdit 4 navires et le reste fut endommagé.

Les officiers d'Idiaquez lui demandèrent de poursuivre la flotte ennemie afin de l'achever, mais celui-ci préféra retourner à Cadix.

cap  saint  Vincent

La bataille de Barcelone se déroule du 29 juin au 3 juillet 1642  espagne       france

pendant la guerre franco-espagnole de 1635-1659. C'est la sixième grande bataille navale opposant les deux pays après les combats de Guetaria (1638), sur la côte basque, de Vado (1638), au large de Gênes, de Cadix (contre un gros convoi, 1640), de Rosas (entre Barcelone et Port-Vendres), et de Tarragone (1641)

 

.

En 1642, une grande flotte quitta Cadix sous les ordres de Juan Alonso Idiaquez en direction de la Catalogne

. Elle était composée de 31 galions, 2 frégates, 3 pataches, 6 brûlots, 6 navires avec la logistique et 35 barcos longos, de grandes chaloupes à rames, auxiliaires des galions pour les remorquer faute de vent, dévier les brûlots etc… L'amiral espagnol disposait au total de 64 navires et 22 galères. Il y avait aussi un convoi de navires chargés de vivres.

Dans le détroit de Gibraltar, ils capturèrent 3 navires hollandais avec un riche chargement d'Orient. En plusieurs escales ils complétèrent les équipages, arrivant le 29 juin à Barcelone où ils aperçurent la flotte française de Maillé-Brezé qui bloquait la ville. Maillé-Brézé était passé en Méditerranée avec 20 vaisseaux armés à Brest pour joindre ses forces à l’escadre de Toulon, afin de bloquer par mer Perpignan, déjà assiégée par voie de terre. Maillé-Brézé disposait, après la jonction des deux escadres, de 44 vaisseaux, 17 galères et 13 brûlots.

 

Le combat s'engagea aussitôt. Mais il y avait beaucoup de vent, et les galères espagnoles s'étaient séparées, la flotte était donc réduite à 31 galions, 2 frégates, 3 pataches, 6 brûlots et les "barcos longos". Malgré la nette infériorité, le mauvais état de la mer, le fait qu'il soit déjà 3 heures de l'après-midi et en raison des ordres strictes du comte d'Olivares, les Espagnols n'hésitèrent pas à attaquer, la canonnade se prolongeant jusqu'au coucher du soleil. Les Espagnols cherchaient systématiquement l'abordage, et les Français l'évitaient par tous les moyens. Ils lancèrent 1 brûlot contre 3 pour les Espagnols mais tous sans résultats.

Le jour suivant le combat reprit avec acharnement une fois les galères espagnoles à nouveau incorporées à la flotte. Ils parvinrent à couper la ligne française par ses trois derniers navires et à aborder le Galion de Guise, un puissant vaisseau de 48 canons, par le navire espagnol Magdalena, créant autour des deux navires un regroupement de navires venus secourir les siens. Les Français lancèrent alors un brûlot contre le vaisseau amiral espagnol, celui-ci réussit à le dévier, faisant impact sur le Guise. Tous les navires s'éloignèrent excepté les deux navires empêtrés qui furent dévorés par les flammes, avec la quasi-totalité de l'équipage français et 30 Espagnols.

Le 3 juillet, la bataille reprit avec vigueur, les Espagnols essayant toujours de parvenir à l'abordage, les Français l'évitant. Le combat tourna au duel d'artillerie, ce qui donna finalement la victoire aux Français : 15 vaisseaux espagnols étaient hors de combat, et les autres forcés à la fuite malgré le ravitaillement réussi de Rosas. Cette victoire coûta 4 navires à Maillé-Brézé, mais précipitât la chute de Perpignan et la conquête du RoussillonElle ne fût pas la dernière, la guerre franco-espagnole étant un affrontement de longue haleine. Dès l'année suivante, Maillé-Brézé reparu dans les eaux espagnoles pour livrer bataille et y remporter une nouvelle victoire au cap Gate, près de Carthagène

Rendre-compte de ce combat, n'est pas facile, car il s'agit d'une mêlée générale typique des batailles navales de cette époque. Les vaisseaux et galions cherchent le duel au canon ou à l'abordage, tandis que les galères tentent de prendre de flan l'adversaire en ouvrant le feu au dernier moment par leur artillerie de proue installée dans le sens de la marche. La tactique de la ligne de file, caractéristique des combats navals d'après 1650, n'ayant pas encore été théorisée, ce qui ne sera fait qu'à l'issue de la guerre civile anglaise (1642-1648) et des premiers affrontements entre la Royal Navy et la flotte hollandaise.

 

 

jean Armand de Maillé (né le 18 octobre 1619 à Milly-le-Meugon - mort le 14 juin 1646 à la bataille d'Orbetello), duc de Fronsac, marquis de Brézé, était un célèbre marin français du XVIIe siècle, disparu prématurément à l'âge de 27 ans. Colonel à 15 ans, général des galères à 20 ans, grand-maître de la navigation à 24 ans, Maillé-Brézé participa à huit campagnes de guerre à la mer, au cours desquelles il remporta un nombre impressionnant de victoires, qui assurèrent, pour un temps, à la marine de Louis XIII la maîtrise de la Méditerranée occidentale.

La bataille de Carthagène,           

ou du cap de Gate est une bataille navale livrée le 3 septembre 1643 au large de Carthagène, en Espagne, durant la guerre de Trente Ans.

La marine française gardait dans la Méditerranée cette supériorité qui n'avait été qu'un instant et en apparence compromise en 1641 : toute bataille livrée sur mer était une bataille gagnée. La flotte espagnole n'osant plus se montrer sur la côte de Catalogne, le jeune amiral Jean Armand de Maillé-Brézé alla la chercher et la rencontrer au large du cap de Gate.

Forces en présence Les Français avaient 20 vaisseaux de guerre, 2 frégates et 12 brûlots. Les Espagnols avaient en haute mer 25 gros vaisseaux, dont 20 flamands et dans le port de Carthagène 4 vaisseaux et 14 galères.

La bataille

Brézé ne leur permit pas d'opérer leur jonction avant le combat: il attaqua le 3 septembre. Le navire Amiral de Naples de 50 canons, fut brûlé. Le navire du vice-amiral de Castille fut pris à l'abordage ainsi qu'un autre galion. Un navire dunkerquois de 35 canons sauta. Le reste, à la faveur de la nuit gagna le port de Carthagène et y joignit les galères. 8 vaisseaux fracassés par l'artillerie coulèrent en entrant dans le port, d'où les Espagnols ne sortirent plus du reste de l'année.

Conséquences

Le commerce du royaume d'Espagne avec l'Italie est presque entièrement intercepté.

BREZE

La bataille d'Orbetello ou d'Orbitello est une double bataille

  france                            espagne

livrée pendant la guerre de Trente Ans. C'est un affrontement terrestre mené de mai à juillet 1646 à Orbetello, ville forte toscane assiégée par les Français, et une bataille navale donnée le 14 juin entre la flotte française chargée de soutenir le siège et une flotte espagnole de secours. C'est au départ un succès français, avec le débarquement réussi du corps expéditionnaire en Toscane. L'opération s'enlise par la suite à cause de la mort de l'amiral français tué dans la bataille navale, avant de tourner à l'échec complet avec la fuite des troupes terrestres. L'opération vaut de sévères critiques à Mazarin, son organisateur, et ne satisfait pas le roi d'Espagne, qui s'attendait à un succès plus éclatant de ses forces. Cette bataille, qui ébranle malgré tout la puissance espagnole en Méditerranée, n'a pas de conséquences immédiates sur un conflit qui va durer entre les deux pays jusqu'en 1659.La France est en guerre contre les Habsbourg d'Espagne et de Vienne depuis 1635. La flotte française mène une lutte acharnée en Méditerranée contre les forces espagnoles et a déjà remporté de nombreux succès (Bataille de Guetaria, de Vado, de Barcelone, de Carthagène). En 1646, Mazarin, qui a succédé à Richelieu mort en 1642, décide de porter la guerre jusqu'en Italie en y envoyant une forte expédition. Le cardinal a trois objectifs :

  • Couper les communications espagnoles en Méditerranée. Celles-ci, déjà très amoindries par la victoire française de Vado, passent par les Présides de Toscane, puis Gênes, pays amis. Les forces espagnoles peuvent ensuite gagner le Milanais, traverser les Alpes et déboucher en Allemagne où la guerre fait rage. Pour Mazarin, cette opération doit permettre de verrouiller la Toscane et d'ébranler aussi l'influence espagnole sur l'Italie, entre autres à Rome1.
  • Réagir contre l'élection d'Innocent X, un pape favorable à l'Espagne. Cette élection est un coup dur pour la France, mais il peut être rapidement contrebalancé si le débarquement est un succès. Il ne s'agit pas d'envahir les États pontificaux, mais forcer Innocent X à réfléchir avant de donner des réponses favorables aux demandes de Madrid.
  • Le dernier objectif est le plus ambitieux : chasser l'Espagne de L'Italie. Mazarin, lui même d'origine italienne, souffre de la domination de l'Espagne sur l'Italie et rêve d'en expulser celle-ci1. Après le débarquement sur les Présides, la flotte doit se diriger sur Naples, prendre la ville par surprise et placer sur le trône napolitain le prince Thomas de Savoie, à qui est confié le commandement de l'expédition1.

Il s'agit donc d'une très grosse opération. En secret, la flotte s'arme à Toulon. Pour débarquer à Orbetello, Mazarin, qui connait très bien le terrain, prépare avec minutie la campagne et établit le calendrier des opérations. Le commandement de la flotte est confié au jeune amiral de Maillé-Brézé qui s'est illustré lors des précédentes batailles contre l'Espagne. La flotte appareille le 26 avril 1646. Le duc de Maillé-Brézé et le commandeur des Gouttes embarque sur l'Admiral. Le vice-amiral, le Comte Du Daugnon (Louis de Foucault de Saint-Germain Beaupré) et le contre-amiral Montigny embarquent à bord du Dunkerque. Maillé-Brézé dispose de 16 vaisseaux, 20 galères, 8 brûlots, 4 flûtes, 68 barques ou tartanes. A son bord, 5 000 fantassins, 500 cavaliers, de l'artillerie et du ravitaillement.  

Combats terrestres et bataille navale

 les vaisseaux et galères de Maillé-Brézé assurent avec succès le débarquement, mais le siège d'Orbetello s'enlise.


La bataille navale tourne à l'avantage des Français, mais Maillé-Brézé trouve la mort sur son vaisseau le Grand Saint-Louis, ce qui coupe court à l'exploitation de la victoire.

L'armée navale longe sans encombre les côtes de Provence et le Ligurie. Le 9 mai, elle mouille à San Stéphano. Maillé-Brézé débarque les 400 hommes du comte du Daugnon, qui occupe Talamone, la tour des Salines puis s'empare du fort San Stéphano. Le 13 et 14 mai, on débarque l'artillerie. Hors la région, qui compte de nombreux marais, est très insalubre et il aurait fallu entrer en campagne beaucoup plus tôt : avec les premières chaleurs, la région exhale des miasmes pestilentiels3. Il faudrait neutraliser rapidement Orbetello. Mais le prince Thomas se révèle un piètre stratège. Il néglige d'assurer ses arrières, perd du temps, ce qui laisse le temps aux 200 hommes de la garnison d'Orbetello de se retrancher. Le siège s'enlise. Les maladies et les désertions font fondre les effectifs français. La flotte, restée au large en soutien, surveille les environs et n'ose s'approcher de crainte de s'échouer3. À Paris, à la lecture des dépêches, Mazarin s'étonne et s'impatiente : « C'est une étrange affaire que de passer un fossé en Italie. »

Ces lenteurs permettent aux Espagnols de réagir en combinant des vaisseaux venus d'Espagne renforcés par les galères de Naples, de Sardaigne et de Sicile. Le 14 juin, à l'aube, la flotte espagnole de l'amiral don Francisco Diaz Pimienta est en vue. Il dispose de 22 vaisseaux, 30 galères, des brûlots, des flûtes5 et porte avec lui 3 300 soldats pour secourir la place6. En voyant l'ennemi, Maillé-Brézé s'empresse de faire remorquer ses vaisseaux par les galères afin de ne pas être surpris au mouillage par l'assaillant. Puis, il met sa flotte en ordre de bataille. Il la divise en trois groupes de six navires : au centre, le corps de bataille qu'il commande à bord du Grand Saint-Louis. A bâbord, la division du comte Du Daugnon qui porte sa marque au mât de misaine de la Lune. Enfin à tribord, la division du contre-amiral de Montigny qui monte le Soleil. Six autres vaisseaux de réserve sont laissés au commandement de Montade.

Bientôt les deux flottes arrivent au contact mais le vent manque et il faut faire remorquer les vaisseaux par les galères. Lorsque celui-ci se lève enfin, on entame la canonnade. Le combat tourne à la mêlée générale typique des affrontements navals de cette époque. Les vaisseaux et galions cherchent le duel individuel au canon ou à l'abordage, la tactique de la ligne de file, caractéristique des combats navals d'après 1650, n'ayant pas encore été théorisée. Le Grand Saint-Louis démâte le Santiago navire amiral espagnol. Au terme d'une longue mêlée, les deux flottes sont fortement endommagées. Les Espagnols perdent la frégate Santa Catalina, brûlée par son propre équipage pour éviter la capture et la galion Testa de Oro subit de gros dommages7. Deux vaisseaux français ont des avaries importantes et un brûlot explose. Au crépuscule, les Espagnols se retirent. La victoire revient à l'escadre française, mais à ce moment, un des derniers boulets frappe en pleine tête Maillé-Brézé, qui disparaît prématurément à 27 ans

Il peut arriver que la mort du chef change totalement le cours des évènements. C'est la cas ici. La victoire navale reste sans lendemain, car Du Daugnon, qui prend la commandement après la mort de Maillé-Brézé, ne poursuit pas les Espagnols en fuite. Dans la nuit, sous prétexte de faire réparer des avaries, il appareille pour gagner Toulon et Marseille, abandonnant littéralement le corps expéditionnaire et la flotte de transport. Les Espagnols reviennent sur Orbetello pour soulager la garnison, mais une tempête disperse leurs navires pendant la nuit et leur coûte une galère, tout comme aux Français en fuite. Il n'en reste pas moins que le corps expéditionnaire, privé de soutien, est condamné. La flotte espagnole, qui s'est reformée, débarque les troupes de renfort et saisit ou détruit les navires de transport, mais sans parvenir à secourir immédiatement la place. Le siège est finalement levé le 18 juillet, après un mois de combats d'arrière garde et l'arrivée d'une autre force espagnole qui a traversé les États pontificaux depuis Naples3. La troupe française se disloque : le prince Thomas s'enfuit avec la cavalerie en direction de la Savoie en abandonnant l'infanterie à son triste sort. Cette dernière est évacuée par quelques navires, mais l'artillerie et les bagages sont perdus. Selon l'expression d'un contemporain, « le coup de canon qui avait tué par hasard Brézé avait ruiné l'entreprise. »

Des conséquences politico-militaires complexes       Cet échec vaut à Mazarin de sévères critiques. L'opinion française, qui ne comprend pas l'utilité de cette expédition, impute son échec à l'ambition personnelle de Mazarin. Le Journal d'Olivier Lefèvre d'Ormesson se fait l'écho de ces récriminations : c'est « sa guerre (…), une entreprise faite seulement pour montrer au pape son autorité en France (…), mais qui ne réussirait qu'à sa honte, parce qu'il avait envoyé là de bonnes troupes qui eussent bien servi ailleurs9 et qui périrent devant Orbetello, non seulement par la résistance des ennemis, mais par la corruption de l'air, où les habitants ne peuvent vivre. » Les dévots y ajoutent qu'il est impie de faire la guerre au pape, même par Espagnols interposés et que Dieu l'en a puni… L'échec provoque aussi une crise ministérielle car il faut trouver un successeur à Maillé-Brézé qui occupait la charge capitale d'Amiral, autrement dit la surintendance de toute la Marine française. Les clans nobiliaires représentés dans le gouvernement se disputent la charge qui dispose aussi de très gros revenus et Mazarin, qui ne veut renforcer aucun d'entre eux, pousse la reine à s'approprier le poste faute de mieux, ce qui ne fait que renforcer son impopularité.

Côté espagnol on se montre aussi très mécontent du résultat. Le roi Philippe IV, qui s'attendait à ce que l'escadre française soit détruite, relève de leurs commandements le comte de Linhares et l'amiral Pimienta. Les deux hommes, accusés de mauvaise gestion et d'avoir abandonné leurs troupes, sont jetés en prison. La flotte espagnole sort en crise de cette affaire, alors qu'elle n'a pas véritablement démérité et que l'attaque française sur l'Italie repoussée, 6 000 soldats napolitains sont transportés à Valence pour lutter contre les armées françaises engagées en Catalogne. Le répit est cependant de courte durée car Mazarin, s'il renonce à s'en prendre à Naples, relance en 1647 l'opération sur la Toscane. Celle-ci, menée par des généraux expérimentés sur un terrain un peu plus favorable au nord d'Orbetello, sera cette fois un plein succès avec la prise de Porto-Longone sur l'île d'Elbe, et Piombino sur la côte italienne1 La guerre, encore incertaine en 1646-1647, va peu à peu basculer en faveur de la France.

La bataille navale du port de Cavite se déroule le 10 juin 1647     

pendant la guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648), qui se confond à partir de 1618 avec la guerre de Trente Ans (1618-1648). Elle oppose des navires et de l'artillerie côtière espagnols à une flotte hollandaise.

Situé dans la baie de Manille, Cavite est un port important, d'où partaient notamment les galions de Manille, chargés de métaux précieux et de denrées et d'objets rares et chers.

Le 10 juin 1647, douze navires hollandais assiègent le port et se heurtent à une défense énergique. Quoiqu'ils parviennent à détruire Porta Vaga, le fort de pierre qui protège le port, ils sont repoussés avec pertes et leur navire amiral est coulé.

La flotte hollandaise demeure cependant dans les alentours et continue d'écumer la baie de Manille, jusqu'à la signature du Traité de Münster qui met fin au conflit, en 1648.

  TORTOSA    En 1650, les troupes espagnoles assiégeaient Tortosa.

espagne                        france

Six galères bloquaient la ville par la mer sous les ordres de don Francisco Fernandez de la Cueva, duc d’Alburquerquede la Cueva

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A Tortosa, le manque de vivres était critique, et les français organisèrent une petite flotte de transports, escortée par 4 galions, sous les ordres du baron de Ligny. Pendant que les galions se débarrasseraient des galères, le convoi entrerait tranquillement dans la ville.

La bataille

 Alburquerque, informés des plans ennemis, navigua à l’encontre de navires français, et le combat se déchaîna entre les deux flottes.

Mais le vent se calma, et les galions restèrent pratiquement immobiles et séparés. Les Espagnols ne tardèrent pas à profiter de la situation et attaquèrent le plus petit, de 16 canons, qui se rendit au bout de 30 minutes de combat.

Confiant la garde du navire capturé à une galère, Alburquerque se lança sur les 3 autres avec ses 5 autres bâtiments. Deux galions de 20 canons se rendirent, puis le navire amiral de Ligny de 30 canons se rendit également après une brève résistance.  

Conséquences  Ce cas est pratiquement unique dans l’histoire navale, où en combat en pleine mer, 6 galères avec 30 canons au total, défirent complètement une division de 4 galions avec 86 pièces, et dont les équipages avaient été renforcés par 500 mousquetaires.

Les navires français transportaient 4 pièces d’artillerie de campagne, 2 mortiers, plus de 1 000 mousquets, 800 épées, plus une grande quantité de vivres, munitions et matériel.   

         Philippe IV félicita personnellement Alburquerque pour cet exploit.

 

The Action of 23 November 1650 was a minor naval battle between Spain and France, in which a small Spanish squadron of 6 galleys commanded by Don Francisco Fernández de la Cueva, Duke of Alburquerque, captured an entirety French squadron of galleons under the Baron de Ligny, near Cambrils, during the Franco-Spanish War (1635-1659).[The French fleet consisted of a galleon of 500 tons and 30 cannons, 2 of 300 tons with 20 cannons, and the last of 300 tons and 16 cannons.

The French fleet was sent filled with provisioneses to help the defenders in the Siege of Tortosa, but the squadron of the Duke of Albuquerque, knowing the enemy's plans, intercepted the French by surprise, achieving a complete victory This case is almost unique in naval history, 6 galleys with 30 guns in total, completely defeated a squadron of four galleons with 86 guns in total, and whose crew had been reinforced by 500 musketeers. The Spaniards captured all the artillery (2 pieces of artillery of campaign and 4 mortars), ammunition carts, flags, equipment (over 1,000 musketry), and supplies from the enemy.

King Philip IV of Spain personally congratulated the Duke of Albuquerque for the victory. On 4 December 1650, the French troops led by the Duke of Mercoeur finally capitulated to the Spanish forces commanded by the Marquis of Mortara at Tortosa.

La bataille du Blavet a lieu le 17 janvier 1625

au Port de Blavet (l'actuel Port-Louis en Bretagne) entre une force huguenote commandée par le duc de Soubise et une flotte royale française sous le commandement du duc de Nevers.

        royaume de france        croix des huguenots.

 

La bataille fut le premier combat de la deuxième révolte huguenote des années 1620.  

Histoire   La paix de Montpellier de 1622 a mis fin à la première révolte huguenote contre le roi Louis XIII, prévoyant la garantie de quelques places de sûreté pour les protestants. Cette clause ne sera jamais réellement respectée.

En même temps, les huguenots rêvaient de gagner leur indépendance du pouvoir catholique, à l'instar des protestants aux Provinces-Unies contre l'Espagne.

  Avec trois cents soldats et cent matelots, Soubise cingle sur Blavet, attaque le plus grand vaisseau, y monte l'épée à la main et s'en empare, met ensuite pied à terre pour aller attaquer le fort, y trouva plus de résistance que prévu, campe pendant trois semaines, retenu par des vents contraires, voit arriver le duc de Vendôme, gouverneur de Bretagne. Afin de lui fermer la retraite, l'entrée du port est barrée avec des chaînes et un énorme câble. Soubise soutient la canonnade, puis enfin, à la faveur du vent, force les barrières qui lui interdisent la sortie du port, et fait voile vers l'île de Ré, emmenant avec lui quinze vaisseaux de la flotte royale. Ce coup de chance le rend maître des mers de Nantes à Bordeaux. Désavoué un temps par le parti protestant, qui le traitait auparavant de corsaire ; il devient après sa victoire le héros du parti.

  Après sa victoire, la flotte de Soubise a jeté l'ancre à l'île de Ré.

En septembre, le roi a lancé une contre-attaque sur l'île.

Benjamin de Rohan, duc de Frontenay, baron de Soubise, dit le « duc de Soubise », né en 1583, mort le 9 octobre 1642, à Londres, était un chef de guerre huguenot qui n'hésitait pas à user de ruse et d'audace (voire du parjure selon ses ennemis). Frère du duc de Rohan, Il fut le dernier chef militaire de la résistance calviniste. Mais ni lui ni son frère ne pourront empêcher le mouvement inexorable qui de la mort d'Henri IV à la révocation de l'édit de Nantes conduira de nouveau les protestants français à l'exil.

Après leur défaite, et la fin du siège de la Rochelle, plus aucun grand seigneur ne saura s'opposer – sur ce point – à la politique du Roi.

Si Louis XIII réussit finalement dans son entreprise à retourner son frère, le duc Henri II de Rohan, il ne parvint cependant jamais à se rallier Soubise.

Le 17 janvier 1625, il reprend ses attaques sur la flotte royaliste dans le port du Blavet : avec trois cents soldats et cent matelots, il cingle sur Blavet, attaque le plus grand vaisseau, y monte l'épée à la main et s'en empare, met ensuite pied à terre pour aller attaquer le fort, y trouva plus de résistance que prévu, campe pendant trois semaines, retenu par des vents contraires, voit arriver le duc de Vendôme, gouverneur de Bretagne. Afin de lui fermer la retraite, on a barré l'entrée du port avec des chaînes et un énorme câble. Soubise soutient la canonnade, puis enfin, à la faveur du vent, force les barrières qui lui interdisent la sortie du port, et fait voile vers l'île de Ré, emmenant avec lui quinze vaisseaux de la flotte royale.

Ce coup de chance le rend maître des mers de Nantes à Bordeaux. Désavoué un temps par le parti protestant, qui le traite de corsaire ; il devient après sa victoire le héros du parti. Le roi lui offre le commandement d'une escadre contre Gênes ; mais il refuse et prend le titre d'amiral des Églises protestantes.Son expédition dans le Médoc ne réussit pas néanmoins. Attaqué, près de Castillon, il remonte sur ses vaisseaux avec précipitation. De retour à l'île de Ré, il doit combattre la flotte royale commandée par Houstein, amiral de Zélande et allié de la France (donc du roi). Par traîtrise, il récupère ses otages lors d'une trêve et attaque au dépourvu la flotte ennemie, mettant le feu au vaisseau amiral.

Réfugié dans l'île de Ré, après ce coup, il est finalement battu par le duc Henri II de Montmorency à la Bataille de Saint-Martin-de-Ré. Attaqué par un corps de 3000 hommes, Soubise finit par sonner la retraite avec cinq à six cent cavaliers. Il s'enfuit avec précipitation et gagne une chaloupe. Montmorency le pourchasse sur Oléron. Soubise gagne l'Angleterre alors que le duc récupère l'île de Ré pour le compte du roi Louis XIII.

Un nouvel édit de pacification, daté du 6 avril 1626, et qui offre à Soubise les mêmes avantages que les précédents édits vient mettre un terme à cette guerre sur les instances du roi Charles Ier

La paix de 1626 est immédiatement suivie par la reprise des hostilités en septembre 1626.

Pendant le siège de la Rochelle (1627-1628), Soubise ne parvient pas à convaincre la bourgeoisie rochelaise d'accepter les offres des Anglais. Il amène au secours de la ville la flotte commandée par Buckingham lui-même. Mais il règne si peu d'accord dans le parti protestant, que les Rochellois refusent de recevoir les vaisseaux anglais dans leur port. Il faut que Catherine de Parthenay, mère des Rohans, fasse d'autorité ouvrir une des portes de la ville, et qu'elle prenne son fils par la main pour l'introduire dans la Rochelle. Dès lors, Buckingham s'écarte de Soubise, prend le contrepied de ses conseils et perd la défense du port après 4 mois de défiance.

La défaite s'avérant honteuse et inévitable, Soubise s'enfuit en Angleterre, qu'il avait déjà visité au printemps précédent ; en quête de secours, il y rencontre Charles Ierd'Angleterre, puis de nouveau lord Buckingham. Il échange quelques mots un peu fort avec le duc, et celui-ci est assassiné quelques heures après leur entrevue, poignardé par le fanatique John Felton (1595-1628).

Soubise, accusé de trahison par les familiers du duc, et ses gens, ne doit d'avoir la vie sauve qu'aux révélations de Felton lui-même. Le roi Charles ordonne le départ d'une nouvelle flotte (sous les ordres du comte de Lindsey) mais celui-ci ne reconnaît pas l'autorité de Soubise et refuse de forcer le barrage bloquant le port et la fameuse digue construite par Richelieu. Cette entreprise téméraire étant le seul moyen de sauver la ville de la famine, la Rochelle se rend

les anglais rentrent dans le "jeux" l'Espagne objet de toutes les convoitises"!La bataille de Cadix est une tentative manquée, de la prise de la ville de Cadixcadix

 

 

 

royaume angleterreespagne

hollandais

par les Anglo-Hollandais lors d'une expédition navale d'octobre à décembre 1625. Cet épisode se situe dans le contexte de la Guerre de Trente Ans. Après l'échec du mariage espagnol de Charles Ier, l'Angleterre déclare la guerre à l'Espagne en 1625.

Charles est influencé par son favori, le duc de Buckingham, passablement impopulaire auprès du Parlement anglais, mais qui espère redorer son blason par un exploit guerrier. Outre la prise de Cadix, l'objectif était la capture de galions espagnols chargés de l'or du Nouveau Monde   

 

 Pour cette opération, l'Angleterre dispose de l'appui des Provinces-Unies qui ont fait sécession des Pays-Bas espagnols en 1585 et dont le conflit séculaire vient de reprendre après la rupture de la trêve de 12 ans. Toutefois la flotte néerlandaise se contentera de patrouiller dans la Manche pendant l'absence de la flotte anglaise.

 

Les opérations      Sir Edward Cecil, un vétéran aguerri au combat est nommé commandant de l'expédition par le duc de Buckingham, un choix qui s'est avéré malheureux, Cecil n'étant pas un marin de métier      Les forces anglaises ont perdu du temps en assaillant un vieux fort sans importance, laissant le temps aux navires marchands de se mettre à l'abri et aux forces espagnoles terrestres de se mobiliser derrière des défenses modernisés depuis l'époque des Tudor. Pendant ce temps, un corps de troupes anglaises débarqué à distance de la ville ne put en prendre possession par manque de discipline.

Finalement, Sir Edward Cecil, constatant l'impossibilité de se réapprovisionner, prend la décision de retourner en Angleterre.

Cette victoire espagnole combinée à plusieurs autres, remportée par les troupes espagnoles sur le continent, rétablit durant quelques années la prééminence militaire de l'Espagne en Europe.

Quant à l'Angleterre, en plus de ses pertes financières, elle doit renoncer à attaquer l'Espagne sur son sol.   Seul une cinquantaine de navires revint en Grande-Bretagne, et 7 000 hommes étaient manquants     

Conséquences        

   L'échec de l'attaque a eu des conséquences graves pour l'Angleterre. En plus de la perte économique et humaine, la réputation de la Couronne d'Angleterre était entachée et Charles Ier humilié   Charles Ier d'Angleterre, afin de protéger son favori, Buckingham alors Lord Grand Amiral, ne fit aucune enquête pour analyser les causes de l'échec de l'expédition.

Mais la Chambre des communes a été moins indulgente. Le Parlement anglais a amorcé le processus de destitution du duc de Buckingham, ce qui à incité Charles Ier de dissoudre celui-ci, créant une crise politique et financière grave dans le pays  ncombe à la flotte anglaise (une centaine de vaisseaux), l'apport néerlandais ne constituant qu'une force auxiliaire d'une quinzaine de vaisseaux.

                                                                                                           LA  GUERRE DE CRETE.
            
blason
 Les turcs attendaient une période de calme intérieur pour   arracher  à Venise les restes de son empire commercialils entretenaient entre eux et la république des conflits ,Venise tentait d'acheter la paix aprés avoir enlevé  Négrepont ,les cyclades ,Chypres  il fallait prendre la Crète  en 1644  les conflits commencent,mais les vénitiens faisaient semblant de ne pas voir le danger,,en 1645 la flotte turque quitte Constantinople  avec 84 navires 250 transports et 50.000 soldats .                                                            serenisima
cette guerre  débute par la chute de     la place de "La Canée"  elle va durer 25 ans et s'étendre  aux eaux grecques et à l'Adriatique, pendant que les armées  terrestres ottomanes investissent la Crète ,les escadres de Venise vont prendrent la mer ,et  réaliser quelques " hauts faits"........................................................
1647  une galère commandée par le vénitien Morosini tommaso va combattre en vue du Négrepont une flotte de 45 navires turc,le gros de la flotte de Venise va venir à l'aide
les turc abandonnèrent le combat ,abandonnant le navire de Morosini ,il n'avait pas été pris!

1648l'escadre de Grimani va subir une violente tempête,alors qu'elle se dirigeait vers les Dardanelles pour y faire un blocus ,une grande partie des navires va disparaître,(18 sur 24) giorgio Morosini va faire preuve d'énergie,rassenbler les survivants et faire voile à nouveau sur les Dardanelles,  il va faire la jonction avec  Riva, les turcs qui croyaient l'armée navale  détruite,va perdre un combat ,(qui provoqua la condamnation à mort du capitan-pacha)
1649. Les vénitiens bloquent les Dardanelles (jacopo Riva) les turcs décidèrent de franchir le barrage lorqu'une partie de l'escadre vénitienne s'était éloignée pour  "faire de l'eau"
les aures ayant le vent contre eux,les vénitiens sont surpris,Riva va les prendre en chasse quand ils étaient s'abriter dans le golfe de Fochies

La bataille de Focchies est livrée le 12 mai 1649               

pendant la guerre de Crète ou guerre de Candie (1645-1669). Elle oppose en mer Égée, dans le port de Focchies (aujourd'hui Foça) près de Chios et de Smyrne, une flotte ottomane à une escadre vénitienne commandée par l'amiral Giacomo Riva qui remporte la victoire.

          focchies                

La bataille de Paros est livrée le 10 juillet 1651

                               

pendant la guerre de Crète ou guerre de Candie (1645-1669). Elle oppose en mer Égée, au large de Paros et de Santorin, dans les Cyclades, une flotte ottomane à une escadre vénitienne commandée par l'amiral Alvise Mocenigo. Quoique moitié moins nombreux que leurs adversaires, les Vénitiens remportent la victoire.

 1654  Leonardo  Mocenigo   commandant en  chef,   l'amiral   Delfino giuseppe était venu prendre son poste de surveillance avec 24 navires,et des transports
Morosini sous ses ordres ,les turcs pour libérer le détroit vont engager une escadre de 72 navires ,plus une autre flotte venant de la méditerranée pour prendre les vénitiens entre deux feux,
13 mai 1655,les ottomans venus de constantinople,s'engagent dans le détroit ,le long des rives des bataillons étaient disposés, Delphino estima que vu la disproportion des flottes il fallait laisser le passage,du moins la moitié,et ensuite se glisser entre eux,,mais la manoeuvre a été mal exécutée et la bataille terrible,Morosini prisonnier, la capitane de Delpfino subissait l'assaut de 6 turcs,grand mât abattu,voiles crevées,gouvernail brisé,l'eau dans les cales,mais il resista!  enfin le reste de l'escadre de Venise arrive prête à combattre....les Turcs rompent le combat et même s'échouèrent sur des rochers....

La bataille des Dardanelles est une bataille navale livrée du 17 au 19 juillet 1657


pendant la guerre de Crète ou guerre de Candie (1645-1669). Elle oppose dans le détroit des Dardanelles, une flotte ottomane d'une part à une flotte vénitienne, maltaise et pontificale, d'autre part.

Pendant les deux premiers jours de combat, la bataille tourne à l'avantage des alliés, commandés par l'amiral Lazare Mocenigo, qui détruisent ou endommagent une vingtaine de bâtiments ennemis. Le troisième jour cependant, et alors que Mocenigo lance avec treize navires une nouvelle attaque contre la flotte turque, le feu se déclare dans la voilure du navire-amiral. Une vergue enflammée frappe la tête de l'amiral Vénitien et le blesse mortellement tandis que le vaisseau explose peu après. Ce désastre brise le moral des alliés qui rompent le combat et évacuent le détroit.

  30 août 1669  Les amiraux vénitiens durant cette  bataille de Crète devenaient indomptable,l'enjeu étant la Crète bataille qui devait à la longue se terminer par la prise de l'île par les ottomans
qui avaient pour eux le nombre,et pouvaient avoir des vivres,des munitions... la ville de Candie va  résister  à  22 ans de siège .candie--
siège de Candiecandie-1
                                                                                                  La guerre de MOREE
Aprés la chute de la Crète, Venise avait a subir le poids d'une guerre qui lui coûta des millions de ducas ,de grosses pertes humaines,elle était épuisée,même chargé de gloire par sa belle resistance,avec la Crète elle perdait son prestige commezrcial dans le Levant,sa vie economique était paralysée
mais elle crut que les circonstances étaient favorables ,suites aux revers terrestres des Turcs contre l'autriche ,(défense de Vienne)  à la demande des alliés
le reste de la marine venitienne va porter à nouveau la lutte sur mer,avec l'espoir de reconquérir ses anciennes possessions, c'est encore francesco Morosini qui va se distinguer
il va remporter des succés ,comme lors des  batailles navales lors de la guerre de Crète
d'année en année Morosini rattacha à sa patrie des anciens territoires
la plupart des batailles navales tournèrent à l'avantage de Venise,mais pour en faire quoi,plus d'argent,plus d'hommes
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Francesco Morosini (né le 26 février 1619 à Venise – mort le 6 janvier 1694 à Nauplie, une ville de Grèce, le long de la côte du Péloponnèse) fut le 108e doge de Venise. Élu en 1688, son dogat dura jusqu'en 1694.

Jeune marin pendant les années 1630, seuls le début de la guerre contre les Turcs en 1644 et l'importante fortune de sa famille lui permettent d'exprimer ses aspirations et sa compétence de manière complète. L'île de Crète presque entièrement perdue, il ne reste aux Vénitiens que Candie, la capitale, qui est rapidement assiégée par l'ennemi. Nommé commandant des forces terrestres de Candie par deux fois (1646 – 1661 e 1667 – 1669), il réussit à galvaniser ses troupes et à les faire résister pendant 23 ans. L'épouvantable bataille réduit la ville à un amas de décombres et remplit les cimetières militaires de l'île (les Vénitiens perdent 30 000 hommes alors que les Turcs en perdent 80 000) sans que la situation ne change de manière significative.medaille-morosini

Le 6 septembre 1669, en raison de l'impossibilité de poursuivre la résistance, Morosini signe une paix avec l'ennemi et cède la ville, sauvegardant cependant certaines forteresses de l'île. La capitulation est honorable et glorieuse pour les vaincus : les Vénitiens peuvent emmener leur artillerie, ils conservent sur l'île de Crète la forteresse de Souda, de Spinalonga et Gramvoussa (Carabusa), Les Turcs restituent Clissa en Dalmatie, enfin les musulmans acceptent de n'entrer dans la ville que douze jours après la reddition et de laisser partir librement tous ceux qui le veulent. Quand les Turcs entrent dans Candie, ils trouvent seulement deux prêtres grecs, trois juifs et une pauvre vieille ; sur l'île, la population se compose de 22 000 âmes.

Son excessive indépendance et un usage désinvolte de l'argent public valent à Francesco Morosini un procès en 1670 pour insubordination, dont il sort disculpé. Il est transféré quelque temps dans le Frioul après le calme relatif qui suit la fin de la guerre. La République, bien qu'affaiblie économiquement et militairement, n'acceptant pas le traité de 1669, choisit l'occasion offerte de l'entrée en guerre de la Turquie contre l’Autriche en 1683, pour armer une flotte afin de se venger des affronts subis.

Morosini, un des derniers grands commandants vénitiens, est immédiatement nommé à sa tête. Au cours des années qui suivent (1683 – 1687), avec une flotte relativement petite et des équipages de qualité moyenne, il réussit à monter des opérations destinées à la reconquête des îles et des forteresses réputées imprenables.

Il remporte plusieurs succès et menace les bases de l'empire ottoman dans la mer Méditerranée. En 1684, il conquiert l'île de Leucade, en 1685, il occupe Coron et le Magne, en 1686, avec son lieutenant Otto Wilhelm de Kœnigsmark, un homme de guerre suédois entré au service de la République, il prend Pylos, Modon, Argos, Nauplie, en 1687 tout le Péloponèse, à l'exception de Monemvasia et de Mistra qui étaient déjà en sa possession, puis il s'empare de Patras, de Lépante, de Corinthe et d'Athènes.

Pendant le siège d'Athènes, un coup de mortier détruit en partie le Parthénon utilisé par les Turcs comme poudrière. C'est en cette occasion que le toit du temple s'écroule alors que jusqu'à cette date, il était resté miraculeusement intact.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 







































 

 

 

 

 

 

 

 

                   Guerres anglo-néerlandaise

                                    

Les guerres anglo-néerlandaises (en anglais : Dutch wars pour « guerres néerlandaises » ; en néerlandais : Engelse Oorlogen pour « guerres anglaises ») sont une série de quatre guerres au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle entre l'Angleterre (puis le Royaume de Grande-Bretagne) et les Provinces-Unies. Leur enjeu était le contrôle des échanges commerciaux internationaux ; de ce fait, la quasi-totalité des combats furent menés sur mer.

La première des quatre Guerres anglo-néerlandaises a lieu de 1652 à 1654. C'est une conséquence imprévue de la première révolution anglaise, qui souhaite contrôler le commerce des colonies britanniques, en particulier par le blocus de la Barbade, pour affaiblir les royalistes qui s'y sont réfugiés et couper leurs liens avec ceux qui sont restés en Angleterre. Dans ce but, le parlement anglais a créé de nouvelles taxes à partir de 1643, comme celle qui prélève 25 % des « rentes annuités et offices » pour financer un énorme effort de guerre, en particulier dans la construction de navires. L'Angleterre fit un énorme effort de modernisation de sa flotte dans les années 1640, construisant pendant les quatre premières années plus de navires que pendant les 25 précédentes. Le parlement craint en particulier que les royalistes exilés à l'étranger ne contrôlent progressivement toute la flotte marchande par la piraterie. Une loi du 10 novembre 1650 créée une taxe de 15 % sur la cargaison de tous les navires marchands, pour financer leur protection, sous forme de convois escortés par des navires de guerre.

Les Actes de Navigation devinrent la justification de la croissance de la Royal Navy. Les anglais décident d'intercepter les navires français travaillant pour les royalistes anglais des colonies, puis capturent des dizaines de bateaux hollandais lors du blocus de la Barbade en 1651.

La guerre commença par des attaques anglaises de navires marchands néerlandaises. Les Pays-Bas répliquèrent plus violemment que prévu en raison de conflits internes pour pouvoir. Le tout dégénéra en grandes batailles navales entre les navires du Commonwealth de l'Angleterre et ceux des Provinces-Unies. Même si la guerre fut indécise, la marine anglaise y a gagné en assurance, dans le sillage des Actes de Navigation.

                                 

                                                    bataille navale peinte par le hollandais  JAN    VAN   OS (1744-1808)

La bataille de Douvres ou bataille de Goodwin Sands a lieu le 29 mai 1652

             

(le 19 mai selon le calendrier julien en vigueur alors en Angleterre) entre les flottes du Commonwealth de l'Angleterre et des Provinces-Unies, en prélude à la déclaration de la première Guerre anglo-néerlandaise  

En octobre 1651, le Parlement d'Angleterre adopte le premier Acte de Navigation, visant à entraver le transport maritime néerlandais.

La tension s'accroit au début de 1652 quand George Ayscue capture 27 navires qui en violation d'un embargo commercent avec la colonie de la Barbade. Les deux parties se préparent à la guerre.Le 29 mai 1652, un convoi de navire marchands néerlandais escorté de 40 navire de guerre sous les ordres du lieutenant-amiral Maarten Tromp rencontre, près du pas de Calais, une flotte de 25 navires commandée par le général de la mer Robert Blake. Une ordonnance de Cromwell exige que les flottes étrangères présentes dans la mer du Nord ou de la Manche baissent leur pavillon en signe de salue, mais Tromp tarde à se conformer à cette règle.  

L'affrontement            

          Blake fait tirer trois coups de semonce. Le troisième blesse quelques marins au bord du Brederode, navire amiral de Tromp, qui réplique par un tir d'avertissement. Très en colère Blake réplique à son tour. S'ensuit une bataille de cinq heures qui endommage les deux flottes.  La flotte néerlandaise se retire à la tombée de la nuit, formant une ligne de défense pour protéger le convoi. Les Anglais capturent deux navires néerlandais : le Sint Laurens et le Sint Maria, qui réduit à l'état d'épave est abandonné mais finira tout de même par regagner les Pays-Bas.    

Conséquences                    Tromp présente ses excuses à Blake et demande un dédommagement que Blake refuse.

Le Commonwealth de l'Angleterre déclare la guerre le 10 juillet 1652.

La bataille de Plymouth est une bataille navale qui opposa, le 26 août 1652

      

(le 16 août selon le calendrier julien en vigueur alors en Angleterre), durant la première Guerre anglo-néerlandaise, une flotte anglaise, commandée par George Ayscue, à une des Provinces-Unies, sous les ordres de Michiel de Ruyter, au large de Plymouth. Elle se solda par une victoire néerlandaise.Le 29 juillet 1652, Michiel de Ruyter est nommé vice-commodore, un grade propre aux Provinces-Unies situé entre capitaine de vaisseau et contre-amiral, et prend peu après, en l'absence du vice-amiral Witte de With, le commandement de l'escadre assemblée sur la côte de Zélande pour escorter un important convoi. Aux alentours du 10 août, de Ruyter prend la mer sans attendre les navires marchands car il a été informé qu'une flotte anglaise de 40 navires, commandée par George Ayscue, a quitté les Downs. L'escadre néerlandaise comprend à ce moment-là 23 navires de guerre et 6 navires-brûlots, avec un total de 600 canons et 1 700 marins. La plupart des équipages sont peu entraînés, beaucoup de navires sont en mauvais état et la flotte a à peine deux mois de provisions. Mais, en dépit de tout cela, de Ruyter préfère livrer bataille sans avoir le fardeau d'avoir à protéger un convoi.

En atteignant la Manche, de Ruyter découvre qu'Ayscue n'a pas l'intention de livrer bataille mais plutôt de l'éviter dans l'espoir d'intercepter le convoi. Pour l'attirer à lui, il commence donc à croiser au large de la côte du Sussex, provoquant un début de panique chez la population locale, mais Ayscue, bien qu'il dispose d'une flotte supérieure en nombre, ne réagit toujours pas. De plus, de Ruyter perd deux navires, envoyés escorter un navire marchand jusqu'à l'embouchure de la Somme, quand ceux-ci entrent en collision, en coulant un et endommageant sérieusement l'autre. Finalement, le 21 août, de Ruyter va à son rendez-vous, au large de Gravelines, avec le convoi de 60 navires marchands qu'il doit escorter. Le convoi apporte avec lui 10 navires de guerre, ce qui porte le total de son escadre à 31 navires. Le 23 août, la flotte néerlandaise entre à nouveau dans la Manche avec pour instruction d'escorter le convoi dans l'océan Atlantique; de là, la plupart des marchands prendront la direction de la Méditerranée avec leur escorte initiale de 10 vaisseaux, alors que l'escadre initiale devra attendre un autre convoi en provenance des Caraïbes. Entre-temps, la flotte d'Ayscue est désormais forte de 47 navires : 38 vaisseaux de guerre, 5 navires-brûlots et 4 vaisseaux plus petits.

La bataille   

                      Le 25 août, les anglais repèrent la flotte néerlandaise au large de Plymouth et prennent la mer. Le lendemain, au large de la Bretagne, Ayscue, qui vient du nord et a l'avantage du vent, tente une attaque directe contre le convoi en espérant le disperser pour capturer quelques navires, mais de Ruyter a anticipé cette attaque, plaçant ses navires en protection2. Les vaisseaux anglais sont en moyenne plus lourdement armés mais sont très désorganisés car les plus rapides ont brisé la formation dans l'espoir de s'emparer des navires marchands à la traîne; ils ne peuvent donc former une ligne de bataille et d'exploiter pleinement leur puissance de feu supérieure. L'escadre néerlandaise, à l'inverse, a adopté une formation en ligne sous le vent très défensive. Vers 16 heures, les deux flottes entrent en contact et se traversent mutuellement, les néerlandais gagnant l'avantage du vent et l'exploitant en faisant demi-tour et en attaquant à leur tour depuis le nord. Voyant leurs meilleurs navires entourés par la masse des vaisseaux néerlandais et supportant le plus gros du combat, le reste de la flotte anglaise, les navires les plus lents et dont les équipages sont mal entraînés, hésite à rentrer dans la bataille.

Le Vogelstruys, le plus grand des navires néerlandais, est alors séparé du reste de la flotte et est attaqué par trois navires anglais à la fois avant d'être abordé. Son équipage est proche de se rendre quand son capitaine, Douwe Aukes, menace de faire sauter le navire. Placé face à cette alternative, l'équipage reprend le dessus, repousse l'abordage des anglais et livre une telle résistance que les navires anglais, sérieusement endommagés et dont deux sont proches de couler, interrompent leur attaque. Les néerlandais emploient leur tactique favorite qui est de tirer sur les mâts des navires adverses afin de les mettre hors de combat et, en fin de l'après-midi, Ayscue décide de rompre l'engagement et de se replier sur Plymouth pour faire réparer ses navires avant qu'ils soient trop endommagés et ne se fassent capturer

Aucun des deux camps n'a perdu de navires de guerre mais ils ont tous deux subi des pertes sévères parmi leurs équipages. Les néerlandais comptent environ 60 morts et une cinquantaine de blessés alors que les anglais ont quant à eux 700 morts et blessés (la plupart provenant de l'attaque avortée contre le Vogelstruys) et ont perdu un navire-brûlot. De Ruyter poursuit la flotte anglaise en espérant capturer quelques traînards, car plusieurs vaisseaux anglais sont en remorque et donc susceptibles d'être abandonnés, mais Ayscue parvient à ramener toute sa flotte à Plymouth. De Ruyter envoie alors deux navires de guerre escorter le convoi marchand et envisage un moment d'attaquer la flotte anglaise à l'ancre avant d'y renoncer. Apprenant que l'amiral Robert Blake fait voile vers l'ouest avec une flotte de 72 navires, de Ruyter choisit d'aller attendre le convoi venant des Caraïbes et l'escorte en sûreté jusqu'à Calais où la flotte arrive le 2 octobre, alors que les provisions commençaient à manquer, Blake ayant de son côté été forcé par une tempête de s'abriter à Torbay     

Conséquences                                            Les anglais s'attendaient à triompher facilement des néerlandais et leur échec est pour eux une déplaisante surprise, Ayscue étant blâmé pour son mauvais commandement et perdant son poste après la bataille, bien que certainement en partie pour des raisons politiques (ayant des sympathies royalistes). Aux Provinces-Unies, Michiel de Ruyter, qui était un quasi-inconnu, devient du jour au lendemain un héros alors qu'il s'agissait de son premier commandement indépendant. Avant de rentrer au pays, il participe à la bataille de Kentish Knock et, en arrivant à Middelburg, il est reçu par les États de Zélande et est récompensé d'une chaîne en or pour son comportement lors des deux batailles, la première pour son courage et la seconde pour sa prudence - ayant convaincu Witte de With qu'il était temps de se replier.

La bataille d'Elbe ou bataille de Monte-Christo a lieu le 6 septembre 1652

       

entre les îles d'Elbe et de Monte-Christo, entre la flotte néerlandaise commandée par l'amiral Johan van Galen et la flotte anglaise commandée par Richard Badiley qui tentait de rejoindre à Livourne l'escadre de Henry Appleton.

Les Néerlandais capturent le Phoenix qui sera repris 6 mois plus tard à la bataille de Livourne, le 14 mars 1653.

La bataille de Kentish Knock (néerlandais: Slag bij de Hoofden) a lieu le 8 octobre 1652

   

(le 28 septembre selon le calendrier julien alors en usage en Angleterre), durant la première Guerre anglo-néerlandaise, entre la flotte des Provinces-Unies, commandée par le vice-amiral Witte de With et la flotte d'Angleterre commandée par Robert Blake, près du haut-fond appelé le Kentish Knock dans la mer du Nord à une trentaine de kilomètres à l'est de l'embouchure de la Tamise. La flotte néerlandaise, divisée par des questions politiques, régionales et personnelles, s'y révèle incapable de se coordonner dans l'action et est contrainte de se retirer.  Après sa défaite à la bataille de Plymouth au large des îles Shetland, le 26 août 1652, le lieutenant-amiral Maarten Tromp est suspendu par les États généraux des Provinces-Unies. Le vice-amiral Witte de With de l'amirauté de Maas (Rotterdam) le remplace en tant que commandant suprême de la flotte néerlandaise confédérée. Cela provoque immédiatement une rupture entre les provinces de Hollande et de Zélande, car Witte de With est un ennemi personnel du commandant de la flotte de Zélande, le vice-amiral Johan Evertsen, qui préfère quitter le service.

Après avoir prôné pendant des mois une stratégie plus offensive contre la flotte ennemie, le nouveau commandant suprême voit maintenant l'occasion de passer à l'action pour prendre le contrôle des mers. Afin de concentrer ses forces, il demande à l'escadre du vice-commodore Michiel de Ruyter de le rejoindre et se lance à l'attaque de la flotte anglaise à l'ancre aux Downs près de Douvres.

La flotte quitte Schooneveld le 5 octobre 1652. Immédiatement elle subit une violente tempête qui endommage de nombreux navires. Il serait préférable de rentrer au port pour faire les réparations qui s'avèrent nécessaires. Dans ces circonstances, Ruyter suggère de se contenter de tenir les Anglais à distance des flottes marchandes, en se gardant de les affronter. D'autant que 9 de ses navires, qui sont en mer depuis deux mois à protéger les routes commerciales, ont également grand besoin de réparations. De With insiste pour livrer immédiatement une bataille décisive, traitant de lâches les capitaines, Zélandais en particulier, et les avertit que la Hollande a encore suffisamment de bois pour ériger des potences pour aucun d'eux.  

La bataille

 Lorsque les flottes sont finalement rassemblées, elles comptent 62 navires, environ 1 900 canons et 7 000 hommes. L'avant-garde de la flotte néerlandaise est commandée par Ruyter, le centre par De With et l'arrière-garde par le contre-amiral temporaire Gideon de Wildt de l'amirauté d'Amsterdam.La flotte du Commonwealth de l'Angleterre, sous le général de la mer Robert Blake, compte 68 navires, environ 2 400 canons et 10 000 hommes.

Dans la matinée du 8 octobre, la flotte néerlandaise, s'approche, venant de l'est. La veille au soir, elle s'est trouvée dispersée en raison d'un vent violent. Aux alentours de midi, elle n'est pas encore parvenue à se rassembler quand elle aperçoit la flotte de Blake qui approche par le sud, profitant d'une brise de sud-sud-ouest. L'amiral anglais entend bien exploiter cet avantage et lance une attaque directe.

De With parvient à rassembler hâtivement ses forces vers 14h30 à l'exception de cinq navires qui ont dérivé trop loin vers le nord. Alors qu'il s'apprête à transférer son pavillon de la petite Prinses Louise sur le Brederode, ancien navire amiral de Tromp et le plus puissant navire de la flotte, à sa grande stupéfaction, il se voit refuser de monter à bord. L'équipage qui l'invective en termes de fromage vert, menace même de tirer une salve sur son bateau. Il a une telle mauvaise réputation parmi les marins que ceux-ci ont déjà, par centaines, déserté à l'annonce de sa nomination comme commandant suprême de la flotte. Le commodore Cornelis Evertsen, frère de Johan Evertsen, est invité à négocier mais en vain. Lorsque la flotte ennemie n'est plus qu'à un demi mile de distance, De With est contraint de hisser son drapeau sur le puissant mais lent Prins Willem de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales où il trouve la majorité des officiers en état d'ébriété et sur lequel l'équipage n'est pas entrainé à la guerre.

La bataille commence vers 17 heures après que Blake lui-même ait déplacé son pavillon du lourd HMS Sovereign of the Seas sur le plus maniable Résolution. À l'approche de la flotte anglaise, la masse des navires néerlandais cède la place. En même temps, le vent ralenti considérablement. Les deux flottes se croisent lentement. La position sous le vent favorise la portée des canons hollandais, mais avec la soudaine chute du vent cet avantage se trouve annulé. Les navires anglais, plus gros et mieux armés, infligent de graves dommages à leurs adversaires. Mais le Sovereign of the Seas et le James s'échouent sur le banc de sable de Kentish Knock. Le Résolution et le Dolphin se sont aventurés loin à l'avant et se trouvent encerclés. Ils sont sauvés par les autres navires anglais. Le Prins Willem est hors de combat, ce qui signifie que De With a de sérieuses difficultés pour coordonner ses forces. Mais bientôt, vers 19 heurs, les combats cessent en raison de l'obscurité.

Deux navires néerlandais, le Maria le Gorcum, ont été capturés, mais les Anglais abandonnent le Gorcum à demi échoué. Il est récupéré et sauvé par les Hollandais. Le Burgh van Alkmaar a explosé. Le moral des équipages néerlandais est sérieusement ébranlé par le feu dévastateur des Anglais. Le soir même, plusieurs navires quittent la formation. Le lendemain matin ils sont suivis d'une dizaine d'autres, commandés le plus souvent par des capitaines Zélandais, à qui le comportement de De With et les insultes proférées au matin du 5 octobre, ont fortement déplu.

La situation est devenue désespérée pour les Néerlandais, à qui il manque désormais 49 navires, alors que la flotte anglaise a été renforcées pendant la nuit et compte désormais 84 navires. Pourtant De With ne se résigne pas. Selon lui, la flotte néerlandaise, est maintenant au sud-est de la flotte anglaise, est à l'avantage du vent. Cependant cet avantage se révèle vite un inconvénient: En effet, plusieurs navires néerlandais qui ont du mal à remonter le vent, sont obligés de filer à l'Est, où ils sont malmenés par les canons anglais. Tous ont à peine retrouvé leur place dans la formation, que le vent change subitement, donnant l'avantage aux Anglais.

Michiel de Ruyter et Cornelis Evertsen finissent par convaincre De With. Tard dans l'après-midi, la flotte néerlandaise, se retire comme un troupeau de moutons qui fuient les loups comme le dira De With avec colère. Malgré la poursuite, les Hollandais bien couverts dans leur retraite par Ruyter et De With, ne perdent plus de navires. Les Anglais n'arrêtent la poursuite qu'à la vue des bancs flamands.

De With ordonne immédiatement de réparer dans le bassin de Wielingen, pour relancer rapidement une autre attaque. Ces ordres sont accueillis avec tant d'incrédulité que le commandant en chef fini par comprendre que personne ne partage son avis et accepte enfin que la flotte rentre à Hellevoetsluis, où elle arrive le 12 octobre.  

Conséquences    

                               Le soir du 12 octobre, les États généraux rappellent Tromp et Evertsen. Tromp sera officiellement chargé de seconder De With, mais dans les faits c'est lui qui prendra réellement l'initiative dans les affrontements suivants. De With, qui est très affecté par les critiques, souffre de dépression. Il sera remplacé en tant que commandant suprême, en mai 1653. Pour sa défense, De With évoque le manque de moyens et en particulier le nombre insuffisant de brûlots. Il fait aussi remarquer que la moindre frégate anglaise pourrait rivaliser avec le plus gros des navires de la flotte néerlandaise. Les États généraux réalisent bien qu'ils ont besoin de plus gros navires, mais l'ambitieux programme de construction qu'ils lancent ne sera jamais réalisé avant le début de la deuxième Guerre anglo-néerlandaise. Pour l'opinion publique, c'est de With qui est le responsable de la défaite. L'Angleterre estime que la flotte des Provinces-Unies est vaincue et commet l'erreur d'envoyer vingt navires en Méditerranée. Navires qui lui feront par la suite défaut lors de la bataille de Dungeness et n'empêcheront pas une défaite en Méditerranée à la bataille de Livourne.

La bataille de Dungeness a lieu le 10 décembre 1652

    

(le 30 novembre selon le calendrier julien en usage alors en Angleterre) au large de Dungeness (Kent), pendant la première Guerre anglo-néerlandaise.En octobre 1652, le gouvernement anglais, croyant à tort qu'après leur défaite à la bataille de Kentish Knock les Provinces-Unies, devrait s'abstenir de faire ressortir une flotte si tard dans la saison, envoie vingt navires en Méditerranée. Cela ne laisse à Blake que 42 navire pour contrôler la mer du Nord et la Manche. Pendant ce temps les Néerlandais font de gros efforts pour réparer et renforcer leur flotte.

Le 1er décembre après la défaite du vice-amiral Witte de With, le lieutenant-amiral Maarten Tromp, prend le commandement de la flotte des Provinces-Unies qui quitte Hellevoetsluis avec 88 navires et de 5 boûte feu, escortant un immense convoi à destination des Indes.

Avec le passage de la Manche, Maarten Tromp fait demi-tour à la recherche des Anglais qu'il rencontre le 9 décembre.

La bataille

 Ce jour-là, le mauvais temps empêche toute action, mais le lendemain Robert Blake engage le combat et vers 15 heures, les deux flottes s'affrontent dans un feu d'artifice de boulets et de poudre

Un fort vent de Nord-Est empêche à une grande partie de la flotte néerlandaise de livrer bataille, mais à la tombée de la nuit Blake a déjà perdu 5 navires dont 2 capturés par les Hollandais et plusieurs autres sont sévérements endommagés. Sous le couvert des ténèbres Blake se replie à son ancrage dans les Downs.

Conséquences  

Tromp n'est guère satisfait du résultat car les Hollandais ont manqué l'occasion d'annihiler la flotte anglaise, mais cette victoire lui donne temporairement le contrôle de la Manche et la libre circulation des navires marchands.

Durant l'hiver, Blake fait réparer la flotte, passe en revue les techniques de combats navals et écrit son fameux traité d'Instructions de Navigation et de Combat (Sailing and Fighting Instructions), qu'il fourni à ses commandants en 1653 et dans lequel il décrit précisément la technique de la ligne de bataille. Dès février, les Anglais sont de nouveaux prêts à contester la maîtrise de la mer aux Néerlandais, ce qui se traduit par les trois jours de la bataille de Portland.

La Bataille de Portland se déroule au large de l'Île de Portland dans la Manche du 28 février au 2 mars 1653

       

(du 18 au 20 février selon le calendrier julien alors en usage en Angleterre), durant la première Guerre anglo-néerlandaise, quand la flotte du Commonwealth de l'Angleterre sous les ordres du général Robert Blake est attaquée par la flotte des Provinces-Unies sous les ordres du lieutenant-amiral Maarten Tromp.Après les escarmouches que sont les batailles de Plymouth, de l'Elbe, et de Kentish Knock, Les deux flottes s'affrontent pour la première fois sérieusement à la bataille de Dungeness en décembre 1652. Le combat se termine sur une lourde défaite des Anglais, et les détermine à repenser leur stratégie navale. Ils réorganisent la flotte en escadre et mettent au point la ligne de bataille, qu'avaient expérimentée les Néerlandais.

Dès février, les Anglais sont de nouveaux prêts à contester la maîtrise de la mer aux Néerlandais. Les deux flottes se retrouvent le 28 février 1653 au large de Portland.

Forces en présence  Flotte néerlandaise: 73 navires Maarten Tromp à bord du Brederode, Michiel de Ruyter, Johan Evertsen

Flotte anglaise: Robert Blake à bord du Triumph, vice-amiral Peen, contre-amiral Lawson  

La bataille   

 Dans les premiers jours de février 1653, l'amiral Maarten Tromp escorte un convoi de 300 navires marchands à travers la Manche. Ceux-ci parvenus dans l'océan Atlantique, l'escorte fait demi-tour pour rentrer aux Pays-Bas. Les navires font escale à La Rochelle pour ravitailler et attendre un convoi venant de l'Atlantique. Le 20 février alors qu'ils s'apprêtent à mettre à la voile, un vent violent et une mer agitée se déclarent. C'est finalement le 24 février que les navires lèvent l'ancre et arrivent au large de Portland, quatre jours plus tard, où la flotte de Robert Blake les attend. Ayant l'avantage du vent, Tromp donne le signal de l'attaque.

Le Brederode, navire amiral de Tromp, envoie immédiatement une salve sur le Triumph, le navire de Blake. Sans réponse des canonniers anglais, il tourne autour de lui et envoie une nouvelle salve puis une troisième. Le Triumph vire de bord et s'éloigne. Ruyter engage le plus grand navire de la flotte anglaise, le Prosperity et tente l'abordage, mais il est repoussé. Après un intense combat, une deuxième tentative échoue encore.

Le reste de la journée, les deux parties se contentent d'échanger un feu nourri, jusqu'à ce que Blake détache une escadre de frégates pour tenter de s'emparer des navires marchands au large de La Rochelle. Tromp réagi rapidement en envoyant ses capitaines pour intercepter les Anglais. La nuit met fin aux combats.

Le lendemain, 1er mars, les Anglais ont l'avantage du vent et ouvrent les hostilités. Cinq tentatives pour briser la ligne néerlandaise échouent, mais les frégates anglaises parviennent à distancer leurs poursuivants et s'emparent de 12 navires marchands. À la fin du deuxième jour, la plupart des navires de Tromp commencent à manquer de munition.Le troisième jour se termine comme le précèdent, malgré plusieurs tentatives pour briser la ligne néerlandaise. Cette fois complètement à court de munition, plusieurs capitaines néerlandais tentent de s'enfuir, mais Tromp les arrête avec un tir de semonce. Heureusement pour eux, blessé à la cuisse dans la journée, Blake décide d'interrompre la bataille.

Le quatrième jour, les Anglais sont sur le point de reprendre le combat, mais pour échapper à une défaite certaine, les navires néerlandais ont pris le large et s'enfuient en longeant la côte. Tromp a perdu 11 navires de guerre et 60 navires marchands, ce qui ne l'empêche pas de clamer la victoire.

Conséquences   La bataille de Portland restaure la domination des Anglais dans la Manche

. Alors que la propagande néerlandaise essaye de peindre la bataille comme une victoire hollandaise ou tout au moins comme une glorieuse défaite, la population se réjouie de l'héroïsme dont a fait preuve l'amiral Tromp et ses officiers. En réalité ceux-ci ne partagent pas l'enthousiasme général. Tous ont bien compris que face à la tactique de ligne de combat mise au point par les Anglais, les navires néerlandais sont devenus bien vulnérables. Il est désormais grand temps que les États généraux décident la construction de navires guerres plus lourds, au lieu de se contenter de remplacer les pertes en recrutant des navires marchands.

Dans une tentative désespérée pour garder au moins le contrôle de la mer du Nord, la flotte néerlandaise engage à nouveau les Anglais à la bataille de Gabbard.

La bataille de Livourne a lieu le 14 mars 1653 (le 4 mars selon le calendrier julien alors en usage en Angleterre) au large de Livourne (Italie) pendant la première Guerre anglo-neerlandaise-

      

En 1652, le gouvernement du Commonwealth de l'Angleterre, croyant à tort que les Néerlandais ont été défaits à la bataille de Kentish Knock, envoie une escadre de vingt navires en Méditerranée, laissant la garde des eaux territoriales à Robert Blake avec 42 navires. Cette division des forces conduit à une défaite lors de la bataille de Dungeness au mois de décembre. En Méditerranée, la situation est tout aussi critique pour les 6 navires de Henry Appleton, encerclés dans le port neutre de Livourne et pour les 8 navires de Richard Badiley encerclés à Elbe, par les 16 navires du commodore Johan van Galen.   

La bataille  

 Le seul espoir des Anglais est de combiner leurs forces, mais Appleton sort trop tôt et engage le combat avec les Hollandais avant que Badiley ne lui vienne en aide. Deux de ses navires sont détruits et trois sont capturés. Seul le Mary, plus rapide que les navires néerlandais, parvient à rejoindre Badiley. À son tour, ce dernier engage les Néerlandais, mais en infériorité numérique, il ne peut que battre en retraite.    

Conséquences  

 La bataille donne aux Néelandais le contrôle de la Méditerranée, mettant le commerce anglais avec l'Orient à leur merci. Mortellement blessé, Van Galen meurt le 23 mars à Livourne.  Cornelis Tromp, fils du lieutenant-amiral Maarten Tromp, participe à la bataille. Il deviendra lui-même un célèbre amiral.néerlandaise, entre la flotte néerlandaise commandée par le Commodore Johan van Galen et les escadre anglaises du capitaine Henry Appleton et de Richard Badiley.

La bataille de Gabbard s'est déroulée le 12 et 13 juin 1653 (2 et 3 juin selon le calendrier julien alors en usage en Angleterre), pendant la Première Guerre anglo-hollandaise,

        

dans la zone du Gabbard Bank, près de la côte du Suffolk. Elle a vu s'affronter les flottes du Commonwealth et des Provinces-Unies.La flotte anglaise était composée de 100 navires divisée en trois escadres. Elles étaient commandées par les amiraux Monck, Deane, Lawson et Penn et étaient composées des navires suivants :

Escadre rouge Providence 33

  • Adventure 40
  • Tiger 40
  • Phoenix 34
  • Guinea 34
  • Pelican 40
  • Advice 42
  • Diamond 42
  • Sapphire 38
  • Laurel 48
  • Bear 46
  • Sussex 46
  • Marmaduke 42
  • Violet 40

Escadre blanche

  • Expedition 32
  • Assurance 36
  • Portsmouth 38
  • Centurion 42
  • Assistance 40
  • Foresight 42
  • Ruby 42

Escadre bleue

  • Nonsuch 40
  • Dragon 38
  • President 40
  • Amity 36
  • Convertine 44
  • Kentish 50
  • Welcome 40

La flotte néerlandaise était commandée par le luitenant-admiraal Maarten Tromp et le vice-admiraal Witte de With, elle comprenait 98 navires.

Déroulement de la bataille   Le 12 juin 1653, les Hollandais attaquèrent la flotte anglaise mais furent battus car les Anglais employèrent la tactique de la ligne de bataille. De ce fait les Hollandais payèrent un lourd tribut en tentant de prendre à l'abordage les navires britanniques. Ainsi la flotte néerlandaise, majoritairement constituée de navires légers, fut sévèrement endommagée et perdit deux navires.    Le lendemain 13 juin 1653, les Anglais furent renforcés par l'amiral Robert Blake. Malgré tout Tromp décida de retenter une attaque directe bien que ses navires soient presque à court de munitions. Cependant, une soudaine accalmie fit de ses navires une cible facile pour les canons anglais. Les Hollandais furent mis en déroute et les Anglais les poursuivirent jusque tard dans la soirée.     

Bilan   Quand la bataille prit fin la flotte hollandaise avait perdu 17 navires, dont six coulés les 11 autres ayant été capturés. Dans cette bataille, les Anglais ne perdirent aucun navire mais l'amiral Deane fut tué.        Du point de vue tactique, ce fut la pire défaite de l'histoire navale hollandaise après la bataille de Lowestoft. Du point de vue stratégique, ce fut un désastre pour les Hollandais. Cette victoire permit aux Anglais qui avaient repris le contrôle de la Manche à la bataille de Portland d'étendre leur mainmise à la mer du Nord.

Après la bataille, les Anglais furent en mesure d'imposer un blocus à la côte des Provinces-Unies, capturant les navires marchands et paralysant l'économie hollandaise. Afin de briser ce blocus les deux flottes se retrouvèrent à la bataille de Scheveningen.

gabbard

La bataille de Scheveningen (bataille de Ter Heijde, parfois aussi appelé bataille de Texel) se déroula du 8 au 10 août 1653 (29 au 31 juillet selon le calendrier julien alors en usage en Angleterre). Ce fut la dernière bataille de la Première Guerre anglo-néerlandaise, elle réunissaient la flotte du Commonwealth de l'Angleterre et des Provinces-Unies.

        

 

Il faut la distinguer de la Bataille de Texel qui se déroula 20 ans plus tard, du 10 au 21 août 1673, que les néerlandais appellent aussi Slag bij Kijkduin (près Scheveningen) et que les anglais appellent parfois aussi Battle of Scheveningen

 

.Après la victoire des Anglais à la bataille de Gabbard en juin 1653, la flotte de Monck composée de 120 navires bloqua la côte hollandaise, capturant ainsi plusieurs navires de commerce. L'économie des Provinces-Unies commença aussitôt à s'effondrer, le pays fut soudain en proie à un chômage de masse et même à la famine.

Le 3 août, le vice-amiral Maarten Tromp prit la mer à bord du Brederode et accompagné d'une flotte de 100 navires afin de briser le blocus de l'île de Texel, où les 27 navires du vice-amiral Witte de With étaient enfermée. Le 8 août, les Anglais aperçurent la flotte néerlandaise de Tromp et se dirigèrent vers le sud, permettant ainsi à l'amiral De Witt de s'échapper et de rejoindre Tromp le jour suivant devant Scheveningen, après que celui-ci se fut positionné au nord de la flotte anglaise par une brillante manœuvre.

 

La bataille   Les Anglais rattrapèrent la flotte combinée hollandaise aux alentours du 10 août et l'attaquèrent.

La bataille fit rage, les deux flottes se rencontrant par quatre fois. Le vice-amiral Tromp fut tué dès le début du combat par un tireur d'élite à bord du navire William Penn. Sa mort fut gardée secrète et son pavillon ne fut pas abaissé sur ordre de son commandant en second Egbert Bartholomeusz Kortenaer afin de ne pas démoraliser les Hollandais, mais à la fin de l'après-midi douze de leurs bateaux avaient déjà été coulé ou capturé et plusieurs autres étaient trop endommagés pour continuer le combat. À la fin, le moral était au plus bas et un grand nombre de vaisseaux sous les ordres de capitaines de navires marchands fuyait vers le nord. Le vice-amiral De With tenta de les en empêcher mais dut arrêter pour couvrir la retraite vers Texel.

Cependant, la flotte anglaise, elle aussi très endommagée et devant soigner un grand nombre de blessés, dut retourner au port pour se rééquiper et être capable de maintenir le blocus.    

Les conséquences    

 Curieusement les deux côtés clamèrent leur victoire : les Anglais célèbrent leur supériorité tactique et les Néerlandais sont satisfait de leur succès stratégique, c'est-à-dire de lever le blocus de la mer du Nord.    La mort du vice-amiral Maarten Tromp fut un coup dur pour les Provinces-Unies. Peu nombreux étaient ceux qui espéraient encore battre l'Angleterre; la faction orangiste perdit de l'influence et le grand-pensionnaire Johan de Witt était disposé à donner à Cromwell, l'assurance que William III d'Orange-Nassau n'accédera pas à la fonction de stathouder de la province de Hollande, le Lord Protector redoutant les liens dynastiques étroits entre les Stuarts et la famille d'Orange-Nassau. Des négociations furent entamée et aboutirent au traité de Westminster en 1654.

La bataille de Cadix livrée le 9 septembre 1656 est un affrontement naval entre l'Espagne et l'Angleterre pendant la guerre qui oppose ces deux pays de 1654 à 1660.

Déroulement  

                  L'amiral anglais Robert Blake, secondé par le colonel Edward Mountague, est envoyé avec une flotte par Olivier Cromwell avec mission d'assurer le blocus des côtes espagnoles. Le 20 avril, la flotte anglaise arrive devant Cadix et commence alors pour elle une pénible, monotone et stérile période de surveillance et de patrouille. Les Espagnols ne sortent pas de leurs ports, à l'exception de quelques galères, qui narguent les bâtiments adverses et sont trop rapides pour être rattrapées et l'expédition anglaise n'est pas assez puissante pour tenter des opérations d'envergure. Ainsi, l'attaque de Gibraltar, envisagée un instant, est annulée faute de troupes.

Le 9 septembre, la persévérance des Anglais trouve sa récompense. Alors que l'escadre s'est divisée, Blake emmenant une partie de ses navires croiser devant Lisbonne et laissant 8 vaisseaux en surveillance devant Cadix sous le commandement du capitaine Richard Steyner, un convoi espagnol chargé de lingots d'argent est signalé en approche du port espagnol. Steyner part à sa rencontre et réussit à l'intercepter. Si la plupart des bâtiments ibériques parviennent à s'échapper, les Anglais en détruisent trois et en capturent deux, s'emparant à cette occasion d'un butin considérable évalué à près de 200 000 £ de l'époque.

La victoire est accueillie avec enthousiasme à Londres et conforte Cromwell dans sa conviction que la guerre navale qu'il impose à l'Espagne est à la fois efficace et rentable financièrement. Il ordonne donc à Blake de poursuivre sa mission, malgré les récriminations de ce dernier qui met en avant l'inadéquation des moyens mis à sa disposition pour la remplir et qui souligne que le succès de Steyner résulte avant tout d'un coup de chance. Cependant, le 20 avril de l'année suivante, Blake remporte à son tour une grande victoire en anéantissant la flotte de l'or espagnole devant Santa Cruz de Ténérife.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                           les  anglais et les Hollandais remettent ça!

La Deuxième Guerre anglo-néerlandaise, opposant le royaume d’Angleterre et les Provinces-Unies, se déroula de 1665 à 1667. Elle faisait suite à la Première guerre anglo-néerlandaise, qui s’était conclue par une victoire britannique. Tout comme la première, la deuxième guerre anglo-néerlandaise avait pour principal enjeu la maîtrise des principales routes commerciales maritimes, sur lesquelles la Hollande exerçait alors une nette domination.

En Grande-Bretagne, la Restauration de la monarchie fut accompagnée d’un optimisme généralisé. L’espoir de mettre un terme à la domination néerlandaise sur le commerce mondial allait grandissant. Des corsaires se mirent à attaquer des navires néerlandais, en capturant près de 200.

La capture par les Britanniques de comptoirs et de colonies néerlandaises en Afrique de l'Ouest (Île de Gorée, Îles du Cap-Vert, Côte de l'Or), puis en Amérique du Nord (Nouvelle-Néerlande, y compris la Nouvelle-Amsterdam, Tabago et Saint-Eustache), poussa les Néerlandais à autoriser leurs navires à répondre à la flotte de guerre britannique dans les colonies en janvier 1665.

Charles II d'Angleterre usa de ce prétexte pour déclarer la guerre aux Provinces-Unies le 4 mars 1665. Durant le conflit, France et Danemark se rangèrent du côté des Provinces-Unies. Mais ce soutien resta théorique.

La bataille de Lowestoft eut lieu le 13 juin 1665 (le 3 juin selon le calendrier julien alors en usage en Angleterre) pendant la deuxième guerre anglo-néérlandaise

. La flotte néerlandaise, composée d'une centaine de navires, commandée par le lieutenant-amiral Jacob van Wassenaer Obdam attaque la flotte anglaise, de force équivalente, commandée par James Stuart, duc d'York quarante milles à l'est du port de Lowestoft, dans le Suffolk, en Angleterre. La bataille se termine par ce qui est considéré comme la pire défaite navale de l'histoire des Pays-Bas.Après la restauration anglaise, Charles II devient roi et autorise les corsaires anglais à attaquer les navires de commerce néerlandais. En janvier 1665, ces derniers ripostent en donnant à leurs navires l'autorisation d'attaquer la flotte de guerre britannique dans les colonies.

Le 4 mars, Charles II d'Angleterre déclare la guerre aux Provinces-Unies. Pour éviter le blocus de leurs ports, comme cela s'était produit lors de la Première Guerre anglo-néerlandaise, les Néerlandais veulent détruire la flotte britannique. Le Grand-pensionnaire, Johan de Witt, leader politique de l'époque, charge le lieutenant-amiral de l'amirauté d'Amsterdam, Jacob Van Wassenaer de cette opération. Pour bénéficier de conditions météorologiques optimales, l'attaque doit avoir lieu pendant une période stable de vents d'est.

Van Wassenaer, cependant, a le sentiment que sa flotte n'est pas encore préparée à affronter l'incontestable puissance de feu britannique dans une bataille rangée. Sans ouvertement désobéir aux ordres, il préfère attaquer par vent contraire et bénéficier du vent favorable afin de se désengager rapidement.

Les forces en présence  La flotte britannique est composée de 109 navires armés de 4 542 canons manœuvrés par 22 055 hommes, répartis en trois escadres. James Stuart, en personne, commande l'escadre rouge, centre de commandement, Le Prince Rupert, commande l'escadre blanche. Edward Montagu, commande l'escadre bleue à l'arrière-garde.

La flotte néerlandaise est composée de 103 navires armés de 4 869 canons manœuvrés par 21 613 hommes. La flotte ne compte pas moins de 7 escadres1. Van Wassenaer à bord du Eendracht commande la première, le lieutenant-amiral Johan Evertsen à bord du Hof van Zeeland commande la deuxième, le lieutenant-amiral Egbert Bartholomeuszoon Kortenaer (de l'amirauté de la Meuse) commande la troisième, à bord du Groot Hollandia. La quatrième (de l'amirauté frisonne est commandée par le lieutenant-amiral Auke Stellingwerf sur le Sevenwolden, la cinquième (de l'Amirauté de la zone Nord) commandée par le vice-amiral Cornelis Tromp sur le Liefde, la sixième (de la flotte Zélandaise) commandée par le Vice-amiral Cornelis Evertsen sur le Vlissingen et la septième commandée par le vice-amiral Volckert Schram sur le Wapen van Nassau.

Pour rassembler autant de navires, la flotte anglaise a armé 24 navires marchands, la flotte hollandaise en a armé 12. Certains d'entre eux sont d'énormes navires de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, spécialement amenés pour la circonstance. Les Néerlandais ont également remis en services 18 navires de guerre, désarmés à la fin de la guerre précédente.                   Le 11 juin, il n'y a pas assez de vent pour livrer bataille. Le 12 juin, le vent d'est commence à souffler. Mais en dépit des ordres reçus, Van Wassenaer préfère attendre. Le lendemain matin, le vent a tourné à l'ouest, la flotte hollandaise s'approche de la flotte ennemie.         

La bataille          Au petit matin du 13 juin la flotte hollandaise est au sud de la flotte anglaise. Van Wassenaer tente d'engager les Anglais sous le vent à partir d'une position défensive, sa tactique favorite. En effet, les deux flottes virent de bord et les positions s'inversent. Pendant le virage le HMS Great Charity se trouve isolé et est aussitôt arraisonné et capturé par le capitaine Jan den Haen, (futur amiral) qui ramène immédiatement sa prise aux Pays-Bas.

Lors du second passage, même si les Anglais ont des difficultés à contrôler la manœuvre, les Néerlandais négligent complètement de maintenir une ligne de bataille. En théorie, le fait d'être dans une position sous le vent, devrait donner à leurs canons une meilleure portée, en conservant une distance de sécurité. En réalité, plusieurs escadres se trouvent dans la ligne de mire. Les capitaines des navires marchands, peu formés aux techniques de combat, se comportent comme s'ils étaient seuls. D'autres navires sont pris pour cible par les navires anglais, qui concentrent leur tirs. Le lieutenant-amiral Auke Stellingwerf, jeune commandant de la flotte frisonne est fauché par un boulet de canon. Le lieutenant-amiral Kortenaer, le vétéran et sans doute le commandant le plus compétent de la flotte néerlandaise, est mortellement blessé à la hanche. Le quartier-maître, Ate Stinstra, prend le commandement du navire.

Pour apporter un peu de cohérence à la force néerlandaise, Van Wassenaer suspend la structure de commandement, dans l'espoir que tous les navires le suivront directement. Cela ne fait qu'ajouter à la confusion. Lorsque les deux flottes virent de bord une nouvelle fois, toute la bataille semble dégénérer en une gigantesque mêlée. Le comte de Marlborough et le comte de Portland périssent au cours de ces combats.      Quelques heures plus tard, vers midi Montague hisse le drapeau de l'escadre bleue sur son mât de misaine, donnant ainsi le signal de le suivre, alors qu'il s'en va tout droit vers la flotte néerlandaise. La plupart des capitaines de l'arrière-garde obtempèrent. Les navires traversent la flotte ennemie et la divise, et en encerclent toute une partie.       Alors qu'un seul coup au but suffit à détruire les plus petits bateaux néerlandais, ceux-ci pâtissent d'un désavantage structurel: en moyenne, leurs canons sont d'un calibre inférieur à ceux des navires anglais, dont les huit plus gros sont presque insubmersibles. Les grands vaisseaux hollandais doivent donc protéger les petits. C'est ainsi que vers 15 heures, le navire amiral Eendracht affronte le Royal Charles. A bord de ce dernier, James Stuart manque d'être fauché par un boulet chaîné qui décapite plusieurs de ses courtisans. Le duel se termine par l'explosion du Eendracht qui tue l'amiral Van Wassenaer et la quasi-totalité de son équipage.

Sur le Groot Hollandia, bien que mortellement blessé, Kortenaer est toujours en vie. C'est le second de Van Wassenaer et les autres amiraux qui ignorent tout de son état, s'attendent à ce qu'il prenne le commandement. Pour l'heure, la flotte néerlandaise est donc sans véritable chef.

Tandis que les Anglais sont galvanisés par l'explosion du Eendracht, le nombre de capitaines néerlandais encore valides diminue. Certains équipages livrés à eux-mêmes préfèrent prendre le large. Ils sont bientôt suivis par le Groot Hollandia, maintenant commandée par le quartier-maitre Stinstra. Cette désertion a aussitôt un effet négatif sur le moral des Hollandais. Dans la soirée la plus grande partie de leur flotte a quitté la bataille. Le vice-amiral Cornelis Tromp et le lieutenant-amiral Johan Evertsen, ont tous les deux pris le commandement. La confusion règne sur la quarantaine de navires encore présents et qui tentent de s'échapper.       

Épilogue   Les Anglais, qui n'ont perdu qu'un seul navire : le Great Charity, capturent neuf navires néerlandais: le Hilversum, le Delft, le Zeelandia, le Wapen van Edam, le Jonge Prins, le Nagelboom, le Carolus Quintus, le Mars et Geldersche Ruyter. Tandis que le vice-amiral Lawson a été mortellement blessé, ils déplorent également la mort du contre-amiral Sampson.        Huit navires néerlandais ont coulé, dont six dans seulement deux incidents distincts : alors que le Tergoes s'est emmêlé avec le Maarseveen et le Swanenburg, un brûlot incendie les trois navires. Pareil incident se reproduit quand le Koevorden s'emmêle avec le Stad Utrecht et le Prinse Maurits. Après avoir esquivé les attaques du HMS Charles du Mary, du Royal Oak, de l'Essex et du Royal Katherine, le navire marchand Orange, finalement incendié par un brûlot, explose. Huit autres vieux navires néerlandais sont hors d'état de reprendre la mer, le coût des réparations dépassant leur valeur.        

Conséquences   Les Anglais ne parviennent pas à tirer parti de leur victoire. Le blocus des ports néerlandais échoue. Lors de la bataille de Vågen ils ne parviennent pas à empêcher le retour de la flotte de la compagnie néerlandaise des Indes orientales.            Ils doivent, au moins en grande partie, leur victoire à leur puissance de feu. Mais les Hollandais se lancent désormais dans un ambitieux programme de construction de navires plus lourds. Les deux flottes, désormais de force équivalente, s'affrontent un an plus tard à la bataille des Quatre Jours en juin 1666.lowestoft

La bataille de Vågen ou de Bergen est une bataille navale entre une flotte hollandaise marchande et du trésor et une flottille anglaise de vaisseaux de guerre en août 1665,

 

prenant part à la Deuxième Guerre anglo-néerlandaise. La bataille eut lieu dans la baie de Vågen, domaine principal de la ville neutre de Bergen. En raison d'un retard de transmission d'ordres, les commandants norvégiens prirent le parti des Hollandais, contrairement aux intentions secrètes du roi du Danemark. La bataille se termina par la défaite de la flotte anglaise, qui battit en La flotte marchande hollandaise était composée d'environ soixante navires. Environ sept d'entre eux étaient de grands vaisseaux hautement armés de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC).

Les navires sous le commandement du contre-amiral Pieter de Bitter revenaient des Indes. Deux fois par an, la compagnie VOC renvoyait une flotte aux Pays-Bas. Celle-ci était partie le 25 décembre 1664 et détenait une des cargaisons les plus précieuses jamais transportées. Elle était chargée avec beaucoup de marchandises de luxe, typiques pour les « riches commerces » : épices, parmi lesquelles 24 millions d'onces de poivre, 440 000 livres de clou de girofle, 314 000 livres de noix de muscade, 121 600 livres de muscadier et près de d'un demi-million de livres de cannelle ; 18 000 livres de bois d'ébène ; 51 540 onces de soie et environ 200 000 autres morceaux de tissu ; 22 000 livres de teinture indigo ; 18 151 perles ; 2 933 rubis, 3 084 diamants bruts et 16 580 pièces de porcelaine, pour une valeur totale d'environ onze millions de florins ou trois millions de rigsdaler danois, plus que tous les revenus annuels de la couronne danoise. Les Néerlandais avaient payé 36 tonnes d'or pour acheter cette cargaison. Afin d'éviter le contrôle anglais sur la Manche après leur victoire suite à la bataille de Lowestoft, la flotte avait navigué au nord de l'Écosse afin d'atteindre les Provinces-Unies par la Mer du Nord. Les navires se sont rassemblés dans le port de Bergen, ville de Norvège alors neutre, pour rester à l'abri durant le mois de juillet et attendre la réparation de la flotte intérieure nationale hollandaise après sa défaite à Lowestoft.

Renseignée sur l'expédition hollandaise, la marine anglaise a rapidement envoyé une petite escadre pour se saisir du convoi, ou au moins pour le bloquer. La flotte nationale a essayé, dans le même temps, d'arrêter l'escadron du vice-amiral Michiel de Ruyter dont on avait appris qu'il arrivait d'Amérique, mais a échoué et a dû retourner vers les ports du pays pour approvisionnement. Quand la flottille dirigée par le contre-amiral Thomas Teddiman, composée d'abord de 22 vaisseaux de guerre mais réduite à quatorze (et plus loin les brûlots Bryar, Greyhound, et Martin Gally), a atteint Bergen à 16h00 le 1er août, les navires ont bloqué l'entrée de la baie. Le début de l'action anglaise est peu efficace : le navire de l'amiral Teddiman, le Revenge, s'est échoué le même soir sur le cap Nord et est parvenu au prix de beaucoup d'efforts, à se déséchouer par lui-même. L'entrée de la baie étant de seulement 400 mètres de large environ, les Anglais peuvent placer sept navires, du nord au sud : Prudent Mary, Breda, Foresight, Bendish, Happy Return, Saphire et Pembroke. Les autres pointent leurs canons sur les batteries d'artillerie côtières.  

Ordres manqués  A Vågen se trouvaient les forteresses de Bergenhus et Sverresborg. Les représentants des deux flottes tinrent conseil avec le commandant norvégien de la forteresse, Johan Caspar von Cicignon et le commandant norvégien des forces Claus von Ahlefeldt, qui pour lors était décidé à rester hors du conflit. Il avait entendu des rumeurs à propos d'une affaire secrète entre le roi Charles II d'Angleterre et le roi Frederick III du Danemark (la Norvège était alors en union avec le Danemark), mais aucun ordre concret n'était arrivé. Par traité, une force de cinq vaisseaux de guerre de n'importe quelle nation pouvait entrer dans le port ; Von Ahlefeldt a indiqué qu'il ne permettrait pas autre chose.

En fait, un accord secret avait été conclu une semaine plus tôt entre le délégué anglais Talbot et le roi du Danemark, disant que le Danemark-Norvège permettrait à la flotte anglaise d'assaillir le convoi hollandais et que le butin serait partagé. Ceci malgré le fait que le roi danois était officiellement l'allié des Néerlandais. Le roi envoya un ordre à von Ahlefeldt de protester contre l'attaque anglaise, mais de ne prendre aucune mesure contre elle. Cet ordre n'atteignit pas Bergen à temps. Les Anglais envoyèrent un ordre à leur flotte leur disant de remettre leur attaque jusqu'à ce qu'Ahlefeldt ait reçu ses ordres, mais le messager fut arrêté en cours de route par les Néerlandais. On avait cependant dit à Teddiman qu'une affaire était en cours. Les deux rois, aussi bien Anglais que Danois, ont espéré obtenir une part personnelle du trésor, sans laisser d'argent rentrer dans leurs trésors nationaux officiels respectifs. Charles avait par ailleurs rencontré Lord Sandwich au cours d'une réunion secrète pour s'assurer de cette prise. Lord Sandwich envoya donc son neveu et homonyme le courtisan et aventurier Edouard Montagu (1635-1665), avec Teddiman pour s'assurer que tout se déroulerait selon les prévisions. Teddiman avait été commandé d'agir rapidement et avec le plus de force que possible afin d'éviter une participation de la flotte anglaise principale, ce qui aurait compromis alors le secret.  

La veille de la bataille       Quand Teddiman envoya Montagu à Bergen pour coordonner l'attaque, les commandants danois refusèrent à sa grande déception de coopérer. Vers 4h du matin, Montagu revint, mais il fut immédiatement renvoyé par Teddiman pour qu'il menace cette fois les forteresses par la force si celles-ci restaient obstinées dans leur refus. Montagu clama que la flotte anglaise détenait 2 000 canons et 6 000 hommes, ce qui fit peu d'impression, car il était évident qu'il exagérait les véritables chiffres d'un facteur trois. Il fut pris même encore moins au sérieux lorsqu'il offrit aux commandants danois l'Ordre de la Jarretière en échange de leur soutien. Quand celui-ci fut de nouveau refusé, Montagu fit un petit détour et laissa son bateau ramer à côté de la flotte hollandaise pour inspecter leurs préparatifs. Les Néerlandais respectaient la neutralité du port, jouèrent le Wilhelmus (hymne national) et saluèrent Montagu par trois fois avec de la fumée blanche.

En attendant, la ville connaissait un grand tumulte du fait que les marins anglais avaient osé pénétrer dans le port pour intimider la population, et beaucoup de citoyens se sauvèrent. De Bitter appela très vite ses équipiers néerlandais en arrière, la plupart d'entre eux prenant congé sur les rivages Bergenois, sonnant les cloches d'église. Comme peu d'entre eux n'avaient de réelle expérience en matière de combat - et que beaucoup d'entre eux n'étaient même pas vraiment Hollandais - il les convainquit de se soulever en promettant trois mois de salaire supplémentaires en cas de victoire. De telles conditions étaient légalement obligatoires en vertu de la loi hollandaise et elles furent accueillies avec grand enthousiasme. Quand il finit son discours en demandant : « Avez-vous le courage de tenir face à l'ennemi ou pas ?  », les hommes, selon les rapports hollandais clamèrent : « Oui, monsieur ! Nous resterons fermes jusqu'à ce que nous ayons défait l'ennemi et plutôt mourir que de rendre un tel trésor ou nous-mêmes aux Anglais! »

La plupart des navires hollandais étaient très enfoncés dans la baie ; à environ 300 mètres de la ligne anglaise, De Bitter plaça du nord au sud les navires Slot Hooningen, Catharina, Walcheren (le sien), Gulden Phenix et Rijzende Zon. Des milliers de marins voyageant sur les bateaux plus légers furent eux envoyés dans les forteresses pour les renforcer.  

La bataille

site de la bataille

Tôt le matin, les Anglais firent battre leurs tambours et retentir leurs trompettes. Les Néerlandais surent alors que les hostilités commenceraient bientôt. Les troupes découvrirent leurs têtes pour une prière courte et puis équipèrent à la hâte leurs canons.

Quand les premiers combats éclatèrent, le 2 août dès 6h00 du matin (Passage au calendrier grégorien), les deux flottes s'engagèrent dans la bataille à seulement quelques centaines de mètres de distance l'une de l'autre. Teddiman décida de ne pas employer des brulots pour ne pas mettre en danger la précieuse cargaison à piller. Il n'avait par ailleurs pas ce que les Anglais appellent le Weather gage, c'est-à-dire des conditions de vent favorables, et donc ne pouvait tout bonnement pas exécuter une attaque directe. Les Néerlandais avaient placé leurs huit bateaux les plus lourds de telle sorte qu'ils puissent envoyer des bordées aux Anglais ; la plupart des plus petits canons avaient été déplacés vers l'ennemi car la manœuvre aurait été de toute façon impossible. La flotte anglaise était à l'abri du vent et détenait ainsi une meilleure portée. Mais les canonniers anglais surcompensèrent leurs tirs et leurs projectiles firent donc défaut la plupart du temps, car les vents méridionaux féroces et la pluie renvoyaient la fumée des canons anglais vers les bateaux, les aveuglant, et leur laissant ignorer que les bateaux hollandais n'étaient que très rarement touchés. Comme Bergen dépasse légèrement dans le Vågen au nord, les navires anglais placés le plus au nord durent tirer tout au long du port pour atteindre les Néerlandais. Un de leurs projectiles se fracassa dans la forteresse et tua quatre personnes. Le commandant répondit à cette attaque en ouvrant le feu à son tour sur la flotte anglaise. Celle-ci, qui possédait environ 600 canons et 2 000 hommes, était en soi bien supérieure à l'arsenal norvégien qui ne détenait seulement que 125 canons et 200-300 hommes. Mais les bateaux faisant face aux Néerlandais étaient trop mal placés pour répondre au feu norvégien. Sans compter que la plupart des navires anglais n'étaient que des frégates et donc incapables de résister aussi bien que les grands navires marchands hollandais. Il s'avéra bientôt que les Néerlandais avaient réellement acquis la supériorité dans la puissance de feu. Teddiman avait espéré que le moral des Hollandais baisserait rapidement, et commit l'erreur de ne pas interrompre son action lorsqu'il vit que ceux-ci tenaient bon. Après trois heures impitoyables de martèlement, les navires bloquant l'entrée du port furent mis en déroute. Les troupes, paniquées, coupèrent les cordes d'ancrage, mais quelques bateaux restèrent empêtrés et menacés de chavirer en raison du poids des mâts brisés. Ils durent ancrer encore une fois sous le feu pour les couper. Les Anglais furent forcés de se retirer à Herdla (en) à environ 10h00 du matin.

Navires engagés

Provinces Unies

Flag of the
                        Netherlands.svg

Navire (Commandant)

Canons

Notes

Slot Hooningen

60


Catharina

40

Échoué

Walcheren (De Bitter)

60 - 70


Jonge Prins

60 - 66


Gulden Phenix

60


Rijzende Zon

?


Wapen van Hoorn

60 - 66


Angleterre

Flag of
                          England.svg

Navires (Commandant)

Canons

Notes

Prudent Mary

28


Breda

40 - 48


Foresight

34 - 48


Bendish

?


Happy Return

52


Sapphire

36 - 40


Pembroke

22 - 34


Guernsey

22 - 30


Revenge (Teddiman)

60


Golden Lyon

?


Society

44


Norwich

24 - 30


Guinea

34 - 40


Conséquences   Les Anglais recensèrent près de 500 morts ou blessés. Andrew Marvell écrivit dans sa longue poésie ironique au sujet « de la guerre hollandaise » :

  • "Six capitaines furent bravement touchés"
  • "À bord, l'amiral, fut atteint, et mourut"

« Atteint » ("reached" dans la version originale) n'était ici qu'un ricanement typique de Marvell, faisant référence au fait que Teddiman n'avait pas placé son navire amiral dans la ligne de blocage, bien qu'il fût de loin le bateau le plus puissant dont il pouvait se servir sans la bataille.

Dans la biographie de John Wilmot, 2e conte de Rochester il est dit que Rochester, Montagu et George Windham, trois jeunes nobles, avaient eu une prémonition forte de leur mort. Ils firent un pacte comme quoi celui qui devrait périr d'abord apparaîtrait à l'autre sous la forme d'esprit. Tard dans la bataille, George a soudainement commencé à trembler avec crainte. Édouard l'étreignit pour le consoler et tous deux furent massacrés par le même boulet de canon.

Le convoi hollandais subit lui aussi quelques dommages. Parmi les bateaux, plus particulièrement Catharina et un navire méditerranéen, et les pertes humaines se chiffrèrent à environ 25 morts et soixante-dix blessés. Huit hommes sont morts dans la forteresse, et dix autres dans la ville.   

Suites de la bataille   Le boulet de canon encastré dans le mur de la cathédrale de Bergen.

Les ordres du Danemark atteignirent Ahlefeldt quatre jours plus tard, le 6 août. Avec les navires marchands hollandais toujours à Bergen, Ahlefeldt s'en alla à l'encontre de la flotte anglaise à Herdla le jour suivant pour essayer de réparer les dégâts occasionnés par ses canons, leur offrant une chance d'attaquer les Hollandais une seconde fois, et cette fois sans interférence de la part de la forteresse. L'offre a cependant été rejetée, étant donné que Teddiman savait qu'il ne pourrait pas être prêt à temps avant que les actions des flottes principales aient décidé de l'issue du combat. Les jours suivants, les Néerlandais enrichirent fortement leur position : une chaîne de navire fut placée à l'entrée du compartiment et leurs marins améliorèrent les fortifications. Car comme le vent avait tourné vers le nord, ils s'attendirent à une attaque frontale de Teddiman, mais le contre-amiral britannique s'est contenté d'observer le port. Le 19 août, une flotte hollandaise de soutien de quatre-vingt-dix navires sous le commandement du Lieutenant-Amiral (terme hollandais) Michiel de Ruyter arriva à Bergen, et après avoir étudié la flotte britannique principale, la flotte marchande hollandaise quitta le port le 23 août et revint par la suite Provinces-Unies sans risque, bien que quelques bateaux aient été dispersés par un assaut et capturés par les Anglais, parmi eux le Slot Hooningen et le Gulden Phenix, et qui seront encore perdus à nouveau pendant le raid sur la Medway.

Pour les Anglais, l'évasion de cette précieuse flotte hollandaise revenant des Indes était un énorme choc. Mais ce coup fut légèrement amorti par la capture des deux navires marchands de la VOC. Lord Sandwich fut blâmé pour son échec et tomba dans le déshonneur. En février 1666, le roi danois déclarait la guerre contre l'Angleterre, après réception de grandes subventions hollandaises. Pieter de Bitter reçut une chaîne d'or honorifique des États généraux des Provinces-Unies.

Aujourd'hui, la cathédrale de Bergen (Domkirken) a un boulet de canon de la bataille encastrée dans le mur de sa tour. Deux figures de proue en bois, désignant la tête d'un lion et la tête d'une licorne, qui faisaient partie de la décoration des navires anglais sont maintenues dans le musée maritime de Bergen.retraite, très endommagée, mais sans avoir perdu aucun bateau. La flotte du trésor fut secourue par la flotte hollandaise dix-sept jours plus tard

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La bataille des Quatre Jours est une bataille navale de la deuxième Guerre anglo-néerlandaise qui se déroula du 11 au 14 juin 1666 (1er au 4 juin selon le calendrier julien alors en usage en Angleterre),

        

au large des côtes flamandes et de l'Angleterre.En juin 1665, les Anglais ont battu les Néerlandais à la bataille de Lowestoft, mais n'ont pas réussi en tirer parti. Après la bataille de Vågen, la flotte néerlandaise des épices, chargée de richesses fabuleuses, est parvenue à bon port. La marine néerlandaise s'est considérablement accrue par le plus grand programme de construction de son histoire. En août 1665 la flotte anglaise est de nouveau engagée dans des escarmouches. En 1666, l'Angleterre projette de détruire la marine néerlandaise avant qu'elle ne soit devenue trop puissante et voudrait en finir avec les corsaires néerlandais qui menacent son commerce maritime.

Apprenant qu'une flotte française de cinquante voiles, commandée par le duc de Beaufort à laquelle se sont joints 8 navires de guerre hollandais, a quitté Toulon le 20 avril et s'apprête à rejoindre la flotte hollandaise à Dunkerque, les Anglais tentent de s'interposer. Tandis qu'une escadre commandée par le Prince Rupert bloque le pas de Calais, leur force principale attaque la flotte néerlandaise.La flotte anglaise compte environ 56 navires commandés par George Monck, 1er duc d'Albemarle, qui commande également l'escadre rouge1. La flotte néerlandaise compte environ 84 puissants bâtiments sous les ordres du lieutenant-amiral Michiel de Ruyter.  

Premier jour

 george Monk

Le 11 juin, George Monck fait voile à l'avant de la flotte. George Ayscue commande l'escadre blanche derrière lui et Thomas Teddiman, l'escadre bleue formant l'arrière-garde. La flotte néerlandaise est surprise à l'ancre près de Dunkerque. Malgré les conditions météorologiques défavorables, Monck décide d'attaquer l'arrière des Néerlandais, commandée par lieutenant-amiral Cornelis Tromp, espérant le paralyser avant que le centre et l'avant ne puissent intervenir. Après avoir envoyé à Rupert l'ordre de le rejoindre au plus vite, Monck attaque Tromp qui fuit vers les hauts-fonds flamands. Monck se porte vers le nord-ouest, à la rencontre du centre néerlandais de Ruyter et de l'avant-garde, commandée par le lieutenant-amiral Cornelis Evertsen l'Ancien.

En manœuvrant, le Liefde, navire de Tromp, entre en collision avec le Groot Hollandia. Voyant cela, le vice-amiral anglais Berkeley, à bord du HMS Swiftsure, tente de l'aborder. Immédiatement le Callantsoog et le Reiger viennent à la rescousse du navire amiral, détruisant le gréement du navire anglais2. Alors que Berkeley est mortellement blessé à la gorge par une balle de mousquet, son navire est capturé.

les Swiftsure, Seven Oaks and Loyal George capturés et naviguant sous les couleurs néerlandaises, par Willem van de Velde le jeune

Endommagé, le HMS Seven Oaks (ancien Sevenwolden) est capturé par le Beschermer. Alors qu'il tentait de venir en aide au Swiftsure, le HMS Loyal George est capturé à son tour. Le HMS Rainbow et le Kent qui avaient initialement repéré la flotte néerlandaise, parviennent à s'enfuir. Le premier, pourchassé par une douzaine de navires de l'escadre de Tromp, parvient à se réfugier dans le port neutre d'Ostende, tandis que l'autre quitte le champ de bataille à la recherche de l'escadre de Rupert. Un bataille rangée se déroule ensuite entre les deux flottes, placées en ligne, qui se bombardent mutuellement. Le Hof van Zeeland et le Duivenvoorde sont touchés par des grenades incendiaires.

À la nuit tombée, les navires de Monck se retirent, mais le navire-amiral de John Harman, le HMS Henry, qui a dérivé vers la ligne hollandaise, est soudainement incendié par deux brûlots. Dans la panique, un tiers de l'équipage se jette à l'eau et se noie. Evertsen propose une reddition, mais malgré la chute de deux mats dont l'un lui écrase la jambe, Harman refuse de se rendre. D'ailleurs l'incendie finit par être maitrisé et après un dernier coup de canon qui fauche Evertsen, le HMS Henry parvient à s'échapper.

Deuxième jour

cornelis Tromp

Le lendemain matin, Monck, par une attaque directe, décide d'en finir avec les Néerlandais, le De Zeven Provinciën de Ruyter venant du sud-ouest, sous vent favorable, croise sa route et endommage sévèrement la flotte anglaise. Le HMS Anne, HMS Bristol et HMS Baltimore doivent se réfugier dans l'estuaire de la Tamise.

Après s'être retiré le temps de quelques réparations, le Zeven Provinciën fait demi-tour, et retourne à l'attaque des Anglais. Au mât flotte le drapeau rouge, signe de l'attaque, mais au moment où il s'approche de la ligne ennemie Ruyter à sa grande stupéfaction, constate que l'escadre de Tromp qui constitue son arrière-garde, est restée au centre de la ligne ennemie. Déjà célèbre pour son habituelle insubordination, cette fois Tromp n'a tout simplement pas vu les drapeaux et n'a pas suivi le gros de la flotte néerlandaise. Déjà le Liefde est en flammes. À bord du Spieghel, le second de Tromp, le vice-amiral Abraham van der Hulst, a reçu une balle de mousquet dans la poitrine et meurt. Alors qu'il sombre, le navire est abandonné.

Suivi du vice-amiral Johan de Liefde, Ruyter traverse une nouvelle fois la ligne ennemie, tandis que le reste de la flotte néerlandaise sous le commandement de Aert van Nes se dirige vers le sud. La manœuvre permet aux navires de Tromp de se sortir du piège et de rejoindre le gros de la flotte néerlandaise.

Tromp qui selon son habitude, a déjà changé pour la quatrième fois de navire, rend visite à Ruyter pour le remercier de son sauvetage. Les deux hommes sont dans une humeur sombre. l'amiral de l'arrière Frederick Stachouwer a également été tué. La veille, le Hollandia endommagé est rentré au port accompagné de la Gueldre, Delft, Reiger, Asperen et Beschermer pour escorter les trois navires anglais capturés. Maintenant les Pacificatie, Vrijheid, Provincie Utrecht et Calantsoog endommagés doivent également rentrer. L'escadre de l'arrière se trouve considérablement réduite. En outre, l'ennemi est maintenant sous vent favorable.

Trois fois de suite, les deux flottes passent en ligne l'une devant l'autre. Au cours du deuxième passage, le Zeven Provinciën est touché et Ruyter doit quitter le combat pour réparer son vaisseau. Plus tard, certains historiens furent tentés de l'accuser de lâcheté, mais Ruyter a pris le soin d'écrire des ordres stricts et détaillés afin de prévenir une répétition des événements de la bataille de Lowestoft durant laquelle la perte du vaisseau amiral avait désorganisé la flotte néerlandaise. Le commandement revient au lieutenant-amiral Aert van Nes.

Lors du troisième passage, les Néerlandais sont sous le vent. Leurs canons sont dans une position qui favorise la portée. Plusieurs navires anglais en font les frais et subissent de terribles dégâts. Le HMS Loyal Subject retourne à son port d'attache. Le HMS Black Eagle (ancien Groningen) a érigé le pavillon de détresse, mais il se désintègre avant qu'aucune aide ne lui parvienne.

Vers 15 heures, une flottille de douze navires néerlandais apparaît à l'horizon. Les pires craintes de Monck semblent se réaliser. L’événement, en effet, ne le surprend pas, les Anglais avaient appris de leur excellent réseau de renseignements que les Néerlandais prévoyaient de garder une quatrième escadre en réserve tactique. Ces nouveaux navires sont sûrement l'avant-garde de cette nouvelle force. Après avoir fait le compte des navires encore opérationnels, Monck décide de se retirer.

En fait, juste avant la bataille Ruyter s'était laissé convaincre par les autres amiraux de n'utiliser que trois escadres. Monck n'avait jamais remarqué que le Rainbow avait disparu et il ne savait pas que Berkeley n'était plus là. La douzaine de navires qui pointent à l'horizon sont ceux de l'escadre de Tromp, partis à leur poursuite et qui maintenant rejoignent la lutte après que leur proie a trouvé refuge à Ostende. À 16 heures, l'ensemble de la flotte anglaise vire sud-ouest. Le Saint Paul (ancien Sint Paulus), est encore capturé dans la soirée.

Troisième jour

  Le prince Rupert

Le troisième jour, les Anglais continuent de se replier vers l'ouest. Les Néerlandais avancent sur un large front. Van Nes est encore aux commandes quand apparaissent les vingt navires de Rupert. Dès le premier jour, dans la soirée, il a bien reçu l'ordre de rejoindre Monck. Mais lancé à la recherche de la flotte française4 jusque vers l'île de Wight, il n'avait pu rejoindre Monck plus tôt.

Malgré la marée basse et la proximité dangereuse du banc du Galloper, Monck ordonne à sa flotte de se fixer en ligne en attendant l'escadre verte. Le HMS Royal Charles, HMS Royal Katherine et le HMS Prince Royal s'échouent. Les deux premiers parviennent à se dégager, mais le HMS Prince Royal demeure immobilisé.

Le vice-amiral George Ayscue, est partisan d'attendre que la marée remonte pour dégager le navire, mais quand deux brûlots s'approchent les membres de l'équipage sont pris de panique. Un certain Lambeth descend le drapeau qu'Ayscue amène à Tromp à bord du Gouda. C'est la première et dernière fois dans l'histoire qu'un amiral britannique de si haut rang est capturé en mer. Ruyter a clairement l'ordre de détruire toute prise, et la flotte anglaise étant toute proche, cette fois il n'est pas question de désobéir. Malgré le capital que représente un tel navire, Tromp ordonne d'incendier le HMS Prince Royal Alors que Van Nes tente d'empêcher la jonction des deux flottes anglaises, Ruyter reprend le commandement et ordonne d'attendre que les vents soient de nouveaux favorables.

Quatrième jour

george Ayscue

Tôt le lendemain matin, la flotte anglaise a été rejointe par trois autres navires. Avec ces 23 nouvelles unités, elle compte maintenant 60 à 65 navires. Les Anglais attaquent en ligne. Myngs a désormais en charge l'avant de l'escadre, Rupert est au centre et Monk à l'arrière. Mais au sud-ouest, l'escadre néerlandaise bénéficie du vent favorable et passe à son tour à l'attaque. Ruyter qui a essayé de faire comprendre à ses hommes que le combat de cette journée sera déterminant pour le sort de la guerre, a prévu de perturber la ligne anglaise en la brisant en trois endroits et de s'occuper d'une de ces trois parties avant de passer à une autre.

Un farouche combat s'engage bord à bord entre le Ridderschap commandé par Johan de Liefde et le Victory de Christopher Myngs. Ce dernier est mortellement touché par deux balles de mousquet et meurt durant son retour à Londres.

Les Anglais tentent de se libérer en forçant ensemble le passage au sud. Mais Tromp et Van Nes les encerclent. Monck se porte alors vers le nord. L'escadron de Tromp le prend en chasse, mais Van Nes est forcé de se retirer quand le Landman est incendié par un brûlot. Craignant pour l'issue de la bataille, Ruyter soulève le pavillon rouge et ses navires passent à l'attaque. Lorsque Rupert s’apprête à en faire autant, trois coups de canons successifs démâtent son HMS Royal James et l'ensemble de l'escadre verte quitte la bataille par le sud, protégeant le navire amiral pris en remorque.

e Prince Royal à la bataille des Quatre jours (Abraham Storck)

Ruyter est à la merci d'une attaque du gros de la flotte de Monck. Mais après trois jours de combats, beaucoup de navires anglais sont à court de munitions alors que les Néerlandais en ont encore en quantité suffisante. Construit avec des sainte-Barbes relativement plus importantes, leurs bâtiments sont équipés de canons d'un calibre moins important consommant moins de poudre. De plus, la cadence de tir des équipages hollandais moins entrainés a permis d’économiser les munitions. Quatre navires sont arraisonnés et capturés par les Hollandais: le HMS Clove Tree (ancien Nagelboom de la compagnie des Indes) capturé par le Wassenaar, le HMS Convertine le HMS Essex et le HMS Black Bull, capturés par l'amiral de Frise Hendrik Brunsvelt.

Alors que la flotte anglaise profite d'un épais brouillard pour s'échapper, Ruyter décide de rompre le combat, sa propre flotte étant trop fortement endommagée.

Conséquences  Ayant parié sur le fait que les équipages des nouveaux navires de ligne néerlandais ne seraient pas encore complètement formés, les Anglais doivent déchanter. Ils ont perdu dix navires, 2 800 hommes, et deux amiraux : Christopher Myngs et William Berkeley, alors que l'amiral George Ayscue et 2 000 marins sont faits prisonniers. Ayant perdu tellement d'hommes qu'il est incapable de maintenir la puissance de feu de ses canons, le HMS Sovereign of the Seas a dû quitter la bataille. Presque à court de munitions, la flotte anglaise se désengage.

De leur côté, les Hollandais ont perdu 4 navires et 1 500 hommes, parmi lesquels les amiraux Cornelis Evertsen et Abraham van der Hulst.  Les deux camps clament la victoire, surtout du côté anglais où on allume des feux de joie dans les rues de Londres. À La Haye comme à Londres on chante des Te Deum. Mais le coût des réparations est énorme et épuise le trésor anglais. La bataille des Quatre Jours est généralement vue comme une victoire tactique mineure mais d'une importance stratégique pour les Néerlandais.    Deux mois plus tard, la flotte anglaise affronte à nouveau la flotte néerlandaise, à la bataille de North Foreland (St. James's Day Battle pour les Anglais). Même si elle en sort victorieuse, l'Angleterre ne parvient pas à détruire la flotte néerlandaise.  Liste des navires perdus de part et d'autre

  • Flotte anglaise :
    • HMS Prince Royal incendié
    • HMS Swiftsure capturé
    • HMS Sevenoaks capturé
    • HMS Loyal Georgecapturé
    • HMS Black Eagle coulé
    • HMS St Paul coulé
    • HMS Essex capturé
    • HMS Black Bull coulé
    • HMS Clove Tree capturé
    • HMS Convertine capturé
  • Flotte néerlandaise :
    • De Liefde (1662) incendié
    • Het Hof van Zeeland incendié
    • De Duivenvoorde incendié
    • De Landman incendié
    • De Spiegel abandonné et plus tard renfloué

 

La bataille de North Foreland, en anglais: St. James's Day Battle (bataille de la Saint-Jacques), en néerlandais : Tweedaagse Zeeslag (bataille des Deux Jours) eut lieu le 4 et 5 août 1666 (les 25 et 26 juillet selon le calendrier julien alors en usage en Angleterre), pendant la deuxième Guerre anglo-néerlandaise, entre la flotte des Provinces-Unies commandée par l'amiral Michiel de Ruyter et la flotte d'Angleterre, commandée par le Prince Rupert.

         

 

L'expédition du Vliestromm, en anglais : Holmes's Bonfire (le feu de joie de Holmes) est une expédition militaire de l'amiral anglais Robert Holmes dans le passage du Vliestromm (entre les îles frisonnes de Vlieland et de Terschelling) les 19 et 20 août 1666 (9 et 10 août selon le calendrier julien alors en usage en Angleterre), pendant la deuxième Guerre anglo-néerlandaise.

           

 

La bataille du cap Dungeness est un bataille navale qui a lieu à la fin septembre 1666. Elle oppose, dans la cadre de la deuxième Guerre anglo-hollandaise (1665-1667), une flotte franco-hollandaise à une flotte anglaise supérieure en nombre. Elle s'achève par une victoire anglaise.

      

La bataille du cap Dungeness a lieu pendant la deuxième Guerre anglo-hollandaise (1665-1667). Un court conflit qui oppose le royaume d'Angleterre aux Provinces-Unies, à propos des possessions coloniales des deux pays, qui a lieu en Europe et aux Antilles. La France et le Danemark sont alliés aux Provinces-Unies.

Combat     L'arrière-garde de la flotte française est composée de quatorze navires, dont une petite division hollandaise qui suivait depuis Toulon. Par gros temps, cette escadre vient à rencontrer une escadre anglaise, supérieure en nombre. L'amiral anglais, Thomas Allen, lance la chasse.  Le Bourbon, capitaine de Rabesnières-Treillebois, et Le Mazarin, capitaine Villepars, après un violent combat1 contre six navires anglais, réussissent, en mauvais état, à décrocher, à fausser compagnie aux Anglais et à regagner Le Havre. Ils y sont rejoints par Le Mercœur, capitaine de Thurelle, et le Prins te Paard, capitaine Verburg. L'Oms et le Roetering sont contraints de se jeter sur la côte. Entouré par trois vaisseaux anglais, Le Dragon, capitaine Préaux-Mercey, réussit à en démâter deux et parvient à regagner Dieppe. Le Triomphant, lui aussi s'en sort bien. Les Anglais parviennent seulement à capturer Le Rubis. Ce dernier tient tête pendant sept heures à neuf vaisseaux et fait quarante victimes à bord du HMS Dingby. Ayant lui-même 116 hommes hors de combat, la Roche Saint-André finit par abaisser son pavillon pour épargner les survivants d'un massacre. Les pertes sont importantes des deux côtés.  

Conséquences   Sa belle conduite vaut au comte de la Roche Saint-André sa libération immédiate et son rapatriement en France ordonné par le roi d'Angleterre. Le duc d'York lui offre une épée. Pour ne pas être en reste, Louis XIV le fait chevalier de ses Ordres et l'élève au rang de chef d'escadre le 27 août 1667. Les autres prisonniers français sont également bien traités. Le chevalier de Carteret deviendra Commissaire général de la Royal Navy.

Le raid sur la Medway, parfois appelé bataille de la Medway ou bataille de Chatham, eut lieu du 9 au 14 juin 1667 au cours de la deuxième Guerre anglo-néerlandaise.

         

 

 

Les Néerlandais, sous les ordres du lieutenant-amiral Michiel de Ruyter, bombardèrent et prirent Sheerness, remontèrent la Tamise en brisant les chaînes bloquant l'accès au fleuve jusqu'à Gravesend, puis la rivière Medway jusqu'à Chatham, où ils brûlèrent trois navires de commerce et dix navires de la Royal Navy et s'emparèrent du Unity et du Royal Charles, navire amiral et orgueil de la flotte anglaise. Ce raid, généralement considéré comme la plus grande victoire navale néerlandaise et la pire défaite navale anglaise, mit fin à la guerre, et le traité de Bréda, favorable aux Néerlandais, fut signé le 31 juillet 1667.

La flotte anglaise avait été réduite à cause des restrictions faisant suite aux récentes dépenses et ses plus grands navires avaient été désarmés, et les Néerlandais surent saisir cette opportunité. Ils avaient déjà fait des plans pour une telle attaque en 1666, après la bataille des Quatre Jours, mais n'avaient pu la réaliser en raison de leur défaite à la bataille de North Foreland. Le concepteur de ce plan était le grand-pensionnaire Johan de Witt. Son frère, Cornelis de Witt, accompagnait la flotte pour superviser l'opération. Des négociations de paix avaient déjà commencé, à Bréda, depuis le mois de mars 1667, mais le roi Charles II d'Angleterre retardait le processus de paix, espérant améliorer sa situation grâce à l'aide secrète des Français, aussi de Witt pensait qu'il fallait finir vite la guerre sur une victoire décisive, ce qui conduirait bien sûr à des conditions de paix beaucoup plus favorables. Beaucoup d'officiers de marine néerlandais avaient de sérieux doutes sur la possibilité de mener à bien une attaque si audacieuse, craignant les bancs assez traîtres de l'estuaire de la Tamise mais ils obéirent toutefois aux ordres. Les Néerlandais purent compter sur l'aide de deux pilotes anglais connaissant le fleuve, un dissident religieux nommé Robert Holland et un contrebandier ayant fui la justice anglaise.                              

Le raid     L’approche néerlandaise                          Le 17 mai, l’escadre de l’amirauté de Rotterdam mit le cap sur l’île de Texel pour rejoindre celles des Amirautés d’Amsterdam et de Frise occidentale. Ayant appris que l’Amirauté frisonne n’était pas encore prête à cause de problèmes de recrutement, l’amiral Michiel de Ruyter, qui était à la tête de la flotte, partit sans l’attendre rejoindre l’escadre de l’Amirauté de Zélande, qui connaissait les mêmes difficultés de recrutement. Ruyter partit pour la Tamise le 4 juin avec 62 frégates et navires de ligne, environ 15 navires plus légers et 12 brûlots. La flotte était organisée en trois escadres : la première commandée par Ruyter lui-même, la deuxième commandée par le lieutenant-amiral Aert Jansse van Nes, et la troisième par Willem Joseph van Ghent. La troisième escadre comprenait une force spéciale de débarquement à bord de la frégate Agatha, force commandée par van Ghent lui-même et qui fut la première dans l’histoire à être spécialisée dans les opérations amphibies.

Le 6 juin, le banc de brouillard dans lequel progressait la flotte se dissipa et révéla sa présence aux Anglais dans l’estuaire de la Tamise. Le 7 juin, Cornelis de Witt révéla les instructions secrètes des États généraux des Provinces-Unies, écrites le 20 mai, en la présence de tous les officiers d’état-major. Il y eut tant d’objections, avec comme seule contribution importante de Ruyter à la discussion un bevelen zijn bevelen (« les ordres sont les ordres »), que Cornelis, après s’être retiré dans sa cabine tard dans la nuit, écrivit dans son rapport journalier qu’il n’était pas sûr du tout que ces ordres seraient suivis. Toutefois, il s’avéra par la suite que la plupart des commandants étaient prêts à l’aventure, ayant juste donné leur opinion professionnelle afin qu’elle fut consignée dans le rapport, de manière à pouvoir blâmer les politiciens en cas de désastre. Le 8 juin, il y eut une tentative de capture d’une flotte de 20 navires marchands anglais repérés sur la Tamise, mais cette tentative échoua car ces navires fuirent en direction de Gravesend.

carte des évènements.

L’attaque prit les Anglais au dépourvu. Aucune préparation sérieuse n’avait été faite contre cette éventualité, bien que des avertissements aient été donnés par le réseau d’espions anglais. La plupart des frégates étaient rassemblés en escadres à Harwich et en Écosse, laissant Londres sous la seule protection d’un petit nombre de navires. Par mesure d’économies, le duc d’York avait donné l’ordre de rendre à la vie civile plusieurs équipages, laissant seulement trois navires pour surveiller la Medway ; en compensation, l’équipage de l’un de ces trois navires, la frégate Unity, avait été porté de 40 à 60 hommes, et le nombre de navires brûlots avait été porté de un à trois. De plus, 30 sloops avaient été préparés en cas d’urgence4. Sir William Coventry, le secrétaire de l’Amirauté, avait déclaré qu’un débarquement néerlandais près de Londres était hautement improbable et, qu’au mieux, ils lanceraient une attaque d’importance faible à moyenne sur une cible plus exposée, comme Harwich, ville qui avait été par conséquent fortifiée durant le printemps. Il n y avait pas de ligne de commandement bien établie chez les Anglais, diverses autorités donnant des ordres à la hâte sans prendre la peine de se consulter entre elles auparavant. De plus, le moral des troupes anglaises était bas. N’ayant pas été payés depuis plusieurs mois, voire des années, la plupart des marins et des soldats n’étaient pas prêts à risquer leurs vies. L’Angleterre disposait seulement d’une petite armée qui était dispersée car les intentions néerlandaises n’étaient pas claires. Tout ceci explique pourquoi il n y eut aucune mesure effective de prise alors que la flotte néerlandaise mit cinq jours à atteindre Chatham, manœuvrant prudemment à travers les bancs de sable et avançant seulement quand la marée était favorable.

Après que l’alarme eut été donnée le 6 juin, le commissaire Peter Pett, responsable des chantiers navals de Chatham, semble n’avoir entrepris aucune action jusqu’au 9 juin quand, en fin d’après-midi, une trentaine de navires néerlandais furent aperçus sur la Tamise, en aval de Sheerness. À ce moment seulement, il demanda l’assistance de l’Amirauté en envoyant un message pessimiste, se lamentant de l’absence d’officiers de marine qui pourraient l’aider et le conseiller. Les navires aperçus étaient ceux de l’escadre de frégates de van Ghent. La flotte néerlandaise transportait environ un millier d’hommes de l’Infanterie de marine et des débarquements furent effectués sur Canvey Island et à Sheerness. Cornelis de Witt avait donné des ordres stricts à ces hommes afin d’interdire tout pillage car les Néerlandais voulaient faire honte aux Anglais, dont les troupes avaient mis à sac Terschelling durant le raid du Vliestromm en août 1666. Néanmoins, l’équipage du capitaine Jan van Brakel ne put se contrôler et fut seulement chassé par la milice anglaise ainsi que par la menace d’une sévère punition à son retour. Van Brakel offrit de mener une attaque le jour suivant pour éviter d’être pénalisé.

Le roi Charles II donna le 8 juin l’ordre au comte d’Oxford de mobiliser la milice des comtés environnant Londres ; et toutes les barges disponibles furent utilisées pour mettre en place un pont de bateaux sur la Tamise, pour que la cavalerie anglaise puisse passer rapidement d’une rive à l’autre. Sir Édouard Sprague, le célèbre vice-amiral, apprit le 9 juin qu’un raid néerlandais avait été fait sur l’île de Grain, au nord du Kent, et des mousquetaires de la garnison de Sheerness furent envoyés pour enquêter.

Dans l’après-midi du 10 juin, le roi donna comme instruction à l’amiral George Monck de se rendre à Chatham afin de prendre le commandement. Ce n’est que le 13 juin qu’il ordonna à l’amiral Rupert d’organiser les défenses de Woolwich.          Monck se rendit tout d’abord à Gravesend où il nota, à sa grande consternation, que seuls quelques canons étaient disponibles, trop peu pour arrêter la progression néerlandaise sur la Tamise. Afin d’éviter un désastre, il ordonna à toute l’artillerie disponible de la capitale de se positionner à Gravesend. Le 11 juin, il arriva à Chatham qu’il pensait trouver bien préparée pour soutenir une attaque. Il n’y trouva toutefois que 12 des 800 hommes espérés, et seulement dix sloops sur les trente qui devaient s’y trouver, les vingt autres ayant été réquisitionnés pour sécuriser les possessions personnelles des officiers. Aucune munition ni réserve de poudre n’était disponible et la chaîne qui traversait la Medway n’était pas protégée par des batteries de canons. Il ordonna immédiatement de déplacer l’artillerie de Gravesend à Chatham, ce qui prit une pleine journée à effectuer. L'attaque La flotte néerlandaise arrive à l'Île de Sheppey le 10 juin et lança une attaque sur le fort de Sheerness. Le capitaine Jan van Brakel sur le Vrede navigua aussi près que possible du fort afin de l'attaquer au canon. Sir Edouard Sprague commandait les navires à l'ancre sur la Medway mais le seul capable de se défendre contre les Néerlandais était la frégate Unity qui se trouvait au fort à ce moment.

peinture du raid par Willem Schellincks.

L’Unity était soutenu par des ketches et des brûlots ainsi que par les 16 canons du fort qui avaient été installés à la hâte. La frégate tira une bordée mais, quand elle fut attaquée par un brûlot néerlandais, elle se replia sur la Medway, suivie par ses navires de soutien. Les Néerlandais firent alors feu sur le fort et deux hommes furent touchés. Il s'avéra à ce moment qu'aucun chirurgien n'était présent au fort et la plupart des soldats de la garnison désertèrent. Seulement sept restèrent à leur poste mais leur position devint intenable quand 800 marins néerlandais débarquèrent à un mile de là. Après la capitulation du fort, les canons furent embarqués par les Néerlandais, qui détruisirent ensuite les installations6. Spragge, quant à lui, s'échappa avec son navire en direction de Chatham où beaucoup d'officiers étaient désormais réunis ; tous donnaient des ordres contradictoires ce qui créa un état de confusion.

Le 11 juin, comme son artillerie n'était toujours pas arrivée, Monck donna l'ordre à un escadron de cavalerie et à une compagnie de soldats de renforcer le château d'Upnor. Des défenses, consistant en bateaux coulés pour bloquer le passage, avaient été improvisées sur la Medway et la chaîne qui la traversait était protégée par des batteries légères. Pett proposa de couler d'autres bateaux pour protéger le chenal en aval de la chaîne. Cette fois-ci, quatre gros navires de guerre, qui étaient sans équipage, furent coulés ainsi que huit autres bateaux plus petits, après que la première tentative de bloquer la rivière se fut montrée insuffisante. Cette barrière de bateaux coulés était placée vers l'est de l'embouchure de la Medway et ne pouvait être couverte par l'artillerie. Monck décida alors de couler d'autres bateaux près du château d'Upnor, formant ainsi une autre barrière sur le chemin des Néerlandais s'ils avaient réussi à franchir la chaîne placée à Gillingham. Cette chaîne, placée à travers le fleuve, reposait à son point le plus bas à environ trois mètres sous l'eau, ce qui permettait le passage de navires légers. On essaya sans grand succès de la relever.

Trois navires de guerre, le Matthias, le Charles V et le Monmouth, furent placés de façon à protéger la chaîne et trois autres furent coulés pour compléter le barrage. Pett informa Monck que le Royal Charles, fleuron de la flotte anglaise, devait être remorqué plus en amont. L'ordre de le faire avait d'ailleurs été donné dès le 27 mars mais cela n'avait toujours pas été effectué. Monck refusa tout d'abord d'affecter à cette tâche quelques-uns de ses sloops, déjà très peu nombreux, car il en avait besoin pour transporter des vivres et du matériel. Quand Monck trouva finalement un capitaine de navire prêt à accomplir la tâche, Pett répondit qu'il était trop tard car il était occupé à mettre en place les barrages de navires et qu'il ne pouvait trouver aucun pilote prêt à prendre un tel risque. Pendant ce temps, les premières frégates néerlandaises étaient arrivées et avaient déjà commencé à dégager deux des bateaux coulés afin d'ouvrir un passage comme la nuit tombait.

Le 12 juin, l'escadre de van Ghent s'avança sur la Medway, attaquant les défenses de la chaîne. La frégate Unity fut prise par un assaut du capitaine van Brakel et le brûlot Pro Patria brisa alors la chaîne (ou, selon quelques historiens qui ne font pas confiance à cette traditionnelle et spectaculaire version des évènements, passa simplement au-dessus). Il détruisit ensuite le Matthias en l'incendiant pendant que deux autres brûlots, le Catharina et le Schiedam attaquaient le Charles V. Le Catharina fut coulé par une batterie côtière mais le Schiedam réussit à incendier le Charles V, l'équipage de ce navire étant capturé par van Brakel. Le Royal Charles, avec seulement 30 canons à bord et abandonné par son maigre équipage quand celui-ci vit le Matthias en train de brûler, fut alors capturé par le navire du capitaine Thomas Tobiasz, de l'escadre de Ruyter, et fut par la suite emmené aux Pays-Bas malgré la marée défavorable. Cela fut rendu possible en réduisant son tirant d'eau en l'inclinant légèrement. Seul le Monmouth réussit à s'échapper. Constatant le désastre, Monck donna l'ordre de saborder les 16 navires de guerre restants pour éviter qu'ils ne soient capturés, ce qui porta à 30 le total de bâtiments coulés délibérément par les Anglais.

Le 13 juin, la panique se répandit jusqu'à Londres, une rumeur s'étant répandue selon laquelle les Néerlandais était en train de transporter une armée française pour une invasion à grande échelle, et de nombreux riches habitants fuirent la ville en emportant avec eux leurs plus précieuses possessions. La flotte néerlandaise continua à avancer jusqu'à Chatham sous le feu des canons du château d'Upnor et de trois batteries côtières. Mais les frégates néerlandaises, par leurs propres bordées, réduisirent au silence le feu adverse, au prix d'environ 40 morts et blessés. Trois des plus grands vaisseaux de la marine anglaise, déjà sabordés afin qu'ils ne puissent être pris, furent incendiés : le Loyal London, le Royal James et le Royal Oak. Les équipages anglais abandonnèrent ces navires à demi-coulés quasiment sans combattre, à la notable exception du capitaine Archibald Douglas qui refusa d'abandonner le Royal Oak et périt dans son incendie. Trois des quatre plus grands navires de guerre anglais, ainsi que plus de 75 canons, furent perdus au cours de ce raid. Le seul restant, le Royal Sovereign, se trouvait à Portsmouth à cette époque.                         

Le repli néerlandais     Comme il craignait que la résistance anglaise ne s'affermisse, Cornelis de Witt prit, le 14 juin, la décision d'arrêter l'offensive et de se replier, la flotte néerlandaise amenant en remorque le Royal Charles et l’Unity comme trophées de guerre. Cette décision évita à quatre navires de guerre anglais supplémentaires d'être sabordés bien que, ce jour-là encore, les Néerlandais brûlèrent chaque navire dont ils réussissaient à s'emparer, chaque bateau détruit leur valant une récompense. Les chantiers navals de Chatham échappèrent eux aussi à la destruction, une perte qui aurait sans doute empêché la reconstruction de la marine anglaise pour au moins dix ans8. La flotte néerlandaise, après avoir célébré sa victoire, essaya de répéter son succès en attaquant d'autres ports de la côte est de l'Angleterre mais fut repoussée à chaque fois. Le 27 juin, une tentative d'entrer dans la Tamise au-delà de Gravesend fut annulée quand les Néerlandais apprirent qu'un barrage de bateaux coulés avait été mis en place et que cinq navires brûlots attendaient l'attaque. Le 2 juillet, un corps d'infanterie de marine débarqua à Woodbridge, près d'Harwich, mais un assaut de 1 500 hommes mené sur le fort protégeant Harwich fut repoussé par sa garnison. Le 31 juillet, le traité de Bréda mettant fin à la guerre était signé. Comme le nota Samuel Pepys dans son journal, la flotte néerlandaise était désormais partout sur les mers du sud de l'Angleterre sans que les Anglais ne puissent y faire quoi que ce soit.         

Conséquences                            Les dommages causés par le raid furent estimés à environ 20 000 £, en plus, bien entendu, du coût de remplacement des quatre grands navires de guerre qui avaient été perdus ; les pertes totales pour la marine anglaise étant sans doute au total proches des 200 000 £9. Le commissaire Peter Pett fut désigné comme bouc-émissaire, condamné à une amende de 5 000 £ et privé de sa charge, alors que ceux qui avaient ignoré ses avertissements échappèrent à tout blâme. Les navires Royal James, Royal Oak et Loyal London furent finalement sauvés et reconstruits, mais à grand coût, et, comme la ville de Londres avait refusé de partager les frais de reconstruction, le roi Charles II rebaptisa le dernier en un simple London. Pendant quelques années, la flotte néerlandaise fut la plus puissante du monde mais en 1670 le programme de reconstruction de la flotte anglaise l'avait rétabli à son ancien niveau de puissance.

Le raid sur la Medway fut un sérieux coup porté à la Couronne anglaise. Le roi Charles se sentit personnellement offensé que les Néerlandais aient attaqué alors qu'il avait désarmé une bonne partie de sa flotte et que les négociations de paix étaient en cours, oubliant commodément qu'il avait lui-même volontairement retardé le processus de paix. Son ressentiment fut l'une des causes de la Troisième Guerre anglo-néerlandaise, après que l'entente secrète avec la France ait été conclue par le traité de Douvres. Au XIXe siècle, des écrivains britanniques nationalistes suggérèrent que les Néerlandais avaient demandé la paix après leurs défaites en 1666, alors qu'au contraire cela les avait rendu plus agressifs, et que seule leur attaque-surprise, qualifiée de traîtresse, leur avait permis de remporter la victoire. Le roman historique When London Burned, écrit par George Alfred Henty, en est un parfait exemple.

 

Une copie du Triomphe de la Mer, représentant Cornelis de Witt.

Le total des pertes néerlandaises au cours du raid fut de 8 navires brûlots et d'environ 50 morts ou blessés. Aux Provinces-Unies, la population jubilait ; de nombreuses festivités furent organisées, et à nouveau lors du retour de la flotte au mois d'octobre, et les amiraux la commandant furent acclamés comme des héros. Ils furent récompensés par de nombreux éloges et des chaînes en or et des pensions leur furent attribuées par les États généraux ; on offrit à Ruyter, Cornelis de Witt et van Ghent de précieux calices dorés et émaillés dépeignant les évènements. Un tableau de Cornelis de Witt nommé Le Triomphe de la mer fut peint et exposé à l'hôtel-de-ville de Dordrecht10. Ce triomphalisme affiché par la faction des Witt causa le ressentiment de la faction orangiste ; quand ils perdirent le pouvoir en 1672 à l'occasion du Rampjaar, la tête de Cornelis fut solennellement découpée du tableau, après que Charles II eut pendant des années insisté pour que le tableau soit enlevé.

Le Royal Charles, au tirant d'eau trop important pour être utilisé dans les eaux côtières néerlandaises, fut mis en cale sèche de façon permanente à Hellevoetsluis afin d'être visité comme une attraction touristique, avec des visites journalières organisées pour des groupes, souvent des invités venant de pays étrangers. Après de véhémentes protestations de Charles II que ceci constituait une insulte à son honneur, les visites officielles prirent fin et le Royal Charles fut détruit en 1672. Toutefois, une partie de son tableau arrière comportant les armoiries du Royaume-Uni ainsi que la devise Dieu et mon droit est exposée encore de nos jours au Rijksmuseum d'Amsterdam.

La guerre de Hollande se déroule de 1672 à 1678. Elle oppose la France et ses alliés (Angleterre, Münster, Liège, Bavière, Suède)

à la Quadruple-Alliancecomprenant les Provinces-Unies, le Saint-Empire, le Brandebourg et l'Espagne. Elle modifie l'équilibre européen au détriment du royaume de France, qui triomphe néanmoins de ses adversaires sur le plan militaire. Les effectifs de l'armée française atteignaient 280 000 hommes. Par le traité de Nimègue, qui met fin à la guerre, la France restitue la plupart de ses conquêtes, mais acquiert la Franche-Comté et plusieurs villes de Flandre.

Après la guerre de Dévolution (1667-1668), Louis XIV croit devoir se débarrasser de la Triple alliance de La Haye de 1668, et surtout des Provinces-Unies s'il veut continuer à conquérir les territoires espagnols (selon lui-même l'héritage de son beau-père Philippe IV). De plus, malgré les tarifs douaniers français très protectionnistes de 1664 et 1667, les Hollandais sont de redoutables concurrents pour les marchands et fabricants français. Une victoire sur la Hollande permettrait de réduire le problème. Aussi Louvois, qui depuis 1670, dirige le secrétariat d'État à la guerre pousse dans cette direction. La guerre contre les Provinces-Unies doit lui permettre de montrer au roi ses talents d'organisateur, voire de s'imposer face aux brillants chefs de guerre comme Condé et Turenne. L'opposition politique (la république protestante laisse éditer des médailles moquant le monarque absolu cLe 28 mars 1672, Charles II d'Angleterre déclare la guerre aux Provinces-Unies. Le 6 avril, Louis XIV en fait de même.

Sur mer, le 7 juin, l'alliance franco-anglaise essuie un échec à la bataille de Solebay (au large du Suffolk) devant la flotte hollandaise de l'amiral Ruyter qui sauve ainsi son pays d'une invasion maritime.catholique) provoque aussi l'orgueil de Louis XIV.

 

 

 

 

 

La bataille navale de Solebay eut lieu le 7 juin 1672, ce fut la première bataille de la guerre de Hollande. Une flotte de 75 navires des Provinces-Unies, commandée par l'amiral Michiel de Ruyter, Willem Joseph de Gand et Adriaen Banckert surprend la flotte franco-anglaise, forte de 93 vaisseaux, qui se trouvait à l'ancre à Solebay, (Suffolk) sur la côte est de l'Angleterre.

france.   angleterre                                       provinces unis

Le duc d'York et Jean II d'Estrées ont pour projet de bloquer les néerlandais dans leurs ports et de leur interdire l'accès à la mer du Nord. La flotte néerlandaise espère quant à elle répéter son succès lors du raid sur la Medway et une escadre de frégates commandée par Willem Joseph de Gand atteint l'embouchure de la Tamise mais découvre que le fort de Sheerness est trop bien préparé pour qu'elle puisse passer. La flotte néerlandaise arrive trop tard, pour des raisons de coordination entre les cinq amirautés du pays, pour empêcher les flottes anglaise et française de faire leur jonction. Mais, le 7 juin 1672, la flotte alliée, qui s'est arrêtée à Solebay pour des réparations est surprise au petit matin par l'apparition de la flotte néerlandaise. La flotte française part vers le sud et est suivie par les 15 navires d'Adrien Banckert, leur action se limitant à une canonnade à distance. Néanmoins, le navire le Superbe est sévèrement endommagé et les pertes françaises s'élèvent à la fin du combat à 450 hommes.  Le reste de la flotte néerlandaise attaque les anglais, qui éprouvent de grandes difficultés à cause d'un fort vent contraire qui fait sortir plusieurs navires en dehors de l'action. Les deux vaisseaux amiraux, le Prince et le De Zeven Provinciën se livrent à un duel durant deux heures, duel à l'issue duquel le Prince est désemparé. L'amiral Aert Jansse van Nes, à bord du Eendracht, est engagé dans un combat avec le London, commandé par Édouard Sprague, quand il est attaqué par le Royal Katherine. Néanmoins, ce dernier est si lourdement endommagé que son capitaine amène son pavillon et est fait prisonnier, mais les marins néerlandais s'enivrent avec du brandy trouvé dans les cales et laisse le Royal Katherine se faire re-capturer par les anglais.

  le  vaisseau amiral français Le Saint-Philippe à la bataille de Solebay

Le Royal James, navire de l'amiral Édouard Montagu, est engagé dans un combat farouche avec le Dolfijn, commandé par Willem Joseph de Gand, qui est tué au cours de la mitraille. Le capitaine Jan van Brakel, à bord du Groot Hollandia, attaque alors à son tour le Royal James et pilonne sa coque durant plus d'une heure, l'endommageant tellement que Montagu envisage de se rendre avant d'y renoncer, considérant qu'il était déshonorant pour lui de se rendre à un capitaine de basse condition. Des sloops anglais viennent alors à l'abordage du Groot Hollandia qui est alors forcé de battre en retraite. Le Royal James est néanmoins à la dérive et est attaqué par sept navires-brûlots. Il en coule deux mais un troisième parvient à l'incendier, causant de lourdes pertes humaines. Montagu lui-même, ainsi que son beau-fils Philip Carteret de Mélechès, se noie en tentant de s'échapper quand sa chaloupe chavire sous le poids des marins paniqués qui sautent dedans. Son corps sera retrouvé échoué sur le rivage, seulement reconnaissable à ses vêtements arborant l'ordre de la Jarretière.

C'est alors que le vent tourne, donnant aux anglais l'avantage, et la flotte néerlandaise se replie en fin d'après-midi. Les pertes sont lourdes des deux côtés, les néerlandais ayant un navire coulé et un capturé alors qu'un autre est victime d'un accident durant ses réparations et explose peu après la bataille. Le combat se termine donc de façon indécise, les deux camps clamant leur victoire, les néerlandais avec plus de raisons car le plan franco-anglais de blocus est abandonné.      

Les forces en présence

Royaume de France

Escadre blanche

  • Le Terrible, 70 canons, lieutenant général Abraham Duquesne
  • L'Illustre, 70, Marquis de Grancey
  • Le Conquérant, 70, M. de Thivas
  • L'Admirable, 68, M. de Beaulieu
  • Le Téméraire, 50, M. de Larson
  • Le Prince, 50, Charles Davy, marquis d'Amfreville
  • Le Bourbon, 50, M. de Kervin
  • Le Vaillant, 50, Chevalier de Nesmond
  • L'Alcion, 46, M. Bitaut de Beor
  • Le Hasardeux, 38, M. de la Vigerie-Treillebois
  • Le Saint-Philippe, 78, vice-amiral Comte d'Estrées; cap. M. Pierre de Cou
  • Le Foudroyant, 70, M. Louis Gabaret
  • Le Grand, 70, M. Gombaud
  • Le Tonnant, 58, M. des Ardents
  • Le Brave, 54, Chevalier de Valbelle
  • L'Aquilon, 50, Chevalier d'Hally
  • Le Duc, 50, Chevalier de Sepville
  • L'Oriflamme, 50, M. de Kerjean
  • L'Excellent, 50, M. de Magnon
  • L'Éole, 38, Chevalier de Cogolin
  • L'Arrogant, 38, M. de Villeneuve-Ferriere
  • Le Superbe, 70, Chef d'escadre des Rabesnières-Treillebois, tué au combat
  • L'Invincible, 70, Commandeur de Verdille
  • Sans-Pareil, 66, M. de la Clocheterie
  • Le Fort, 60, Comte de Benac
  • Le Sage, 50, Comte de Tourville
  • L'Heureux, 50, M. François Panetié
  • Le Rubis, 46, M. de Saint Aubin d'Infreville
  • Le Galant, 46, Chevalier de Flacourt
  • Le Hardi, 38, M. de la Roque-Garseval

Royaume d'Angleterre

Escadre rouge

  • HMS London, 96, Vice Admiral Edward Spragge
  • HMS James, 70, John Haywood
  • HMS Resolution, 70, John Berry
  • HMS Dunkirk, 60, Francis Courtney
  • HMS Monck, 60, Bernard Ludman, tué au combat
  • HMS Monmouth, 70, Richard Beach
  • HMS Royal Katherine, 86, John Chicheley
  • HMS Dreadnought, 62, Arthur Herbert, 1er comte de Torrington
  • HMS Adventure, 44,
  • HMS Dartmouth, 32, Richard Sadlington
  • HMS Supply, 6,
  • HMS Prince, 100, (James Stuart, duc d'York de d'Albany, Lord High Admiral; Premier capitaine John Cox, tué au combat, Second capitain John Narborough)
  • HMS St Michael, 96, Sir Robert Holmes
  • HMS Victory, 82, Thomas Butler, Earl of Ossory
  • HMS Cambridge, 70, Frescheville Holles, tué au combat
  • HMS York, 64, Thomas Elliot, tué au combat
  • HMS Fairfax, 60, George Legge
  • HMS Yarmouth, 54, Robert Werden
  • HMS Portland, 50, Thomas Guy
  • HMS Diamond, 50, Thomas Foulis
  • HMS Phoenix, 40, Richard Le Neve
  • HMS Robert, 26,
  • HMS Charles, 96, Rear Admiral Sir John Harman
  • HMS Rainbow, 64, James Storey
  • HMS Revenge, 62, John Hart Sr.
  • HMS Greenwich, 60, Levi Greene
  • HMS Anne, 58, John Waterworth, tué au combat
  • HMS Advice, 50, Dominick Nugent
  • HMS Dover, 48, Sir John Ernle (ou Ernley)
  • HMS Forester, 40,

Royaume d'Angleterre

Escadre bleue

  • HMS St Andrew, 96, Rear Admiral John Kempthorne
  • HMS Ruby, 80, Thomas R. Cole
  • HMS St George, 70, Jeffrey Pearce, tué au combat
  • HMS Warspite, 70, Richard White
  • HMS Gloucester, 62, William Coleman
  • HMS Bonaventure, 48, Richard Trevanion
  • HMS Antelope, 48,
  • HMS Success, 32, George Watson
  • HMS Royal James, 100, (Admiral Sir Edward Montagu, Earl of Sandwich (tué au combat); Captain Richard Haddock)
  • HMS Henry, 82, Francis Digby, tué au combat
  • HMS Edgar, 72, John Wetwang
  • HMS Rupert, 66, John Holmes
  • HMS Montague, 62, Thomas Darcy
  • HMS Leopard, 54, Peter Bowen
  • HMS Crown, 48, William Finch
  • HMS Falcon, 40, Charles Montague
  • HMS Alice and Francis, 26, George Yennes, tué au combat
  • HMS Sovereign of the Seas, 100, (Vice Admiral Sir Joseph Jordan)
  • HMS Triumph, 74, Willoughby Hannam, tué au combat
  • HMS Unicorn, 68, Richard James
  • HMS Mary, 62, John Brooks
  • HMS Plymouth, 60, Sir Roger Strickland
  • HMS Princesse, 54, Sir Richard Munden
  • HMS Ruby, 48, Stephen Pyend
  • HMS Mary Rose, 48, William Davies
  • HMS Tyger, 44, John Turner

Provinces-Unies (Michiel de Ruyter)

Amirauté d'Amsterdam

  • Akerboom, 60, Jacob Teding van Berkhout
  • Woerden, 70, Jacob Binckes
  • Jaersveld, 48, Nicolaes de Boes
  • Stad Utrecht, 66, Jan Davidszoon Bondt
  • Callantsoog, 70, Hendrik Brouwer
  • Stavoren, 48, Daniël Elsevier
  • Amsterdam, 60, Anske Fokkes
  • Provincie van Utrecht, 60, Jan Pauluszoon van Gelder
  • Dolphijn, 82, Lt-Admiral Willem Joseph, Baron van Ghent (tué au combat), Capitaine de pavillon Michiel Kindt
  • Gouda, 72, Schout-bij-nacht Jan den Haen
  • Leeuwen, 50, Jan Gijsels van Lier
  • Reigersbergen, 72, Commodore Jacob van Meeuwen
  • Gideon, 58, Pieter Middelandt
  • Essen, 50, Philips de Munnik
  • Waesdorp, 72, Francois Palm
  • Steenbergen, 68, Jan Roetering
  • Deventer, 60, Engel de Ruyter
  • Agatha, 50, Pieter Corneliszoon de Sitter
  • Oosterwijk, 60, Volckert Hendrikszoon Swart
  • Olifant, 82, vice-admiraal Isaac Sweers (en)
  • Beschermer, 50, David Swerius (Sweers)
  • Oudshoorn, 70, Tomas Tobiaszoon
  • Komeetstar, 70, Hendrik van Tol
  • Kruiningen, 56, Balthazar van de Voorde
  • Edam (frégate), 32, Jacob Willemszoon Broeder
  • Bommel (frégate), 24, Pieter Klaaszoon Dekker
  • Asperen (frégate), 30, Barent Hals
  • Damiaten (frégate), 34, Jan Janszoon de Jongh
  • Popkensburg (frégate), 24, Mattheus Megank
  • Haas (frégate), 24, Hendrik Titus, Graaf van Nassau
  • Overijssel (frégate), 30, Cornelis Tijloos
  • Postijljon (frégate), 24, Roemer Vlacq
  • Brak (frégate), 24, Cornelis van der Zaan
  • Egmond (advice yacht), 10, Jan Bogaart
  • Triton (advice yacht), 12, Huibert Geel
  • Kater (advice yacht), 8, Jan Kramer
  • Walvis (advice yacht), 12, Jan Klaaszoon van Oosthuys
  • Eenhoorn (advice yacht), 10, Jacob Stadtlander
  • Kat (advice yacht), 12, Abraham Taelman
  • Galei (advice yacht), 12, Marcus Willemszoon
  • Velsen (brûlot), ?, Hendrick Hendricksen
  • Windhond (brûlot), ?, Willem Willemsen
  • Beemster (brûlot), ?, Hendrick Rosaeus
  • Sollenburg (brûlot), ?, Jan Janssen Bout
  • Draak (brûlot), ?, Pieter van Grootveldt
  • Leydtstar (brûlot), ?, Sybrant Barentsen
  • St. Salvador (brûlot), ?, Andries Randel
  • Sollenburgh (brûlot), ?, Klaas Pietersen Schuit

Amirauté de la Meuse (Rotterdam)

  • De Zeven Provinciën, 80, navire amiral Lt-Admiral Michiel de Ruyter, premier Lieutenant Gerard Callenburgh
  • Wassenaer, 56, Philips van Almonde
  • Groot Hollandia, 60, Jan van Brakel
  • Gelderland, 64, Laurens Davidszoon van Convent
  • Zeelandia, 44, Jan de Laucourt
  • Maagd van Dordrecht, 68, vice-admiraal Jan Evertszoon de Liefde
  • Reigersbergen, 72, Jacob van Meeuwen
  • Schieland, 60, Nicolaes Naalhout
  • Eendracht, 76, Lt-Admiral Aert Jansse van Nes
  • Ridderschap van Holland, 66, Schout-bij-nacht Jan Janszoon van Nes
  • Dordrecht, 50, Barend Rees
  • Delft, 62, Gerolf Ysselmuyden
  • Utrecht (frégate), 36, François van Aarssen
  • Schiedam (frégate), 20, François van Nijdek
  • Harderwijk (frégate), 24, Mozes Wichmans
  • Faam (advice yacht), 12, Cornelis Jacobszoon van der Hoeven
  • Rotterdam (advice yacht), 5, Wijnand van Meurs
  • Gorinchem (fireship), 4, Dirk de Munnik
  • Vrede (brûlot), 2, Jan Daniëlszoon van den Rijn
  • Swol (brûlot), ?, Abraham Schryver
  • Eenhoorn (brûlot), ?, Pieter Besançon

Amirauté du Quart nord

  • Alkmaar, 62, Klaas Anker
  • Wapen van Holland, 44, Cornelis Jacobszoon de Boer
  • Jupiter, 40, Jacob de Boer
  • Gelderland, 56, Maarten Jacobszoon de Boer
  • Jozua, 54, Jan Dick
  • Justina van Nassau, 64, Jan Heck
  • Westfriesland, 78, Johan Belgicus, Graaf van Hoorne
  • Wapen van Nassau, 62, Peiter Kerseboom
  • Caleb, 48, Jan Krook
  • Noorderkwartier, 60, Jan Janszoon Maauw
  • Pacificatie, 76, vice-admiraal Volckert Schram
  • Drie Helden Davids, 50, Claes Corneliszoon Valehen
  • Wapen van Medemblick, 46, Hendrik Visscher
  • Wapen van Enkhuizen, 72, Schout-bij-nacht David Vlugh
  • Wapen van Hoorn, 62, Claes Pieterszoon Wijnbergen
  • Helena Leonora (brûlot), ?, Pieter Syvertsen Bokker

Amirauté de Zélande

  • Walcheren, 70, Lt-Admiral Adriaen Banckert
  • Kampveere, 50, Adriaan van Cruiningen
  • Zierikzee, 60, Vice-admiraal Cornelis Evertsen de Jonge
  • Zwanenburg, 44, Cornelis Evertsen de Jongste
  • Middelburg, 50, Willem Hendrikszoon
  • Oranje, 70, Schout-bij-nacht Jan Matthijszoon
  • Vlissingen, 50, Salomon Le Sage
  • Visscher Harder (frégate), 26, Barent Martenszoon Boom
  • Delft (frégate), 34, Simon Loncke
  • Ter Goes (frégate), 34, Karel van der Putte
  • Bruinvisch (advice), 6, Cornelis Hollardt
  • Zeehond (advice), ?; Anteunis Matthijszoon
  • Zwaluw (advice), 6, Karel de Ritter
  • Middelburgh (brûlot), ?, Willem Meerman
  • Prinsje (brûlot), ?, Cornelis Ewout
  • Hoop (brûlot), ?, Antony Janssen

Amirauté de Frise

  • Elf Steden, 54, Wytse Johannes Beyma
  • Prins Hendrik Casimir, 70, Schout-bij-Nacht Hendrik Bruynsvelt
  • Westergo, 56, Yde Hilkeszoon Kolaart
  • Groningen, 70, Vice-Admiral Enno Doedes Star
  • Vredewold, 60, Christiaan Ebelszoon Uma
  • Oostergo, 62, Jan Janszoon Vijselaar
  • Windhond (frégate), 34, Joost Michelszoon Kuik
  • ? (advice yacht), ?, snauw, Pieter Pauw

Conséquences      Pour défendre la Hollande, Guillaume d'Orange avait fait percer les digues qui retenaient les eaux de la mer. Les flottes d'Angleterre et de France vaincues, une invasion maritime des Pays-Bas est rendue impossible. Les deux flottes se rencontrent à nouveau lors de la Première bataille de Schooneveld en 1673.

La première bataille de Schooneveld, également appelée bataille des bancs de Flandre, est une bataille navale qui eut lieu le 7 juin 1673 , un an jour pour jour après la bataille de Solebay, pendant la guerre de Hollande

   franceangleterre

provinces-unis

 

. Elle voit la victoire de la flotte des Provinces-Unies, commandée par Michiel de Ruyter, sur la flotte combinée franco-anglaise, commandée par le Prince Rupert. Michiel de Ruyter, désormais amiral-général de la flotte néerlandaise depuis le mois de février 1673, a pour plan de bloquer la flotte anglaise principale dans la Tamise en coulant des navires dans sa partie la plus étroite Mais la flotte anglaise prend la mer à temps pour empêcher cette opération et, le 15 mai 1673, de Ruyter bat en retraite sur le bassin de Schooneveld, près de l'île de Walcheren, afin d'empêcher les alliés d'établir la supériorité navale dont ils ont besoin pour débarquer la force de 6 000 soldats qui attend à Yarmouth. Le bassin de Schooneveld est si étroit que les alliés ne peuvent y tirer avantage de leur supériorité numérique et de Ruyter y est rejoint par Cornelis Tromp qui ajoute deux escadres à la flotte principale.

Le 2 juin, les franco-anglais, considérant qu'ils ont attendu assez longtemps, s'approchent de la flotte néerlandaise. Le prince Rupert a un avantage considérable en termes de navires (86 contre 64), d'hommes et de puissance de feu alors que l'amirauté frisonne n'a pu se joindre à la flotte néerlandaise car les provinces du nord ont été attaqués par Bernhard von Galen, le prince-évêque de Münster. Néanmoins, une violente tempête retarde la bataille de quelques jours.  

La bataille  Le 7 juin, Rupert fait une nouvelle tentative, plaçant son escadre à l'avant, l'escadre française de Jean II d'Estrées au centre, et l'escadre d'Édouard Sprague à l'arrière. L'avant de la flotte néerlandaise est commandé par Cornelis Tromp, le centre par de Ruyter, et l'arrière par Adriaen Banckert. Rupert, convaincu que les néerlandais vont se replier sur Hellevoetsluis, détache de sa flotte 9 navires pour leur couper la retraite. Mais, quand de Ruyter fait mouvement, c'est pour se diriger vers la flotte adverse ce qui force Rupert à attaquer immédiatement.

La bataille débute à midi et fait rage pendant neuf heures. Utilisant sa connaissance des eaux côtières, de Ruyter fait manœuvrer sa flotte si près des bancs de sable que ses adversaires éprouvent des difficultés à l'attaquer sans s'échouer. Avec la moitié de sa flotte, Rupert entre en contact avec l'escadre de Cornelis Tromp et tente de l'encercler depuis le nord avec ses frégates alors que ses vaisseaux les plus lourds l'attaqueront depuis l'ouest, mais les frégates échouent à réaliser cette manœuvre compliquée. Les deux flottes commencent alors à se bombarder, les néerlandais compensant leur infériorité numérique par une plus longue portée de tir et une ligne de bataille beaucoup mieux organisée.

De Ruyter a tout d'abord l'intention de rejoindre Tromp mais, remarquant qu'une flottille française a rejoint Sprague pour s'attaquer à Banckert, créant ainsi une brèche dans la ligne française, il vire brusquement de bord vers le sud-ouest, à la grande surprise des français mais en séparant ainsi Tromp du reste de la flotte. Les français se désengagent lentement vers le nord-ouest pour garder l'avantage du vent, permettant au centre néerlandais de se déplacer derrière l'escadre de Sprague, qui comprend que ses navires risquent d'être pris entre deux feux. Il brise alors sa formation et parvient à s'échapper de justesse en direction de l'ouest. L'escadre de Banckert se joint à celle de Michiel de Ruyter, qui bénéficie désormais d'une excellente position, la flotte ennemie étant en effet séparée en quatre groupes désorganisés. Mais de Ruyter ne connait pas la situation de Tromp et préfère ne prendre aucun risque en allant l'aider plutôt que d'attaquer l'escadre de Sprague.Le gros de la flotte néerlandaise rejoint donc l'escadre de Tromp et forme une ligne de bataille parfaite alors que la formation des alliés est confuse, Sprague s'étant dirigé trop au nord dans le but de se mesurer à Tromp, son ennemi mortel, et ayant inséré son escadre entre celles de Rupert et de d'Estrées. Les néerlandais profitent des nombreuses brêches dans la ligne alliée et Rupert, inquiet du désordre régnant dans sa flotte, bat en retraite à la nuit tombée. Le bilan des pertes s'élève à deux navires français coulés alors qu'un navire néerlandais coule le lendemain après s'être échoué. Les deux flottes s'affrontent à nouveau une semaine plus tard lors de la Seconde bataille de Schooneveld.schooneveld

La bataille du Texel est une bataille navale qui a lieu le 21 août 1673 pendant la guerre de Hollande entre la flotte anglo-française et la flotte des Provinces-unies.

         

                                              

Deux mois après les batailles de Schooneveltd et de Walcheren (14 juin), les flottes ennemies se rencontrent à nouveau au large des côtes des Pays-Bas. Malgré leur supériorité numérique, les Alliés essuient une nouvelle défaite face à la flotte de l'amiral Ruyter.

L'armée navale alliée est commandée par le prince Rupert. La partie française est sous les ordres du comte d'Estrées.

Le corps de bataille est anglais, sous les ordres de Rupert. L'avant-garde, française. L'arrière-garde, anglaise, est sous les ordres d'Edward Spragge. Chaque escadre comprend 27 vaisseaux. Il y a aussi une trentaine de bâtiments plus légers et autant de brûlots.

Les Hollandais, commandés par Ruyter, sont inférieurs en nombre. Ils n'alignent que 70 vaisseaux, 35 bâtiments légers et 25 brûlots. Dans l'ensemble, les vaisseaux hollandais sont plus légers et, détail important, d'un tirant d'eau moindre. La flotte hollandaise est au mouillage, vers Ostende, derrière les bancs de sable qui bordent le rivage. Adriaen Banckert commande l'avant-garde et Cornelis Tromp l'arrière-garde.

La flotte alliée doit escorter un convoi de troupes anglaises et françaises destinées à attaquer la Hollande. De leur côté, les Hollandais attendent l'arrivée d'un convoi venant des Indes orientales.

France: 30 vaisseaux de ligne, environ 1828 canons
Escadre blanche : 27 vaisseaux de ligne présents à Première bataille de Schooneveld, plus trois supplémentaires:
Le Royale Thérèse, 80, (chef d'escadre, Marquis de Martel)
Le Pompeux, 70
Le Diamant, 60

Angleterre Red Squadron: 29 vaisseaux de ligne (1er-4e rang) environ 1870 canons + 2-V
Sovereign - A
London - VA
Charles - RA
Royal Katherine
Henry
Victory
French Ruby
Edgar
Warspite
Old James
Triumph
Resolution
Rupert
Monmouth
Mary
Crown
Advice
Pearl - fifth rate

Blue Squadron: 27 vaisseaux de ligne (1er-4e rang) environ 1690 canons + 2-V
Prince - A
Royal Charles
St. Andrew - VA
Cambridge
St. George
Unicorn
Henrietta
Dreadnought
Lion
Gloucester
Dunkirk
Monk
Bristol
Bonaventure
Ruby
Success - fifth rate
Guernsey - fifth rate

Division du Rear-Admiral of the Blue
St. Michael - RA
Swiftsure
Rainbow
York
Greenwich
Hampshire
Portsmouth
Foresight
Sweepstakes

Position inconnue (la plupart dans la Red Squadron)
Fairfax
Plymouth
Anne
Happy Return
Princess
Newcastle
Yarmouth
Leopard
Nonsuch (or Portland)
Stavoren
Mary Rose
Diamond
Swallow
Assurance
Falcon
Mermaid (probable) - 5e rang

Provinces-Unies Amirauté d'Amsterdam
vaisseaux de ligne:
Akerboom 62 (Jacob Teding van Berkhout)
Stad Utrecht 66 (Jan Davidszoon Bondt)
Prince te Paard 55 (Adam van Brederode)
Wakende Kraan 44 (Pieter Claesz Dekker)
Zeelandia 44 (Daniël Elsevier)
Steenbergen 68 (Jan Paulusz van Gelder, tué au combat)
Hollandia 80 (contre-amiral Jan den Haen)
Gideon 62 (Barend Hals)
Provincie van Utrecht 60 (Jan Janszoon de Jongh)
Leeuwen 50 (Jan Gijsels van Lier)
Spiegel 70 (Commodore Jacob van Meeuwen)
Komeetstar 68 (Pieter Middelandt)
Essen 50 (Philips de Munnik)
Wapen van Holland 44 (Matthijs Dirkszoon Pijl)
Waesdorp 68 (Engel de Ruyter)
Tijdverdrijf 56 (Gilles Schey)
Agatha 50 (Pieter Cornelisz de Sitter)
Kalantsoog 68 (Volkert Hendrickszoon Swart, meurt de ses blessures)
Beschermer 50 (David Swerius (Sweers), tué au combat)
Oliphant 82 (Vice-Admiral Isaac Sweers, tué au combat)
Geloof 56 (Cornelis Tijloos)
Gouden Leeuw 82 (Lt-Admiral Cornelis Tromp, captain Thomas Tobiaszoon)
Zuiderhuis 45 (Isaak Uitterwijk)
Amsterdam 60 (Cornelis van der Zaan)
Frégates:
Oudkarspel 34 (Jan van Abkoude)
Bommel 24 (Jan Bogaart)
Edam 36 (Willem van Ewijk)
Haas 24 (Hans Hartwich)
Damiaten 32 (Mattheus Megank)
Popkensburg 24 (Jan Noirot)
Middelburg 36 (Hendrik Span)
Brak 22 (Roemer Vlacq)
Advice yachts:
Egmond 10 (Jan Kramer)
Triton 10 (Nicolaas Portugaal)
Kits 4 (Gilles Saloy
Kater 10 (Abraham Taalman)
Brûlots:
Zaaier 4 (Wijbrand Barendszoon)
Jacob en Anna (Jan Boomgaard)
Leidster 4 (Pieter van Grootveld)
Vrede 4 (Dirk Klaaszoon Harney)
Wapen van Velsen 4 (Jan van Kampen)
Zalm 4 (Cornelis Jelmertszoon Kok)
Kasteel van Loon 4 (Pieter Hendrikszoon Pop)
Melkschuit 4 (Jacob Schenk)
Salvador 4 (Jacob Vroom)
Draak 4 (Willem Willemszoon)
Amirauté de la Meuse
Vaisseaux de ligne:
De Zeven Provinciën 80 (fleet flag, Lt-Admiral-General Michiel de Ruyter, capitaines du pavillon Gerard Callenburgh et Pieter de Liefde)
Delft 62 (Philips van Almonde)
Ridderschap 64 (Eland du Bois)
Voorzichtigheid 84 (Jan van Brakel)
Gelderland 63 (Contre-amiral temporaire Johan de Liefde, mortellement blessé)
Vrijheid 80 (Vice-Admiral Jan Evertszoon de Liefde, tué au combat)
Eendracht 72 (Lt-Admiral Aert Jansse van Nes)
Maagd van Dordrecht 68 (Vice-Admiral Jan Jansse van Nes)
Dordrecht 44 (Frans van Nijdek)
Zeelandia 42 (Simon van Panhuis)
Schieland 58 (Adriaan Poort)
Wassenaer 59 (Barend Rees)
Frigates:
Schiedam 20 (Cornelis van der Hoevensoon
Utrecht 34 (Jan Snellensoon)
Rotterdam 30 (Jacob Pieterszoon Swart
Harderwijk 24 (Mozes Wichmansoon)
Advice yachts:
Hoop 6 (Isaac Anteuniszoon van Anten)
Rotterdam 6 (Wijnand van Meurs)
Brûlots:
Sint Pieter (Gerrit Halfkaag)
Jisper Kerk 4 (Lens Harmenszoon)
Blackmoor 4 (Abraham van Koperen)
Maria 4 (Dirk de Munnik)
Eenhoorn (Willem de Rave)
Louise 4 (Jan Daniëlszoon van Rijn)
Amirauté du Quart nord
Vaisseaux de ligne:
Pacificatie 76 (Cornelis Bakker)
Jupiter 42 (Pieter Bakker)
Gelderland 45 (Maarten de Boer)
Eenhoorn 70 (Contre-amiral Jan Janszoon Dick)
Westfriesland 78 (Jan Heck)
Wapen van Nassau 58 (Pieter Karseboom)
Wapen van Alkmaar 63 (Jan Krook)
Wapen van Enkhuizen 72 (Leendert Kuiper)
Justina van Nassau 66 (Jan Gerritszoon van Muis)
Noorderkwartier 60 (Jacob Roos)
Prins van Oranje 64 (Claes Corneliszoon Valehaen)
Wapen van Medemblik 44 (Hendrik Visscher, tué au combat)
Caleb 50 (Claes Pietersz Wijnbergen)
Brûlots:
Vis (Harmen de Boer)
Catharina 2 (Pieter Sievertszoon Bouckertsen)
Witte Mol 4 (Hendrik Munt)
Amirauté de Zélande
Vaisseaux de ligne:
Walcheren 70 (Lt-admiral Adriaen van Trappen Banckert)
Zierikzee 60 (Vice-admiral Cornelis Evertsen de Jonge)
Dordrecht 50 (Willem Hendrickszoon)
Ter Veere 50 (Dirk Jobszoon Kiela, tué au combat)
Utrecht 50 (Simon Loncke)
Domburg 60 (Carel van der Putte)
Vlissingen 48 (Salomon Le Sage)
Frégates:
Delft 34 (Adriaen van Trappen Banckert de Jonge)
Ter Goes 34 (Anteunis Matthijszoon)
Advice yachts:
Hazewind 7 (Tobias Adriaanszoon)
Goes 8 (David van Geerstdale)
Waterhond 4 (Jacob Hamers)
Zwaluw 6 (Matthijs Lauwerens)
Jonge Maria 10 (Arnoud Leunissen)
Tonijn 6 (Pieter de Moor)
? (Hendrik Pieterszoon)
Bruinvis 6 (Jan Corneliszoon Poot)
Parel 6 (Teunis Post)
Lapmande 8 (Schuyen)
Brûlots:
Samuel en Jacob 4 (Simon Arendszoon)
Dadelboom 2 (Reinier Dirkszoon)
Catharina 4 (Frederik Konvent)
Sevellie 2 (Anteunis Janszoon Schalje)
Burg 2 (Huibrecht Wolfertszoon)
Amirauté de Frise
Vaisseaux de ligne:
Elf Steden 50 (Witzo Johannes Beima)
Prins Hendrik Casimir 70 (Rear-Admiral Hendrik Bruynsvelt)
Groningen 70 (Vice-Admiral Enno Doedes Star)
Oostergo 58 (Jan Janszoon Vijselaer)
Frégate:
Windhond 30 (Jan Pieterszoon Vinckelbos)
Advice yachts:
Hoop 6 (Cornelis Reindertszoon Eenarm)
Liefde (Jochem Jansen)
Brûlot:
Welkomst (IJsbrand Albertszoon)

Le combat Le 21 août, Ruyter est au vent des alliés. À 8 h 30, les deux lignes commencent à se canonner. Ruyter concentre ses forces sur les Anglais. Seule, une dizaine de vaisseaux vient occuper la division de tête des Français. Les 2 flottes manœuvrent, les alliés se contentant de réagir aux manœuvres de Ruyter.texel

Les conséquences       À la fin de la journée, aucun vaisseau n'a été coulé mais beaucoup sont endommagés. Les alliés abandonnent le terrain à leurs adversaires pour aller réparer dans l'embouchure de la Tamise. C'est une nouvelle victoire néerlandaise.

Rupert se plaindra de l'attitude de ses alliés qui l'auraient mal secondé. D'Estrées incriminera l'un de ses subordonnés, De Martel. Celui-ci répond par une lettre vengeresse qu'il laisse publier en Angleterre, ce qui lui vaudra un séjour à la Bastille.

La première bataille du Stromboli, également appelée bataille des îles Lipari, est une bataille navale qui oppose, le 11 février 1675 au large de la Sicile, une flotte espagnole — commandée par le marquis de Viso — à l'escadre française du duc de Vivonne, qui avait été chargée de porter secours à la ville de Messine.

espagne         france

Pour soutenir les Siciliens révoltés contre la domination espagnole et le roi Charles II, Louis XIV leur envoie, à plusieurs reprise, la flotte française. En septembre 1674, la ville de Messine avait déjà reçu un premier secours, conduit par le marquis de Valavoire et le chevalier de Valbelle, qui occupent la ville au nom du roi. Le 29 janvier 1675, une puissante escadre part de la rade de Toulon1. Duquesne n'y commande encore que l'avant-garde, sous l'autorité de duc de Vivonne. Elle est composée des bâtiments suivants :

  • Le Sceptre, 80 canons, duc de Vivonne ;
  • L'Heureux, 60 canons, capitaine de la Bretèche ;
  • Le Parfait, 56 canons, capitaine de Châteauneuf ;
  • Le Triomphant, 60 canons, marquis de Preuilly d'Humières (chef d'escadre)
  • Le Fidèle, 56 canons, capitaine de Cogolin ;
  • Le Saint-Michel, 60 canons, marquis du Quesne (lieutenant général) ;
  • L’Apollon, 56 canons, capitaine de Forbin l'aîné;
  • Le Vaillant, 32 canons, capitaine de Septesmes.

Ces bâtiments sont accompagnés par un convoi de navires marchands transportant du blé. Des vents défavorables obligent la flotte à relâcher aux îles d'Hyères. L'escadre paraît en vue de Messine le 11 février 1675. Dans la ville, le signal est donné : les habitants réclament la protection de Louis XIV et arborent l’étendard de la France.

La bataille                          La flotte française y trouve les Espagnols, qui, ayant joint à leurs vaisseaux et leurs galères ceux du royaume de Sicile, de Naples et de Sardaigne, sont à la tête d'une flotte de vingt vaisseaux de guerre et de dix-sept galères, avec laquelle ils ferment entièrement l’entrée de la ville. Cette flotte est commandée par Melchior de La Cueva.

Le duc de Vivonne, qui ne disposait que de huit vaisseaux de guerre, une frégate et trois brûlots, était accompagné d’un grand nombre de bâtiments chargés de troupes, de vivres, d’armes et d’autres secours qu’il portait aux habitants.

Un faible vent de nord-est, favorable aux galères espagnoles, souffle alors. Les vaisseaux espagnols font porter vent arrière sur l'escadre française qui, de son côté malgré, les désavantages du vent et du nombre courre au sud-est et fait, les manœuvres nécessaires pour s'approcher de ses adversaires. Comme ceux-ci, en étendant leur ligne, auraient pu attaquer en même temps les huit vaisseaux français et les envelopper Vivonne, sur les conseils de Duquesne, prend la précaution de laisser de grands intervalles entre ses trois petites divisions, se remettant à la valeur et à l'expérience des officiers qui les commandaient. Duquesne, à la tête de l'avant garde doit d'abord à soutenir tout l'effort du combat plusieurs. Les Espagnols, désireux de vaincre ce vieux marin, concentre leurs assauts sur son vaisseau. Il arrive toutefois à se maintenir dans le combat presque sans perte jusqu'à ce que Vivonne avec son corps de bataille ait le temps de lui venir en aide.

Le combat faisait rage depuis quatre heures lorsque Vivonne s’aperçoit les galères espagnoles commençaient à se rebuter. Il ordonne alors à tous les vaisseaux de son escadre de se rassembler et, en particulier, à la troisième division - commandée par le marquis de Preuilly d'Humières - qui n'avait pas encore rejoint le combat. Vivonne compte ainsi produire un effet décisif. Le signal de jonction est fait. Les six vaisseaux de Vivonne et de Duquesne se rapprochent sur-le-champ de l'arrière-garde de Preuiily qui, de son côté, les rejoint toutes voiles dehors. Les Espagnols, voyant que les Français allaient gagner le vent, revirent promptement pour les en empêcher. Le combat recommence alors avec plus de fureur qu'auparavant, l'arrivée des vaisseaux français auxquels les Espagnols n'avaient pas encore eu affaire ne leur fait pas lâcher prise. Le Saint-Michel de Duquesne, qui continue à être l'objet des efforts les plus acharnés, détache de superbes bordées contre tous les vaisseaux qui l'approchaient et les repoussait les uns après les autres à bonne distance.

Le marquis de Valavoir, qui avait été informé du secours que le duc de Vivonne amenait, avait fait armer tous les vaisseaux qui se trouvaient dans le port de Messine. Il ordonne au chevalier de Valbelle de se préparer à aller au-devant de lui.

Le combat est opiniâtre et sanglant de part et d’autre, et l’avantage est un temps incertain. Mais le chevalier de Valbelle, étant sorti du port au plus fort du combat avec les six vaisseaux qu’il commande, tombe sur les Espagnols par derrière, et commence à les mettre en désordre.

En même temps, le duc de Vivonne, secondé par Duquesne et le marquis de Preuilly d’Humières, profite du mouvement qu’ils sont obligés de faire, les attaque avec tant de vigueur, que toute leur armée est obligée de prendre la fuite et de se retirer à toutes voiles à Naples, après avoir eu quatre vaisseaux coulés à fond et avoir perdu un grand nombre de marins. La flotte espagnole en déroute est poursuivie jusqu'à Naples et l'escadre française entre triomphalement dans le port de Messine.

 messine

Développements ultérieurs      La bataille des îles Lipari est une nette victoire française, au grand soulagement de Colbert, soulagement qui ne dure pas à l'annonce, en décembre 1675, de l'entrée en Méditerranée d'une escadre de 15 navires hollandais, sous les ordres de l'amiral de Ruyter.  Deux mois après la bataille, le 22 avril 1675, les sénateurs de Messine réunis en la cathédrale de la ville jurent fidélité à Louis XIV, tandis que le maréchal de Vivonne, y est reçu et reconnu en qualité de vice-roi.

Le combat naval de Reggio a lieu le 30 juillet 1675,

          

sur les côtes italiennes (Calabre), pendant la guerre de Hollande. Il permet à Tourville de détruire, dans le port de Reggio, et sous le feu des canons de ses forts, la frégate La Gracieuse que les Espagnols avaient capturée.

Au début de l'année 1675, une flotte française, placée sous les ordres de Duquesne et du duc de Vivonne — qui avait été nommé vice-roi de Sicile — part de la rade de Toulon pour porter secours aux habitants de la ville de Messine qui s'étaient révoltés contre la domination espagnole.

Le 11 février, l'escadre française affronte et bat une flotte espagnole, deux fois plus nombreuse, commandée par l'amiral Melchior de La Cueva, au large des îles Lipari. Deux mois après la bataille, le 22 avril 1675, les sénateurs de Messine réunis en la cathédrale de la ville jurent fidélité à Louis XIV, tandis que le maréchal de Vivonne, y est reçu et reconnu en qualité de vice-roi. Vivonne confie alors ses vaisseaux    aux capitaines qui l'avaient accompagnés dans cette expédition.

Le bombardement de Barletta     Ces capitaines de vaisseaux français ne vont pas tarder à se signaler en Méditerranée. Tourville, de Lhéry et de Goussonville sont détachés au commencement du mois de juillet 1675 avec L'Excellent, de 60 canons, Le Téméraire (52) et La Gracieuse, frégate de 24 canons pour se rendre dans le golfe de Venise afin d'empêcher des troupes allemandes de passer du port de Trieste dans la Pouille. Ils apprennent, en entrant dans ce golfe, que ces troupes avaient déjà débarquées et que plusieurs des bâtiments qui les avaient apportées se trouvaient devant la ville de Barletta. Aussitôt, ils prennent la décision d'aller les enlever. Chemin faisant, ils capturent un navire ennemi et bientôt à la nuit tombante, ils découvrent trois bâtiments sous les forts de Barletta. Le lendemain, les vaisseaux français vont mouiller à une portée de mousquet des murailles, par cinq brasses d'eau, et canonnent la place pendant près de deux heures.

Tourville pendant ce temps détache le chevalier de Coëtlogon, son capitaine en second, avec quatre chaloupes pour s'emparer des bâtiments ennemis. Cet officier, malgré le feu continue du canon et de la mousqueterie des forts, sous lesquels ceux-ci étaient amarrés, attaque le plus gros qui était un vaisseau vénitien et qui n'oppose aucune résistance. Ayant appris du capitaine que les deux autres étaient espagnols, il en aborde un aussitôt, quoiqu'il soit protégé par toute l'artillerie de la place et la mousqueterie d'une galiote qui se trouve alors dans le port, et, après une demi-heure de combat, il s'en rend maître, en coupe les amarres et vient rejoindre Tourville avec sa prise

Étant ensuite retourné au vaisseau vénitien pour le faire mettre à la voile, Coëtlogon doit affronter un danger plus grand encore. De nombreux soldats qui s'étaient jetés dans l'autre bâtiment espagnol entretiennent un feu terrible sur les chaloupes françaises qui subirent des dégâts. Coëtlogon, pas en reste, se venge la nuit suivante en venant attaquer le second bâtiment espagnol défendu par, outre l'artillerie de la place, seize canons et vingt pierriers dont il était monté ainsi que la mousqueterie de son équipage, il l'aborde si habilement que les Espagnols — stupéfaits de son audace et de celle des chevaliers de Lhéry cadet, des Gouttes, du Challard, de Brecourt, d'O et de Sillery-Genlis qui l'accompagnent sur les chaloupes — se précipitent à la mer le lui abandonnant avec toute son artillerie.  

Capture et destruction de La Gracieuse      La petite escadre française se met alors en route pour Messine, forte de ses nouvelles prises. Cependant, le 30 juillet, la frégate La Gracieuse est séparée de sa division et, entraînée par le courant, elle dérive du côté de Reggio. Le lendemain matin, dix galères espagnoles la voyant isolée de la sorte s'en emparent à l'abordage, malgré la vigoureuse défense du capitaine Goussonville, sans que Tourville et de Lhéry — qui l'apercevaient de loin — ne puissent, par le calme plat qui régnait et qui était favorable aux galères, lui porter secours.

Les deux commandants français, ne voulant pas que les Espagnols profitent de cette prise décident d'aller la brûler en pleine journée, bien qu'elle ait été amarrée sous la forteresse de Reggio — réputée la plus imposante de la Calabre — et placée de manière à être défendue par tous les canons de la place. Ils s'avancent en conséquence avec leurs vaisseaux et un brûlot commandé par le capitaine Serpault le jeune, à la portée du mousquet des bastions et des forts et, après les avoir canonnés vivement pendant quelque temps, ils détachent le brûlot   

Le brûlot est si bien dirigé qu'il met le feu non seulement à la frégate mais également à quatorze navires qui étaient amarrés à proximité et qu'il fait sauter la moitié d'un bastion et porte l'incendie sur plus de cinquante maisons de la ville. Les deux vaisseaux français eux-même manquent d'être victimes de leur hardiesse et le capitaine Serpault, un moment abandonné par les hommes de sa chaloupe, aurait péri sans le chevalier des Gouttes qui vole à son secours

La bataille navale d'Alicudi aussi connue sous les noms de seconde bataille du Stromboli et bataille de Melazzo a lieu le 8 janvier 1676,

dans la mer Tyrrhénienne au large de l'île d'Alicudi, une petite île volcanique appartenant à l'archipel des îles Éoliennes, situé au nord des côtes de la Sicile. Elle oppose une flotte française commandée par Abraham Duquesne à une flotte hollandaise commandée par Michiel de Ruyter

  france                  provinces unis

. Le résultat est indécis, même si les deux camps revendiquent la victoire.  Pendant la guerre entre la France et la Hollande, la ville de Messine se révolte contre les Espagnols. En 1674, soumise à un blocus, elle appelle à son secours le roi de France. Celui-ci accepte la demande et envoie une flotte sur les côtes de Sicile, avec Valbelle, 1675 avec Duquesne et en 1676 sous le commandement du duc de Vivonne. L'escadre bleue est alors commandée par Abraham Duquesne, la blanche et bleue par le chef d'escadre de Preuilly-d'Humières.        Le ravitaillement des révoltés doit être assuré par des convois, surtout de blé. Les Espagnols subissent plusieurs revers en essayant de s'opposer à ces convois.

Les Hollandais ont décidé de venir en aide à l'ennemi de leur ennemi et envoient une flotte en Méditerranée, sous le commandement de l'amiral Ruyter. Dans la lettre du 26 juillet 1675 que le Stathouder Guillaume III adresse à Ruyter, il lui donne l'ordre d'aller trouver :

« ...l'armée navale d'Espagne, afin que celle-ci étant jointe à la flotte des Etats, elles allassent ensemble, avec la bénédiction de Dieu, faire rentrer Messine sous l'obéissance du roi d'Espagne. »3

Mais la campagne manque de véritable intérêt pour les Pays-Bas et la flotte hollandaise est faible et mal équipée. Michiel de Ruyter est un adversaire du Stathouder dans les politiques internes des Pays-Bas et c'est à cause de cela que c'est lui qui reçoit l'ordre de commander cette flotte: tous les deux savent que c'est une mission impossible.    Sur place, Vivonne décide de s'emparer d'Agosta, centre de ravitaillement espagnol et base intéressante pour surveiller la côte méridionale de Sicile. La place est capturée le 12 août 1675.

Le 20 décembre 1675, les hollandais arrivent à Melazzo.

Les forces en présence

France

  • Escadre bleue (avant-garde)
    sous le commandement de Preuilly-d'Humières
    • Le Prudent (Chevalier de Lafayette)
    • Le Parfait (De Châteauneuf)
    • Le Saint-Michel (chef d'escadre de Preuilly-d'Humières)
    • Le Fier (De Chabert)
    • Le Mignon (De Relingues)
    • L'Assuré (De Villette-Mursay)
  • Escadre blanche (corps de bataille)
    sous le commandement de Duquesne
    • Le Sage (Chevalier de Langeron)
    • La Syrène(Chevalier de Béthunes)
    • Le Pompeux (Commandeur de Valbelle)
    • Le Saint-Esprit (Lieutenant général Abraham Duquesne)
    • Le Sceptre (Chevalier de Tourville)
    • L'Éclatant (De Cou)
    • Le Téméraire(Chevalier de Lhéry)
    • L'Aimable (La Barre)
  • Escadre bleue et blanche (arrière-garde)
    sous le commandement de Louis Gabaret
    • Le Vaillant (Chevalier de Septesmes)
    • L'Apollon (Chevalier de Forbin)
    • Le Grand (De Beaulieu)
    • Le Sans-Pareil (chef d'escadre Louis Gabaret)
    • L'Aquilon (De Villeneuve-Ferrières)
    • Le Magnifique (Gravier)

Pays-Bas - Espagne

  • 1reescadre
    • Provincie van Utrecht 60 (Jan de Jong)
    • Vrijheid 50 (Adam van Brederode)
    • Gouda 76 (Vice-Admiral Jan den Haen)
    • Wakende Boei 46 (Cornelis Tijloos)
    • Edam 34 (Cornelis van der Zaan)
    • Kraanvogel 46 (Jacob Willemszoon Broeder)
    • Rouaan 8 (senau, Willem Knijf)
    • Roos 8 (senau, Juriaan Baak)
    • Sint Salvador 6 (brûlot, Jan Janszoon Bont)
    • Witte Tas 4 (navire de charge, Adriaan van Esch)
  • 2e escadre
    • Steenbergen 68 (Pieter van Middelandt)
    • Leeuwen 50 (Frans Willem, Graaf van Stierum)
    • Eendracht 76 (Lieutenant-Amiral Michiel de Ruyter)
    • Stad en Lande 54 (Joris Andringa)
    • Zuiderhuis 46 (Pieter de Sitter)
    • Leiden 36 (Jan van Abkoude)
    • Tonijn 8 (senau, Philips Melkenbeek)
    • Kreeft 8 (senau, Wijbrand Barendszoon)
    • Salm 4 (brûlot, Jan van Kampen)
    • Melkmeisje 4 (brûlot, Arent Ruyghaver)
  • 3e escadre
    • Oosterwijk 60 (Jacob Teding van Berkhout)
    • Harderwijk 46 (Mattheus Megang)
    • Spiegel 70 (SbN Nikolaas Verschoor †)
    • Essen 50 (Gillis Schey) - Sunk
    • Damiaten 34 (Isaac van Uitterwijk)
    • Groenwijf 36 (Jan Noirot)
    • Ter Goes 8 (senau, Abraham Wilmerdonk)
    • Prinsen Wapen 8 (senau, Hendrik Walop)
    • Jakob en Anna 4 (brûlot, Dirk Klaaszoon Harney)
    • Zwarte Tas 4 (Jacob Stadtlander)

Le combat  L'approche des Français est annoncée à Ruyter par des feux allumés sur les îles Lipari. Le 8 janvier au matin, les deux flottes sont en vue l'une de l'autre, à une vingtaine de lieues au nord des côtes siciliennes.

Le vent, changeant, et faible, est passé à l'ouest. Les deux flottes courent au sud-ouest (en direction de Palerme); elles sont écartées d'une lieue et demi5. Les Français ont l'avantage du vent et peuvent donc choisir le moment de l'attaque. À 9 heures, les Français attaquent. Les deux lignes se canonnent. Les dégâts causés aux mâtures obligent certains navires à quitter momentanément la ligne pour effectuer des réparations d'urgence, mais cela ne remet pas en cause l'ordre des 2 lignes. Les Français utilisent 3 de leurs brûlots, mais sans résultats.Au soir, les galères espagnoles essaient de canonner Le Sceptre de Tourville qui riposte en utilisant les pièces de 36 livres de sa batterie basse. Les galères n'insistent pas et se contentent de prendre en remorque 2 des navires hollandais.      Au soir, les Hollandais continuent sur leur cap; les Français virent pour repartir au nord-est, vers le Stromboli.  

Les suites du combat  Cette bataille indécise n'apporte aucun résultat stratégique. Les deux camps clament victoire, mais il faudra attendre les rencontres suivantes, Agosta et, surtout, Palerme, pour que la victoire soit acquise aux armes du Roi-Soleil.

La bataille d'Agosta est une bataille navale qui a lieu le 22 avril 1676,

                    

à proximité d'Agosta, au large des côtes siciliennes. Elle oppose, dans le cadre de la guerre de Hollande une flotte française commandée par Abraham Duquesne à une flotte combinée, espagnole et hollandaise, commandée par don Francisco de la Cerda et Michiel de Ruyter. Elle est connue aussi sous les noms de bataille du Mont-Gibel et bataille de Famagouste. Le port d'Agosta, connu actuellement comme Augusta, est situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Syracuse, sur la côte est de la Sicile.Pendant la guerre entre la France et la Hollande (1672-1678), la ville de Messine se révolte contre les Espagnols. Soumise à un blocus, elle appelle à son secours le roi de France. Celui-ci accepte la demande et envoie une flotte sur les côtes de Sicile, en 1674 avec Valbelle, en 1675 avec Abraham Duquesne et en 1676 sous le commandement du duc de Vivonne. L'escadre bleue est alors commandée par Duquesne, la blanche et bleue par le chef d'escadre de Preuilly-d'Humières.

Le ravitaillement des révoltés doit être assuré par des convois, surtout de blé. Le premier convoi avec Jean Baptiste de Valbelle se presente le 29 septembre avec 6 navires de guerre, 3 brulots et 2 transport de vivres qui réussissent a rentrer dans le port de Messine en dépit du tir d’artillerie depuis le fort espagnol de San Salvador, qui se trouve sur la jetée du port, face à l’extérieur. Messine avec une population d’environ 100 000 personnes, a besoin de grandes quantités d’aliments, subissant un blocus terrestre et naval des Espagnols.

Les Espagnols depuis leurs bases en Calabre, saisissent de nombreux navires charges de ravitailler la ville, qui est constamment soumise a des incursions et bombardement des Espagnols. Les Français une fois à terre, commencent à mettre sous blocus le fort de San Salvador, des tranchées sont creusées et des batteries mises en place. Les Français réussiront à prendre une embarcation avec des vivres et munitions pour le fort, réduisant la capacité de défense de celui-ci. Le 8 octobre le fort de San Salvador se rendra, faute de poudre.

En Espagne, une escadre réunie à Barcelone se prépare pour partir vers le Roussillon, ordre lui est donné de partir vers la Sicile avec 21 navires de guerre aux ordres de Melchior (ou Beltran) de la Cueva, plusieurs galères aux ordres celles d’Espagne du marquis Del Viso, Enrique de Benavides de la Cueva y Bazán, celles de Genève de Felipe Doria, celles de Naples du prince de Piombino Giovanni Battista Ludovisi et celles de Sicile aux ordres du prince de Montesachio, Andrea D'Avalos.

Le 10 octobre les Espagnols se présentent devant le Phare, nom qui désigne le détroit de Messine. Devant le port de Messine, les Espagnols effectuent un bombardement, devant désister de lancer leurs brûlots à cause du vent contraire. Les navires français restant à l’abri du port, les espagnols se dirigent vers Milazzo.

Après quatre jours d’attente, les navires français quittent le port et se dirigent vers la France. Depuis la côte de la Calabre, les Espagnols envoient des navires patrouiller devant Messine, empêchant l’arrivée de vivres à Messine, effectuant de temps en temps des débarquement pour donner des coups de mains[Quoi ?] contre les forces de Messine. Une épidémie se déclare à Messine, la population étant affaiblie par la famine, et chez les Espagnols une autre épidémie[Laquelle ?] cause 400 morts entre les équipages des navires. Le 24 décembre des renforts arrivent d’Espagne.

Petit à petit, les Espagnols resserent le blocus autour de la ville, ils capturent plusieurs forts autour de la ville, la tour du Phare à la pointe nord de l’ile, la Lanterne de Messine tombent en leur pouvoir. Puis avec l’appui de navires et galères ils prennent le Paraiso, Salvatori dei Greci, le monastère qui domine la ville, le fortin de San Francesco de Paula, le couvent de Santa Maria di Gesù, équipant ces endroits avec l’artillerie des navires, ce qui aura certaines conséquences lors des combats navals suivants. Depuis Milazzo jusqu’aux îles de Lipari, Jacinto Lopez Gijon croise avec 5 navires. Au sud du détroit de Messine, naviguent 19 navires aux ordres de Melchior de la Cueva. Entre les deux lignes espagnoles, leurs galères font la jonction.

Sachant le départ d’une escadre française de Toulon, le marquis Del Viso décide d’attaquer la ville avant l’arrivée des Français, il donne l’ordre à Lopez Gijon de mettre cap au sud vers Messine, et à Melchior de la Cueva de mettre cap au nord pour se rejoindre devant Messine, pour que le 31 décembre ils puissent attaquer les positions ennemies. Ce jour-là, le mauvais temps empêche l’attaque espagnole contre Messine, les navires de Lopez Gijon menacent de s'abîmer contre la côte, ceux de Melchior de la Cueva — luttant contre le vent — ne peuvent le remonter, finalement deux galères espagnoles iront contre la côte.

Peu après, le1erjanvier, 21 voiles font leur apparition par le nord, c’est le chevalier de Valbelle avec 7 navires de guerre, 3 brulots, et 11 transports. Tous les efforts des Espagnols pour se placer en position favorable pour intercepter les français échouent à cause du mauvais temps, qui par contre favorisera les Français, les navires espagnols incapables de remonter le détroit, les Français réussissent à mettre dans le port de Messine plusieurs navires. Au cours de l’action, les Espagnols perdent un navire à cause du courant. Les Espagnols essaieront d’envoyer deux brûlots camouflés comme des navires français, mais l’astuce ne prendra pas.

Les Espagnols prendront en dépit de la mauvaise mer un navire chargé de blé. Le mauvais temps empêchera une attaque espagnole malgré les énormes efforts des équipages pour se maintenir face à Messine, de nombreux navires perdront une partie de leurs voiles et mats. Seules les galères espagnoles croisent devant le port de Messine.

Puis les Français envoient un troisième convoi, aux ordres du duc de Vivonne avec 22 navires de guerres et de nombreux transports. Avertis par leurs espions, les Espagnols se préparent à l’intercepter. Melchior de la Cueva se tient avec 6 navires en dehors du détroit, le 11 février de bon matin, il aperçoit les navires français et se rend à leur rencontre. Trois heures de duel d’artillerie s’ensuivent, ce qui permet à d’autres navires espagnols de s’unir à la bataille, étant remorqués par les galères. 14 navires espagnols réussissent à faire reculer l’escadre française. Le vent ayant tourné, Valbelle réussit à sortir de Messine et se dirige vers le nord, prenant à revers les navires espagnols. Le combat durera jusqu’au coucher du soleil, les adversaires se retirent, les Français retournant à Messine. Les Espagnols perdent le galion la Madonna del Popolo, qui déjà avant le combat était à court de poudre et d’hommes. Les navires espagnols n’avaient pas toute leurs artillerie à bord, de nombreux canons avaient été débarqués pour garnir les forts à terre, ainsi que de nombreux marins n’avaient pas étés remplacé suite aux maladies, par exemple le navire de Melchior de la Cueva avait 80 hommes en moins.

Le lendemain, les navires espagnols, sans les galères qui naviguent entre Milazzo et Palerme, se rendent à Palerme pour effectuer des réparations et se pourvoir de poudre. Occasion que les français profiteront pour faire rentrer des vivres à Messine.

Le 25 mai 1675, plusieurs navires français rentrent dans le port, puis le 2 juin ce sont 24 galères qui rentrent, subissant les tirs de l’artillerie espagnole depuis le fort de San Placido. Avec cette force, Vivonne décide de prendre Milazzo, avec une action combinée de l’infanterie et des navires. Il envoie dans un premier temps 5 000 soldats et 400 chevaliers aux ordres du marquis de Valavoire, appuyé par des galères aux ordres de Valbelle. L’opération sera un échec, les Espagnols repoussant les attaquants.

Peu après Vivonne se rends avec 36 navires de guerre, 24 galères et plusieurs autres navires légers dans le golfe de Naples, pour essayer d’attaquer les navires espagnols qui s’y trouvent. L’opération échoue, ainsi que celle prévue pour interdire l’arrivée de renforts espagnols depuis le golfe de Venice, néanmoins, Tourville réussira à prendre deux navires de transports espagnols. Le lieutenant général des galères de Naples, Beltran de Guevara réussira à prendre avec 9 galères, face à Messine, la frégate de 24 canons la Gracieuse. Tourville les poursuit, et réussira à mettre le feu a la Gracieuse, en dépit des tirs de l’artillerie espagnole de Reggio, ou elle se trouvait.

Le duc de Vivonne décide de s'emparer d'Agosta, centre de ravitaillement espagnol et base intéressante pour surveiller la côte méridionale de Sicile. Il envoie pour ce faire 29 navires de guerre, 24 galères et 12 brulots. La place est capturée le 12 août 1675.

Le 6 novembre 1675, une force espagnole de plusieurs navires et galères souffrent les effets d’une tempête, pas moins de 7 galères finissent sur la cote de Calabre, et un éclair met le feu a un navire, le reste réussit à rentrer soit à Syracuse soit à Milazzo. Puis les navires partiront vers Palerme pour réparer les dégâts.

Des problèmes en Afrique du nord, le Peñón de Alhucemas en 1673, les places fortes de Ceuta en 1674, Oran en 1675, ce qui les oblige à dévier des ressources vers ces lieux, forcent les autorités espagnoles à chercher une alliance avec les Provinces-Unies.

Les Hollandais décidé à venir en aide à l'ennemi de leur ennemi et envoient une flotte en Méditerranée, sous le commandement de l'amiral Ruyter. Dans la lettre du 26 juillet 1675 que le Stadthouder adresse à Ruyter, il lui donne l'ordre d'aller trouver :

« … l'armée navale d'Espagne, afin que celle-ci étant jointe à la flotte des Etats, elles allassent ensemble, avec la bénédiction de Dieu, faire rentrer Messine sous l'obéissance du roi d'Espagne2. »

Mais la campagne manque de véritable intérêt pour les Pays-Bas et la flotte hollandaise est faible et mal équipée. Michiel de Ruyter est un adversaire du Stathouder dans la politique interne des Provinces-Unies et c'est à cause de cela que c'est lui qui reçoit l'ordre de commander cette flotte : tous les deux savent que c'est une mission impossible.[réf. nécessaire]

Sur place, le duc de Vivonne décide de s'emparer d'Agosta, centre de ravitaillement espagnol et base intéressante pour surveiller la côte méridionale de Sicile. La place est capturée le 12 août 1675.

L’accord hispano hollandais stipule l’envoi par les derniers de 18 navires de guerre d entre 44 et 80 canons, 6 pataches de 10 ou 16 canons, 2 frégates et 6 brulots.

Le 26 septembre les hollandais se présentent à Cadix, puis après deux mois d’attente, ils lèvent l’ancre pour Barcelone, d ou ils partent le 29 novembre, en compagnie du galion espagnol Nuesta Señora del Rosario de 50 canons aux ordres de Mateo de Laya. Le 23 décembre ils sont devant Milazzo, ayant été obligés à cause d’une tempête à séjourner en Sardaigne. Une partie des navires hollandais ira à Palerme pour réparations.

Le 6 janvier 1676 une partie des navires hollandais, le galion espagnol Nuestra Señora del Rosario, et plusieurs galères attaquent dans le détroit le fort d’Ibiso, en coopération avec l’infanterie, qui se rend après 3 heures de combat.

Le 7 janvier, 30 voiles françaises font leur apparition près des iles de Lipari, avec le vent à leur faveur. C’est l’escadre de Duquesne, avec à l’avant garde Preuilly d'Humieres, et à l’arrière garde, Jean Gabaret. La flotte allie se divise en trois corps, l’avant-garde avec Verschoor, le centre avec Ruyter, l’arrière garde avec Jan den Haen. Celui-ci n’aura pas une attitude coopérative avec les espagnols, contredisant les ordres reçues, la relation entre Ruyter et Haen n'est pas des meilleures, Den Haen se sent injustement traité ce qui causera certains problèmes aux alliés. Le 8 janvier, vers 10 h 0 le duel d’artillerie commence, et après trois heures de duel, les Français envoient un brûlot contre le navire de Ruyter, qui le repousse, ainsi que deux autres brûlots. À la tombée de la nuit les galères espagnoles s’unissent à l’escadre allie. Elles prendront en remorque les navires touches. L’amiral hollandais Verschoor trouvera la mort au cours du combat. Les deux adversaires ayant souffert du combat, ils passeront la nuit à réparer les navires.

Les jours suivant, douze navires aux ordres du marquis d'Almeras se joignent à Duquesne depuis Messine, et 9 navires du prince de Montesarchio se joignent à l’escadre alliée. Les officiers allies réunis en conseil, décident de ne pas reprendre le combat, comptant sur le prochain départ de navires français pour aller chercher des ravitaillement en France, ce qui affaiblira les forces françaises présentes, et sur le manque de poudre à bord des navires, à la fois que les officiers français décident aussi ne pas reprendre la bataille, devant le manque de munitions, pas plus de 6 heures de poudre, ce qui les mettrait en fort mauvaise posture. Ils décident donc de contourner l’île et rentrer à Messine par le sud, évitant ainsi les navires allies.

Au cours du trajet, devant Syracuse, les galères espagnoles aux ordres du marquis de Orani, Isidoro de Silva y Mendoza, réussissent à reprendre le galion la Madonna del Popolo, capturée par les français le 11 février 1675. Peu de jours après, l’escadre hollandaise décide de se retirer, en vertu de l’accord, et met cap vers Naples. Étant près de Liorna, Ruyter reçoit l’ordre de continuer la coopération avec les Espagnols, et retourne vers Milazzo ou il se présente le 20 mars. Le lendemain a lieu une réunion à bord du navire Nuestra Señora del Pilar ou il est décidé d’attaquer Messine depuis la mer et l’intérieur, avec 3 000 soldats d’infanterie et 600 chevaliers, les espagnols voulant profiter du mécontentement de la population de Messine envers les français, pour s’appuyer sur une révolte populaire. L’attaque commence de l’intérieur, les galères faisant feu d’appui, les soldats espagnols avancent par San Salvatore dei Greci au nord de la ville, prenant de nombreuses positions françaises. Au cours des combats, le comte de Buquay, chef de l’infanterie espagnole meurt, privée de son chef, l’infanterie espagnole cède, et finit par se retirer.

Devant ces faits, la flotte allie change de plan et se dirige vers Agusta, pénétrant dans le port, bombardant les positions françaises, et brulant plusieurs navires.

Les forces en présence

France
La flotte française est commandée par Abraham Duquesne3.

  • Avant-garde (Marquis d'Alméras)
    • Le Fidèle 56 (Chevalier de Cogolin)
    • L'Heureux 54 (Monsieur de La Bretesche)
    • Le Vermandois 50 (Chevalier de Tambonneau)
    • Le Pompeux 72 (Chevalier de Valbelle, chef d'escadre)
    • Le Lys 74 (Lieutenant-Général marquis Guillaume d'Alméras; capitaines de pavillon Etienne Gentet et Chevalier de Montbron)
    • Le Magnifique 72 (Monsieur de La Gravière)
    • Le Parfait 60 (Monsieur de Chasteneuf)
    • L'Apollon 54 (Chevalier de Forbin)
    • Le Trident 38 (Chevalier de Bellefontaine)
    • Brûlots attachés à l'escadre :
      • L'Ardent (capitaine Dupré)
      • L'Orage capitaine De Scou).
  • Corps de bataille (Duquesne)
    • Le Fortuné 56 (Marquis d'Amfreville)
    • L'Aimable 56 (Monsieur de La Barre)
    • Le Joli 46 (Monsieur de Belle-Isle)
    • L'Éclatant 60 (Monsieur de Coü, remplacé par Monsieur de Saint-Germain après sa mort)
    • Le Sceptre 80 (Monsieur de Tourville)
    • Le Saint-Esprit 72 (vice-amiral Abraham Duquesne)
    • Le Saint Michel 60 (Marquis de Preuilly d'Humiéres)
    • Le Mignon 46 (Monsieur de Relingues)
    • L'Aquilon 50 (Monsieur de Montreuil)
    • Le Vaillant 54 (Monsieur de Septesme)
    • La Sirène 46, (Chevalier de Béthune4)
    • Brûlots attachés à l'escadre :
      • Salvador
      • L'Imprudent
      • L'Inquiet (capitaine Tourteau).
  • Arrière-garde (Gabaret)
    • L'Assuré 56 (Marquis de Villette-Mursay)
    • Le Brusque 46 (Chevalier de La Mothe)
    • Le Fier 60 (Monsieur Chabert)
    • L'Agreable 56 (Monsieur d'Ailly)
    • Le Sans-Pareil 70 (chef d'escadre Jean Gabaret, capitaine de pavillon : Monsieur de Coëtlogon)
    • Le Grand 72 (Monsieur de Beaulieu)
    • Le Sage 54 (Marquis de Langeron)
    • Le Prudent 54 (Monsieur de La Fayette)
    • Le Téméraire 50 (Chevalier de Lhéry)
    • Brûlots attachés à l'escadre :
      • Le Dangereux (capitaine Du rivau)
      • L'Hameçon (capitaine Verguin)
      • Notre Dame-des Lumières5 (capitaine Du Rivau).

Espagne - Provinces-Unies
La flotte est commandée, conformément à ce qui était convenu entre l'Espagne et la Hollande, par don Francisco de la Cerda.

  • Avant-garde (Ruyter)
    • Spiegel 70 (Gillis Schey)
    • Groenwijf 36 (Jan Noirot)
    • Leiden 36 (Jan van Abkoude)
    • Leeuwen 50 (Frans Willem, Graaf van Limburg Stirum)
    • Eendracht 76 (Lt-Admiraal Michiel de Ruyter; capitaine de pavillon Gerard Callenburgh)
    • Stad en Lande 54 (Joris Andringa)
    • Zuiderhuis 46 (Pieter de Sitter)
    • Damiaten 34 (Isaac van Uitterwijk)
    • Oosterwijk 60 (Jacob Teding van Berkhout)
    • Tonijn 8 (senau, Philips Melkenbeek)
    • Kreeft 8 (senau, Wijbrand Barendszoon)
    • Ter Goes 8 (senau, Abraham Wilmerdonk)
    • Salm 4 (brûlot, Jan van Kampen)
    • Melkmeisje 2 (brûlot, Arent Ruyghaver)
    • Zwarte Tas 4 (navire de charge, Jacob Stadtlander)
    • 3 galères espagnoles
  • Corps de bataille (Espagnols)

10 vaisseaux:

    • Nuestra Señora del Pilar 64 (1000-1100 marins) amiral Francisco Pereire Freire de La Cerda
    • Santa Anna 54
    • Santiago, galion, 32
    • San Bernardo, galion, 20
    • San Carlos 32
    • San Antonio de Napoles 16
    • Concepción de Napoles 26
    • San Felipe frégate, 14
    • San Ignacio, 9
    • San Savaldor 24
    • 3 galères espagnoles
  • Arrière-garde (Jan den Haen)
    • Steenbergen 68 (Pieter van Middelandt)
    • Wakende Boei 46 (Cornelis Tijloos)
    • Edam 34 (Cornelis van der Zaan)
    • Kraanvogel 46 (Jacob Willemszoon Broeder)
    • Gouda 76 (Vice-Admiraal Jan den Haen)
    • Provincie van Utrecht 60 (Jan de Jong)
    • Vrijheid 50 (Adam van Brederode)
    • Harderwijk 46 (Mattheus Megang)
    • Prinsen Wapen 8 (senau, Hendrik Walop)
    • Rouaan 8 (senau, Willem Knijf)
    • Roos 8 (senau, Juriaan Baak)
    • Sint Salvador 6 (brûlot, Jan Janszoon Bont)
    • Jakob en Anna 4 (brûlot, Dirk Klaaszoon Harney)
    • Witte tas 4 (navire de charge, Adriaan van Esch).
    • 3 galères espagnoles.

Le combatagosta

Au matin du 22 avril, la flotte française, qui a quitté Messine et fait voile vers le sud, est à 6 lieues (30 km) d'Agosta. Le vent souffle du nord-ouest, la mer est très calme. L'intention de Duquesne est d'y mouiller pour se ravitailler en munitions. La flotte alliée est signalée au sud. Les deux flottes commencent à former leur ligne de bataille.    À 11h00, le vent passe au sud puis tombe. À 15h00, une brise légère revient, soufflant du sud-sud-est, donnant l'avantage du vent aux adversaires des français.     La flotte alliée suit une route qui l'amènera à couper celle suivie par la ligne française. De la sorte ce sont les avant-gardes qui entament le combat. Rapidement, trois des capitaines français sont hors de combat : d'Alméras et Tambonneau sont tués, Cogolin est gravement blessé; l'escadre bleue menace de se briser. Mais Valbelle prend le commandement de l'escadre et rétablit les choses.

Pendant ce temps, le centre, espagnol, est resté à distance et les tirs d'artillerie sont de peu d'effet. Le vice-amiral (Jan den Haen suit les Espagnols et reste aussi à distance.

Duquesne fait alors signal de forcer de voiles. De la sorte, et fonction de l'apathie apparente de l'amiral espagnol, il pourrait tenter d'assaillir avec le gros de ses navires la seule escadre de Ruyter.

L'amiral hollandais voit le danger et fait masquer ses voiles. De la sorte, la ligne française défile devant les Hollandais. Le Eendracht se retrouve aussi opposé au Saint Esprit de Duquesne, mais aussi à ses deux matelots9, Le Sceptre, de Tourville, et Le Saint Michel de Preuilly d'Humières. Les trois navires français ont très peu souffert du combat, le Hollandais vient de combattre durement l'avant-garde française. Peu de temps après, Ruyter est gravement blessé, son navire sort de la ligne mais involontairement semble-t-il. Callenburg le ramène au combat. Les navires espagnols et hollandais du vice-amiral den Haen se sont rapprochés mais sans être aussi près que les navires de Ruyter. Seuls les trois derniers hollandais se sont mis à portée de pistolet, au point que les capitaines français peuvent les héler, les défiant de tenter l'abordage.

Le combat d'artillerie continue jusqu'au soir. Pour conserver la ligne de bataille, les flottes se retrouvent à s'éloigner l'une de l'autre, les Français dérivant sous le vent. Les alliés cherchant à rester au vent, aidés par les galères qui prennent en remorques les vaisseaux les plus dégréés.

La nuit se passe à réparer. Au matin du 23 la mer a fraichi, les remorquages deviennent difficile. Les alliés mettent le cap sur Syracuse, ce n'est que le 25 que Duquesne peut se présenter devant ce port. Les alliés ne sortent pas et les Français retournent à Messine le 29, sur ordre de Vivonne, vice-roi de Sicile.  

Suites du combat        Les Français perdent leur plus redoutable adversaire. Ruyter décède des suites de ses blessures le 29 avril 1676, à Syracuse. Qualifié d'« homme qui faisait honneur à l'humanité » par le Roi-Soleil, nommé Duc de Ruyter et fait Grand d'Espagne à titre posthume, ses restes seront ramenés en Hollande.      Les flottes espagnoles et hollandaises regagnent la rade de Palerme, où elles seront défaites le 2 juin de la même année, à la bataille de Palerme.

La bataille de Palerme est une bataille navale qui a lieu le 2 juin 1676, au large de Palerme, sur les côtes de Sicile, pendant la guerre de Hollande. Elle oppose une flotte française, commandée par la duc de Vivonne, à une flotte combinée hispano-hollandaise,

                  

 

décimée après les défaites du Stromboli et d'Agosta et la mort de son commandant en chef, Michiel de Ruyter. Elle se termine par une nouvelle victoire de la flotte française qui est désormais maître de la Méditerranée. La flotte combinée hollando-espagnole est ancrée dans le port de Palerme. Elle est attaquée par la flotte française, commandée par Louis de Rochechouart, duc de Vivonne.

Les brûlots incendient 7 vaisseaux espagnols, 1 vaisseau hollandais, ainsi que 2 galères.

Conséquences                   4 amiraux, dont le commandant en chef hollandais ont péri. L'escadre du roi de France est maître de la Méditerranée  

Forces en présence

France : Avant garde (Duquesne)

  • Le Saint-Esprit, 72 canons, lieutenant général Duquesne
  • Le Fortuné, 56 canons, capitaine d'Amfreville
  • L'Aimable, 56 canons, capitaine de la Barre
  • Le Joli, 46 canons, capitaine de Belle-Isle-Erard
  • Le Grand, 72 canons
  • L'Eclatant, capitaine de Coëtlogon
  • Le Mignon, 46 canons, capitaine de Relingues
  • L'Aquilon, 50 canons, capitaine de Montreuil
  • Le Vaillant, 54 canons, capitaine de Septesmes
  • Le Parfait, 60 canons,
  • Trois brûlots
    • La Notre-Dame de Hunières, capitaine Honorat
    • L'Hameçon, capitaine Verguin
    • Le Dangereux, capitain du Rivaut

Corps de bataille (Vivonne)

  • Le Sceptre, 80 canons, capitaine de Tourville, Duc de Vivonne
  • Le Pompeux, 72 canons, chef d'escadre de Valbelle
  • Le Saint-Michel, 60 canons, chef d'escadre Preuilly d'Humières
  • L'Agréable, 56 canons, capitaine d'Ailli (Ailly)
  • Le Téméraire, 50 canons, capitaine de Lhéry
  • La Sirène, 46 canons, capitaine de Béthune
  • L'Assuré, 56 canons, capitaine de Villette-Mursay
  • Le Brusque, 46 canons, capitaine de la Motte (Mothe)
  • Le Sage, 54 canons, capitaine de Langeron
  • Le Fier (?), 60 canons, capitaine de Chabert
  • Trois brûlots
    • L'Ardent, capitaine Despretz
    • Le Ligornois, capitaine Serpaut
    • L'Orage, capitaine Scion

Arrière garde (Gabaret)

  • Le Lys, 74 canons, Gabaret l'aîné
  • L'Heureux, 54 canons, capitaine de la Bretesche
  • L'Apollon, 54 canons, capitaine de Forbin l'ainé
  • Le Trident, 38 canons, capitaine de Bellefontaine
  • Le Sans-Pareil, 70 canons, capitaine de Châteauneuf
  • Le Magnifique, 72 canons capitaine de la Gravière
  • Le Vermandois, 50 canons, capitaine de la Porte
  • Le Prudent, 54 canons, capitaine de la Fayette
  • Le Fidèle, 56 canons, capitaine de Cogolin
  • Trois brûlots
    • L'Impudent, capitaine Chaboisseau
    • L'Inquiet, capitaine Fourteau
    • La Notre-Dame de Bon-Voyage, capitaine Toucas
  • 7 galères

Provinces-Unies :

  • Vrijheid 50 (Adam van Brederode) - coulé
  • Stad en Lande 54 (Joris Andringa)
  • Spiegel 70 (Gillis Schey)
  • Provincie van Utrecht 60 (Jan de Jong)
  • Steenbergen 68 (Pieter van Middelandt) - coulé
  • Kraanvogel 46 (Jacob Willemszoon Broeder)
  • Zuiderhuis 46 (Pieter de Sitter)
  • Gouda 76 (Lieutnant-Admiraal Jan den Haen, tué)
  • Leeuwen 50 (Frans Willem, Graaf van Stierum)
  • Damiaten 34 (Isaac van Uitterwijk)
  • Edam 34 (Cornelis van der Zaan)
  • Groenwijf 36 (Juriaan Baak)
  • Eendracht 76 (vice-amiral Gerard Callenburgh)
  • Oosterwijk 60 (Jacob Teding van Berkhout)
  • Harderwijk 46 (Mattheus Megang)
  • Leiden 36 (Jan van Abkoude) - coulé
  • Wakende Boei 46 (Cornelis Tijloos)

Espagne

  • Nuestra Señora del Pilar (Capitana Real) 64/74 Almirante Don Diego de Ibarra (tué) - explosion1
  • Santiago (Nueva Real) 80
  • San Antonio de Napoles 44/46 - brûlé2
  • San Felipe 40/44 - brûlé
  • San Carlo, 40
  • Salvator delle Fiandre, 42
  • San Salvador (navire-amiral de Flandres), 48 - brûlé3
  • San Joaquin/San Juan 80
  • San Gabriel 40
  • Santa Ana 54/60 - brûlé et rapatrié
  • Nuestra Señora del Rosario 50
  • San Jose (Almirante Juan de Villaroel, tué) brûlé
  • San Salvador brûlé

(* probables)

  • Nuestra Señora de Guadalupe *
  • Nuestra Señora del Ro

 

La bataille navale de Tabago (ou Tobago) a lieu le 3 mars 1677

, aux Antilles pendant la guerre de Hollande. Une petite escadre française commandée par le comte d'Estrées y affronte et détruit une force hollandaise commandée par Jacob Binckes.

france              provinces unis.

Ce combat acharné mais mineur n'a pas de conséquence sur l'issue du conflit qui se joue pour l'essentiel en Europe et s'achève l'année suivante.Une petite escadre hollandaise, sous le commandement de l'amiral Binckes opérait aux Antilles. Elle s'était emparée de Cayenne, et de l'île de Tabago. Binckes avait aussi pillé Marie-Galante et Saint-Domingue. La France ne dispose sur place que de l'escadre du marquis de Grancey, quatre vaisseaux et une frégate. Par manque de moyens financiers, elle ne peut armer et envoyer des renforts. Le comte d'Estrées, vice-amiral du Ponant, propose de financer en partie l'armement de l'escadre nécessaire1. L'escadre quitte Brest le 6 octobre 1676.

Le 22 décembre, de nuit, il attaque et reprend Cayenne. L'escadre passe alors par la Martinique, où elle embarque des troupes. Le 20 février 1677, elle jette l'ancre à Tobago et débarque ses troupes. Celles-ci devant attaquer par terre pendant que l'escadre française réglerait son compte à l'escadre hollandaise, ancrée dans la baie de la Nouvelle-Flessingue (Nieuw-Vlissingen)2. L'affaire ne débouche pas, les troupes montrant peu d'ardeur au combat.

Le 3 mars 1677 au matin, ayant réussi à s'emparer d'un marin local capable de servir de pilote, l'escadre française forme sa ligne de bataille et entre dans la baie. Les forces en présence

Liste des navires (dans l'ordre qu'ils occupaient au début de l'attaque)

Royaume de France

  • L'Intrépide (?), Louis Gabaret
  • Le Galant (46)
  • Le Fendant (?)
  • Le Marquis
  • Le Glorieux (navire amiral), Jean d'Estrées
  • Le Précieux
  • Les Jeux (36)
  • L'Emerillon
  • Laurier
  • Soleil d'Afrique
  • 1 brûlot


Provinces-Unies

  • Bescherming (navire-amiral)
  • Huis te Kruiningen
  • Zeelandia
  • Leyden
  • 6 autres petits navires et plusieurs navires marchands.


Le combat

La disposition des lieux  La baie de Nieuw-Flushing a une forme grossièrement triangulaire, profonde d'environ 1 mille nautique. Les deux caps qui la bordent sont distants d'environ 2 milles mais le chenal utilisable ne mesure que 350 mètres de large environ, du fait de la présence de bancs.  Près de la côte, une zone offrant des fonds d'une quinzaine de mètres sert pour le mouillage. C'est là que sont ancrés les hollandais, formant une ligne. Entre les vaisseaux et la terre, des navires marchands sont à l'ancre.  Le problème est la sortie de la baie. Les alizés soufflent du large et le navire ne peut sortir qu'en se hâlant sur ses ancres.  
L'attaque française

l'explosion du Huis te Kruiningen

L'escadre française, en ligne de bataille pénètre dans la baie. Le brûlot s'échoue. Entre 9 et 10 heures du matin, les navires français se placent à très courte distance de l'adversaire qu'ils ont choisi. Les bordées répondent aux bordées et la distance est si courte que les flammes des tirs comme les projections des valets3 font que les incendies ne tardent pas à se déclarer.

Le Huis te Kruiningen est en feu. Pour éviter les flammes, Le Glorieux, ancré, laisse filer son câble, mais s'échoue non loin de là. Le hollandais saute, l'explosion détruisant l'arrière du vaisseau du comte d'Estrées, les débris lui communiquant l'incendie. Plusieurs navires marchands sont aussi incendiés.

La même mésaventure survient au vaisseau Le Marquis, dont l'adversaire a aussi pris feu.

L'Intrépide, sévèrement touché et menacé par le brûlot hollandais, file son câble d'ancre et s'échoue. L’état-major, décimé, ne peut empêcher l'équipage de s'occuper des réserves d'alcool. Il n'y aura qu'une faible opposition aux Hollandais qui s'emparent alors du vaisseau. Ils l'incendieront un peu plus tard.

Le Précieux s'échoue lui-aussi. Les marins empêchent le capitaine de le faire sauter4 et les Hollandais s'en emparent.

Quand le combat se termine, les Français ont perdu quatre vaisseaux et les Hollandais, sept. Plusieurs marchands ont aussi été incendiés.

Les suites du combat Il faut trois jours aux Français pour sortir leurs navires de la baie, récupérer leurs troupes, quitter les lieux et gagner La Grenade.Revenu en France au mois d'août, d'Estrées prend le commandement d'une nouvelle escadre. Le 12 décembre, il s'emparera enfin de Tobago, reprenant Le Précieux, une flûte et une frégate.

La bataille navale de Jasmund, de Rügen ou de Bornhholm est livrée les 25 et 26 mai 1676

pendant la guerre de Scanie. Elle oppose à 15 kilomètres au nord de la péninsule de Jasmund, sur la côte nord-est de l'île de Rügen, dans la Baltique, une escadre alliée dano-néerlandaise à une flotte suédoise.

Les alliés, commandés par l'amiral danois Niels Juel, n'ont que 35 navires alors que leurs adversaires en ont 59. L'amiral hollandais Cornelis Tromp doit amener une escadre en renfort; cependant nul ne sait quand il doit arriver. Malgré la disproportion des forces, Niels Juel décide d'attaquer sans attendre les bâtiments de Tromp. Son audace est couronnée de succès: le 25 mai, les Suédois, mal commandés par l'amiral Lorentz Creutz, sont incapables de maintenir leur ligne de bataille et perdent cinq navires. Le lendemain, le combat reprend, mais cette fois, sans résultat significatif. Lorsque les deux flottes se séparent, les alliés ont malmené la flotte suédoise mais ils n'ont remporté qu'un avantage tactique; cependant, le 1er juin suivant, Tromp inflige une défaite décisive aux Suédois, toujours commandés par Lorentz Creutz lors de la bataille d'Öland

La bataille d'Öland est livrée le 11 juin 1676

(1ejuin selon le calendrier julien) en mer Baltique, au sud-est de l'île d'Öland. Elle oppose une flotte alliée dano-hollandaise, commandée par l'amiral néerlandais Cornelis Tromp, à la flotte suédoise, sous les ordres du baron Lorentz Creutz, et prend fin avec la victoire de la flotte alliée. La bataille entre dans le cadre de la guerre de Scanie (1675-1679), livrée pour la suprématie du sud de la Baltique. La Suède a un besoin urgent de faire venir des renforts dans ses possessions allemandes, tandis que le Danemark cherche à faire débarquer une armée en Scanie pour ouvrir un front sur le sol suédois.

Dès le début de la bataille,oland le Kronan, navire amiral suédois, coule et la plupart de son équipage trouve la mort dans le naufrage, y compris l'amiral Lorentz Creutz. La flotte alliée tire avantage du désordre qui s'ensuit du côté suédois et le Svärdet, navire de l'amiral Claes Uggla, qui a remplacé Creutz à la tête de la flotte suédoise, est cerné par plusieurs navires ennemis. Gravement endommagé après un duel d'artillerie prolongé, le Svärdet est brûlé et Uggla se noie en tentant de quitter le navire en feu, ce qui provoque la déroute de la flotte suédoise.

La conséquence directe de la bataille est une suprématie maritime danoise durant tout le reste de la guerre. Christian V de Danemark peut convoyer ses troupes sur le sol suédois et, le 9 juillet 1676, 14 500 hommes débarquent au sud d'Helsingborg. La Scanie devient le principal champ de bataille de la guerre, qui connaît son point culminant lors des sanglantes batailles de Lund, Halmstad et Landskrona. Les navires danois et néerlandais ont la maîtrise de la mer Baltique, naviguant librement jusqu'à Stockholm, alors que l'échec suédois provoque la création d'une commission d'enquête sur les causes de ce désastre, commission qui ne désigne aucun coupable.

 

La bataille de Fehmarn est livrée les 31 mai et 1ejuin 1677

pendant la guerre de Scanie. La marine danoise met en déroute une flotte suédoise et remporte l'une des victoires les plus éclatantes de son histoire.  

Histoire                     Les Suédois cherchent à reprendre le contrôle de la mer Baltique. Une escadre commandée par l'amiral Erik Carlsson Sjöblad part de Göteborg mais rencontre la flotte danoise de l'amiral Niels Juel, qui lui est supérieure à la fois en nombres de navires et de puissance de feu, le soir du 31 mai 1677. Après un bref combat et une poursuite qui dure jusqu'au lendemain matin, 8 des 12 navires suédois, dont le navire amiral de l'escadre, sont pris ou incendiés. Cette lourde défaite suédoise précède celle de la baie de Kjöge, qui confirme la suprématie danoise sur la Baltique.

La bataille navale de la baie de Kjöge est livrée les 1eret 2 juillet 1677 pendant la guerre de Scanie.

La marine danoise met en déroute une flotte suédoise et remporte l'une des victoires les plus éclatantes de son histoire.  

Prélude La marine suédoise souhaite reprendre le contrôle de la mer Baltique qu'elle a perdue l'année précédente, à l'issue de la bataille d'Öland. Elle oppose une flotte commandée par Henrik Horn, armée de 1792 canons et manœuvrée par 8260 hommes à la flotte danoise de Niels Juel, qui dispose de 1354 canons et de 6700 hommes.

Le 20 mai, une escadre suédoise quitte Göteborg sans attendre le reste de la flotte et se fait battre lourdement à la bataille de Fehmarn par la flotte danoise.

Le 9 juin 1677, la flotte suédoise principale quitte Dalarö, près de Stockholm. Le 13 juin, les navires Kalmar, Andromeda et Gustavus la rejoigne au large d'Öland. Le 24 juin, c'est au tour de l'escadre danoise d'appareiller. Elle quitte Copenhague mais un manque de vent la contraint à jeter l'ancre près de Stevn's Point. Au matin du 29, les deux flottes sont en vue l'une de l'autre.  

La bataille  kjoge

Le 1er juillet, vers 8 heures du matin, Horn lève l'ancre et se dirige vers la flotte danoise. Il envoie deux bâtiments en avant afin de susciter une réaction de Juel. Celui-ci ordonne à son tour à deux de ses navires de se porter à la rencontre des deux bâtiments suédois. Finalement, les deux flottes se forment en ligne et se canonnent à distance sans résultat décisif.

Le lendemain, le combat reprend dès le lever du jour sans avantage décisif jusqu'à ce que le vent tourne en début d'après-midi. Niels Juel, qui avait anticipé ce changement de vent, le met à profit pour briser la ligne de bataille suédoise, isolant ainsi plusieurs de ses plus gros vaisseaux de guerre. C'est l'instant crucial de la bataille qui tourne alors au désastre pour la flotte suédoise.

Les suédois perdent 8 vaisseaux de guerre, plusieurs navires plus petits et environ 3 000 hommes alors que la flotte danoise n'a perdu aucun navire et compte moins de 400 morts ou blessés. C'est la plus grande victoire navale de l'histoire du Danemark.

La bataille du cap Saint-Vincent est une bataille navale livrée au large du cap Saint-Vincent (Portugal), le 30 septembre 1681

, lors du conflit naval qui oppose le Brandebourg à l'Espagne (1680-1682). Pays belligérant, allié à l'Espagne, aux Provinces-Unies et au Danemark et opposé à la France et à la Suède pendant la guerre de Hollande et son conflit connexe, la guerre de Scanie, le Brandebourg devait voir son effort de guerre financé pour partie par l'Espagne. La paix venue, cette nation totalement exsangue, n'est pas en mesure d'honorer ses engagements qui s'élèvent à la somme de 1 800 000 thalers. Le souverain du Brandebourg, l'électeur Frédéric Guillaume (1620-1688), refuse de renoncer à cette somme et, puisque l'Espagne ne veut pas ou ne peut pas payer, il décide d'attaquer son commerce maritime. Il envoie donc à cette fin une escadre dans la Manche en 1680. La flotte brandebourgeoise, composée de 7 vaisseaux, s'empare de la frégate espagnole Carolus II, le 18 septembre 1680. La prise est ramenée au port de Pillau par une partie de l'escadre, le reste des bâtiments cinglant pour les Antilles avec l'espoir de s'emparer des convois d'or espagnols.

Très satisfait par ces débuts prometteurs, l'électeur envoie en 1681, une nouvelle flotte dans la Manche. Celle-ci se compose de six vaisseaux, totalisant 102 canons. Thomas Alders, son chef, estime que la Manche n'est pas un terrain de chasse propice et il emmène son escadre au sud, le long des côtes du Portugal, afin d'essayer d'intercepter un convoi d'or en provenance des colonies ibériques d'Amérique du Sud. Le 30 septembre, alors que ses navires croisent au large du cap Saint-Vincent, il aperçoit à l'horizon une dizaine de voiles. Persuadé qu'il s'agit du convoi espéré, Alders passe à l'attaque. Mal lui en prend : en effet, il se rue sur une division de bâtiments de guerre espagnols commandée par le marquis de Villafiel et composée de 12 vaisseaux et de 3 brûlots, qui était précisément à sa recherche. Après deux heures de combat, les Brandebourgeois, qui ont dix tués et une trentaine de blessés, sont mis en déroute. Ils se replient vers le port portugais de Lagos, où, à l'abri des canons espagnols, ils peuvent réparer les avaries subies par leurs navires, tandis que la flotte de l'or convoitée arrive dans les parages au même moment et atteint Cadix sans encombre.

Cette bataille est la première livrée en haute mer par la marine brandebourgeoisebrandebourg

Navires engagés

  • Brandebourg:
    • Markgraf von Brandenburg, ex Carolus Secundus', frégate, 28 canons
    • Rother Löwe, 20 canons
    • Fuchs, 20 canons
    • Einhorn, 12 canons
    • Princess Maria, 12 canons
    • Wasserhund, 10 canons
  • Espagne:
    • 12 navires de guerre
    • 3 brûlots

 

La bataille des Pescadores est livrée le 16 juillet 1683.

Elle oppose pendant plusieurs jours la flotte chinoise de l'empire Qing, commandée par l'amiral Shi Lang, qui perd un œil dans les combats, à celle du royaume taïwanais de Tungning, menée par Liu Guoxuan, qui est sévèrement battue. La bataille scelle le destin du royaume de Tungning, dont le roi Zheng Keshuang, partisan de la Chine des Ming, capitule tandis que l'île de Taïwan passe sous la souveraineté de la dynastie Qing jusqu'à sa conquête par les Japonais en 1895.

Le bombardement de Gênes en 1684, est une opération navale

conduite, au nom du roi de France, par une flotte de la Marine royale placée sous les ordres du lieutenant général des armées navales Duquesne, contre la ville italienne de Gênes. Après plusieurs jours de bombardement et la prise du fort de la ville par des troupes française, la ville se rend et le doge est contraint de venir faire des excuses publiques à Louis XIV au château de Versailles.

  louis XIVveut punir la république de Gênes, officiellement car ses chantiers navals ont fourni des galères à l'armada espagnole alors que la France se trouve engagée dans la guerre des Réunions avec la Monarchie catholique espagnole, que Gênes, par traité, a autorisé à d'utiliser son port pour y débarquer des troupes qui se rendaient au duché de Milan alors espagnol. Au même moment, le doge de Gênes traite avec désinvolture l'ambassadeur français François Pidou, chevalier de Saint-Olon.

De plus, pour la France, Gênes est, en mer Méditerranée, un concurrent commercial qu'il faut intimider, ayant obtenu des privilèges commerciaux avec l'Empire ottoman, que les Français n’avaient pu renouveler. Certains historiens pensent également que Gênes a livré des munitions aux pirates barbaresques d'Alger que les français ont bombardés en août 1682, puis en juin et août 1683.   Une autre raison serait le soutien français aux revendications de la famille Fieschi, grande famille génoise.  

Opération.genes

 Bombardement de Gênes par Duquesne, tableau de Beaulieu le Donjon.

En mai 1684, l'intendant de la marine Seignelay accompagné du lieutenant général des armées navales Abraham Duquesne, organisent en mai 1684 une expédition punitive et bombardent la ville. Le ministre embarquant contre l'avis de Duquesne qui se retira dans sa cabine durant la durée de l'expéditionLa flotte comportait un total de 14 vaisseaux, dont l'Ardent de 74 canons et le Ferme de 64 canons, emportant 768 canons et comportant 4 655 membres d'équipages, ainsi que 20 galères et 10 galiotes à bombes.

D’après le plan que Vauvré, intendant de la marine à Toulon, avait adressé au ministre de Seignelay le 29 février 1684, « les 10 galiotes seront postées à 530 toises (1 060 m) du bastion de Carignan où est le môle afin de pouvoir jeter les bombes à l’intérieur de la ville distante d’environ 800 à 900 toises (1 600 à 1 800 m). On ne peut bombarder que de nuit dans la mesure où les galiotes auraient été de jour trop exposées aux canons. La première galiote du côté du fanal est distante de 630 toises (1 260 m); il faudra porter leurs ancres à 400 toises (800 m) des bastions. Les galiotes sont à 40 toises (80 m) les unes des autres ».

Préalablement approuvé par Usson de Bonrepaus, l’homme de confiance de Seignelay qui avait assuré toute la préparation logistique de l’expédition, le plan de mouillage des galiotes fut établi par Pierre Landouillette de Logivière d’après les données de celui que l’ingénieur Pétré avait fait de la défense de Gênes en 1683. « Les galiotes, qui se trouveront initialement placées à 1 500 toises (3 000 m) des défenses du port, se hâleront sur des flûtes pour être approchées à 800 toises (1 600 m) le jour et 400 toises (800 m) la nuit, afin que les bombes puissent passer les défenses du port le jour 700 à 800 toises (1 400 à 1 600 m) et la nuit 1 000 à 1 200 toises (2 000 à 2 400 m) ».

Le 17 mai, les vaisseaux de guerre furent mouillés à 1 500 toises (3 000 m) du bastion de Carignan ou de la côte à 50 brasses d’eau (85 m) dans un fond de vase, distants les uns des autres de 50 toises (100 m). Au départ, les 10 galiotes furent postées à la portée du canon des murailles, à environ 1 300 toises (2 600 m) sur une ligne s’étendant depuis la tour du fanal, qui était à gauche de l’armée navale, jusqu’au faubourg de Bisagno qui était à droite.

Le 18 mai, les chevaliers de Tourville et de Lhéry, qui étaient de jour, visitaient continuellement les postes et portaient les ordres au commandeur Desgouttes commandant les galiotes Le 19, les galiotes furent rapprochées et postées plus près de la ville. D’après le plan joint à la lettre de Benjamin de Combes du 4 juin 1684, les 10 galiotes se trouvèrent à 1 200 m ou 1 400 m) des défenses du port, le môle neuf au-dessus, un peu sur la gauche, et le vieux môle au-dessus, sur la droite. Le bombardement commença, il dura jusqu'au 22 mai et 13 000 boulets de canons furent tirés. L'incendie est immense, à tel point qu'on dit que l'on peut lire, en pleine nuit, sur le pont des navires français ancrés au large.[réf. nécessaire]

Réparation faite à Louis XIV par le doge de Gênes, 15 mai 1685, peint par Claude Guy Hallé huile en 1715.

Le 22 mai, Duquesne, ayant envoyé un émissaire Génois, qui l'avaient refusé, se décide à opérer une descente. Le duc de Vivonne est chargé de diriger cette opération. Les troupes sont réparties en trois corps: l'un, de 1 200 hommes, placé sous les ordres du duc ; Tourville commande le second, de 800 hommes, et le troisième, de 800 hommes également, est confié au chevalier de Lhéry, chef d'escadre.

L'attaque devait avoir lieu face au fort situé en bord de la mer, au milieu du faubourg de Saint-Pierre d'Aréna. L'attaque est lancée malgré la vive résistance des Génois; le retranchement est enlevé par les Français mais Henri Cauchon de Lhéry meurt au combat. Devant les dégâts, Gênes est contrainte se soumettre et le doge de Gênes, Francesco Maria Imperiale Lercari, malgré l'interdiction de quitter la République lorsqu'il est en fonction, doit se rendre à Versailles, en mai 1685 pour présenter les excuses de la République. Le doge se rendit à la présence du roi, en plein août, avec un vêtement de velours, une action publicitaire adroite qui détermina le début d'une période de grande exportation de velours de Gênes à la France. Pendant la visite, le roi, montrant au doge le nouveau palais royal de Versailles, lui demanda quelle était la chose qui l'avait le plus étonné pendant sa visite. Le doge répondit d'une formule lapidaire, caractéristique du sarcasme génois : « Mi chi » c'est-à-dire « Moi ici ».

Bilan  En ajout avec les victoires françaises sur les autres fronts, ces faits d'armes impressionnent les Provinces-Unies, pourtant menacées par l'avancée de l'armée française dans les Pays-Bas espagnols, qui rompent leur alliance avec l’Espagne des Habsbourg le 29 juin 1684, ce qui conduit a la trêve de Ratisbonne. Cependant, il semblerait que le bombardement, s'il causa quantité de dommages matériels, ne causa pas de scène de panique et peu de victimes. Le gouvernement génois se réfugia dans l'albergo dei poveri d'Emmanuel Brignole et les troupes espagnoles et corses restèrent disciplinées, repoussant les Français (le bilan aurait été volontairement exagéré pour des raisons politiques sans se soucier du fait historique, tant par les Français désireux de glorifier leur victoire que par les Espagnols qui voulaient démontrer les faiblesses de la République génoise)4.

L’indemnité payé par la république de Gênes revint à partie aux Fieschi et à la reconstruction des églises détruites par les bombes, et les commerçants français installés dans la ville furent ruinés.

La bataille de la baie de Bantry est une bataille navale datée du 11 mai 1689

qui fait partie de la guerre de la Ligue d'Augsbourg. La flotte de la ligue était commandée par Arthur Herbert, 1er comte de Torrington tandis que la flotte française était aux ordres de François Louis de Rousselet, marquis de Châteaurenault. En dehors des opérations côtières à La Rochelle en 1627-28, la bataille de la baie de Bantry était la première bataille entre vaisseaux anglais et français depuis 1545.La bataille eut lieu à proximité des côtes irlandaises du Sud-est et son issue parut indécise. Toutefois, les Français, dans leur optique d’aider le Roi Jacques II d’Angleterre à recouvrer son trône, réussirent à ravitailler sa campagne irlandaise. Bien que la victoire tactique française ne fut pas suivie d’un gain stratégique substantiel, Châteaurenault parvient à infliger de sérieux dommages à la flotte anglaise.

Suite à la Glorieuse Révolution de 1688, le Roi Jacques II d’Angleterre perdit son trône au profit de Guillaume III, Prince d’Orange qui régna conjointement avec sa femme Marie. Jacques II fuit vers la France où il obtint le soutien de Louis XIV dans sa reconquête du trône d’Angleterre. Dans sa démarche, Louis XIV soutint Jacques II pour deux raisons, d’abord le monarque français croyait sincèrement que les membres de la famille Stuart étaient les héritiers légitimes du trône d’Angleterre ; ensuite et surtout, Louis XIV vit un biais par lequel il eût pu éloigner les forces de Jacques II du théâtre des Pays-Bas espagnols, cible principale des deux monarques dans la suite de la guerre de la Ligue d'Augsbourg.

Durant son séjour en France, Jacques II leva une armée pour soutenir son Lord Deputy d'Irlande, le comte de Tyrconnell. Jacques II ne peut regagner en personne l’Irlande pour diriger la campagne qu’en 1689, même s’il avait envoyé des aides financières auparavant. Après qu’il eût débarqué à Kinsale en compagnie de cent officiers français et 2 500 hommes, Jacques II et le comte de Tyrconnell (qu’il avait fait duc pour l’occasion) gagnèrent Dublin. Jacques II espérait prendre rapidement le contrôle de l’Irlande avant de s’intéresser à l’Écosse ou l’Angleterre. Toutefois, il en fut empêché par les mouvements protestants irlandais bien établis et hors de son contrôle. À ce stade, et pour mettre l’Irlande à sa botte, Jacques II eut absolument besoin d’un soutien français, que Louis XIV devait lui faire parvenir par mers. Les parlementaires anglais s’inquiétant des tournures que prenaient la situation en Irlande décidèrent d’user de la Royal Navy pour contrer les plans de Jacques IIbantry

La bataille de la Baie de Bantry, 11 mai 1689 Le nouveau commandant-en-chef de la flotte anglaise, Arthur Herbert, prit la mer le 4 avril 1689 à la tête de dix-neuf navires, mais en laissa derrière lui de nombreux, dont les équipages s’étaient mutinés pour des salaires non payés. La flotte anglaise croisait au large de Cork le 12 avril, cherchant à intercepter les vaisseaux ennemis. La flotte française consistait en vingt-quatre vaisseaux de ligne de troisième et quatrième rangs, de deux frégates et de quelques brûlots. La cargaison de la flotte faisait état d’armes, de munitions, d’argent et de ravitaillement en général pour la campagne de Jacques II. Le départ de Brest eut lieu le 6 mai 1689.

Tandis que les Français s’approchaient de la côte sud de l’Irlande, l’escadre de l’amiral Herbert avait rendu le débarquement impossible à Kinsale, ce qui força le marquis de Châteaurenault à jeter l’ancre dans la baie de Bantry. Le lendemain, le 11 mai 1689, pendant que 1 500 hommes et du matériel étaient débarqués, la flotte anglaise rejoignit la flotte française. Les Français levèrent l’ancre dès qu’ils aperçurent les vaisseaux anglais ce qui engendra une bataille navale dans les eaux confinées de la baie. Initialement les deux flottes s’opposèrent formant deux lignes parallèles, mais Châteaurenault, qui avait l’avantage d’être sur le vent par rapport aux vaisseaux anglais, réussit à déplacer la bataille vers la haute mer. Le combat qui s’ensuivit et qui dura quatre heures, s’avéra indécis, aucune des flottes ne prenant nettement l’avantage sur l’autre. Toutefois, les navires français étaient parvenus à protéger ceux qui déchargeaient le ravitaillement destiné à Jacques II d’Angleterre2. Tard dans l’après-midi, lorsque les vaisseaux français rompirent le combat pour regagner les côtes françaises, la flotte anglaise avait subi de lourdes pertes et était trop endommagée pour prendre la poursuite

Conséquences  La flotte française se retirant, Châteaurenault regagna Brest le 18 mai, n’en ayant pas moins arraisonné sur la route du retour sept navires marchands hollandais en provenance des Indes Occidentales. De son coté l'amiral Herbert gagne d’abord les Îles Scilly, puis Plymouth et enfin Spithead qu’il atteignit le 22 mai. À la fois pour la France et l’Angleterre la bataille n’était pas satisfaisante ; bien que la flotte anglaise fût suffisamment endommagée pour être retenue deux mois à Plymouth, période durant laquelle les côtes irlandaises étaient libres de toute couverture anglaise, Châteaurenault ne profita pas de cette avantage, au grand dam de ses deux jeunes chefs d'escadre Job Forant et Jean Gabaret. Le prince d'Orange, Guillaume III d'Angleterre, était aussi insatisfait de l’issue du combat ; néanmoins, il fit Arthur Herbert Comte de Torrington, par reconnaissance pour le rôle que ce dernier avait joué durant la Glorieuse Révolution. De plus, le Roi fit Chevalier deux capitaines qui secondaient Herbert : John Ashby et Cloudesley Shovell.

Pendant ce temps, Jacques II avait commencé le siège de Derry, dont la capture lui eût permis de communiquer directement avec les jacobites d’Écosse, trois frégates françaises sous les ordres du capitaine Duquesne pourvoyant à Jacques II son moyen de communication entre les terres d’Irlande et d’Écosse9 Pour parer au soutien français, le parlement d’Écosse assigna deux petits croiseurs, le Pelican et le Janet qui devaient museler les frégates françaises. Cependant, le 20 mai, Duquesne s’empare des deux vaisseaux écossais dans le canal du Nord.

La Ligue d'Augsbourg commença à renforcer sa flotte dans La Manche et bientôt trente-quatre navires de ligne britanniques et vingt hollandais, accompagnés de quatre frégates et dix-sept brûlots croisaient au large des Îles britanniques. Après un rendez-vous avec des navires ravitailleurs, la flotte anglo-hollandaise croisa au Sud de Kinsale pour empêcher la France de soutenir Jacques II plus avant en Irlande. Toutefois, quand la flotte d’ Châteaurenault quitta Brest et fut rejointe par l’escadre de Tourville, consistant de vingt navires de ligne et quatre frégates, elle mit le cap sur la baie de Biscay, ce qui ne mit pas en péril les communications anglaises avec l’Écosse ou l’Irlande comme escompté. Ainsi, les Français ne purent empêcher l’amiral Rooke de casser le siège de Londonderry le 10 août, ni l’armée de Schomberg de débarquer à Carrickfergus le 23 du même mois, en provenance d’Angleterre. Avec ce dernier renforcement, les troupes du Prince d’Orange atteignirent les quelques 40 000 hommes en Irlande.

En 1796, le corps expéditionnaire français venant attaquer l'Angleterre via l'Irlande, y attendit vainement le commandant en chef le général Hoche, et le 22 décembre renonça à l'invasion.

La bataille du cap Béveziers ou bataille de Beachy Head (pour les Anglais)

est une bataille navale qui oppose une flotte française à une flotte anglo-hollandaise le 10 juillet 1690 pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg.          Cette bataille est la principale victoire sur mer des Français sur leurs ennemis Anglais et Hollandais pendant ce conflit. La flotte ennemie perd entre 7 et 11 vaisseaux au total (les sources varient), alors que les Français n'ont aucunes pertes à déplorer; cependant bien que le contrôle de la Manche soit tombé temporairement entre les mains des Français, l'amiral de Tourville échoue à poursuivre la flotte alliée avec suffisamment de détermination lui permettant de se réfugier dans la Tamise.Tourville est sévèrement critiqué pour ne pas avoir su pousser son avantage et est relevé de son commandement. L'amiral britannique, le comte de Torrington – qui s'était prononcé contre le fait d'attaquer une flotte française supérieure est lui aussi critiqué par la reine Mary et ses ministres – il passe en cour martiale. Bien qu'il ait été acquitté, Guillaume III lui fait quitter le service actif.

En mars 1689 Jacques II d'Angleterre, accompagné des troupes françaises, navigue pour l'Irlande, espérant rallier les catholiques à sa cause, et regagner son trône. Louis XIV de France, a bien volontiers apporté son soutien au roi déchu, car les perspectives d'une guerre en Irlande, détournerait une partie des armées de Guillaume d'Orange du théâtre de la guerre qui fait, à ce moment, rage dans les Flandres.

Le 6 mai 1689, une flotte française de 24 vaisseaux de guerre et de navires de transports, commandée par Châteaurenault quitte Brest pour convoyer l'aide de la France à Jacques II. Cependant, la présence de l'amiral anglais, Arthur Herbert (bientôt connu comme Lord Torrington), rend le débarquement impossible à Kinsale, et force l'amiral français à ancrer sa flotte dans la baie de Bantry, le 10 mai. Le matin suivant, l'escadre d'Herbert, composée de 19 navires de ligne approche des Français. Appréhendant parfaitement la situation, Châteaurenault ne se laisse pas encercler dans la baie, et conduit les Anglais en haute mer, où il les affronte pendant quatre heures. La bataille de la baie de Bantry n'est pas décisive. Les deux flottes subissent peu de dégâts, mais la manœuvre à permis le débarquement des troupes et de leurs approvisionnements. La flotte française rentre à Brest le 18 mai.

La coalition anglo-néerlandaise a également remporté un certain succès. Le 10 août 1689, l'amiral George Rooke transporte des troupes d'Angleterre en Irlande du Nord pour casser le siège de Londonderry. Plus tard, il débarque les forces du maréchal Schomberg près de Carrickfergus et parvient à garder des communications ouvertes entre l'Angleterre et l'Irlande. Cependant, quand le secrétaire d'état Daniel Finch de Nottingham et l'amiral Edward Russell élaborent les plans de l'année suivante, la puissance des forces navales est toujours en faveur de la France.

Le gros de la flotte anglaise est posté dans la Manche, sous les ordres de Torrington, mais une partie non négligeable de cette flotte sous les ordres du Vice-Admiral Henry Killigrew est en Méditerranée occupée, comme l'espère Nottingham à tenter de neutraliser l'escadre française de Toulon. Les alliés ont également une petite escadre sous les ordres du vice-amiral Cloudesley Shovell en mer d'Irlande, mais bien trop petite pour arrêter les Français, s'ils décident de prendre le commandement de la région. Au lieu de cela le Louis XIV dirige sa marine contre Torrington dans la Manche.

Le mois suivant, la flotte française du comte de Tourville, est rejointe à Brest, par l'escadre de Toulon qui est parvenue à se débarrasser de Killigrew au large de Cadix.

Tandis que la flotte française est inactive à Brest, les Anglais rassemblent une armée sur la côte occidentale de l'Angleterre. Le 21 juin, Guillaume d'Orange embarque ses forces à Chester à bord de 280 navires de transports. Le 24 juin, il débarque à Carrickfergus avec 15 000 hommes.

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Prélude  Tourville, qui commande maintenant les flottes combinées de la flotte du Ponant et de la flotte du Levant quitte Brest le 23 juin. Le 30 juin, il est au large du Cap Lizard. Pendant que la flotte anglaise quitte l'île de Wight où, les dix derniers jours, elle a reçu des renforts d'autres navires anglais, et d'une escadre hollandaise commandée par Cornelis Evertsen. Mais une grande partie de la marine royale a été détournée pour protéger le commerce maritime des corsaires, la flotte alliée ne compte finalement que 57 navires de ligne, totalisant 4 153 canons, tandis que la flotte de Tourville en compte 4 600.

Le 5 juillet Torrington aperçoit les Français, et évalue leurs forces à presque 80 navires de ligne. Marie II, et son Conseil des neuf, s'empressent de prendre des mesures pour la défense du pays. Carmarthen recommande le combat, de même que Nottingham et Russell, qui sont persuadés que les Français ne sont pas aussi forts que le pessimiste amiral Torrington ne l'a rapporté, et que seuls le défaitisme ou la trahison peuvent expliquer ce rapport. Cependant, Devonshire est encore plus mécontent: « C'est mon devoir, Madame, de dire à votre majesté exactement ce que je pense sur une question de cette importance ; et je pense que Lord Torrington n'est pas un homme à qui faire confiance en ce qui concerne le destin de trois royaumes. »

Torrington annonce son intention de faire retraite devant la supériorité de la flotte française, mais l'ordre de combattre parvient à l'amiral le 9 juillet, tandis qu'il est au large du cap Bévéziers. Il n'a d'autre option que d'obéir.

Les forces en présence  la carte des événements Chaque camp aligne une « armée navale ». Par tradition, et imitation d'une armée sur terre, elle est divisée en trois corps. Ces corps sont désignés « avant-garde », « corps de bataille » (ou « centre ») et « arrière-garde ». Chaque corps correspond à une escadre. Pour les reconnaître, chacune arbore un pavillon à sa couleur. Chez les Français, on trouve blanc pour le centre, bleu pour l'arrière-garde, blanc et bleu pour l'avant-garde. Chez les Anglais, on trouve rouge pour le centre, bleu pour l'arrière-garde et blanc pour l'avant-garde.

Chaque escadre est ensuite répartie en divisions, de 3 vaisseaux au minimum. Une armée navale doit, en théorie, regrouper 27 vaisseaux de ligne ou plus.

Les Français, sous le commandement du vice-amiral Anne Hilarion de Tourville alignent 75 vaisseaux de ligne, 6 frégates2 et 5 brûlots3. Soit 4 600 canons et 28 000 marins. L'arrière-garde, sous les ordres du vice-amiral d'Estrées, est de 23 vaisseaux; le centre, sous les ordres de Tourville, 25 vaisseaux, et l'avant-garde, de Châteaurenault, 22 vaisseaux. Tourville est sur le Soleil Royal, au milieu du corps de bataille. Ce navire est un trois-ponts, réarmé au début de la guerre avec 104 canons. Mais pour des raisons de stabilité, il n'en porte, pour cette campagne, que 98.Les Anglais, sous les ordres du vice-amiral Arthur Herbert de Torrington, alignent une soixantaine de vaisseaux dont 22 hollandais4. Soit 4 153 canons et 19 000 marins. L'avant-garde est composée des Hollandais, sous les ordres de Cornelis Evertsen, soit 22 vaisseaux de ligne mais seulement 6 de 70 canons ou plus. Le centre, sous le commandement d'Herbert, 21 vaisseaux dont 15 de 70 canons ou plus. Enfin, l'arrière-garde, sous les ordres de Ralph Delaval, comprend 13 vaisseaux dont 9 de 70 canons ou plus. Herbert est aussi au milieu de l'escadre du centre, sur le Royal-Sovereign, 100 canons.

Si l'on compare les deux armées, les forces semblent assez équilibrées. Ainsi, les avant-gardes ont chacune 22 vaisseaux et environ 1 312 à 1 374 canons. Les corps de bataille, 25 vaisseaux contre 21 et 1 568 contre 1 510 canons. La différence la plus marquée est dans les escadres bleues d'arrière-garde. Les Français alignent 23 vaisseaux contre 13 et 1 390 canons contre 912.

Pour avoir une idée de ce que représentent ces armées en ligne de bataille, en admettant que les navires soient espacés d'une encablure chacun, il faut imaginer une ligne déployée sur plus de 10 milles nautiques devant être commandée.

La bataille       la bataille du cap Béveziers        Le jour suivant, 10 juillet, les deux flottes avancent en ligne. Les Hollandais, qui constituent l'avant-garde, se font encercler par l'avant-garde française. Les Anglais ne les soutiennent que mollement.

Pendant plusieurs heures les Hollandais soutiennent un combat inégal avec l'aide minime du reste de la flotte alliée. À la longue, Evertsen, qui a perdu beaucoup d'officiers dont son second, est forcé de se retirer. Deux navires hollandais coulent. Un autre, brisé et démâté, réduit à l'état de coque, est capturé. Beaucoup d'autres sont gravement endommagés.A la mi-journée, lors du changement de marée, les Français sont entraînés par les courants, tandis que leurs adversaires ayant pris la précaution de mouiller leurs ancres, sont hors de portée des canons. Les Anglo-Hollandais ont perdu 17 vaisseaux. Les Français dont la flotte est quasiment intacte, sont victorieux. Mais la victoire est loin d'être décisive. Quand la marée s'inverse de nouveau vers 21h00, les alliés remontent leurs ancres. Tourville les poursuit mais au lieu de commander la chasse, il a maintenu la ligne de bataille, ramenant la vitesse de la flotte à celle des navires les plus lents. Beaucoup et en particulier Seignelay, estiment alors, que la flotte alliée pouvait être détruite si Tourville avait été plus entreprenant. Torrington parvient à gagner l'embouchure de la Tamise. Dès qu'il est en sûreté dans le fleuve, il commande d'enlever toutes les bouées de navigation, rendant sa poursuite trop dangereuse.

Les conséquences  La défaite du cap Bévéziers cause une panique en Angleterre. Tourville a provisoirement pris le contrôle de la Manche. Dès lors, on ne comprend pas qu'il n'ait pas cherché à empêcher Guillaume d'Orange de rentrer d'Irlande et de débarquer son armée en Angleterre, pour s'opposer aux 6 000 hommes de troupes régulières et à la milice rassemblée en hâte par Marlborough.

En Angleterre, dans l'atmosphère de paranoïa qui règne alors, personne n'attribue la défaite aux ordres donnés. Nottingham accuse Torrington de trahison, et personne ne conteste son interprétation : « Je ne peux vous exprimer, » écrit Guillaume d'Orange au Grand-pensionnaire Anthonie Heinsius, « comment je suis affligé suite au désastre de la flotte. J'en suis d'autant plus profondément affecté que j'ai été informé que mes bateaux n'ont pas correctement soutenu ceux de vos domaines, et les ont laissés dans l'embarras. » Torrington est envoyé à la tour de Londres en attendant d'être traduit devant le conseil de guerre de Chatham, mais à l'étonnement de Guillaume et de ses ministres - et au soulagement des marins anglais qui le considéraient comme un sacrifié politique - la cour l'acquitte. Il n'eut cependant plus jamais de commandement, et lorsqu'il tenta de regagner son siège à la Chambre des Lords, Guillaume refusa de le voir et l'écarta.

Cette bataille est considérée comme la plus belle victoire de la marine du Roi-Soleil, alors qu'au même moment, les troupes envoyées en Irlande sont battues à la bataille de la Boyne.

La bataille de la Hougue est une bataille navale pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg. En 1692,

elle verra la victoire de la flotte anglo-hollandaise sur la flotte française du vice-amiral de Tourville, au large de la pointe du Cotentin.

Pour aider son cousin, le catholique Jacques II d'Angleterre, à retrouver son trône, Louis XIV lui propose une flotte et des hommes mis sous l'autorité de Tourville. L'embarquement est prévu en Cotentin avec 20 000 hommes et 70 vaisseaux pour débarquer près de l'Île de Portland.  Après la victoire de Sir Drake sur l'Invincible Armada en 1588, cette nouvelle victoire de la Royal Navy confirme la suprématie navale de l'Angleterre. Elle durera jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.    La guerre se poursuit depuis plusieurs années. Persuadé de la faiblesse de l'engagement anglais au sein de la coalition, le roi de France prépare une opération militaire visant à débarquer environs 20 000 hommes sur les côtes anglaises et de placer à nouveau Jacques II sur le trône.

Une des conditions de la réussite de ce plan est que Tourville doit entrer en Manche avec une force navale suffisante pour tenir tête à la flotte coalisée.        

Les atermoiements français                              Bien qu'il commande à la flotte, Tourville ne possède aucun pouvoir décisionnaire. L'opération est placé sous le commandement de Jacques II, Bonrepaus et Bellefonds, ce dernier doit commander le corps expéditionnaire prévu à un effectif de 20 000 hommes concentré à Saint-Vaast-la-Hougue, dans le nord-Cotentin. Une flotte de protection et de transport basée à Brest doit venir à Saint-Vaast pour embarquer les troupes. En avril, les trois commandants de la force d'invasion s'installent à Saint-Vaast. Devant l'ampleur de la tâche pour rassembler les troupes, de nombreuses difficultés surviennent notamment entre l'armée de terre et la marine2. Le recrutement rencontre aussi des difficultés, à la date prévue du déclenchement de l'opération, environ 2 500 hommes, les 20 navires de Chateaurenault et l'escadre du Levant manquent encore. Alors qu'initialement, Tourville devait disposer de 70 vaisseaux, il n'en disposera que d'une quarantaine sous-armés en hommes et en équipement     

Le courrier du roi

 portrait de Tourville avec une représentation du combat de La Hougue (fin du XVIIe siècle)

Le 26 mars, le roi adresse un courrier à Tourville. Ce dernier contient des directives quant au déroulement de l'opération. Il doit appareiller impérativement le 25 avril et aucun retard ne sera toléré quitte à laisser en arrière les vaisseaux non armés. Il doit envoyer la partie de sa flotte la plus rapide au Havre prendre contact avec Bonrepaus pour le prévenir de son arrivée ensuite, il doit se rendre à la Hougue pour embarquer l'infanterie puis attendre l'arrivée des navires emportant le reste des troupes. Par ce courrier, l'amiral apprend que le lieu du débarquement sera désigné par le roi Jacques II et qu'il lui obéira en tout point ainsi qu'à Bellefonds. Une fois le débarquement terminé, il renverra les bâtiments de transport dans leurs ports respectifs et restera en Manche. Toutefois, si Tourville rencontre les anglais avant d'arriver à la Hougue, le roi lui donne l'ordre de les combattre : « Sa majesté veut absolument qu'il parte de Brest ledit jour 25 avril, quand même il aurait avis que les ennemis seraient dehors avec un nombre de vaisseaux supérieurs à ceux qui seraient en état de le suivre. […] En cas qu'il les rencontre en allant à la Hougue, Sa Majesté veut qu'il les combatte en quelque nombre qu'ils soient […] et s'il a du désavantage, Sa Majesté se remet à lui de sauver l'armée le mieux qu'il pourra. ».             

Première étape - la bataille navale       Le 12 mai sous les ordre de Tourville, la flotte quitte Brest mais sans le renfort des 16 navires de l'escadre du Levant de l'amiral Victor Marie d'Estrées.

Le renfort de la flotte du Levant  Cette dernière appareille de Toulon le 21 mars et capture deux navires anglais le 15 avril. Alors qu'elle s'apprête à passer Gibraltar le 18 avril, elle traverse une violente tempête qui détruit deux vaisseaux. L'amiral est contraint de faire demi-tour pour s'abriter à Malaga et réparer les avaries. C'est à ce moment qu'il apprend qu'un convoi anglais se trouve à proximité. Le 22 avril, il envoie 5 navires les attaquer. Pour éviter la capture, les Anglais incendient leurs bateaux. La flotte ne franchira le détroit de Gibraltar que le 25 avril et mouillera à Bertheaume le 29 mai, jour de l'engagement de Tourville.

La bataille  Le 29 mai 1692, la flotte de Tourville se dirige vers la Hougue, pour embarquer l'armée de Jacques II. Mais on annonce la flotte anglo-hollandaise au large de Barfleur. L'amiral n'est pas prévenu à temps que la flotte anglaise lui est supérieure (99 navires anglais avec 7 100 canons contre 44 vaisseaux français et 3 100 canons). Louis XIV ayant, en mars, donné l'ordre d'attaquer quelles que soient les circonstances, Tourville décide donc d'attaquer la flotte ennemie en plein centre, pendant près de 12 heures. La bataille est indécise, cependant la flotte française renonce à l'expédition projetée et tente de se mettre à l'abri. Celle-ci est contrainte à la fuite profitant de la nuit et de la brume.

Les Français n'ont perdu aucun vaisseau. Par contre les Anglais déplorent la mort du contre-amiral Richard Carter et la perte de deux navires.  

Deuxième étape - le repli français Le Soleil Royal brûle pendant la bataille de la Hougue, Huile sur toile par Adriaen van Diest.

Faute de fortification sur la côte normande, ou d'une rade sûre, Tourville prévoit de rejoindre Brest ou Saint-Malo. Une majorité des navires (soit 27 navires) parvient à franchir le Cap de la Hague, mais treize ne peuvent franchir des courants du raz Blanchard. Ils sont alors contraints de revenir vers l'ennemi en se réfugiant dans la baie de la Hougue.

Le 1er juin, trois navires fortement touchés pendant la bataille de Barfleur dont le Soleil Royal navire amiral, s'échouent sur la côte à Cherbourg : le Triomphant près de l'embouchure de la Divette, l'Admirable sur les Mielles, et le Soleil royal à la pointe du Hommet. L'artillerie des fortifications de la ville tient pour quelque temps l'ennemi à distance. Les stocks de poudre du Soleil Royal et du Triomphant, en s'embrasant, explosent et les projections provoquent de gros dégâts matériels et humains dans la ville.

Les 2 et 3 juin, les Anglais, embarqués sur des chaloupes, incendient l'un après l'autre les navires en rade de la Hougue. Jacques II regarde sur les hauteurs de Quinéville, ce spectacle qui signifie la fin de ses ambitions. Louis XIV ne tient pas rigueur à Tourville qu'il nomme maréchal de France en 1694.

Cette sévère défaite révèle la nécessité de consolider la défense de la baie, avec deux tours similaires, l'une sur le fort de la Hougue et l'autre sur l'île de Tatihou. Elle révèle aussi amèrement l'erreur commise par les adversaires de Vauban, qui ont convaincu le Roi d'arrêter les travaux du port de Cherbourg et même de détruire ses fortifications. Malgré des pertes élevées, 15 navires de ligne, la proximité des côtes françaises permet de récupérer la quasi totalité des équipages ,ce qui relativise la perte subie. À l'époque, il est plus aisé de remplacer un navire qu'un équipage expérimenté

Les épaves de la Hougue Pendant quelques décennies, les vestiges de la flotte de Tourville ont servi de mouillage pour les marins et de ressources en bois. Peu à peu oubliées, les épaves sont redécouvertes en 1985, donnant lieu à d'importantes recherches archéologiques, présentées en partie au musée maritime de Tatihou.  

Les forces en présence  Angleterre: 56 vaisseaux de lignes

  • Provinces-Unies: 26 vaisseaux de lignes
  • Total flotte alliée: 82 vaisseaux de lignes, plus de nombreux bâtiments auxiliaires
  • France: 44 vaisseaux de lignes, plus de nombreux bâtiments auxiliaires

Escadre blanche (Almonde)
(Provinces-Unies)

Canons

Capitaine

Sort

Escadre bleue et blanche (d'Amfreville)
(France)

Canons

Capitaine

Sort

Noordholland

68



Bourbon

68

Capitaine Perrinet

Brûlé à La Hougue

Zeelandia

90



Monarque

90

Chef d'escadre de Nesmond


Ter Goes

54



Aimable

70

Capitaine de Réals


Gelderland

64



Saint-Louis

64

Capitaine La Roche-Persin

Brûlé à La Hougue

Veere

62



Diamant

60

Capitaine Feuqières


Conink William

92



...




Eerste Edele

74



...




Medenblick

50






Brandenburg

92






Westvriesland

88



Gaillard

68

Chevalier d'Amfreville

Brûlé à La Hougue

Zeeland

64



Terrible

80

Capitaine Sébeville

Brûlé à La Hougue

Ripperda

50



Merveilleux

90

Marquis d'Amfreville

Brûlé à La Hougue

Slot Muyden

72



Tonnant

80

Capitaine de Septesmes

Brûlé à La Hougue

Prins

92



Saint-Michel

60

Capitaine de Villars


Elswoud

72



Sans Pareil (Vermandois?)

62

Capitaine Ferville


Schaterschoeff

50






Leyden

64






Princes

92






Amsterdam

64



Sérieux

64

Capitaine Blénac


Stad es Land

50



Foudroyant

84

Chef d'escadre de Relingue

Brûlé à La Hougue

Veluw

64



Brillant

62

Capitaine de Combes


Castel Medenblick

86






Ridderschap

72






Maegt van Doort

64






Captaen Generael

84






Zeven Provincien

76






Escadre rouge (Russell)
(Angleterre)

Canons

Capitaine

Sort

Escadre blanche (Tourville)
(France)

Canons

Capitaine

Sort

St Michael

90



Fort

60

Capitaine La Rongère

Brûlé à La Hougue

Lenox

70



Henri

64

Capitaine de La Roche-Allard


Bonaventure

50



Ambitieux

96

Capitaine Saujon
Marquis de Villette-Mursay

Brûlé à La Hougue

Royal Katherine

82



Couronne

76

Capitaine de Montbron


Royal Sovereign

100



Maure

52

Capitaine des Augiers


Captain

70



Courageux

58

Capitaine de La Luzerne


Centurion

50



...




Burford

70



...




Elizabeth

70



Perle

52

Capitaine de Forbin


Rupert

66



Glorieux

64

Capitaine de Châteaumorant


Eagle

70



Conquérant

84

Capitaine du Magnou


Chester

50



Soleil Royal

104

Capitaine des Nos
vice-amiral de Tourville

Brûlé à Cherbourg

St Andrew

96

George Churchill


Saint-Philippe

84

Marquis d'Infreville

Brûlé à La Hougue

Britannia

100

Admiral Russell


Admirable

90

Capitaine de Beaujeu

Brûlé à Cherbourg

London

96



...




Greenwich

54



...




Restoration

70



...




Grafton

70



...




Hampton Court

70



Content

68

Capitaine de Sainte-Maure


Swiftsure

70



Souverain

80

Capitaine de Langeron


St Albans

50



Illustre

70

Capitaine de Combes


Kent

70



Modéré

52

Capitaine d’Évry


Royal William

100



...




Sandwich

90



...




Oxford

54



...




Cambridge

70



...




Ruby

50



...




Escadre bleue (Ashby)
(Angleterre)

Canons

Capitaine

Sort

Escadre bleue (Gabaret)
(France)

Canons

Capitaine

Sort

Hope

70



Excellent

60

Capitaine du Rivau-Huet


Deptford

50



Prince

56

Capitaine de Bagneux


Essex

70



Magnifique

86

Marquis de Coëtlogon

Brûlé à La Hougue

Duke

90



Laurier

64

Capitaine Hervault


Ossory

90



...




Woolwich

54



...




Suffolk

70



...




Crown

50



...




Dreadnought

64



...




Stirling Castle

70



...




Edgar

72



Brave

58

Capitaine Chalais


Monmouth

66



Entendu

60

Capitaine Ricoux


Duchess

90



Triomphant

76

Capitaine Machault-Belmont

Brûlé à Cherbourg

Victory

100



Orgueilleux

94

Capitaine Courbon-Blénac
Gabaret


Vanguard

90



Fier

80

Capitaine Harteloire

Brûlé à La Hougue

Adventure

50



Fleuron

56

Capitaine Montgon


Warspite

70



...




Montague

62



...




Defiance

60



...




Berwick

70



...




Lion

60



Courtisan

64

Colbert de Saint-Mars


Northumberland

70



Grand

84

Capitaine Pannetier


Advice

50



Saint-Esprit

74

Capitaine de La Galissonière


Neptune

96



Sirène

64

Duquesne, commandant


Windsor Castle

90



...




Expedition

70



...




Monck

60



...




Resolution

70



...




Albemarle

90



...

 

La bataille navale de Lagos a eu lieu pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg, en 1693.

Elle oppose une flotte française, commandée par Tourville, à l'escorte anglo-hollandaise d'un important convoi à destination du Levant et commandée par l'amiral George Rooke.

Chaque année, à la fin du printemps, un gros convoi de navires marchands quitte l'Angleterre, à destination, entre autres, de Smyrne, d'où son appellation de Convoi de Smyrne. En 1691 déjà, Tourville est chargé d'intercepter le convoi mais, pris en chasse par la flotte de l'amiral Russell, il attire ce dernier dans l'Atlantique et le maintient à distance des côtes française. Cet épisode est connu sous le nom de la « campagne du Large ».En 1693, le convoi regroupe plusieurs centaines de navires marchands, non seulement anglais, mais aussi allemands, danois, hollandais, suédois. Du fait de l'état de guerre, le convoi est escorté par la marine anglaise, avec l'appui de navires hollandais.

Tourville, resté sur son échec de La Hougue, conçoit l'idée de porter le fer contre le commerce ennemi et le convoi de Smyrne est une proie toute désignée. Il est prévu de l'intercepter au niveau du détroit de Gibraltar.                          

Les forces en présence   

Les Français                           Tourville dispose de 72 vaisseaux, avec de nombreux petits bâtiments (11 corvettes, 1 tartane, 3 traversiers) et 22 bâtiments de charge.

L'armée navale est, classiquement, ordonnée en trois escadres. L'avant-garde, commandée par le marquis de Châteaurenault, avec de Nesmond et de Relingue, comprend 24 vaisseaux et huit brûlots. Le corps de bataille, sous les ordres de Tourville, avec marquis de Villette-Mursay et le comte de Langeron, aligne 24 vaisseaux et 9 brûlots. L'arrière-garde, sous les ordres du lieutenant-général Gabaret, avec le marquis d'Amfreville et Panetié, comprend aussi 24 vaisseaux et 8 brûlots.

les Anglo-Hollandais                          L'escorte du convoi, sous les ordres de Rooke et Van der Goes, aligne 21 vaisseaux. Deux d'entre eux sont des 70 canons, les autres allant de 60 à 40 canons. Les petits bâtiments qui suivent sont huit galiotes, brûlots et navires plus petits.  

Le combat

l'attaque du convoi de Smyrne par Tourville. (Détail d'une gravure de 1693).

Les préliminaires

Tourville quitte Brest le 6 mai 1693. Le 4 juin, il est dans la rade de Lagos. Suivant les "ruses de guerre" du temps2, la flotte française arbore des pavillons anglais ou hollandais. Les visiteurs étant reçus par des officiers parlant anglais.

La disposition des forces et les plans prévus         Le convoi descend le long des côtes du Portugal. Son escorte est à l'ouest, du côté du large, d'où peut venir la menace. Les Français attendent que leurs éclaireurs annoncent l'arrivée du convoi pour appareiller et l'encercler.  

Déroulement du combat lagos Le 25 juin, Tourville est avisé de l'arrivée de nombreuses voiles. Mais les renseignements fournis sont peu clairs, tant sur la localisation que sur la composition de la flotte découverte. On ne sait pas vraiment s'il s'agit du convoi ou de la flotte anglaise. Pour éviter d'être surpris au mouillage, si les arrivants se révèlent être des bâtiments de combat et non le convoi, Tourville appareille le 26 juin.

Le 27 juin, il est au large, sous le vent du convoi qui est maintenant reconnu. Il gouverne au nord-est pour couper la route du détroit. L'escadre blanche et bleue, de Gabaret, devant interdire la fuite au large des marchands. Rooke se place en ligne de file entre les Français et le convoi, à qui il ordonne de serrer la côte au plus près.

Les Français capturent deux vaisseaux hollandais, le Zeeland, 64 canons, et le Wapen-van-medemblik, 64, qui ont essayé de s'interposer. Mais les Français manœuvrent mal. Au lieu de lancer la chasse, Gabaret choisi de mettre son escadre en ligne de bataille. Ce qui prend du temps. Villette-Mursay précisant qu'il perd aussi du temps pour amariner l'un des vaisseaux hollandais dont il voulait donner le commandement à son fils. Enfin, il ne force pas de voiles, préférant rester sous huniers pour attendre le reste de la flotte. Cela permet aux marchands de s'éparpiller. Rooke gagne Madère avec 54 navires du convoi  

Les jours suivants      Les Français vont essayer de dénicher les marchands, en particulier ceux qui ont trouvé refuge le long de la côte. Ainsi Jean Bart, sur Le Glorieux, brûle 6 navires marchands hollandais. Langeron capture 14 marchands et 4 des navires de l'escorte. En tout, près de 90 navires marchands sont capturés ou brûlés, avec 4 vaisseaux et une frégate.

Tourville entre en Méditerranée. Le 21 juillet, il est devant Malaga, où il capture quatre navires marchands et la frégate. Il continue ensuite son chemin pour gagner Toulon.

Les conséquences                                           L'attaque du convoi aura un grand retentissement, surtout qu'elle entraîne un désastre financier et une série de faillites à Londres. Les auteurs varient dans leurs estimations qui vont de 1 à 30, voire 60, millions de livres   Cependant, la victoire n'est que partielle, car seule une partie du convoi a été capturée. Selon le nombre de navires marchands comptés au départ, les auteurs donnent du quart aux trois-quarts du convoi capturés. Cette affaire incitera les anglais à installer une escadre à Cadix.

La bataille du Texel est une bataille navale qui a lieu le 29 juin 1694, au large de l'île néerlandaise du Texel, pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg.

Elle oppose une petite escadre de corsaires dunkerquois commandée par Jean Bart à un groupe de navires de guerre hollandais commandé par le contre-amiral Hydde de Vries. L'enjeu est de reprendre une flottille de 170 navires chargés de blé, flottille précédemment capturée par les Hollandais. Jean Bart parvient à reprendre 30 navires. L'amiral de Vries est blessé et fait prisonnier. Il succombera à ses blessures.En 1694, le peuple de France a faim : le blé manque et les spéculateurs le cachent. Le roi achète bien du blé russe et polonais, mais les ennemis l'interceptent souvent, et les navires danois et suédois, payés pour le protéger, ne montrent aucune combativité pour le défendre, quand encore ils ne le vendent pas.Affamer la France est bien un but de guerre conscient. Le contre-amiral de Vries avait ordre d'intercepter tout navire chargé de blé se rendant en France, comme il l'indiquera à Jean Bart « Je vous dirai seulement que le contre-amiral m'a dit qu'il avait reçu ordre du prince d'Orange d'arrêter et d'envoyer en Hollande tous les vaisseaux chargés de grains qu'il trouverait venir en France. »

Navires engagés  La liste ci-dessous reproduit l'ordre de bataille de deux flottes. L'un des vaisseaux hollandais n'a donc pas de vis-à-vis dans l'escadre de Jean Bart.

France2

  • le Fortuné, frégate, 50 canons
  • le Comte, frégate, 40 canons
  • -
  • le Maure, frégate, 54 canons, Capitaine Jean Bart
  • le Mignon, frégate, 50 canons
  • l' Adroit, frégate, 44 canons
  • le Portefaix, flûte de charge, 24 canons
  • le Jersey3, frégate, 50 canons

Deux navires ne sont pas directement engagés :

  • la Biche, corvette, 6 canons
  • le Bienvenu, flûte de charge, 12 canons

Provinces-Unies4

  • le Prinses Amalia (Princesse Amélie), 58 canons
  • l'Oudenaarde, 40 canons
  • l'Ooster-Stelling, 50 canons
  • le Prins Friso (Prince de Frise), 58 canons, Contre-Amiral de Vries
  • le Stad en Landen, 50 canons
  • le Zeerijp, 34 canons
  • le Beschermer (Défenseur), 44 canons
  • le Stad Vlissingen (Ville de Flessingue), 54 canons

Ces vaisseaux encadrent une soixantaine de navires marchands.

Le combat

Jean Bart reçoit les ordres d'aller au-devant de la flotte qui transporte ce blé, et la convoyer lui-même. Les Français se doutent que le convoi va être attaqué.

Le 29 juin 1694, à trois heures du matin, Jean Bart rencontre une flotte de soixante voiles, qui se dirige vers l'île néerlandaise de Texel escortée par des vaisseaux de guerre. Il peut donc supposer, sans certitude absolue, que l'attaque a déjà eu lieu, et la flottille est déjà prisonnière des Hollandais. Il ne s'agit donc plus de l'accompagner, mais de la reprendre.

pins Friso, le navire de l'amiral de Vries

Huit navires de guerre hollandais lui font escorte, totalisant 388 canons. Parmi eux, le Prince de Frise, sur lequel flotte le pavillon du contre-amiral Hidde de Vries en personne. En face, les Français n'alignent que 330 canons sur neuf navires, dont une corvette peu armée et deux flûtes conçues pour le transport de pondéreux et non pour le combat naval.

Jean Bart réunit ses capitaines en conseil de guerre, signe que l'entreprise est très risquée. Tous sont unanimes : s'il s'avère que la flotte est bien chargée de blé, et dans ce cas seulement, on prendra tous les risques pour le pain de la France. De Chamblaye, commandant de « la barque longue »5, entreprend une délicate mission de renseignement. Il passe sous le canon des Hollandais, dont il essuie tout le feu, parvient à interroger un marchand, et vient rapporter à Jean Bart que cette flotte était celle de Hecker, qu'elle faisait voile vers Dunkerque; que le jour auparavant elle avait rencontrée par l'escadre hollandaise, qui s'en était emparée en remplaçant les capitaines d'une partie des vaisseaux les plus importants par des Hollandais, et l'obligeait ainsi de faire la route du Texel.

Dans ces conditions, les capitaines sont unanimes, l'attaque est décidée, on va même la brusquer, puisque les Hollandais sont maintenant au courant du danger.

Jean Bart prend quand même le temps de transférer un équipage corsaire sur le Portefaix, modeste navire de charge, qui va mener avec courage la mission d'« occuper » un des navires de guerre que les Hollandais ont en plus. Jean Bart raconte :

« Pour n'être point embarrassé par le nombre, je jugeai à propos de donner le commandement du "Portefaix" au sieur de la Bruyère, premier lieutenant du "Maure" pour occuper un des vaisseaux que les ennemis avaient du plus que nous, et lui fis un équipage de 120 hommes, qui furent tirés de ceux de l'autre flûte et de la barque longue. Le temps qu'il fut à s'apprêter donna aux ennemis celui de s'élever un peu au vent, parce que nous restâmes toujours en panne. Le "Portefaix" se trouvait sous le vent de mon escadre, celle des ennemis revira, et une partie coupa entre la flûte et nous. Le sieur de la Bruyère prit le parti qu'il devait sans s'en étonner, fit servir en même temps que moi, passa entre le second et le troisième, essuya les bordées de quatre avec fermeté, et vint chercher son poste ; j'arrivai ensuite sur les ennemis. »

Le transbordement de 120 hommes a pris du temps, un temps que les Hollandais ont mis à profit.

Le corsaire dunkerquois donne l'ordre de l'abordage. Il se réserve le commandement du Maure, et l'abordage du Prince de Frise. Cela tombe bien, car le navire amiral fait manœuvre vers le Maure, indice que de Vries s'est réservé Jean Bart. Il ne faut donc guère s'attendre à la fréquente reddition sans combat qui suit les abordages. Il s'agit d'une mission régulière et non d'une affaire de caprerie. Jean Bart s'attend donc à être payé par le roi quand le roi aura de l'argent, et il en a rarement.

Jean Bart fait aborder le Prince de Frise. Pendant une demi-heure, le temps du combat, 600 à 700 hommes s'entretuent sur ce seul navire. Au total, 300 Hollandais sont tués ou blessés ; les Français ont de la chance : ils n'ont que 3 tués et 27 blessés sur le navire amiral, 16 tués et environ 50 blessés au total. Deux autres navires hollandais sont abordés de la même façon, les cinq autres parviennent à prendre la fuite. Les trois frégates danoises et suédoises qui étaient censées assurer la protection du convoi de blé assistent à la bataille en spectatrices.

Entre autres blessures, l'amiral de Vriesvries a eu un œil crevé d'un coup de pic alors qu'il tentait de défendre le pavillon-amiral. Il est conduit à Dunkerque, où il faut l'amputer d'un bras. Le barbier l'anesthésie à la corsaire, d'une bonne rasade d'eau de vie. L'horrible opération ne sauve pas le malheureux officier, mais il estime que son honneur est sauf, car il a été vaincu par des héros, et il meurt heureux, le 1er juillet 1694, en déclarant qu'il n'a jamais été à si belle fête.

Les navires impressionnent, tous groupés à l'entrée du port de Dunkerque. Nul ne songe que c'est bien peu par rapport aux besoins du pays, et heureusement que nul n'y songe, car la psychologie démultiplie les effets de la bataille du Texel, et fait sortir des greniers le blé des spéculateurs, dont le prix chute de 30 à 3 deniers le boissea. La France est sauvée de la famine.

Jean Bart envoie son fils François-Cornil porter à Versailles la nouvelle de la victoire ainsi que le pavillon-amiral de l'infortuné de Vries. Le jeune homme court, glisse sur le parquet ciré, tombe (presque) dans les bras du Roi, qui s'écrie en riant : « Messieurs Bart sont meilleurs marins qu'écuyers ». Jean Bart est anobli, il est même payé.

Les suites du combat  La bataille du Texel est, pour Dunkerque, ses corsaires, et tous ses habitants, un sujet de fierté. L'enjeu n'était pas un territoire ou une vaine gloire. C'est pour le pain de la France que l'on s'est battu, on tient à le souligner dans le petit peuple qui vit difficilement.La victoire impressionne et fait sortir le blé des greniers des spéculateurs, ce qui démultiplie son importance économique.

C'est aussi le début d'un immense respect du Roi pour Jean Bart et, à travers lui, pour Dunkerque.On peut dire que c'est la bataille du Texel qui rattache vraiment, par les liens du cœur, Dunkerque à la France, alors même que cette ville très disputée avait changé de mains de multiples fois, et que les intérêts ne convergeaient que laborieusement entre le corsaire dunkerquois et les autorités maritimes françaises.

La bataille du Dogger Bank est une bataille navale livrée en mer du Nord le 17 juin 1696,

pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1689-1697).

Un convoi de 112 navires marchands, escorté par cinq navires de guerre hollandais, armés de 24 à 44 canons, est attaqué par une escadre de corsaires français commandée par Jean Bart. Les corsaires, disposent de la supériorité numérique sur les navires d'escorte et ont une plus grande puissance de feu; de plus les équipages sont des vétérans de multiples combats et sont très expérimentés et de surcroît, ils sont menés par un chef d'exception: le succès de l'opération est donc presque assuré. Mais il leur faut agir vite car la flotte anglaise de l'amiral John Benbow est en mer, à la recherche des corsaires et n'ignore pas qu'un tel convoi est une proie irrésistible pour ces derniers.

La bataille commence à 19 heures. La frégate de Jean Bart, le Maure (54 canons), engage le combat avec le Raaduis-van-Haarlem, le plus puissant des navires hollandais. Trois heures de lutte sont nécessaires pour en venir à bout et son commandant, Rutger Bucking, est tué. Les autres bâtiments hollandais succombent l'un après l'autre, tandis que vingt cinq navires marchands sont incendiés et autant capturés. Pour les corsaires, il était temps: seize vaisseaux ennemis et deux brûlots se profilent à l'horizon.

Poursuivi par une véritable meute, l'escadre de Jean Bart et ses prises trouvent refuge au Danemark début juillet puis regagnent Dunkerque, leur port d'attache, le 28 septembre, au nez et à la barbe des vaisseaux britanniques de Benbow et néerlandais de l'amiral Wanzel, avec 1 200 prisonniers.

Navires engagés

Royaume de France

  • Le Maure, pavillon amiral, frégate, 54 canons, capitaine Jean Bart, 15 tués, 16 blessés.
  • L’Adroit, frégate, 44 canons ;
  • Le Mignon, frégate, 44 canons ;
  • Le Jersey, frégate, 40 canons ;
  • Le Comte, frégate, 40 canons ;
  • L’Alcyon, frégate, 38 canons ;
  • Le Milfort, frégate, 36 canons ;
  • Le Tigre, brûlot ;
  • Le Saint Jean, barque longue ;
  • Le Deux Frères, barque longue ;
  • Le Lamberly, 8 canons ;
  • La Bonne Espérance, 6 canons ;


Provinces-Unies

  • Le Raadhuis-van-Haarlem, pavillon amiral, 44 canons, capitaine Rutger Bucking (tué), capturé ;
  • Le Comte de Solnis, 38 canons, capturé  ;
  • Le Wedam, 38 canons, capturé ;
  • Deux navires de 24 canons ;
  • 112 navires marchands.


 

La bataille de la baie d'Hudson est une bataille navale livrée le 5 septembre 1697,

en baie d'Hudson, près de York Factory, au Manitoba, au Canada, dans les derniers jours de la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697)

La bataille En 1696, une expédition française commandée par d'Iberville détruit les établissements anglais situés sur les côtes de Terre-Neuve. Un an plus tard, c'est au tour des forts de traite de fourrure de la baie d'Hudson d'être attaqués par une escadre de cinq bâtiments, toujours commandée par d'Iberville.

Le 5 septembre au matin, à l'embouchure de la rivière Sainte-Thérèse, appelée aujourd'hui la Hayes, le Pélican (44 canons), le navire de d'Iberville, se heurte à trois vaisseaux anglais: le Hampshire (56 canons, capitaine Fletcher), le Dering (36 canons, capitaine Grimmington) et l'Hudson-Bay (32 canons, capitaine Edge). Le Pelican est seul ayant perdu, en raison d'un brouillard, le contact avec les quatre autres navires de l'escadre. D'Iberville croit au début que les trois navires qui approchent sont les siens mais il déchante rapidement lorsqu'il constate qu'ils ne répondent pas à ses signaux. Après plus de trois heures de combat et contre toute attente, compte tenu de la disproportion des forces, les Anglais sont durement battus. Contrairement à la tactique habituellement utilisée dans la flotte française, le Pélican ne tire pas ses boulets dans la mâture des bateaux adverses mais sous la ligne de flottaison et avec succès puisqu'il coule le Hampshire. Ce dernier s'est défendu âprement, mais curieusement en inversant lui aussi la tactique usitée par la flotte anglaise en tirant non pas sur la coque et le pont de son adversaire mais dans ses gréements, et a causé de lourdes pertes et de très graves avaries au navire français. Le Pelican est ainsi totalement incapable de se lancer à la poursuite du Dering qui fuit à toutes voiles le champ de bataille et doit se contenter de la capture de l'Hudson-Bay, qui amène son pavillon et de la saisie des riches marchandises qu'il transporte.

 pierre Le Moyne d'Iberville

D'Iberville fait construire des radeaux et débarque équipage, prisonniers et marchandises sur la côte, tandis que ses autres bateaux arrivent enfin sur les lieux. Bien lui en prend car le lendemain, une tempête achève de détruire les deux navires endommagés qui sombrent l'un et l'autre.

 

La bataille navale d'Hangö Oud (russe : Гангутское сражение

, finnois : Riilahden taistelu, suédois : Sjöslaget vid Hangöudd, anglais : battle of Gangut) se déroule le 26 juillet 1714, pendant la grande Guerre du Nord. La flotte russe de Pierre le Grand y défait complètement la flotte suédoise des amiraux Gustaf Wattrang et Erik Johan Lillie. À la suite de cette bataille, livrée au large de la péninsule d'Hanko (en), les Suédois perdent leur domination sur la mer Baltique et les Russes occupent la Finlande.

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La flotte suédoise, bien que sévèrement battue, n'est pas détruite et se replie pour protéger la Suède d'une attaque russe. La flotte russe accède grâce à cette victoire au golfe de Botnie, ce qui contraint les armées suédoises en Finlande à se replier derrière le TorneDénomination de la bataille     La bataille d'Hangö Oud tient son nom du nom traditionnel de la péninsule d'Hanko en suédois, Hangöudd. Le nom anglais de la bataille Gangut est la translittération latine de la translittération cyrillique d'Hangöudd. La bataille est aussi parfois appelée « bataille d'Ahvenanmaa », d'après le nom finnois des îles Åland qui passent aux mains des Russes à la suite de la bataille

La bataille navale de l'île d'Ösel est livrée le 4 juin 1719,

au large de l'île estonienne d'Ösel ou de Saaremaa, dans la Baltique, pendant la Grande guerre du Nord (1700-1721).

Début mai 1719, trois bâtiments suédois quittent Pillau avec un convoi pour escorter ce dernier jusqu'à Stockholm. La marine russe a vent de cette expédition et le capitaine Naum Senyavine se voit chargé de l'intercepter. Le 26 mai 1719, il quitte Reval, (aujourd'hui Tallinn), avec une flotte de sept vaisseaux, dont six navires de ligne et part à la recherche de l'escadre ennemie. Celle-ci a atteint sa destination sans encombre mais elle a repris la mer le 19 mai pour protéger le trafic commercial suédois d'éventuelles attaques russes ou danoises. Le 4 juin, les deux flottes se rencontrent au petit matin, entre l'île d'Ösel et Gotska Sandön. Devant la disproportion des forces, les Suédois cherchent le salut dans la fuite, mais à 6 heures, ils sont rejoints par leurs poursuivants et le combat s'engage.

Les navires russes Devonshire et Portsmouth, armés tous deux de 52 canons, attaquent ensemble le principal navire adverse, le Wachtmeister (48 canons), commandé par Wrangel, par ailleurs chef de l'escadre scandinave. Les artilleurs suédois opposent un feu dévastateur qui endommage la voilure du Devonshire. Le Portsmouth se tourne alors vers le Karlskrona Vapen, qui semble une proie plus facile avec ses 34 canons, et lui inflige de telles avaries qu'il n'a d'autre choix que d'amener son pavillon. Le dernier navire suédois, le Bernhardus (12 canons), succombe peu après, nonobstant les efforts du Wachtmeister pour lui porter secours. Vers 13 heures, le Wachtmeister semble pouvoir échapper à ses ennemis lorsque surviennent le Rafail (52 canons) et le Yagudiil (52 canons) qui lui coupent la route et referment l'étau. Wrangel est grièvement blessé mais son second, Trolle, continue la lutte et refuse de se rendre. À 15 heures cependant, avec l'entrée en lice des trois derniers navires russes, le Wachtmeister, complètement démâté et le pont jonché de morts et de blessés, admet sa défaite et capitule.

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Les Russes regagnent Reval avec leurs prises ; ils ont remporté la première victoire en haute mer de leur histoire navale. S'agissant des pertes, les Russes admettent avoir eu 18 tués et blessés dans la bataille, alors que selon les sources, les pertes suédoises oscillent entre 63 et 110 tués et blessés.

Navires engagés   Russie :                      Devonshire      Portsmouth  Rafail    Uriil Varachail  Yagudiil  Natalia

  • Devonshire
  • Portsmouth
  • Rafail
  • Uriil
  • Varachail
  • Yagudiil
  • Natalia

  • Suède :                                         Wachtmeister  Karlskrona Vapen   Bernhardus

 

La bataille de Santa Marta (anglais : Action of August 1702) est une bataille navale

qui prit place entre le 19 et le 25 août 1702 du calendrier julien entre une escadre anglaise commandée par le vice-amiral John Benbow et une escadre française commandée par Jean-Baptiste du Casse, pendant la guerre de Succession d'Espagne. Benbow, conformément à ses ordres, attaque l'escadre française, mais après plusieurs jours de poursuite et face au refus de la plupart de ses capitaines de poursuive la chasse il est contraint de laisser du Casse s'échapper. Benbow perd une jambe pendant le combat et meurt des suites de cette blessure mal guérie deux mois plus tard. Deux de ces capitaines seront jugés pour trahison et exécutés, l'un meurt avant d'être jugé et le quatrième est pardonné par la Reine.

La détermination de Benbow à poursuivre la flotte française, dans ce qui devait être son dernier combat, lui assure une grande popularité. Ce combat inspirera un certain nombre de ballades, intitulées Admiral Benbow ou Brave Benbow, très populaires parmi les marins britanniques du XVIIIe siècle     Dans les premiers jours de la guerre de Succession d'Espagne, Benbow est envoyé dans les Indes occidentales avec une petite escadre, avec pour mission de protéger une flotte de galions espagnols remplis d'argent dont le gouvernement britannique craignait que les Français ne cherchent à s'emparer pour financer leur effort de guerre. Du Casse est envoyé à Carthagène des Indes (en actuelle Colombie) avec une escadre pour s'assurer de son allégeance au roi Philippe V. Benbow se met à la recherche de la flotte française afin de l'intercepter.    

Déroulement de la bataille     Le 19 août 1702, l'escadre de Benbow rencontre la flotte française sur la côte de Colombie, au large de Santa Marta, à l'est de l'embouchure du río Magdalena. Supérieur en nombre, il ordonne à ses capitaines d'engager le combat, mais leur ordre dispersé et la faiblesse du vent les empêchent alors de se regrouper. Le HMS Defiance et le HMS Windsor étant loin derrière, Benbow leur ordonne de se rapprocher afin de lancer le combat, mais les capitaines de ces deux navires semblent peu enclins à exécuter ces ordres et font tout pour en retarder l'exécution. Benbow pensait attendre le Defiance; mais le Falmouth débute les hostilités en attaquant la frégate française, et le Windsor un vaisseau français, à quatre heures de l'après-midi. Le HMS Breda se joint au combat, mais le Defiance le Windsor quittent la ligne de bataille après quelques bordées abandonnant le Breda sous le feu de toute l'escadre française, la bataille continue ainsi jusqu'à la tombée de la nuit. Le Breda et le Ruby poursuivent les Français toute la nuit, alors que le reste de l'escadre reste à distance

La poursuite continue le 20 août, le Breda et le Ruby tirant par intermittence. Le combat reprend dans la matinée du 21 août, le Ruby est gravement endommagé; le Defiance et le Windsor refusant le combat, alors même que les vaisseaux français étaient à portée de canons5. Le Greenwich se trouve alors à cinq lieues de distance du combat. Le 22 août, le Breda capture la galère Anne, un bâtiment anglais qui avait été capturé par les Français, et le Ruby est si endommagé qu'il reçoit l’ordre de rentrer à Port Royal, Kingston (Jamaïque).

Dans la nuit du 24 août, Benbow attaque un vaisseau français seul et il a la jambe brisée par un boulet double au cours du combat. Le capitaine du pavillon Fogg ordonne aux autres capitaines de l'escadre de garder la ligne de bataille, en guise de réponse, le capitaine Kirkby du Defiance vient à bord du navire amiral et essaye de la convaincre de cesser la chasse. Benbow convoque un conseil de guerre et les autres capitaines tombent d'accord, signant un papier rédigé par Kirkby déclarant qu'ils pensaient que « après six jours de bataille l'escadre manque d'hommes pour continuer et que les chances qu'un combat décisif ait lieu sont faibles, les hommes étant exténués, que les munitions faisaient généralement défaut, que les coques et les mâts des navires étaient sévèrement endommagés, et que les vents étaient généralement variables et peu fiables6. » Ils proposent alors de mettre un terme à la chasse et de suivre les Français pour voir si une situation plus favorable se présenterait. À ce moment-là Benbow, « ayant constaté leur comportement lâche auparavant, avait des raisons de croire que soit ils avaient de mauvaises intentions à son égard soit ils étaient prêts à trahir leur pays si les circonstances faisaient que les Français étaient en mesure de détruire l'Amiral », ordonne à l'escadre de rentrer à la Jamaïque.

Conséquences    Benbow reçoit une lettre de Du Casse à l'issue du combat :

Sir,
I had little hopes on Monday last but to have supped in your cabin: but it pleased God to order it otherwise. I am thankful for it. As for those cowardly captains who deserted you, hang them up, for by God they deserve it.
Yours,Du Casse

Sir,
Je craignais dimanche passé d'être votre prisonnier ce jour-là même; le ciel en a ordonné autrement, et je n'en suis pas fâché. Quant à vos lâches capitaines, faites-les pendre, car, sur mon honneur, ils l'auront bien gagné.
Tout à vous,
Du Casse

Telles étaient ses intentions puisque dès son arrivée à la Jamaïque, il demande l'incarcération des capitaines, dans l'attente d'un jugement par une cour martiale. Les capitaines Kirkby et Wade sont déclarés coupables de lâcheté et condamnés à être fusillés; Wade est accusé d'ivrognerie pendant la durée du combat. Le capitaine Constable est blanchi des accusations de lâcheté, mais condamné pour d'autres motifs il est rayé des listes de la Navy. Le capitaine Hudson meurt avant d'avoir pu être jugé. Les capitaines Fogg et Vincent sont accusés d'avoir signé le document présenté par Kirkby mais ils parviennent à convaincre la cour qu'ils ont agi ainsi afin de convaincre la capitaine Kirkby de ne pas déserter ; Benbow témoigne en leur faveur, ils sont suspendus à titre temporaire4.

Benbow doit subir une amputation; mais la blessure guérit mal et il est atteint par la fièvre, affecté par la désertion de ses capitaines, il décède le 4 novembre 1702. Kirkby, Wade et Constable sont envoyés à Plymouth à bord du HMS Bristol, où leurs condamnations sont confirmées par le Lord High Admiral, le Prince George de Danemark. Kirkby et Wade sont fusillés à bord du Bristol le 16 avril 1703. Constable sera gracié l'année suivante. Fogg et Vincent reçoivent l'autorisation de reprendre du service.  

Forces en présence

Escadre de Du Casse

Quatre vaisseaux de ligne :

  • Heureux, 70, pavillon de Jean-Baptiste du Casse, capitaine Bennet
  • Agréable, 56, capitaine de Roussy
  • Phénix, 50, capitaine de Poudens
  • Apollon, 50, capitaine de Demuin
  • Prince de Frise, 56 Lieutenant de Saint-André
  • Un transport
  • Quatre sloops


Escadre de Benbow

Sept vaisseaux de ligne

  • HMS Breda, 70, 460 h., Captain Christopher Fogg (vaisseau amiral)
  • HMS Defiance, 64, 445 h., Captain Richard Kirkby
  • HMS Greenwich, 54, 280 h., Captain Cooper Wade
  • HMS Ruby, 48, 230 h., Captain George Walton
  • HMS Pendennis, 48, 230 h., Captain Thomas Hudson
  • HMS Windsor, 48, 340 h., Captain John Constable
  • HMS Falmouth, 48, 230 h., Captain Samuel Vincent

 

La bataille navale de la baie de Vigo, parfois appelée bataille de Rande, eut lieu le 23 octobre 1702

(nouveau style) ou le 12 octobre (selon le calendrier julien encore utilisé en Angleterre à cette date) dans la baie de Vigo, au large des côtes de la Galice en Espagne. Elle mit aux prises une flotte anglo-hollandaise dirigée par l'amiral George Rooke, secondé par les amiraux hollandais Philips van Almonde et Philips van der Goes, avec un convoi franco-espagnol commandé par les amiraux François Louis Rousselet de Châteaurenault et Manuel de Velasco.

Rooke avait été envoyé en mission avec une flotte anglo-hollandaise de 49 navires pour s'emparer du port de Cadix, mais le 29 septembre 1702, tenu en échec, il se décide à retourner en Angleterre et fait relâche à Lagos (Portugal). Là, il apprend qu'un convoi espagnol, chargé de ramener en une fois toute la production des colonies américaines de l'année précédente, a quitté La Havane le 24 juillet mais, alerté du raid anglais, avait reçu ordre de détourner sa route de Cadix vers Vigo, qu'il avait atteint le 23 septembre.

Décidé à rendre un peu de lustre à sa mission, Rooke fait voile immédiatement vers Vigo, où il tombe sur une escadre de 40 vaisseaux français et espagnols en train de décharger le fret. La flotte espagnole est composée de 20 vaisseaux ramenant leurs riches cargaisons des Indes Occidentales commandée par Velasco, et de son escorte de 20 navires de la Marine royale française.

Chateaurenault avait déjà organisé la protection du port en refermant la darse par des herses de mâts de navire qu'il avait donné l'ordre d'abattre ; l'entrée du port était couverte par des pièces d'artillerie en batterie depuis les forts de la ville et de l'île San Simón, non loin de Redondela.

La bataille  La bataille de Vigo coute 18 vaisseaux à la France et 11 à l'Espagne. Au premier plan, les vaisseaux anglais et hollandais. Anonyme.

Pourtant, le 23 octobre, Rooke donne l'ordre d'attaquer, chargeant l'amiral Thomas Hopsonn (en) commandant le HMS Torbay de forcer le barrage de mâts entassés, et de faire débarquer le corps expéditionnaire du duc d'Ormonde afin qu'il s'empare des redoutes.L'affrontement se déroule dans la baie de San Simón où les Franco-Espagnols se sont abrités, pensant ainsi pouvoir se garder de toute tentative d'attaque de la part des Anglais. L'assaut est un succès total pour Rooke. Le Torbay parvint à forcer l'entrée du port, les batteries d'artillerie sont capturées, et finalement les vaisseaux français et espagnols sont incendiés sur place ou échoués : 12 des vaisseaux français sont détruits. Les Anglo-Hollandais s'emparant du reste de l'escadre (6 vaisseaux et deux frégates)

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De la flotte espagnole, 11 navires sont détruits et 9 sont capturés. La flotte anglo-hollandaise ne perd aucun bâtiment. En revanche, le combat fait de nombreuses victimes de part et d'autre : on estime qu'il y a 2 000 morts et autant de blessés du côté franco-espagnol, et 800 morts et 500 blessés du côté anglo-hollandais. Les vainqueurs récupèrent 14 000 livres de butin (près de 3 millions de livres avaient déjà été déchargés par les Espagnols avant l'assaut). En reconnaissance des services rendus, Rooke est nommé gouverneur de Gibraltar (1704).

Cette bataille est souvent mentionnée pour illustrer l'inefficacité de la Royale sous le règne de Louis XIV.

Forces en présence  Liste des vaisseaux ayant pris part à la bataille, il ne s'agit pas de tous les vaisseaux présents sur place.

Flotte française

Commandée par le marquis de Châteaurenault

  • Le Fort, 76, vice-amiral de Châteaurenault, brûlé
  • Le Prompt, 76, Amiral Beaujeu, capturé par les Britanniques
  • L'Assuré , 66, capitaine d'Aligre, capturé par les Britanniques
  • L'Espérance, 70, capitaine La Gallissonnière, échoué et sabordé
  • Le Bourbon, 68, capitaine Montbault, capturé par les Hollandais
  • La Sirène, 60, capitaine de Mongon, échoué et sabordé
  • Le Solide, 56, capitaine de Champmeslin, brûlé
  • Le Ferme, 72, capitaine de Beaussier, capturé par les Britanniques
  • Le Prudent, 62, capitaine de Grandpré, brûlé
  • L'Oriflamme, 64, capitaine Fricambault, brûlé
  • Le Modéré, 56, capitaine L'Autier, capturé par les Britanniques
  • Le Superbe, 70, capitaine Botteville, échoué et sabordé
  • Le Dauphin, 46, capitaine Duplessis, brûlé
  • Le Volontaire, 46, capitaine Sorel, échoué et sabordé
  • Le Triton, 42, capitaine de Court, capturé par les Britanniques


Flotte anglo-hollandaise

Commandée par l'amiral Rooke.

  • HMS Mary, 60, Edward Hopsonn1, accompagné par le Phoenix2
  • HMS Grafton, 70, Thomas Harlowe, accompagné par le Vulture2
  • HMS Torbay, 80, Andrew Leake, vice-amiral Thomas Hopsonn
  • HMS Kent, 70, John Jennings
  • HMS Monmouth, 70, John Baker
  • Dordrecht
  • De Zeven Provinciën, 90, vice-amiral Vandergoes, accompagné par un brûlot
  • Velue
  • HMS Berwick, 70, Richard Edwards, accompagné par le Terrible2
  • HMS Essex, 70, John Hubbard, contre-amiral Fairborne, accompagné par le Griffin2
  • HMS Swiftsure, 70, Robert Wynn
  • HMS Ranelagh, 80, Richard Fitzpatrick
  • HMS Somerset, 80, Thomas Dilkes, amiral Rooke, accompagné par le Hawk2
  • HMS Bedford, 70, Henry Haughton, accompagné par le Hunter2
  • Muyde
  • Holland, amiral Callenburgh, accompagné par un brûlot
  • Unie, contre-amiral Wassenaer
  • Reygerburgh
  • HMS Cambridge, 80, Richard Lestock
  • HMS Northumberland, 70, James Greenway, contre-amiral Graydon, accompagné par le Lightning2
  • HMS Orford, 70
  • HMS Pembroke, 60, Thomas Hardy
  • Gouda
  • Alkmaar, vice-amiral Pietersen, accompagné par un brûlot
  • Catwyck


Dans la littérature La légende suivant laquelle une partie du butin de Vigo serait encore sous les eaux, dans les épaves de certains navires, eut longtemps la vie dure. On en trouve un écho dans le célèbre roman de Jules Verne, 20 000 lieues sous les mers, où le capitaine Nemo montre à ses hôtes l'épave d'un navire espagnol. On y fait référence également dans le roman La Bataille invisible, de Gaston Leroux, où alliés, commandés par le capitaine Hyx, et allemands tentent de s'emparer des richesses englouties en faisant une véritable guerre de tranchées au fond de la baie de Vigo (action se passant pendant la Première Guerre Mondiale).

Le combat du Cap de la Roque est une bataille navale livrée le 22 mai 1703 pendant la guerre de Succession d'Espagne,

entre une escadre française commandée par le marquis de Coëtlogon et un convoi marchand hollandais, escorté par le capitaine Roemer Vlack    En ce début de guerre, les flottes françaises et espagnoles n'étant pas en mesure d'affronter les flottes anglo-hollandaises en pleine mer, elle se tournent vers la guerre de course. Cette menace pesant sur les convois de navires marchands, les Anglais et les Hollandais sont contraints de faire escorter leurs convois par des navires de guerre.

Le 21 mai 1703, une important flotte marchande composée de cent dix bâtiments anglais et hollandais transportant principalement du sel, mais également du vin et du sucre, quitte Lisbonne à destination de l'Angleterre et Saint Wal. L'escorte hollandaise est composée de cinq bâtiments : trois vaisseaux de ligne Muiderberg (50 canons), Gaesterland (46) et Schermer (?) et les deux frégates Rotterdam (34) et Rozendaal (36) sous les ordres du capitaine Roemer Vlacq commandant du Muiderberg

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Le lendemain, 22 mai, au large Cabo da Roca (cap de la Roque), le long des côtes portugaises, le convoi rencontre une escadre française commandée par le marquis de Coëtlogon et composée de cinq vaisseaux de ligne de taille supérieure et mieux armés : Le Vainqueur (88), Le Monarque (86 à 94), L'Éole (64), L'Orgueilleux (80) et La Couronne (82).

Vlack, après avoir fait signe aux navires marchands de prendre la fuite, met ses vaisseaux en ligne de bataille pour protéger son convoi. Les Hollandais se battent vaillamment mais ne peuvent rien face à la supériorité de l'escadre française, et doivent amener leur pavillon.

Vlack, à bord du Muiderberg, combat pendant deux heures jusqu'à ce que la moitié de son équipage soit mort ou hors d'état de se battre. Vlack, lui-même, perd un bras et une partie de son épaule, mais ne se rend que lorsque son grand mât est abattu par un boulet français et que son vaisseau est sur le point de sombrer. Les survivants sont évacués sur des vaisseaux français et le Muiderberg est brûlé.

Résultat

La bataille dure deux heures et prend fin avec la reddition des navires néerlandais. Cependant, si la victoire militaire est incontestablement française, le capitaine Vlacq a rempli sa mission en permettant au convoi de passer en Angleterre et sa défaite n'a qu'un impact limité sur le commerce des pays coalisés.

Vlacq, ses hommes et quatre vaisseaux sont ramenés à Toulon, où le capitaine hollandais meurt de ses blessures le 17 juillet 1703.

La bataille de Vélez-Málaga ou de bataille de Málaga est une bataille navale qui a lieu le 24 août 1704

au sud de Malaga. Ce fut la plus grande bataille navale de la guerre de Succession d'EspagneLa bataille navale de Vélez-Malaga intervient pendant la guerre de Succession d'Espagne (1701-1714). Dans ce conflit, la France soutient le roi d'Espagne Philippe V, neveu du roi de France Louis XIV, contre les autres puissances européennes (archiduché d'Autriche, royaume d'Angleterre, Provinces-Unies).

La prise de Gibraltar par l'amiral anglais Rooke le 4 août 1704 pose un grave problème au roi de France. Désormais, les escadres de Toulon sont coupées de l'Atlantique. Aussi, Louis XIV décide-t-il de reprendre Gibraltar aux Anglais.

Pour ce faire, il confie le commandement de la flotte à Louis Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse et amiral de France, ce qui, au demeurant, constitue un acte unique dans l'histoire de la marine de la fin du XVIIe et du XVIIIe siècle. L'entreprise française n'aboutit pas au résultat escompté (Gibraltar reste aux Anglais) mais la flotte britannique subit de lourdes pertes en hommes, ce qui entraîne la démission de l'amiral Rooke. Les vaisseaux de l'amiral Byng, le « héros de Gibraltar », n'ont pas participé à l'affrontement faute de munitions. Prudemment, la flotte française se replie sur Toulon sans avoir perdu un seul bâtiment.

Gibraltar appartient encore aujourd'hui aux Britanniques ce qui occasionne de temps à autres des tensions diplomatiques entre l'Espagne et le Royaume-Uni.

Forces en présence  On trouve, d'un côté, une flotte franco-espagnole (mais la participation espagnole se limite à la présence de galères qui ne prendront pas part au combat), et, de l'autre, une flotte anglo-hollandaise.  

Flotte française  La mobilisation de l'escadre du Ponant, basée à Brest dans l'océan Atlantique et de l'escadre du Levant, basée à Toulon en Méditerranée, permettent à la France de réunir un total de 93 navires. L'armée navale dispose de 3 522 canons et de 24 275 hommes.  

Flotte anglo-batave  Rooke possède 65 navires dont 53 vaisseaux et 12 autres bâtiments dont quelques galiotes à bombes, sans compter les navires hollandais. La flotte anglaise dispose de 3 614 canons et de 22 453 hommes. Mais au total, « les flottes, pour le nombre des vaisseaux, étaient à peu près égales .

Sous les ordres de George Rooke.

admiral Sir George Rooke, par M Dahl, aux environs de 1705.

Flotte française

Avant-garde : Escadre Blanche et bleue

  • L'Éclatant, 66, Capitaine de Bellefontaine
  • L'Éole, 62, Marquis Demons
  • L'Oriflamme, 62, Marquis de Châteaurenault
  • Le Saint-Philippe, 92, chef d'escadre Marquis d'Infreville
  • L'Heureux, 72, Capitaine Colbert Saint-Mars
  • Le Rubis, 56, Capitaine de Benneville
  • L'Arrogant, 56, Marquis de l'Estenduère
  • Le Marquis, 56, Capitaine Patoulet
  • Le Constant, 68, Marquis d'Augé
  • Le Fier, 90, vice-amiral Villette-Mursay

Corps de bataille : Escadre blanche

  • L'Intrépide, 84, Capitaine Ducasse
  • L'Excellent, 60, Capitaine de La Roche-Allard
  • Le Sage, 58, Capitaine Monbault
  • L'Écueil, 68, Capitaine d'Arigny
  • Le Magnifique, 90, Chef d'escadre de Belle-Isle Erard
  • Le Monarque, 84, Capitaine Chabert
  • Le Furieux, 58, Marquis de Blénac
  • Le Vermandois, 60, Comte de Béthune
  • Le Parfait, 74, Capitaine de Châteaumorand
  • Le Tonnant, 90, Lieutenant général de Coëtlogon
  • L'Orgueilleux, 72, Capitaine Digoine du Palais
  • Le Mercure, 50, Chevalier de Lannéon
  • Le Sérieux, 60, Capitaine Champmeslin
  • Le Fleuron, 54, Chevalier de Grancey
  • Le Vainqueur, 86, Chevalier d'Armagnac, bailli de Lorraine, chef d'escadre
  • Le Foudroyant, 104, Comte de Toulouse, amiral
  • Le Terrible, 102, Monsieur de Relingues
  • L'Entreprenant, 58, Comte de Hautefort
  • Le Fortuné, 54, Capitaine de Bagneux
  • Le Henri, 66, Capitaine de Serquigny
  • Le Magnanime, 74, Chef d'escadre de Pointis
  • Le Lys, 88, Comte de Villars
  • Le Sceptre, 84, Chevalier d'Ailly
  • Le Fendant, 58, Capitaine de la Luzerne

Arrière-garde : Escadre bleue

  • Le Zélande, 60, Capitaine de Serville
  • Le Saint-Louis, 60, Chevalier de Beaujeu
  • L'Admirable, 92, Chef d'escadre comte de Sepville
  • La Couronne, 76, Capitaine de Champigny
  • Le Cheval-Marin, 44, Capitaine de Pontac
  • |Le Diamant, 58, Capitaine Darogne
  • Le Gaillard, 54, Chevalier d'Osmond
  • L'Invincible, 68, Marquis de Rouvroy
  • Le Soleil Royal, 102, Lieutenant général Marquis de Langeron
  • Le Trident, 56, Chevalier de Modène
  • Le Content, 60, Chevalier de Phélyppeaux
  • Le Maure, 54, Capitaine Sainte-Claire
  • Le Toulon, 62, Capitaine Duquesne-Mosnier
  • Le Triomphant, 92, Chef d'escadre de la Harteloire
  • Le Saint-Esprit, 74, Capitaine Duquesne-Guitton
  • L'Ardent, 64, Capitaine d'Aligre

En dehors de la ligne de bataille, on trouve aussi :

  • 24 galères (dont 5 espagnoles),
  • 7 frégates (L'Étoile, L'Hercule, La Galatée, L'Andromède, L'Oiseau, La Méduse, La Sybille),
  • 7 brûlots (L'Enflammé, Le Dangereux, La Turquoise, Le Croissant, Le Bienvenu, L'Aigle-Volant, Le Lion),
  • 2 flûtes (navires de transport).

Flotte anglaise

Avant-garde : Escadre bleue

  • HMS Prince George, 96, vice-amiral Leake
  • HMS Newark, 80,
  • HMS Boyne, 80
  • HMS Norfolk, 80
  • HMS Yarmouth, 70
  • HMS Berwick, 70
  • HMS Namur, 96
  • HMS Barfleur, 96, Cloudesley Shovell
  • HMS Warspite, 70
  • HMS Oxford, 70
  • HMS Swiftsure, 70
  • HMS Lenox, 70
  • HMS Assurance, 66
  • HMS Nottingham, 60
  • HMS Tilbury, 50

Corps de bataille : Escadre blanche

  • HMS Royal Catherine, 90, Amiral Rooke
  • HMS Saint George, 96,
  • HMS Shrewsbury, 80,
  • HMS Grafton, 70
  • HMS Nassau, 70
  • HMS Eagle, 70
  • HMS Monmouth, 70
  • HMS Montagu, 60
  • HMS Panther, 50
  • HMS Kent, 70
  • HMS Cambridge, 80
  • HMS Royal Oak, 76
  • HMS Bedford, 70
  • HMS Suffolk, 70
  • HMS Burford, 70
  • HMS Monk, 60
  • HMS Swallow, 50
  • HMS Ranelagh, 80
  • HMS Somerset, 80
  • HMS Dorsetshire, 80
  • HMS Torbay, 80
  • HMS Essex, 70
  • Le Ferme, 704
  • HMS Kingston, 60
  • Le Triton, 504
  • HMS Centurion, 50

Arrière-garde, anglo-hollandaise : Escadre rouge

  •  ?, ?, vice amiral Gerard Callenburgh
  • Gelderland, 72,
  • Dordrecht, 72
  • Albermarle, 64, il explosera le 27
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En dehors de la ligne de bataille, on trouve 6 frégates,

2 galiotes à bombe (HMS Star et HMS Terror), 7 brûlots.

Le combat

Les préliminaires, 22 et 23 août.

Après la capture de Gibraltar, la flotte anglo-hollandaise est partie sur les côtes de Barbarie, pour s'y approvisionner. Le 19 août, HMS Centurion, un de ses navires éclaireurs, signale la présence des Français. Il revient vers Gibraltar pour rembarquer une partie des artilleurs et des fusiliers-marins qu'il avait débarqués pour prendre puis défendre la forteresse. Il repart alors vers l'est, louvoyant contre le vent. La flotte française a appareillé de Toulon le 22 juillet. Le 12 août, elle est à Barcelone quand elle reçoit la nouvelle de la capture anglaise et l'ordre de reprendre Gibraltar. La flotte fait voile vers le sud. Le 21 août, elle est à Vélez-Málaga pour y faire de l'eau. Le 22, vers 15 heures, le comte de Toulouse est avisé de l'approche de la flotte ennemie, venant de l'est. Il n'y a pas de vent et les galères ne peuvent tirer les vaisseaux.

Le lendemain, 23 août, une légère brise d'est permet aux Français d'appareiller. Au soir les deux flottes sont toujours éloignées.

Le dimanche 24 août au matin, les adversaires sont à environ 9 milles de distance. Ils font route au sud, sous une légère brise d'est et sont formés en ligne de file qui s'étire sur près de 12 kilomètres. Les Anglais sont au vent des Français.

La disposition des forces et les plans prévus Le Comte de Toulouse

  • Les Français.  Le commandement.
La flotte française est sous le commandement du comte de Toulouse. Âgé de 20 ans, celui-ci s'est vu adjoindre le maréchal Victor Marie d'Estrées pour compenser son inexpérience.
Les autres officiers généraux comptent parmi les meilleurs de la marine. Villette-Mursay dirige l'avant-garde ; De Langeron, l'arrière-garde.
    • Ordre de bataille.
    • Plans.
  • Les Britanniques.
    • Le commandement.
    • Ordre de bataille.
    • Plans.  
    • Déroulement du combat  Le combat s'engage le 24 août 1704 à 8 heures du matin. Les Anglais, placés au vent des Français, se laissent porter vers eux pour engager le combat.

L'avant-garde française de Villette-Mursay essaie de doubler l'avant-garde britannique de Schovell, pour la prendre entre deux feux. Celle-ci augmente sa vitesse pour contrer la manœuvre. Ce faisant, se creuse un espace entre le corps de bataille et l'avant-garde britannique.

Le comte de Toulouse tente de profiter du passage pour rompre la ligne anglaise mais la manœuvre échoue. La canonnade devient générale tout au long de la ligne de bataille. Le vaisseau amiral français, Le Foudroyant, parvient à démâter le navire amiral anglais, Royal Catherine. Le Sérieux, de Champmeslin, tente par 3 fois de prendre à l'abordage le Kent, sans succès. Le hollandais Albermarle, deux-ponts de 64 canons, ne craint pas de se mesurer au Soleil Royal, trois-ponts de 102 canons.

« On n'avait pas vu de longtemps à la mer de combat plus furieux ni plus opiniâtre »7. Rooke écrit : « C'est une des plus dures batailles que j'ai jamais vues. »

Vers 16 heures, le combat s'éteint à l'avant-garde. Le Fier, de Villette-Mursay, a reçu une bombe9 qui a détruit une partie de son arrière et de sa dunette. Le vaisseau sort de la ligne. Mais son escadre interprète mal son mouvement, croyant devoir suivre un ordre de dégagement. L'avant-garde britannique en profite pour venir au secours de l'escadre rouge.

Cependant les Britanniques ne poussent pas leur avantage et le combat au centre décroit et s'éteint vers 18-19 heures. À l'arrière-garde, le feu continue jusque vers 20 heures. Les deux flottes s'éloignent pour la nuit.velez

la situation les 25 et 26 août

Le 25, le vent est passé à l'ouest. Les deux flottes restent en vue l'une de l'autre et réparent leurs dommages. Les Britanniques ont été particulièrement malmenés car les Français ont surtout tiré « à démâter ».

Le 26, le vent est repassé à l'est. Les deux flottes reviennent en vue l'une de l'autre, mais évitent de reprendre le combat. Chez les Britanniques, il ne peut en être question : ils sont quasiment à cours de munitions. Chez les Français, on discute, puis on décide que l'on a gagné puisque l'adversaire ne veut pas reprendre le combat. La flotte repart vers Toulon.

Le 27, au soulagement des Britanniques, la flotte française n'est plus en vue. Gibraltar ne sera pas inquiété. Mais Rooke sera critiqué et n'obtiendra plus de commandements.

Bilan      La bataille de Vélez-Málaga est l'une des plus rudes des guerres maritimes de Louis XIV. Les Français ont tiré 102 886 coups de canons

La France déplore 1 585 tués (34,4 %) contre 2 325 pour les Anglais (50,4 %) et 700 pour les Hollandais (15,2 %), soit un total de 4 610 morts en 12 heures. En moyenne cela représente un mort toutes les dix secondes.

Cette bataille, livrée selon les règles théorisées, entre autres, par le Père Hoste, va devenir emblématique. D'abord parce qu'elle sera la dernier engagement majeur livré pendant près de quarante ans et qu'elle restera comme référence pour les nouvelles générations de marins. Les Britanniques y trouveront les raisons de chercher l'avantage du vent pour combattre, les Français leurs raisons de choisir le combat sous le vent. Pour les deux camps, la sacralisation de la ligne de bataille, comme seule formation capable d'assurer la victoire ou, à tout le moins, d'éviter la défaite. En ce sens, Vélez-Málaga annonce, et explique la bataille de Toulon (1744).

malaga-velez

La bataille de Marbella ou bataille de Cabrita Point, est une bataille navale qui s'est déroulée le 21 mars 1705

, au large de Marbella, pendant la guerre de Succession d'Espagne, entre la flotte franco-espagnole, commandée par Jean-Bernard de Pointis et la flotte anglo-néerlandaise, commandée par John Leake.

Le 3 août 1704, les alliés prennent Gibraltar au nom de l'archiduc Charles de Habsbourg. Les Espagnols tentent alors de reprendre la ville par la terre, et une première tentative française d'invasion par la mer s'est soldée par un échec lors de la bataille de Vélez-Málaga le 24 août 1704. En janvier 1705, Philippe V d'Espagne décide de reconquérir la ville et donne le commandement de l'armée au maréchal de Tessé. Celui-ci réalise que Gibraltar ne sera jamais reprise tant que les alliés y auront accès par la mer. Il ordonne à de Pointis, lieutenant général au service de l'Espagne, d'assiéger la place avec une flotte de 18 navires de ligne.  Le prince Georges de Hesse-Darmstadt, qui commande Gibraltar, demande à John Leake de naviguer à son secours. L'amiral met à la voile immédiatement avec cinq vaisseaux de ligne et un corps de troupes. Au matin du 10 mars, il dispose d'une escadre de 23 navires britanniques, 4 navires néerlandais et huit navires portugais de différentes tailles.

Devant cette force supérieure à la sienne, le 17 mars, De Pontis demande au maréchal de Tessé la permission de se mettre à l'abri à Toulon1. Mais il reçoit l'ordre de rester dans la baie. En ce mois de mars la météo n'est pas clémente, sur le siège Gibraltar, les assaillants ne peuvent rien tenter. Du 18 au 20 mars, dans la baie de Gibraltar, la flotte française est malmenée par une violente tempête Plusieurs navires filent sur leurs ancres et sont dispersés, De Pontis ne dispose plus que de cinq bâtiments dans la baie

marbella        

La bataille  Au matin du 21 mars, l'escadre anglo-néerlandaise paraissent devant la baie est tentent d'y enfermer les navires français. Coupant leurs amarres, ceci parviennent à s'échapper. Mais les alliés ont le vent en poupe et ont vite fait de rattraper les lourds vaisseaux français, près du cap d'Europe. Trois d'entre eux sont pris, deux autres s'échouent et sont incendiés par leurs équipages.

Conséquences À la suite de cette catastrophe, le maréchal de Tessé retire une grande partie de ses troupes le 31 mars et transforme le siège en blocus.

Après la bataille de Marbella, Pointis quitte le service et meurt le 24 avril 1707, à l'âge de 62 ans, dans sa maison de campagne de Champigny.

John Leake a non seulement remporté une victoire remarquable, mais a sauvé Gibraltar. Sa réputation en sort grandie.

La bataille du cap Lizard également connue sous le nom de désastre du convoi du Portugalest une bataille navale

livrée pendant la guerre de Succession d'Espagne, le 21 octobre 1707. Elle oppose une flotte française, commandée par Claude de Forbin et René Duguay-Trouin, à l'escorte anglaise d'un important convoi emmenant des renforts à destination de Lisbonne et sous les ordres du commodore Richard Edwards. Les Anglais sont battus à l'issue d'un affrontement difficile et le convoi ne peut ravitailler le corps expéditionnaire anglais présent au Portugal.

La guerre de succession d'Espagne (1701-1714) qui voit les grandes puissances européennes s'affronter afin d'imposer leur candidat sur le trône d'Espagne est dans sa sixième année. La guerre sur mer, entre la flotte alliée franco-espagnole d'une part et la flotte anglaise d'autre part, se concentre en Méditerranée. Le dernier grand affrontement entre les deux flottes remonte à l'été 1704, lors de la bataille navale de Vélez-Málaga qui se termine de manière indécise. Entre juillet et août 1707, la flotte anglaise, sous les ordres de l'amiral Schovell assiège Toulon, sans succès puisque le siège doit être levé au bout de deux mois.

Le 19 octobre de la même année, deux escadres françaises composées de six vaisseaux chacune, et placées sous les ordres du comte de Forbin et René Duguay-Trouin, appareillent de Brest1.

Le 20 octobre 1707, une importante flotte marchande composée de 80 à 130 navires marchands anglais quitte Plymouth à destination du Portugal avec des vivres pour les armées présentes en Espagne. Ces navires marchands sont escortés par cinq vaisseaux de ligne placés sous le commandement du commodore Edwards.

Forces en présence

Royaume de France Royaume de France (liste partielle)

  • Le Lys, 74 canons, capitaine Duguay-Trouin
  • La Gloire, 38 canons, capitaine La Jaille
  • L'Achille, 64 canons, chevalier de Beauharnais
  • Le Jason, 58 canons, chevalier de Coursérac
  • L'Amazone, 42 canons, capitaine de Nesmond

Royaume de Grande-Bretagne Royaume de Grande-Bretagne

  • HMS Cumberland, 80 canons - Capturé par Le Lys et La Gloire
  • HMS Devonshire, 80 canons - Explose
  • HMS Royal Oak, 76 canons - Parvient à s'échapper
  • HMS Chester, 50 canons, Captain John Balchen - Capturé
  • HMS Ruby, 50 canons - Capturé
  • 80 à 130 navires marchands

La bataille

Le 21 octobre, à 40 km au large du cap Lizard, Forbin aperçoit le convoi et décide de l'attaque. Forbin, chef d'escadre depuis le 27 septembre est l'officier supérieur le plus haut gradé et les décisions lui reviennent; cependant, c'est Duguay-Trouin, alors capitaine de vaisseau qui va se montrer le plus agressif, c'est le vaisseau de ce dernier qui conduit l'attaque et subira le plus de dégâts après que Forbin ait ordonné la chasse

.

Le HMS Cumberland est immédiatement pilonné par l'artillerie du Lys et attaqué par La Gloire. Avec 200 hommes hors de combat, il abaisse son pavillon et se rend. Le HMS Royal Oak parvient à s'échapper du combat, il est immédiatement pris en chasse par L'Achille, mais une explosion accidentelle de gargousse endommage le vaisseau français, tue ou blesse 120 membres d'équipage, et le contraint à abandonner la poursuite. Le HMS Chester et le HMS Ruby se battent respectivement contre Le Jason et L'Amazone mais doivent eux aussi abaisser leurs pavillons

Issue et conséquence  La bataille se solde par une victoire sans appel de la flotte française; le HMS Cumberland, le HMS Chester et le HMS Ruby sont capturés, et seul le HMS Royal Oak parvient à rejoindre Kinsale avec quelques navires marchands. Le HMS Devonshire quant à lui se défend pendant plusieurs heures seul contre sept vaisseaux français, jusqu'à ce qu'un feu se déclare à bord et qu'il n'explose. Seuls deux marins survivent sur les 900 que comptait l'équipage.

La capture et mise en déroute de ce convoi eut pour conséquence de retarder l'approvisionnement en vivres et en renforts du corps expéditionnaire anglais présent au Portugal et à la placer sur la défensive en Espagne.

Débat autour du nombre de prisesLe nombre de navires marchands capturés par la flotte française n'a pas été formellement tranché par les historiens. Des sources françaises parlent de 60 bâtiments capturés sur les 80 que comptait le convoi, certaines sources britanniques n'évoquent aucune perte. Le fait que René Duguay-Trouin et Claude de Forbin se disputèrent dans leurs Mémoires respectives la paternité de cette victoire, a certainement conduit l'un et l'autre à « gonfler » le nombre de bâtiments capturés. Le nombre exact se trouve probablement entre les deux: Polak dans sa Bibliographie maritime française parle de 15 bâtiments marchands capturés. Jean-Claude Castex reprend, lui aussi, le nombre de 15 navires marchands capturés

1717  bataille de MATAPAN.matapan.jpg

 bataille du cap Passaro est une bataille navale livrée le 11 août 1718

au large du cap Passaro entre la Grande-Bretagne et l’Espagne lors de la guerre de la Quadruple-Alliance (1718-1720).

La flotte espagnole commandée par José Antonio de Castaneta y subit une dure défaite qui mit fin à la tentative de récupération de la Sicile : 11 navires espagnols furent perdus, dont 7 capturés au cours de la chasse donnée par l'amiral George Byng, père du futur vaincu de Minorque

.

Les Autrichiens, alliés des Britanniques, exploitèrent la victoire de ces derniers en reconquérant la Sicile.

 

Le siège de Carthagène des Indes est une opération militaire amphibie

ayant opposé les forces de la Grande-Bretagne sous les ordres du vice-amiral Edward Vernon et celles de l'Espagne dirigées par l'amiral Blas de Lezo. Il se déroula de mars à mai 1741 à Carthagène des Indes, dans l'actuelle Colombie. Bien que largement oubliée, ce fut une des plus grandes campagnes navales de l'histoire britannique et la bataille la plus importante de la guerre de l'oreille de Jenkins (qui précéda la guerre de Succession d'Autriche avant de se confondre avec elle). Le siège se solda par une défaite majeure et de lourdes pertes pour les Britanniques : 50 navires perdus, gravement endommagés ou abandonnés et des pertes humaines considérables, avec la mort de 18 000 soldats et marins, en partie due à la maladie, notamment la fièvre jaune.La guerre de l'oreille de Jenkins, qui se déroula entre 1739 et 1748, fut un conflit entre les flottes et troupes coloniales du Royaume de Grande-Bretagne et de l'Espagne. Lors du traité de Séville de 1729, les Britanniques avaient convenu de ne pas commercer avec les colonies espagnoles, sauf sous certaines conditions, telles que l'asiento (le monopole de la traite des Noirs) et le navio de permiso, où un seul navire de commerce britannique pouvait venir décharger une fois par an. L'asiento a permis à la Grande-Bretagne d'avoir le monopole de la vente de 5 000 esclaves par an aux colonies espagnoles. Le Navio de Permiso permettait à un navire de commerce, le navire annuel, de porter 1 000 tonnes d'importations à la foire commerciale annuelle de Porto Bello18. Ayant obtenu ces concessions de l'Espagne, le gouvernement britannique accorda un monopole sur les deux à la Compagnie des mers du Sud. Les marchands et les banques de Grande-Bretagne, qui étaient le moteur du commerce et des échanges internationaux du pays, demandèrent à avoir un accès plus important aux marchés espagnols lucratifs du bassin des Caraïbes. De leur côté, les colons espagnols souhaitaient avoir accès à des biens manufacturés britanniques, ce qui entraîna le développement d'un marché noir de biens de contrebande.

Selon les termes du traité, les Espagnols pouvaient arraisonner les navires britanniques dans les eaux espagnoles. Après qu'un tel arraisonnement eut lieu en 1731, Robert Jenkins, capitaine du navire anglais Rebecca, affirma que la garde côtière espagnole avait tranché son oreille. Jenkins exhiba son oreille marinée à la Chambre des communes, ce qui servit à intensifier la « fièvre de la guerre » qui se développait contre l'Espagne et qui était également dictée par le désir britannique d'asseoir leur domination commerciale et militaire sur le bassin atlantique. Le premier ministre britannique de l'époque, Robert Walpole, déclara à contre-cœur la guerre le 23 octobre 1739. La décision fut accueillie avec enthousiasme, mais Walpole aurait déclaré : « Ils peuvent  ring their bellss maintenant, ils se tordront es mains de désespoir avant longtemps  

Caraïbe espagnole Le réseau commercial de la Caraïbe espagnole était composé de quatre ports principaux : Veracruz (Mexique), Carthagène des Indes (Colombie), Porto Bello (Panama) et La Havane (Cuba), qui était le port principal par lequel le tout le trafic des trois autres passait. Le 22 novembre 1739, les Anglais s'emparent de Porto Bello, qui est alors une ville de la Vice-royauté de Nouvelle-Grenade. L'attaque britannique avait pour but d'endommager les finances de l'Espagne. Le port, mal défendu, fut attaqué par six navires de ligne24 sous les ordres du vice-amiral Edward Vernon. La relative facilité de cette capture, bien que la ville ait été rapidement reprise par les Espagnols après le départ de la flotte de Vernon, a créé une grande joie en Grande-Bretagne.

Vernon was given command of the very large naval contingent, consisting of one fourth of the British Royal Navy in ships and sailors, of a major land and sea amphibious expedition under the overall command of Lord Cathcart.Vernon a obtenu le commandement du contingent naval très important, composé du quart de la Royal Navy en hommes et en navires, d'une grande expédition amphibie (terrestre et maritime) sous le commandement général de Lord Cathcart. Le but premier de l'expédition était de capturer La Havane, qui était le port espagnol le plus important, car il avait des installations où l'on pouvait remettre en état les navires. En 1740, La Havane était même devenue le plus grand chantier naval actif de l'Espagne. Lord Cathcart meurt en route, et il est difficile de savoir qui fut aux commandes par la suite. Le décès inopportun de Cathcart a entraîné la dissension dans le commandement britannique, ce qui a empêché la coordination nécessaire à cette opération complexe.

L'envoi de la grande flotte et du gros contingent de troupes avait été réclamé par l'opinion publique, menée surtout par les lobbies de la classe marchande et la Compagnie des mers du Sud (South Sea Company) en particulier, qui refusaient d'accepter les accords de compromis signés entre les gouvernements de l'Espagne et de la Grande-Bretagne. Le 1duc de Newcastle-upon-Tyne, Thomas Pelham-Holles, se fit le champion des revendications du peuple au Parlement. Le vice-amiral Vernon, qui était un partisan actif et ardent de la guerre contre l'Espagne, préconisa une action offensive tant au Parlement qu'à l'Amirauté. La décision de monter une grande expédition aux Antilles fut prise en décembre 1739. Walpole, qui s'opposait catégoriquement à la guerre, et Vernon, qui favorisait les actions avec des petites escadres, étaient mécontents de la situation. Celui-ci, qui avait déjà vu échouer un de ses raids d'escadre sur Carthagène, n'était pas convaincu que l'attaque massive d'une ville fortifiée connaîtrait le même succès que son attaque moins énergique de Portobello. Il craignait notamment qu'un siège prolongé entraîne une forte attrition de l'effectif due à la maladie, situation typique en raison des limites des connaissances médicales de l'époque.  

Objectifs  L'objectif de la Grande-Bretagne était de capturer et de conserver de façon permanente les quatre ports espagnols du bassin des Caraïbes. En s'emparant de ces ports, les Britanniques pourraient être maître des liens avec l'Amérique du Sud. Les Anglais auraient ainsi des bases à partir desquelles ils pourraient lancer des attaques vers l'intérieur des terres tandis que l'Espagne aurait un accès limité aux ports en eau profonde sur la côte orientale de leurs colonies américaines et serait donc incapable de ravitailler ses forces intérieures. La maîtrise de ces ports fournirait aux Anglais un point de contrôle essentiel du secteur et leur permettrait, en temps utile, d'acquérir la totalité de l'empire américain de l'Espagne.    En 1739, la guerre de l'oreille de Jenkins oppose le Royaume de Grande-Bretagne à l'Espagne.

Après la destruction de Porto Bello, l'amiral Edward Vernon est accueilli comme un héros par le roi George II et n'a aucun mal à obtenir tous les bateaux et les hommes qu'il souhaite. En 1741, il quitte l'Angleterre avec le général Thomas Wentworth, 23 600 hommes et 186 navires40 armés de quelque 2 000 canons, pour attaquer Carthagène.  

Carthagène des Indes  Face à la puissante flotte britannique, le vice-roi Sebastian de Eslava, n'a que 3 000 soldats réguliers, 600 archers Indiens, et les équipages de ses six navires de ligne à lui opposer. Néanmoins il peut compter sur les massives fortifications de la cité et sur l'expérience des officiers Melchor de Navarrete, Carlos Des Naux et surtout l'amiral Blas de Lezo, surnommé Patapalo (Patte de bois), qui a minutieusement préparé la défense.     

Le siège   L'expédition arrive au large de Carthagène le 4 mars. Après plusieurs semaines de bombardement, une première attaque est menée par terre et par mer à Boca Chica, le 5 avril. Cet étroit passage entre deux péninsules est défendue d'un côté par le fort Saint-Louis, le château de Boca Chica et quatre bastions comptant environ 80 canons, et de l'autre côté par une batterie de 15 canons défendus par des redoutes. Au sud de la péninsule, l'île de La Bomba est défendue par le Fort Saint-Joseph avec ses 21 canons. L'entrée du détroit est barrée par les 6 navires de ligne espagnols.

La flotte britannique attaque la flottille espagnole. La lutte est inégale et après une courte résistance Blas de Lezo incendie ses navires. Deux d'entre eux qui bloquent partiellement le passage sont capturés par les Britanniques avant de sombrer.

Pendant ce temps, venant de la terre, les assaillants ont établi une batterie qui, avec l'assistance des navires, parvient à percer l'enceinte principale. Les soldats s'engouffrent dans la brèche, mais les Espagnols ont déjà quitté les fortifications. Les Britanniques tentent ensuite d'isoler Carthagène de la terre en attaquant le Fort Saint-Lazare, mais l'assaut échoue, faisant 600 morts dans les rangs britanniques.

Blas de Lezo sait parfaitement que l'adversaire a des forces nettement supérieures aux siennes, mais il espère tenir jusqu'à la fin avril, début de la saison des pluies : Il compte sur les averses tropicales pour suspendre les combats pendant 2 mois. Plus l'ennemi restera en mer et plus il viendra à manquer de provisions. L'inconfort et les maladies deviendront les ennemis mortels des Britanniques, les meilleurs alliés de la garnison.

Du côté britannique, depuis l'échec devant le Fort Saint-Lazare, les deux chefs ne s'entendent plus. Thomas Wentworth estime que les navires de Vernon l'ont mal soutenu. L'amiral estime pour sa part que l'assaut a été mal planifié et argue d'un manque de profondeur des eaux du port.

Au cours de l'année précédente, Lezo a réparé et a considérablement amélioré les fortifications de la cité. Les murailles tiennent bon et son plan commence à porter ses fruits. Les pluies viennent lui donner raison : À bord des navires britanniques, les maladies font plus de ravage que les combats. Le 25 avril, Vernon envisage de lever le siège et de faire retraite à la Jamaïque. À la mi-Mai, toutes les voiles ont disparu.

Dans cette défense qui a été sa plus grande victoire, Blas de Lezo a été mortellement blessé ; il meurt un peu plus tard.   

Conséquences les murailles de Fort San Felipe de Barajas

Après cet échec, la Royal Navy bat en retraite jusqu'en Jamaïque. La bataille a duré 67 jours et s'est terminée par le retrait de la flotte britannique, qui a perdu 50 navires et 18 000 hommes, environ la moitié d'entre eux de maladie. La plupart des colons américains qui s'étaient portés volontaires, attirés par les promesses de Vernon, sont morts de la fièvre jaune, de la dysenterie et même de la famine. Ceux qui sont rentrés chez eux, parfois blessés, y compris Lawrence Washington, n'ont rien reçu pour leurs efforts.

Au milieu de la bataille, lorsque le 17 mai les forces espagnoles ont reculé de différents points de défense pour se regrouper dans la forteresse de San Felipe de Barajas, Vernon a envoyé un messager, le capitaine Laws, en Angleterre pour informer le Roi de la victoire. Une médaille spéciale a immédiatement été frappée pour commémorer cette « victoire » représentant l'amiral Vernon plongeant sur les « vaincus ». Blas de Lezo apparaît à genoux vers le bas. Une chanson contemporaine a été composée par un marin du Shrewsbury pour célébrer prématurément la victoire :

« VERNON'S GLORY ; OR, THE SPANIARDS DEFEAT

Being an account of the taking of Carthagena by Vice-Admiral Vernon…
…and the town surrender[ed]

To Admiral Vernon, the scourge of Spain »

Lorsque la nouvelle de l'échec arrive à Londres quelques semaines plus tard, le gouvernement britannique fait retirer les médailles de la circulation et interdit de divulguer et publier l'information. Bientôt le gouvernement de Robert Walpole s'effondre. L'Espagne conserve son port si stratégique dans les Caraïbes et le contrôle de sa très lucrative colonie. La nouvelle de la défaite britannique atteint l'Europe à la fin de juin 1741 et entraîne toute une série de conséquences.

George II de Grande-Bretagne, qui a agi comme médiateur entre Frédéric le Grand et Marie-Thérèse d'Autriche, mais qui soutient l'Autriche depuis l'invasion de la Silésie par la Prusse en décembre 1740, a beaucoup perdu de sa crédibilité. Cela encourage la France et l'Espagne, les alliés Bourbons, à révéler leur alliance avec la Prusse et à se mobiliser militairement contre une Autriche désormais isolée. Un conflit plus grand, la guerre de Succession d'Autriche, est désormais inévitable.

Carthagène, toujours espagnole, oblige le Royaume de Grande-Bretagne à mobiliser toute une partie de sa flotte dans les Caraïbes — en fait, ce qui reste de la flotte de Vernon — pour protéger ses propres colonies d'Amérique contre d'éventuelles représailles espagnoles. Il en résulte un affaiblissement de ses forces en Méditerranée. Les Britanniques ne sont donc pas en mesure d'empêcher le débarquement de 25 000 soldats espagnols en Italie en novembre et décembre 1741. Ce n'est que lorsque le commodore Richard Lestock, commandant de l'une des divisions de Vernon à Carthagène, retourne en Europe avec les navires de la flotte des Caraïbes, que l'Angleterre est en mesure de renforcer sa présence en Méditerranée. Par là même, elle renonce à mettre la main sur les processions espagnoles dans les Caraïbes.

La bataille du cap Sicié, ou bataille de Toulon, du 22 février 1744

est une victoire navale franco-espagnole sur la marine britannique. Elle présente la particularité d'avoir été livrée avant la déclaration de guerre officielle entre la France et la Grande-Bretagne. Une flotte espagnole y défait la flotte britannique de Méditerranée. La flotte française n'arriva que quand les navires britanniques se retirèrent.L'Espagne et la Grande-Bretagne sont en guerre depuis 1739. La France est en paix mais se prépare à entrer en guerre contre la Grande-Bretagne.

Les ordres donnés à l'amiral britannique lui enjoignent d'empêcher les Espagnols d'attaquer les territoire des États alliés en Italie, mais aussi d'attaquer les Français, s'ils prenaient la mer avec les Espagnols. L'amiral français, pour sa part, a ordre de prendre la mer avec les Espagnols sous ses ordres. Il doit forcer le blocus britannique. Mais, pour sauver les apparences, il doit éviter de tirer le premier.

La disposition des forces

 gravure représentant le combat qui est aussi appelé « bataille de Toulon » par les Anglais et les Espagnols.

La flotte française, à Toulon, comprenait 16 vaisseaux de ligne. Elle était sous les ordres du lieutenant général Court de La Bruyère.

La flotte espagnole groupait 12 vaisseaux à la suite du Real-Felipe, de 110 canons. Cette escadre, qui cherchait à amener des troupes à Gênes avait dû s'abriter à Toulon pour échapper aux Britanniques.

Les Britanniques sont, eux, au mouillage dans la rade d’Hyères.

Les forces en présence Forces franco-espagnoles

L'escadre d'avant-garde, sous les ordres du chef d'escadre Pierre Gabaret, a huit vaisseaux ; celle du centre, a six vaisseaux français et deux espagnols ; l'arrière-garde, sous les ordres de Don Navarro, regroupait les 10 autres vaisseaux espagnols.

Parmi ces vaisseaux espagnols, six sont des navires de guerre d'origine : il s'agit des Real Felipe, Santa Isabel, El Constante, América, Hércules et San Fernando. Les autres sont des navires de la Carrera de Indias, la compagnie des Indes espagnole. La principale différence entre les deux types se situe dans le calibre de l'artillerie embarquée : 24 ou 36 livres pour les navires de ligne, 12 ou 18 pour les navires de compagnie. Ainsi, la valeur au combat de deux navires d'une même force apparente, 60 canons par exemple, est très différente.

Escadre bleue (avant-garde)

nom

canons

nation.

notes

Le Borée

64

Français


Le Toulouse

60

français


Le Tigre

50

français


L'Éole

64 canons

français


L'Alcyon

56

français


Duc d'Orléans

68

français


Espérance

74 canons

français

chef d'escadre Pierre Gabaret

Escadre blanche, corps de bataille

nom

canons

nation.

notes

Le Trident

64

français


Le Bienheureux

60

français


L'Aquilon

44

français


Le Solide

64

français

Un de ses gardes-marines est Suffren

Le Diamant

50

français


Le Ferme

70

français


Le Terrible

74

français

navire amiral de Court de La Bruyère

Le Saint-Esprit

68

français


Le Sérieux

64

français


Escadre blanche et bleue (arrière-garde)

nom

canons

nation.

notes

Oriente

60

espagnol


América

60

espagnol


Neptuno

60

espagnol


Poder

60

espagnol


El Constante

70

espagnol


Real Felipe

110

espagnol

navire amiral de Don Navarro

Hercules

64

espagnol


Brillante

60

espagnol


Alcón

60

espagnol


San Fernando

64

espagnol


Sobierdo

60

espagnol


Santa Isabel

80

espagnol


En dehors de la ligne, on trouvait 3 frégates, servant pour répéter les signaux faits par l'amiral. La Saphir, de 32 canons, est rattachée à l'avant-garde; L'Atalante, de 32 aussi est rattachée au corps de bataille, comme l'est une autre frégate de 24 canons. Avec l'escadre espagnole, une frégate de 30 canons. La flotte franco-espagnole comptait encore 2 brûlots et un navire-hôpital.

Forces britanniquesLes Britanniques alignaient 29 navires. Le contre amiral Rowley, sur le Barfleur, commandait l'avant-garde, 9 vaisseaux. Le vice-amiral Lestock, l'arrière-garde, 10 vaisseaux, et le vice-amiral Matthews le centre, 10 vaisseaux.

Escadre blanche (avant-garde)

nom

canons

nation.

notes

Chatham

50



Nassau

70



Chichester

80



Boyne

80



Barfleur

90


porte la marque du contre-amiral Rowley

Princess Carolina

80



Berwick

70



Stirling Castle

70



Bedford

70



Escadre rouge (corps de bataille)

nom

canons

nation.

notes

Dragon

60



Royal Oak

70



Princess

70



Somerset

80



Norfolk

80



Malborough

90



Dorsetshire

80



Essex

70



Rupert

60



Namur

90


porte la marque de l'amiral Matthews

Escadre bleue (arrière-garde)

nom

canons

nation.

notes

élément

élément



Salisbury

50



Romney

50



Dunkirk

60



Revenge

70



Cambridge

80



Neptune

90


porte la marque du vice-amiral Lestock

Torbay

80



Russell

80



Buckingham

70



Elizabeth

70



Kingston

60



Oxford

50



Warwick

60



En dehors de la ligne de bataille, les Britanniques disposent aussi de trois frégates, la Diamond (40 canons), la Durstey (22 canons) et la Winchelsea (22 canons), deux brûlots, l’Ann Galloway (8 canons) rattaché à l'escadre rouge, et le Mercury rattaché à l'arrière-garde de Lestock et 3 brigantins. Il y a aussi un navire-hôpital, Sutherland (18 canons), deux transports et deux ravitailleurs. Ils sont en dehors de la ligne et ne prennent pas part au combat.  

Les amiraux   L'amiral anglais Thomas Mathews (1676-1751), vu par le peintre Claude Amulphy en 1743.

  • Court de La Bruyère (1666-1752).
Lieutenant de vaisseau en 1689, il participe à de nombreux combats comme Béveziers, Lagos, Velez-Màlaga. En 1710 il prend une semi-retraite, ne participant plus à des commandements effectifs à la mer. Nommé chef d'escadre en 1715, lieutenant général en 1728, il est rappelé au service en 1741. Après près de 30 ans d'inactivité, il prend le commandement de l'escadre de méditerranée.
  • Don Juan José Navarro (1678-1772)
Âgé de 59 ans, chef d'escadre depuis 1737.
  • Mathews (1676-1751)
Âgé de 69 ans, souffrant de la gravelle, il a été nommé en mars 1741 à la tête de la Mediterranean Fleet sans que l'on puisse clairement voir les raisons de ce choix.
  • Lestock (1679?-1746)
Légèrement moins âgé que son chef, il est, pour sa part atteint de crises de goutte qui le laissent hors d'état de commander, comme le précise aimablement son chef, Matthews…
  • Rowley (1690?-1768)

Le combat

es deux flottes engagent le combat en ligne de file. (Illustration de Diego de Mesa, vers 1796-1797)

 e HMS Marlborough (90 canons) après la bataille. Le vaisseau anglais est totalement hors de combat. (Auteur inconnu)

-10 février : manœuvres

Les Franco-Espagnols appareillent le 8 février, profitant d'un vent de nord. Mais il est faible et tourne au nord-ouest. Le lendemain, les Espagnols (arrière-garde) n'ont pas encore atteint la pleine mer. Avertis par leurs frégates, les Britanniques appareillent, mais le vent qui tourne au sud-ouest gêne la manœuvre.

Le 10 février, la flotte combinée a formé sa ligne de bataille, cap au sud. Les Britanniques apparaissent, au vent, sur l'arrière. Le vent tombe et finit par tourner à l'est.

Les Britanniques prennent leur ordre de bataille. De manière très classique, on se range par ordre d'ancienneté des amiraux. En étant tribord amûres, le commandant en chef se place au centre, le plus ancien à l'avant-garde et le plus « jeune », à l'arrière-garde. Or, en sortant de la rade d'Hyères, c'est Lestock et son escadre qui sont en tête. Mais bâbord amures… En conséquence, les divisions de l'escadre britanniques se mettent à permuter leurs positions!

Vers 15 heures, Matthews hisse le signal ordonnant de former la ligne de bataille. A ce moment-là, le corps de bataille britannique est à 4 milles nautiques environ à l'est des Franco-Espagnols. Rowley, devant, à 5 milles et Lestock, en arrière est à environ 3 milles au nord-est des autres Britanniques.

À 18 h 30, la nuit commence à tomber (heure solaire à l’époque). Les Britanniques ne sont pas encore en ligne. Matthews envoie son signal de nuit. Les 4 lanternes aux haubans de misaine appuyés de 8 coups de canons, ordonnent de rester bâbord amure, cap au sud. Il pense que ses subordonnés finiront de prendre leur place dans la ligne de bataille avant d'obéir au signal de nuit. Il n'en est rien.

Pendant la nuit, la flotte franco-espagnole dérive vers l'ouest. Comme les Britanniques, sauf Lestock qui, plus près de la côte, est emmené vers l'est par le courant. Au matin, Lestock est à 7 ou 8 milles à l'est du reste de l'escadre.  

22 février : le combat Au lever du jour, Mathews renouvelle son signal de « former la ligne ». À 7 h 30, il arbore un pavillon blanc à son mât de pavillon pour signaler à Lestock de forcer de voiles. C'est le signal n°12 des Instructions de combat. S'il avait voulu faire signe à Rowley, escadre bleue, il aurait arboré un pavillon bleu au même endroit. Lestock ne réagit pas. Mathews envoie alors un lieutenant dans un canot pour donner son ordre de vive voix. Sans résultat, même après un deuxième envoi de canot. Peu après, Mathews renvoie le signal « former la ligne de bataille ». Pour cet ordre, c'est un pavillon union-jack envoyé à la corne d'artimon et appuyé d'un coup de canon. Ce signal va rester en place jusqu'à la fin du combat et jouera un rôle dans la piètre prestation des marins britanniques.

Les deux lignes de vaisseaux courent sur des routes parallèles, plein sud, espacés d'environ 3 milles nautiques.

L'amiral britannique constate que les Français suivent ses changements de voilure pour rester à son niveau et l'empêcher de viser les Espagnols. Vers midi, rien n'a changé et Mathews craint que les Français ne cherchent simplement à l'éloigner, l'attirer au large pour permettre aux Espagnols de passer leurs troupes en Italie sans risque.

Vers midi, l'amiral britannique décide de passer à l'attaque. Il vire à tribord, droit sur la ligne française, entraînant son escadre en ligne de front vers les Franco-Espagnols. Mais le signal de former la ligne flotte toujours à son mat d'artimon...

En conséquence le contre-amiral Rowley, qui commande l'avant-garde, ne comprend pas trop la manœuvre. Il vire à tribord, imitant son chef, mais les 4 navires de tête continuent sur le même cap. Probablement pour éviter que les Français virent et puissent prendre entre 2 feux l'escadre britannique qui se dirige vers les Espagnols.

Les Britanniques ont l'avantage du vent : vent de Nord est, la flotte franco-espagnole navigue cap au sud. Les Britanniques l'attaquent sur son flanc gauche. C'est conforme à la tactique britannique habituelle : en se plaçant du côté du vent, on est maître du moment et du lieu de l'attaque. Pour les Français, la tactique habituelle est d'être sous le vent. Cela permet de se dégager plus facilement ; les pièces d'artillerie du côté du vent ont moins de risque de se retrouver trop bas et la fumée des coups de canon ne vient pas boucher la vue de l'ennemi. Les Britanniques visent l'escadre espagnole, profitant de l'espace existant entre celle-ci et le centre français. Le Namur de Rowley affronte le Real Felipe. C'est encore un respect des traditions qui voient les chefs s'affronter directement.

Dans le combat, les navires britanniques continuent de respecter les signaux faits par Mathews. Ils restent en gros sur une même ligne, sans chercher à manœuvrer pour accabler successivement les navires espagnols.

Mathews oppose donc deux de ses escadres, blanche et rouge, à la seule escadre bleue, espagnole. Lestock, qui commande l'escadre bleue britannique, et qui déteste son chef6 suit l'ordre reçu « former la ligne de bataille », ignorant l'ordre suivant « engager le combat ». Il canonne, de loin, les derniers navires espagnols.

La canonnade cause des dégâts de part et d'autre. Le Hercules supporte l'attaque de trois vaisseaux britanniques et doit sortir de la ligne. Le Poder, navire de compagnie, soutient l'attaque du Somersert, 80 canons. Puis il doit se mesurer aux Bedford, Dragon et Kingston. Il finit par amener son pavillon devant le Berwick de Hawke7 . Du côté britannique, c'est le Marlborough qui souffre le plus, avec plus de 150 hommes tués ou blessés, quasiment démâté.

Les Britanniques utilisent un brûlot, Ann Galloway. Il traverse la ligne britannique, grand largue, et vise le navire amiral espagnol, le trois-ponts Real Felipe qui échange bordée sur bordée avec le Namur. Le navire de Don José Navarro est dégagé par le Brillante, son matelot d'arrière8 qui canonne le brûlot et le fait exploser sans qu'il ne cause de dommages. Le lieutenant Mackey, commandant, l'artificier et 4 marins sur les 45 hommes d'équipage sont tués dans l'explosion.

Quand l'amiral français, non engagé, signale à son avant-garde de virer pour prendre les Britanniques entre deux feux, il est 15 h 0. Ce qui prend du temps car Gabaret, dans un premier temps, ne voit pas le signal. Les 3 premiers vaisseaux français commencent à virer puis, voyant que leur chef ne manœuvre pas, reprennent le cap initial. Court réitère son ordre. Quand Gabaret l'exécute, il vire « en succession » alors que l'ordre était de virer simultanément.

Rowley signale alors à ses navires de virer à leur tour. Les Français passent à portée de mousquet de l'arrière des trois navires de tête britanniques mais ne tirent pas. Au passage, les Franco-Espagnols reprennent possession du Poder, avant même que Hawke ait pu retirer son équipage de prise, mais le navire est tellement avarié qu'il sera coulé le lendemain. Mathews fait virer ses navires à son tour et l'action prend fin.

 gravure anglaise présentant les navires des deux flottes les plus abimés par le combat.

Les tactiques Combat en ligne de file (problèmes rencontrés)

Usage de brûlots.

La transmission des ordres (problèmes rencontrés).

Les conséquences    Personne ne cherche à reprendre le combat. Les Français et les Espagnols gagnent Carthagène et les Britanniques Minorque.

Les conséquences militaires furent limitées, mais la bataille eut un retentissement immense car elle fut clairement comprise par tout le monde comme une défaite anglaise. Toulon fut débloqué, le blocus levé permettant aux Espagnols de quitter la France.  Mais les conséquences disciplinaires furent plus importantes. Matthews passe en cour martiale, il est mis à la retraite. Lestock, lui, est acquitté, ayant pu s'abriter derrière une obéissance aveugle aux ordres reçus.     Les Espagnols se plaignent du peu de soutien reçu de leurs alliés alors qu'ils n'auraient jamais pu affronter seul la Navy sans le soutien de l'escadre de Toulon. Pour plaire à Madrid, Versailles releva le vieux Court La Bruyère son commandement. En revanche, pour son action, Don Navarro reçoit le titre de marquis de la Victoire ("marqués de la Victoria").

L’importance de cette bataille navale est à chercher sur un autre plan. Elle va faire prendre conscience de la sclérose de la pensée navale qui gouverne les grandes marines européennes. Le respect de grandes évolutions géométriques d'escadres, voulues par les théoriciens, aboutit à faire passer la recherche de la victoire derrière le respect absolu des ordres. La transmission des ordres étant handicapée par la faiblesse des moyens laissés à la disposition des amiraux.

La bataille du cap Sicié a pour conséquence la recherche et l'amélioration de nouveaux modes de commandement que les Britanniques sauront les premiers mettre en application.

 

 

 

 

 

 

 

La guerre de Succession d'Autriche (1740-1748)

 

 

 

La bataille de Négapatam est une bataille navale livrée le 6 juillet 1746,

dans l'océan Indien, lors de la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748). La France et l'Angleterre s'y disputent le contrôle des eaux de la côte de Coromandel où se trouvent deux de leurs principaux comptoirs, Pondichéry et Madras. Le combat est indécis, mais se transforme en victoire française avec la retraite de l'escadre d'Edward Peyton. Son adversaire, La Bourdonnais, peut ainsi en profiter pour débarquer ses renforts et s'emparer du comptoir rival de Madras, offrant ainsi la victoire à la France en Inde pour quelques années.

Les positions françaises en Inde sont défendues par Dupleix, qui est gouverneur général depuis 1741. Soucieux de préserver la prospérité de la Compagnie française des Indes orientales, Dupleix a signé une convention de neutralité avec la Compagnie anglaise et néerlandaise. On ne craint rien du côté des Néerlandais car ceux-ci, bien qu'alliés des Anglais, n'ont pas de vaisseaux de guerre dans la région. Mais la parole du gouverneur de Madras n'engage pas la Royal Navy qui saisit des navires français sur la côte de Sumatra, ce qui provoque le déclenchement des hostilités. Dupleix dispose d'une force armée terrestre pour faire face aux entreprises anglaises contre Pondichéry, mais n'a pas de navires. Il reçoit le soutien de La Bourdonnais, gouverneur de l'île-de-France, qui arme une petite escadre depuis la base principale de la Compagnie dans l'océan Indien et embarque des troupes de renfort.

La Bourdonnais dispose de 9 bâtiments. C'est un excellent marin, mais sa situation est cependant délicate car un seul de ses vaisseaux, l’Achille (70 canons) est un véritable navire de guerre1. Les 8 autres sont des vaisseaux de la Compagnie des Indes qui sont tous armées en flûte, c'est-à-dire qu’ils ne portent qu’une partie de leur artillerie, celle des ponts supérieurs équipés des plus petits calibres. Ces navires sont le Bourbon, de 42 sabords mais armé seulement à 34 canons, le Phénix, de 44 mais armé seulement à 38, le Neptune de 36 armé à 30, le Saint-Louis, de 36 armé à 26, le Lys, de 36 armé à 24, le Duc d’Orléans, de 36 armé à 24, la Renommée, de 28 armé à 24 et l’Insulaire, de 30 armé à 20, soit un total de 290 canons. Sachant qu'un navire portant moins de 50 canons est traditionnellement classé dans la catégorie des frégates, on peut aussi dire que La Bourdonnais dispose au mieux, en puissance de feu, d'un vaisseau de ligne et de 8 frégates. Ce déficit en artillerie est dû aux longues années de paix entre la France et l'Angleterre de 1713 à 1744. Le temps passant, la Compagnie française des Indes a de moins en moins armé ses navires pour faire plus de place aux marchandises. Faute de mieux, La Bourdonnais embarque de nombreux canons factices dans le but d'impressionner l’adversaire.

En face, le commandement est assuré par Edward Peyton, qui vient juste d'entrer en fonction. Il a sous ses ordres une division de 6 navires qui portent tout leur armement. En tête se place le HMS Medway, vaisseau-amiral de 60 canons, puis le Preston (50 canons), le Harwich (50) et le Winchester (50). Les deux dernières unités sont du niveau de la frégate, avec le Medway’s Prize (40) et le Lively (20), soit un total de 270 canons. Le décompte des bouches à feu donne un léger avantage de 20 canons pour La Bourdonnais, mais celui-ci est largement annulé par le fait qu’il s’agit de calibres très inférieurs. La plupart des navires, armés en flûte, ne portent que du calibre de 8 ou 12 livres, alors que les vaisseaux anglais embarquent des pièces de 24 livres. La division de Peyton dispose donc d’une puissance de feu supérieure à celle de La Bourdonnais d’autant que la portée des pièces de gros calibre est supérieure à celle des petites pièces. À cela s’ajoute la différence d’entrainement. Celui-ci est toujours très supérieur sur un vaisseau de ligne à ce qu’on trouve sur un navire de la Compagnie des Indes, même porteur d’une grosse artillerie. L’armement des navires de la Compagnie ne sert normalement qu’à se protéger des corsaires (ou des pirates), à impressionner les princes indigènes, et à repousser les navires concurrents des autres compagnies. La Bourdonnais, qui a armé en toute hâte avec des moyens de fortune sa petite escadre ne part donc pas favori dans cette confrontation, même s'il déploie de gros efforts pour entrainer continuellement ses équipages

Victoire française après une bataille indécise   megapatam est un comptoir néerlandais de la côte de Coromandel au large duquel se rencontrent les deux flottes.

trois des bâtiments de l'escadre de La Bourdonnais, dont le vaisseau-amiral, l’Achille.

Le 6 juillet au matin, les deux forces sont en vue l’une de l’autre au large du comptoir néerlandais de Négapatam. Peyton dispose de l’avantage du vent et va le garder jusqu’à la fin de l’engagement. Le chef anglais connait les déficiences en artillerie des vaisseaux français, mais craint que La Bourdonnais, qui a pour seul avantage de disposer de beaucoup plus d’hommes que lui (à peu près 3 400 contre 1 660, puisqu'il porte des renforts pour Pondichéry), ne cherche à en profiter pour prendre les vaisseaux anglais à l’abordage en faisant fi de leur supériorité en artillerie. Peyton, chef extrêmement prudent par ailleurs, s’approche lentement et s’emploie à rester à distance de sécurité pour canonner les navires français qui semblent en position de faiblesse avec leur plus faible artillerie.

La bataille, qui se réduit à un duel d'artillerie, commence tard dans l’après-midi, vers 16 h 30. Cinq vaisseaux français participent réellement au combat, les autres n'ayant pu entrer en ligne7. Les tirs se concentrent sur les agrès pour tenter de paralyser l'adversaire. Trois navires subissent rapidement de graves avaries, dont l’Insulaire qui démâte complètement. La Bourdonnais, sur l’Achille (70), se détache pour engager le combat au plus près et couvrir la retraite des autres bâtiments. Le vaisseau amiral polarise pendant un long moment tout le feu anglais, ce qui sauve probablement la division navale de la dislocation. Le combat, finalement indécis, cesse à la nuit tombante. Un vaisseau anglais a été sévèrement endommagé par les tirs de l’Achille. L’officier qui commande l’artillerie, M. de Rostaing, nous a laissé un récit qui livre la clé du succès du navire français presque seul face à l’escadre adverse : « Toute mon artillerie était garnie de platines de fusil appliquées à côté de la lumière, par le moyen desquelles et d’un bout de ligne attaché à la gâchette que le pointeur tirait à propos lorsque le mouvement du navire mettait la pièce vis-à-vis de l’objet, on faisait partir le feu aussi promptement que le coup d’œil. Cette invention, dont M. de La Bourdonnais a renouvelé l’usage, n’a pas peu contribué à la vivacité de notre feu ; aussi Peyton nous a-t-il rendu le justice de convenir que, quoique vieux guerrier, il n’en avait jamais vu de pareil à celui qui était sorti de l’Achille » Les Français comptent 27 morts et 53 blessés, contre 14 morts et 46 blessés pour les Anglais Ces faibles pertes montrent que la canonnade, bien qu'intense, est restée relativement lointaine.

Les deux flottes se retrouvent le lendemain matin, toujours en ligne de bataille, les Anglais ayant encore l’avantage du vent. On s'observe attentivement, mais le combat ne reprend pas. Peyton, à l'issue d'un conseil de guerre, décide de retraiter vers Ceylan pour réparer, abandonnant ainsi les eaux de Madras qu'il est censé protéger. La Bourdonnais tente un instant de le poursuivre, mais ses forces, qui sortent de deux mois de navigation depuis l’Isle de France n’ont plus guère de vivres et il reste peu de munitions. On risque aussi de tomber sous le vent de Pondichéry et d’avoir toutes les peines du monde à y revenir. C’est cependant une victoire française car les eaux de la côte de Coromandel sont dégagées, ce qui permet à La Bourdonnais d'arriver à Pondichéry le 8 juillet au soir après avoir pris en remorque l’Insulaire. Il y débarque les renforts, du matériel de guerre et 5 300 000 livres.         

La prise de Madras, gain décisif de la bataille  Le 4 août, La Bourdonnais remet à la voile pour rechercher Peyton. L’escadre fait relâche dans le port de Negapatam, où l’accueil des Néerlandais, alliés traditionnels des Anglais, est plus que tiède. La Bourdonnais obtient cependant la promesse de ravitaillement pour ses navires. Le 19 août, alors que La Bourdonnais est reçu par le gouverneur, on signale des voiles à l’horizon. Il s'agit de Peyton qui tente de revenir en louvoyant depuis le sud. La Bourdonnais rembarque aussitôt et fait voile vers le secteur. Il tente une ruse de corsaire en arborant le pavillon hollandais, mais Peyton ne se laisse pas berner et décide de décrocher. Le signal est fait de donner la chasse, mais seul l’Achille est un bon voilier, les autres n'étant que « des coffres chargés de monde et de canons. » Il faut donc renoncer, « faute d'avoir des vaisseaux fait pour la guerre. » La Bourdonnais reste encore 48 heures dans les environs de Negapatam. En vain. Peyton a définitivement quitté la région pour aller se mettre à l'abri à Ceylan, dans la base néerlandaise de Trinquemalay. Cet abandon du champ de bataille, sévèrement jugé par les historiens anglais, va provoquer la chute de Peyton. Désavoué par la Compagnie anglaise des Indes, il est arrêté par son successeur, Thomas Griffin, et renvoyé en Angleterre. Aucune charge ne sera retenue contre lui, mais il n'exercera plus de commandement et mourra en 1749, en homme brisé. Le combat indécis de Négapatam et la fuite de Peyton se transforment donc en importante victoire française : non seulement Pondichéry est protégée, mais La Bourdonnais se retrouve maître du golfe du Bengale et en position d'attaquer Madras.

Le chef français ne veut pas laisser passer l'occasion et prépare activement l'opération. Le 14 septembre, il lève l’ancre avec les troupes et le matériel de siège et arrive le jour même dans les eaux de Madras. Le débarquement se passe sans encombre et les travaux d’investissement de la place débutent sur le champ. Le 18, le bombardement commence. La ville, pourvue d'une artillerie obsolète et d'une maigre garnison — démoralisée par la retraite de Peyton — capitule le 21 septembre 1746. C'est un coup terrible porté à la prospérité du commerce anglais dans le secteur, même si la victoire est en partie gâchée par la violente dispute qui oppose les chefs français au sujet du sort à réserver au comptoir capturé. Dupleix veut conserver la place, alors que La Bourdonnais désire la rendre contre rançon. Une polémique qui révèle deux visions de l'expansion coloniale, comme l'analyse Philippe Haudrère, spécialiste de la Compagnie française des Indes : « Le Gouverneur de Pondichéry (Dupleix) est, tout autant que celui des îles (La Bourdonnais), un aventurier et un commerçant, mais sa conception est celle d'un terrien. Il conçoit l'expansion coloniale comme le contrôle d'un territoire, de routes terrestres, alors que pour La Bourdonnais, il faut d'abord dominer la mer, moyen essentiel de communication, en s'appuyant sur des bases bien équipées (…) Ce sont deux conceptions du commerce, de la colonisation, de la maîtrise de l'Europe sur le monde qui s'opposent. » Dupleix a finalement le dernier mot : la place, qu'il a fait raser en partie, reste entre ses mains. Exaspéré, La Bourdonnais décide de rentrer sur l'Isle-de-France alors qu'un cyclone détruit à l'ancre une partie de son escadre. À son arrivée, il trouve l'ordre de rentrer en Europe, Versailles ayant donné raison à Dupleix alors que le détail de la dispute n'y est pas encore connu.

Londres, humilié par cette défaite, envoie une escadre de 6 vaisseaux de ligne, deux galiotes à bombes et une vingtaine de transports embarquant 4 000 hommes de troupe pour reprendre la place19. En vain. Cette force, qui avait quitté l'Angleterre le 28 novembre 1747, tente brièvement de s'emparer de l’île-de-France (juillet 1748), puis fait sans succès le siège de Pondichéry (30 août-6 octobre). La place, malgré un intense bombardement, est défendue avec brio par Dupleix alors qu'il n'a plus de soutien naval. Madras servira de monnaie d'échange avec Louisbourg pendant les négociations de paix à Aix-La-Chapelle20. La bataille de Négapatam jette donc les bases d'une complète victoire française en Inde pendant la guerre de Succession d'Autriche. Elle a coûté cher à la Compagnie des Indes qui a assuré l'essentiel du coût des opérations, mais place celle-ci, sous la férule de Dupleix, dans une meilleure position que sa rivale anglaise pour faire prospérer ses affaires au retour de la paix en 1748. Une prospérité et une expansion territoriale qui seront cependant brisées par le conflit suivant, mais que rien ne laisse présager en 1746-1748 et qui explique pourquoi cette bataille est ensuite tombée dans l'oubli.      

Les navires engagés

Flag
                            of Royalist France.svg France

Escadre sous le commandement de Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais

  • Achille, 72, D'Obry
  • Bourbon, 44, De Selle
  • Phénix, 44, De la Chaisse
  • Lys, 40, De Dezert
  • Neptune, 40, De Porte Bûrés
  • Saint-Louis, 36, De Pellon
  • Duc d'Orléans, 36, De Champlais
  • Insullaire, 30, De la Baume
  • Renommée, 30, De Gatinaire


Union flag 1606 (Kings
                            Colors).svg Royaume de Grande-Bretagne

Escadre sous le commandement d'Edward Peyton

  • HMS Medway, 64 canons
  • HMS Preston, 64
  • HMS Harwich, 54
  • HMS Winchester, 54
  • HMS Medway's Prize, 46


 

 

La première bataille du cap Finisterre est une bataille navale livrée pendant la guerre de Succession d'Autriche.

Elle est souvent nommée aussi bataille du cap Ortégal car elle s'est déroulée au large de l'Espagne. Cette bataille oppose, le 14 mai 1747, une escadre britannique commandée par George Anson à l'escorte d'un convoi français commandé par Jacques-Pierre de Taffanel de La Jonquière. C'est le deuxième des trois grands affrontements navals opposant la Marine française à la Royal Navy pendant ce conflit2. Cette bataille se déroule dans le cadre de la stratégie des convois. La France et l'Angleterre protègent, pendant la guerre de Succession d'Autriche, leurs navires de commerce en formant de grands convois escortés contre les corsaires et les vaisseaux adverses. L'Angleterre, qui dispose de plus de navires de guerre que la France, met en place en 1747 une puissante escadre destinée à intercepter les convois qui partent vers les Antilles et les Indes. Cette bataille, acceptée par les Français pourtant en grande infériorité, se termine par leur défaite, mais la Royal Navy doit laisser s'échapper une partie du convoi et découvre la qualité supérieure des nouveaux vaisseaux français de 74 canons.

La guerre, qui a repris entre la France et l'Angleterre en 1744, n'a vu se dérouler qu'une seule grande bataille navale – la même année – devant Toulon. Depuis cet affrontement, la Marine française, qui combat avec des effectifs très inférieurs à ceux de la Royal Navy – 51 vaisseaux contre 120 en 1744, sans compter les frégates – a réussi à éviter les grandes engagements au profit de la sureté de ses liaisons avec les possessions coloniales des Antilles, d'Amérique, d'Afrique et des Indes. Les Français ont donné la priorité à l'escorte des convois marchands, organisés par le ministre de la Marine, Maurepas. Ces missions sont remplies avec succès de 1744 à 1747, au point que les chambres de commerce des ports adressent des félicitations aux officiers de la Marine de guerre, note l'historien Patrick Villiers.

La Royal Navy est de son côté empêtrée dans une guerre contre l'Espagne et dans un lourd soutien à l'armée anglaise des Pays-Bas autrichiens qui l'oblige à disperser ses escadres un peu partout. Celle de la Manche, entre autres, est très importante, alors que les Français ont renoncé après deux échecs à leurs plan d'invasion de l'Angleterre et ont quasiment déserté ces eaux, n'y laissant agir que les corsaires. La Royal Navy ne prend conscience du succès de la stratégie française qu'en 1746, ce qui suscite une vigoureuse réaction menée par des chefs nouveaux (Anson, Hawke) qui remplacent les vieux amiraux. Ils décident de serrer la côte française au plus près avec une nouvelle escadre, le Western Squadron, chargée de guetter l’arrivée ou le départ des convois (souvent prévenus aussi, par un service d’espionnage renforcé). Cette politique de blocus provoque en 1747 la reprise des grands affrontements navals sur la façade atlantique.  

Le déséquilibre des forces en présence       Côté français, il n'y a aucune raison de changer une stratégie qui a très bien fonctionné jusque-là et on prépare les armements pour la campagne de 1747 sur les mêmes principes que ceux des années précédentes. Deux convois sont prévus pour le printemps 1747. Le premier est purement militaire puisqu'il s'agit d'apporter de gros renforts pour le Canada où l'on n'a pas renoncé à reconquérir la forteresse de Louisbourg, prise en 1745 par les Anglo-Américains (c'était l'un des rares véritable succès de la Royal Navy depuis le début de la guerre). Un convoi de 40 navires de charge doit quitter Brest en mai sous les ordres de Jacques-Pierre de Taffanel de La Jonquière, un chef d'escadre expérimenté, habitué des missions d'escorte et qui doit prendre le poste de gouverneur du Canada. On peut cependant se demander si le succès des précédentes missions n'amène pas le ministre à baisser un peu la garde, puisque ce convoi très important ne bénéficie que d'une escorte de 3 vaisseaux et 2 frégates seulement. Le plus puissant, le Sérieux, que monte La Jonquière, n'a que 64 canons, et le Rubis, qui porte en théorie 52 canons est en fait armé en flûte et n'en embarque que 30.

Le deuxième convoi, sous les ordres du chevalier de Saint-Georges est essentiellement commercial. Il s'agit de 15 voiles de la Compagnie des Indes à destination de Pondichéry et de l'Hindoustan portant aussi du ravitaillement et quelques renforts9. Il sort de Lorient avec sa petite escorte de 2 vaisseaux (et sans doute quelques frégates)10 mais un violent coup de vent disperse quelques navires de commerce et de guerre. Ces derniers rejoignent à l'île d'Aix La Jonquière qui décide de les prendre sous sa protection, ce qui lui permet aussi de récupérer une grosse unité de 74 canons pour l'escorte. Il dispose maintenant de 6 vaisseaux : l’Invincible (74 canons), le Sérieux (64 canons, navire amiral), le Rubis (30 au lieu de 52), le Jason (50), la Gloire (40), l’Émeraude (40), suivi de 5 frégates, la Chimère (36), le Diamant (30 ?), l’Apollon (30), le Philibert (30), le Thétis (22) et 3 corvettes, le Vigilant (20), le Modeste (18), le Dartmouth (un ex-corsaire anglais de 18). On remarque que deux vaisseaux, la Gloire et l'Émeraude n'ont que 40 canons, ce qui en fait des unités plus proches de la grosse frégate que du véritable vaisseau de ligne. Sur le papier l'escorte française dispose donc d'à peu près 400 canons, qu'il faut en fait réduire à 298 si on retranche les bouches à feu des frégates qui ne doivent normalement pas être engagées dans une bataille navale. La Jonquière a sous son commandement 2 819 marins et soldats de marine.

Côté anglais, le Western Squadron a été confié à George Anson, secondé par Peter Warren. L'escadre dispose de 14 vaisseaux, une frégate, une corvette, un brûlot. C'est une force considérable qui comporte deux très grosses unités, le HMS Prince George (90 canons, navire amiral) et le Namur (74), suivi d'un énorme groupe de navires de force moyenne, le Devonshire (66), le Monmouth (64), le Prince Frederick (64), le Yarmouth (64), le Princess Louisa (60), le Nottingham (60), le Defiance (60), le Pembroke (60), le Windsor (60), le Centurion (50), le Falkland (50), le Bristol (50). La frégate l'Ambuscade, — une capture française — aligne 40 canons, la corvette Falcon 10 canons, le brûlot Vulcan 8 canons15. La présence d'une seule frégate est étonnante car ces navires sont normalement essentiels pour l'éclairage de l'escadre et une force de 14 vaisseaux en dispose normalement de quatre ou cinq. Quoi qu'il en soit, ce squadron compte à peu près 1 000 canons servis par 8 000 marins, soit largement plus du double de ce dont dispose La Jonquière. Avec un tel écart de force, les Français n'ont aucune chance de pouvoir échapper à l'anéantissement ou même simplement de repousser l'adversaire si une rencontre vient à se produire.     

Une bataille acharnée

 les différentes phases de la bataille vues par une gravure hollandaise. Celle-ci, extrêmement violente, se solde par l'anéantissement de l'escorte française et la capture d'une partie du convoi, même si aucun navire n'explose contrairement à ce que laisse entendre l'image.

La Jonquière et le chevalier de Saint-Georges quittent l'île d'Aix le 10 mai, avec l'intention de naviguer groupés jusqu'au large de la Galice, puis de se séparer pour atteindre chacun leur destination Les Anglais, informés depuis longtemps de ce départ, guettent le convoi dans le golfe de Gascogne. Côté français, les ordres du ministère sont très clairs : le convoi est prioritaire et doit passer coûte que coûte. Côté anglais, l'objectif primordial est la saisie du convoi, ce qui ne devrait normalement pas poser de gros problèmes militaires vu la disproportion des forces : l'escorte française devrait normalement s'enfuir… Ce sont en fait deux cultures militaires qui sont face à face. Côté anglais on pratique aussi le convoi escorté, mais en cas d'attaque ennemie impossible à repousser, l'escorte doit se replier et c'est le convoi qui est sacrifié. Cette politique permet à la Royal Navy de maintenir sa supériorité numérique alors que côté français on donne la priorité aux navires de commerce. Compte tenu de cette logique, la bataille est inévitable.

Le 14 mai au matin, les deux flottes sont en vue l'une de l'autre au large du cap Ortégal, au nord du Finisterre espagnol. Les Français font route au sud-ouest et voient se détacher les voiles anglaises qui arrivent par le nord-ouest. L'escadre d'Anson progresse en ligne de front, déployée sur près de 9 milles de long, sans doute pour profiter du vent qui est presque arrière (nord-nord-ouest). Côté français on sait que l'escadre anglaise va rattraper tôt ou tard le convoi car les navires de commerce sont beaucoup plus lents que les vaisseaux de guerre. La Jonquière sonne le branle-bas de combat et forme sa ligne de bataille en y intégrant 4 gros navires armés de la Compagnie des Indes, ce qui sur le papier lui donne 10 vaisseaux face aux 14 d'Anson. Il fait régler la marche de l'escorte sur le convoi en diminuant ses voiles et observe l'escadre anglaise qui approche. L'essentiel de la journée se passe ensuite a manœuvrer pour éloigner cette dernière du convoi.

Vers 13 h 0, les Anglais sont à 3 milles. La Jonquière s'interpose entre eux et le convoi qui fuit au sud-ouest avec 2 (ou 6) frégates. Les Anglais se forment à leur tour en ligne de bataille et se rapprochent peu à peu en parallèle de la ligne française. Warren, devinant que les vaisseaux français ne désirent que lui barrer la route pour permettre au convoi de passer, demande à d'Anson de faire hisser le signal ordonnant la chasse générale au convoi. Après semble-t-il un moment de confusion, d'Anson suit la proposition de son second et l'escadre anglaise abandonne la ligne de bataille pour se jeter à la poursuite du convoi, toutes voiles dehors, ce que doit faire aussi l'escorte française pour ne pas se laisser distancer. Vers 16 h 0, les Anglais sont à portée de tir des transports de troupes. La Jonquière n'a plus le choix : il coupe la route du Western Squadron pour le forcer à combattre et protéger le convo.

 « Monsieur, vous avez vaincu l'Invincible et la Gloire vous suit ». Le Chevalier de Saint-George présentant son épée à l'amiral Anson à l'issue de la bataille.

La bataille qui s'engage prend aussitôt un tour acharné et sanglant. Les premiers vaisseaux anglais tirent à démâter pour neutraliser ou ralentir les navires français qui sont ensuite pris à partie par les grosses unités de la Navy plus lourdes et plus lentes comme le HMS Prince George (90) ou le Namur (74). La mêlée dure plus de trois heures au milieu d'un violent orage21. Les vaisseaux français, de plus petit gabarit et qui combattent sur les deux bords, succombent les uns après les autres. Le Jason (50) amène son pavillon assez rapidement. Le Rubis (30), attaqué par 2 vaisseaux anglais, le Pembroke (60) et le Nottingham (60) ne se rend que lorsqu’il est totalement désemparé9. La Gloire (40) soutient un duel de trois heures contre le Windsor (60), le Bristol (50) et le Prince George (90). Son commandant a la tête emportée par un boulet. Le navire ne se rend qu’après avoir épuisé ses munitions. Parmi les blessés se trouve le jeune comte de Grasse, futur vainqueur de la guerre d’Amérique21. Le Diamant (30 ?) n’est plus qu’une épave lorsqu’il se rend aux 4 vaisseaux qui le cernent, après trois heures de canonnade22. La Jonquière, sur le Sérieux (64) résiste pendant trois heures au Namur (74), au Devonshire (66) et au Falkland (50)9. Profitant de la mer houleuse, il réussit grâce à un vigoureux coup de barre à se placer entre le Devonshire et le Namur pour leur asséner tour à tour une sévère bordée. Mais le navire, criblé de coups, compte 9 pieds d’eau dans la cale et sa voilure est fracassée. La Jonquière, par ailleurs très grièvement blessé, doit baisser pavillon à son tour23. Deux des quatre navires de la Compagnie des Indes réussissent à s'enfuir, les deux autres sont capturés, ainsi qu'une partie des frégates.

À la nuit tombante le drame est consommé, même si la bataille s'attarde, car un vaisseau donne du fil à retordre aux chefs anglais. Il s'agit de l’Invincible (74 canons), qui livre un combat aussi acharné que désespéré à toute l'escadre anglaise. Ce puissant navire, sorti depuis peu des chantiers navals (1744), montre sa valeur entre les mains habiles du chevalier de Saint-Georges et ne se rend qu'après huit heures de combat. Ses munitions étant épuisées, le chevalier de Saint-Georges aurait fait tirer une dernière fois en chargeant ses canons avec son argenterie9. En présentant son épée à l'amiral Anson, le chevalier de Saint-George, qui ne semble pas trop affecté par l'issue du combat, a encore assez d'esprit pour un calembour : « Monsieur, vous avez vaincu l'Invincible et la Gloire vous suit ». Parmi les prisonniers se trouve le jeune Marion Dufresne, futur navigateur et explorateur de l'océan Pacifique. Un capitaine anglais fait l'éloge du comportement des officiers français : « Je n'ai jamais vu une meilleure conduite que celle du commodore français ; et, pour dire la vérité, tous les officiers de cette nation ont montré un grand courage ; aucun d'eux ne s'est rendu que quand il leur a été absolument impossible de manœuvrer. »  

Un bilan très contrasté : tout le monde vainqueur ?

trois des six vaisseaux français capturés, le Rubis, le Diamant et le Jason. Ils sont intégrés dans la Royal Navy, comme nous le montre cette gravure de 1750.

Les 2 819 marins, soldats et officiers de l'escorte sont tous capturés, tués ou blessés. Le pertes sont très élevées, même s'il est difficile de les connaître avec précision, tant les chiffres varient d'un historien à l'autre. Le premier auteur de l'article Wikipedia sur cette bataille donne des pertes de 434 tués et 358 blessés pour les Français, sans hélas préciser ses sources. Michel Vergé-Franceschi cite le chiffre de 800 morts français mais ne dit rien des blessés. Jean-Claude Castex parle de 700 hommes « hors de combat », sans détailler les morts et les blessés. Les pertes anglaises seraient presque équivalentes bien que les historiens anglais n'en confessent que 500…jonquiere

Le bilan matériel de la journée permet aux deux protagonistes de s'en tirer la tête haute. Côté anglais, c'est clairement une victoire et elle est revendiquée comme telle puisque l'escadre française a été entièrement capturée. Côté français, ont retient surtout que La Jonquière a rempli sa mission, puisque pour l'essentiel les navires civils sont passés. Après l'engagement, d'Anson a envoyé trois de ses vaisseaux les moins endommagés, le Monmouth, le Yarmouth et le Nottingham donner la poursuite au convoi du Canada, mais une bonne partie de celui-ci a réussi à se sauver, même si les chiffres varient là encore d'un historien à l'autre. Patrick Villiers et Jean-Pierre Duteil précisent que les Anglais réussissent à s'emparer de 26 navires sur 40, soit plus de la moitié des transports. Michel Vergé-Franceschi soutient que le convoi à destination de Québec y arrive sain et sauf. Jean-Claude Castex parle de quelques navires capturés, mais l'historien anglo-saxon Tunstall parle de 18 prises27. L'article Wikipedia en anglais « First Battle of Cape Finisterre » ne donne que 6 transports capturés. Deux siècles et demi après, la comptabilité de cette bataille garde sa part de mystère… Quant au convoi de la Compagnie des Indes, plus personne n'en fait mention ce qui indique qu'il a profité du combat pour se sauver lui aussi, malgré la capture de deux de ses navires et d'une partie de son escorte, puisque l'Invincible (74) n'était pas au départ placé sous le commandement de La Jonquière. Cinq navires gagnent l’île de Saint-Catherine sur les côtes du Brésil. Sans nouvelles du reste du convoi, ils reprennent la mer le 9 août et arrivent à l’île-de-France le 12 octobre avant de filer vers Pondichéry porter des renforts à Dupleix.

Même si le convoi pour le Canada est plus ou moins épargné, la capture de La Jonquière fait capoter le projet de reconquête de Louisbourg. Le chef français va passer plusieurs mois en captivité en Angleterre où il est très bien traité, comme tous les officiers. La bataille n'a pas de grandes conséquences stratégiques, la Guerre de succession d'Autriche étant sur le point de se terminer, d'ailleurs sur une victoire française en Europe et aux Indes. La Jonquière gagnera son poste de gouverneur du Canada en 1748 où il mourra en fonction en 1752. La Jonquière n'est d'ailleurs pas le seul administrateur colonial à ne pouvoir prendre ses fonctions sous les effets du blocus anglais resserré. Le 20 septembre 1747, c'est Hubert de Brienne de Conflans qui est blessé et capturé après une série d'engagements au large d'Ouessant. Comme son confrère, il ne gagnera son poste de gouverneur général de Saint-Domingue qu'en 1748, après le traité de paix.

On peut, pour conclure, s'attarder sur les conséquences tactiques à court et à long terme de cette bataille. Au Ministère de la marine, on se rend compte après ce combat que la stratégie des convois escortés a atteint ses limites. Maurepas fait renforcer les escortes en augmentant le nombre et la puissance des vaisseaux destinés à ces missions, ce qui va donner lieu en octobre 1747 au dernier grand combat naval du conflit, presque au même endroit. Côté Anglais, on examine avec beaucoup de curiosité le vaisseau de 74 canons si difficilement capturé, pour se rendre compte avec étonnement de son avance technique. Il va être intégré à la Royal Navy sous le nom de HMS Invincible et va être à la base d'une nouvelle série de vaisseaux de ligne, la Valiant Class (en), qui formera l'ossature de la marine anglaise jusqu'en 1815. Quant à George Anson, cette bataille lui vaut le titre de Pair de Grande-Bretagne et le grade de vice-amiral ; Peter Warren est lui reçu dans l'Ordre du Bain. Anson va devenir l'un des principaux responsables de la Royal Navy et va engager celle-ci sur la voie de réformes profondes qui lui apporteront de grandes victoires et la maîtrise des mers pendant le conflit suivant.

Le Glorioso était un navire espagnol de 74 canons

qui connut des heures de gloire lors de la guerre de l'oreille de Jenkins.

Historique                                Le Glorioso fut construit en 1740 à La Havane.   

Il ramenait au cours de l'année 1747 un total de 4 millions de pesos en argent en Espagne. Il arrivait aux Açores lorsqu'au travers du brouillard il distingua un convoi britannique de 15 navires avec 3 navires de guerre en escorte : le navire de ligne Warwick de 60 canons, la frégate Lark de 40 et un brigantin de 20.

Voyant que l'escorte lui était supérieure, et que ses ordres étaient de débarquer les marchandises à tout prix, le Glorioso tenta de se dissimuler dans le brouillard. Vers midi le brouillard se dissipa et le brigantin s'approcha pour identifier le navire. Il fit des signaux à ses compatriotes qui lui ordonnèrent d'essayer de le retarder. Le brigantin tira toute la nuit sur le navire espagnol, ce qui obligea les équipages à rester en alerte.

Vers 11 h le jour suivant le brigantin s'approcha des siens pour demander des nouveaux ordres, Pedro Mesia (es) le capitaine espagnol en profita pour faire reposer ses hommes. Vers 14 h le navire espagnol se retrouva sans vent et les Britanniques réduisirent la distance.

À 21 h le Glorioso vira et présenta son flanc aux Britanniques. Le brigantin reçut l'ordre de protéger le convoi et la frégate de ralentir le navire espagnol. Les Britanniques étaient sous les ordres de John Crookshanks commandant du Lark. En plusieurs salves, le Glorioso mit hors de combat la frégate qui coula en quelques minutes. Le Warwick attaqua finalement vers 2 h du matin. Une heure et demie plus tard, le navire britannique perdit pratiquement toutes ses voiles, et le pont fut dévasté ce qui l'obligea à rompre le combat. Les Espagnols avaient 5 morts et 44 blessés. Obéissant à ses ordres, Pedro Mesia n'acheva pas le navire britannique et poursuivit sa route.

En arrivant au cap Finisterre, une nouvelle escadre britannique apparut.

Elle était formée du navire de 50 canons Oxford, la frégate de 24 Soreham et le brigantin de 20 Falcon. La flotte était aux ordres de John Byng.

Les 3 heures de combat qui s'ensuivirent virent les Espagnols subir de nouvelles pertes, et la flotte britannique se retirer avec de graves dommages et pertes. Le 16 août, le Glorioso entra dans le port de Corcubión et déchargea ses précieuses marchandises. Pedro Mesia voulut aller ensuite à la base navale du Ferrol mais les vents contraires l'obligèrent à se dérouter au sud et à se diriger à Cadix.

Arrivé au cap Saint-Vincent, il rencontra 4 frégates britanniques affrétées par des corsaires de Brisol, King George, Prince Frederick, Duke et Princess Amelia, qui totalisaient 120 canons et 960 hommes aux ordres de George Walker. Les Espagnols mirent hors de combat en premier la King George. Le Glorioso s'éloigna mais fut rattrapé par la Prince Frederick, et un nouveau combat s'engagea. Et ce fut à ce moment qu'un nouveau navire britannique, le Darmouth de 50 canons entra à son tour dans la bataille combat. Une salve des Espagnols le fit exploser, tuant plus de 300 hommes d'équipage.

Le Russel de 80 canons intervint alors, et avec l'aide des trois frégates restantes s'acharna sur le Glorioso. Le combat se déroula de minuit jusqu'à l'aube et le Glorioso rendit coup pour coup. Mais à l'aube le navire était très endommagé. Il avait 33 morts et 133 blessés et il décida de se rendre, mais priva les Britanniques de ce qu'ils recherchaient, c'est-à-dire l'argent. Les Britanniques exprimèrent leur admiration pour les Espagnols au cours de tous ces combats, où il s'opposèrent successivement à 4 navires de ligne et 7 frégates pratiquement sans repos, coulant un navire et une frégate, et endommageant sévèrement les autres.

John Crookshanks fut expulsé de la marine à cause de son échec, de même que les officiers de la flotte de Byng.

Le Glorioso ne servit pas dans la marine britannique du fait du mauvais état dans lequel il se trouvait.

La seconde bataille du cap Finisterre est une bataille navale livrée pendant la guerre de Succession d'Autriche.

Elle se déroule au large de l'Espagne (et non de la Bretagne comme le laisse entendre à tort son nom). Cette bataille oppose, le 25 octobre 1747, une escadre britannique commandée par Edward Hawke à l'escorte d'un convoi français commandé par Desherbiers de l'Estenduère. C'est le dernier des trois grands affrontements navals opposant la Marine française à la Royal Navy pendant ce conflit

.La guerre, qui a repris entre la France et l'Angleterre en 1744 (guerre de Succession d'Autriche) n'a vu se dérouler sur mer que deux batailles importantes. La première a lieu en 1744 devant Toulon afin de lever le blocus du port — imposé par la flotte de l'amiral Mathews — et d'en dégager une escadre espagnole qui s'y était réfugiée. Après cet affrontement, la Marine française, qui combat avec des effectifs très inférieurs à ceux de la Royal Navy — 51 vaisseaux contre 120 en 1744, sans compter les frégates — a réussi à éviter les grandes engagements pour préserver les liaisons avec les possessions coloniales des Antilles, d'Amérique, d'Afrique et des Indes. Les Français ont donné la priorité à l'escorte des convois marchands ou de transports de troupes, organisés par le ministre de la marine, Maurepas. Ces missions ont été remplies avec succès de 1744 à 1747, au point que les chambres de commerce des ports ont adressé des félicitations aux officiers de la Marine de guerre, note l'historien Patrick Villiers.

La Royal Navy est de son côté empêtrée dans une interminable guerre contre l'Espagne commencée en 1739 et dans un lourd soutien à l'armée britannique engagée aux Pays-Bas autrichiens, ce qui l'oblige à disperser ses escadres un peu partout. Celle de la Manche, entre autres, était très importante, alors que les Français, après les deux échecs de leurs plans d'invasion de l'Angleterre avaient quasiment déserté ces eaux, n'y laissant agir que les corsaires.

La Royal Navy ne prend conscience du succès de la stratégie française qu'en 1746, ce qui suscite une vigoureuse réaction menée par des chefs nouveaux (Anson, Hawke) qui remplacent les vieux amiraux4. Ces derniers décident de serrer la côte française au plus près avec une nouvelle escadre, le Western Squadron, chargée de guetter l’arrivée ou le départ des convois (souvent prévenus aussi, par un service d’espionnage renforcé). Cette politique de blocus provoque en 1747 la reprise des grands affrontements navals sur la façade atlantique. Une première bataille a opposé les deux marines au large des côtes espagnoles en mai 1747. Cet affrontement s'est soldé par la défaite des 6 vaisseaux de La Jonquière et leur capture par les 14 d'Anson, le convoi ayant réussi en partie à s'enfuir

Les forces en présence : un large avantage à la Royal Navy malgré les efforts français À Versailles, on tire les leçons qui s’imposent de cet affrontement : la stratégie des convois escortés qui a bien fonctionné pendant presque trois ans est maintenant tenue en échec. Mais est-il possible d’en changer ? Renoncer aux convois escortés serait reconnaitre la suprématie de la Royal Navy devant les ports français, laisser sans protection le commerce colonial et accepter une quasi rupture des liaisons avec les possessions françaises d’outre-mer. Un abandon bien évidemment impossible. Le Ministre de la Marine décide donc de renforcer l’escorte. Alors que La Jonquière ne disposait que de 6 vaisseaux dont 4 de petit gabarit, on porte la division à 8 vaisseaux dont 4 sont de véritables vaisseaux de force, le Tonnant (80 canons, vaisseau amiral), l’Intrépide (74), le Monarque (74) et le Terrible (74). Ils sont suivis par 4 vaisseaux de moyenne puissance, le Neptune (68), le Fougueux (64), le Trident (64) et le Severn (56), accompagnés par une frégate, le Castor (26 canons)6. Cette force respectable dispose donc de 554 canons servis par 3 500 marins et soldats7, soit 250 canons de plus que n’en avait La Jonquière, sans tenir compte de la frégate qui ne doit normalement pas intervenir dans une bataille navale. L’escorte compte aussi en neuvième position le Content, un navire armé de la Compagnie des Indes porteur de 60 canons. Mais la valeur militaire des navires de la Compagnie est faible. Leur armement ne doit pas faire illusion car leur équipage n'a pas le niveau d'entrainement de celui d'un vaisseau de guerre et il est moins nombreux en raison de la place laissée aux marchandises et aux passagers. L’armement n’est normalement prévu que pour faire face à des corsaires ou des pirates dans les mers du Sud, et éventuellement repousser un concurrent des compagnies adverses, anglaises ou néerlandaises.

Cette force est confiée à Henri-François des Herbiers de L'Estenduère (ou Létenduère), un commandant qui a fait ses preuves dans de précédentes missions d'escorte. Il doit assurer la sécurité d’une immense convoi de 252 voiles qui se rassemble autour de l’île d'Aix à destination des Antilles. Un autre officier expérimenté, Conflans, ne cache pas son inquiétude. Dès le 14 juin, il écrit à Maurepas pour le mettre en garde : « Les ennemis, ne s’occupent plus que du soin de couvrir nos côtes, nous ôtent l’espérance de sauver aucune flotte ni vaisseau de guerre à moins d’un hasard singulier. L’aventure de M. de La Jonquière nous en fournit un triste exemple. Il serait plus avantageux que le commerce risquât moins jusqu’à la paix que d’aventurer tant de biens1 » Tout est dit. Mais peut-on demander à plus de 200 navires de se mettre à l’abri et de décharger en attendant la conclusion des interminables négociations de paix ? C’est bien sûr impossible, à moins d’accepter d'avance le tollé des armateurs et des chambres de commerce, sans parler d’avoir à encourir le reproche particulièrement déshonorant, au XVIIIe siècle, de couardise… L'avertissement n'est cependant pas vain, puisque Conflans fait lui-même l'expérience de l'efficacité du blocus anglais trois mois plus tard. Le 20 septembre 1747, il est blessé et capturé au large d'Ouessant alors qu'il se rend à Saint-Domingue pour y prendre son poste de gouverneur général.

Côté anglais, le Western Squadron est maintenant commandé par Edward Hawke, qui dispose, comme lors de la bataille du printemps précédent, de 14 vaisseaux. L’escadre s’est vue retirer son navire amiral de 90 canons, mais ce retrait est compensé par la présence de deux vaisseaux de force de 70-74 canons. Elle se compose du HMS Kent (74 canons), du Warspite (70), suivis d'un groupe important de vaisseaux moyens, le Devonshire (64/66, vaisseau amiral), le Yarmouth (64), le Monmouth (64), le Princess Louisa (60), le Windsor (60), le Lion (60), le Tilbury (60), le Nottingham (60), le Defiance (60), le Eagle (60), le Gloucester (50) et le Portland (50). Cette force puissante n’est curieusement pas accompagnée de frégates et on ne note la présence que d’une corvette, le Weazel (16)13. En laissant de côté la corvette, Hawke dispose de presque 860 canons, servis par 7 200 marins et soldats14. Avec 6 vaisseaux et 300 canons de plus que ce dont dispose L'Estenduère, la supériorité de l’escadre anglaise reste écrasante, même si l’historien anglo-saxon Tunstall fait remarquer que 3 vaisseaux anglais manquent de poudre15. Les vaisseaux de Hawke semblent avoir été radoubés récemment : ils ont des coques propres, ce qui leur donne un avantage en vitesse non négligeable par rapport à des adversaires dont les carènes sont incrustées de coquillages et d’algues.

Une bataille acharnée à huit contre quatorze L'Intrépide secourant le Tonnant. La bataille dure plus de sept heures et ne s'achève qu'à la nuit tombante. Elle coûte 6 vaisseaux à la Marine royale.

Le 17 octobre, le convoi de 252 navires quitte l’île d'Aix et commence à faire route vers le sud-ouest. L’escorte suit en ligne de front, par vent de travers arrière, sa vitesse réglée sur la navigation plus lente des navires marchands. Le 25 octobre, à 88 lieues au large du cap Finisterre, la frégate le Castor (26) signale des voiles inconnues au nord-ouest sur les arrières des Français. Il est 9 h 0 du matin. L'Estenduère, sur le Tonnant (80), pense d’abord qu’il s’agit d’une partie de son propre convoi dont il a été séparé pendant la nuit. Mais on se rend rapidement à l’évidence que c'est une escadre anglaise qui se rapproche. L'Estenduère ordonne au convoi, à la frégate, et au vaisseau de la Compagnie des Indes de poursuivre leur route, puis forme la traditionnelle ligne de bataille pour s’interposer.

Hawke est sur le HMS Devonshire (64/66). À la vue des voiles françaises il hisse d’abord le signal de « chasse générale », puis se ravise devant la belle contenance de l’escadre adverse et se forme à son tour en ligne de file. Comme au combat du printemps 1747, ce ne sont pas seulement deux forces qui se font face et s’observent, mais aussi deux cultures navales différentes. Côté français, les ordres sont clairs : le convoi est prioritaire et doit passer coûte que coûte. Côté anglais, l'objectif primordial est la saisie du convoi, ce qui ne devrait normalement pas poser de gros problèmes vu la disproportion des forces : l'escorte française devrait normalement s'enfuir… C’est d’ailleurs ce que ferait la Royal Navy si elle était confrontée à cette situation. Car on pratique aussi le convoi escorté côté anglais, mais en cas d'attaque ennemie impossible à repousser, l'escorte doit se replier et c'est le convoi qui est sacrifié. Cette politique permet à la Royal Navy de maintenir sa supériorité numérique alors que côté français on donne la priorité aux navires de commerce16. Compte tenu de cette logique, la bataille est inévitable.

Hawke, après un temps de réflexion, décide d’engager le combat en profitant de sa supériorité numérique pour envelopper l’escadre adverse Il fait rompre la ligne de file et ordonne de nouveau la chasse générale. L’affrontement commence vers 11 h 30. Le HMS Lion (60) et le Princess Louisa (60) sont les premiers au contact. Ils remontent la ligne française mais essuient le tir de tous les autres vaisseaux à leur passage. Avec l’arrivée des autres vaisseaux de Hawke, la ligne française est peu à peu prise sur les deux bords et le combat s’intensifie. Les Anglais tirent d’abord à mitraille et à boulets ramés pour fracasser les mâts et les agrès afin de paralyser leurs adversaires. Les vaisseaux succombent les uns après les autres, après avoir démâté ou épuisé leurs munitions (ou les deux). Le Monarque (74), presque démâté, compte une quarantaine de coups reçus au niveau de la ligne de flottaison et donne fortement de la bande. Son commandant est tué à son poste. Le second officier doit baisser pavillon. Parmi les prisonniers se trouve le jeune Suffren (18 ans) qui gardera toute sa vie un souvenir mémorable de ce combat.

Après sept heures de lutte acharnée, 6 vaisseaux français ont été capturés. Les quatre les plus en arrière de la ligne de file vers 16h 0, et deux autres, au centre, vers 19 h 0. La bataille devrait normalement toucher à sa fin. Elle redouble cependant d’intensité car les deux derniers vaisseaux livrent un combat réellement extraordinaire. L'Estenduère, sur le Tonnant (80) partiellement démâté, se bat encore à un contre cinq sous voiles basses. Quant à L’Intrépide (74), qui était en tête de la ligne française, il n’a pas encore trop souffert car il a été le dernier rattrapé dans la poursuite. Ce vaisseau est tenu de main de maître par un commandant très expérimenté, le marquis de Vaudreuil. Il échappe à ses poursuivants, vire de bord et traverse l’escadre ennemie pour se porter au secours de son chef. Cette brillante manœuvre sauve le navire amiral qui se dégage à son tour. Les Anglais, encombrés par leurs six prises et dont cinq vaisseaux sont à peu près dans le même état que les vaincus, sont épuisés. Ils tentent cependant de donner la poursuite, avec trois vaisseaux en bon état, le Nottingham (60), le Yarmouth (64) et l’Eagle (60), mais la nuit tombe et l’obscurité couvre les fuyards. À l’aube, l'Intrépide réussit à prendre en remorque le Tonnant. La résistance et la retraite réussie des ces deux navires n'a pas pour seule origine la qualité de leur commandement. Le Tonnant et l’Intrépide sont des vaisseaux récents, maniables et puissants, sortis depuis peu des chantiers navals et bénéficiant d'une forte avance technologique sur les unités plus anciennes, y compris dans la Royal Navy. Les deux vaisseaux arrivent sur Brest le 9 novembre 1747.  

Le bilan discuté d'une bataille aujourd'hui oubliée Vue de Fort-Royal de la Martinique, vers 1750. Le sacrifice de l'escorte n'est pas inutile car la plus grande partie du convoi commercial réussit à gagner les Antilles. (Dessin de F. Denis)

Les pertes françaises sont lourdes, bien que mal connues. Elles seraient peut-être de 800 morts et blessés. Curieusement Michel Vergé-Franceschi ne donne aucun décompte, pas plus que Jean-Claude Castex, qui se contente de dire que les pertes « sont à peu près égales des deux côtés. » Les pertes anglaises se monteraient à 154 morts et 558 blessés, selon l’historien Joseph Allen qui écrit en 185222, ce qui donne effectivement, à 100 victimes près, des pertes totales (morts et blessés) à peu près équivalentes et qu'on peut compléter en signalant la mort du commandant du Nottingham23.

Le sacrifice de 6 vaisseaux et de leurs équipages tués, blessés ou prisonniers, a-t-il permis de sauver le convoi ? La réponse reste discutée. Hawke laisse échapper les deux vaisseaux français survivants, mais relance la poursuite du convoi. La frégate le Castor (26), est rattrapée le 30 octobre avec les marchands les plus lents et se sacrifie à son tour : elle est capturée par trois vaisseaux anglais18 qui semblent avoir saisi en même temps 7 navires marchands. Le sort des 245 navires restants sur la route des Antilles continue à faire débat. Michel Vergé-Franceschi soutient sans plus de précision que l’essentiel du convoi a été saisi par les Anglais. L’escorte se serait donc sacrifiée inutilement. Ce n’est pourtant pas l’avis de Jean Meyer et Martine Acerra qui soutiennent que le convoi a atteint sa destination. C’est à peu de chose près la position de Patrick Villiers, spécialiste de la guerre de course, et qui précise que moins de 40 navires ont été pris sur 250, ce qui limite fortement l’impact de la victoire anglaise. Cette position semble la bonne et a le mérite de fournir un décompte précis.

Avec le recul de l'Histoire, on peut analyser les conséquences de cette bataille en distinguant trois niveaux :

  • Le premier niveau est d'ordre politique : Pour l’Angleterre, cette bataille parait sur le moment une brillante victoire qui renforce sa position. Hawke exhibe en triomphe sur la Tamise les vaisseaux capturés et il est fait chevalier de l'Ordre du Bain. La bataille souligne la grande vulnérabilité des possessions coloniales et du commerce français, difficilement défendus par une marine de guerre insuffisante, mais on n'en perçoit aucune conséquence sur les discussions de paix commencées depuis des moi. La Guerre de succession d'Autriche s'achève d'ailleurs sur ce qu'il faut bien appeler une victoire française en Europe et aux Indes, même si Louis XV, par conformité avec ses principes religieux sur une paix juste et équitable, rend toutes les conquêtes françaises28. En vérité, l'Angleterre, qui sort d'une guerre bien plus longue (elle avait commencé en 1739 contre l'Espagne) est heureuse d'en finir aussi, d'autant que les finances sont exsangues et que le désir de paix est tout aussi important qu'à Versailles : « Nous l’échappons belle » lâche le comte de Chesterfield après la signature des préliminaires de paix. Tout est dit. La situation militaire en 1747-1748 n'est pas celle de 1759 (batailles de Lagos et des Cardinaux) ou de 1805 (Trafalgar). Les équipages internés en Angleterre vont être assez rapidement libérés avec la signature de la paix en 1748. Quant au commerce colonial français, un moment mis en danger par les défaites de 1747, il va repartir avec une exceptionnelle vigueur, au point d’être l’une des causes du conflit suivant.
  • Le second niveau est d'ordre militaire et porte sur la réorganisation de la flotte anglaise. La Royal Navy, qui a eu beaucoup de mal à venir à bout des nouveaux vaisseaux français de 74 canons intègre immédiatement les exemplaires saisis en 1747 à ses effectifs et se met à les copier. L’amirauté anglaise va se lancer aussi dans une politique de réforme en profondeur en liquidant les vaisseaux trop vieux ou inadaptés, en rajeunissant le corps des officiers, en améliorant l’encadrement sanitaire, en renforçant la discipline, en construisant de nouvelles bases outre-mer… Ces réformes vont donner d’éclatantes victoires à la Navy lors du conflit suivant et contribuent à expliquer l’oubli dans lequel va glisser cette bataille, tout comme celle du cap Ortégal. Oubli qui perdure encore aujourd’hui, au point qu’il est difficile, comme on a pu l’entrevoir plus haut d’en faire un bilan humain et matériel précis. Les historiens français font de ce combat un récit le plus souvent succinct, quand ils n’omettent pas tout simplement d’en faire mention. L'Estenduère, bon marin qui n’a jamais démérité dans les obscures missions d’escorte, n’est sorti de l’anonymat que le temps de ce combat. La bataille n'ayant pas eu d'incidence sur le sort de la guerre, elle va progressivement s'enfoncer dans l'oubli en y entrainant le chef français, d'autant qu'il décède peu de temps après au poste de commandant de la marine à Rochefort (1750). Aucun vaisseau de guerre français n’a jamais porté son nom.
  • Le dernier niveau est encore militaire et tient à l'évolution de la tactique de combat. Ce dernier n'a en effet pas été mené en suivant le schéma habituel de la ligne de file. Hawke a progressivement enveloppé l'escadre adverse pour la détruire navire par navire. Un choix tactique qui n'a été possible que parce qu'il disposait d'une forte supériorité numérique, comme d'ailleurs Anson au cap Ortégal. Ces deux batailles montrent que contrairement a ce qui a été trop souvent écrit, le combat en ligne de file n'était pas une loi d'airain et que les chefs anglais savaient s'en défaire si l'occasion s'en présentait. Côté français, L'Estenduère, vu l'infériorité de ses effectifs, n'avait de toute façon guère le choix, même si on constate dans tous les affrontements navals, que les Français sont fidèles à cette tactique qui a l'avantage, lorsque les deux flottes sont à égalité de limiter les risques, mais aussi les résultats. La plupart des batailles en ligne de file sont indécises, comme celle de Toulon en 1744 et permettent souvent aux deux camps de clamer victoire. Il faudra attendre Suffren, côté français pour remettre (très difficilement) en cause cette tactique, et les guerres révolutionnaires côté anglais pour s'en défaire cette fois définitivement en prenant l'habitude de briser la ligne ennemie, d'ailleurs sans attendre l'arrivée de Nelson aux commandes de la Royal Navy. Avant d'en arriver là, les deux marines se retrouveront lors de la Guerre de Sept Ans et de la Révolution américaine, mais c'est une autre histoire que celle qui nous intéresse ici…

 

La guerre de l’oreille de Jenkins (appelée par les Espagnols Guerra del Asiento) dura de 1739 à 1748, eut lieu principalement dans les Caraïbes et vit s’affronter les flottes et troupes coloniales du royaume de Grande-Bretagne et de l’Espagne. À partir de 1740 débuta la guerre de Succession d’Autriche, avec laquelle la guerre de « l’oreille de Jenkins » se confondit.

Cette guerre peu connue vit mobiliser des forces immenses pour l’époque, se solda par des pertes humaines et matérielles énormes, fut un désastre pour la Grande-Bretagne, et n’aboutit qu’au retour au statu quo ante bellum.

Les Espagnols ne pratiquaient pas la traite des noirs (achat, transport, et revente des esclaves) mais, vu l’étendue de leur domaine colonial, achetaient un nombre considérable d’esclaves d’origine africaine. Aussi l’asiento (le monopole de la traite des noirs) était-il concédé à une nation étrangère : France, Portugal, ou Grande-Bretagne.

Lors de la signature du traité d'Utrecht, l’asiento pour les colonies espagnoles fut concédé à la Grande-Bretagne, pour une période de 30 ans.

Par ailleurs, l’importation de marchandises britanniques dans les colonies espagnoles était sévèrement contingentée. Un seul navire de marchandises britanniques (le navio de permiso) pouvait venir décharger, une fois par an. Cette semi-autorisation, et l’avidité de la South Sea Co. (qui avait le monopole de la traite), des contrebandiers indépendants, et aussi de la haute société créole pour les produits manufacturés d’origine britannique entraîna le développement de la contrebande.

Pour lutter contre ce trafic, il fut convenu (au traité de Séville de 1729) que tout bateau espagnol, même appartenant à un armateur privé, pouvait faire office de garde-côte, et inspecter tout bateau de commerce britannique croisant dans les eaux espagnoles. Ce « droit de visite », et la confiscation des marchandises de contrebande qui s’ensuivait souvent, révulsait les Britanniques, qui criaient au piratage, et réveillait le vieil antagonisme datant de l’époque élisabéthaine.

En 1731 un navire contrebandier britannique, le Rebecca, fut ainsi arraisonné dans les eaux espagnoles. Le capitaine espagnol, nommé Julio Leon Fandino saisit au collet le capitaine anglais, Robert Jenkins, lui trancha une oreille, et lui dit : « Porte-la à ton roi, et dis-lui que je lui ferai la même chose si je le vois par ici ! » Jenkins fit rapport au parlement britannique de ce qui lui était arrivé. Cette blessure s'inscrivait dans un ensemble de gestes que le peuple britannique considérait comme dégradant

En Grande-Bretagne, industriels et commerçants cherchaient à élargir les débouchés pour leurs produits manufacturés issus de la révolution industrielle naissante, et le désir d’hégémonie britannique sur tout le bassin atlantique se renforçait.

Voltaire, après avoir décrit l'asiento et le navio de permiso dans son Précis du siècle de Louis XV (chapitre 9), analyse la montée de la tension en Grande-Bretagne (chapitre 27), sous l'action du lobby industriel qui prétend n'être préoccupé que de l'équilibre des forces européennes : « cette balance, bien ou mal entendue, était devenue la passion du peuple britannique ; mais un intérêt plus concret était le but du ministère de Londres. Il voulait forcer l'Espagne à partager le commerce du Nouveau Monde ».

En 1736, José Patiño Rosales, ministre rigoureux et intègre qui gouvernait l'Espagne depuis 10 ans et exerçait un rôle de modérateur auprès du roi Philippe V d'Espagne, mourut. La querelle s'envenima. Une ultime tentative de conciliation échoua à la Conférence du Prado en 1738.

En 1739, huit ans après l’incident de la Rebecca, le parti belliciste et les parlementaires tories (parti d’opposition au premier ministre whig Robert Walpole), ourdirent une manœuvre : ils appelèrent Jenkins à comparaître devant la Chambre des communes.

Jenkins raconta son histoire, demanda justice et montra le bocal à cornichons contenant son oreille. Les parlementaires unanimes poussèrent un cri d’indignation, invoquèrent le casus belli, rappelèrent que l'armada espagnole avait été défaite par la Royal Navy en 1718 au Cap Passaro, exigèrent que l’honneur britannique soit lavé de l’insupportable affront. Walpole, qui était partisan de la paix, fut forcé de déclarer la guerre à l’Espagne, le 30 octobre 1739 (19 octobre du calendrier julien)

La première cible britannique fut Porto-Bello, petit port de la Nouvelle Grenade (actuellement au Panama), et non le grand port de La Havane, d’où partaient les gros galions chargés de métaux précieux, et qui était donc trop bien défendu. Le 1er décembre 1739 (21 novembre du calendrier julien), six vaisseaux de ligne sous le commandement de l’amiral Edward Vernon écrasèrent la bourgade mal défendue et prise au dépourvu, qui fut ensuite mise à sac. Ce coup d’essai (une des premières applications de la « politique de la canonnière ») fut déclaré « victoire » et célébré sans retenue en Grande-Bretagne : on frappa des médailles commémoratives, rebaptisa « Portobello Road » le boulevard Green Lane où se tenait un marché de fripes bien connu des Londoniens, chanta pour la première fois God save the King en présence du roi George II, lors d’un banquet offert en l’honneur de l’amiral Vernon. La conquête de l’empire colonial paraissait assurée et le nationalisme triomphait, exacerbé par les nouvelles gazettes où abondaient les caricatures ridiculisant les Espagnols et les gravures prenant à témoin les mânes de Cavendish, Raleigh et Drake.

Cependant les Espagnols cherchaient une parade aux attaques britanniques : ils mirent en alerte leurs troupes coloniales et renforcèrent les défenses de leurs ports. Ils réorganisèrent aussi leur acheminement des métaux précieux : au lieu de centraliser le transport dans les grands ports de Vera Cruz, Cartagène et surtout La Havane, et d’utiliser de gros galions, ils chargèrent de nombreux petits bateaux dans plusieurs petits ports. Pour desservir leurs colonies du Pacifique, ils prirent la route maritime du Sud, par le cap Horn, au lieu de traverser l’isthme de Tehuantepec (de Vera Cruz à Acapulco) par les chemins muletiers.

Encouragée par le succès du raid sur Porto Bello, la Grande-Bretagne voulut harceler également les colonies espagnoles du Pacifique, et réitérer un profitable exploit : la capture du « galion de Manille ».

Elle confia au commodore George Anson, aristocrate bien en cour et habile marin, le commandement d'une flotte composée du navire de ligne HMS Centurion (de 60 canons et 400 hommes d'équipage), de quatre frégates, d'un sloop, et de deux navires de transport (pour les apparaux de rechange, les armes et munitions des marines, les provisions, et des marchandises « Made in England » qui devaient servir de monnaie d'échange).

L'escadre leva l'ancre en septembre 1740, trop tard dans la saison pour doubler le cap Horn pendant l'été austral. Elle essuya là-bas une série de terribles tempêtes. Deux frégates (la Pearl de 40 canons, et la Severn de 50) furent désemparées au point de devoir retourner vers la Grande-Bretagne.

 

   Lord George Anson.

Plus tard, dans les « quarantièmes rugissants », alors que l'escadre tirait des bords contre le vent pour chercher à s'élever dans l'Ouest, une autre frégate, la Wager (Défiante), de 28 canons, fut jetée à la côte du Chili. Les marins survivants, après s'être mutinés, abandonnérent leur capitaine et ses officiers, et quelques-uns parvinrent à revenir dans l'Atlantique à bord d'une embarcation de fortune. Les officiers furent recueillis par les indiens alakalufs, puis capturés par les Espagnols et internés aux iles Chiloé. Un jeune midship de la Wager, John Byron, rédigea une récit de ces aventures.

Après avoir manqué se jeter sur le Cap Noir car on pensait s'être assez élevé dans l'Ouest, l'escadre continue à s'éloigner du Horn, puis mêt cap au Nord. Une tempête disperse les navires, qui arrivent en ordre dispersé aux îles Juan Fernandez en juin 1741. Les navires sont en piteux état, comme les hommes; il ne reste d'ailleurs que 335 hommes sur les 1900 jack-tars (Jack-le-goudron) qui prirent la mer en septembre 1740. Les causes de cette hécatombe sont : le scorbut (qui ouvre la porte aux infections diverses), la mauvaise qualité de l'eau et de la nourriture (qui sont de plus rationnées), le manque d'hygiène et la promiscuité, les dures conditions de vie à bord, le surmenage également, car les effectifs sont réduits.

Au mouillage sur Isla Mas-a-tierra, la plus à l'Est des Îles Juan-Fernandez, les rescapés reprennent des forces, puis entament les réparations qui vont bon train. On marche à pied (la grotte de Selkirknote 1 fut notamment un but d'excursion), on collecte des vivres frais, on pêche, on chasse éléphants de mer et chèvres. Les autres navires de l'escadre, rescapés du Horn, finissent par arriver en piètre état à Juan-Fernandez. La frégate Gloucester, en particulier tourne pendant un mois autour de l'île sans pouvoir en approcher suffisamment pour y jeter l'ancre, tant son équipage est décimé.

Quittant Juan-Fernandez, les navires à peu près réparés avec leurs équipages requinqués remontent vers le Nord, dans le sillage des corsaires d'Élisabeth Ire, puis longent la côte du Pérou. Anson surprend et met à sac (14 et 15 novembre 1741) la petite ville côtière de Païta (près de l'actuelle frontière entre le Pérou et l'Équateur). Il monta ensuite la garde devant Acapulco en attendant le passage du galion de Manille, mais en vain : les Espagnols le retiennent à quai.

Avant de mettre cap à l'Ouest avec le Centurion et la Gloucester pour traverser le Pacifique, Anson a abandonné plusieurs navires qui étaient en trop mauvais état, et dont l'équipage était devenu trop insuffisant : en particulier le sloop Tryal (Essai), le bateau de transport (un pink nommé Anna), et des navires de prise, dont un gros marchand espagnol qui avait été rebaptisé Prise du Tryal. Ensuite, la Gloucester fait eau au point qu'elle doit être abandonnée. C'est le Centurion, seul, manœuvré par les hommes transférés des autres bateaux, qui traverse le Pacifique : près de couler car il a une grosse voie d'eau, son équipage décimé par le scorbut, il arrive à Tinian, une petite île de l'Archipel des Ladrones (les Mariannes), où l'équipage peut se rafraichir.

Le Centurion reprend ensuite sa route vers l'ouest, et arrive à Macao, et Anson doit négocier âprement avec les Chinois pour obtenir des provisions et faire caréner et réparer son navire. Il annonce ensuite son départ pour l'Europe, mais en fait repart croiser le long des côtes des Philippines, à l'affût du « galion de Manille » . Près du cap Espiritu Santo, le Centurion finit par rencontrer le galion. La Nuestra Señora de Covadonga se rend après un combat bref mais meurtrier (20 juin 1743) : Anson a refusé le combat à l'abordage auquel les Espagnols s'attendaient, et a utilisé la puissance et la précision de son feu pour écraser l'ennemi.

Anson retourne à Macao, obtient à nouveau des Chinois de quoi s'armer pour le long cours, vend le galion et sa cargaison, ne garde que le plus précieux du butin, et repart en toute hâte vers l'Ouest : il doit passer avant que la nouvelle de la prise du galion n'atteigne Madrid et la France. Chargé de richesses jusqu'aux écoutilles (rien qu'en argent, les Britanniques ont pris sur le galion près d'un million et demi de grosses « pièces-de-huit » en argent, valant chacune huit réaux espagnols) le Centurion taille sa route, relâche au Cap, double le cap de Bonne-Espérance le 11 mars 1744, remonte l'Atlantique en se jouant de la chasse franco-espagnole, et touche la Grande-Bretagne, sous les ovations et le grand pavois, le 15 juin 1744.

 

     Capture de la Nuestra Señora de Covadonga (Samuel Scott (1702-1772))

Le butin du galion est porté en triomphe, Anson le circumnavigateur est couvert d'honneurs, reçu par le roi George II, adulé par la presse qui l'égale à Sir Francis Drake. Son exploit occulte les pertes humaines et matérielles (plus de 1700 personnes, 90 % des équipages, sept navires sur huit), et aura pour conséquences d'intensifier l'activité des corsaires français et espagnols des deux côtés de l'Atlantique, faisant pâtir le commerce britannique. Quant au partage de l'énorme butin rapporté, il aurait pu se faire facilement, puisqu'il ne reste que 188 survivants, mais il donnera lieu à d'âpres disputes devant les tribunaux. Finalement chaque homme d'équipage survivant touchera pour sa part de prise environ 300 £ (environ 45 000 livres sterling actuelles Le commodore Anson recevra 91 000 £ (plus de 14 000 000 de livres actuelles) ; il pourra faire rénover le château familial, se faire élire député (de 1744 à 1747). Il sera nommé vice-amiral après sa victoire au cap Finisterre, élevé à la pairie, deviendra Premier Lord de l'Amirauté (1752-1762), et travaillera à renforcer et réorganiser la Royal Navy. Son action permettra à la Grande-Bretagne de devenir la première puissance maritime du monde.

En 1748 parut A voyage around the world, la relation de la circumnavigation d'Anson, rédigée par son chapelain Richard Walter. L'ouvrage, sobre, précis et objectif, sera très apprécié et aura un impact certain, tant dans le milieu maritime (il révèle de nombreuses notions nouvelles, donne des vues des aterrages et des cartes des mouillages, et confirme les théories de Edmond Halley sur la déclinaison magnétique) — que dans le milieu littéraire de l'époque (il promut le mythe du bon sauvage).

Aide française

Elle fut demandée par l’Espagne, qui invoqua les clauses du Pacte de famille (1733). Le cardinal de Fleury envoya en 1740 aux Caraïbes une escadre de 22 navires de guerre, sous les ordres du vice-amiral le marquis d’Antin.

Mais les Français, affaiblis par les maladies tropicales et manquant d’approvisionnement, restèrent le plus souvent en rade de Saint-Domingue, à peu de distance de la Jamaïque. Les ordres reçus par d'Antin n'étaient d'ailleurs pas de livrer bataille à la Royal Navy, mais d'aider les Espagnols.

Objectif réussit car Vernon, inquiet, dû diviser ses forces pour se prémunir d'une éventuelle attaque française. La tension franco-anglaise fut très vive.

Une corvette française fut saisie près de Saint-Domingue et un petit groupe de vaisseaux fut attaqué (sans succès) par les Anglais qui disaient les avoir confondu avec des bâtiments espagnols. La rupture définitive entre la France et l'Angleterre n'intervient qu'en 1744, avec la guerre de Succession d'Autriche.

Espagnols et Britanniques s'affrontèrent aussi à la frontière de la Floride (colonie espagnole) et de la Géorgie (colonie britannique portant le nom du roi britannique) où eut lieu une série d'escarmouches indécises, menées avec l'aide des tribus indiennes et des colons. D'ailleurs les Britanniques mettront fortement leurs colons à contribution : un contingent d'entre eux, attiré par l'or espagnol, sera recruté en Virginie et en Vermont lors de l'expédition contre Cartagène. Des 3 000 qui partiront, bien peu reviendront. En Amérique, les Britanniques occupèrent la localité de Saint-Augustine, puis repoussèrent la contre-attaque espagnole à la bataille de Bloody Marsh (« Marécage sanglant ») en 1742. La Floride changea de mains plusieurs fois, et sera finalement plus tard échangée par les Espagnols contre les villes de La Havane et de Manille, que les Britanniques réussissent à occuper à la fin de la Guerre de Sept Ans. Elle ne restera d'ailleurs britannique que de 1763 à 1781, les Espagnols commandés par le gouverneur Galvez la reprenant pendant la guerre d'indépendance américaine

Cartagène (aujourd'hui en Colombie) était avec Vera-Cruz et La Havane l'un des trois grands ports d'où étaient exportés les métaux précieux vers l'Espagne. La Grande-Bretagne décida de frapper un grand coup en mars 1741, en prenant la ville et en en faisant un port britannique. Des moyens techniques et humains énormes furent mis en œuvre à partir de  Jamaïque : 186 navires (dont 29 vaisseaux de ligne), portant 2 620 canons, amenaient à pied d'œuvre 31 000 hommes (15 400 marins de la Royal Navy, 2 000 fantassins, 6 000 hommes de l'infanterie de marine, 5 000 marins de commerce, 3 000 soldats coloniaux et 1 000 noirs recrutés dans les plantations). La ville n'était défendue que par 6 vaisseaux de ligne et 3 300 hommes : 1 100 fantassins, 400 hommes de l'infanterie de marine, 300 miliciens, 600 marins, 600 archers indiens et 300 macheteros (esclaves noirs coupeurs de canne, armés de leur machette). La partie semble donc jouée d'avance.

 

       L'amiral Edward Vernon

Mais l'expédition britannique souffrait de deux handicaps notables. D'ordre logistique tout d'abord : il était très difficile d'entretenir et d'approvisionner à grande distance une armée et une flottes aussi énormes, surtout sans point d'appui ni chantier naval ni ressources à terre. Par ailleurs, leur commandement bicéphale fut un gros handicap pour les Britanniques : la mésentente régnait entre l'amiral Vernon, commandant de la flotte, et Wentworth, commandant les forces d'invasion.

Après avoir intensivement bombardé Cartagène pendant deux semaines, les Britanniques lancèrent, le 5 avril 1741, leurs vagues d'assaut : des centaines de chaloupes déversèrent les assaillants sur les plages, ainsi que de l'artillerie légère, pour attaquer la position avancée de Boca Chica. Elle tenait le chenal d'entrée dans la lagune et était défendue par ses batteries et les six vaisseaux de ligne espagnols. Les Espagnols défendirent leurs casemates avec acharnement, puis reculèrent en combattant pied-à-pied, pendant que deux de leurs vaisseaux se sabordaient et bouchaient le chenal. L'élan des Britanniques fut brisé, l'assaut tourna court. L'ordre vint de se rembarquer pour se regrouper et pénétrer ultérieurement dans la lagune. La deuxième tentative d'attaque frontale, du côté de la mer, fut couplée avec une attaque de diversion, menée du côté terre. Elles échouèrent toutes deux, les Britanniques perdant 600 hommes.

 

         Blas de Lezo

La tactique élaborée par le commandant espagnol, Don Blas de Lezo, se montra donc efficace : il avait décidé de maintenir une défense élastique autour de Cartagène en attendant le début de la saison des pluies, qui devait commencer début avril, et qui désorganiserait à coup sûr l'armada britannique.

Don Blas de Lezo, vieux stratège expérimenté et tenace (militaire de métier, perclus de blessures de guerre, borgne, manchot et unijambiste, il avait été affectueusement surnommé Medio-hombre, le « Demi-homme » par ses hommes) tirait parti de tout. Le terrain l'aiderait : il savait que les plages basses de sable mou, les marécages, les roselières et la lagune peu profonde allaient freiner le déploiement de l'artillerie débarquée, les évolutions de masse de l'infanterie britannique et l'accès des bateaux ennemis. Il prévoyait que les Britanniques éprouveraient rapidement de grandes difficultés à approvisionner leurs troupes et leurs équipages, et à entretenir leurs bateaux. Il savait que, une fois les pluies tropicales arrivées, la chaleur, l'humidité saturante, les moustiques, l'insalubrité d'un camp improvisé inondé de trombes d'eau, la boue paralysant l'artillerie et les fantassins britanniques lourdement équipés, et par là-dessus la survenue d'épidémies de maladies tropicales seraient les meilleurs alliés des Espagnols.

En effet, face à une garnison espagnole bien à l'abri derrière ses remparts récemment rénovés, habituée au climat et soudée derrière son chef par la discipline et l'intérêt commun, le corps expéditionnaire britannique ne tarda pas à offrir un spectacle affligeant: vaisseaux mal entretenus ou à l'abandon faute de personnel, troupiers affamés, malades, démoralisés (les pertes furent en moyenne de près de 300 hommes par jour), commandement divisé face à des troupes elles-mêmes hétéroclites (allant des highlanders aux esclaves noirs), équipements aussi mal adaptés au climat que la plupart des hommes. Ainsi, les 3 000 colons du Vermont et de Virginie périrent presque tous de maladie

Le pire fut cependant l'absence de coordination dans le commandement, due aux conflits entre l'amiral Vernon et le général Wentworth. Ainsi, quand ce dernier voulut lancer un assaut général contre Carthagène, l'amiral lui refusa l'appui-feu des canons de ses navires: à cause des haut-fonds de la lagune, ils ne pourraient, disait-il, s'approcher assez des murailles pour assurer leur tir uniquement sur les défenseurs. Un assaut, lancé dans la nuit du 14 avril 1741, échoua parce que les échelles étaient trop courtes : les assiégés tirèrent à bout portant dans la masse d'assaillants empêtrés dans les douves au pied des remparts, puis sortirent en furie et massacrèrent tous les survivants.

Quand les pluies s'intensifièrent, le camp fut transformé en bourbier. Les Britanniques décidèrent de replier tout le monde sur les bateaux. Mais là, la promiscuité et le manque d'hygiène firent s'étendre les maladies. Finalement, à la mi-mai 1741, au bout de 67 jours, devant la démoralisation générale et les énormes pertes (18 000 hommes) dues moins aux combats qu'à la famine et aux maladies (scorbut, gangrène, tuberculose, dysenterie, paludisme, fièvre jaune), les Britanniques complètement groggynote 4 décidèrent d'abandonner le siège et de rentrer à La Jamaïque. Ils furent même obligés d'incendier et de couler 50 de leurs navires, trop délabrés et trop pauvres en hommes pour les manœuvrer.

Cependant, en Grande-Bretagne, la nouvelle d'une écrasante victoire était parvenue alors que les Espagnols résistaient encore tenacement dans la citadelle et le fort San Felipe de Barajas. Comme en 1739, la Cour exulta, des médailles commémoratives furent frappées, la presse se répandit en louanges, des gravures montrèrent entre autres allégories Don Blas de Lezo en soldat ingambe agenouillé devant Lord Vernon. Toute l'euphorie retomba à l'annonce du désastre, le roi George II interdit qu'on mentionne désormais Carthagène. L'amiral Vernon ne rentra pas immédiatement en Grande-Bretagne: il préféra laisser l'émotion retomber et prit son temps pour rédiger un rapport dans lequel il rejetait toute la responsabilité du désastre sur Wenworth. Celui-ci, pour essayer de se racheter, se lança dans une tentative d'invasion de Cuba : le débarquement à Guantanamo (18 juillet 1741), qui fut à nouveau un échec total.

Les résultats du conflit

La nouvelle du désastre fut occultée en Grande-Bretagne dans un premier temps, puis fut noyée dans l'annonce du début de la Guerre de Succession d'Autriche. À partir de 1742, la lutte entre l'Espagne et la Grande-Bretagne se déplaça vers l'est, mais la Royal Navy affaiblie ne put assumer son rôle en Méditerranée qu'avec retard : 25 000 soldats espagnols purent ainsi être transférés en Italie.

La mer des Caraïbes restait espagnole, et la Grande-Bretagne le vit bien en 1776, pendant la Guerre d'Indépendance Américaine, quand Bernardo de Galvez, gouverneur de la Louisianne, fondateur de Galveston, s'appuyant sur les places fortes du Golfe du Mexique paralysa son action dans le Sud de l'Amérique du Nord. Le transfert des métaux précieux continuait, la réputation des Espagnols sortait grandie du conflit, qui n'avait été pour la Grande-Bretagne qu'un désastreux coup d'épée dans l'eau.

Le retour au statu quo ante bellum fut entériné par le Traité d'Aix-la-Chapelle (1748). L'Espagne laissa même l’asiento et le navio de permiso à la Grande-Bretagne, qui lui revendit d'ailleurs deux ans plus tard le reliquat de ses droits pour la somme de 100 000 £ au Traité de Madrid de 1750.

Cependant, la Grande-Bretagne allait poursuivre avec sa ténacité proverbiale sa course à la suprématie maritime et coloniale : la guerre de Sept Ans (1756-1763), en plus de nombreuses possessions françaises, lui apportera l'occasion de se venger de l'Espagne alliée des Français.

Elle prendra enfin La Havane et Manille, mais, devant l'impossibilité de réduire les îles de Cuba et des Philippines, elle échangera ces deux capitales contre la Floride.

      Caricature britannique

La Royal Navy reconquerra tardivement son prestige face à la flotte espagnole : victoires navales britanniques du cap Saint-Vincent, de la baie d'Algéciras (1801), du cap Finisterre et de Trafalgar (1805), avant l'opération d'invasion des colonies espagnoles d'Amérique du Sud (1806-1807) qui sera le dernier conflit entre le Royaume-Uni et l'Espagne coloniale (et sera d'ailleurs encore un échec pour les Britanniques).

Cette guerre « de l'oreille de Jenkins », lancée sur un prétexte dérisoire par le lobby impérialo-mercantile britannique débuta sur fond de traite des Noirs et contrebande, entraîna d'énormes pertes matérielles et humaines (29 000 morts au moins) et se solda par un retour au statu quo ante bellum. Seul le spectaculaire périple de Anson fut un léger succès nautique. Si l'on cherche les bénéficiaires de cette guerre, on ne voit guère que les fabricants de médailles et la jeune presse britannique. Ses caricaturistes, graveurs, écrivains, libellistes et pamphlétaires trouvèrent là l'occasion d'exalter le nationalisme britannique, mais jetèrent aussi les fondations d'un puissant contre-pouvoir démocratique. Finalement, c'est la gouaille populaire qui eut le dernier mot : comme les Français purent dire qu'ils s'étaient battus « pour le roi de Prusse », les Britanniques, en surnommant par dérision ce conflit « guerre de l'oreille de Jenkins » sous-entendirent qu'ils n'avaient pas gagné dans cette affaire plus que la valeur d'un petit bout de cartilage.

La bataille de La Havane est un affrontement maritime qui oppose, le 12 octobre 1748,

l'escadre britannique des Antilles dirigée par Charles Knowles et une flotte espagnole sous la direction d'Andrés Reggio, à la fin de la guerre de l'oreille de Jenkins, dans le cadre de la guerre de Succession d'Autriche

.Au milieu de six ans de calme relatif dans la Mer des Caraïbes, du fait de l'épuisement des belligérants, le contre-amiral Charles Knowles part de la Jamaïque vers Cuba en avril 1748 afin de capturer la Flotte des Indes sur le trajet entre Veracruz et La Havane.

Il patrouille autour de l'île pendant des mois, et après un engagement sans issue dans le canal des Bahamas, il s'approche de nouveau de La Havane le 12 octobre, et se trouve face aux forces de Reggio et de Spínola.

 

 Déroulement

 Les navires de guerre espagnols s'alignent pour défendre le Dragón, qui avait une voie d'eau le ralentissant, tandis que la frégate corsaire Galga s'écarte de la ligne de feu principale.

De leur côté, les Britanniques n'adoptent pas immédiatement une formation linéaire. Le Dragón se retire, n'étant pas à même de bien manœuvrer, ce qui diminue d'autant la puissance de feu espagnole.

Dans l'ensemble, la bataille n'a pas de grand moment, si l'on excepte la capture du Conquistador, au cours de laquelle meurt son commandant, Tomás de San Justo. Du fait de nombreuses avaries, l’África est incendié et quatre barques s'en détachent pour rejoindre le port

 

. Knowles, estimant n'avoir pas assez de forces pour attaquer le port, se contente de repousser la flotte adverse dans le port, se glorifiant ensuite dans un courrier à Londres de l'empêcher ainsi de défendre la flotte des Indes.

Cependant cette escarmouche n'a d'autre résultat en Europe que d'embarrasser les gouvernements, car l'action s'est déroulée après le traité d'Aix-la-Chapelle (1748).

La réprimande eut une tonalité différente des deux côtés : Reggio passa en conseil de guerre, où l'on finit par reconnaître que sa conduite avait été correcte ; à Knowles on reprocha de n'avoir pas exploité son avantage et poussé les Espagnols à une complète déroute.                                    

Ordre de bataille

Royaume d'Espagne

  • África (70 canons): General Andrés Reggio (endommagé pendant la bataille)
  • Invencible (70): General Benito Spínola
  • Conquistador (60): †Tomás de San Justo (navire capturé)
  • Dragón (60): Manuel de Paz
  • Nueva España (60): Fernando Varela
  • Real Familia (60): Marcos Forastal
  • Frégate corsaire Galga (30): Pedro de Garaycoechea


Royaume de Grande-Bretagne

  • Cornwall 80 (vaisseau amiral, Contre-amiral Charles Knowles)
  • Lenox 70 (Charles Holmes)
  • Tilbury 60 (Charles Pawlet)
  • Strafford 60 (David Brodie)
  • Warwick 60 (Thomas Innes)
  • Canterbury 60 (Edward Clarke)
  • Oxford 50 (Edmund Toll)

http://youtu.be/nZmQXlA09W4

 

Sir Charles Knowles (v. 1704 - 9 décembre 1777), 1er baronnet, est un officier de marine de la Royal Navy britannique, qui sert pendant la guerre de l'oreille de Jenkins, dans le cadre du conflit plus large de la guerre de Succession d'Autriche, puis pendant la guerre de Sept Ans. Il sert également brièvement dans la marine impériale russe pendant la guerre russo-turque. Il termine sa vie avec le grade d'Admiral à l'issue d'une carrière longue et mouvementée, couronnée par des succès, et par moments, de controverses. Doté d'une solide éducation, il excellait particulièrement dans la construction et la destruction de fortifications. Sa carrière se déroule principalement dans les Indes occidentales, où il commande des vaisseaux puis des escadres contre les vaisseaux et établissements français et espagnols.

Bien qu'il ait été dans le service actif et se soit élevé à la dignité de Contre-Amiral du Royaume-Uni, Knowles trouve le temps de se dédier à l'étude, travaillant à la traduction d'études scientifiques en langues étrangères, et développant ses propres inventions. Sa carrière en mer sera néanmoins marquée par différents échecs, qui peuvent expliquer son départ pour la Russie à la fin de sa vie pour se dédier au développement de la flotte russe.

http://youtu.be/nZmQXlA09W4        

GUERRE DE SEPT  ANSLa bataille de Minorque ou de Port Mahon est un affrontement naval et terrestre qui a lieu en mai et juin 1756

au début de la guerre de Sept Ans.

Cette bataille oppose la France et l'Angleterre pour le contrôle de l'île de Minorque en Méditerranée occidentale. Le combat naval, le 20 mai 1756, met aux prises l'escadre française de Toulon, commandée par La Galissonière, à celle de John Byng, arrivé de Gibraltar pour secourir l'île où vient de débarquer l'armée du maréchal de Richelieu.

La retraite de l'escadre anglaise provoque le 29 juin la reddition de l'île qui va rester entre les mains de la France jusqu'à la fin de la guerre

. L'opinion française considère cette victoire comme une revanche sur les attaques de la Royal Navy en période de paix. En Angleterre, cette défaite provoque une grave crise dans la marine et le gouvernement. Elle culmine avec la condamnation à mort de John Byng et le retrait du premier ministre Newcastle en 1757 au profit de William Pitt, partisan de la guerre totale avec la France, et qui devient l'homme fort du nouveau gouvernement anglais. La prise de Minorque sera aussi la seule victoire navale importante de la France pendant la guerre de Sept Ans.

À la fin de la guerre de Succession d'Autriche (1748), les rivalités coloniales entre la France et l’Angleterre n’ont pas été réglées, malgré la restitution mutuelle des conquêtes faites pendant le conflit (Madras contre Pondichéry). En 1755, l’Angleterre décide de reprendre les hostilités et de se donner le maximum de chance de victoire en attaquant sans déclaration de guerre1. C’est ainsi qu’au début de cette année-là, la Royal Navy tente d’intercepter des renforts français pour le Canada – lui-même menacé par une forte armée anglaise – et qu’à l’automne, 300 navires de commerce français sont saisis dans l’Atlantique. Ils sont revendus à Londres pour 30 millions de livres tournois1. Plusieurs vaisseaux français isolés sont attaqués près des côtes. L'opinion publique, outrée, s'indigne de la « piraterie anglaise ».

Le gouvernement de Louis XV, qui cherche à préserver la paix, ne réagit pas immédiatement et maintient les discussions diplomatiques malgré les attaques de la Navy. Les navires de commerce anglais continuent à fréquenter impunément les ports français et le roi ordonne même de relâcher une frégate capturée au large de Brest et qui se rendait en Amérique avec le gouverneur de Caroline du Sud. En décembre 1755, Versailles, qui se rend compte que Londres ne cherche qu’à gagner du temps pour préparer de nouvelles offensives, lance un ultimatum demandant la restitution des navires marchands et la libération de leurs équipages, soit 6 000 marins. Son rejet, le 13 janvier 1756, signifie l'instauration de l'état de guerre, même si celle-ci n'est pas encore officiellement déclarée. Le succès de l’expédition et du débarquement (avril 1756)

 

Plan des Baléares, de Port-Mahon et de ses fortifications sur l'île de Minorque. Port-Mahon, qui sert de base à la Royal Navy depuis 1708 est l'enjeu de l'attaque française. (Carte de 1740).

l'embarquement des troupes à Marseille. L'expédition mobilise 12 000 hommes et 176 bâtiments de transport. (J. Kapeller).

Alors qu’une vaste guerre continentale menace aussi, Versailles décide une grande opération navale et terrestre en Méditerranée. Gibraltar semblant hors de portée, l’objectif retenu est l’île de Minorque, en Méditerranée occidentale. Cette île, conquise en 1708 par l’Angleterre lors de la guerre de Succession d'Espagne, servait depuis cette époque de base à la Royal Navy pour surveiller les côtes hispano-provençales et au besoin en faire le blocus. Le Conseil du roi décide de s’en emparer par une attaque surprise. La guerre n’étant pas encore officiellement déclarée, l’expédition est perçue comme une juste représailles aux rafles des navires civils français en pleine paix. En cas de succès, le gouvernement français peut aussi promettre à Madrid de lui restituer l'île pour prix d'une entrée en guerre à ses côtés ou bien de la conserver comme gage à échanger contre les conquêtes que l'Angleterre pourrait faire en Amérique.

L’attaque est préparée avec soin pendant les premiers mois de 1756. Pendant qu'on arme une escadre à Toulon, on masse des troupes dans les environs, soit vingt-cinq bataillons avec des parcs d’artillerie, des bestiaux, des vivres, des munitions4. Ces dernières sont confiées au maréchal de Richelieu, qui a reçu le commandement général de toutes les côtes de la Méditerranée, de Port-Vendres à Antibes. Une concentration de moyens aussi importante devrait normalement éveiller la curiosité des espions et mettre à jour l’objectif. Il n’en est étonnamment rien : le secret de l’attaque, partagé par trois ou quatre personnes à Versailles et à Toulon réussit à être préservé. Les officiers de l’armée de terre, qui s’interrogent sur les mouvements qu’on leur fait exécuter, n’ont aucune information et le commandant de Toulon laisse courir des bruits fantaisistes. À Londres, lorsqu’on est enfin informé de cette concentration de troupes, on ne soupçonne rien d’important. On regarde même ailleurs, puisqu’une armée de diversion, confiée au maréchal de Belle-Isle, fait mine de préparer une opération de débarquement dans la Manche. L'amirauté anglaise tombe dans le piège et retient ses escadres qui se retrouvent à surveiller du mauvais côté, laissant le champ libre aux Français. Lorsque l’inquiétude commence à gagner et que Londres décide d’envoyer une flotte avec des renforts, il est trop tard, La Galissonière et Richelieu sont passés à l’offensive.

Dans les premiers jours d’avril, tout est prêt. L’embarquement des troupes de terre, environ 12 000 hommes, se fait du 4 au 8 sur les vaisseaux de guerre et sur 176 bâtiments de transports arrivés de Marseille. L’escorte compte douze vaisseaux et cinq frégates. Elle est confiée à un marin expérimenté, le comte de La Galissonière, qui s'était aussi illustré comme un remarquable administrateur au Canada Il met son pavillon sur le Foudroyant (80 canons) et embarque avec lui l’état-major du maréchal de Richelieu. Un hôte de marque se joint à eux : le prince Frédéric de Wurtemberg, autorisé à suivre la campagne sur le désir du roi de Prusse, alors allié de la France pour quelques mois encore Au total, l’expédition compte 193 voiles qui se rassemblent en rade de Toulon sur trois divisions. Le 10 avril, La Galissonière donne l’ordre d’appareiller. Le 18, on est en vue de Minorque. La Galissonière s’établit à l’ouest de l’île, à l’opposé de Port-Mahon, dans le canal entre Majorque et Minorque. Aucune voile anglaise n’est en vue : la surprise est totale.

Le débarquement commence le jour même, vers sept heures du soir, et se poursuit sans incident pendant la nuit. La population, fatiguée de la domination anglaise, accueille favorablement les Français et facilite les opérations. C’est une aide plus qu’utile, car La Galissonière est arrivé sans carte précise sur une île qui lui est inconnue, rien n’ayant été anticipé pendant la période de paix pour préparer une éventuelle reconquête. Le débarquement se fait donc un peu au hasard, dans la baie de Ciutadella qui n’est pas gardée et où le vent a poussé la flott. Le 20 avril, toutes les troupes sont à terre et on commence la traversée de l’île. Le 22, on entre dans Port-Mahon sans combat. Le gouverneur anglais Blakeney, qui a moins de 3 000 hommes, n’est pas en mesure de s’opposer aux envahisseurs et se replie précipitamment sur le fort Saint-Philippe. Richelieu n’est pas plus renseigné sur les fortifications de Mahón que La Galissonière ne l’est sur les atterrages de l’île, puisqu’il ne dispose que d’un vieux plan antérieur à la conquête anglaise trouvé au Dépôt de la Marine. Mais Richelieu, qui passe pour un courtisan avide de bons mots et d’aventures galantes, est aussi un chef habile qui s'est illustré lors du conflit précédent. Les abords sont rapidement reconnus et les travaux du siège commencent aussitôt. À titre d'anecdote, citée par Lacour-Gayet, à Toulon, Richelieu avait montré son vieux plan du fort Saint-Philippe à un capitaine de navire marchand qui connaissait la région ; ce plan, lui avait dit celui-ci, ne ressemble pas plus au fort Saint-Philippe que la Bastille ne ressemble à une bonne place de guerre.

Après être resté jusqu’au 24 avril, soit six jours, au mouillage de Ciudadella pour y achever le débarquement de l’artillerie et du matériel, La Galissonière remet à la voile pour venir croiser devant Mahón. Mais dès le 21, soit trois jours après l’arrivée, il a été informé de la présence de cinq vaisseaux anglais dans le port. Il s’agit de la division du contre-amiral anglais George Edgcumbe arrivé peu de temps avant avec dix bâtiments de commerce français raflés en mer. L’Anglais abandonne ses prises civiles et s’enfuit à toutes voiles La Galissonière, malgré la supériorité de ses forces, n’a pas essayé de bloquer Edgcumbe dans le port, ce qui lui vaut de sévères critiques. Le chef français, contraint de se justifier, doit rappeler les ordres très stricts qu’il a reçu avant le départ, à savoir qu’il ne doit prendre aucun risque et veiller avec le plus grand soin à la sécurité de l’escadre et des troupes qui doivent toujours rester ensemble même après le débarquement La Galissonière, qui n’a pas osé s’affranchir d’ordres qui lui aurait pourtant offert une victoire facile, laisse donc Edgcumbe foncer sur Gibraltar y annoncer l’attaque française.

la bataille de Carthagène est une bataille navale secondaire qui a lieu le 28 février 1758

au large du port espagnol de Carthagène, en Méditerranée, pendant la guerre de Sept Ans. Une flotte britannique sous les ordres de l'amiral Osborn, qui bloquait la flotte française à l'intérieur du port de Carthagène, attaque et bat une flottille française sous les ordres de Michel-Ange Duquesne de Menneville venue à leur aide.

L'interception de la flotte française permettait de limiter les renforts envoyés au secours de Louisbourg en Amérique du nord, qui était assiégé par les Anglais et qui tombera plus tard cette année-là

 

La première bataille de Gondelour a lieu le 29 avril 1758

entre les marines française et britannique pendant la guerre de Sept Ans près de Gondelour au large de la côte Carnatique au sud de l'Inde.

C'est la première des trois batailles navales qui oppose les deux marines dans le secteur pendant ce conflit. Elle oppose l'escadre française du comte d'Aché aux forces anglaises de George Pocock. Le combat bien qu'indécis, est un succès français car les vaisseaux de d'Aché réussissent à passer pour débarquer les renforts attendus à Pondichéry

.

Gondelour, aussi connu sous le nom de Cuddalore, est un port indien situé à environ 180 km au sud de Madras (actuellement Chennai), soit 20 km au sud de Pondichéry. La ville est à l'époque la capitale des comptoirs français de l'Inde, sur la côte de Coromandel. Le nom de « Gondelour », consacré par les historiens français du XIXe siècle est dû à une ambigüité d'écriture du XVIIIe siècle. La guerre avait été officiellement déclarée en Europe en 1756 et l'enjeu essentiel se jouait alors dans l'Atlantique et dans les Antilles au sujet du Canada, des comptoirs sur les côtes africaines et des îles à sucre. C'est là que se déployaient les principales escadres françaises et anglaises, mais à Versailles et à Londres on n'oubliait pas l'océan Indien où les deux Compagnies des Indes françaises et anglaises se livraient une concurrence féroce pour y étendre leurs zones d'influence.

En mars 1757, les Anglais s'étaient emparés de Chandernagor et il était clair que tous les établissements français de l'Inde étaient menacés

Le gouvernement français, qui dispose de beaucoup moins de vaisseaux de guerre que la Royal Navy, décide malgré tout d'y envoyer des renforts en utilisant les ressources de la Compagnie des Indes4. Une division mixte de 9 vaisseaux est ainsi formée, avec un vaisseau de guerre puissant (74 canons) placé à la tête de 8 navires armés de la Compagnie. Cette petite force, placée sous le commandement du comte d'Aché, embarque une troupe de 4 000 hommes à destination de Pondichéry, elle-même sous les ordres de Lally-Tollendal, qui doit prendre la tête de toutes les forces françaises en Inde5. C'est un renfort conséquent vu le nombre réduit de navires, la longueur du voyage et les risques sanitaires. La division quitte la France le 2 mai 1757, perd 300 hommes fauchés par une épidémie lors d'une escale dans l'Atlantique, fait relâche à l'Isle de France en décembre et arrive enfin dans les eaux indiennes en avril 1758 où elle est attendue par les vaisseaux de George Pocock.

Une bataille très discutée   Soldat des troupes de marine. La division navale de d'Aché arrive à Pondichéry avec un renfort de 4 000 soldats que cherchent à intercepter les forces de George Pocock.Sur le papier on constate un léger avantage en puissance de feu pour d’Aché, puisqu’il aligne 470 canons alors que Pocock n’en dispose que de 414. Cet écart est cependant virtuel, car Pocock aligne sept véritables vaisseaux de guerre alors que d’Aché n’en à qu’un seul. L’équipage des vaisseaux de ligne est plus nombreux et nettement mieux entrainé. Les navires de la Compagnie des Indes ont l’habitude d’être armés pour faire face aux corsaires (et pirates) des mers du sud ou pour s’opposer aux navires des compagnies concurrentes. Mais face à de véritables vaisseaux de guerre, ils ne font guère le poids car ils restent sur le fond des navires de commerce, même robustement construits, et parce que leur rythme de tir est très inférieur. Les navires de d’Aché sont aussi encombrés par les troupes et le matériel de renfort, ce qui gêne la manœuvre des canonniers7 et trois de ces unités ont moins de 50 canons, ce qui en fait plus des frégates que de véritables navires de combat. Avec 4 vaisseaux de 60 canons ou plus, complétés de 2 vaisseaux de 50 canons, la division de Pocock est homogène et part au combat avec un net avantage.

Le 29 avril vers midi les deux forces sont en vue au large du comptoir néerlandais de Négapatam. On forme des deux côtés la traditionnelle ligne de bataille et on commence à se rapprocher. Pocock, qui semble parfaitement connaitre la composition de la division française, décide de concentrer ses efforts sur le seul véritable vaisseau de guerre, le Zodiaque (74). La canonnade s’engage vers 15 h 0, les Français ouvrant le feu les premiers. Pocock, qui semble déterminé à détruire ou neutraliser le Zodiaque, retient son feu jusqu’à portée de mousquet et concentre ses forces sur le navire-amiral de d’Aché pour obtenir le maximum d’effet. À 16h 0, le combat est général. Les vaisseaux anglais souffrent beaucoup dans leur mâture du feu des navires de la Compagnie des Indes alors que ces derniers, dont les ponts encombrés de troupes sont balayés par les boulets, essuient de lourdes perte. Le Zodiaque soutient un combat acharné et finit par repousser les assauts du Yarmouth, ce qui profite au reste de la division qui peut commencer à se dégager. D’Aché ordonne à 5 navires de poursuivre leur route alors qu’il continue à se battre avec les 3 vaisseaux restants. Il décroche ensuite à son tour, mais Pocock engage la poursuite.

C’est alors qu’intervient un coup de théâtre favorable aux Français. On n’est en effet plus très loin de Pondichéry où patrouillent deux unités, le Comte de Provence, gros navire de 74 canons de la Compagnie des Indes, et une frégate de 24 canons, la Diligente7. Attirés par l’écho de la bataille, les deux navires font voile vers la canonnade et arrivent au contact du Zodiaque en retraite. L’arrivée du Comte de Provence renverse la situation. D’Aché stoppe la retraite et se remet en position de combat. La belle contenance des deux 74 canons français impressionne les poursuivants. Pocock, dont plusieurs vaisseaux ont beaucoup souffert, juge plus prudent d’en rester là et décroche à son tour7. L’Anglais gagne Madras pour réparer ses mâtures, alors que les Français reprennent leur route vers Pondichéry. Sur les 8 navires de la Compagnie des Indes, le Bien-Aimé (58) est le plus endommagé, mais reste autonome et n’a pas besoin d’être pris en remorque. Le vaisseau, cependant, est perdu sur les eaux dangereuses de la côte de Coromande

Le bilan : une victoire tactique française Le Saint-Louis, vaisseau de 50 canons de la Compagnie des Indes attaqué par un Indiaman anglais. D'Aché repousse Pocock après un dur combat. (Tableau de Lawson Dunn)

Les pertes ne sont connues avec précision que du côté anglais, soit 29 tués et 89 blessés, alors que les Français auraient perdus environ 600 hommes Chiffre élevé qui mêle les morts et les blessés sans plus de précision, mais dont il faut se contenter faute de mieux, sachant que le combat a été violent et que les navires français étaient fortement chargés de troupes. D’Aché lui-même est sérieusement blessé

Les historiens qui font le bilan de cette bataille concluent généralement sans s’attarder qu’elle est indécise, quand ils n’omettent tout simplement pas d’en parler Un oubli qui s’explique sans doute par le faible nombre des navires engagés, alors que les grandes escadres — celle qui retiennent l’attention — sont mobilisées de l’autre côté du monde. Pourtant, cette bataille isolée apparait comme un net succès tactique français si on reprend les objectifs des deux chefs. Pocock avait pour mission d’empêcher le convoi français de passer, d’où sa tentative de détruire le Zodiaque, ce qui aurait immanquablement provoqué la capture des navires chargés de troupes et du nouveau gouverneur, Lally-Tollendal, avant même qu’il ne prenne sa charge. Sans être véritablement une défaite anglaise, c’est donc tout de même un succès français. D’Aché a réussi à faire passer son convoi, lequel aborde Pondichéry le jour même. Les renforts sont débarqués aussitôt, soit sans doute un peu plus de 3 200 hommes si on prend en compte les pertes par maladie (voir plus haut) et les morts de la bataille.

Les conséquences en sont immédiates : Lally-Tollendal, rude combattant qui déteste les Anglais, engage aussitôt une offensive qui lui permet de s’emparer du port de Gondelour, le 4 mai 1758, puis de celle du fort Saint-David (en), au sud de Pondichéry, en juin, et enfin d’Arcate, en octobre. La campagne va ensuite évoluer de façon catastrophique pour les Français, mais ne doit faire oublier que d’Aché a repli sa mission en repoussant les forces de Pocok dans un engagement très difficile où il n’était absolument pas donné favori. Les deux chef n'en ont par ailleurs pas terminé puisqu'ils vont se retrouver le 3 août devant Negapatam et une troisième fois, le 10 septembre 1759 dans les eaux de Pondichéry.  

Les navires engagés

Flag
                            of Royalist France.svg France

Escadre sous le commandement du comte d'Aché7

  • Zodiaque, 70, Comte d'Aché
  • Comte de Provence, 58, Jean Jacques Delachaise
  • Bien-Aimé, 58, Jean Baptiste Charles Bouvet de Lozier
  • Vengeur, 54, Jean-Baptiste Christy de la Pallière
  • Mosan, 50, Pierre de Becdelievre
  • Duc de Bourgogne, 50, Jean Baptiste Nicolas Denis d'Apres de Mannevillette
  • Duc d'Orléans, 50, Jean Francois Marie de Surville
  • Saint-Louis, 50, Louis Dominique de Joannis (ainé)
  • Condé, 50, Jacques Derabec
  • Sylphide, 30, Étienne Mahy


Union flag 1606 (Kings Colors).svg Angleterre

Escadre sous le commandement de George Pocock

  • HMS Yarmouth, 70, Amiral George Pocock
  • HMS Elisabeth, 70, Stewen
  • HMS Cumberland, 66, Martin
  • HMS Tiger, 60, Leyton
  • HMS Weymouth, 60,
  • HMS Newcastle, 54
  • HMS Salisbury, 50
  • HMS Protector, 40
  • HMS Queensborough, 40


 

La bataille de Négapatam est une bataille navale qui a lieu le 3 août 1758

pendant la guerre de Sept Ans. Elle se déroule près de Négapatam, au large de la côte Carnatique, dans le sud de l'Inde. Après l'affrontement du 28 avril au large de Gondelour, c'est la deuxième bataille opposant l'escadre britannique du vice-amiral George Pocock à l'escadre française du comte d'Aché.

Le 27 juillet 1758, les 7 vaisseaux de George Pocock se montrent devant Pondichéry où sont mouillés les 9 vaisseaux du comte d'Aché D'Aché, qui commande sur le Zodiaque (74), sort immédiatement de la rade et manœuvre pendant plusieurs jours pour trouver l'avantage du vent, tandis que Pocock le poursuit sans relâche. D'Aché, comme lors du combat précédent au large de Gondelour, dispose de plus de vaisseaux que son adversaire, mais presque tous, hormis le navire amiral, sont des navires armés de la Compagnie des Indes, moins efficaces que de véritables unités de guerre, ce qui assure aux Anglais un bon équilibre des forcesache

Les deux escadres s'affrontent le 3 août dans les parages de Karikal et de Negapatam Le combat est bref mais intense. D'Aché ayant perdu l'avantage du vent, tombe sous le feu anglais qui touche plusieurs de ses navires dans leurs œuvres vives. Le Comte de Provence, gros navire de la Compagnie des Indes (74 canons), ravagé par un incendie, échappe de peu à la capture. Le Zodiaque (74), ingouvernable et en feu, menace d'exploser. D'Aché est contraint de donner l'ordre de faire retraite. Les Anglais, très malmenés aussi, ne sont pas en état de donner la poursuite et préfèrent se replier1.

Les historiens passent généralement très vite sur ce combat aujourd'hui presque oublié. La bataille a été indécise : aucun bâtiment n'a été perdu, mais les dégâts sont sévères de part et d'autre, sans que l'on connaisse avec exactitude les pertes humaines. D'Aché a été sévèrement blessé et va bientôt rentrer sur l'Ile-de-France pour hiverner. Les deux escadres se rencontreront une troisième et dernière fois un peu plus d'un an plus tard, le 10 septembre 1759, lors de la bataille de Pondichéry, au retour de d'Aché sur les côtes indiennes.

La bataille de Pondichéry est la troisième bataille navale qui oppose Anglais et Français en Inde pendant la guerre de Sept Ans.

Elle se déroule près de Pondichéry, le 10 septembre 1759, après les batailles de Gondelour et de Négapatam, les 29 avril et 3 août 1758. Elle oppose l'escadre du vice-amiral George Pocock à l'escadre du comte d'Aché. Pocock cherche à intercepter d'Aché qui arrive de l'île-de-France avec des renforts et de l'argent pour les forces françaises de Pondichéry. Le combat est considéré comme indécis, mais d'Aché réussit à passer et à remplir sa mission. Le cours de la guerre en Inde, qui évolue défavorablement depuis plusieurs mois pour la France, n'en est cependant pas bouleversé.

La guerre, qui en est à sa quatrième année en Europe et à sa deuxième en Inde commence à mal tourner pour les Français. Lally-Tollendal, arrivé en 1758 avec la division de d'Aché est maintenant en difficulté1. Le chef français, après quelques succès dans le Dekkan (prise de Gondelour et du Surate) a échoué lourdement en essayant de prendre Madras en novembre 1758. Le port anglais a résisté au siège grâce à la défense énergique du général Laurence, et surtout à cause de l’absence de soutien naval à l’offensive française1. La division navale de d’Aché, après les deux combats difficiles où les forces de Pocock ont été tenues en échec, a dû en effet quitter les eaux indiennes à l’arrivée de la mousson d’hiver. La côte de Coromandel étant impraticable pendant cette période, les vaisseaux français sont allés se mettre à l’abri sur leur base habituelle de l’île-de-France, à deux mois de navigation de Pondichéry. Les Anglais, mieux installés en Inde, disposent sur la côte occidentale du port de Bombay où leurs vaisseaux peuvent hiverner en sécurité en restant proche du théâtre d’opération. Les résultats ne se sont pas fait attendre : dès février 1759, à la fin de la mousson, l’escadre de Pocock est reparue devant Madras pour ravitailler celle-ci. En février 1759, Lally-Tollendal a dû lever le siège de la principale base anglaise sur la côte orientale de l’Inde

Les deux adversaires attendent des renforts pour reprendre la campagne qui s’annonce peut-être décisive pour la suite de l’année 1759. Côté anglais, on joue avec un coup d’avance, puisque Pocock, sorti de l’hivernage de Bombay en avril, est de facto en position d’assurer le blocus de Pondichéry2où se sont repliées le gros des forces de Lally-Tollendal. Côté français, la situation est beaucoup plus délicate, car la Marine royale est sur la défensive dans l’Atlantique où sont engagés l’essentiel de ses moyens. Elle a maintenant bien du mal à assurer les liaisons avec les Antilles alors que celles avec le Canada sont presque rompues depuis la chute de Louisbourg et que tous les postes sur la côte d’Afrique sont tombés

À l’île-de-France on déploie cependant une activité fébrile pour rassembler des troupes et renforcer la division navale de d'Aché. Cette dernière, composée en 1757-1758 d’un vaisseau de 74 canons accompagné de huit vaisseaux armés de la Compagnies des Indes françaises, est maintenant formée de quatre vaisseaux de guerre grâce à l’arrivée de trois vaisseaux de 64 canons commandés par Froger de l'Éguille, qui s’additionnent à sept vaisseaux armés de Compagnies des Indes. La Compagnies des Indes fait — comme le veut d’ailleurs sa mission — des efforts considérables pour armer et financer cette force. On s’appuie sur les ressources locales de l’archipel des Mascareignes, mais on fait aussi venir des approvisionnements de Madagascar et du Cap de Bonne-Espérance, en profitant de la neutralité néerlandaise. Un coup de chance vient en aide aux Français : la capture d’un riche vaisseau de la Compagnie anglaise permet d’éponger une large partie des dépenses, mais la préparation de la division, qui a demandé des mois, explique qu’on entre en campagne très tard dans la saison. Ce n’est que début septembre que d’Aché se présente dans les eaux indiennes.

Deux heures de combat indécis      Pocock, parfaitement au courant de l’arrivée de la force française guette celle-ci entre Pondichéry et Negapatam. Pocock dispose maintenant d’une véritable escadre. Sa division, composée de 9 vaisseaux en 1758, est maintenant passée à 11 unités, dont neuf de guerre, complétée de deux navires armés de la Compagnies anglaise des Indes et d’un brûlot. Outre l’avantage du nombre, Pocock dispose aussi d’un net avantage qualitatif car la puissance de feu d’un vaisseau de ligne, — même à canons égaux — est toujours supérieure à celle d’un navire armé de la Compagnie des Indes. L’équipage d’un vaisseau de ligne est nettement plus nombreux et exclusivement entrainé à la guerre, alors qu’un Indiaman reste sur le fond un navire de commerce dont l’équipage n’a pas le même niveau de formation militaire

Pocock, qui n’a pas reçu l’autorisation du gouverneur néerlandais de faire de l’eau à Négapatam cherche à se ravitailler sur Ceylan, à Trinquemalay. Le 2 septembre au matin, la frégate Revenge repère les voiles françaises au large des côtes de Ceylan. Pocock lance la poursuite, mais les vents et les courants ne sont pas favorables au chef anglais qui ne peut entrer au contact des Français que le 10 septembre8. On est maintenant au large de Porto Novo, pas très loin au sud de Pondichéry Les deux amiraux forment la traditionnelle ligne de bataille. D’Aché, déterminé à passer coûte que coûte malgré l’infériorité de ses forces, ne s’esquive pas. La bataille s’engage vers 16  0. Les deux lignes se canonnent violemment. Les Français concentrent leur tir sur les mâtures pour tenter de neutraliser les vaisseaux adverses, mais le feu anglais cause des dégâts importants. Au bout de deux heures de combat, la ligne française commence à se disloquer, plusieurs vaisseaux sortant de la ligne pour tenter de réparer leurs avaries, dont le navire amiral, le Zodiaque (74), suite à une confusion dans le commandement. A son bord, l’officier en second est tué à son poste alors qu’il est à la manœuvre. L’officier qui le remplace donne l’ordre de sortir de la ligne, puis c’est d’Aché qui est grièvement blessé à la cuisse par une décharge de mitraille alors qu’il veut faire annuler l’ordre8,10.

Il est 16h 0. À la vue du navire amiral qui décroche, les autres vaisseaux suivent l’exemple et toute la division française fait retraite. Côté anglais, on est cependant bien en peine de poursuivre car les mâtures sont en trop mauvais état : « Après l’engagement, aucun navire anglais ne pouvait hisser la moitié de sa voilure. Tous les vaisseaux français, excepté un à qui il manquait la voile supérieure, possédaient la totalité de leur voilure » note un historien anglais. Comme souvent après un combat en ligne de file, on clame victoire des deux côtés. Pocock reste maître du champ de bataille déserté par les Français, mais l’avantage tactique revient cependant à d’Aché qui a réussi à faire passer sa division. Pocock doit se rabattre sur Négapatam pour faire les premières réparations. On ne connait pas les pertes humaines, mais il semble qu’elles soient équivalentes des deux côtés.   

Une victoire française sans lendemain  George Pocock affronte trois fois le comte d'Aché au large des côtes indiennes. Il est repoussé à chaque rencontre, mais garde finalement la maitrise des eaux autour de Pondichéry car les vaisseaux français se replient sur l’île-de-France. (Tableau de T. Hudson)

Sur le papier, c’est une victoire tactique française. Le 15 septembre 1759, Pondichéry est en vue. Les renforts y sont débarqués avec une forte somme d’argent. Pourtant elle est sans lendemain, car les troupes mises à terre ne seront pas suffisantes pour redresser la situation alors que l’état-major français est en crise. Lally-Tollendal, bon combattant mais mauvais diplomate, a rejeté les alliances avec les nababs, ne comprend pas les Hindous, qu'il considère comme des Sauvages, ne veut faire la guerre qu'à l'européenne et méprise les cipayes. Le chef français, dont le caractère est très difficile, s’est brouillé aussi avec ses officiers et les administrateurs de la Compagnie. Les efforts faits par d’Aché pour ravitailler Pondichéry se révèlent donc illusoires. Dès le 27 septembre, soit 12 jours après son arrivée, d’Aché lève l’ancre pour se replier sur l’île-de-France, abandonnant la place à son sort. L'arrivée de la mousson d'hiver, en octobre, n'est pas la seule explication à ce départ précipité : tout indique que d'Aché, qui témoignera après la guerre contre Lally-Tollendal, s'est brouillé à son tour avec ce dernier.

Le conflit, encore indécis en 1759, va basculer en faveur des Anglais qui reçoivent aussi des renforts importants et n’hésitent pas, eux à s’appuyer sur des troupes indiennes nombreuses. Ils font la reconquête du terrain perdu dans le Carnatic, puis viennent mettre le siège devant Pondichéry en mars 1760 avec 4 000 hommes débarqués d’Angleterre et plus de 10 000 cipayes soutenus par 16 vaisseaux de ligne14. La ville, soumise à un blocus complet, ne sera plus ravitaillée et tombera en janvier 1761 après une résistance désespérée. Elle sera ravagée de font en comble par les vainqueurs peu e temps avant que d’Aché ne rentre en France Versailles récupérera Pondichéry et les autres comptoirs avec le traité de paix de 1763, mais en se contentant désormais d'y faire du commerce et en renonçant à toute influence politique en Inde  

Forces en présence

Royaume de France Royaume de France

Escadre sous le commandement du comte d'Aché :
11 vaisseaux, dont 4 de guerre2.

  • Zodiaque (74 canons, navire amiral)
  • Illustre (64 canons)
  • Actif (64 canons)
  • Fortuné (64 canons)
  • Centaure (74 canons, Compagnie française des Indes)
  • Vengeur (54 canons, idem)
  • Comte de Provence (74 canons, idem)
  • Duc d'Orléans (50 canons, idem)
  • Saint-Louis (50 canons, idem)
  • Minotaure (74 canons, idem)
  • Duc de Bourgogne (60 canons, idem)

Frégates

  • Sylphide (36 canons)
  • Diligente (24 canons)

Royaume de Grande-Bretagne Royaume de Grande-Bretagne

Escadre sous le commandement de George Pocock :
11 vaisseaux dont 9 de guerre, plus un nombre indéterminé de frégates

  • HMS Yarmouth (en) (64 canons, navire amiral)
  • HMS Grafton (en) (68 canons)
  • HMS Cumberland (en) (66 canons)
  • HMS Elizabeth (en) (64 canons)
  • HMS Newcastle (en) (50 canons)
  • HMS Salisbury (en) (50 canons)
  • HMS Tiger (en) (60 canons)
  • HMS Weymouth (en) (60 canons)
  • HMS Sunderland (en) (60 canons)

Frégates

  • HMS Queenborough (24 canons)
  • Deux vaisseaux de la Compagnie anglaises des Indes, armement inconnu.
  • Un brûlot.

 

La bataille de Lagos est une bataille navale de la guerre de Sept Ans qui se déroule les 18 et 19 août 1759,

devant Lagos (Portugal). Elle oppose une flotte commandée par l'amiral anglais Edward Boscawen à une partie de la flotte française venue de Toulon et commandée par le chef d'escadre La Clue-Sabran.

Les Britanniques détruisent deux vaisseaux de ligne et en capturent trois autres. Une partie de l'action se déroule dans les eaux territoriales du royaume du Portugal, pays neutre à ce moment.

En 1759, la France combat sur deux fronts. Sur terre, alliée à l'Autriche, elle affronte la Prusse. Sur mer, elle s'oppose à la Royal Navy et cherche à maintenir les liens avec ses colonies. L'idée germe alors de porter la guerre sur le sol même de la Grande-Bretagne.  Pour réaliser ce grand dessein, la flotte de Brest doit escorter une flotte de navires de transport qui devront acheminer les troupes, depuis le Morbihan pour les unes, et depuis la région d'Ostende pour les autres.  Afin de contrer efficacement les escadres anglaises, il est prévu d'utiliser les navires de Toulon. La mission affectée à ces navires est, selon les auteurs, différente, même s'ils sont d'accord sur le fait qu'elle doit aider la flotte de Brest. Pour certains auteurs, et, en particulier les auteurs britanniques, l'escadre de Toulon devait renforcer celle de Brest.

Pour d'autres auteurs, sa mission devait la conduire à agir aux Antilles pour obliger les Anglais à y envoyer une partie des forces surveillant l'escadre de Brest

Les forces en présence      Les amiraux   La Clue-Sabran

Jean-François de Bertet de La Clue-Sabran (1696-1764) est entré aux gardes-marine en 1715. lieutenant de vaisseau en 1734, capitaine de vaisseau en 1742. Il commande alors le vaisseau L'Atalante lors de la bataille du cap Sicié (1744). Chef d'escadr en 1755, il commande La Couronne et une division à la bataille de Minorque (20 mai 1756).

En 1758, il est mis à la tête d'une division de 6 vaisseaux devant aller croiser aux Antilles. Mais, il ne peut franchir le barrage britannique au détroit de Gibraltar. Il doit revenir à Toulon.

En 1759, il commande l'escadre de Toulon.

  • Edward Boscawen (1711-1761)

Âgé de 48 ans, contre-amiral en 1747 et « amiral de la Bleue » en 1758, il a participé à de nombreuses actions, comme la première bataille du cap Finisterre, en mai 1747, la prise de L'Alcide et du Lys (8 juin 1755), la prise de Louisbourg (26 juillet 1758).

Son nom est aussi connu pour la « rafle de Boscawen », action par laquelle il fait capturer, en pleine paix, des milliers de marins français en arraisonnant tous les bateaux possibles pour les envoyer sur les pontons. Cette action était destinée à affaiblir la marine royale en prévision d'un conflit à venir.

En mai 1759, il est nommé à la tête de l'escadre de Méditerranée et est chargé du blocus de Toulon.  

L'escadre française  Organisation

L'escadre française est, probablement, organisée en trois divisions de quatre vaisseaux, chaque division disposant d'une frégate pour répéter les ordres ou porter assistance à un vaisseau en difficulté[réf.]. C'est l'organisation classique d'une force navale de l'époque, avec avant-garde, corps de bataille et arrière-garde.

Liste des navires

L'escadre qui sort de Toulon comprend 12 vaisseaux et 3 frégates. Mais seule une partie d'entre eux participeront à la bataille.

  • Navires participant à la bataille.
    • L'Océan (80 canons), 1756, La Clue, Carné,
    • Le Téméraire (74), 1749, d'Herville,
    • Le Modeste (64), 1759, Dulac de Montvert,
    • Le Redoutable (74), 1752, Saint-Aignan,
    • Le Souverain (74), 1757, comte de Panat
    • Le Guerrier (74), 1753, Rochemore
    • Le Centaure (74), 1757, Sabran-Gramont.
  • Autres navires, non impliqués dans la bataille.
    • Vaisseaux
      • Le Fantasque (64), 1758, chevalier de Castillon Cadet
      • Le Lion (64), 1751, Colbert Turgis,
      • Le Triton (64), 1747, Venel,
      • Le Fier (50), 1745, Marquisan,
      • L'Oriflamme (50), 1744, d'Abon.
    • Frégates.
      • La Minerve, 1757, 26 canons.
      • La Gracieuse, 1750, 24 canons,
      • La Chimère, 1758, 26 canons.

D'une manière générale, les vaisseaux de 80 canons français portent 30 canons de 36 et 32 canons de 18 ; les 74, 28 canons de 36 et 30 canons de 18 ; les 64, 26 de 24 livres et 28 de 12.

L'escadre britannique  Organisation

La particularité de cette bataille, pour le côté britannique, est l'absence de formation. Il y a une « chasse générale », pendant laquelle chaque navire va chercher à rattraper les Français. Ce qui va empêcher d'ailleurs l'amiral anglais de terminer la destruction de son adversaire dès le premier jour.

Liste des navires  Trois-ponts

HMS Namur, 90 canons,
Prince 90, 1750, idem
Newark 80, construit comme un 2 ponts, reconstruit en 1717 comme 3 ponts, 26×32", 26×12", 24×6", 4×6".
  • Deux-ponts
Warspite 74,
Culloden 74,
Conqueror 70,
Swiftsure 70,
Edgar 64,
St Albans 64,
Intrepid 60,
America 60,
Princess Louisa 60,
Jersey 60,
Guernsey 50,
Portland 50,

Il y aussi 14 autres navires anglais présents de moindre importance, dont : HMS Ambuscade (40), HMS Rainbow (40), HMS Shannon (36), et HMS Active (36), HMS Thetis (32), 5 frégates de 24 canons, HMS Lyme, HMS Gibraltar, HMS Glasgow, HMS Sheerness, HMS Tartar's Prize, 2 sloops de 16 canons Favourite et Gramont, 2 brûlots Aetna et Salamander.

Le combat  Les préliminaires

Le 5 août 1759, profitant du fait que l'escadre de blocus britannique a dû gagner Gibraltar pour se ravitailler et effectuer des travaux nécessaires à la remise en état des navires, le chef d'escadre La Clue appareille de Toulon avec 12 vaisseaux et 3 frégates.

Le 17, il passe, de nuit, le détroit de Gibraltar en longeant les « côtes de Barbarie » sans réussir à passer inaperçu des Anglais. La frégate HMS Gibraltarde station au sud du détroit aperçoit, à la tombée de la nuit, les Français et fait force voiles pour regagner Gibraltar

Elle atteint Gibraltar à 20h 0. L'amiral Boscawen et ses officiers sont à terre, invités à un dîner. Cependant, il ne faut que deux heures pour que les premiers vaisseaux anglais appareillent, ayant récupéré officiers et marins. Ceux qui avaient démonté la voilure, voire une partie de leur mâture, ne mettront qu'une heure de plus pour se mettre en route5.

Les navires britanniques se sont lancés à la poursuite de l'escadre française sont donc répartis en deux paquets. D'abord Boscawen et 8 vaisseaux; ensuite, à une heure derrière, Brodick et 5 vaisseaux.

Les français naviguent en deux colonnes2. À 2 heures du matin, La Clue décide de ne pas rallier Cadix mais de continuer vers le nord. Pour transmettre son ordre, il utilise le signal no 27 du code dont chaque capitaine possède une copie. Ce signal est décrit comme : « Prendre les amures à tribord au plus près au largue. Les vaisseaux feront la même route que le généralnote 5 et auront grand soin qu'il ne paraisse aucun feu ». Pour le signaler de nuit, il est prévu que le général éteigne ses fanaux et tire trois coups de canons ou lance trois fusées.

Cet ordre n'est pas vu, ou pas compris par les navires de la colonne de droite qui continueront vers Cadix. En particulier parce que la ligne française est trop étendue   

Déroulement du combat   Le 18 août

la bataille de Lagos, le 18-19 août 1759. Edward Boscawen poursuit l'escadre française de La Clue qui se disloque après le passage de Gibraltar. Malgré la neutralité portugaise, les vaisseaux français réfugiés à Lagos sont pris ou incendiés. (Gravure d'après Francis Swaine, 1786)

Au matin, La Clue n'a plus que 7 vaisseaux avec lui. Il voit des voiles à l'horizon derrière lui. Ces 8 voiles devant être les 8 vaisseaux français manquants, il fait ralentir les siens. L'absence de réponse aux signaux de reconnaissance lui apprend qu'il s'agit des Anglais.

L'escadre française force de voiles mais, pour rester unie, doit régler sa marche sur celle du plus lent d'entre eux, Le Souverainnote 6. L'amiral anglais, de son côté, envoie le pavillon blanc à croix rouge signifiant « chasse générale ».

Vers 13 heures, les adversaires sont à portée de combat. Ils envoient leurs couleurs. Les Français se disposent en une ligne de bataille arrondie7. En tête Le Téméraire, suivi, dans l'ordre, par Le Modeste, Le Redoutable, Le Souverain, L'Océan, Le Guerrier et Le Centaure8. Vingt minutes plus tard, Boscawen envoie le signal d'engager le combat9.

Le dernier navire de la file française est Le Centaure, commandé par de Sabrant-Gramont. Il va combattre les navires anglais qui le remontent sur les deux bords.

Boscawen, de son côté, voudrait que ses navires ne s'attardent pas à détruire l'arrière-garde mais remontent la ligne française pour engager la totalité des vaisseaux et empêcher l'avant-garde de s'échapper. Mais le code des signaux dont il dispose n'a pas prévu ce cas. Il ne peut que signaler à un navire, individuellement, de faire force voiles. Ce que ne comprennent pas les capitaines9,10. Une partie de ses navires se trouve sous le vent des Français et ne peut se joindre au combat.

Vers 16 heures, il a réussi à se porter au niveau du navire amiral français; lequel, en une trentaine de minutes, lui abat le mât d'artimon et les autres mâts de hune. Boscawen doit transférer son pavillon sur HMS Newark, abandonnant HMS Namur devenu quasiment immobile

En fin de journée, vers 19 heures 3, Le Centaure, rasé, entouré de quatre vaisseaux anglais, baisse pavillon. Les autres navires français font route au nord-est, vers la côte.

L'un des plus petits vaisseaux britanniques, HMS Guernsey, 50 canons, les suit pour signaler leur présence au reste de l'escadre. Malgré cela, Le Guerrier et Le Souverain prennent la tangente. Le premier pour Rochefort, le second pour les Canaries.

Le 19 août

Au matin l'amiral français n'a plus que quatre vaisseaux avec lui. Il tente de se réfugier dans la baie d'Almadora, près de Lagos, Portugal. Il compte bénéficier de la neutralité de cet État pour réparer. Vers 9 heures, le matin, L'Océan se met au plain à proximité de deux batteries portugaises. Il perd sa mâture. Le Redoutable s'échoue à son tour. Le Modeste et Le Téméraire, quant à eux, se contente de jeter l'ancre près du rivage.

Boscawen n'hésite pas à violer la souveraineté de ce pays, neutre dans le conflit, et attaque les quatre navires français. Sur les deux batteries côtières portugaises, l'une reste silencieuse, l'autre tire quelques coups de semonce puis se tait. Les deux navires à l'ancre ont été évacués par leurs équipages11. Le Modeste est incendié, Le Téméraire capturé. Les deux navires échoués sont incendiés à leur tour. Sur L'Océan, tout le monde n'a pas eu le temps de fuir et une centaine de marins sont fait prisonniers. Parmi eux, un lieutenant de vaisseau nommé Pierre André de Suffren. L'amiral La Clue, blessé aux jambes dès le début du combat a pu gagner le rivage.

Le Centaure et Le Téméraire sont ramenés à Gibraltar, avec difficulté pour le premier qui devra être allégé de toute son artillerie et approvisionnements pour ne pas sombrer.

Les conséquences

L'escadre de Toulon n'existe plus en tant que force militaire et n'est plus en mesure d'accomplir la mission qui lui a été confiée.

Boscawen ignore cependant si d'autres navires français vont chercher à passer. Il va s'établir en barrage au niveau du cap Saint-Vincent. Ne voyant rien venir, il regagne Gibraltar pour réparer puis applique les ordres qui lui avaient été donnés. Il scinde son escadre en deux. Une partie, sous le commandement de Brodrick reste pour bloquer Cadix; l'autre partie remonte vers la Grande-Bretagne pour renforcer la flotte de Hawke.

L'opération d'invasion est cependant lancée mais la défaite des Cardinaux y met fin prématurément. Cinq des vaisseaux de Boscawen participeront à cette nouvelle bataille

La bataille navale de Neuwarp est livrée le 10 septembre 1759,

dans la lagune de Stettin, entre une escadre suédoise et une flottille prussienne, pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763).

Au moment du déclenchement du conflit, la Suède est dirigée par un gouvernement dominé par le parti dit des Chapeaux, favorable à la France. Il estime que cette guerre, principalement dirigée contre la Prusse, est l'occasion de reprendre à cette nation les territoires perdus par le passé en Poméranie et de redonner à la Suède le contrôle de l'embouchure de l'Oder. Le chancelier et chef du parti des Chapeaux, le baron Anders Johan von Höpken envoie donc une armée de 14 500 hommes à Stralsund, capitale de la Poméranie suédoise, confiée au Feld-maréchal Ungern-Sternberg, avec pour mission principale de s'emparer de Stettin (aujourd'hui en Pologne), qui commande les bouches de l'Oder.

Les premières opérations       Les Suédois lancent une première offensive mais ils sont rejetés dans Stralsund par l'armée prussienne du maréchal Lehwaldt. Ungern-Sternberg est remplacé par le comte von Rosen qui n'entreprend rien et se laisse bloquer dans Stralsund. Cependant, une offensive russe en Prusse orientale oblige Lehwaldt à quitter la Poméranie suédoise le 27 juin 1758. La Suède envoie des renforts et un nouveau commandant en chef, le comte Hamilton, qui profite des difficultés prussiennes pour reprendre l'offensive. Quoique les troupes prussiennes aient été fortement dégarnies pour faire face à la menace russe, elles opposent aux Suédois une résistance tenace et combats et escarmouches se succèdent sans qu'aucun des belligérants ne parvienne à prendre un avantage décisif sur l'autre. Le conflit prend une tournure maritime lorsque les Prussiens bâtissent à Stettin une flottille, par la transformation plus ou moins heureuse de bateaux de pêche ou de transport en bâtiments de guerre, pour défier l'escadre suédoise qui appuie les offensives terrestres. Informés de ces préparatifs, les Suédois décident de détruire cette flottille.  

La bataille  Début août 1759, l'escadre suédoise, commandée par Ruthensparre, s'engage sur l'Oder, en direction de la lagune de Stettin. Le 8, elle force les défenses de Peenemünde et pénètre dans la partie occidentale de la lagune (appelée Kleines Haff (« petit lagon ») par les Allemands). Le 22 août, elle remporte au large d'Anklam un premier engagement contre la flottille adverse commandée par le capitaine von Köller. Le 10 septembre, les deux flottes sont à nouveau face à face, près de Neuwarp. Les navires suédois commandés par Wilhelm von Carpelan sont rangés sur quatre lignes : en premier viennent les navires les plus puissants, quatre galères armées de 13 canons chacune, puis suivent quatre demi-galères (dont la propulsion est mixte : voiles et rames) de cinq canons chacune, arrivent derrière 3 sloops et un navire armé d'obusiers, et fermant la marche, viennent 13 canonnières. De leur côté, les Prussiens opposent quatre galiotes et quatre galères, possédant une dizaine de canons chacune ainsi que cinq canonnières. Arrivés à portée de tir, les Suédois se placent sur une seule ligne mais les trois demi-galères et 9 canonnières se dirigent vers le sud où des voiles non identifiées ont été aperçues. Il s'avère que ces dernières appartiennent à des navires neutres, mais les navires suédois détachés pour les examiner ne pourront participer au début de la bataille. Celle-ci commence à 9 heures du matin et s'achève vers 16 heures et se solde par une lourde défaite pour les Prussiens. Dès le début de l'action, le Jupiter et le Mercurius sont capturés par les Suédois qui les utilisent aussitôt contre les Prussiens puis les autres navires allemands succombent les uns après les autres.

S'agissant des pertes, les sources suédoises les chiffrent à 13 tués et 31 blessés de leur côté pour 600 marins prussiens capturés. La flotte prussienne entière est détruite ou capturée alors que les vaisseaux suédois n'ont pas trop souffert. Les sources prussiennes donnent un bilan différent. Ainsi, selon le rapport officiel de la bataille cité par le vice-amiral Mantey dans son histoire de la marine allemande, les prisonniers prussiens tous embarqués à bord de la galiote suédoise Schilpadde se révoltent et après avoir maîtrisé l'équipage suédois emmènent le navire et leurs ex-geôliers à Kolberg2. Quant aux pertes infligés aux Suédois, elles seraient de deux navires détruits auxquels il faut rajouter la capture du Schilpadde et de 120 tués et blessés.  

Les conséquences   La victoire assure aux Suédois le contrôle de la lagune et ils ne manquent pas de l'exploiter en s'emparant de l'île de Wollin. Cependant, Stettin, le but de leurs convoitises reste toujours entre les mains des Prussiens qui, sans se décourager, recommencent la construction d'une nouvelle flottille. La bataille de Neuwarp est donc une victoire sans lendemain pour la Suède, et le retrait de la Russie de la guerre en 1762 va la placer dans une situation très difficile. Réalisant qu'elle n'est pas de taille à tenir tête seule aux redoutables troupes du roi de Prusse Frédéric II, elle propose à ce dernier la paix sur la base d'un retour au statu quo d'avant guerre, ce qui est accepté et formalisé par la signature du traité de Hambourg le 22 mai 1762.

Navires engagés

Royaume de Suède

  • Carlskrona, galère, 13 canons
  • Cronoborg, galère, 13 canons
  • Malmö, galère, 13 canons
  • Blecking, galère, 13 canons
  • Svärdfisk, demi-galère, 5 canons
  • Delphin, demi-galère, 5 canons
  • Cabilliou, demi-galère, 5 canons
  • Stor, demi-galère, 5 canons
  • 1 navire armé d'obusiers
  • 3 sloops
  • 13 canonnières

Prusse

  • Kœnig von Preussen, galiote, 14 canons
  • Prinz von Preussen, galiote, 14 canons
  • Kœnig Heinrich, galiote, 14 canons
  • Kœnig Wilhelm, galiote, 14 canons
  • Jupiter, galère, 11 canons
  • Mars, galère, 11 canons
  • Neptunus, galère, 10 canons
  • Mercurius, galère, 10 canons
  • 5 canonnières

http://youtu.be/WoTG-7bDTfg

 

La bataille des Cardinaux, connue sous le nom de Battle of Quiberon Bay chez les Britanniques,

est une bataille navale ayant opposé les flottes française et britannique, pendant la guerre de Sept Ans. Elle a lieu le 20 novembre 1759, dans la baie de Quiberon. La flotte française fut défaite, offrant à la Royal Navy l'une de ses plus grandes victoires.

Pendant la guerre de Sept Ans la France doit combattre sur deux fronts, l'un terrestre, alliée à l'Autriche contre la Prusse, et l'autre maritime, contre la Grande-Bretagne. La France est donc obligée de diviser ses forces et ses ressources pour mener cette guerre.

Au début de l'année 1759, aucune décision n'a pu être acquise sur terre et sur mer. La marine royale commence à avoir des difficultés à maintenir sa force sur les différents fronts, du Canada aux Indes Orientales en passant par les Indes occidentales. Elle paie aussi l'absence d'une doctrine cohérente d'emploi de la marine et le secrétaire qui la dirige, Berryer, ancien policier sans compétence dans le domaine maritime, se montre incapable de la restaurer

La situation de la marine française    Plus de vingt vaisseaux sont présents à Brest. Mais, par manque d'argent et de fournitures, comme par manque de marins, ils ne sont pas en état de prendre la mer.

Le manque de subsides fait que les fournitures manquent, les fournisseurs habituels sont peu enclins à livrer en l'absence de paiement prévisible. Par ailleurs, les soldes ne pouvant être payées, les marins ont été mis à terre. Certains choisissent alors de s'embarquer sur des navires du commerce, où ils sont payés trois fois mieux que sur les vaisseaux du roi, en dépit des risques de capture par les croisières anglaises. La course entre également en concurrence pour le recrutement de marins.     Des épidémies ont aussi diminué les équipages et le vivier de marins pouvant être recrutés sur place. Il en est ainsi de l'épidémie qui suit le retour de l'escadre de Dubois de La Motte, qui ravage Brest et sa région en 1758. Non seulement, elle réduit le nombre de matelots sur lesquels la Marine peut compter, mais elle a aussi pour conséquence les réticences des marins normands ou de Guyenne à venir armer des navires dans une région sujette à de mortelles épidémies.

La politique de l'amirauté britannique joue aussi son rôle, en s'opposant à l'échange des marins confirmés et de maistranc. La pratique normale pour la marine royale est d'avoir un équipage composé, par tiers, de loups de mer, de marins sans qualifications et de parfaits novice. Les marins sont répartis en sept catégories et T.J.A. Le Goff met en évidence l'augmentation du pourcentage des trois catégories les plus basses, dans les équipages, au fil du conflit.  Pour compléter les équipages, le maréchal de Conflans obtient que soient embarqués les soldats de compagnies de garde-côtes et même les soldats de régiments d'infanterie. Ces recrues sont bien évidemment totalement novices en tant que matelots.

En dehors de Brest, il faut descendre jusqu'à Rochefort pour trouver une force navale d'un certain niveau. Pour ces raisons, il est décidé que l'escadre du Levant viendrait, de Toulon, renforcer celle du Ponant de façon à assurer la supériorité nécessaire aux plans d'invasion   

Le plan d'invasion de la Grande-Bretagne  Pour contrer la stratégie anglaise, le maréchal de Belle-Isle propose une invasion de la Grande-Bretagne. Ce projet est préparé par le maréchal, Berryer, secrétaire à la Marine et le duc de Choiseul.  Cette invasion serait menée par deux armées. L'une rassemblée dans le Morbihanet l'autre vers Ostende. Dans une première version, la flotte ferait diversion dans la Manche pendant qu'une escadre d'une demi-douzaine de vaisseaux servirait d'escorte au convoi qui contournerait l'Irlande par l'ouest avant de débarquer ses troupes dans la Clyde. Dans une seconde version, c'est la totalité de la flotte qui serait affectée à l'escorte des troupes d'invasion.  La deuxième partie du plan verrait la flotte contourner l'Écosse par le nord avant de gagner Ostende et d'escorter à son tour la seconde des armées d'invasion qui serait débarquée sur les côtes de l'Essex, pour menacer Londres. Enfin, une diversion serait menée par des corsaires dunkerquois qui effectueraient un débarquement en Irlande.

Ce plan devait être mis en œuvre à l'été 1759. Ambitieux, il souffre cependant de défauts importants. Par exemple, il ne tient pas compte des réactions possibles des forces navales britanniques. Ni des conditions de navigation dans les périples prévus. Cela tient au fait que le seul participant à l'élaboration, pour la Marine royale, est Berryer et qu'il n'a aucune compétence navale.

La préparation des forces requises pour ce projet est lente et le lancement de l'opération à l'été s'avère vite irréalisable. Mais le projet n'est pas abandonné.

Golfe du Morbihan

À l'automne, près de 16 000 hommes sont rassemblés dans le Morbihan. Il y a quatorze régiments d'infanterie et le régiment des dragons de Marbeuf L'artillerie compte 32 canons, dont quatre grosses pièces de 24 livres devant servir comme artillerie de siège. Pour ces sièges, on a aussi prévu un détachement de neuf ingénieurs et quinze mineurs. Chaque régiment reçoit aussi deux pièces d'artilleri.

Pour transporter ces troupes, on calcule qu'il faut 82 transports ; 90 navires marchands devaient être affrétés et deux frégates seraient armées en flûtes, ces navires devant venir d'un peu partout, de Saint-Malo à Bayonne Le 8 novembre, on en compte 61 à Locmariaquer ou dans la rivière d'Auray, onze à Port Louis ; et seize attendus de Rochefort7.

Ces troupes sont stationnées de Vannes à Josselin, comme le régiment de Penthièvre à Locmariaquer ou celui du Limousin dans la presqu'île de Rhuys. Les dragons, eux, sont cantonnés « aux portes de Vannes »

Situation  Les lieux du combat

Les préparatifs et le rassemblement des troupes prévues pour l'invasion de la Grande-Bretagne se sont fait dans la baie de Quiberon et le golfe du Morbihan. Cet endroit abrité des intempéries, où la mer et la terre se mélangent, est propice à de telles activités. La proximité des port d'Auray au fond de la rivière d'Auray et celui de Vannes au fond de celle de Vannes en sont des atouts supplémentaires.

Au sud de la Bretagne, au nord-est d'une ligne entre les presqu'îles de Quiberon, de Rhuys, du Croisic, les îles d'Houat et d'Hoëdic et la chaussée des Cardinaux et le plateau du Four, se trouve une immense et admirable rade dont Belle-Île est la sentinelle avancée. Elle est protégée par une suite de rochers et d'îlots infranchissables, où il existe seulement trois passages pour les vaisseaux11. Située entre l'embouchure du Blavet et celle de la Loire comme nous pouvons le voir sur cette carte britannique, elle est au cœur du golfe de Gascogne. Cette région de vastes baies est bien protégée avec des fonds de moins de 30 mètres et souvent voisins de 15, prolongée vers l'intérieur par des estuaires  À l'ouest, la presqu'île de Quiberon est la saillie la plus avancée que forment les côtes françaises vers la mer

Au nord, le golfe du Morbihan, de 20 kilomètres de longueur, parsemé d'îles, peu profond, fermé au sud par la presqu'île de Rhuys, et qui s'ouvre sur la baie de Quiberon par une entrée étroite15. Les côtes de la presqu'île de Rhuys sont découpées et généralement basses et sablonneuses, à l'exception des pointes.  À l'est nous trouvons le port de Pénerf sur la rade et à l'embouchure de la rivière du même nom. Il y a ensuite l'embouchure de la Vilaine, sur laquelle sont les deux ports de la Roche-Bernard et de Redon. Le rivage de la rade du Croisic est bordé de dunes, son port est grand et très bon. Après avoir doublé la pointe du Croisic, haute et rocheuse, on entre en Loire, en passant devant la pointe de Chemoulin. À 10 kilomètres au large de cette ville est l'écueil redouté appelé le Four faisant partie d'un plateau rocheux de 4 kilomètres de longueur.

Si les lieux étaient propices aux préparatifs d'une l'invasion, ils ne l’étaient pas pour une bataille en ligne. Voici ce que nous en dit Hawke le 20 au soir :

« Il faisait nuit, nous nous trouvions sans pilote parmi des îles et des bas-fonds dont nous n'avions pas la moindre connaissance, et près d'une côte où le vent poussait avec force ; tout cela considéré je fis signal de jeter l'ancre, et nous mouillâmes à quinze brasses d'eau, ayant l'île de Dumet au nord-est, à deux ou trois lieues de nous, les Cardinaux à l'ouest-sud-ouest et les clochers de Croisic au sud-est »  

Les conditions météo  En ce mois de novembre, les tempêtes se succèdent sur la façade atlantique. La mer est très forte, le vent souffle en rafales. Les jours sont courts, le 20 novembre, la nuit arrive à 16 h 27.

Ces conditions météo sont importantes. En premier lieu parce qu'un vent fort, 40 nœuds, c'est-à-dire près de 75 kilomètres à l'heure, limite la surface de voilure que peuvent porter les navires et augmente les risques d'avaries (bris d'éléments de mâture, voiles déchirées ; ce qui arrive effectivement à plusieurs des navires engagés). La meilleure allure pour le type de voiliers de l'époque est en effet le vent arrière. Plus le voilier cherche à serrer le vent, plus grands sont les risques d'avarie.

En deuxième lieu, la prise au vent offerte par la mâture et par la voilure fait gîter le navire. Ce qui peut interdire d'ouvrir les sabords de la batterie basse du côté sous le vent, sauf à risquer d'embarquer des paquets de mer et chavirer. Et, s'il gîte, la puissance de feu, sur ce bord, du vaisseau est fortement réduite puisque les canons les plus puissants, donc les plus lourdsnote 6, sont placés à la batterie la plus basse, pour des raisons de stabilité.

En troisième lieu, les conditions météo interviennent dans la conduite de la bataille. La transmission des ordres s'effectue par le biais de pavillons de couleurs envoyés en tête de mât. Une faible visibilité, la pluie, une mer démontée contribuent à gêner l'observation des signaux faits et peuvent être la cause de mauvaise exécution, voire d'ignorance des ordres donnés par l'amiral.

Ces différentes contraintes handicapent les combattants, les Français plus que les Anglais.

Les forces en présence  Les amiraux

hedouard Hawke (Francis Cotes)

Hubert de Brienne de Conflans   Âgé de 70 ans, maréchal de France (1758), vice-amiral du Ponant (1756), c'est un marin accompli et un personnage important de la Cour qui commande la flotte française.

Edward Hawke  Âgé de 54 ans, l'amiral Edward Hawke n'a pas eu un avancement particulièrement rapide. Nommé capitaine de vaisseau en 1734, il n'atteint le grade d'officier général qu'en 1747, et encore par la faveur du roi refusant que Hawke soit nommé dans l'escadre jaune. En mai 1759, il est au commandement de la flotte dite des Home waters, c'est-à-dire responsable de la frontière maritime avec le royaume de France. Pour son agressivité et le soin mis à l'exécution du blocus, Hawke est souvent présenté comme un précurseur de Nelso

La flotte française

 Bataille de la Baie de Quiberon, 21 novembre 1759 : le Jour d'Après de Richard Wright. À droite, Le Soleil-Royal et Le Héros, en feu; au centre, HMS Resolution et HMS Essex, échoués; à gauche, Le Formidable, amariné par une frégate.  

 Organisation  La Histoire de la marine française est, classiquement, organisée en trois escadres, correspondant à l'avant-garde, le corps de bataille et l'arrière-garde. Chaque escadre arbore un pavillon distinctif sur chacun de ses navires. Il s'agit d'un pavillon bleu et blanc pour l'avant-garde, blanc pour le corps de bataille et bleu pour l'arrière-garde.

Les escadres doivent être, sensiblement, de la même force. Le commandant en chef de « l'Armée navale »se place généralement au milieu du corps de bataille, autant pour tenter d'avoir une vue d'ensemble que pour faciliter la transmission de ses ordres. Ceux-ci sont transmis par des pavillons dont la couleur, la forme et l'emplacement donnent les clés de correspondance avec un code secret fourni au préalable et dont dispose chaque capitaine.

Dans les escadres sont comptés les navires de ligne, c'est-à-dire ceux qui forment la ligne de bataille. Ici, il s'agit des vaisseaux d'au moins 64 canons. Les autres navires, plus petits, comme les frégates sont en dehors de la ligne et sont destinés à répéter les signaux ou assister les navires de ligne désemparés.

Dans les ordres de l'amiral de Conflans, il est prévu que les navires en ligne naviguent à une distance d'une demi-encablure (93 m soit 1/20 de mille).

Liste des navires français

Les navires ayant participé à la bataille des Cardinaux est donnée ci-après. Ils sont, suivant l'usage du temps, répartis en trois escadres, lointaine réminiscence de l'organisation des armées de terre avec un corps de bataille, le plus honorable, suivi d'une aile droite et enfin d'une aile gauche.

  • Escadre banche et bleue, avant-garde, sous les ordres de M. de Bauffremont, arborant sa marque sur Le Tonnant.
  • Escadre blanche, corps de bataille, sous le commandement de l'amiral de Conflans, sur le Soleil Royal.
  • Escadre bleue, arrière-garde, sous le commandement de M. de Saint-André du Vergé, arborant sa marque sur Le Formidable22.

Nom

Escadre

Rang

Année construction

Commandement

Canonsnote 10

Hommes

Commentaires

Le Soleil Royal

blanche

Vaisseau de ligne

1749note 11

Cap. Paul-Osée Bidé de Chézac

80

950

Sous la marque de Conflans – incendié par son équipage sur ordre de l'amiral

L'Orient

blanche

Vaisseau de ligne

1756

Cap. N. de la Filière

80

750

Marque du chevalier de Guébriant Budes – réfugié à Rochefort

Le Formidable

bleue

Vaisseau de ligne

1751

Saint-André du Verger

80

800

Marque de Saint-André du Vergé – pris

Le Tonnant

blanche & bleue

Vaisseau de ligne

1740

Cap. Saint-Victoret

80

800

Marque du chevalier de Bauffremont – réfugié à Rochefort

Le Magnifique

bleue

Vaisseau de ligne

1748

Bigot de Morogues

74

650

Réfugié à Rochefort

L'Intrépide

blanche & bleue

Vaisseau de ligne

1747

Chasteloger

74

650

Réfugié à Rochefort

Le Héros

bleue

Vaisseau de ligne

1735

Vicomte de Sanzay

74

650

Démâté, puis incendié pour ne pas être capturé

Le Thésée

blanche & bleue

Vaisseau de ligne

1757

Coëtnempren de Kersaint

74

650

Coulé, l'épave a été localisée en 2009 sur le plateau de l'Artimon23.

Le Robuste

blanche

Vaisseau de ligne

1758

Fragnier de Vienne

74

650

Réfugié en Vilaine

Le Glorieux

blanche

Vaisseau de ligne

1756

Villars de la Brosse

74

650

Réfugié en Vilaine

Le Dauphin Royal

blanche

Vaisseau de ligne

1735

Chevalier d'Uturbie Fragosse

74

630

Réfugié à Rochefort

Le Northumberland

blanche & bleue

Vaisseau de ligne

1743

Belingant de Kerbabut

70

630

Réfugié à Rochefort, pris en 1744 par Hubert de Brienne de Conflans

Le Juste

bleue

Vaisseau de ligne

1724

François de Saint-Allouarn †

70

630

Coulé à la point de Chemoulin à l'entrée de la Loire24.

Le Superbe

blanche & bleue

Vaisseau de ligne

1738

Montalais

74

630

Pris

Le Dragon

blanche

Vaisseau de ligne

1745

Vassor de la Touche

64

450

Réfugié en Vilaine

L'Éveillé

blanche & bleue

Vaisseau de ligne

1752

Prévalais de la Roche

64

450

Réfugié en Vilaine

Le Brillant

blanche & bleue

Vaisseau de ligne

1757

Keremar Boischateau

64

450

Réfugié en Vilaine

Le Bizarre

bleue

Vaisseau de ligne

1751

Prince de Montbazon

64

450

Réfugié à Rochefort

Le Solitaire

blanche

Vaisseau de ligne

1758

Vicomte de Langle

64

450

Réfugié à Rochefort

Le Sphinx

bleue

Vaisseau de ligne

1755

Goyon

64



L'Inflexible

bleue

Vaisseau de ligne

1755

Tancrède

64


Réfugié en Vilaine, perdu par la suite

La Vestale


Frégate

1757


36


Réfugié en Vilaine

L'Aigrette


Frégate

1756

de Longueville

34


Réfugié en Vilaine

La Calypso


Corvette

1756


16


Réfugié en Vilaine

Le Prince Noir


Corvette

1759




Réfugié en Vilaine

La liste ci-dessus ne donne pas la position des navires dans la ligne de bataille

  • Quelques précisions sur le rang.

Les vaisseaux de ligne sont classés par rang, selon leur puissance de feu. Les vaisseaux français de premier rang sont des trois-ponts ; il n'y en a pas aux Cardinaux. Les vaisseaux de deuxième rang sont des navires de 80 canons en deux batteries ; la batterie basse a 15 canons de 36 livres sur chaque bord, et la batterie haute, 16 canons de 18 livres. Le troisième rang regroupe les navires de 74 canons, toujours à deux ponts et qui sont équipés de quatorze 36 livres et quinze 18 livres, et les vaisseaux de 64 canons, armés avec treize 24 livres et quatorze 12 livres. Les navires en dessous de 64 canons ne sont plus considérés comme étant suffisamment armés, ni suffisamment robustes pour tenir place dans la ligne de bataille. C'est le cas des 50 canons  

La flotte britannique   The HMS. Royal George Hawkes flag-ship at Quiberon Bay, gravure sur une réplique d'une dent de baleine

Organisation    La flotte de l'amiral Hawke est aussi classiquement répartie en trois escadres. L'escadre bleue, avant-garde, l'escadre rouge, corps de bataille, et escadre blanche, arrière-garde.

Elle est aussi prévue pour combattre en ligne de bataille. Cette ligne doit être formée, sur ordre, dès que Hawke veut engager le combat.La petite escadre du commodore Duff ne prend pas part au combat proprement dit. Elle ne fait pas partie de la flotte de Hawke, même si celui-ci est en droit de lui donner des ordres. Quand les Français arrivent, les navires de Duff sont à l'ancre, à l'abri de Quiberon, avec mission de surveiller les transports français du golfe du Morbihan.

Liste des navires Les navires sont listés en trois parties. La première concerne les vaisseaux de ligne de Hawke.

  • Escadre bleue, avant-garde, sous le commandement de Charles Hardy, vice-amiral de la Bleuenote 14,26 arborant sa marque sur HMS Union.
  • Escadre rouge, centre, sous le commandement de Edward Hawke, amiral de la Bleue, sur le trois-ponts HMS Royal George.
  • Escadre blanche, arrière-garde, commandée par A. Greary, contre-amiral de la Bleue, arborant sa marque sur HMS Resolution27.

La deuxième liste, les autres navires qui accompagnaient les vaisseaux de Hawke. La troisième, les navires qui faisaient le blocus du Morbihan à la Loire.

Nom

Escadre

Rang

Année construction

Commandement

Canons

Hommes

Commentaires

Royal George

rouge

1

1756

Captain Campbell

100

880

portant la marque de Edward Hawke

Union

bleue

2


Captain J. Evans

90

770

Sous la marque de Sir Charles Hardy

Duke

bleue

2

1678note 15

T. Graves

90

750


Namur

blanche

2

1755

M. Buckle

90

780


Resolution

blanche

3

1758

H. Speke

74

600

Échoué au Four

Hero

blanche

3

1759

G. Edgecombe

74

600


Warspite

bleue

3

1758

Sir John Bentley

74

600


Hercules

bleue

3

1759

W. Forterscue

74

600


Torbay

rouge

3

1683note 16

Augustus Keppel

70

520


Magnanime

rouge

3

1748note 17

Lord Viscount Howe

70

520


Mars

blanche

3

1759

Commodore J. Young

70

520


Swiftsure

bleue

3

1750

Sir Thomas Stanhope

70

520


Dorsetshire

rouge

3

1757

P. Denis

70

520


Burford

rouge

3

1757

G. Gambier

70

520


Chichester

rouge

3

1753

W. S. Willet

70

520


Temple

blanche

3

1758

Hon. W. Shirley

70

520


Essex

blanche

3

1679

Lucius O'Brien

64

480

Échoué au Four

Revenge

rouge

3

1673note 18

J. Storr

64

480


Montague

bleue

3

1757

Joseph Rowley

60

400


Kingston

bleue

3

1697

Thomas Shirley

60

400


Intrepid

bleue

3

1747note 19

J. Maspleden

60

400


Dunkirk

blanche

3

1754

R. Digby

60

420


Defiance

blanche

3

1744

P. Raird

60

420


  • Autres navires attachés

Nom

type

Année construction

Commandement

Canons

Hommes

Commentaires

Minerva

frégate


capitaine A. Hood

32

220


Venus

frégate


capitaine T. Harrison

36

240


Vengeance

frégate


capitaine G. Nightingale

28

200


Coventry

frégate

1757

capitaine F. Burstem

28

200


Sapphire

frégate


capitaine J. Strachan

32

220


  • Escadre du commodore Duff.

Nom

Rang

Année construction

Commandement

Canons

Hommes

Commentaires

Rochester

4

1749

commodore R. Duff

50

350


Portland

4

1744

capitaine M. Arbuthnot

50

350


Flakland

4

1744

capitaine Fr. S. Drake

50

350


Chatham

4

1758

capitaine J. Lockart

50

350


Préludes

La sortie de Toulon et la bataille de Lagos  

Afin de s'assurer la supériorité numérique nécessaire à l'accomplissement du plan prévu, la flotte de Toulon doit rejoindre celle de Brest28,29,30,6. Elle est servie par des équipages de fortune et qui manquent d'entrainement. Le 5 août 1759, le chef d'escadre La Clue appareille de Toulon avec douze vaisseaux et trois frégates. Le 17, il franchit le détroit de Gibraltar sans réussir à passer inaperçu des Anglais. Suite à des signaux défectueux pendant la nuit, son escadre ne reste pas groupée : 5 vaisseaux se réfugient dans le port de Cadix et il n'a plus que 7 navires quand il rencontre les 14 vaisseaux de l'amiral Boscawen. Il résiste une journée à l'assaut anglais et ne perd qu'un vaisseau qui doit se rendre. Dans la nuit, deux vaisseaux prennent encore la fuite. Avec 4 unités restantes, il ne lui reste plus aucune chance de résister au combat. Il tente de se réfugier dans la baie d'Almadora, près de Lagos, Portugal. Boscawen n'hésite pas à violer la souveraineté de ce pays pour incendier deux des navires français et en capturer deux autres28. L'escadre de Toulon, vaincue, dispersée, n'était plus en mesure d'accomplir la mission qui lui avait été confiée.

Le blocus britannique  Les forces navales britanniques s'efforcent de maintenir un blocus de tous les ports importants des côtes françaises.

Ce blocus est, en général, constitué de deux rideaux. Au plus près des côtes à surveiller, des bâtiments légers surveillent les ports, interceptent les petits bateaux et, à la moindre alerte, préviennent une escadre de force plus importante se tenant plus au large, en réserve, et propre à affronter les forces françaises qui apparaîtraient.

Ainsi, devant Brest, croise l'escadre de l'amiral Hawke, forte d'une vingtaine de vaisseaux de lignenote 20, c'est-à-dire proportionnée au nombre de vaisseaux français susceptibles de sortir du port.

Devant les ports du sud de la Bretagne, il y a des croisières anglaises de quelques frégates et, dans la baie de Quiberon, une petite escadre (quatre petits vaisseaux de 50 canons et quelques navires de moindre importance) capable de s'opposer à une sortie ou de retarder les navires de transport français jusqu'à l'arrivée de forces plus importantes venant de la Manche ou du golfe de Gascogne.

Pour des raisons sanitaires, il est difficile pour une escadre de l'époque de rester en mer plus de six semaines d'affilée, sauf à voir apparaître épidémies et maladies comme le scorbut. Mais ce conflit voit la mise en place d'un système de ravitaillement à la mer, en produits frais, des escadres de blocus. Cela permet aux Anglais d'obtenir une présence plus constante, réduisant les chances, pour l'escadre ennemie, de sortir à la faveur d'une levée du blocus pour cause de ravitaillement au port.

La sortie de Brest et le trajet vers Quiberon

 

Carte des opérations en novembre 1759 Le 7 novembre, l'escadre de l'amiral Bompar, arrive à Brest, de retour des Antilles, et annonce ne pas avoir aperçu de croisière anglaise, le blocus anglais est, momentanément, levé. Effectivement, devant le mauvais temps de ce mois de novembre, Hawke est allé relâcher à Torbay.

Aussitôt, Conflans se prépare à l'appareillage. Il récupère en particulier des marins sur les bateaux de Maximin de Bompar pour compléter ses équipages

Le 12 novembre, la tempête oblige encore l'amiral Hawke à abriter ses navires à Torbay. Quelques navires légers sont cependant toujours présents devant Brest et doivent l'avertir en cas de sortie des Français. Le 14, la tempête se calme un peu et, le vent soufflant du nord, la flotte française quitte la rade de Brest et met cap au sud. Elle est néanmoins aperçue par la frégate HMS Acteon. De son côté, Hawke, ignorant l'appareillage, quitte Torbay pour regagner sa station au large d'Ouessant. Le 15 novembre, la flotte française fait cap au sud, dans une zone de vent faible. Elle est aperçue par une autre frégate anglaise. Le 16, un navire ravitailleur anglais, revenant de Quiberon rencontre la flotte de Hawke et lui dit avoir croisé la veille la flotte française, à l'ouest de Belle-Île. Celle-ci progresse lentement vers l'est. Dans l'après-midi, le temps se dégrade et le vent passe au sud-est, rendant difficile de conserver le cap prévu  Le lendemain, fuyant la tempête, à la cape, la flotte de l'amiral de Conflans se trouve à quelque 180 milles nautiques à l'ouest de Belle-île. Hawke est soumis à la même tempête mais la compétence de ses marins lui permet de ne pas être aussi déporté vers l'ouest que son adversaire. Le 18, la tempête a un peu faibli mais les vents sont toujours défavorables à une progression vers l'est. Le 19 novembre, le vent est plus faible mais souffle toujours du sud-est. Hawke a refait une partie de son retard mais est bien plus au nord que Conflans. Vers 11 heures du soir, le vent vire à l'ouest devenant favorable. La flotte française peut alors remonter au nord-est en direction de Belle-Île et Quiberon.  

La bataille Le 20 novembre

 croquis simplifié du combat

 générale de la bataille au moment ou le vaisseau le Thésée commence à sombrer.La flotte française double Belle-Île. Elle voit la petite escadre du commodore Duff qui cherche à s'échapper du piège que pourrait devenir pour lui la baie de Quiberon, se divisant en deux groupes. L'avant-garde française se dirige vers le groupe du nord, le centre vers celui du sud, l'arrière-garde restant au vent. De la sorte, la flotte de l'amiral de Conflans a perdu sa cohésion quand des voiles suspectes sont repérées à l'ouest

Pour les Anglais, c'est la frégate HMS Maidstone, placée, avec HMS Coventry, en éclairage sur l'avant de la flotte qui signale à 8 h 30, l'aperçu de l'ennemi. Le signal est répété par HMS Magnanime et Hawke est alerté. Il donne l'ordre à ses vaisseaux de se ranger en ligne de front.

À 9 h 45, il signale aux sept premiers navires de se ranger en ligne de file et d'engager dès que possible l'arrière-garde ennemie. Le vent souffle alors à près de 40 nœudsC'est vers 10 heures que le maréchal de Conflans réalise que les voiles aperçues à l'ouest sont celles de la flotte anglaise. Il signale alors à ses navires de se ranger en ligne de file derrière lui et de le suivre dans la baie de Quiberon

Vers 14 heures, Le navire amiral français a dépassé les récifs des Cardinaux. Trente minutes plus tard, les premiers navires anglais échangent des bordées avec les derniers de la ligne française. À ce moment, l'escadre bleue française n'a toujours pas réussi à se mettre en ligne de bataille.

Hawke fait envoyer un pavillon rouge en tête du grand mât. Ce signal a pour signification : « Chaque navire doit faire de son mieux pour engager au plus vite l'ennemi à courte portée ». Avec un tel ordre, il n'est plus question de manœuvres savantes pour les différentes escadres.

Les navires britanniques commencent à remonter la formation française pour engager le combat avec les navires de tête. Ils échangent des bordées avec chaque navire qu'ils dépassent, ceux-ci se trouvant par moment engagés des deux bords

vers 15h 15, le vent tourne et passe au ouest-nord-ouest. Cela contrarie la marche des navires remontant, sous la tempête, dans la baie ; ils sont obligés de changer de route et cela ajoute à la confusion des deux flottes.

Vers 16 heures, Le Formidable, amiral de l'escadre bleue, qui a volontairement ralenti sa marche pour soutenir ses navires et qui a dû combattre successivement la plupart des navires anglais, désemparé, baisse pavillon.

Deux vaisseaux, Le Thésée et Le Superbe, ont coulé. Probablement pour la même raison : la mer est rentrée par les sabords ouverts de la batterie basse. Selon les auteurs[Lesquels ?], l'origine de ce fait est à chercher dans un virement de bord précipité, la précision du tir anglais, la fermeture tardive des sabords après un tir par un équipage peu entraîné, voire l'orgueil du capitaine refusant de voir le danger présenté par les sabords restant ouverts…

Le Héros est démâté et baisse pavillon. Mais comme aucun Anglais ne vient en prendre possession, il re-hisse ses couleurs et cherche à s'éloigner.

En tête, Conflans a viré de bord, apparemment pour enfin porter secours à son arrière-garde. Il est suivi par quelques vaisseaux, mais la manœuvre est confuse. Il combat plusieurs navires anglais dont HMS Royal George.

Vers 17 heures, la nuit est tombée et le combat se calme. Hawke fait envoyer le signal de mouiller. Mais tous les vaisseaux, quelle que soit leur nationalité, font un peu ce qu'ils peuvent pour éviter un naufrage. HMS Resolution va ainsi se fracasser sur le plateau du Four. Onze navires français sont au fond de la baie, vers l'embouchure de la Vilaine. Sept autres ont choisi, de leur propre initiative, de gagner la haute mer et de faire voile vers Rochefort.  

Les jours suivants Bataille des Cardinaux (Richard Paton)

Le lendemain matin, le temps aussi mauvais que la veille, sinon pirela situation est la suivante. Sept vaisseaux (le Glorieux, le Robuste, l’Inflexible, le Dragon, l’Eveillé, le Brillant et le Sphinx), deux frégates (la Vestale et l’Aigrette) et deux corvettes (la Calypso et le Prince Noir) français sont près de l'embouchure de la Vilaine, au pied du corps de la Pointe de Pen Lan (Billiers, Morbihan) qui est armé de canons supplémentaires pour résister à la flotte anglaise et protéger les réfugiés. Ils réussissent à y entrer, après s'être allégés au maximum, passant par dessus bord canons, ravitaillement et même d'une partie de leur gréement, et grâce à l'aide de pilotes locaux

Le Juste, qui a réparé provisoirement son gouvernail, colmaté ses voies d'eau et établi une voilure de fortune, tente de gagner la Loire, et fait naufrage sur un haut-fond entraînant dans la mort la majeure partie de son équipage. Le Soleil Royal, qui a passé la nuit devant la Turballe, reçoit l'ordre de s'échouer devant Le Croisic. Le Héros, qui a réussi à gréer une voile vient s'échouer à son tour à proximité. Les conditions météo interdisent aux Anglais d'approcher. Hawke a donné l'ordre à HMS Essex de prendre possession du Héros. Mais le navire britannique se perd sur le même Plateau du Four qui a déjà causé la perte du HMS Resolution.

Jeudi 22, le temps s'améliore un peu. Craignant une attaque sur les deux derniers navires, Conflans donne l'ordre d'incendier Le Soleil Royal et Le Héros.

Hawke fait préparer des chaloupes comme brûlots pour attaquer les navires réfugiés en Vilaine, mais le temps et la mer ne permettent pas de les lancer. L'idée est ensuite abandonnée, en particulier parce que les navires sont remontés plus haut dans la rivière.

Les semaines suivantes, les flottes procèdent à des échanges de prisonniers, accompagnés des discussions, parfois acerbes, sur les prises et les dépouilles revendiquées par le vainqueur. Le Croisic est bombardé le 6 décembre sur fond de dispute sur le sort des canons du Héros. L'affaire est même soumise à Versailles qui tranche en affirmant qu'un navire ayant baissé pavillon mais non capturé par l'ennemi ne peut être compté au nombre des prises.

Les suites  Le Blocus de la Vilaine  

Le 20 novembre au soir, onze bateaux se sont réfugiés dans la baie de Vilaine, presque indemnes, sous les fenêtres du corps de garde de la Pointe de Pen Lan (Billiers, Morbihan). Le vent les pousse à la côte et la nuit tombe. Lorsque le soleil se lève le lendemain, le Robuste, le Dragon, l’Inflexible, le Brillant, le Sphinx, la Vestale, l’Aigrette, la Calypso et le Prince Noir sont ancrés devant l’entrée de la rivière où, lors des basses eaux, la profondeur n’est que de trois brasses. Le passage est donc impraticable pour ces vaisseaux de fort tonnage. D’ailleurs, le Glorieux et l’Eveillé, réfugiés au même endroit, mais arrivés de nuit, se sont enlisés dans les vases de l’embouchure. Autant dire que leur sort est jeté : il ne leur reste plus qu’à attendre que les navires anglais viennent les bombarder et s’en sera fait de ce contingent de l’escadre du maréchal de Conflans. Pourtant, les voiles ennemies ne se profilent pas à l’horizon, et pour cause. L’amiral Hawke, réfugié près de l’Île Dumet en raison du mauvais temps, est en train de préparer des brûlots qu’il destine aux bateaux français. Pendant quelques heures, c’est le statu quo.
Mais, cette fois, la chance est du côté de la France : marée haute, vives eaux, courants, vent porteur et pleine lune sont au rendez-vous. L’entrée dans la Vilaine est enfin possible. Avec l’aide de pilotes locaux, tous les bateaux se réfugient au port de Tréhiguier, hormis le Glorieux et l’Eveillé qui, après s’être allégés de leur artillerie, doivent attendre de se désenvaser. Deux jours plus tard, alors que les Anglais ne se sont toujours pas manifestés, ils rejoignent les neuf bateaux français qui se sont réfugiés dans la rivière.
Cependant, ancrés à Tréhiguier, ils sont toujours en danger, notamment en cas d’utilisation de brûlots incendiaires. Il faut donc, dans un premier temps, empêcher les navires britanniques d’approcher de l’entrée de Vilaine. Le duc d’Aiguillon qui, avec ses troupes, attendait dans le golfe du Morbihan l’escadre du maréchal de Conflans, prend les choses en mains. Il envoie des hommes et des batteries de gros canons dans les corps de garde de la côte, à Penlan et Pénestin, pour verrouiller l’embouchure de la rivière. Dans un second temps, le commandant du Glorieux, Villars de la Brosse, qui a été nommé à la tête de la flotte par Conflans parce qu’il est « le plus ancien capitaine (…) dont les talents et mérites sont connus », prend la décision de remonter la Vilaine jusqu’au hameau de Vieille Roche, où il est possible de mouiller face à une caserne de douanes. Sur la rive opposée, au sud, une batterie est installée, afin de protéger la position et de surveiller toute arrivée suspecte. Un hôpital, construit sur la rive nord, permet de soigner les quelques blessés et les malades. L’état major est logé dans les bâtiments de l’abbaye de Prières, toute proche, d’où il voit probablement la flotte anglaise mettant en place un blocus destiné à l’arraisonnement, puis la prise, de tout bateau qui tenterait de s’échapper. Le chat et les souris en quelque sorte…
Alors que le maréchal de Conflans se rend à Versailles pour entendre le mécontentement du roi et de ses ministres, la situation des bateaux de la Vilaine est jugée honteuse pour la marine française qui, en plein conflit avec l’Angleterre, ne peut guère se passer de sept puissants vaisseaux de guerre. Il convient donc de les faire sortir de leur abri dans les meilleurs délais. Dans ce but, deux jeunes marins prometteurs — le chevalier de Ternay et le comte d’Hector — sont dépêchés sur les lieux. Leur mission est de délivrer les bateaux français du blocus britannique, coûte que coûte. Malgré la perte de l’Inflexible, échoué sur la côte lors d’un fort coup de vent qui rompt ses amarres, ils vont s’y employer. Toutefois, puisque la flotte est entrée dans la rivière par marée haute, flots montants, vives eaux et vents porteurs, il faut absolument que tous ces éléments soient à nouveau réunis : marée haute avec flots descendants, fort coefficient, vent poussant vers la sortie sont nécessaires pour que la manœuvre réussisse. Autant dire que la Vilaine, d’abord considérée comme un refuge, est devenue un piège quasi infranchissable. Pourtant, ces conditions se trouvent réunies à plusieurs reprises sans que les bateaux ne réussissent leur sortie, les Britanniques demeurant vigilants. Enfin, le 6 janvier 1761, soit plus d’un an après la défaite des Cardinaux, le Dragon et le Brillant gagnent la pleine mer et le port de Brest sans avoir à livrer bataille. Ils sont suivis le lendemain de deux frégates et une corvette dont seule la Calypso s’échappe ; la Vestale est prise et l’Aigrette combat victorieusement un navire anglais, le Sea Horse. Toutes les conditions nécessaires à la sortie étaient réunies et s’y ajoutait un temps particulièrement brumeux… Les autres bateaux prennent le même chemin lors de plusieurs sorties et ce n’est que le 25 avril 1762 que le mouillage de Vieille Roche est définitivement abandonné. Seule l’épave de l’Inflexible demeure pour rappeler l’échec de l’« Expédition Particulière » qui avait ruiné la marine française.
Cet épisode malheureux de l’histoire de France à profondément marqué les habitants de la région[réf. nécessaire]. Ainsi, on retrouve de nombreux graffiti montrant des vaisseaux à plusieurs rangées de sabords dans la chapelle de Bavalan à Ambon.
Sanctions ?
  • Le cas de Conflans.  L'amiral, dans son premier rapport, estime avoir fait son devoir. Mais il change vite d'avis et commence à accuser : Versailles d'abord, pour lui avoir confié une mission impossible, puis les commandants de ses navires, incompétents voire coupables de trahison.
Cependant, il ne subit aucune condamnation : pas de conseil de guerre, pas même une enquête. Le maréchal de Conflans, vice-amiral du Ponant, mis en cause, Versailles ne pourrait éviter d'être mis en cause. C'est probablement la raison de cette abstention.        
L'amiral est déclaré personna non grata à la Cour et doit se retirer sur ses terres.
Cependant, sarcasmes et libelles populaires s'acharnent sur lui et ses marins
  • Le cas Bauffremont.   Le vice-amiral, commandant l'escadre blanche et bleue a choisi de sortir de la baie, de gagner la pleine mer puis Rochefort.Sans ordre, comme s'il avait considéré que la bataille était déjà perdue. Il était pourtant possible de passer la nuit dans les parages pour reprendre le combat le lendemain.M. de Conflans l'accuse d'avoir désobéi aux ordres. À cela, Bauffremont a beau jeu de répondre que, la nuit étant tombée, il n'aurait pas pu voir ces ordres ; que son pilote conseillait de regagner la mer libre ; que le premier devoir d'un capitaine était de conserver son navire pour de futurs combats.Son argumentation est admissible, d'autant que les autres navires qui ont quitté les lieux du combat donnent les mêmes arguments.
En revanche, son manque de combativité, comme sa déficience dans la direction de son escadre lui valent réprobation. Pendant quelques années, il n'obtient pas la promotion qu'il réclame.
Célébrations
Du côté anglais, Hawke et ses marins sont fêtés comme des sauveurs. Si l'année 1759 avait commencé sous de sombres auspices, elle se termine sur une série de victoires, amenant même à la surnommer « Annus Mirabilis »
Une chanson, composée pour The Harlequin's Invasion, pièce de théâtre non sans rapport avec l'actualité, et nommée Heart of Oaks, devient un hymne à la victoire note 32
Récompenses
Pour sa victoire, Hawke est reçu par le roi et obtient une pension de 2 000 £, pension transférable à ses deux héritiers suivants. Mais, après sa victoire de 1747, engagement moindre en importance et en conséquences, l'amiral Anson avait, lui, été anobli. Pour cette victoire décisive, Hawke ne l'est pourtant pas    
Conséquences  Sur le conflit

Après la bataille des Cardinaux, la marine royale n'est plus en état de disputer la maîtrise des mers à la Royal Navy. Il ne lui reste plus que 47 vaisseaux à opposer aux 135 britanniques, mais surtout elle ne dispose plus des ressources financières nécessaires pour les armer.

Cela permet aux Britanniques de porter leurs efforts de guerrede guerre sur le sol européen.

Outre-mer, ils peuvent conquérir, une à une, les colonies convoitées sans risque de voir celles-ci suffisamment renforcées pour pouvoir résister

Sur la marine royale Les premières conséquences sont une réduction importante des budgets alloués à la marine. En 1760, sur les 50 millions de livres demandés, on lui en accorde 30 et 23,7 seulement sont versés dont la moitié pour solder des dettes antérieures. En 1760, aucune escadre n'est armée. Seules, des divisions de quelques navires effectuent des missions ponctuelles.

Cette défaite a cependant, à terme, des effets bénéfiques pour la marine. En 1761, le duc de Choiseul reprend le portefeuille de la marine et s'attache à la reconstruire. Cette défaite majeure stimule aussi la réflexion théorique sur la conduite des opérations et, en particulier, sur les moyens propres à assurer un commandement efficace.L'analyse de la défaite conduit à reconnaître que Conflans n'a pas été obéi de ses capitaines, volontairement ou par inaptitude ; qu'il y a nécessité de codifier les évolutions afin d'avoir des ordres stricts favorisant la victoire ; que tout repose sur un système efficace de signalisation

Parmi ceux qui alimentent cette réflexion on trouve plusieurs combattants de la bataille du 20 novembre 1759 : Sébastien-François Bigot de Morogues, commandant Le Magnifique ; le vicomte de Grenier, garde de la Marine sur Le Dragon; et le chevalier du Pavillon, enseigne sur le vaisseau L'Orient. Le premier publie dès 1763 un ouvrage qui devient vite célèbrenote 33, la Tactique navale ou Traité des Évolutions et des Signaux42. Le troisième imagine un système remarquable pour l'époque et qui est mis en œuvre, entre autres, à la bataille d'Ouessant (1778)43.

Ces réformes permettent à la marine royale de jouer un rôle de premier plan dans le conflit suivant, celui qui mène les colonies britanniques d'Amérique du nord à gagner leur indépendance.

Témoignage sur la « bataille navale de Conflans » « Le 20 novembre 1759 eût lieu le combat entre la flotte française, composée de 21 vaisseaux de ligne et 5 frégates, et la flotte anglaise, composée de 45 vaisseaux de ligne. La première était commandée par le maréchal de Conflans, vice-amiral de France, la seconde par l'amiral Howe […] un de nos vaisseaux le Formidable a été pris par les Anglais ; deux autres ont été brûlés, le Héros par les Anglais, et le Soleil royal par ordre de M. de Conflans ; et cela après qu'ils ont été échoués sur la côte du Croizic. Deux autres ont coulé à fond, grâce à la quantité d'eau qui est entrée par les sabords de la batterie basse, et desquels il ne s'est sauvé personne. Un autre vaisseau est allé se perdre dans la rivière de Loire, après avoir été criblé de coups de canon, et duquel il ne s'est sauvé qu'environ 150 hommes. D'autres vaisseaux se sont réfugié dans la Vilaine : le Glorieux ; le Robuste ; le Brillant ; l'Eveillé ; le Sphinx ; le Dragon ; le Bizarre ; l'Inflexible, ainsi que les frégates la Vestale ; l'Aigrette ; le Calypso ; le Prince Noir »

Vestiges

anons du vaisseau Le Juste à Piriac-sur-Mer

Aujourd'hui un canon du Soleil Royal est visible au Croisic, un second venant de l'Inflexible, est visible à La Roche-Bernard (face à la maison du canon), un troisième dans cette même cité et visible sur le site du rocher, provient du vaisseau le Juste.

Quant aux rochers des Cardinaux, ils sont aujourd'hui flanqués d'un phare du même nom qui remplace celui Hoëdic. Une tourelle éponyme est implantée sur les lieux du naufrage du Soleil Royal.

D'autres canons du Juste sont visibles à Paimboeuf, La Bernerie, Préfailles, Pornic et à la Pointe St-Gildas Témoignage

Voici la lettre retranscrite par un vicaire de Saint-Sylvain (Seine-Maritime)

concernant les circpnstances de la mort d'un Matelot de la Paroisse, embarqué au bord du Juste;

La bataille de la Ristigouche fut une bataille navale de la fin de la Guerre de Sept Ans,

 

entre des éléments de la Royal Navy et une petite flottille envoyée de France pour soulager la Nouvelle-France, après la chute de Québec. En 1760, le conflit allumé depuis 1754 entre la France et la Grande-Bretagne semble tourner à l'avantage de cette dernière. De l'autre côté de l'Atlantique, malgré ses premiers succès, la France se trouve dans une position critique. Après avoir perdu Louisbourg en 1758 puis Québec l'année suivante, elle voit son maintien en Amérique du Nord fort compromis. Mais cependant tout n'est pas joué, les troupes françaises s'opposent à l'avancée anglaise et les obligent à prendre leurs quartiers d'hiver repoussant à l'année suivante leurs projets de conquête et laissant au général Lévis l'occasion d'organiser une riposte.

Ainsi le 28 avril 1760, le Chevalier de Lévis, à la tête de 7 000 soldats, marche sur Québec et livre un combat victorieux à Sainte-Foy, entamant alors le deuxième siège de Québec. Les renforts venant de la mer apporteront avec eux la victoire à un des deux camps. Cette victoire ne tarde pas, les navires anglais sont les premiers à parvenir devant Québec après avoir battu les maigres forces navales du commandant Vauquelin, ils pilonnent les troupes françaises qui manquent de munitions et les forcent à battre en retraite. Mais la victoire n'en est pas garantie pour autant. Montréal, la dernière place forte française attend toujours en vain des renforts qui pourrait la sauver.

Situation  Afin d'apporter les renforts de la dernière chance à la Nouvelle-France, le royaume arme en toute hâte à Bordeaux un convoi de cinq navires marchands réquisitionnés: le Bienfaisant, le Soleil, l'Aurore, la Fidélité et le Marquis de Malauze; escortés par la frégate de 26 canons le Machault. Le commandement de la flottille est confié à François Chenard de la Giraudais, ce jeune lieutenant de frégate âgé de 33 ans possède, en dépit de son jeune âge une grande expérience et les qualités nécessaires pour mener à bien cette mission. En effet en 1759, il avait déjà escorté plusieurs convois, toujours à bord du Machault dont il connaît bien les qualités nautiques.

À la suite des défaites successives à Lagos, aux Cardinaux et de la prise de ses ports sur la côte nord-américaine, la France n'a pu ravitailler ses colonies qui se retrouvent dépourvues de tout. Ainsi le convoi embarque plus de 2 000 tonneaux de vivres et de munitions, ainsi que 400 hommes de troupes commandés par le capitaine François-Gabriel d’Angeac, homme d'expérience qui connaît bien le pays. Dans leurs cales, les navires marchands embarquent une multitude de vivres dont la moitié est composée de viandes salées et de farines, à cela s'ajoutent munitions et fournitures. Le Machault n'est pas en reste car il embarque à lui seul 150 soldats (sur un équipage de 250 hommes) et une bonne partie de la poudre et des munitions.

Enfin après un armement rapide, le convoi lève l'ancre le 10 avril 1760. Dès le lendemain, les Anglais qui font le blocus du port prennent en chasse le convoi qui doit se disperser. Mais alourdis par leurs marchandises, l'Aurore et le Soleil sont arraisonnés par l'ennemi. Deux semaines plus tard, alors que le convoi croise au large des Açores, la Fidélité fait naufrage. Le 15 mai, il ne reste plus que trois navires lorsque la flottille amoindrie mouille dans le Golfe du Saint Laurent. Là, il apprend que les Britanniques sont arrivés les premiers et ont détruit la flottille de Vauquelin devant Québec. La Giraudais décide alors de se réfugier dans la baie des Chaleurs. Le 18 mai, il jette l'ancre dans l'estuaire de la Ristigouche. Les Indiens locaux, alliés des Français, promettent de combattre les Anglais aux côtés de La Giraudais. Cinq navires de guerre britanniques menés par le capitaine de vaisseau John Byron, appareillent de Louisbourg.

Bataille Le 22 juin, La Giraudais se retrouve piégé au fond de la baie des Chaleurs et décident de remonter la rivière Ristigouche en espérant que le tirant d'eau des navires de Byron ne lui permette pas d'en faire autant. L'hésitation de ce dernier laisse à La Giraudais le temps d'organiser sa défense. Il installe une batterie à terre puis fait saborder des goélettes dans le chenal pour en interdire l'accès et protéger le Machault. Le 3 juillet, Byron parvient enfin à trouver le chenal principal et s'engage dans la rivière. A courte portée, le combat est sanglant et malgré leur infériorité numérique, les Français parviennent à infliger de lourds dommages aux Britanniques avant que ceux-ci n'aient pu détruire la batterie côtière. Mais face à l'avance de ceux-ci, La Giraudais décida de remonter encore plus la rivière. Pendant de nombreuses heures et cinq jours durant, de furieux combats eurent lieu et La Giraudais parvint à tenir tête à Byron. Mais plus le temps passait plus la victoire semblait impossible.

Finalement résigné, La Giraudais décida, au matin du 8 juillet, de saborder ses bâtiments après les avoir fait évacuer. Afin que l'ennemi ne s'empare pas des vivres, il fait sauter le Machault et le Bienfaisant. Le Marquis de Malauze qui compte des prisonniers à son bord ne subit pas le même sort et est capturé. Une fois à terre, les Français établissent un petit fort et y prennent garnison.

Conséquences proue du Machault au lieu historique national de la Bataille-de-la-Ristigouche.

Privée de renforts et de ravitaillements, Montréal doit se résoudre à l'inéluctable. Le 8 septembre, la ville se rend au général Amherst. Le 23 octobre, la petite garnison de Ristigouche apprend la triste nouvelle et se rend aux Anglais six jours plus tard. Même si le convoi était parvenu à Montréal, sa cargaison n'aurait procuré qu'un léger sursis à la Nouvelle-France dont le sort semblait scellé depuis longtemps. Avec la chute des dernières places fortes, la guerre s'achève en Amérique ainsi que le rêve de Samuel de Champlain. En application du traité de Paris en 1763, la Grande-Bretagne obtient la Nouvelle-France.  Malgré sa défaite, la défense de La Giraudais et son opiniâtreté lui vaudront le grade de capitaine de brûlot Un musée, le lieu historique national de la Bataille-de-la-Ristigouche, commémore cet événement à Pointe-à-la-Croix.

La bataille de Manille eut lieu du 24 septembre au 6 octobre 1762 pendant la guerre de Sept Ans.

Elle opposa l'armée britannique sous les ordres de William Draper aux Espagnols de l'Archevêque Antonio Rojo. Elle se termina par une victoire britannique.

 

La bataille de Tchesmé est un affrontement entre les flottes de la Russie de Catherine II et de l'Empire ottoman lors de la guerre qui les opposa entre 1768 et 1774.

Elle se déroula lors de l'épisode dit de la révolution d'Orloff dans le chenal entre l'île de Chios et la ville d'Asie mineure de Tchesmé.

La flotte ottomane avait évité la flotte russe tout le printemps 1770. Le capoudan-pacha espérait que la contre-attaque terrestre affamerait les troupes russes qui privées de ressources et de vivres seraient vaincues sans combat. Après avoir mouillé à Nauplie, la flotte s'était réfugiée à Chios. Rejointe par la flotte russe, elle ne put refuser plus longtemps l'affrontement.

tchesme

Le capoudan-pacha plaça sa flotte en croissant le long du rivage et gagna la terre ferme. Il laissa le navire amiral, la Capoudana à son second Hassan-Bey.
Au bout de quatre heures de combat, la capoudana était abordée par le navire amiral russe. Le combat se déroula au corps à corps jusqu'à ce que la capoudana explosât, faisant couler en même temps les deux navires. Les navires ottomans survivants se réfugièrent dans la baie de Tchesmé. Ils y furent coulés par des brûlots grecs originaires de Psara. Un seul vaisseau turc ne fut pas coulé : il fut pris par les Russes.
chesemeP. C. Canot, d'après une peinture de R. Paton
La flotte impériale russe, commandée par le comte Alexis Orloff, attaquant la flotte turque dans la baie de Cheseme, dans la nuit du 6 au 7 juin 1770. Londres, 1777. Gravure rehaussée à l'aquarelle. 49,5 x 66 cm.

corfou- Vice Amiral Ouchakoff]. Capitulation de la place de Corfou, le 20 février / 3 mars 1799. Imprimerie nationale de Corfou, 1799. Une affiche (63 x 46 cm), sur papier vergé. Filigrane « IMPERIAL », et armoiries (lettres EL surmontées de trois étoiles). Cette affiche donne en français et en grec, les articles de la capitulation stipulés par les armées de la république française avec le vice-amiral Ouchakoff et le capitaine Bey Cadir Bey commandant les escadres combinées russes et turques. Cette capitulation eut lieu à bord du vaisseau amiral russe. Une des très rares productions de l'imprimerie nationale (française) établie à Corfou, dont l'activité dura à peine plus d'un an (1797-1799). Manque à la Bibliothèque nationale (française). Acte historique. La présence dans la Mer Méditerranée a toujours été capitale pour la Russie..

 

 

La bataille de Patras est une bataille navale qui eut lieu entre le 6 et le 9 novembre 1772

lors de la guerre russo-turque de 1768-1774 dans le golfe de Patras au large des côtes grecs. La flotte russe, dirigée par Michael T. Konyaev, sortit vainqueur de cette bataille.

La bataille de Rach Gam-Xoài Mút a eu lieu le 20 janvier 1785au Viêt Nam pendant la révolte des Tây-son.

Les forces navales et terrestres rebelles sous les ordres de Nguyễn Huệ y ont anéanti sur le Mékong, dans l'actuelle Province de Tiền Giang, une expédition fluviale siamoise venue mettre un terme à la révolte et restaurer dans ses droits Nguyễn Ánh dernier prince de la famille Nguyễn, qui régnait de facto sur le sud du pays au nom de la Dynastie Lê.rach

La bataille de l'île Valcour est une bataille navale qui se déroula le 11 octobre 1776

sur le lac Champlain à la frontière actuelle entre le Canada et les États-Unis.

L'engagement principal a eu lieu dans la baie de Valcour, un détroit entre la partie continentale de l'État de New York et l'île Valcour.

valcour

La bataille est généralement considérée comme l'une des premières batailles navales de la guerre d'indépendance des États-Unis, et l'une des premières de la marine militaire des États-Unis.

La plupart des navires de la flotte américaine, sous le commandement de Benedict Arnold, ont été capturés ou détruits par une force britannique sous le commandement du général Guy Carleton comprenant un contingent de canonniers mercenaires allemands.

La première bataille d'Ouessant a lieu le 27 juillet 1778,

à 100 milles marins à l'ouest de l'île d'Ouessant, au cours de la guerre d'indépendance des États-Unis.

La France est alliée aux jeunes États-Unis et veut affaiblir la puissance maritime et coloniale du Royaume de Grande-Bretagne. C'est le premier grand affrontement entre les deux marines lors de ce conflit. Cette bataille est très attendue par l'opinion française qui vit dans l'attente de la revanche depuis les défaites de la guerre de Sept Ans.  L'armée navale du roi de France est commandée par le lieutenant général Louis Guillouet d'Orvilliers. La flotte britannique est sous les ordres du vice-amiral Augustus Keppel.

Le résultat de la bataille est indécis. Pour les Français, la flotte de Louis XVI réussit sa mission et met l'ennemi en fuite malgré les maladresses présumées du duc de Chartres, promu inspecteur général des armées navales. Pour les Britanniques, les Français ont été forcés de se retirer, mais Keppel passe en cour martiale, ce qui montre clairement que le combat est perçu comme une défaite anglaise alors que la Royal Navy paraissait invincible depuis la guerre de Sept Ans.    

  •  
  •  Les forces en présence

Classiquement, les armées navales sont divisées en trois escadres : avant-garde, corps de bataille et arrière-garde. Elles ont chacune une couleur spécifique arborée par chaque navire concerné. Dans l'ordre, bleue — blanche — rouge pour les Britanniques, bleue et blanche – blanche – bleue pour les Français. Le chef de chaque escadre est au centre de son unité ; les ordres sont transmis au moyen de signaux faits par des pavillons. Comme les navires sont rangés en ligne de file, une frégate, sur le côté, est chargée de répéter tous les signaux faits. Elle n'est pas censée prendre part au combat.

Les navires sont donnés dans l'ordre qu'avait l'armée navale avant le début de la bataille.

Royaume de France

Trois vaisseaux, le Duc de Bourgogne (80 canons), le Bizarre (64) et l’Alexandre (64), se sont égarés et ont regagné Brest. Pour les remplacer dans la ligne, le 27, Orvilliers a intégré l’Amphion (50), et l’Éveillé (64).

CE : Chef d'escadre LG : Lieutenant général des armées navales

  • Escadre blanche et bleue (comte du Chaffault LG)
    • 2e division
      • Le Dauphin Royal, 70, marquis de Nieuil
      • L’Amphion, 50, de Trobriand
      • L’Éveillé, 64, Botderu
    • 1redivision
      • Le Bien Aimé, 743, d'Aubenton
      • La Couronne, 80, Huon de Kermadec (comte du Chaffault LG)4
      • Le Palmier, 74, chevalier de Réals
    • 3e division
      • Le Vengeur, 64, comte d'Amblimont
      • Le Glorieux, 74, Bausset
      • L’Indien, 64, La Grandière5
      • La Junon, frégate de 126.
  • Escadre blanche (comte d'Orvilliers LG)
    • 3e division
      • L’Artésien, 64, Destouches
      • L'Orient, 74, comte d'Hector
      • L’Actionnaire, 647, Proissy
    • 1redivision
      • Le Fendant, 74, marquis de Vaudreuil
      • Le Bretagne, 110, Duplessis-Parscau (comte d'Orvilliers LG)
      • Le Magnifique, 74, chevalier de Braih
    • 2e division
      • L’Actif, 74, Thomas d'Orves
      • Le Ville de Paris, 90, De Peynier (comte de Guichen CE)
      • Le Réfléchi, 64, Cillart de Suville
      • La Sibille, frégate de 12
  • Escadre bleue (duc de Chartres LG)
    • 2e division
      • Le Roland, 64, Larchantel
      • Le Robuste, 74, De Longueville (comte de Grasse CE)
      • Le Sphinx, 64, comte de Soulanges
    • 1redivision
      • L’Intrépide, 74, Beaussier de Châteauvert
      • Le Saint-Esprit, 80, De Montperoux (La Motte Picquet CE duc de Chartres LG)
      • Le Zodiaque, 74, de la Porte Verins
    • 3e division
      • Le Diadème, 74, chevalier de La Cardonnie
      • Le Conquérant, 74, chevalier de Monteil
      • Le Solitaire, 64, de Bricqueville
      • La Fortunée, frégate de 12


  • En dehors de la ligne
      • La Résolue, frégate de 12
      • La Sensible, frégate de 12
      • La Nymphe, frégate de 12
      • La Surveillante, frégate de 12
      • La Danaé, frégate de 8
      • La Curieuse, corvette
      • La Favorite, corvette
      • L’Hirondelle, corvette
      • La Lunette, corvette
      • La Sylphide, corvette
      • L’Espiègle, lougre


Royaume de Grande-Bretagne

  • Escadre bleue (Harland)
    • HMS Monarch, 74, Rowlley
    • HMS Hector, 74, Sir Hamilton
    • HMS Centaur, 74, Crosby
    • HMS Exeter, 64, Moore
    • HMS Duke, 90, Brereton
    • HMS Queen, 90, Harland
    • HMS Schrewsbury, 74, Rofs
    • HMS Cumberland, 74, Peyton
    • HMS Berwick, 74, Stewart
    • HMS Stirling Castle, 64, Sir Douglas


  • Escadre blanche. (Keppel)
    • HMS Courageux, 74, Lord Mulgrave
    • HMS Thunderer, 74, Walsingham
    • HMS Sandwich, 90, Edwards
    • HMS Valiant, 74, Gower
    • HMS Bienfaisant, 64, Drede
    • HMS Victory, 100, Keppel
    • HMS Foudroyant, 80, Jarvis
    • HMS Prince Georges, 90, Sir Lindsay
    • HMS Vigilant, 64, Kingsmill
    • HMS Terrible, 74, Dikerston
    • HMS Vengeance, 74, Clements


  • Escadre rouge (Palliser)
    • HMS Worcester, 64, Robinson
    • HMS Elisabeth, 74, Maitland
    • HMS Robust, 74, Hood
    • HMS Formidable, 90, Palliser
    • HMS Ocean, 90, La Forey
    • HMS America, 64, Sir Longford
    • HMS Defiance, 64, Goodall
    • HMS Egmont, 74, Allen
    • HMS Ramillies, 74, Digby


  • Hors de la ligne
    • HMS Arethusa, frégate de 32
    • HMS Proserpine, frégate de 28
    • HMS Milford, frégate de 28
    • HMS Fox, frégate de 28
    • HMS Andromeda, frégate de 28
    • HMS Pluto, Sloop de 8
    • HMS Vulcan, Sloop de 8
    • HMS Alert, Cotre


Déroulement des opérations : une classique bataille en ligne de file

Bretagne, fier trois-ponts issu du « don des vaisseaux » des années 1760 est le vaisseau amiral de d'Orvilliers lors de cette bataille. (Musée naval de Brest)

manœuvres des deux escadres lors du combat. (Carte anglaise)

   vue  générale du combat au centre avec les vaisseaux amiraux.

D'Orvilliers appareille le mercredi 8 juillet 1778. Il va croiser jusqu'au 23 juillet, date à laquelle la flotte de Keppel est aperçue. Les manœuvres continuent jusqu'au lundi 27 juillet à l'aube. Les Français vont nord-ouest, les Britanniques à tribord (à droite), marchant à l'ouest, en échiquier.

Orvilliers ordonne son armée de manière très classique. La première escadre, bleue et blanche, à l'avant-garde, la sienne, la blanche, au centre du dispositif et celle du duc de Chartres, la bleue, à l'arrière-garde. Son armée semble mieux rangée que celle des Britanniques et manœuvre mieux.

Les Britanniques se mettent en ligne, cap au sud-est. D'Orvilliers vire en succession pour prendre le même cap. Quand l'escadre bleue britannique commence à menacer son arrière-garde, il fait virer vent devant et en même temps ses escadres. De la sorte, l'escadre bleue est maintenant à l'avant-garde. Les deux flottes se croisent à onze heures, et l'artillerie commence à gronder.

La force du vent fait gîter les navires. De la sorte les sabords des batteries basses françaises, où sont les plus gros canons, ne peuvent être ouverts sans risquer de faire naufrage. Les Britanniques n'ont pas cette gêne, la gîte de leurs navires est du côté opposé au combat, ils n'ont aucun souci pour utiliser leurs batteries basses. Les canonniers français causant de gros dégâts aux mâtures britanniques.

À midi trente, Orvilliers voit que son avant-garde est au niveau du large vide entre les escadres blanche et escadre rouge britanniques. Il ordonne au duc de Chartres de changer de cap afin de traverser la ligne britannique en profitant du vide. Cela permettrait d'isoler l'arrière-garde britannique ou bien de prendre le centre entre deux feux. Mais le duc de Chartres ne réagit pas8. Quand il amorce sa manœuvre, il est trop tard, l'occasion est manquée. Le gros des troupes britanniques rallie ses bateaux isolés.

Keppel signale à son escadre rouge, celle de Palliser, de rallier. Celui-ci ne réagit pas. Il est vrai que son navire, le HMS Formidable, a perdu son petit mât de hune et est quasiment dégréé. Pour finir, Keppel signalera en particulier, à chaque navire de l'escadre rouge, ses ordres, omettant le HMS Formidable

Dans la nuit, la flotte britannique « file à l'anglaise » selon les Français. Les Britanniques, eux, affirment qu'ils ne quittent le champ de bataille, le lendemain, qu'après avoir constaté que les Français ne veulent pas reprendre le combat. Les deux camps estiment avoir gagné puis font route vers leur base. Les Britanniques comptent 407 morts et 789 blessés dans leurs rangs. Les Français regagnent Brest, comptant 163 morts, 517 blessés (sur 17 000 hommes embarqués) et plusieurs bâtiments endommagés.  

Conséquences : tout le monde vainqueur ?  

Chez les Britanniques     Bien que clamant victoire, la polémique fait rapidement rage outre-manche. Évidemment, Keppel et Palliser sont tous deux membres du Parlement, mais dans des partis opposés. Les reproches que s'adressent mutuellement les deux amiraux se transforment en combat politique.   Keppel est traduit en cour martiale sous cinq chefs d'accusation. Il sera acquitté, la cour les reconnaissant « malintentionnés et non fondés ». À son tour, Palliser se retrouve en position d'accusé. Il sera aussi acquitté, la cour ne trouvant blâmable que d'avoir omis d'informer l'amiral de l'état de son gréement… Keppel prendra sa retraite l'année suivante, se consacrant à sa carrière politique.  

Chez les Français, l'affaire du duc de Chartres       La lenteur de réaction du commandant de l'escadre bleue est présentée comme étant la cause de cette victoire incomplète.

Il était tentant de mettre en cause un prince du sang. Son ascension rapide, et ses visées sur la charge d'amiral de France, pouvait susciter une certaine animosité à son encontre.On trouve plusieurs opinions à son sujet. La première lui impute la faute, considérant son peu d'expérience, mais la seconde l'impute plutôt à son entourage, craignant d'exposer la vie du prince dans un combat rapproché. Le duc était assisté par le comte de la Motte-Picquet, officier à la valeur reconnue. Si l'on peut imaginer que le duc ait mal compris les signaux, il est plus difficile de croire que cela aurait échappé à la Motte-Picquet. Notons que l'un des motifs de querelle chez les Britanniques était aussi l'absence de réaction de Palliser à des signaux de Keppel. Une dernière version existe enfin, celle autorisée du futur duc d'Escars que Louis XVI dépêcha à Brest pour faire la lumière sur l'incident. Selon lui, le duc de Chartres n'aurait commis aucune maladresse. Bien au contraire, il aurait « rompu la ligne » de sa propre initiative pour prendre la brèche avant d'en être empêché par des signaux contraires de D'Orvilliers.

Le duc de Chartres ne recevra plus aucun commandement et sera nommé colonel-général des hussards et troupes légères en compensation, on persifla alors sur le Duc de Chartres qui était, dit-on, « aussi léger que ses troupes ». Il en gardera une vive rancune contre Louis XVI et votera sa mort en 1793… Quant à d'Orvilliers, il fera encore la campagne navale de 1779 dans la Manche avec l'escadre espagnole qui a rejoint la France dans la guerre. Mais il perd son fils unique emporté par l'épidémie qui décime l'escadre et sort démoralisé de cette guerre navale. Il abandonne alors le service et se retire dans un couvent.

http://youtu.be/53C-miuaLLA

La bataille navale de la Grenade se déroule dans les Antilles le 6 juillet 1779

lors de la guerre d'indépendance des États-Unis. Elle oppose une escadre de la Royal Navy britannique commandée par John Byron aux forces de la Marine française sous les ordres de Charles Henri d'Estaing. C'est la deuxième grande bataille opposant la France et la Grande-Bretagne après le combat d'Ouessant au large de Brest en 1778. Elle intervient alors que le conflit, entré dans la deuxième année de l'engagement français, reste très indécis.

La bataille, conduite sur le schéma tactique de la ligne de file par des escadres de forces quasi-équivalentes, débouche sur une défaite anglaise. Cependant, celle-ci n'est pas exploitée par l'armée navale française car son chef n'en comprend pas l'importance et se contente de la conquête de la petite île de la Grenade

.grenade

La bataille témoigne cependant de l'intensification de l'effort de guerre des deux puissances européennes et de la confiance retrouvée de la France dans sa marine de guerre sortie humiliée, quinze ans plus tôt, des défaites de la guerre de Sept Ans

La bataille de Flamborough Head est un combat naval qui a lieu le 23 septembre 1779,

au large de Flamborough Head (située sur le côté de Yorkshire) en mer du Nord. Il oppose une escadre de la Continental Navy commandée par John Paul Jones ainsi que deux navires corsaires français à deux navires britanniques escortant un important convoi marchand. Il s'agit d'une des batailles navales les plus célébrées de la guerre d'indépendance des États-Unis en dépit de la faiblesse des forces engagées.

Certains points font, aujourd'hui encore, l'objet de débats parmi les historiens.

 

le combat de la surveillante contre le Quebec 6 octobre 1779

La Surveillante est une frégate de classe Iphigénie de 32 canons de la Marine française. Elle prend part aux opérations navales de la guerre d'indépendance des États-Unis, et devient célèbre pour son combat contre la frégate britannique HMS Quebec ; en 1783, elle est désignée pour apporter la nouvelle de la fin des hostilités en Amérique. Par la suite, elle prend part aux guerres de la Révolution française, et est sabordée pendant l'Expédition d'Irlande après avoir subi d'importants dégâts au cours d'une tempête. L'épave est localisée en 1979 et son site est désormais protégé.(Après l'explosion du Bételgeuse en 1979, l'épave de la Surveillante est découverte par 23 mètres de fond dans la baie de Bantry. Le site de l'épave est désormais protégé en tant que mémorial, et une maquette au 1/6 est exposée à Bantry.)

Cinq jours avant son combat contre le Québec, la flotte marchande de Saint-Domingue, sous l'escorte d'un vaisseau de guerre et de deux frégates de l'escadre du comte d'Estaing, fait son entrée à Rochefort. Vingt-six de ces bâtiments sont heureusement rentrés et le reste en d'autres ports. La division sortie de Brest aux ordres de Monsieur de Chenisey, pour aller à la rencontre de cette flotte, était composée de multiples vaisseaux. Le Scipion, l'Hercule et le Pluton, français, de 74, l'Arrogant et le Saint-Michel, espagnols de 70 canons et de frégates la Surveillante, l'Hermione, la Gentille, l'Aigrette, la Néréide et du cutter l'Expédition commandé par l'enseigne de vaisseau de Roquefeuil. Ce dernier jouera un rôle important dans le combat qui suit, en effet il se heurtera au cutter Rambler tenu par le lieutenant George.

Ces cutters étaient appelés également mouche en France et possèdaient 10 canons de quatre.

Le 6 octobre 1779, au large d'Ouessant, la Surveillante, commandée par le capitaine du Couëdic de Kergoaler, rencontre le HMS Quebec (32), commandée par le captain George Farmer. Un violent combat de trois heures et demi s'ensuit alors. Les deux frégates subissent des dégâts considérables et de lourdes pertes, étant toutes deux démâtées. La bataille prend fin quand le Quebec, tirant à travers ses propres voiles qui étaient tombées et recouvraient son pont et ses sabords, prend feu et explose. La Surveillante, qui faisait eau, à 30 morts et 85 blessés à son bord.

Le capitaine français du Couëdic met à la mer le seul canot qui lui reste pour recueillir tous les marins anglais qui avaient survécu à l'explosion. Ces derniers unissent leurs forces à celles des Français pour sauver la Surveillante. Ensemble, ils parviennent à regagner Brest le lendemain, et les Anglais sont traités en naufragés et non en prisonniers de guerre.

De nombreux tableaux et dessins sont fait de cette bataille, notamment par Auguste-Louis de Rossel de Cercy (dont un des trois tableaux commandés est exposé au Musée de la Marine à Paris), George Carter et par Robert Dodd. Un magnifique tableau du combat se trouvait au Musée de la Coopération de Blérancourt près de Soissons. Pierre Julien Glibert, peintre brestois a réalisé Le Québec en feu. Il est au musée des beaux-arts de Brest. Auguste Biard et Albert Dawant ont réalisé plusieurs tableaux représentant la descente du commandant du Couëdic hors de la Surveillante. Il était généralement entouré de ses trois neveux.

Le roi Louis XVI avait fait restaurer à l'identique ce prestigieux bateau. Cette frégate allait accompagner les vaisseaux en partance vers les Amériques. Le 19 février 1781, la Surveillante, en compagnie de l'Éveillé, de son sister-ship La Gentille et du cotre Guèpe, elle capture le HMS Romulus en baie de Chesapeake.

À l'été 1783, elle est désignée, en compagnie de la frégate britannique HMS Medea, pour porter en Amérique la nouvelle de la Paix de Paris qui met fin à la guerre entre la France et la Grande-Bretagne.

http://historic-marine-france.com/gravures/gravure-anglaise.htm

http://chrsouchon.free.fr/surveill.htm

http://books.google.fr/books/about/Relation_du_combat_de_la_fr%C3%A9gate_fran%C3%A7.html?id=gdT6qZCIAXQC&redir_esc=y

http://ageofsail.wordpress.com/2009/05/21/hms-quebec-vs-surveillante/

 

La bataille du cap Saint-Vincent, contrairement à ce que son nom indique, n'est pas un combat naval,

mais l'interception réussie d'un gros convoi anglais pendant la guerre d'indépendance des États-Unis. Elle oppose le 9 août 1780, la flotte franco-espagnole commandée par l'amiral Córdova à l'escorte anglaise de John Montray.

 

 

Ce dernier, en trop grande infériorité, s'enfuit en abandonnant le convoi qui est capturé. Cette interception fait partie d'un aspect peu connu de la guerre d'Indépendance américaine que les historiens appellent la guerre des convois. Les auteurs de langue anglaise, désignent cet engagement sous le nom d'« action du 9 août 1780. »

En 1780, la Grande-Bretagne faisait face à l'une des plus grave crises de son histoire : la révolte des colonies américaines. Cette guerre difficile débutée en 1776, se compliqua encore par l'entrée en guerre de la France en 1778, puis de l'Espagne en 1779, ce qui rendit la tâche de la Royal Navy compliquée. Cette dernière, en effet, devait assurer le transport et le ravitaillement des dizaines de milliers de soldats anglais envoyés en Amérique, lutter contre le trafic d'armes, et enfin, essayer de protéger son commerce contre les forces ennemies ou les attaques de corsaires. Les belligérants, adoptent tous une stratégie voisine : la navigation en convois escortés par des vaisseaux de guerre. L'escorte est plus ou moins importante selon la valeur du convoi et les disponibilités des bâtiments de guerre ou le risque que l'on est prêt à assumer en comptant sur le secret que chacun essaie de faire respecter dans ses ports au moment où se rassemble le convoi.

À l'été 1780, un très important double convoi partit de Portsmouth, formé de 55 navires avec pour destination pour les uns, les Caraïbes et pour les autres, l'Amérique du Nord. Le convoi fut escorté jusqu'en Galice par la flotte du Canal, mais elle retourna vers ses côtes à partir de là, suivant les ordres de l'amirauté. L'escorte fut donc limitée au navire Ramillies de 74 canons et à 2 frégates.

Cette décision fut très critiquée par la suite, mais il faut rappeler que peu de temps avant, la flotte combinée hispano-française avait réalisé une campagne dans le canal de la Manche et avait bloqué la flotte britannique dans ses ports. Et seules les divergences entre les alliés et la météo avait empêché un débarquement en Grande-Bretagne.

Les services d'espionnage espagnols découvrirent le départ et le trajet du grand convoi, et le comte de Floridablanca ordonna au lieutenant général de l'Armada espagnole, don Luis de Córdova y Córdova, d'appareiller avec sa flotte pour l'intercepter.

La flotte de Cordova, avec son pavillon sur l'énorme Santísima Trinidad, était composée de 27 navires et des frégates correspondantes. S'y joignit également la flotte française de l'amiral Beausset avec 9 navires. La flotte alliée était jusque là en train de bloquer Gibraltar, mais elle leva l'ancre suite aux nouveaux ordres.

L'interception  Le matin du 9 août, une des frégates d'exploration découvrit le convoi à 60 lieues du cap Saint-Vincent. Le convoi ne s'était pas encore séparé vers ses différentes destinations. Cordova ordonna immédiatement la « chasse générale ». À la vue de l'arrivée des 36 navires et des frégates, le chef de l'escorte anglaise décida que la seule option était la fuite. Seuls l'escorte et deux ou trois navires du convoi réussirent à s'échapper, pendant que le reste était successivement capturé par les navires français et espagnols.

Malgré le fait que les navires du convoi étaient aussi armés, ils n'étaient pas en mesure d'affronter les vaisseaux de ligne de leurs adversaires. Cette fuite de l'escorte correspond d'ailleurs aux ordres de l'amirauté anglaise, puisqu'en cas d'interception, les vaisseaux de guerre, considérés comme vitaux pour la sécurité de l'Angleterre doivent se replier et le convoi est sacrifié. (C'est l'inverse dans la flotte française ou les escorteurs ont l'ordre de se sacrifier pour sauver le convoi).

Les conséquences : la perte du contrôle de l'Atlantique pour la Royal Navy  Le résultat fut : 52 transports capturés, dont 36 frégates et dix brigantins, 1 350 hommes d'équipage (mais probablement plus), 1 357 soldats et officiers britanniques qui étaient transférés vers les colonies et 286 passagers capturés soit un total de 2 943 prisonniers. Côté matériel : mis à part l'armement des navires, 80 000 mousquets et vêtements pour 12 régiments d'infanterie, du matériel naval et des provisions pour la flotte de Rodney en Amérique et pour celle qui combattait en Inde. Pour les Espagnol, cette affaire apparait aussi comme une revanche alors qu'ils ne parviennent pas à s'emparer de Gibraltar et qu'ils viennent de subir, à cette occasion, une dure défaite au cap Saint-Vincent le 16 janvier 1780.

Les Britanniques évaluèrent les pertes à 1,6 million de livres de l'époque, dont 1 million en or et lingots. Les Espagnols l'évaluèrent 140 millions de reales. Cette interception réussie est l'un des rares succès de la flotte espagnole dans cette guerre. Les vaisseaux espagnols, trop lents, n'étant généralement pas capables d'inquiéter les bâtiments anglais, plus rapides car doublés de cuivre. Côté français, Suffren, qui participe à l'interception sur le Zélé (74), note que les Espagnols « marchent mal », ce qui explique, entre autres, la fuite réussie de l'escorte anglaise. L’écart n'est pas négligeable aussi avec la flotte française, puisque ce sont les vaisseaux français qui sont arrivés les premiers sur le convoi, loin devant les bâtiments de Córdova

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Pour les Anglais, le choc est néanmoins considérable. Selon le grand écrivain Robert Graves : « Même les plus anciens ne se souvenaient pas que la bourse de Londres avait déjà présenté un aspect aussi pessimiste et mélancolique comme ce mardi où l'Amirauté publia la nouvelle de cette double perte. Les archives marchandes britanniques n'ont jamais enregistrées de pertes aussi élevées du quart des pertes de ce jour-là ».Cette interception réussie montre que la flotte anglaise, dispersée sur de trop nombreux théâtres d'opération, a perdu le contrôle des routes de l'Atlantique en 1780, ce qui favorisera en 1781 la victoire franco-américaine à Yorktown et l'attaque réussie des Espagnols contre Minorque.

La bataille du cap Henry est une bataille navale de la guerre d'indépendance des États-Unis

qui est livrée dans la baie de Chesapeake le 16 mars 1781 entre l'escadre britannique menée par l'amiral Marriott Arbuthnot et l'escadre française du capitaine Charles Sochet des Touches.

Cette bataille est également appelée 1rebataille de Chesapeake et combat de Chesapeake. Une seconde bataille eut lieu à Chesapeake le 5 septembre de la même année.

Il avait été convenu entre les généraux des deux armées française et américaine que, pendant que La Fayette irait assiéger Arnold dans Portsmouth, une flotte française portant un millier d'hommes viendrait l'attaquer par mer. Rochambeau fit embarquer, le 8 mars 1781, à cet effet, sur les vaisseaux de Destouches 1 200 hommes commandés par Charles du Houx de Vioménil. Ces soldats étaient tirés du régiment de Bourbonnais, sous la conduite du colonel de Laval et du major Gambs ; et de celui du régiment de Soissonnais, sous les ordres de son colonel en second, le vicomte de Noailles, et du lieutenant-colonel Anselme de la Gardette.  Il y avait sur les vaisseaux un nombre de mortiers et de pièces d'artillerie suffisant pour soutenir un siège dans le cas où l'expédition réussirait

Dumas fut chargé d'aller à New London, petit port sur la côte de Connecticut, en face de la pointe de Long-Island et du mouillage de l'escadre britannique, pour l'observer de plus près pendant que celle de Destouches se disposait à sortir. Il put remarquer qu'elle était dans la plus parfaite sécurité. Aussi, Destouches profita-t-il d'un vent Nord-Est qui s'éleva le 8 mars, pour mettre à la voile. Son escadre était composée de sept vaisseaux de ligne, du Romulus de 44 canons pris aux Anglais et d'une frégate.

Il y avait à bord quatre compagnies de grenadiers et de chasseurs, un détachement de 164 hommes de chacun des régiments, et cent hommes d'artillerie, ensemble 1 156 hommes.

Une mer orageuse et inégale força le chef de l'escadre française à se porter au large pour se rapprocher ensuite de la côte aussitôt qu'il fut à la latitude de la Virginie. Un instant ses vaisseaux furent dispersés ; mais il put les rallier à l'entrée de la baie de Chesapeake.En même temps il découvrit l'escadre britannique, qui sous les ordres de l'amiral Graves était partie de son mouillage vingt-quatre heures après lui, mais qui en suivant une voie plus directe était arrivée deux jours avant. L'amiral britannique était monté sur le London, vaisseau à trois ponts, plus fort qu'aucun des vaisseaux français. Les autres vaisseaux britanniques étaient égaux par le nombre et l'armement à ceux de l'escadre française.

C'était le 16 mars. Destouches comprit que son expédition était manquée. Il ne crut pas toutefois pouvoir se dispenser de livrer un combat et donna l'ordre de se former en ligne de bataille.

La bataille Plan de la bataille dressé par Mahan. Les vaisseaux anglais sont en noir, les vaisseaux français en blanc. Les positions de chaque flotte et l'évolution du combat sont signalés par les lettres :
*A: position des deux escadres en vue l'une de l'autre *B: premier engagement *C: second engagement *D: retraite

Le feu commença de part et d'autre avec vivacité. La tête de la ligne anglaise arriva et l'avant-garde Française fit le même mouvement pour le prolonger.

L'amiral Français voyant que la manœuvre des Anglais ne lui permettait plus de prolonger leur ligne, se détermina à la faire défiler en entier par une manœuvre hardie sur la tête de l'ennemie. Ce mouvement eu un succès complet, et leur chef de file eut à peine essuyé le feu du cinquième vaisseau qu'il arriva et se mit sous la protection d'une frégate.

Le combat fut très-vif et dans lequel se distinguèrent surtout le Conquérant, le Jasonet l'Ardent. Le premier perdit son gouvernail. Presque tout son équipage fut mis hors de combat ; de Laval lui-même y fut blessé3. Un combat d'arrière-garde eut lieu ensuite.

Le feu ayant cessé de part et d'autre, le Chevalier Des Touches ordonna de rétablir l'ordre de bataille. Mais les Anglais ne crurent point devoir courir les risques d'un second engagement, l'escadre britannique ayant été particulièrement maltraitée.

L'escadre britannique se retira un peu plus loin, mais elle garda la baie, et quelques jours plus tard le général Phillips, parti de New York avec deux mille hommes, put rejoindre Arnold et lui assurer en Virginie une supériorité incontestable.

Le capitaine Des Touches rentra à Newport le 18, après sa glorieuse mais inutile tentative.

Ordre de bataille Des informations sur le nom des bâtiments et le nombre de canons embarqués sont Morrissey, en l'absence d'informations contraires Les noms des capitaines sont fournis par Mahan, en l'absence d'informations contraires, et le nombre de victimes par Lapeyrouse-Bonfils. Mahan et Lapeyrouse-Bonfils sont en désaccord quant au nombre de victimes ; Mahan rapporte que les Anglais avaient à déplorer 30 tués et 73 blessés, et que les Français comptaient 72 tués et 112 blessés.Les sources divergent également sur le nom du bâtiment commandé par Des Touches et sur son pavillon. Les sources en langue anglaise6,4 affirment que son pavillon flottait sur Le Neptune, alors que Lapeyrouse-Bonfils affirme qu'il s'agissait du Duc de Bourgogne7. Le Duc de Bourgogne était le navire amiral du prédécesseur de Des Touches, le Chevalier de Ternay, à l'époque où Des Touches était capitaine du Neptune. Il est donc probable que Des Touches soit passé sur le Duc de Bourgogne à la mort de Ternay

Flotte britannique

Navire

Rang

Canons

Commandant

Victimes

Notes

Tués

Blessés

Total

Robust

Troisième rang

64

Capitaine Phillips Cosby

15

21

36


Europe

Troisième rang

64

Capitaine Smith Child

8

19

27


Prudent

Troisième rang

64

Capitaine Thomas Burnet

7

24

31


Royal Oak

Troisième rang

74

Captain William Swiney

0

3

3

Pavillon d'Arbuthnot

London

Deuxième rang

90

Capitaine David Graves

0

0

0

Pavillon de Sir Thomas Graves

Adamant

Quatrième rang

50

Capitaine Gideon Johnstone

0

0

0


Bedford

Troisième rang

74

Capitaine Edmund Affleck

0

0

0

Morrissey attribue à tort 64 canons au Bedford; d'autres sources, affirment qu'il en embarquait 74.

America

Troisième rang

64

Capitaine Samuel Thompson

0

0

0


Autres bâtimentsGuadalupe (frégate, 28, Hugh Robinson)
  • Pearl (frégate, 32, George Montagu)
  • Iris (frégate, 32, George Dawson)
  • Medea (frégate, 28, Henry Duncan)

Navire

Rang

Canons

Commandant

Victimes

Notes

Tués

Blessés

Total

Le Conquérant

Troisième rang

74

Charles-Marie de La Grandière9

31

41

72


La Provence

Troisième rang

64

Louis-André-Joseph, Chevalier de Lombard

1

7

8


Ardent

Troisième rang

64

Vicomte de Bernard de Marigny

19

35

54


Le Neptune

Troisième rang

74

Charles Magon, comte de Médine

4

2

6

Morrissey et Mahan affirment que Le Neptune était le navire amiral du capitaine Des Touches.

Le Duc de Bourgogne

Troisième rang

80–84

Louis Nicolas, baron de Durfort

6

5

11

Morrissey confond apparemment ce bâtiment avec Le Bourgogne, 74 canons ; les autres sources l'identifient unanimement comme étant Le Duc de Bourgogne. Lapeyrouse-Bonfils 1845, p. 170 affirme qu'il ne comptait que 80 canons, et qu'il arborait le pavillon de Des Touches. Mahan 1898, p. 492 affirme qu'il emportait 84 canons.

Le Jason

Troisième rang

64

Jean-Isaac Chadeau de la Clocheterie

5

1

6


L'Éveillé

Troisième rang

64

Armand Le Gardeur de Tilly

1

3

4


Le Romulus

Cinquième rang

44

Jacques-Aimes le Saige, Chevalier de la Villébrun

2

1

3

Il s'agit d'une frégate à deux-ponts, construite en 1777 et capturée à la Royal Navy.

Autres bâtimentsL'Hermione (frégate, 36, Louis-René-Madelène le Vassor, Comte de Latouche-Tréville)
  • La Gentille (frégate, 32, M. de Maingand
  • La Fantasque (14, M. de Vaudoré)

 

La bataille de Porto Praya est une bataille navale qui a eu lieu le 18 avril 1781

pendant la guerre d'indépendance américaine, entre la flotte britannique commandée par le chef d'escadre George Johnstone et la flotte française commandée par le bailli de Suffren.

Les deux escadres étaient en route pour le cap de Bonne-Espérance, les Anglais pour prendre celui-ci aux Hollandais, et les Français dans le but de les aider à le défendre, ainsi que les possessions françaises dans l'océan Indien. Le convoi anglais et son escorte avaient mouillé à Porto Praya dans les îles du Cap-Vert pour se ravitailler en eau lorsque la flotte française arriva pour les attaquer au mouillage. En raison des circonstances inattendues, aucune des flottes n'était préparée au combat, et une bataille indécise fut livrée au cours de laquelle la flotte française subit plus de dommages que la flotte anglaise, bien qu'aucun navire ne fût perdu. Johnstone essaya de poursuivre les Français, mais fut contraint d'abandonner afin de réparer les dégâts subis.

Les Français obtinrent une victoire stratégique car Suffren arriva au Cap avant Johnstone et renforça la garnison hollandaise avant de continuer la route vers l'île de France.

La France était entrée dans la guerre d'indépendance des États-Unis en 1778, et la Grande-Bretagne avait déclaré la guerre aux Provinces-Unies à la fin 1780 quand les Hollandais eurent refusé de cesser de commercer avec les Français et les Américains. L'amiral Johnstone avait eu l'ordre de mener une expédition pour s'emparer de la colonie hollandaise du cap de Bonne-Espérance. Le 13 mars 1781, Johnstone quitta Spithead avec une flotte de 37 navires, comprenant cinq navires de ligne, trois frégates et un nombre important de navires transport de troupes. Début avril la flotte jeta l'ancre dans le port neutre de Porto Praya dans les îles du Cap-Vert, sous domination portugaise pour se ravitailler en eau et en vivres.

Le chef français, le bailli de Suffren, fut envoyé avec la mission pour porter assistance militaire aux colonies françaises et hollandaises de l'Inde, à la tête d'une flotte de cinq bâtiments de ligne, sept transports de troupes et une corvette pour les escorter. Le 22 mars il naviguait en compagnie d'une flotte destinée pour l'Amérique du Nord, sous commandement de l'amiral de Grasse, avec une idée sur la mission de Johnstone mais surtout l'objectif d'atteindre d'abord Le Cap.

Un des vaisseaux de Suffren, l’Artésien, initialement destiné pour l'Amérique, avait besoin de se ravitailler en eau. Aussi le 16 avril, la flotte française marqua un temps d'arrêt à l'approche de l'île de Santiago (Cap-Vert), puis Suffren donna l'ordre à l’Artésien d'entrer dans le port qui était un lieu traditionnel d'escale pour les navires faisant route vers les Indes orientales.

La bataille : l'attaque surprise de Suffren  Lorsque l’Artésien arriva à l'entrée du port, il découvrit la flotte anglaise au mouillage, et signala à Suffren que l'ennemi était en vue. Suffren, supposant que les équipages étaient à terre et devaient être quelque peu en déroute, donna immédiatement l'ordre d'attaquer en montrant le chemin sur son vaisseau amiral, le Héros. Johnstone était en train de donner des ordres de manœuvre aux navires pour écarter les navires qui avaient dérivé et devenus trop proches les uns des autres. Quand l'escadre française fut repérée, il dut se ruer pour préparer la flotte au combat et dut changer plusieurs fois de navire pendant le combat.

L'ordre de Suffren était de mouiller à l'avant la flotte anglaise et d'ouvrir le feu. Ce qu'il fit avec le Héros, en prenant le Hero et le Monmouth les deux plus grands navires anglais. L’Annibal suivit le Héros, mais rata son engagement car son commandant, pensant que Suffren n'oserait pas attaquer dans les eaux neutres portugaises n'avait pas fait son branle-bas de combat. Par la suite, c'est lui qui reçut le plus de bordées et essuya les plus lourdes pertes. L’Artésien, dont le commandant fut tué au début de l'engagement, s'empara dans la confusion d'un transport de troupes, puis fut poussé au large par le vent. Le Vengeur et le Sphinx, médiocrement commandés, longèrent la flotte anglaise au mouillage, échangeant quelques bordées mais ne mouillèrent pas, et se virent entraîner par les courants et portés au large. Ils ne contribuèrent que peu à l'action.

Suffren, avec l'avantage de la surprise, maintint l'action avec les deux vaisseaux à l'ancre pendant une heure et demie. Pour ne pas succomber sous le feu, les vaisseaux coupèrent leurs câbles, portèrent au large. L’Annibal perdit tous ses mâts et fut remorqué par le Sphinx. Le Héros criblé de boulets, abandonna la baie, étant dans l'impossibilité de détruire l'ennemi. Les Français durent quitter les lieux sans pouvoir saisir ou couler la flotte de transport, alors qu'une partie de celle-ci, dans la panique, avait déradé et que certains navires avaient commencé à baisser leur pavillon.

Les suites du succès français Suffren rassembla sa flotte loin du port pour réparer les plus grosses avaries. Johnstone sortit du port avec son escadre trois heures plus tard, pour se lancer à la poursuite. Suffren forma la ligne de combat, et Johnstone qui avait le vent s'approcha à une portée et demie de canon, mais voyant les Français l'attendre de travers, ne crut pas à-propos de recommencer le combat, l’Isis ayant souffert trop d'avaries, et revint au port pour réparations. L'escadre de Suffren atteignit le cap de Bonne-Espérance le 21 juin, avec les transports de troupes arrivant neuf jours plus tard. Les Anglais arrivèrent quinze jours plus tard, mais renoncèrent à débarquer. C'était un important succès français, car le sauvetage du Cap permettait de maintenir ouverte la route de l'océan Indien. Après un mois de réparations et de réarmement, il laissa 500 hommes pour la défense de la colonie hollandaise, et poursuivit sa route pour l'île de France pour y faire sa jonction avec le comte d'Orves et poursuivre la guerre en Inde. Ce succès vaut aussi à Suffren d'être fait chef d'escadre, titre qui lui avait été refusé l'année précédente car il était encore trop bas dans le tableau d'avancement.

Les flottes rivales

La flotte française

  • Annibal (74)
  • Héros (74)
  • Artésien (64)
  • Vengeur (64)
  • Sphinx (64)
  • Une corvette La Fortune

La flotte anglaise

  • Hero (74)
  • Monmouth (64)
  • Isis (50)
  • Jupiter (50)
  • Romney (50)
  • Trois frégates (32 chaque)

 

La bataille navale du Dogger Bank se produisit le 5 août 1781

pendant la Quatrième Guerre anglo-néerlandaise, un conflit sous-jacent à la guerre d'indépendance des États-Unis d'AmériqueElle se déroule, comme son nom l'indique, dans la zone du Dogger Bank, en mer du Nord. Elle résulte de la rencontre de l'escadre britannique commandée par le vice-amiral Hyde Parker avec l'escadre néerlandaise du contre-amiral Zoutman, tous les deux chargés de la protection de convois.

Les Provinces-Unies ayant rejoint les alliés (France et États-Unis), le gouvernement britannique leur déclare la guerre en décembre 1780. Il est obligé de distraire une partie de ses forces navales pour protéger ses voies commerciales en mer du Nord. Pour les Néerlandais, habitués à l'alliance anglaise depuis les lointaines guerres louisquatorziennes, c'est un choc d'autant plus important que l'effort naval militaire a été négligé pendant tout le XVIIIe siècle. La bataille s'engage alors entre les deux flottes sans qu'aucun des deux camps n'y gagne quoi que ce soit.

Les deux forces se rencontrent au lever du soleil, le 5 août 1781. Hyde Parker dispose de 7 vaisseaux de ligne et d'une douzaine de frégates ou de navires plus petits. Zoutman aligne sensiblement le même nombre de vaisseaux, mais ceux-ci sont en meilleure condition que les bâtiments anglais. La brise souffle du nord-est et la mer est calme. La ligne hollandaise fait route à l'Est-Sud-Est. Le vice amiral Hyde Parker -à qui on a reproché naguère son manque d'audace au combat- veut faire la preuve de sa pugnacité et ordonne, à 6 h 0, la chasse générale. À 8h 0, il se trouve suffisamment près des Néerlandais pour ordonner l'ouverture du feu.         Un combat acharné s'engage et fait rage durant toute la matinée. Il est d'une extrême violence, les Hollandais combattant avec une opiniâtreté remarquable. Vers 11 h 0, Parker ordonne de reformer la ligne et de porter à l'ennemi le coup décisif. Il n'y parvient pas, ainsi qu'il le dit lui-même dans son rapport : « Je fis un effort pour former la ligne afin de reprendre l'action, mais ce fut irréalisable. L'ennemi semblait dans une condition aussi mauvaise. Les deux escadres restèrent longtemps l'une près de l'autre, puis les Hollandais s'éloignèrent vers le Texel avec leur convoi. Nous n'étions pas en état de les poursuivre » Les deux escadres ont subi des dégâts très importants. Un des navires hollandais coule le lendemain des suites de ses avaries et on déplore plus de cent morts et des centaines de blessés dans chaque camp

Les Hollandais rentrent chez eux avec leur convoi, considérant cette bataille comme une victoire. Cependant leur flotte ne ressort pas des ports durant la guerre et les Provinces-Unies voient leurs navires de commerce rayés des mers par les corsaires britanniques. Les Provinces-Unies doivent se tourner vers l'alliance avec la France pour poursuivre la guerre. C'est la Marine de Louis XVI qui assure dans les Antilles la reconquête de Saint-Eustache et des comptoirs guyanais d'Essequibo et Démérara perdus face à la Royal Navy. C'est elle aussi qui protège Le Cap et les Indes Néerlandaises grâce à l'action de Suffren.

Côté anglais, le vice-amiral Parker considère qu'il n'était pas correctement équipé pour effectuer cette tâche et démissionne de son commandement. Affecté aux Indes orientales, il périt l'année suivante dans le naufrage du navire qui l'y conduit. Cette bataille, malgré son acharnement, n'a pas de réel impact sur le cours de la guerre. Clowes, dans son Histoire de la Royal Navy, caractérise le combat du Dogger Bank en ces termes : « Ce fut une démonstration de bravoure très honorable, et une bataille très décevante ; du panache, pas de la guerre

Navires en présence

Nationalité

Type

Nom

Nombre
de canons

Notes

Britannique

Vaisseaux

Berwick

74


Dolfin

44


Buffalo

60


Fortitude

74

Vaisseau amiral

Princess Amelia

80


Preston

50


Bienfaisant

64


Frégates

Belle Poule


Philip Patton

4 autres frégates



Néerlandais

Vaisseaux

Erfprins

54

Braak

Admiraal Generaal

74

van Kinsbergen

Argo

40

Staring

Batavier

50

Bentinck

Admiraal de Ruijter

68

Vaisseau amiral

Admiraal Piet Hein

56

van Braam

Holland

68

Dedel

10 autres bateaux



 

La bataille de la baie de Chesapeake, aussi connue sous le nom de bataille des caps de Virginie,

 

est une bataille cruciale de la guerre d'indépendance des États-Unis qui eut lieu près de l'embouchure de la baie de Chesapeake le 5 septembre 1781 entre la flotte du contre-amiral britannique Thomas Graves et celle du Lieutenant-général des armées navales François Joseph Paul de Grasse. La précision du tir français endommage suffisamment six vaisseaux britanniques pour forcer Graves à rompre le combat et à s’esquiver. Avec la bataille de Grand Port (1810), elle est l'une des rares défaites de la Royal Navy aux XVIIIe et XIXe siècles.

La victoire de la flotte française empêche la Royal Navy de secourir les forces du général Charles Cornwallis à Yorktown. Elle évite également toute interférence avec les renforts et provisions envoyés depuis Newport et les Antilles françaises aux armées coalisées de George Washington, Rochambeau et La Fayette. Cette bataille amène ainsi la chute de Yorktown, puis l'indépendance des États-Unis. Par cette victoire, la France a pu récupérer certaines de ses colonies perdues en 1763 dont Sainte-Lucie et Tobago.

Un premier combat avait eu lieu le 16 mars précédent. Ce premier engagement est connu sous les noms de première bataille de Chesapeake, combat de Chesapeake ou encore bataille du cap Henry.

À l’été 1781, le vice-amiral de Grasse est à Saint-Domingue. Il s’apprête à escorter vers la France un impressionnant convoi de 160 navires marchands chargés de sucre, épices, cacao et indigo. L’escadre qu’il commande comprend 24 vaisseaux de ligne, dont le navire amiral Ville de Paris. S’ajoutent des frégates et des corvettes. Grâce à la passion de Louis XVI pour la marine, et au programme de construction navale qu’il a lancé entre 1774 et 1778, la Marine royale dispose alors d’une flotte sans précédent

Au moment où ce convoi s’ébranle, les quatre plus grandes puissances navales du monde sont en guerre. D’un côté il y a la France, l’Espagne et les Provinces-Unies, ralliées aux insurgés américains, de l’autre la Grande Bretagne. L'effort de guerre repose cependant pour l'essentiel sur la France, car l'Espagne, qui craint une contamination révolutionnaire dans ses colonies, refuse tout soutien direct aux Américains. Quant aux Néerlandais, entrés en guerre au début de 1781, ils essaient surtout de défendre -avec l'aide de la France- leurs possessions coloniales menacées par la Royal Navy, car leur marine de guerre est peu importante.

C’est là qu’intervient le comte de Rochambeau, qui dirige le corps expéditionnaire français allié aux insurgés américains. Il demande à l’amiral de Grasse de délaisser cette mission d’escorte et d’acheminer des troupes à 600 km au sud de New-York, dans l’estuaire du fleuve Chesapeake. C’est en effet là que se trouve Yorktown, un gros bourg de Virginie où sont concentrés 8 000 soldats anglais, soit le tiers des forces britanniques. Rochambeau veut remporter contre eux une victoire décisive.

Le choix d'intervenir sur les côtes américaines

Antoine Théodore de Gudin, La Bataille de la Chesapeake le 5 septembre 1781, XIXe siècle. À gauche, l’Auguste (80 canons) au combat.

Louis XVI laisse le choix à de Grasse. Il souhaite tout de même prendre sa revanche sur les Anglais, qui ont contraint la France à signer le traité de Paris en 1763, et à perdre la plus grande partie du premier empire colonial français (Canada et grande partie des États-Unis actuels, pour simplifier).

De Grasse choisit d'intervenir et quitte Saint-Domingue le 3 août 1781 avec 3 000 soldats embarqués. George Washington, mis au courant de la manœuvre, décide également de rejoindre la baie de Chesapeake avec ses troupes. Il pourra ainsi joindre son armée aux Français et vaincre avec eux les Britanniques.

Mais l’amiral anglais Hood apprend aussi la manœuvre française, et il se lance depuis les Antilles à la recherche des vaisseaux français. Il arrive le 28 août à Chesapeake, mais la baie est déserte. Sachant que de Grasse a quitté les Antilles avant lui, il pense qu’il est en retard, et que la flotte française est partie vers le nord, vers New York. En réalité, de Grasse est derrière Hood, et il arrive à Chesapeake quatre jours après les Britanniques. Il peut débarquer ses troupes et bloquer l’estuaire avec ses navires. Le général anglais Charles Cornwallis est piégé dans Yorktown, sa seule chance de secours ne peut venir que de la mer, et les navires français sont là pour barrer le passage.

Mais de Grasse est face à un dilemme. Il sait qu’une autre escadre française, commandée par le comte de Barras, vient du nord, depuis Newport, vers la Chesapeake. Elle risque donc de tomber nez-à-nez avec l’escadre de Hood, qui lui est supérieure. De Grasse craint donc la capture de l’escadre de Barras. Il a donc deux choix : bloquer la baie de Chesapeake et assurer une victoire terrestre décisive aux Franco-américains, ou bien appareiller vers le nord et aider Barras dans une éventuelle bataille navale contre Hood. De Grasse réfléchit pendant 10 jours, jusqu’à ce que l’arrivée des Britanniques vienne couper court à ce débat.

Une bataille en apparence indécise Le navire amiral du comte De Grasse le Ville de Paris

Les escadres anglaises de Hood et de Graves ont été prévenues par le général Cornwallis, et ont fait demi-tour vers le sud pour lui porter secours. De Grasse laisse quatre vaisseaux garder la baie, et mène le reste de l’escadre vers les Anglais. Un témoin de l’époque, le capitaine André Amblard, raconte l’approche française : « De Grasse court à la rencontre de l’escadre anglaise qui s’enfuit. Elle était meilleure voilière que la nôtre et il ne put l’atteindre qu’avec douze de nos vaisseaux doublés en cuivre, qui chargèrent si vigoureusement leur arrière-garde que le Terrible, vaisseau de 74 canons, coula bas ».

La canonnade ne dure que quelques heures. Plusieurs navires sont néanmoins endommagés, et on compte près de 340 tués ou blessés. Au soir, les Britanniques rompent définitivement le combat, mis en fuite plutôt que vaincus par une flotte française en léger surnombre. Presque tous les vaisseaux de l'avant-garde sont endommagés et l'un d'eux, le HMS Terrible doit être sabordé pendant la nuit. De Grasse tente de poursuivre l'escadre anglaise, mais il ne parvient pas à la rattraper et rentre sur la Chesapeake.

De retour dans la baie le 11 septembre, de Grasse y découvre l’escadre du comte de Barras, qui était arrivée la veille sans avoir croisé les Anglais. À terre, George Washington, le comte de Rochambeau et le marquis de La Fayette font jonction et lancent le siège de Yorktown. Depuis la baie, les navires français pilonnent la ville et les redoutes qui la protègent. Ils sont aidés par l’artillerie débarquée, munie du tout nouveau canon de Gribeauval, qui fera parler de lui dans les armées napoléoniennes. Yorktown se rend le 19 octobre.

Dans une clairière près de la ville, les troupes britanniques défilent entre un rang d’Américains et un rang de Français. Cornwallis, humilié, s’est fait représenter par le major-général O’Hara. Ce dernier s’approche de Rochambeau, La Fayette et Washington côte-à-côte. Il tend son épée à Rochambeau, mais celui-ci laisse la primauté à Washington. Ce dernier reconnaîtra en l’amiral de Grasse « l’arbitre de la guerre ».  

Navires engagés

Le nombre qui suit le numéro du navire est le nombre de canons embarqués, et donc par extension la catégorie du navire. On remarquera que la plupart des vaisseaux français sont des vaisseau de 74 canons. Ce modèle représente l'aboutissement de la marine de guerre à voile de l'époque.

France (De Grasse)4

Escadre blanche et bleue

  • le Pluton, 74, d'Albert de Rions
  • le Marseillais, 74, de Casteltane Majastre
  • la Bourgogne, 74, chevalier de Charritte
  • le Diadème, 74, de Monteclerc
  • le Réfléchi, 64, de Boudes
  • l’Auguste, 80, de Casteltau (de Bougainville)
  • le Saint Esprit, 80, marquis de Chabert
  • le Caton, 64, de Frammont

Escadre blanche (comte de Grasse)

  • le César, 74, chevalier d'Espinouse
  • le Destin, 74, du Maitz de Goimpy
  • la Ville de Paris, 104, chevalier de Vaugiraud (comte de Grasse)
  • la Victoire, 74, d'Albert Saint-Hippolyte
  • le Sceptre, 74, comte de Vaudreuil
  • le Northumberland, 74, de Briqueville
  • le Palmier, 74, baron d'Arros
  • le Solitaire, 64, Comte de Cicé

Escadre bleue (comte de Monteil)

  • le Citoyen, 74, de Thy
  • le Scipion, 74, de Clavel
  • le Magnanime, 74, Le Bègue
  • l’Hercule, 74, de Turpin
  • le Languedoc, 80, Duplessix-Pascaut (comte de Monteil)
  • le Zélé, 74, chevalier de Grav-Préville
  • l’Hector, 74, Renaud d'Alein
  • le Souverain, 74, de Glandevès
  • l’Ariel, frégate (Hippolyte de Capellis)


Royaume-Uni (Graves et Hood)

Escadre bleue

  • HMS Alfred, 74, Bayne
  • HMS Belliqueux, 74, Brind
  • HMS Invincible, 74, Saxton
  • HMS Barfleur 98, Alexander Hood (vice-amiral Hood)
  • HMS Monarch, 74, Reynold
  • HMS Centaur, 74, Inglefield

Escadre blanche

  • HMS America, 64, Sam Thompson
  • HMS Bedford, 74, Thomas Graves
  • HMS Resolution, 74, Manners
  • HMS London 98, Graves (amiral Graves)
  • HMS Royal Oak, 74, Ardisoif
  • HMS Montagu, 74, Bovvew
  • HMS Europa, 64, Child

Escadre rouge

  • HMS Terrible, 74, Finck (sabordé après le combat)
  • HMS Ajax, 74, Charrington
  • HMS Princessa 70, Kualchbulle (contre-amiral Drake)
  • HMS Alcide, 74, Charles Thompson
  • HMS Intrepid, 64, Molloy
  • HMS Shrewsbury, 74, Robinson


 

La bataille d'Ouessant, connue aussi sous l'expression de deuxième bataille d'Ouessant se déroule le 12 décembre 1781.

. C'est un combat mineur de la guerre d'Amérique qui se déroule après la victoire franco-américaine décisive de Yorktown. Il oppose une escadre française escortant un convoi sous les ordres de Luc Urbain du Bouëxic de Guichen à une force britannique commandée par Richard Kempenfelt chargé de l'intercepter.

Depuis l'été 1781, le ministère de la marine prépare l'envoi d'un gros convois de matériel, de munitions, de vivres, de soldats d'artillerie et de 5 vaisseaux de lignes en renfort à l'escadre du comte de Grasse qui guerroie aux Antilles. Pour plus de sûreté, on décide de lui donner une escorte supplémentaire aux ordres du comte de Guichen, Lieutenant général des armées navales. Il appareille de Brest le 10 décembre 1781. Guichen dispose d'une force de 12 vaisseaux et une frégate pour rallier, à Cadix, l'armada espagnole. S'y ajoute 2 vaisseaux qui partent pour les Indes orientales soutenir l'escadre de Suffren. Avec les 5 vaisseaux destinés aux Antilles c'est donc une puissante escorte de 19 bâtiments de guerre qui doit accompagner ce convoi de plus de 100 voiles jusqu'en dehors des points habituels des croisières anglaises, c'est-à-dire à la sortie du golfe de Gascogne

interception du convoi Le 12 décembre, à cinquante lieues environ au sud d'Ouessant, le convoi, que Guichen à laissé imprudemment à six milles sur ses arrières, est repéré par temps brumeux et mer agitée, par les 12 vaisseaux anglais de Richard Kempenfelt qui patrouillent à sa recherche2. Compte tenu du rapport de force qui lui est très défavorable, Kempenfeld devrait rester à distance1. Cependant, il observe que l'escorte française est très en avant sur le convoi et sous le vent par rapport à lui. Il en conclu aussitôt que cette configuration lui laisse le temps d'intercepter les navires marchands avant que l'escorte n'ait le temps de réagir1. L'escadre anglaise attaque donc les transports alors que Guichen, gêné de plus par le mauvais temps, ne peut que faire le signal de sauve-qui-peut au convoi en virant de bord. Dans les navires de transports, c'est la panique : Kempenfelt en capture 24, porteurs de plus de 1 000 hommes et de grandes quantité de matériel, les autres réussissant à s'enfuir un peu partout vers la côte, notamment à Royan.

L'escadre anglaise est chassée pendant deux jours, sans pouvoir être rejointe à cause des vents contraires. Le Triomphant (80 canons), commandé par Vaudreuil, et L'Actif (74), du capitaine Macarty-Macteigne, seuls en position de secourir le convoi, engagent un combat assez violent, mais vain, avec le HMS Edgard (74)3. Kempenfeld, préoccupé surtout de mettre ses prises en sûreté, se dérobe vers le nord et ne peut être rejoint3. Pour Guichen les problèmes ne sont cependant pas terminés. Alors qu'il continue à croiser dans l'Atlantique dans l'espoir de rallier quelques bâtiments épars, il est assailli, dans la nuit du 25 au 26 décembre par un terrible coup de vent. Le Bretagne (100 canons), vaisseau amiral, et la Couronne (80), souffrent beaucoup. Guichen doit se résoudre à rentrer sur Brest pour réparer les avaries. De son côté, Kempenfelt détache un navire rapide afin de prévenir l'amiral Hood de l'arrivée de ce qui reste du renfort français : 2 vaisseaux de ligne et quelques transports qui poursuivent leur mission vers les Antilles.  

 Des conséquences réduites  Cet engagement participe de l'active guerre des convois à laquelle se livrent la France et l'Angleterre depuis le déclenchement du conflit en Amérique. Guichen, qui passe pour un bon manœuvrier, avait été jusque-là un chef heureux dans l'exécution de ses missions. C'est sa seule véritable défaite pendant la guerre2,5. Elle gène fortement de Grasse qui est privé pendant quelques temps du ravitaillement attendu, mais ne compromet pas la victoire franco-américaine, acquise déjà depuis plusieurs mois. Guichen, qui prend sur lui toute la responsabilité de ce lourd échec, offre sa démission au roi, mais celui-ci lui renouvelle sa confiance et lui donne à escorter, cette fois avec succès, un nouveau convoi au début de 1782 avant d'aller poursuivre la guerre aux côtés des Espagnols

La bataille de Saint-Christophe ou de Saint-Kitts, aussi connue sous le nom de bataille de Frigate Bay, se déroule les 25 et 26 janvier 1782

µ lors de la guerre d'indépendance des États-Unis entre la flotte britannique du contre-amiral Samuel Hood et la flotte française de l'amiral de Grasse.

Quand Samuel Hood retourne aux Antilles à la fin de 1781 après la bataille de la baie de Chesapeake, il est alors seul aux commandes en l'absence de l'amiral Rodney. L'amiral français de Grasse attaque les îles britanniques des îles Saint-Christophe et Niévès. La tentative de Hood en janvier 1782 de les sauver de la capture est un échec mais sa tactique de harcèlement contraint le français à quitter leur mouillage à Basseterre, et perturbe l'attaque française sur les positions britanniques à terre. Hood réussit à chasser De Grasse de son mouillage à Basseterre, à y mouiller lui-même puis à repousser ensuite ses attaques. Malgré cette manœuvre brillante, il ne parvient pas à empêcher l'île de tomber entre les mains des Français.

plan de la bataille de Saint-Kitt

s

 

La bataille de Sadras est la première de cinq batailles navales,

en grande partie indécises, livrées entre la flotte britannique commandée par l'amiral Edward Hughes et la flotte française commandée par le bailli de Suffren au large de la côte est de l'Inde pendant la guerre d'indépendance américaine. La bataille engagée le 17 février 1782 près de l'actuelle Kalpakkam, fut indécise, mais la flotte anglaise souffrit le plus d'avaries, et les transports de troupes que protégeait Suffren purent débarquer leurs troupes à Porto Novo (aujourd'hui Parangipettai).

La France était entrée dans la guerre d'indépendance américaine en 1778, et le Royaume-Uni avait déclaré la guerre aux Provinces-Unies à la fin 1780 après que les Hollandais eurent refusé de cesser le commerce avec les Français et les Américains. Les Britanniques eurent rapidement le contrôle de la plupart des avant-postes français et hollandais de l'Inde quand les nouvelles de ces évènements furent arrivées en Inde, provoquant la deuxième guerre du Mysore.

L'amiral français, le bailli de Suffren, fut envoyé en mission en mars 1781 pour porter assistance militaire aux comptoirs français de l'Inde, à la tête d'une flotte de cinq bâtiments de ligne, sept flûtes, et une corvette pour escorter le transport depuis Brest. Après une bataille par hasard contre une flotte anglaise à Porto Praya dans les îles du Cap-Vert en avril, et un arrêt en octobre au cap de Bonne-Espérance alors sous domination hollandaise, où il laissa des troupes pour aider les Hollandais à défendre cette colonie et ajouta quelques navires à sa flotte, il mit le cap sur l'île de France (île Maurice), et arriva à Port-Louis en décembre.

Là, la flotte renforcée par les navires de réserve, fit voile vers l'Inde sous commandement du vieil amiral comte d'Orves, pour accompagner le transport de 3 000 soldats commandés par le comte du Chemin. Orves mourut en février 1782, peu avant que la flotte n'arrive au large des côtes indiennes : Suffren prit le commandement.

Suffren alla d'abord à Madras, en espérant prendre par surprise la forteresse anglaise. Lorsqu'il trouva la flotte d'Edward Hughes au mouillage le 15 février 1782, il vira au sud avec l'intention de débarquer des troupes à Porto Novo. De là, celles-ci pourraient remonter la côte et reprendre les possessions françaises et hollandaises en chemin. Hughes leva l'ancre et prit la mer après Suffren.

La bataille navale

le bailli de Suffren

Suffren était empêtré par la nécessité de protéger les convois de troupes de la présence de Hughes, dont le but présumé était d'empêcher les troupes de débarquer. Il détacha une corvette pour protéger le convoi, et en affecta une autre pour surveiller la flotte anglaise pour tenter d'éloigner Hughes. Cependant, profitant de la nuit, Hughes réussit à se faufiler entre les navires de Suffren. Le signal fut donné le matin du 17 février et Suffren se lança à sa poursuite pour le contraindre au combat. Vers trois heures et demie, lorsque les flottes se rassemblèrent pour le combat, quelques navires de Suffren n'avaient pas correctement formé la ligne de bataille. Au départ, seulement cinq vaisseaux étaient engagés, et sur les six qui restaient, seuls deux rejoignirent le combat plus tard, avec les quatre autres enfreignant apparemment les ordres de Suffren en restant en arrière. Suffren à bord du Héros échangea une bordée avec l'HMS Exeter avant de viser le HMS Superb, le vaisseau amiral de l'amiral Hughes. Le combat dura plus de trois heures. Alors que l’Exeter était le plus endommagé et près de couler, deux navires français furent rappelés pour des raisons inconnues, avant qu'ils puissent l'envoyer par le fond. Le Superb souffrit également de dégâts importants. La bataille s'acheva à la tombée de la nuit.  

Les suites  Avant de suivre le convoi de troupes à Porto Novo, Suffren convoqua les capitaines de vaisseau pour blâmer ceux qui avaient choisi de rester en retrait du combat. L'armée fut débarquée et Suffren reprit la route pour se lancer à nouveau à la recherche de Hughes. Le 4 avril, les Français et les forces du Mysore prirent Gondelour, juste au nord de Porto Novo.  Hughes mit le cap sur Trinquemalay pour réparations.

Les flottes rivales

Royaume de Grande-Bretagne

  • HMS Superb, 74,
  • HMS Hero, 74,
  • HMS Burford, 70,
  • HMS Monarca, 70,
  • HMS Eagle, 64,
  • HMS Exeter, 64,
  • HMS Monmouth, 64,
  • HMS Worcester, 64,
  • HMS Isis, 50.


Royaume de France

  • Héros, 74,
  • Annibal, 74,
  • Orient, 74,
  • Ajax, 64,
  • Artésien, 64,
  • Brillant, 64,
  • Sévère, 64,
  • Sphinx, 64,
  • Vengeur, 64,
  • Flamand, 50,
  • Hannibal, 50,


Les bâtiments engagés étaient :

Britanniques (Hughes)

Sadras
17 fév. 1782

Provédien
12 avr. 1782

Négapatam
6 juil. 1782

Trinquemalay
3 sept. 1782

Gondelour
20 juin 1783

Superb 74

X (*)

X (*)

X (*)

X

X (*)

Hero 74

X

X

X

X

X

Monarca 68

X

X

X

X

X

Burford 64

X

X

X

X

X

Eagle 64

X

X

X

X

X

Exeter 64

X

X

X

X

X

Monmouth 64

X

X

X

X

X

Worcester 64

X

X

X

X

X

Isis 50

X

X

X

X

X

Seahorse 24






Sultan 74


X

X

X


Magnanime 64


X?

X

X

X

Sceptre 64




X

X

Gibraltar 80





X

Cumberland 74





X

Defence 74





X

Africa 64





X

Inflexible 64





X

Bristol 50





X

Vernon 22






Français (Suffren)

Sadras
17 fév. 1782

Provédien
12 avr. 1782

Négapatam
6 juil. 1782

Trinquemalay
3 sept. 1782

Gondelour
20 juin 1783

Héros 74

X

X

X (*)

X (*)

X

Annibal 74

X

X

X

X

X

Orient 74

X

X

X

X


Ajax 64

X

X


X

X

Artésien 64

X

X

X

X

X

Brillant 64

X


X

X

X

Sévère 64

X?

X

X

X

X

Sphinx 64

X

X

X

X

X

Vengeur 64

X?

X

X

X

X

Flamand 50

X

X

X

X

X

Hannibal 50

X?

X

X

X

X

Fendant 74





X

Pourvoyante 40

X





Fine 40

X

X




Bellone 40

X





Subtile 24

X





Cléopâtre 36





X

 ? (brûlot)





X

(*) Vaisseau amiral.

 

La bataille de Provédien est la deuxième des batailles navales engagées entre la flotte britannique

du vice-amiral Edward Hughes et la flotte française du bailli de Suffren dans l'océan Indien pendant la guerre d'indépendance américaine. La bataille a eu lieu le 12 avril 1782 le long de la côte est de Ceylan, près d'un îlot rocheux nommé Provédien, au sud de Trinquemalay.

La France était entrée dans la guerre d'indépendance des États-Unis en 1778, et la Grande-Bretagne avait déclaré la guerre aux Provinces-Unies à la fin 1780 après que les Hollandais eurent refusé de cesser le commerce de matériel militaire avec les Français et les Américains. Les Anglais eurent rapidement le contrôle de la plupart des avant-postes français et hollandais de l'Inde quand les nouvelles de ces évènements furent arrivées en Inde, provoquant la deuxième guerre du Mysore.

L'amiral français, le bailli de Suffren, fut envoyé en mission en mars 1781 pour porter assistance militaire aux comptoirs français de l'Inde, à la tête d'une flotte de cinq bâtiments de ligne, sept flûtes, et une corvette pour escorter le transport depuis Brest

.provedien

Après une bataille par hasard contre une flotte anglaise à Porto Praya dans les îles du Cap-Vert en avril, et un arrêt en octobre au cap de Bonne-Espérance alors sous domination hollandaise, où il laissa des troupes pour aider les Hollandais à défendre cette colonie et ajouta quelques navires à sa flotte. Il mit le cap sur l'île de France (île Maurice), et arriva à Port-Louis en décembre.

Là, la flotte renforcée par les navires de réserve fit voile vers l'Inde sous commandement de l'amiral d'Orves, déjà âgé, pour accompagner le transport de 3 000 soldats commandés par le comte Du Chemin. D'Orves mourut en février 1782, peu avant que la flotte n'arrive au large des côtes indiennes. Et une fois de plus, Suffen prit le commandement.

Suffren alla d'abord à Madras, en espérant prendre par surprise la forteresse anglaise. Lorsqu'il trouva la flotte d'Edward Hughes au mouillage le 15 février 1782, il vira au sud avec l'intention de débarquer des troupes à Porto Novo. De là, celles-ci pourraient remonter la côte et reprendre les possessions françaises et hollandaises en chemin. Hughes leva l'ancre et prit la mer après Suffren. À la bataille de Sadras les deux flottes subirent des avaries sans pertes de navires, mais les Français pouvaient débarquer les troupes en toute sécurité à Porto Novo pour porter assistance aux Mysoriens. Suffren fit quelques réparations à Pondicherry après la bataille, et prit la mer le 23 février pour retrouver Hughes qui avait fait route vers Trinquemalay pour réparations.

Le 8 avril, la flotte de Hughes avait été repérée, mettant le cap vers la baie de Trinquemalay. Suffren se lança à sa poursuite, mais ne put conclure au bout de trois jours. Hughes changea de cap le 12 avril pour se diriger vers Trinquemalay, ce qui donna l'avantage du vent à Suffren.

La bataille Les lignes de bataille s'affrontèrent vers midi et demi. Au début, quelques capitaines de vaisseau de Suffren restés à l'arrière, ne se joignirent pas tout de suite à la ligne (comme déjà à Sadras). Mais finalement dix des douze vaisseaux furent engagés contre les onze vaisseaux anglais. Le Monmouth fut le premier navire à quitter la ligne anglaise après avoir été démâté, et le Superb souffrit également de dommages importants dès les premiers affrontements. Hughes put reprendre l'avantage en ordonnant à sa flotte de virer lof pour lof. Alors la bataille commença à tourner en défaveur des Français. Vers six heures un orage se leva, et les combattants, proches de la côte sous le vent, cessèrent le combat pour se préparer aux risques que l'orage présentait. L'obscurité de l'orage, puis la tombée de la nuit empêchèrent une nouvelle bataille ce jour-là.

Les suites  Les flottes mouillèrent si proches l'une de l'autre que Suffren se mit en position de combat. Hughes, cependant, avait un convoi à protéger, et fit voile vers Trinquemalay. Suffren vira au sud et mouilla à Batticaloa qui était encore sous domination hollandaise, et où il passa six semaines pour réparer et se ravitailler. Là, il reçut les ordres de faire voile pour l'île de France afin d'escorter d'autres transports de troupes. Il choisit de passer outre, parce que les risques imposés par Hughes aux opérations des Français exigeaient toutes ses forces. De plus, il ne faisait pas confiance à ses subordonnés : les commandants du Vengeur et de l’Artésien, les deux navires qui étaient restés en retrait de l'action, avaient été remarqués pour avoir désobéi aux ordres, et son commandant en second intriguait contre lui avec quelques autres officiers.

Les flottes rivales

Royaume de France

  • Le Héros, 74
  • L'Annibal, 74
  • L'Orient, 74
  • L'Ajax, 64
  • L'Artésien, 64
  • Le Brillant, 64
  • Le Bizarre, 64
  • Le Sévère, 64
  • Le Sphinx, 64
  • Le Vengeur, 64
  • Le Flamand, 50
  • Le Petit Annibal, 50


Royaume de Grande-Bretagne

  • HMS Superb, 74
  • HMS Hero, 74
  • HMS Sultan, 74
  • HMS Burford, 70
  • HMS Monarca, 70
  • HMS Eagle, 64
  • HMS Exeter, 64
  • HMS Magnanime, 64
  • HMS Monmouth, 64
  • HMS Worcester, 64
  • HMS Isis, 50

 

La bataille des Saintes se déroule du 9 avril au 12 avril 1782, pendant la guerre d'indépendance des États-Unis,

 

entre une flotte britannique dirigée par George Rodney et une flotte française dirigée par le comte de Grasse. La flotte britannique en sort victorieuse. L'affrontement fut baptisé du nom des Saintes (un groupe d'îles situé dans les Antilles, entre la Basse-Terre (Guadeloupe) et la Dominique) où il s'est produit. Préliminaires de la bataille

 principales étapes de la bataille.

La France possédait déjà quelques îles antillaises et désirait envahir la Jamaïque, alors colonie britannique.Le 7 avril 1782, le comte de Grasse quitte la Martinique avec 35 navires de ligne, dont deux armés de 50 canons, et un grand convoi de plus de 100 navires de transport, à la rencontre de la flotte espagnole composée de 12 vaisseaux de ligne et transportant 15 000 soldats, en vue de conquérir la Jamaïque. Il est poursuivi par la flotte anglaise composée de 36 vaisseaux et commandée par les amiraux George Brydges Rodney et Samuel Hood qui les rattrapent le soir même grâce à la rapidité de leurs navires dont la coque était revêtue de panneaux de cuivre qui empêche la flore marine de s'y fixer, mais surtout leur donne une maniabilité supérieure.

saintes

Le 9 avril, Grasse ordonne au convoi de se réfugier en Guadeloupe et fait mettre ses navires en ordre de bataille pour couvrir leur retraite. Les deux flottes se trouvaient alors sous le vent de l'île de la Dominique. Tout d'abord, 8 navires de l'avant-garde britannique engagèrent 15 bâtiments français. Lorsque le gros de la flotte anglaise s'approcha de la zone des combats, les navires français rompirent le contact pour couvrir la retraite du convoi. Pendant les deux jours qui suivirent, les deux forces se firent face sans combattre pour réparer les dégâts du premier affrontement.

Déroulement de la bataille

 explosion du César (74 canons), pendant la nuit.

Le 12 avril, Rodney attaqua les 30 navires français avec ses 36 bâtiments. Par un vent faible d'est-nord-est, les deux flottes alignées sur deux files commencèrent le combat en allant à la rencontre l'une de l'autre selon la tactique de la ligne de bataille. Les Français ne pouvaient tirer profit de leur allure au vent car ils étaient pris en tenaille entre les Britanniques et la côte ouest de la Dominique. Vers 9 h 20, le vent tourna au sud-est ce qui obligea les Français qui tiraient une bordée vers le sud à se laisser déporter à tribord vers la file de bâtiments britanniques. Quelques bâtiments français tentèrent de virer de bord ce qui rompit l'ordre de bataille. Les Britanniques ayant désormais le vent en poupe en profitèrent et Rodney sur son vaisseau amiral le HMS Formidable, suivi de cinq autres, s'engagea dans une brèche entre les Français. Derrière lui, Hood fit de même et interrompit la ligne française juste devant le vaisseau amiral du comte de Grasse.

Dans cette position, les Britanniques pouvaient faire feu de chacun des deux côtés et sur courte distance, leurs canons (des caronades) étaient particulièrement efficaces. Ce faisant, Rodney et Hood abandonnaient cependant le côté au vent aux Français et n'étaient plus en mesure de les empêcher de fuir. Cependant le vent tomba et laissa les navires en panne. L'après-midi, lorsqu'un léger vent d'est se leva, la flotte française était entièrement disloquée. Grasse ordonna un repli général mais celui-ci ne se fit pas dans l'ordre. Les Britanniques capturèrent quatre navires français et attaquèrent le Ville de Paris qui était isolé. Le combat fut particulièrement acharné et dura plus de cinq heures. Grasse, qui avait épuisé toutes ses munitions, fit tirer une dernière salve en chargeant quelques canons avec sa vaisselle d'argent puis se rendit. Son vaisseau n'était plus qu'un ponton sanglant et démâté. Le César (74 canons), capturé par les Britanniques, explosa. Ce sacrifice n'avait cependant pas été inutile car le reste de l'escadre put se replier.

Navires engagés Le nombre qui suit le nom du navire est le nombre de canons embarqués, et donc par extension la catégorie du navire

Royaume de France

CE : Chef d'escadre LG : Lieutenant général des armées navales

  • Escadre blanche et bleue (D'Espinouse CE)
    • 2e division
      • Le Triomphant, 80, Vaudreuil
      • Le Bourgogne, De Charritte
      • Le Magnifique, 74, MacCarthy Martaigne
    • 1e division
      • Le Pluton, 74, d'Albert de Rions
      • Le Marseillais, 74, de Castellane-Majastre
      • Le Duc de Bourgogne, 80, Champmartin (d'Espinouse CE)
      • Le Conquérant, 74, La Grandière
    • 3e division
      • Le Réfléchi, 64, Médine
      • Le Magnanime, 74, Le Bègue
      • Le Destin, 74, du Maitz de Goimpy
      • Le Diadème, 74, de Monteclair
  • Escadre blanche (comte de Grasse LG)
    • 2e division
      • Le Glorieux, 74, des Cars
      • Le Sceptre, 74, de Malet (comte de Vaudreuil CE)
      • L’Éveillé, 64, de Tilly
    • 1e division
      • Le Couronne, 80, de Mithon
      • Le Ville de Paris, 104, La Villéon (comte de Grasse LG)
      • Le Languedoc, 80, d'Arros
    • 3e division
      • Le Dauphin Royal, 70, de Roquefeuil-Montpeyroux
      • Le César, 74, Marigny
      • Le Saint-Esprit, Chaussegros (De Chabert CE)
      • L’Hector, 74, La Vicomté
  • Escadre bleue (BougainvilleCE)
    • 2e division
      • Le Citoyen, 74, de Thy
      • Le Brave, 74, d'Amblimont
      • Le Scipion, 74, Clavel
    • 1e division
      • L’Ardent, 64, Gouzillon
      • L’Auguste, 80, de Casteltan (Bougainville CE)
      • Le Northumberland, 74, Saint-Cézaire
    • 3e division
      • Le Palmier, 74, Martilly
      • Le Souverain, 74, Glandevès
      • Le Neptune, 74, Detlaire
      • L’Hercule, 74, La Clocheterie †

Plus les frégates de répétition des signaux


Royaume de Grande-Bretagne

  • HMS Royal Oak, 74, Burnett
  • HMS Alfred, 74, Bayne
  • HMS Montagu, 74, Bowen
  • HMS Yarmouth, 64, Parrey
  • HMS Valiant, 74, Granston Goodall
  • HMS Barfleur 98, Knight (contre-amiral Sir Samuel Hood)
  • HMS Monarch, 74, Reynolds
  • HMS Warrior, 74, Wallace
  • HMS Belliqueux, 64, Sutherland
  • HMS Centaur, 74, Inglefield
  • HMS Magnificent, 74, Linzee
  • HMS Prince William, 64, Wilkinson


  • HMS Bedford, 74, Graves (commodore Affleck)
  • HMS Ajax, 74, Charrington
  • HMS Repulse, 64, Dumaresq
  • HMS Canada, 74, Cornwallis
  • HMS St Albans, 64, Inglis
  • HMS Namur, 90, Fanshame
  • HMS Formidable, 90, Douglas (amiral Sir George Brydges Rodney)
  • HMS Duke, 90, Gardner
  • HMS Agamemnon (1781), 64, Caldwell
  • HMS Resolution, 74, Manners
  • HMS Prothee, 64, Buckner
  • HMS Hercules, 74, Savage
  • HMS America, 64, Samuel Thompson


  • HMS Russel, 74, Saumarez
  • HMS Prudent, 64
  • HMS Fame, 74, Barbor
  • HMS Anson, 64, Blair
  • HMS Torbay, 74, Gidoin
  • HMS Prince George, 90, Williams
  • HMS Princessa 70, Knatchbull (contre-amiral Drake)
  • HMS Conqueror, 74, Balfour
  • HMS Nonsuch, 64, Truscott
  • HMS Alcide, 74, Charles Thompson
  • HMS Arrogant, 74, Cornish
  • HMS Marlborough, 74, Penny


Conclusion

Le reste de la flotte française rejoignit la flotte d'invasion près du Cap Français. Bien qu'elle fut composée d'un total de 40 vaisseaux de ligne, l'invasion de la Jamaïque n'eut pas lieu : la perte du commandant en chef et les maladies parmi les équipages furent la cause de l'abandon de l'entreprise. En septembre 1782, un convoi britannique escortant deux vaisseaux français capturés (le Ville de Paris et le Glorieux) partit vers l'Angleterre. Au cours d'une tempête, ces deux derniers disparurent corps et biens. Les vaisseaux de ligne britanniques Ramillies et Centaur sombrèrent lors de la même tempête.   Il n'a jamais été élucidé si Rodney a coupé les lignes françaises par tactique ou si ce n'est pas plutôt le vent qui a induit la manœuvre. La question de savoir pourquoi les navires français n'ont pas été poursuivis reste aussi sans réponse. Plus tard, le comte de Grasse rendit ses capitaines Vaudreuil et Bougainville responsables de la défaite. Ceci fut la dernière bataille navale livrée dans les eaux américaines au cours de cette guerre. En 1783, la Grande-Bretagne, l'Espagne et la France signèrent un traité de paix qui délimitait les frontières entre les îles des colonies britanniques, espagnoles et françaises des Antilles. La bataille des Saintes marqua un tournant dans la tactique des combats en mer.

ville-de-parisla ville de Paris coule

bataille-des-saintes

La bataille de Négapatam a lieu le 6 juillet 1782 durant la guerre d'indépendance des États-Unis (1775-1782).

Il s'agit d'un affrontement naval entre les onze vaisseaux de la Marine royale française, menés par le bailli de Suffren, et les onze vaisseaux britanniques, de Hughes, dans l'océan Indien au large de la colonie néerlandaise de Negapatam, sur la côte du Tamil Nadu, dans le sud de l'Inde.

Suffren embarque la 3e légion de volontaires étrangers de la Marine, la poignée de volontaires de l'île Bourbon et un détachement du régiment d'Austrasie. M. de l'Espinassy dirige l'artillerie. Ces troupes et cette artillerie contribuent à la victoire de Suffren sur mer, en face de Negapatam.

Les flottes en présence

Royaume de France

  • Le Héros, 74 canons,
  • L'Annibal, 74,
  • L'Orient, 74,
  • Artésien, 64 canons,
  • Le Brillant, 64,
  • Le Bizarre, 64,
  • Le Sévère, 64,
  • Le Sphinx, 64,
  • Le Vengeur, 64,
  • Le Flamand, 50,
  • Le Petit Annibal, 50.


Royaume de Grande-Bretagne

  • Superb, 74,
  • Hero, 74,
  • Sultan, 74,
  • Burford, 70,
  • Monarca, 70,
  • Eagle, 64,
  • Exeter, 64,
  • Magnanime, 64,
  • Monmouth, 64,
  • Worcester, 64,
  • Isis, 50.


Pierre André de Suffren a 779 hommes hors de combat (morts ou blessés), les Britanniques 309 seulement. Le 7 juillet, il appareille pour Gondelour.

 

La bataille de Trinquemalay est un affrontement naval qui a lieu du 25 août au 3 septembre 1782,

une flotte française commandée par le Bailli de Suffren et une flotte britannique, sous les ordres de l'amiral Hughes. Cette bataille, à l'issue indécise, a lieu au large de Trinquemalay (Trincomalee ou Trinquemalé), une baie avec un port située sur les côtes de l'île de Ceylan

La bataille terrestre (25-31 août 1782)

 an de la prise du fort de Trinquemalay levé peu de temps après le siège par le chevalier des Roys. (Archives de l'outre-mer)

Après avoir été ravitaillé, le bailli de Suffren arrive par surprise devant Trinquemalay, la côte est de Ceylan, le 25 août 1782. Les troupes sont débarquées, de nuit, à une heure du matin sur les plages, hors de portée des batteries du fort du port britannique. Suffren prend le commandement. M. d'Agout, le lieutenant-colonel de la 3e légion de volontaires étrangers de la Marine, est responsable de l'infanterie et de quelques éléments de cavalerie, Duvis, du génie, M. Fontaine, de l'artillerie. Le 30 août 1782, la batterie d'André de Rambaud ouvre le feu. Les boulets font effet sur les murs note Suffren dans son Journal de bord, du 1er septembre 1782. Avec ses 1 272 soldats, il prend Trinquemalay le 31 août. Cette action surprise permet à Suffren d'avoir un port pour son escadre dans la région. Laissant un contingent assez important pour défendre le port, Suffren et son escadre attendent en dehors du port l'attaque de Hughes.

La bataille maritime (3 septembre 1782)

bataille de Trinquemalay, le 3 septembre 1782, vue par le peintre Dominique Serres (1719-1793). On peut aussi consulter cette carte sommaire sur le site gutemberg.ca (en anglais)

L'escadre de Hughes arrive devant Trinquemalay. Suffren lance ardemment l'attaque. Cependant, le Français parvient seulement à détruire seulement quelques navires. La formation de combat plus ordonnée des Anglais fait que le combat tourne à l'avantage des Anglais. Le combat finit tard dans la soirée. Le vaisseau amiral Héros de Suffren est fortement endommagé. L'amiral doit fuir après avoir subi de lourdes pertes : 82 morts et 255 blessés. Les Anglais n'ont que 51 tués.

La mousson se profilant à l'horizon, Suffren décide, après une nouvelle courte escale à Gondelour où il laisse les troupes, d'aller hiverner dans la vaste baie d'Achem, à Sumatra. Les Anglais eux-aussi partent hiverner à Bombay.Mais après cet échec, Suffren démonte de leur commandement trois de ses capitaines qui sont renvoyés à l'île de France. Un quatrième, épuisé, est poussé à la démission et meurt peu de temps après.

Les flottes en présence (nom du vaisseau suivi de son nombre de canons et du nom de son capitaine)

Français

  • Héros, 74, Suffren
  • Annibal, 74, Tromelin
  • Illustre, 74, Bruyères
  • Orient, 74,
  • Artésien, 64, Saint-Félix
  • Ajax, 64, Beaumont
  • Brillant, 64, De Kersauson
  • Bizarre, 64,
  • Sévère, 64,
  • Sphinx, 64,
  • Vengeur, 64, Cuverville
  • Saint Michel, 60, Aymar
  • Flamand, 50,
  • Petit Annibal (ex-Hannibal anglais capturé), 50,
  • Consolante, 36.


Britanniques

  • HMS Superb, 74
  • HMS Hero, 74
  • HMS Sultan, 74
  • HMS Burford, 70, Reiner
  • HMS Monarca, 70, Gell
  • HMS Eagle, 64, Reddel
  • HMS Exeter, 64, King
  • HMS Magnanime 64
  • HMS Monmouth, 64, Alms
  • HMS Sceptre, 64
  • HMS Worcester, 64
  • HMS Isis, 50, Lumley


 

La bataille du cap Spartel (ou Espartel si l'on prend le nom espagnol) est un combat naval qui oppose une flotte britannique escortant un convoi à une flotte franco-espagnole de 46 vaisseaux, le 20 octobre 1782,

au large du cap d'Espartel pendant le siège de Gibraltar. Une quinzaine de vaisseaux français, envoyés par Louis XVI pour soutenir la marine espagnole, participent à cette opération qui se passe quelques jours après l'échec de l'attaque générale de la place.Un mois après l'échec de l'attaque sur Gibraltar, l'amiral Howe vient ravitailler la place où le scorbut menace. Howe, à la tête de 38 (ou 35 vaisseaux), escorte un convoi de 183 navires de transport et profite d'une tempête qui désorganise la flotte franco-espagnole au mouillage pour entrer dans le port de Gibraltar4. La place, qui supporte depuis 1779 un solide blocus terrestre est sauvée. L'amiral espagnol Luis de Córdova y Córdova ne découvre les navires anglais que lorsque ceux-ci commencent leur retour vers l'Angleterre. Córdova, qui assure le commandement général sur le Santísima Trinidad, donne aux navires alliés l'ordre de « chasse générale ». Une trentaine d'entre-eux parviennent à rattraper les Anglais au large du cap Spartel, sur la côte marocaine.

espartel

L'action s'engage en fin d'après-midi. La Motte-Picquet, qui commande sur l’Invincible les 15 vaisseaux de l'escadre française, est le plus engagé dans l'opération. Les Espagnols, dont les vaisseaux sont plus lourds et plus lents car non doublés de cuivre, peinent à rattraper l'adversaire et prennent une part moindre à l'engagement, excepté le San Isidro. La canonnade dure jusqu'à la nuit. Howe, qui estime sans doute qu'il a accompli sa mission et qu'il n'a pas à exposer ses navires dans un combat inutile, préfère prendre le large. L'amirauté anglaise lui reprocha sévèrement son manque de combativité. Ce combat indécis clôt les grands affrontements de la guerre d'Amérique. Le siège de Gibraltar est levé peu de temps après.

Forces en présence  Royaume de Grande-Bretagne

34 vaisseaux de ligne (selon Schomberg)

Vaisseau

Rang

Canons

Commandant

Pertes

Notes

Tués

Blessés

Total

HMS Goliath

Troisième rang

74

Captain Hyde Parker

4

16

20


HMS Ganges

Troisième rang

74

Captain Charles Fielding (en)

6

23

29


HMS Royal William

Deuxième rang

84

Captain John Carter Allen

2

13

15


HMS Britannia

Premier rang

100

Vice-Admiral Samuel Barrington
Captain C. Hills

8

13

21

Vaisseau amiral de l'avant-garde

HMS Atlas

Deuxième rang

98

Captain George Vandeput (en)

2

3

5


HMS Ruby

Troisième rang

64

Captain John Collins

6

0

6


HMS Panther

Quatrième rang

60

Captain Henry Hervey

3

15

18


HMS Foudroyant

Troisième rang

80

Captain John Jervis

4

8

12


HMS Edgar

Troisième rang

74


0

6

6


HMS Polyphemus

Troisième rang

64

Captain W. C. Finch

0

4

4


HMS Suffolk

Troisième rang

74

Captain Sir George Home

0

0

0


HMS Vigilant

Troisième rang

64


1

2

3


Centre - Première division

HMS Courageux

Troisième rang

74

Captain Lord Mulgrave (en)

1

4

5


HMS Crown

Troisième rang

64

Captain Samuel Reeve

0

1

1


HMS Alexander

Troisième rang

74

Captain Lord Longford

2

4

6


HMS Sampson

Troisième rang

64

Captain John Harvey

2

0

2


HMS Princess Royal

Deuxième rang

98

Captain Jonathan Faulknor l'Ancien (en)

1

0

1


HMS Victory

Premier rang

100

Admiral Viscount Howe
Captain John Leveson-Gower (en)
Captain Henry Duncan (en)

0

0

0

Vaisseau amiral de la flotte

Centre - Deuxième division

HMS Blenheim

Deuxième rang

90

Captain Adam Duncan (en)

2

3

5


HMS Asia

Troisième rang

64

Captain Richard Rodney Bligh (en)

0

0

0


HMS Egmont

Troisième rang

74


0

0

0


HMS Queen

Deuxième rang

98

Rear-Admiral Alexander Hood
Captain William Domett (en)

1

4

5


HMS Bellona

Troisième rang

74

Captain Richard Onslow (en)

0

0

0


Arrière garde - Deuxième division

HMS Raisonnable

Troisième rang

64

Captain John Hervey (en)

1

0

1


HMS Fortitude

Troisième rang

64

Captain George Keppel (en)

2

9

11


HMS Princess Amelia

Deuxième rang

84

Rear-Admiral Richard Hughes (en)
Captain J. Reynolds

4

5

9


HMS Berwick

Troisième rang

74

Captain Charles Phipps (en)

1

5

6


HMS Bienfaisant

Troisième rang

64

Captain J. Howarth

2

4

6


Arrière-garde - Première division

HMS Dublin

Troisième rang

74

Captain Archibald Dickson

0

0

0


HMS Cambridge

Deuxième rang

84


4

6

10


HMS Ocean

Deuxième rang

98

Admiral Mark Milbanke (en)

0

0

0

Vaisseau amiral de l'arrière-garde

HMS Union

Deuxième rang

90

Captain John Dalrymple (en)

5

15

20


HMS Buffalo

Quatrième rang

60

Captain John Holloway

6

16

22


HMS Vengeance

Troisième rang

74

Captain John Moutray

2

14

16


Frégates attachées

HMS Latona

Cinquième rang

38

Captain Hugh Seymour-Conway (en)

0

0

0


63 tués, 198 blessés

Source: (en) Schomberg, Naval Chronology, p 390–393.

Flotte franco-espagnole

46 vaisseaux de ligne sous Luis de Córdova y Córdova

Royaume d'Espagne

  • Santísima Trinidad (120), vaisseau amiral, Lieutenant-général Luis de Córdova y Córdova
  • Rayo (80) Commodore Posada
  • Terrible (74)
  • Arrogante (70)
  • Brillante (70), Lieutenant-général vicomte de Rochechouart
  • Firme (70)
  • Galicia (70)
  • Guerrero (70)
  • San Isidoro (70)
  • San Isidro (70)
  • San Joaquín (70)
  • San Juan Bautista (70)
  • San Justo (70)
  • San Lorenzo (70)
  • San Rafael (70)
  • San Vicente (70), chef d'escadre Ponce de León
  • Santa Isabel (70)
  • Serio (70)
  • Triunfante (70)
  • Vencedor (70)
  • Castilla (64)
  • España (64)
  • Septentrión (64)

Royaume de France

  • Bretagne (110)
  • Invincible (110), Lieutenant-général La Motte-Picquet
  • Majesteux (110)
  • Royal Louis (110), chef d'escadre chevalier de Bausset
  • Actif (74)
  • Dictateur (74)
  • Guerrière (74)
  • Robuste (74)
  • Suffisant (74)
  • Zodiaque (74)
  • Indien (64)

Les bâtiments suivant ne prennent pas part au combat :

Royaume d'Espagne

  • Purísima Concepción (112)
  • San Fernando (80)
  • Africa (70)
  • Oriente (70)
  • San Eugenio (70), Lieutenant-général comte de Guichen
  • Astuto (60)
  • San Julián (60)
  • Miño (54)

Royaume de France

  • Terrible (110), Lieutenant-général Bonet
  • Bienanime (74)
  • Atlas (70)
  • Lion (64), Lieutenant-général Miguel Gastón


 

La bataille au large de la Floride est une bataille navale livrée le 10 mars 1783, au large de la Floride, entre Palm Beach et le cap Canaveral, pendant la guerre d'indépendance américaine (1775-1783).

Deux navires américains en provenance de La Havane, la frégate Alliance de 36 canons, commandée par le capitaine John Barry, et le Duc de Lauzun (20 canons), commandé par le capitaine John Green, ce dernier bâtiment transportant un chargement de 72 000 dollars espagnols en argent, rencontrent inopportunément deux frégates de la Royal Navy : la Sybil (capitaine James Vashon, 22 canons) et l’Alarm (capitaine Charles Cotton, 32 canons) et un sloop de guerre, le HMS Tobago (capitaine George Martin). Compte tenu à la fois de la disparité numérique et de la précieuse cargaison du Duc de Lauzun, les Américains tentent d’éviter l’affrontement et cherchent le salut dans la fuite. Les navires britanniques les prennent en chasse lorsqu’apparaît une voile à l’horizon. L’Alarm et le Tobago se dirigent dans sa direction pour reconnaître sa nationalité tandis que la Sybil continue la poursuite. John Barry décide de la combattre afin de laisser le temps au Duc de Lauzun de fuir. La bataille dure trois quart d’heure et se termine par la défaite de la frégate britannique qui, gravement avariée, est contrainte de battre en retraite. Quoique la voile mystérieuse ait disparu, les deux autres navires britanniques renoncent à livrer bataille et rejoignent la Sybil.  Cette bataille est le dernier combat naval du conflit livré dans les eaux américaines (Français et Anglais s'affronteront encore sur mer, mais en Inde).

La troisième bataille de Gondelour eu lieu le 20 juin 1783 entre les marines française et britannique pendant la guerre d'indépendance des États-Unis près de Gondelour au large de la côte Carnatique au sud de l'Inde

. Gondelour, aussi connu sous le nom de Cuddalore, est un port indien situé à environ 180 km au sud de Madras (actuellement Chennai), soit 20 km au sud de Pondichéry (Pondicherry). La ville est l'ancienne capitale des comptoirs français de l'Inde, sur la côte de Coromandel. Le nom de « Gondelour », consacré par les historiens français du XIXe siècle est dû à une ambiguïté d'écriture du XVIIIe siècle. Une situation désespérée  Les survivants des différentes batailles navales gagnées par le bailli de Suffren reviennent à Gondelour, souvent blessés.

Le vieux major commandant de la place, Louis Victor Villon, marquis de Fécamp, est inquiet. La mort du nabab est une catastrophe pour les Français. Ils sont à peine 800 survivants de la force armée débarquée à Porto Novo et ne pourraient repousser les Britanniques alliés aux Indiens. Le retour de Suffren, le 6 février 1783, le rassure. L'amiral s'empresse de négocier avec le nabab Tipû Sâhib, fils du prince précédent. Les Britanniques se font menaçants sur terre. Après avoir pris Mangalore, le général James Stuart et les renforts partis de Madras convergent vers Gondelour.

Arrivée des renforts Les Français voient leur situation s'améliorer lorsque Charles Joseph Patissier de Bussy-Castelnau arrive le 16 mars 1783 à Gondelour avec 2 227 hommes, et 5 millions de fonds. Ses troupes prennent garnison dans le fort. Les survivants de la 3e légion de volontaires étrangers de la marine, les excellents volontaires de l'île Bourbon, et les restes du régiment d'Austrasie font que Bussy-Castelnau dispose de 3 000 Européens et 2 200 cipayes, mais 700 hommes et officiers sont malades.

Comme Bussy-Castelnau ne reçoit pas de bœufs d'attelage pour son artillerie, les arrivants sont condamnés à une immobilité relative. C'est la seule artillerie de la troisième légion de volontaires étrangers de la Marine, commandée par le capitaine Benoît de Rambaud et celle du régiment d'Austrasie qui vont participer aux escarmouches et essayer de ralentir l'avance du corps d'armée britannique. Cette armée britannique du général Stuart compte 3 800 Européens, parfaitement adaptés au climat, 13 000 cipayes, et 1 800 cavaliers noirs.

Malgré les combats d'arrière-garde des volontaires, James Stuart engage le combat contre une partie de l'armée française dès le 12 juin 1783. Le lendemain, une partie des Britanniques tourne les positions françaises et affronte les unités du régiment d'Austrasie qui se dégagent à la baïonnette. Le général Bussy-Castelnau croit à une diversion et ne soutient pas les volontaires de l'île Bourbon qui se surpassent et contiennent l'ennemi.

 plan de de la bataille terrestre de Gondelour, le 13 juin 1783. (Archives de l'outre-mer)

 le général Stuart dirige le siège de Gondelour avec une forte armée.

  Suffren vient secourir avec son escadre la petite troupe de Bussy enfermée dans Gondelour. Musée de la Marine, Toulon

Âgé et malade, Bussy-Castelnau se fait porter en litière. Atteint de la goutte, affaibli par les suites de l'épidémie qui l'avait atteint à l'île de France l'actuelle île Maurice), ce n'est plus l'infatigable compagnon de Joseph François Dupleix (1697-1763), gouverneur général des comptoirs français en Inde. Il ne lui reste guère que son courage. Sa garnison est abondamment pourvue de vivres sur ordre du nabab. Mais si les Français restent maîtres du terrain, le lendemain les Indiens qui « faisaient la droite du camp, ayant mal soutenu l'effort des Britanniques »[réf. nécessaire] se débandent et entraînent avec eux le reste des cipayes ; en sorte que les Français, malgré les pertes qu'ils infligent aux Britanniques dans cette journée, sont contraints d'abandonner les ouvrages extérieurs.

Toutefois, les artilleurs réussissent à convaincre les Indiens de continuer à se battre. D’ailleurs, si les Britanniques ne conquièrent pas la place forte, c'est du fait d'un déluge de feu. Aux tirs de mortiers et de canons, les artilleurs ajoutent une pluie de fusées indiennes qui anéantissent les troupes ennemies.

Les flottes en présence Le 20 juin 1783, Mother Hugues et son escadre est devant la côte, et sa flotte est nettement supérieure en puissance de feu, en nombre de vaisseaux, de troupes embarquées et matelots à celle de Suffren.

Royaume de France

  • Annibal, 74 canons - navire-amiral
  • Héros, 74 canons
  • Argonaute, 74 canons
  • Fendant, 74 canons
  • Illustre, 74 canons
  • Artésien, 64 canons
  • Ajax, 64 canons
  • Brillant, 64 canons
  • Hardi, 64 canons
  • Sévère, 64 canons
  • Sphinx, 64 canons
  • Vengeur, 64 canons
  • Saint Michel, 60 canons
  • Flamand, 50 canons
  • Petit Annibal, 50 canons

Soit 15 navires et 978 canons


Royaume de Grande-Bretagne

  • Gibraltar, 80 canons
  • Superb, 74 canons
  • Cumberland, 74 canons
  • Defence, 74 canons
  • Hero, 74 canons
  • Sultan, 74 canons
  • Burford, 70 canons
  • Monarca, 70 canons
  • Africa, 64 canons
  • Eagle, 64 canons
  • Exeter, 64 canons
  • Inflexible, 64 canons
  • Magnanime, 64 canons
  • Monmouth, 64 canons
  • Sceptre, 64 canons
  • Worcester, 64 canons
  • Bristol, 50 canons
  • Isis, 50 canons

Soit 18 navires et 1 202 canons


La bataille navale

Un engagement lors du siège de Gondelour. L'armée de Stuart est tenue en échec devant la place, et la victoire navale de Suffren lui ôte tout espoir de s'en emparer. (Peinture anglaise, fin XIXe)

 une vue imaginaire de la bataille de Gondelour à la gloire de Suffren. Gravure hollandaise reprenant des modèles de vaisseaux du XVIIe siècle. Aucun navire n'a non plus été détruit par explosion pendant cette campagne.

Cette flotte britannique apporte du ravitaillement, de l'artillerie de siège et est prête à écraser, sous le feu de son artillerie, le fort de Gondelour. Si les Britanniques prennent la ville, il faut s'attendre au massacre des prisonniers, des blessés et des populations civiles. C'est désormais la nouvelle stratégie des Britanniques Suffren, qui était reparti à Trinquemalay, revient d'urgence pour tenter de sauver la ville. Il monte 1 200 hommes tirés de la garnison sur ses quinze vaisseaux, et cherche dès lors l'occasion d'écarter les dix-huit vaisseaux de l'amiral britannique Edward Hughes. Malgré le délabrement avancé de sa flotte, Suffren repousse à nouveau Hugues, dans ce qui peut-être considéré comme son plus beau combat. Débarquant des renforts, il sauve alors Bussy-Castelnau. En effet, Stuart, privé du ravitaillement que devait lui apporter Hughes, n'est plus guère entreprenant. L'amiral britannique revient au large de Gondelour, mais n'ose plus attaquer. Il aurait dû le faire quand les troupes françaises étaient parties se battre à terre contre Stuart  

Victoire terrestre  Le bailli de Suffren remet à terre les 1 200 hommes qui lui avaient été prêtés. Il y ajoute encore 1 200 soldats de marine. Suffren et les officiers demandent alors à Bussy-Castelnau d'écraser les forces ennemies et Suffren propose au général de diriger lui-même l'attaque. Mais Bussy-Castelnau est un vieil homme qui, par sa jalousie envers le marin, va faire que cette affaire ne se termine pas par une grande victoire.Les Britanniques commencent à perdre tout espoir de conquérir Gondelour. Ils sont attaqués sur leurs arrières par les Indiens. « Malgré l'habileté et le courage du général Stuart chargé de conduire les opérations de siège, la place, vaillamment défendue par le marquis de Bussy-Castelnau, résiste jusqu'au bout

Le 29 juin 1783, la frégate parlementaire Médée apporte la nouvelle de la paix, entre la France et la Grande-Bretagne, ratifiée à Versailles le 9 février 1783. La suspension d'armes est immédiate.

La guerre russo-suédoise de 1788–1790, connue comme la guerre de Finlande en Suède, la guerre de Gustave III en Finlande et la guerre suédoise de Catherine II en Russie, opposa la Suède et la Russie Impériale de juin 1788 à août 1790.

Le conflit est initié par le roi Gustave III de Suède pour des raisons de politique intérieure, car il doit faire face à une forte opposition des nobles et du Riksdag et pense qu'en faisant entrer le pays en guerre même ses opposants devront le soutenir. Mais, bien que son coup d'état de 1772 lui ait donné d'importants pouvoirs, Gustave III ne peut pas déclencher une guerre de son propre chef.

          

Certaines puissances occidentales, comme la Grande-Bretagne, la Prusse et les Provinces-Unies, s'inquiètent de la série de victoires russes dans le cadre de la guerre russo-turque de 1787-1792 et font pression pour une guerre dans le nord qui divertirait l'attention de Catherine II de Russie du théâtre d'opérations du sud. C'est donc à leur instigation que Gustave III conclut une alliance avec l'Empire ottoman pendant l'été 1788.

À la même période, un tailleur de l'Opéra royal de Stockholm reçoit l'ordre de coudre des uniformes militaires russes qui vont être utilisés le 27 juin 1788 lors d'un échange de coups de feu à Puumala, un avant-poste suédois sur la frontière russo-suédoise. Cette fausse attaque, qui provoque un scandale à Stockholm, fournit une excuse à Gustave III pour déclarer la guerre à la Russie.

Le plan initial des suédois est d'organiser un assaut naval sur Saint-Pétersbourg. Pendant qu'une armée suédoise avance à travers la Finlande, une seconde armée, accompagnée par une flottille suédoise, avance le long de la côte du golfe de Finlande, et une troisième armée embarquée à bord de la flotte suédoise doit débarquer à Oranienbaum pour marcher sur Saint-Pétersbourg.

La flotte russe de la Baltique, commandée par Samuel Karlovitch Greig, rencontre la flotte suédoise le 17 juillet 1788 lors de la bataille de Hogland. La bataille est tactiquement indécise mais empêche le débarquement suédois. La nouvelle de cet échec stratégique augmente l'impopularité de la guerre en Suède et des officiers finnois se mutinent.

De son côté, le Danemark, pour respecter son traité d'alliance avec la Russie, déclare la guerre à la Suède. Une armée norvégienne envahit brièvement la Suède mais, après quelques escarmouches, la paix est signée le 9 juillet 1789 grâce à l'intervention diplomatique de la Grande-Bretagne et de la Prusse qui poussent le Danemark à déclarer sa neutralité dans le conflit russo-suédois.

Sur mer, les flottes russe et suédoise se rencontrent à nouveau au large de l'île d'Öland le 25 juillet 1789 mais le combat est à nouveau indécis, alors que les opérations terrestres en Finlande sont de peu d'envergure. De plus, l'armée de terre est gangrénée par les opposants de Gustave III qui y exercent une grande influence, ce qui force le roi à se reposer quasi-uniquement sur sa marine.

 

         Des vaisseaux russes avant la bataille de Hogland

En 1790, Gustave III prépare un nouveau plan de débarquement, cette fois-ci près de Vyborg, mais la flotte suédoise est battue par son homologue russe à la bataille de Reval le 13 mai et une autre attaque, au début du mois de juin, échoue elle aussi. La flotte suédoise se replie dans la baie de Vyborg où la flotte russe, maintenant dirigée par Vassili Iakovlevitch Tchitchagov, la bloque pendant un mois. Le 4 juillet, les suédois forcent le blocus russe lors de la gigantesque bataille de la baie de Vyborg mais ils paient pour cela le prix fort, perdant 7 vaisseaux de ligne et 3 frégates contre seulement 2 navires pour les russes.

Une partie de la flotte suédoise se retire à Sveaborg pour effectuer des réparations tandis que le reste prend une forte position défensive. Le 9 juillet, une impétueuse attaque russe tourne au désastre lors de la bataille de Svensksund, les russes y perdant 7 400 hommes ainsi que plus de la moitié de leurs navires de ligne (et le tiers de leur flotte en tout). Cette grande victoire suédoise pousse la Russie à négocier la paix, que le grand chancelier Alexandre Andreïevitch Bezborodko signe le 14 août 1790 par le traité de Värälä où les deux pays se rendent leurs conquêtes et reviennent à leur situation d'avant la guerre.

La guerre russo-suédoise de 1788-1790 est, dans l'ensemble, quasiment insignifiante pour les souverains des deux pays. Catherine II la voit comme une distraction mineure car la plus grande partie de ses troupes terrestres est engagée dans la guerre contre l'Empire ottoman et qu'elle est elle-même plus concernée par les révolutions se déroulant en Pologne et en France.

Pour Gustave III, elle est surtout un moyen de résoudre ses difficultés internes mais elle n'y parvient que brièvement et le roi est assassiné en 1792 par des aristocrates conspirateurs. Son fils et successeur, Gustave IV, est déposé par un coup d'état en 1809 suite à la guerre de Finlande, qui a provoqué la perte de ce pays en faveur de la Russie.

 

La bataille de Reval est une bataille navale russo-suédoise qui eut lieu le 13 mai 1790 au large du port de la ville de Reval (actuelle Tallinn) dans le cadre de

la guerre russo-suédoise de 1788-1790.

 

L'affrontement entre Charles XIII de Suède et Vassili Iakovlevitch Tchitchagov se conclut par une victoire russe.

reval

La bataille de la baie de Vyborg est une bataille navale qui s'est déroulée le 4 juillet 1790 au cours de la guerre russo-suédoise de 1788-1790.

La flotte suédoise y subit de lourdes pertes, perdant notamment près du tiers de ses plus gros navires, mais parvint finalement à échapper au blocus que la flotte russe lui imposait depuis presque un mois. Ce fut donc une défaite tactique pour la Suède mais un échec stratégique pour la Russie car, quelques jours plus tard, lors de la bataille de Svensksund, la flotte suédoise prenait une éclatante revanche qui effaçait ses échecs précédents et conduisait à la signature de la paix entre les deux nations.vyborg

La bataille de Svensksund est une bataille qui s'est déroulée dans le golfe de Finlande, dans le détroit de Svensksund dans les eaux de la ville actuelle de Kotka, les 9 et 10 juillet 1790 au cours de la guerre russo-suédoise de 1788-1790

. La flotte suédoise y infligea à son homologue russe une grave défaite qui conduisit à la fin des hostilités.C'est la plus importante bataille navale à avoir eu lieu dans la mer Baltique, avec plus de 300 navires et de 30 000 hommes engagés dans le combat, ainsi que l'une des plus importantes batailles navales de l'histoire en termes de navires impliqués.

La guerre entre la Russie et l'empire ottoman et le départ d'une partie de la flotte russe de la mer Baltique pour la mer Noire a poussé le roi Gustave III de Suède à attaquer la Russie en 1788. C'est à la fois une diversion pour détourner l'opinion publique des problèmes intérieurs et une tentative pour reprendre les territoires finlandais perdus par la Suède à l'issue de la guerre des Chapeaux en 1743.

En 1788, Gustave III commence une campagne navale dans le golfe de Finlande en essayant d'exploiter la relative faiblesse des Russes. Son plan est d'attaquer Kronstadt et Saint-Pétersbourg mais l'armée suédoise est divisée par des luttes de factions et, en conséquence, il est contraint de compter quasi-uniquement sur sa marine, et notamment sa nouvelle flotte côtière de défense basée à Sveaborg.

La marine suédoise est constituée pour l'essentiel de canonnières spécialement conçues pour des opérations amphibies dans la mer Baltique mais la bataille de Hogland (1788) se solde par un échec stratégique des Suédois. En 1789, les Russes reprennent l'initiative et les tensions politiques s'accroissent en Suède.

Bataille   En 1790, une tentative d'assaut sur Vyborg échoue, et la flotte suédoise, prise au piège dans la baie, parvient à s'échapper le 3 juillet lors de la bataille de la baie de Vyborg, mais au prix de lourdes pertes. Après s'être réfugiés à Svensksund, le roi Gustave III et son second, le lieutenant-colonel Carl Olof Cronstedt, prépare la flotte à l'attaque russe attendue. Au matin du 9 juillet 1790, la bataille commence et, bien que les Russes aient la supériorité en terme numérique ainsi qu'en puissance de feu, les Suédois sont placés dans une forte position défensive en forme de L. Le premier jour, l'attaque russe est dispersée par le vent et la mer démontée et les Russes sont repoussés par un tir nourri de l'artillerie côtière et des navires suédois à l'ancre.

Les Suédois font alors avancer leurs canonnières sur le flanc gauche et une mésentente suite à des ordres mal compris pousse les canonnières russes à fuir. Les galères russes, privées de la protection des canonnières, sont coulées ou s'échouent et plusieurs navires de ligne, qui se sont mis à l'ancre pour éviter de sombrer à cause des conditions de navigation déplorables, sont abordés et incendiés ou capturés. Vers 16 heures, la flotte russe mise en pièces se retire mais est poursuivie jusqu'au crépuscule par les Suédois.

Le lendemain matin, la flotte suédoise continue la poursuite et complète son écrasante victoire. Les Russes ont perdu environ la moitié de leurs hommes (tués ou capturés) et 73 de leurs navires ont été coulés, incendiés ou capturés (dont leur navire-amiral, le Catarina) alors que les Suédois n'ont perdu que 5 navires et environ 300 hommes.

Conséquences Cette défaite pousse la Russie à négocier avec la Suède et les deux pays signent la Paix de Värälä le 14 août 1790, par lequel ils se rendent leurs conquêtes mutuelles. Après la guerre, les Russes, ayant pris conscience de la vulnérabilité de leur système défensif en Finlande, débutent un programme massif de construction et de rénovation de fortifications sur la rive orientale de la Kymijoki, frontière entre les deux pays.

Bataille navale livrée le 16 août 1732, au large de Damiette, en Égypte.

 

En juillet 1732, Jacques François de Chambray, "lieutenant général des armes de la Religion en mer et commandant de l'escadre des Vaisseaux" de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, reçoit du Grand Maître Antonio Manoël de Vilhena, l'ordre d'appareiller pour le levant avec pour mission de s'emparer d'un convoi de navires turcs signalé au large des côtes égyptiennes.ordre de Saint jean.turc

Effectivement, un convoi de 40 navires marchands, escorté par une sultane de 70 canons, portant pavillon de contre-amiral mouille au large de Damiette. Le 16 août, le commandeur de Chambray qui dispose de 2 vaisseaux et de 2 tartanes, organise l'attaque. Son vaisseau, le Saint-Antoine, et le Saint-Georges s'en prendront à la sultane tandis que les deux tartanes ravageront le convoi.

Le combat s'engage entre la sultane qui se défend âprement et les deux vaisseaux maltais. Ses mâts sont abattus par les boulets ennemis mais quoique complètement désemparée, elle refuse de se rendre, et cela malgré les menaces réitérées de de Chambray de la couler bas. La nuit tombe, sans qu'elle ait capitulé et ce n'est que le lendemain matin, vers 10 heures que l'amiral ottoman Kali Michamet accepte d'amener son pavillon. Hors d'état de naviguer, la sultane est incendiée par les vainqueurs, qui traitent avec les plus grands honneurs l'amiral malheureux, après toutefois que les marins du Saint-Georges, auquel il s'était rendu, ne pillent de fond en comble son navire, à la grande fureur de de Chambray. Quant aux deux tartanes, elles découvrent que les cales des navires du convoi sont vides, car elles n'avaient pas encore été chargées. La victoire coûta 8 tués et 12 blessés aux Maltais.

 

 

 

L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem est l'appellation de l'ordre religieux catholique connu généralement dès le XIIesiècle sous le nom d’ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem (en latin : Ordo Hospitalis sancti Johannis Ierosolimitani) ou La Religion, mais aussi sous le nom d’ordre de l'Hôpital, d’ordre Hospitalier ou plus simplement les Hospitaliers.

Son origine remonterait au XIesiècle dans l'installation de marchands amalfitains à Jérusalem puis dans la création d'hôpitaux en Terre Sainte (d'où le nom d'Hospitalier). À l'image des Templiers, il devient militaire en plus d'être hospitalier pour défendre d'abord les pèlerins malades dans les hôpitaux de l'Ordre puis combattre les Sarrasins.

Après son expulsion de Terre sainte, l'Ordre s'installera à Chypre avant de conquérir l'île de Rhodes. Avec la disparition des Templiers, l’Ordre devient alors une puissance maritime pour continuer à être le rempart de la chrétienté contre les sarrasins.

Expulsé cette fois-ci de Rhodes, l'Ordre deviendra Prince de Malte par le plaisir de Charles Quint. Avec ses chevaliers, l'Ordre se transforme en une puissance souveraine qui prend de plus en plus d'importance en Méditerranée centrale.

Le général Bonaparte expulsera encore le grand maître et les chevaliers de l'île de Malte au nom de la République française.

D'expulsion en expulsion, l'Ordre se place sous la protection de Paul Ier de Russie en 1798. Mais avec l'abdication du grand maître Ferdinand de Hompesch en 1799 et la mort de Paul Ier en 1801, s'ouvre une période noire pour l'Ordre qui ira jusqu'à son éclatement en ordres concurrents.

Le combat de Céphalonie est une bataille navale livrée au large de Céphalonie (Grèce), le 4 janvier 1749.

  

Alors qu'elle quitte l'île de Céphalonie pour se rendre en Crète, la galiote marchande vénitienne commandée par le capitaine Zorzi Tavanelli est interceptée par deux chébecs corsaires tripolitains.

Plutôt que de se rendre et nonobstant la disproportion des forces, Tavanelli choisit de défendre son bâtiment. Il est vrai que dans la perspective de mauvaises rencontres telle celle du 4 janvier, non seulement la galiote a été lourdement armée de 16 pièces d'artillerie de moyen calibre et 14 mousquetons à chevalet, mais outre ses 31 membres d'équipage, qui disposent tous d'un fusil, elle a embarqué un groupe de 25 soldats.

Le combat s'engage. Très rapidement la lutte prend un aspect désespéré. Furieux de la résistance que leur oppose la galiote qui ne cesse de les canonner et tente vainement à plusieurs reprises des abordages, les Tripolitains, malgré des pertes effroyables, refusent de laisser s'échapper leur proie et s'acharnent sur elle.  

Ne comptant plus que quatre combattants indemnes, son héroïque capitaine blessé aux jambes, à la tête et à l'épaule droite, la galiote réduite à l'impuissance est contrainte d'amener son pavillon.

galiote

Les vainqueurs, dont près de la moitié, soit 150 hommes, sont hors de combat, emmènent le navire et les survivants de la bataille (40 hommes dont 36 blessés) à Tripoli.

Le récit de la défense épique qu'ils ont opposée fait le tour de la ville et parvient aux oreilles du pacha Mohamed Qaramanli, qui demande à recevoir les captifs vénitiens.

Il les félicite pour leur courage et exige que leurs blessures soient soignées. Il propose à Tavanelli de se convertir à l'islam et lui offre le commandement de plusieurs chébecs corsaires.
Tavanelli refuse. Le pacha ne prend pas ombrage de ce refus et fait libérer le Vénitien qui regagne sa patrie quelques mois plus tard.

 

 

 

The mosque and associated complex of Ahmad Pasha al-Qaramanli is one of the most richly decorated in Tripoli. It was commissioned in 1736 by Ahmad Pasha who had established the beginning of the Qaramanli dynasty in 1711. In addition to the mosque, the large square complex holds a madrasa, cemeteries, and the tombs of the Qaramanli family.

 

Le 22 novembre 1718, l'île d'Ocracoke, situé au large des côtes de Caroline du Nord, est le théâtre d'une bataille navale

entre la Royal Navy et le célèbre pirate Barbe Noire,

qui y trouve une mort épique et digne de sa légende.Né vraisemblablement vers l'année 1680, Edward Teach est l'un des plus fameux pirates de l'histoire. Pourtant, sa carrière dans cette profession est relativement brève, puisqu'elle ne commence qu'en 17161. Il participa auparavant comme corsaire à la guerre de Succession d'Espagne (1701-1713). S'estimant semble-t-il insuffisamment récompensé de ses services, il considéra qu'il lui serait plus profitable d'accomplir pour son compte exclusif, ce qu'il accomplissait jusqu'alors pour le royaume de Grande-Bretagne.

Il ne tarde pas à se tailler une réputation tant au sein de sa confrérie qu'auprès des populations des Antilles et des côtes d'Amérique du Nord. Il est vrai que même dans le monde coloré de la piraterie, il ne passe guère inaperçu : polygame (on lui connaît 14 épouses mais il est probable que seule la dernière ait bénéficié d'un mariage vraiment régulier), son aspect est impressionnant avec sa barbe incrustée, dit-on, de mèches allumées et qui lui valut son surnom, sans parler de la batterie de coutelas et de pistolets dont il hérisse sa ceinture. Quant à sa violence et sa sauvagerie, elles sont à ce point redoutées que la seule vue de son pavillon noir personnel provoquait la reddition immédiate et sans combat des navires marchands ayant eu la mauvaise fortune de croiser la route de son navire, le Queen Anne's Revenge.

pavillon de Barbe Noire Squelette tenant une épée qui transperce des cœurs.

Exaspérés par ses exploits, les négociants américains demandent à Charles Eden, gouverneur de la Caroline du Nord, de les débarrasser de ce fléau. Le pirate ayant corrompu3 le gouverneur, ce dernier ne manifeste pas un grand enthousiasme à l'idée de se priver d'une fructueuse source de revenus et ne fait donc rien. Désespérés, les négociants se tournent vers Alexander Spotswood, gouverneur de la Virginie voisine. Quoique ce dernier n'ait aucune autorité pour traiter un problème de piraterie qui ressort de la compétence d'une autre colonie, il décide de réagir, ayant eu vent de bruits selon lesquels Barbe Noire envisagerait de fortifier son repaire de l'îlot d'Ocracoke et d'en faire une base de pirates, à l'instar de l'île de la Tortue ou de Madagascar. Il confie donc au lieutenant Robert Maynard, officier à bord du HMS Pearl, la mission de s'emparer, mort ou vif, du forban.

La bataille

Le HMS Pearl est un bâtiment dont le tirant d'eau est trop important pour s'aventurer sans danger dans les parages où mouille le pirate. Aussi deux sloops civils sont-ils loués et intégrés temporairement dans la Royal Navy : le Ranger, dont Maynard prend le commandement et qui est manœuvré par 30 marins du HMS Pearl et le Jane, confié au midshipman Hyde, un officier du HMS Lyme et qui embarque 25 hommes de ce navire. Ces bâtiments ne disposent d'aucune artillerie ; Maynard fait donc installer sur chacun d'entre eux deux canons de petit calibre à pivot, destiné non pas à couler le navire adverse mais à tirer sur le pont et l'équipage.

Le 17 novembre 1718, les deux sloops cinglent vers Ocracoke, détournant en chemin tous les navires rencontrés se dirigeant vers le sud pour éviter d'alerter le pirate. Vaine tentative car Eden, dûment informé de l'expédition a chargé son secrétaire, Tobias Knight, lui aussi grassement rémunéré par Barbe Noire, d'avertir ce dernier de la menace. Cependant, le pirate a déjà reçu par le passé de tels avis. Or comme ils se sont en définitive révélés tous inexacts, il ne tient pas compte des informations reçues et il a donc la très mauvaise surprise de découvrir les deux bateaux de guerre dans ses « eaux territoriales » le 21 au soir.

dernier combat de Barbe Noire (Howard Pyle)

Maynard constatant que le navire des pirates (le sloop l’Adventure armé de 9 canons dont un sur pivot, le Queen’s Ann Revenge ayant fait naufrage au large de Beaufort, en Caroline du Nord au mois de mai) mouille dans des eaux très peu profondes décide d'attendre le jour pour attaquer, afin de se prémunir de tout risque d'échouage surtout qu'au contraire de son adversaire, il n'est pas du tout familier des lieux. Barbe Noire parfaitement conscient de son avantage, estime quant à lui inutile de fuir, persuadé d'être en mesure de s'échapper facilement le jour levé, et passe la nuit à se saouler ainsi que son équipage.

Au petit matin du 22 novembre, Maynard, dont le bâtiment est dépourvu de canons lui permettant de livrer un combat d'artillerie et qui n'a d'autre choix que de tenter l'abordage, envoie une chaloupe vers le navire de Barbe Noire. Celui-ci réplique par une bordée qui tue plusieurs marins, puis coupe les câbles de son vaisseau et entame sa retraite par les hauts-fonds poursuivi par les 2 sloops. Au début, tout se déroule comme l'espérait le pirate : ralentis par les bancs de sable, les navires britanniques perdent du terrain et plusieurs coups de canons bien ajustés mettent le Jane, dont le commandant Hyde est tué, hors de combat. Voyant cela, Maynard fait jeter par dessus bord tout ce qui alourdit le Ranger et n'est pas strictement nécessaire à la bataille et parvient ainsi à gagner la mer libre9.

Barbe Noire a de l'avance, mais l'entrainement et la discipline de son équipage ne peuvent rivaliser avec ceux de l'équipage du sloop adverse: il perd un temps précieux pour déployer ses voiles et le navire de Maynard gagne dangereusement sur lui. Considérant néanmoins que la victoire est à sa portée, il ordonne l'abordage, surtout qu'une nouvelle bordée de son artillerie semble avoir ravagé le pont du Ranger, sur lequel on ne voit plus que quelques corps allongés; c'est une ruse de Maynard qui a ordonné à ses hommes de se dissimuler sous le pont pour tromper le pirate Dès que Barbe Noire et ses hommes se lancent à l'abordage ses hommes ouvrent le feu, abattant de nombreux pirates. Il s'ensuit une bataille dantesque où personne ne demande quartier et personne n'en donne. Rapidement, Barbe Noire qui mène ses hommes à la bataille, se retrouve face à Maynard et le combat s'engage entre les deux champions.

Le duel commence par un échange de coups de pistolets. Maynard est indemne, mais Barbe Noire légèrement blessé se rue alors sur son adversaire et brise son épée d'un formidable coup de coutelas. Désarmé Maynard est à la merci de Barbe Noire lorsqu'opportunément, un des marins britanniques vient au secours de son chef et assène un coup de sabre au cou du pirate qui demeure pourtant inébranlable. D'autres marins accourent et viennent enfin à bout de cette véritable force de la nature qui reçoit 5 coups de pistolets et 20 coups de sabres avant de succomber

La victoire est donc britannique et la tête tranchée de Barbe Noire va orner les mâts du Ranger.

Bilan   La mission de Maynard est un succès complet, mais elle a été payée au prix fort : 10 marins britanniques tués et 20 blessés alors que leurs ennemis comptent 9 tués dans leurs rangs et un grand nombre de blessés. Les hommes de Maynard éprouvent tout de même une grosse déception : il ne trouvent pas le trésor de Barbe Noire qui reste d'ailleurs toujours à découvrir. Interrogé à son sujet la veille de sa mort, Barbe Noire aurait répondu "seul le diable et moi connaissons sa cachette et le diable aura tout", mais certains en contestent l'existence, tel l'archéologue Jean-Pierre Moreau qui souligne qu'au long de sa carrière, le pirate n'a capturé aucune cargaison de grande valeur. Quant aux pirates capturés, ils sont jugés à Williamsburg et à l'exception de deux d'entre eux, condamnés à mort et pendus

Le combat d'Anjouan est une bataille navale livrée le 25 juillet 1720, près de l'île d'Anjouan, aux Comores, entre un navire pirate et un vaisseau de la British East india Company.

edward England

Le Fancy et le Victory, deux navires pirates commandés par l'Irlandais Edward England, surprennent près de l'île Johanna (Anjouan), deux bateaux de commerce hollandais et un navire britannique, le Cassandra. Les Hollandais s'enfuient, poursuivis par le Victory, commandé par John Taylor, second d'England, alors que ce dernier à bord du Fancy s'apprête à affronter le Cassandra, qui semble décidé à se défendre.

La lutte est féroce et les Britanniques, galvanisés par leur capitaine James Macrae, se battent comme des lions, infligeant une terrible saignée aux pirates. Les deux bateaux s'échouent, mais le combat ne cesse pas pour autant. Les pirates finissent pourtant par l'emporter, perdant 90 des leurs et tuant 77 marins du Cassandra dont ils s'emparent, faisant à cette occasion main-basse sur un butin de 75 000 livres. Macrae et les marins survivants, ont pour leur part sauté à terre et se sont enfuis sur l'île.

pavillon d'Edward England

Le Fancy est dans un piteux état et son équipage est assommé par la terrible lutte qu'il a dû soutenir. Taylor revenant avec le Victory est atterré par le spectacle. Lorsque quelques jours plus tard, Macrae et ses hommes, affamés, reviennent en implorant la clémence des pirates, ces derniers, encouragés par Taylor, crient vengeance et menacent de les pendre. Mais England est un ancien officier de marine et répugne à commettre des atrocités. Il se montre donc magnanime et permet à ses ennemis d'embarquer à bord du Fancy et de s'en aller librement.

Le gouverneur de Bombay renvoie Macrae en mer, accompagnant une flotte chargée de capturer England et ses hommes. Lorsqu'il se rend compte que c'est Macrae qui est à leurs trousses, John Taylor, approuvé par la plupart de ses hommes, dépose England en raison des conséquences de sa magnanimité, funestes pour eux.

Taylor prend le commandement du Cassandra et confie celui du Victory à Olivier Levasseur dit la Buse, un pirate français qui se joint à lui quelque temps plus tard et dont les exploits défrayent bientôt les ports de l'océan Indien. Quant à Macrae et ses hommes, après bien des péripéties, ils atteignent les côtes indiennes à bord d'un navire qui n'est plus qu'une épave. Chaudement félicité pour son héroïque résistance, Macrae devient par la suite gouverneur de Madras, de 1725 à 1730.

La bataille du 13 prairial an II (également appelée combat de Prairial ou troisième bataille d'Ouessant et Glorious First of June (Glorieux Premier Juin) dans les sources anglo-saxonnes fut une importante bataille navale qui opposa les flottes britannique et française au large d'Ouessant entre le 28 mai et le 1erjuin 1794.

En 1794, la France était en guerre contre tous ses voisins, dont le Royaume-Uni, dans le cadre de la guerre de la Première Coalition. Pour éviter la famine, le Comité de salut public avait acheté des céréales aux États-Unis et détaché une petite escadre pour servir d'escorte au convoi à destination de la France. Une flotte française plus importante menée par le vice-amiral Louis Thomas Villaret de Joyeuse était stationnée dans le golfe de Gascogne pour empêcher la flotte de la Manche britannique commandée par l'amiral Richard Howe d'intercepter le convoi. Les deux escadres s'étaient livrés à l'arraisonnement de navires de commerce et à des petites escarmouches pendant tout le printemps 1794 avant de se rencontrer le 28 mai.

Durant la bataille, Howe ordonna à ses navires de rompre la ligne de bataille traditionnelle et de traverser la ligne française pour pouvoir réaliser des tirs de balayage sur la proue et la poupe des navires français. Cet ordre inhabituel ne fut pas compris par tous ses capitaines et sa réalisation fut donc plus chaotique que prévu. Néanmoins les Français subirent une sévère défaite tactique et perdirent sept navires de ligne et plusieurs milliers de marins. Les pertes britanniques étaient également lourdes et les deux flottes rentrèrent rapidement dans leurs ports respectifs. Du point de vue stratégique, la bataille fut cependant un succès français car le convoi arriva sain et sauf. De ce fait, les deux belligérants revendiquèrent la victoire et la presse des deux pays utilisa la bataille pour démontrer la bravoure de leurs flottes respectives.La bataille démontra également certains problèmes inhérents aux flottes française et britannique au début des guerres de la Révolution française. En effet, les deux amiraux durent faire face à la désobéissance de certains de leurs capitaines et à des équipages peu entraînés, souvent réduits en effectif, que ce soit en membres d'équipages ou en officiers efficaces. Plusieurs commandants britanniques furent ainsi critiqués et l'un d'eux fut même jugé en cour martiale.

En avril 1792, la France entra en guerre contre l'Autriche, la Prusse et le Piémont-Sardaigne. Le 2 janvier 1793, les forts républicains de Brest ouvrirent le feu sur le brick britannique HMS Childers. Quelques semaines plus tard, les relations diplomatiques entre la France et le Royaume-Uni furent rompus après l'exécution du roi Louis XVI et de son épouse Marie-Antoinette. Le 1eévrier, la France déclara la guerre au Royaume-Uni, aux Provinces-Unies, à l'Espagne et à plusieurs États italiens.

Protégé d'une invasion par la Manche, la Grande-Bretagne se prépara à une longue campagne maritime et envoya des troupes aux Pays-Bas pour affronter les Français. Jusqu'à la fin de l'année 1793, les marines française et britanniques menèrent des opérations mineures dans les eaux d'Europe du Nord, en Méditerranée et dans les Indes occidentales et orientales où les deux pays conservaient leurs colonies. Le 2 août, la flotte britannique de la Manche manqua d'intercepter un convoi français venant des Caraïbes et escorté par 15 navires de ligne ; ce fut ce qui se rapprocha le plus d'un véritable affrontement7. La seule véritable bataille fut le siège de Toulon au cours duquel les troupes britanniques, autrichiennes, espagnoles, piémontaises et françaises royalistes tenant la ville furent évacuées par la Royal Navy en prévision de la chute imminente de la ville8. Le siège fut suivi par de nombreuses récriminations et accusations de traîtrise et de lâcheté entre les Coalisés ; cela déboucha deux ans plus tard sur le changement d'alliance de l'Espagne qui rejoignit le camp de la France par le traité de San Ildefonso. Le siège fut néanmoins positif pour les Britanniques car en abandonnant la ville, William Sidney Smith détruisit une grande partie de l'arsenal et des navires français ancrés à Toulon.La France souffrait également de pénuries de nourritures du fait des troubles sociaux de l'année précédente et du rude hiver qui avait ruiné les récoltes En guerre avec tous ses voisins, la France ne pouvait plus acheter de ravitaillement sur le continent. La Convention nationale décida alors d'assembler un convoi de navires marchands dans la baie de Chesapeake pour ravitailler la France avec des céréales achetées aux États-Unis. Entre avril et mai 1794, le convoi traverserait l'Atlantique jusqu'à Brest escorté par des éléments de la flotte française de l'Atlantique  

Forces en présenceLes flottes française et britannique en 1794 étaient assez différentes. Si la Royal Navy était supérieure en nombre, les navires français étaient plus grands et avaient des bordées supérieures13. Les plus grands navires français étaient des trois-ponts de 1errang emportant 110 voire 120 canons contre 100 sur les plus grands vaisseaux britanniques.

Marine britannique

gravure de Richard Howe d'après un portrait de John Singleton Copley

La Royal Navy était en état d'alerte depuis la crise de Nootka de 179015 et grâce aux intenses préparatifs du premier lord de l'Amirauté Charles Middleton (en), les chantiers navals étaient prêts à la guerre et la marine avait tiré les leçons des désastres de la Guerre d'indépendance des États-Unis s'étant terminée dix ans plus tôt. À l'époque, la Royal Navy avait mis trop de temps à se préparer au combat et elle fut incapable de soutenir la campagne en Amérique du Nord qui se termina par la chute de Yorktown faute de ravitaillement. Les chantiers navals britanniques étant prêts à fournir des canons, des voiles, des provisions et d'autres équipements, le seul problème était de trouver des marins pour manœuvrer les centaines de navires de la Royal Navy.

Rassembler suffisamment de marins se révéla problématique tout au long des guerres contre la France révolutionnaire. La pénurie était telle que la « Presse » fut utilisée pour recruter de force des milliers de hommes sans expérience de la mer et dont l'entraînement et la préparation à la vie maritime prenait un certain temps17. Le manque de fusiliers marins était encore plus préoccupant et des soldats de l'armée de terre furent enrôlés à bord de la flotte pour servir en mer. Les hommes du régiment royal de la Reine et du 29e régiment de fantassins servirent à bord des navires durant la campagne du printemps 1794 et les deux unités arborent toujours l'honneur de bataille « 1 June 1794 ».

Malgré ces difficultés, la flotte de la Manche était commandée par l'un des meilleurs capitaines de l'époque, Richard Howe, qui avait participé à la bataille des Cardinaux sous le commandement d'Edward Hawke en 1759. Au printemps 1794, l'arrivée du convoi français dans les eaux européennes étant imminente, Howe avait divisé sa flotte en trois groupes. George Montagu (en), à bord du HMS Hector, fut envoyé avec six navires de ligne et deux frégates pour escorter les convois britanniques à destination de Terre-Neuve et des Indes orientales et occidentales jusqu'au niveau du cap Finisterre. Peter Rainier, commandant du HMS Suffolk, partit avec six autres navires pour escorter un convoi jusqu'en Inde. La troisième force, sous le commandement de Howe, comprenait 26 navires de ligne et plusieurs navires de soutien et devait patrouiller dans le golfe de Gascogne pour intercepter le convoi français

Marine française

portait de Louis Thomas Villaret de Joyeuse par Jean-Baptiste Paulin Guérin

À la différence de sa rivale britannique, la marine française était en plein chaos. La flotte était de très bonne qualité mais son commandement était agité par les crises que traversait la France depuis le début de la Révolution cinq ans auparavant. Par conséquent, les équipages disponibles, mal entraînés et inexpérimentés, n'étaient pas au niveau de la haute qualité des navires et de l'armement. Au cours de la Terreur, de nombreux marins expérimentés furent exécutés, emprisonnés ou limogés du fait de leur déloyauté supposée et les navires de la flotte de l'Atlantique furent armés avec des conscrits dont beaucoup n'avaient jamais été en mer et n'avaient bien sur jamais participé à un combat naval.

Le problème de la main d'œuvre fut aggravé par la crise que traversait le pays et les marins ne furent pas payés ni ravitaillés durant plusieurs mois. Ce problème atteignit son paroxysme en août 1793 lorsque la flotte quitta Brest et qu'une pénurie de nourriture entraîna la mutinerie des équipages. Les marins arrêtèrent leurs officiers et ramenèrent leurs navires au port pour chercher de la nourriture, de ce fait abandonnant la défense des côtes française. La Convention nationale réagit avec force en exécutant plusieurs officiers supérieurs et inférieurs et des centaines de marins furent emprisonnés, bannis ou exclus de l'armée. Les effets de cette purge furent dévastateurs et elle réduisit considérablement la capacité militaire de la marine. Ces officiers expérimentés furent remplacés par des jeunes officiers, des capitaines de navires de commerce et même des civils démontrant un zèle révolutionnaire suffisant même si peu d'entre-eux savaient mener un combat naval.

Le vice-amiral Louis Thomas Villaret de Joyeuse fut nommé à la tête de cette flotte agitée en novembre 1793 ; même s'il n'avait jamais possédé un commandement aussi important, il était réputé pour son habileté tactiqueet avait servit sous Suffren dans l'océan Indien durant la Révolution américaine. Les efforts de Villaret pour transformer son nouveau corps d'officiers en une unité combattante efficace furent gênés par André Jeanbon Saint André. Ce dernier était un député de la Convention nationale et avait été nommé représentant en mission à Brest pour évaluer l'ardeur révolutionnaire de la flotte et de son commandant et il intervenait fréquemment dans la planification tactique des opérations2 Peu après son arrivée, Saint-André proposa un décret condamnant à mort à leur retour en France tous les officiers n'ayant pas fait preuve de suffisamment de zèle au combat mais cette législation très controversée ne semble pas avoir été appliquée. Même si ses interventions étaient une source de frustration pour Villaret, les rapports de Saint-André étaient régulièrement publiés dans Le Moniteur universel et permirent de populariser la marine en France.

La flotte française de l'Atlantique était encore plus dispersée que la flotte britannique de la Manche au printemps 1794. Le contre-amiral Pierre Jean Van Stabel avait été détaché avec cinq navires dont deux vaisseaux de ligne pour escorter le convoi de céréales depuis les États-Unis tandis que le contre-amiral Joseph-Marie Nielly était parti de Rochefort avec cinq navires de ligne et plusieurs navires de soutien pour rejoindre le convoi au milieu de l'Atlantique. Villaret ne disposait donc que de 25 navires de ligne pour affronter la menace posée par la flotte britannique de Howe

Convoi       Au début du printemps 1794, la situation de la France était difficile car la famine menaçait après les mauvaises récoltes et le blocus des ports français et le gouvernement français fut obligé de chercher du ravitaillement outre-mer. La Convention nationale ordonna la formation d'un important convoi à Hampton Roads dans la baie de Chesapeake chargé de céréales achetées aux États-Unis où il serait rejoint par la flottille de l'amiral Van Stabel. Selon les sources de l'époque, le convoi aurait compté plus de 350 navires mais l'historien contemporain William James critiqua ce chiffre et avança le nombre de 117 navires en incluant les vaisseaux de guerre français.

Le gouvernement américain fournit une partie des navires et de la cargaison en remboursement du soutien financier, moral et militaire de la France durant la Révolution américaine. De cette manière, les États-Unis, pressés par l'ambassadeur Gouverneur Morris, réglaient leur dette vieille de dix ans. Les relations amicales entre les États-Unis et la France furent ternies par le traité de Londres de 1796 et les deux pays s'affrontèrent dans la quasi-guerre à partir de 1798

Mai 1794

montrant l'emplacement de la bataille navale lerjuin 1794

Le convoi français, escorté par Van Stabel, quitta la Virginie le 2 avril et Howe sortit du port de Portsmouth le 2 mai avec l'ensemble de sa flotte pour escorter les convois britanniques et intercepter les Français12. Constatant que Villaret était toujours à Brest, Howe passa deux semaines dans le golfe de Gascogne pour repérer le convoi de céréales et retourna à Brest le 18 mai pour découvrir que Villaret avait pris la mer la veille. Partant à sa recherche, Howe s'éloigna des côtes. Dans le même temps, les escadres de Nielly (France) et de Montagu (Britannique) étaient en mer et avaient chacune arraisonné plusieurs navires de commerce. Nielly repéra le convoi au milieu de l'Atlantique et renforça son escorte dans la seconde semaine de mai tandis que Montagu patrouillait plus au sud31.

Malgré la poursuite de Howe, la flotte française de Villaret arraisonna 20 navires marchands hollandais dès son premier jour en mer. Durant la semaine suivante, Howe continua de suivre les Français et détruisit plusieurs des navires hollandais arraisonnés. Le 25 mai, il repéra un traînard de la flotte française et lui donna la chasse ; l'Audacieux mena Howe jusqu'à la flotte de son adversaire33. Ayant finalement repéré Villaret le 28 mai, Howe lança ses six navires les plus rapides à l'attaque du vaisseau français le plus en arrière, le Révolutionnaire. Le 1errang de 110 canons subit de lourds dégâts et abaissa peut-être ses couleurs à la fin du combat34. Les deux flottes se séparèrent à la tombée de la nuit tandis que le Révolutionnaire et son dernier poursuivant, le HMS Audacious continuèrent quelque temps leur affrontement avant de rejoindre leurs ports respectifs5. À ce moment, Villaret savait par ses frégates de patrouille que le convoi de grain était proche et mit délibérément le cap à l'ouest en espérant éloigner Howe.

L'amiral britannique mordit à l'appât et attaqua à nouveau le lendemain mais sa tentative pour couper la flotte française en deux échoua car son navire de tête, le HMS Caesar, ne suivit pas les ordres es deux flottes avaient subi de nombreux dégâts mais aucune n'était parvenue à prendre l'ascendant et les deux se séparèrent dans la soirée. Howe était cependant parvenu à prendre l'avantage du vent ce qui lui permettait d'attaquer Villaret au moment de son choixn 5,37. Trois navires français furent renvoyés au port pour être réparés mais ces pertes furent compensées par l'arrivée des renforts de Neilly le lendemain. L'affrontement fut repoussé pendant deux jours à cause d'un brouillard épais mais lorsque la brume se dissipa le 1erjuin, les lignes de bataille étaient distantes de seulement 10 km38.

Premier-Juin


 

es lignes de bataille française et britannique au matin du 1erjuin 1794

Howe étant en position favorable, Villaret avait essayé de profiter de la nuit pour s'éloigner de la flotte britannique mais il n'était pas parvenu à obtenir un vent favorable avant l'aube à 5 h. Après avoir autorisé ses hommes à déjeuner, Howe profita de son avantage de « weather gage » pour se rapprocher de Villaret et à 8 h 12, les deux flottes n'étaient distantes que de 6 km. La flotte britannique forma alors une ligne de bataille parallèle à celle des Français avec les frégates servant de relais pour transmettre les ordres de l'amiral. Les deux lignes commencèrent à échanger des tirs à longue distance à 9 h 24.

Au XVIIIe siècle, il était habituel pour les deux flottes de former des lignes de bataille parallèles progressant lentement l'une par rapport à l'autre et échangeant des tirs à longue distance avant de virer de bord ; généralement aucun navire n'était perdu ou capturé. Howe comptait cependant sur le professionnalisme de ses capitaines et de ses équipages et sur l'avantage du « weather gage » pour attaquer directement les Français en traversant leur ligne. Les deux jours précédent, il avait suivi l'exemple de George Brydges Rodney durant la bataille des Saintes en 1782 en créant une ligne de bataille non pas parallèle à celle des Français mais orientée vers elle. Le 1e juin, Howe décida cependant que chacun de ses navires devait attaquer individuellement chaque intervalle de la ligne de Villaret et balayer à courte portée la proue et la poupe des navires français. Les capitaines britanniques devaient ensuite se placer du côté sous le vent des navires français pour les couper de leur retraite au vent et les engager directement en espérant obtenir leur reddition ou leur destruction.

Rupture de la ligne  Dès les minutes qui suivirent le signal de l'assaut et le virement de bord de son navire amiral, le HMS Queen Charlotte, le plan de Howe commença à chanceler. La plupart des capitaines britanniques ne comprirent pas l'ordre ou l'ignorèrent et restèrent sur la ligne originale. Certains navires avaient été endommagés lors des affrontements des jours précédents et mirent du temps à entrer en action. Le résultat fut une formation irrégulière initiée par le HMS Queen Charlote qui progressait de manière inégale vers la flotte de Villaret. Les Français répondirent en ouvrant le feu sur les navires britanniques en approche mais le manque de coordination et d'entraînement était évident ; la plupart des navires ayant suivi l'ordre de Howe arrivèrent au niveau de la ligne française sans avoir subi beaucoup de dégâts.  

Avant-garde   Le HMS Queen Charlotte ne fut pas le premier navire à atteindre la ligne française et cet honneur incomba à un vaisseau de l'avant-garde commandée par l'amiral Thomas Graves, le HMS Defence du capitaine John James Gambier, un officier connu pour son air renfrogné et surnommé « triste Jimmy » par ses contemporains45. Le HMS Defence, le septième navire de la ligne britannique traversa entre le Mucius et le Tourville, respectivement sixième et septième navires de la ligne française. Balayant ses deux opposants, le HMS Defence se retrouva rapidement en difficulté car isolé du reste des navires britanniques46 et il fut engagé par le Mucius, le Tourville et les autres navires de la ligne. Le HMS Defence ne fut cependant pas le seul navire à couper la ligne française et le HMS Marlborough du capitaine George Cranfield Berkeley exécuta parfaitement la manœuvre de Howe avant d'engager à courte portée l'Impétueux et de s'emmêler dans son gréement47,48.

Les navires de l'avant britannique devant le HMS Malborough connurent des succès mitigés. Les HMS Bellerophon et HMS Leviathan souffraient encore des dégâts subis les jours précédents et ne traversèrent pas la ligne ennemie. En revanche, ils se rapprochèrent respectivement de l'Éole et de l'America et engagèrent des duels d'artillerie. L'une des premières victimes fut le contre-amiral Thomas Pasley du HMS Bellerophon qui perdit une jambe lors des premiers échanges de tirs. Le HMS Royal Sovereign, le navire-amiral de Graves, commit une erreur et s'arrêta bien après la ligne française, ce qui l'exposa à un tir nourri du Terrible48. Lorsqu'il parvint à engager le Terrible à une plus faible distance, le HMS Royal Sovereign avait subi de lourds dégâts et l'amiral Graves avait été gravement blessé

Les actions du HMS Russell et du HMS Caesar furent plus préjudiciables au plan de Howe. Le capitaine du HMS Russel, John Willett Payne fut critiqué après la bataille pour ne pas avoir engagé assez rapidement l'ennemi, ce qui permit au Téméraire d'endommager sévèrement son gréement au début de la bataille même si les historiens avancèrent plus tard que les dégâts reçus le 29 mai étaient responsables de sa lente entrée en action49. En revanche, le capitaine Anthony James Pye Molloy du HMS Caesar, le premier navire de la ligne, ignora complètement l'ordre de Howe et continua d'avancer comme si la ligne britannique le suivait au lieu d'engager directement l'ennemi. Le HMS Caesar participa néanmoins à un échange de tir irrégulier avec le navire français de tête, le Trajan mais ses tirs eurent peu d'effets tandis que le Trajan endommagea sévèrement son gréement avant d'engager le HMS Bellerophon et participer sans opposition à la mêlée se développant au début de la ligne

Centre

Le centre des deux flottes fut divisé par deux escadres séparées de la ligne britannique : l'avant des amiraux Benjamin Caldwell et George Bowyer et l'arrière sous le commandement de Howe. Alors que le HMS Queen Charlotte engageait les Français à courte portée, les navires de l'avant étaient moins actifs. Au lieu de progresser directement vers la ligne française, ils se rapprochèrent lentement et échangèrent des tirs à longue distance qui n'empêchèrent pas leurs adversaires de canonner le HMS Defence isolé46. Sur tous les navires de cette escadre, seul le HMS Invincible de Thomas Pakenham se rapprocha de la ligne française. Il fut sévèrement endommagé par sa charge solitaire mais parvint à engager le Juste51. Le HMS Barfleur de Bowyer entra par la suite dans la mêlée mais Bowyer avait perdu une jambe durant les premiers échanges de tirs52.

Howe et le HMS Queen Charlotte mena la flotte par l'exemple et avança directement sur le navire-amiral français, la Montagne. Passant entre cette dernière et le Vengeur du Peuple, le HMS Queen Charlotte balaya les deux navires et engagea la Montagne dans un duel d'artillerie à bout portant50. Ce faisant, le navire britannique s'emmêla brièvement dans le gréement du Jacobin53.

À la droite du HMS Queen Charlotte, le HMS Brunswick avait initialement eut du mal à rejoindre la bataille. Progressant avec difficultés derrière son navire amiral, le capitaine John Harvey fut réprimandé par Howe pour son retard. Stimulé par ce reproche, Harvey poussa son navire vers l'avant et manqua de dépasser le HMS Queen Charlotte, bloquant momentanément sa vue sur la moitié orientale de la flotte française et subissant de ce fait les tirs nourris des navires français. Harvey espérait engager le Jacobin et soutenir directement son amiral mais il n'était pas assez rapide pour l'atteindre et tenta de passer entre l'Achille et le Vengeur du Peuple. Cette manœuvre échoua quand les ancres du HMS Brunswick s'emmêlèrent dans les gréements du Vengeur du Peuple. L'un des officiers demanda si les liens devaient être coupés, ce à quoi Harvey répondit « Non, nous l'avons et nous allons le garder54 ». Les deux navires étaient si proches l'un de l'autre que l'équipage du HMS Brunswick ne pouvait pas ouvrir les sabords55.

À côté de cet affrontement, d'autres navires du centre franchirent la ligne française. Le HMS Valiant de Thomas Pringle se rapprocha du Patriote qui se retira de la bataille car son équipage souffrait d'une maladie infectieuse et était incapable de combattre56. Le HMS Valiant tourna alors son attention vers l'Achille qui avait déjà subi les tirs des HMS Queen Charlotte et Brunswick, l'endommagea sévèrement et se dépêcha de rejoindre les combats à l'avant de la ligne française53. Le HMS Orion de John Thomas Duckworth et le HMS Queen de l'amiral Alan Gardner engagèrent le Northumberland qui fut rapidement démâté et tenta de quitter le combat53. Le HMS Queen, ralenti par les dégâts reçus lors des combats précédents, mit du temps à engager le Northumberland d'aussi près que le HMS Orion et fut rapidement attaqué par le Jemmappes57.

Arrière-garde

Sur les navires de l'arrière-garde britannique, seuls deux firent une tentative sérieuse pour traverser la ligne française. Le navire amiral de l'amiral Hood, le HMS Royal George, passa entre le Républicain et le Sans Pareil, qu'il engagea tous deux à courte portée tandis que le HMS Glory passa derrière le Sans Pareil et se lança dans la mêlée. Les autres navires français et britanniques de l'arrière-garde ne participèrent pas à ce combat rapproché ; le HMS Montagu engagea un duel d'artillerie à longue distance avec le Neptune mais aucun des deux navires ne fut sévèrement endommagé58 ; le capitaine britannique James Montagu fut cependant tué dans les premiers échanges de tirs et le commandement fut transmis au lieutenant Ross Donnelly59. À la suite dans la ligne, le HMS Ramillies ignora complètement l'affrontement et son capitaine Henry Harvey mit le cap à l'ouest en direction du navire de son frère, le HMS Brunswick participant à l'engagement avec le HMS Queen Charlotte60.

Trois autres navires britanniques ne suivirent pas l'ordre de Howe dont le HMS Alfred qui engagea l'extrémité de la ligne française sans résultats notables. De même le capitaine Charles Cotton du HMS Majestic resta à l'écart de la bataille jusqu'à ce qu'elle soit terminée et entreprit alors la capture des navires français déjà sévèrement endommagés58. Finalement, le dernier navire de la ligne, le HMS Thunderer d'Albemarle Bertie, ne participa pas aux premiers affrontements. Les navires français de l'arrière-garde restèrent également à l'écart des combats comme l'Entreprenant et Pelletier qui ouvrirent le feu sur les navires britanniques à distance tout en refusant d'engager un combat rapproché58. Le dernier navire de la ligne française, le Scipion, ne chercha pas non plus à engager le combat mais ne parvint pas éviter d'entrer dans la mêlée entre le HMS Royal George et Républicain où il subit de gros dégâts61.

Mêlée

Lithographie d'après le Combat du 13 Prairial An II (1erjuin 1794) d'Auguste Mayer

Une heure après le début de l'affrontement, les lignes britannique et françaises étaient mélangées et participaient à trois engagements séparés. À l'avant-garde, le HMS Caesar était finalement parvenu à rejoindre le combat mais l'un de ses espars fut emporté par un boulet du Trajan et il dériva à l'écart du combat. Les HMS Bellerophon et Leviathan étaient au cœur de l'action et le premier subit de gros dégâts. Son capitaine William Johnstone Hope (en) chercha à sortir de sa position exposée et demanda du soutien ; la frégate HMS Latona du capitaine Edward Thornbrough (en) essaya d'apporter son aide44. Thornbrough intercala son petit navire entre les navires de la ligne de bataille française et ouvrit le feu sur l'Éole avant de remorquer le HMS Bellerophon à l'écart des affrontements. Le HMS Leviathan de Hugh Seymour (en) eut plus de succès et son artillerie détruisit les mâts de l'America mais il fut la cible des boulets de l'Éole et du Trajan. Le HMS Leviathan canonna l'America pendant deux heures avant de rejoindre le HMS Queen Charlotte au centre vers midi.

Le HMS Russell n'avait pas traversé la ligne française et son adversaire, le Téméraire en profita pour détruire son mat principal avant de s'échapper coté au vent avec le Trajan et l'Éole. Le HMS Russell tira alors sur plusieurs navires français passant à proximité avant de rejoindre le HMS Leviathan dans son attaque du centre de la ligne française. Les chaloupes du HMS Russell abordèrent ensuite l'America pour obtenir la reddition du navire français ; ces marins furent plus tard remplacés par des hommes du HMS Royal Sovereign. L'amiral Graves du HMS Royal Sovereign fut gravement blessé et son navire fut distancé par son adversaire, le Terrible, qui quitta la ligne française pour retrouver le rassemblement de plus en plus important de navires français formant une nouvelle ligne à distance de l'affrontement.

À l'arrière du HMS Royal Sovereign se trouvait le HMS Marlborough toujours accroché à l'Impétueux. Gravement endommagé et sur le point de se rendre, l'Impétueux obtint un sursis lorsque le Mucius traversa la fumée et percuta les deux navires. Les trois navires empêtres continuèrent leurs échanges de tirs pendant plusieurs heures et subirent de lourdes pertes. Le HMS Marlborough et l'Impétueux perdirent leurs trois mâts et le capitaine britannique Berkeley, gravement blessé, laissa le commandement au lieutenant John Monkton qui demanda de l'aide aux frégates se trouvant en réserve46. Le capitaine Robert Stopford de la frégate HMS Aquilon, dont le rôle était de répéter les ordres, remorqua le HMS Marlborough hors de la ligne tandis que le Mucius parvint à se libérer et essaya de rejoindre le reste de la flotte française au nord. L'Impétueux était trop endommagé pour pouvoir s'éloigner et il fut rapidement capturé par des marins du HMS Russell.

Dématé, le HMS Defence fut incapable de maintenir des duels prolongés avec ses divers opposants et à 13 h, il fut menacé par le Républicain également endommagé venant de l'est. Même si le Républicain fut par la suite remorqué pour rejoindre le groupe de Villaret au nord, Gambier demanda le soutien des frégates britanniques et fut aidé par le HMS Phaeton du capitaine William Bentinck. Le HMS Phaeton fut la cible de l'Impétueux alors qu'il se retirait et Bentinck répondit par plusieurs bordées46. L'Invincible, le seul navire de l'escadre avant du centre britannique à avoir engagé l'ennemi à courte portée, devint impliqué dans la mêlée confuse autour du HMS Queen Charlotte. Les canons du HMS Invincible forcèrent le Juste à se rapprocher du HMS Queen Charlotte dont la bordée l'obligea à se rendre. Les autres navires de l'escadre ne subirent que des dégâts légers même si l'HMS Impregnable avait perdu plusieurs vergues et fut uniquement ramené dans la ligne britannique par les réactions rapides de deux jeunes officiers, Robert Otway et Charles Dashwood65.

 le, le HMS Brunswick et le Vengeur du Peuple accrochés ensemble. Nicholas Pocock, 1795

Le combat entre le HMS Queen Charlotte et la Montagne fut relativement à sens unique car le navire amiral français ne parvint pas à faire usage de ses canons du pont inférieur et subit donc de lourdes pertes. Le HMS Queen Charlotte fut également endommagé par les tirs des navires voisins et fut incapable de poursuivre la Montagne alors qu'elle se retirait vers le nord pour former une nouvelle ligne avec les survivants de la flotte française. Le HMS Queen Charlotte prit également feu durant l'engagement car le HMS Gibraltar du capitaine Thomas Mackenzie, n'étant pas parvenu à se rapprocher de l'ennemi, tira au jugé dans le nuage de fumée entourant le navire amiral. Le capitaine Andrew Snape Douglas fut gravement blessé dans cet incendie. Après le repli de la Montagne, le HMS Queen Charlotte engagea le Jacobin et le Républicain alors qu'ils passaient à proximité et parvint à obtenir la reddition du Juste. À l'est du HMS Queen Charlotte, le HMS Brunswick et le Vengeur du Peuple étaient toujours accrochés et s'échangeaient des bordées à bout portant. Le capitaine Harvey du HMS Brunswick fut mortellement blessé au début de l'engagement par un tir de mitraille mais refusa de quitter le pont. Le HMS Brunswick parvint également à repousser l'Achille quand ce dernier tenta d'intervenir. L'Achille, déjà endommagé, fut complètement démâté dans l'échange de tir et se rendit rapidement même si son équipage reprit le combat quand il devint clair que le HMS Brunswick n'était pas en position de le capturer. Le navire français releva ses couleurs et fit voile pour essayer de rejoindre Villaret au nord. Le Vengeur et le HMS Brunswick ne parvinrent à se séparer que vers 12 h 45 ; les deux navires étaient sévèrement endommagés et avaient perdu tout leurs mâts. Le HMS Brunswick fut remorqué jusque dans la ligne britannique par le HMS Ramillies tandis que le Vengeur était incapable de se déplacer. Le HMS Ramillies obtint la reddition du Vengeur après une brève canonnade mais ne parvint pas à l'aborder et se lança alors à la poursuite de l'Achille qui capitula rapidement.

À l'est, les HMS Orion et Queen obtinrent la reddition du Northumberland et du Jemmappes même si ce dernier parvint à s'échapper. Le HMS Queen Charlotte était particulièrement endommagé et ne parvenant pas rejoindre la ligne britannique, louvoya entre la nouvelle ligne française et la ligne de bataille britannique au milieu de plusieurs autres navires dévastés. Les HMS Royal George et Glory avaient mis hors de combat le Scipion et le Sans Pareil au cours d'un violent échange de tirs mais étaient eux-mêmes trop endommagés pour les aborder. Les quatre navires dérivèrent alors dans l'espace entre les deux flottes.  

Fin de la bataille  La Montagne de Villaret s'éloigne des navires britanniques pour reformer la ligne française. Dessin de Léon Morel-Fatio.

À bord de la Montagne, Villaret était parvenu à distancer la flotte britannique et à reformer une ligne de bataille avec onze navires de ligne un peu plus au nord. À 11h 30, avec la fin des combats de la matinée, il entama une manœuvre destinée à reprendre l'initiative et mit le cap sur le HMS Queen Charlotte dévasté alors que la flotte britannique n'était pas encore prête à reprendre le combat. Howe réagit cependant rapidement et réorganisa ses navires pour former une nouvelle escadre. Cette flottille était composée des HMS Queen Charlotte, Royal Sovereign, Valiant, Leviathan, Barfleur et Thunderer7 Howe déploya son escadre pour protéger son navire amiral et les deux lignes raccourcies s'engagèrent à distance mais Villaret décida d'abandonner sa manœuvre et de remorquer ses navires endommagés qui essayaient d'échapper à la poursuite britannique. Villaret fut par la suite rejoint par le Terrible dévasté qui traversa la flotte britannique dispersée pour rejoindre les lignes françaises et il récupéra également le Scipion, le Mucius, le Jemmappes et le Républicain, tous démâtés et se trouvant à portée des navires britanniques en réserve, avant de mettre le cap à l'est vers la France. À ce moment de la bataille, le septuagénaire Howe se retira et laissa la consolidation de la flotte à son capitaine Roger Curtis (en). Curtis fut par la suite critiqué par certains de ses collègues pour ne pas avoir capturé un plus grand nombre de navires français démâtés et fut également accusé d'avoir dissuadé Howe de poursuivre la flotte française.

naufrage du Vengeur du Peuple par Pierre Ozanne

  bas-relief du Monument à la République représentant le naufrage du Vengeur du Peuple sculpté par Léopold Morice en 1883.

La flotte britannique était cependant incapable de poursuivre Villaret car il ne lui restait que 11 navires opérationnels contre 12 pour les Français et elle devait également aborder et sécuriser les navires s'étant rendus. En se retirant et en se regroupant, les équipages britanniques entreprirent des réparations rapides et sécurisèrent les sept navires qu'ils avaient capturés dont le Vengeur du Peuple très endommagé. Un boulet du HMS Brunswick avait percé la coque du navire français sous la ligne de flottaison et après sa reddition, aucun navire britannique n'était parvenu à embarquer les marins français. Le Vengeur du Peuple commença alors à couler et les opérations de réparation furent rendues plus difficiles car de nombreux marins étaient blessés et certains avaient mis la main sur la réserve d'alcool du navire et s'étaient enivrés68. L'arrivée des chaloupes des HMS Alfred et Culloden edu cotre HMS Rattler permit de secourir 367 marins sur un équipage de plus de 700 hommes74. Le lieutenant John Winne du HMS Rattler fut particulièrement félicité pour cette manœuvre risquée. À 18 h 15, le sauvetage Vengeur du Peuple était clairement devenu impossible et il ne restait plus à bord que les morts, les blessés les plus graves et les marins ivres. Plusieurs marins auraient agité le drapeau tricolore à la proue du navire en criant « Vive la Nation, vive la Républiquen 8! »

S'étant échappé vers l'est, Villaret mit le cap avec sa flotte battue vers la France et détacha ses frégates à la recherche du convoi. Villaret espérait également obtenir le renfort des huit navires de ligne commandés par l'amiral Pierre-François Cornic qui patrouillaient près de l'île d'Ouessant. Les navires britanniques restèrent dans la zone de la bataille toute la nuit pour sécuriser leurs navires et leurs prises et mirent le cap sur la Grande-Bretagne le 2 juin à 5 h.

Les pertes durant la bataille sont particulièrement difficiles à évaluer précisément. À l'exception de celui du Scipion, les compte-rendus des pertes rédigés par les capitaines français après la bataille sont incomplets. Les seuls décomptes immédiatement disponibles étaient le rapport sommaire de Saint-André et les compte-rendus des officiers britanniques à bord des navires capturés et aucun n'était vraiment fiable81. La plupart des sources s'accordent sur des pertes françaises d'environ 7 000 hommes dont approximativement 3 000 prisonniers mais le détail des pertes varie d'un auteur à l'autre. Les pertes britanniques sont plus faciles à estimer et tournent autour de 1 200 victimes.  

Arrivée du convoi   Avec une grande partie de sa flotte mise hors de combat, Howe dut abandonner sa recherche du convoi français dans le golfe de Gascogne. L'Amirauté avait appris qu'une bataille avait eu lieu lors de l'arrivée du HMS Audacious à Portsmouth et prépara une seconde flotte commandée par l'amiral George Montagu. Ce dernier était revenu en Angleterre après son infructueuse sortie en mai et ravitaillait son escadre lorsqu'il reçut l'ordre de reprendre la mer72. Ses dix navires devaient à la fois couvrir le repli de Howe et détruire le convoi de céréales français. Montagu prit la mer le 3 juin et se trouvait au large d'Ouessant le 8 juin sans parvenir à localiser ni Howe ni les Français. À 15h 30, une vigie britannique repéra des voiles qui furent rapidement identifiées comme ennemies. Il s'agissait de l'escadre de Cornic qui patrouillait également à la recherche du convoi et des flottes française et britannique. Montagu se lança à sa poursuite et repoussa Cornic dans le goulet de Brest pendant la nuit avec l'espoir de l'engager le lendemain. Le 9 juin, Montagu repéra cependant les 19 navires de la flotte de Villaret à l'ouest et mit rapidement le cap au sud pour éviter de se faire encercler par une force très supérieure en nombre. Villaret et Cornic essayèrent de le rattraper pendant la journée avant de rejoindre la sécurité des ports français.

Howe profita du retrait de Montagu car sa propre flotte passa à proximité du lieu de cet affrontement le 10 juin avant de mettre le cap au nord dans la Manche et d'arriver à Plymouth le 12 juin où il fut rapidement rejoint par Montagu. Villaret et Cornic avaient jeté l'ancre dans le goulet le 11 juin mais Saint-André refusa leur entrée dans Brest avant d'avoir évalué l'attitude républicaine de la population. Le convoi venant d'Amérique arriva finalement en France le 12 juin en n'ayant perdu qu'un seul navire lors d'une tempêt

Ordre de bataille  Les historiens ont eu de grandes difficultés pour déterminer la disposition exacte de la flotte française de même que les pertes qu'elle a subi. L'administration fut durement touchée par la Terreur et les documents étaient donc parcellaires ou inexistants. Les livres de bord des navires français ne faisaient pas exception et cela accrut les difficultés pour établir l'ordre de bataille précis86. Les données proviennent donc essentiellement des compte-rendus, souvent contradictoires, des officiers britanniques durant la bataille

  •      Cette couleur indique que le navire a été capturé durant la bataille
  •      Cette couleur indique que le navire a été détruit durant la bataille

Flotte britannique

Navire

Rang

Canons

Commandant

Victimes

Notes

Tués

Blessés

Total

HMS Audacious

3e rang

74

Capitaine William Parker

3

19

22

Rentre en Grande-Bretagne après avoir été endommagé le 28 mai

HMS Caesar

3e rang

80

Capitaine Anthony Molloy

17

72

99

Gréément et coque légèrement endommagés

HMS Bellerophon

3e rang

74

Contre-amiral Thomas Pasley
Capitaine William Johnstone Hope

4

27

31

Mâts très endommagés

HMS Leviathan

3e rang

74

Capitaine Lord Hugh Seymour

11

32

43


HMS Russell

3e rang

74

Capitaine John Willett Payne

8

26

34

Dégâts légers à la coque et au gréément

HMS Royal Sovereign

1er rang

100

Vice-amiral Thomas Graves
Capitaine Henry Nicholls

22

66

88

Mâts endommagés

HMS Marlborough

3e rang

74

Capitaine George Cranfield-Berkeley

29

80

109

Complètement démâté

HMS Defence

3e rang

74

Capitaine John James Gambier

18

39

57

Complètement démâté

HMS Impregnable

2nd rang

98

Contre-amiral Benjamin Caldwell
Capitaine George Blagdon Westcott

7

24

31

Mâts endommagés

HMS Tremendous

3e rang

74

Capitaine James Pigott

3

8

11


HMS Barfleur

2nd rang

98

Contre-amiral George Bowyer
Capitaine Cuthbert Collingwood

9

25

34


HMS Invincible

3e rang

74

Capitaine Thomas Pakenham

14

31

45

Gréément légèrement endommagé

HMS Culloden

3e rang

74

Capitaine Isaac Schomberg

2

5

7


HMS Gibraltar

3e rang

80

Capitaine Thomas Mackenzie

2

12

14


HMS Queen Charlotte

1er rang

100

Amiral Richard Howe
Capitaine Roger Curtis
Capitaine Andrew Snape Douglas

14

29

43

Mâts très endommagés

HMS Brunswick

3e rang

74

Capitaine John Harvey †
Lieutenant William Edward Cracraft

45

114

159

Mâts très endommagés

HMS Valiant

3e rang

74

Capitaine Thomas Pringle

2

9

11


HMS Orion

3e rang

74

Capitaine John Thomas Duckworth

5

24

29

Mâts légèrement endommagés

HMS Queen

2nd rang

98

Contre-amiral Alan Gardner
Capitaine John Hutt †n 11

37

66

103

Mâts, gréément et coque très endommagés

HMS Ramillies

3e rang

74

Capitaine Henry Harvey

5

7

12

Gréément légèrement endommagé

HMS Alfred

3e rang

74

Capitaine John Bazely

0

8

8


HMS Montagu

3e rang

74

Capitaine James Montagu †

4

13

17


HMS Royal George

1er rang

100

Vice-amiral Alexander Hood
Capitaine William Domett

20

72

92

Mâts très endommagés

HMS Majestic

3e rang

74

Capitaine Charles Cotton

3

18

21

Gréément légèrement endommagé

HMS Glory

2nd rang

98

Capitaine John Elphinstone

13

39

52

Mâts très endommagés

HMS Thunderer

3e rang

74

Capitaine Albemarle Bertie

0

0

0


Navires de soutien

HMS Phaeton

5e rang

38

Capitaine William Bentinck

3

5

8


HMS Latona

5e rang

38

Capitaine Edward Thornbrough

0

0

0


HMS Niger

5e rang

36

Capitaine Arthur Kaye Legge

0

0

0


HMS Southampton

5e rang

36

Capitaine Robert Forbes

0

0

0


HMS Venus

5e rang

36

Capitaine William Brown

0

0

0


HMS Aquilon

5e rang

36

Capitaine Robert Stopford

0

0

0


HMS Pegasus

6e rang

28

Capitaine Robert Barlow

0

0

0


HMS Charon

Navire-hôpital

-

Capitaine George Countess

-

-

-


HMS Comet

Brûlot

14

Capitaine William Bradley

-

-

-


HMS Incendiary

Brûlot

14

Capitaine John Cooke

-

-

-


HMS Kingfisher

Sloop

18

Capitaine Thomas Le Marchant Gosseyln

-

-

-


HMS Rattler

Cotre

16

Lieutenant John Winne

0

0

0


HMS Ranger

Cotre

16

Lieutenant Charles Cotgrave

0

0

0


Navire

Rang

Canons

Commandant

Victimes

Notes

Tués

Blessés

Total

HMS Hector

3e rang

74

Contre-amiral George Montagu
Capitaine Lawrence Halstead

-

-

-


HMS Alexander

3e rang

74

Capitaine Richard Rodney Bligh

-

-

-


HMS Ganges

3e rang

74

Capitaine William Truscott

-

-

-


HMS Colossus

3e rang

74

Capitaine Charles Pole

-

-

-

Attaché le 4 juin

HMS Bellona

3e rang

74

Capitaine George Wilson

-

-

-


HMS Theseus

3e rang

74

Capitaine Robert Calder

-

-

-


HMS Arrogant

3e rang

74

Capitaine Richard Lucas

-

-

-


HMS Minotaur

3e rang

74

Capitaine Thomas Louis

-

-

-

Attaché le 4 juin

HMS Ruby

3e rang

64

Capitaine Richard Bickerton

-

-

-

Attaché le 4 juin

HMS Pallas

5e rang

32

Capitaine Henry Curzon

-

-

-


HMS Concorde

5e rang

36

Capitaine Richard Strachan

-

-

-


Flotte française

Navire

Rang

Canons

Commandant

Tués

Blessés

Total

Notes

Révolutionnaire

1er rang

110

Capitaine Vaudangel



~400

Rentre en France après avoir été endommagé le 28 mai

Audacieux

3e rang

74

Capitaine Pilastre

Inconnu

Accompagne le Révolutionnaire en France

Indomptable

3e rang

80

Capitaine Lamesle
Capitaine Nielly

Inconnu

Rentre en France après avoir été endommagé le 29 mai

Mont-Blanc ?

3e rang

74

Capitaine Thévenard

Inconnu

Accompagne l'Indomptable en France

Trajan

3e rang

74

Capitaine Dumoutier

Inconnu

Escadre de Nielly

Éole

3e rang

74

Capitaine Bertrand Keranguen †

Inconnu


America

3e rang

74

Capitaine Louis L'Héritier

134

110

244

Complètement démâté
Capturé et renommé HMS Impetueux

Téméraire

3e rang

74

Capitaine Morel87

Inconnu

Escadre de Nielly

Terrible

1er rang

110

Contre-amiral François Joseph Bouvet
Capitaine Pierre-Jacques Longer

Inconnu

Mâts très endommagés

Impétueux

3e rang

74

Capitaine Douville †

100

85

185

Complètement démâté
Capturé et par la suite détruit un incendie au port

Mucius

3e rang

74

Capitaine Lareguy

Inconnu

Complètement démâté

Tourville

3e rang

74

Capitaine Langlois

Inconnu


Gasparin

3e rang

74

Capitaine Tardy

Inconnu


Convention

3e rang

74

Capitaine Joseph Allary

Inconnu


Trente-et-un-Mai

3e rang

74

Capitaine Honoré Ganteaume

Inconnu

Attaché à la flotte le 31 mai
Mâts très endommagés

Tyrannicide

3e rang

74

Capitaine Alain Joseph Dordelin

Inconnu

Mâts très endommagés

Juste

3e rang

80

Capitaine Blavet

100

145

245

Complètement démâté
Capturé et renommé HMS Juste

Montagne

1er rang

120

Contre-amiral Villaret de Joyeuse
Capitaine Paul Bazire †
Capitaine Jean-François Vignot



~300


Jacobin

3e rang

80

Capitaine Jean André Gassin

Inconnu


Achille

3e rang

74

Capitaine Guillaume-Jean-Nöel La Villegris

36

60

66

Complètement démâté
Capturé et démantelé

Vengeur du Peuple

3e rang

74

Capitaine Jean François Renaudin

~200-600



Capturé mais les dégâts causèrent son naufrage

Patriote

3e rang

74

Capitaine Lacadou

Inconnu

Escadre de Nielly

Northumberland

3e rang

74

Capitaine François-Pierre Etienne

60

100

160

Complètement démâté
Capturé et démantelé

Entreprenant

3e rang

74

Capitaine Lefranq

Inconnu


Jemmappes

3e rang

74

Capitaine Desmartis

Capitaine Le Roy

Inconnu

Complètement démâté

Neptune

3e rang

74

Capitaine Tiphaine

Inconnu


Pelletier

3e rang

74

Capitaine Berrade
Capitaine Raillard

Inconnu


Républicain

1er rang

110

Contre-amiral Joseph-Marie Nielly
Capitaine Pierre-Mandé Lebeau
Capitaine Louger

Inconnu

Complètement démâté

Sans Pareil

3e rang

80

Capitaine Jean-François Courand
Capitaine L'Héritier

260

120

380

Escadre de Nielly
Complètement démâté
Capturé et renommé HMS Sans Pareil

Scipion

3e rang

80

Capitaine Huguet

64

151

215

Complètement démâté

La flotte française était accompagnée par environ 16 frégates, corvettes, bricks et cotres

Navire

Rang

Canons

Commandant

Victimes

Notes

Tués

Blessés

Total

Jean-Bart

3e rang

74

Contre-amiral Pierre Jean Van Stabel

-

-

-


Tigre

3e rang

74


-

-

-


Embuscade

Frégate

32

Lieutenant Maxime Julien Émeriau

-

-

-


L'escadre de Vanstabel était accompagnée d'une autre frégate et d'un brick.

Navire

Rang

Canons

Commandant

Victimes

Notes

Tués

Blessés

Total

Majestueux

1er rang

110

contre-amiral Pierre-François Cornic

-

-

-


Aquilon

3e rang

74

Capitaine Thevenaut

-

-

-


Jupiter

3e rang

74


-

-

-


Marat

3e rang

74


-

-

-


Nestor

3e rang

74


-

-

-


Redoutable

3e rang

74


-

-

-


Révolution

3e rang

74


-

-

-


Superbe

3e rang

74


-

-

-


L'escadre de Cornic était accompagnée par deux frégates, une corvette et un cotre.

Conséquences  Le Royaume-Uni et la France revendiquèrent tous deux la victoire : le Royaume-Uni car il avait capturé ou détruit sept navires français sans en perdre un seul et qu'il était resté maître de la zone de la bataille et la France car le convoi était parvenu à traverser l'Atlantique sans pertes significatives. Les deux flottes furent couvertes de louanges et de critiques, ces dernières particulièrement adressées aux capitaines dont on jugeait qu'ils n'avaient pas suffisamment participé au combat. La flotte britannique fut inspectée à Spithead par le roi George III et l'ensemble de la maison royale

France    En France, les principes révolutionnaires d'égalité empêchait l'attribution de récompenses trop importantes mais Villaret fut promu vice-amiral et d'autres capitaines reçurent quelques distinctions. Les officiers de la flotte accompagnèrent également le convoi de ravitaillement dans une forme de parade entre Brest et Paris. Le rôle du Vengeur du Peuple dans la bataille fut mythifié par Bertrand Barère et utilisé dans la propagande. Les évaluations militaires de la bataille étaient cependant plus mitigées ; si beaucoup célébraient les compte-rendus exagérément victorieux de Saint-André dans Le Moniteur, plusieurs officiers supérieurs de la marine étaient en désaccord. Parmi ces critiques figurait Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec, un marin très expérimenté ayant perdu son grade, qui critiqua sévèrement Villaret pour ne pas avoir repris le combat après avoir reformé son escadre et considérait que la flotte française aurait pu remporter une victoire tant stratégique que tactique si Villaret avait été plus agressif.

Au final les excès révolutionnaires de la période se révélèrent désastreux pour la marine française. Le commandement défaillant, les ordres opposés et arbitraires et l'élimination des marins expérimentés entraînèrent une attitude défaitiste dans le corps des officiers français. La flotte de guerre française ne s'opposa plus à la domination britannique sur les mers d'Europe du Nord et ses opérations d'assaut de convois se terminèrent régulièrement en défaites du fait de l'opposition britannique et des conditions météorologiques difficiles de l'Atlantique. En 1805, lorsque la dernière grande flotte française à prendre la mer fut écrasée à la bataille de Trafalgar, la qualité du commandement, de l'entraînement et du matériel étaient tombées à des niveaux inimaginables vingt ans auparavant.

royaume-Uni

de 1802 commémorant les officiers du Glorious First of June.

En Grande-Bretagne, de nombreuses distinctions furent accordées à la flotte et à ses commandants. L'amiral Howe, déjà comte, refusa un nouvel anoblissement et le roi George III fut dissuadé d'en faire un chevalier de Jarretière par l'un des adversaires politiques de Howe. Le vice-amiral Graves fut fait baron Graves dans la pairie d'Irlande tandis que le vice-amiral Hood devint vicomte Bridport. Les contre-amiraux Bowyer, Gardner, Pasley et Curtis (ce dernier fut nommé capitaine le 4 juillet 1794) furent tous faits baronnets et Bowyer et Pasley reçurent chacun une pension annuelle de 1 000 £ (90 000 £ de 2012) en raison des blessures graves reçues durant la bataille. Tous les premiers-lieutenants devinrent commanders et un grand nombre d'autres officiers furent promus en raison de leurs actions durant l'affrontement. Un mémorial dédié aux capitaines John Hutt et John Harvey, qui moururent tous deux de leurs blessures le 30 juin, fut construit dans l'abbaye de Westminster54.

L'attribution des récompenses, basée sur le rapport officiel de Howe à l'Amirauté dont certains considèrent qu'il fut rédigé par Curtis, causa une âpre controverse. Howe avait ajouté une liste à son rapport portant les noms des officiers dont il jugeait qu'ils méritaient une récompense spéciale pour leur rôle dans la bataille. La liste mentionnait les vice-amiraux Graves et Hood, les contre-amiraux Bowyer, Gardner et Pasley, les capitaines Seymour, Pakenham, Cranfield-Berkeley, Gambier, John Harvey, Payne, Henry Harvey, Pringle, Duckworth, Elphinstone, Nichols et Hope et les lieutenants Monkton et Donnelly. Certains noms n'apparaissaient pas dans liste et la justesse de cette omission a engendré une forte controverse au sein de la Royal Navy. Le contre-amiral Caldwell fut le seul officier supérieur à ne pas avoir reçu de titre héréditaire même s'il fut promu vice-amiral le 4 juillet comme Bowyer et Gardner. Après l'étude des contre-rendus de la bataille, l'Amirauté frappa une médaille devant être uniquement décernée aux capitaines survivants de la liste même si le capitaine William Parker du HMS Audacious la reçut également Les capitaines ne figurant pas sur la liste furent ulcérés et le scandale causé par cette décoration sélective dura plusieurs années ; en 1795, le vice-amiral Caldwell quitta la marine pour cette raison tandis que Cuthbert Collingwood du HMS Barfleur refusa toute nouvelle récompense tant qu'il ne recevrait pas la médaille décernée pour le Premier-Juin. Il la reçut finalement après la bataille du cap Saint-Vincent en 1797. En 1847, la bataille faisait partie des affrontements reconnus par une agrafe sur le ruban de la Naval General Service Medal, décernée à tous les vétérans britanniques encore en vie.

Une campagne de diffamation fut menée contre Anthony Molloy, capitaine du HMS Caesar, par les autres officiers qui l'accusaient de lâcheté pour ne pas avoir respecté les ordres de Howe le 29 mai et le 1er juin. Au cours d'un procès en cour martiale, son aptitude professionnelle fut condamnée même si son courage personnel ne fut pas remis en cause. Molloy perdit le commandement de son navire et fut donc effectivement exclu de la marine.

Sur les six navires capturés, plusieurs furent achetés par la marine et poursuivirent une longue carrière dans la Royal Navy comme les deux vaisseaux de 80 canons ; le HMS Sans Pareil fut mis en réserve en 1802 mais ne fut démoli qu'en 1842 tandis que le HMS Juste devint un navire apprécié de ses équipages jusqu'à sa décommission en 1802 après la paix d'Amiens. Sur les prises de 74 canons, l'Achille et le Northumberland, construits tous deux à la fin des années 1770, furent démolis car trop endommagés tandis que l'Impétueux fut détruit par un incendie le 24 août 1794 alors qu'il subissait des réparations en cale sèche. L'America fut intégré dans la Royal Navy en tant que HMS America avant d'être renommé HMS Impetueux en juillet 1795 et il resta en service jusqu'en 1813. Au total les équipages des navires sous le commandement de Howe se partagèrent un total de 201 096 £ (18 000 000 £ de 2012) sous forme de parts de prise.


1793.jpg

Le 22 octobre 1794, à l'île de France (aujourd'hui île Maurice) une division composée des frégates

Prudente de 36 canons, commandée par le capitaine Jean Marie Renaud, chef de la division, la Cybèle de 40 canons, capitaine Tréhouart, la corvette Jean Bart (20 canons) et le brick le Courrier (14 canons), quitte Port Louis pour faire lever le blocus du port assuré par deux petits vaisseaux britanniques : HMS Centurion (50 canons, capitaine Samuel Osborne) et HMS Diomede (44 canons, capitaine Matthew Smith).

Le blocus britannique empêchait le retour de prises faites par des corsaires français et attendues incessamment.

Le combat eut lieu près de l'embouchure de la Rivière Noire. Après plusieurs heures de combat, les vaisseaux britanniques durent quitter les lieux assez piteusement bien que les deux frégates françaises eurent subi des pertes significatives (Renaud est gravement blessé) et de nombreux dégâts dans leur mâture. Le blocus fut levé pour quelques semaines.

Ce combat fut le baptême du feu d'un jeune enseigne de vaisseau servant sur la Cybèle: Robert Surcouf qui y servait comme second. Ce fut son seul combat dans la marine de l'État car il se reconvertit en corsaire quelques mois plus tard.[

La bataille de Gênes ou du cap Noli est livrée le 14 mars 1795 au large de la ville de Gênes en mer Méditerranée française.

 

La bataille oppose des navires de guerre français commandés par Pierre Martin et des navires britanniques et napolitains sous les ordres de William Hotham et se termine par la victoire de la coalition sur les Français.

Les navires français Ça Ira et Censeur sont capturés par les Britanniques et l'Illustrious est détruit lors de la bataille.

La bataille navale de Groix oppose au large de Groix, le 23 juin 1795 (5 messidor an III dans le calendrier révolutionnaire), les flottes française et britannique, sans issue marquée. Néanmoins, ce dénouement permit le débarquement des émigrés à Quiberon

 

 

.groix

Les 18 et 19 prairial (an III, 6 et 7 juin 1795) une division de l'escadre française composée de trois vaisseaux le Nestor, le Zélé et le Fougueux et de 6 ou 7 frégates avait été chassée sous Belle-Île. Le 8 juin au matin, un convoi, escorté par l'amiral de Vence, revenant de Bordeaux fut abordé par la division britannique, les frégates qui l'escortaient se battirent et parvinrent à en sauver la majeure partie; les Britanniques ne prirent que sept vaisseaux marchands, quatre s'étant réfugiés sous la batterie de Kerdonis à Belle-Île. Un vaisseau rasé britannique vint pour les y prendre, la batterie tira dessus à boulets rouges sans parvenir à l'incendier, mais elle le força d'abandonner son dessein; en revanche, il envoya une bordée à la batterie mais elle passa par dessus le corps de garde. À ce moment, la division britannique avait disparu.  

Escarmouche  Environ le 27 prairial (15 juin) une escadre française, composée d'un vaisseau à 3 ponts, de huit vaisseaux de ligne et de douze frégates parut et vint joindre la division qui était sous Belle-Île ; ils disparurent le 30 (18 juin) pour aller chercher la division britannique.  

Combats des 21, 22 et 23 juin  Les Britanniques étaient commandés par Lord Alexander Hood, 1er vicomte Bridport, vice-amiral, qui était parti du port de Portsmouth pour aller chercher la flotte française sortie de Brest, et qui lui livra les combats des 21, 22 et 23 juin. Sir John Warren, amiral britannique, qui avait son pavillon à bord de la Pomone, dirigea spécialement les opérations du premier débarquement d’émigrés venus de Grande-Bretagne, et concourut à la prise du fort de Penthièvre.

Une escadre britannique de quatorze vaisseaux de ligne, sous le commandement de l’amiral Hood, sur le HMS Royal George, prend en chasse l’escadre, composée de douze vaisseaux de ligne, du vice-amiral Louis Thomas Villaret de Joyeuse au large de l’île de Groix.

Le 22 juin, une escadre française rencontra la division britannique ; celle-ci s’enfuit à la vue des français qui la poursuivit ; déjà quatre des vaisseaux français l’avaient jointe et avaient commencé le combat ; une frégate qui était à la découverte vit et signala environ 70 voiles ; le vice-amiral Joyeuse qui commande l’escadre fit signal de ralliement ; les vents étaient contraires ; pour revenir ils furent obligés de louvoyer ; sur ces entrefaites il vint un coup de vent du nord-est qui démâta un des vaisseaux français (l'Alexander, pris sur les Britanniques il y a un an). Cet accident arriva en présence d’une escadre britannique composée de vingt-trois vaisseaux de ligne, ce qui, joint à la division chassée, faisait une escadre de vingt-huit vaisseaux dont dix à trois ponts, que suivaient environ 50 bâtiments de transport ; dès que les vents eurent changés, l’escadre française revint à toutes voiles, les Britanniques la poursuivirent de même.

Le 23 juin 1795 Le 5 messidor (23 juin), les deux escadres parurent à la vue de Groix à 4 heures du matin, à 5 heures et demie elles étaient toutes les deux à 4 lieues de terre, ce fut là que le combat commença. Les Français continuaient toujours leur route tout en se battant ; ils étaient à une demi-lieue de la pointe ouest de l'île, quand le feu prit par accident au vaisseau français le Formidable. Il fut obligé de jeter à bas son mât d'artimon et de noyer ses poudres ; un vaisseau britannique l'obligea d'amener son pavillon. Un instant après l’Alexandre et le Tigre, deux autres vaisseaux français, furent coupés et pris. L'affrontement dure deux heures et quarante minutes et permet aux Britanniques de capturer trois vaisseaux français, ce qui n'empêchera pas Bridport d'être critiqué dans la Navy pour n'avoir pas remporté une victoire plus décisive.   Les Britanniques s'arrêtèrent à une lieue de la première batterie de l'île de Groix en sorte qu'elle n'eut aucune part à l'affaire. L'escadre française entra, partie dans la rade de Lorient, partie dans celle du Port Liberté et partie dans celle de l'actuelle Larmor , l'escadre britannique amarina  [sic] ses prises et passa la nuit à une lieue et demie de la pointe ouest de l'île ; trois frégates et un vaisseau de ligne allèrent à la pointe de l'est. Comme elles faisaient route, une frégate française voulut sortir mais elles la chassèrent et la forcèrent à rentrer. La première frégate lui envoya environ 30 boulets, mais elle n'était pas à portée ; elles passèrent la nuit à une heure et demie de la pointe de l'est ; le convoi était resté à environ quatre lieues dans le sud ; il y passa la nuit. D'après ces dispositions des Britanniques, toute la garnison passa la nuit au bivouac, c'était le jour de la Saint-Jean (24 juin) ; tous les feux de joie étaient finis à six heures et demie ; à dix heures les frégates qui étaient à la pointe de l'est firent des signaux ; aussitôt il parut des feux sur la côte depuis la baie du Pouldu3 jusqu'à Quiberon.

Bilan Le bilan est lourd pour la flotte française : 670 morts et trois navires pris. L'escadre britannique dénombre 31 tués. En France, une commission d'enquête fut nommée et releva de leurs fonctions les capitaines n'ayant pas suivi les ordres du vice-amiral Villaret. À propos du combat naval de Groix du 23 juin 1795 les marins et soldats pris sur les vaisseaux Alexandre, Formidable et Tigre ont séjourné dans les prisons britanniques jusqu'à leur libération en 1797  

Liste des vaisseaux Seuls les vaisseaux marqués par une étoile ont réellement participé à la bataille.

Français

commandés par Louis Thomas Villaret de Joyeuse
  • Le Peuple*
  • L'Alexandre (François-Charles Guillemet) – Capturé6*
  • Le Droits de l'Homme (Sébire-Beauchêne)
  • Le Formidable (Durand de Linois) – Capturé*
  • Le Fougueux (Giot-Labrier)
  • Jean Bart (Legouardun)
  • Mucius (Larreguy)*
  • Nestor (Jean Gaspard de Vence)
  • Le Redoutable*
  • Le Tigre (Jacques Bedout) – Capturé*
  • Wattigny (Donat)*
  • Le Zélé (Aved Magnac)


Britanniques

commandés par Alexander Hood
  • HMS Royal George (William Domett)*
  • HMS Queen Charlotte (Andrew Snape Douglas)*
  • HMS Queen (William Bedford)
  • HMS Loyal London (Edward Griffith)
  • HMS Prince of Wales (John Bazely)
  • HMS Prince (Charles Powell Hamilton)
  • HMS Barfleur (James Richard Dacres)
  • HMS Prince George(William Edge)
  • HMS Sans Pareil (William Browell)*
  • HMS Valiant (Christopher Parker)
  • HMS Orion (James Saumarez)*
  • HMS Irresistible (Richard Grindall)*
  • HMS Russel (Thomas Larcom)*
  • HMS Colossus (John Monkton)*


 

La bataille des îles d'Hyères a été menée le 13 juillet 1795

au large des îles d'Hyères, un groupe d'îles au large de la côte méditerranéenne française, à environ 25 km à l'est de Toulon.

La bataille a été menée entre les navires de guerre français commandés par Pierre Martin et les navires britanniques et napolitains sous les ordres de William Hotham et fut une victoire de la coalition sur les Français. Les forces engagées ne sont pas sûres et seule une partie des flottes ont pris part au combat.

Le navire français L’Alcide a été détruit.

France

  • Alcide (74 canons)
  • Alceste (36 canons)
  • Justice (40 canons, frégate)
  • Plusieurs autres navires de ligne et frégates

Grande-Bretagne

  • Britannia (100 canons)
  • HMS Victory (100 canons)
  • Princess Royal (98 canons)
  • St George (98 canons)
  • Windsor Castle (98 canons)
  • Blenheim (90 canons)
  • Gibraltar (80 canons)
  • Captain (74 canons)
  • Fortitude (74 canons)
  • Bombay Castle (74 canons)
  • Saturn (74 canons)
  • Cumberland (74 canons)
  • Terrible (74 canons)
  • Defence (74 canons)
  • Egmont (74 canons)
  • Culloden (74 canons)
  • Bedford (74 canons)
  • Courageux (74 canons)
  • Audacious (74 canons)
  • Agamemnon (64 canons)
  • Diadem (64 canons)
  • Meleager (32 canons, frégate)
  • Cyclops (28 canons, frégate)
  • Ariadne (24 canons, frégate)
  • Comet (14 canons, frégate)
  • Eclair (20 canons, frégate)
  • Fleche (20 canons, frégate)
  • Moselle (18 canons, frégate)
  • Mutine (12 canons, frégate)
  • Resolution (côtre)

Royaume de Naples

  • Guiscardo (74 canons)
  • Sannita (74 canons)

Le naufrage du Droits de l'Homme (en anglais : Action of 13 January 1797)

 

est la conclusion d'une bataille navale opposant un vaisseau de ligne français à deux frégates britanniques au large des côtes de Bretagne pendant les guerres de la Révolution française.

Lors de ce combat qui s'est déroulé par gros temps, le vaisseau français s'échoue sur des hauts-fonds, conduisant à la mort de 250 à 400 marins parmi les 1 300 embarqués1. Une des frégates anglaises est également perdue au cours du combat, s'échouant sur un banc de sable.

Le Droits de l'Homme, vaisseau de 74 canons, avait pris part à l'Expédition d'Irlande, une tentative avortée d'envoyer un corps expéditionnaire français envahir l'Irlande. Pendant cette expédition, la flotte française, qui doit faire face à un manque de coordination de ses chefs et à des conditions météorologiques défavorables, est finalement contrainte de rentrer en France sans avoir pu débarquer un seul soldat. Deux frégates britanniques, le HMS Indefatigable, de 44 canons, et le HMS Amazon, 36 canons, reçoivent l'ordre de patrouiller dans la Manche au large d'Ouessant avec pour mission d'intercepter la flotte française rentrant d'Irlande. Elles aperçoivent le Droits de l'Homme dans l'après-midi du 13 janvier.

Le combat dure plus de quinze heures, malgré les violents coups de vents et la proximité de la côte rocailleuse bretonne. La mer est si forte que le vaisseau français ne peut ouvrir ses batteries sur le pont inférieur et ne peut donc tirer qu'avec les canons situés sur les ponts supérieurs, réduisant significativement l'avantage qu'un vaisseau de ligne a sur des frégates de plus petite taille. Les dégâts infligés par les bâtiments anglais, plus manœuvrables, sont tels que, la force du vent augmentant, l'équipage français perd le contrôle du Droits de l'Homme qui est poussé en direction d'un banc de sable sur lequel il se désagrège.

En décembre 1796, pendant les guerres de la Révolution française, une force expéditionnaire française est envoyée depuis Brest afin d'envahir l'Irlande. Cette armée, forte de 18 000 hommes, devait être renforcée par les membres d'une organisation secrète de nationalistes irlandais connus sous le nom d'United Irishmen et provoquer un soulèvement généralisé dans l'île. On espérait alors en France que la guerre qui en résulterait obligerait la Grande-Bretagne à faire la paix avec la République française. Conduite par le vice-amiral Morard de Galles, le général Lazare Hoche et le leader des United Irishmen Wolfe Tone, la flotte d'invasion comprenait 17 vaisseaux de ligne, 27 bâtiments de guerre de moindre importance et de transports et acheminant de nombreuses pièces d'artillerie de campagne, ainsi que des équipements pour les forces irlandaises qu'ils espéraient soulever

Départ de Brest Morard de Galles prévoyait de faire voguer sa flotte depuis l'arsenal de Brest en profitant de l'obscurité, pendant la nuit du 15 au 16 décembre. La Channel Fleet britannique maintenait habituellement une escadre au large de Brest afin de réaliser le blocus du port, mais son commandant le Rear-Admiral John Colpoys, avait alors retiré ses forces de 20 milles marins (37 km) à 40 milles marins (74,1 km) au nord-ouest de Brest en raison des violentes tempêtes hivernales qui balayaient l'Atlantique. Les seuls vaisseaux britanniques en vue de Brest faisaient partie d'une escadre côtière de frégates sous les ordres d'Edward Pellew sur l'HMS Indefatigable, accompagné du HMS Amazon, du HMS Phoebe, du HMS Révolutionnaire et du lougre HMS Duke of York. Pellew était déjà célèbre pour avoir été le premier officier de marine britannique à capturer une frégate française, Cléopâtre en 1793. Il capturera par la suite la Pomone et Virginie en 1794 et 1796, et il permet de sauver 500 vies après le naufrage du Dutton, un East Indiaman en janvier 17967. Pour ces actions, il est fait Knight Bachelor avant d'être créé baronnet. L’Indefatigable était un vaisseau rasé, une des plus grandes frégates en service dans la Royal Navy, construit à l'origine comme un vaisseau de 64 canons de troisième rang et réduit à 44 canons en 1795 afin de lui permettre d'être assez rapide et manœuvrable pour affronter les plus grosses frégates françaises. Armé de canons de 24 livres sur le pont principal et de canons de 42 livres sur le bastingage, elle disposait d'un armement supérieur aux frégates françaises.


edward Pellew par James Northcote.Observant le départ de la flotte française du port à la tombée de la nuit, Pellew envoie immédiatement le Phoebe à Colpoys et l’Amazon auprès de la flotte principale basée à Portsmouth afin de l'avertir. Puis il se dirige vers la rade de Brest à bord de l’Indefatigable avec l'intention de contrarier la sortie des Français9. Croyant que les frégates présentes dans la baie étaient l'avant-garde d'une flotte britannique plus importante, Morard de Galles tente de faire passer sa flotte à travers le raz de Sein. Ce chenal est un passage étroit, rocheux et dangereux, et de Galles envoie des corvettes en éclaireurs leur demandant de lancer des feux éclairants afin de guider le reste de la flotte dans la nuit4. Pellew observe ce mouvement, et conduit l’Indefatigable droit sur la flotte française, tirant à son tour des bombes et des feux éclairants dans des directions aléatoires. Cette manœuvre destinée à confondre les officiers français, cause la perte du Séduisant qui s’abîme sur le Grand Stevenent, nom donné à un rocher du Raz, avant de couler, emportant avec lui 680 hommes sur les 1 300 qu'il a à son bord10. Les fusées de détresse envoyées par Le Séduisant ajoutent de la confusion et retardent le passage de la flotte jusqu'à l'aube. Sa mission d'observation remplie, Pellew conduit son escadre à Falmouth, et envoie un rapport à l'Admiralty par sémaphore, et fait remettre en état ses navires

Échec de l'expédition d'Irlande

jean-Baptiste Raymond de Lacrosse

En décembre 1796 et début janvier 1797, la flotte française essaye à plusieurs reprises de débarquer ses troupes en Irlande. Au début de l'expédition, la frégate Fraternité, transportant de Galles et Hoche, est séparée du reste de la flotte et manque le ralliement à Mizen Head. L'amiral Bouvet et le général Grouchy décident de tenter un débarquement dans la baie de Bantry sans leurs commandants, mais les conditions climatiques rendent alors tout débarquement impossible11. Pendant plus d'une semaine, la flotte patiente dans l'attente d'une accalmie, jusqu'à ce que Bouvet décide l'abandon de l'invasion le 29 décembre et, après une dernière tentative avortée à l'entrée du Shannon, il donne l'ordre à ses vaisseaux de rentrer à Brest. Pendant l'expédition et la retraite qui suivent, onze bâtiments sont, soit capturés, soit échoués, entraînant la perte de milliers de soldats et de marins.

Le 13 janvier, la plupart des survivants de la flotte sont rentrés en France. Seul un vaisseau de ligne reste en mer, le Droits de l'Homme, un vaisseau de 74 canons de classe Téméraire construit et lancé à Lorient le 29 mai 1794, commandé par le capitaine de vaisseau Jean-Baptiste Raymond de Lacrosse. Il a 1 300 hommes à son bord, dont 549 soldats de la légion des Francs, commandés par le général Humbert. Détaché du reste de la flotte depuis la retraite de Bantry Bay, Lacrosse se dirige seul vers l'embouchure du Shannon. Constatant que les conditions sont toujours trop mauvaises pour permettre un débarquement, Lacrosse ordonne à son vaisseau de rentrer en France. Il est pris dans la tempête qui détruit ou disperse une partie de la flotte française.

Ne voulant pas s'éloigner sans s'être assuré qu'aucun des navires français n'a été jeté sur les côtes, Lacrosse patrouille huit jours, capturant les bricks Cumberland et Calypso, deux corsaires britanniques puis il se décide alors à rallier les côtes de France.

Bataille La chasse  Pellew, lui aussi, rentre à Brest sur l’Indefatigable, accompagné par l’Amazon commandé par le capitaine Robert Carthew Reynolds. Pendant que le reste de la flotte britannique de la Manche poursuit sans résultat le reste de la flotte française, Pellew a fait radouber ses frégates à Falmouth, et ses navires sont armés et préparés au combat. À 13 h 0 le 13 janvier, 22 nivôse an V dans le calendrier républicain, les frégates britanniques approchent des îles d'Ouessant dans un épais brouillard lorsqu'ils aperçoivent un vaisseau français16. Ce bâtiment, plus important que les deux frégates britanniques, c'est le Droits de l'Homme. Au même moment, des vigies sur le vaisseau français signalent les Britanniques, et Lacrosse doit faire face à un dilemme, doit-il ou non engager le combat avec cet ennemi ? Il sait son vaisseau plus puissant que ses deux adversaires, mais il avait aperçu plus tôt des voiles à l'ouest qu'il pense être des vaisseaux anglais et se considère donc en infériorité numérique et probablement encerclé. Les archives britanniques montrent qu'il n'y avait en réalité aucun autre vaisseau dans les environs et il est possible que Lacrosse ait vu en réalité le Révolution et La Fraternité rentrant à Brest depuis la baie de Bantry15,17. De plus, Lacrosse doit composer avec un temps qui se dégrade de plus en plus et une côte rocheuse sur laquelle il peut s'échouer, et qui menace son vaisseau déjà endommagé. Enfin, il transporte des troupes et ne peut pas se lancer dans un affrontement naval inconsidéré. Il pense alors être à un degré (25 lieues) de Penmarch.

Déterminé à éviter le combat, Lacrosse met le cap au sud-est, espérant tirer parti de son imposante voilure pour distancer ses ennemis. Pellew, cependant, manœuvre pour couper au Droits de l'Homme la route vers les côtes de France16. Alors que la chasse débute vers 15 h 0, le temps, qui avait déjà été mauvais depuis un mois, empire encore. Un vent venant de l'Atlantique balaye Ouessant, fouettant la mer, rendant la manœuvre et les tirs d'artillerie plus compliqués.

À 16 h 15, l'un des bras du grand hunier du Droits de l'Homme casse en raison du vent, emportant avec lui deux des trois mâts de hune. Cette avarie ralentit considérablement le vaisseau français et permet à Pellew, qui reconnaît alors son adversaire comme étant un vaisseau de ligne français, d'engager le combat avec le Droits de l'Homme  

Le combat  Pellew est conscient que ses frégates sont surclassées par un opposant bien plus fort, et que l'Amazon, qui était distante de 8 milles marins (14,8 km), n'était pas assez importante pour rétablir l'équilibre des forces à son arrivée. En revanche, il eut raison de penser que l'océan était trop agité pour permettre à Lacrosse d'ouvrir ses batteries inférieures sans prendre le risque que de grosses vagues n'y pénètrent, causant la perte du Droits de l'Homme19. En réalité, le vaisseau français était dans l'incapacité totale d'ouvrir ses batteries inférieures pendant le combat : une conception inhabituelle pour l'époque avait placé les ouvertures 14 pouces (35,6 cm) plus bas que sur les vaisseaux classiques, et en conséquence l'eau menaçait d'entrer à chaque tentative de les ouvrir, empêchant l'artillerie située sur le pont inférieur d'être utilisée et réduisant la puissance de feu du vaisseau. Quoi qu'il en soit, Lacrosse possédait toujours un avantage en termes de taille, de tonnage et de nombre de membres d'équipage. La situation pour lui s'était cependant assombrie avec la perte de ses deux mâts de hune : réduisant la stabilité du vaisseau, soumis à un roulis si important qu'il lui était impossible de procéder à des tirs d'artillerie précis en direction des frégates britanniques.

Gravure montrant deux
                    navires endommagés poussés loin de la côte, alors
                    qu'au second plan un troisième navire, lui aussi
                    endommagé, est submergé par une vague.        View of the wreck of the French ship Le Droits de l’Homme, gravure de John Fairburn.

À la surprise de Lacrosse et de ses officiers, l’Indefatigable ne se retire pas devant un vaisseau de ligne. À 17h 30, l’Indefatigable et le Droits de l'Homme échangent des bordées d'artillerie et de mousqueterie, et la frégate tente de prendre le vaisseau en enfilade. Lacrosse réagit et tentant de prendre l’Indefatigable à l'abordage, sans succès. Aucune de ces manœuvres n'est couronnée de succès, le Droits de l'Homme parvient à éperonner la frégate mais ne lui cause que peu de dégâts et la plupart des tirs en sa direction finissent dans l'océan

À 18h 45, après une heure et demie de combat, l’Amazon arrive à portée et tire une bordée dans la hanche du Droits de l'Homme, avant de s'éloigner avec l’Indefatigable pour réparer. Pendant cet échange de feu, un des canons du Droits de l'Homme explose, causant de lourdes pertes sur son pont22. S'approchant du vaisseau français toutes voiles dehors, Reynolds s'approche à portée de canon du Droits de l'Homme. Lacrosse répond à cette nouvelle menace en manœuvrant pour amener les deux frégates britanniques pour faire face à tribord, afin d'éviter d'être pris au milieu de feux croisés. L'affrontement continue jusqu'à 19 h 30, quand l’Amazon et l’Indefatigable s'éloignent pour effectuer de nouvelles réparations23. Vers 20 h 30, les Britanniques rouvrent le feu. Profitant de la supériorité de leur voilure, ils tournent autour du Droits de l'Homme en le prenant en enfilade. Comptant sur son infanterie, Lacrosse essayait d'accrocher un de ses deux adversaires, espérant le prendre à l'abordage et forcer l'autre à lui porter secours et à s'exposer lui aussi à un abordage.

Vers 22h 30, le Droits de l'Homme est en grande difficulté, il doit essuyer des pertes sévères parmi son équipage et les troupes embarquées, de plus son mât d'artimon est emporté par un boulet. Face à l'état de leur adversaire, les frégates britanniques tentent de s'approcher en maintenant leur fréquence de feu, mais elles sont repoussées une nouvelle fois. Ayant épuisé ses 4 000 boulets, Lacrosse est obligé de charger ses canons de projectiles divers, encore moins précis. Ces derniers parviennent néanmoins à éloigner temporairement les frégates24. Vers une heure du matin, le lieutenant de vaisseau Châtelain a le bras fracturé par un biscaïen, et quelques instants après, le commandant Lacrosse est atteint au genou gauche par le ricochet d'un boulet mort. Il fait jurer à son équipage de ne pas amener le pavillon français, avant de confier le commandement à son second.

Le combat dure encore quatre heures ; vers 4 h 20 du matin, la vigie du Droits de l'Homme signale la côte à seulement 2 milles marins (3,7 km). Le vaisseau tente de gagner la terre, brisant ses mâts de misaine et de beaupré endommagés dans le combat. Démâté, ses ancres endommagées et son gouvernail détruit, le Droits de l'Homme se jette à la côte.

Les naufrages du Droits de l'Homme et du HMS Amazon

 lieux des naufrages.

 

 

Pellew tente immédiatement de regagner le large afin d'échapper au naufrage et indique à Reynolds de le suivre. Malgré les dégâts subis en raison du temps et du combat, ils parviennent à s'éloigner, l’Amazon en direction du nord et l’Indefatigable, à l'insistance de son pilote breton, en direction du sud. Dans un premier temps, il est envisagé que la terre aperçue fût l'île d'Ouessant, ce qui laisserait toute la place nécessaire pour manœuvrer. Cependant à 6 h 30, lorsque le ciel commence à s'éclaircir, il devient évident à bord de l’Indefatigable qu'il y a des brisants au sud et à l'est, indiquant que les trois bâtiments ont dérivé pendant la nuit dans la baie d'Audierne. En découvrant sa situation, Pellew entreprend de diriger sa frégate vers l'ouest, tentant ainsi d'échapper au danger en remontant contre le vent. Des réparations hâtives doivent être effectuées sur le gréement endommagé avant de pouvoir changer de cap. En raison de sa décision de partir vers le nord, l’Amazon dispose alors d'encore moins de place pour manœuvrer que l’Indefatigable, et à 5 h 0 le navire s'échoue sur un banc de sable. Toutes les tentatives pour se dégager échouent et à 8 h 0 Reynolds donne l'ordre à ses hommes de se préparer à abandonner le navire. L'équipage de l’Amazon se réfugie sur la côte et son équipage est fait prisonnier. L’Indefatigable, quoique réduit à l'état de ponton, parvient à contourner les récifs de Penmarc'h et à s'échapper.

droits-de-homme

Le Droits de l'Homme est davantage endommagé que les frégates britanniques et se trouve plus près des falaises au moment où la terre est aperçue. Alors que l'équipage français fait des efforts désespérés pour mettre le cap au sud, le mât de misaine et le beaupré cèdent sous la pression du vent. Avec un vaisseau désormais ingouvernable, Lacrosse ordonne de jeter l'ancre avec pour objectif de maintenir sa position jusqu'à ce que des réparations puissent être effectuées. Cet ordre est malheureusement impossible à exécuter : deux ancres ont déjà été perdues dans la baie de Bantry t le câble d'une troisième ancre a été sectionné par un tir britannique pendant le combat, le rendant inutilisable. La dernière ancre est jetée, mais elle ne parvient pas seule à maintenir le vaisseau et à 7h 0 (selon la version française du combat), le Droits de l'Homme s’abîme sur un banc de sable devant le bourg de Plozévet. Cela brise le mat restant et le navire talonne par son flanc. Dans la tempête, les canots légers sont emportés par les lames avant d'être mis à l'eau. Plusieurs de ses matelots périssent en tentant d'établir un va-et-vient ou de chercher des secours. Dans la nuit du 25 au 26, cinq chaloupes venues d'Audierne parviennent à emmener les blessés et environ 400 matelots ou soldats ; la tempête interrompt les opérations de sauvetage pendant cinq jours. Le 30, Lacrosse s'embarque sur une corvette qu'on lui a envoyée de Brest après s'être assuré qu'il ne reste plus un seul homme à bord du Droits de l'Homme.

Le HMS Amazon Lorsque le soleil se lève sur la baie d'Audierne, une foule de gens du pays se réunit sur la plage. Le Droits de l'Homme est couché sur son flanc juste en face du bourg de Plozévet, et des grosses vagues viennent se briser sur sa coque. À 2 milles marins (3,7 km) plus au nord, l’Amazon se tient debout sur un banc de sable, l'équipage essayant de mettre à l'eau des canots afin de regagner la terre ferme, tandis que l’Indefatigable est le seul bâtiment qui continue de flotter, à proximité des roches de Penmarc'h au sud de la baie à 11h 0. À bord de l’Amazon, Reynolds parvient à maintenir la discipline et seuls six hommes désobéissent à ses ordres qui consistent à mettre les canots à la mer de manière ordonnée et à construire des radeaux afin de pouvoir permettre à l'ensemble de l'équipage de réchapper au naufrage. Ces six hommes volent un canot et tentent de rejoindre la côte seuls mais ce dernier est submergé par une vague et ils se noient. Le reste de l'équipage, y compris ceux qui ont été blessés lors des combats de la nuit précédente, parviennent à rejoindre sains et sauf le rivage à 9 h 0. Ils sont fait prisonniers de guerre par les autorités françaises.

Le Droits de l'Homme  Sur le Droits de l'Homme, les dégâts sont irréparables. Les vagues successives emportent avec elles un nombre croissant d'hommes qui jusque là s'accrochent à la coque et les tentatives désespérées de lancer des canots échouent les unes après les autres, ces embarcations légères étant emportées et brisées par le ressac. Des radeaux sont construits afin de tirer une corde entre le vaisseau et le rivage, mais ces cordes doivent être coupées pour empêcher les radeaux de sombrer. Certains hommes présents sur les radeaux parviennent à regagner le rivage. De nouvelles tentatives sont menées, des hommes tentent de nager jusqu'à la côte avec des cordes, mais soit ces derniers se noient soit ils sont ramenés au vaisseau par la force des vagues. Sans aide à espérer depuis la côte, la nuit du 14 janvier tombe sur le vaisseau dont la plus grande partie de l'équipage se trouve toujours à bord. Pendant la nuit, les vagues pénètrent dans la poupe du navire, inondant une grande partie des ponts inférieurs. Le matin du 15 janvier, un petit bateau transportant neuf prisonniers britanniques du Cumberland parvient à regagner la côte, ce qui incite au lancement de plusieurs petits radeaux depuis l'épave dans l'espoir de gagner la plage. Cependant, la force des vagues augmente à nouveau, et aucun des radeaux ne parvient à passer.

Dans la matinée du 16 janvier, la faim et la panique gagnent ce qui reste du vaisseau, et lorsqu'un grand radeau transportant les blessés, deux femmes et six enfants est mis à l'eau lors d'une accalmie de la météo, plus de 120 hommes valides tentent de monter à bord, désespérés. Cette surcharge alourdit considérablement le radeau et à peine est-il atteint par une grosse vague qu'il se retourne, emportant avec lui tous ceux qui sont à bord. Dans la soirée, les survivants, sans nourriture, ni eau potable depuis plusieurs jours, commencent à mourir de ces privations, et au moins un officier se noie dans une tentative désespérée de nager jusqu'au rivage. Dans la nuit, les survivants, rassemblés sur les parties les moins exposées de la coque, se mettent à boire de l'eau de mer, de l'urine ou du vinaigre contenu dans un petit tonneau qui flotte dans la cale, dans l'espoir de conjurer la mort par déshydratation. Pendant la matinée du 17 janvier, la tempête finit par baisser en intensité et l'espoir renaît à bord avec l'arrivée d'un brick, l'Arrogante. Ce navire ne peut pas s'approcher trop près sans risquer de s'échouer à son tour, mais des canots sont envoyés à l'épave dans l'espoir de ramener des survivants. Le brick est rejoint, plus tard dans la journée par le cotre l’Aiguille.

Sur le Droits de l'Homme, de nombreux survivants sont désormais trop faibles pour se jeter dans les canots qui leurs sont envoyés et nombreux sont ceux qui se noient en se jetant à l'eau. Beaucoup d'autres ne parviennent pas à trouver de place dans les petits canots qui leurs sont envoyés, et seuls 150 hommes peuvent être sauvés le 17 janvier. Le lendemain matin, lorsque les bâtiments envoyés en secours reviennent, il ne reste à bord que 140 survivants, au moins autant sont morts pendant la nuit. Les derniers hommes à quitter le navire sont Jean Humbert et Jean-Baptiste Lacrosse34. Amenés à Brest, les survivants reçoivent vêtements et nourriture et les prisonniers sont soignés à l'hôpital de la ville. Les prisonniers anglais du Cumberland sont renvoyés en Grande-Bretagne, en reconnaissance des efforts qu'ils ont accompli pour sauver des victimes du naufrage

Postérité mehir des Droits de l'Homme à Plozévet (Finistère).

Le nombre exact des victimes françaises est difficile à déterminer; le menhir gravé en 1840 de Plozevet indique environ 600 morts, la dalle de granit posée en 1937 en indique 400. L'estimation la plus élevée est de 900 morts sur les 1 300 hommes présents à bord du Droits de l’Homme: 103 tués pendant le combat et seuls 300 sauvés après le naufrage, entre la matinée du 14 janvier et celle du 18 janvier. Les comptes fait d'après le rapport du Commandant Lacrosse indiqueraient environ 400 morts : 154 rejoignirent le rivage par fortune, 100 furent récupérés par des chaloupes le 17 janvier, suivis le même jour de 300 par le cotre l’Aiguille, 150 par la corvette l’Arrogante le lendemain, suivis des 200 derniers par l’Aiguille. L’Amazon perd trois hommes dans la bataille et six dans son naufrage, auxquels il convient d’ajouter quinze blessés, alors que l’Indefatigable ne compte aucune victime, seuls dix-huit blessés. L’écart important entre les pertes humaines de part et d’autres durant le combat est probablement dû à l’extrême difficulté qu’ont les artilleurs français pour viser l’ennemi en raison de l’instabilité de leur vaisseau démâté. Écart sans doute aussi dû au fait que les pointeurs français ont pour habitude de viser la mature pour arrêter le navire mais font peu de victimes tandis que leurs homologues arrosent le pont et tirent dans la coque, causant bien plus de ravages parmi l’équipage.

Reynolds et ses officiers sont échangés contre des prisonniers français quelques semaines plus tard et à la suite de l’enquête de routine menée par une cour martiale concernant la perte de leur bâtiment, ils sont acquittés et félicités « avec tous les sentiments de la plus haute approbation du tribunal ». Reynolds se verra par la suite confier le commandement de la frégate HMS Pomone. Les lieutenants de chacune des frégates sont promus et partagent le fruit des prises (parts de prise basées sur le nombre de membres d’équipage des vaisseaux ennemis détruits ou coulés). Pellew reste au commandement de l’Indefatigable au large de Brest pendant une année et capture un certain nombre de navires marchands français. Il est par la suite promu à plusieurs reprises et à la fin des guerres napoléoniennes en 1815 il est fait Lord Exmouth, et nommé commandant en chef de la flotte de Méditerranée. Reynolds ne survivra pas à cette guerre, mourant dans le naufrage du HMS St George en 1811. Lacrosse et Humbert ne sont pas condamnés pour la perte de leur vaisseau : le capitaine est promu amiral et il est par la suite nommé ambassadeur de France en Espagne, alors qu'Humbert conduit la suivante et toute aussi malheureuse tentative d’invasion de l’Irlande, se constituant prisonnier à l’issue de la bataille de Ballinamuck en 1798.

En Grande-Bretagne, la nouvelle du combat est accueillie avec enthousiasme : le First Lord of the Admiralty Lord Spencer décrit le combat comme « un exploit qui n'a, je le crois, jamais autant honoré nos Annales navales ». L'historien James Henderson, très enthousiaste, dit à propos de cet affrontement : « ce fut un fait d'armes et de matelotage tel qu'il n'en avait jamais été fait auparavant, et ne sera jamais réalisé à nouveau », et Richard Woodman dit qu'il fut le théâtre d'« une démonstration éblouissante de matelotage de la part de toutes les parties concernées dans l'alternance des ténèbres et du clair de lune d'une nuit bruyante ». Cinquante ans après la bataille, ce combat est reconnu par la Naval General Service Medal, avec les mentions « Indefatigable 13 Jany. 1797 » et « Amazon 13 Jany. 1797 », octroyée sur demande à tous les participants britanniques encore en vie en 1847  Dans la baie d’Audierne, à Plozévet, un menhir commémoratif est érigé en 1840 par l’un des rescapés, le major Pipon, né à Jersey. Ce menhir des Droits de l'Homme fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 25 novembre 1881  Une dalle en granit, entourée de deux canons provenant de l'Amazone, a été posée en août 1937 par M. Le Bail, maire de Plozevet Elle accompagne les restes retrouvés dans les dunes après diverses tempêtes, et ré-inhumés près de l'église.

La bataille du cap Saint-Vincent est une bataille navale qui a lieu le 14 février 1797

, opposant les flottes britanniques et espagnoles à proximité du Cap Saint Vincent, au sud-ouest du Portugal.

L'amiral Sir John Jervis, fort de ses quinze vaisseaux de ligne l'emporta sur les 24 navires de l'amiral espagnol Don José de Córdoba.  Les Espagnols sont défaits, en raison de la piètre qualité de leurs équipages. Sir Jervis pouvait compter sur des matelots disciplinés ainsi que sur des commandants chevronnés tels que Nelson et Collingwood, futurs héros de Trafalgar.

La déclaration de guerre par l'Espagne au Portugal et à la Grande-Bretagne en 1796 a rendu la position britannique en Méditerranée dangereuse. La flotte franco-espagnole dans cette mer comptait en effet 38 navires de lignes contre 15 pour les Anglais. Cette supériorité force les britanniques à évacuer leurs positions en Corse et sur l'île d'Elbe. Au début de l'année 1797, la flotte espagnole forte de 27 navires doit rejoindre la flotte française à Brest et entre temps escorter une flotte de 57 navires marchands à Cadix transportant du mercure. José de Cordoba et sa flotte navigue le 1er février à la gauche de Carthagène. Prévoyant d'arriver sans dommage à Cadix, les espagnols se font surprendre par une forte tempête entre Gibraltar et Cadix qui les déporte plus à l'ouest que prévu dans l'océan Atlantique. Cela oblige les navires espagnols à un voyage plus long vers Cadix.

Pendant, ce temps, John Jervis fait appareiller une flotte de 10 navires de Tage pour intercepter les Espagnols. Le 6 février, Jervis arrive au large du Cap Saint-Vincent renforcé par l'arrivée de 5 navires sous le commandement de l'amiral William Parker.

Le 11 février, la frégate Minerve sous le commandement d'Horatio Nelson croise à proximité immédiate de la flotte espagnole en profitant d'un épais brouillard pour ne pas se faire repérer. Nelson atteint la flotte britannique le 13 février et transmet la position des navires espagnols au commandement anglais. À cause du brouillard, il n'a cependant pas pu en comptabiliser le nombre. Jervis ordonne quand même l'interception.

Au matin du 14 février, Jervis apprend que la flotte espagnole se situe à 35 milles de ses positions, il est de plus avantagé par le vent.

La bataille   reddition du San Nicolás

Jervis souhaite engager le combat et les deux flottes se rencontrent le 14 février. Nelson se trouve à l'arrière de la ligne britannique, et se rend compte qu'il faudra un long moment avant qu'il puisse entrer en action. Il effectue alors son premier acte de désobéissance aux ordres. Au lieu de continuer à suivre la ligne, il change de cap, pour engager la bataille avec une division espagnole composée du San José (112 canons), du San Nicolás (80) et de la Santísima Trinidad (130). Il les combat tous les trois, assisté par le HMS Culloden venu à l'aide de Nelson. Après un duel d'artillerie d'une heure, le Captain et le Culloden sont fortement endommagés. Nelson se trouve bord à bord du San Nicolás et conduit à l'abordage du navire espagnol une partie de son équipage, criant « À l'abbaye de Westminster ou une victoire glorieuse » le forçant à se rendre. Le San José tente de venir à l'aide du San Nicolas mais a du mal à manœuvrer. Nelson passe ensuite avec sa compagnie d'abordage du pont du San Nicolás sur celui du San José et le capture également. La nuit tombant, la flotte espagnole bat en retraite vers Cadix. En plus des deux prises de Nelson, deux autres vaisseaux ont été capturés par les Britanniques.

Nelson est victorieux mais a désobéi aux ordres. Étant apprécié de Jervis, l'affaire en reste là. Toutefois, dans son rapport officiel sur la bataille, il n'est pas fait mention de Nelson. Il écrit cependant une lettre privée à George Spencer dans laquelle il explique que Nelson avait beaucoup contribué à la « chance de la journée ». Nelson écrit aussi plusieurs lettres au sujet de sa victoire, notant que son action avait été portée à connaissance de la flotte. Le point de vue de Nelson sur le combat a été plus tard contesté par le contre-amiral William Parker présent à bord du HMS Prince George. Il a par ailleurs affirmé que Nelson avait été appuyé par plus de navires que ce qu'il avait reconnu, et qu'au moment de mener l'assaut sur le San José, le navire avait déjà baissé pavillon. Néanmoins, la version de Nelson fait référence. Elle est bien accueillie en Grande-Bretagne où Jervis est fait « vicomte de Saint-Vincent » et Nelson, Chevalier de l'Ordre du Bain. Le 20 février, il est promu contre-amiral de l'Escadre bleue. Cette promotion est cependant plutôt liée à son ancienneté qu'à ses actions dans cette bataille.

Conséquences  

 

Le jeune lieutenant Horatio Nelson, peint par John Francis Rigaud en 1781

Non seulement cette victoire a découragé tout projet d'alliance entre la France révolutionnaire et le royaume d'Espagne mais elle a remonté le moral de la Royal Navy qui avait été fortement ébranlé par toute une série de mutineries. Enfin et surtout elle a favorisé en Nelson, par la reconnaissance unanime de ses pairs, l'ascension au sein de la Navy d'un jeune chef capable de prendre des initiatives imprévisibles et intrépides, désobéissant aux schémas classiques de la guerre sur mer. Initiatives qui, emportant l'adhésion en pleine confiance de ses subordonnés, seront couronnées de succès jusqu'aux triomphes des batailles d'Aboukir et de Trafalgar et l'anéantissement de la flotte de l'ennemi juré de l'Angleterre de Pitt.

 

La bataille de Santa Cruz de Ténérife oppose, du 22 au 25 juillet 1797

à Santa Cruz de Ténérife, une flotte de Royal Navy britannique commandée par l'amiral Nelson aux troupes espagnoles et aux milices locales du général Gutiérrez. Elle se solde par une victoire espagnole sur la marine britannique.

nelson

Nelson avait pour objectif la capture de l'île de Ténérife, et par cette là conquérir les îles Canaries au profit de la couronne anglaise. Il débarqua à la tête de 4 000 soldats britanniques contre la garnison espagnole composée de 1 700 soldats commandés par le général Guttiérez.

Les Britanniques, qui perdirent 349 hommes, furent repoussés et Nelson blessé (il perdit son bras droit suite à un tir de mosquet fracturant son humérus). Les Espagnols perdirent 72 hommes, les Français, alliés aux Espagnols, 2 marins de la corvette La Mutine, se trouvant en rade au moment de l'attaque anglaise.

À l'issue de la bataille les Espagnols soignèrent les Anglais blessés, en furent remerciés par eux, lesquels, en outre, s'engagèrent à ne plus jamais tenter de conquérir les Îles Canaries.

La bataille de Campredon ou de Camperdown (déformation de Camperduin) est une bataille navale remportée par la marine britannique

sur une flotte hollandaise, le 11 octobre 1797.

À la fin de mai 1797, la flotte britannique de la mer du Nord était si réduite, beaucoup de bateaux étant en réparation, que l'amiral Adam Duncan se trouvait en mer avec seulement deux vaisseaux, le Venerable (74 canons) et l'Adamant (50 canons). Ayant passé l'été à bloquer la flotte hollandaise du vice-amiral de Winter dans la baie de Texel, Duncan retourna à Yarmouth le 3 octobre pour se ravitailler. Le 9 octobre, il recevait des informations selon lesquelles la flotte hollandaise était sortie de Texel. D'après les Français, de Winter cherchait les navires britanniques, tandis qu'en Grande-Bretagne on prétendait que c'était pour rejoindre la flotte française à Brest et envahir l'Irlande. Duncan sortit de Yarmouth à toute vitesse et en arrivant à Texel le 10 octobre, l'amiral britannique trouva 22 vaisseaux marchands mais aucun vaisseau de guerre. Les bateaux qu'il avait bloqués durant tout l'été s'étaient échappés.

Poursuite et bataille L'amiral vogua vers le sud et trouva les Hollandais devant Kamperduin (près de Haarlem) le 11 octobre à 7 heures. En arrivant en désordre, il dut attendre l'arrière de sa flotte, mais voyant à 11 heures que les Hollandais essayaient de gagner la terre, il hissa le signal d'engager de près avec l'ennemi. Coïncidence, la formation des bateaux britanniques ressemblait à celle des bateaux à Trafalgar, c’est-à-dire que les vaisseaux en deux lignes parallèles perçaient le centre et l'arrière de la ligne ennemie. Les vaisseaux bataves se rangeaient en deux lignes parallèles avec la côte, les frégates en retrait mais situées dans les intervalles de la première ligne.

camperdown

Les bateaux britanniques réussirent à couper la ligne et se mirent à attaquer les vaisseaux hollandais des deux côtés. En dépit de l'avantage britannique en nombre de canons, les deux vaisseaux hollandais, le Jupiter et le Vrijheid, provoquèrent de nombreux dégâts, au point que le Venerable dut quitter l'engagement. Attaqué simultanément par quatre bateaux le Vrijheid ne se rendit pas avant d'avoir perdu ses trois mâts. Avec la capitulation de de Winter, la flotte hollandaise se rendit, et les Britanniques prirent possession de 11 vaisseaux — le Delft coula le 14 octobre et Monnikendam échoua sur la plage près de West Kapelle. Moins exercés que les Britanniques, les Hollandais luttèrent courageusement et les blessés et morts des deux côtés furent nombreux : 540 Hollandais tués et 620 blessés, contre 203 Britanniques morts, et 622 blessés.

Contrairement aux Français et Espagnols qui dirigent leur feu vers les voiles et mâts pour diminuer la capacité des bateaux ennemis à manœuvrer, les Hollandais tiraient vers les coques des adversaires, tout comme la marine britannique, ce qui explique le nombre élevé de morts et de blessés et ainsi que la préservation des voiles, des mâts et des épars.

La bataille d'Aboukir (également appelée bataille du Nil en anglais ou معركة أبي قير البحرية en arabe

 

fut une importante bataille navale qui opposa les flottes britannique et française dans la baie d'Aboukir, près d'Alexandrie en Égypte entre le 1et le 2 août 1798.

Napoléon Bonaparte voulait envahir l'Égypte afin de menacer les possessions britanniques en Inde et obtenir la sortie du Royaume-Uni de la Deuxième Coalition. La flotte de Bonaparte se dirigeant vers l'Égypte fut prise en chasse par la flotte britannique menée par l'amiral Horatio Nelson. Durant plus de deux mois, Nelson poursuivit les Français et les manqua de justesse à plusieurs reprises. Bonaparte était conscient de la menace britannique et il fit appliquer un secret absolu sur sa destination. Il fut capable de capturer Malte et de débarquer en Égypte sans avoir été intercepté par Nelson.

Une fois l'armée débarquée, la flotte française jeta l'ancre le 27 juillet dans la baie d'Aboukir à 32 km au nord d'Alexandrie et se déploya suivant une formation qui, selon son commandant, le vice-amiral François Paul de Brueys d'Aigalliers, représentait une formidable position défensive. Lorsque Nelson arriva le 1er août, il découvrit la formation française et se lança immédiatement à l'attaque. Lors de l'approche, la flotte britannique se scinda et une partie passa entre les navires français et la côte tandis que l'autre ouvrit le feu depuis le large. Pris au piège par le tir croisé, les navires français de l'avant-garde durent capituler au bout de trois heures d'un combat acharné tandis que le centre fut capable de repousser la première attaque britannique. Néanmoins, il fut de nouveau attaqué par les Britanniques ayant reçu des renforts et à 22 h, le navire-amiral français, l'Orient explosa. Avec la mort de Brueys et l'avant-garde et le centre anéantis, l'arrière-garde de la flotte française tenta de s'échapper mais seuls deux navires de ligne et deux frégates y parvinrent sur un total de 17 navires engagés.

La bataille renversa la situation stratégique en Méditerranée et elle permit à la Royal Navy d'obtenir une position dominante qu'elle conserva jusqu'à la fin de la guerre. Elle encouragea également les autres pays européens à rejoindre la Deuxième Coalition contre la France. L'armée française isolée en Égypte tenta de progresser en Palestine mais elle fut repoussée lors du Siège de Saint-Jean-d'Acre en 1799 et Bonaparte rentra en France. Nelson, qui avait été blessé durant la bataille, devint un héros en Europe et fut anobli vicomte Nelson. La bataille est restée influente dans l'inconscient collectif, du moins britannique, et elle fut évoquée dans le fameux poème de 1826 Casabianca de Felicia Hemans.

À la suite des victoires de Napoléon Bonaparte sur l'Empire d'Autriche en Italie du nord lors de la Première Coalition en 1797, le Royaume-Uni restait la seule grande puissance européenne en guerre contre la France13. Le Directoire étudia plusieurs stratégies pour éliminer la menace britannique dont une invasion de l'Irlande et de la Grande-Bretagne et une expansion de la marine française pour défier la Royal Navy. Le contrôle britannique des mers d'Europe du Nord rendaient néanmoins ces ambitions irréalisables sur le court terme et la Royal Navy dominait l'océan Atlantique. Cependant, la flotte française contrôlait la mer Méditerranée à la suite du retrait de la flotte britannique au déclenchement de la guerre entre l'Espagne et le Royaume-Uni en 1796. Cela permit à Bonaparte de proposer une invasion de l'Égypte comme une alternative à une attaque frontale de la Grande-Bretagne, d'autant plus qu'il considérait que les Britanniques seraient trop distraits par un soulèvement imminent en Irlande pour intervenir en Méditerranée.

Bonaparte pensait qu'en établissant une présence permanente en Égypte (faisant nominalement partie de l'Empire ottoman alors neutre), les Français obtiendrait une base pour des opérations ultérieures contre l'Inde britannique, éventuellement avec l'alliance du sultan anglophobe Tipû Sâhib du Royaume de Mysore, ce qui permettrait de pousser les Britanniques à accepter un traité de paix. La campagne couperait les lignes de communication entre la Grande-Bretagne et l'Inde qui représentait une part essentielle de l'Empire britannique et dont le commerce finançait la guerre contre la France. Le Directoire accepta le plan car cela lui permettait également d'envoyer l'ambitieux Bonaparte et ses loyaux vétérans hors du pays. Durant le printemps 1798, Bonaparte rassembla plus de 35 000 soldats dans le sud de la France et en Italie et assembla une puissante flotte à Toulon. Il créa également la Commission des Sciences et des Arts composée de scientifiques et d'ingénieurs pour aider la progression de l'armée et faciliter la logistique militaire. La destination de l'expédition fut maintenue secrète ; la plupart des officiers ne connaissaient pas leur mission et Bonaparte ne révéla pas son objectif avant d'avoir achevé les préparatifs de l'expédition.

Campagne de Méditerranée

Portrait d'un homme
                  portant un uniforme orné de médailles et de
                  décorations.
Le contre-amiral Sir Horatio Nelson réalisée par Lemuel Francis Abbott en 1800 ; National Maritime Museum. Son bicorne porte une aigrette offerte par le sultan ottoman pour sa victoire lors de la bataille d'Aboukir.

La flotte de Bonaparte quitta Toulon le 19 mai 1798 et progressa rapidement en mer Ligure où elle fut rejointe par plusieurs navires à Gênes avant de longer la côte de la Sardaigne et d'arriver en Sicile le 7 juin. Le 9 juin, la flotte arriva au large de Malte alors sous le contrôle de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem dirigé par le grand maître Ferdinand von Hompesch zu Bolheim. Bonaparte demanda à pouvoir entrer dans le port fortifié de La Valette et lorsque cette demande fut rejetée, il ordonna une invasion de l'archipel. Les affrontements durèrent moins d'une journée et Bonaparte accepta la reddition de l'Ordre le 12 juin en échange d'une forte compensation financière, de la prise de contrôle des îles et de leurs propriétés dont celles, très importantes, de l'église catholique de Malte. Après s'être ravitaillée, la flotte reprit la mer pour Alexandrie en direction de la Crète en laissant 4 000 soldats à La Valette sous le commandement de Charles Henri de Belgrand de Vaubois pour assurer le contrôle français des îles27.

Alors que Bonaparte faisait voile vers Malte, la Royal Navy revint en Méditerranée pour la première fois depuis plus d'un an. Alarmé par les rapports sur les préparatifs français en Méditerranée, Lord Spencer de l'Amirauté envoya un message au vice-amiral John Jervis, commandement de la flotte de Méditerranée basée sur le Tage, pour lui demander de détacher une escadre afin d'enquêter. L'escadre, composée de trois navires de ligne et de trois frégates, fut confiée au contre-amiral Horatio Nelson. Ce dernier était un officier très expérimenté qui avait perdu un œil durant un affrontement en Corse en 1794 et avait ensuite capturé deux navires espagnols durant la Bataille du cap Saint-Vincent en 1797. Il perdit aussi un bras durant la bataille de Santa Cruz de Ténérife la même année et il fut obligé de rentrer en Grande-Bretagne pour se rétablir. De retour à la base de la flotte sur le Tage en avril 1798, il reçut l'ordre de rejoindre son escadre stationnée à Gibraltar et de se diriger en mer Ligure. Le 21 mai, la flotte anglaise arriva en vue de Toulon où elle fut victime d'une violente tempête qui arracha les mâts de hune du navire-amiral de Nelson, le HMS Vanguard. Il faillit couler sur la côte corse31. Le reste de l'escadre fut dispersé et les navires de ligne trouvèrent refuge à l'île San Pietro au large de la Sardaigne tandis que les frégates furent poussées vers l'ouest et ne parvinrent pas à revenir.

Le 7 juin, après des réparations rapides de son navire-amiral, Nelson fut rejoint au large de Toulon par dix navires de ligne et un 4e rang. La flotte était commandée par le capitaine Thomas Troubridge et avait été envoyée par John Jervis pour renforcer Nelson et ses ordres étaient de poursuivre et d'intercepter le convoi de Toulon. Même s'il avait maintenant suffisamment de navires pour défier la flotte française, Nelson avait deux problèmes : il ignorait la destination des Français et il n'avait pas de frégates pour servir d'éclaireur en avant de sa force. Se dirigeant vers le sud dans l'espoir d'obtenir des informations sur les déplacements français, les navires de Nelson s'arrêtèrent sur l'île d'Elbe et à Naples, où l'ambassadeur britannique, William Hamilton, leur indiqua que la flotte française avait dépassé la Sicile en direction de Malte. Malgré les demandes de Nelson et de Hamilton, Ferdinand Ier des Deux-Siciles refusa de prêter ses frégates à la flotte anglaise de crainte des représailles françaises. Le 22 juin, Nelson rencontra un brick naviguant vers Raguse de qui il apprit que les Français avaient quitté Malte le 16 juin en direction de l'est. Après en avoir discuté avec ses capitaines, l'amiral décida que la cible française devait être l'Égypte et il ordonna la poursuite. Croyant que les Français avaient cinq jours d'avance, contre seulement deux en réalité, Nelson insista pour se diriger directement vers Alexandrie.

Le soir du 22 juin, la flotte anglaise dépassa le lent convoi français dans l'obscurité sans réaliser à quel point elle était proche de sa cible. Ayant choisi une route directe plus rapide, Nelson atteignit Alexandrie le 28 juin et découvrit que les Français n'étaient pas là41. Après une rencontre avec le commandant ottoman Sayyid Muhammad Kurayyim qui se montra méfiant, Nelson ordonna à la flotte britannique de se diriger vers le nord et elle atteignit la côte de l'Anatolie le 4 juillet avant de retourner vers l'ouest en direction de la Sicile. Nelson avait manqué la flotte française de moins d'une journée car les éclaireurs de la flotte arrivèrent à Alexandrie le soir du 29 juin. Inquiet par sa rencontre rapprochée avec Nelson, Bonaparte ordonna une invasion immédiate et dans le débarquement brouillon qui suivit, au moins 20 hommes se noyèrent. Longeant la côte, l'armée française captura Alexandrie avant que Bonaparte n'envoie son armée vers l'intérieur des terres. Il demanda à son officier naval, le vice-amiral François Paul de Brueys d'Aigalliers, d'ancrer sa flotte dans le port d'Alexandrie mais le chenal du port n'était pas assez profond et large pour les grands navires français. Par conséquent, un lieu de mouillage alternatif fut trouvé dans la baie d'Aboukir à 32 km au nord-est d'Alexandrie.

La flotte britannique arriva à Syracuse en Sicile le 19 juillet où elle se ravitailla. Nelson écrivit des lettres sur les événements du mois précédent : « C'est un vieux proverbe, « les enfants du diable ont la chance du diable ». Je ne peux pas savoir, ou découvrir, au-delà des conjectures vagues, où la flotte française est allée. Toute ma mauvaise fortune, jusque-là, a découlé de mon manque de frégates ». Ayant déterminé que la flotte française devait se trouver dans l'est de la Méditerranée, Nelson quitta la Sicile le 24 juillet en direction de Morée. Alors qu'il se trouvait le 28 juillet à Coron, Nelson apprit l'attaque française en Égypte et il se dirigea immédiatement vers le sud. Deux navires éclaireurs, le HMS Alexander et le HMS Swiftsure, détachés à l'ouest de sa flotte découvrirent le port d'Alexandrie remplit de navires français de toutes sortes dans l'après-midi du 1eaoût. La flotte de guerre de Brueys ne devait pas être loin.

Baie d'Aboukir

Lorsque le port d'Alexandrie se révéla inadapté pour sa flotte, Brueys rassembla ses capitaines pour débattre de ses options. Bonaparte avait demandé à la flotte de jeter l'ancre dans la baie d'Aboukir, un lieu de mouillage peu profond et exposé, mais il ajouta à ses ordres que si la baie était trop dangereuse, Brueys pourrait naviguer vers le nord jusqu'à Corfou en ne laissant que les transports et quelques navires légers à Alexandrie. Brueys refusa car il croyait que son escadre pourrait apporter un soutien à l'armée française sur la côte et il fit monter ses capitaines à bord de son navire-amiral de 118 canons, l'Orient, pour discuter des réponses à prendre si Nelson découvrait la flotte à l'ancrage. Malgré la vive opposition du contre-amiral Armand Blanquet du Chayla qui défendit le fait que la flotte serait plus à même de répondre en haute-mer, les autres capitaines s'accordèrent pour dire que former une ligne de bataille dans la baie serait la meilleure tactique de défense contre Nelson. Il est possible que Bonaparte ait envisagé la baie d'Aboukir comme un mouillage temporaire. Le 27 juillet, il exprima l'espérance que Brueys avait déjà transféré ses navires à Alexandrie et trois jours plus tard, il ordonna à la flotte de se rendre à Corfou en préparation d'opérations navales contre les territoires ottomans des Balkans mais le messager transportant les instructions fut intercepté et tué par des irréguliers bédouins


 

François Paul de Brueys d'Aigalliers

La baie d'Aboukir est une échancrure côtière de 30 km de long s'étendant du village d'Aboukir à l'ouest à la ville de Rosette à l'est où l'un des bras du Nil débouchait dans la Méditerranée. En 1798, la baie était protégée à son extrémité ouest par des bancs rocheux qui se prolongeait sur 5 km dans la baie en formant un promontoire contrôlé par le château d'Aboukir. Le banc était également protégé par un petit fort sur l'île Aboukir parmi les rochers. Le fort était occupé par les Français qui disposaient de quatre canons et de deux mortiers lourds. Brueys avait renforcé la défense du port en détachant sa bombarde et ses canonnières qui furent ancrés parmi les récifs à l'ouest de l'île dans une formation qui permettait de soutenir l'avant de la ligne française. D'autres récifs étaient dispersés au sud de l'île et formaient un arc de cercle à environ 1 500 m du rivage. Ces hauts-fonds étaient trop peu profonds pour permettre le passage des grands navires et Brueys ordonna à ses treize navires de former une ligne de bataille permettant aux navires de débarquer les ravitaillements à bâbord tout en couvrant le débarquement avec les batteries à tribord. Les ordres imposaient à chaque navire de s'enchainer à la proue et à la poupe de ses voisins pour transformer la ligne de bataille en une longue batterie formant une barrière pratiquement inexpugnable. Une seconde ligne de quatre frégates était déployée du côté du rivage à environ 320 m à l'ouest de la ligne principale à mi-chemin de la côte. L'avant de la ligne française était menée par le Guerrier positionné à environ 2 200 m au sud de l'île d'Aboukir et à environ 910 m de l'extrémité des hauts-fonds entourant l'île60. La ligne se prolongeait ensuite au sud-est et formait un renflement suivant la limite des hauts-fonds. Les navires français étaient séparés de 150 m et la ligne complète mesurait 2 600 m de long64 avec le navire-amiral Orient au centre et deux navires de 80 canons ancrés à l'avant et à l'arrière65. L'arrière de la ligne était commandée par le contre-amiral Pierre Charles Silvestre de Villeneuve à bord du Guillaume Tell.

En déployant ses navires de cette manière, Brueys espérait que les Britanniques seraient forcés, par la présence des hauts-fonds, d'attaquer ses navires les plus puissants au centre et à l'arrière, permettant ainsi à son avant-garde de profiter du vent dominant au nord-est pour contre-attaquer les navires britanniques une fois qu'ils auraient attaqués. Cependant il fit une grave erreur de jugement car il y avait suffisamment d'espace entre le Guerrier et le haut-fond pour permettre à un navire ennemi de passer, exposant ainsi l'avant-garde à un tir croisé. La disposition de Brueys avait une seconde faiblesse, les espaces de 150 m entre les navires étaient suffisamment larges pour laisser passer des navires britanniques à travers la ligne française. De plus, tous les capitaines n'avaient pas suivi les ordres d'attacher des câbles aux navires voisins, ce qui aurait empêché une telle manœuvre. Le problème fut exacerbé par l'ordre de ne jeter l'ancre qu'à la proue, ce qui permit aux navires de tourner avec le vent et augmenta la taille des intervalles. Cela créa également des zones de la ligne non couvertes par la bordée des navires. Les navires britanniques pouvaient engager les navires français depuis ces zones sans craindre de tirs de riposte. De plus, le déploiement de la flotte empêchait l'arrière de la ligne de soutenir efficacement l'avant du fait des vents dominants.

Un problème plus pressant était le manque d'eau et de nourriture pour la flotte car Bonaparte avait fait débarquer presque toutes les provisions. Pour y remédier, Brueys envoya 25 hommes de chaque navire pour réquisitionner de la nourriture et creuser des puits sur la côte mais les nombreuses attaques des Bédouins firent qu'une importante escorte devait être associée. Par conséquent, près d'un tiers des marins n'étaient pas à bord des navires. Brueys écrivit une lettre au ministre de la Marine Étienne Eustache Bruix rapportant que « Nos équipages sont très faibles en nombre et en qualité d'hommes ; nos vaisseaux sont en général fort mal armés et je trouve qu'il faut bien du courage pour se charger de conduire des flottes aussi mal-outillées ».

Arrivée de Nelson

Gravure montrant une
                  ligne serrée de 13 navires portant le drapeau
                  français. Ces derniers ouvrent le feu sur huit navires
                  arborant le drapeau britannique qui approche par la
                  droite de l'image.
Bataille du Nil, 1eraout 1798, Thomas Whitcombe, 1816, National Maritime Museum. La flotte britannique progresse vers la ligne française.

S'il était initialement déçu de voir que la flotte française principale n'était pas à Alexandrie, Nelson savait que la présence des transports indiquait qu'elle ne devait pas être loin. À 14 h le 1eraoût, les vigies du HMS Zealous indiquèrent que la flotte française était ancrée dans la baie d'Aboukir mais son capitaine se trompa dans les signaux et il indiqua au HMS Goliath qu'il y avait 16 navires de ligne au lieu de 1374. Au même moment, les vigies françaises de L'Heureux, le neuvième navire de la ligne française, aperçurent la flotte britannique à environ 17 km de l'entrée de la baie. Les Français ne repérèrent initialement que 11 navires britanniques car le HMS Swiftsure et le HMS Alexander n'étaient pas encore revenus de leur mission de reconnaissance à Alexandrie et étaient à 5,6 km à l'ouest de la flotte principale, hors de vue75. Le HMS Culloden de Troubridge était également à l'écart du corps principal car il remorquait un navire marchand capturé. Quand il vit les Français, Troubridge abandonna le remorquage et se pressa de rejoindre Nelson. Comme il avait besoin de nombreux marins à terre, Brueys n'avait pas déployé ses frégates en éclaireur, autre erreur grave, et il fut incapable de réagir rapidement lors de l'apparition soudaine des Britanniques. Alors que ses navires se préparaient au combat, Brueys ordonna à ses capitaines de le rejoindre dans L'Orient pour une conférence et il rappela ses hommes à terre mais la plus grande partie n'était pas revenue au début de la bataille75. Pour les remplacer, de nombreux hommes furent détachés des frégates et répartis sur les navires de la ligne. Brueys essaya de leurrer la flotte britannique sur les hauts-fonds de l'île d'Aboukir en envoyant les bricks Alerte et Railleur servir d'appât dans les eaux peu profondes. À 16h, le HMS Alexander et le HMS Swiftsure furent repérés mais à plusieurs kilomètres du groupe principal et Brueys envisagea de prendre la mer pour engager l'ennemi78, bien que Blanquet eût fait remarquer qu'il n'y avait pas assez de marins pour à la fois armer les canons et manœuvrer les navires. Nelson donna l'ordre à ses navires de tête de ralentir pour permettre à la flotte britannique d'arriver dans une formation organisée. Brueys interpréta cette manœuvre comme la volonté britannique de ne pas engager le combat en soirée dans des eaux resserrées et il annula l'ordre de prendre la mer. Brueys a peut-être espéré que ce délai lui permettrait de s'échapper durant la nuit et de suivre les ordres de Bonaparte de ne pas engager directement la flotte britannique si cela pouvait être évité.

Si Nelson fit ralentir sa flotte à 16 h c'est aussi pour permettre à ses navires d'installer des embossures sur les chaines d'ancre, un système d'attache des ancres qui augmentait la stabilité et permettait au navire d'orienter sa bordée tout en restant stationnaire. Cela augmente également la manœuvrabilité, il réduisait ainsi le risque d'être victime d'un tir de balayage. Le plan de Nelson, préparé avec ses capitaines lors du voyage de retour vers Alexandrie était d'avancer sur la ligne française et de la traverser pour que chaque navire français doive affronter deux navires britanniques. La direction du vent signifiait que l'arrière français aurait des difficultés pour rejoindre la bataille et serait séparé de l'avant de la ligne. Pour s'assurer que ses navires ne se tirent pas dessus accidentellement dans la fumée et la confusion d'une bataille nocturne, Nelson ordonna à chaque navire de préparer quatre lampes sur son mât de misaine et d'illuminer un White Ensign qui était suffisamment différent du drapeau français pour éviter des tirs fratricides84. Alors que son navire se préparait au combat, Nelson organisa un dernier dîner avec les officiers du HMS Vanguard et déclara : "Avant cette heure demain, j'aurai gagné une pairie ou l'abbaye de Westminster" en référence au lieu traditionnel des sépultures des héros militaires britanniques.

Un panorama de la
                  baie. S'étendant verticalement du premier à
                  l'arrière-plan se trouve une ligne de 14 navires
                  arborant le drapeau français. À leur gauche se
                  trouvent quatre navires plus petits et à gauche de ces
                  vaisseaux on peut voir le rivage au loin. Au premier
                  plan, on peut voir une colline sur laquelle plusieurs
                  hommes en turbans assistent à la scène. À droite, une
                  ligne de plusieurs navires avec leur voilure complète
                  progressent vers l'avant de la première ligne et de la
                  fumée s'échappe des navires des deux camps.
La bataille du Nil, 1eraout 1798, Nicholas Pocock, 1808, National Maritime Museum.

Peu après que les ordres français de prendre la mer eurent été abandonnés, la flotte britannique recommença à approcher rapidement et Brueys, craignant maintenant une attaque nocturne, ordonna à chacun de ses navires de placer également des ressorts sur les chaines des ancres et de se préparer au combat. La canonnière l'Alerte fut envoyée en avant, passant à proximité des navires britanniques de tête avant de virer brusquement vers l'ouest au-dessus des hauts-fonds dans l'espoir que les navires la suivrait et s'échoueraient. Aucun des capitaines de Nelson ne mordit à l'hameçon et la flotte britannique continua sur sa lancée. À 17 h 30, Nelson héla l'un de ses deux navires de pointe, le HMS Zealous commandé par Samuel Hood qui faisait la course avec le HMS Goliath pour être le premier à ouvrir le feu sur les Français. L'amiral ordonna à Hood de chercher le chemin le plus sûr dans la rade ; les Britanniques n'avaient aucune information sur les profondeurs à l'exception d'un croquis que le HMS Swiftsure avait obtenu du capitaine d'un navire marchand, d'un atlas britannique peu précis à bord du HMS Zealous et d'une carte française vieille de 35 ans à bord du HMS Goliath. Hood répondit qu'il sonderait le fond avec précaution lors de sa progression pour tester la profondeur de l'eau. Peu après, Nelson fit une pause pour discuter avec le brick HMS Mutine dont le commandant, le lieutenant Thomas Hardy avait fait prisonniers quelques pilotes d'un petit navire alexandrin. Comme le HMS Vanguard s'arrêtait, les navires qui le suivaient ralentirent et cela créa un vide entre le HMS Zealous et le HMS Goliath et le reste de la flotte. Nelson ordonna alors au HMS Theseus du capitaine Ralph Willett Miller de dépasser son navire-amiral et de rejoindre les navires de tête. À 18 h, la flotte britannique avait repris sa progression avec le HMS Vanguard en sixième position de la ligne de dix navires alors que le HMS Culloden trainait à l'arrière et que le HMS Alexander et le HMS Swiftsure se hâtaient de rejoindre la flotte depuis l'ouest. Les deux flottes hissèrent leurs couleurs et chaque navire britannique ajouta un Union Jack à son gréement dans le cas où le mât principal serait arraché. À 18 h 20, le Guerrier et le Conquérant ouvrirent le feu sur le HMS Goliath et le HMS Zealous qui venaient rapidement dans leur direction.

Bataille d'Aboukir

Plan représentant une
                  ligne de haut-fond s'étendant approximativement du
                  nord au sud. Dans la direction des hauts-fonds se
                  trouve une ligne de 13 symboles "navires"
                  bleus quatre symboles plus petits à l'intérieur de la
                  ligne. Autour de l'avant de la ligne de
                  "navires" se trouvent 14 symboles rouges
                  avec des lignes indiquant leurs trajectoires durant
                  l'engagement.
Carte des positions et des mouvements des navires durant la bataille d'Aboukir le 1e et le 2 août 1798. Les navires britanniques sont en rouge et les navires français sont en bleu. Les positions intermédiaires sont en bleu et en rouge pâle92. La carte a été simplifiée et diffère du texte sur plusieurs points mineurs.

Dix minutes après que les Français eurent ouvert le feu, le HMS Goliath, ignorant les tirs du fort à tribord et ceux du Guerrier à bâbord, dont la plupart des projectiles lui passaient au-dessus, dépassa la tête de la ligne française90. Le capitaine Thomas Foley avait remarqué lors de son approche qu'il existait un espace inattendu entre le Guerrier et les hauts-fonds. De sa propre initiative, Foley exploita cette erreur tactique et changea de cap pour passer dans l'espace93. Comme la proue du Guerrier arrivait à portée de tir, le HMS Goliath ouvrit le feu et infligea de lourds dégâts avec deux bordées en balayage avant d'arriver sur le côté bâbord non préparé du Guerrier69 et les Royal Marines du bord ainsi qu'une compagnie de grenadiers autrichiens participèrent à l'attaque en ouvrant le feu avec leurs mousquets94. Foley avait prévu de jeter l'ancre le long du navire français pour l'engager à bout portant mais l'ancre mit trop de temps à descendre et son navire le dépassa complètement95. Le HMS Goliath s'arrêta finalement près de la proue du Conquérant sur lequel il ouvrit le feu tout en échangeant quelques boulets sur tribord avec la frégate Sérieuse et la bombarde Hercule ancrée dans les hauts-fonds87. L'attaque de Foley fut suivie par Hood à bord du HMS Zealous qui dépassa également la ligne française, parvint à jeter l'ancre à côté du Guerrier dans l'espace voulu par Foley et ouvrit le feu sur la proue du navire français. En moins de cinq minutes, le mât de misaine du Guerrier était tombé, ce qui enthousiasma les équipages des autres navires britanniques en approche97. Les capitaines français avaient été surpris par la rapidité des navires britanniques et se trouvaient toujours à bord de L'Orient lorsque la canonnade commença. Se hâtant de lancer leurs chaloupes, ils retournèrent à leurs navires. Le capitaine Jean-François-Timothée Trullet du Guerrier cria depuis sa chaloupe à son équipage de riposter aux tirs du HMS Zealous.

Le HMS Orion du capitaine James Saumarez fut le troisième navire britannique à entrer dans la bataille. Il contourna l'avant de la ligne de bataille et passa entre la ligne principale française et les frégates ancrées plus près de la côte98. Durant la manœuvre, la frégate Sérieuse ouvrit le feu sur le HMS Orion, ce qui blessa deux hommes. La convention de la guerre navale de la période était que les navires de ligne n'attaquaient pas les frégates tant qu'il restait des navires de même taille à engager mais en ouvrant le feu en premier, le capitaine Claude-Jean Martin avait violé la règle et Saumarez attendit jusqu'à ce que la frégate soit tout près avant de riposter. Le HMS Orion n'eut besoin que d'une seule bordée pour anéantir la frégate qui dériva alors jusqu'à s'échouer sur les hauts-fonds. Durant le délai causé par ce détour, deux autres navires britanniques étaient entrés dans la bataille. Le HMS Theseus qui se fraya un passage dans le chemin ouvert par Foley jusqu'à ce qu'il s'ancre le long du troisième navire français, le Spartiate. S'ancrant à bâbord, le navire de Miller ouvrit le feu à bout portant. Le HMS Audacious du capitaine Davidge Gould dépassa la ligne française, s'ancra du côté de la terre entre le Guerrier et le Conquérant avant d'ouvrir le feu sur les deux navires97note 3». Le HMS Orion rejoignit ensuite la bataille plus au sud que prévu et il ouvrit le feu sur le cinquième navire français, le Peuple Souverain, et sur le Franklin, le navire de l'amiral Blanquet.

Les trois navires britanniques suivants, le HMS Vanguard en tête suivi du HMS Minotaur et du HMS Defence restèrent en ligne de bataille et s'ancrèrent sur le flanc tribord de la ligne française à 18 h 40. Nelson concentra les tirs de son navire-amiral sur le Spartiate tandis que le capitaine Thomas Louis du HMS Minotaur attaqua l'Aquilon et le capitaine John Peyton du HMS Defence joignit les tirs de son unité sur le Peuple Souverain. L'avant-garde française étant maintenant largement dépassée en nombre, les navires britanniques suivants, le HMS Bellerophon et le HMS Majestic, dépassèrent la mêlée et avancèrent sur le centre français qui n'avait pas encore été engag. Les deux navires attaquaient maintenant des ennemis bien plus puissants et ils commencèrent à subir de lourds dégâts : le capitaine Henry D'Esterre Darby échoua dans sa tentative pour s'ancrer à côté du Franklin et se trouva sous le feu de la batterie principale du navire-amiral français, L'Orient103 tandis que George Blagdon Westcott du HMS Majestic ne parvint pas à s'arrêter et manqua de percuter L'Heureux. Incapable de s'arrêter à temps, le HMS Majestic eut son foc emmêlé dans les haubans du Tonnant qui ouvrit le feu sur le navire britannique à bout portant. L'amiral Brueys avait été gravement touché au visage et à la main par des éclats pendant l'engagement avec le HMS Bellerophon. Le dernier navire de la ligne britannique, le HMS Culloden, commandé par Troubridge, passa trop près de l'île d'Aboukir durant la tombée de la nuit et s'échoua. Malgré les efforts de l'équipage, du brick Mutine et du HMS Leander, le navire ne put être dégagé et les vagues le poussèrent un peu plus sur les récifs, ce qui causa des dégâts importants à la coque.

Reddition de l'avant-garde française

À 19h, les lampes d'identification sur les mâts de misaine des navires britanniques furent allumées. À ce moment, le Guerrier avait perdu tous ses mâts et était très endommagé. Le HMS Zealous était en revanche à peine touché car Hood l'avait placé hors de portée de la plupart des navires français et le Guerrier n'était pas du tout préparé pour un engagement simultané des deux côtés. Ses sabords sur bâbord étaient d'ailleurs encore fermés84. Même si son navire était dévasté, l'équipage du Guerrier refusa de se rendre et continua de riposter avec les quelques canons possibles et malgré les tirs nourris du HMS Zealous106. En plus des coups de canons, Hood demanda à ses Royal Marines de tirer au mousquet sur le pont du navire français, forçant les marins à se cacher mais il ne parvint pas à obtenir la reddition du capitaine Trullet. Les Français ne se rendirent qu'à 21 h quand Hood envoya une chaloupe pour prendre d'assaut le navire. Le Conquérant se rendit plus rapidement après avoir subi les bordées des navires britanniques progressant le long de la ligne française et avoir perdu tous ses mâts après avoir été lourdement pilonné par le HMS Audacious et le HMS Goliath ; il abaissa ses couleurs à 19 h. Avec son navire immobilisé et très endommagé, le capitaine Étienne Dalbarade, mortellement blessé, fit abaisser les couleurs et les Britanniques prirent le contrôle du navire107. À la différence du HMS Zealous, ces navires avaient subis de plus lourds dégâts durant l'engagement ; le HMS Goliath avait perdu la plus grande partie de son gréement, ses trois mâts étaient endommagés et il comptait près de 60 victimes. Une fois son adversaire vaincu, le capitaine Gould du HMS Audacious utilisa le ressort de son ancre pour ouvrir le feu sur le Spartiate, le navire français suivant dans la ligne. À l'ouest de la bataille, la Sérieuse sombra dans les hauts-fonds tandis que son équipage tentait de rejoindre le rivage.

  The Battle of the Nile, Thomas Luny, 1830, National Maritime Museum.

Le transfert de la bordée du HMS Audacious sur le Spartiate signifiait que le capitaine Maxime Julien Émeriau devait maintenant affronter trois adversaires. Le navire perdit tous ses mâts en quelques minutes mais la bataille continua jusque vers 21 h lorsque Emeriau gravement blessé se rendit. Même si le Spartiate combattait contre trois opposants, il avait été soutenu par son voisin, l'Aquilon, qui fait unique côté français, ne devait affronter qu'un seul adversaire, le HMS Minotaur. Le capitaine Antoine René Thévenard utilisa le ressort de son ancre pour pivoter et réaliser un tir de balayage contre la proue du navire-amiral de Nelson qui fit plus de 100 victimes108. Vers 20 h 30, Nelson fut touché à son œil aveugle par de la mitraille tirée par le Spartiate109. Un morceau de peau recouvrit son œil valide, le rendant temporairement aveugle110. Nelson s'effondra dans les bras du capitaine Edward Berry et fut emmené dans la cale. Croyant que sa blessure était fatale, il s'écria « Je suis mort. Rappelez-moi à ma femme » et demanda à voir l'aumônier Stephen Comyn111. La blessure fut immédiatement examinée par le chirurgien de bord, Michael Jefferson, qui considéra que son état n'était pas critique et se contenta de recoudre la peau et de poser un bandage112. Par la suite, Nelson ignora les ordres de Jefferson de se reposer et il retourna sur le pont peu avant l'explosion de L'Orient pour superviser les dernières étapes de la bataille. Si la manœuvre de Thévenard fut réussie, elle exposait la proue de son navire aux tirs du HMS Minotaur et à 21 h 25, le navire était démâté, très endommagé et son capitaine était mort ; les officiers subalternes furent donc forcés de se rendre114. Le capitaine Thomas Louis fit alors progresser son navire et il engagea le Franklin.

La dunette d'un navire
                  avec de nombreux marins. Au centre se trouve un homme
                  portant un uniforme d'officier avec un bandage sur la
                  tête. Il regarde vers la gauche du tableau où un grand
                  navire est en feu dans l'arrière-plan. Nelson retourne sur le pont après s'être fait soigner, 1eraoût 1798, Daniel Orme, 1805, National Maritime Museum.

Le cinquième navire français, le Peuple Souverain, était attaqué des deux côtés par le HMS Defence et le HMS Orion et il perdit rapidement son mât principal et son mât de misaine114. Sur le HMS Orion, une pièce de bois, éjectée de l'un des mâts du navire, tua deux marins avant de blesser le capitaine Saumarez à la cuisse116. Le Peuple Souverain étant très endommagé, le capitaine Pierre-Paul Raccord ordonna de couper le câble de l'ancre pour essayer d'échapper au bombardement. Le navire dériva vers le sud en direction du navire-amiral Orient qui ouvrit le feu sur le navire noirci par l'obscurité117. Le HMS Orion et le HMS Defence furent initialement incapables de poursuivre le navire car le premier avait perdu son mât principal avant et le second avait évité de justesse un brûlot improvisé qui dérivait à travers la bataille. L'origine de ce vaisseau, une chaloupe abandonnée recouverte de matières inflammables, est incertaine mais elle pourrait avoir été lancée par le Guerrier au début de la bataill. Le Peuple Souverain s'ancra non loin de L'Orient mais ne prit plus part aux combats et se rendit durant la nuit. Le Franklin poursuivait le combat mais Blanquet avait une grave blessure à la tête et Gillet avait été emmené dans la cale inconscient et était grièvement blessé. Peu après, un feu se déclara sur le pont lorsqu'un dépôt de munitions explosa et il fut éteint avec difficultés par l'équipage.

Au sud, le HMS Bellerophon était en grave danger alors que la puissante bordée de L'Orient fracassait le navire. À 19h 50, le mât de misaine et le mât principal furent arrachés et des incendies se déclarèrent simultanément dans divers endroits du navire119. Les feux furent éteints mais le navire avait perdu plus de 200 hommes et le capitaine Darby décida de couper les câbles à 20 h 20. Le navire endommagé dériva à l'écart de la bataille sous les tirs continus du Tonnant. L'Orient avait également subi de gros dommages et l'amiral Brueys fut touché au ventre par un boulet qui le coupa presque en deux. Il mourut quinze minutes plus tard sur le pont car il avait refusé d'être emmené à l'abri par ses hommes. Le capitaine de L'Orient, Luc-Julien-Joseph Casabianca, était également blessé au visage et un éclat l'avait rendu inconscient tandis que son fils de dix ans eut la jambe arrachée par un boulet alors qu'il se trouvait aux côtés de son père Le navire britannique le plus au sud, le HMS Majestic, s'était brièvement empêtré dans les cordages du Tonnant de 80 canons et avait subi de lourde pertes dans l'affrontement. Le capitaine George Blagdon Westcott fut tué par un tir de mousquet français. Le lieutenant Robert Cuthbert le remplaça au commandement et parvint à faire dériver son navire endommagé plus au sud et à 20 h 30, il se trouvait entre le Tonnant et son voisin L'Heureux et il engagea les deux navires Pour soutenir le centre, le capitaine Thompson du HMS Leander abandonna ses efforts inutiles pour dégager le HMS Culloden des hauts-fonds et se dirigea vers la ligne française. Il s'arrêta dans l'espace créé par la dérive du Peuple Souverain et réalisa des tirs de balayage sur le Franklin et L'Orient.

Alors que la bataille faisait rage dans la nuit, les deux navires britanniques à la traîne faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour rejoindre l'affrontement en se dirigeant vers les éclairs de l'artillerie dans la nuit noire. Averti de la présence des hauts-fonds d'Aboukir par le HMS Culloden échoué, le capitaine Benjamin Hallowell Carew du HMS Swiftsure entra dans la mêlée en engageant le centre français. Peu après 20 h, une coque démâtée fut repérée dérivant en face du HMS Swiftsure et Hallowell ordonna initialement à ses hommes de tirer avant d'annuler son ordre, inquiet de l'identité de l'étrange vaisseau. Hélant le navire endommagé, Hallowell reçut la réponse "Bellerophon, quitte l'action invalide". Rassuré de ne pas avoir accidentellement tiré sur un navire allié, Hallowell se plaça entre L'Orient et le Franklin et ouvrit le feu sur les deux. Le HMS Alexander, le dernier navire britannique non engagé suivit le HMS Swiftsure et s'arrêta près du Tonnant qui avait commencé à dériver à l'écart du navire-amiral français endommagé. Le capitaine Alexander Ball rejoignit alors l'attaque de L'Orient.

Destruction de L'Orient

a Bataille du Nil : Destruction de L'Orient, 1eraoût 1798, Mather Brown, 1825.

À 21 h, un feu fut repéré dans les ponts inférieurs de L'Orient. Identifiant les difficultés du navire-amiral français, le capitaine Hallowell ordonna à son équipage de tirer directement dans le brasier. Les tirs britanniques permirent aux flammes de s'étendre à la poupe du navire et empêchèrent toutes les tentatives pour l'éteindre119. En moins de vingt minutes, les flammes atteignirent les gréements et les voiles s'enflammèrent. Les navires britanniques les plus proches, le HMS Swiftsure, le HMS Alexander et le HMS Orion s'arrêtèrent de tirer, fermèrent leurs sabords et commencèrent à s'éloigner lentement en prévision de l'explosion des grandes quantités de munitions présentes à bord. De plus, les voiles et les ponts furent arrosées d'eau de mer pour éviter une propagation de l'incendi. De même, le Tonnant, L'Heureux et le Mercure coupèrent leurs câbles d'ancrage et dérivèrent vers le sud à l'écart du navire en flammes. À 22 h, l'incendie atteignit le dépôt de munitions et L'Orient fut presque complètement détruit par une énorme explosion. Le souffle fut si puissant qu'il déchira les voiles des navires à proximité et expédia des canons de trois tonnes à plus d'une centaine de mètres. Le HMS Swiftsure, le HMS Alexander et le Franklin connurent tous des débuts d'incendie provoqués par les débris mais les équipages parvinrent à les éteindre rapidement avec des seaux d'eau de mer mais il y eut une seconde détonation sur le Franklin.

Une bataille navale
                  confuse. Deux navires endommagés dérivent au premier
                  plan tandis que des flammes et de la fumée jaillissent
                  d'un troisième. À l'arrière-plan, la fumée s'élève
                  d'une mêlée confuse de navires. La Bataille du Nil, Thomas Luny, 1834.

L'origine du feu à bord de L'Orient n'a jamais été clairement établie mais plusieurs rapports avancent que des pots d'huile et de peinture avaient été laissés dans la dunette au lieu d'être convenablement rangés après que les travaux de peinture eurent été achevés peu avant le début de la bataille. De la bourre embrasée de l'un des navires britanniques aurait flotté jusque dans la dunette et aurait mis le feu à la peinture. Le feu se serait rapidement propagé à la cabine de l'amiral et dans un dépôt abritant des munitions incendiaires. Inversement, le capitaine Honoré Ganteaume rapporta ultérieurement que la cause de l'incendie était une explosion survenue dans la dunette précédée par plusieurs feux sur le pont principal. Quelle que soit son origine, l'incendie se propagea rapidement aux gréements et de manière incontrôlée car les pompes d'incendie avaient été détruites par un tir britannique. Un second brasier se déclara à la proue et piégea des centaines de marins dans les entrailles du navire. Les fouilles archéologiques ont découvert des débris dispersés sur plus de 500 m de fond marin Même si des centaines de marins avaient plongé dans l'eau pour échapper aux flammes, moins de 100 survécurent à l'explosion. Environ 70 furent recueillis par les navires britanniques dont Léonard Motard gravement blessé. Quelques autres, dont Ganteaume, parvinrent à rejoindre le rivage sur des radeaux. Le reste de l'équipage, soit près de 1 000 marins furent tués dont le capitaine Luc-Julien-Joseph Casabianca et son fils de douze ans, Giocante.

Bataille du Nil, 1eraoût 1798, Thomas Whitcombe, 1816, National Maritime Museum – l'apogée de la bataille lorsque L'Orient explose.

Les tirs s'arrêtèrent durant dix minutes après l'explosion car les équipages des deux camps étaient soit trop choqués pour continuer le combat soit tentaient d'éteindre les incendies de leurs propres navires. Durant l'accalmie, Nelson demanda de mettre les chaloupes à la mer pour recueillir les survivants de L'Orient. À 22 h 10, le Franklin recommença à tirer sur le HMS Swiftsure. Isolé et endommagé, le navire de Blanquet fut rapidement démâté et l'amiral, gravement blessé à la tête fut obligé de se rendre139. Plus de la moitié de l'équipage du Franklin avait été tué ou blessé. À minuit, seul le Tonnant restait engagé et le capitaine Aristide Aubert du Petit-Thouars continuait de faire tirer contre le HMS Majestic et le HMS Swiftsure quand ce dernier arriva à portée. Après plus de trois heures de combat à bout portant, le HMS Majestic avait perdu son mât principal et son mât de misaine tandis que le Tonnant n'était plus qu'une coque démâtée. Bien que le capitaine Du Petit Thouars eût perdu ses deux jambes et un bras, il fit clouer le drapeau français au mât pour l'empêcher d'être amené et donnait des ordres depuis un baquet de son situé sur le pont. Sous sa direction, le Tonnant dériva lentement vers le sud à l'écart de la bataille pour rejoindre l'arrière-garde menée par Villeneuve. Tout au long de l'engagement, l'arrière-garde française avait tiré sans discernement sur les navires en avant. Le seul effet notable fut la destruction du gouvernail du Timoléon par un tir du Généreux.

Matin

Au lever du soleil, vers 4 h le 2 août, l'arrière-garde française composée du Guillaume Tell, du Tonnant, du Généreux et du Timoléon fut attaquée par le HMS Alexander et le HMS Majestic. Bien que brièvement surpassés, les navires britanniques furent rejoints par le HMS Goliath et le HMS Theseus. Alors que le capitaine Miller manœuvrait pour placer son navire en position, le HMS Theseus fut pris pour cible par la frégate Artémise. Miller se tourna alors vers l'Artémise mais le capitaine Pierre-Jean Standelet abaissa son drapeau et ordonna l'abandon du navire. Miller envoya une chaloupe emmenée par le lieutenant William Hoste pour prendre possession du navire mais Standelet y avait mis le feu et l'Artémise explosa peu après Les navires de ligne français survivants commencèrent à se retirer vers l'est vers 6 h. Le HMS Zealous les poursuivit et fut capable d'empêcher la frégate Justice d'aborder le HMS Bellerophon qui s'était ancré au sud de la baie pour entreprendre des réparations rapides Deux autres navires continuaient d'arborer le drapeau français mais aucun d'entre eux n'était en mesure de s'enfuir ou de combattre. Lorsque L'Heureux et le Mercure avaient coupé leurs amarres pour échapper à l'explosion de L'Orient, leurs équipages avaient paniqué et aucun des capitaines (tous les deux blessés) n'était parvenu à reprendre le contrôle de son navire. Les deux vaisseaux s'étaient donc échoués sur les hauts-fonds. Isolés et sans défense, les navires furent attaqués par le HMS Alexander, le HMS Goliath, le HMS Theseus et le HMS Leander et ils se rendirent au bout de quelques minutes. Ces distractions permirent à Villeneuve de quitter la baie à 11 h avec la plupart des navires survivants. Cependant, le Tonnant, qui avait perdu tous ses mâts et dont le commandant Du Petit Thouars était mort de ses blessures et avait été jeté à la mer selon ses ordres, était incapable d'avancer suffisamment vite pour s'échapper et son équipage le fit s'échouer. De même, le Timoléon était trop au sud pour s'échapper avec Villeneuve et il s'échoua dans une tentative pour rejoindre les survivants. Les derniers vaisseaux français : les navires de ligne Guillaume Tell et Généreux et les frégates Justice et Diane quittèrent la baie tout en étant poursuivis par le HMS Zealous. Malgré ses efforts, le navire britannique fut la cible de tirs nourris et ne parvint pas à rattraper les navires français

Durant le reste de la journée, les marins britanniques réparèrent rapidement leurs navires et abordèrent et s'emparèrent de leurs prises de guerre. Le HMS Culloden, en particulier, nécessitait une assistance. Ayant finalement réussi à sortir son navire des hauts-fonds vers 2 h, Troubridge découvrit qu'il avait perdu son gouvernail et que près de 120 t d'eau par heure entraient dans le navire. Les réparations d'urgence et la fabrication d'un gouvernail de secours avec un mât de rechange durèrent les deux jours suivants. Le matin du 3 août, Nelson envoya le HMS Theseus et le HMS Leander pour obtenir la reddition du Tonnant et du Timoléon échoués. Le Tonnant, ses ponts encombrés par 1 600 survivants des autres navires français, se rendit à l'approche des navires britanniques tandis que le Timoléon fut incendié par son équipage qui rejoignit le rivage à bord de chaloupes. Le Timoléon explosa peu après-midi ; il était le onzième et dernier navire de ligne français détruit ou capturé durant la bataille.

Ordre de bataille

Les navires sont listés selon leur ordre dans leurs lignes de bataille respectives. Le nombre des victimes est évalué au plus juste mais la nature de la bataille fait que les pertes françaises sont difficiles à évaluer précisément. Les officiers tués sont indiqués avec le symbole †. Les caronades n'étaient traditionnellement pas prises en compte dans le calcul du rang d'un vaisseau et ces navires pouvaient avoir plus de canons que ce qui est indiqué ci-dessous.

  •      Cette couleur indique que le navire a été capturé durant la bataille
  •      Cette couleur indique que le navire a été détruit durant la bataille

Flotte britannique

Navire Rang Canons Commandant Victimes Notes
Tués Blessés Total
HMS Goliath 3e rang 74 Capitaine Thomas Foley 21 41 62 Mâts et coque très endommagés
HMS Zealous 3e rang 74 Capitaine Samuel Hood 1 7 8 Légèrement endommagé
HMS Orion 3e rang 74 Capitaine James Saumarez 13 29 42 Légèrement endommagé
HMS Audacious 3e rang 74 Capitaine Davidge Gould 1 35 36 Légèrement endommagé
HMS Theseus 3e rang 74 Capitaine Ralph Willett Miller 5 30 35 Coque très endommagée
HMS Vanguard 3e rang 74 Contre-amiral Horatio Nelson
Capitaine Edward Berry
30 76 106 Mâts et coque très endommagés
HMS Minotaur 3e rang 74 Capitaine Thomas Louis 23 64 87 Légèrement endommagé
HMS Defence 3e rang 74 Capitaine John Peyton 4 11 15 Mâts légèrement endommagés
HMS Bellerophon 3e rang 74 Capitaine Henry Darby 49 148 197 Démâté et très endommagé
HMS Majestic 3e rang 74 Capitaine George Blagden Westcott † 50 143 193 A perdu son mât principal et son mât de misaine, coque très endommagée
HMS Leander 4e rang 50 Capitaine Thomas Thompson 0 14 14 Légèrement endommagé
HMS Alexander 3e rang 74 Capitaine Alexander Ball 14 58 72 Mâts très endommagés
HMS Swiftsure 3e rang 74 Capitaine Benjamin Hallowell 7 22 29 Très endommagé
HMS Culloden 3e rang 74 Capitaine Thomas Troubridge 0 0 0 Échoué sur les haut-fonds durant l'attaque, il ne prit pas part aux combats. Coque très endommagée
HMS Mutine Sloop 16 Lieutenant Thomas Hardy 0 0 0 Assista le HMS Culloden durant la bataille et ne prit pas part aux combats

Flotte française

Navire Rang Canons Commandant Victimes Notes
Tués Blessés Total
Guerrier 3e rang 74 Capitaine Jean-François-Timothée Trullet ~350-400 victimes84 Démâté et très endommagé. Capturé mais ensuite détruit car trop endommagé.
Le Conquérant 3e rang 74 Capitaine Etienne Dalbarade † ~350 victimes108 Démâté et très endommagé. Capturé et renommé HMS Conquerant.
Spartiate 3e rang 74 Capitaine Maxime Julien Émeriau de Beauverger 64 150 214117 Démâté et très endommagé. Capturé et renommé HMS Spartiate.
Aquilon 3e rang 74 Capitaine Antoine René Thévenard † 87 213 300130 Démâté et très endommagé. Capturé et renommé HMS Aboukir.
Peuple Souverain 3e rang 74 Capitaine Pierre-Paul Raccord Pertes importantes Mât de misaine et mât principal arrachés et coque très endommagée. Capturé et renommé HMS Guerrier.
Franklin 3e rang 80 Contre-amiral Armand Blanquet
Capitaine Maurice Gillet
~400 victimes133 Mât de misaine et mât principal arrachés et coque très endommagée. Capturé et renommé HMS Canopus.
Orient 1er rang 120 Vice-amiral François Paul de Brueys d'Aigalliers †
Contre-amiral Honoré Ganteaume
Capitaine Luc-Julien-Joseph Casabianca †
~1 000 victimes6 Détruit par l'explosion des munitions.
Tonnant 3e rang 80 Chef de division Aristide Aubert du Petit-Thouars † Pertes importantes Démâté, échoué et très endommagé. Capturé le 3 août et renommé HMS Tonnant.
Heureux 3e rang 74 Capitaine Jean Pierre Étienne Pertes légères Échoué et très endommagé. Capturé le 2 août mais détruit car trop endommagé.
Mercure 3e rang 74 Lieutenant Cambon Pertes légères Échoué et très endommagé. Capturé le 2 août mais détruit car trop endommagé.
Guillaume Tell 3e rang 80 Contre-amiral Pierre Charles Silvestre de Villeneuve
Capitaine Saulnier
Pertes légères S'échappa le 2 août.
Généreux 3e rang 74 Capitaine Louis-Jean-Nicolas Le Joille Pertes légères S'échappa le 2 août avec le Guillaume Tell.
Timoléon 3e rang 74 Capitaine Louis-Léonce Trullet Pertes légères Échoué et très endommagé. Sabordé par son équipage le 3 août.
Frégates
Sérieuse 5e rang 36 Capitaine Claude-Jean Martin Pertes importantes Détruite par les dégâts reçus durant la bataille.
Artémise 5e rang 36 Capitaine Pierre-Jean Standelet Pertes légères Sabordé par son équipage le 2 août.
Justice 5e rang 40 Capitaine Villeneuve 0 0 0 S'échappa le 2 août avec le Guillaume Tell.
Diane 5e rang 40 Contre-amiral Denis Decrès
Capitaine Éléonore-Jean-Nicolas Soleil
0 0 0 S'échappa le 2 août avec le Guillaume Tell.
L'avant de la ligne française était soutenue par des canons installés sur l'île Aboukir et plusieurs canonnières et bombardes se trouvaient dans les haut-fonds à l'ouest de la ligne. Leur participation à la bataille fut symbolique et plusieurs d'entre-eux s'échouèrent durant l'engagement. Une bombarde fut sabordée par son équipage

Conséquences

« Je suis allé sur le pont pour voir l'état des flottes et quelle vision horrible cela était. La baie était couverte de corps, mutilés, blessés et brulés qui n'avaient pas un morceau de tissu sur eux à l'exception de leurs pantalons »

Position véritable de la flotte française alors qu'elle était ancrée près du delta du Nil et la manière dont Lord Nelson mena son attaque contre elle, Robert Dodd, 1800, National Maritime Museum.

Les pertes britanniques furent enregistrées avec une certaine précision et se montaient à 218 tués et environ 677 blessés mais le nombre des victimes qui moururent de leurs blessures est inconnu. Les navires les plus touchés furent le HMS Bellerophon avec 201 victimes et le HMS Majestic avec 193 ; inversement, le HMS Culloden n'en compta aucune et le HMS Zealous ne déplora qu’un seul mort et sept blessés. Le capitaine Westcott, cinq lieutenants et dix officiers subalternes étaient morts et le contre-amiral Nelson, les capitaine Saumarez, Ball et Darby et six lieutenants avaient été blessés3. Les pertes françaises sont plus difficiles à calculer mais elles furent très lourdes. Les estimations vont de 2 000à 5 000 avec le nombre généralement retenue de 3 500 qui inclut près de 2 000 morts dont la moitié aurait péri sur L’Orient. En plus de la mort du vice-amiral Brueys et du contre-amiral Blanquet blessé, quatre capitaines étaient morts et sept autres étaient gravement blessés. Au cours des semaines qui suivirent la bataille, les corps rejetés sur le rivage égyptien pourrirent lentement dans la chaleur de la baie.

Nelson déclara en observant la baie au matin du 2 août, « Victoire n'est pas un nom assez fort pour une telle scène ». Il resta à l’ancre durant deux semaines pour récupérer de ses blessures et il rédigea des dépêches et évalua la situation militaire en Égypte en utilisant des documents capturés sur les navires français153. La blessure de Nelson mesurait « trois pouces de long », avec « le crane visible sur un pouce ». Il souffrit toute sa vie de cette blessure et il tenta de dissimuler la cicatrice en se coiffant du mieux qu’il pouvait154. Pendant ce temps, ses hommes récupérèrent toutes les provisions et tous les équipements des navires détruits et ils réparèrent leurs navires et leurs prises de guerre. Tout au long de la semaine, la baie d’Aboukir fut entourée par des feux de joie, allumés par les Bédouins pour fêter la victoire britannique. Le 5 août, le HMS Leander fut envoyé à Cadiz avec une dépêche pour John Jervis portée par le capitaine Edward Berry. Au cours des semaines qui suivirent la bataille, tous les prisonniers, à l’exception de 200 d’entre-eux, furent relâchés sur le rivage sous promesse qu'ils ne reprendraient pas les armes même si Bonaparte leur ordonna de former une unité d’infanterie qui fut intégrée à son armée155. Le 8 août, les navires de la flotte pilonnèrent le fort d’Aboukir qui se rendit sans combattre. Les marins prirent quatre canons et détruisirent les autres ainsi que le fort où ils se trouvaient. L’île fut ensuite renommée "Île Nelson".

Le 10 août, Nelson envoya le lieutenant Thomas Duval du HMS Zealous avec des messages pour le gouvernement britannique en Inde. Duval traversa le Moyen-Orient en passant par Alep et il prit un navire pour se rendre de Bassorah à Bombay pour informer le gouverneur général des Indes Richard Wellesley de la situation en Égypte. Le 12 août, les frégates HMS Emerald du capitaine Thomas Moutray Waller, HMS Alcmene commandée par le capitaine George Johnstone Hope et HMS Bonne Citoyenne du capitaine Robert Retalick arrivèrent au large d’Alexandrie. Initialement l’escadron de frégates fut poursuivit par le HMS Swiftsure qui croyait qu’il s’agissait d’une flotte française avant de revenir le lendemain lorsque l’erreur avait été corrigée. Le jour de l'arrivée des frégates, le HMS Mutine fut envoyé en Grande-Bretagne avec les dépêches sous le commandement du lieutenant Thomas Bladen Capel, qui avait remplacé Hardy après la promotion de ce dernier au grade de capitaine du HMS Vanguard. Le 14 août, Nelson envoya le HMS Orion, le HMS Majestic, le HMS Bellerophon, le HMS Minotaur, le HMS Defence, le HMS Audacious, le HMS Theseus, le Franklin, le Tonnant, L'Aquilon, le Conquérant, le Peuple Souverain et le Spartiate en mer sous le commandement de Saumarez. La plupart des navires n'avaient qu'un mât temporaire et il fallut une journée complète au convoi pour rallier l'entrée de la baie et entrer en haute mer le 15 août. Le 16 août, L'Heureux échoué fut incendié car il était impossible de le récupérer et le 18 août, le Guerrier et le Mercure subirent le même sort. Le 19 août, Nelson prit la mer pour Naples avec le HMS Vanguard, le HMS Culloden et le HMS Alexander, laissant Hood commander le HMS Zealous, le HMS Goliath, le HMS Swiftsure et les frégates récemment arrivées pour surveiller les activités françaises à Alexandrie.

Bonaparte apprit la destruction de sa flotte le 14 août alors qu’il se trouvait dans son camp entre Salahieh et Le Caire. Le messager était un officier envoyé par le gouverneur général d'Alexandrie Jean Baptiste Kléber, et la dépêche avait été hâtivement rédigé par le contre-amiral Ganteaume qui avait rallié les navires de Villeneuve. Selon un témoignage, Bonaparte lut le message sans émotion avant d’appeler le messager pour obtenir plus de renseignements. Une fois que ce dernier eut terminé, Bonaparte aurait déclaré « Nous n'avons plus de flotte: eh bien. Il faut rester en ces contrées, ou en sortir grands comme les anciens ». Selon le témoignage du secrétaire du général Bourienne, Bonaparte fut submergé par la nouvelle et s’exclama « Malheureux Brueys, qu’avez vous fait ! ». Le général fit porter la responsabilité de la défaite sur le contre-amiral Blanquet blessé en l’accusant à tort d’avoir rendu le Franklin alors que le navire n’était pas endommagé. Les protestations de Ganteaume et du ministre Étienne Eustache Bruix réduiront ensuite les critiques que dut affronter Blanquet mais il ne recouvra jamais son poste. Bonaparte devait également faire face à ses officiers qui commencèrent à questionner le bien-fondé de l'expédition tout entière. Invitant ses officiers supérieurs à diner, Bonaparte leur demanda comment ils se sentaient. Lorsqu’ils répondirent qu’ils se sentaient « merveilleusement bien », Bonaparte répondit que c’était parfait car il les aurait fait fusiller s’ils continuaient « de fomenter des mutineries et de prêcher une révolte ». Pour prévenir tout soulèvement parmi la population locale, tous les Égyptiens surpris en train de discuter de la bataille risquaient d’avoir leur langue coupée.

Réactions

Les premières dépêches envoyées par Nelson furent interceptées lorsque le HMS Leander fut capturé par le Généreux dans un violent engagement au large de la Crête le 18 août 1798. Par conséquent, les rapports de la bataille n’arrivèrent pas en Grande-Bretagne avant l’arrivée de Capel à bord du HMS Mutine le 2 octobre. Lord Spencer s’évanouit lorsqu’il apprit la nouvelle. Nelson avait initialement été blamé dans le presse pour ne pas avoir réussi à intercepter la flotte française mais les rumeurs de la victoire arrivèrent du continent à la fin du mois de septembre et les nouvelles apportées par Capel furent accueillies par des célébrations dans tout le pays. Moins de quatre jours plus tard, Nelson fut fait baron du Nil et de Burnham Thorpe, un titre qu'il appréciait peu car il considérait que ses actions méritaient une plus grande récompense163. George III s’adressa au Parlement de Grande-Bretagne le 20 novembre en ces termes :

« La série sans égale de nos triomphes navals a reçu une un nouvelle splendeur lors d’une action décisive et mémorable, dans laquelle un détachement de ma flotte, sous le commandement du contre-amiral Nelson, a attaqué et presque entièrement anéanti un ennemi supérieur en nombre possédant tous les avantages de la situation. Cette grande et brillante victoire a jeté dans la confusion les auteurs d'une entreprise dont l’injustice, la perfidie et l’extravagance avaient attiré l’attention du monde et qui était en particulier dirigée contre certains des intérêts les plus vitaux du Royaume-Uni. Et le coup donné au pouvoir et à l’influence de la France a ouvert la voie, si elle était étayée par d’autres victoires, à la délivrance de l’Europe. »

— Roi George III, cité par William James dans The Naval History of Great Britain during the French Revolutionary and Napoleonic Wars, Volume 2, 1827,

Le convoi des prises de guerre de Saumarez s'arrêta à Malte où il participa à un soulèvement des Maltais. Il se rendit ensuite à Gibraltar, où le Peuple Souverain fut jugé trop endommagé pour la traversée jusqu’en Grande-Bretagne et fut transformé en navire de garde sous le nom de HMS Guerrier. Les autres navires capturés subirent des réparations rapides et naviguèrent jusqu’à Plymouth. Le Conquérant et L’Aquilon furent jugés trop endommagés et trop anciens pour reprendre du service dans la Royal Navy et les deux furent désarmés même s'ils avaient été rachetés pour 20 000 £ par la Royal Navy (environ 1 692 000 £ de 2012) en tant que HMS Conquerant et HMS Aboukir pour récompenser les équipages qui les avaient capturés. Des sommes similaires furent payées pour le Guerrier, le Mercure, L'Heureux et le Peuple Souverain tandis que d'autres navires valaient considérablement plus. Construit avec du chêne de l'Adriatique, le Tonnant avait été lancé en 1792 et le Franklin et le Spartiate avaient moins d’un an. Ces deux derniers participèrent sous leur ancien nom à la bataille de Trafalgar du côté de la Royal Navy tandis que le Franklin, considéré comme le « meilleur deux-ponts au monde » fut renommé HMS Canopus.

Nelson reçut une indemnité à vie de 2 000 £ (169 240 £ de 2012) par an de la part du Parlement de Grande-Bretagne et 1 000 £ de la part du Parlement d'Irlande même si cette dernière fut involontairement arrêtée après que l'Acte d'Union n'eut dissous le Parlement d'Irlande. Les deux parlements votèrent des motions de félicitations à l’unanimité et chaque capitaine ayant participé à la bataille reçut une médaille en or spécialement créée et les premiers-lieutenants de chaque navire engagé dans la bataille furent promu au rang de commander. Nelson intervint personnellement pour que l'équipage du HMS Culloden, qui n’avait pas participé directement à la bataille, reçoivent les mêmes honneurs que les marins des autres navires. La Compagnie anglaise des Indes orientales offrit 10 000 £ (846 210 £ de 2012) à Nelson en reconnaissance des bénéfices que ses actions ont apportés à la Compagnie et des indemnités similaires furent accordées par les villes de Londres, de Liverpool et d'autres corps municipaux ou entrepreneuriaux. Les capitaines de Nelson lui offrirent un sabre et un portrait en "témoignage de leur estime". Nelson encouragea publiquement cette proximité avec ses officiers et le 29 septembre, il parla d'une « bande de frères » en référence à la pièce Henri V de William Shakespeare. La notion de Nelsonic Band of Brothers ("ande de frères de Nelson) composée des officiers supérieurs qui servirent avec Nelson jusqu'à la fin de sa vie apparut à ce moment. Près de cinq décennies plus tard, la bataille faisait partie des affrontements reconnus par une agrafe attachée à la Naval General Service Medal décernée à tous les participants britanniques encore en vie en 1847.

Gravure montrant un
                  homme dans un uniforme naval distinctif trainant deux
                  crocodiles avec des têtes humaines.
Le galant Nelson ramène deux crocodiles français féroces et rares du Nil en présent au roi, James Gillray, 1798, National Maritime Museum. Les crocodiles représentent Fox et Sheridan.
Les Vainqueurs du Nil, une gravure publiée cinq ans après la bataille représentant Nelson et ses 15 capitaines.

Nelson reçut également les honneurs d’autres états. L'empereur ottoman Selim III, qui fit de Nelson le premier chevalier du nouvel Ordre du Croissant, lui offrit une aigrette en diamant et d'autres présents. De même, le tsar Paul Ier de Russie lui envoya, entre autres récompenses, une boite en or cloutée de diamants et des cadeaux similaires arrivèrent de différents monarques européens À son retour à Naples, Nelson fut accueilli par une procession triomphale menée par le roi Ferdinand IV et William Hamilton. Il revit l'épouse de Hamilton, Emma Hamilton, qui s'évanouit lorsqu'elle vit toutes les blessures qu'il avait subi depuis leur dernière rencontre. Célébré en héros par la cour napolitaine, Nelson s'essaya aux politiques napolitaines et il devint duc de Bronte, une action qui fut critiquée par ses supérieures et qui affaiblit sa réputation. Le général britannique John Moore, qui rencontra Nelson à Naples à cette époque, le décrivit comme "couvert d'étoiles, de médailles et de rubans ; ressemblant plus à un prince d'opéra qu'au conquérant du Nil".

Les rumeurs de la bataille apparurent dans la presse française dès le 7 août mais les premiers rapports crédibles n’arrivèrent pas avant le 26 août et même ces derniers avançaient que Nelson était mort et que Bonaparte avait été fait prisonnier. Lorsque les nouvelles devinrent certaines, la presse française avança que la défaite était due à une force britannique largement supérieure en nombre et à l’action de « traitres ». Dans les journaux opposés au gouvernement, la défaite était mise sur le compte du Directoire et d'un sentiment royaliste persistant dans la marine. Villeneuve fut la cible d'attaques cinglantes à son retour en France pour son échec à soutenir Brueys durant la bataille. Il se défendit en avançant que le vent était contre lui et que Brueys ne lui avait pas donné d'ordres pour contre-attaquer la flotte britannique. De nombreuses années plus tard, Bonaparte écrivit que si la marine française avait adopté les mêmes principes tactiques que ceux employés par les Britanniques :

« L'amiral Villeneuve ne se serait pas senti irréprochable à Aboukir car il est resté inactif avec cinq ou six navires, c'est-à-dire la moitié de l'escadre, durant vingt heures pendant que l'ennemi écrasait l'autre moitié. »

— Napoléon Bonaparte, Mémoires, Volume 1, 1823. Cité par Noel Mostert dans The Line Upon a Wind, 2007,

Par contraste, la presse britannique était enthousiaste ; de nombreux journaux présentèrent la bataille comme une victoire de la Grande-Bretagne sur l’anarchie et fut utilisée pour attaquer les politiciens whig pro-républicains comme Charles James Fox et Richard Brinsley Sheridan

Il y a eu un intense débat sur les forces relatives des deux flottes qui étaient à peu près équivalentes avec 13 navires de ligne de chaque côté. Cependant la perte du HMS Culloden, les tailles relatives de L’Orient et du HMS Leander et la participation à la bataille de deux frégates françaises et de plusieurs navires plus petits ainsi que la force théorique de la position française font que la plupart des historiens s’accordent pour dire que les Français étaient légèrement plus puissants. Cela est accentué par la bordée de plusieurs navires français comme le Spartiate, le Franklin, L’Orient, le Tonnant et le Guillaume Tell qui était significativement plus importante que celle de n’importe quel navire britannique. Néanmoins, les navires français furent handicapés par leur déploiement inadapté, par les équipages réduits et l’incapacité de l’arrière-garde commandée par Villeneuve à participer activement à l’engagement et ces facteurs contribuèrent à la défaite française

Conséquences militaires et diplomatiques

 

La bataille d’Aboukir a été qualifiée de « sans doute, la bataille navale la plus décisive du grand âge de la voile » et « de plus splendide et glorieux succès jamais remporté par la Royal Navy ». L’historien et écrivain C. S. Forester compara en 1929 la bataille d’Aboukir avec les autres grands engagements navals de l’histoire et conclut que « seule la bataille de Tsushima en 1905 pouvait rivaliser avec elle comme un exemple de destruction complète d’une flotte par une autre de force égal ». La bataille renversa immédiatement la situation stratégique et offrit le contrôle des mers à la Royal Navy qui le conserva jusqu’à la fin de la guerre. La destruction de la flotte française de Méditerranée permit à la Royal Navy de mettre en place un blocus des ports français et des autres ports ennemis sans crainte d’une attaque. En particulier, les navires britanniques coupèrent Malte de la France et aidèrent un soulèvement maltais qui poussa la garnison française à se retrancher à La Valette. Le siège de Malte qui en découla dura deux ans avant que les défenseurs ne soient contraints, par la faim, à se rendre. En 1799, les navires britanniques harcelèrent l’armée de Bonaparte qui progressait vers le nord à travers la Palestine et jouèrent un rôle crucial dans la défaite française lors du siège de Saint-Jean-d'Acre (1799). Ils capturèrent les chalands transportant les équipements de siège tandis que les unités françaises assiégeant la ville furent bombardées par les navires britanniques ancrés au large. C’est lors de l’un de ces engagements que le capitaine Miller du HMS Theseus fut tué lors de l’explosion d’un dépôt de munitions. La défaite d’Acre força Bonaparte à se replier en Égypte et à mettre un terme à ses efforts de conquête au Moyen-Orient. Le général français rentra en France sans son armée à la fin de l’année en laissant le commandement en Égypte à Kléber.

Les Ottomans, avec lesquels Bonaparte avait espéré conclure une alliance une fois qu’il aurait pris le contrôle de Égypte, furent encouragés par la bataille d’Aboukir à entrer en guerre contre la France. Les campagnes ultérieures sapèrent lentement la force de l’armée française piégée en Égypte. De même, la défaite française encouragea l'Empire d'Autriche et l'Empire russe à entrer dans la Seconde Coalition qui déclara la guerre à la France en 1799. Sans la présence française en Méditerranée, une flotte russe entra dans la mer Ionienne et les armées autrichiennes reprirent l’essentiel des territoires italiens perdus les années précédentes. Sans son meilleur général et ses vétérans, la France subit une série de défaites et il fallut attendre que Bonaparte revienne en tant que premier consul pour qu'elle ne retrouve une position dominante sur le continent européen. En 1801, les derniers éléments démoralisés de l’armée française d'Égypte furent battus par un corps expéditionnaire britannique. La Royal Navy exploita sa domination maritime pour envahir l'Égypte sans craindre une embuscade à l'ancrage.

Malgré la victoire britannique écrasante à Aboukir, la campagne d'Égypte aurait pu être un désastre bien plus grand pour la France. L’historien Edward Ingram a noté que si Nelson était parvenu à intercepter Bonaparte alors qu’il était en mer, la bataille aurait permis d’anéantir la flotte française et ses transports. Comme cela ne fut pas le cas, Bonaparte put continuer la guerre au Moyen-Orient et revint ensuite en Europe indemne. De même, de nombreux officiers qui formèrent par la suite le cœur des généraux et des maréchaux de l'Empire se trouvaient à bord des transports à destination de l'Égypte comme Louis Alexandre Berthier, Auguste de Marmont, Jean Lannes, Joachim Murat, Louis Desaix, Jean Reynier, Antoine-François Andréossy, Jean-Andoche Junot, Louis-Nicolas Davout et Mathieu Dumas

Postérité

La bataille d’Aboukir est restée l’une des victoires les plus célèbres de la Royal Navy et est restée influente dans l’imagination populaire britannique entretenue par sa représentation dans un grand nombre de dessins, peintures, poèmes et pièces de théâtre. L'une des œuvres les plus connues sur cette bataille est le poème Casabianca écrit en 1826 par Felicia Hemans. Elle y relate de manière romancée la mort du fils du capitaine Casabianca à bord de L’Orient. De nombreux monuments furent érigés en mémoire de la bataille dont l'Aiguille de Cléopâtre à Londres. Le monument fut offert par Méhémet Ali en 1819 en reconnaissance de la bataille de 1798 et de la campagne de 1801 mais il ne fut pas érigé sur le Victoria Embankment avant 1878. Les Nile Clumps près Amesbury, sont composés de hêtres prétendument plantés par Lord Queensbury à la demande de Lady Hamilton et de Thomas Hardy après la mort de Nelson. Les arbres forment un plan de la bataille car chaque bosquet représente la position d'un navire britannique ou français. La Royal Navy commémora la bataille en nommant plusieurs navires HMS Aboukir et HMS Nile. En 1998, le HMS Somerset se rendit dans la baie d'Aboukir pour bicentenaire de la bataille et ses marins déposèrent des gerbes en mémoire des marins morts durant l'affrontement.

Bien que le biographe de Nelson, Ernle Bradford eut avancé en 1977 que les restes de L’Orient « étaient très vraisemblablement irrécupérables », la première expédition archéologique sur la bataille menée en 1983 par une équipe française dirigée par Jacques Dumas dégagea l’épave du navire-amiral français. Le travail fut repris par Franck Goddio, qui entreprit un vaste projet d'exploration de la baie en 1998. Il découvrit que les débris du navire se trouvaient dans un cercle de 500 m de diamètre et il remonta des pièces en or et en argent de divers pays du pourtour méditerranéen, certaines datant du XVIesiècle. Il est probable que ces dernières faisaient partie du butin pris à Malte et qui fut perdu lors de l'explosion de L'Orient. En 2000, des fouilles réalisées sur des ruines de l’île Nelson par l’archéologue italien Paolo Gallo révélèrent de nombreuses sépultures dont la date correspond à celle de la bataille, de même que d’autres tombes occupées par des victimes de la campagne de 1801. Les dépouilles, dont celle d’une femme et de trois enfants, furent ré-inhumées en 2005 dans un cimetière à Shatby dans la banlieue d'Alexandrie. Des marins de la frégate moderne HMS Chatham, une fanfare de la marine égyptienne et un descendant de la seule tombe identifiée, celle du commander James Russell, assistèrent à la cérémonie

http://histoire-militaire.pagesperso-orange.fr/marine/aboukir.htm            http://www.lucedecasabianca.com/expedition.html

http://youtu.be/6df2tJX8I8E        http://youtu.be/Fv82qEnXLRE        http://youtu.be/NhtpZkwEdcA    http://youtu.be/JCkC-Z_M8pQ

 

Le combat du Généreux et du HMS Leander est un combat naval qui a lieu le 18 août 1798

au large de la Crète.Il oppose un vaisseau de ligne français de 3e rang de 74 canons à un vaisseau britannique de 4e rang de 50 canons. Tous les deux ont participé à la bataille d'Aboukir, quelques semaines auparavant. Le HMS Leander transporte le capitaine de pavillon de Nelson, chargé des dépêches consécutives à cette bataille.

genereux

Le vaisseau français capture son adversaire, après un combat de plusieurs heures.

Le capitaine britannique sera cependant célébré pour son courage et la résistance opposée, acquitté à l'issue de son passage en cour martiale et nommé au commandement de HMS Bellona (74 canons).   

Les adversaires    Le Généreux   Construit en 1785, à Rochefort, c'est un vaisseau de 3e rang de la classe Téméraire. Ce type de navire constitue l'épine dorsale des armées navales de l'époque.

Il porte 74 canons, avec 2 batteries superposées; 28 canons de 36 livres à sa batterie basse et 30 de 24 livres à sa batterie haute. Sur les gaillards, il porte aussi 16 canons de 8 et 4 caronades de 36.
Son équipage théorique est de 700 marins environ.
  • Le HMS Leander  Construit en 1780, à Chatham, c'est un vaisseau de 4e rang de la classe Portland. Ce type de navires, plus léger, a été conçu à l'origine pour opérer dans des eaux moins propices aux évolutions des navires plus lourds que lui. Mais c'est un type de navires sur le déclin qui n'a plus la puissance requise pour tenir place dans une ligne de bataille. Bien que HMS Leander ait participé à la bataille d'Aboukir, les vaisseaux de 50 canons sont plutôt désormais cantonnés aux rôles d'escorte ou sont armés en flûte.
Il porte 50 canons, avec 2 batteries superposées. Ce sont 22 canons de 24 livres à la batterie basse et 22 de 12 livres à la batterie haute. Sur les gaillards, il porte aussi 6 canons de 6.
Son équipage théorique est de 400 marins (environ) mais il n'en a plus que 282 ce jour-là.

La bataille de St George's Caye est un engagement naval livré le 10 septembre 1798

, à Belize, lors des guerres de la Révolution française.

En 1638, le pirate écossais Peter Wallace installe son quartier général à l'embouchure du fleuve Belize sur un îlot appelé "Cayo Cacina". L'établissement prospère et peu à peu sa population augmente et commence à coloniser le pays environnant, suscitant des litiges de plus en plus nombreux avec les Espagnols qui dominent la région. Par le traité de Versailles de 1783, traité annexe au traité de Paris qui met fin à la guerre d'indépendance américaine, l'Espagne reconnaît un droit d'usage sur la région à la Grande-Bretagne, sans toutefois renoncer à sa souveraineté. En 1786, par le traité de Londres, elle accorde à la Grande-Bretagne une concession de 6 684 kilomètres carrés sur le territoire avec interdiction de construire le moindre fort. En 1796, en violation de ce traité, les Britanniques construisent un fort à l'embouchure du fleuve Belize, et garnissent ses remparts de canons.

Les guerres de la Révolution française ensanglantent alors l'Europe; les deux pays appartenaient à la coalition qui combattent la France, mais en 1796 l'Espagne quitte ses alliés d'hier et associe son sort à cette dernière. La Grande-Bretagne lui déclare la guerre et les hostilités commencent. Quoique loin de l'Europe, la région ne devait pas être épargnée par la guerre, lorsque les Espagnols décident d'en chasser les Britanniques.

La bataille À la fin de l'été 1798, trente-deux navires embarquant 500 marins et 2 000 soldats se dirigent vers Belize, sous le commandement de don Antonio O'Neill, capitaine général du Yucatan. Le 3 septembre cette armada est en vue de St George's Caye et le 10 elle attaque massivement. La petite colonie a mobilisé le ban et l'arrière ban de sa population pour repousser l'invasion, et sa flotte composée de trois sloops, le HMS Merlin, commandé par le capitaine Moss, le Towser et le Tickler échange des bordées avec les navires adverses. Devant la disparité numérique des deux flottes, la population de Caye décide de rétablir l'équilibre et des dizaines d'hommes, miliciens, colons et esclaves noirs embarquent sur tous les bateaux du port: bateaux de pêche, transports… et se ruent à la bataille. Celle-ci dure deux heures et se termine par la retraite des assaillants qui retournent à Veracruz.

La colonie britannique est sauvée et jamais plus Belize ne subira d'invasion de la part de l'Espagne. En 1898, le 10 septembre est décrété jour de fête nationale à Belize.  

La polémique    Certains historiens guatémaltèques contestent l'importance du combat qu'ils qualifient d'escarmouche, soulignant notamment que, nonobstant les effectifs engagés dans cette « grande bataille », il n'y a eu ni pertes humaines, ni pertes matérielles, ce qui est miraculeux. Il semble effectivement avéré que les britannico-bélizéens n'ont pas eu de victimes dans leurs rangs, mais il ne paraît pas en être de même pour leurs adversaires, puisque plusieurs d'entre eux seraient enterrés dans le cimetière qui jouxte la chapelle de Caye.

En tout état de cause, force est d'admettre que l'importance historique d'une bataille se mesure moins au nombre des malheureux qui y ont perdu la vie qu'à ses conséquences. Ainsi, rares sont les batailles qui se sont données en Europe à la même époque dont les répercussions stratégiques ont été aussi décisives, que celles de St George's Caye, et cela malgré leurs nombreuses victimes : l'État actuel de Belize serait sans doute aujourd'hui une province du Guatemala, si le 10 septembre 1798, la fortune des armes avait souri aux Ibériques.

La bataille de l'île de Toraigh (ou de Donegal ou de Lough Swilly) est une bataille navale des guerres de la Révolution française qui se déroula le 12 octobre 1798

entre des escadres françaises et britanniques au large de la côte nord-ouest du Comté de Donegal en Irlande. Ce fut la dernière action de la rébellion irlandaise de 1798, la bataille de l'île de Toraigh mettant fin aux tentatives de la Marine française de débarquer un nombre substantiel de soldats en Irlande pour soutenir les rebelles. La Société des Irlandais Unis, dirigée par Theobald Wolfe Tone, avait lancé le soulèvement irlandais contre l'autorité britannique en mai 1798. À la demande des rebelles, une petite armée française commandée par le général Humbert avait débarqué à Killala, mais à la mi-septembre cette force avait été vaincue et la rébellion avait diminué d'intensité. Ignorant tout de la défaite, les Français dépêchèrent des renforts le 16 septembre. Cependant, après avoir échoué à intercepter la première expédition française, la Royal Navy était en alerte pour contrer toute autre tentative : quand l'escadre transportant les renforts quitta Brest, elle fut rapidement repérée. Après une longue poursuite, les Français furent obligés de se battre dans une baie de l'Île de Toraigh. Au cours de l'action, les navires français en infériorité numérique tentèrent de fuir mais furent vaincus au coup par coup, les Britanniques capturant quatre d'entre eux et dispersant les autres. Au cours des deux semaines suivantes, des patrouilles de frégates britanniques balayèrent le chemin de retour à Brest et capturèrent trois navires supplémentaires. Sur les dix navires de l'escadre française d'origine, seules deux frégates et une goélette revinrent à Brest sans encombre. Les pertes britanniques furent minimes. Cette bataille fut la dernière tentative de la Marine française de lancer une invasion sur une partie des Îles britanniques. Elle mit fin aux espoirs des Irlandais Unis d'obtenir un soutien étranger dans leur lutte contre les Britanniques. Après la bataille, Tone fut reconnu à bord du navire-amiral français, capturé et arrêté. Il fut ensuite jugé pour trahison et condamné à être pendu. Il se suicida dans les heures qui précédèrent sa pendaison.

Les ennemis de la Grande-Bretagne en Europe continentale savaient depuis longtemps que l'Irlande était un point faible dans les défenses britanniques. Des troupes débarquées y auraient trouvé un objectif stratégique intéressant, non seulement parce que l'envahisseur aurait pu compter sur le soutien d'une large partie de la population indigène, mais aussi parce que, au moins initialement, il aurait été confronté à des troupes moins nombreuses et moins fiables que dans le reste des Îles britanniques. En outre, lancer l'armée britannique dans une campagne irlandaise prolongée aurait permis de réduire sa disponibilité sur d'autres théâtres de guerre. Enfin, les planificateurs français estimaient qu'une invasion réussie de l'Irlande aurait pu constituer une base de départ idéale pour une invasion ultérieure de la Grande-Bretagne

La rhétorique de la Révolution française poussa de nombreux Irlandais à se battre pour les mêmes principes de liberté, d'égalité et de fraternité dans leur pays, la liberté dans ce contexte signifiant l'indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne5. Avec ces objectifs en tête, un avocat de Dublin, Theobald Wolfe Tone, fonda la Société des Irlandais Unis en 1791. Alliée à la République française, la société fut réprimée par les autorités britanniques et forcée d'entrer dans la clandestinité quand la guerre éclata entre la France et la Grande-Bretagne en 1793. Tone et d'autres membres de sa Société se rendirent secrètement en France pour convaincre la Convention nationale française d'envahir l'Irlande. Ils firent valoir qu'une telle invasion aurait pu compter sur le soutien d'un grand nombre d'Irlandais et, en cas de succès, aurait porté un coup sévère à l'effort de guerre britannique, peut-être même suffisant pour obliger la Grande-Bretagne à rechercher la paix

Tentatives d'invasion  Les différents partis politiques français estimaient difficile d'organiser une opération navale vers l'Irlande. Ils avaient en tête la défaite de la « flotte française de l'Atlantique » lors de la bataille du 13 prairial an II et la désastreuse opération de la campagne du Grand Hiver en 1795. Après la perte de beaucoup de ses meilleurs officiers pendant les purges politiques de la Terreur, ces défaites laissaient une image négative de la Marine française, décourageant toute pensée stratégique aventureuse Toutefois, une expédition fut finalement envoyée en Irlande en décembre 1796. L'expédition, dirigée par l'amiral Morard de Galles, se composait de 17 vaisseaux de ligne et 27 bateaux plus petits, et transportait 25 000 hommes. Au cours de la tempête qui éclata peu après le départ (la campagne avait lieu au pire moment de l'hiver), la frégate La Fraternité, avec à son bord l'amiral et le général en chef, fut séparée du reste de la flotte. Poursuivie par des bâtiments anglais, elle dut pousser assez loin au large, dans l'Atlantique. Quand elle atteignit enfin la baie de Bantry, le point de débarquement prévu, le reste de la flotte et de l'armée, qui n'avait pas osé débarquer, avait repris le chemin de Brest. Pas un seul soldat français n'avait débarqué et l'expédition était un désastre total, avec 13 navires perdus et plus de 2 000 hommes noyés

L'année suivante, Tone et ses compagnons essayèrent de persuader le gouvernement des Pays-Bas, alors sous occupation française, de préparer leur propre expédition11. Au cours de 1797, la flotte néerlandaise se prépara au voyage et en octobre partit vers Brest, avec l'intention de s'associer à la flotte française et de lancer une seconde tentative d'invasion. La flotte néerlandaise avait pris la mer seulement depuis quelques heures quand elle dut affronter la flotte britannique de la mer du Nord, commandée par l'amiral Adam Duncan. Duncan attaqua immédiatement et, dans la bataille de Camperdown qui suivit, captura ou détruisit une dizaine de navires et dispersa le reste La flotte française, pour sa part, ne quitta jamais le port de Brest.

La rébellion irlandaise de 1798  Dans l'espoir d'exploiter le soulèvement spontané qui se propageait à travers l'Irlande en mai 1798, le contre-amiral Daniel Savary effectua une troisième tentative qui connut davantage de succès. Il prit le commandement d'une petite escadre de frégates battant trompeusement les couleurs britanniques et, au mois d'août, débarqua 1 150 soldats français commandés par le général Humbert à Killala13. Les Français auraient pu envoyer une force plus importante, mais ils avaient été pris au dépourvu. En effet, il était prévu que la rébellion irlandaise commence avec le débarquement français, mais les services de renseignements britanniques avaient infiltré les Irlandais Unis et arrêté une grande partie de leur direction, déclenchant une révolte précipitée Malgré les succès initiaux du soulèvement, son sort était déjà tracé au moment où Humbert arriva, après les défaites successives des armées rebelles devant les troupes britanniques. Les forces de Humbert, rejointes par de nombreux Irlandais Unis, connurent à leur tour quelques succès, mais elles furent incapables de faire face à la supériorité britannique à la bataille de Ballinamuck et durent se rendre le 8 septembre. Bien que leur petite taille leur ait permis de rejoindre l'Irlande sans être repérées, ni l'escadre de Savary, ni l'armée qu'il conduisait ne furent suffisamment importantes pour avoir un impact significatif sur la campagne  

La mission de Bompart         Ignorant que Humbert avait capitulé et que la rébellion était vaincue, les Français préparèrent une nouvelle expédition sous le commandement du contre-amiral Jean-Baptiste Bompard16. Trois mille hommes embarquèrent à bord du vaisseau de ligne Hoche, de sept frégates (l’Immortalité, la Romaine, la Loire, l’Embuscade, la Bellone, la Coquille, la Sémillante et la Résolue) et d'une goélette, la Biche, qui quittèrent le port de Brest le 16 septembreToutefois, la Royal Navy, échaudée après avoir laissé passer l'escadre de Savary, se montrait désormais plus vigilante : des patrouilles itinérantes croisaient au large des principaux ports français et aux abords de l'Irlande, tandis que des escadres de cuirassés de la flotte de la Manche naviguaient à proximité, prêtes à intervenir contre toute nouvelle force d'invasion. Le commandant de l'escadre en mer d'Irlande était Sir John Borlase Warren, un officier très expérimenté qui s'était fait un nom lors de raids sur les côtes françaises au début de la guerre

L'escadre de Bompart quitta Brest en fin de soirée, dans l'espoir de passer inaperçue des navires britanniques à la faveur des ténèbres. Mais ils mirent trop de temps à sortir de la rade de Brest, et furent repérés à l'aube du 17 septembre par Richard Goodwin Keats à bord du HMS Boadicea. Keats divisa immédiatement ses forces. Il ordonna au HMS Ethalion, commandé par le capitaine George Countess, et au brick HMS Sylph, sous le commandement de John Chambers White, de suivre la force française. Pendant ce temps, Keats lui-même apporta les nouvelles des mouvements français à lord Bridport, amiral de la flotte de la Manche

La poursuite de Countess  Bompart se savait suivi par des navires britanniques, mais il continua néanmoins de naviguer vers le nord. Countess le suivait de près et fut rejoint le 18 septembre par le HMS Amelia, commandé par le capitaine Charles Herbert. Initialement au nord du navire français, l’Amelia avait repéré la chasse le jour précédent et profité de la nuit pour passer en silence à travers l'escadre de Bompart20. Le lendemain, Bompart tenta de se débarrasser de ses poursuivants en feignant de se diriger vers Lorient, puis il changea de route à nouveau le jour suivant, se dirigeant vers le sud comme s'il voulait partir vers les Antilles. Cependant, les navires britanniques restaient dans son sillage et, le 20 septembre, n'étaient plus qu'à neuf milles de la flotte de Bompart qui poursuivait sa route au sud-ouest comme s'il faisait voile vers les Amériques. Le HMS Anson, un vaisseau rasé commandée par Philip Charles Durham, rejoignit les forces britanniques le 20 septembre

Malgré les tentatives de Bompart de dissimuler sa destination, dans la soirée du 23 septembre Countess avait conclu à juste titre que le Français était en route pour l'Irlande. Il envoya le brick Sylphid avertir Sir Warren et d'autres navires britanniques de lui barrer la route21. Deux jours plus tard, le 25 septembre, Bompart fut contraint de faire route vers l'est et de perdre du terrain sur ses poursuivants quand un convoi de navires britanniques remonta vers le nord. Ce convoi était composé de plusieurs Indiamans lourdement armés, protégés par plusieurs frégates et constituait une grave menace pour les navires surchargés de Bompart20. Il tenta ensuite de foncer sur l'escadre de Countess, mais les navires britanniques, plus rapides, se tinrent tout simplement à bonne distance, ne reprenant leur poursuite qu'une fois que les Français eurent repris leur cap initial. Le 29 septembre, Bompart tenta une dernière fois de menacer ses poursuivants, essayant d'engager les frégates britanniques dans un combat avec trois de ses propres navires, dont l'Immortalité et la Loire. Ce plan échoua après que son navire amiral, le Hoche, perdit une partie d'un de ses mâts dans le gros temps et resta en arrière du reste de l'escadre, obligeant les frégates à retourner sous sa protection20.

Ne pouvant s'échapper, Bompart cessa de feindre de faire voile vers les Amériques et prit le cap du nord-ouest. La journée suivante, un fort vent brisa des mats du Hoche et de l’Anson, ce qui ralentit les deux escadres, mais les réparations furent effectuées plus vite sur le Hoche, et les Français furent en mesure de repartir les premiers. La poursuite continua vers le nord pendant les quatre jours suivants jusqu'au 4 octobre. Ce jour-là, un violent orage s'abattit et Bompart réussit à semer Countess dans l'obscurité croissante. Dans les grands vents, l’Amelia s'écarta de sa route et s'éloigna du reste de la flotte britannique le 7 octobre, tandis que l’Anson subissait de nouveaux dommages en perdant, cette fois, deux mats supérieurs

Le 11 octobre, le temps s'éclaircit et, repérant deux voiles au sud, Countess embarqua sur l’Ethalion pour enquêter. Les navires étaient l’Amelia et un navire de ligne de l'escadre de Warren, qui, ayant reçu l'avertissement du Sylph le 23 septembre, faisaient route vers le nord pour tenter d'intercepter les Français. L'escadre de trois navires de ligne de Warren et la corvette HMS Magnanime avaient été rejointes la veille par deux frégates supplémentaires stationnées à Lough Swilly : le HMS Mélampous, commandé par le capitaine Graham Moore, et le HMS Doris, par Lord Ranelagh. Warren garda le Melampous dans son escadre et envoya le Doris parcourir les côtes irlandaises et avertir les garnisons britanniques de la situation, en particulier dans la région du Donegal où avait eu lieu le débarquement français antérieur

La poursuite de Warren

Ayant finalement échappé à ses poursuivants, Bompart se dirigea directement sur Lough Swilly, où devait se dérouler le débarquement. Ignorant la défaite de la rébellion, il espérait que l'armée d'Humbert opérerait dans la zone de Swilly Lough, comme le prévoyait le projet de campagne avant le départ de France de Humbert En arrivant au large de la côte, Bompart chercha un site propice pour débarquer, mais ne put en trouver un avant la nuit du 10 octobre. Il passa la nuit près de l'île de Toraigh, mais fut surpris le lendemain de voir des voiles à l'horizon ; l'escadre de Warren avait été rejointe par les navires de Countess et faisait peser une menace écrasante sur les navires français. Abandonnant tout projet de débarquement, Bompart mena ses navires au vent pour leur donner une marge de manœuvre et offrir à leurs commandants autant d'occasions que possible de s'enfuir à l'approche des Britanniques

Tout au long de la journée, l'escadre de Warren leur barra la route au nord-est tandis que Bompart faisait des efforts désespérés pour atteindre la haute mer. Les deux flottes furent gênées par une tempête qui balaya la région peu avant 20 heures. Les parties hautes des trois mats du Hoche cassèrent et la voile du mât de misaine fut déchiquetée, rendant son navire beaucoup plus lent que ceux de ses compatriotes et les obligeant à rester à proximité pour sa défense. D'autres navires souffrirent aussi de la tempête, comme le navire français Résolue qui eut une sévère voie d'eau et l’HMS Anson qui perdit son mât d'artimon et plusieurs autres mats supérieurs

La bataille de l'île de Toraigh

  sir john Borlase Warren

 carte de l'irlande localisant les principaux emplacements de la bataille de l'île de Toraigh.

Dans la nuit, Bompart essaya de leurrer les Anglais en envoyant la goélette la Biche ordonner à la frégate la Résolue, commandée par le capitaine Jean-Pierre Bargeau, de faire accoster son navire et de lancer des fusées éclairantes dans l'espoir de détourner Warren de sa poursuite. Pour des raisons inconnues, cet ordre ne fut pas appliqué, et au matin, Warren était encore derrière Bompart, dont les navires naviguaient désormais sur deux lignes inégales. Les navires de Warren étaient encore plus dispersés, avec le HMS Robust et le HMS Magnanime à quatre milles nautiques (7,4 km) en arrière des Français et gagnant rapidement du terrain, l’Amelia et le Melampous un peu en retrait et le navire amiral, le HMS Canada avec le HMS Foudroyant à huit milles nautiques (15 km) de l'ennemi. Les autres navires britanniques étaient dispersés à travers cette formation, à part l’Anson qui naviguait loin derrière, hors de vue.

Réalisant qu'il ne pourrait pas s'échapper et aurait à combattre les Britanniques, Bompart mit son escadre en ordre de bataille et se dirigea vers l'ouest, attendant le signal de l'attaque de Warren. En raison de la dispersion de son escadre, Warren ne le lança qu'à 7 heures, ordonnant au Robust de se diriger vers les lignes françaises et d'attaquer directement le Hoche. Le capitaine du Robust, Edward Thornbrough, obéit immédiatement et se dirigea sur les Français, tirant sur les frégates l’Embuscade et la Coquille au passage avant d'arriver sur le Hoche et, à 8 heures 50, d'entamer un violent duel rapproché d'artillerie. Quelques minutes plus tard, la frégate britannique Magnanime entra en action, tirant sur les frégates françaises l’Immortalité, la Loire et le Bellone, restées en arrière et qui avaient empanné pour les tirer de dos. Les trois autres navires britanniques en action, Ethalion, Melampous et Amelia, tirèrent sur le Hoche isolé avant de poursuivre les frégates françaises qui s'éloignaient vers le sud-ouest. Le Canada et les autres navires britanniques ignorèrent le Hoche, sauf pour lui tirer quelques coups de feu lointains. Au moment de leur passage, le navire était visiblement une épave, après avoir été touché à plusieurs reprises par les tirs du Robust et du Magnanime. Bompart se rendit finalement à 10 heures 50, avec 270 tués ou blessés parmi ses membres d'équipages et passagers.

L’Embuscade fut le suivant à se rendre, après avoir été fortement endommagé dans les échanges de tir avec le Magnanime et encore plus par des tirs à longue distance pendant la poursuite du Foudroyant. Rattrapé par plusieurs gros navires britanniques, le capitaine de l’Embuscade, Clément LaRoncière préféra se rendre à 12 heures 30 après avoir fait jeter toutes les armes par dessus bord plutôt que de laisser détruire son navire. Le Magnanime, abimé après son combat avec le Hoche, prit possession de l’Embuscade et continua à suivre lentement derrière le reste de la flotte, tandis que le Robust, qui avait beaucoup souffert de son duel avec le Hoche, restait aux côtés de son adversaire de la veille pour en prendre possession. L'escadre française, suite à la direction du vent, se dirigea par le travers vers les bateaux britanniques épars, à commencer par le cuirassé Foudroyant. La plupart des frégates françaises étaient capables de distancer ce lourd navire ennemi, mais le Bellone fut moins heureux et un tir du cuirassé fit exploser une caisse de grenades dans la hune d'artimon. Cette explosion déclencha un incendie qui fut finalement maîtrisé, mais obligea le navire à réduire considérablement sa vitesse. Il fut peu après attaqué par le Melampous en combat rapproché et subit d'autres dommages. À proximité, la Coquille abandonna la lutte après avoir été dépassé par le Canada ; Warren ordonna au Magnanime qui suivait lentement d'en prendre possession.

L’Ethalion poursuivit le Bellone et tira de façon continue pendant deux heures avec ses canons de proue sur le navire français. L’Ethalion était plus rapide que sa proie et il parvint à sa hauteur au cours de l'après-midi, mais ne put pas s'en approcher suffisamment pour lui porter un coup décisif. Il fallut encore deux heures de poursuite pour que le Bellone, vaincu, finisse par se rendre vers 16 h 0036. Après le Hoche, le Bellone fut le navire qui subit le plus d'avaries au cours de la bataille. Au sud du conflit, l’Anson se trouva en danger quand les frégates restantes de l'avant-garde française se dirigèrent vers lui en masse. Le commandant du navire, Durham, fut d'abord surpris par leur approche, car il avait été trop loin pour assister au combat et les navires français portaient de fausses enseignes britanniques, mais il réalisa rapidement leur véritable identité et ouvrit le feu sur la Loire à 16 heures. Le navire rasé britannique, endommagé, était fortement gêné par son incapacité à manœuvrer, et ne put donc rien faire quand les bateaux français firent demi-tour et mirent les voiles, sinon continuer le feu jusqu'à ce qu'ils soient hors de portée. Pendant la soirée, les frégates françaises restantes échappèrent progressivement à leurs poursuivants et disparurent à la nuit tombante, laissant derrière elles quatre navires prisonniers, dont leur navire-amiral

la chasse À la nuit tombante, quelques-uns des navires français restants étaient entrés dans la baie de Donegal, toujours poursuivis par le Canada, le Melampous et le Foudroyant. Les deux forces se croisèrent à plusieurs reprises dans le noir et le Canada faillit être jeté sur le rivage. De retour sur le champ de bataille, Warren ordonna au Robust de tracter le Hoche dans le Lough Swilly. Cet ordre fut ensuite l'objet de critiques, car le Robust était lui-même très délabré et les orages de la semaine précédente n'avaient pas faibli Quand la tempête frappa les deux navires, le 13 octobre, le Hoche perdit plusieurs mâts et cassa sa remorque, ne sombrant pas que par les efforts combinés de l'équipage de prise britannique et des prisonniers français. Finalement, le 15 octobre, arriva le Doris qui prit le Hoche en remorque et les deux navires arrivèrent en Angleterre sans autre incident quelques jours plus tard. Entre-temps, l’Ethalion avait ramené le Bellone à bon port, et le Magnanime et l’Amelia avaient pris possession respectivement du Coquille et de l’Embuscade

Le Melampus et la Résolue

Dans la matinée du 13 octobre, Warren repéra deux frégates françaises quittant la baie de Donegal et se dirigea vers elles, ordonnant à Moore et au Melampus de rester en arrière, à la recherche d'autres navires. Gêné par des vents contraires, le Melampus parcourut la baie jusque tard dans la nuit et, vers 23 heures 30, fut surpris par l'apparition soudaine de l’Immortalité et de la Résolue près de la Pointe-Saint-Jean. L’Immortalité repéra rapidement le Melampus et s'éloigna, mais le commandant de la Résolue n'avait pas vu le navire britannique et hésita à suivre son compatriote dans l'obscurité40. Dans l'obscurité et la confusion, il prit le Melampus pour l’Immortalité et accosta, ne réalisant son erreur que lorsque le Melampus ouvrit le feu. En raison de la grosse mer, les canons de la Résolue avaient été fixés sur les ponts, de sorte qu'elle ne put riposter qu'avec une poignée de fusils tirant du gaillard d'arrière. Réalisant que son navire était incapable de se défendre, le capitaine de la Résolue se rendit au bout de quelques minutes, après avoir perdu dix hommes et une grande partie de son gréement. Le commandant du Melampus fit monter à bord un équipage de prise et repartit à la poursuite de l’Immortalité   

Fuite de la Loire     La Loire et la Sémillante s'étaient échappées de la bataille vers Black Sod Bay, où elles espéraient se cacher jusqu'à ce qu'elles aient un passage dégagé vers la France. Toutefois, le 15 octobre au soir, une escadre de frégates britanniques aux ordres de James Newman contourna la pointe sud de la baie, obligeant les navires français à fuir vers le nord. Toutes voiles dehors, Newman ordonna au HMS Révolutionnaire de se concentrer sur la Sémillante tandis qu'il poursuivait la Loire à bord du HMS Mermaid, accompagné par le brick HMS Kangaroo sous le commandement d'Edward Brace. La Loire et la Sémillante se séparèrent pour diviser leurs poursuivants; Mermaid et Kangaroo perdirent la trace de la Loire en début de soirée et la Sémillante échappa au Révolutionnaire après la tombée du jour.

Toutefois, dans la matinée du 16 octobre, Newman repéra la Loire à l'horizon et ordonna immédiatement à ses navires de la poursuivre. La Loire fut plus rapide que la Mermaid dans les vents forts, mais elle fut incapable de distancer le Kangaroo, qui s'engagea directement dans un duel d'artillerie à distance avec une frégate beaucoup plus importante que lui. Le combat fut très déséquilibré et le Kangaroo dut faire marche arrière après avoir subi des dommages dans son gréement. La Loire avait aussi été endommagée et, à 6 heures 45 le lendemain matin, le capitaine Segond réalisa qu'il ne ourrait pas échapper à ses poursuivants. À voilure réduite, il décida d'engager le combat avec la Mermaid, alors le seul poursuivant à sa portée.

Le combat entre la Mermaid et la Loire commença à 7 h 00 et l'échange de tirs d'artillerie devint serré et violent après une tentative d'abordage de la Mermaid par la Loire déjouée par le timonier du navire britannique. Les deux navires étaient gravement endommagés, la Mermaid frappant plusieurs espars de son adversaire, mais touchée à son tour par les tirs de fusils des soldats à bord de la Loire. À 9 heures 15, le navire français perdit un nouvel espar et Newman était déterminé à foncer sur son adversaire. Au moment où il voulut exécuter la manœuvre, un tir de la Loire abattit le mat de misaine de la Mermaid, la rendant ingouvernable et mettant hors-service un certain nombre de ses canons. Voyant là une occasion de s'échapper, la Loire cessa le combat et s'éloigna, se mettant rapidement à une distance appréciable avant que l'équipage de la Mermaid ne puisse réparer son mât. Des vents violents entravèrent également les efforts de réparation, déchirant plusieurs voiles et espars et provoquant la noyade du charpentier de bord quand il sauta par dessus bord. Au moment où la Mermaid fut prête à reprendre le combat, la Loire s'était échappée.

Malheureusement pour le capitaine Segond, à l'aube du 18 octobre, le HMS Anson se révéla être à courte distance, faisant difficilement route vers le sud après les dommages subis par ses mâts lors de la bataille du 12 octobre. Bien que le navire fût presque impossible à gouverner, le capitaine de l’Anson n'était pas décidé à perdre une seconde possibilité de livrer bataille et amena peu à peu son bateau à proximité de la Loire, incapable de s'échapper. Le Kangaroo accompagnait l’Anson. Il avait récupéré de l'avarie du 16 octobre et était prêt pour de nouveaux combats. À 10 heures 30, l’Anson et la Loire commencèrent leurs échanges de tirs, incapables de manœuvrer de manière efficace et ne comptant que sur leur puissance de feu pour détruire l'adversaire. Kangaroo s'approcha par l'arrière non protégé de la Loire, tira à plusieurs reprises et immobilisa le navire français. À midi, la Loire avait perdu son grand mât et, incapable de fuir, son capitaine fut forcé de se rendre. Son bateau fut remorqué jusqu'au port comme sixième prise de la bataille.

Le Fisgard et l’Immortalité Les quatre navires restants de la flotte française avaient réussi à échapper aux poursuites et, le 19 octobre, approchaient séparément de Brest, essayant de passer à travers le blocus britannique serré autour du port. Sur la Romaine, le capitaine Mathieu-Charles Bergevin avait tenté de débarquer les troupes à bord de son navire en Irlande le 13 octobre, mais avait été forcé d'abandonner ce plan quand les soldats refusèrent d'être débarqués. Il navigua ensuite vers le sud-ouest, réussit à éviter tout contact avec les forces britanniques, se joignit à la goélette la Biche et arriva à Brest le 23 octobre. Le même jour, après une course-poursuite avec le Révolutionnaire, la Sémillante arriva à Lorient, dernier navire français à rentrer chez lui.

L’Immortalité se trouvait lui aussi presque en sécurité. Dans la matinée du 20 octobre, son capitaine Jean-François Legrand approchait de Brest lorsque son navire fut repéré par le capitaine Thomas Byam Martin du HMS Fisgard. Le Fisgard, qui faisait partie de l'escadre britannique chargée du blocus de Brest, voulut immédiatement engager le combat. L’Immortalité tenta d'abord de s'enfuir, mais il fut forcé d'affronter le Fisgard, plus rapide que lui, à 11 heures. Au cours du combat rapproché qui suivit, même si le Fisgard subit de graves dommages, il en provoqua de plus graves et faillit couler son adversaire. L’Immortalité, qui avait perdu un mât et menaçait de couler, se rendit à 15 heures 30. L’Immortalité comptait 115 blessés, parmi lesquels son capitaine, son premier lieutenant et le général Ménage (commandant les 250 soldats à bord), qui périrent tous. Le Fisgard, avec l'aide des autres navires de l'escadre de blocus, ramena le navire ennemi à Plymouth

escadre de Savary    le Sirius s'empare des frégates bataves Wilhelmina et Waakzaamheid.

Le haut commandement français n'avait pas été découragé par la destruction de sa force d'invasion et avait préparé et envoya une deuxième escadre de quatre frégates, sous les ordres du contre-amiral Daniel Savary. Cette force, initialement prévue pour soutenir Bompart, devait se charger d'escorter les survivants lors de leur retour vers la France. Le 27 octobre, Savary apprenant la destruction de l'escadre de Bompart et l'échec de la rébellion irlandaise de la bouche de sympathisants locaux à Killala, fit route immédiatement vers le sud, espérant éviter le même sort. Toutefois, le 28 octobre, il fut repéré par une escadre britannique de trois navires, dont deux navires de la ligne, commandée par le capitaine Sir James Saumarez50. Saumarez se mit immédiatement en chasse et les deux escadres échangèrent de loin des tirs de canon pendant toute la journée. Tard dans la soirée, le navire-amiral de Saumarez, le HMS Caesar, perdit une partie de sa mature par vents forts et le commandement passa à Sir Richard Bickerton à bord du HMS Terrible.

Après un nouveau jour de poursuite, l'après-midi du 29 octobre, Savary divisa son escadre en deux, envoyant deux frégates vers le sud-est et se dirigeant au nord-ouest avec les deux autres. En réponse, Bickerton divisa aussi ses forces, envoyant la frégate HMS Melpomene vers le groupe sud et poursuivant lui-même Savary avec Terrible. Le 30 octobre, les deux navires britanniques étaient à moins de deux milles nautiques (3,7 km) de leurs adversaires et se préparaient au combat quand, à 17 heures, un orage violent éclata sur la région. Savary augmenta son avance en jetant armes, chevaux et matériel par-dessus bord dans le but d'alléger ses navires et d'être mieux adapté aux vents violents. Les navires britanniques, plus lourds, ne purent suivre la vitesse de leurs adversaires et furent distancés. Lorsque le temps se dégagea, les navires français étaient hors de vue et tous quatre revinrent finalement séparément à Brest, mettant fin à la dernière tentative française d'envahir l'Irlande.

La Marine de la République batave fit également une tentative avortée pour soutenir la flotte d'invasion française. Elle envoya, le 24 octobre, les petites frégates Wilhelmina et Waakzaamheid vers l'Irlande avec du matériel militaire. Dans les heures qui suivirent leur départ du port, ces deux navires furent interceptés et capturés par la frégate britannique HMS Sirius aux ordres du capitaine Richard King.

Conséquences

 potrait de Wolfe Tone.

Le retour de Savary au port marqua la fin de la dernière tentative d'une nation continentale de débarquer des troupes en Irlande. Les pertes françaises lors de cette opération avaient été si importantes qu'il devenait irréaliste d'envisager de la répéter. De même, les énormes pertes irlandaises lors de la rébellion, associées aux représailles britanniques contre le peuple irlandais, mit fin à tout espoir de rallumer l'insurrection dans un futur proche. La perte la plus grave pour les Irlandais Unis fut l'arrestation de Wolfe Tone lui-même. Il fut découvert parmi les prisonniers du Hoche, inculpé de trahison et condamné à mort, mais se suicida avant l'exécution de la sentence.

En Grande-Bretagne, ces batailles furent considérées comme de grands succès, et tous les combattants eurent droit aux remerciements du Parlement. De nombreux officiers subalternes furent promus et tous les membres d'équipage reçurent des récompenses financières provenant de la vente des navires capturés. L’Immortalité et la Loire furent achetés et servirent dans la Royal Navy sous leurs propres noms pendant de nombreuses années, alors que le Hoche et l’Embuscade furent rebaptisés respectivement HMS Donegal et HMS Ambuscade. La Coquille devait être également vendue, mais en décembre 1798, une explosion tua 13 personnes et détruisit totalement le navire. Les deux derniers navires, la Résolue et la Bellone, furent jugés trop vieux et trop endommagés pour prendre du service actif. Elles furent toutefois achetées par la Royal Navy pour payer leurs ravisseurs, la Bellone devint la HMS Proserpine et la Résolue la HMS Resolue. Les deux navires servirent de navires portuaires pendant quelques années avant d'être mis à la casse. Cinquante ans plus tard, la bataille fut ajoutée aux affrontements reconnus par une barrette attachée à la Naval General Service Medal, remise sur demande à tous les participants britanniques qui étaient encore en vie en 1847

Le 20 novembre 1798, pendant la Quasi-guerre qui oppose la France aux États-Unis, la marine française remporte son seul succès du conflit

 

contre un bâtiment de guerre américain en capturant au large de la Guadeloupe la goélette USS Retaliation.

En novembre 1798, une petite escadre américaine composée du sloop USS Montezuma, du brick USS Norfolk et de la goélette USS Retaliation croise au large des Antilles pour protéger les navires de commerce des attaques des corsaires français. L’USS Retaliation est l'ancien Croyable français, capturé le 7 juillet précédant par l’USS Delaware.

Le 20 novembre, des voiles sont aperçues à l'horizon. Les Américains sont persuadés qu'il s'agit de bâtiments britanniques et ils n'infléchissent pas leur route puisque les États-Unis et la Grande-Bretagne sont alors en paix.

Mais les voiles inconnues sont en réalité celles de deux puissantes frégates françaises: l’Insurgente et le Volontaire, bien mieux armées et plus rapides que les bâtiments américains.

Revenus de leur méprise, les trois navires américains cherchent le salut dans la fuite, mais pour l’USS Retaliation, il est trop tard, l'ennemi est sur lui. L’Insurgente ouvre le feu sur la goélette et lui intime de se rendre ; celle-ci n'ayant que douze canons à opposer à plus de quarante amène son pavillon.

Son équipage, prisonnier de guerre, est transféré à bord du Volontaire, tandis que l’Insurgente, un magnifique navire extrêmement véloce, s'élance à la poursuite des fuyards. Le lieutenant William Bainbridge, malheureux commandant de l’USS Retaliation, offre son épée au capitaine Saint-Laurent, commandant du Volontaire, mais celui-ci la refuse avec élégance, soulignant que devant la disproportion des forces, Bainbridge ne pouvait pas livrer bataille

. L'officier américain laissé libre de ses mouvements assiste du pont du Volontaire à la suite de l'engagement et constate avec inquiétude que l’Insurgente ne cesse de gagner du terrain sur ses adversaires

. C'est alors que le capitaine Saint-Laurent a la malencontreuse idée de l'interroger sur l'armement des navires poursuivis. Brainbridge lui répond qu'ils disposent pour l'un de 28 canons et de 29 pour l'autre alors qu'ils n'en ont pas la moitié. Accordant foi aux dires de l'Américain et très inquiet, le capitaine du Volontaire fait ordonner par signaux à l’Insurgente de stopper la poursuite ; moins gradé, son commandant, le capitaine Pierre-Michel Barreault obtempère tandis que le Montezuma et le Norfolk disparaissent sans demander leur reste.

Revenu près du Volontaire Barreault exige des explications auprès de Saint-Laurent ; la discussion entre les deux hommes devient très vite orageuse car Barreault, dont le navire avait presque rejoint ses proies, a pu se rendre compte de la réalité de leur armement. Saint-Laurent ne peut que constater avoir été joué par Bainbridge, il ne tire cependant aucune vengeance à l'encontre de ce dernier

conséquence   La présence d'esprit de Bainbridge jointe à la naïveté du capitaine du Volontaire ont sauvé les Américains d'une sévère défaite. Les Français doivent se contenter de la capture du Retaliation qui est rebaptisé en Magicienne, mais ils ne le gardent pas longtemps

. En effet, il est repris par le navire américain USS Merrimack le 28 juin 1799. Quant à Bainbrige, il est libéré à la fin du conflit. Quoiqu'il soit le premier officier de l'US Navy à avoir rendu un bâtiment depuis la fin de la guerre d'indépendance, la capture de son navire ne lui porte pas préjudice et il se voit confier le commandement du Norfolk que son astuce a sauvé.

Il s'illustre par la suite dans le conflit qui oppose son pays aux Tripolitains puis lors de la guerre de 1812, au cours de laquelle il capture la frégate britannique Java.

 

 

The U.S. warship, Delaware, commanded by Capt. Stephen Decatur, Sr., captured a French privateer, La Croyable, off Great Egg Harbor Bay, New Jersey, on 7 July 1798. Before her capture, the schooner had been preying upon shipping off the Delaware Capes and had taken a British brigantine and a Philadelphia merchantman, Liberty. She had also boarded and robbed coaster Alexander Hamilton.The U.S. Navy purchased La Croyable on 30 July 1798, manned her at Philadelphia, renamed her Retaliation, and placed her under the command of Lt. William Bainbridge.

Retaliation departed Norfolk on 28 October 1798 with Montezuma and Norfolk and cruised in the West Indies protecting American commerce during the Quasi-War with France. On 20 November, a pair of French frigates, Insurgente and Volontaire, overtook Retaliation while her consorts were away on a chase and forced Bainbridge to surrender the hopelessly out-gunned schooner. However, even as a prisoner, the American officer managed to serve his country. He saved Montezuma and Norfolk by convincing the senior French commander that those American warships were too powerful for his frigates and induced him to abandon the chase.

Renamed Magicienne by the French, the schooner again came into American hands on 28 June 1799, when a broadside from Merrimack forced her to haul down her colors. She performed convoy duty in the Caribbean before returning to Philadelphia in August. Her crew was then discharged and the schooner was sold on 29 November 1799 to Thomas and Peter Mackie.

William Bainbridge commodore of the USS Retaliation in 1798

http://en.wikipedia.org/wiki/William_Bainbridge

Quasi war With the organization of the United States Navy in 1798, Bainbridge was included in the naval officer corps and in September 1798 was appointed commanding Lieutenant of the schooner USS Retaliation. He was ordered to patrol the waters in the West Indies along with Captain Williams of the Norfolk, both of whom were under the command of Murray who was in command of the frigate Montezuma On November 20, 1798, Lt. Bainbridge surrendered the Retaliation without resistance to two French frigates, the Le Volontier, with 44 guns and l'Insurgente bearing 40 guns, after he mistook them for British warships and approached them without identifying them. Bainbridge and his crew were taken aboard the Volontier where the two French frigates continued in their pursuit of other nearby American vessels. During the flight to capture the Americans, Bainbridge offered words of caution to the French commander of L' Insurgente, Captain St. Laurent, about American strength; this made St. Laurent wait for his consorts far behind him.

The Retaliation was the first ship in the nascent United States Navy to be surrendered. Bainbridge was not disciplined for this action.

In March 1799, Bainbridge was appointed Master Commandant of the brig USS Norfolk of 18 guns and ordered to cruise against the French.

Le combat de l'HMS Ambuscade et de la Bayonnaise est un combat naval qui se déroule le 14 décembre 1798

, à 30 milles nautiques au large de l'île de Ré et qui met aux prises une frégate britannique et une corvette française.Au bout de plusieurs heures de combat, la corvette, surclassée en puissance de feu et en qualités manœuvrières, réussit à aborder son adversaire et à le capturer.

La frégate passera sous le pavillon tricolore sous le nom d’Embuscade. Elle sera reprise par le HMS Victory le 28 mai 1803.

ambuscade

Cette action, montée en épingle à l'époque, a donné lieu à plusieurs tableaux dont celui de Louis-Philippe Crépin exposé à Paris, au Musée de la Marine.

Bataille navale livrée le 9 février 1799, pendant la Quasi-guerre, qui oppose la France révolutionnaire aux États-Unis d'Amérique

de 1798 à 1800 et lors de laquelle, la frégate américaine USS Constellation de 38 canons, commandée par Thomas Truxtun, combat et capture la frégate l’Insurgente de 40 canons, un des bateaux les plus rapides de la Marine française.

La bataille commence à environ 18 milles au nord-est de Niévès aux Petites Antilles, vers midi, quand l'USS Constellation repère l’Insurgente qui fait aussitôt voile pour s'éloigner. L’Insurgente avait capturé le 20 novembre 1798 le schooner USS Retaliation (ex-Croyable français, capturé par les Américains le 7 juillet), prise qui avait suscité l'indignation des États-Unis1 et, trois semaines plus tôt, elle avait été poursuivie par l'USS Constitution mais avait réussi à s'enfuir.

La mission de l’Insurgente est le pillage des navires de commerce ; Pierre-Michel Barreault, son commandant, a ordre d'éviter la confrontation avec un autre vaisseau de guerre.

Au bout d'une heure de poursuite, Truxtun est assez proche pour faire des signaux afin de déterminer si le bateau qu'il pourchasse est britannique ou pas (les États-Unis et l'Angleterre étaient alors en paix). Le navire inconnu arbore les couleurs américaines, mais Truxtun n'obtient pas de réponse satisfaisante à ses signaux. Il essaie alors les signaux britanniques, sans plus de succès2. Faute de réponse, il continue à donner la chasse à l’Insurgente et appelle aux postes de combat.

La Constellation donne toute la voile en dépit d'un vent fort, soufflant en rafales, qui menace de déchirer une voile ou de briser un étai. Une rafale déchire un hunier, ce qui contraint la Constellation à ralentir mais l’Insurgente a encore moins de chance : elle casse son mât de hune qui s'abat sur le pont et elle est à la merci de la Constellation. Barreault fait réduire la toile et appelle aux postes de combat.

L’Insurgente hisse le drapeau tricolore et le capitaine français essaye de parlementer avec son homologue américain. Cette tentative reste sans réponse.

L’Insurgente est dévastée par la première bordée de la Constellation qui cause de nombreux morts. Les pièces de 24 de l'américain ont tiré à double-charge, visant la coque, selon l'habitude de la Royal Navy. Elle essaie de virer et ralentit, permettant à la Constellation de passer sur sa proue et de lui tirer, en enfilade, une autre bordée. La Constellation tourne sous le vent et continue d'échanger des bordées avec l’Insurgente.

 combat de la Constellation et de l’Insurgente, dessin de William Bainbridge Hoff

Barreaut voit les boulets de 24 livres de la Constellation traverser sa coque, et comprend qu'il livre un combat complètement inégal, avec sa mâture brisée, ses canons de 12 livres incapables d'endommager son adversaire et une grande partie de son équipage mis hors de combat par les deux premières bordées. Il panique et se cache derrière le cabestan pour se protéger. L'enseigne de vaisseau Petitpierre est contraint de le menacer avec un couteau pour le faire sortir de son abri et reprendre le commandement de son bâtiment4. Il reprend ses esprit et fait amener ses couleurs et la Constellation emmène le navire vaincu et son équipage prisonnier à Basse-Terre, dans l'île de Saint-Christophe.  

Conséquences C'est la première victoire d'un vaisseau de guerre conçu et réalisé entièrement aux États-Unis. L’Insurgente devient l'USS Insurgent et sera perdue en mer en 1800.

Prisonnier de guerre, Barreault est relâché peu après. Sa conduite lors de la bataille lui vaut l’opprobre de ses officiers et il est déféré en octobre 1799 devant le tribunal maritime de Lorient qui l'acquitte tout en lui infligeant un blâme pour résistance insuffisante. Cette capture est mal vécue par la marine française, au point qu'un an après, Forfait juge nécessaire de demander à Talleyrand de donner des ordres pour éviter que des représailles soient exercées à l'encontre des navires américains.

Le 25 février cependant, Adams annonce l'envoi en France d'une commission, dans le but de mettre fin à la Quasi-guerre.

Le combat de l'USS Constellation et de la Vengeance

, ou l'action de 1er février 1800, est une bataille navale livrée entre le 1er et le 2 février 1800, pendant la Quasi-guerre, qui oppose la France révolutionnaire aux États-Unis d'Amérique de 1798 à 1800 et lors de laquelle, la frégate américaine USS Constellation de 38 canons, commandée par Thomas Truxtun, combat et met en fuite la frégate la Vengeance de 40 canons. Durant l'année 1800 la quasi-guerre, campagne à la fois de rétorsion, démonstration de force et de capacité hégémonique que les États-Unis avaient décidé d'imposer à la France révolutionnaire culminait à son apogée: la marine des États-Unis, institutionnellement inexistante à peine cinq années auparavant maintenait alors pas moins de quatre escadres de vaisseaux de guerre dans les Caraïbes, afin de décourager les prises de navires marchands américains par les corsaires et les vaisseaux de ligne français. L'escadre commandée par Thomas Truxtun était celle chargée du secteur des Petites Antilles.

La bataille   constellationConséquences  Ayant souffert de pertes importantes et de dégâts très conséquents de part et d'autre, aucun des deux commandants ne se trouvait en mesure de savoir si son adversaire aurait finalement sombré ou non. Avec seulement trois de ses grandes voiles restées opérationnelles, La Vengeance se dirigea sur Curaçao où Pitot trouva de la faire échouer afin de ne pas risquer le naufrage. Faute du soutien des autorités néerlandaises sur place le navire allait s'y trouver immobilisé pendant plusieurs mois, à l'issue desquels l'intervention française contre Willemstad lui donnera l'occasion de remâter et finalement rejoindre la Guadeloupe.

La bataille du convoi de Malte était un engagement naval faisant partie des guerres de la Révolution française. Il eut lieu le 18 février 1800

, durant le siège de Malte. La garnison française de la ville maltaise de La Valette était assiégée depuis dix-huit mois. Elle était bloquée du côté des terres par une armée composée de Britanniques, Portugais, et de troupes irrégulières maltaises. Du côté de la mer, un escadron de la Royal Navy britannique était présent, placé sous le commandement global de Lord Nelson depuis sa base sicilienne de Palerme. En février 1800, le gouvernement napolitain remplaça les troupes portugaises par les siennes, et les soldats furent amenés à Malte par Nelson et Lord Keith, arrivant le 17 février. Depuis le début des années 1800, la garnison française manquait cruellement de vivres. Dans un effort désespéré pour ravitailler la garnison, un convoi, sous le commandement du contre-amiral Jean-Baptiste Perrée, fut organisé à Toulon, chargé de vivres, d'armement et de renforts pour La Valette. Le 17 février, le convoi français approchait Malte depuis le sud-est, espérant longer la côte et échapper au blocus de l'escadron britannique.

perree

Le 18 février 1800, les vigies du navire britannique HMS Alexander aperçurent les Français et les prirent en chasse, suivis par le reste de l'escadron de Nelson tandis que Keith restait au large de La Valette. La plupart des navires français distancèrent leurs poursuivants britanniques, mais un des navires fut rattrapé et forcé à se rendre tandis que le vaisseau amiral de Perrée, le Généreux, fut intercepté par la frégate HMS Success, bien plus petite. Dans l'échange de tirs ouvrant les hostilités, le Success fut gravement endommagé et Perrée mortellement blessé. Le retard causé par cet engagement naval permit au gros de l'escadron britannique de rattraper le vaisseau français qui, devant son infériorité numérique criante, baisse pavillon. Perrée décéda peu après avoir été blessé, et l'approvisionnement français ne parvint pas à Malte, qui put tenir encore sept mois devant une situation de plus en plus délicate, avant de se rendre le 4 septembre 1800.

Bataille navale livrée au large de Malte le 24 août 1800, pendant les guerres de la Révolution française française et du Consulat.

Désireuses d'échapper au blocus auquel la Royal Navy soumet Malte, les frégates françaises Diane et Justice tentent une sortie dans la nuit du 24 août. Repérée, elles sont prises en chasse par la frégate Success et les vaisseaux Généreux (74 canons) et Northumberland (80 canons). Rejointe, la Diane succombe après un combat inégal et doit amener son pavillon. En revanche, la Justice échappe à ses poursuivants et regagne Toulon le1erseptembre suivant.

Bataille navale livrée au large de Malte le 24 août 1800, pendant les guerres de la Révolution française française et du Consulat.

Désireuses d'échapper au blocus auquel la Royal Navy soumet Malte, les frégates françaises Diane et Justice tentent une sortie dans la nuit du 24 août. Repérée, elles sont prises en chasse par la frégate Success et les vaisseaux Généreux (74 canons) et Northumberland (80 canons). Rejointe, la Diane succombe après un combat inégal et doit amener son pavillon. En revanche, la Justice échappe à ses poursuivants et regagne Toulon le 1er septembre suivant.

La bataille navale de Copenhague (en danois Slaget på Reden)

s'est déroulée le 2 avril 1801 entre la flotte britannique commandée par l'amiral Sir Hyde Parker, et la flotte danoise-norvégienne ancrée devant Copenhague. L'attaque principale fut conduite par l'amiral Horatio Nelson, ignorant les ordres de Parker. Plusieurs des bateaux danois et norvégiens ont été détruits alors que le Danemark et la Norvège avaient accepté une trêve. Le Royaume-Uni n'était pas normalement présent dans la mer Baltique, lorsqu'en 1800, le tsar Paul Ier ressuscite la Ligue de neutralité armée.

Celle-ci comprend, en plus de la Russie, la Suède, le Danemark et la Prusse qui s'unissent contre la Grande-Bretagne à cause de sa politique visant à empêcher le commerce avec la France. Le Tsar immobilisa des vaisseaux de commerce britanniques dans des ports russes; les britanniques pensèrent qu'une attaque sur le Danemark romprait la Ligue.

Le Danemark est plus proche de la Grande-Bretagne et donc plus facile à attaquer. Il est décidé qu'une flotte prendra voile pour la Baltique, sous le commandement de l'amiral Hyde Parker (1739-1807), avec Nelson comme commandant en second.  

Préliminaires  L'expédition quitte Yarmouth le 12 mars, ayant embarqué le 49e Régiment, deux compagnies de fusiliers et un détachement d'artillerie sous les ordres du colonel Stewart. Nicolas Vansittart, diplomate, est envoyé en avance de la flotte, pour essayer de persuader les Danois de quitter la ligue.

La flotte jette l'ancre à l'approche du Kattegat, attendant de voir ce que la diplomatie pourra réaliser. Nicolas Vansittart revient avec le refus des danois de se plier aux exigences anglaises. L'approche pour attaquer Copenhague pouvant se faire de plusieurs façons, un conseil de guerre se tient, à la fin duquel Nelson dira : « je me f... par quel passage nous irons, pourvu que nous nous battions avec eux. »

Le 31 mars se tient un nouveau conseil de guerre pendant lequel Nelson, tenant à conclure avant l'arrivée des Russes, propose d'attaquer les Danois avec seulement dix vaisseaux de ligne. Après quelque hésitation, Hyde accepte, mais lui donne deux vaisseaux de 50, ainsi que des frégates, des ketchs armés de canons, et des navires boute-feu, au total vingt-quatre navires. Sir Hyde Parker garde huit vaisseaux en réserve, apparemment pour se prémunir d'une apparition possible des Russes ou des Suédois.

Le port, l'arsenal et les docks de Copenhague s'approvisionnent dans la ville même de Copenhague, dont l'entrée est gardée par la formidable batterie Trekroner. Il y a d'autres batteries le long du rivage vers le sud et la flotte Danoise a été amenée sur les hauts-fonds devant la ville.

Comme à la bataille d'Aboukir, Nelson doit faire face à une flotte ennemie à l'ancre, mais cette fois il est en infériorité numérique. De plus, les Danois vont défendre leur position, être renforcés par le rivage, de plus en plus d'hommes venant remplacer les blessés. Toutefois, la flotte ennemie étant à l'ancre, cela permet à une flotte attaquante de se concentrer sur une partie de la ligne de l'ennemi, laissant certains de ses vaisseaux sans adversaire. Nelson décide de naviguer devant Copenhague et d'attaquer ensuite par le sud, l'extrémité la plus faible de la ligne danoise. Son escadre est en position le 1er avril. Ironie du sort, le tsar Paul Ier, ayant été assassiné le 25 mars, son successeur Alexandre Ier adopte une politique étrangère différente, et l'Alliance du Nord commence bientôt à se désagréger avant que la bataille n'ait eu lieu.

bataille de Copenhague (2 avril 1801)

Bataille

Le 2 avril, l'escadre britannique se lance à l'attaque. C'est immédiatement un désastre : le Bellona et le Russel s'échouent et l'Agamemnon ne réussit pas à gagner sa position. Nelson engage les vaisseaux restants dans la bataille contre les vaisseaux danois et les batteries flottantes. Après trois heures de canonnade de chaque côté, le dénouement de la bataille est toujours indécis. Voyant que les vaisseaux qu'il a envoyé en renfort progressent lentement contre le vent, Parker donne à l'ensemble de la flotte le signal de cesser le combat.

copenhagueChaque bâtiment est censé obéir au signal sans attendre qu'il soit répété de l'Éléphant, le vaisseau amiral de Nelson. Mais placés en face de leurs adversaires, obéir au signal eut été un suicide : impossible en effet d'envoyer les hommes pour mettre à la voile, sans que le feu de l'ennemi ne se taise. Cela aurait impliqué des dommages et des dégâts épouvantables, et aurait permis aux Danois de revendiquer une victoire, contraire au prestige de la flotte britannique en Europe du Nord.

Feignant de ne pas voir distinctement le signal, Nelson maintient le sien, pour une action plus rapprochée, et tous lui obéissent. Il est alors 12h30, et la canonnade continue pendant encore environ une heure. Il est alors clair que les Britanniques ont le dessus, de plus en plus de vaisseaux danois cessent le feu ou se rendent. Vers 14 heures, le bombardement diminue encore d'intensité et Nelson envoie un drapeau blanc, suggérant la fin des combats. C'est le seul moyen de sauver les vies des nombreux danois à bord des batteries flottantes. À 15h15, le vaisseau amiral de Nelson envoie l'ordre de cessez-le-feu mettant fin à la bataille.

Conséquences  Il n'y a aucun compte rendu connu de la manière dont Sir Hyde Parker reçut Nelson après la bataille. Il aurait pu exiger de le traduire en cour martiale pour avoir désobéi. Ou alors fut-il conscient que sa propre contribution avait été négative et potentiellement désastreuse. Commandant de l'arrière, son autorité avait été affaiblie. Toutefois, les lourdes pertes subies par les Danois, étaient suffisamment dissuasives pour d'éventuels adversaires.  Les négociations eurent lieu à Copenhague et le cessez-le-feu se transforma en armistice. La nouvelle de la mort du tsar avait été officiellement confirmée et on disait que le nouveau tsar désirait rendre tous les vaisseaux britanniques retenus. Peu après les ordres arrivèrent du Conseil de l'Amirauté ordonnant à Parker de remettre son commandement à Nelson et de retourner au Royaume-Uni. Il n'en eut plus d'autre.

Nelson, désormais commandant en chef dans la Baltique, fut assuré que l'embargo sur les navires marchands serait levé et que des relations amicales seraient reprises entre la Russie et la Royaume-Uni.

Le combat du Speedy et du Gamo est une bataille navale livrée le 6 mai 1801, pendant les Guerres de la Révolution française,

entre la frégate espagnole El Gamo et le brick HMS Speedy britannique. Malgré l'inégalité des forces en présence, la frégate espagnole est capturée à l'issue du combat.  

La bataille  Le futur Lord Thomas Cochrane, lieutenant commandant le brick HMS Speedy de la Royal Navy, écume les côtes espagnoles en 1801. Il capture nombre de prises et incite les Espagnols à lancer contre lui une frégate, gréée en chebec, El Gamo.Le HMS Speedy est un brick, portant 14 canons de 4 livres ; son équipage, réduit par les marins mis sur les prises, est de 54 marins.

La frégate El Gamo porte 32 canons, 22 canons longs de 12 livres, 8 de 8 livres et 2 caronades de 24 ; son équipage, 274 marins et 45 soldats, se monte à 319 hommes.

Une première rencontre, fortuite, entre les deux navires a lieu le 5 mai 1801. Le HMS Speedy est surpris par le Gamo, le prenant pour un marchand avant de découvrir sa puissance de feu. Cochrane arbore le pavillon danois, ce qui constitue une ruse de guerre courante alors, et exhibe un marin costumé en officier danois, baragouinant du « danois ». Les Espagnols, suspicieux, envoient une chaloupe examiner le pseudo-« danois ». Celui-ci explique qu'il viennent des côtes algériennes où sévit une épidémie de peste. L'officier espagnol sur la chaloupe préfère éviter le contact et les deux navires se séparent poliment.

speedy

Le lendemain, 6 mai 1801, le HMS Speedy rencontre à nouveau le Gamo. Il arbore alors les couleurs des États-Unis d'Amérique. Cela trouble les Espagnols et Cochrane en profite pour se placer sous le vent du Gamo. De la sorte, les canons espagnols visent plutôt bas et, quand ils reconnaissent le navire anglais, la bordée tombe trop court. Le HMS Speedy vient alors se coller contre son adversaire et engage un duel de mousqueterie. Maintenant, les bordées espagnoles passent trop haut, hachant la voilure mais sans causer de pertes à l'Anglais.

Par deux fois, les Espagnols tentent de passer à l'abordage. À chaque fois, l'Anglais s'écarte pour tirer à mitraille, balayant le pont de son adversaire.

Cochrane passe à son tour à l'abordage, attaquant à un contre cinq. Il raconte plus tard que, pour profiter du caractère superstitieux des Espagnols, il fait attaquer par l'avant une vingtaine de marins au visage grimé en noir, les autres attaquent par l'arrière. Il ne reste plus que le chirurgien, à la barre de HMS Speedy. On raconte qu'au plus fort du combat, les hurlements de Cochrane appelaient cinquante marins de plus à attaquer, ce qui aurait contribué à démoraliser ses adversaires.

Le commandant espagnol, Don Francisco de Torris, ayant été tué par une des bordées précédentes, l'équipage du Gamo préfère se rendre. Les officiers survivants, conscients de la disproportion des forces, demandent à Cochrane un certificat attestant qu'ils ont vaillamment combattu. L'Anglais fournit un document disant qu'ils ont combattu « comme des Espagnols ».

La prise est cependant refusée par John Jervis, 1er comte St Vincent, qui avait déjà eu à se plaindre de l'indiscipline de Cochrane. En conséquence, Cochrane comme son équipage ne peuvent bénéficier de « parts de prise ». Cela ne l'empêche pas d'être nommé post-captain.

La bataille d’Algésiras est un combat naval qui a lieu dans la Baie de Gibraltar en juillet 1801.

La bataille se déroule en deux parties distinctes, séparées de plusieurs jours, et se joue entre les forces alliées françaises et espagnoles contre les forces britanniques. Le port espagnol d’Algésiras et le port britannique de Gibraltar se font face l'un à l'autre de chaque côté de la baie de Gibraltar et ne sont séparés que de quelques kilomètres.

algesiras

Après les affaires de Portoferraio et de l'île d'Elbe, le contre-amiral Linois reconduit à Toulon trois navires de ligne atteints d'épidémie, le Formidable', l' Indomptable et le Desaix. Le 13 juin 1801, il repart en mer avec les mêmes bâtiments ainsi que la frégate Muiron pour aller à Cadix se joindre à l'escadre espagnole. Il a à son bord 1 600 hommes de troupes.

Il capture sur sa route un brick anglais de 14 canons et de 64 hommes d'équipage, le HMS Speedy commandé par Lord Cochrane. Arrivé à l'entrée du détroit de Gibraltar, Linois apprend par un bateau expédié de la côte qu'il est menacé par deux escadres britanniques, l'une venant de Cadix et l'autre du large. Il décide de se réfugier dans la baie de Gibraltar, et mouille le 4 juillet 1801 au soir dans la rade d'Algésiras protégée par les canons de quatre forteresses côtières. Le 6 juillet, l'escadre Britannique forte de six navires de ligne commandée par James Saumarez sort de Gibraltar pour attaquer l'escadre française.

Forces anglaises:

  • Caesar, 80 canons (navire amiral de James Saumarez, avec le Capitaine Jahleel Brenton)
  • Pompee, 74 canons (Capitaine Charles Stirling)
  • Spencer, 74 canons (Capitaine Henry D'Esterre Darby)
  • Venerable, 74 canons (Capitaine Samuel Hood)
  • Hannibal, 74 canons (Capitaine Solomon Ferris)
  • Audacious, 74 canons (Capitaine Shuldham Peard)

Forces françaises:

  • Formidable, 80 canons (navire-amiral de Linois, avec le Capitaine Laindet Lalonde)
  • Indomptable, 80 canons (Capitaine Moncousu †)
  • Desaix, 74 canons (Capitaine Jean-Anne Christy de la Pallière)
  • Frégate Muiron, 40 canons (Capitaine Martinencq)

Les britannique se mettent en ligne face à l'escadre française qui a mouillé entre les batteries de l'île Verte et de San Yago. Le vaisseau anglais HMS Hannibal ayant appareillé, le contre-amiral Linois fit le signal de couper les câbles et les navires français se trouvèrent embossés. Néanmoins, le HMS Hannibal s'échoua sous l'ile Verte. Le contre-amiral Saumarez coupa alors ses propres câbles et prit le large. Le HMS Hannibal se rendit dès qu'il vit les vaisseaux anglais s'éloigner.  

Deuxième bataille    Le 12 juillet 1801, Linois décide de prendre la mer pour Cadix. Son escadre a été renforcée par cinq navires de ligne espagnols et un navire de ligne français. Saumarez ordonne la poursuite mais les navires anglais endommagés ne peuvent les rattraper. Cependant l'amiral anglais ordonne au HMS Superb, un 74 canons absent de la première bataille et qui a rejoint Gibraltar entre-temps, de se détacher de la flotte et lui laisse toute latitude d'engager la flotte franco-espagnole.

À la nuit tombée, le navire anglais se faufile entre le San Hermenegildo et le Real Carlos, deux navires espagnols de 112 canons, et les attaque tous les deux. À la faveur de l'obscurité et de la confusion causée par les échanges de tirs le HMS Superb s'échappe sans être remarqué, et les navires espagnols continuent à tirer l'un sur l'autre, jusqu'à se faire couler tous les deux. Le Superb engage ensuite le combat contre le 74 canon français Saint Antoine et le capture avec l'aide des HMS Caesar, Spencer et Venerable.

Le Formidable quant à lui se retrouve isolé, ayant davantage souffert des combats du 6 juin il est distancé par la flotte franco-espagnole. Attaqué par trois navires de ligne et une frégate, il réussit à désemparer le HMS Venerable et à repousser les assauts anglais. Il rentrera finalement à Cadix.

Cette bataille est rapportée ainsi dans le Moniteur du temps (30 messidor an IX):

Le contre-amiral Linois, avec trois vaisseaux, le Formidable et l'Indomptable, de 80 canons, capitaines Laindet-Lalonde et Moscousu, le Desaix, de 74 canons, capitaine Christy-Pallière, et la frégate la Muiron, de 18, capitaine Martinenq, après avoir donné la chasse aux vaisseaux ennemis qui croisaient sur les côtes de Provence, s'est présenté devant Gibraltar au moment où une escadre britannique de six vaisseaux y arrivait. Le 15 messidor, le contre-amiral Linois était mouillé dans la baie d'Algésiras, s'attendant à être attaqué, le lendemain matin. Dans la nuit, il a débarqué le général de brigade Deveaux, avec une partie des troupes, pour armer les batteries de la rade.
Le 16, à huit heures du matin, la canonnade a commencé contre les six vaisseaux britanniques, qui n'ont pas tardé à venir s'embosser à portée de fusil des vaisseaux français. Le combat s'est alors chaudement engagé. Les deux escadres paraissaient également animées de la résolution de vaincre. Si l'escadre française avait quelque avantage par sa position, l'escadre britannique était d'une force double, et avait plusieurs vaisseaux de quatre-vingt-dix. Déjà le vaisseau britannique l'Annibal était parvenu à se placer entre l'escadre française et la terre. Il était onze heures et demie : c'était le moment décisif. Depuis deux heures le Formidable, que montait le contre-amiral Linois, tenait tête à trois vaisseaux britanniques. Un des vaisseaux de l'escadre britannique qui était embossé vis-à-vis d'un des vaisseaux français, y ramena son pavillon à onze heures trois quarts. Un instant après, l'Annibal, exposé au feu des batteries des trois vaisseaux français qui tiraient des deux bords, amena aussi le sien. À midi et demi, l'escadre britannique coupa ses câbles et gagna le large. Le vaisseau l'Annibal a été amariné par le Formidable. Sur 600 hommes d'équipage, 300 ont été tués. Le premier vaisseau britannique qui avait amené son pavillon a été dégagé par une grande quantité de chaloupes canonnières et autres embarcations envoyées de Gibraltar. Le combat couvre de gloire l'armée française, et atteste ce qu'elle peut faire. Le contre-amiral Linois doit être à Cadix avec l'Annibal pour le réparer.

Le 9 thermidor, le chef du gouvernement donnait à l'amiral Linois un témoignage officiel de la satisfaction de la Première République française par l'arrêté suivant :

BREVET D'HONNEUR. « Bonaparte, premier Consul, considérant que le contre-amiral Linois a si habilement fait usage des moyens militaires et maritimes qui étaient à sa disposition et qu'il a déployé tant de courage que, malgré l'inégalité de ses forces, il ne s'est pas borné à une défense glorieuse, mais qu'il est parvenu à désemparer entièrement l'escadre britannique, à contraindre deux vaisseaux de soixante-quatorze d'amener leur pavillon et à s'emparer du vaisseau l'Annibal; voulant récompenser un fait de guerre aussi honorable pour les armes de la République que pour l'officier général à qui le commandement de la division était confié, décerne, à titre de récompense nationale, au contre-amiral Linois un sabre d'honneur. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La bataille d’Algésiras est un combat naval qui a lieu dans la Baie de Gibraltar en juillet 1801.

La bataille se déroule en deux parties distinctes, séparées de plusieurs jours, et se joue entre les forces alliées françaises et espagnoles contre les forces britanniques. Le port espagnol d’Algésiras et le port britannique de Gibraltar se font face l'un à l'autre de chaque côté de la baie de Gibraltar et ne sont séparés que de quelques kilomètres.

La bataille d’Algésiras est un combat naval qui a lieu dans la Baie de Gibraltar en juillet 1801. La bataille se déroule en deux parties distinctes, séparées de plusieurs jours, et se joue entre les forces alliées françaises et espagnoles contre les forces britanniques. Le port espagnol d’Algésiras et le port britannique de Gibraltar se font face l'un à l'autre de chaque côté de la baie de Gibraltar et ne sont séparés que de quelques kilomètres.

La Bataille de Poulo Aura est un combat naval ayant opposé, le 15 février 1804, en mer de Chine méridionale

, un convoi britannique venant de Chine à une escadre française.

Plusieurs fois par an, un convoi quitte les Indes orientales, pour apporter ses marchandises dans les ports d'Angleterre. Il s'agit généralement de navires de la Honourable East India Company (H.E.I.C), c’est-à-dire la compagnie des Indes Orientales britannique. Ces navires, appelés indiaman, sont solidement construits et surtout suffisamment armés pour se défendre contre toute menace1. Ils sont souvent accompagnés d'autres navires de commerce et, quelquefois, de bâtiments de la Royal Navy.

Le convoi a quitté Canton le 31 janvier 1804. Sous le commandement du commodore Nathaniel Dance, il regroupe 16 Indiamen et 11 cargos. S'y ajoutent un navire-prison et un navire portugais. Un brick armé de la H.E.I.C. accompagne le convoi.                                 Le 14 janvier, au large de l'île de Poulo-Aura, plusieurs voiles sont aperçues. Il s'agit de navires français.

À cette époque, la France ne dispose plus de colonies en Asie, en dehors des îles Bourbon et île de France. Mais elle y entretient des navires chargés de mener une guerre de course contre le commerce anglais. C'est ainsi qu'en 1803, le contre-amiral Linois y est arrivé, avec son vaisseau, le Marengo, les frégates Atalante, Belle-Poule et Sémillante et une corvette hollandaise, l'Aventurier.

Cette escadre tente de s'en prendre au convoi de Chine. Les français se placent dans le sillage du convoi mais ne passent pas à l'attaque. Linois dispose d'informations selon lesquelles le convoi comprend 23 navires. Il en déduit que les autres sont des navires d'escorte. De plus, les Indiamen ont été fraîchement repeints et ils reprennent, comme à leur habitude, la livrée des bâtiments de la Royal-Navy, c’est-à-dire des flancs noirs sur lequel sont tracées deux bandes jaunes laissant voir de nombreux sabords. En clair, ces Indiamen ressemblent à des navires de guerre à deux ponts, équivalents au Marengo.

Le commodore Dance sait qu'il n'a aucune chance au combat contre son adversaire. Mais il cherche à l'impressionner. Son navire et deux autres Indiaman arborent le Blue Ensign. Le brick armé, le Ganges fait de même. Il forme ses navires en ligne de bataille, s'interposant entre les cargos et l'ennemi, exactement comme le ferait une escorte.

A 13h15, une canonnade s'engage et dure une petite heure. Les français alors s'éloignent et le commodore Dance se lance à leur poursuite avec ses pseudo-navires de guerre. Deux heures plus tard, le convoi reprend tranquillement sa route.  

Les conséquences   Pour les anglais, c'est une grande victoire. Le commodore Dance sera anobli. La compagnie des Indes récompensera aussi jusqu'aux équipages ayant combattu.

  • Pour les français, la situation est plus embarrassante. Surtout quand sera connue la version des britanniques. Linois cherchera à s'expliquer, en invoquant la supériorité, reconnue, des forces ennemies. Mais l'empereur Napoléon montrera sa colère, écrivant « Écrivez à Linois, faites-lui sentir toute la force de sa faute... (...) Après ces signes de mécontentement, après surtout avoir établi tout ce qu'eût fait à sa place le plus médiocre officier anglais, et le lui avoir dit sèchement et durement, car cette lettre doit être connue de la postérité, vous lui direz qu'il a manqué de courage d'esprit, courage que j'estime le plus dans un chef ; qu'il s'en faut de beaucoup qu'il ait perdu dans mon esprit sous le point de vue de son courage physique ; que j'espère qu'avant de rentrer en France, il trouvera occasion de rendre à son pavillon quelque éclat... ».

 

La bataille navale de Vizagapatam a lieu le 18 septembre 1804, dans le nord du golfe du Bengale.

Elle met aux prises deux Indiamen Barnaby et Princess Charlotte, et leur navire d'escorte, le Centurion, de 50 canons, à une petite escadre française commandée par le contre amiral Linois et composée d'un navire de ligne de 74 canons, le Marengo et de 2 frégates, Atalante, 40 canons, et Sémillante, 36 canons.Les Anglais sont à l'ancre dans la baie, en train de charger les deux Indiamen.

Les Français arrivent du sud-ouest, arborant les couleurs de la Royal Navy. Le Barnaby se réfugie au plus près de la côte, tandis que l'autre navire reste à l'ancre. Le Centurion tente de combattre5 le Marengo et la frégate Atalante. Des deux côtés, on est à l'ancre à environ un mille de distance. Après plusieurs heures de canonnade, les Français s'éloignent.

Malgré la disproportion des forces, les Anglais resteront maîtres du terrain, mais ne pourront empêcher la capture du Princess Charlotte par la Sémillante. Pour ce combat, le capitaine Lind sera anobli.

L'amiral Linois, dans son rapport, invoquera l'« extraordinaire » armement du Centurion et la crainte de voir apparaître deux navires de ligne britanniques qu'il pensait être dans les parages.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                    

 

 

 

La bataille du cap Finisterre ou bataille des Quinze-Vingt eut lieu au large de la Galice (Espagne), le 22 juillet 1805,

pendant la guerre de la troisième Coalition. La flotte britannique de l'amiral Robert Calder, bien que nettement inférieure en nombre et très éprouvée par la canonnade, empêcha cependant la flotte franco-espagnole de l'amiral Pierre de Villeneuve d'entrer dans la Manche, où après avoir été rejointe par les flottes en attente au Ferrol, et à Rochefort, elle aurait couvert le transport de la Grande Armée rassemblée à Boulogne sur mer et permis à Napoléon Ier d'envahir l'Angleterre. Probablement bien plus que Trafalgar elle est s'est révélée décisive en poussant l'hésitant Villeneuve à battre en retraite alors que la stratégie d'ensemble du mouvement des flottes coalisées avait superbement réussi et elle forcera Napoléon à renoncer au plan de conquête de son plus acharné ennemi.

La Paix d'Amiens (25 mars 1802) avait suspendu les hostilités entre la France et le Royaume-Uni. Cette paix précaire fut ébranlée lorsque la jeune république annexa purement et simplement le Piémont. L'impérialisme affiché de la France offrait un prétexte à la marine anglaise pour intervenir contre ses navires sans craindre de réactions hostiles des autres puissances européennes. Dès le 17 mai 1803, la marine britannique mettait l'embargo sur les vaisseaux français et hollandais. Le Conseil des Cinq-Cents et celui des Anciens prirent connaissance de la nouvelle le 20 mai ; le 22, les sujets Britanniques résidant en France (étendue aux provinces italiennes) furent mis en état d'arrestation. Le 23 mai, la Grande-Bretagne déclarait officiellement la guerre à la France.

Essentiellement maritimes, les hostilités démontrèrent l'infériorité de la flotte française face à la Royal Navy. Napoléon forma alors le plan d'envahir la Grande-Bretagne et concentra des troupes à Boulogne. Il était convaincu que les miliciens anglais, sous-équipés et sous-entraînés, offriraient peu de résistance à une invasion. Il fut décidé que les flottes françaises de Méditerranée et de l'Atlantique déjoueraient le blocus anglais et feraient voile vers les îles des Caraïbes, attirant la flotte britannique et affaiblissant ainsi les défenses côtières. S'étant regroupées à La Martinique, les forces impériales devaient alors revenir vers l'Europe où elles avaient pour triple tâche de rallier l'Irlande et y fomenter une rébellion, anéantir les patrouilles anglaises dans la Manche et transporter les troupes françaises de l'autre côté du détroit de Douvre.

Villeneuve quitta Toulon le 29 mars 1805 avec 11 vaisseaux de ligne, six frégates et deux bricks. Il réussit à déjouer la surveillance de la flotte anglaise, commandée par l'amiral Nelson, et franchit le détroit le Gibraltar le 8 avril. Ayant réussi à repousser l'escadre anglaise stationnée au large de Cadix, il fut rejoint par six navires de guerre espagnols. Ces forces navales firent voile vers les Caraïbes et mouillèrent dans les eaux martiniquaises le 12 mai suivant.

Nelson, retardé par des vents contraires, ne put franchir le détroit de Gibraltar avant le 7 mai. La flotte britannique, forte de dix navires, atteignit Antigua le 4 juin.

Villeneuve attendait l'arrivée de l'amiral Ganteaume, commandant la flotte de Brest, mais celle-ci ne réussit pas à forcer le blocus anglais et Villeneuve attendit en vain. Les officiers français implorèrent Villeneuve d'attaquer les colonies britanniques, ce qu'il se refusa à faire. Le 4 juin, il quittait La Martinique. Le 7 juin, ayant capturé un navire de commerce britannique, il apprit l'arrivée de Nelson à Antigua et le 11 juin il fit voile vers l'Europe sans avoir pu mener à bien les missions qui l'avaient amené dans les Caraïbes.

Dans la mer des Antilles, la flotte franco-hispanique croisa un convoi britannique qui représentait une prise de 5 millions de francs. Il était escorté par la frégate Barbadoes de vingt-huit canons et le sloop Netley. Villeneuve donna le signal de la poursuite ; deux frégates françaises appuyées par le navire espagnol Argonauta de quatre-vingt canons s'emparèrent de tous les navires du convoi à l'exception d'un navire escorte.

Le trente juin, la même flotte captura et brûla un corsaire anglais de quatorze canons. le 3 juillet, la flotte reprit le galion espagnol Matilda, chargé d'un trésor estimé à 15 millions de francs, au corsaire anglais Mars de Liverpool, qui remorquait la Matilda vers l'Angleterre. Le navire corsaire fut incendié et la Matilda prise en charge par la frégate française La Sirène.

La flotte faisait voile vers l'Europe lorsque, le 9 juillet, le navire français L'Indomptable démâta au cours d’une tempête qui causa quelques légers dommages au reste de la flotte. Le retour fut particulièrement éprouvante selon l'amiral espagnol Gravina qui en était à sa onzième traversée de l'Atlantique.

C'est donc une flotte durement éprouvée et des équipages épuisés, notamment par un rationnement sévère, qui arrivèrent en vue du Cap Finisterre le 22 juillet.

La bataille dite "des Quinze vingts"  viice-Amiral Robert Calder

amiral Federico Carlos Gravina y Nápoli
vice-amiral Pierre Charles Silvestre de Villeneuve

La nouvelle du retour de la flotte française fut communiquée au Vice-amiral Robert Calder le 19 juillet. Il reçut l’ordre de lever le blocus des ports de Rochefort et de Ferrol afin de s’avancer vers le cap Finisterre pour intercepter les navires de Villeneveuve. Les deux flottes parvinrent en vue l'une de l'autre le 22 juillet vers onze heures du matin.

Plusieurs heures se passèrent en manœuvres et la bataille débuta vers cinq heures de l'après-midi lorsque la flotte anglaise, rangée derrière la Hero du capitaine Alan Hyde Gardner, s'avança sur la ligne de vaisseaux franco-espagnols. Le combat s'engage entre les avant-gardes, dans des conditions de visibilité très médiocres. Cosmao-Kerjulien, sur le Pluton, chef de file de l'escadre Française qui suit l'avant garde espagnole, s'aperçoit que le vaisseau espagnol le Firme, serre-file de ceux de sa nation, démâté de plusieurs de ses mâts, dérive dans la ligne anglaise, ainsi qu'un autre espagnol, le San-Raphaël. Il quitte alors son poste et vient se placer entre les Britanniques et le Firme. Cette audacieuse manœuvre aurait eu tout le succès qu'en attendait Cosmao-Kerjulien, si les vaisseaux placés derrière le Pluton avaient su l'imiter. Mais la brume et la fumée les en empêchent et, se trouvant seul contre plusieurs vaisseaux ennemis, il se voit forcé d'aller reprendre son poste. Le Firme tombe au pouvoir des Anglais puis le San Raphaël.
Pendant que Cosmao-Kerjulien se dévoue ainsi pour venir au secours de vaisseaux alliés, trois autres : le Terrible, l’España et l’America, fort maltraités, tombent sous le vent de la ligne. Le Pluton quitte encore son poste pour couvrir ces vaisseaux de son feu. Mais, plus heureux cette fois, il les empêche d'être enveloppés et pris. La visibilité étant pauvre, la bataille tourne à la mêlée confuse. Calder donne l'ordre de cessez le feu à huit heures vingt-cinq. Dans la confusion et l'obscurité, l'ordre ne fut pas reçu par tous les navires et la canonnade se poursuivit pendant encore une heure.

Suite de la bataille: rendez-vous manqués, hésitations et échec de Villeneuve

Le lever du soleil trouva les flottes à 27 kilomètres de distance. Calder éprouvait quelque réticence à reprendre le combat dans des conditions adverses. Beaucoup de navires britanniques, et notamment lHMS Windsor Castle et lHMS Malta étaient sérieusement endommagés et il craignait que les flottes qu'il retenait jusque là à Rochefort et au Ferrol ne viennent désormais renforcer celle de Villeneuve. Il refusa donc l'engagement et prit la direction du nord-est avec ses prises.

Selon le rapport de Villeneuve, celui-ci aurait eu l'intention d'attaquer, mais les vents étant faibles il lui fallut la journée pour se retrouver à portée de tir de la flotte anglaise. Il décida alors qu'il était trop tard pour engager les hostilités et remit le combat au lendemain. Le 24 juillet, les vents changèrent et la flotte franco-espagnole se retrouva au vent de la flotte britannique, position idéale pour une bataille ; cependant Villeneuve ne donna pas l'ordre du combat, et se dirigea vers Vigo, plus au sud. Arrivé là, il reçut des ordres émanant de l'empereur, l'enjoignant de se rendre sur le champ à Brest puis à Boulogne. Villeneuve apprend aussi qu'une escadre française, forte de 5 vaisseaux (avec entre autres le puissant Majestueux de 118 canons) et 3 frégates, sous le commandement de Zacharie Allemand se dirige à l'entrée du golfe de Gascogne pour se joindre à sa propre flotte.

Cette escadre, partie de Rochefort le 17 juillet, se dirige vers un premier point de rendez-vous situé au large du Ferrol et y croise effectivement du 29 juillet au 3 août. Ne voyant pas arriver l'escadre de Villeneuve qui, il l'ignore, vient d'affronter Calder et s'est repliée sur Vigo, Allemand finit par se diriger vers le sud de la Bretagne, Penmarc'h, second lieu prévu de rendez-vous, et y croise du 6 au 11 août. Pendant ce temps, Villeneuve tente aussi d'établir le contact. Il détache une frégate, la Didon, à la recherche d'Allemand. Mais elle est capturée par la frégate anglaise Phénix. Le 13 août, Villeneuve quitte enfin La Corogne cap sur Brest, où il doit faire une jonction avec l'escadre de Ganteaume, tandis qu'Allemand, lui, redescend vers l'Espagne, toujours à la recherche de Villeneuve. Le 14 août, les journaux de bord des deux flottes permettent de conclure qu'elles se sont aperçues ; mais pensant être tombé sur une flotte anglaise très supérieure en nombre, Allemand se dérobe habilement ! Villeneuve ne cherche pas à reconnaître cette flotte, car les anglais ont réussi à lui faire croire qu'une de leurs escadres, forte de plus de 20 vaisseaux, descendait vers Vigo! Il est vraisemblable que Villeneuve ait cru ces rumeurs, car au lieu de suivre les ordres de l'Empereur, il s'échappe vers Cadix où il arrive le 21 août.

Conséquences  La bataille se soldait par un échec du côté français. Quinze navires britanniques avaient attaqué vingt navires coalisés et réussirent à capturer deux navires espagnols. Du côté britannique, les pertes s'élevaient à 39 morts et 159 blessés. Du côté des forces alliées, le nombre de morts et de blessés s'élevait à 476. Pire, Villeneuve avait failli à deux de ses missions : amener des troupes en Irlande et transporter en Angleterre les soldats qui patientaient inutilement au camp de Boulogne.

Mais ce n'est pas ainsi que l'amirauté et l'opinion publique britanniques virent les choses ; Calder fut dégradé, passa en cour martiale et fut sévèrement réprimandé pour ne pas avoir cherché à reprendre le combat les 23 et 24 juillet. Il n'obtint plus aucun commandement dans la Royal Navy.

anderson

Napoléon I, découragé par ces événements, dut renoncer à son projet d'envahir l'Angleterre. L’« armée d'Angleterre », rebaptisée la « Grande Armée », quitta Boulogne le 27 août pour se porter au-devant de la menace austro-russe. Quelques semaines après la bataille, l'empereur notait que si Villeneuve avait eu le génie et l'initiative de Gravina, il aurait remporté la victoire au Cap Finisterre.

Villeneuve resta à Cadix jusqu'à la bataille de Trafalgar au cours de laquelle la flotte franco-espagnole fut anéantie le 21 octobre 1805. Gravina y laissa la vie tandis que Villeneuve, fait prisonnier par les anglais puis relâché, finit par se suicider en 1806. Flotte britannique

  • Calder disposait de 15 navires de ligne : les Prince of Wales, Glory (en), Barfleur, Windsor Castle (en), Malta, Thunderer (en), Hero, Repulse (en), Defiance, Ajax, Warrior, Dragon (en), Triumph, Agamemnon et le Raisonnable, deux frégates : l’Égyptienne (en) et la Sirius (en), ainsi que deux plus petites embarcations.
Navire Pertes Dégâts
Morts Blessés Gréément Mâts et vergues Coque et autres
Hero (74), Capt. Alan Hyde Gardner 1 4 Voiles déchirées Mât et vergues de misaine gravement endommagés Plusieurs impacts sur la ligne de flottaison
Ajax (74), Capt. William Brown 2 16 Très endommagé Vergues de grand-voiles Explosion d'un canon
Triumph (74), Capt. Henry Inman 5 6 Très endommagé Vergues de grand-voile Deux canons touchés
Barfleur (98), Capt. George Martin 3 7
Mât et vergues de misaine
Agamemnon (64), Capt. John Harvey 0 3
Vergues de misaine, mât d'artimon et vergues du grand mât
Windsor Castle (98), Capt. C. Boyles 10 35 Très endommagé Vergues d'artimon et de misaine, grand-mât, vergue du grand mât, de misaine et beaupré
Defiance (74), Capt. Philip Durham 1 7 Très endommagé Vergue de la grand voile d'artimon, grand mât, vergue de misaine
Prince of Wales (98), navire de l'amiral Calder, Capt. W. Cumming 3 20 Très endommagé Vergue du grand mât, vergue de grand voile de d'artimon Gouvernail arraché
Repulse (64), Capt. Arthur Kaye Legge 0 4 Très endommagé Beaupré
Raisonnable (64), Capt. Josias Rowley 1 1
Plusieurs vergues Boulets de canons dans la coque
Dragon (74), Capt. Edward Griffith 0 4


Glory (98), navire amiral de Sir Charles Stirling, Capt. Samuel Warren 1 1 Très endommagé Vergue de misaine
Warrior (74), Capt. S. Hood Linzee 0 0 Très endommagé Plusieurs vergues Échoué côté bâbord
Thunderer (74), Capt. William Lechmere 7 11 Très endommagé Mât d'artimon, vergues de misaine et de grand mât Plusieurs boulets dans la coque
Malta (80), Capt. E. Buller3 5 40 Très endommagé Grandes vergues et tous les mâts
Égyptienne (40), Capt. Charles Fleeming




Sirius (36), Capt. William Prowse




Nile (lougre), Lieut. John Fennell




Frisk (cotre), Lieut. James Nicholson




Flotte franco-espagnole

  • Villeneuve commandait vingt navires de ligne. Six étaient espagnols : l’Argonauta, le Terrible, l’America, l’Espana, le San Rafaël et le Firme; quatorze étaient français : le Pluton, le Mont Blanc, l’Argaunaute, le Berwick, le Neptune, le Bucentaure, le Formidable, l’ Intrépide, le Scipion, le Swiftsure, l'Indomptable, l’Aigle, l'Achille et l'Algesiras, sept frégates et deux bricks.
Navire
(espagnols en gras)
Pertes Dégâts
Morts blessés Gréément Mâts et espars Coque et autres
Argonauta (80), Bateau amiral de Federico Gravina, Capitaine Rafael de Hore 6 5 Mâts d'artimon et de misaine fracassés Avant arraché
Terrible (74), Commandant Francisco Vázquez de Mondragón 1 7 Lacéré Deux canons renversés ; flanc arraché, un boulet sur la ligne de flottaison ;
América (64), Comm. Juan Darrac 5 13 Mâts criblés dimpacts 60 impacts
España (64), Comm. Bernardo Muñoz 5 23 Lacérés Mât d'artimon abattu, ainsi que plusieurs espars Gouvernail très endommagé, dégâts sur la coque
San Rafael (80), Comm. Francisco de Montes (capturé) 41 97 Détruit Démâté entièrement Criblé de boulets
Firme (74), Comm. Rafael de Villavicencio (capturé) 35 60 Détruit Totalement démâté Criblé d'impacts
Pluton (74), Comm. Cosmao-Kerjulien 14 24


Mont-Blanc (74), Comm. La Villegris 5 16


Argaunaute (74), comm. Jacques Epron-Desjardins 15 52 Commandant abattu?

Berwick (74), Comm. Camas 3 11


Le Neptune (80), Comm. Maistral 3 9


Bucentaure (80), navire amiral Villeneuve 5 5


Le Formidable (80), navire amiral de Pierre Dumanoir le Pelley, Comm. Letellier 6 8


Intrépide (74), Comm. Infernet 7 9


Scipion (74), Comm. Berenguer 0 0


Swiftsure (74), Comm. Villemadrin 0 0


l'Indomptable (80), Comm. Hubert 1 1


Aigle (74), Comm. Gourrege 6 0


L'Achille (74), Comm. De Nieport 0 0


L'Algésiras (74), navire amiral du contre-amiral Magon, Comm. Brouard 0 0

 

 

La bataille de Trafalgar oppose le 21 octobre 1805

la flotte franco-espagnole sous les ordres du vice-amiral Villeneuve, à la flotte britannique commandée par le vice-amiral Nelson.

Nelson y trouve la mort, mais la tactique qu'il a mise en œuvre vaut aux Britanniques une victoire totale malgré leur infériorité numérique. Les deux tiers des navires franco-espagnols sont détruits, et Napoléon, faute d'une flotte suffisante, doit renoncer à tout espoir de conquête du Royaume-Uni.

Cette victoire conforte également la suprématie britannique sur les mers, qui devient absolue et incontestée plus d'un siècle durant, jusqu'à la Première Guerre mondiale. Le 21 octobre est célébré dans tout l'Empire britannique sous le nom de Trafalgar Day pendant le XIXe siècle et au début du XXe siècle, mais aujourd'hui cette fête est peu connue.

Suite à la reprise des hostilités entre la France et le Royaume-Uni, le 18 mai 1803, après l'éphémère paix d'Amiens, Napoléon Ier commence à réunir une armée, au camp de Boulogne, dans le but d'envahir les îles Britanniques, et d'en finir avec son plus coriace ennemi.

Une stratégie au long cours aléatoire

Mais pour permettre à la flottille hétéroclite de transport de traverser la Manche, l'Empereur doit obtenir une supériorité au moins temporaire, contre la Royal Navy. Pour la réaliser, il lui faut rassembler ses deux flottes principales, celle de l'Atlantique, basée à Brest et celle de la Méditerranée, basée à Toulon. Cependant ces deux flottes sont sous la surveillance constante de la Royal Navy, ce qui rend leur jonction difficile. De plus d'autres flottes peuvent être mobilisées pour cette action. La flotte espagnole, maintenant alliée de la France, éparpillée au Ferrol, à Cartagène et surtout à Cadix, et d'autres escadres, présentes sur la façade atlantique, comme celle de Rochefort.

La flotte à Brest, commandée par le vice-amiral Ganteaume, forte de plus de vingt vaisseaux de ligne est étroitement surveillée par l'amiral Cornwallis et son escadre de 30 vaisseaux, et ne peut appareiller sans combattre. L'escadre de Rochefort commandée par Missiessy est plus lointainement surveillée par Calder qui croise dans le Golfe de Gascogne où il contrôle également les entrées vers les ports français depuis l'Atlantique. Pour créer un surnombre il reste l'escadre de Toulon. Sans être suivie, si elle pouvait déboucher dans la Manche en même temps que les autres flottes sortiraient des ports de l'Atlantique, la supériorité numérique offrirait les conditions favorables recherchées. Cependant, celle-ci, enfermée dans la rade de Toulon, est surveillée par la Mediterranean Fleet du très redouté vice-amiral Nelson.

   vice-amiral Horatio Nelson, par Lemuel Francis Abbott.

Celui-ci a décidé d'appliquer un blocus relâché, car il espère inciter l'amiral français Villeneuve à prendre la mer, pour lui livrer bataille. Villeneuve, qui avait déjà commandé l'arrière-garde de la flotte française à Aboukir en 1798 et n'était pas intervenu dans le combat contre Nelson à l'occasion de cette bataille (n'en ayant pas reçu l'ordre et il n'avait pas pris d'autre d'initiative que celle de fuir avec trois vaisseaux et deux frégates à la faveur de la nuit), reçoit de Napoléon l'ordre (alors secret) d'appareiller en direction des Antilles, où la flotte espagnole, l'escadre de Rochefort et celle de Ganteaume depuis Brest, forçant aussi leurs blocus respectifs, pourront le rejoindre. Il s'agit, pour la flotte du Levant, de passer en Atlantique, se renforcer d'une escadre espagnole, de menacer les colonies anglaises dans les Antilles pour y attirer la Royal Navy et cingler droit sur la Manche. Au passage se renforcer encore de l'escadre du Ferrol et de celle de Rochefort, et, forte de 50 vaisseaux, repousser la Channel Fleet, (30 vaisseaux), de William Cornwallis pour déboucher sur le pas de Calais et couvrir le transport de la grande armée de Boulogne à Douvres.

Mise au point par l'amiral Latouche-Tréville, qui devait la diriger, cette opération était, on le voit, de grande envergure, impliquant dans un vaste mouvement transocéanique quasiment l'ensemble de la flotte impériale. Elle était donc exposée à bien des aléas et des faiblesses, au premier rang desquelles les difficultés de communication irréductibles entre des flottes en mouvement et l'état moral de la flotte face à l'audace et la ténacité de commandants anglais intrépides ou adulés. Elle supposait aussi qu'elle fût conduite par un véritable chef, sachant galvaniser et diriger, capable d'initiative face aux imprévus et ayant toute la confiance de ses subordonnés et de sa hiérarchie. C'était le cas de Latouche-Tréville ; mais celui-ci meurt d'une crise cardiaque sur le pont du Bucentaure. Napoléon choisit de le remplacer par Villeneuve, qu'il sait loyal, prudent et discipliné. Et dont il pense qu'il est accompagné par la chance.

À la faveur d'une tempête sur le golfe du Lion qui empêche les navires britanniques de maintenir leurs positions de guet, Villeneuve s'échappe de Toulon et passe au travers du piège de Nelson le 29 mars 1805. Sa flotte est composée de onze vaisseaux de ligne (quatre de 80 canons et sept de 74 canons), six frégates et deux bricks. Cette flotte, dont l'objectif est de prendre de vitesse ses ennemis, est composée de navires rapides et en très bon état de navigation. Le navire amiral est le flambant neuf Bucentaure de 80 canons. Aussitôt alerté, Nelson dispose sa flotte sur la route de la Méditerranée orientale, supposant une attaque de Malte, de Naples ou de l'Égypte. Villeneuve avec ses onze vaisseaux, passe le détroit de Gibraltar le 8 avril. À Cadix il récupère l’Argonaute (de 74 canons), puis deux autres vaisseaux semblables : l’Aigle et l’Algésiras venus de Rochefort, sous les ordres du contre-amiral Magon.

flotte française avec le capitaine Cosmao-Kerjulien attaquant le rocher du Diamant (Martinique). Peinture d'Auguste Mayer.

Il arrive aux Antilles le 12 mai, et le 14 mai, il est rejoint par six vaisseaux espagnols commandés par l'amiral Federico Gravina. Commandant alors une force de vingt navires de ligne, Villeneuve est pressé par les officiers de l'armée française de participer à la reprise des îles conquises par les Britanniques. Mais il reste inactif pendant un mois. Seule opération, de petite envergure, la reconquête du rocher du Diamant le 2 juin 1805 par l'équipage du Pluton sous le commandement du capitaine Cosmao-Kerjulien.

Le 7 juin, suite à la capture d'un navire de commerce britannique, il apprend que Nelson et sa flotte, malgré les vents contraires qui les ont retenus avant Gibraltar, est enfin arrivé dans les Caraïbes. Villeneuve donne l'ordre d'appareiller au plus vite pour retourner en Europe. Ce qui est fait le 11 juin.

L'échec à l'entrée du golfe de Gascogne  la bataille du cap Finisterre ou bataille « des quinze-vingt », 23 juillet 1805 ; par William Anderson.

Du 24 au 26 juin, la flotte essuie une violente tempête qui éprouve les navires : l’Indomptable perd un mât, ce qui, sauf à le laisser à son sort, ralentit l'escadre. Pendant ce temps, Nelson, ignorant les projets précis de Villeneuve, a fait voile vers Gibraltar où il espère intercepter la flotte combinée franco-espagnole. Mais il a pris soin de dépêcher une rapide corvette, l'HMS Curieux, en direction de l'Amirauté, pour signaler la possible survenue de la flotte de Villeneuve dans les eaux européennes. Les flottes de la Manche et du golfe de Gascogne sont mises en alerte.

Le 9 juillet, la flotte franco-espagnole arrive enfin au large du cap Finisterre, mais les vents contraires associés à l'état de ses navires les plus éprouvés l'empêchent de rentrer rapidement dans le golfe de Gascogne et sa flotte se fait repérer. Le vice-amiral Calder, qui montait la garde devant Rochefort et le Ferrol, a appris le retour du Français, et le 22 juillet, il a rassemblé sa flotte de quinze vaisseaux pour l'attendre au cap Finisterre. Les deux flottes s'affrontent au nord du cap lors de la bataille « des quinze-vingt » ou bataille du cap Finisterre, le 23. Malgré l'infériorité numérique les Britanniques capturent deux navires espagnols avant que le brouillard ne sépare les flottes. Le lendemain, Villeneuve ne profite pas de l'avantage du vent et du nombre pour attaquer la flotte pourtant éprouvée de Calder ; rassemblant sa flotte en baie de Vigo le 28 juin, il se réfugie au Ferrol le 1er août. Les ordres de Napoléon qui l'attendent sont clairs : voguer au nord, vers Brest. Villeneuve apprend aussi qu'une escadre française de 5 vaisseaux (avec entre autres le puissant Majestueux de 118 canons) et 3 frégates, sous le commandement du contre-amiral Zacharie Allemand se dirige à l'entrée du golfe de Gascogne pour se joindre à sa propre flotte. Cette escadre, partie de Rochefort le 17 juillet, se dirige vers un premier point de rendez-vous situé au large du Ferrol et y croise effectivement du 29 juillet au 3 août. Ne voyant pas arriver l'escadre de Villeneuve qui, il l'ignore, vient d'affronter Calder le 22 juillet et s'est repliée sur Vigo, Allemand finit par revenir vers le sud de la Bretagne, Penmarc'h, second lieu prévu de rendez-vous, et y croise du 6 au 11 août.

Pendant ce temps, Villeneuve tente aussi d'établir le contact. Il détache une frégate, la Didon, à la recherche d'Allemand. Mais elle est capturée par la frégate anglaise Phénix. Le 13 août, Villeneuve quitte enfin La Corogne, cap sur Brest, où il doit faire sa jonction avec l'escadre de Ganteaume, tandis qu'Allemand, lui, redescend vers l'Espagne, toujours à la recherche de Villeneuve. Le 14 août, les journaux de bord des deux flottes permettent de conclure qu'elles se sont aperçues ; mais pensant être tombé sur une flotte anglaise très supérieure en nombre, Allemand se dérobe aussitôt ! Villeneuve ne cherche pas à reconnaître cette flotte, car les Anglais ont réussi à le convaincre qu'une de leurs escadres, forte de 25 vaisseaux, descendait vers Vigo ! Il est vraisemblable que Villeneuve ait cru les rumeurs qui circulaient sur la présence d'une importante force navale britannique dans la baie de Biscaye, qu'il redoute d'avoir à affronter avec des navires éprouvés et des équipages épuisés et malades. De fait, mais seulement le 15 août, Cornwallis a pris la lourde décision de détacher vingt de ses vaisseaux pour renforcer Calder contre Villeneuve, ce qui ne lui en laisse que onze pour garder la Manche. Villeneuve renonce définitivement à son objectif il fait mettre les voiles pour Cadix où sa flotte arrive le 21.   

Retour à Cadix  Mais, entre-temps, la situation géopolitique de la France a changé. Avec la menace des troupes autrichiennes et russes, aux frontières de l'est, et sans nouvelles de sa flotte, Napoléon Ier a mis en route les corps d'armée rassemblés au camp de Boulogne le 26 août, à marche forcée, pour un grand mouvement stratégique vers l'est qui les mène vers l'Europe centrale et Austerlitz.

Nelson, revenu au Royaume-Uni après deux ans en mer, est chargé de commander une nouvelle flotte qui a pour mission de surveiller l'escadre franco-espagnole retranchée dans Cadix où elle s'est renforcée de treize vaisseaux supplémentaires : quatre français dont le Redoutable, et neuf espagnols, dont l'imposant Santisima Trinidad de l'amiral Baltasar Hidalgo de Cisneros.

plan de Cadix au XIXe siècle.

Retardé par les réparations du HMS Victory, Nelson ne prend la mer que le 15 septembre et rejoint sa flotte le 29. Il ne place devant Cadix qu'une flottille de frégates sous les ordres du capitaine Blackwood. Ses navires de ligne eux, attendent, hors de vue, à environ 50 milles de là. Il doit détacher six d'entre eux du 2 au 15 octobre, pour aller chercher du ravitaillement à Gibraltar ; de plus, le HMS Prince of Wales a quitté la flotte pour ramener Calder au Royaume-Uni, où ce dernier doit répondre de son manque d'audace du 23 juillet.  

Tempête sous un crâne  L'amiral Villeneuve, de son côté, semble peu enclin à quitter Cadix : ses capitaines s'y opposent. Tous craignent Nelson. Malgré quelques vaillants capitaines, les équipages de nombreux vaisseaux ont été affaiblis par la longue campagne aux Antilles, les autres semblent peu expérimentés au feu. Probablement que Villeneuve ne pressent ni une forte habileté, ni une forte ardeur au combat, en particulier chez les alliés espagnols, ni encore une grande confiance hiérarchique. Tout ceci convainc Villeneuve qu'un affrontement avec les Britanniques, même en supériorité numérique, serait plus que douteux.

Pourtant Villeneuve a bien reçu des ordres de l'amiral Decrès, commandant en chef de la marine française, de revenir en Méditerranée pour débarquer des troupes en Italie. Il devine la colère de l'Empereur pour son échec et son immobilisme, et sait qu'il devra rendre des comptes.

Mais c'est à l'annonce de l'arrivée de son remplaçant, le vice-amiral Rosily, à Madrid, le 18 octobre, ajoutée au rapport de ses espions signalant seulement six vaisseaux britanniques du côté de Gibraltar, que celui-ci se décide. Le 20 octobre, soudainement partisan du départ, après avoir ordonné une rapide préparation de ses navires, il quitte le port et ordonnant sa flotte en trois colonnes, la dirige vers le détroit de Gibraltar. Le soir même, l’Achille signale dix-huit navires britanniques à leur poursuite dans le nord-ouest. Durant la nuit, Villeneuve fait virer lof pour lof et commande à sa flotte de se former sur une ligne de bataille et de se préparer au combat. Le vent est faible, du suroit, seule une ample houle laisse présager la tempête qui s'annonce à l'horizon. Les flottes convergent l'une vers l'autre, et vont se croiser le 21 octobre en milieu de journée, un peu au sud-est du cap Trafalgar.  Un message célèbre

  turner, La Bataille de Trafalgar montre les trois dernières lettres du célèbre pavillon « England expects that every man will do his duty » sur le HMS Victory.

 

fameux signal de l'amiral Nelson.

Alors que les flottes vont croiser leur route, Nelson, sûr de la victoire promise à sa flotte, pour galvaniser ses hommes fait hisser par pavillons un message qui deviendra historique : « England expects that every man will do his duty » (« L'Angleterre attend de chacun qu'il fasse son devoir »). Après la victoire qu'il signera de sa vie, l'appel de Nelson est resté célèbre dans le vocabulaire anglo-saxon.

La bataille

nikholas Pocock, La bataille de Trafalgar, situation à 13 h.

Le plan général de l'amiral Nelson

Les deux colonnes britanniques (en rouge) cassent la colonne franco-espagnole à angle droit.

L'ampleur de la victoire de l'amiral Nelson tient à sa manœuvre, consistant en un renversement de la tactique habituelle de combat en mer. Au XVIIIe siècle, lorsque deux flottes s'affrontaient, elles se disposaient en deux longues files perpendiculaires au vent (d'où le terme de vaisseau de ligne), et naviguaient l'une vers l'autre. Elles remontaient toutes deux lentement le vent et en se croisant, elles se canonnaient. Les deux flottes faisaient généralement demi-tour pour un deuxième passage face à face. La victoire tenait surtout au nombre de canons disponibles, à la rapidité de manœuvre des équipages et à la coordination entre les différentes unités de la flotte mais l'issue d'une bataille était rarement décisive, les pertes en vaisseaux étaient faibles.

A Trafalgar, la manœuvre risquée de Nelson cherche au contraire à la destruction totale de son ennemi en tronçonnant sa flotte et en poussant à un engagement général à courte portée (« pêle-mêle »). Nelson se trouve face à une flotte franco-espagnole qui, bien que supérieure en nombre, est très inférieure qualitativement à la sienne, tant en matériel qu'en équipage. Les vaisseaux espagnols sont anciens, les vaisseaux français cependant plus récents possédaient souvent des équipages trop peu entraînés. La flotte britannique est au contraire de très bonne qualité. Les équipages sont remarquablement entraînés et possèdent un moral très élevé. Un des très grands avantages de Nelson est de pouvoir compter sur un corps de capitaines exceptionnellement compétents, expérimentés et complètement dévoués.

Les vaisseaux de la Royal Navy disposent, outre leur artillerie classique, de très gros canons, appelés caronades, de faible portée mais faciles à utiliser, qui peuvent cribler de mitraille les équipages adverses à courte distance. Cette arme va montrer sa très grande efficacité durant la bataille. Du côté des coalisés, les caronades sont peu utilisées. Nelson dispose en outre de sept vaisseaux à trois ponts qui dominent de leur taille les deux-ponts adverses. Du côté de la flotte coalisée, les Espagnols alignent quatre vaisseaux à trois ponts et les Français aucun. En revanche, on relève dans la flotte française plusieurs vaisseaux à quatre-vingts canons dont le poids de la bordée égale voire dépasse celles des plus gros vaisseaux britanniques. Nelson, qui se trouve en infériorité numérique, décide alors de bousculer les habitudes.

Au lieu d'orienter sa flotte perpendiculairement au vent, il la place vent arrière, ce qui lui donne beaucoup de vitesse (rendant aussi les coups au but plus difficiles, Nelson mise aussi sur une variable relativement aléatoire : ses marins aguerris aux joutes navales face à des Français et Espagnols moyennement talentueux au tir de précision et au rechargement), et dispose ses navires sur deux files côte à côte. Ces deux files forment une épée qui transperce la flotte franco-espagnole. Celle menée par Nelson coupe la ligne adverse à angle droit un peu en avant de son milieu et empêche l'avant-garde de secourir le reste de la flotte franco-espagnole. Celle dirigée par Collingwood submerge l'arrière-garde.

Indomptable au centre, à bâbord le Fougueux vient sur le HMS Belle Isle, cependant qu'à tribord la Santa Ana fait feu sur le HMS Royal Sovereign.

Touchant durement l'adversaire en coupant sa ligne, la flotte de Nelson écrase méthodiquement les vaisseaux désorganisés du centre et de l'arrière des Franco-Espagnols.  

La « faute » de Villeneuve  En réalité, et contrairement à ce qu'en a retenu l'Histoire, Villeneuve, comme tous ses capitaines, s'attend tout à fait à cette tactique de Nelson. Il a étudié de longue date comment Nelson a procédé antérieurement : percement ou encerclement de la ligne ennemie pour ensuite concentrer plusieurs vaisseaux contre un seul, le ù3liquider et passer ensuite au suivant. Ce système est possible avec un adversaire moins habile et mobile, ce qui fut souvent le cas, comme à la bataille du cap Saint-Vincent, à celle d'Aboukir, à la bataille de Copenhague...

Et, contrairement à ce qui est souvent écrit, Villeneuve ne s’en tint pas a priori à la classique formation en ligne unique, dont il sait, depuis 1702, qu'elle vaut à la flotte française défaite sur défaite3, en raison de l’infériorité des artilleurs (qui tirent moins vite et moins juste), qui rend l’issue des combats assez prévisible, quelle que soit l’habileté des plans et manœuvres préalables. Villeneuve, entouré du vice-amiral espagnol Gravina, du contre-amiral Magon, et de quelques-uns de ses meilleurs capitaines, a largement le temps d'élaborer à Cadix une stratégie pour faire face à l'éventualité, hautement probable, d'une attaque de coupure de ligne ou d'encerclement en long de ligne.

Ainsi, il a été choisi, semble-t-il, de faire naviguer la majeure partie de la flotte sur une ligne continue, avec notamment les navires les plus lents, comme l'antique Santísima Trinidad, sur une ligne imposante de plus de 20 vaisseaux, pour attirer l'attaque de l'amiral anglais et masquer le plus longtemps possible une escadre dite « légère », placée sous les ordres de l'amiral Gravina et constituée des navires les plus manœuvrant et des équipages les plus combatifs.

Cette colonne devrait naviguer de conserve et se placer en retrait sous le vent de l'escadre principale. Elle aurait aligné, entre autres, le Pluton du bouillant capitaine Cosmao-Kerjulien, L'Algésiras du contre-amiral Magon, en compagnie des meilleures unités espagnoles telles le San Juan Nepumuceno, de Churruca, l'Argonauta, le Montanes et le Principe des Asturias, de l'amiral Gravina, chargé de commander cette escadre de soutien. Placée en retrait de la flotte principale, elle aurait dû converger immédiatement vers le point de rencontre entre la flotte principale et les colonnes anglaises, pour renverser le surnombre attendu par Nelson et ses commandants, et pour éviter ainsi le débordement des unités coalisées.

représentation d'époque de la bataille : les navires britanniques sont en rouges, les français en vert et les espagnols en jaune. Le navire britannique le plus au nord est l’Africa et non le Neptune.

Hélas, ballotée par l'ample houle de surcroît, la flotte coalisée, trop hétéroclite pour naviguer de conserve, se révèle incapable de maintenir sa ligne de bataille principale de façon continue, et l'escadre de soutien de Gravina en est réduite à s'éparpiller pour colmater au mieux les brèches, là où elle le peut. C'est donc sous l'apparence d'une seule ligne de bataille que la flotte franco-espagnole apparaîtra aux yeux des britanniques, à qui reviendra l'honneur d'écrire l'Histoire de ce 21 octobre 1805. Et c'est ainsi que l'infortuné Pierre Charles de Villeneuve, commandant de la plus puissante flotte jamais rassemblée dans l'Atlantique au début du XIXe siècle, sera déclaré principal responsable du désastre naval de la flotte de Napoléon au large du cap Trafalgar, et sera tenu pour responsable présenté d'une des plus énormes erreurs de stratégie de l'histoire navale.

C'est donc vers une flotte approximativement formée sur une longue et unique ligne que foncent, poussées par la houle et le vent arrière, les escadres de Collingwood et de Nelson. Cette tactique présente toutefois un inconvénient : avant de pouvoir transpercer les lignes franco-espagnoles, les navires de tête britanniques sont canonnés sans pouvoir riposter. Nelson compte sur la lenteur et la médiocre précision de tir des canonniers français et espagnols. Dès que l'ennemi est à portée, la meilleure qualité de tir de ses propres canonniers et l'adresse de ses équipages permet de renverser l'infériorité numérique relative. Les lignes désorganisées et prises en tenaille par les Britanniques, il n'est donc plus difficile pour Nelson d'anéantir les navires ennemis.  

Le Redoutable contre le HMS Victory

 

Les flottes en pièces à 16 h 15 : le HMS Belle Isle au premier plan, derrière à gauche la frégate HMS Naïad, à droite avec un seul mât HMS Royal Sovereign, à droite rasé et en feu l’Achille, derrière au fond le HMS Victory.
mort de Nelson sur le pont du HMS Victory.
cœur de la bataille, par William Turner (1806-1808).

Le combat entre ces deux navires est épique à plus d'un titre. Le Redoutable, commandé par le capitaine Lucas est l'un des rares vaisseaux de la flotte franco-espagnole d'une bonne valeur combattante. Un de ses atouts est d'embarquer un surplus d'infanterie de ligne. Le HMS Victory à la tête de la première colonne cherche à percer la ligne franco-espagnole et surtout à affronter directement le Bucentaure vaisseau-amiral de Villeneuve

aigle

. Celui-ci est protégé à l'avant par le puissant Santisima Trinidad (de 130 canons) et à l'arrière par le Redoutable. Mais, derrière ces vaisseaux sur lesquels fond le HMS Victory de Nelson, la ligne franco-espagnole est peu ordonnée et discontinue, 4 navires s'étant laissés déporter sous le vent. Aussi, le capitaine du HMS Victory s'engage juste derrière le Bucentaure. Au passage sous sa poupe, il tire à bout portant sa bordée de 50 coups de canons qui ravage le pont du navire et les batteries supérieures, fait voler en éclat le gaillard arrière, sème mort et désolation sur le pont intermédiaire, et met en pièce une partie du gréement. Le coup est terrible pour le vaisseau de Villeneuve, déjà en détresse ! C'est alors que le Redoutable du capitaine Lucas s'engage contre le HMS Victory. Un combat de mousqueterie commence et le Redoutable prend rapidement le dessus. En quinze minutes, le HMS Victory est réduit au silence. L'amiral Nelson est mortellement blessé durant cet affrontement. Lucas ordonne de préparer l'abordage et fait monter ses compagnies d'assaut sur le pont.

coeur de la bataille, suite, par William Lionel Wyllie.

Cependant, il est difficile d'escalader les bords du navire britannique à cause de sa taille plus importante et du mouvement des bateaux. Les deux navires dérivent sous le vent, ce qui ouvre le passage à la poupe du Bucentaure pour le reste de la colonne britannique. Le HMS Temeraire profite alors d'un mauvais choix tactique du Neptune pour passer et engager le Redoutable. Ses caronades ravagent le pont, anéantissant les compagnies d'abordage et réduisant à néant les efforts de l'équipage pour s'emparer du HMS Victory. Tandis qu'arrive le reste de la colonne de Nelson.

Et c'est au tour de la Santisima Trinidad d'être aux prises avec la tête d'escadre de Nelson.

En milieu d'après-midi, la situation au centre de la bataille est la suivante : Les huit vaisseaux de l'avant-garde commandée par Dumanoir, ont tardé à virer malgré les signaux de Villeneuve, et ils n'ont esquissé qu'un semblant de contre-attaque. Derrière le Bucentaure, deux vaisseaux espagnols, tombés sous le vent, ne peuvent intervenir efficacement, et le Neptune est parti secourir le Santa Ana. Le centre de la formation franco-espagnole, qui ne compte plus à ce moment que cinq vaisseaux est donc écrasé par les douze vaisseaux britanniques de la colonne Nelson. Seul renfort venu de l'avant-garde, l’Intrépide du capitaine Infernet. Ignorant Dumanoir, Infernet se porte au secours du Bucentaure en jetant son navire au cœur de la mêlée pendant que l'escadre de Dumanoir va croiser à distance ne lâchant que quelques bordées inoffensives, et laissant les vaisseaux du centre se débattre à un contre deux dans l'épaisse fumée.

Quant à l'arrière-garde de la ligne franco-espagnole, elle est coupée du centre par la traversée de l'escadre de contre-amiral Collingwood qui, sur son HMS Royal Sovereign, a été le premier à se jeter sur elle. Malgré la défense de certains équipages, où se sont illustrés celui de l’Achille du capitaine Deniéport ; ou celui du San Juan Nepomuceno du capitan Don Cosme Churruca, elle succombe progressivement face à l'habileté et à l'efficacité des marins britanniques et, dans ces combats à très courte distance, celle des terribles caronades qui sèment la mort et la dévastation sur les ponts, les gaillards, la mâture.

Un à un les vaisseaux submergés amènent leur couleur. Vers 3 heures 40, le Bucentaure amène son pavillon, suivi de la Santisima Trinidad. Enfin, juste après le dernier soupir de Nelson à 17 h 30, l'Achille explose. La bataille est finie.  

Épilogues        La fin du Bucentaure

Navire amiral, dernier bâtiment français à amener son pavillon, le Bucentaure se rend à l'ennemi avec à son bord l'amiral Villeneuve, miraculeusement indemne alors que le navire est très lourdement endommagé, quasi démâté, et couvert de cadavres et de blessés. Villeneuve monte à bord du HMS Conqueror et se rend au capitaine de vaisseau James Atcherly. Le Bucentaure est pris en remorque par le Conqueror. Dans la nuit, le Bucentaure rompt son câble de remorque. Les officiers français encore à bord reprennent le navire aux Britanniques et, malgré l'état du vaisseau, mettent cap sur Cadix en pleine tempête. Au petit matin, alors qu'il est en vue du port, il s'échoue dans la houle, et malgré les tentatives pour l'alléger et le dégager, le navire commence à sombrer. Quelque 450 rescapés trouvent refuge sur l'Indomptable venu au secours. À bord de l’Indomptable se trouvent alors plus de 1 200 hommes (équipage et rescapés du Bucentaure). Durant la soirée du 23 octobre, la tempête rompt ses ancres et le drosse à son tour à la côte. Seuls 150 hommes auront la vie sauve.     

La contre-attaque de Cosmao   julien Marie Cosmao-Kerjulien.

amrral Federico Carlos Gravina y Nápoli.

Huit vaisseaux espagnols et français, accompagnés des frégates parviennent à regagner Rota, à l'entrée du golfe de Cadix, où l'amiral Gravina, grièvement blessé, transmet le commandement des navires mouillés à Rota au capitaine de vaisseau Julien Cosmao-Kerjulien. Le 23 octobre 1805, la flotte britannique est aperçue à l'horizon, remorquant difficilement les vaisseaux endommagés dont beaucoup de prises françaises ou espagnoles. Cosmao décide d'en profiter. En une demi-journée, il fait réparer le gréement du Pluton, emprunte quelques matelots à la frégate l’Hermione et se porte à la rencontre des vaisseaux britanniques, avec une division composée de six vaisseaux français (le Pluton, le Neptune, l'Indomptable et le Héros) et espagnols (le Rayo et le San Francisco de Asis), cinq frégates et trois corvettes. La brise est favorable. Les navires alliés ne tardent pas à approcher la flotte britannique, laquelle marche avec une excessive lenteur. Les vaisseaux anglais, épuisés par la lutte de l'avant-veille, se dérobent à un nouveau combat et abandonnent leurs captures. C'était ce que Cosmao voulait. Il leur enlève la Santa Anna et le Neptuno qui sont ramenées à Rota par les frégates françaises.

Cosmao, apercevant au loin plus de vingt bâtiments, fait rentrer sa division, dont l'état ne lui permettait pas de risquer un nouveau combat. De son côté, l'amiral Collingwood qui avait hérité du commandement de la flotte à la mort de Nelson, décide de couler ou incendier quatre prises, de crainte de nouvelles attaques, et face au mauvais temps persistant : la Santisima Trinidad, l’Argonauta, le San Augustino et l’Intrépide. A l'entrée de Rota, l'Indomptable se perd corps-et-biens en tentant de sauver l'équipage du Bucentaure. En définitive, un seul navire capturé à la bataille de Trafalgar sera incorporé à la flotte anglaise : l'espagnol San Juan Nepomuceno (renommé HMS San Juan[

La bataille du Cap Ortegal

ataille du cap Ortegal par Thomas Whitcombe.

 

Ultime épisode. Après Trafalgar, quatre vaisseaux français, qui faisaient partie de l'avant-garde de la flotte coalisée sous le commandement du contre-amiral Dumanoir composent une escadre de fuyards, moralement éprouvés, qui tentent de regagner Brest ou Rochefort.

Elle est interceptée à l'entrée du golfe de Gascogne, le 3 novembre 1805, par une flotte commandée par le commodore Sir Richard Strachan, composée des vaisseaux HMS Caesar, HMS Hero, HMS Courageux, HMS Namur et de quatre frégates. La flotte française est entièrement défaite au large du cap Ortegal, près du Ferrol. Tous les vaisseaux français sont capturés.

Ainsi se clôt ce que les Britanniques ont appelé la campagne de Trafalgar.  

Les conséquences   À Trafalgar et dans ses suites, les Français et les Espagnols perdent au total 23 navires et comptent 4 400 marins tués ou noyés, 2 500 blessés et plus de 7 000 prisonniers. Nelson est mort ainsi que 448 autres marins britanniques mais la victoire des Anglais est totale. Plusieurs vaisseaux britanniques sont cependant très fortement endommagés (dont le HMS Victory et le Royal Sovereign).

le triomphe de Nelson, anéantissant la flotte ennemie, a définitivement ruiné les projets d'invasion de l'Angleterre.

La plupart des prises faites par les Britanniques à Trafalgar feront naufrage dans la tempête ou seront sabordées par ceux-ci.

Tous les vaisseaux français réfugiés à Cadix seront saisis par les Espagnols en 1808, au commencement de la Guerre d'indépendance espagnole. Ainsi aucun vaisseau français présent à Trafalgar ne naviguera plus sous le pavillon tricolore.

Le dernier survivant de la bataille Louis André Manuel Cartigny, (né à Hyères le 1er septembre 1791) mourut le 21 mars 1892 à Hyères, la reine Victoria qui séjournait dans la ville se fit représenter aux obsèques (à Trafalgar il était, à 14 ans, mousse à bord du Redoutable). D’après Cartigny c’est un nommé Robert Guillemard natif de Six-Fours soldat du 16eRI qui tua Nelson.

À moyen terme ce désastre n'eut pas d'effet majeur sur la stratégie terrestre puisque Napoléon avait déjà abandonné son projet d'envahir l'Angleterre à la mi-août 1805 pour porter ses efforts sur l'Europe continentale. Mais par leur victoire maritime, les Britanniques confirmèrent définitivement leur suprématie sur les mers. Si, dès avant la bataille, le risque d'une invasion était déjà levé, il disparut totalement à sa suite, la marine française n'osant jamais plus affronter les escadres britanniques en mer. Quant à la marine espagnole, elle perdit à Trafalgar l'essentiel de ses moyens. Politiquement aussi, les résultats de Trafalgar ne doivent pas être sous-estimés, constituant bientôt tant en Europe continentale qu'au Royaume-Uni un contrepoids moral aux victoires terrestres de la Grande Armée. Le Royaume-Uni, se sachant désormais invincible, pourra sans crainte fomenter coalition sur coalition jusqu'à ce que son ennemi soit à genoux.

À plus long terme, cette bataille va contribuer à la création d'un mythe, la bataille navale décisive sauvant le Royaume-Uni. Pendant la Première Guerre mondiale, la bataille du Jutland, et ses résultats mitigés, susciteront une vive controverse, cette bataille entre dreadnoughts étant appréciée à la lumière de la victoire de Nelson.

Le HMS Victory, le vaisseau amiral de Nelson, est conservé de nos jours comme une relique. Il fait toujours officiellement partie de la Royal Navy.  

Ordre de bataille

 bataille de Trafalgar, situation à 17 h 00.
HMS Victory devant le Redoutable, au fond démâté également, le « 4 ponts » Santisima Trinitad.

Britanniques

Navire Canons Capitaine Morts Blessés
Colonne au Vent
HMS Victory 110 Vice-amiral Lord Nelson
Thomas Masterman Hardy
57(dont Nelson) 102
Temeraire 108 Eliab Harvey 47 76
Neptune 108 Thomas Francis Fremantle 10 34
Leviathan 82 Henry William Bayntun 4 22
Conqueror 82 Israel Pellew 3 9
Britannia 110 contre-amiral William Carnegie
Charles Bullen
10 42
Spartiate 82 Sir Francis Laforey 3 20
Minotaur 82 Charles John Moore Mansfield 3 22
Ajax 82 Lieutenant John Pilford (acting captain) 2 9
Agamemnon 72 Sir Edward Berry 2 8
Orion 82 Edward Codrington 1 23
Africa 72 Henry Digby 18 44
Colonne sous le Vent
Royal Sovereign 110 Vice-amiral Cuthbert Collingwood
Edward Rotheram
47 94
Belleisle 82 William Hargood 33 93
Mars 82 George Duff † 29 69
Tonnant 80 Charles Tyler † 26 50
Bellerophon 82 John Cooke 27 133
Colossus 82 James Nicoll Morris 40 160
Achille 82 Richard King 13 59
Defence 82 George Johnstone Hope 7 29
Defiance 82 Philip Charles Durham 17 53
Prince 108 Richard Grindall    
Dreadnought 108 John Conn 7 26
Revenge 82 Robert Moorsom 28 51
Swiftsure 82 William George Rutherford 9 8
Thunderer 82 Lieutenant John Stockham (acting captain) 4 12
Polyphemus 72 Robert Redmill 2 4

Flotte attachée

Bateau Classe Canons Capitaine
Euryalus Frégate 36 Hon. Henry Blackwood
Naiad Frégate 10 Thomas Dundas
Phoebe Frégate 36 Hon. Thomas Bladen Capel
Sirius Frégate 36 William Prowse
Pickle Goélette 10 Lieutenant John Richards La Penotière
Entreprenante Cotre 8 Lieutenant Robert Benjamin Young

Franco-Espagnols

Vaisseaux Canons Capitaine Pays Pertes Issue de la bataille
Neptuno 80 Cayetano Valdés y Flores Espagne 73 Capturé repris le 23/10 puis coule
Scipion 78 Charles Berrenger France   Pris le 3/11 à la Bataille du Cap Ortegal
Intrépide 78 Louis-Antoine-Cyprien Infernet France >320 Capturé puis coulé par les Britanniques
Formidable 86 Pierre-Étienne-René-Marie Dumanoir Le Pelley
Jean-Marie Letellier
France   Pris le 3/11 à la Bataille du Cap Ortegal
Duguay-Trouin 78 Claude Touffet France   Pris le 3/11 à la Bataille du Cap Ortegal
Mont-Blanc 78 Guillaume-Jean-Noël Lavillegris France   Pris le 3/11 à la Bataille du Cap Ortegal
Rayo 100 Enrique MacDonnell Espagne 18 Fait naufrage le 26/10
San Francisco de Asís 74 Luis de Flores† Espagne ? Fait naufrage le 24/10
Héros 78 Jean-Baptiste-Joseph-René Poulain France 52 Regagne Cadix
San Agustín 74 Felipe Jado Cajigal† Espagne 380 Capturé
Santísima Trinidad 136 Contre-Amiral Baltasar Hidalgo de Cisneros
Francisco de Uriarte y Borja†
Espagne >300 Capturé puis fait naufrage le 24/10
Bucentaure 86 Vice-amiral Pierre-Charles-Jean-Baptiste-Silvestre de Villeneuve
Jean-Jacques Magendie
France 450 Capturé, repris le 22/10 puis fait naufrage
Redoutable 78 Jean Jacques Etienne Lucas France 613 Capturé mais coule le lendemain
San Justo 74 Miguel Gastón Espagne ? Regagne Cadix
Neptune 86 Esprit-Tranquille Maistral France ? Regagne Cadix
San Leandro 64 José Quevedo y Cheza Espagne ? Regagne Cadix
Santa Anna 112 Vice-Amiral Ignacio María de Álava y Navarrete
José Cardoqué†
Espagne 340 Capturé puis repris le 23/10. Regagne Cadix
l'Indomptable 86 Jean-Joseph Hubert† France >1000 noyés Fait naufrage avec les rescapés du Bucentaure
Fougueux 78 Louis-Alexis Baudouin† France >500 Capturé puis coule
Pluton 78 Julien-Marie Cosmao-Kerjulien France 280 Regagne Cadix
Monarca 74 Teodoro de Argumosa Espagne 241 Capturé
Algésiras 78 Contre-amiral Charles-René Magon
Laurent Tourneur
France 219 Capturé puis repris dans la tempête. Regagne Cadix
Bahama 74 Dionisio Alcalá Galiano† Espagne 141 Capturé
L'Aigle 78 Pierre-Paulin Gourrège† France >400 Capturé puis coulé
Montañés 74 Francisco Alcedo Espagne 49 Regagne Cadix
Swiftsure 78 Charles Eusèbe Lhospitalier de la Villemadrin † France >260 Capturé
Argonaute 78 Jacques Epron-Desjardins France 187 Regagne Cadix
Argonauta 80 Antonio Pareja† Espagne >300 Capturé
San Ildefonso 74 José de Vargas Espagne 165 Capturé
Achille 78 Louis Gabriel Deniéport† France 499 Coulé après explosion
Príncipe de Asturias 112 Amiral Federico Carlos Gravina y Nápoli
Contre-Admiral Antonio de Escaño
Rafael de Hore
Espagne 163 Regagne Cadix
Berwick 78 Jean-Gilles Filhol de Camas† France 250 Capturé puis coule (200 noyés ?)
San Juan Nepomuceno 74 Cosme Damián Churruca† Espagne 274 Capturé
ort du commodore Cosme de Churruca, par Eugenio Álvarez Dumont, musée du Prado, à Trafalgar, les marins espagnols se sont souvent battus avec héroïsme, et ont payé un lourd tribut.

Flotte attachée


Bataille de Trafalgar, pertes de la flotte coalisée.
Vaisseaux Classe Canons
Cornélie Frégate 46
Hermione Frégate 46
Hortense Frégate 46
Rhin Frégate 46
Thémis Frégate 46
Argus Brick 16
Furet Brick 16

Commémoration de la bataille

L'une des places les plus célèbres de Londres, Trafalgar Square, porte le nom de la bataille. Elle est ornée d'une statue de l'amiral Nelson.

  Nelson au sommet de sa colonne à Trafalgar Square, Londres.

En 2005, une série de cérémonies officielles a commémoré le bicentenaire de la bataille de Trafalgar dans le Royaume-Uni. Six jours de célébrations ont eu lieu à la cathédrale Saint-Paul, où Nelson est enterré. La reine d'Angleterre a assisté le 28 juin à la plus grande revue de la flotte des temps modernes. Une flotte réunissant des bateaux britanniques, espagnols et français a conduit des manœuvres navales le 21 octobre dans la baie de Trafalgar, près de Cadix, en présence de nombreux descendants des combattants de la bataille.

Chaque 21 octobre ou à une date très proche, il est de tradition, dans tous les navires de la Royal Navy, de porter un toast à la mémoire éternelle de Nelson et de ceux qui sont morts avec lui. Ce toast se fait en silence, car destiné à commémorer, non une victoire, mais bien le souvenir d'hommes tombés pour leur pays.

 

  Quelques reconstitutions historiques de la bataille  de Trafalgar

.http://youtu.be/eAWagkRwKJ8              http://youtu.be/ILu74F-Xd84           http://www.batailles-navales.fr/trafalgar.htm    http://youtu.be/KP-LlKpH5lk

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La bataille du cap Ortegal (4 novembre 1805)

au large du cap Ortegal au Nord-Ouest de l'Espagne fut une bataille navale qui clôtura la campagne de Trafalgar. Le contre-amiral britannique Sir Richard Strachan, aux commandes des HMS Caesar, Hero, Courageux, Namur et de 4 frégates, captura une escadre française (Formidable, Scipion, Duguay-Trouin et Mont-Blanc) sous les ordres du contre-amiral Pierre Dumanoir le Pelley qui avait réussi à s'échapper lors de la bataille de Trafalgar deux semaines auparavant.

La bataille navale de San Domingo se déroula le 6 février 1806

au large de Santo Domingo, sur l'île d'Hispaniola, entre l'importante escadre britannique conduite par le vice-amiral Duckworth et la plus petite escadre française conduite par le contre-amiral Leissègues.

Fin 1803, après le fiasco de l'expédition de Saint-Domingue, plus de 2 000 soldats avaient fui dans la partie orientale de l'île, où le général Jean-Louis Ferrand réussit en quelques années à relancer l'Le 22 frimaire an XIV, onze vaisseaux français appareillèrent : ils avaient pour chefs les amiraux Leissègues et Willaumez. Ils devaient former deux escadres et ne se séparer qu'à la mer. Ils naviguèrent de conserve pendant deux jours, et firent route ensuite pour leur destination respective : Leissègues, avec cinq vaisseaux (l’Alexandre, l’Impérial, le Diomède, le Jupiter et le Brave), deux frégates (la Félicité et la Cornète) et une corvette (la Diligente), avait pour mission de porter à Santo Domingo 900 hommes de troupes et des munitions de guerre.

Après quarante jours de traversée, il entra à Santo Domingo dans un état complet d'avaries causées par les vents. Quatorze jours suffirent à peine aux réparations les plus urgentes, et lorsqu'il se disposait à partir, il vit apparaître une escadre britannique de neuf vaisseaux, les HMS Superb, Northumberland, Spencer, Agamemnon, Canopus (commandé par Francis Austen), Donegal et Atlas, ainsi que deux frégates (les HMS Acasta et Magicienne) et deux bricks (les HMS Kingfisher et Epervier).

Leissègues sortit aussitôt et donna l'ordre de se préparer au combat. Les manœuvres de l'amiral ont reçu une part peut-être égale d'éloges et de blâme ; il ne nous appartient pas de les apprécier. Peut-être devait-il éviter le combat en présence de forces supérieures. Sa réponse à ce reproche est : « Élève du bailli de Suffren, dit-il, j'ai appris de lui à ne jamais compter mes ennemis ».

Résultats du combat  L’Impérial, vaisseau-amiral de 118 canons à trois ponts avait perdu 150 hommes et 30 officiers, il avait 500 boulets dans le corps du vaisseau ; le mât d'artimon, le grand mât et le petit mât de hune étaient coupés ; le feu avait pris trois fois, les batteries de 24 et de 18 étaient désemparées des deux bords, il y avait vingt pieds d'eau dans la cale, un boulet resté dans l'étambrai empêchait le jeu du gouvernail ; le capitaine, le second et six officiers étaient blessés. Décidé à ne point amener son pavillon, Leissègues profita d'un moment où le feu s'était éteint de part et d'autre pour diriger l’Impérial sur la côte au moyen de la misaine, seule mât qui lui restait, et il échoua à dix lieues environ à l'est de Santo Domingo. Le Jupiter aussi fut pris.

Trois jours après, malgré le feu des vaisseaux ennemis, il avait débarqué ses blessés et ce qui restait de l'état-major et de l'équipage, et il descendait à terre emportant avec lui son aigle et son pavillon.

Après avoir lu le récit de cette action, l'Empereur Napoléon dit : « C'est un des beaux combats de la marine française ».économie de plantation, au prix de l'importation de près de 10 000 esclaves noirset d'une attaque de Dessalines en 1805.

 

La Bataille du Cap-Vert est une bataille navale de la guerre de la Quatrième coalition qui a lieu le 13 mars 1806

au large du Cap-Vert. Une escadre de course, sous le commandement de Linois, rencontre une escadre britannique commandée par Sir John Borlase Warren.

Les navires de l'amiral Linois, le Marengo et la Belle-Poule, reviennent d'une campagne de guerre de course dans l'Océan indien.

Le 13 mars 1806 à deux heures du matin, à la hauteur des îles du cap-Vert, les escadres françaises et britanniques se repèrent mutuellement. Les signaux lumineux de l'escadre britannique permettent à Linois d'identifier des navires de guerre. Il décide alors de se rapprocher pour identifier le contact, s'attendant à être en présence d'un convois escorté par quelques frégates. Vers trois heures, il devient clair pour les Français que les Britanniques ne cherchent pas à éviter le combat. A cinq heures, l'aube se lève et les Français identifient le HMS London, un trois-pont de 98 canons, accompagné de 6 autres vaisseaux (notamment les Ramilles et Repulse de 82 et le Foudroyant de 80), de 2 frégates (dont HMS Amazon de 48) et d'une corvette.

Le combat s'engage, les vaisseaux se rapprochant jusqu'à se toucher. Linois pense à une tentative d'abordage et fait remonter ses hommes sur le pont, mais le London s'éloigne et la cannonade reprend. Pendant ce temps, la Belle-Poule se livre à un duel d'artillerie avec HMS Amazone. Le reste de l'escabre britannique se rapproche et vient soutenir le London.

Linois, blessé, est remplacé par Vrignaud, commandant du Marengo, lui-même bientôt blessé et remplacé par le capitaine de frégate Chasseriau.

À neuf heures et demie, après six heures de combat, le Marengo et la Belle-Poule amènent leur pavillon. Parlant du Marengo, l'amiral Varrens déclare : « Voilà un vaisseau qui s'est montré digne du nom qu'il porte. ». Le Marengo compte 60 tués et 82 blessés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Combat de Gibraltar (1806)

Combat livré le 15 août 1806, pendant les guerres napoléoniennes par le schooner américain Enterprise, à plusieurs canonnières espagnoles qui l'avaient attaqué au large de Gibraltar. Après un violent combat, les canonnières sont repoussées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La bataille des Sables-d'Olonne met aux prises, le 23 février 1809,

une division de 3 frégates françaises (La Calypso, la Cybèle & l'Italienne) à une partie de l'escadre de blocus britannique.

En février 1809, deux divisions britanniques, fortes chacune de quatre vaisseaux et de plusieurs frégates, bloquaient les rades de Lorient et de l'île d'Aix ; le contre-amiral Willaumez reçut l'ordre d'appareiller, de se porter sur Lorient, d'attaquer l'ennemi et de se faire rallier par la division mouillée dans ce port, et que le capitaine Amable Troude commandait. Willaumez partit donc de Brest le 21 avec huit vaisseaux et deux frégates, et parut le soir devant Lorient ; mais la marée empêcha la sortie du capitaine Troude, et l'escadre de Brest n'était plus en vue, quand les frégates la Cybile, l'Italienne et la Calypso prirent la mer. Les frégates viennent de Lorient et cherchent à rallier la flotte française devant Rochefort.

Cette petite division sous les ordres de Pierre Roch Jurien de La Gravière arrive le 23 février à la pointe de Locmaria de Belle-Île-en-Mer : aussitôt deux corvettes britanniques, mouillées dans la baie de Quiberon, mettent sous voiles et la suivent, et, quelques heures après, la vigie de la Calypso signale cinq vaisseaux et une frégate se dirigeant sur Lorient. Pendant toute la nuit, la frégate britannique et l'une des corvettes observent les frégates françaises, ayant sur celles-ci l'avantage du vent.

Au point du jour, Jurien de La Gravière est en vue de la tour de la Baleine, lorsqu'il aperçoit plusieurs vaisseaux au vent qui ne répondent pas aux signaux qu'on leur fait. Ce sont la frégate et la corvette britanniques qui laissent arriver pour venir passer à poupe de la Cybèle qui était un peu sous le vent ; alors l'Italienne, que monte le capitaine Jurien de La Gravière, vire de bord pour soutenir cette frégate déjà engagée avec les Britanniques. Le commandant Jurien de la Gravière choisit de chercher refuge dans la rade des Sables-d'Olonne, en Vendée.

« On voyait, dit le rapport au contre-amiral, des vaisseaux sous le vent, et ceux du vent qui nous chassaient nous avaient considérablement approchés. La certitude d'être bientôt atteints, nous décida à mouiller aux Sables-d'Olonne ; à neuf heures et un quart nous laissâmes toucher l'ancre, en faisant combossure ; à neuf heures et demie, trois vaisseaux, deux frégates et une corvette vinrent nous y attaquer, un vaisseau de quatre-vingt vint mouiller par mon bossoir de tribord, à demi-portée de pistolet, et les autres bâtiments se tinrent sous voiles à petite portée de fusil. »

Les Britanniques, sous le commandement de l'amiral Robert Stopford, n'hésitent pas à braver les hauts-fonds et risquer l'échouage pour engager les navires français. Ils s'agit de 3 navires de ligne, de tirant d'eau bien supérieur à celui des frégates françaises. Il y a le HMS Caesar (80 canons), le HMS Defiance et le Donegal (74 canons).

Le combat devient alors terrible, les câbles de l'Italienne et de la Cybèle sont coupés, le feu est mis à ces frégates par les boulets de l'ennemi ; et la Calypso, qui, pour ne pas couvrir le feu de l'Italienne, avait-filé du câble, s'échoue, mais cet événement ne retarde pas le feu des trois frégates françaises.

Le vaisseau britannique de 80 cesse son feu et se retire, après un combat de trois heures, en talonnant sur les roches ; sa poupe n'offre plus alors qu'une vaste embrasure. Son capitaine avait été tué. Les autres vaisseaux qui se trouvaient en panne sont très-maltraités par les frégates et les forts. Après ce combat, le capitaine Jurien entre dans le Port des Sables-d'Olonne ; il avait 64 hommes de son équipage tués et 47 blessés.

Le combat va dure près d'une heure et demie. Les frégates ripostent crânement aux bordées britanniques. La marée descendante va forcer les Britanniques à une retraite précipitée.

Les Français présentent l'affaire comme une victoire, ayant mis en fuite leurs adversaires. Mais la Cybèle, irréparable, sera démolie. Les deux autres frégates, jugées inaptes, seront vendues.

Chez les Britanniques, seul le HMS Defiance est endommagé, s'étant échoué en présentant sa poupe aux canons de l'Italienne.

La bataille de l'île d'Aix, également appelée « affaire des brûlots » et plus rarement bataille de la rade des Basques

(traduction de anglais : Basque Roads) est une bataille navale, entre les Britanniques et les Français, qui eut lieu les 11 et 12 avril 1809, dans le cadre de la cinquième coalition.

Le combat va se tenir face à l'embouchure de la Charente entre Fouras et l'île d'Oléron, avec au Nord l'île d'Aix

position des fortifications et évolution de la bataille

Le port militaire de Rochefort se situe en amont, sur la Charente.

Militaire  En 1809, Napoléon a institué le blocus continental. Mais la flotte britannique bloque chacun des ports de l'Empire en représailles.

Les colonies des Antilles sont menacées. Il est prévu d'y envoyer une escadre pour apporter des approvisionnements et des renforts. À cet effet, des navires partent de Brest, sous le commandement de l'amiral Willaumez, pour gagner Rochefort, lieu de rassemblement du départ officiel vers les colonies. Ils doivent récupérer, au passage, des navires à Lorient, mais ceux-ci ne sont pas prêts. L'escadre n'attend pas et continue sa route pour atteindre Rochefort sans encombres.

Les navires français, ancrés devant l'embouchure de la Charente, sont surveillés par l'escadre de Gambier, qui mouille un peu au nord-ouest de l'île d'Aix dans la rade des Basques.

Les adversaires  Les amiraux

Lord James Gambier est né le 13 octobre 1756. Il embrasse très tôt la carrière de marin (1767) et connaît la guerre d'indépendance américaine. Il participe aussi au combat de Prairial, commandant un 74 canons, le HMS Defence. En 1795, il devient contre-amiral. Vice-amiral en 1799, il commande en 1807, la flotte chargée de bombarder Copenhague une nouvelle fois, six ans après Nelson. Depuis 1808, il commande la flotte de blocus. Après l'affaire de l'île d'Aix, il passera, à sa demande, devant une cour martiale qui l'acquittera. En 1830, il deviendra amiral. Il meurt le 19 avril 1833.

Thomas Cochrane (10ecomte de Dundonald), est né le 14 décembre 1775. En 1793, il s'engage sur HMS Hind. En 1795, il est lieutenant. En 1800, il commande le sloop HMS Speedy. Avec ses 14 canons et 54 marins, il livre combat et s'empare de l'espagnol Gamo, de 32 canons et 319 hommes d'équipage. Capitaine de frégate (Post-captain) en 1801, il commande HMS Pallas et HMS Imperieuse. C'est avec cette dernière qu'il participe au combat de l'île d'Aix. Après ce combat, il cherche à s'opposer à Lord Gambier.

Zacharie Allemand est né à Port Louis le1er mai 1762. Orphelin à 11 ans, il devient mousse et participera aux combats de Suffren. Il en revient borgne. En 1792, il est lieutenant de vaisseau. Son mauvais caractère lui fait perdre son commandement en 1797. Il en retrouve un deux ans plus tard, avant de le reperdre pour le même motif. En 1805, il commande une escadre qui s'empare d'un convoi britannique et du HMS Calcutta (en), 54 canons.

Il devient contre-amiral en 1806. En 1808, il est commandant de l'escadre de Méditerranée. Le départ de Willaumez, lui fait prendre le commandement de l'escadre assemblée à Rochefort.

Personnage souvent décrit comme un courtisan envers ses supérieurs et un tyran pour ses subordonnés, son rôle dans l'affaire de l'île d'Aix sera durement apprécié par ses pairs. Ainsi, quand il reçoit le commandement de l'escadre de Toulon, en juillet 1809, il ne trouve personne pour accepter d'être son capitaine de pavillon. Celui-ci doit être nommé par le ministre, Decrès.

Les flottes  Les Britanniques alignent 34 navires dont 11 vaisseaux de ligne. Le vaisseau-amiral est le HMS Caledonia, de 120 canons. Les autres sont des vaisseaux de troisième rang, de 74 canons ou de 80 canons pour trois d'entre eux.  Ils alignent 7 frégates, de 44 à 32 canons. Le HMS Mediator, 32 canons, est armé en flûte et jouera un rôle important dans le combat. La frégate HMS Imperieuse est celle de Lord Cochrane.

Ils disposent de 40 autres navires de transport parmi lesquels ceux qui seront transformés en brûlots. Ils ont aussi 3 « navires-machines infernales » (sic) préparés par le colonel Congrève.

Une goélette, la HMS Whiting, et deux cotres affrétés, Nimrod & King Georges, sont équipés de rampes pour les fusées « à la Congrève ».

Les Français ont rassemblé 11 vaisseaux de ligne et 4 frégates. Le vaisseau-amiral est le puissant Océan de 118 canons. Deux 80 canons, de la classe Tonnant, le Foudroyant et la Ville-de-Varsovie (commandé par le capitaine de frégate Cuvillier) considéré, même par les Britanniques, comme un magnifique navire. Sept vaisseaux de 74 canons (Aquilon, Cassard, Jemmapes, Patriote, Regulus, Tonnerre et Tourville), auxquels on peut rajouter le Calcutta (en), une prise britannique, ex-Indiaman2 de 54 canons. Il est armé en flûte et porte de nombreux équipements pour les Antilles, comme des mortiers, des barils de poudre, de la farine, etc.  Les 4 frégates sont des 44 canons, Elbe, Hortense, Indienne et Pallas.  

Le fil des événements  Les prémices   L'idée d'incendier l'escadre française semble provenir de l'Amirauté britannique, et n'est pas agréée par Gambier. Aussi Lord Mulgrave va proposer à une tête brûlée de se charger de l'opération. C'est comme cela que Thomas Cochrane va se trouver mêlé à cette affaire. En dépit des précautions prises pour ménager les susceptibilités, son arrivée ne sera pas trop bien perçue sur place. Il est bien connu pour ne pas trop se sentir lié par les ordres reçus. Il le montrera encore le 12 avril.

On transforme en brûlots tous les navires possibles, des transports aux petits chasse-marées capturés. Sur les côtes des Downs, la presse annonce même la préparation de 12 brûlots supplémentaires. Pour faire bonne mesure, on sacrifiera même une frégate, le HMS Mediator, qui sera transformé en bombe flottante et dont la masse devrait permettre de renverser tout obstacle placé sur sa route par les Français.

Les navires français sont ancrés au sud-est de l'île d'Aix, sur trois lignes. La première avec les quatre frégates (Indienne, Hortense, Pallas. La quatrième, l'Elbe, est décalée et se trouve quasiment au niveau de la troisième ligne dit le rapport britannique). La deuxième ligne avec six vaisseaux (dans l'ordre, Foudroyant, Ville de Varsovie, Océan, Régulus, Cassard, Calcutta), la troisième avec les cinq derniers vaisseaux (Tonnerre, Patriote, Jemmapes, Aquilon, Tourville). Ils sont amarrés sur deux ancres, avant et arrière qui les conservent nez au nord-ouest, et suffisamment proches de l'île d'Aix pour être sûr que les Britanniques ne pourront se glisser entre les navires et la terre, comme à la bataille d'Aboukir.

Il est évident pour les Français que leurs ennemis préparent une attaque. Ils peuvent même observer la préparation de brûlots. Ce n'est pas un secret, la presse britannique annonce même l'opération

Pour faire bonne mesure, les Britanniques ont vérifié les courants en lâchant des barils de goudron enflammé. Ceux-ci sont arrivés droit sur l'escadre à l'ancre. Remarquons que cela ne semble pas avoir ému l'amiral commandant l'escadre française.

Donc l'amiral Allemand, pour sécuriser les mouillages, fait établir une estacade flottante de près de 900 toises de long. Il prévoyait d'en établir deux, mais les équipements demandés ne seront jamais livrés. L'estacade sera donc constituée principalement d'espars fournis par les navires eux-mêmes, maintenue en place par des ancres qui seront enlevées aux mêmes vaisseaux. L'arsenal de Rochefort ne fournira quasiment rien.

Allemand choisit aussi d'équiper 73 chaloupes d'un canon de 36 ou d'une caronade. La majeure partie est fournie par l'escadre. Elles devront patrouiller autour de l'escadre pour éviter toute mauvaise surprise.

Enfin, il a l'idée de faire démonter une partie de la mâture, déverguer les voiles pour offrir le moins d'aliment possible à un incendie provoqué, par exemple, par un brûlot.

Si ces différentes mesures ne semblent pas anormales, à priori, elles seront fortement critiquées par la suite. L'estacade ? construite à la hâte avec un matériel insuffisant, mal arrimée, est peu solide du fait de sa construction improvisée et située trop proche du mouillage de l'escadre. Les chaloupes armées ? le canon porté est trop lourd pour elles dont certaines vont chavirer. Elles ne peuvent que difficilement se déplacer et si la mer est un peu forte, elles embarquent à couler-bas. Et les vaisseaux vont se trouver dépourvus, perdant ainsi un moyen efficace de dévier des brûlots. Réduire la mâture ? C'est être sûr que les navires ne pourront que difficilement manœuvrer s'ils devaient quitter leur mouillage.  

Le 11 avril     Le temps est couvert, mer grosse. Le vent est de nord-ouest, grand frais. La marée, en soirée, montante.

Pendant la journée, des frégates britanniques sont venues mouiller juste à la limite de portée des canons d'Aix et d'Oléron. Elles sont rejointes par d'autres bâtiments. L'amiral Allemand pense aux brûlots et ordonne d'envoyer les chaloupes armées. Mais celles-ci ne pourront pas lutter contre le vent et la marée

  aisseaux français aux prises avec les brûlots ennemis, 11 avril 1809 au soir. Peinture de Louis-Philippe Crépin.

À la nuit tombée du 11, les Britanniques attaquent, avec l'aide d'une trentaine de brûlots  Comme toujours avec ces engins, il se passe un peu n'importe quoi. Ainsi un brûlot précoce mettra le feu à l'un des trois « navires-machines infernales » de Congrève, d'autres s'échouent ou flambent prématurément. Mais des catamarans8 explosent contre l'estacade. Elle résiste cependant jusqu'à l'arrivée du HMS Mediator. Il est conduit par lord Cochrane en personne, avec un officier et quatre marins. Ils s'échappent de justesse et le brûlot explose détruisant l'estacade que vont alors pouvoir franchir une volée d'autres brûlots.

Une légère pagaille contrarie l'action des Français. Ils laissent l'un après l'autre filer ou couper leurs cordages d'ancre pour éviter les brûlots ou un des autres navires. Le vent, la marée et le manque de voilure vont se conjuguer pour gêner leur manœuvre. La plupart des navires vont s'échouer. L'amiral Allemand s'est borné à donner l'ordre : liberté de manœuvre.

 regulus échoué sur le rocher des Palles de l'île Madame, le 12 avril 1809.  

Le 12 avril

Au petit jour, il ne reste que deux vaisseaux ancrés sous l'île d'Aix, le Foudroyant et le Cassard, qui ont suivi les ordres du contre-amiral Gourdon. Les autres sont éparpillés, échoués sur à peu près tous les rochers ou bancs de vase du coin. Chaque équipage essaie frénétiquement de se dégager, avec plus ou moins de succès. Ils passeront par dessus-bord une partie de leur artillerie pour essayer de s'alléger. C'est ainsi que l'on aura au fond de la baie 385 canons ou caronades

Si Cochrane brûle de relancer l'attaque et achever la destruction de l'escadre ennemie, Gambier préfère temporiser, estimant qu'elle n'est plus une menace. En fin de mâtinée, des bâtiments légers et quelques frégates vont venir bombarder les navires sans défense. Leur position fait qu'il ne pourront généralement répondre aux tirs que par leurs canons de retraite. C’est-à-dire deux pièces en général, bien que l’Océan puisse en aligner huit.

Cela leur est d'autant plus facile qu'aucun bâtiment français ne vient aider les navires attaqués.

L’Aquilon, la Ville de Varsovie, le Calcutta, le Tonnerre seront ainsi incendiés, par leur équipage ou par les Britanniques. Le 15 avril, la frégate l’Indienne finira par se briser sur le rocher d'où elle n'a pu se dégager.

Il sera aussi reproché à l'amiral Allemand d'avoir retenu autour de son propre navire près de 30 chaloupes qui devaient servir à l'évacuer (et en particulier ses affaires personnelles ; le commandant du Regulus, le capitaine de vaisseau Lucas, dans les annotations qu'il fit sur le rapport d’Allemand rappelle perfidement que « vous y égarâtes vos diamants »…), ayant même donné l'ordre de tirer sur les chaloupes qui s'éloigneraient.  

Les conséquences

Cette bataille se solde par une indiscutable victoire britannique, détruisant une frégate et quatre vaisseaux de l'escadre française, sans autres pertes que les brûlots qu'ils ont utilisés et ruinant les espoirs de renforts pour les colonies menacées aux Antilles. C'est encore un nouveau désastre pour la marine impériale, à force égale, malgré la présence de forts redoutablement armés, malgré la connaissance de la côte, les vaisseaux français pourtant en très bon état de combattre s'avèrent impuissants face à la détermination et l'ingéniosité de l'ennemi.

« Rien, Sire, relatera l'amiral Allemand, Rien ne pouvait arrêter ces masses conduites par un vent violent. Nous n'avions pas d'ennemis à combattre mais une destruction générale et incendiaire à éviter (…) La mer était en feu. »

Ce message fut envoyé à Napoléon dans les jours qui ont suivi cette cuisante défaite.     

Une défaite annoncée        À quelques encablures seulement d'un port de l'Empire, la France ne sut, à aucun moment, apporter les secours nécessaires aux bâtiments en détresse. Ils se firent pilonner les jours suivants par des péniches ennemies.  Le manque de volonté de Napoléon pour les choses de la mer, le défaut de moyen qu'il accorda à sa marine, mais aussi les rapports exécrables entre les généraux, furent les principales raisons de cette débâcle. On chercha pourtant d'autres coupables, on les jugea en conseil de guerre. Les condamnés n'étaient pas les responsables. Ce fut un procès indigne d'une grande nation….

Chez les Français : un procès et un chantier abandonné  Faute de pouvoir, ou de vouloir, mettre en cause l'amiral Allemand et, également le ministre qui l'a nommé, Decrès, quatre des commandants français seront renvoyés devant la justice militaire.

Au cours d'un procès partial  le 9 septembre 1809, Jean-Baptiste Lafon, qui commandait le Calcutta, sera condamné par le Conseil de guerre voulu par l'Empereur Napoléon, et passé par les armes à bord du navire amiral, l’Océan amarré sur La Charente .  Le 17 octobre 1816, le capitaine de vaisseau Charles-Nicolas La Caille est réhabilité par décision du roi Louis XVIII

Jugement rendu par le Conseil de guerre

Le Conseil de guerre maritime, convoqué d'après les ordres de S.M.I., s'est assemblé le 31 août dernier, à bord du vaisseau amiral L'Océan, mouillé au port de Rochefort, pour juger les capitaines de vaisseau :

- Nicolas CLEMENT de la RONCIERE, natif de Doulens, département de la Somme, âgé de 56 ans, officier de la Légion d'honneur, ci-devant commandant le vaisseau Le Tonnerre, - Jean-Baptiste LAFON, natif de Bordeaux, département de la Gironde, âgé de 47 ans, ci-devant commandant le vaisseau Le Calcutta, - Guillaume-Marcelin PROTEAU, natif de l'île de Groix, département du Morbihan, âgé de 35 ans, officier de la Légion d'honneur, ci-devant commandant la frégate L'Indienne,

prévenus, étant en rade de l'île d'Aix, savoir, les deux premiers de la perte de leur vaisseau, dans la journée du 12 avril dernier, le troisième de la perte de la frégate L'Indienne, dans la matinée du 16 du même mois, et :

- Charles-Nicolas LACAILLE, natif de Paris, département de la Seine, âgé de 55 ans, capitaine de vaisseau, officier de la Légion d'honneur, ci-devant commandant le vaisseau Le Tourville, prévenu, étant en rade de l'île d'Aix, d'avoir abandonné ce vaisseau en présence de l'ennemi, dans la nuit du 12 au 13 avril dernier.

Le 9 septembre suivant, les débats ont été terminés, et le conseil a rendu le jugement dont la teneur suit :

- Le tribunal, après avoir délibéré à huis clos, M. le Président, après avoir recueilli les voix, suivant les dispositions de l'article 68, section 4, titre 3 du décret impérial du 22 juillet 1806, en présence de M. le général-rapporteur, procureur impérial, a déclaré à l'unanimité que la procédure était régulièrement instruite, et reconnu à la majorité de huit voix contre une que l'accusé Nicolas CLEMENT de la RONCIERE n'était pas coupable de la perte du vaisseau Le Tonnerre, qu'il commandait dans la journée du 12 avril dernier. En conséquence, le conseil le décharge de l'accusation contre lui intentée, et ordonne que son épée lui sera remise par le président.

- Relativement à l'accusé Jean-Baptiste LAFON, le conseil l'a reconnu coupable, à la majorité de cinq voix contre quatre, d'avoir lâchement abandonné le vaisseau Le Calcutta en présence de l'ennemi, et ce, dans la soirée du 12 avril dernier. En conséquence, le conseil le condamne à la peine de mort, conformément à l'article 35, titre 2 du Code pénal des vaisseaux, du 22 août 1790, dont lecture a été donnée par M. le président, et qui est ainsi conçu :

« Tout commandant d'un bâtiment de guerre, coupable d'avoir abandonné, dans quelque circonstance critique que ce soit, le commandement de son vaisseau pour se cacher, ou d'avoir fait amener son pavillon lorsqu'il était encore en état de se défendre, sera condamné à la mort. Sera condamné à la même peine, tout commandant coupable, après la perte de son vaisseau, de ne l'avoir pas abandonné le dernier. »

- En ce qui concerne l'accusé Guillaume-Marcelin PROTEAU, le conseil le décharge d'accusation à l'unanimité et la condamne néanmoins, à la majorité de cinq voix contre quatre, à trois mois d'arrêts simples dans sa chambre comme peine de discipline, pour avoir mis avec trop de précipitation le feu à la frégate L'Indienne qu'il commandait, sans en avoir donné avis préalablement au général, et ce par application des dispositions de la loi du 20 septembre 1791, article 2, titre 3, qui autorise à avoir recours au Code pénal militaire pour les délits non prévus par le Code pénal maritime du 22 avril 1806, ainsi que par la circulaire du ministre, du 25 mai suivant. Le conseil ordonne que l'épée du capitaine PROTEAU lui sera remise par M. le président.

- Relativement à l'accusé Charles-Nicolas LACAILLE, le conseil, considérant, à la majorité de six voix contre trois (et sans avoir égard aux conclusions de M. le général-rapporteur, procureur impérial), qu'il n'a pas perdu le vaisseau Le Tourville qu'il commandait ; qu'il est retourné à son bord deux heures après l'avoir quitté et de son propre mouvement; qu'il l'a défendu contre l'ennemi et ramené dans le port, le conseil le condamne, pour avoir abandonné momentanément son vaisseau, à la peine de deux années de détention dans le lieu qui sera déterminé par le gouvernement, et le condamne en outre à être rayé de la liste des officiers de la marine et dégradé de la Légion d'honneur par M. le président, suivant l'article 6 de la loi du 24 ventôse an 12.

Le conseil ordonne que le présent jugement sera imprimé au nombre de 200 exemplaires, pour être publié et affiché partout où besoin sera.

Le conseil condamne à l'unanimité les accusés PROTEAU, LAFON et LACAILLE solidairement aux frais de la procédure qui seront réglés par qui de droit, ce qu'on fera connaître, et ce, conformément aux dispositions des articles 1 et 2 de la loi du 18 germinal an 7, etc…

Ce jugement a été lu dans le délai prescrit par l'article 73, section 4, titre 3 du décret impérial du 22 juillet 1806, aux condamnés LAFON, LACAILLE, PROTEAU, ainsi qu'au capitaine CLEMENT de la RONCIERE absous.

Immédiatement après cette lecture, M. le président a fait venir devant lui le condamné LACAILLE, dans une chambre joignant celle du conseil, auquel il a dit que faisant partie des légionnaires et se trouvant condamné par le jugement dont il venait de lui être donné lecture, avoir manqué à l'honneur, et lui déclarait, au nom de la Légion d'honneur, qu'il n'était plus, dès ce moment, membre d'icelle, et ce, conformément à l'article 6 de la loi du 24 ventôse an 12.

Ledit jour 9 septembre, quatre heures du soir, la troupe assemblée à bord du vaisseau amiral L'Océan, le condamné LAFON a subi son jugement, après en avoir entendu de nouveau la lecture14.

Fort Boyard : victime collatérale de cette bataille…

fort Boyard façade Nord-Ouest.

 

En 1801, profitant d'une courte trêve dans la guerre qui oppose la France à l'Angleterre Bonaparte, Premier consul, qui avait approuvé le projet, ordonne de reprendre activement la construction d'un fort entre ceux des îles d'Aix et d'Oléron pour protéger les flottes au mouillage de toute incursion ennemie dans la rade. Les premiers enrochement sont difficilement réalisés avec effet à partir de 1804. En juin 1809, après cette désastreuse bataille, la construction du fort, malgré les très importantes sommes dépensées et 75 000 m3 de pierres déversées, est officiellement abandonnée.

Chez les Britanniques : une cour martiale  Thomas Cochrane fut récompensé de sa victoire en étant fait Chevalier grand-croix de l'ordre du Bain, le second capitaine, après Lord Saint-Vincent, à obtenir cet honneur. Il informa immédiatement Lord Mulgrave que si un vote de remerciements était proposé pour Lord Gambier à la Chambre des communes, il voterait contre. Gambier contre-attaqua en demandant une cour martiale. Cochrane fit alors diverses erreurs tactiques qui permirent à Gambier d'être acquitté avec les honneurs puis d'obtenir un vote de remerciements des Communes. Inversement, la cour martiale reconnut Cochrane coupable de diffamation sur un officier supérieur.

La bataille de Grand Port fut une bataille navale qui opposa deux escadres britannique et française

dans la baie de Grand Port de l'île de France (aujourd'hui île Maurice) entre le 20 et le 27 août 1810.

Une flottille britannique de quatre frégates chercha à bloquer l'entrée de la baie en capturant le fort de l'île de la Passe défendant son entrée. La position fut saisie le 13 août et lorsqu'une escadre française menée par le capitaine Guy-Victor Duperré approcha de la baie sept jours plus tard, le commandant britannique, Samuel Pym (en), décida de l'attirer dans les eaux peu profondes et de la détruire avec sa puissance de feu supérieure.

Quatre des cinq navires français parvinrent à franchir le blocus britannique et s'abritèrent dans la baie qui n'était accessible que par un chenal étroit infranchissable sans un pilote expérimenté. Lorsque Pym ordonna à ses frégates d'attaquer les navires français à l'ancrage le 22 et 23 août, ses navires furent bloqués par le récif corallien. Deux d'entre-eux s'échouèrent, un troisième dut se rendre après avoir été la cible de tous les navires français et le quatrième ne parvint pas à approcher suffisamment près pour ouvrir le feu. Même si les navires français avaient également été sévèrement endommagés, l'affrontement fut un désastre pour les Britanniques car les deux navires échoués furent incendiés pour éviter leur capture et que les deux autres furent arraisonnés par les Français.

Les convois britanniques dans l'océan Indien étaient donc laissés sans protection et la Royal Navy réagit en déployant une force importante sous le commandement de l'amiral Albemarle Bertie qui envahit rapidement l'île de France en décembre 1810. La bataille de Grand Port fut la seule victoire navale française durant le régime napoléonien et elle figure à ce titre sur l'Arc de triomphe de Paris.

Au début du XVIIIe siècle, l'océan Indien formait un élément essentiel du réseau commercial reliant les différents territoires de l'Empire britannique. Des indiamen lourdement chargés transportaient des marchandises depuis les ports de l'Inde britannique comme Bombay ou Calcutta jusqu'au Royaume-Uni. Et lors du voyage de retour, ils emportaient souvent des soldats pour l'armée des Indes britanniques alors sous le contrôle de la Compagnie anglaise des Indes orientales. Après le début des guerres napoléoniennes en 1803, l'Amirauté britannique avait fait de la sécurisation de ces routes commerciales une priorité et en 1807, les bases hollandaises du cap de Bonne-Espérance et de Java avaient été neutralisées pour empêcher qu'elles ne soient utilisées par des corsaires. Les possessions françaises de l'océan Indien, principalement l'île Bonaparte (aujourd'hui La Réunion) et l'île de France (aujourd'hui l'île Maurice) étaient plus problématiques car elles étaient défendues par de puissantes fortifications et des garnisons de l'armée soutenue par une importante milice locale

Durant les guerres de la Révolution française (1793-1801), les Français avaient utilisé ces îles pour attaquer les convois dans la région mais à la fin de l'année 1807, les ressources navales allouées à la zone se résumaient à quelques anciennes frégates et un grand nombre de corsaires locaux2. Ces forces subirent de lourdes pertes en 1808 du fait des combats et aussi à cause des accidents liés à l'ancienneté et au mauvais état des navires ; les autorités navales françaises réagirent en déployant cinq frégates modernes sous le commandement du contre-amiral Jacques Hamelin. Quatre d'entre-elles franchirent le blocus britannique de la côte française et arrivèrent dans l'océan Indien au printemps 1809 où Hamelin les dispersa dans le golfe du Bengale pour capturer ou détruire les riches convois britanniques. Le 31 mai 1809, la frégate Caroline captura ainsi deux indiamen transportant pour plusieurs millions de livres de soie

Une flottille regroupant les navires disponibles au cap de Bonne-Espérance fut hâtivement assemblée sous le commandement du commodore Josias Rowley afin de s'opposer aux attaques françaises. Incapable de poursuivre les rapides frégates françaises, Rowley décida de bloquer et d'attaquer les îles françaises de l'océan Indien en attendant le retour de Hamelin. En août 1809, la Caroline arriva avec ses prises de guerre à Saint-Paul sur l'île Bonaparte et Rowley décida de s'en emparer. Lors de l'attaque de Saint-Paul le 20 septembre 1809, environ 600 marins britanniques capturèrent les défenses du port et les navires qui s'y trouvaient dont la frégate Caroline ; Rowley se retira cinq jours plus tard5. Près d'un an plus tard, Rowley revint avec une flotte plus importante et débarqua près de la capitale de l'île Bonaparte, Saint-Denis, le 7 juillet 1810. Les forces de Rowley battirent rapidement la garnison française de la ville et renommèrent l'île en île Bourbon et installèrent un gouverneur britannique

Alors que les Britanniques se préoccupaient de l'île Bonaparte, Hamelin déploya de nouvelles frégates en 1809 et au début de l'année 1810 dont son navire-amiral, la Vénus, qui captura trois indiamen le 18 novembre 1809 et la Bellone qui captura la frégate portugaise Minerva quelques jours plus tardLa Minerva, renommée Minerve, participa à l'affrontement du 3 juillet 1810 qui permit l'arraisonnement de deux indiamen. L'escadre française lors de cette bataille était menée par le capitaine de frégate Guy-Victor Duperré à bord de la Bellone ; ses navires étaient cependant endommagés et ils restèrent un mois en réparations dans les Comores avant de pouvoir revenir à l'île de France

Opérations au large de Grand Port  Grand Port se trouve sur la côte sud-est près de Mahébourg.

Avec la prise de contrôle de l'île Bourbon en juillet 1810, les Britanniques possédaient une importante île fortifiée non loin de l'île de France. Avant même que l'île Bourbon ne soit entièrement sécurisée, Rowley avait détaché le HMS Sirius pour réaliser le blocus de l'île de France9. Peu après, son capitaine, Samuel Pym (en) mena une attaque contre un navire amarré au sud de l'île. Deux jours plus tard, les frégates HMS Iphigenia, HMS Nereide et le petit brick HMS Staunch le rejoignirent. Le HMS Nereide transportait 100 soldats choisis au sein des39eet 69erégiments d'infanterie et quelques artilleurs de la garnison de Madras qui devaient prendre et défendre les îlots à l'entrée de Grand Port en particulier l'île de la Passe. Ces îles fortifiées pouvaient être utilisées pour bloquer les entrées des ports de l'île de France et ainsi piéger l'escadre de Hamelin.

En effet, Grand Port était un port naturel protégé par un large récif corallien par lequel passait un chenal compliqué connu uniquement des pilotes expérimentés. L'île de la Passe était un emplacement important dans le contrôle de Grand Port car elle abritait une batterie d'artillerie qui couvrait l'entrée du chenal et contrôlait ainsi le passage jusque dans la baie abritée. Les Britanniques envisageaient d'utiliser les troupes du HMS Nereide commandé par le capitaine Nesbit Willoughby (en) pour envahir l'île de la Passe et capturer la batterie. Willoughby emploierait ensuite un habitant de l'île naviguant sur le navire et appelé John Johnson pour franchir le récif et débarquer des troupes près de la ville de Port Impérial.

La première attaque contre l'île de la Passe fut lancée le soir du 10 août quand le HMS Staunch remorqua des canots embarquant 400 soldats, des Royal Marines et des marins volontaires sous la protection des ténèbres et guidés par le pilote du HMS Nereide. Le pilote se perdit cependant pendant la nuit, les navires furent dispersés par le vent et ne parvinrent pas à se regrouper avant l'aube. Pour détourner l'attention française des navires à la dérive, Pym ordonna au capitaine Henry Lambert du HMS Iphigenia de naviguer bien en évidence devant Port Napoléon (aujourd'hui Port-Louis) où se trouvait l'escadre française menée par Hamelin à bord de la Vénus. Pym rejoignit Lambert plus tard dans la journée et les frégates retournèrent ensuite dans les eaux de Grand Port par des routes différentes pour embrouiller les observateurs français. Le 13 août, les navires initialement rassemblés pour l'attaque ne s'étaient toujours pas regroupés et Pym refusa de prendre le risque d'attendre et de subir une contre-attaque française. Le commandant en second de Pym, le lieutenant Norman, lança l'attaque à 20h et les navires guidés par le pilote local débarquèrent les soldats et les marins sur l'île sous le couvert de l'obscurité. Norman fut tué lors des premiers échanges de tir mais son aide, le lieutenant Watling s'empara des fortifications entourant la batterie. L'affrontement coûta la vie à sept soldats britanniques et 18 autres furent blessés ; les assaillants parvinrent à s'emparer des livres de codes navals français et firent 80 prisonniers. Willoughby était furieux que Pym ait pris le commandement de l'opération sans sa permission et les deux officiers échangèrent des lettres incendiaires qui accrurent la méfiance mutuelle qu'avaient les deux hommes.

Avec le contrôle de l'île de la Passe, Pym céda le commandement du blocus de Grand Port à Willoughby et retourna au large de Port Napoléon avec le HMS Iphigenia. Willoughby profita de son indépendance pour attaquer le littoral et le 17 août, il débarqua 170 hommes sur la Pointe du Diable au nord de Grand Port qui s'emparèrent du fort en détruisant dix canons et en en capturant un autre. Avançant vers le sud en direction de la ville de Grand Port, les hommes de Willoughby repoussèrent les attaques françaises et distribuèrent des pamphlets aux villageois promettant la liberté et la prospérité sous la domination britannique. Willoughby rembarqua ses troupes dans la soirée mais débarqua à nouveau le lendemain un peu plus au nord. Après avoir incendié une balise côtière, Willoughby progressa vers l'intérieur des terres mais il dut se replier après l'arrivée de 800 soldats français venant de Port Napoléon et il rembarqua à bord du HMS Nereide. Durant cette brève expédition, deux soldats britanniques furent blessés et un autre fut porté disparu tandis que les pertes françaises se montèrent à dix morts et blessés. Willoughby réalisa encore quelques débarquements limités le 19 et le 20 août qui se firent sans opposition  

Arrivée de Duperré Le débarquement de Willoughby fut interrompu le 20 août à 10 h lorsque cinq navires furent repérés en approche rapide depuis le sud-est. Il s'agissait de l'escadre de Guy-Victor Duperré comprenant la Bellone, la Minerve, la corvette Victor et les navires capturés Windham et Ceylan revenant des Comores. Après un mois de réparations à Anjouan, Duperré avait mis le cap sur l'île de France sans rencontrer d'opposition et envisageait d'entrer dans Grand Port par le chenal protégé par l'île de la Passe. Duperré ignorait que les Britanniques occupaient l'îlot et Willoughby espérait piéger les Français en les attaquant quand ils se trouveraient dans le chenal. Il comptait ainsi endommager ou détruire les navires français, isoler l'escadre de Duperré de la flotte de Hamelin et empêcher les Français de combiner leurs forces pour rompre le blocus britannique. Willoughby approcha le HMS Nereide à proximité de l'île de la Passe pour associer leurs tirs et protéger ses navires qui rapatriaient 160 hommes d'un raid dans la matinée.

Levant le drapeau de la France sur l'île de la Passe et sur le HMS Nereide, Willoughby utilisa le livre de code capturé pour transmettre le message « L'ennemi croise au Coin de Mire » et Duperré répondit qu'il avait compris. L'emploi de ce code convainquit Duperré, malgré les objections du capitaine de la Minerve, Pierre Bouvet, que le HMS Nereide était la frégate Charles du corsaire Robert Surcouf dont le déploiement était prévu sur l'île. L'escadre française se rapprocha de la baie durant la matinée et le Victor entra dans le chenal à 13 h 40 Le HMS Nereide et le fort ouvrirent alors le feu sur la corvette dont le lieutenant Nicolas Morice (en) annonça rapidement la reddition dès les premiers tirs. Willoughby détacha des navires pour essayer de prendre possession du Victor mais ils ne parvinrent pas à le rejoindre. À la suite de la corvette, la Minerve et le Ceylan entrèrent dans le chenal et indiquèrent à Morice de les suivre alors qu'ils échangeaient des tirs avec le fort. Alors que Morice relevait son pavillon et suivait la Minerve, une énorme explosion ravagea le fort après que le drapeau français ait pris feu et soit tombé à côté d'une pile de cartouches. Trois hommes furent tués, 12 autres gravement brûlés, six canons furent mis hors service et un autre tira accidentellement et tua un des marins à bord d'un des canots devant aborder le Victor. Comme le fort était inutilisable et que nombre de ses marins étaient dispersés dans des canots, le HMS Nereide était incapable d'empêcher l'entrée des Français dans Grand Port.

detail du Combat de Grand Port de Pierre Julien Gilbert avec (de gauche à droite) la Bellone, la Minerve et le Victor

L'embuscade de Willoughby ayant échoué, les navires dispersés cherchèrent à rejoindre le HMS Nereide en passant directement à travers l'escadre française. Plusieurs canots manquèrent d'être coupés en deux par les navires français et l'une d'eux percuta la Minerve mais tous parvinrent à rejoindre le navire britannique. L'opportunité d'endommager gravement la flotte française dans l'étroit chenal était cependant perdue et la Bellone rejoignit le reste de l'escadre sans encombre. En plus des pertes britanniques dans le fort, deux hommes avaient été tués et un autre blessé à bord du HMS Nereide. Les pertes françaises étaient plus lourdes et étaient de 23 à bord de la Minerve et de 8 à bord du Ceylan. Les deux camps sachant qu'une nouvelle confrontation était inévitable, Willoughby envoya un navire sur le HMS Sirius pour demander de l'aide et Duperré ordonna au lieutenant Morice de rejoindre Port Napoléon pour requérir le soutien de l'escadre de Hamelin ; Morice tomba de cheval lors du trajet et fut grièvement blessé. Le commandement du Victor fut laissé à Henri Moisson. Dans l'après-midi, Willoughby utilisa les mortiers de l'île de la Passe pour bombarder la flotte française et Duperré fut obligé de se replier dans les eaux peu profondes de la baie de Grand Port. Willoughby envoya par la suite des officiers à Grand Port le 21 août avec un drapeau blanc pour demander la libération du Victor car ce dernier s'était rendu et devait donc être livré en tant que prise de guerre. Duperré refusa d'étudier la requête. L'indiaman capturé Windham ne parvint pas entrer par le chenal et au début du 21 août, son capitaine français chercha à s'abriter à Rivière Noire. Le HMS Sirius repéra le navire marchand et détacha deux canots qui abordèrent le navire et le capturèrent sans une seule victime. Ce succès fut remarquable car la section d'abordage avait oublié de prendre des armes et les marins n'étaient armés que de brancards utilisés comme des gourdins.

Bataille la bataille avec les navires français en bleu et les navires britanniques en rouge

Avec les prisonniers capturés sur le Windham, Pym apprit la composition et la situation de l'escadre de Duperré et envoya le capitaine Lucius Curtis à bord du HMS Magicienne récemment arrivé pour demander au HMS Iphigenia de rejoindre le HMS Sirius et le HMS Nereide au large de Grand Port. Les HMS Sirius et Nereide se retrouvèrent au matin du 22 août et Willoughby indiqua Pym avec le message « ennemi en force inférieure». Même si l'escadre de Duperré était effectivement inférieure que le rassemblement des quatre frégates britanniques, les Français avaient formé une ligne de bataille dans la baie et pouvaient barrer le T aux navires britanniques qui ne pouvaient franchir le chenal qu'en file indienne. Duperré anticipait l'arrivée des renforts de Port Napoléon menée par le gouverneur Charles Decaen et pouvait compter sur le soutien des soldats et des batteries côtières. Les Français avaient également déplacé les bouées marquant l'emplacement du chenal dans le récif corallien pour perturber la progression britannique.  

Attaque britannique

Le 22 août à 14 h 40, Pym mena l'attaque contre l'escadre de Duperré sans attendre les HMS Iphigenia et Magicienne en entrant dans le chenal menant à la baie de Grand Port.Il était suivi du HMS Nereide mais Willoughby avait refusé que le pilote local ne monte à bord du HMS Sirius de Pym or il était le seul à connaître le chemin à travers le chenal. Sans son aide, le HMS Sirius s'échoua en quelques minutes et ne fut libéré que le 23 août à 8 h 30. Le HMS Nereide s'ancra à proximité durant la nuit pour protéger le navire-amiral. Les HMS Iphigenia et Magicienne arrivèrent à 10h et après une conférence entre les capitaines sur la meilleure stratégie à suivre, la flotte essaya à nouveau de franchir le chenal à 14 h 40. Même si l'escadre était à présent guidée par le pilote du HMS Nereide, le HMS Sirius s'échoua à nouveau à 15 h et fut suivi 15 minutes plus tard par le HMS Magicienne qui avait manœuvré pour éviter le même récif Les deux autres navires poursuivirent l'attaque et le HMS Nereide engagea la Minerve et le Ceylan à courte portée tandis que le HMS Iphigenia tirait sur la Bellone. Les tirs à longue portée du HMS Magicienne ciblaient le Victor qui lui tirait sur le HMS Nereide.

Quelques minutes après le début de l'attaque, le Ceylan se rendit et des canots du HMS Magicienne cherchèrent sans succès l'aborde L'équipage français de l'indiaman capturé s'échoua volontairement sur les bancs de sable à proximité et il fut rapidement rejoint par la Minerve, la Bellone puis par le Victor. À 18h 30, toute l'escadre française était échouée mais à l'exception de la Bellone, aucun des navires ne pouvait utiliser sa bordée principale car les autres vaisseaux bloquaient le champ de tir. La Bellone était cependant idéalement positionnée pour ouvrir le feu sur le HMS Nereide et à 19h, un boulet de canon sectionna l'embossure de poupe du HMS Nereide. La frégate britannique vira alors de bord ce qui présenta sa poupe à la Bellone et l'empêcha d'utiliser sa bordée sur l'escadre française. Balayé par la Bellone et incapable de répliquer, Willoughby fit couper l'embossure de proue pour qu'une partie des canons de tribord puisse tirer sur la Bellone. À 20 h, Duperré fut gravement blessé à la joue par l'éclat d'un boulet tiré par le HMS Nereide ; l'aspirant Vigoureux dissimula le corps inconscient de son capitaine sous un pavillon de transmission qui fut discrètement emmené dans les ponts inférieurs tandis que Bouvet prit le commandement de l'escadre française à bord de la Bellone et que le lieutenant Albin Roussin prit la tête de la Minerve. Avec un pont improvisé entre les navires français et la côte, Bouvet fit venir des hommes et des munitions à bord de la Bellone, ce qui permit d'augmenter significativement sa cadence de tir À 22h, le HMS Nereide était une épave dont la plus grande partie des canons et de l'équipage étaient hors de combat ; le premier-lieutenant était mourant, le second était gravement blessé et Willoughby avait perdu son œil gauche à cause d'un éclat de bois41. Le HMS Nereide étant mis hors du combat, Bouvet orienta alors son tir sur le HMS Magicienne.

Refusant de se rendre jusqu'à ce que toutes ses options aient été épuisés, Willoughby détacha des canots au HMS Sirius pour demander à Pym s'il était possible de remorquer le HMS Nereide à l'écart des combats. Pym répondit que les canots étant déjà utilisés pour libérer les HMS Sirius et Magicienne, il n'était pas possible de les déployer sous le feu ennemi pour essayer de remorquer le HMS Nereide. Pym suggéra que Willoughby fasse débarquer ses hommes et incendie son navire dans l'espoir que les flammes se propagent aux navires français regroupés sur la côte. Willoughby refusa car il n'était pas possible de débarquer les dizaines de blessés dans la nuit qui tombait et refusa d'abandonner son navire lorsque Pym ordonna son transfert à bord du HMS Sirius. À 23h, Willoughby ordonna à un canot de rejoindre le Bellone pour informer le commandant français qu'il se rendait. Le canot avait cependant été troué par un boulet et fut incapable de naviguer jusqu'au navire français. Le message fut transmis par l'intermédiaire de prisonniers français à bord du HMS Nereide qui avaient sauté par-dessus bord pour rejoindre la côte durant la nuit. Se souvenant de la fausse bannière utilisée le 20 août, Bouvet attendit le matin avant d'accepter la reddition

 

Détail du Combat de Grand Port de Pierre-Julien Gilbert. Visible de gauche à droite : HMS Iphigenia (en train d'abaisser ses couleurs), les HMS Magicienne et HMS Sirius (au premier plan) incendiés par leurs équipages, le HMS Nereide se rendant et l'escadre française composée de la Bellone, de la Minerve, du Victor (poupe visible dans la fumée) et du Ceylan. De nombreux détails représentés sur la peinture ne se sont pas produits simultanément mais s'étalèrent sur plusieurs jours.

tentative de repli

Le 24 août à 1 h 50, la Bellone cessa de tirer sur le HMS Nereide. Durant les dernières heures de la nuit, Pym poursuivit ses efforts pour délivrer le HMS Sirius du récif où il se trouvait et envoya des ordres au capitaine Lambert dont le HMS Iphigenia avait été bloqué par un récif et n'avait pas participé à l'attaque contre l'escadre française44. Le HMS Iphigenia étant encalminé dans les eaux côtières, Pym ordonna à Lambert de sortir son navire de la baie en utilisant les ancres attachées à un cabestan pour tirer lentement le navire à travers les eaux peu profondes45. Le HMS Magicienne, comme le HMS Iphigenia, étaient bloqués hors de portée des navires français échoués et avaient tiré sur une batterie d'artillerie assemblée sur la côte qui fut détruite à 2 h du matin. Lorsque le jour se leva, la situation était très confuse avec les HMS Sirius et Magicienne échoués à l'entrée de la baie, les navires français « entassés sur le rivage » selon les mots de Pym37, le HMS Iphigenia s'éloignant lentement de l'escadre française et le HMS Nereide ravagé par les canons de la Bellone et sur lequel un drapeau britannique avait été cloué sur la tête de mat. Ce drapeau poussa Bouvet à reprendre ses tirs et les Français n'arrêtèrent que lorsque Willoughby fit abattre le mat de misaine portant le drapeau.

sabordage du Sirius, Pierre-Julien Gilbert

À 7 h, Lambert indiqua à Pym qu'il s'était dégagé de son récif et suggéra que si Pym envoyait des renforts depuis le HMS Sirius, il serait capable d'aborder et de capturer l'ensemble de l'escadre française. Pym refusa et insista pour le HMS Iphigenia l'aide à libérer le HMS Sirius47. Lambert envisagea cependant d'attaquer seul les navires français mais Pym lui interdit et lui ordonna de s'éloigner de l'enemi. À 10 h, le HMS Iphigenia arriva à proximité du HMS Sirius et les deux navires commencèrent à tirer sur les troupes françaises sur la côte qui essayaient d'installer des canons pour tirer sur les frégates. Le HMS Magicienne, irrémédiablement bloqué sur le récif, prenait l'eau et ne pouvait se libérer car son cabestan avait été détruit par un boulet français ; il était à présent la cible des tirs à longue portée de la Bellone et des canons sur la côte et Pym ordonna à Curtis d'abandonner son navire et de transférer ses hommes à bord du HMS Iphigenia48. À 19 h 30, le HMS Magicienne fut incendié et ses munitions explosèrent à 23 h. Du côté français, Duperré ne fut pas capable de libérer des hommes pour s'emparer du HMS Nereide avant 15 h. Une section d'abordage menée par le lieutenant Roussin, commandant en second du Victor et temporairement responsable de la Minerve fut envoyée mais avait pour ordre de repartir quand le navire aurait été désarmé. Après avoir libéré les derniers prisonniers français, Roussin cloua les canons pour empêcher leur utilisation et administra des soins rapides avant de retourner sur le rivage en indiquant que plus de 100 marins étaient morts ou mourant à bord de la frégate britannique

À 4 h, le 25 août, la batterie d'artillerie assemblée sur la côte ouvrit le feu sur les HMS Sirius et Iphigenia qui répliquèrent du mieux qu'ils pouvaient. Le HMS Sirius étant irrécupérable, Pym fit évacuer l'équipage et les équipements militaires avant d'incendier la frégate à 9h peu après que le HMS Iphigenia se soit éloigné de la batterie française en utilisant un canon en guise d'ancre car il avait perdu les siennes la veille51. Les Français tentèrent d'atteindre le HMS Sirius et de le capturer avant qu'il n'explose mais ils firent demi-tour quand Pym lança ses propres canots contre ceux des Français52. Les dernières munitions de la frégate explosèrent à 11 h. Dans la matinée du 25 août, Duperré envoya une véritable section d'abordage à bord du HMS Nereide qui mouilla les ponts pour éviter un incendie provoqué par les braises issues des navires brûlant dans la baie et évacua 75 corps de la frégate

Réponse française Lorsque le gouverneur Decaen apprit l'arrivée de l'escadre de Duperré, il ordonna immédiatement à la flottille de Hamelin composée des frégates Vénus, Manche, Astrée et du brick Entreprenant, de prendre la mer pour soutenir Duperré54. Hamelin quitta Port Napoléon à minuit le 21 août et mit le cap au nord-est pour ensuite longer la côte orientale de l'île. Le 23 août, il captura un navire de transport britannique nommé HMS Ranger qui était parti 24 jours plus tôt du cap de Bonne-Espérance avec 300 tonnes de provisions et d'équipements pour Rowley sur l'île Bourbon54. Alors qu'il contournait le cap nord de l'île de France, Hamelin constata qu'il ne pouvait pas avancer contre le vent et fit demi-tour avant de passer sur la côte occidentale de l'île et d'arriver à Grand Port le 27 août à 13 h.

Pendant ces deux jours, il n'y eut pas de vent dans Grand Port et le HMS Iphigenia poursuivit la tâche laborieuse de tirer sur ses ancres pour rejoindre l'entrée du chenal et échapper aux renforts français35. Les canots avaient évacué les équipages des HMS Sirius et Magicienne sur l'île de la Passe dont les fortifications avaient été renforcées mais où le niveau des provisions diminuait rapidement. La chaloupe du HMS Magicienne fut envoyée à l'île Bourbon pour demander des renforts immédiats et le soutien du reste de l'escadre de Rowley54. Le matin du 27 août, Lambert repéra le brick Entreprenant au large de Grand Port et trois voiles françaises approchant à l'horizon. Le HMS Iphigenia était encore à plusieurs centaines de mètres de l'île de la Passe, avait peu de munitions et était incapable de manœuvrer dans le temps calme. Reconnaissant que la résistance dans ces conditions était impossible, Lambert offrit à Hamelin de rendre l'île de la Passe si le HMS Iphigenia et les hommes de l'île étaient autorisés à rejoindre l'île Bourbon

Reddition britannique Le matin du 28 août, Lambert reçut un message de Hamelin promettant de libérer tous les prisonniers sur parole sous un mois si l'île de la Passe et le HMS Iphigenia se rendaient sans résistance. Le message indiquait également qu'en cas de refus, les Français attaqueraient la force britannique très diminuée. Vu que ses provisions et ses munitions étaient limitées et que les renforts n'étaient pas en vue, Lambert accepta de se rendre. Lambert reçut ensuite un message similaire de la part du gouverneur Decaen et lui répondit qu'il s'était rendu à Hamelin. Decaen était furieux que Hamelin ait négocié sans son accord mais il accepta finalement les termes de la reddition. Les blessés furent soignés par des médecins français de Grand Port avant d'être rapatriés alors que les autres prisonniers furent internés dans des prisons surpeuplées et sordides de Port Napoléon où, contrairement aux termes de la reddition, ils ne furent libérés que par l'arrivée des forces britanniques sur l'île en décembre57.

Rowley apprit les affrontements à Grand Port le 22 août lorsque le Windham arriva au large de Saint-Pau. Impatient de soutenir Pym, Rowley prit immédiatement la mer à bord de sa frégate HMS Boadicea avec le transport de troupes Bombay emportant deux compagnies du 86erégiment d'infanterie pour défendre les territoires capturés lors de l'opération5 Du fait des vents contraires, Rowley n'arriva au large de Grand Port que le 29 août après avoir été informé la veille de la situation par la chaloupe du HMS Magicienne. Ayant repéré un rassemblement de frégates autour de l'île de la Passe, Rowley se rapprocha de l'île avant de faire demi-tour quand la Vénus et la Manche levèrent leurs drapeaux français et se lancèrent à sa poursuite. Rowley fit plusieurs aller-retours en direction des navires français pour essayer de les éloigner de Grand Port pour que le Bombay parvienne à aborder le HMS Iphigenia pour le reprendre. Cette tentative échoua car l'Astrée et l'Entreprenant arrivèrent à proximité et Rowley fut poursuivi par la Vénus et la Manche jusqu'à Saint-Denis où il arriva le 30 août. Rowley fit une nouvelle tentative pour libérer le HMS Iphigenia la semaine suivante mais à son arrivée, la Bellone et la Minerve avaient été remises à flots et la flottille française était bien trop puissante pour le seul navire de Rowley

Conséquences

grand Port en 2007 avec le mémorial commémorant la bataille.

La bataille est considérée comme la plus grave défaite de la Royal Navy durant les guerres napoléoniennes. Non seulement quatre frégates avaient été perdues ainsi que tout leurs équipages mais 105 marins expérimentés avaient été tués et 163 blessés dans l'un des affrontements entre frégates le plus sanglant de la guerre. Les pertes françaises étaient également lourdes et Duperré rapporta qu'elles se montaient à 37 tués et 112 blessés parmi les marins de son escadre et les soldats situés sur le rivage.

La perte d'une proportion aussi importante de sa flotte plaça Rowley dans une situation difficile en septembre 1810 car l'escadre de Hamelin, renforcée par le HMS Iphigenia renommé Iphigénie, était maintenant largement supérieure à la sienne ; le HMS Nereide fut renommé Néréide et attaché à l'escadre française mais les dégâts étaient si importants que le navire ne reprit jamais la mer. Après son retour à l'île Bourbon, Rowley demanda que les navires assignés à d'autres missions dans la région soient transférés sous son commandement pour remplacer les navires perdus et essayer de rompre le blocus français de l'île Bourbon mené par Bouvet. Ces nouvelles frégates, naviguant dans des eaux peu familières, devinrent des cibles pour Hamelin qui obtint à deux reprises la reddition de frégates isolées même si Rowley parvint à les récupérer après des combats. Le 18 septembre, Rowley parvint à capturer Hamelin et son navire amiral, la Vénus, ce qui mit un terme à ses opérations de blocus et les navires français retournèrent à l'île de France. Ils furent tous capturés quand 7 000 soldats britanniques menés par le contre-amiral Albemarle Bertie débarquèrent sur l'île le 29 novembre 1810. L'île de France fut cédée au Royaume-Uni par le traité de Paris de 1814 et renommée île Maurice.

cription célébrant la bataille sur l'Arc de triomphe de Paris

La victoire fut célébrée en France et elle devint la seule bataille navale commémorée sur l'Arc de triomphe de Paris. Les quatre capitaines furent innocentés et félicités pour leur comportement durant leurs procès en cour martiale causés par la perte de quatre navires. Seul Willoughby fut critiqué pour avoir transmis un message trompeur le 22 août indiquant que la flotte française était inférieure en nombre58. L'historien contemporain William James écrivit « que le noble comportement des officiers et des équipages a créé un halo de gloire autour de la défaite de Grand Port et que la perte de quatre frégates fut, dans l'opinion publique, presque attribuée à la malchance ». Il nota cependant qu'« aucun exemple que nous connaissons n'a plus profondément affecté la nature de la Royal Navy que la défaite qu'elle a subi à Grand Port ». La bataille a donc attiré l'attention d'auteurs britanniques et français et figure dans le roman Georges d'Alexandre Dumas publié en 1843 et le roman Expédition à l'île Maurice de Patrick O'Brian paru en 1977. Le 30 décembre 1899, un monument fut érigé à Grand Port en mémoire des marins français et britanniques tués lors de l'affrontement

Ordre de bataille

Navire Rang Canons Commandant Victimes Notes
Tués Blessés Total
HMS Sirius 5e rang 36 Capitaine Samuel Pym (en) 0 0 0 Sabordé pour éviter la capture
HMS Iphigenia 5erang 36 Capitaine Henry Lambert 5 13 18 Capturé et renommé Iphigénie
HMS Nereide 5erang 32 Capitaine Nesbit Willoughby (en) 92 130 222 Capturé et renommé Néréide
HMS Magicienne 5erang 32 Capitaine Lucius Curtis (en) 8 20 28 Sabordé pour éviter la capture
Navire Rang Canons Commandant Victimes Notes
Tués Blessés Total
Bellone 5e rang 40 Capitaine Guy-Victor Duperré 13 35 48
Minerve 5erang 48 Capitaine Pierre Bouvet 15 42 57
Victor Corvette 18 Lieutenant Nicolas Morice (en)
Remplacé par Henri Moisson
4 1 5
Ceylann 2 Indiaman capturé 26 Lieutenant Vincent Moulac (en) 4 19 23
Windham Indiaman capturé 26 Aspirant Darod 0 0 0 Capturé par le HMS Sirius le 21 août
Vénus 5erang 40 Contre-amiral Jacques Hamelin - - -
Manche 5erang 40 Capitaine Jean Dornal de Guy (en) - - -
Astrée 5rang 40 Capitaine René Le Marant - - -
Entreprenant Brick 16 Capitaine Pierre Bouvet - - -
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La bataille de Lissa est une bataille navale qui eut lieu le 13 mars 1811,

au large de l'île de Lissa (actuellement Vis, en Croatie), durant les guerres napoléoniennes. Elle se solda par une victoire britannique. L'île de Lissa est occupée en 1807 par les Britanniques, qui en mesurent pleinement l'importance stratégique. Idéalement située le long des côtes de la Dalmatie, elle permet de contrôler le trafic maritime en Adriatique. En 1810, les Anglais y ont installé une base et des dépôts qui leur permettent d'y entretenir une petite flotte de guerre, et de servir d'abri aux navires corsaires qui menacent les communications maritimes entre l'Italie et la côte dalmate (occupée par Napoléon). Le Royaume d'Italie, soutenu par la France, se lance tardivement dans la création d'une flotte qui lui permettra de contrebalancer la Royal Navy. À Venise et à Ancône, les chantiers amorcent la construction de frégates. Des officiers français sont dépêchés sur place et participent activement à la mise sur pied de ces unités. Mais en mer, les frégates anglaises HMS Amphion et HMS Active obtiennent de tels succès qu'un premier "raid" est prévu contre l'île de Lissa.

Premier raid contre Lissa  Le 18 octobre 1810, le capitaine de vaisseau Bernard Dubourdieu prend le commandement d'une expédition, première véritable sortie de la "flotte combinée franco-italienne", qui comporte une phase terrestre à objectifs limités. Elle comprend :

  • Les frégates françaises Favorite et Uranie (40 canons)
  • La frégate italienne Corona (40 canons)
  • Les corvettes italiennes Bellona et Carolina (32 canons)
  • Les bricks armés Iéna et Mercure (16 canons)

Ne rencontrant aucune opposition (les frégates anglaises se sont aventurées vers le sud), les navires touchent Lissa le matin du 22 octobre 1810 et y débarquent des détachements de soldats italiens, qui capturent à quai un certain nombre de voiliers et détruisent dépôts et magasins2. Cette première action, à comparer aux raids des futurs commandos qui se développeront bien plus tard, est un succès total ; les Franco-italiens se retirent dans l'après-midi, ramenant en Italie les prises capturées au port.

Vers une occupation définitive de Lissa      Revenus de leur surprise, les Britanniques réagissent et renforcent leur présence en Adriatique. Le vaisseau de 74 canons HMS Montagu est envoyé sur place, de même que la frégate HMS Cerberus. Cet apport non négligeable leur permet de reprendre la supériorité dans Adriatique pendant l'hiver.

Préparatifs de l'attaque

Le capitaine de vaisseau Dubourdieu, commandant de la division combinée franco-italienne, profite de cette période hivernale pour entraîner quelque peu ses équipages, mais sans tenter de sortie d'envergure. Il organise patiemment la seule opération qui semble pouvoir retourner la situation concernant la possession de l'Adriatique : la capture définitive de l'île de Lissa, qui priverait les Anglais de leurs seuls ports en Adriatique. Le vice-roi d'Italie, Eugène, donne son approbation au plan.

La division navale rassemblée pour l'occasion est conséquente :

  • Les frégates françaises Favorite, Flore, Danaé (40 canons)
  • La frégate italienne Corona (40 canons)
  • Les corvettes italiennes Bellona et Carolina (32 canons)
  • Le brick armé Principessa Augusta (16 canons)
  • La goélette Principessa di Bologna (10 canons)
  • Le chébec Eugenio (6 canons)
  • L'aviso Lodola (2 canons)
  • La courrière Gazelle (1 canon)

L'ensemble, représentant 11 navires, 259 canons et près de 2000 hommes, est rassemblé à Ancône. Il est prévu - le moment venu - que les navires se portent sur Lissa et y débarquent un bataillon d'infanterie italien, qui s'y implantera solidement afin d'empêcher le retour au port des navires anglais. Privée de ses mouillages, la Royal Navy devrait se retirer vers Malte.

Au début du mois de mars 1811, une information d'importance parvient à Dubourdieu : le HMS Montagu s'est retiré de l'Adriatique. Cette menace maintenant effacée, les préparatifs se précisent contre Lissa. L'armée de terre fournit le 3ebataillon du 3eRégiment d'infanterie de ligne italien, commandé par le chef de bataillon Cirot. Renforcé d'une batterie d'artillerie à pied et de matériels de fortification, ce détachement important totalisant 575 hommes (voir le tableau de répartition des troupes au bas de l'article) débarquera dans l'île6 sous le commandement du colonel Alexandre Gifflenga, l'un des aide de camp du vice-roi d'Italie Eugène.

Le soir du 11 mars 1811, les troupes italiennes embarquent à bord des frégates et des corvettes. La flotte franco-italienne se met au vent et fait voile vers Lissa. Le capitaine de vaisseau Bernard Dubourdieu a hissé sa marque à bord de la frégate La Favorite.

Reconnaissance

Dans la nuit du 12 au 13 mars 1811, les navires se regroupent à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de l'île de Lissa7. La Favorite réduit sa voilure pour permettre aux autres unités de rejoindre. Ce délai va permettre d'opérer une reconnaissance vers Lissa afin d'y constater la présence éventuelle de navires de guerre et, dans le meilleur des cas, de vérifier l'état d'encombrement des quais et du mouillage pour préparer le débarquement. À cet effet, deux navires vont être envoyés vers Port Saint Georges, le principal port de l'île :

  • La goélette Principessa di Bologna, qui après avoir approché suffisamment la côte, y enverra son canot.
  • La courrière La Gazelle, provisoirement prise en remorque par la goélette, et qui accompagnera ensuite le canot jusqu'à l'entrée du port.

La reconnaissance est "découverte" par les Britanniques vers deux heures du matin et ne peut finalement pas renseigner efficacement la flotte, qui s'est remise lentement au vent vers trois heures et demi, "une grande voile ayant été repérée" en direction de l'île9.

La bataille

La bataille de Lissa, les derniers moments de la bataille.
La Danaé passe entre deux frégates anglaises. Au fond, La Favorite, échouée et incendiée par son équipage.
Lithographie de Henri Merke selon une œuvre de George Webster, en 1812

Organisation de l'attaque    Au matin du 13 mars 1811, les navires franco-italiens se présentent devant l'île de Lissa. Les grosses unités se sont regroupées en deux divisions de constitution égale (deux frégates et une corvette par division):

  • Les frégates La Favorite, La Flore et la corvette Bellona
  • Les frégates La Danaé, Corona et la corvette Carolina

Les autres navires sont organisés en deux groupes d'approche, destinés à entrer dans les deux ports de l'île de Lissa pour reconnaître (voire capturer) les bâtiments qui pouvaient s'y trouver.

Mais il devient rapidement évident que la grande voile, repérée dans la nuit, est anglaise. Alors que le soleil se lève, on en découvre d'autres sur l'horizon : trois, puis quatre voiles. Une escadre britannique protège Lissa.

La Royal Navy à Lissa  La division navale anglaise commandée par le captain William Hoste, se prépare effectivement à défendre Lissa. L'officier britannique ne dispose que de quatre navires qu'il dispose en ordre de bataille « serré » :

  • La frégate HMS Active (38 canons)
  • La frégate HMS Amphion (32 canons)
  • La frégate HMS Cerberus (32 canons)
  • La corvette HMS Volage (22 canons)  
  •  
  • Le mythe de Nelson  Etrangement, l'amiral Nelson, vainqueur malheureux de la bataille de Trafalgar six années plus tôt, va influencer les deux partis lors de la bataille de Lissa :
  • Admirateur de l'amiral11 , le captain William Hoste, commandant de la flotte britannique en Adriatique, fait hisser les couleurs de l'Angleterre à tous les mats et lance les pavillons de signal indiquant aux navires de sa formation « REMEMBER NELSON »12. Ce signal est accueilli par un "hourra" général, issu de l'équipage des quatre navires anglais, décidément prêts à accepter le combat.
  • De son côté, et bien que les relations soient moins précises sur les intentions du commandant de la flotte française à ce moment-là, le capitaine de vaisseau Bernard Dubourdieu adopte (peut-être inconsciemment) le même schéma d'attaque que celui de la flotte anglaise lors de la bataille de Trafalgar : il concentre ses navires en deux lignes d'attaque et va chercher à rompre la ligne adverse, afin de la réduire ensuite en deux tronçons
  • L'attaque de La Favorite et de la 1redivision

Les Français attaquent de manière désordonnée à partir de 8h 10. La Favorite, navire amiral de Dubourdieu, se trouve en pointe et devient rapidement la cible exclusive des 4 navires anglais qui lui présentent alors leurs flancs.

lissa

Engagée trop rapidement, la frégate cherche à traverser la ligne de bataille anglaise entre l’Amphion et l’Active, mais les navires britanniques sont tellement proches l'un de l'autre que cette manœuvre lui est impossible. Vers 9h, étant pratiquement bord à bord avec leurs adversaires, les Français tentent alors l'abordage pour essayer d'exploiter leur arrivée si soudaine devant les navires anglais16 ; la frégate fait barre à tribord et se range contre l’Amphion mais au dernier moment cette dernière ouvre le feu avec ses caronades : un tir à mitraille meurtrier balaye le pont de La Favorite, massacrant les troupes qui se préparaient à l'assaut. Les pertes sont très lourdes : le capitaine de vaisseau Dubourdieu est au nombre des tués.

Le capitaine Antoine François Xavier de la Mare de Lamellerie, commandant de Favorite, se ressaisit et profite de l'arrivée du reste de la division pour réorganiser son équipage. La Favorite, étrillée, fait feu contre l’Amphion et l’Active, mais ses officiers renoncent à passer à l'abordage ; ayant encore une partie de sa voilure, la frégate poursuit son avance et dépasse l’Amphion en s'éloignant lentement sur tribord, canonnée par les navires anglais…La frégate La Flore et la corvette italienne Bellona se présentent alors sur le centre de la ligne anglaise, et subissent un feu impressionnant à l'image de ce qui s'est passé pour La Favorite quelques instants plus tôt. Les deux navires ralentissent leur allure mais sont forcés à obliquer sensiblement leur route sur tribord pour rester à la hauteur de la ligne anglaise17. Les navires ouvrent le feu sur les HMS Volage et Cerberus, tout en continuant leur avance sur l’Amphion. La Flore tente de s'en approcher pour tenter à son tour un abordage.

Sur l'arrière de la ligne anglaise, les navires de la seconde division franco-italienne se présentent à leur tour, progressivement, et une vive canonnade s'engage.

Manœuvre anglaise

Les Britanniques prennent alors l'initiative d'engager le combat. Leur commandant, le captain William Hoste fait opérer à sa formation un volte face complet sur bâbord pour surprendre les navires français. La manœuvre permet aux navires de disposer de nouveaux champs de tir, qui permettent aux canonniers d'atteindre sévèrement La Flore, qui est endommagée et subit ses premières pertes. Son commandant, le capitaine de vaisseau Jean Alexandre Péridier a la main arrachée par un boulet anglais. À bord, la situation est telle que celui-ci décide après quelques instants à renoncer à l'abordage. Cette frégate vire à son tour sur bâbord pour continuer le tir sur les Anglais.

La situation de La Favorite est désespérée, le capitaine Delamarre de Lamellerie est mortellement atteint. Il ne reste que deux officiers valides à bord: l'enseigne de vaisseau de deuxième classe Villeneuve, et le colonel Gifflenga. La frégate finit par s'échouer sur l'île de Lissa, où les survivants se regroupent en attendant les secours.Peu après, la frégate La Flore, vivement canonnée de toutes parts et avec ses voiles très endommagées, abaisse son pavillon et cesse le feu.La corvette Bellona, de son côté, était restée légèrement en retrait de la bataille et n'avait pas suivi La Flore.

L'annihilation de La Favorite (échouée) et de La Flore (qui a baissé son pavillon), permet aux Anglais de canonner vigoureusement la corvette    jusqu'à l'arrivée de la deuxième division française.

Arrivée de la 2edivision et chasse libre

L'arrivée successive dans la bataille des frégates La Danaé, Corona et de la corvette Carolina (formant la deuxième division) marque le début d'un combat en ordre dispersé. La ligne anglaise se rompt, chaque navire engage tour à tour ceux qu'il croise au hasard des manœuvres et du vent. Les équipages britanniques jouissent cependant d'une très nette supériorité due à un meilleur entrainement et à un armement plus performant.

Un duel d'artillerie oppose longuement la frégate La Danaé aux Volage et Cerberus, laissant le navire français assez avarié.

La corvette Bellona, toujours sous le feu de l’Amphion et de l’Active, est finalement obligée à ramener son pavillon ; les Britanniques lui envoient un équipage de prise.

La frégate La Flore, de son côté, profite de la pagaille et du désintérêt que semble lui manifester les marins de la Royal Navy19 pour rehisser ses couleurs et prendre la fuite20.

La corvette Carolina ne prend pas une part active à la bataille et semble même s'en éloigner prudemment en direction du nord-ouest21.

La frégate italienne Corona, après avoir essuyé plusieurs bordées et n'étant plus soutenue par les navires de sa division, manœuvre pour s'éloigner des tirs anglais ; ne voulant pas lui permettre de fuir, les Britanniques la rattrapent à son tour et elle finit par se rendre. Un équipage de prise lui est rapidement envoyé les survivants de l'équipage de La Favorite, maintenant échouée sur Lissa, incendient ce qui reste de leur navire et prennent leurs dispositions pour évacuer l'île. Un certain nombre de marins et de soldats (la majorité des blessés) parviennent à être embarqués à bord des petits navires de la flottille qui accompagnaient le convoi : le chébec Eugenio et la goélette Principessa di Bologna recueillent plus d'une centaine de survivants. Les autres, une centaine d'hommes, sous le commandement du colonel Gifflenga, prennent le parti de pénétrer dans Port Saint Georges, où ils capturent de façon rocambolesque un navire à quai. Ils parviendront à quitter l'île et à rejoindre Lesina.

Bilan À 15 h 30, la bataille navale se termine. La victoire anglaise est manifeste : la corvette Bellona et la frégate Corona ont amené leurs pavillons et ont été capturées. La frégate La Favorite s'est échouée et a été incendiée. La frégate La Flore, endommagée, a pris la fuite après avoir baissé son pavillon. L'opération de débarquement pour la capture de Lissa est un échec cuisant.

Les navires franco-italiens rescapés s'éloignent avec les survivants de La Favorite. Certains effectueront quelques réparations de fortune à Raguse sans être inquiétés par les Anglais.

Ces derniers réparent provisoirement à Lissa puis retourneront vers Malte. Seule la frégate Amphion a subi des dégâts importants ; ce navire sera d'ailleurs obligé de retourner en Angleterre pour y effectuer des réparations plus complètes. Un nouveau navire, la frégate HMS Bacchante (38 canons), sera donné au captain William Hoste en remplacement de sa frégate.

Les navires italiens capturés seront réparés et reprendront du service dans la Royal Navy : la frégate Corona23 sous le nom d' HMS Daedalus, et la corvette Bellona sous le nom d'HMS Dover.

La bataille de Lissa restera dans les annales comme étant celle de deux disciples de l'amiral Nelson :

  • Le lieutenant de vaisseau Bernard Dubourdieu adopta la tactique audacieuse de la flotte britannique à la bataille de Trafalgar.
  • Le captain William Hoste, qui avait tiré les leçons de cette bataille, avait adopté une double parade qui lui réussit avec succès :
    • La formation initiale de sa flotte en ligne serrée, qui empêcha les Français de la traverser.
    • La manœuvre simultanée de tous ses navires (volte face vers le sud), qui acheva de surprendre ses adversaires et de les désorganiser.

Les Français, malgré leur supériorité numérique en nombre de navires, d'hommes et de canons, n'ont pas réussi à coordonner leur attaque et à arriver de façon simultanée sur l'ennemi. Juste avant de mourir à bord de La Favorite, jetée trop tôt contre l'ennemi, le lieutenant de vaisseau Dubourdieu déclara notamment au colonel Giflenga : "Voilà une belle journée, cependant je me suis trop pressé ; encore un peu de courage, notre division va nous rallier"…

Curieusement, plus d'un demi-siècle plus tard, une autre bataille navale se déroulera dans les mêmes eaux au large de Lissa. La seconde bataille de lissa opposera alors les marines italiennes et autrichiennes.

Ordre de bataille Division navale franco-italienne du capitaine de vaisseau Dubourdieu

Navire Classe Canons Marine Commandant Pertes Notes
Tués Blessés Total
La Favorite Frégate 40 Flag of
                      France.svg capitaine de vaisseau Bernard Dubourdieu † (commandant la division)
capitaine de frégate Antoine François Xavier de la Mare de Lamellerie †
- - ~150 frégate échouée et brulée
La Flore Frégate 40 Flag of
                      France.svg capitaine de vaisseau Jean Alexandre Péridier - -  ? frégate avariée
Bellona Corvette 32 Flag of the
                      Napoleonic Kingdom of Italy.svg capitaine Duodo † - - ~70 corvette avariée et capturée
La Danaé Frégate 40 Flag of
                      France.svg capitaine de frégate Eugène Sébastien Camille Villon - - ~80 frégate très avariée
Corona (Couronne) Frégate 40 Flag of the Napoleonic Kingdom of Italy.svg capitaine Nicola Pasqualigo - -  ? frégate avariée et capturée
Carolina Corvette 32 Flag of the Napoleonic Kingdom of Italy.svg capitaine Buratowich - -  ?
Principessa di Bologna Goélette 10 Flag of the
                      Napoleonic Kingdom of Italy.svg Ragiot - -  ? recueille 42 blessés de La Favorite
Gazelle Courrière 1 Flag of the
                      Napoleonic Kingdom of Italy.svg Pelosi - -  ?
Principessa Augusta Brick 16 Flag of the
                      Napoleonic Kingdom of Italy.svg Bolognini - -  ?
Eugenio Chebec 6 Flag of the
                      Napoleonic Kingdom of Italy.svg Rosenguert - -  ? recueille 61 blessés de La Favorite
Lodola (Alouette) Aviso 2 Flag of the
                      Napoleonic Kingdom of Italy.svg Cotta - -  ? recueille quelques blessés de La Favorite

Division navale britannique du captain Hoste

Navire Classe Canons Marine Commandant Pertes Notes
Tués Blessés Total
HMS Active Frégate 38 Flag of the
                      United Kingdom.svg captain James Alexander Gordon 4 24 28 frégate avariée
HMS Amphion Frégate 32 Flag of the
                      United Kingdom.svg captain William Hoste (commandant la division) 15 47 62 frégate très avariée
HMS Volage Corvette25 22 Flag of the
                      United Kingdom.svg captain Phipps Hornby 13 33 46
HMS Cerberus Frégate 32 Flag of the
                      United Kingdom.svg captain Henry Whitby 13 41 54 frégate avariée

Troupes de l'armée de terre qui faisaient partie de l'expédition de Lissa

Désignation des Corps Compagnies Composition Nom du bâtiment
Officiers Troupe Total
Adjudant de place
1
1 La Favorite
1erRégiment d'artillerie à pied 1rebatterie 1 30 31 La Favorite
Corps royal du génie
1
1 La Danaé
3eBataillon du 3eRégiment de ligne italien État-major 3
3 La Flore
3eBataillon du 3eRégiment de ligne italien Compagnie de grenadiers 3 94 97 La Favorite
3eBataillon du 3eRégiment de ligne italien Compagnie de voltigeurs 3 96 99 La Flore
3eBataillon du 3eRégiment de ligne italien 1recompagnie 1 72 73 Bellona
3eBataillon du 3eRégiment de ligne italien 2ecompagnie 2 90 92 Corona
3eBataillon du 3eRégiment de ligne italien 3ecompagnie 2 72 74 La Danaé
3eBataillon du 3eRégiment de ligne italien 4ecompagnie 3 70 73 Carolina
3eBataillon du 3eRégiment de ligne italien Sapeurs provisoires
31 31 La Danaé

 

La Bataille d'Anholt, qui se déroula le 27 mars 1811

est une bataille maritime qui constitue une victoire décisive pour les britanniques et coûta la vie à de nombreux danois. Un monument en souvenir de la bataille est aujourd'hui situé dans le village d'Anholt.

Le combat de Pelagosa ou combat de la mer Adriatique

ou le combat de La Pomone contre les frégates Alceste et Active est une bataille navale mineure livrée le 29 novembre 1811 pendant les guerres napoléoniennes entre des frégates françaises et britanniques.

Cette action fait partie d’une série d’opérations menées entre 1807 et 1814 par la Royal Navy et la Marine française qui rivalisaient alors afin de dominer l’Adriatique qui était entourée, à cette période, de territoires français ou d’États sous tutelle française. Les interférences britanniques perturbaient en conséquence considérablement le mouvement des troupes et des approvisionnements français.

Le combat eut lieu plus de huit mois après la victoire décisive des Britanniques sur les Français à la bataille de Lissa. La bataille de novembre 1811, qui fut la première action notable depuis la bataille de Lissa, résulte de l’interception par les Britanniques d’un convoi militaire français se rendant de Corfou à Trieste avec une cargaison de canons. Il a été suggéré que cette victoire britannique au cours de laquelle seul un navire français parvint à échapper à la capture par les forces britanniques joua un rôle déterminant dans la décision de Napoléon en 1812 de rediriger des Balkans vers la Russie ses plans d’expansion vers l’est.  

Déroulement  Depuis la guerre de la Troisième Coalition, les Français maintenaient des royaumes de tutelle en Italie et à Naples qui contrôlaient les rives occidentales de la mer Adriatique. Au cours des quatre années suivantes, les traités de Tilsit et de Schönbrunn avaient mis les iles et les territoires stratégiquement importants aux mains de Napoléon, qui contrôlait directement la côte orientale. Ces traités avaient permis à l’Empire de saisir non seulement plusieurs iles forteresses importantes, et plus particulièrement Corfou, mais également de nombreux chantiers navals et des ports d’importance. Néanmoins, la menace d’une attaque par l’Autriche, la Russie ou les armées ottomanes, ainsi que le terrain montagneux des Balkans qui obligeait à établir des garnisons uniquement ravitaillables par voie maritime, rendait le contrôle de l’Adriatique encore plus difficile que ne l’avait été sa prise.

Prééminente dans la Méditerranée depuis la bataille de Trafalgar en 1805, la Royal Navy cherchait à perturber les convois français à travers l’Adriatique. Après le retrait de la Russie en 1807, la Royal Navy y envoya une petite escadre de frégates commandée par le capitaine William Hoste, qui s’empara de l’ile illyrienne de Lissa pour en faire une base d’où il mena une campagne contre les Français et leurs alliés qui força la marine française à déployer des forces beaucoup plus importantes afin de le combattre. Cette suite d’attaques et de contre-attaques se poursuivit jusqu’en mars 1811, lorsque Bernard Dubourdieu, le commandant français de l’Adriatique, attaqua Lissa avec une force deux fois supérieure à celle d’Hoste. Dans la bataille qui s’ensuivit, Hoste mit non seulement ses adversaires en déroute, mais il captura deux navires, en coula un autre et tua Dubourdieu.

Grièvement blessé après la bataille de Lissa, Hoste fit voile pour l’Angleterre à bord du HMS Amphion. Comme les conflits étaient largement dispersés, le capitaine James Brisbane, qui avait pris la succession de Hoste, délégua ses ordres à divers commandants d’escadres et petits croiseurs indépendants qui enchainèrent les succès dans l’Adriatique contre les convois français. Le 27 novembre 1811, le HMS Eagle réussit à lui tout seul à déjouer une tentative d’acheminement de ravitaillement à Corfou et à capturer la frégate désarmée Corceyre. Le lendemain, à 7h00, un message arrivait à Port-Saint-George sur Lissa avertissant qu’un autre convoi français avait été aperçu près de l’ile.

Poursuite Le capitaine Murray Maxwell, qui était en novembre 1811 le commandant de Lissa avec le HMS Alceste, deux autres frégates et un sloop répondit en préparant son escadre à chercher et supprimer le convoi. Une tentative d’invasion l’année précédente incitait toutefois les défenseurs britanniques la prudence, et Maxwell fit en conséquence contraint de débarquer 30 marins et la plupart de ses marines à Port Saint-George et d’y laisser le HMS Acorn avec ses 20 canons pour le protéger. Ainsi diminué et retardé, la division de Maxwell, qui supposait que le convoi se composait des survivants de la bataille de Lissa, la Danaé, le Flore et la Corona naviguant désormais de Trieste vers Corfou pour ravitailler l’ile, ne quitta Port Saint-Georges qu’à 19h00.

Peu de temps après avoir dépassé la pointe sud de Lissa, les navires britanniques tombent sur un navire marchand neutre en route pour Malte, à bord duquel se trouvait un ancien lieutenant du HMS Unite, John McDougal qui, lorsqu’il vit passer les navires français identifia le convoi en direction du nord de Corfou plutôt que du sud. Il ordonna au navire marchand de retourner à Lissa pour prévenir ses compatriotes. Le convoi français sous le commandement du commandant François-Gilles Montfort se composait de trois navires, les frégates Pomone et Pauline, et la flûte Persane. Le convoi qui avait quitté Corfou le 16 novembre transportait une cargaison de canons destinée à Trieste.

Bataille  Faisant voile au sud près de l’ile d’Augusta sur l’Active, le capitaine Gordon aperçut la force française à 9h20 le 29 novembre, faisant voile vers le nord-ouest. Les navires français maintinrent d’abord le cap mais, après s’être aperçu que les bâtiments qui approchait était britanniques, Montfort mit toutes voiles hors dans l’espoir d’échapper à ses poursuivants. Lorsqu’il fut évident, vers 11h00, que la Persane n’arriverait pas à soutenir le rythme des deux frégates, son commandant, le capitaine Satie, obtint l'autorisation de libre manœuvre et mit la voile vers le nord-est dans l’espoir de s’échapper 2. L’Active commença par donner la chasse au navire le plus petit, mais Maxwell le rappela pour envoyer l’Unite après la Persane, tendis que l’Active et l’Alceste se lançaient à la poursuite des deux grands navires. Alors que l’Alceste était sur le point, vers 11h50, de rattraper le navire français lourdement chargé, Maxwell envoya à Gordon ce signal télégraphique : « Souvenez-vous de la bataille de Lissa », où huit mois auparavant Hoste avait envoyé le signal « Souvenez-vous de Nelson ».

À 12h30, la Persane tire les premiers coups de feu près de l’ile de Pelagosa, mais ce n’est qu’une heure plus tard que commence l’action lorsque l’Alceste et la Pomone échangent des coups de canons de leur poupe et de leur proue. À 13h40, l’Alceste tire sa bordée sur la Pomone et amenant simultanément ​​toutes les voiles pour essayer d’atteindre la Pauline, effort déjoué lorsqu’un tir de la Pomone abat le mât principal de l’Alceste, le ralentissant soudainement et permettant à la Pauline de reprendre un peu d’avance. À 14h, l’Active, à pied d’œuvre, fait également feu sur la Pomone, obligeant Montfort à ramener la Pauline pour la protéger de sa puissance de feu. À 14h20 le combat s’est divisé en deux entre l’Active et la Pomone, et entre l’Alceste et la Pauline. La Pomone fut particulier endommagée, mais l’Active subit également de lourds dégâts. Au plus fort du combat, le capitaine Gordon eut la jambe sectionnée par un boulet de 32.

L’arrivée, à 15h05, d’un autre navire britannique à l’horizon, le sloop HMS Kingfisher, convainquit Montfort que la Pomone ne pouvait plus être protégée contre la supériorité du nombre. La Pauline mit toutes voiles hors vers l’ouest, loin de ses adversaires ou trop endommagés ou trop éloignés pour le poursuivre. L’Alceste et l’Active furent désormais libres de concentrer leurs bordées sur la Pomone qui, ayant bientôt perdu leurs deux mâts, fut obligée de se rendre pour empêcher son anéantissement. La Pauline réussit à s’échapper et à atteindre Ancône, non sans avoir subi de graves dommages.  

Le duel Unite-Persane Le combat secondaire de la bataille eut d’abord lieu à la vue des autres combattants, la Persanne tirant ses premiers coups de feu en poursuivant l’Unite à 12h30. Plus rapides et plus maniables que les autres navires grâce à leur petite taille, ce n’est qu’à 16h00 que l’Unite captura la Persane. Tous deux avaient échangé des bordées à longue portée au cours de la poursuite à partir de leurs armes de poupe et de proue, faisant six blessés à bord de l’Unite, et aucun sur la Persane. À première vue, la Persane semblait être une frégate de taille similaire à l’Unite, mais le navire français n’était en fait que légèrement armé, avec 26 petits canons contre 36 pour son adversaire. Par conséquent, lorsque le capitaine Satie comprit que son navire ne pourrait pas distancer l’Unite, il se rendit, après avoir lâché une bordée, plutôt que d’être détruit par le navire plus puissant.

Conséquences  Les pertes subies furent relativement lourdes de part et d’autre. Les navires britanniques, avec leurs équipages réduits, eurent 61 hommes de tués ou de blessés tandis que les Français en ont perdu plus de 50 sur la seule Pomone. Il n’y eut pas de victimes sur la Persane, et bien qu'inconnues, les pertes subies par l’équipage de la Pauline sont considérées comme lourdes étant donné son délabrement. Les Français ont également perdu la cargaison à bord de la Persane et de la Pomone, qui s’élevait à 201 canons en bronze et en fer, 220 roues en fer de canons et de nombre d’autre équipement militaire.

Des promotions furent accordées aux officiers subalternes de l’Alceste et de l’Active. Les deux équipages reçurent des compliments et un prix d’un montant total de 3 500 £ pour leur service dans cette bataille. L’équipage de l’Unite ne fut, en revanche, pas récompensé, probablement en raison de la taille et de l’armement plus réduits de la Persanne. Les prix ne furent pas aussi élevés qu’initialement prévus parce qu’aucun des navires capturés n’était de qualité suffisante pour justifier leur achat par la Royal Navy. Construite à la hâte en 1803 comme navire de guerre personnel de Jérôme Bonaparte, la Pomone était par conséquent de construction faible, tandis que la Persane avait été conçue comme un navire cargo plutôt que comme navire de guerre. En fin de compte, la Pomone fut transférée à la Grande-Bretagne, brièvement rebaptisée HMS Embuscade avant d’être envoyée à la casse tandis que la Persane était vendue au Bey de Tunis.

Les conséquences de cette bataille en France furent plus importantes. La perte de deux navires et de plus de 200 canons porta un coup sérieux à l’armée française rassemblée dans les Balkans. Napoléon lui-même s’est intéressé à l’affaire et l’historien britannique Henderson James a suggéré que cette bataille l’a convaincu de son incapacité de contrôler la mer Adriatique, qui était essentielle pour lancer des opérations dans les Balkans. Cette action peut avoir été un facteur dans sa décision d’abandonner le projet d’envahir l’Empire ottoman et de tourner son attention, à la place, vers la Russie.

La Marine jugea la fuite de la Pauline comme une lâcheté et le capitaine Montfort fut jugé et condamné à mort par un tribunal militaire puis gracié mais rayé des cadres et relevé de tout commandement 3. En 1817, quand Murray Maxwell a visité Sainte-Hélène, à son retour des Indes orientales, où le HMS Alceste avait fait naufrage, Napoléon l’accueillit avec ces mots : « Votre gouvernement ne doit pas vous blâmer pour la perte de l’Alceste, car vous avez pris une de mes frégates. »

Les effets sur l’Adriatique elle-même furent légers, cette bataille ne faisant que confirmer la domination britannique déjà écrasante dans la région. La marine française continua à chercher des renforts pour ses escadres en concentrant ses efforts sur la construction de plusieurs nouveaux navires dans les ports maritimes italiens qui ne seraient pas prêts avant 1812. Ce combat fut donc la dernière action marquante de l’année dans la mer Adriatique.

Les guerres d'indépendance en Amérique du Sud sont un ensemble de mouvements indépendantistes qui ont secoué le continent sud-américain au début du XIXe siècle et ont mis fin à la domination espagnole. Durant la guerre d'indépendance espagnole, à partir de 1808, l'Espagne se trouve coupée de son empire colonial et ne possède aucun gouvernement stable. La guerre en Europe et la restauration absolutiste persuadent les hispano-américains de se rendre indépendants de la mère patrie et diverses révolutions éclatent à travers le continent.

Ces conflits peuvent être considérées aussi bien comme des guerres civiles que comme des guerres de libération nationale puisque la majorité des combattants des deux camps sont hispano-américains mais que l'objectif recherché par les insurgés est l'indépendance des colonies espagnoles. De plus, ces guerres peuvent être rattachées au mouvement plus général des guerres d'indépendance en Amérique latine qui incluent les conflits au Mexique, au Brésil et en Amérique centrale. Mais surtout, ce processus d'indépendance prend place dans le climat général politique et intellectuel qui a émergé du siècle des Lumières et qui a influencé toutes les révolutions de l'Atlantique, y compris celles en France et aux États-Unis qui ont ouvert la voie aux révolutions d'Amérique du Sud.

La bataille de Sorondo est une bataille navale livrée entre les escadres républicaines et royalistes les 25 et 26 mars 1812,

pendant la guerre d'indépendance du Venezuela.

Le 5 juillet1811, la junte de gouvernement de Caracas proclame l'indépendance du Venezuela vis-à-vis de l'Espagne. Cette déclaration d'indépendance ne suscite pas l'unanimité au sein du pays et certaines provinces telle celle de Guayana restent fidèle à la puissance coloniale. Désireuse de soumettre les loyalistes à son autorité, la junte de Caracas organise une expédition militaire contre eux.

Une escadre patriote remonte l'Orénoque à la rencontre des royalistes, qui se replient vers Guayana la Antigua après avoir perdu une goélette. Les navires patriotes se déploient en ligne sur la largeur du fleuve et, appuyés par des batteries installées à terre à Sorondo, avancent vers les bâtiments adverses.

Le 25 mars, les royalistes attaquent avec 8 goélettes, 2 balandras et six chaloupes armées. Ils rompent la ligne formée par les navires indépendantistes et s'emparent de trois bâtiments. Le lendemain matin, le combat reprend et voit la déroute des patriotes : trois de leurs navires principaux sont incendiés et plusieurs centaines de marins sont tués, blessés ou capturés, pour des pertes infimes du côté royaliste.

Le combat de Tolú est une bataille navale livrée le 6 juillet 1815,

au large de Tolú, en Colombie, pendant la guerre d'indépendance colombienne.

Cet engagement est considéré comme le premier combat naval livré par la marine colombienne Il oppose la goélette El Ejecutivo, commandée par l'alférez José Prudencio Padilla (1788-1828), à la frégate espagnole Neptuno. Celle-ci amène d'Europe des renforts aux troupes engagées dans les combats contre les armées indépendantistes du Venezuela et de Colombie et surtout transporte le maréchal de camp Alejandro Hore, qui doit prendre les fonctions de gouverneur de Panama.

Utilisant au mieux les qualités manœuvrières de son bâtiment, Padilla réussit à éviter le feu adverse, tout en parvenant à toucher la frégate espagnole jusqu'à la rendre ingouvernable. Exposée impuissante aux tirs de son adversaire, cette dernière n'a d'autre choix que d'amener son pavillon. Outre la prise de la frégate, les Colombiens capturent Alejandro Hore ainsi que 18 officiers et près de 200 marins et soldats.

Chaudement félicité pour son exploit, Padilla est promu au grade de capitaine de frégate. Il poursuivit sa carrière dans la marine colombienne dont il devient quelques années plus tard, le premier amiral.

La Bataille de Los Frailes est un combat naval livré pendant la guerre d'indépendance du Venezuela. Il oppose le 2 mai 1816 une escadre republicaine qui se préparait à débarquer des troupes au Venezuela à deux bâtiments espagnols qui patrouillaient en mer des Caraïbes à hauteur de l'archipel de Los Frailes. Disposant d'une écrasante supériorité numérique, les vaisseaux vénézueliens remportent la victoire et s'emparent des deux navires adverses.  

Navires engagés)Goélette General Bolivar, 6 canons, capitaine Renato BelucheGeneral Bolivar, 6 canons, capitaine Renato Beluche

  • Goélette General Mariño, capitaine Thomas Dubouillé
  • Goélette Feliz, capitaine Charles Lominé
  • Goélette Consejo, 1 canon de 18, capitaine Bernardo Ferrero
  • Goélette Brion, 4 canons et dix caronades,capitaine Jean Monier
  • Goélette Piar, 1 canon de 18 et deux petites pièces, capitaine John Purnell
  • 1 autre goélette
    • Goélette General Mariño, capitaine Thomas Dubouillé
    • Goélette Feliz, capitaine Charles Lominé
    • Goélette Consejo, 1 canon de 18, capitaine Bernardo Ferrero
    • Goélette Brion, 4 canons et dix caronades,capitaine Jean Monier
    • Goélette Piar, 1 canon de 18 et deux petites pièces, capitaine John Purnell
    • 1 autre goélette
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    Venezuela, capitaine de vaisseau Luis Brión (blessé)

    • Goélette General Bolivar, 6 canons, capitaine Renato Beluche
    • Goélette General Mariño, capitaine Thomas Dubouillé
    • Goélette Feliz, capitaine Charles Lominé
    • Goélette Consejo, 1 canon de 18, capitaine Bernardo Ferrero
    • Goélette Brion, 4 canons et dix caronades,capitaine Jean Monier
    • Goélette Piar, 1 canon de 18 et deux petites pièces, capitaine John Purnell
    • 1 autre goélette
    • Espagne
      • Brigantin Intrepido, capitaine Don Rafael Iglesia (tué), capturée
      • Goélette Rita, capitaine Ocampo, capturée

     

     

     

     

    La bataille du lac Maracaibo est une bataille navale qui oppose une flotte de la Grande Colombie contre une autre de l'Empire espagnol.

    Elle s'est déroulée le 24 juillet 1823 au lac Maracaibo située dans l'actuel État de Zulia au Venezuela. Victoire décisive pour les indépendantistes, elle rend inéluctable l'indépendance du Venezuela, achevée le 8 novembre de la même année lors de la chute de la forteresse de Puerto Cabello, alors le dernier bastion royaliste en Grande Colombie.

    maracaibo

    La bataille du port del Buceo est une bataille navale livrée du 14 au 17 mai 1814,

    pendant la guerre d'indépendance de l'Uruguay.Épisode du siège de Montevideo par les Argentins et les indépendantistes uruguayens, elle voit la victoire de la flotte de Buenos Aires commandées par l'amiral d'origine irlandaise Guillermo Brown sur l'escadre espagnole de Don Miguel de la Sienna. Bataille décisive, elle assure l'encerclement complet de Montevideo, dont la garnison, sans aucun espoir d'être secourue, capitulera le 20 juin 1814.

    Navires engagés Argentine (Guillermo Brown)

    • Hercules navire amiral, 32 canons
    • Zephyr 18 canons (King)
    • Nancy 10 canons (Leech)
    • Julietta 7 canons (McDougald)
    • Belfast 18 canons (Oliver Russell)
    • Agreeable 16 canons (Lemare)
    • Trinidad 12 canons (Wack)

     

    • Espagne (Sienna)
      • Hyena navire amiral, 18 canons
      • Mercurio 32 canons
      • Neptuno 28 canons - Pris par le Belfast le 16 mai
      • Mercedes 20 canons
      • Palomo 18 canons - Capturé le 16 mai
      • San Jose 16 canons - Capturé le 16 mai
      • Cisne 12 canons
      • 6 schooners

     

    Le combat du Shannon et de la Chesapeake est une bataille navale livrée le 1er juin 1813,

    au large de Boston, pendant la guerre de 1812. La frégate américaine USS Chesapeake (38 canons) commandée par le capitaine James Lawrence quitte le port de Boston pour aller affronter la frégate britannique HMS Shannon (38 canons) du capitaine Philip Broke, qui croise au large.

    Les Américains sont confiants : leur navire est rapide, bien armé et son équipage nombreux et entraîné. De plus, les frégates américaines ont remporté une suite de victoires impressionnantes lors des duels qui les ont opposés aux frégates britanniques et le moral des marins est excellent. Cette certitude dans la victoire est partagée par la population civile qui embarque sur des nuées de bateaux de plaisance où de pêche pour accompagner le bâtiment de guerre et assister à l'affrontement glorieux qui se prépare.

    Hélas, le spectacle ne répond guère aux espérances des spectateurs. La frégate britannique, bien commandée et manœuvrée par des marins très expérimentés ne fait qu'une bouchée de son adversaire. Elle lui envoie deux bordées puis s'approche de lui à le toucher et le capture après un abordage épique. Les Américains se défendent comme des lions; James Lawrence, mortellement blessé, les exhorte jusqu'au bout à lutter, leur criant « don't give up the ship », en français : n'abandonnez pas le navire, mais les Anglais sont les plus forts. La Chesapeake vaincue est remorquée et emmenée triomphalement à Halifax, en Nouvelle-Écosse, par les vainqueurs.   Le combat n'a duré en tout et pour tout qu'une quinzaine de minutes. La marine britannique jusqu'alors humiliée a pris une éclatante revanche. 148 marins américains sont tués ou blessés lors de la bataille contre 83 du côté de la Royal Navy. Philip Broke, qui menait ses hommes à l'assaut, compte parmi les blessés.

    shannon

    Il ne reste plus aux spectateurs piteux qu'à rentrer au port, avec en tête les images d'une humiliante défaite. Ils sont d'ailleurs en cela plus heureux que leurs homologues nordistes assistant à la bataille de Bull Run, livrée quelques décennies plus tard pendant la guerre de Sécession, et qui de spectateurs devinrent de bien involontaires acteurs lorsqu'ils furent contraints d'abandonner en toute hâte pique-nique et autres frivolités pour galoper de concert avec leur armée en déroute, afin d'échapper aux vainqueurs sudistes.

    La bataille du lac Érié est livrée le 10 septembre 1813, pendant la guerre de 1812.

    Elle oppose une escadre américaine sous les ordres du capitaine Oliver Hazard Perry à des navires de la Royal Navy, commandés par le capitaine Robert Barclay. Elle se termine par une victoire décisive des Américains, qui anéantissent la totalité de la flotte adverse (2 navires de ligne, 1 brick, 2 goélettes et 1 sloop) et prennent le contrôle du lac

    .

    Conséquences         La victoire décisive de Perry assura le contrôle américain sur le lac, permit l'amélioration du moral américain après une série de défaites et contraignit les Britanniques à se replier de Détroit. Cela ouvrit la voie au général Harrison pour le lancement d'une nouvelle invasion du Haut-Canada, qui aboutit à la victoire des États-Unis lors de la bataille de la rivière Thames, le 5 octobre 1813, au cours de laquelle Tecumseh fut tué. La mort de Tecumseh mit fin de manière effective à l’alliance entre les Amérindiens et les Britanniques dans la région de Détroit.

    La bataille du lac Champlain ou bataille de Plattsburgh est une bataille terrestre et navale qui s'est déroulée du 6 au 11 septembre 1814

    à Plattsburgh dans l'État de New York, entre les forces navales américaines et le Royaume-Uni.

    champlain  

    Déroulement    En juin 1812 la guerre entre les États-Unis et le Royaume-Uni est déclarée. La stratégie du général britannique Prévost est avant tout défensive, l'essentiel étant de protéger la place forte de Québec. En 1813, Prévost fait porter l'action sur le territoire du Haut-Canada et des Grands Lacs et remporte les batailles de Châteauguay et de la ferme Crysler en septembre. En 1814, les Américains reprennent l'avantage mais l'abdication de Napoléon Ier en avril permet à la Grande-Bretagne d'envoyer des renforts de 15 000 hommes, en particulier de vétérans de la guerre d'Espagne. Fort de cette aide, Prévost lance un offensive contre Plattsburgh, sur le lac Champlain. Les Britanniques se retirent après que la défaite navale de Downie. Cette expédition est un échec et Prévost tente de minimiser sa responsabilité.  

    Conséquences   La victoire américaine à la bataille du lac Champlain marque un tournant dans la Guerre anglo-américaine (1812-1815). En dépit d'une puissance de feu ennemie supérieure, les forces navales américaines parviennent à vaincre l'escadre britannique. Cette victoire leur permet de couper les lignes de ravitaillement navales des troupes britanniques et contraint celles-ci à se replier au Canada. Un traité de paix est signé à Gand, aux Pays-Bas, en décembre de la même année.

    La bataille du lac Borgne est livrée le 14 décembre 1814, pendant la guerre de 1812.

    Elle oppose cinq canonnières américaines, commandées par le Lieutenant Thomas Catesby Jone, à 42 barges britanniques sous les ordres du capitaine Nicholas Lockyer, qui les capturent après une heure quarante de combat.

    lac-borgne

     carte  de 1904 montrant le lac Borgne, la Nouvelle-Orléans et les zones environnantes.

     

     

    Le bombardement d'Alger est un bombardement anglo-hollandais de la ville d'Alger ayant eu lieu le 27 août 1816.

     

    Le dey d'Alger, Hadj Ali, profita des années de guerre européennes (1802-1815) entre Napoléon et le reste de l'Europe pour piller et mettre en esclavage bon nombre de navires européens et américains qui croisaient en Méditerranée. Les Américains réagirent et envoyèrent en 1815 une escadre. La Sublime Porte, inquiète, ordonna au dey de cesser la piraterie, pratique profondément encrée dans les mentalités et justifiée par le fait que les personnes étaient non musulmane. Le dey, représentant de les ottomans occupant administrativement la région fut assassiné en mars 1815. Omar Agha le remplaça. Ce dernier eut à faire face à l'escadre américaine, qui imposa aux barbaresques de respecter les navires de commerce américains. Les forces européennes ne furent en mesure d'envoyer une flotte qu'en 1816, après le règlement du conflit napoléonien. Une flotte anglaise commandée par Edward Pellew (Lord Exmouth) fut donc chargé de libérer les esclaves européens et de mettre un terme à la piraterie et au razzias centenaires jusque sur les côtes espagnoles et françaises. Les deys de Tunis et Tripoli acceptèrent sans résistance de libérer les esclaves estimés à 30.000. Le dey d'Alger fut plus retors, se trouvant dans la même situation que son prédécesseur : pour pouvoir payer ses troupes, il n'avait d'autre choix que de pratiquer la piraterie. Aussi, quand les Anglais se présentèrent à lui, il feignit d'accepter leurs doléances ; mais une fois les Anglais partis, il fit assassiner les 200 pêcheurs italiens et siciliens qu'il gardait prisonniers dans ses geôles. Lord Pellew apprit la nouvelle en rentrant à Londres. Il fut donc renvoyé devant Alger, cette fois pour punir le dey.     

    L'expédition punitive

    L'amiral est rejoint à Gibraltar par une escadre du Royaume des Pays-Bas qui propose son aide. Les exigences de l'expédition sont la libération sans rançon des esclaves chrétiens, la restitution des rançons payées par les États de Savoie et le royaume de Naples pour le rachat de leurs sujets, l'abolition de l'esclavage et la paix avec les Pays-Bas. Devant le refus, la canonnade entre la flotte anglo-hollandaise et l'artillerie côtière commence.  

    La bataille

    disposition de la flotte anglo-hollandaise.
    bomdement d'Alger (1816), par George Chambers

    Le 27 août 1816, le bombardement de la rade d’Alger est effectué par une flotte de la Royal Navy et de la marine des Pays-Bas (lord Exmouth, navire amiral de premier rang trois-mâts carré armé de 104 canons HMS Queen Charlotte, 26 navires et Van Cappelen, 6 frégates) face à une garnison renforcée de 40 000 hommes

    L'écrivain Arsène Berteuil décrit la bataille ainsi : « Le bombardement commença. Une manœuvre hardie, au moyen de laquelle les Anglais parvinrent à tourner le môle pour prendre à revers toutes leurs batteries, eut lieu. L'amiral Exmouth fit embosser ses vaisseaux à demi portée de canon, sous le feu des batteries du port et de la rade. Lui-même se plaça à l'entrée du port, tellement près des quais, que son beaupré touchait les maisons et que ses batteries, prenant à revers toutes celles de l'intérieur du port, foudroyaient les canonnières d'Alger, qui restaient à découvert. Cette manœuvre, aussi habile qu'audacieuse, eut le plus effrayant succès.

    Les Algériens, pleins de confiance dans leurs batteries, ainsi que dans la valeur des équipages de leurs navires, dont les commandants avaient ordre d'aborder les vaisseaux anglais, se croyaient tellement à l'abri d'une attaque de ce genre qu'une populace innombrable couvrait la partie du port appelée la Marine, dans l'intention d'être spectatrice de la défaite des chrétiens.

    L'amiral anglais, éprouvant quelque répugnance à porter la mort au milieu de cette multitude imprudente, lui fit, de dessus le pont, signe de se retirer ; mais, soit que son intention humaine n'eût pas été comprise, soit que ces Maures s'obstinassent dans leur aveuglement, ils restèrent à la place qu'ils occupaient, et ce ne fut qu'après avoir vu l'épouvantable ravage produit par les premières bordées qu'ils se dispersèrent avec des cris affreux. Néanmoins les troupes turques, et surtout les canonniers, ne partagèrent point cette épouvante, et, quoique écrasés par l'artillerie des vaisseaux, ils ne cessèrent de diriger contre elle les pièces qu'ils avaient en batterie, et dont plusieurs étaient de soixante livres de balles.

    Le feu se soutenait depuis six heures et ne faisait qu'accroître la rage des Africains, quand deux officiers anglais demandèrent la permission d'aller, dans une embarcation, attacher une chemise soufrée à la première frégate algérienne qui barrait l'entrée du port. Cette détermination eut un plein succès. Un vent d'ouest assez frais mit bientôt le feu à toute l'escadre barbaresque : cinq frégates, quatre corvettes et trente chaloupes canonnières furent la proie des flammes. Le vaisseau amiral servit de deux bordées sans interruption pendant cinq heures et demie, de tribord sur la tête du môle, et de bâbord sur la flotte algérienne. Ce vaisseau était jonché de morts, lorsque, vers neuf heures et demie du soir, il faillit être incendié par le contact d'une frégate ennemie ; mais on parvint à éviter ce danger. Une demi-heure après, lord Exmouth, ayant achevé la destruction du môle, se retira dans la rade; il écrivit alors au dey qu'il continuerait le bombardement, si l'on ne se hâtait d'adhérer aux conditions déjà proposées.

    Omar, qui, pendant le combat, avait déployé le plus grand courage, refusa d'abord de se soumettre; mais les officiers de la milice, voyant que la résistance devenait impossible, le déterminèrent à entrer en arrangement. »

    Le combat dure de 8 à 11 heures 30 ; plus de 500 000 boulets et 960 obus sont tirés par la flotte. Au moins huit navires corsaires dans le port d'Alger brûlent et les fortifications sont détruites.

    Les pertes humaines, selon le livre Esquisse de l’État d'Alger de William Shaller paru en 1830, sont de 500 à 600 Algériens tués et 833 Anglo-Hollandais tués ou blessés. Le commandant du port d'Alger, lors de son rapport au Sultan de l'Empire Ottoman Mahmoud II, évalua à trois cents le nombre de tués et blessés parmi les Algérois entre 2 000 et 3 000 celui des Anglais tandis qu'Arsène Berteuil écrit que les pertes algéroises furent de 6 000 morts

    alger

    Le traité  L'ultimatum est accepté : plus de 12,000 esclaves sont libérés et le traité définitif est signé le 30 août 1816 avec le dey Omar aux conditions suivantes :

    • l'abolition définitive de l'esclavage des chrétiens ;
    • la remise de tous les esclaves dans les États du dey, à quelque nation qu'ils appartiennent, le lendemain à midi ;
    • la restitution de toutes les rançons reçues par le dey, depuis le commencement de cette année ;
    • des indemnités au consul britannique, pour toutes les pertes qu'il avait subies à la suite de son arrestation ;
    • des excuses de la part du dey, en présence de ses ministres et officiers, destinées au consul en particulier, dans les termes dictés par le capitaine de la Queen Charlotte.

    Celui-ci ne fut pas respecté et la piraterie recommença dès le 27 novembre.Omar Agha est étranglé par ses janissaires qui l'accusent de lâcheté3 le 8 septembre 1817 après ses défaites et des problèmes intérieurs

    Le combat du rio Cotegipe est une bataille navale livrée le 8 décembre 1822

    , dans l'État de Bahia, pendant la guerre d'indépendance du Brésil (1822-1823).

    Les patriotes brésiliens assiègent la ville de Bahia, défendue avec opiniatreté par une garnison portugaise. Le 8 décembre, un convoi de 18 barques chargées de vivres et de munitions, destiné aux assiégeants, descend le rio Cotegipe. À l'embouchure de la rivière, il est attaqué par une escadre portugaise, composée de deux bricks, d'une goélette et de plusieurs canonnières. Le convoi n'a pour seule protection que la canonnière Pedro I, commandée par le lieutenant João Francisco de Oliveira Botas. Nonobstant la disparité écrasante des forces, il engage résolument le combat, compensant son désavantage par des capacités manœuvrières remarquables et réussit, contre toute attente, à soustraire le convoi dont il a la charge aux navires ennemis. Frustrés d'une proie qu'ils pensaient facile, les Portugais ne peuvent empêcher le ravitaillement des troupes adverses.

     

    'indépendance grecque

    Les opérations navales jouèrent un rôle important au cours de la guerre d'indépendance grecque (1821-1830).

    Le cœur de l'insurrection, le Péloponnèse et ses abords immédiats, étant d'accès relativement difficile par voie de terre, il était important pour les deux parties de contrôler ses accès maritimes. L'Empire ottoman avait ainsi pour objectif de ravitailler les forteresses côtières encore en sa possession et d'y transporter des troupes. De leur côté, les insurgés essayaient de maintenir le blocus de ces forteresses et d'empêcher la reconquête des régions et îles en leur pouvoir. Leurs opérations de course et de pillage des côtes de l'Asie mineure jouèrent aussi un rôle en paralysant le commerce et les communications ottomanes et en provoquant des troubles dans l'Empire. En raison de la dissymétrie des flottes en présence, il y eut peu de réelles batailles navales, l'accent étant mis chez les Grecs sur l'utilisation de brûlots ; aucune des deux flottes ne réussit à prendre un avantage décisif, la flotte égypto-ottomane étant finalement détruite par une escadre anglo-franco-russe au cours de la bataille de Navarin en 1827.

    Durant le conflit, les insurgés grecs utilisèrent leurs navires marchands comme navires de guerre, les principales flottes provenant de trois îles : Hydra, Spetses et Psara. L'organisation restait pensée comme une entreprise commerciale, les marins étant payés d'avance pour une campagne généralement prévue pour un mois, les gains éventuels étant divisés selon les mêmes règles que lors d'un voyage commercial. L'autorité des « amiraux », désignés à chaque campagne, était très relative et reposait surtout sur leur influence personnelle, le commandant élu pour diriger la flotte combinée (généralement un Hydriote) n'étant qu'un primus inter pares et chaque contingent insulaire conservant son propre « amiral »1 et chaque propriétaire de navire gardant sa liberté d'action.

    De son côté, la flotte ottomane avait été reconstituée au cours du règne de Sélim III après sa destruction à Tchesmé en 1770. En 1820, elle était vieillissante. Elle comprenait alors environ 60 navires, dont 20 vaisseaux de ligne, 20 frégates et 20 corvettes1. Sa principale faiblesse était le manque de formation et d'expérience des officiers et surtout des matelots et des artilleurs, qui étaient embauchés tous les ans pour la campagne maritime (environ 6 mois) et licenciés ensuite. Les artilleurs manquaient aussi d'expérience. La flotte proprement ottomane pouvait cependant s'appuyer sur des contingents provenant des Régences, habitués à la course, et sur les navires de la flotte égyptienne que Méhémet Ali mettait alors sur pied.  

    1821    Insurrection   Les premiers mouvements insurrectionnels se produisirent dans le Péloponnèse à partir du 27 mars (prise de Kalamata le 4 avril). La première île à rejoindre la révolte fut Spetses, les 14 et 15 avril, suivie une semaine plus tard de Psara, le 22 avril, jour de Pâques. La situation resta plus longtemps ambiguë à Hydra, dont les primats n'étaient au départ pas favorables au déclenchement de la révolution, au contraire de la population. Sous la direction d'un capitaine, Économou, une insurrection populaire força finalement les autorités d'Hydra à se déclarer en faveur de l'indépendance le 28 avril.

    Dès le début de l'insurrection, plusieurs flottilles de Spetses allèrent bloquer les ports du Péloponnèse : huit navires à Nauplie, une douzaine à Monemvasia et d'autres à Navarin.Après le ralliement d'Hydra, une première expédition conjointe rassemblant des navires des trois principales îles fut mise sur pied début mai. L'objectif avait d'abord été la côte d'Épire, où une division de la flotte ottomane était stationnée depuis la révolte d'Ali Pacha en 1820. Finalement, sur l'avis de Neophytos Vamvas, un homme de lettres sciote, on décida d'envoyer la flotte vers la riche île de Chios afin de la gagner à la cause de la révolution. La flottille, dirigée par Tombazis et comprenant onze navires hydriotes et sept spetsiotes, appareilla le 3 mai. Elle fit escale à Tinos, alors la plus riche des Cyclades, où se posa pour la première fois le problème de l'attitude à adopter vis-à-vis des navires « neutres », naviguant sous pavillon européen mais convoyant des marchandises ou des passagers turcs. Les équipages apprirent dans l'île l'exécution du patriarche Grégoire V, qui avait eu lieu le 22 avril. La flotte gagna ensuite Psara où elle fut renforcée le 6 mai par un contingent de cette île. La tentative de soulever Chios s'avéra finalement un échec. Tombazis regagna donc Hydra le 21 mai, après avoir envoyé des navires croiser dans l'ensemble de l'Égée et jusqu'à Chypre.

    Bien que son objectif principal n'ait pas été atteint, cette première sortie permit de propager la révolution dans l'ensemble des îles égéennes et d'interrompre le commerce et les communications maritimes ottomanes, les navires grecs capturant à l'occasion un important butin. Par ailleurs, le massacre systématique des prisonniers musulmans annonçait le caractère de guerre d'extermination du conflit.

    Expédition dans le golfe de Corinthe

    Les primats d'Hydra ayant repris le pouvoir après la chute d'Économou le 23 mai, une expédition conjointe d'Hydra et Spetsès fut organisée en direction des côtes occidentales de la Grèce (Péloponnèse, îles Ioniennes et Épire). 6 navires appareillèrent le 18 mai de SpetsèsN 2, et 6 autres d'HydraN 3 les 23 ou 248,N 4 ; les deux escadres firent leur jonction à Navarin où ils laissèrent deux navires pour en poursuivre le blocus et arrivèrent en vue de Patras le 1er juin, rejoints à l'entrée du golfe de Patras par des navires de Galaxidi et un navire de Céphalonie (pourtant théoriquement neutre car dépendant de la République des îles Ioniennes sous protectorat britannique, plutôt turcophile). La flottille turque de 5 ou 6 navires stationnée devant la ville se réfugia dans le golfe de Corinthe, à Lépante, tandis que le gouverneur de Patras, Youssouf, détruisait les restes encore debout de la ville et se réfugiait dans la forteresse.

    Poursuivant les navires ennemis, les Grecs franchirent les petites Dardanelles le 2 juin, sous le feu des forts de Rion et Antirion, et entreprirent le blocus de Lépante, assiégée par terre par des troupes rouméliotes. La présence de la flotte entraina les villes de Missolonghi et Anatoliko à la révolte les 6 et 7 juin, suivies de l'ensemble de l'Étolie-Acarnanie. Après l'échec d'un brûlot le 22 juin10, les Grecs débarquèrent des canons pour établir une batterie, mais celle-ci fut prise par les Turcs lors d'une sortie de la garnison. Finalement, les Grecs à cours de vivres et ayant atteint la période d'un mois pour laquelle les équipages avaient été payés, les deux escadres quittèrent le golfe de Corinthe les 26 et 27 juin pour rejoindre leurs bases, permettant aux Ottomans de reprendre leurs communications maritimes et de ravitailler Patras. Selon Orlandos, seul serait resté le navire Agamemnon de Bouboulina, commandé par ses demi-frères et un de ses fils, accompagné des navires galaxidiotes et du navire de Céphalonie ; cette flottille se retira à Galaxidi lorsque l'escadre ottomane de Mourtos (en Épire) pénétra à son tour dans le golfe de Corinthe le 29 juin, permettant aux navires bloqués à Lépante d'aller se ravitailler à Zante sous la protection de navires anglais

    Sortie de la flotte ottomane, premiers affrontements    carte des environs de Lesbos

    Une première division de la flotte ottomane, constituée d'un vaisseau de ligne, de trois frégates, d'une corvette et de deux bricks, appareilla de Constantinople le 19 mai sous le commandement du reala bey. Elle ne sortit des Dardanelles qu'au bout de deux semaines, et mouilla près des îles Moschonissia, près de Lesbos, en face d'Ayvalık ; son but semblait être la reprise de l'île de Samos.

    incendie du navire ottoman à Eressos, par Constantinos Volanakis.

    La flotte grecque combinée appareilla le 30 mai pour surveiller ses mouvements ; elle se composait de 22 navires d'Hydra, sept de Spetses et neuf de Psara, à nouveau sous le commandement de Tombazis. Le 5 juin, les navires grecs rencontrèrent à l'ouest de Lesbos un navire de ligne à deux ponts de 74 canons, en route pour renforcer l'escadre ottomane ; en apercevant les navires ennemis, il chercha à se réfugier dans la baie bien protégée de Sigri, sur la côte ouest de Lesbos, mais en fut empêché par les Grecs et jeta l'ancre un peu plus loin, à Skala Eressou, où il embarqua des renforts. Les navires grecs essayèrent d'abord de le canonner, sans succès ; alors que les capitaines réunis discutaient d'un abordage, l'un d'eux proposa d'utiliser un brûlot, solution qui fut adoptée. Un vieux navire fut alors reconverti dans ce but, et une gratification offerte aux volontaires pour le manœuvrer. La première tentative fut un échec, la mise à feu ayant été trop précoce. Après deux jours d'absence de vent, le 8 juin, une nouvelle tentative effectuée avec cette fois deux navires réussit complètement à détruire le navire ottoman et son équipage de 500 à 600 hommes, les fuyards étant massacrés. Informée de la nouvelle par le pacha de Lesbos, l'escadre ottomane retourna précipitamment vers les Dardanelles pour se mettre à l'abri.

    Provisoirement maîtres des mers, les Grecs, après avoir projeté d'attaquer Lesbos ou Smyrne, décidèrent finalement de se diriger vers la riche ville d'Ayvalik / Kydônies, située sur la côte d'Asie mineure en face de Lesbos et alors entièrement peuplée de Grecs, célèbre pour son collège14. Les habitants, peu enclins à rejoindre les insurgés, avaient commencé à quitter la ville, se réfugiant sur les îles Moschonissia. Les navires apparurent sur la côte le 13 juin, en même temps qu'une troupe de 600 soldats envoyés par le pacha de Bursa entrait dans la cité ; des incidents ayant éclaté entre la population et les soldats, le commandant dut évacuer la ville et demander des renforts avant de réoccuper les principaux quartiers le jour suivant, avec 2000 hommes. Les habitants ayant au départ décliné les ouvertures faites par la flotte grecque, celle-ci était sur le point d'appareiller lorsque les réfugiés demandèrent à être embarqués. Pour faciliter l'opération, il fut décidé de débarquer une partie des équipages afin de chasser les Turcs, et d'attaquer la ville. Le 15 vers 10H, des canots commencèrent ainsi à bombarder les positions turques retranchées dans les maisons du bord de mer. Les habitants de la ville, qui n'avaient pas pris part aux premiers combats, finirent par ouvrir le feu depuis leurs maisons sur les Turcs en comprenant que leur ville était de toute façon promise à la destruction. Les insulaires ayant débarqué, les combats durèrent jusqu'à 17H, faisant peut-être 500 morts chez les Ottomans et 200 chez les habitants. Les Turcs furent finalement chassés mais la ville, ravagée par un incendie, était entièrement détruite. Trois heures plus tard, l'évacuation était achevée. Le 16, la flotte surchargée de réfugiés se dirigea vers Psara pour les déposer, avant de revenir croiser dans les parages des Dardanelles. Finalement les trois escadres se séparèrent et Tombazis regagna Hydra avec son contingent le 25 juin  

    Seconde sortie ottomane  Combats autour de Samos

     Samos et de la côte anatolienne

    La flotte ottomane effectua une nouvelle sortie le 14 juillet, cette fois avec des moyens plus importants : 4 vaisseaux de ligne dont un trois-ponts, 5 frégates et plus de 20 navires plus légers, commandés par le Capitana beyKara Ali. La flotte se dirigea vers le sud et stationna le 17 à Kusadasi, où des troupes avaient été rassemblées en vue d'attaquer Samos. Cependant, cette armée s'était dispersée suite à des troubles dans la ville et l'embarquement fut impossible. Ali rassembla cependant des troupes et proposa une reddition aux Samiotes, les assurant que les autres îles s'étaient déjà rendues : les insulaires demandèrent 3 jours de réflexion afin de gagner du temps. Le lendemain, la glotte ottomane s'approcha de Samos et tenta un débarquement de 1000 hommes sur des canots, qui furent repoussés à terre et battirent en retraite, perdant 200 hommes. Alors qu'un nouvel assaut était préparé, l'arrivée de la flotte grecque arrivant par le nord provoqua la fuite de la flotte ottomane vers le sud. Les Grecs ayant rassemblé à Psara 90 navires, la plus grosse flotte qu'ils aient constituée au cours de la guerre. Étant passé devant Chios le 19 juillet, ils interceptèrent le 21 dix navires de transport de troupes qui tentaient de rejoindre la flotte ottomane depuis la côte ; ayant regagné la côté, ces navires turcs abandonnés par leurs équipages furent brûlés par les Grecs. Cette intervention mit provisoirement Samos à l'abri d'une invasion, les troupes terrestres refusant de réembarquer   

    combats dans le Dodécanèse  Poursuivant la flotte ottomane, les Grecs la rejoignirent le 24 près de Kos. Quatre brûlots furent lancés sans succès, l'un d'entre eux étant même capturé par des canots turcs. La flotte grecque retourna à Samos où elle débarqua des munitions, tandis que la flotte ottomane se rendait à Rhodes où elle fut renforcée par une escadre égyptienne commandée par Ismael Gibraltar, forte d'une frégate et de 13 petits navires et ayant à son bord plusieurs centaines de mercenaires albanais.

    Un engagement indécis eut lieu le 10 aout près de Patmos, au cours duquel la flotte grecque fut mise en difficulté. Les deux flottes se contentèrent ensuite de se surveiller mutuellement ; finalement, les équipages grecs insistèrent pour regagner leurs ports d'attache, la période d'un mois pour laquelle ils avaient été payés étant écoulée, et la flotte se sépara alors fin août.

    Combats à l'ouest du Péloponnèse et dans le golfe de Corinthe

    Le 3 septembre, un navire envoyé en éclaireur revint à Hydra avec la nouvelle que la flotte ottomane se dirigeait vers la Crète. En réalité, Kara Ali se dirigea vers les côtes du Péloponnèse dès que la voie fut libre, et mouilla le 7 septembre à Coron (alors assiégée par les Grecs), qu'il ravitailla ainsi que la forteresse proche de Modon ; la forteresse de Navarin était elle tombée quelques semaines auparavant. Une escadre turque se dirigea alors vers Kalamata, évacuée par ses habitants ; Baleste, un officier franco-grec au service d'Ypsilantis, était en train d'y former un embryon d'armée régulière et il se retrancha sur la plage avec sa petite troupe ainsi que 300 maniotes commandés par Mourtzinos. Les Ottomans renoncèrent alors à débarquer, et après une semaine se dirigèrent vers Zante pour s'y ravitailler.

    Ayant envoyé un de ses amiraux chercher la flottille ottomane d'Épire à Igoumenitsa, Kara Ali se dirigea vers Patras où il mouilla le 18 septembre. La situation du gouverneur ottoman de Patras, Youssouf, était alors très difficile : la garnison était proche de la mutinerie, les provisions s'épuisaient suite à la reprise du blocus maritime fin août et à la poursuite du blocus par la terre. Grâce aux renforts de leur flotte, les Ottomans firent une sortie le 21, dispersèrent les Grecs et capturèrent leur artillerie17. Une escadre ottomane, presque entièrement composée de navires égyptiens et algériens et forte d'une frégate et une trentaine de bricks, fut ensuite envoyée dans le golfe de Corinthe sous les ordres du commandant du contingent égyptien, Ismael Gibraltar, et de Youssouf Pacha. Après un raid sur Vostitsa, ils arrivèrent devant Galaxidi qu'il commencèrent à bombarder le 1e octobre. Les habitants s'étaient préparés à une attaque, fermant l'entrée du port avec leurs navires et établissant une batterie sur un îlot ; le lendemain, les Ottomans remportèrent cependant une victoire complète, capturant la flotte et s'emparant de la ville après un débarquement réussi des Algériens. Ils emmenèrent ainsi 34 navires à Patras, brûlant les autres et détruisant la ville.

    L'hiver approchant, Kara Ali prit le chemin du retour vers Constantinople ; arrivé à Zante le 6 octobre, il y fut retenu par des vents contraires et l'arrivée de la flotte grecque. Suite à des dissensions entre les primats d'Hydra et de Spetsès, les navires de ces îles étaient restés inactifs au cours de septembre, mais devant la situation et les remontrances d'Ypsilantis, ils envoyèrent finalement une trentaine de naviresLe 12, un brick algérien attaqué par 18 Grecs fut forcé de s'échouer sur la côte de Zante. L'équipage fut attaqué par des habitants de l'île, enfreignant ainsi la neutralité des îles Ioniennes ; des échauffourées se produisirent alors entre la population et les autorités anglaises, faisant plusieurs morts dont un soldat anglais. La loi martiale fut alors décrétée sur l'île et plusieurs Zantiotes pendus. Quelques engagements indécis eurent lieu entre les deux flottes, l'amiral ottoman n'osant pas engager ses navires malgré sa forte supériorité, et les Grecs étant de force insuffisante, et hormis la capture d'un brick spetsiote à l'ancre par des Algériens, aucune confrontation majeure n'eut lieu. Quittant Zante le 15 octobre, la flotte ottomane put ainsi regagner l'Hellespont sans être inquiétée, s'arrêtant au passage pour piller l'île inoffensive de Samothrace. Entrant dans le port de Constantinople le 24 novembre, Kara Ali put mettre en scène un retour victorieux, ayant fait pendre aux vergues des navires capturés des prisonniers grecs ; pour ses succès (qualifiés ironiquement par Gordon d'« exploits très modérés »), il fut alors promu au poste de Kapudan Pacha, le plus élevé de la marine ottomane.

    1822 Sortie de la flotte légère ottomane

    Contrairement à leur habitude de ne pas naviguer en hiver, les Ottomans envoyèrent dès le début de l'année une première division navale légère dans l'Égée, la flotte principale devant suivre au printemps. Commandée par le nouveau Kapudana Bey, elle était composée de 3 frégates, 14 corvettes, 18 bricks et schooners et comprenait les escadres algérienne, tripolitaine (7 navires chacune), tunisienne (5 navires) et égyptienne (commandée par Ismael Gibraltar). Elle accompagnait des navires de transport convoyant 3 à 4000 soldats, commandés par Kara Mehemet Pacha

    L'escadre se dirigea d'abord vers Hydra, qu'une conspiration devait faire tomber entre ses mains ; celle-ci ayant été déjouée, l'amiral turc quitta les parages de l'île après quelques jours et se dirigea vers le Péloponnèse. Il projeta alors avec le gouverneur de Modon une attaque sur la citadelle peu gardée de Navarin : le 11 février, Ismael Gibraltar entra dans la baie avec 3 navires tandis que la garnison de Modon attaquait par la terre. Navarin fut sauvé par l'intervention de 42 Philhellènes commandés par le comte Karl von Normann-Ehrenfels, qui ouvrirent le feu avec l'artillerie de la forteresse

    andreas Miaoulis

    Les Ottomans continuèrent donc leur progression vers le nord, mais furent bloqués du 14 au 25 février à Zante par des vents contraires. Arrivés à Patras, ils y débarquèrent les troupes embarquées et une vingtaine de canons de campagne. La flotte grecque arriva début mars à l'entrée du golfe de Patras, forte de 60 navires commandés par Andréas Mioulis, et ayant à son bord l'ancien patriarche d'Alexandrie. Les deux flottes s'affrontèrent à distance le 4 mars, sans résultats, et furent séparées par une tempête. La flotte ottomane en désordre entra dans la rade de Zante après la tombée du jour, et deux de ses navires s'échouèrent sur le rivage ; des navires anglais et autrichiens, craignant une collision, ouvrirent le feu sur le Ottomans, qui menacèrent en représailles de bombarder la ville. Finalement, le Kapudana Bey put bénéficier de la politique turcophile des autorités britannique et fut autorisé à rester jusqu'au 6 mars, ses navires étant remis à flot. Feignant ensuite de se diriger vers Patras, il changea de cap au cours de la nuit et gagna Alexandrie, réussissant ainsi à échapper aux Grecs mais perdant une frégate au cours d'une tempête

    Les Insulaires tentèrent alors le 9 mars d'attaquer les navires de transport restés à Patras, mais ceux-ci se réfugièrent dans le golfe de Corinthe, sauf deux navires attardés qui subirent un bombardement intense mais inefficace. Les navires grecs regagnèrent alors leurs bases, sauf 5 navires d'Hydra qui restèrent avec Miaoulis pour essayer d'attaquer la flottille ottomane d'Épire stationnée à Mourtos, forte d'une frégate, une corvette et 4 bricks. Les Grecs embarquèrent une troupe de Souliotes qui devaient ouvrir le feu sur les navires ennemis depuis une hauteur à terre, prenant les navires ottomans entre deux feux. Selon Gordon, cette tentative aurait probablement réussi sans l'intervention des autorités britanniques qui interdirent aux Grecs l'entrée du canal de Corfou ; Miaoulis ayant envoyé un navire demander des explications à Corfou (la neutralité impliquant d'interdire aussi la navigation aux Turcs si elle l'était aux Grecs), celui-ci fut même saisi sous prétexte des déprédations commises par les Grecs

    Après le passage de la flotte grecque en mai 1821, qui n'avait pas amené à un soulèvement des habitants de Chios, le gouvernement ottoman avait envoyé des troupes sur l'île et des otages avaient été pris parmi les notables afin de garantir la loyauté de la population. Le 22 mars 1822, une force de Samiens dirigée par un exilé sciote, Bournias, et le chef de l'insurrection à Samos, Logothétis, débarqua à Chios et mit le siège à la forteresse où s'étaient réfugiés les Musulmans. La flotte ottomane qui achevait ses préparatifs reçut l'ordre de réduire l'insurrection et de faire un exemple. Le Kapudan Pacha Kara Ali arriva ainsi en vue de l'île le 11 avril avec 6 navires de ligne, 10 frégates et une douzaine de navires plus petits, chassant l'escadre de blocus d'une vingtaine de navires grecs. Après un débarquement combiné avec une sortie de la garnison assiégée, les Ottomans prirent rapidement le contrôle de l'île, dont une grande partie fut pillée, la population étant massacrée ou réduite en esclavage (le sud de l'île, produisant le précieux mastic, étant cependant préservé).

    navavire amiral turc attaqué par le brûlot de Kanaris. Tableau de Nikephoros Lytras.

    Les Hydriotes et les Spetsiotes appareillèrent le 5 mai et rejoignirent les Psariotes à Psara le 10 mai ; le commandement avait cette fois été attribué à Andréas Miaoulis, en remplacement de Tombazis dont le comportement avait déplu à ses compatriotes ; des philhellènes accompagnaient les Grecs, dont Hastings. Le soir du 31, la flotte grecque entra au nord du détroit séparant Chios de la côte d'Asie mineure. Une action indécise eut alors lieu, au cours de laquelle le navire-amiral ottoman de 84 canons échappa de peu à un brulot, mis à feu trop précocement. Après un combat peu disputé le lendemain, les Grecs se replièrent sur Psara. Ayant reçu des renforts de Constantinople, la flotte ottomane était alors forte le 16 juin de 38 navires, et attendait l'arrivée d'une escadre égyptienne occupée à convoyer des troupes en Crète

    Le soir du 18, veille de la fin du ramadan, les Grecs profitèrent des festivités pour envoyer deux brûlots vers la flotte ottomane. L'un d'eux, commandé par Kanaris, réussit à incendier le navire amiral. Le second, commandé par Andréas PipinosN 13, aborda le navire du reala bey : l'incendie put être maîtrisé, mais les dégâts rendirent le navire inutilisable ; le brûlot dérivant causa d'autres dégâts à un deux-ponts, avant de s'échouer sur la rive. Sur le navire-amiral, l'incendie finit par provoquer l'explosion de la réserve de poudre ; l'amiral Kara Ali, blessé à la tête par un espar, mourut en arrivant sur la côte de Chios. Ce succès provoqua la fuite de la flotte ottomane, à la fois en direction de Ténédos et de Lesbos. Le 27, une attaque de brûlots à Lesbos échoua. Après avoir échangé des tirs avec la forteresse de Chios, la flotte grecque se retira à Psara jusqu'au 5 juillet, avant de se diriger vers Ténédos à la poursuite de la flotte ottomane, qui s'était entretemps cependant réfugiée dans l'Hellespont. Après l'échec de quelques actions mineures, les Grecs regagnèrent leurs bases vers le 20 juillet.

    Le poste de Kapudan Pacha fut attribué au commandant des troupes débarquées à Patras, Kara Mehemet. La flotte appareilla le 12 juillet pour aller chercher celui-ci, avec 54 navires dont 4 deux-ponts. Elle rejoignit à Chios l'escadre de 42 navires commandée par le Kapudana Bey, qui revenait d'Égypte et avait au passage débarqué des troupes en Crète, et se dirigea alors vers Patras. Elle fut annoncée au large d'Hydra le 28 juillet21, au moment où l'armée ottomane de Dramali Pacha envahissait l'Argolide. Cependant, elle continua vers Patras sans s'arrêter pour ravitailler Nauplie assiégée ni coopérer avec l'armée de terre, ce qui fut une cause du désastre des Dervénakia en août.  

    Bataille de Spetsès   golfe argolique et ses îles

    Kara Mehemet prit le commandement de la flotte ottomane à Patras début août. Lui et son collègue Youssouf consacrèrent plusieurs semaines à des manœuvres spéculatives, vendant à prix d'or des provisions aux rescapés de l'armée de Dramali et autorisant contre rémunération l'exportation du raisin de Corinthe depuis le Péloponnèse.

    Le siège de Nauplie se prolongeant, il devint urgent de la secourir, et la flotte leva l'ancre le 8 septembre, contournant le Péloponnèse jusqu'au cap Malée où elle fut bloquée par des vents contraires. Pour la contrer, les Grecs avaient rassemblé une flotte d'une soixantaine de navires des trois îles nautiques, commandée par Miaoulis ; la population de Spetsès avait été évacuée vers Hydra et la ville occupée par 300 soldats de Panos Kolokotronis. La population d'Hydra et de la côte adjacente fut mobilisée.

    Le matin du 20, la flotte ottomane de 84 navires apparut venant du sud-ouest et se dirigeant vers les îles, où elle arriva le lendemain matin entre Spetses et Hydra. La flotte grecque se répartit en deux divisions, l'une occupant le détroit entre l'île et la côte, l'autre établie devant la côte sud d'Hydra, essayant d'amener la flotte ottomane à s'engager dans le détroit entre Kastri et l'îlot de Dokos. Une canonnade à distance de 6 heures ne produisit pas de résultats, et la faiblesse du vent empêcha d'utiliser efficacement les brulots. Au cours des combats, un brick algérien aborda par erreur un brûlot hydrioteN 14 auquel le capitaine eut le temps de mettre le feu, endommageant le navire ennemi dont une partie de l'équipage périt en le décrochant. Un deux-ponts turc s'échoua par ailleurs sur des récifs au sud d'Hydra, mais put être remis à flot en se délestant de ses canons. Selon l'historien local spetsiote Orlandos, le retrait de la flotte ottomane aurait été dû à l'action du brûlotier Kosmas Barbatsis, qui en dirigeant résolument son navire en direction de celui de l'amiral ottoman, aurait provoqué sa fuite, entrainant avec lui le reste de la flotte.

    Rien ne se produisit le lendemain, et le 23 la flotte ottomane s'approcha à nouveau de Spetsès sans attaquer. Finalement le 24 la flotte ottomane s'engagea dans le golfe argolique vers Nauplie, suivie de la flotte grecque. Arrivé en vue de Nauplie le lendemain, Kara Mehemet, craignant les brulots, n'osa pas cependant s'approcher davantage et n'envoya vers la ville qu'un navire de commerce autrichien chargé de vivres, qui fut facilement capturé. Sans faire d'autre tentative, l'amiral ottoman ne chercha ensuite qu'à quitter sans dommages le golfe argolique, et y réussit le 26 après une nouvelle canonnade à distance avec les Grecs, puis disparut le 27 en direction de Souda en Crète.

    Ce succès inespéré des Grecs s'étant déroulé au moment de la fête de la nativité de la Vierge (8 septembre julien), une église lui fut dédiée en remerciement de son action supposée. Ces évènements sont actuellement commémorés à Spetsès par des festivités annuelles aux alentours du 8 septembre, comprenant une reconstitution des combats et culminant par la mise à feu du navire-amiral ottoman (un épisode basé sur des récits embellis et exagérés des combats, qui n'est pas mentionné par les sources historiques).

    Opérations dans les Cyclades, épisode de Ténédos Après s'être ravitaillé en Crète, Kara Méhémet se dirigea vers les Cyclades où il apparut le 20 octobre, probablement afin de pouvoir se prévaloir de la soumission de quelques petites îles avant son retour à Constantinople. Cependant seule Syros (qui ne s'était pas révoltée) lui envoya une délégation. La flotte se déplaça ensuite vers Mykonos, dont la population s'était réfugiée à Tinos ; un débarquement de 100 Algériens cherchant à s'emparer de troupeaux y fut repoussé par 400 hommes restés sur l'île. La population de Tinos se prépara à une défense désespérée, mais la flotte ottomane se dirigea sans attaquer vers Ténédos afin d'y attendre des ordres.

    Une tempête dispersa alors les navires au mouillage. Peu après, le soir du 10 novembre, deux brûlots commandés par Kanaris et un Hydriote attaquèrent par surprise le navire-amiral et un autre navire de ligne. Arborant le pavillon ottoman, ils avaient feint d'être pris en chasse par deux navires grecs afin de pouvoir s'approcher de la flotte ottomane. Le navire-amiral réussit à détacher le brûlot hydriote et à éviter la destruction. L'autre deux-ponts prit feu et explosa au bout d'un demi-heure avec ses 1600 hommes d'équipage ; Kanaris, s'apercevant depuis son canot que son brûlot ne s'était pas enflammé correctement, était retourné sur le navire compléter la manœuvre.

    La flotte ottomane se réfugia en désordre dans les Dardanelles, perdant en outre au moins deux corvettes abandonnées suite à la tempête. Cette retraite, laissant le champ libre aux Grecs, provoqua une recrudescence de leurs attaques sur les côtes d'Asie Mineure et du Proche-Orient, les Psariotes coopérant avec le pacha d'Acre alors révolté.

    1823Kara Mehemet fur remplacé au poste de Kapudan Pacha par Husrev, un politicien réformiste qui l'avait déjà occupé de 1811 à 1818. Considérant que les échecs subis lors des précédentes campagnes étaient dus à l'utilisation de vaisseaux de ligne peu manœuvrables, il fut décidé ne n'envoyer en mer que des navires pas plus gros que des frégates. La flotte quitta Constatinople le 1er mai, et après avoir envoyé le contigent algréein en avant-garde, quitta l'Hellespont le 23, forte de 15 frégates, 13 corvettes, 12 bricks et 40 navires de transport convoyant 10000 soldats. Les Grecs pensant que Psara ou Samos serait le but de l'expédition, envoyèrent une escadre aider à la défense de ces îles, mais Husrev se dirigea vers l'Eubée sans être inquiété. Le 4 juin, il leva le blocus de Carystos et envoya des navires ravitailler Chalcis, puis arriva le 9 en vue d'Hydra, devant laquelle les Grecs navires grecs se rangèrent en ordre de bataille. Ne cherchant ps à engager le combat, Husrev poursuivit sa route le long des côtes du Péloponnèse, levant les blocus de Coron et Modon et envoyant une escadre avec des renforts à La Canée en Crète, et arrivant enfin le 20 à Patras, avec 46 navires de guerre et des transports.

    Le séjour de Husrev à Patras n'eut pas de résultat positif pour les Turcs. Le blocus de Missolonghi s'avéra inefficace, une expédition de secours vers Corinthe échoua et l'armée ottomane qui devait venir d'Épire se dispersa suite à des rivalités entre généraux. Le 27 août, la flotte prit le chemin du retour, laissant à Patras 15 navires de guerre dont 3 frégates. Passant devant Milos puis Andros, il reçut leur soumission formelle mais fut accueilli à coup de fusil à Tinos, où s'étaient réfugiés les habitants de Mykonos et Syros. Refusant de punir les insulaires pour leur insoumission, contre l'avis de ses capitaines, il se dirigea ensuite vers Chios où il arriva le 10 septembre, puis Lesbos, où il resta 10 jours avant de se diriger vers l'ouest.  

    Pillages psariotes et samiens en Asie mineure   Au cours de l'année, les insurgés de Psara et Samos conduisirent de nombreuses actions de harcèlement et de pillage sur les côtes et les îles d'Asie mineure, traitant en ennemis les régions obéissant aux Ottomans, pourtant parfois peuplées de Grecs. La possibilité d'obtenir une rançon pour les prisonniers permit dans ces régions de diminuer la cruauté des combats, les captifs n'étant pas exécutés comme c'était généralement le cas. Ces attaques poussèrent les autorités ottomane de Lesbos, qui avaient désarmé la population grecque, à autoriser les habitants à porter des armes pour se défendre de leurs coreligionnaires.

    En février, les Psariotes pillèrent ansi Plomari, le plus grand village de Lesbos, puis Lemnos en avril. Ils capturèrent aussi de nombreux navires de commerce turcs aux cours de différentes opérations sur les côtes de Ténédos, Thasos, et d'autres localités.

    La sortie de la flotte ottomane en mai les força à suspendre leurs opérations, mais dès son départ, les Psariotes recommencèrent leurs attaques, détruisant Chandarli, saccageant les iles Mosconissia et capturant plusieurs navires de commerce turcs sur les côtes de Lesbos. Dans le même temps les Samiens firent une descente sur les côtes ioniennes, brûlant Ipsili et pillant la région. Ces évènements provoquèrent des troubles et des attaques de représailles contre la population grecque d'Asie mineure, des mouvements similaires étant réprimés par les autorités ottomanes dans les autres districts. En août, les Psariotes pillèrent Imbros et le territoire de Pergame, brûlant un village.

    Au début de l'automne, les opérations cessèrent à nouveau suite à une mésentente entre Psara et Samos ; les Psariotes voulaient en effet imposer un gouverneur psariote à Samos, contre l'avis des dirigeants samiens. Les navires de Psara ayant mené un blocus de Samos pendant plusieurs semaine, l'île finit par se soumettre et par accepter le gouverneur. Les expéditions reprirent alors à partir du 20 novembre (capture de plusieurs centaines de chevaux à Söke) ; suite à l'attaque de plusieurs navires près de Clazomènes, les consuls européens durent adresser une lettre aux éphores de Psara pour leur demander de respecter le golfe de Smyrne, alors le plus grand port commercial de la région.      

    Difficultés de la flotte grecque   Les Ottomans avaient été laissés libres de leurs mouvements aux cours de l'été : les flottes d'Hydra et Spetsès étaient restées inactives après leur sortie fin mai, à cause de problèmes financiers et de dissensions internes. À la différence de Psara, elles ne pouvaient tirer de revenus suffisants du pillage, et la désorganisation de l'embryon d'État grec ne permettait pas de dégager un budget alloué à la flotte : les revenus du Péloponnèse étaient accaparés par les chefs militaires ou civils locaux, et les îles des Cyclades sur lesquelles s'étendait l'autorité des insulairesN 15 étaient trop pauvres pour subvenir seules aux besoins de la flotte. Des troubles s'étaient produits à Hydra en juillet, les marins révoltés maltraitant les magistrats de l'île. Finalement, les représentants des trois îles se réunirent à Dokos pour décider d'une action commune contre la flotte ottomane à son retour ; le gouvernement augmenta les taxes sur le commerce afin de les aider financièrement, et une flotte de 40 navires et 6 brulots, sous le commandement de Miaoulis, put être réunie à Psara au moment où Husrev séjournait à Lesbos.  

    Combat du 27 septembre  Lorsque la flotte ottomane quitta Lesbos le 20 septembre, elle fut ainsi suivie par les Grecs, mais ceux-ci furent dispersés par une tempête la nuit du 26 entre Lemnos et le mont Athos. Le lendemain, avant qu'ils aient pu se rassembler, le petit groupe de navires autour de Mioulis fut attaqué par 33 navires ottomans. Le manque de vent empêcha un engagement général, mais pendant plusieurs heures les 4 navires de Mioulis affrontèrent 4 frégates 2 corvettes et un brick, et subirent d'importants dégâts ; le navire de Skourtis échappa de peu à la destruction, grâce à l'intervention d'un brûlot qui effraya les Ottomans mais se consuma sans faire de dommage. Encerclés au cours de l'après-midi, les navires grecs purent finalement s'échapper et rejoindre un autre groupe de leur flotte, qui se rallia ensuite à Lemnos. Le lendemains, les Grecs se dirigèrent vers Agios Efstratios sans trouver trace de l'ennemi, puis croisèrent vers ls côtes de Lesbos et Chios à sa recherche, en vain. Sans nouvelles de la flotte ottomane, ils se replièrent sur Psara pour s'y ravitailler23 avant de se diriger vers l'ouest.

    Thessalie                   Après le combat du 27 septembre, Husrev était retourné à Lesbos mais avait ensuite traversé directement l'Égée et était arrivé dans le golfe de Volo. Depuis la défaite des Thessaliens et des habitants du mont Pélion précédemment au cours de la guerre, la ville de Tríkeri était assiégée, abritant 40000 réfugiés. La situation étant désespérée, l'arrivée de la flotte ottomane poussa les insurgés à capituler, une amnistie leur étant promise ; ils furent cependant maltraités, et une partie massacrée.

    Husrev se dirigea ensuite vers Skiathos, ayant été informé que la population de l'île était prête à se soumettre, épuisée par les déprédations de deux armatoles du mont Olympe, Diamantis et Karatassos, qui s'y étaient réfugiés. Le 23 octobre, un débarquement de 700 soldats ottomans échoua à cause du mauvais temps, de la résistance des Olympiens ou des deux causes réunies. La flotte grecque étant apparue le même jour, une action indécise eut lieu à l'entrée du golfe maliaque, près de l'îlot de Pondikonissi. Selon Gordon, bien que les Grecs aient revendiqué la victoire l'avantage fut plutôt du côté ottoman, les premiers étant obligés d'incendier deux brulots pour éviter qu'ils soient capturés. Les deux flottes furent finalement séparées par une tempête : les Ottomans se replièrent ensuite sur les Dardanelles, les Grecs allant à Skiathos réparer leurs avaries

    Le 30, la flotte se dirigea vers Trikéri, mais la ville étant déjà tombée quelques navires furent laissés pour en faire le blocus. Les Grec eurent la chance de rencontrer une flottille ottomane basée sur la côte nord de l'Eubée, qui se dirigea vers eux en les confondant avec la flotte turque. S'apercevant de leur erreur, les navires ottomans (une corvette de 3 mâts et 26 canons, 8 bricks et 2 petits bâtiments) cherchèrent à s'échouer sur le rivage. Mioulis captura la corvette et quatre bricks ; une galiote fut incendiée par son équipage ; quatre bricks, s'étant enfuit à Agia Marina (près de en:Stylida), se préparèrent à résister sur la plage, ce qui dissuader les Grecs d'attaquer : ceux-ci allèrent alors à Syros pour revendre leur prises    

    Second siège de Missolonghi  Le siège de Missolonghi avait repris à la mi-octobre, la baie étant bloquée par la flottille laissée sous le commandement du commandant turc de Patras, Youssouf. Les commandants ottomans avaient choisi d'attaquer Anatoliko, un village fortifié situé sur un ilot au fond de la baie. Les assiégés demandaient l'envoi d'une flotte de secours, mais la désorganisation des Grecs (à la veille de la première guerre civile) les empêchait d'agir efficacement. Lord Byron ayant offert 4000 livres pour armer une flotte, une escadre hydro-spetsiote fut finalement organisée : les Spetsiotes appareillèrent dans la dernière semaine de novembre avec 5 navires et un brûlot, suivis une semaine plus tard par sept hydriotes et deux brulots, et transportant Mavrocordatos.

    Le 10 décembre, les flottilles combinées rencontrèrent près de Zante un navire ottoman transportant la paie de la garnison de Patras, environ 500000 piastres : après un combat naval le navire s'échoua sur la côte d'Ithaque (sous protectorat britannique). En dépit de la neutralité de l'île, les Grecs débarquèrent et eurent le temps d'emporter l'argent transporté avant l'arrivée d'une force armée anglaise. La flottille ottomane, malgré sa force supérieure, n'osa pas affronter les Grecs et se retira à Lépante ; le siège terrestre avait été levé le 30 novembre devant l'approche de l'hiver. Les Hydriotes et les Spetsiotes, arrivés à Missolonghi, commencèrent à se quereller au sujet du partage du butin qui était entièrement tombé aux mains des premiers ; les Hydriotes quittèrent la ville le 25 décembre en emportant l'argent. Byron débarqua à Missolonghi le 5 janvier, après avoir échappé à une frégate turque tandis que le navire qui l'accompagnait était capturé, la flotte ottomane, prévenue du départ des Hydriotes, ayant repris position dans le golfe de Patras. Finalement les Spetsiotes quittèrent Missolonghi le 19 janvier, leur commandant Panayotis Bottasis ayant été nommé dans le nouveau gouvernement.  

    1824  Dès le printemps 1822, le sultan avait demandé l'aide de son vassal semi-indépendant Méhémet Ali, pacha d'Égypte ; la flotte et l'armée égyptiennes, en cours de modernisation et d'occidentalisation, était ainsi intervenue en Crète et avait contribué à la reprise en main de l'île. En février 1824, devant l'échec des tentatives successives de reconquête du Péloponnèse, le gouvernement ottoman proposa à Méhémet d'attribuer le gouvernement de la Morée à son fils Ibrahim, en échange de son aide militaire.

    Les préparatifs égyptiens furent retardés par l'incendie de l'arsenal du Caire le 22 mars ; le délai fut cependant mis à profit par les Égyptiens pour compléter la reconquête de la Crète, en commençant par la réduction de l'île de Kassos, dont les navires harcelaient le commerce et les côtes sous domination musulmane et gênaient les communications avec la Crète. Bien que la seule flotte égyptienne paraissent de taille à affronter les Grecs, elle fut renforcée en mai par l'escadre basée à Patras  

    Destruction de Kassos   L'île abritait selon les sources 7000 à 12000habitants dont 3000 combattants, et possédait une quinzaine de navires de taille moyenne.

    Le 4 mai, une escadre de 2 frégates, 2 corvettes et 5 bricks partit d'Alexandrie pour renforcer la division navale égyptienne basée à Souda sous le commandement d'Ismael Gibraltar. Une flotte de 17 navires se présenta devant Kassos le 2 juin, mais se retira après une canonnade sans effet et des manœuvres avortées de débarquement. Le 19, les Égyptiens revinrent avec cette fois 45 navires et 3 à 4000 soldats, commandés par le gendre de Méhémet Ali, Hussein. Après 2 jours de bombardement, l'armée débarque le 19 au soir, un faux débarquement contre la ville faisant diversion tandis que 1500 mercenaires albanais débarquaient au nord-ouest, guidés par un natif de l'île ayant été acheté. Les Kassiotes étant pris entre deux feux, ils acceptèrent la capitulation proposée, sauf quelques hommes qui choisirent de résister mais furent rapidement battus. Selon Miaoulis (repris par Orlandos) et Gordon, les combats auraient fait environ 500 mortsN 17 parmi les défenseurs de l'île, mais le massacre de la population aurait été évité grâce à l'interposition des mercenaires albanais, chrétiens, qui avaient débarqué les premiers. 2000 femmes et enfants furent cependant réduits en esclavage, et la ville livrée au pillage pendant 24 heures (après ce délai, Hussein aurait fait exécuter des soldats arabes ayant continué leurs exactions). Plusieurs dirigeants grecs furent exécutés, mais Hussein aurait agi de manière à se concilier le peuple, engageant les marins à rejoindre sa flotte en leur payant un mois de solde d'avance, ce que nombre d'entre eux auraient accepté. Laissant un aga comme gouverneur, la flotte égyptiene repartit vers Alexandrie avec un important butin, dont 36 navires capturés, 15 notables et les familles des principaux habitants comme otages27,28,29,N 18.

    Le 21, la nouvelle étant arrivée à Hydra, une flotte fut envoyée au secours de l'île dans l'espoir que les défenseurs se seraient retirés dans les montagnes. Les navires, 13 hydriotes commandés par Sachtouris et 14 spetsiotes, ne levèrent l'ancre que les 29 et 30 juin et arrivèrent à Kassos le 3 juillet. Le gouverneur ottoman s'étant enfui à Karpathos, Sachtouris proposa aux habitants de les transporter dans le Péloponnèse, ce qu'ils refusèrent après un jour de délibérations, ne voulant pas devenir des réfugiés errants comme les habitants de Chios. La flottille grecque fut ensuite dispersée par une tempête entre Karpathos et Nissyros ; recevant des nouvelles inquiétantes de Psara le 6 juillet, Sachtouris reçut le lendemain près de Santorin l'ordre de rentrer au plus vite

    Massacre de Psara   laos Gysis, Après la destruction de Psara

     

    Du côté ottoman, la flotte avait été rassemblée dès la fin avril dans l'Hellespont ; Husrev avait reçu l'ordre de détruire les îles de Psara et Samos, dont les navires causaient le plus de tort aux côtes et îles sous autorité ottomane, suscitant des troubles dans les régions sensibles à proximité de la capitale. Les préparatifs furent longs : la flotte quitta les Dardanelles début mai, canonna en passant l'île de Skopélos où une tentative de débarquement fut repoussée par Karatassos, se rendit ensuite dans les environs de Thessalonique pour embarquer plusieurs milliers de soldats, et rejoignit ensuite Lesbos où l'attendaient des soldats d'Anatolie. De là, il envoya plusieurs fois des émissaires, dont l'évêque de Lesbos, proposer une amnistie qui fut refusée. Il se dirigea finalement vers Psara le1ejuillet à la tête d'environ 200 voiles dont 82 navires de guerre, transportant 14000 soldats.

    Psara abritait alors environ 15000 habitants, dont 9000 réfugiés d'Ayvali, Chios et Lesbos, dont environ 4000 combattants locaux et 1000 mercenaires de la région de l'Olympe. Ayant eu le temps de se préparer à cette attaque, ils avaient multiplié les batteries côtières et les points de défense, comptant repousser un débarquement sans essayer d'affronter l'ennemi sur mer ; ces dispositions sont généralement considérées comme peu judicieuses, éparpillant les défenseurs et les mettant à la merci du moindre débarquement réussi. Ils avaient de plus neutralisé leurs propres navires, les mercenaires craignant d'être abandonnés sur place.

    Le matin du 3, la flotte commença à canonner la ville par diversion tandis qu'un détachement débarquait au nord, peut-être à la faveur d'une trahison. Les défenseurs furent rapidement débordés et la population chercha à fuir sur les navires sans gouvernails. Les mercenaires se réfugièrent avec leurs familles dans un couvent fortifié, dans lequel ils se firent exploser le lendemain, tuant les soldats ottomans des alentours.

    Le nombre de victimes fut immense, dont 3600 psariotes, la majeure partie des réfugiés et tous les mercenaires. Les pertes ottomanes auraient été de 3 à 400 hommes, principalement tués lors des assauts contre le monastère et lors de son explosion. Les Ottomans capturèrent plus de 100 navires de toutes tailles, dont 26, prêts à appareiller, furent ajoutés à sa flotte. Laissant sur l'île 2000 soldats et une flotille de barques pour charger les canons capturés, Husrev regagna Lesbos le soir du 4 et envoya à Constantinople 200 prisonniers, 500 têtes, 1200 oreilles et 35 drapeaux qui furent exposés à la porte de Topkapı. Au lieu de se diriger directement sur Samos, il resta un mois à Lesbos pour célébrer l'Aïd, envoyant à Samos des propositions de capitulation.

    Combats autour de Psara  Les premiers rescapés de Psara arrivèrent à Hydra le 4 juillet. Les navires en état de prendre la mer furent rapidement équipés : une flotte partit les 6 et 7 d'Hydra et Spetses, espérant arriver à Psara avant la chute des dernières fortifications qui résistaient encore au moment de la fuite des réfugiés ; elle comprenait des brulots psariotes rescapés, dont celui de Kanaris. Miaoulis ayant appris la fin des derniers défenseurs, changea de cap afin de rejoindre la flotte de Sachtouris partie précédemment au secours de Kassos, mais les deux divisions manquèrent leur rendez-vous.

    Sachtouris relâcha à Samos les 10 et 11 juillet, encourageant les habitants dont une partie souhaitait se soumettre. Arrivant à Psara le 13, les Grecs capturèrent deux navires abandonnés par leur équipage et en coulèrent un troisième après un abordage, mais voyant que les Ottomans étaient maitres de l'ile, Sachtouris repartit vers le sud à la recherche de Miaoulis.

    Ce drnier arriva le 15 à Psara où étaient alors stationnés 27 navires ottomans. Profitant de l'effet de surprise, les marins grecs débarquèrent et prirent rapidement le contrôle de l'île, les Turcs étant massacrés ou noyés en essayant de regagner leurs navires, qui s'enfuirent vers Chios. Au cours de la poursuite, l'arrivée inopinée de l'escadre de Sachtouris, attirée par le bruit des canons, précipita la défaite ottomane : seuls quatre navires réussirent à s'échapper, parmi les vingt autres l'un baissa pavillon, deux furent coulés, un explosa et les autres furent brûlés par leurs équipages après s'être échoués sur la côte de Chios.

    La flotte ottomane, informée le 18 de ces évènement, arriva le lendemain au nord de Chios. Mioulis donna l'ordre d'attaquer, mais ses navires désobéirent. Après plusieurs jours de calme suspendant les opérations, il finit par se replier sur le cap Sounion, la flotte grecque ayant été réduite par les désertions de 52 à 36 navires. Il finit par regagner Hydra le 28 juillet. Les Ottomans, à nouveau maîtres de Psara, détruisirent les derniers bâtiments encore debout, comblèrent le port puis se dirigèrent vers leur objectif suivant, Samos.

    Combats autour de Samos  Les Samiens, ayant reçu des assurances de la part du gouvernement grec, avaient abandonné toute idée de soumission et s'étaient préparés à résister. Entre-temps, l'argent du premier prêt anglais était arrivé à Nauplie et le gouvernement dominé par les insulaires avait fini en juin par triompher de la première guerre civile, ce qui permit de régler provisoirement les problèmes récurrents d'intendance et de financement qui contrariaient souvent les actions de la flotte grecque.

    Une première division d'une quinzaine de navires spetsiotes et psariotes partit le 6 août de Spetses, et arriva à Samos le 8, au moment où appareillait la division hydriote, commandée par Sachtouris, avec 11 navires et 4 brûlots. Vers le 10, la flotte ottomane s'approcha de Samos depuis Chios, et se sépara en deux divisions : alors que les petits navires contournaient Samos par l'est pour aller chercher les troupes stationnées près d'Éphèse, le reste de la flotte passa à l'ouest et échangea des tirs avec une forteresse récemment construite sur le promontoire du cap Colonna, au sud de l'île. La douzaine de navires spetsiotes stationnés là avaient du s'enfuir vers Patmos32. Un vent contraire força les Ottomans à remettre le débarquement au lendemain.

    Le matin du 11 août, l'escadre de Sachtouris arriva depuis Ikaria et rencontra une quarantaine de navires de transport (une vingtaine de sacolèvess et autant de canots, transportant 2000 hommes) qui cherchaient à débarquer près de Karlovasi, sur la côte nord de Samos. Trois navires grecs engagèrent le combat, au cours duquel une sacolève fut capturée ; au bout d'une heure, les hostilités furent interrompues par manque de vent. Elles reprirent vers 17h : deux sacolèves furent capturées et les autres forcées de s'échouer, tandis que les canots s'enfuyaient à la rame. La flotte grecque mouilla ensuite dans le détroit séparant Samos du continent, chassant vers le sud les transports ottomans qui rejoignirent le reste de la flotte.

    Le lendemain, 18 navires ottomans s'avancèrent en direction de la flotte ennemie, retardés par le vent du nord. Tenant un conseil de guerre, les capitaines grecs décidèrent de combattre à l'ancre. Une fois le combat engagé, Sachtouris fit signe aux brulots d'entrer en action, mais l'ordre ne fut pas exécuté, les équipages refusant d'avancer. À force d'insistance, deux brûlots finirent par se diriger vers les navires ottomans et les mirent en fuite.

    Le 13, la canonnade recommença le matin, mais la flotte ottomane se retira dès que les 4 brûlots se mirent en mouvement et fut chassée au-delà du cap Mycale, ce qui encouragea les marins grecs. Le soir, la flottille fut renforcée par une escadre spetsiote de 17 navires dont 2 brûlots, et du navire-amiral psariote.

    Le 16 août, Hüsrev fit avancer 42 navires de guerre accompagnés de nombreux transports dans le détroit, et 22 de ceux-ci engagèrent 16 hydriotes et spetsiotes. Sachtouris, ayant répété en vain le signal pour les brûlots d'attaquer, fut finalement informé par leurs capitaines que leurs équipages refusaient à nouveau d'obéir : il tenta de les convaincre d'agir par une gratification supplémentaire, sans succès. L'arrivée de Kanaris permit de redresser la situation : lançant son navire en direction de la flotte ennemie, il provoqua sa fuite.

    Le lendemain matin, une quatrième tentative ottomane donna lieu à un engagement plus disputé et meurtrier que les précédents. Vers 10H, les brûlots se dirigèrent vers la frégate dirigeant l'attaque, forte de 54 canons et montée par 600 hommes. Le premier à attaquer, un hydriote, échoua, son équipage ayant pris la fuite en voyant les Ottomans envoyer des canots l'intercepter ; son capitaine, Zabali, fut gravement brûlé en y mettant le feu avant d'être entrainé par ses hommes. L'attaque de Kanaris fut par contre couronnée de succès : la frégate prit feu, puis son explosion détruisit une douzaine de canots et tua des soldats postés sur la rive asiatique. Après un moment de flottement, les Ottomans reprirent cependant le combat et bombardèrent les positions samiennes. Au cours de l'après-midi, le brûlotier Vatikiotis détruisit un brick tunisien de 20 canons, puis deux heures plus tard ce fut le tour d'une corvette tripolitaine, abordée des deux côtés à la fois par les brûlots de Rafalia et Lekkas. Une troisième attaque menée par Robotsis contre une frégate échoua. La flotte ottomane se retira finalement après le coucher du soleil, ayant perdu trois beaux navires, une centaine de canons et un millier d'hommes tandis que les Grecs qui avaient consumé 6 brûlots n'avaient perdu que trois hommes et subi que des dégâts mineurs. Cette défaite provoqua la consternation dans les troupes de débarquement stationnées près de Kusadasi, dont une partie se débanda

    Sachtouris, voulant exploiter son succès, demanda aux Samiotes de convertir deux navires en brûlots, et pressa les amiraux spetsiote et psariote de prendre la mer ; Apostoli, l'amiral de Psara, alléguant le mauvais état de ses navires et le manque de provisions, se montra peu enclin à le seconder, et comme les seuls brûlots restant dépendaient de lui sa coopération était indispensable.

    Le matin du 20 août, les 3 escadres se mirent en mouvement et détectèrent une dizaine des gros navires ennemis près de Patmos, tandis que la centaine de petits navires (bricks, goélettes, galiotes et goélettes) étaient à l'ancre dans le golfe de Karina, protégés par deux frégates. Après cette sortie de reconnaissance, les Grecs retournèrent au cap Colonna où les Psariotes s'occupèrent de repêcher les canons de la frégate brûlée le 17. Le 22, découvrant 4 bricks ennemis près du cap Mycale et 2000 soldats postés sur la rive, les Grecs les canonnèrent sans succès, les vents et les courants étant défavorables, puis ils restèrent jusqu'au 28 aux environs du cap Colonna, après quoi ils se rendirent à Patmos. Dans le même temps, renonçant pour le moment à attaquer Samos, Hüsrev Pacha se dirigea vers Kos pour y attendre la flotte égyptienne.  

    Combats dans le Dodécanèse  Départ de la flotte égyptienne

    Une seconde flotte grecque avait été rassemblée en août près du cap Sounion, sous le commandement de Miaoulis, afin de s'opposer aux mouvements de la flotte de Méhémet Ali dont l'arrivée était imminente.

    L'expédition égyptienne fut prête à partir de la mi-juillet. La flotte rassemblée à Alexandrie regroupait 54 navires de guerre, dont une escadre tunisienne de 2 frégates, 4 bricks et 2 goélettes, une escadre turque d'une frégate, 4 corvettes et 9 bricks, commandée par le Patrona Bey , et le contingent égyptien comprenant deux frégates, une corvette et 29 bricks, commandé par Ismael Gibraltar. Les forces terrestres se composaient de 12000 soldats réguliers, 2000 mercenaires albanais, 2000 cavaliers, 5000 canonniers servant 150 canons. Ces troupes étaient convoyées à la fois par des navires turcs mais aussi par 86 européens : 26 sous pavillon britannique (1 anglais et 25 maltais), 36 autrichiens, 17 espagnols, 4 russes, un sarde, un toscan et un américain. Le nombre total de navires s'élevait ainsi à un peu moins de 400. Le commandement général était assuré par Ibrahim Pacha, le fils de Méhémet Ali ; son beau-frère Hussein était à la tête des Albanais ; l'État-Major comprenait de nombreux européens, dont le Français Joseph Sève à la tête de l'un des trois régiments réguliers

    La flotte eut des difficultés (météorologie, épidémies, désertions) et n'arriva que fin août à Bodrum, en face de Kos où l'attendait comme prévu la flotte ottomane accompagnée de l'escadre tripolitaine. Les troupes furent débarquées pour se reposer, et les navires reçurent l'ordre de se préparer à appareiller pour le Péloponnèse.

    Bataille de Bodrum

    Du côté grec, la nouvelle de la victoire de Sachtouris provoqua une vague d'enthousiasme : de nouveaux brûlots furent rapidement équipés, des munitions envoyées vers les côtes de l'Asie Mineure, et l'escadre de Miaoulis rejoignit celle de Sachtouris le 4 septembre à Lipsi. La flotte grecque comptait environ 70 navires, 5000 hommes et 700 canons36.

    Le matin du 5 septembre, les Grecs allèrent à la rencontre de la flotte ennemie et un premier engagement eut lieu entre Kos et BodrumN 21. Les deux flottes se canonnèrent de façon inefficace, et la plupart des dégâts furent causés par des collisions accidentelles entre navires. Les Grecs perdirent deux brûlots, le premier abandonné et brûlé par son équipage après avoir été endommagé par une collision avec un Hydriote, le second étant capturé par les Musulmans après avoir perdu un mât détruit par un boulet, l'équipage ayant pu se sauver mais sans avoir incendié avec succès le brûlot. Husrev pacha ne participa pas aux combats à cause d'une avarie dans son gréement, mais Ibrahim et Ismael Gibraltar se distinguèrent en s'exposant sur leur frégate respective. Les Grecs finirent par se replier vers le nord, et les Ottomans rejoignirent Bodrum après un semblant de poursuite.

    le lendemain, une escarmouche indécise eut lieu devant Bodrum ; les Grecs se retirèrent le soir pour mouiller au cap Yérondas, près de Didymes.

    Bataille de Yérondas

    Après quelques jours de délibérations, les Ottomans décidèrent d'attaquer l'ennemi en force et gagnèrent le golfe de Yérondas le 10 septembre avec 87 navires, leur ligne s'étendant de Léros à Kalymnos. Le combat s'engagea d'abord avec une douzaine de navires grecs autour de Miaoulis, qui étaient restés bloqués par le manque de vent près de l'île de Zatalia à l'entrée du golfe. Les Ottomans cherchèrent à les encercler, mais en furet empêchés par l'intervention des brûlots, et l'arrivée d'une partie du reste de la flotte grecque. Le début de la bataille fut défavorable aux Grecs : le brûlot psariote de Papanikolis fut immobilisé par la perte d'un mât alors qu'il attaquait la flotte ennemie, et dut être brûlé pour éviter sa capture ; trois brûlots furent consumés en vain en essayant de détruire un brick égyptien commandé par des Européens, et alors qu'on croyait ce navire incendié, il émergea de la fumée intact. Ces échecs découragèrent les Grecs, qui se retirèrent, poursuivis par les Musulmans, dont une dizaine de navires cherchèrent à nouveau à isoler la division de Mioulis, causant d'importants dommages au navire de Sachtouris. Finalement l'intervention du brûlot hydriote de Papantonis sauva la situation pour les Grecs dans l'après-midi : il réussit à aborder le navire-amiral tunisien, une frégate de 54 canons que son équipage évacua immédiatement. Pour assurer sa destruction, Miaoulis ordonna au brûlotier Vatikiotis d'attacher son navire de l'autre côté de la frégate, qui explosa après une demi-heure. L'amiral tunisien, le colonel d'un des régiments égyptiens et une cinquantaine de soldats furent capturés sur un canotN 22. Le combat cessa alors, la flotte égypto-turque se rassemblant au large de Kalymnos tandis que les Grecs mouillaient à Lipsi.

    Au cours des combats, les navires du Kapudan pacha, d'Ibrahim et d'Ismael Gibraltar restèrent en retrait, seul le Patrona bey se distinguant parmi les amiraux : Hüsrev, qui était plus un administrateur qu'un marin ou un militaire de carrière, évitait généralement de s'exposer, et selon Gordon il se disait parmi les Turcs que son navire de 80 canons aurait été aussi utile s'il était resté à Constantinople qu'au sein de la flotte. Les Égyptiens de leur côté étaient en froid avec lui, une inimitié datant de l'époque où Hüsrev avait été évincé d'Égypte par Méhémet Ali, et renforcée par le fait qu'en tant que supérieur hiérarchique (en théorie) il se donnait des airs de supériorité : Ibrahim répugnait ainsi à risquer sa flotte pour assurer une victoire dont Husrev aurait été le premier bénéficiaire.

    Du côté grec, si nombre de capitaines se distinguèrent par leur conduite, de nombreux autres auraient eu un comportement critiquable : selon Gordon, une partie serait restée à distance sans prendre part à l'action ou de si loin que leurs canons auraient touché leurs propres bateaux plus avancés, et une douzaine de navires, dont l'amiral psariote Apostolis, se serait enfuis vers Samos en répandant la nouvelle que les navires de l'arrière-garde grecque étaient perdus. L'honneur des combats revenait aux brûlotiers ; deux d'entre eux furent tués et sept blessés, dont les capitaines Papantonis et Pipinos.

    Le combat fut considéré par les Grecs comme une grande victoire. Gordon estime que bien qu'il s'agisse en apparence d'une bataille indécise, la perte de six brûlots était largement contrebalancée par la destruction de la frégate tunisienne et la capture des officiers ottomans.

    Mouvements dans l'Égée

    Au bout de deux jours, les flottes égyptienne et turque rentrèrent à Bodrum. Ibrahim et Hüsrev décidèrent de renoncer pour le moment à débarquer dans le Péloponnèse et décidèrent d'attaquer Samos. Une partie de l'infanterie régulière et la totalité de la cavalerie fut débarquée, et les transports européens laissés au port, gardés par une frégate, tandis qu'environ 200 navires prenaient la mer le 18 septembre en direction de l'ouest, avec à leur bord Husrev, Ibrahim et les autres amiraux. Ralentie par des vents contraires, la flotte combinée ne progressa que très lentement, surveillée par les Grecs répartis en deux divisions.

    Combat d'Ikaria

    Le 22 septembre, Miaoulis rencontra les Ottomans entre Ikaria et Amorgos. Il fut surpris par un calme au cours de l'après-midi alors qu'il se trouvait isolé en tête avec 6 navires, tandis que les turco-égyptiens bénéficiaient d'une brise avantageuse. Les navires grecs, encerclés, durent combattre des deux côtés à la fois, mais malgré une intense canonnade (les navires ottomans auraient tiré 10000 boulets), ils furent sauvés par un changement de vent à la tombée de la nuit qui leur permit de se dégager et de rejoindre le reste de leur escadre. La frégate d'Ismael Gibraltar fut endommagée au cours du combat. Les Musulmans, croisant ensuite aux environs de Naxos, hissèrent le drapeau turc à Mykonos sans maltraiter la population. Dans le même temps, la seconde division commandée par Sachtouris surveillait les abords de Samos, des troupes ottomanes et 40 navires de transport ayant été rassemblés à Tchesmé37.

    Retrait de la flotte turque

    La nuit du 27, une violente tempête soufflant du sud balaya l'Égée, dispersant les flottes ennemies vers le nord. Les Ottomans avaient rendez-vous à Mitylène, où les amiraux arrivèrent le 29. Miaoulis, qui se trouvait le soir du 28 avec 12 navires et un brulot dans le détroit de Chios, poursuivit 30 navires ottomans de l'arrière-garde ; s'étant assuré le 30 de la présence des flottes ennemies à Mitylène, il se dirigea vers le sud à la recherche du reste des Grecs, et rejoignit le 4 octobre les Hydriotes à Volissos (sur la côte nord-ouest de Chios) tandis que les Spetsiotes et les Psariotes se rassemblaient à Psara. Le même jour, Hüsrev donna le signal du retour vers Istamboul, qu'il regagna avec 16 navires en laissant à Ibrahim 14 de ses frégates lourdes et la plupart de ses bricks et corvettes.

    Combat au large de Karabouroun

    constantinos Nikodimos

    La flotte grecque commença alors à se déliter : les Psariotes la quittèrent sauf le brûlotier Nikodimos. Le 6 octobre, les Égyptiens qui se dirigeaient vers le sud rencontrèrent les Grecs au large de Karabouroun et firent demi-tour vers Mitylène, poursuivis par les Grecs. Deux heures après la tombée de la nuit, l'avant-garde grecque (Miaoulis, le vice-amiral spetsiote, Sachtouris, sept bricks hydriotes, la corvette et la goélette des Tombazis, et 5 brûlots) ouvrit le combat. Deux brûlots hydriotes38 incendièrent un brick égyptien de 12 (ou 24) canons avec 75 soldats ; une attaque38 contre une frégate échoua, mais à une heure du matin Nikodimos détruisit une corvette de 19 canons avec 180 soldats à bord. Au lever du jour, l'Hydriote Anastasios Robotsis aborda un transport convoyant 500 soldats, mais son brûlot, placé sous le vent du navire, se consuma sans réussir à l'incendier. Les Ottomans rentrèrent peu après dans le port, et les Grecs n'ayant plus qu'un seul brûlot se retirèrent à Samos. Ibrahim, considérant que ses officiers avaient démérité, fit un exemple en faisant exécuter un capitaine de brick et en en bastonnant un autre à mort de ses propres mains pour être entré en collision avec une frégate.

    Après cette bataille, les Grecs furent une nouvelle fois confrontés aux défauts d'organisation qui faisaient leur faiblesse : l'escadre spetsiote rentra au port, puis les Hydriotes commencèrent à faire progressivement de même, si bien que la flotte de Miaoulis se trouva réduite à 25 navires et qu'il fut contraint, depuis son mouillage au sud de Samos, d'observer le passage le 21 octobre de la flotte ennemie en direction du sud, sans pouvoir intervenir.

    Échecs égyptiens

    Ibrahim arriva le lendemain à Boudroum, ayant perdu une corvette de 6 canons naufragée sur des récifs. Durant son absence, le climat humide avait causé des épidémies dans ses troupes stationnées autour de la ville. Le contrat passé avec les navires européens étant proche de son terme, il le prolongea jusqu'au 25 décembre et fit embarquer la totalité de l'armée afin d'aller hiverner en Crète, la saison étant trop avancée pour attaquer le Péloponnèse.

    La flotte égyptienne quitta Boudroum le 8 novembre en direction de Souda. Miaoulis, qui avait reçu des renforts, la poursuivit avec 45 navires. Les 10, 11 et 12 novembre, des escarmouches eurent lieu entre Astypalaia et Karpathos, un transport espagnol au service des égyptiens étant capturé par les Grecs. Le 13, un combat plus disputé eut lieu au large d'Héraklion : les Grecs dépassèrent la flotte ennemie en remontant au vent et purent attaquer les transports égyptiens situés en tête de convoi, protégés par une frégate et de petits navires de guerre, alors que le reste de la flotte égyptienne se trouvait à l'arrière. Après avoir canonné la frégate, les Grecs tentèrent de la détruire avec des brûlots : le premier échoua, les Ottomans ayant envoyé des canots l'intercepter, mais les brûlotiers réussirent à se défendre et à capturer l'un des canots. La seconde tentative fut aussi vaine, bien que le brûlot ait enflammé une partie des voiles et que de nombreux hommes d'équipage se soient jetés à la mer pour échapper aux flammes. Dans le même temps, les autres navires égyptiens cherchaient à s'échapper, ce qui conduisit par la suite Ibrahim à casser onze capitaines de leur grade. Au cours de l'après midi, Ibrahim put venir au secours de ses transports avec onze frégates, et un engagement général eut lieu, les deux flottes échangeant des tirs à faible distance ; deux brulots furent consumés sans succès. Le soir, le temps se dégrada et les navires de guerre égyptiens quittèrent l'Égée en direction du sud-est, passant entre la Crète et Kassos, suivis tant bien que mal par les transports dont plusieurs furent capturés le lendemain, avec plusieurs centaines de soldats.

    Débarquement en Crète

    Le 14, Ibrahim et les 4 amirauxN 26 se trouvaient ainsi au sud de Karpathos sans contact avec leurs transports,dont certains commencèrent à les rejoindre à la fin de la journée. Ils se dirigèrent vers Rhodes, puis vers la baie de Marmaris, rejoints progressivement par les autres navires, dont 70 à 80 manquaient encore à l'appel à la fin du mois. La défaite du 13 mettait Ibrahim dans une position délicate : il pouvait difficilement se permettre d'hiverner à Marmaris, où le ravitaillement était malaisé et où le temps humide provoquaient des épidémies, ce qui réduisait quotidiennement ses troupes par les désertions et la maladie ; il devenait donc urgent pour lui de trouver un endroit plus adapté, avant l'expiration du contrat avec les Européens le 25 décembreN 27. Heureusement pour les Égyptiens, les Grecs regagnèrent rapidement leurs bases, étant tous rentrés au port le 25 novembre ; Ibrahim put ainsi quitter Marmaris le 5 décembre, congédier les navires européens et prendre ses quartiers d'hiver dans la baie de Souda, en Crète, ayant perdu environ un tiers de son armée.

    Il repartit le 23 vers Rhodes, Marmaris et Makri pour y récupérer le reste de ses troupes et des renforts venus d'Égypte et les emmener en Crète ; ce voyage se fit sans incident, hormis la capture d'un transport par un navire spetsiote isolé le 2 février au large de Rhodes.  

    1825       Débarquement égyptien en Morée  

    Profitant de l'absence des Grecs, dont les navires qui n'étaient pas au port se trouvaient au blocus de Patras, sur le point de tomber, Ibrahim quitta la Crète avec plus de 50 navires et débarqua au port de Modon, sur la côte sud du Péloponnèse, les 23 et 24 février, avec 4000 fantassins et 400 cavaliers. La flotte fit un nouvel aller-retour vers Souda et débarqua le 17 mars 7000 fantassins et un peu moins de 400 cavaliers supplémentaires41. Le 21 mars, l'armée égyptienne mit le siège à Navarin, tandis qu'une escadre de 2 frégates, 3 corvettes et 6 bricks fut envoyée vers le golfe de Corinthe afin de lever le blocus de Patras. Une fois la citadelle ravitaillée par des navires européens, la flotte égyptienne fit un nouvel aller-retour vers Souda pour embarquer des renforts.

    La flotte grecque reçut l'ordre de se préparer : la première division n'appareilla que mi-mars, mais pendant plusieurs semaines il n'y eut pas de confrontation ; Miaoulis cherchait à intercepter les convois égyptiens en croisant au large de Cythère. Dans la nuit du 1er avril, une tempête dispersa les navires grecs qui subirent de gros dégâts, le brûlot de Kanaris étant même coulé suite à une collision avec le navire de Miaoulis : la flotte se réfugia alors à Vatika, sur la côte de Laconie. Le 20 avril, Miaoulis y apprit le passage de la flotte égyptienne en direction de la Crète, et se mit à sa poursuite. Après l'échange de quelques coups de canons, les adversaires furent séparés par une nouvelle tempête : les Grecs retournèrent à Vatika et les Égyptiens arrivèrent à Souda, où les attendaient 38 transports chargés de provisions récemment arrivés d'Alexandrie.

    Miaoulis tenta d'intercepter la flotte à son retour, et l'engagea le 29 avril malgré son infériorité numérique (22 navires grecs dont 5 brûlots contre 10 frégates, 6 corvettes et plus de 30 bricks, plus une quarantaine de transports) : le manque de vent empêcha d'utiliser efficacement les brûlots, dont 3 furent consumés sans résultat, et le 1ermai la flotte égyptienne arriva à Modon où elle débarqua 4000 hommes, de l'artillerie et des provision.

    Le 7 mai, la flotte grecque aida la garnison de Paléo-Navarino à repousser une attaque, en canonnant les troupes égyptiennes depuis le rivage. Le lendemain, Miaoulis ne put s'opposer à la prise de l'île de Sphactérie : les troupes égyptiennes embarquées sur une cinquantaine de canots purent débarquer vers midi sur l'île, les navires de guerre faisant écran contre la flotte grecque immobilisée par le manque de vent. Des 8 navires grecs mouillés dans la baie, 7 purent s'échapper rapidement mais le 8e, attendant son capitaine, ne coupa son ancre qu'au dernier moment, apprenant la mort certaine de celui-ci. Il dut alors se frayer un chemin à travers la flotte ennemie et ne réussit à s'échapper miraculeusement qu'après plusieurs heures de manœuvres sous le feu des autres navires et des batteries de l'île capturées par les Égyptiens.

    La capture de Navarin suivie des victoires égyptiennes à Maniatis et à Kalamata permirent à Ibrahim de disposer en Messénie d'une solide base d'opérations, et de pouvoir se tourner vers l'intérieur du Péloponnèse.  

    Succès grecs sans lendemain

    Les Grecs n'ayant pas su empêcher le débarquement de l'armée égyptienne, le but de leur flotte fut ensuite d'essayer d'intercepter le ravitaillement et les renforts venus d'Égypte, transitant par la Crète jusqu'à Navarin : les combats se déplacèrent donc entre la grande île et la côte sud du Péloponnèse.

    Modon

    Le soir du 12 mai, apprenant qu'une partie de la flotte égyptienne se trouvait à Modon, Miaoulis profita d'un vent favorable pour envoyer 6 brûlots à l'intérieur de la baie : une vingtaine de navires égyptiens furent détruits, dont une grande frégate, 3 corvettes, 3 bricks de guerre et des transports, ainsi que des magasins de provisions gagnés par l'incendie. Cette victoire remonta le moral des Grecs après une série d'échecs sur terre et sur mer, mais ne put pas empêcher la prise de Navarin le 23 mai.

    Après la chute de la ville, Ibrahim envoya à nouveau sa flotte à Souda pour rejoindre celle d'Hüsrev Pacha et embarquer un millier de mercenaires albanais restant encore en Crète. Le 26, au niveau du cap Matapan, elle rencontra Miaoulis avec 40 navires. La faiblesse des vents empêcha d'utiliser les brûlots mais les Grecs réussirent en manœuvrant et en canonnant à retarder pendant 6 jours la flotte ennemie, qui finit cependant par doubler le cap Spada le 1erjuin, les Grecs se repliant sur Vatika.

    Bataille du Cavo Doro

    La flotte de Constantinople se rassembla début mai dans la mer de Marmara, toujours sous le commandement d'Hüsrev Pacha à bord d'une nouvelle frégate à deux ponts de 66 canons et accompagné par deux autres frégates, 8 corvettes et une cinquantaine de bricks et de transports (dont des navires autrichiens). L'objectif principal de la flotte était d'amener des renforts et du matériel de siège à Kioutachis Pacha qui avait entrepris un nouveau siège de Missolonghi.

    Pour s'opposer à elle, la seconde division de la flotte grecque avait appareillé au cours du mois, sous les ordres de Sachtouris. Cette flotte relâchait à Samos lorsque Sachtouris apprit qu'Hüsrev avait quitté l'Hellespont le 24 mai, et se mit à sa poursuite. Les Turcs, gênés par des vents contraires, tentaient de franchir de détroit su Cavo Doro séparant les îles d'Eubée et Andros lorsqu'ils furent attaqués par les Grecs qui rompirent leur ligne et lancèrent leurs brûlots : deux d'entre eux s'attaquèrent à la frégate-amirale qui explosa avec 800 hommes d'équipage, la caisse de la flotte et le pavillon de l'amiral ottoman, qui se trouvait alors lui-même sur un autre navire. Un autre brûlot détruisit une frégate de 34 (ou 26) canons, et les autres navires ottomans s'enfuirent dans toutes les directions : une vingtaine se réfugia à Carystos, 5 navires autrichiens furent capturés avec 1300 barils de poudre et des canons de siège, une corvette pourchassée par deux bricks fit naufrage à Syros et son équipage de 200 hommes fut capturé, 25 Européens et le même nombre de Turcs étant massacrés sur place et le reste conduit à Hydra (et assassinés peu après). Husrev qui s'était dirigé vers le sud réussit à rejoindre Souda le 8 juin avec 36 navires   

    Bataille de Souda Miaoulis et Sachtouris réunirent leurs flottes à Falkonera puis allèrent mouiller avec 70 navires à Milos le 4 juin. Apprenant que les navires turcs et égyptiens étaient entassés de façon désordonnée dans la baie de Souda, les Grecs conçurent un plan pour tenter de les incendier ; malheureusement pour eux, une goélette de l'escadre française du Levant, ayant deviné leurs intentions, prévint les Ottomans, si bien que ces derniers eurent le temps de se préparer. Le 14 juin vers midi, les Grecs favorisés par une brise du nord-est s'avancèrent et après une intense canonnade contraignirent les navires ottomans à se retirer plus profondément dans la baie. Deux brûlots incendièrent une corvette de 24 canons, avec 200 hommes d'équipage dont 15 Européens et Anglais ; un troisièmeN 31 se lança au milieu de la flotte ennemie, mais une chute du vent l'immobilisa et il brûla sans faire de dégâts tandis que l'équipage, encerclé par les navires Ottomans, dut se frayer un chemin à travers ceux-ci pour s'échapper. La chute du vent immobilisa sous le feu du fort de l'île de Souda 9 navires grecs, dont ceux de Miaoulis, Sachtouris et Apostolis, qui durent être remorqués par leurs canots mais furent endommagés. Le 17 juin, une tempête dispersa les Grecs et Miaoulis retourna à Vatika ; le brûlot de Kanaris ayant fait eau coula en arrivant à Ios

    Husrev quitta la baie de Souda le 23 juin, avec environ 80 navires turcs, égyptiens et algériens, portant 3 à 4000 mercenaires albanais, 600 cavaliers, et 1200 sapeurs et domestiques, commandés par Hussein bey. Le 28, au large de Cythère, Miaoulis attaqua l'arrière-garde du convoi (11 frégates dont celle de l'amiral algérien, et la corvette du reala bey), avec 11 navires dont 2 brûlots. Une fois de plus, le manque de vent désavantagea les brûlots, qui furent tous consumés en vain, le capitaine de l'un d'euxN 33 étant tué avec une partie de son équipage. Les Grecs se dispersèrent et la flotte turco-égyptienne put débarquer les renforts à Navarin du 2 au 5 juillet. Hüsrev se dirigea quelques jours plus tard vers Missolonghi, où il arriva le 10 juillet avec une cinquantaine de voiles, mettant en fuite les 5 ou 7 navires hydriotes protégeant la ville.

    Raid sur Alexandrie

    Ayant appris qu'une nouvelle expédition égyptienne était en préparation à Alexandrie, Kanaris conçut le projet de la détruire dans le port même. Parti le 4 août avec trois brûlots accompagnés du brick de Kriézis et du Thémistocle de Tombazis, il arriva à l'netrée du port le 10 août. À 3 heures de l'après-midi, les trois brûlots entrèrent dans le port sous pavillon russe, ionien et autrichien. Une chute soudaine du vent sauva la flotte égyptienne et la centaine de navires européens à l'ancre ; ayant enflammé son brûlot, Kanaris réussit à s'échapper. Une escadre égyptienne se lança à la poursuite des Grecs mais ne put les rejoindre ; dans la nuit du 11 ces derniers attaquèrent un convoi venant d'Antalya et détruisirent un brick de 16 canons : furieux, Méhémet Ali prit alors lui-même la mer avec une corvette et cinq frégates, mais retourna à Alexandrie le 20 après être allé jusqu'à Chypre sans avoir pu apercevoir l'ennemi. Les Grecs capturèrent un navire de commerce au marge d'Antalya et entrèrent finalement à Hydra le 25 après avoir exceptionnellement libéré les 180 hommes d'équipage faits prisonniers sur les deux navires ottomans, peut-être pour redorer leur image après un nouveau massacre de plus de 200 prisonniers musulmans à Hydra fin juin.

    Siège de Missolonghi

    En Grèce continentale, les forces ottomanes avaient repris l'offensive début 1825, commandées par un général compétent à la fois sur les plans militaire et politique, Mehmet Rechid Pacha, souvent appelé Kioutachis. Après avoir apaisé les troubles qui agitaient les Albanais en Épire et rassemblé une armée, il prit de vitesse les Grecs et put franchir les passes du Makrynoros sans opposition début avril. Après quelques combats pour passer les gués de l'Achéloos, il arriva en vue de Missolonghi le 25 avril et débuta les travaux d'approche et le bombardement.

    Le 10 juin, l'arrivée d'une escadre de 5 ou 7 navires hydriotes sous le commandement de Negas permit de lever le blocus maritime, la flottille ottomane se réfugiant dans le golfe de Corinthe. Mais les navires grecs durent fuir à leur tour à l'arrivée de la flotte ottomane le 10 juillet, sous le commandement d'Hüsrev. Malgré les pertes subies au Cavo Doro, ce dernier put apporter une aide importante à Rechid Pacha en hommes, en artillerie et en provisions. À Patras, Youssouf pacha fit construire 36 navires à fond plat avec lesquels il put pénétrer dans la lagune pour couper les communications entre Missolonghi et Anatoliko, et canonner la ville.

    Le 28 juillet, la garnison repoussa une attaque terrestre et maritime, mais sa situation devenait critique par manque de vivre et de munitions (selon Gordon, elle aurait peut-être capitulé si Rechid n'avait pas exigé une reddition inconditionnelle) et son seul espoir résidait dans l'arrivée de la flotte grecque. Celle-ci avait été retenue au port, les marins refusant d'embarquer sans une augmentation de leur paie, mais une première division quitta finalement Hydra le 17 juillet et se dirigea vers le nord, ralentie par des vents contraires. Le 29 Sachtouris avec une avant-garde de 12 navires rencontra les éclaireurs ottomans au large de Céphalonie : la flotte ottomane leva l'ancre pour le poursuivre, mais il les évita en manœuvrant jusqu'à l'arrivée de Miaoulis et du gros de la flotte grecque le 2 août.

    Craignant que les Grecs ne réussissent à ravitailler la ville, Rechid Pacha ordonna une attaque sur les remparts, qui fut repoussée. La nuit du 3, les Grecs contournèrent la flotte ennemie et au matin dispersèrent l'escadre côtière ottomane, brûalnt un brick et une goélette échoués sur le rivage. Vers midi la flotte principale ottomane s'avança en ordre de bataille, et le combat s'engagea entre Missolonghi et le cap Papas (Araxos). Après uen courte canonnade, trois brûlots se dirigèrent vers le navire d'Hüsrev, qui s'enfuit vers le sud en entrainant le reste de la flotte. Une quinzaine de petits navires se réfugia dans le golfe de Corinthe tandis que le reste arriva à Alexandrie le 13 août. La fuite de la flotte ottomane permit ainsi le ravitaillement de Missolonghi ; le 6 août, les canots grecs entrèrent dans le lagon et détruisirent la flottille de Youssouf pacha. Peu après la garnison fit une sortie victorieuse contre les lignes ottomanes. Laissant une escadre pour assurer le blocus de Patras et Lépante, Mioulis retourna ensuite croiser dans l'Égée. Après de nouvelles attaques terrestres infructueuses, le siège de Missolonghi fut interrompu à la mi-octobre, Rechid se retirant dans un camp fortifié à proximité.

    Second convoi égyptien, combats autour de Missolonghi

    golfe de Patras

    Hüsrev prit le commandement du nouveau convoi égyptien devant amener des renforts à Ibrahim et Rechid. La flotte combinée turco-égypto-européenne appareilla d'Alexandrie du 17 au 19 octobre ; elle comptait 135 navires, dont 79 de guerre : neuf frégates, neuf corvettes, dix bricks et trois goélettes turcs, 2 frégates, 2 corvettes, et une goélette algériennes, une corvette, un brick et deux goélettes tripolitaines, 2 frégates, une corvette, seize bricks, neuf goélettes, dix brûlots, un navire à vapeur et 26 transports égyptiens, et trente transports européens. Les troupes embarquées comprenaient 10 000 soldats (dont 8000 réguliers) et leurs suivants.

    Porté par des vents favorables, le convoi arriva sans encombres le 5 novembre à Navarin. Miaoulis, qui croisait entre l'Europe et l'Asie Mineure pour tenter d'intercepter les Ottomans, se lança à leur poursuite dès qu'il apprit leur arrivée et se présenta le 14 novembre à l'entrée de la baie de Navarin ; il proposa d'y envoyer quatre brûlots, mais leurs équipages refusèrent d'y entrer sans être accompagnés de toute la flotte grecque. Le lendemain il engagea 45 navires ennemis qui se dirigeaient vers Patras : après quelques tirs, une tempête sépara les belligérants, et les Grecs retournèrent à Vatika le 18, tandis que la flotte ottomane gagnait le golfe de Corinthe, franchissant les Petites Dardanelles le 18 après avoir laissé une escadre pour reprendre le blocus de Missolonghi. Les 3 flottilles grecques se séparèrent alors, les Spetsiotes et Psariotes rentrant au port.

    De son côté Miaoulis se dirigea vers le golfe de Corinthe dès que le vent le permit, avec 2 corvettes, 25 bricks ou goélettes et 6 brûlots. Le 25 novembre, il engagea 90 navires d'Husrev au large du cap Papas (Araxos) ; la canonnade à distance dura une heure, la faiblesse du vent ne permettant pas d'action rapprochée. Le lendemain un nouvel engagement indécis opposa les grecs à 7 frégates, une corvette et 29 bricks. Les brûlots ne purent rien faire, et l'un d'eux dut même être abandonné après avoir été embrasé par un tir ennemi. Les grecs se replièrent finalement derrière Oxeia lorsque le gros de la flotte ottomane sortit du golfe de Corinthe. Le 27, les Grecs évacuèrent sur leurs chaloupes 600 habitants d'Élide réfugiés dans le château de Chlemoutsi. Miaoulis, ayant appris le lendemain que la garnison de Missolonghi manquait de vivres, en acheta à Zante et les fit transporter à Petalás afin d'attendre une occasion de ravitailler la ville. Le soir du 29, la flotte ottomane attaqua en force la flottille grecque, sans résultats ; la nuit suivante, une attaque de brûlot contre une frégate échoua, celui-ci étant coulé par l'artillerie ottomane. Le 2 décembre, les Grecs réussirent finalement à faire entrer des vivres dans Missolonghi au moyens de leurs chaloupes. Le lendemain, une action disputée eut lieu devant Dragomestre, au cours de laquelle les Égyptiens tentèrent d'utiliser un de leurs brûlots : mal piloté, celui-ci brûla avec son équipage. Les deux jours suivants, les Grecs purent envoyer à nouveau leurs chaloupes et des navires de Zante ravitailler la ville. Le 7, l'attention de Miaoulis fut attirée par des coups de feu vers Klarenza, sur la côte de l'Élide : les équipages grecs débarquèrent pour prêter main-forte à des compatriotes qui cherchaient à s'embarquer sur des navires zantiotes et étaient attaqués par les troupes égyptiennes d'Hussein Bey. L'apparition de la flotte ottomane les força à regagner rapidement leurs navires, et après une courte action les Ottomans se retirèrent après avoir capturé un brûlot dont le capitaineN 34 fut tué53. Le lendemain, le mauvais temps força les belligérants à se mettre à l'abri ; quelques jours plus tard les Hydriotes à cours de provisions regagnèrent leur île au moment où arrivait une flottille de 17 navires de Spetsès. À la même période, l'escadron algérien quitta la flotte ottomane  

    Tentative de création d'une flotte régulière     Plusieurs philhellènes pointaient du doigt les défauts (à leurs yeux) de la marine grecque (décisions prises par consensus et non par voie hiérarchique, habitude de payer les marins en avance pour une durée déterminée, navires appartenant à des particuliers) et cherchaient à y introduire les méthodes européennes ou des tactiques nouvelles. Frank Abney Hastings plaidait ainsi pour l'adoption d'un nouveau système, basé sur l'utilisation de moteur à vapeur et d'artillerie lourde avec des projectiles chauffés au rouge. Concernant l'armée de terre, les tentatives de créer une armée régulière s'étaient soldées par des échecs, en partie suite aux défaites subies par les troupes régulières lors de leurs premiers engagements (attaque de Nauplie en décembre 1821, bataille de Péta) qui étaient comparées aux succès des troupes irrégulières.

    En 1825, les lourdes défaites subies sur terre par les Grecs contre un ennemi inférieur en nombre, et les échecs de la marine à contrecarrer efficacement la flotte turco-égyptienne, donnèrent un nouveau crédit aux partisans de l'« occidentalisation » : une armée terrestre régulière fut ainsi recréée au cours de l'été. Hastings était retourné en Angleterre à l'automne 1824 pour essayer d'y acheter un navire à vapeur ; les fonds du premier prêt étant alors épuisés, le projet fut ajourné mais la conclusion d'un second prêt début 1825 lui permit de le mener à bien : le 5 mars, il fut autoriser à prélever £10000 pour la construction et l'armement d'une corvette, la Karteria, censée être opérationnelle avant la fin de l'année. En août, les députés du gouvernement grec à Londres engagèrent le célèbre Thomas Cochrane, qui venait de se couvrir de gloire dans les guerres d'indépendance en Amérique du Sud. Ce dernier demanda la mise à sa disposition de 5 autres navires à vapeur ; dans le même temps 2 frégates avaient été commandées aux États-Unis. Ces navires auraient dû être disponibles à partir de la fin 1825, mais à la suite de divers retards et malversations, le premier (la Kartéria) n'arriva qu'en septembre 1826 et seul deux participèrent effectivement aux combats.  

    1826  Siège et chute de Missolonghi

    Début janvier, l'armée égyptienne d'Ibrahim Pacha commença ses travaux de siège contre Missolonghi, interrompus depuis l'automne. Après le retour de Mioulis à Hydra, les armateurs demandèrent au gouvernement des fonds pour l'équipement de la flotte ; le second prêt anglais étant alors épuisé, une souscription publique fut organisée, et la flotte hydriote put appareiller le 13 janvier. Les trois îles étant alors en mauvais termes, les flottes agissaient de façon non coordonnée, si bien que les Spetsiotes rentrèrent au port à ce moment, et que seuls quelques Psariotes quittaient leurs base d'Égine. Mioulis arriva à l'entrée du golfe de Patras le 17 janvier avec 12 navires seulement, les autres ayant été chassés vers Zante ou Ithaque par une tempête qui coula le brûlot de Pipinis.

    Le 21, Miaoulis jeta l'ancre en face de l'îlot de Vassiladi (qui commandait l'entrée du lagon) avec 15 hydriotes, 3 spetsiotes et 4 psariotes (dont Kanaris) ; la flotte ottomane sortit du golfe et le lendemain vers midi 16 navires ottomans attaquèrent les Grecs, qui durent couper précipitamment leurs câbles et s'enfuirent vers les Échinades, sous un feu nourri qui endommagea plusieurs navires. Le 26, une corvette rapide ottomane s'échoua près de l'île du cordon lagunaire (Procopanistos) ; elle fut incendiée par Politis la nuit du 27, 300 hommes périssant dans l'explosion qui effraya une division de la flotte ottomane qui se réfugia dans le golfe de Corinthe. Le lendemain, 60 navires ottomans attaquèrent les navires Grecs (alors environ 25) mais ils furent repoussés au delà des Petites Dardanelles après un combat de 3 heures, perdant deux brûlots (un capturé par les chaloupes grecques, le second - le brûlot grec capturé en décembre - échoué et incendié sur la côte du Péloponnèse). Miaoulis put alors revenir vers Vassiladi, récupérer ses ancres et finir de décharger des provisions et les munitions pour deux mois. Le 4 février, les Ottomans attaquèrent à nouveau : ayant fini de ravitailler la ville, les Grecs n'engagèrent pas le combat et se retirèrent vers Hydra. Trente-cinq navires égyptiens se rendirent alors à Modon pour y déposer un millier de blessés et malades, et récupérer des renforts et du ravitaillement57. Ibrahim fit réparer les épaves de la flottille de Youssouf Pacha, échouées à Aspri Aliki, et le 1er mars envoya 31 de ces navires sonder les chenaux et engager la flottille messalonghiote et les batteries insulaires grecques de Vassiladi et Klissova ; il fit construire à Patras d'autres navires à fond plat capables d'entrer dans la lagune, ainsi que cinq grandes barges qui furent remorquées le 6 mars par son navire à vapeur depuis la côte du Péloponnèse. Au retour de la flotte de Modon, une forte escadre d'approcha au plus près de Vassiladi, l'îlot fortifié commandant l'entrée du principal chenal, qui fut attaqué et pris d'assaut les 9 et 10 mars. Le 12, c'est l'îlot de Dolma, protégeant Anatoliko, qui tomba : les habitants de la ville capitulèrent le lendemain58. Le 6 avril, une attaque sur l'îlot de Klissova fut par contre un échec coûteux pour les égypto-ottomans, qui perdirent un millier d'hommes dont Hussein Bey.

    Dans le même temps, les Grecs étaient forcés à nouveau de recourir à des souscriptions publiques pour armer la flotte, et Miaoulis leva l'ancre le 31 mars avec une trentaine de navires des trois îles, mal équipés et aux équipages réduits. Arrivant au large de Zante le 12 avril, les Grecs échangèrent quelques coups de canon avec les navires sentinelles ottomans qui donnèrent l'alerte : la flotte combinée turco-égyptienne forma alors une ligne entre les Échinades et le cap Papas, barrant l'entrée du golfe de Patras. Une action longue et indécise eut lieu le 15 avril, Miaoulis engageant avec 6 bricks une quinzaine de frégates et de corvettes : un brûlot fut consumé, et un autre fut endommagé par l'artillerie après avoir été immobilisé par un calme ; les Grecs perdirent une trentaine d'hommes59.

    Peu après, le dernier chenal secret traversant la lagune et reliant Missolonghi à l'extérieur fut découvert par les Turcs ; Miaoulis décida en désespoir de cause d'envoyer ses chaloupes chargées de vivres tenter de prendre d'assaut Vassiladi et se frayer un chemin vers la ville. Avant que ce plan put être mis en œuvre, la ville tomba après une sortie en masse de ses habitants la nuit du 22 avril et la flotte regagna Hydra60. La flotte combinée et les deux armées égyptienne et turque se séparèrent début mai. Le 11, Husrev appareilla avec une quarantaine de navires en direction des Dardanelles ; la flotte égyptienne quitta 2 jours plus tard le golfe de Corinthe pour la baie de Navarin, puis leva l'ancre le 20 pour Alexandrie  

    Expédition à Beyrouth    En mars, une expédition fut lancée en direction de la côte du Liban, pour aller inciter à la révolte les Maronites ; selon Gordon, il ne s'agissait que d'un prétexte des chefs de l'expédition pour détourner des fonds et des provisions à leur profit. Les Grecs débarquèrent près de Beyrouth le 29 mars, et attaquèrent la ville par surprise ; ils réussirent à capturer une porte et une partie des fortifications, et commencèrent à piller le quartier juif, mais ils furent finalement repoussés et se rembarquèrent quelques jours plus tard

    Combats autour de Samos    Entre le 6 et le 12 juillet, deux divisions de la flotte ottomane quittèrent les Dardanelles, avec chacune 2 navires de ligne et plusieurs frégates lourdes. La première, commandée par le Capitana Bey, se dirigea vers Navarin, tandis que la seconde longeait la côte anatolienne en direction de Samos, sous les ordres d'Husrev, tandis que des troupes étaient rassemblées sur la côte en prévision de l'attaque de l'île. Une escadre de 31 navires dont 8 brûlots appareilla d'Hydra le 23, commandée par Sachtouris. Le 27, elle affronta 9 navires turcs au large du cap du sud de la péninsule de Tchesmé : deux brûlots furent consumés vainement. Le lendemain, l'ensemble de la flotte ottomane (2 deux-ponts, 27 frégates et corvettes et 7 bricks) s'avança depuis le direction de Chios ; aucun des deux adversaires ne se hasarda à un combat rapproché, et seul Kanaris obéit au signal ordonnant l'attaque des brûlots, mais son navire fut coulé par les canons ennemis et lui-même fut blessé en repoussant un abordage de son canot par une chaloupe turque. Après cet épisode Hüsrev regagna Lesbos où il resta un mois. Le 30 août, 37 navires ottomans se dirigèrent vers le sud mais s'abritèrent à Chios, ayant repéré les Grecs qui croisaient entre Psara et Ikaria 64.

    Le 4 septembre, Mioulis arriva d'Hydra avec 20 navires et prit le commandement ; il se présenta le 9 devant le port de Mytilène où était ancrée la flotte ottomane. 24 navires ottomans dont les deux-ponts levèrent l'ancre, mais le mauvais temps empêcha un engagement jusqu'au lendemain soir. La bataille, plus disputée que les précédentes, dura la nuit puis la journée du 11, mais la victoire demeura incertaine. Les insulaires perdirent une centaine d'hommes, deux brûlots incendiés et un coulé, et plusieurs navires furent endommagés ; les Ottomans eurent aussi d'importants dégâts et se retirèrent finalement dans le golfe de Smyrne. Selon Gordon, les Ottomans auraient pu subir une véritable défaite si Hüsrev, dont le navire était allé se ravitailler à Phocée, n'avait pas provisoirement cédé le commandement de la flotte à Tahir Pacha. Il n'y eut plus d'engagement par la suite, les Ottomans restant confinés dans les eaux de Lesbos et Ténédos, puis regagnant finalement Istamboul le 27 novembre.

    Messénie - Troisième convoi égyptien    L'escadre commandée par le Kapudana Bey stationna dans la baie de Navarin sans rien entreprendre, se contentant de mesures défensives contre d'éventuelles attaques de Cochrane dont l'arrivée était considérée comme imminente. Finalement il regagna Istamboul fin octobre, laissant avec Ibrahim plusieurs navires sous l'autorité du Reala Bey.

    La flotte égytienne arriva à Navarin le 1er décembre, avec 31 navires de guerre et de transport, apportant du ravitaillement et de l'argent mais pas de nouvelles troupes. Le convoi avait été retardé car Méhémet Ali attendait, avant de s'impliquer davantage, le résultat des négociations de la convention d'Akkerman entre la Russie et l'Empire ottoman  

    Développement de la piraterie grecque. Intervention autrichienne dans l'Égée  Le gouvernement autrichien, ayant adopté une attitude pro-ottomane, ne reconnaissait pas les blocus grecs et estimait être en droit de commercer librement avec les Ottomans (ce qui incluait le transport de ravitaillement et de fournitures militaires), ce qui conduisait à de nombreux incidents entre les navires autrichiens et les Grecs. En mai 1826, la flotte autrichienne commandée par l'amiral Paulucci fit une démonstration de force dans l'es Cyclades : il bombarda Naxos et attaqua l'escadre hydriote de Sachtouris à Tinos. A Kythnos, une troupe de ses soldats fut attaquée et chassée par les habitants et à Andros une de ses goélettes armées fut capturée par des pirates.  

    Arrivée de la Kartéria et de l'Hellas   

    1827  Siège et chute d'Athènes Débarquement au Pirée  Début 1827, diverses opérations furent organisées afin d'essayer de lever le siège d'Athènes par les Ottomans. Le soir du 5 février, un détachement grec débarqua au Pirée et occupa la colline de Munichie, soutenu par une escadre commandée par Hastings et composée de la Kartéria, de 2 bricks psariotes et de chaloupes de transport. Pendant les deux jours suivants, Hastings entré à l'intérieur du port du Pirée bombarda le couvent Saint-Spyridon, situé près du rivage, dans lequel s'étaient retranchés des soldats ottomans. Il dut cependant se retirer après que ceux-ci eurent reçu de l'artillerie en renfort. Après sa victoire à Kamatéro, Rechid Pacha lança une contre-attaque sur le Pirée le 11 février : à nouveau, la Kartéria entra dans le port pour soutenir les Grecs, et fut endommagée par des tirs provenant du monastère

    Attaque sur Oropos

    Devant l'échec de l'attaque directe, il fut décidé d'essayer de couper les lignes de ravitaillement ottomanes, et d'envoyer Miaoulis à Oropos avec une escadre composée de la frégate Hellas, de la Kartéria et du brick psariote Nelson, transportant 500 hommes sous la direction du philehellène Heydeck. La Kartéria captura deux navires ottomans chargés de grain et réduisit au silence une batterie côtière ; Miaoulis conseilla de profiter de la nuit pour lancer un assaut, mais Heideck préféra attendre le lendemain. Réchid Pacha ayant envoyé un renfort de cavalerie depuis Athènes, les Grecs se réembarquèrent.           

    Arrivée de Cochrane et Church

    Les Britanniques Richard Church et Cochrane avaient été désignés pour être les nouveaux chefs de l'armée de terre et de la marine, et prirent leur commandement vers le 17 avril. Tandis qu'Hastings était envoyé à Volos avec une flottille pour essayer à nouveau de couper le ravitaillement ottoman, Cochrane et Church se rendirent en Attique pour diriger les opérations de secours vers L'Acropole

    Du 20 au 27, les combats se concentrèrent autour du Pirée, notamment contre le monastère Saint-Spyridon, toujours occupé par une garnison de mercenaires albanais. L'escadre grecque entra dans la rade et Mioulis bombarda et détruisit le premier étage du bâtiment depuis l'Hellas le 26 et le 27. Les Albanais résistèrent cependant aux assauts terrestres et ne capitulèrent que le lendemain.

    Batailles de Phalère et de Volos

    Article connexe : Bataille de Phalère.

    Après la mort de Karaïskakis, une attaque-surprise fut décidée sous l'impulsion de Cochrane, comprenant le débarquement d'une partie de l'armée près du cap Colias à l'est de la baie de Phalère. Mal organisée, la bataille fut un désastre pour les Grecs qui abandonnèrent leurs positions au Pirée peu après et ne purent empêcher la capitulation de l'Acropole le 5 juin.

    De son côté, Hastings arriva à Volos le 20 avril à la tête d'un flottille comprenant, outre la Kartéria, la corvette Thémistocle des frères Tombazis, le brick Arès appartenant à Mioulis, et deux goélettes spetsiotes. Tandis que les Grecs engageaient les batteries côtières, la Kartéria attaqua les huit deux-mâts ottomans de transport ancrés au port et en captura cinq, deux autres étant incendiés et le dernier échoué.

    Envoyant ses prises à Poros sous la garde de la goélette Aspasie, il se dirigea ensuite vers Trikéri où était basé un brick de guerre ottoman de 14 canons, protégé par une batterie et une garnison albanaise. Après l'échec de deux attaques dans la nuit du 22 et le lendemain, Hastings renonça à capturer le navire et le fit exploser avec ses boulets rouges  

    Actions de Cochrane : Castel Tornese, Alexandrie  En avril-mai, l'escadre ottomane quitta Istamboul pour rejoindre Ibrahim à Navarin, avec un navire de ligne, 9 frégates et 18 corvettes et bricks. Hüsrev ayant été nommé à un autre poste et son successeur étant retenu dans la capitale, la flotte était sous les ordres de Tahir Pacha et du Patrona Bey. Cochrane, occupé par les opérations du siège d'Athènes, ne chercha pas à les arrêter et les navires ottomans arrivèrent sans encombres à destination.

    Après le désastre de la bataille de Phalère le 6 mai, Cochrane visita Hydra et une flotte combinée hydro-psario-spetsiote fut rassemblée à Porto Heli (Argolide). Cependant, Cochrane se dirigea alors vers l'Élide avec les seules Hellas et Kartéria, en laissant le reste des navires à Porto Heli. Ayant appris qu'Ibrahim dirigeait le siège du château de Castel Tornese à bord d'un brick, il projetait en effet de le capturer par une attaque-surprise. Celle-ci fut un échec.

    Le 6 juin, l'Hellas fut rejointe au large de Cythère par une flottille grecque composée d'une corvette, de 14 bricks et de 8 brulots. Cochrane projeta alors d'attaquer la flotte égyptienne, qui préparait une nouvelle expédition, dans le port d'Alexandrie, comme ce qui avait été tenté en 1825. L'attaque menée le 16 juin fut un nouvel échec. Poursuivis jusqu'à Rhodes par la flotte égyptienne, les Grecs regagnèrent Poros le 2 juillet.  

    Attaque autrichienne contre Spetsès

    Fin juillet, l'île de Spetsès fut impliquée dans un conflit avec l'escadre autrichienne de l'Égée. Deux de ses goélettes avaient capturé quatre bricks marchands près de Prévéza ; le commandant autrichien, le contre-amiral Dandolo, se trouvait à Nauplie où était situé le tribunal des prises. Considérant l'action grecque comme illégale, il se rendit le 31 juillet avec un navire de ligne et un brick au port de Spetsès et exigea la restitution des navires et de leur cargaison, sans attendre le jugement du tribunal. Les autorités spetsiotes tergiversant, il bombarda le lendemain la ville et la flottille grecque stationnée dans le port, qui faillit être incendiée. Onze marins périrent en cherchant à sauver les navires, dont un fut détruit, et d'autres victimes furent à déplorer en ville. Les quatre bricks ayant été restitués, Dandolo réclama en outre 6000 thalers de dédommagement pour la prise d'un navire autrichien en janvier, avec obligation de payer dans les deux heures sous peine de la reprise des hostilités ; finalement la flottille autrichienne dut quitter les lieux suite à un coup de vent sans avoir obtenu satisfaction

    Les Grecs protestèrent auprès des ambassadeurs des trois Puissances contre ce qu'ils considéraient comme un coup de force. Selon Gordon, il s'agissait effectivement d'une réaction disproportionnée, le dommage causé par la prise illégale de ces navires ne justifiant pas la mise en péril de la flotte spetsiote, alors qu'une simple démonstration de force suffisait généralement aux commandants britannique (Hamilton) et français (Rigny) pour obtenir réparation dans ce cas de figure  

    Implication des puissances occidentales  Le 6 juillet, après de longues négociations, la France, le Royaume-Uni et la Russie signèrent un traité proposant une large autonomie à la Grèce, et résolurent d'organiser un armistice entre les belligérants, si besoin en recourant à la force. Les escadres de ces trois puissances furent donc renforcées dans ce but. Un émissaire anglais, le colonel Cradock, fut envoyé à Alexandrie pour tenter empêcher le départ du convoi égyptien en faisant pression sur Méhémet Ali ; il s'agissait d'obtenir un armistice de fait en paralysant l'action Ibrahim Pacha par manque de ravitaillement

    L'Empire ottoman, auquel le traité fut présenté le 16 août, refusa d'y adhérer ; les Grecs l'acceptèrent le 3 septembre, malgré la réticence de plusieurs chefs militaires qui espéraient remporter des succès à l'automne et la crainte des Grecs de Grèce centrale de ne pas faire partie du nouvel État.   

    Quatrième convoi égyptien    Le quatrième convoi égyptien, préparé au cours de l'été, comprenait 92 navires, dont 51 de guerre. Une première division, commandée par le Capitana Bey, était forte de 2 navires de ligne de 84 canons, 8 frégates (armées chacune de 44 à 50 canons) dont 5 turques et 3 tunisiennes, 9 corvettes turques et un brick tunisien. La division égyptienne, commandée par Moharem Bey assisté du Français Le Tellier, comprenait 4 frégates de 64 canons, 11 corvettes, 4 bricks, 6 goélettes et 6 brulots. Les 41 transports (dont 5 européens) convoyaient un régiment régulier de 3700 hommes, 100 cavaliers, du ravitaillement, des munitions et une forte somme d'argent. Les derniers navires quittèrent Alexandrie le 5 août, un peu avant l'arrivée du colonel Cradock ; sa mission étant dès lors sans objet, ce dernier rejoignit alors l'escadre britannique dans les îles ioniennes.    

    Opérations dans le golfe de Corinthe, bataille d'Itéa  

    Espérant profiter de l'attentisme ottoman, les Grecs mirent sur pied une expédition estinée à reprendre l'avantage en Étolie-Acarnanie dont une partie s'était à nouveau soulevée en juillet : les troupes commandées par Church et rassemblées sur la côté d'Achaïe devaient être transportées au travers du golfe de Corinthe par les navires de Cochrane. La flotte grecque entama un blocus de Missolonghi, défendue par une faible garnison.

    L'amiral britannique Codrington enjoignit cependant à Cochrane de quitter le golfe de Patras afin de respecter l'armistice ; Cochrane, laissant sur place Hastings avec la Kartéria, le brick Sauveur, deux goélettes et deux canonnières, mit le cap avec le reste de la flotte sur Syros ; en chemin, il fut rejoint par l'Enterprise, le second des navires à vapeur construits à Londres74.

    la bataille de Sphactérie le 8 mai 1825 est une défaite navale grecque lors de la guerre d'indépendance grecque

    contre les forces égypto-ottomanes commandées par Ibrahim Pacha.

    en 1821, les Grecs s’étaient révoltés contre l’occupation ottomane. Ils avaient d’abord remporté de nombreuses victoires et proclamé leur indépendance en janvier 1822. Les victoires grecques avaient été de courte durée, en partie parce que les insurgés s'étaient rapidement déchirés entre factions rivales au cours de deux guerres civiles. Le Sultan avait appelé à l’aide son vassal égyptien Mehemet Ali qui en 1824 avait dépêché en Grèce son fils Ibrahim Pacha avec une flotte et 8 000 hommes     

    L'importance de la baie   baie de Navarin

    La baie de Navarin est considérée comme le meilleur havre du Péloponnèse. Protégée à l'ouest par l'île de Sphactérie, elle n'est accessible que par un chenal au sud, protégé par la forteresse de Néo-Navarino construite par les Ottomans après leur défaite à Lépante au XVIe siècle au-dessus de la ville moderne de Pylos. Au nord de Sphactérie, le chenal était ensablé, et pas assez profond pour les navires modernes. Il était dominé par la forteresse de Paléo-Navarino, remontant au XIIIe siècle et quasiment en ruines dans les années 1820, construite sur les ruines de la Pylos de l'époque classique.

    La bataille  La baie de Navarin avait été le premier objectif d'Ibrahim Pacha après son débarquement dans le Péloponnèse fin février 1825 à Modon. Il s'était d'abord débarrassé des forces terrestres qui protégeaient la baie à l'est. Le 19 avril, il avait mis en déroute 6 000 à 7 000 Grecs avec ses 3 000 fantassins et 400 cavaliers

    Pour contrôler la baie, il lui fallait prendre l'île de Sphactérie. Elle était défendue par 800 Grecs et huit navires, dont l’Arès sur lequel se trouvait Aléxandros Mavrokordátos qui avait quitté le gouvernement grec pour reprendre les armes. Le matin du 8 mai, trente-quatre navires de guerre égyptiens (accompagnés de transports de troupes) entrèrent dans la baie. Le capitaine de l’Arès (Anastassios Tsamados, originaire d'Hydra) et Mavrokordátos débarquèrent sur l'île pour prévenir les défenseurs. L'escadre égyptienne commença immédiatement le bombardement tandis que cinquante barges de débarquement amenaient les troupes ottomanes. La garnison grecque se rendit en moins d'une heure. Sept des huit navires grecs réussirent à s'échapper, mais l’Arès attendait le retour de son capitaine Tsamados.

    'Arès

    Mavrokordátos finit par rejoindre le navire, ainsi que le capitaine Dimitrios Sachtouris ; l'équipage ayant appris la mort de son capitaine, l’Arès coupa ses amarres et tenta de gagner le chenal sud, sous la direction de Sachtouris. Il ne réussit à l'atteindre que six heures plus tard, après avoir manœuvré désespérément pour échapper aux trente-quatre navires égyptiens  Après la capture de Sphactérie le 8 mai, Ibrahim Pacha s'empara de Paléo-Navarino le 10 mai puis de Néo-Navarino, défendue par Yánnis Makriyánnis et 1 500 hommes le 18 mai

    Bataille de SoudaMiaoulis et Sachtouris

    réunirent leurs flottes à Falkonera puis allèrent mouiller avec 70 navires à Milos le 4 juin. Apprenant que les navires turcs et égyptiens étaient entassés de façon désordonnée dans la baie de Souda, les Grecs conçurent un plan pour tenter de les incendier ; malheureusement pour eux, une goélette de l'escadre française du Levant, ayant deviné leurs intentions, prévint les Ottomans, si bien que ces derniers eurent le temps de se préparer. Le 14 juin vers midi, les Grecs favorisés par une brise du nord-est s'avancèrent et après une intense canonnade contraignirent les navires ottomans à se retirer plus profondément dans la baie. Deux brûlots incendièrent une corvette de 24 canons, avec 200 hommes d'équipage dont 15 Européens et Anglais ; un troisième se lança au milieu de la flotte ennemie, mais une chute du vent l'immobilisa et il brûla sans faire de dégâts tandis que l'équipage, encerclé par les navires Ottomans, dut se frayer un chemin à travers ceux-ci pour s'échapper. La chute du vent immobilisa sous le feu du fort de l'île de Souda 9 navires grecs, dont ceux de Miaoulis, Sachtouris et Apostolis, qui durent être remorqués par leurs canots mais furent endommagés. Le 17 juin, une tempête dispersa les Grecs et Miaoulis retourna à Vatika ; le brûlot de Kanaris ayant fait eau coula en arrivant à Ios

    Husrev quitta la baie de Souda le 23 juin, avec environ 80 navires turcs, égyptiens et algériens, portant 3 à 4000 mercenaires albanais, 600 cavaliers, et 1200 sapeurs et domestiques, commandés par Hussein bey. Le 28, au large de Cythère, Miaoulis attaqua l'arrière-garde du convoi (11 frégates dont celle de l'amiral algérien, et la corvette du reala bey), avec 11 navires dont 2 brûlots. Une fois de plus, le manque de vent désavantagea les brûlots, qui furent tous consumés en vain, le capitaine de l'un d'euxN 33 étant tué avec une partie de son équipage. Les Grecs se dispersèrent et la flotte turco-égyptienne put débarquer les renforts à Navarin du 2 au 5 juillet. Hüsrev se dirigea quelques jours plus tard vers Missolonghi, où il arriva le 10 juillet avec une cinquantaine de voiles, mettant en fuite les 5 ou 7 navires hydriotes protégeant la ville  

    Raid sur Alexandrie   Ayant appris qu'une nouvelle expédition égyptienne était en préparation à Alexandrie, Kanaris conçut le projet de la détruire dans le port même. Parti le 4 août avec trois brûlots accompagnés du brick de Kriézis et du Thémistocle de Tombazis, il arriva à l'netrée du port le 10 août. À 3 heures de l'après-midi, les trois brûlots entrèrent dans le port sous pavillon russe, ionien et autrichien. Une chute soudaine du vent sauva la flotte égyptienne et la centaine de navires européens à l'ancre ; ayant enflammé son brûlot, Kanaris réussit à s'échapper. Une escadre égyptienne se lança à la poursuite des Grecs mais ne put les rejoindre ; dans la nuit du 11 ces derniers attaquèrent un convoi venant d'Antalya et détruisirent un brick de 16 canons : furieux, Méhémet Ali prit alors lui-même la mer avec une corvette et cinq frégates, mais retourna à Alexandrie le 20 après être allé jusqu'à Chypre sans avoir pu apercevoir l'ennemi. Les Grecs capturèrent un navire de commerce au marge d'Antalya et entrèrent finalement à Hydra le 25 après avoir exceptionnellement libéré les 180 hommes d'équipage faits prisonniers sur les deux navires ottomans, peut-être pour redorer leur image après un nouveau massacre de plus de 200 prisonniers musulmans à Hydra fin juin     

    Siège de Missolonghi

    En Grèce continentale, les forces ottomanes avaient repris l'offensive début 1825, commandées par un général compétent à la fois sur les plans militaire et politique, Mehmet Rechid Pacha, souvent appelé Kioutachis. Après avoir apaisé les troubles qui agitaient les Albanais en Épire et rassemblé une armée, il prit de vitesse les Grecs et put franchir les passes du Makrynoros sans opposition début avril. Après quelques combats pour passer les gués de l'Achéloos, il arriva en vue de Missolonghi le 25 avril et débuta les travaux d'approche et le bombardement.

    Le 10 juin, l'arrivée d'une escadre de 5 ou 7 navires hydriotes sous le commandement de Negas permit de lever le blocus maritime, la flottille ottomane se réfugiant dans le golfe de Corinthe. Mais les navires grecs durent fuir à leur tour à l'arrivée de la flotte ottomane le 10 juillet, sous le commandement d'Hüsrev. Malgré les pertes subies au Cavo Doro, ce dernier put apporter une aide importante à Rechid Pacha en hommes, en artillerie et en provisions. À Patras, Youssouf pacha fit construire 36 navires à fond plat avec lesquels il put pénétrer dans la lagune pour couper les communications entre Missolonghi et Anatoliko, et canonner la ville.

    Le 28 juillet, la garnison repoussa une attaque terrestre et maritime, mais sa situation devenait critique par manque de vivre et de munitions (selon Gordon, elle aurait peut-être capitulé si Rechid n'avait pas exigé une reddition inconditionnelle) et son seul espoir résidait dans l'arrivée de la flotte grecque. Celle-ci avait été retenue au port, les marins refusant d'embarquer sans une augmentation de leur paie, mais une première division quitta finalement Hydra le 17 juillet et se dirigea vers le nord, ralentie par des vents contraires. Le 29 Sachtouris avec une avant-garde de 12 navires rencontra les éclaireurs ottomans au large de Céphalonie : la flotte ottomane leva l'ancre pour le poursuivre, mais il les évita en manœuvrant jusqu'à l'arrivée de Miaoulis et du gros de la flotte grecque le 2 août.

    Craignant que les Grecs ne réussissent à ravitailler la ville, Rechid Pacha ordonna une attaque sur les remparts, qui fut repoussée. La nuit du 3, les Grecs contournèrent la flotte ennemie et au matin dispersèrent l'escadre côtière ottomane, brûalnt un brick et une goélette échoués sur le rivage. Vers midi la flotte principale ottomane s'avança en ordre de bataille, et le combat s'engagea entre Missolonghi et le cap Papas (Araxos). Après uen courte canonnade, trois brûlots se dirigèrent vers le navire d'Hüsrev, qui s'enfuit vers le sud en entrainant le reste de la flotte. Une quinzaine de petits navires se réfugia dans le golfe de Corinthe tandis que le reste arriva à Alexandrie le 13 août. La fuite de la flotte ottomane permit ainsi le ravitaillement de Missolonghi ; le 6 août, les canots grecs entrèrent dans le lagon et détruisirent la flottille de Youssouf pacha. Peu après la garnison fit une sortie victorieuse contre les lignes ottomanes. Laissant une escadre pour assurer le blocus de Patras et Lépante, Mioulis retourna ensuite croiser dans l'Égée. Après de nouvelles attaques terrestres infructueuses, le siège de Missolonghi fut interrompu à la mi-octobre, Rechid se retirant dans un camp fortifié à proximité.

    Second convoi égyptien, combats autour de Missolonghi

    golfe de Patras

    Hüsrev prit le commandement du nouveau convoi égyptien devant amener des renforts à Ibrahim et Rechid. La flotte combinée turco-égypto-européenne appareilla d'Alexandrie du 17 au 19 octobre ; elle comptait 135 navires, dont 79 de guerre : neuf frégates, neuf corvettes, dix bricks et trois goélettes turcs, 2 frégates, 2 corvettes, et une goélette algériennes, une corvette, un brick et deux goélettes tripolitaines, 2 frégates, une corvette, seize bricks, neuf goélettes, dix brûlots, un navire à vapeur et 26 transports égyptiens, et trente transports européens. Les troupes embarquées comprenaient 10 000 soldats (dont 8000 réguliers) et leurs suivants52.

    Porté par des vents favorables, le convoi arriva sans encombres le 5 novembre à Navarin. Miaoulis, qui croisait entre l'Europe et l'Asie Mineure pour tenter d'intercepter les Ottomans, se lança à leur poursuite dès qu'il apprit leur arrivée et se présenta le 14 novembre à l'entrée de la baie de Navarin ; il proposa d'y envoyer quatre brûlots, mais leurs équipages refusèrent d'y entrer sans être accompagnés de toute la flotte grecque. Le lendemain il engagea 45 navires ennemis qui se dirigeaient vers Patras : après quelques tirs, une tempête sépara les belligérants, et les Grecs retournèrent à Vatika le 18, tandis que la flotte ottomane gagnait le golfe de Corinthe, franchissant les Petites Dardanelles le 18 après avoir laissé une escadre pour reprendre le blocus de Missolonghi. Les 3 flottilles grecques se séparèrent alors, les Spetsiotes et Psariotes rentrant au port.

    De son côté Miaoulis se dirigea vers le golfe de Corinthe dès que le vent le permit, avec 2 corvettes, 25 bricks ou goélettes et 6 brûlots. Le 25 novembre, il engagea 90 navires d'Husrev au large du cap Papas (Araxos) ; la canonnade à distance dura une heure, la faiblesse du vent ne permettant pas d'action rapprochée. Le lendemain un nouvel engagement indécis opposa les grecs à 7 frégates, une corvette et 29 bricks. Les brûlots ne purent rien faire, et l'un d'eux dut même être abandonné après avoir été embrasé par un tir ennemi. Les grecs se replièrent finalement derrière Oxeia lorsque le gros de la flotte ottomane sortit du golfe de Corinthe. Le 27, les Grecs évacuèrent sur leurs chaloupes 600 habitants d'Élide réfugiés dans le château de Chlemoutsi. Miaoulis, ayant appris le lendemain que la garnison de Missolonghi manquait de vivres, en acheta à Zante et les fit transporter à Petalás afin d'attendre une occasion de ravitailler la ville. Le soir du 29, la flotte ottomane attaqua en force la flottille grecque, sans résultats ; la nuit suivante, une attaque de brûlot contre une frégate échoua, celui-ci étant coulé par l'artillerie ottomane. Le 2 décembre, les Grecs réussirent finalement à faire entrer des vivres dans Missolonghi au moyens de leurs chaloupes. Le lendemain, une action disputée eut lieu devant Dragomestre, au cours de laquelle les Égyptiens tentèrent d'utiliser un de leurs brûlots : mal piloté, celui-ci brûla avec son équipage. Les deux jours suivants, les Grecs purent envoyer à nouveau leurs chaloupes et des navires de Zante ravitailler la ville. Le 7, l'attention de Miaoulis fut attirée par des coups de feu vers Klarenza, sur la côte de l'Élide : les équipages grecs débarquèrent pour prêter main-forte à des compatriotes qui cherchaient à s'embarquer sur des navires zantiotes et étaient attaqués par les troupes égyptiennes d'Hussein Bey. L'apparition de la flotte ottomane les força à regagner rapidement leurs navires, et après une courte action les Ottomans se retirèrent après avoir capturé un brûlot dont le capitaine fut tué. Le lendemain, le mauvais temps força les belligérants à se mettre à l'abri ; quelques jours plus tard les Hydriotes à cours de provisions regagnèrent leur île au moment où arrivait une flottille de 17 navires de Spetsès. À la même période, l'escadron algérien quitta la flotte ottomane

    tentative de création d'une flotte régulière  Plusieurs philhellènes pointaient du doigt les défauts (à leurs yeux) de la marine grecque (décisions prises par consensus et non par voie hiérarchique, habitude de payer les marins en avance pour une durée déterminée, navires appartenant à des particuliers) et cherchaient à y introduire les méthodes européennes ou des tactiques nouvelles. Frank Abney Hastings plaidait ainsi pour l'adoption d'un nouveau système, basé sur l'utilisation de moteur à vapeur et d'artillerie lourde avec des projectiles chauffés au rouge. Concernant l'armée de terre, les tentatives de créer une armée régulière s'étaient soldées par des échecs, en partie suite aux défaites subies par les troupes régulières lors de leurs premiers engagements (attaque de Nauplie en décembre 1821, bataille de Péta) qui étaient comparées aux succès des troupes irrégulières.

    En 1825, les lourdes défaites subies sur terre par les Grecs contre un ennemi inférieur en nombre, et les échecs de la marine à contrecarrer efficacement la flotte turco-égyptienne, donnèrent un nouveau crédit aux partisans de l'« occidentalisation » : une armée terrestre régulière fut ainsi recréée au cours de l'été. Hastings était retourné en Angleterre à l'automne 1824 pour essayer d'y acheter un navire à vapeur ; les fonds du premier prêt étant alors épuisés, le projet fut ajourné mais la conclusion d'un second prêt début 1825 lui permit de le mener à bien : le 5 mars, il fut autoriser à prélever £10000 pour la construction et l'armement d'une corvette, la Karteria, censée être opérationnelle avant la fin de l'année. En août, les députés du gouvernement grec à Londres engagèrent le célèbre Thomas Cochrane, qui venait de se couvrir de gloire dans les guerres d'indépendance en Amérique du Sud. Ce dernier demanda la mise à sa disposition de 5 autres navires à vapeur ; dans le même temps 2 frégates avaient été commandées aux États-Unis. Ces navires auraient dû être disponibles à partir de la fin 1825, mais à la suite de divers retards et malversations, le premier (la Kartéria) n'arriva qu'en septembre 1826 et seul deux participèrent effectivement aux combats.

    1826 Siège et chute de Missolonghi

    Début janvier, l'armée égyptienne d'Ibrahim Pacha commença ses travaux de siège contre Missolonghi, interrompus depuis l'automne. Après le retour de Mioulis à Hydra, les armateurs demandèrent au gouvernement des fonds pour l'équipement de la flotte ; le second prêt anglais étant alors épuisé, une souscription publique fut organisée, et la flotte hydriote put appareiller le 13 janvier. Les trois îles étant alors en mauvais termes, les flottes agissaient de façon non coordonnée, si bien que les Spetsiotes rentrèrent au port à ce moment, et que seuls quelques Psariotes quittaient leurs base d'Égine. Mioulis arriva à l'entrée du golfe de Patras le 17 janvier avec 12 navires seulement, les autres ayant été chassés vers Zante ou Ithaque par une tempête qui coula le brûlot de Pipinis.

    Le 21, Miaoulis jeta l'ancre en face de l'îlot de Vassiladi (qui commandait l'entrée du lagon) avec 15 hydriotes, 3 spetsiotes et 4 psariotes (dont Kanaris) ; la flotte ottomane sortit du golfe et le lendemain vers midi 16 navires ottomans attaquèrent les Grecs, qui durent couper précipitamment leurs câbles et s'enfuirent vers les Échinades, sous un feu nourri qui endommagea plusieurs navires. Le 26, une corvette rapide ottomane s'échoua près de l'île du cordon lagunaire (Procopanistos) ; elle fut incendiée par Politis la nuit du 27, 300 hommes périssant dans l'explosion qui effraya une division de la flotte ottomane qui se réfugia dans le golfe de Corinthe. Le lendemain, 60 navires ottomans attaquèrent les navires Grecs (alors environ 25) mais ils furent repoussés au delà des Petites Dardanelles après un combat de 3 heures, perdant deux brûlots (un capturé par les chaloupes grecques, le second - le brûlot grec capturé en décembre - échoué et incendié sur la côte du Péloponnèse). Miaoulis put alors revenir vers Vassiladi, récupérer ses ancres et finir de décharger des provisions et les munitions pour deux mois. Le 4 février, les Ottomans attaquèrent à nouveau : ayant fini de ravitailler la ville, les Grecs n'engagèrent pas le combat et se retirèrent vers Hydra56. Trente-cinq navires égyptiens se rendirent alors à Modon pour y déposer un millier de blessés et malades, et récupérer des renforts et du ravitaillement57. Ibrahim fit réparer les épaves de la flottille de Youssouf Pacha, échouées à Aspri Aliki, et le1er mars envoya 31 de ces navires sonder les chenaux et engager la flottille messalonghiote et les batteries insulaires grecques de Vassiladi et Klissova ; il fit construire à Patras d'autres navires à fond plat capables d'entrer dans la lagune, ainsi que cinq grandes barges qui furent remorquées le 6 mars par son navire à vapeur depuis la côte du Péloponnèse. Au retour de la flotte de Modon, une forte escadre d'approcha au plus près de Vassiladi, l'îlot fortifié commandant l'entrée du principal chenal, qui fut attaqué et pris d'assaut les 9 et 10 mars. Le 12, c'est l'îlot de Dolma, protégeant Anatoliko, qui tomba : les habitants de la ville capitulèrent le lendemain58. Le 6 avril, une attaque sur l'îlot de Klissova fut par contre un échec coûteux pour les égypto-ottomans, qui perdirent un millier d'hommes dont Hussein Bey.

    Dans le même temps, les Grecs étaient forcés à nouveau de recourir à des souscriptions publiques pour armer la flotte, et Miaoulis leva l'ancre le 31 mars avec une trentaine de navires des trois îles, mal équipés et aux équipages réduits. Arrivant au large de Zante le 12 avril, les Grecs échangèrent quelques coups de canon avec les navires sentinelles ottomans qui donnèrent l'alerte : la flotte combinée turco-égyptienne forma alors une ligne entre les Échinades et le cap Papas, barrant l'entrée du golfe de Patras. Une action longue et indécise eut lieu le 15 avril, Miaoulis engageant avec 6 bricks une quinzaine de frégates et de corvettes : un brûlot fut consumé, et un autre fut endommagé par l'artillerie après avoir été immobilisé par un calme ; les Grecs perdirent une trentaine d'hommes.

    Peu après, le dernier chenal secret traversant la lagune et reliant Missolonghi à l'extérieur fut découvert par les Turcs ; Miaoulis décida en désespoir de cause d'envoyer ses chaloupes chargées de vivres tenter de prendre d'assaut Vassiladi et se frayer un chemin vers la ville. Avant que ce plan put être mis en œuvre, la ville tomba après une sortie en masse de ses habitants la nuit du 22 avril et la flotte regagna Hydra. La flotte combinée et les deux armées égyptienne et turque se séparèrent début mai. Le 11, Husrev appareilla avec une quarantaine de navires en direction des Dardanelles ; la flotte égyptienne quitta 2 jours plus tard le golfe de Corinthe pour la baie de Navarin, puis leva l'ancre le 20 pour Alexandrie.

    Expédition à Beyrouth

    En mars, une expédition fut lancée en direction de la côte du Liban, pour aller inciter à la révolte les Maronites ; selon Gordon, il ne s'agissait que d'un prétexte des chefs de l'expédition pour détourner des fonds et des provisions à leur profit. Les Grecs débarquèrent près de Beyrouth le 29 mars, et attaquèrent la ville par surprise ; ils réussirent à capturer une porte et une partie des fortifications, et commencèrent à piller le quartier juif, mais ils furent finalement repoussés et se rembarquèrent quelques jours plus tard

    Combats autour de Samos

    Entre le 6 et le 12 juillet, deux divisions de la flotte ottomane quittèrent les Dardanelles, avec chacune 2 navires de ligne et plusieurs frégates lourdes. La première, commandée par le Capitana Bey, se dirigea vers Navarin, tandis que la seconde longeait la côte anatolienne en direction de Samos, sous les ordres d'Husrev, tandis que des troupes étaient rassemblées sur la côte en prévision de l'attaque de l'île. Une escadre de 31 navires dont 8 brûlots appareilla d'Hydra le 23, commandée par Sachtouris. Le 27, elle affronta 9 navires turcs au large du cap du sud de la péninsule de Tchesmé : deux brûlots furent consumés vainement. Le lendemain, l'ensemble de la flotte ottomane (2 deux-ponts, 27 frégates et corvettes et 7 bricks) s'avança depuis le direction de Chios ; aucun des deux adversaires ne se hasarda à un combat rapproché, et seul Kanaris obéit au signal ordonnant l'attaque des brûlots, mais son navire fut coulé par les canons ennemis et lui-même fut blessé en repoussant un abordage de son canot par une chaloupe turque. Après cet épisode Hüsrev regagna Lesbos où il resta un mois. Le 30 août, 37 navires ottomans se dirigèrent vers le sud mais s'abritèrent à Chios, ayant repéré les Grecs qui croisaient entre Psara et Ikaria

    Le 4 septembre, Mioulis arriva d'Hydra avec 20 navires et prit le commandement ; il se présenta le 9 devant le port de Mytilène où était ancrée la flotte ottomane. 24 navires ottomans dont les deux-ponts levèrent l'ancre, mais le mauvais temps empêcha un engagement jusqu'au lendemain soir. La bataille, plus disputée que les précédentes, dura la nuit puis la journée du 11, mais la victoire demeura incertaine. Les insulaires perdirent une centaine d'hommes, deux brûlots incendiés et un coulé, et plusieurs navires furent endommagés ; les Ottomans eurent aussi d'importants dégâts et se retirèrent finalement dans le golfe de Smyrne. Selon Gordon, les Ottomans auraient pu subir une véritable défaite si Hüsrev, dont le navire était allé se ravitailler à Phocée, n'avait pas provisoirement cédé le commandement de la flotte à Tahir Pacha. Il n'y eut plus d'engagement par la suite, les Ottomans restant confinés dans les eaux de Lesbos et Ténédos, puis regagnant finalement Istamboul le 27 novembre.   

    Messénie - Troisième convoi égyptien  L'escadre commandée par le Kapudana Bey stationna dans la baie de Navarin sans rien entreprendre, se contentant de mesures défensives contre d'éventuelles attaques de Cochrane dont l'arrivée était considérée comme imminente. Finalement il regagna Istamboul fin octobre, laissant avec Ibrahim plusieurs navires sous l'autorité du Reala Bey

    La flotte égytienne arriva à Navarin le 1er décembre, avec 31 navires de guerre et de transport, apportant du ravitaillement et de l'argent mais pas de nouvelles troupes. Le convoi avait été retardé car Méhémet Ali attendait, avant de s'impliquer davantage, le résultat des négociations de la convention d'Akkerman entre la Russie et l'Empire ottoman.

    Développement de la piraterie grecque. Intervention autrichienne dans l'Égée

    Le gouvernement autrichien, ayant adopté une attitude pro-ottomane, ne reconnaissait pas les blocus grecs et estimait être en droit de commercer librement avec les Ottomans (ce qui incluait le transport de ravitaillement et de fournitures militaires), ce qui conduisait à de nombreux incidents entre les navires autrichiens et les Grecs. En mai 1826, la flotte autrichienne commandée par l'amiral Paulucci fit une démonstration de force dans l'es Cyclades : il bombarda Naxos et attaqua l'escadre hydriote de Sachtouris à Tinos. A Kythnos, une troupe de ses soldats fut attaquée et chassée par les habitants et à Andros une de ses goélettes armées fut capturée par des pirates.

    Arrivée de la Kartéria et de l'Hellas

    1827 Siège et chute d'Athènes

    Débarquement au Pirée

    Début 1827, diverses opérations furent organisées afin d'essayer de lever le siège d'Athènes par les Ottomans. Le soir du 5 février, un détachement grec débarqua au Pirée et occupa la colline de Munichie, soutenu par une escadre commandée par Hastings et composée de la Kartéria, de 2 bricks psariotes et de chaloupes de transport. Pendant les deux jours suivants, Hastings entré à l'intérieur du port du Pirée bombarda le couvent Saint-Spyridon, situé près du rivage, dans lequel s'étaient retranchés des soldats ottomans. Il dut cependant se retirer après que ceux-ci eurent reçu de l'artillerie en renfort. Après sa victoire à Kamatéro, Rechid Pacha lança une contre-attaque sur le Pirée le 11 février : à nouveau, la Kartéria entra dans le port pour soutenir les Grecs, et fut endommagée par des tirs provenant du monastère67.

    Attaque sur Oropos

    Devant l'échec de l'attaque directe, il fut décidé d'essayer de couper les lignes de ravitaillement ottomanes, et d'envoyer Miaoulis à Oropos avec une escadre composée de la frégate Hellas, de la Kartéria et du brick psariote Nelson, transportant 500 hommes sous la direction du philehellène Heydeck. La Kartéria captura deux navires ottomans chargés de grain et réduisit au silence une batterie côtière ; Miaoulis conseilla de profiter de la nuit pour lancer un assaut, mais Heideck préféra attendre le lendemain. Réchid Pacha ayant envoyé un renfort de cavalerie depuis Athènes, les Grecs se réembarquèrent.

    Arrivée de Cochrane et Church

    Les Britanniques Richard Church et Cochrane avaient été désignés pour être les nouveaux chefs de l'armée de terre et de la marine, et prirent leur commandement vers le 17 avril. Tandis qu'Hastings était envoyé à Volos avec une flottille pour essayer à nouveau de couper le ravitaillement ottoman, Cochrane et Church se rendirent en Attique pour diriger les opérations de secours vers L'Acropole.

    Du 20 au 27, les combats se concentrèrent autour du Pirée, notamment contre le monastère Saint-Spyridon, toujours occupé par une garnison de mercenaires albanais. L'escadre grecque entra dans la rade et Mioulis bombarda et détruisit le premier étage du bâtiment depuis l'Hellas le 26 et le 27. Les Albanais résistèrent cependant aux assauts terrestres et ne capitulèrent que le lendemain.

    Batailles de Phalère et de Volos

     

    Après la mort de Karaïskakis, une attaque-surprise fut décidée sous l'impulsion de Cochrane, comprenant le débarquement d'une partie de l'armée près du cap Colias à l'est de la baie de Phalère. Mal organisée, la bataille fut un désastre pour les Grecs qui abandonnèrent leurs positions au Pirée peu après et ne purent empêcher la capitulation de l'Acropole le 5 juin.

    De son côté, Hastings arriva à Volos le 20 avril à la tête d'un flottille comprenant, outre la Kartéria, la corvette Thémistocle des frères Tombazis, le brick Arès appartenant à Mioulis, et deux goélettes spetsiotes. Tandis que les Grecs engageaient les batteries côtières, la Kartéria attaqua les huit deux-mâts ottomans de transport ancrés au port et en captura cinq, deux autres étant incendiés et le dernier échoué.

    Envoyant ses prises à Poros sous la garde de la goélette Aspasie, il se dirigea ensuite vers Trikéri où était basé un brick de guerre ottoman de 14 canons, protégé par une batterie et une garnison albanaise. Après l'échec de deux attaques dans la nuit du 22 et le lendemain, Hastings renonça à capturer le navire et le fit exploser avec ses boulets rouges.

    Actions de Cochrane : Castel Tornese, Alexandrie

    En avril-mai, l'escadre ottomane quitta Istamboul pour rejoindre Ibrahim à Navarin, avec un navire de ligne, 9 frégates et 18 corvettes et bricks. Hüsrev ayant été nommé à un autre poste et son successeur étant retenu dans la capitale, la flotte était sous les ordres de Tahir Pacha et du Patrona Bey. Cochrane, occupé par les opérations du siège d'Athènes, ne chercha pas à les arrêter et les navires ottomans arrivèrent sans encombres à destination.

    Après le désastre de la bataille de Phalère le 6 mai, Cochrane visita Hydra et une flotte combinée hydro-psario-spetsiote fut rassemblée à Porto Heli (Argolide). Cependant, Cochrane se dirigea alors vers l'Élide avec les seules Hellas et Kartéria, en laissant le reste des navires à Porto Heli. Ayant appris qu'Ibrahim dirigeait le siège du château de Castel Tornese à bord d'un brick, il projetait en effet de le capturer par une attaque-surprise. Celle-ci fut un échec.

    Le 6 juin, l'Hellas fut rejointe au large de Cythère par une flottille grecque composée d'une corvette, de 14 bricks et de 8 brulots. Cochrane projeta alors d'attaquer la flotte égyptienne, qui préparait une nouvelle expédition, dans le port d'Alexandrie, comme ce qui avait été tenté en 1825. L'attaque menée le 16 juin fut un nouvel échec. Poursuivis jusqu'à Rhodes par la flotte égyptienne, les Grecs regagnèrent Poros le 2 juillet.

    Attaque autrichienne contre Spetsès

    Fin juillet, l'île de Spetsès fut impliquée dans un conflit avec l'escadre autrichienne de l'Égée. Deux de ses goélettes avaient capturé quatre bricks marchands près de Prévéza ; le commandant autrichien, le contre-amiral Dandolo, se trouvait à Nauplie où était situé le tribunal des prises. Considérant l'action grecque comme illégale, il se rendit le 31 juillet avec un navire de ligne et un brick au port de Spetsès et exigea la restitution des navires et de leur cargaison, sans attendre le jugement du tribunal. Les autorités spetsiotes tergiversant, il bombarda le lendemain la ville et la flottille grecque stationnée dans le port, qui faillit être incendiée. Onze marins périrent en cherchant à sauver les navires, dont un fut détruit, et d'autres victimes furent à déplorer en ville. Les quatre bricks ayant été restitués, Dandolo réclama en outre 6000 thalers de dédommagement pour la prise d'un navire autrichien en janvier, avec obligation de payer dans les deux heures sous peine de la reprise des hostilités ; finalement la flottille autrichienne dut quitter les lieux suite à un coup de vent sans avoir obtenu satisfaction71.

    Les Grecs protestèrent auprès des ambassadeurs des trois Puissances contre ce qu'ils considéraient comme un coup de force. Selon Gordon, il s'agissait effectivement d'une réaction disproportionnée, le dommage causé par la prise illégale de ces navires ne justifiant pas la mise en péril de la flotte spetsiote, alors qu'une simple démonstration de force suffisait généralement aux commandants britannique (Hamilton) et français (Rigny) pour obtenir réparation dans ce cas de figure72.

    Implication des puissances occidentales

     

    Le 6 juillet, après de longues négociations, la France, le Royaume-Uni et la Russie signèrent un traité proposant une large autonomie à la Grèce, et résolurent d'organiser un armistice entre les belligérants, si besoin en recourant à la force. Les escadres de ces trois puissances furent donc renforcées dans ce but. Un émissaire anglais, le colonel Cradock, fut envoyé à Alexandrie pour tenter empêcher le départ du convoi égyptien en faisant pression sur Méhémet Ali ; il s'agissait d'obtenir un armistice de fait en paralysant l'action Ibrahim Pacha par manque de ravitaillement73.

    L'Empire ottoman, auquel le traité fut présenté le 16 août, refusa d'y adhérer ; les Grecs l'acceptèrent le 3 septembre, malgré la réticence de plusieurs chefs militaires qui espéraient remporter des succès à l'automne et la crainte des Grecs de Grèce centrale de ne pas faire partie du nouvel État.  

    Quatrième convoi égyptien

    Le quatrième convoi égyptien, préparé au cours de l'été, comprenait 92 navires, dont 51 de guerre. Une première division, commandée par le Capitana Bey, était forte de 2 navires de ligne de 84 canons, 8 frégates (armées chacune de 44 à 50 canons) dont 5 turques et 3 tunisiennes, 9 corvettes turques et un brick tunisien. La division égyptienne, commandée par Moharem Bey assisté du Français Le Tellier, comprenait 4 frégates de 64 canons, 11 corvettes, 4 bricks, 6 goélettes et 6 brulots. Les 41 transports (dont 5 européens) convoyaient un régiment régulier de 3700 hommes, 100 cavaliers, du ravitaillement, des munitions et une forte somme d'argent. Les derniers navires quittèrent Alexandrie le 5 août, un peu avant l'arrivée du colonel Cradock ; sa mission étant dès lors sans objet, ce dernier rejoignit alors l'escadre britannique dans les îles ioniennes.  

    Opérations dans le golfe de Corinthe, bataille d'Itéa  

    Espérant profiter de l'attentisme ottoman, les Grecs mirent sur pied une expédition estinée à reprendre l'avantage en Étolie-Acarnanie dont une partie s'était à nouveau soulevée en juillet : les troupes commandées par Church et rassemblées sur la côté d'Achaïe devaient être transportées au travers du golfe de Corinthe par les navires de Cochrane. La flotte grecque entama un blocus de Missolonghi, défendue par une faible garnison.

    L'amiral britannique Codrington enjoignit cependant à Cochrane de quitter le golfe de Patras afin de respecter l'armistice ; Cochrane, laissant sur place Hastings avec la Kartéria, le brick Sauveur, deux goélettes et deux canonnières, mit le cap avec le reste de la flotte sur Syros ; en chemin, il fut rejoint par l'Enterprise, le second des navires à vapeur construits à Londres

    La bataille de Navarin est une bataille navale qui s'est déroulée le 20 octobre 1827.

    dans la baie de Navarin (ouest du Péloponnèse) entre la flotte ottomane et une flotte franco-russo-britannique dans le cadre de l'intervention de ces trois puissances lors de la guerre d'indépendance grecque. À l'issue des combats, la défaite ottomane est totale.

    La bataille de Navarin est considérée comme la dernière grande bataille navale de la marine à voile, avant l'avènement des navires à vapeur, des cuirassés et des obus mais aussi comme une étape décisive vers l'indépendance de la Grèce et comme l'une des premières « interventions sous un prétexte humanitaire » de l'histoire.

    Par le traité de Londres du 6 juillet 1827, la France, le Royaume-Uni et la Russie étaient convenus d'intervenir entre les belligérants de la guerre d'indépendance grecque pour faire cesser les « effusions de sang ». Une flotte tripartite, commandée par Edward Codrington, Henri de Rigny et Login Van Geiden fut envoyée dans ce but. Après avoir réussi à empêcher divers affrontements, les amiraux décidèrent de faire une démonstration de force dans la baie de Navarin où se trouvait la flotte ottomane, composée de navires égyptiens, turcs, tunisiens et algériens. Celle-ci était ancrée dans une disposition destinée à impressionner la flotte des puissances qu'elle attendait. Des coups de feu tirés d'un navire ottoman, avant que tout ordre ait été donné en ce sens, entraînèrent une bataille qui n'était projetée par aucun des deux adversaires.

    Malgré leur infériorité numérique, les navires des puissances étaient largement supérieurs à leurs adversaires. Dans un combat qui se déroula pratiquement à l'ancre et à bout portant, leurs artilleurs firent des ravages dans la flotte ottomane. Les plus petits navires de la flotte des puissances, qui ne s'ancrèrent pas, remplirent avec succès leur mission de neutraliser les brûlots, l'arme ottomane la plus redoutable, ce qui aida à la victoire finale.

    Sans perdre un seul navire, mais après avoir subi d'importants dégâts, la flotte franco-russo-britannique détruisit une soixantaine de navires ottomano-égyptiens, provoquant un véritable carnage.

    en 1821, les Grecs s’étaient révoltés contre l’occupation ottomane. Ils avaient d’abord remporté de nombreuses victoires et proclamé leur indépendance en janvier 1822. Les victoires grecques avaient été de courte durée, en partie parce que les insurgés s'étaient rapidement déchirés entre factions rivales au cours de deux guerres civiles. Le sultan Mahmud II avait appelé à l’aide son vassal égyptien Mehemet Ali qui, en 1824, avait dépêché en Grèce son fils Ibrahim Pacha avec une flotte et d'abord 8 000 puis 25 000 hommes. L’intervention d’Ibrahim fut décisive : le Péloponnèse avait été reconquis en 1825 ; le verrou de Missolonghi était tombé en 1826 ; Athènes avait été prise en 1827. Il ne restait plus alors à la Grèce que Nauplie, Hydra, Spetses et Égine

      Serment à Aghia Lavra.
    Ce tableau de Theodoros P. Vryzakis (1865) commémore le soulèvement du 25 mars 1821. huile sur toile, National Art Gallery and Alexandros Soutzos Museum, Athènes.

    Le jeu des puissances européennes était alors ambigu, tout comme celui de leurs représentants au Levant. Le soulèvement grec, considéré comme libéral et national, ne convenait pas à l’Autriche de Metternich, principal artisan de la politique de la Sainte-Alliance. Cependant, la Russie, autre gendarme réactionnaire de l’Europe, était favorable à l’insurrection par solidarité religieuse orthodoxe et par intérêt géo-stratégique (contrôle des détroits des Dardanelles et du Bosphore). La France, autre membre actif de la Sainte-Alliance (elle venait d’intervenir en Espagne contre les libéraux), avait une position ambiguë : les Grecs, certes libéraux, étaient d’abord des chrétiens et leur soulèvement contre les Ottomans musulmans pouvait ressembler à une nouvelle croisade. La Grande-Bretagne, pays libéral, s’intéressait surtout à la situation de la région sur la route des Indes et Londres désirait pouvoir y exercer une forme de contrôle.

    Cependant, des ressortissants des différents pays européens combattaient en Grèce aux côtés des insurgés. Parmi ces philhellènes, on trouvait des militaires français comme le colonel Fabvier ou des marins britanniques comme Frank Abney Hastings ou Thomas Cochrane. De même, les amiraux britannique Edward Codrington et français Henri de Rigny, commandant la flotte de leurs pays dans la région, n'étaient pas défavorables à la cause grecque. Bien souvent, ils allaient un peu au-delà de la neutralité que leur imposait leur gouvernement pour apporter un soutien aux Grecs. Ils se justifiaient en arguant du fait que la politique de leur gouvernement elle-même était ambiguë      

    Le traité de Londres   george Canning.

    Le massacre de Chios, la mort de Lord Byron ou la chute de Missolonghi avaient suffisamment ému les opinions publiques occidentales pour que les gouvernements s'en inquiétassent, d'abord diplomatiquement. De plus, dès le mois d'août 1824, le gouvernement grec avait demandé au Royaume-Uni d'intervenir pour faire cesser les hostilités. Le 4 avril 1826, Wellington, à Saint-Pétersbourg, signa un protocole anglo-russe prévoyant une médiation entre Grecs et Ottomans en vue de régler le conflit. Cet accord, sans volet militaire, n'avait que le mérite d'exister. Il servit cependant au Premier ministre britannique, George Canning, de point de départ aux négociations suivantes avec les autres pays européens. Les Français étaient prêts à l'accepter à condition que les Autrichiens, mais aussi les Prussiens y consentissent aussi. De plus, les Russes voulaient un accord qui irait plus loin qu'une simple menace de retirer les ambassadeurs de Constantinople mais qui envisagerait une intervention militaire9,10.

    Les négociations finirent par aboutir en juillet 1827. La France, la Grande-Bretagne et la Russie signèrent le 6 juillet à Londres le traité de Londres. Le texte officiel était pratiquement équivalent au protocole de Saint-Pétersbourg. Cependant, des sanctions étaient cette fois prévues, dans une clause secrète qui fut rendue publique une semaine plus tard dans le Times. Cette clause prévoyait qu'en cas de refus de l'Empire ottoman, les puissances reconnaîtraient de fait la Grèce en y envoyant des consuls et qu'elles s'interposeraient entre les belligérants

    Dès le 9 juin 1827, l'Empire ottoman avait fait savoir qu'il refuserait toute tentative de médiation et armistice présente ou à venir. Le traité de Londres ne changea rien. De plus, les flottes française et britannique, alors en Méditerranée orientale, n'étaient pas suffisamment fortes pour impressionner la Porte et la pousser à accepter les termes du traité. Le 16 août, le texte du traité fut officiellement présenté au Reis-Effendi, le ministre des affaires étrangères ottoman. Le 30 août, celui-ci nia avoir reçu un quelconque document. Par contre, informé le 2 septembre, le gouvernement grec accepta l'armistice dès le lendemain malgré les réticences de leurs commandants en chef philhellènes Richard Church et Thomas Cochrane qui venaient de mettre sur pied une opération conjointe terrestre et navale     

    L'ambiguïté des ordres donnés aux amiraux   Edward Codrington.

    Les flottes britannique, commandée par le contre-amiral Edward Codrington, et française, commandée par l'amiral Henri de Rigny, patrouillaient dans les eaux de la Méditerranée orientale depuis de nombreuses années pour y lutter contre la piraterie. Les ordres plus ou moins précis qu'elles avaient reçus sur l'attitude à adopter dans la situation créée par la guerre d'indépendance grecque laissaient une certaine latitude aux amiraux

    Lorsqu'il rejoignit son poste, en février 1826, Codrington hérita des ordres de son prédécesseur, sir Harry Burrard-Neale : assurer la sécurité des sujets britanniques et de la République des îles Ioniennes sous protectorat britannique. Il devait aussi demander à Ibrahim Pacha de renoncer à son projet de « barbarisation » de la Morée et, en cas de refus, en informer le souverain britannique15. Ce projet de « barbarisation » était une rumeur insistante, principalement propagée par Dorothea von Benckendorff, l'épouse de l'ambassadeur de Russie à Londres, le prince de Lieven. Cette rumeur aurait été une manœuvre diplomatico-politique afin d'accroître le philhellénisme en Europe. Ibrahim Pacha était accusé de vouloir intégralement réduire en esclavage la population grecque du Péloponnèse et de la déporter vers ses terres égyptiennes pour la remplacer par des musulmans nord-africains. Si Ibrahim Pacha insista toujours sur le fait que cette rumeur était fausse, elle se perpétua cependant très longtemps, même après la bataille de Navarin

    L'escadre russe prévue pour s'interposer entre les belligérants grecs et ottomans commença à se rassembler à Kronstadt un mois avant que le traité de Londres fût signé. Le tsar Nicolas Ier, lorsqu'il la passa en revue le 10 juin, déclara qu'« en cas d'opérations militaires, l'ennemi [serait] traité à la russe». L'ordre était ici plus clair

    de Rigny, peint par François-Gabriel Lépaulle, 1836.

    Les instructions données aux amiraux français, britannique et russe par leur gouvernement figuraient dans les annexes D et F du traité de Londres. L'hypothèse principalement évoquée était que les Ottomans rejetteraient la proposition d'armistice et de médiation tandis que les Grecs (qui l'avaient demandée en premier lieu) l'accepteraient. Les amiraux devraient alors « prendre les mesures les plus efficaces et les plus expéditives pour mettre fin aux hostilités et aux effusions de sang », « utiliser tous les moyens […] pour obtenir un armistice immédiat » et organiser des escadres chargées d'empêcher tout renfort turc ou égyptien d'atteindre la Grèce. Cependant, la violence ne devait être que le dernier recours si les Ottomans persistaient à vouloir forcer le blocus. Pour tous les cas non prévus dans les instructions, les amiraux avaient toute latitude pour agir.

    Les amiraux britannique Codrington et français de Rigny reçurent ces instructions le 7 août, alors qu'ils se trouvaient à Smyrne. Rigny les trouva « bien peu précises » Afin d'en savoir plus, Codrington demanda des précisions à Stratford Canning, l'ambassadeur britannique à Constantinople. La réponse fut très claire : même si les puissances désiraient éviter la guerre, le blocus devait, en ultime recours, être imposé à coup de canon. À leur départ de Smyrne, le 17 août, pour Nauplie où ils devaient présenter le traité aux autorités grecques, les deux amiraux étaient persuadés d'une chose : le traité ne pouvait mener qu'à l'indépendance, à terme, de la Grèce22. Le 4 septembre, les amiraux reçurent des ordres complémentaires de leurs ambassadeurs à Constantinople. Ils devaient toujours « empêcher tout secours de parvenir aux Ottomans en Grèce ». Ils devaient de plus protéger, en coopération avec les Grecs, toutes les régions qui avaient pris part à l'insurrection. Enfin, ils devaient « encourager » les navires turcs et égyptiens à retourner à Constantinople ou Alexandrie. Si des navires ottomans persistaient à rester en Grèce, le texte des instructions précisait qu'ils devraient « courir les risques inhérents à la guerre »

    Premières applications du traité de Londres   ibrahim Pacha.

    Après la signature du traité de Londres, un émissaire spécial, le major J. H. Cradock, fut envoyé auprès du vice-roi d'Égypte pour lui suggérer la neutralité. Les chancelleries savaient qu'une flotte turco-égyptienne prévue pour renforcer Ibrahim Pacha était rassemblée à Alexandrie. Cradock arriva en Égypte le 8 août, trois jours après le départ de la flotte, forte d'un peu moins de 90 navires et commandée par Moharrem Bey, un beau-frère d'Ibrahim Pacha. Elle était constituée de trois escadres : une ottomane, une égyptienneet une tunisienne commandée par Kiutchuck Mohamed. Deux nouveaux efforts furent faits pour demander à Mehemet Ali de rappeler la flotte : par Rigny qui envoya la Pomone et la Rose et par Codrington qui envoya la Pelorus. Mais, le vice-roi ne pouvait se le permettre, sauf à rompre définitivement avec le Sultan. Cette flotte rejoignit Ibrahim Pacha dans la baie de Navarin. Une autre escadre, une vingtaine de navires, commandée par Tahir Pacha, avait été croisée par la frégate française Armide au large de Cythère le 6 août. Elle arrivait de Constantinople et se dirigeait aussi vers la baie de Navarin. Ibrahim Pacha avait prévu d'utiliser la flotte ainsi rassemblée pour mener une attaque qu'il considérait comme décisive contre Hydra, une des dernières places-fortes grecques, et la flotte grecque dont c'était le principal arsenal. Il espérait ainsi achever le conflit à son profit.

    La flotte ottomane fut au complet dans la baie de Navarin le 7 septembre. En l'apprenant, Codrington quitta Nauplie et vint s'installer à l'entrée de la baie le 12 septembre. Il put alors obtenir qu'Ibrahim Pacha rappelât une première escadre envoyée contre Hydra. La flotte française rejoignit la flotte britannique le 22 septembre. Codrington et Rigny rencontrèrent Ibrahim Pacha trois jours plus tard. Chacune des parties expliqua ses ordres : attaquer Hydra pour Ibrahim Pacha ; l'en empêcher, en détruisant l'intégralité de sa flotte si nécessaire et lui demander d'évacuer la Grèce pour les amiraux. Ibrahim Pacha convint de suspendre toutes ses opérations jusqu'au moment où il recevrait de nouveaux ordres d'Alexandrie ou Constantinople, vers la mi-octobre. Les flottes occidentales se retirèrent pour aller se ravitailler, ne laissant que deux vaisseaux (un britannique la Dartmouth et un français l’Armide) pour surveiller la baie

    kartería, aquarelle anonyme datant des années 1820, Archives historiques de Hydra.

    Cependant, le statu quo était fragile. Les Grecs avaient accepté l'armistice, mais, considérant que les Ottomans l'avaient refusé, continuaient à se battre. En septembre 1827, une opération conjointe des forces terrestres et navales grecques avait pour objectif de reconquérir le verrou de Missolonghi. Le philhellène Frank Abney Hastings commandait le seul navire de guerre à vapeur de Méditerranée : la Karteria. Il faisait partie de l'escadre grecque de vingt-trois navires commandée par Cochrane qui devait soutenir les forces terrestres commandées par Richard Church. L'amiral britannique Codrington, conformément aux dispositions du traité de Londres, neutralisa pacifiquement cette flotte grecque, interdisant l'opération terrestre. Hastings resta dans le golfe de Corinthe avec une petite escadre de six navires. Dans la baie d'Amphissa (alors appelée Salona), se trouvait une flotte ottomane de onze navires, dont cinq de grande taille, protégée par des batteries côtières. Le 30 septembre, l'escadre grecque attaqua. La maniabilité des roues à aubes de la Kartería lui permettait de tourner quasiment sur place et ses chaudières lui fournissait des boulets rouges. À elle seule, en une demi-heure, elle détruisit les navires ottomans tandis que le reste de l'escadre réduisait au silence les batteries côtières

    Lorsqu'il apprit la nouvelle de la destruction de ses navires à Amphissa, Ibrahim Pacha entra dans une colère noire et chercha à se venger d'Hastings. Il forma une escadre de 48 navires, dont il prit le commandement, accompagné de Tahir Pacha et Moharrem Bey, et avec laquelle il remonta vers le golfe de Corinthe. Il fut intercepté par Codrington. Les deux flottes se pourchassèrent pendant trois jours, du 4 au 6 octobre autour de l'île de Zante, alors qu'une tempête faisait rage. Codrington réussit à contraindre Ibrahim Pacha de retourner à Navarin, après avoir abattu quelques mâts des navires ottomans avec ses boulets

    van Geiden, vers 1820.

    Vers le 10 octobre, la flotte russe, commandée par Login van Geiden rejoignit les flottes britannique et française. Au même moment, les amiraux apprirent que les troupes d'Ibrahim Pacha procédaient à une destruction systématique du Péloponnèse. Depuis la mer, en baie de Kalamata, l'équipage de la Cambrian pouvait voir les vergers en feu, résultat de cette politique de terre brûlée. Il devenait évident que bloquer la flotte égypto-ottomane en baie de Navarin était insuffisant et surtout n'empêchait pas les déprédations à terre alors que les ordres étaient de protéger les régions qui s'étaient insurgées. Le 18 octobre, les trois amiraux signèrent un protocole qui expliquait leurs intentions. Il s'agissait pour eux de montrer qu'ils continuaient à obéir à leurs instructions. Ils annonçaient leur intention d'entrer dans la baie de Navarin pour renouveler leur offre d'évacuation à Ibrahim Pacha et de l'obliger à obéir, par une simple démonstration de force, sans acte hostile ni effusion de sang

    La bataille  La baie de Navarin

     

    La baie de Navarin, Le miroir de la Littérature, Amusement, et Instruction, Vol. 10, illustration n°284, 24 novembre 1827.

    La baie de Navarin est considérée comme la meilleure rade du Péloponnèse. Elle avait été le premier objectif d'Ibrahim Pacha lorsqu'il avait débarqué dans la péninsule en 1825. La baie, d'un peu plus de cinq kilomètres du nord au sud et de trois d'est en ouest, protégée à l'ouest par l'île de Sphactérie, n'est accessible que par un chenal au sud, large d'un peu plus de 1 000 mètres, protégé par la forteresse de Navarin (dite parfois Néo-Navarino) construite par les Ottomans après leur défaite à Lépante au XVIe siècle au-dessus de la ville moderne de Pylos. Ce chenal est de plus parsemé de récifs. Les navires qui y passent sont, selon certaines sources, parfois obligés de passer à portée de pistolet et non plus de canon des systèmes défensifs. Au nord de Sphactérie, le chenal très étroit (au mieux cent mètres) est ensablé, et pas assez profond (pas plus de deux mètres) pour les navires modernes. Il était dominé par la forteresse de Paléo-Navarino, remontant au XIIIe siècle et quasiment en ruines dans les années 1820, probablement construite sur les ruines de la Pylos de l'époque classique. Au centre de la baie se trouve une petite île assez plate, Khélonaki (la « petite tortue ») ou Marathonisi. Quant au nord de la baie, il est composé de lagons puis de terrains marécageux  

    Composition des flottes et disposition  Flotte ottomane

    position et composition de la flotte ottomane.

    Les 80 à 90 navires de l'Empire ottoman (turcs, égyptiens, tunisiens et algériens), de faible tonnage, avec environ 3 500 canons et 30 000 hommes d'équipage, n'étaient pas tous des navires de guerre, il y avait aussi des transports armés. Au total, les navires de guerre véritables auraient été une soixantaine, pour environ 2 000 canons et 22 000 hommes d'équipage, avec deux navires amiraux : le Guhu-Reva, navire amiral turc de 74 (ou 80 voire 84) canons et la Guerrière (ou Murchid-i-Djihad) navire amiral égyptien de Moharrem Bey avec 60 canons.

    Selon une liste envoyée par l'amiral Codrington à son ministre, elle était constituée de quatre vaisseaux de ligne, quinze frégates, dix-sept corvettes, vingt-quatre sloops et des transportsDans le Précis de la Bataille de Navarin, écrit par des officiers français et approuvé par Rigny, elle était constituée de trois vaisseaux de ligne de 74 canons, vingt frégates, trente-deux corvettes, sept bricks ou sloops et cinq brûlots

    Les vaisseaux de ligne turcs étaient : le Guhu-Reva 84, 80 ou 74 canons (vaisseau amiral de Tahir Pacha), le Burj Zafer 74 canons, le Fatih Bahri 74 canons. Il y aurait eu quinze frégates turques : la Fevz Nussret et la Ka'id Zafer 64 canons, la Keywan Bahri, la Feyz Mi' 'raj et la Mejra Zafer 48 canons, ainsi qu'une dizaine de frégates de 42 canons. Les frégates égyptiennes étaient : la Guerrière (ou Murchid-i-Djihad) 60 canons (vaisseau amiral de Moharrem Bey), l’Ihsania 64 canons (Hassan Bey), la Leone 60 canons, la Souriya 56 canons et deux « corvettes » de 44 canons. Selon la Revue maritime et coloniale de 1883, la Régence d'Alger aurait envoyé quatre frégates, quatre corvettes et cinq bricks

    Le vice-roi d'Égypte avait fait appel à la France pour moderniser sa marine. Des officiers français avaient été mis à son service. Il y en avait dans la flotte égypto-ottomane à Navarin. Rigny leur écrivit le 15 octobre pour leur demander de la quitter afin de ne pas avoir à combattre contre leur propre pavillon si un affrontement devait avoir lieu. Ils partirent à bord d'un navire autrichien. Seul, le capitaine Letellier resta. Il ne descendit du navire-amiral de Moharrem Bey la Guerrière qu'après le début de la bataille. Ce fut Letellier qui organisa la flotte égypto-ottomane dans la baie. Il lui fallut trois jours pour réaliser son projet. La flotte était embosséeen fer à cheval sur trois lignes autour de la petite île du centre de la rade. Les brûlots étaient placés de chaque côté de l'entrée de la baie

    Les différents commandants de la flotte turco-égyptienne ne désiraient pas affronter la flotte des puissances qu'ils savaient plus puissante (même si numériquement moins nombreuse) que la leur. Ils espéraient que leur placement dans la baie serait suffisamment impressionnant pour que la flotte des puissances hésitât à y entrer ou à y rester. Cependant, au matin du 20 octobre, si Tahir Pacha avait informé ses capitaines qu'il ne donnerait pas le signal d'attaquer, chacun était libre de se défendre s'il se sentait menacé  

    Flotte des puissances  Les flottes anglaise et française reçurent des renforts en septembre : deux vaisseaux de ligne pour Codrington et trois vaisseaux de ligne et une frégate pour de Rigny. Ce même mois, la flotte russe (quatre vaisseaux de ligne et quatre frégates) arriva en Méditerranée Si chacune des escadres avait un amiral national, il était convenu entre les gouvernements que l'amiral britannique Codrington serait commandant en chef. Rigny en fut informé dès le 26 août et il mit longtemps à accepter le fait : il était dans la région depuis plus longtemps que son homologue britannique ; Geiden n'eut par contre aucun problème à l'accepter. Au total, la flotte des puissances était constituée de 28 navires, avec seulement un tiers des canons et des hommes de la flotte ottomane. Mais, elle avait plus de vaisseaux de ligne, les plus puissants, et ses marins étaient plus compétents. Ibrahim Pacha lui-même la considérait comme plus puissante que la sienne

    Cette flotte comportait douze navires britanniques (pour 456 canons), sept navires français (352 canons) et huit navires russes (490 canons) formant au total une puissance de feu de près de 1 300 canons     La flotte combinée pénétra dans la baie de Navarin en fin de matinée le 20 octobre 1827, selon une formation discutée la veille entre les amiraux. Le temps était clair et une petite brise soufflait du sud Les onze navires britanniques entrèrent les premiers ; les trois vaisseaux de ligne (Asia, Genoa et Albion) allèrent se placer pratiquement au centre du fer à cheval formé par la flotte égypto-ottomane tandis que les navires plus légers (corvettes et bricks sous le commandement du capitaine Fellowes de la Dartmouth) devaient surveiller les brûlots à l'entrée de la rade. Les sept navires français se placèrent à l'est des Britanniques, face à la côte et face aux navires égyptiens afin de s'assurer que les marins français prêtés à l'Égypte quitteraient bien la flotte en cas d'affrontement. Les huit navires russes se placèrent à l'ouest de l'escadre britannique où ils formèrent un groupe un peu plus compact que les deux autres

    Les amiraux qui s'étaient accordés le 19 octobre avaient été clairs : aucun navire ne devait tirer avant que le signal n'ait été donné, à moins que ce ne fût en réponse à un tir ottoman. Et dans ce cas, le navire ottoman devait être immédiatement détruit. Si jamais une bataille devait se déclencher, les ordres de Codington pour éviter la confusion qui pourrait se créer citaient Nelson : « No captain can do very wrong who places his ship alongside of any enemy. » (« Un capitaine ne peut pas vraiment se tromper en plaçant son navire à côté d'un ennemi ») De plus, selon le marin anonyme qui écrivit plus tard Life on Board a Man-of-War, les artilleurs et leurs canons étaient prêts à tirer ; les officiers de la Genoa passèrent les voir et pour eux, une bataille ne faisait aucun doute Cependant, Codrington expliqua plus tard que s'il était venu avec des intentions réellement belliqueuses, il n'aurait pas ancré son navire au milieu du fer à cheval où il était la cible de tous les navires ennemis

    En début d'après-midi, entre 13h30 et 14h, les navires des puissances manœuvraient toujours pour se placer. Une barque quitta alors le navire amiral égyptien de Moharrem Bey. Elle apportait à Codrington une lettre lui demandant d'évacuer la rade. L'amiral britannique fit répondre qu'il était venu donner des ordres et non en prendre. La barque ne retourna pas au navire amiral, mais alla directement à terre. Un drapeau rouge fut lancé et un coup de canon, à blanc, fut tiré de la forteresse. Il fut interprété comme un signal à la flotte ottomane de se préparer à l'action, les négociations ayant échoué À bord de la Genoa, les officiers donnèrent l'ordre de se préparer à tirer, selon le marin anonyme auteur de Life on Board a Man-of-War, les canons furent chargés et les marins qui n'attendaient que l'ordre de tirer voyaient que les artilleurs turcs étaient aussi prêts qu'eux-mêmes

    Déclenchement

     

    La bataille de Navarin, tableau de 1846 d'Ivan Aïvazovski (1817-1900)

    Une partie de la flotte, principalement les navires russes qui prirent leur position vers 15h15, n'était pas encore entrée dans la baie. Elle ne put s'engager que plus tard dans la bataille. Surtout, elle eut à subir le tir de barrage provenant de la forteresse, de l'île de Sphactérie et de la flotte ottomane  Une chaloupe fut envoyée depuis la terre à un des brûlots et on le vit immédiatement se préparer. Au bout de la ligne ottomane, il menaçait directement la Dartmouth, qui en était le plus proche, qui venait de jeter l'ancre et qui affalait ses voiles. Une pinasse, commandée par le premier lieutenant, lui fut envoyée pour lui demander de se déplacer. Fellowes rappela à son lieutenant qu'il ne devait en aucun cas se montrer hostile. Le brûlot tira sur la barque britannique, tuant le barreur et une partie des rameurs. L'équipage du brûlot alluma la mèche. Un cotre fut envoyé, commandé par le lieutenant Fitzroy, toujours pour demander de déplacer le brûlot. Le cotre rencontra la chaloupe qui évacuait une partie de l'équipage du brûlot. Celle-ci ouvrit le feu sur le cotre et le lieutenant Fitzroy fut tué. Au même moment, une corvette égyptienne tira sur la Dartmouth et la Sirène qui était en train de jeter l'ancre. La Dartmouth et la Sirène répliquèrent avec leurs fusils. La bataille avait commencé alors que les navires amiraux n'avaient pas encore échangé un seul coup de feu, comme le voulait la tradition.   Selon Codrington, l'idée des amiraux ottomans aurait été de laisser la flotte des puissances s'ancrer au cœur de leur dispositif, de parlementer toute la journée et d'attaquer à la tombée de la nuit avec les brûlots

    Selon Ibrahim Pacha, la flotte des puissances était entrée dans la rade avec des intentions hostiles. Selon lui, une des frégates alliées, s'était ancrée à angle droit avec les brûlots se trouvant à l'entrée de la rade, et donc les menaçait. Cette attitude se précisa lorsque des marins de cette frégate essayèrent de s'emparer d'un des brûlots. Là, un échange de coups de feu déclencha la bataille qui dura tout l'après-midi. Mais, Ibrahim Pacha ne pouvait déterminer lequel des deux camps avait tiré le premier. Cependant, selon lui, le premier acte hostile fut la tentative de la frégate de s'emparer du brûlot ottoman

    Déroulement

    deroulement de la bataille.

    Une bataille à l'ancre

    La majeure partie des navires engagés dans cette bataille était à l'ancre : tous les navires ottomans et les plus gros navires des puissances. Certains étaient encore sous toile. Seuls les plus petits des navires de la flotte russo-franco-britannique ne jetèrent pas l'ancre et, manœuvrant dans la baie, furent moins touchés. La flotte égypto-ottomane, embossée, ne manœuvra pas. Les vaisseaux des puissances avaient une marge de manœuvre réduite, mais pouvaient tirer leurs bordées des deux côtés, parfois en même temps. De plus, en jouant sur les longueurs des câbles des ancres, ils réussirent à tourner sur place pour changer leurs angles de tir. Ou, comme lorsque l’Asia fut menacée par un brûlot, une aussière fut amenée depuis la Genoa qui fit ainsi pivoter son navire amiral. Très rapidement, la fumée des canons emplit la rade, réduisant la visibilité. Les signaux par pavillons furent très vite inutiles. Codrington dut utiliser un porte-voix et eut des difficultés à se faire entendre, à cause du bruit assourdissant de ces mêmes canons

    Comme bien souvent pour une bataille, un récit d'ensemble est difficile à construire à partir des récits partiels des témoins oculaires. Tous les récits disponibles sont aussi des récits de marins et d'officiers de la flotte des puissances. De plus, ces mêmes témoins, qui s'accordent plus ou moins sur les incidents qui se produisirent, divergent quant à l'ordre dans lequel ils se produisirent. Ainsi, la frégate Guhu-Reva, vaisseau-amiral turc, aurait été détruite par l’Asia, vaisseau-amiral britannique, ou par l’Azof (navire-amiral russe), ou par l’Asia et l’Azof ensemble, ou par l’Asia, l’Azof, l’Albion (vaisseau de ligne britannique) et le Breslau (vaisseau de ligne français), mais le marin anonyme qui écrivit plus tard Life on Board a Man-of-War, à bord de la Genoa (vaisseau de ligne britannique) a distinctement vu son chef canonnier tirer et couler cette frégate-amiral turque dont il décrit avec détails la figure de proue (un lion rouge portant un bouclier décoré de trois croissants de lune)

    Les brûlots

     

    Combat contre les brûlots, par G.P. Reinagle, 1838.
    Au centre, le Scipion attaqué par un brûlot devant lui, un peu plus à gauche la Dartmouth ; au premier plan une barque de la Philomel ; au fond à droite la Rose et la Brisk.

    Les amiraux avaient confié aux petits navires de la flotte (Dartmouth, Rose, Brisk, Philomel et Mosquito pour les Britanniques ; Alcyone et Daphné pour les Français) le soin de neutraliser les brûlots. Dans ce but, ils ne furent pas ancrés et purent ainsi se rendre partout où une attaque se produisit. Ils furent aussi très souvent visés par les navires ottomans pour les empêcher d'accomplir leur tâche

    Le brûlot, cause du déclenchement de la bataille, très dangereux, à côté de la Dartmouth, restait le premier objectif. Des hommes de la Dartmouth et de la Rose tentaient de s'en emparer lorsque son équipage le fit exploser, tuant tous les Britanniques et endommageant les navires à proximité. Une frégate égyptienne envoya une bordée à la Dartmouth qui répliqua de même. Tous ses boulets touchèrent la coque égyptienne. Mais la Dartmouth était prise sous le feu de trois frégates turques et égyptiennes et d'une corvette. L’Armide vint à sa rescousse. Le capitaine Hugon qui la commandait manœuvra de telle façon à ne jamais gêner le feu britannique. Lorsque le vaisseau français s'empara finalement d'une des frégates turques, il y arbora les drapeaux français et anglais, montrant ainsi qu'il n'avait fait qu'achever le travail commencé par la Dartmouth.

    Si la Dartmouth avait finalement réussi à échapper au brûlot qui la menaçait, il n'en fut pas de même du vaisseau de ligne français Scipion. En entrant dans la baie, il avait trop tôt réduit sa toile. Il était donc encore soumis au feu de la forteresse quand il fut pris pour cible par des frégates égyptiennes. Surtout, un brûlot réussit à se coincer dans sa proue. Tous les efforts de l'équipage français pour le détacher échouaient. Le navire était face au vent, aussi les flammes commençaient à menacer toute la longueur du Scipion et grimpaient le long des haubans des mâts avant. Des artilleurs furent tués par les flammes alors qu'ils continuaient à servir leurs pièces qui tiraient sur la citadelle et les autres vaisseaux. Le capitaine Milius laissa filer son ancre pour disposer d'une plus grande marge de manœuvre qui lui permit de commencer à se dégager du brûlot. Il fut aidé par une barque venue du Trident qui réussit à attacher une amarre au brûlot et avec l'aide de trois navires britanniques (la Dartmouth, la Rose et la Philomel) à remorquer le brûlot à bonne distance du Scipion. Deux goélettes françaises, l’Alcyone et la Daphné, coulèrent le brûlot. Si plus aucun brûlot ne réussit ensuite à menacer un navire des puissances, les énormes efforts déployés pour se débarrasser d'un seul prouvent le danger qu'ils pouvaient représenter

    Selon certaines sources, les brûlots auraient été utilisés par les marins des puissances, une fois qu'ils s'en seraient emparés. Ils les auraient envoyés contre la flotte ottomane

    Les vaisseaux amiraux des puissances

    alesia entre deux navires ottomans.

     

     

      L’Asia entre le Guhu-Reva et la Guerrière, G.P. Reinagle.

    L’Asia était embossée cap à l'ouest, juste à une encablure du Guhu-Reva (vaisseau-amiral turc de Tahir Pacha) et une longueur de navire de la Guerrière (vaisseau-amiral égyptien de Moharrem Bey). Si le navire turc tira, Moharrem Bey fit savoir qu'il n'ouvrirait pas le feu le premier. Codrington répliqua qu'il ferait de même. L’Asia put alors se concentrer sur le navire amiral turc dont elle se débarrassa d'autant plus rapidement qu'elle n'avait pas à se soucier du navire égyptien et que le Guhu-Reva n'était pas en bon état et ne disposait pas d'un bon équipage. En feu au bout de trois quarts d'heure, il alla s'échouer. Tahir Pacha survécut à la destruction de son navire amiral. Codrington envoya alors un de ses officiers avec un interprète auprès de Moharrem Bey confirmer la trêve. Cependant, l'amiral égyptien avait quitté le navire, avec Letellier. Lorsque la chaloupe s'approcha de la Guerrière, un officier égyptien reconnut l'interprète grec Petros Mikelis, avec qui il était, semble-t-il, en vendetta. Il lui tira dessus par un sabord, faisant de Petros Mikelis la plus célèbre, car la seule identifiée, victime grecque de la bataille de NavarinN 24. L’Asia riposta d'une bordée. La Guerrière se trouva en flammes en une vingtaine de minutes et alla s'échouer. Après s'être débarrassé de ses adversaires les plus proches et les plus dangereux, Codrington s'aperçut que son navire était pris en enfilade par des petits navires turcs (type bricks et corvettes) de deuxième et troisième lignes qui lui tiraient dans la poupe. L’Asia se tourna alors contre ceux-ci. Ils cédèrent très rapidement, soit détruits soit coupant leurs amarres et allant s'échouer. Le vaisseau britannique fut fortement endommagé : il avait reçu huit boulets dans le beaupré, 18 dans le mât avant, 25 dans le mât central, son mât de misaine était dans l'eau ; on comptait 125 impacts de boulets sur la coque mais aucun n'avait pénétré grâce à la cuirasse rudimentaire ; elle avait aussi reçu quantités de grenailles, petites bombes et balles. L’Asia fut ensuite la cible d'un brûlot, dont elle réussit à s'échapper grâce à une aussière envoyée depuis la Genoa. Les petits navires ottomans de seconde et troisième ligne avaient pour ordre de viser particulièrement ce navire amiral des puissances. Codrington fut aussi la cible de snipers, comme l'admit plus tard Tahir Pacha. Il semblerait aussi qu'une partie des dégâts subis par l’Asia ait été due à la Genoa qui fut le seul navire blâmé par Codrington dans son rapport

     

     

    La Sirène était mouillée cap au sud vergue à vergue avec la première frégate de la ligne égyptienne, l’Ishania. Elle était donc aussi entre la terre et les vaisseaux égyptiens (trois frégates et deux corvettes) qui la menaçaient d'un feu concentrique, en plus des canons de terre. Après avoir essuyé, comme la Dartmouth, le tir d'une corvette égyptienne, Rigny fit héler la frégate égyptienne, déclarant qu'il n'ouvrirait pas le feu si celle-ci faisait de même. Cette dernière répliqua en tirant sur la Sirène et la Dartmouth. Un homme fut tué sur la Sirène qui riposta. Le combat dura jusque vers 16h, même si Rigny considère qu'il disposa de l’Ishania en une demi-heure. La frégate égyptienne, réduite à l'état d'épave, finit par exploser. La Sirène pivota alors, cap à l'ouest, avec le soutien et la protection des deux vaisseaux de ligne Trident (embossé, cap au sud-est) et Scipion. Elle se tourna alors par bâbord vers le fort de Navarin, et par tribord contre une frégate ou une corvette turque qui lui tirait jusque-là dans la poupe. Elle la réduisit au silence

    La flotte russe entra un peu après les autres dans la baie, après le début de la bataille, mais même sous le feu des navires ottomans, elle alla se placer autant que possible, malgré la fumée, aux endroits qui lui avaient été désignés la veille. L’Azov alla donc s'ancrer à la pointe du dispositif, dans l'arrondi du fer à cheval ottoman, aux côtés des vaisseaux de ligne britannique Albion et français Breslau avec qui il affronta trois à cinq, les versions varient, navires ottomans. Ensuite, voyant l’Asia engagée contre la frégate de Moharrem Bey, il pivota sur ses ancres, fit transférer quatorze canons vers sa poupe et tira sur le navire égyptien qui s'enflamma. Avec ses fusils, l’Azov empêcha toutes les tentatives des marins de cette frégate d'éteindre l'incendie. Le navire amiral russe eut 24 tués et 67 blessés. Ses mâts avaient été tellement endommagés qu'ils pouvaient à peine supporter les voiles. Sa coque comptait 153 trous de boulets dont sept avaient percé le fond. L’Azov avait coulé deux grandes frégates et une corvette et démâté un navire de 60 canons qui s'échoua avant d'exploser ; et bien sûr, comme les autres, il affirmait avoir coulé le navire-amiral turc

    Vaisseaux de ligne des puissances

       L’Albion a détruit une frégate turque. G.P. Reinagle.

     

     azlov et le Breslau contre quatre navires ottomans. G.P. Reinagle.

    L’Albion, vaisseau de ligne britannique, s'était avancé un peu trop loin dans la baie. Lorsque la bataille commença, il n'avait pas fini de jeter ses ancres et dut affronter une frégate turque dont il avait ramassé le beaupré dans son mât d'artimon. Cette dernière subit alors un lourd tir de barrage puis une chaloupe de l’Albion s'en empara et en coupa les amarres. Elle partit à la dérive en flammes. Cependant, l’Albion se retrouva face à trois vaisseaux ottomans (84, 74 et 74 canons). Elle fut sauvée d'abord par l'inefficacité des artilleurs ottomans puis par l'arrivée du Breslau. En effet, La Bretonnière, capitaine de ce vaisseau de ligne français, voyant que son navire amiral n'avait pas besoin de son soutien, coupa ses amarres et prit l'initiative de se rendre au centre de la baie, à la pointe du dispositif des puissances, dans l'arrondi du fer à cheval ottoman, dans l'espace que les amiraux la veille avaient prévu entre les navires russes et britanniques. Il se plaça au nord-est de l’Albion, près d'un des deux vaisseaux de 74 canons (à bâbord) et de frégates turques (à tribord). Les deux navires furent ensuite rejoints par l’Azov, le vaisseau amiral de la flotte russe qui arrivait seulement, étant entrée dans la baie après les deux autres. Après avoir apporté son aide à l’Albion, le Breslau fila son câble pour se rapprocher de l’Azov et des batteries de Sphactérie. Les trois navires se soutinrent, attaquèrent et coulèrent ensemble cinq navires turcs dont un vaisseau de ligne de 74 canons, les deux autres vaisseaux turcs s'étant neutralisés (incapacité de leurs artilleurs puis mauvaises manœuvres lorsque leurs amarres furent coupées). Les capitaines des Albion et Azov reconnurent ensuite que l'aide du Breslau avait été déterminante, voire leur avait évité la destruction. Dès la fin du combat, van Geiden se rendit à bord du vaisseau français pour remercier la Bretonnière personnellement

    genoa au milieu de trois navires turcs. G.P. Reinagle.

    La Genoa, embossée cap au nord, se trouva engagée sur tribord par trois adversaires : deux vaisseaux de 74 canons et une frégate de 60 canons. Elle compta d'ailleurs le plus de victimes avec 26 morts dont son capitaine, Walter Bathurst. Mais, durant les premières heures, la Genoa ne put concentrer son tir que sur un seul des vaisseaux de 74 sur son travers, alors que celui-ci la pilonnait de boulets de pierre de 110 livres. Les autres, en avant ou en arrière lui tiraient dessus sans qu'elle pût répliquer. Elle fut soulagée vers 15h30 par le Breslau puis les vaisseaux russes. Ce ne fut qu'après 16 heures, quand les navires ottomans eurent les embossures coupées qu'elle put les prendre en enfilade. Dans son rapport, Codrington critiqua la façon dont ce navire se comporta durant la bataille. Selon l'amiral, le vaisseau de ligne s'était dès le départ ancré dans une mauvaise position : il pointait ses principaux canons vers les navires de sa propre flotte ; seuls les canons de poupe étaient dirigés vers les navires ottomans. La responsabilité de cette erreur ne put être attribuée, le capitaine Bathurst ayant été tué. De plus, Codrington soupçonna le second Richard Dickenson d'avoir falsifié le livre de bord quant à l'heure de la mort de son capitaine. Ces accusations furent démontées lors du procès en cour martiale contre Dickenson qui se déroula deux ans plus tard à Portsmouth

    escadre russe. G.P. Reinagle.De gauche à droite : l’Aleksandr Nevskii, l’Iezekiil, un brûlot et le Gangut.

    Les autres vaisseaux des puissances

    frégates au combat. G.P. Reinagle.De gauche à droite : un brûlot, la Talbot (Royaume-Uni), l’Armide (France), la Provornyi et l’Elena (Russie).

    Un brick britannique, très lourdement endommagé et qui avait perdu ses amarres fut remorqué par la frégate russe Konstantin, lui évitant ainsi de s'échouerLes frégates française Armide et britannique Talbot avaient pour objectif les batteries côtières sur Sphactérie. Elles les engagèrent tout en étant sous le feu de deux frégates (dont la Grande Sultane) et cinq « corvettes » turques de l'extrémité ouest du fer à cheval. Les frégates des puissances auraient dû être épaulées par les frégates britanniques Cambrian et Glasgow qui n'étaient pas encore revenues d'une mission qui leur avait été confiée. Malgré une erreur initiale de placement (les deux frégates avaient échangé leur position), la coordination entre les deux navires fut parfaite, au point que la Talbot cessa le feu une minute pour envoyer trois hourras de félicitations à l’Armide. Cette dernière est même considérée comme le seul navire des puissances à avoir capturé un vaisseau ottoman : la frégate turque qui lui était opposée. Les deux frégates reçurent finalement le soutien des quatre frégates russes lorsque cette flotte finit par arriver, ainsi que de la corvette britannique Rose. Un brûlot turc leur apporta aussi son soutien involontaire : ses voiles en feu, il manqua son objectif et alla enflammer une frégate turque en seconde ligne. Vers 15h30, les Cambrian et Glasgow entrèrent dans la baie sous le feu des batteries côtières et vinrent prendre les places qui leur avaient été assignées. Après avoir participé à la destruction d'une demi-douzaine de navires ottomans, la Cambrian dirigea ses tirs, par dessus les autres frégates sur la batterie côtière sur Sphactérie et la bombarda jusqu'à la fin du combat, tandis que la Glasgow tirait sur le fort de Navarin. Cependant, une des frégates russes tirait plus sur les navires alliés que sur les navires turcs. Deux officiers de la Talbot, venus protester, trouvèrent la majeure partie de l'équipage complètement saoul ; il semblerait cependant que ce fût le seul cas

    La Hind, petit navire britannique sans place assignée, vint se placer aux côtés de son navire amiral. Sur un équipage de trente hommes, elle eut trois morts et dix blessés. Son engagement contre la Guerrière égyptienne lui valut à l'issue de la bataille le titre de « His Majesty's Cutter of the Line » (Cutter (ou cotre) de ligne de sa Majesté). Dès le début du combat, les frégates tunisiennes, qui auraient dû se trouver en troisième ligne face aux navires russes, coupèrent leurs câbles et allèrent s'échouer dans les marais au nord de la baie. Les équipages y mirent le feu et les détruisirent le lendemain

    Fin de la bataille

    Vers cinq ou six heures, à la tombée de la nuit, après quatre heures de combats, la bataille cessa mais les marins de la flotte des puissances restèrent à leur poste de combat toute la nuit et des incidents se produisirent. Ainsi, vers 22 h 30, la Genoa vit s'approcher une frégate, toutes voiles dehors, et d'où s'élevait de la fumée, ce qui en faisait un brûlot potentiel. Avant même que le navire britannique ait pu faire quoi que ce fût, un navire russe envoya une bordée qui fit exploser la frégate non identifiée. Une autre frégate, elle aussi transformée en brûlot, menaça dans la nuit le vaisseau amiral russe ainsi que le Gangut. Ce dernier la prit à l'abordage et le marin turc chargé de la mise à feu fut tué la mèche à la main.

    Le lendemain, 21 octobre, Tahir Pacha se rendit à deux reprises à bord de l’Asia. La première fois, les amiraux lui présentèrent un ultimatum adressé à Ibrahim Pacha, toujours absent. Les amiraux insistaient sur le fait que leur flotte était entrée dans la rade sans intention hostile mais pour rappeler les termes du traité de Londres. Ils considéraient qu'ils n'avaient la veille fait que venger une attaque ottomane contre le pavillon allié. Ils n'avaient aucune intention de détruire ce qui restait de la flotte ottomane, sauf si un seul coup de canon ou de mousquet était tiré contre leurs navires. Auquel cas, ils couleraient tout le reste de la flotte ottomane et détruiraient aussi les forts à terre. Si un drapeau blanc flottait avant la fin de la journée sur le fort de Navarin, alors les bonnes relations, suspendues un temps la veille, pourraient reprendre. Lors de sa seconde visite, Tahir Pacha promit que sa flotte ne se livrerait plus à un seul acte hostile envers celle des puissances, mais il ne pouvait se prononcer pour les troupes à terre. Cependant, les amiraux ne cherchèrent pas à imposer leur armistice à Ibrahim Pacha qui arriva à Navarin en fin de journée le 21. Les forts ne tirèrent pas non plus sur la flotte

    La flotte des puissances quitta la baie de Navarin le 25 octobre. Ce qui restait de la flotte ottomano-égyptienne partit en décembre   

    Bilan   soir de la bataille de Navarin, par Auguste Mayer, 1848.

    Les trois vaisseaux de ligne britanniques avaient à eux seuls tiré cent-vingt tonnes de projectiles et donc utilisé douze tonnes de poudre. Ces chiffres sont en partie dus au fait que les artilleurs ne suivirent pas les règlements. Il était déconseillé (pour ne pas endommager le canon) de tirer plus de deux boulets en même temps. Il semblerait que les artilleurs n'aient pas hésité à mettre plusieurs boulets, avec parfois une charge de mitraille en plus. Ils cherchaient peut-être à être le plus efficace le plus rapidement possible, avec des navires si proches les uns des autre

    La plupart des navires ottomans avaient explosé, avaient coulé, s'étaient échoués, avaient été capturés ou étaient très endommagés (mâts abattus par exemple). Quelques uns s'enfuirent vers leur port d'attache Alexandrie. À la tombée de la nuit, la flotte ottomane avait perdu une soixantaine de navires et comptait 6 000 morts et 4 000 blessés selon l'amiral Codrington. Ces victimes étaient d'origines très diverses : on y trouvait des Arabes, des Grecs, des Nord-Africains, des Slaves et même quelques prisonniers britanniques et américains. Les puissances ne déploraient que 174 morts et 475 blessés (respectivement, 75 morts et 197 blessés britanniques ; 40 morts et 141 blessés français et 59 morts et 137 blessés russes). La plupart avaient été blessés par des éclats de bois. Le propre fils de Codrington, Henry, qui servait sous les ordres de son père sur l’Asia reçut un fragment métallique de balustrade (enlevé par un boulet) et une balle de mousquet dans la même jambe ; il eut aussi une clavicule endommagée par un éclat de bois Les blessés furent assez rapidement soignés dans les « infirmeries » des navires, même s'il fallut en amputer certains sur place. Eugène Sue, alors jeune médecin à bord d'un navire français assista à la bataille dont il fit le récit plus tard. En plus des blessés, de nombreux marins ne recouvrèrent l'intégralité de leur audition que deux à trois jours après la bataille, tellement le vacarme des canons avait été assourdissant

    Le bilan très lourd du côté ottoman s'explique en partie par les règles édictées par l'Empire ottoman : aucun navire turc ne devait se rendre (aucun ne se rendit) et les navires qui ne pouvaient être réparés devaient être détruits en les faisant sauter. Codrington essaya d'en dissuader Tahir Pacha le 21 octobre, sans succès. De plus, il semblerait que nombre de « marins » de la flotte ottomane aient été littéralement enchaînés à leur navire et périrent avec eux. Enfin, il n'y avait pas de véritable service médical sur ces navires ; les seuls blessés ottomans soignés furent les prisonniers, à bord des navires des puissances

    Parmi les frégates égyptiennes, la Guerrière s'échoua puis fut sabordée, l’Ihsania explosa, la Souriya s'échoua puis coula. Seule la frégate Leone, endommagée fut renflouée (puis renommée Sir Djihad).Si la flotte ottomano-égyptienne évacua la Grèce, ce ne fut pas le cas des troupes terrestres d'Ibrahim Pacha. Elles se fortifièrent dans les différentes places fortes du Péloponnèse dont elles ne furent chassées que par l'expédition militaire française de Morée en septembre 1829.

    Réactions diplomatiques et politiques Dès le 21 octobre, Codrington rédigea un rapport préliminaire qu'il confia à Lord Ingestre qui partit immédiatement pour Londres. La nouvelle de la bataille arriva à Malte et Constantinople le 29 octobre. Les ambassadeurs des puissances auprès de la Porte vinrent présenter leurs excuses le 2 novembre. La nouvelle arriva à peu près en même temps à Londres, Paris et Saint-Pétersbourg : dans la deuxième semaine de novembre. Les journaux français reçurent la nouvelle tard le 8 novembre : elle ne parut que sous forme de brève dans les éditions du 9 novembre. Seul le Moniteur universel, qui disposait des rapports officiels, fut plus complet. Son récit fut repris intégralement dans la presse du lendemain. La London Gazette fit un numéro spécial le 10 novembre, publiant le rapport préliminaire de Codrington. Mais, les réactions étaient ambiguës Ainsi, la nouvelle de la bataille, suivie de rumeurs de guerre contre les Ottomans, fit baisser les différentes bourses européennes, tandis que les commerçants eurent des craintes pour leurs transactions principalement avec l'Égypte  

    Les cours

    edward Codrington chez Mehemet Ali, peu de temps après Navarin, par David Roberts, 1839.

    Mehemet Ali, en Égypte prit la nouvelle assez calmement. Il blâma la flotte ottomano-égyptienne pour son attitude vis-à-vis de la flotte des puissances : « Je leur avais dit quelles seraient les conséquences ! Croyaient-ils qu'ils n'avaient affaire qu'aux Grecs ? » Par contre, il considéra que la flotte des puissances était responsable de la bataille et était l'agresseur. Lorsque la nouvelle atteignit Alexandrie, même si les consuls occidentaux craignirent pour la sécurité de leurs concitoyens, il n'y eut pas d'acte hostile des populations locales envers les étrangers. Le 9 novembre, le Reis-Effendi demanda aux ambassadeurs des puissances de reconnaître que leur flotte avait commis une erreur et de verser des compensations financières. Le lendemain, les ambassadeurs repoussèrent ces exigences et par contre réitérèrent leur demande de reconnaissance du traité de Londres. Ils essuyèrent un refus. Finalement, le 8 décembre, les ambassadeurs quittèrent Constantinople et la Russie dénonça la convention d'Akkerman, préfigurant une guerre russo-turque qui commença en mai 1828

    Le tsar Nicolas Ier exprima son enthousiasme et écrivit ses félicitations à Codrington. Charles X fut aussi ravi de la nouvelle Par contre, les gouvernements français et russes étaient plus modérés : ils auraient préféré que les Ottomans cédassent sans combat. Le Moniteur universel exprima la position officielle du gouvernement français le 10 novembre. Il annonçait que « l'effroyable lutte qui depuis quatre ans attristait l'humanité a pris fin ; d'un seul coup, la paix est rendue au monde ». Ainsi, pour le gouvernement, la Grèce était affranchie et cesserait ses actes de piraterie contre le commerce occidental. Quant à l'Empire ottoman, il continuait d'exister, mais ne devait pas s'en prendre aux ambassadeurs des puissances. Le gouvernement s'il se réjouissait donc, ne se montrait pas totalement hostile aux Ottomans, ou totalement favorable aux Grecs : la même position qu'avant la bataille Dans son discours du trône du 5 février 1828, Charles X déclara : « Le combat imprévu de Navarin a été à la fois une occasion de gloire pour nos armes et le gage le plus éclatant de l'union des trois pavillons [français, anglais et russe]

    duc de Clarence, en tenue de grand amiral, par William James Ward, 1827.

    Les Britanniques exprimèrent aussi des sentiments mitigés. Le duc de Clarence (futur Guillaume IV) prit sur lui de promouvoir Codrington Grand-croix de l'ordre du Bain. Cependant, le roi Georges IV, dans son discours du trône de 1828 qualifia l'événement de « untoward » (fâcheux). Les gouvernements tory de Goderich et Wellington considéraient comme une erreur d'avoir détruit la flotte d'un État avec lequel le Royaume-Uni n'était pas en guerre, pour une cause, l'indépendance grecque, qui n'en valait pas la peine. Codrington fut rapidement mis en accusation pour avoir outrepassé ses ordres, malgré leur ambiguïté. Dès le 17 novembre, le Foreign Secretary britannique, Lord Dudley, envoya une série de questions (Queries) à l'amiral Codrington qui mettaient en cause son attitude. Le roi aurait dit : « Je lui ai envoyé un ruban [de l'ordre du Bain], alors qu'il méritait la corde »

    Metternich, favorable au maintien de l'équilibre – du statu quo – en Europe s'insurgea contre « un outrage sans équivalent », « une épouvantable catastrophe »

    Les opinions publiques   Les opinions publiques française et britannique furent ravies de cette victoire. Elles s'exaltèrent des actes de bravoure de leurs marins, dont de plus en plus furent inventés pour les satisfaire. La salle de spectacles, le Panorama du Strand proposa quelques semaines après la bataille une fresque panoramique l'illustrant et, dès le début de 1828, son directeur en avait fait imprimer des reproductions accompagnées d'un récit. En France, l'annonce de la victoire coïncida avec les élections législatives qui virent la défaite de Villèle et la victoire des libéraux. On célébrait de plus le renouveau de la flotte de guerre française Les journaux d'opposition en France accusèrent cependant le gouvernement de jouer sur la popularité de la cause grecque, et en se faisant son champion via la victoire de Navarin de l'utiliser à des fins électoralistes. De leur côté, ils appelaient à faire avec des élections le Navarin des « Ibrahim de France »

     les   Grecs reçoivent la nouvelle du combat de Navarin, gravure de 1827 par Hippolyte Bellangé,

    Collection R.Puaux, forteresse de Pylos.

    En Grèce, l'enthousiasme populaire fut immense, jusque dans les rues des quartiers à majorité grecque de Constantinople  

    L'indépendance de la Grèce ?La quasi-totalité des ouvrages présente la bataille de Navarin comme ayant entraîné l'indépendance de la Grèce. En fait, l'effet ne fut pas immédiat. La bataille fut une étape décisive : elle paralysa les troupes égyptiennes qui ne pouvaient plus recevoir de soutien logistique. Cependant, il fallut l'expédition française de Morée (1828-1833) pour les obliger à quitter le territoire grec. Les combats se poursuivaient par ailleurs entre les Grecs et les Turcs comme avec la reconquête grecque de Missolonghi (mai 1829). La Porte n'accepta les termes du traité de Londres de 1827 que dans le Traité d'Andrinople de 1829 qui mettait fin à la guerre russo-turque de 1828-1829

    Commémoration  Réactions artistiquesLa bataille inspira de nombreux poètes philhellènes, qui la célébrèrent et, avec elle, la libération de la Grèce. Dans ses Orientales, Victor Hugo écrivit dès le 23 novembre 1827, le poème « Navarin » qui contient ces vers :

    « La Grèce est libre et dans la tombe
    Byron applaudit Navarin

    En 1828, J.C. Amy écrivit une ode, La Bataille de Navarin tandis qu'un anonyme français, offrait des Étrennes aux Grecs. La bataille de Navarin, chant héroïque par M.***. Stefano Egidio Petroni, Italien exilé en Grande-Bretagne et auteur de longs poèmes historiques, remania son histoire de la marine anglaise depuis le roi Alfred pour y ajouter un chant sur Navarin

    Hormis l'opuscule illustré par le panorama de la salle du même nom sur le Strand, publié dès 1828 par son directeur, Robert Burford, d'autres recueils d'illustrations parurent la même année, pour profiter de l'engouement populaire. L'illustrateur J. T. Lee publia les siennes dès le 18 janvier : il se proposa même de les vendre à Codrington. Le peintre de marine George Philip Reinagle, qui était à bord de la Mosquito peignit la bataille, mais dès 1828 aussi, il en fit paraître des gravures  

    Hommages en Grèce  Dès sa création, les trois amiraux se virent décerner l'Ordre du Sauveur. Le 9 juillet 1851, après la mort de l'amiral Codrington, le parlement hellénique vota une motion lui rendant directement hommage. Il y associa les noms des amiraux français, Rigny, et russe, Heyden. Il décida de poser dans l'enceinte du parlement une plaque commémorative, avec les noms des trois amiraux, surmontés d'une couronne de lauriers, à côté de celle consacrée à Lord Byron

    Des monuments ont été élevés aux marins des puissances morts pendant la bataille. Le monument aux marins britanniques est sur l'îlot au centre de la baie, Khélonaki. Le monument aux marins russes, élevé en 1872 et financé par la reine Olga, est sur Sphactérie, au creux de la baie de Panagoula, à côté d'une chapelle grecque blanche et d'une chapelle russe en bois. Un monument sur l'un des îlots-récifs, appelé aussi Pylos, à l'entrée de la baie, datant de 1890, recouvre les restes, transférés là pour l'occasion, des marins français tués lors de la bataille, ainsi que des soldats français morts lors de l'expédition de Morée. Un monument aux trois amiraux, accompagné de deux canons, orne le centre de la place centrale de la Pylos moderne. Tous les 20 octobre, la ville commémore le souvenir de la bataille. Trois frégates (une française, une britannique et une russe) viennent à cette occasion dans la baie

    http://phaleristique.com/russie_imperiale/saint_georges/vexillologie/pavillon.htm

    http://www.premiumorange.com/netilios/voyage/messenie/navarin/navarin_baie.htm

    La guerre de Cisplatine est un conflit armé qui opposa de 1825 à 1828, dans la Banda Oriental, les Provinces-Unies du Río de la Plata, récemment émancipées du joug espagnol, à l’empire du Brésil.L’enjeu du conflit était la possession de la Province cisplatine, un territoire qui correspond actuellement à la république de l’Uruguay et une partie de l’État brésilien du Rio Grande do Sul. Cette province, qui faisait auparavant partie de la vice-royauté du Río de la Plata, s'était libérée de la domination espagnole et était devenue une partie d'une ligue de provinces connue sous le nom de Ligue fédérale. Mais, en 1816, le Portugal avait envahi la province, qui avait été annexée au Brésil suite à la bataille de Tacuarembó sous le nom de province Cisplatine.

    Après la déclaration d'indépendance du Brésil proclamée par Pierre Ie, la province Cisplatine donnait à ce pays une position stratégique sur le Río de la Plata et un contrôle sur les ports principaux des Provinces-Unies du Río de la Plata. Celles-ci, dans l'intention de reprendre le contrôle de la province, pousse ses habitants à se soulever contre la domination brésilienne en leur fournissant un soutien matériel et politique.

    Un groupe de séparatistes de la Banda Oriental, connus sous le nom de Treinta y Tres Orientales et dirigés par Juan Antonio Lavalleja, lève l'étendard de la révolte au mois d'avril 1825 et pousse les Brésiliens à évacuer une partie de la province. Ils réunissent un congrès de représentants dans la ville de Florida et ce congrès demande à retourner dans le giron des Provinces-Unies du Río de la Plata au mois d'août. Le 12 octobre 1825, les insurgés remportent sur les Brésiliens une victoire lors de la bataille de Sarandi et, en réponse, les Provinces-Unies acceptent la demande d'intégration le 24 octobre. L'empire du Brésil leur déclare alors la guerre au mois de décembre.

    L'empereur Pierre Ierdu Brésil fait bloquer par sa flotte le Río de la Plata ainsi que ses ports (Buenos Aires et Montevideo). Les Argentins répondent à ce blocus par des opérations menées par des corsaires et, les 8 et 9 février 1827, l'escadre argentine de l'amiral Guillermo Brown remporte une grande victoire sur une escadre brésilienne lors du combat de Juncal. Les Brésiliens organisent alors une expédition pour s'emparer de la base corsaire de Carmen de Patagones mais celle-ci est repoussée le 7 mars 1827.

    Sur terre, les Brésiliens lancent l'offensive seulement à la fin de l'année 1826 en rassemblant des troupes composées en majorité de volontaires et de mercenaires européens. En effet, les problèmes que connaissent les Brésiliens pour rassembler une armée sont dus aux constantes rébellions populaires qui éclatent dans les provinces de l'empire, y compris dans la capitale Rio de Janeiro. Pendant ce temps, l'armée argentine traverse le Río de la Plata et établit son camp près de Durazno tandis que le général Carlos María de Alvear mène des incursions en territoire brésilien.

    Après plusieurs escarmouches mineures, l'armée brésilienne commandée par Felisberto Caldeira Brant affronte le 20 février 1827 l'armée argentine lors de la seule confrontation d'importance de la guerre à la bataille d'Ituzaingó. C'est une victoire tactique pour les Argentins mais qui ne débouche sur aucun succès stratégique. La guerre continue pendant encore un peu plus d'un an sans que d'autres combats décisifs ne soit livrés même si Fructuoso Rivera mène une campagne victorieuse dans le Rio Grande do Sul, ce qui pousse le Brésil à s'asseoir à la table des négociations.

    argentine Brésil

    Le combat de los Pozos est une Bataille navale livrée le 11 juin 1826,

    pendant la guerre de Cisplatine (1825-1828).

    L'amiral irlandais Guillermo Brown, au service de l'Argentine, repousse avec 12 navires (1 frégate, 2 brigantins, 1 barque et 8 canonnières), les 31 navires brésiliens, commandés par l'Américain James Norton, qui bloquaient le port de Buenos Aires.

    Le combat de Maldonado est une bataille navale livrée le 30 décembre 1826

    au large de Maldonado, en Uruguay, pendant la guerre de Cisplatine (1825-1828).

    La goélette brésilienne Leal Paulistana, croise devant Maldonado, à la recherche de corsaires argentins lorsque précisément surgissent trois chaloupes armées ennemies. Celles-ci sont commandées par le corsaire français César Fournier, au service de l'Argentine, et sont manœuvrées par un équipage hétéroclite de 27 aventuriers français, anglais et américains. Quoique la goélette soit plus puissante et compte surtout un nombreux équipage (66 hommes), les corsaires tentent l'abordage. Par chance pour eux, le commandant brésilien, le premier lieutenant Antoñio Carlos Ferreira, est grièvement blessé dès le début de l'assaut et sa mise hors de combat décourage complètement ses hommes qui rendent aussitôt leurs armes.

    César Fournier ramène triomphalement sa prise à Buenos Aires et la vend aux autorités argentines. Elle sera intégrée aux unités navales de ce pays sous le nouveau nom de Maldonado.

    Le combat de Juncal est une bataille navale qui opposa l’escadre des « Provinces-Unies du Río de la Plata »

    , sous le commandement de l’amiral Guillermo Brown, à celle de l’empire du Brésil, commandée par le capitaine de frégate Sena Pereira, les 8 et 9 février 1827, sur le Río de la Plata Pendant deux jours les deux escadres s’affrontèrent avec des forces sensiblement égales, mais grâce à la supériorité de son système de renseignement et celle de son artillerie, la flotte argentine put s’emparer de deux navires brésiliens, le Januaria et le Brocoio, et en incendier trois sans perdre de son côté un seul bâtiment. Les Brésiliens battirent en retraite mais deux navires seulement arrivèrent à bon port.

    La troisième division (17 navires) de l'escadre brésilienne commandée par Sena Pereira avait pour mission d’assurer le contrôle sur le Río Uruguay, afin de contenir l’armée argentine qui se déployait dans la bande Orientale et faisait des incursions sur le territoire brésilien ; il s'agissait de renforcer la frontière entre les territoires brésiliens et les provinces littorales de l'Argentine ; la division se retrouva anéantie par la flotte ennemie dans ce qui devait être la plus éclatante victoire républicaine de la Guerre de Cisplatine (1825-1828).

    Poursuivant sa politique d’expansion en direction du Bassin de l'Argent, les forces luso-brésiliennes envahirent la Province orientale entre 1816 et 1820note 2 sous prétexte de combattre les forces du fédéraliste et républicain José Gervasio Artigas. Ces territoires avaient été incorporés dans le Royaume-Uni du Portugal, du Brésil et de l'Algarve sous le nom de province Cisplatine. Après l’indépendance du Brésil en 1822, le nouvel empereur Pierre II confirma la mainmise du pays sur cette province.

    Tandis que le gouvernement de Buenos Aires manifestait une attitude d’attentisme prudent face à une invasion qui le débarrassait d’un opposant en la personne d’Artigas, au prix de la perte d’une province, l’opinion publique unanime exigeait la rupture avec le Brésil. Le 19 avril 1825, les provinces de Santa Fé et d’Entre Ríos, soutenues par Buenos Aires, envoyèrent une petite force expéditionnaire (les « trente-trois orientaux ») qui embarqua à San Isidro sous la direction de Juan Antonio Lavalleja et de Manuel Oribe. Ils débarquèrent sur la rive orientale du río Uruguay. Rapidement ils réussirent à rallier à leur mouvement la population de la campagne uruguayenne, s’installèrent à Montevideo et ayant formé un « congrès de la Floride », sollicitèrent leur retour dans le giron des Provinces-Unies du Río de la Plata. Le congrès de 1824 accéda à cette demande. Devant cet état de choses, le Brésil déclara la guerre, suivi par l’Argentine le 1er janvier 1826.

    La république confia le commandement de ses forces armées à Carlos María de Alvear, tout en chargeant l'amiral Brown de constituer une flotte de guerre. Le Brésil réagit en levant le double des effectifs engagés par l’Argentine, dont la majorité furent recrutés parmi des mercenaires allemands. La flotte impériale brésilienne, avec 80 bâtiments, dont certains étaient armés de canons à longue portée, était plusieurs fois supérieure en nombre et en puissance de tir à la flotte républicaine argentine.

    L’escadre brésilienne établit rapidement un blocus, que la république tenta de contrer par des actions menées par des corsaires et des sorties audacieuses de sa petite escadre.

    contexte stratégique Troisième division impériale

    Au début de la seconde année des hostilités,  profitant de leur ample supériorité numérique, les forces navales de la marine brésilienne, déployées sur le Rio de la Plata sous le commandement de l’amiral Rodrigo Pinto Guedes, se séparèrent pour former trois divisions :

    • la première division « orientale » devait assurer la sécurité de la côte est (la Bande Orientale, l’actuel Uruguay) de l’embouchure du río Uruguay jusqu'à l’océan Atlantique. Le gros des forces était regroupé dans la division « Mariath », sous les ordres de Frederico Mariath, et devait appuyer la troisième division.
    • la seconde division « blocus » devait empêcher le trafic maritime et fluvial de remonter jusqu'au port principal de Buenos Aires et aux ports secondaires de la côte de la province (Las Conchas, Ensenada de Barragán et El Salado), sous les ordres du capitaine John Charles Pritz.
    • la troisième division navale « impériale », sous les ordres du capitaine de frégate Jacinto Roque de Sena Pereira, avait pour mission de remonter le río Uruguay, pour diviser le front argentin en exploitant les désaccords politiques qui opposaient la province d’Entre Ríos et Buenos Aires, désaccords exacerbés par la ratification de la constitution de 1826. La troisième division devait également surveiller l’ensemble du río Uruguay, coupant les vivres à la force expéditionnaire argentine qui s’était aventurée en territoire brésilien, et favorisant une attaque éventuelle par le flanc pour aller occuper Entre Ríos.  
    •  
    • L’escadre argentine Placé devant la menace que représentaient ces trois forces qui toutes séparément étaient égales sinon supérieures à celles dont il disposait, Guillermo Brown se hâta de constituer une escadre. Son objectif était de mettre le cap sur l'embouchure du Rio Uruguay, remonter le fleuve à la recherche de la troisième division et tenter de l’anéantir.

    Voulant empêcher la 1redivision brésilienne de se porter au secours de Sena Pereira et garantir ainsi ses arrières, il fit fortifier l’île Martín García (la « forteresse de la constitution »). Enfin, pour renforcer les défenses de la côte bonaerense, le vaisseau-amiral laissa derrière lui les brigantins Independencia et República, la barque Congreso et quatre canonnières sous le commandement du capitaine Leonardo Rosales.

    Ces dispositions sont révélatrices de l’audace qui caractérisait Brown. Car si l’escadre engagée était suffisamment puissante pour affronter à armes égales les forces brésiliennes, ni les ressources dont disposaient les défenseurs de l'île Martin Garcia ni celles de Buenos Aires n'étaient à la hauteur d’une telle stratégie.

    le 26 décembre 1826, l’escadre argentine leva l’ancre et mit le cap sur le río Uruguay en vue duquel elle parvint le 28. Repérant une escadrille brésilienne appartenant à la troisième division, elle se lança à sa poursuite et parvint à portée de tir le 29 sur le Yaguari, bras nord du delta du rio Negro. Brown envoya en émissaire le capitaine de la Sarandí, John Halstead Coe, pour demander au commandant des forces brésiliennes de se rendre. Sena Pereira se contenta de faire prisonnier l'émissaire argentin, déclenchant ainsi les hostilités qui se poursuivirent jusqu’au 30 décembre. Le vent étant tombé et l’étroitesse du chenal rendant les manœuvres périlleuses, l’affrontement ne fut qu'une brève escarmouche.

    Ne pouvant accéder au chenal en raison de son étroitesse, Brown se replia en direction du sud jusqu'à la ravine de Punta Gord (Uruguay) pour y attendre les brésiliens. Il avait auparavant débarqué un détachement sur l’île de Vizcaíno sur le Yaguari qui devait s’emparer du bétail ; il avait également envoyé des instructions à la milice de Santo Domingo de Soriano pour qu'elle gêne le ravitaillement des BrésiliensCes derniers se dirigèrent vers le nord pour rallier Concepción del Uruguay (encore connue à l’époque sous le nom d’« Arroyo de la China »), où ils purent trouver des vivres.

    Conscient de la menace que représentait la division Mariath pour son arrière-garde, Brown décida de revenir à Buenos-Aires chercher les moyens destinés à renforcer les défenses de Martín García après avoir chargé Rosales de ramener la goélette Sarandí en Uruguay en empruntant le río Paraná de las Palmas. Il termina ses préparatifs puis, satisfait de ceux-ci, rejoignit la flotte à bord d’une petite baleinière   

    Préparatifs  Le six janvier débutèrent les travaux de fortification de Martín García. La division Mariath se rapprocha de l'île avec la corvette Maceió, quatre brigantins et cinq goélettes. Le 18, Brown donna l'ordre de les engager. La flotte brésilienne recula par deux fois sous le feu de l’artillerie argentine.

    Brown avait deux objectifs : attirer la troisième division et la forcer à combattre, tout en faisant en sorte qu’elle ne puisse faire la jonction avec la division Mariath ou que celle-ci ne puisse attaquer son arrière-garde. Il disposait d’un excellent système d’informations, ce qui lui permettait de suivre chaque mouvement de la flotte impériale, voire de les influencer. En effet, l’émissaire envoyé par Rodrigo Pinto Guedes à Sena Pereira pour lui porter ses instructions avait été recruté par des patriotes à Montevidéo, ce qui fait que les informations passèrent d’abord par Brown

    Brown prit ainsi connaissance du courrier de Pinto Guedes à Sena Pereira, l’informant des ordres donnés à Mariath de faire voile vers le sud. Il savait également que la troisième division devrait avoir descendu le fleuve pour le 7 février afin de faire la jonction avec les navires commandés par Mariath. Brown décida qu’il fallait avoir terminé les travaux de fortification de l'île de Martín García et y installer les batteries de canons avant cette date pour être sûr de tenir Mariath en respect et obliger la troisième division à livrer bataille

    Les travaux de fortification continuèrent de plus belle. Brown en personne joua les maîtres maçon pour la construction de la sainte-barbe en sous sol. Le 5 février, les installations étaient opérationnelles et Brown baptisa la forteresse Constitution au cours d’une cérémonie solennelle. Il profita du discours prononcé devant la garnison pour annoncer que, selon toute probabilité, l'escadre argentine affronterait celle du Brésil dans les 48 heures

    Au début de février, Brown avait été prévenu que la troisième division impériale allait se ravitailler à Arroyo de la China. Le 3 février la force brésilienne avait déjà atteint Paysandú et le 6 elle se rapprochait d’Higuerita (l’actuelle Nueva Palmira), où elle arriva le 7. Le même jour, Brown établit son plan de bataille, faisant savoir à chaque navire ce qu’il devait faire. À 10 heures du soir, l'avant-garde argentine s’approcha de l’embouchure du río Paraná Guazú où elle se prépara à attendre le reste de la flotte  

    Le combat  Ordre de bataille

    • L’escadre de la république argentine comptait quinze bâtiments, dont trois vaisseaux principaux : la goélette Sarandí, qui servait de navire-amiral sous le commandement direct de Brown, la goélette Maldonado commandée par le jeune Francisco Drummond (futur gendre du commandant en chef) et le brigantin Balcarce, armé de quatorze canons de six et de huit livres, sous les ordres du capitaine Francisco José Seguí. À ces navires il faut encore ajouter les goélettes la Pepa (capitaine Calixto Silva), le Guanaco (Guillermo Enrique Granville) et l’Unión (Malcolm Shannon), la sumacanote 6 Uruguay (Guillermo Mason) et huit canonnières. L’escadre argentine disposait de 69 pièces d’artillerie et de 750 hommes.
    • L’escadre impériale brésilienne était forte de dix-sept navires : un brigantin, onze goélettes et cinq canonnières. Le capitaine Jacinto Roque de Sena Pereira commandait le navire-amiral, la goélette L’Orientale ; le brigantin La Dona Januária était sous le commandement de Pedro Antonio Carvalho ; les autres goélettes étaient la Bertioga (lieutenant George Broom), Liberdade do Sul (lieutenant Augusto Venceslau da Silva Lisboa), 12 de Outubro, Fortuna (qui servait de navire-hôpital)itoria de Colonia, Itapoã (lieutenant Germano Máximo de Souza Aranha), 7 de Março, Brocoió (lieutenant Francisco de Paula Osório), 9 de Janeiro et 7 de Setembro; à ces vaisseaux il faut ajouter deux canonnières de type goélette (gun schooner), la Atrevida et le Paraty ainsi que les canonnières Cananéia, Paranaguá et Iguapé. En tout la flotte brésilienne disposait d’environ 65 pièces d’artillerie et de 750 hommes. Pour la première et la dernière fois au cours de cette guerre, les forces en présence étaient sensiblement équivalentes, ou du moins l’avantage des brésiliens n’était-il pas écrasant13.

    Position des escadres avant la bataille

      postions des escadres à 11 h. 30.
    12 h. Les canonnières de Brown s’avancent
    150h. Le vent tombe et les navires échangent des coups de canon à distance

    L’escadre argentine jeta l’ancre à la tombée de la nuit du 7 février entre l’île de Juncal et la rive ouest du fleuve. Au matin du 8 février 1827, elle aperçut les voiles brésiliennes descendant le fleuve à la faveur de la brise qui soufflait du nord ; Brown donna l’ordre de lever l’ancre et disposa ses navires en ordre de bataille, formant une ligne oblique vers le sud-est depuis l’île de Juncal. La Sarandí se trouvait au centre, la Maldonado en avant et le brigantin Balcarce à l'arrière de cette ligne.La flotte brésilienne poursuivit son chemin jusqu’au moment où le vent s’étant arrêté, elle jeta l’ancre à 11 heures trente, à 1 000 yards de la flotte argentine; le vaisseau-amiral Oriental se trouvait alors au centre

    Le premier jour Le temps était orageux, chaud et humide, avec des vents peu violents mais très variables, ce qui était naturel à cette époque de l’année dans la zone littorale.

    À peine avait-il jeté l’ancre que Sena Pereira fit larguer un brûlot en direction de la flotte ennemie, mais celui-ci fut coulé en quelques minutes par l’artillerie argentine Cet épisode n’est mentionné que par le capitaine Segui

    Vers la mi-journée, Brown donna l’ordre à six de ses canonnières d’avancer à la rame et celles-ci ouvrirent le feu à distance grâce à leurs pièces de dix-huit livres. Les longs canons argentins avaient en général une plus grande portée et les artilleurs étaient plus précis. L’échange de tirs dura néanmoins près de deux heures, une soudaine sudestada ayant éloigné les adversaires et obligé à suspendre les hostilités

    Les brésiliens se retrouvant dans une position plus favorable par rapport au vent, Sena Pereira essaya de placer ses navires en ordre d’attaque. Mais la manœuvre tourna au désastre : la Liberdade do Sul alla s’échouer tandis que le brigantin Dona Januária quittait la formation, perdait le cap et se retrouvait sous les feux croisés du General Balcarce, de la Sarandí et de trois canonnières argentines.

    À 15 h. le vent tomba de nouveau, et les deux adversaires se contentèrent d’échanger des tirs de longue portée. La visibilité était réduite du fait de la fumée, mais le fracas des canons pouvait s’entendre jusqu’à Buenos Aires ou Colonia del Sacramento.Enfin une véritable tempête se déchaîna. Les navires tentèrent en vain de maintenir leur position. Le General Balcarce se retrouva en difficulté mais réussit à se maintenir à flot. Puis la tempête se calma et fut remplacée par une brise du nord-est, dont Sena Pereira voulut profiter pour se retirer plus au nord et trouver une meilleure position. Mais de nouveau la manœuvre fut exécutée de façon maladroite. Le 12 de Outubro ne dut son salut qu’à l’aide des autres navires, tandis que la goélette-hôpital Fortuna partit à la dérive vers les positions argentines où elle fut capturée. Le lieutenant John Halstead Coe, qui était retenu à bord de La Fortuna depuis son ambassade malheureuse de décembre 1826, recouvra ainsi la liberténote 9.

    L’escadre impériale ne réussit à se regrouper que vers minuit et mouilla dans le désordre en aval du fleuve, près de l'île de Sola      

    Le deuxième jour   caapitaine Francisco J.Seguí.

    Les brésiliens avaient trop perdu de forces pour être encore en mesure de poursuivre leur plan initial. Dès l’aube, le capitaine Pereira retourna à bord de l’Oriental pour définir un plan de bataille avec son état-major. La question était simplement de savoir s’il valait mieux se battre en manœuvrant où en restant à l’ancre. Les avis étant partagés, Sena Pereira décida de se mettre en route et s’adapter aux circonstances

    Brown, lui, était prêt. À 8 h., alors que s'était levé un léger vent de sud-est, il fit hisser un pavillon rose sur le grand mât de la Sarandí, donnant l’ordre à l’escadre de se placer au vent, de faire demi-tour et d’avancer en ligne contre les brésiliens

    Du côté brésilien, Sena Pereira donna l’ordre à ses navires de former une ligne et de mouiller l’ancre. Une nouvelle fois, ses instructions furent exécutées dans la confusion et le désordre. Plusieurs canonnières quittèrent la formation et dérivèrent sous le vent. Armé d’un porte-voix, le capitaine s’égosilla en vain pour remettre de l’ordre. Puis, observant l’avancée rapide et ordonnée des argentins, il changea de plan, et donna l’ordre de carguer les voiles et de faire face à l’ennemi

    La Dona Januária, la Bertioga et l’Oriental avancèrent rapidement, ce qui acheva de détruire la ligne brésilienne en laissant derrière elles les autres navires qui les suivaient en ordre dispersé, la plupart incapables de respecter la formation. Les trois navires principaux se retrouvèrent ainsi à portée de canon du General Balcarce et de l'avant-garde argentine qui avançait en faisant feu de toutes pièces.

    Seguí, commandant le General Balcarce, engagea la Januária, tirant une bordée meurtrière qui détruisit son beaupré. Une seconde bordée emporta son mât avant et causa de telles avaries que le navire faillit couler. Sena Pereira donna l’ordre à la petite goélette Vitoria de Colonia de remorquer le brigantin, mais la goélette Uruguay s’interposa pour l’en empêcher18.

    L’engagement avait été si rapide et destructeur que le lieutenant Pedro Antonio Carvalho ordonna que les canons de la Januária se concentrent sur l’artillerie argentine et qu’une équipe saborde le navire pendant qu’il abandonnait le brigantin avec une partie de l’équipage et regagnait la rive est en chaloupe.

    De son côté Drummond, commandant de la Maldonado, livra bataille à la Bertioga qui était sous les ordres d’un de ses anciens compagnons d’armes, le lieutenant George Broom. Le tir précis de la grosse artillerie d’une canonnière argentine eut raison du grand mât du Bertioga; incapable de manœuvrer, il dut se rendre au bout d’une demi-heure de combat.

    Le General Balcarce de Seguí prit la tête d’une offensive coordonnée contre la goélette Oriental. Le feu croisé rendit les canons inutilisables, laissant la moitié des caronades en miette, faisant 37 victimes et blessant entre autres le commandant Sena Pereira.

    Accablés par leurs pertes, les brésiliens ne baissèrent pas le pavillon qui était d’ailleurs cloué au mât. Selon un chroniqueur : « il ne restait plus à bord un seul homme capable d’aller le détacher. Les membres de l’équipage avaient été contusionnés, blessés ou tués ; le commandant était parmi les premiers et quatre timoniers étaient morts. » Le navire-amiral brésilien finit néanmoins par se rendre et le capitaine Francisco Seguí accepta l’épée du commandant Sena Pereira en signe de reddition

    juncal

    La bataille tournant en faveur des républicains, les goélettes et les canonnières impériales encore en mesure de s’échapper cessèrent le feu et mirent les voiles.

    Juncal, 9 février 1827

    Martín García et la première division auxiliaire

    marath, en 1839.

    Le capitaine Mariath, à la tête d’un escadron de dix navires, avait reçu l’ordre de s’emparer de l'île Martín García, d’intercepter l’arrière-garde de l’escadre argentine et de prêter main-forte à la troisième division si nécessaire  Cependant, bien que le bruit de la canonnade retentît à des kilomètres à la ronde, la première division avança très lentement et prudemment. Mariath envoya une goélette en avant pour sonder les eaux du Canal de l'Enfer (Canal del Infierno), sur le côté est de l'île.

    Comme ses pièces d’artillerie lourde, neuf canons fixes de 24 livres, se trouvaient du côté ouest, en face du « grand canal », la garnison argentine déplaça les batteries mobiles du côté est, à savoir deux canons de 12 livres et un lanceur de fusées incendiaires dites "de Congreve" pour couvrir un possible débarquement

    Mais les argentins n’eurent pas besoin de combattre. La goélette brésilienne s’échoua et il fut impossible de la remettre à flot. Mariath renonça alors à faire passer ses navires par le chenal intérieur. Au lieu de passer à l’ouest, ou de tenter une nouvelle fois d’emprunter le Canal de l’Enfer, comme son pilote l’estimait possible, le commandant brésilien se lança dans un duel d’artillerie contre les batteries de Martín García, jusqu'à ce que la tempête l’oblige à suspendre cette action dérisoire.

    Convaincu qu'il était trop dangereux de passer près de l’île en raison de la faible profondeur du chenal, de l’instabilité du temps et des batteries de Martín García, Mariath garda ses distances et le neuf février, alors que la troisième division était en train d’être anéantie, la division auxiliaire assista au combat en simple spectatrice. Le 10 février, elle prit la décision de se retirer en direction de Colonia del Sacramento, où elle arriva seulement une semaine plus tard.

    La nouvelle de la défaite parvint à Colonia le matin du 12 février portée par les huit survivants de l’Oriental. À midi, l'arrivée de la chaloupe du lieutenant Carvalho confirma la nouvelle. Le 14 arriva la Dona Paula, escortant la goélette Vitoria de Colonia et une canonnière, les deux seuls navires brésiliens rescapés  

    La poursuite  Le lendemain de la bataille, les brésiliens capturèrent la goélette Brocoio, puis deux canonnières, la Paraty et la Iguapé, qui s'étaient échouées à l’embouchure du Paraná en voulant prendre le large

    De la troisième division, remontant l’Uruguay pour fuir plus au nord, ne restaient plus que les goélettes Liberdade do Sul, Itapoã, 7 de Março, 9 de Janeiro et 7 de Setembro, les canonnières Cananéia y Paranaguá, une chaloupe de douze rames et deux petites barques. Dans leur fuite, la Liberdade do Sul, la Itapoã et la 7 de Março, sérieusement endommagées pendant le combat, s’échouèrent au lieu dit San Salvador et furent incendiées. Les autres bâtiments poursuivirent leur route vers le nord. 351 survivants, officiers et membres d’équipage, s’entassaient à bord des petites embarcations, résolus à aller se rendre aux autorités de la province d’Entre Ríos.

    Du côté argentin, Brown réorganisa rapidement ses forces et, voyant que la menace de la division Mariath était levée, fit voile dès le 14 février sur l’Uruguay à bord de la Maldonado pour se lancer à la poursuite des survivants de Juncal avec une demi-douzaine d’autres navires. En arrivant le 15 à Fray Bentos, il apprit que Souza Aranha, au lieu de jeter ses canons par dessus bord, sétait rendu aux autorités de l’Entre Ríos. L'amiral jeta l’ancre devant Gualeguaychú et demanda qu’on lui remette les navires et les prisonniers. Les autorités locales rejetèrent cette demande, considérant que c'était à eux que les brésiliens s’étaient rendus, et que leur autorité primait sur celle de Brown. Dans ces conditions, Brown changea de plan. Il monta une opération coordonnée par terre et par mer, qui lui permit de récupérer les navires des réfugiés  

    Après la bataille  État des escadres

    • Argentine (Brown)
      • Sarandi 7 canons (Coe)- endommagé
      • Balcarce 23 canons (Segui)
      • Maldonado 8 canons (Espora)
      • Pepa 2 canons (Silva)
      • Guanaco 8 canons (Granville)
      • Union 10 canons (Shannon)
      • Uruguay 7 canons (Mason)
      • 8 barques à 1 canon
    • Brésil (Pereira)
      • Oriental 11 canons (navire amiral) - incendié
      • Januaria 14 canons - Capturé
      • Brocoio 8 canons - Capturé
      • 4 schooners à 2 canons - Capturé
      • 4 canonnières à 2 canons - Capturé
      • ? - Capturé
      • Libertad do Sul - incendié
      • 7 de março - incendié
      • Itapõa - incendié
      • 2 autres

    Bilan stratégique

    medaille aux vainqueurs de Juncal.

    Avec du côté brésilien douze navires capturés, trois incendiés et deux seulement rescapés, le combat se soldait par une défaite écrasante des forces impériales et un triomphe éclatant de l’escadre argentine. Il mettait fin à toute tentative pour couper les lignes de la force expéditionnaire argentine et libérer le río Uruguay pour lancer une offensive sur le littoral argentin qui aurait peut-être sonné le glas de la Confédération elle-même ou du moins provoqué la sécession des provinces maritimes.

    Le triomphe de Brown   brown

    et la captivité de Sena Pereira    À Buenos Aires, Brown fut reçu en triomphateur. Il était devenu l’homme le plus populaire de la république

    Sena Pereira était le prisonnier de Brown. Ce dernier rendit hommage à sa valeur et le recommanda au gouvernement « pour sa bravoure et sa défense intrépide, je vous le présente comme un compagnon d’armes ». Cela n’empêcha pas Sena Pereira de s’enfuir, faillant à sa parole. Au début de 1829, il fut l’un de ceux qui livrèrent la place de Montevideo aux Orientaux.  

    Fin de la guerre de Cisplatine      La victoire navale republicaine de Juncal fut rapidement suivie par une victoire sur terre le 20 février 1827 à Ituzaingó et le 28 à Carmen de Patagones. La situation devait conduire à la signature de la « convention préliminaire à la paix » ( Convención Preliminar de Paz) stipulant l’indépendance de la Province orientale devenue Estado Oriental del Uruguay (État oriental d’Uruguay).

    La bataille navale de Carmen de Patagones ou Vila del Carmen a été livrée le 7 mars 1827

    en Patagonie, Argentine, entre les flottes du Brésil et de l'Argentine, pendant la guerre de Cisplatine (1825 - 1828).

    Au début de l'année 1827, l'état-major brésilien planifie une opération navale contre Carmen de Patagones, base corsaire argentine en Patagonie, sur le Rio Negro ; le capitaine de frégate James Sheperd est désigné chef de l'expédition qui comprend quatre bâtiments: les corvettes Duquesa de Goias et Itaperica, le brick-goélette Escudeira et la goélette Constança.

    Dès le départ, l'aventure s'engage mal : la Duquesa de Goias, à bord de laquelle James Sheperd a hissé son pavillon, fait naufrage dans le Rio Negro et surtout, les Argentins sont informés des projets des Brésiliens, circonstance que ces derniers ignorent, et dès que la flottille est annoncée dans les parages de la base corsaire, celle-ci est complètement évacuée. Les navires s'éloignent tandis que la garnison quitte la ville, la laissant sans défense apparente.

    Arrivé devant Carmen de Patagones, Sheperd ne peut que constater son abandon. Il décide cependant de débarquer ses troupes, ne laissant à bord de ses navires que des équipages réduit au strict minimum. Une fois à terre, ses hommes se répandent dans la cité perdant toute discipline ; c'est le moment qu'attendaient les Argentins pour attaquer. Dans une synchronisation quasi- parfaite, la garnison cachée dans les alentours de la ville lance, sous le commandement du colonel Martin Lacana, une attaque contre le corps de débarquement tandis que les bâtiments corsaires, menés par Santiago Bynon, surgissent sur les arrières des navires brésiliens. La bataille qui suit tourne très rapidement à la catastrophe pour les envahisseurs. Dans la ville, James Sheperd tombe parmi les premiers et ses hommes doivent rapidement mettre bas les armes. Dans le port, les navires brésiliens immobilisés et manœuvrés par des équipages squelettiques sont enveloppés et submergés et se rendent les uns après les autres. Pour le Brésil, et selon les mots de l'historien naval Prado Maia, cette bataille est un complet désastre et la plus sévère défaite qu'il ait subi au cours d'un conflit qui par ailleurs ne lui fut pas favorable : une expédition entière est anéantie, tous ses moyens humains et matériels détruits ou capturés.

    Les Argentins embarquèrent les prisonniers sur des navires pour les conduire dans des camps d'internement. Ceux montés à bord du brick Ana eurent l'occasion de prendre leur revanche sur leurs vainqueurs. En effet, menés par Marquès Lisboa, ils parvinrent à se libérer et à s'emparer du bâtiment, qu'ils ramenèrent à Montevideo où il fut intégré à l'escadre brésilienne. Par ailleurs, les Argentins capturèrent plusieurs drapeaux ennemis lors de la bataille ; deux d'entre eux sont encore exposés aujourd'hui dans la cathédrale de la ville.

    Les combats du lac Mirim sont une série de batailles navales livrées au mois de janvier 1828

    sur le lac Mirim dans l’État du Rio Grande do Sul, au Brésil, pendant la guerre de Cisplatine (1825-1828).

    Le 4 janvier, une flottille corsaire argentine, commandée par Geroñimo Soriano, surnommé Chantopé, s'empare par abordage et après un violent combat, de la canonnière de la marine brésilienne 19 de Outoubro. Cinq marins brésiliens périssent lors de l'affrontement tandis que le reste de l'équipage est capturé.

    Le lendemain, Chantopé récidive et attaque cette fois un convoi brésilien escorté par la canonnière Catalão. Celle-ci, commandée par le lieutenant Souza Junqueira, doit soutenir un vif combat contre plusieurs barques argentines et ne peut empêcher que deux navires de transport soient capturés par les assaillants. La canonnière 19 de Outoubro participa à l'action avec un équipage de prise.

    Le 20 janvier, le belliqueux Chantopé attaque à nouveau le Catalão avec cinq barques armées. La canonnière succombe après une lutte désespérée, mais le lieutenant Souza Junqueira et les marins survivants réussissent à quitter le navire et à échapper aux Argentins.

    Trois mois plus tard, les Brésiliens reprennent le 19 de Outoubro.

    Combat de Barrega    Bataille navalelivrée le 27 janvier 1828,

    en Argentine, dans l'estuaire de la Plata, pendant la guerre de Cisplatine (1825-1828).

    Une escadre brésilienne composée de trois bricks (Maranhão, Caboclo et Pirajà) et d'une goélette (Constança), poursuit deux navires corsaires argentins (El-Bravo et Federal-Argentino) et les incendie après les avoir rattrapés

    La bataille de Mariel est un affrontement naval livré le 10 février 1828 , au large de Mariel, à Cuba.

    Déroulement             Le 28 septembre 1821, le Mexique acquiert son indépendance, après plusieurs années de guerre cruelle avec l'Espagne. Ce pays possède encore d'importantes colonies dans le golfe du Mexique, telles que Porto Rico ou Cuba, et les autorités mexicaines redoutent qu'elles ne servent de bases à des expéditions de revanche pour l'ancienne puissance coloniale, qui n'a pas encore accepté sa défaite.

    C'est dans ces conditions que murit à Mexico le projet de chasser les Espagnols de Cuba et à cette fin, une flotte est nécessaire. Très rapidement, le caractère irréaliste du projet apparait ; cependant une escadre composée de trois brigantins, les Hermon, Bravo et Guerrero, est confiée au commodore américain David Porter, avec pour mission de harceler les lignes de communication ennemies dans la région, ce qui, à défaut de contraindre les Espanols à quitter Cuba, permet au moins d'être informé de leurs intentions et peut-être de gêner, voire d'empêcher leurs tentatives de reconquête.

    Au début de l'année 1828, la petite escadre mexicaine croise dans les eaux cubaines. Le 10 février, le Guerrero commandé par le capitaine David Henry Porter, le neveu du commodore Porter, aperçoit au large de Mariel, plusieurs navires de commerce espagnols, escortés par le brigantin Marte et la goélette Amélia. Le Guerrero passe à l'attaque et contraint à la fuite les bâtiments ibériques. Les autorités de La Havane sont avisées aussitôt de l'incident et réagissant avec la plus grande célérité, envoient la frégate Lealtad armée de cinquante canons, à l'encontre de l'intrus.

    Melitón Pérez del Camino En fin d'après-midi, le Guerrero est repéré par la Lealtad. Le navire mexicain tente de fuir, mais la frégate espagnole est plus rapide et parvient à le rattraper. L'alternative offerte à David Henry Porter est simple : ou se rendre ou livrer bataille, sachant que la puissance du navire espagnol ne laisse guère de doute quant à l'issue de l'affrontement. Après consultation de l'équipage, David Henry Porter choisit pourtant la lutte et la canonnade s'engage. Après deux heures et demi d'un combat inégal, lors duquel périt le capitaine américain, le Guerrero est contraint d'amener son pavillon. Les Espagnols ramènent le navire vaincu à La Havane et après réparation, l'intègrent à leur flotte, sous le nouveau nom de El Cautivo.

    Les inquiétudes des Mexicains quant aux intentions belliqueuses des Espagnols devaient se révéler fondées. En 1829, une puissante expédition quitte Cuba et débarque à Tampico, pour essayer de reprendre pied au Mexique. Elle est cependant battue par les troupes du général Antonio López de Santa Anna et avec cette déroute, s'envolent définitivement les derniers espoirs de reconquête espagnols.

    Le combat naval de Malpelo est livré le 31 août 1828,au large des côtes équatoriennes, lors de la guerre qui opposa le Pérou à la Grande Colombie (1828-1829).

    La Grande Colombie était une confédération issue des guerres d'indépendance qui ensanglantèrent l'Amérique du Sud, au début du XIXe siècle ; elle réunissait la Colombie, l'Équateur, le Venezuela et le Panama d'aujourd'hui. Quoique ses soldats aient participé à la lutte émancipatrice du Pérou (indépendant depuis décembre 1824), les bonnes relations avec ce pays ne durèrent pas. La Grande Colombie reprochait au Pérou d'avoir fomenté une rébellion contre ses troupes stationnées en Bolivie depuis la fin des guerres avec l'occupant colonial espagnol et de refuser de payer une indemnité en contrepartie de l'aide militaire apportée lors du conflit indépendantiste. Par ailleurs, un litige de souveraineté les opposait également s'agissant des provinces frontalières de Jaén et Maynas.

    Le contentieux s'envenima et dégénéra en confrontation armée en 1828. Le Pérou prit l'initiative. Grâce aux efforts de l'amiral Martin George Guise, le père de la marine péruvienne, ce pays disposait d'une marine composée de 16 bâtiments de guerre et de transport, manœuvrés par des équipages bien entraînés. Dans un premier temps, l'état-major péruvien décida de faire usage de cette marine, pour bloquer les ports équatoriens et colombiens et s'emparer de Guayaquil, ce qui allait provoquer le premier affrontement de la guerre.  

    Le combat

      île    de Malpelo dans l'océan Pacifique

    Le 31 août 1828, la corvette péruvienne Libertad, armée de 24 canons et commandée par le capitaine de corvette Carlos García del Postigo croise au large des côtes équatoriennes lorsqu'elle est interceptée au large de l'ile de Malpelo par deux navires de guerre colombiens: la goélette Guayaquileña (12 canons) et la corvette Pichincha (18 canons). Le combat s'engage entre les trois bâtiments qui s'échangent bordées sur bordées. La Libertad tente d'aborder la Guayaquileña, mais celle-ci parvient à se dérober. Cependant, les artilleurs péruviens sont plus précis que leurs adversaires et devant les avaries subies, les deux navires colombiens admettent leur défaite et se replient sur Guayaquil, où ils cherchent la protection des batteries du port.  

    Les conséquences  Le premier combat livré par la jeune marine péruvienne se termine donc par un succès. La supériorité navale du Pérou ne cesse de s'affirmer : le 22 novembre suivant, sa flotte remporte une nouvelle victoire lors du combat de Cruces, qui coûte cependant la vie à l'amiral Guise, et elle participe très activement aux opérations qui conduisent à la prise de Guayaquil le 1er février 1829. En revanche, les opérations terrestres, déterminantes pour l'issue du conflit, sont défavorables au Pérou, et son armée est sévèrement battue le 27 février par l'armée de Grande Colombie, commandée par le maréchal Antonio José de Sucre à la bataille de Tarqui.

    la bataille de Vila da Praia fut livrée le 18 août 1829

    entre la flotte absolutiste et les forces libérales, dans le cadre de la guerre civile portugaise (1828-1834).

    L'usurpateur Dom Michel avait décidé de conquérir les Açores, fidèles à la reine Marie II. À cette fin, une flotte de 22 navires se présenta devant Vila da Praia, capitale de l'île de Terceira, dans le but de s'en emparer et d'y débarquer des troupes. Elle se heurta à la défense énergique des libéraux et fut repoussée avec de lourdes pertes après une journée de combat. Cette victoire permit aux partisans de la reine de disposer d'une base sûre, d'où partiraient les armées qui reprendraient le Portugal aux Miguelistes.

    praia

    À la fin de la guerre, la ville fut renommée en Praia da Vitória.

    La bataille du cap Saint-Vincent est un combat naval livré le 5 juillet 1833

    au large des côtes portugaises, pendant la guerre civile portugaise (1828-1834). Une escadre libérale, commandée par l'officier britannique Charles Napier, y défait la flotte de l'usurpateur Dom Miguel.

    Depuis déjà plusieurs années, la guerre civile portugaise a lieu. Après la fin du régime absolutiste en 1820, Michel Ier prend le pouvoir et remet en vigueur l'absolutisme. Les libéraux conduits par Pierre Ier se réfugie aux Açores. Ils ont le soutien des anglais. Charles Napier reçoit des libéraux le commandement de leurs petites flottes comprenant des petits navires dont certains achetés à l'East Indiamen. C'est en février 1833 que Napier succède à George Rose Satorius, autre officier britannique qui dirigeait la flotte libérale portugaise. Napier utilise alors le nom de Carlos Da Ponza pour échapper à l'amende que l'état britannique donnait à ceux qui servaient dans une armée étrangère. Le nom Carlos da Ponza (Charles Da Ponza) vient d'un des exploits de Charles Napier lors des Guerres napoléoniennes lorsqu'en 1813, il captura l'île italienne de Ponza. Charles Napier prend le commandement de la flotte libérale alors que les libéraux sont assiégés à Porto. Le tempérament inflexible de l'amiral britannique permet de restaurer l'ordre dans une flotte proche de la mutinerie. Il installe son pavillon sur le navire Rainha de Portugal 46 commandé par le capitaine F. G. MacDonough avec comme chef d'état-major son propre beau-fils, Charles Napier-Elers. Le 20 juin, il appareille de Porto. Sa flotte transporte le duc de Terceira ainsi que la moitié de l'armée de l'Algarve avec pour but d'ouvrir un second front dans le sud du pays d'où les Libéraux pourraient marcher sur Lisbonne. Après avoir réussi le débarquement, il croise sur le chemin du retour la flotte de Michel Ier largement supérieure en nombre au large du Cap Saint Vincent le 3 juillet 1833. Après deux jours de manœuvres par temps calmes, Charles Napier passe à l'action.

    sv  

    La bataille                La flotte de Napier était constituée de 6 navires (3 frégates, une corvette, un brick et une goélette). Le tout transportant 176 canons. Il a aussi sous son commandement quelques navires à vapeur dont il espère se servir comme remorqueur. Espoir déçu par la fuite des navires le 4 juillet. De son côté, la flotte absolutiste compte 3 vaisseaux de lignes, une frégate, un xebec, 3 corvettes et 2 brigs. Ce qui fait un total de 372 canons. Le 5 juillet à 4h du matin, le vent se lève pour se calmer peu après. Napier attaque alors son adversaire tout en ayant à l'esprit l'impossibilité qu'il a de pouvoir soutenir une longue canonnade. Grâce à une habile navigation, il empêche son adversaire de se servir de ses canons et monte à l'abordage, la décision se fera au corps à corps. Durant ce combat, les Libéraux capturent 3 navires de lignes, une frégate et une corvette dont les équipages acceptent de combattre pour Marie II. Un autre navire se joindra ensuite aux libéraux. Vaincu, le reste de la flotte de Michel se replie sur Lisbonne. Les pertes des forces de Napier se sont élevées à seulement 30 morts dont le commandent du Rainho de Portugal ainsi que deux autres capitaines. Les libéraux eurent aussi 60 blessés dont le beau-fils de Charles Napier. Les absolutistes eurent eux entre 200 et 300 pertes dont la mort du commandent, Manuel António Marreiros. Le 6 juillet, apprenant la victoire, Pierre apprenant la victoire nomme Napier vicomte du Cap Saint Vincent. Peu de temps après, la flotte libérale fut ravagée par le choléra qui faisait rage à l'époque sur le territoire portugais. Il réussit à mettre le reste en sécurité à Lisbonne récemment reconquise par les Libéraux. Suite à la libération du sud du pays avec notamment la bataille d'Almada, Napier rendu visite à l'amiral Sir William Parker qui le reçut comme un amiral (au vu de son grade portugais). Bien que les Français insistèrent pour que Charles Napier soit radié des listes de la Royal Navy, il sera plus tard rétablit dans son grade à la Royal Navy et avec li tous les officiers britanniques qui combattirent au côté des Portugais. Ce combat fut considérée par la Marine Britannique comme un haut fait d'armes. Pour les portugais, la bataille du Cap Saint Vincent permit en partie la capture de Lisbonne et donc le renversement de Michel Ier  

    Navires impliqués   Navires loyalistes

    • Rainha de Portugal 46 (capitaine MacDonough)
    • Dona Maria 42 (Peake)
    • Dom Pedro 50 (Thomas Goble)
    • Vila Flor 18 (Ruxton)
    • Portuense 20 (Blackstone)
    • Faro 6

    un petit nombre de remorqueurs à vapeur et de transports.  

    Navires absolutistes

    • Nau Rainha 74 (Barradas) - Capturée par Rainha de Portugal
    • Dom João 74 - Captured Dom João 74 - Captured
    • Martinho de Freitas 50, capturé
    • Duquesa da Bragança 56, capturé
    • Isabel Maria 22 (corvette), capturé
    • Princesa Real 24 (corvette)
    • Tejo 20(Corvette)
    • Sybille 20 (Corvette)
    • Audaz 18 (brig)
    • Activa (xebec)
    • Plusieurs autres brigs

    http://vieilalger.free.fr/page110.html                 PREMIÈRE EXPÉDITION À ALGER    expéditions françaises contre ALGER

    Le bombardement d’Alger de 1682 est une opération navale du royaume de France contre la régence d'Alger au cours de la guerre franco-algérienne (1681-1688). Louis XIV confie à Duquesne la mission de bombarder Alger après que le dey a déclaré la guerre à la France en 1681. À la tête d’une flotte d’une quarantaine de bâtiments, Duquesne quitte Toulon et se présente devant Alger, en juillet 1682, fortement retardé en raison de mauvaises conditions de navigation. Bombardée à plusieurs reprises au mois d'août, la ville subit des dégâts considérables. La paix que le dey est amené à demander ne peut se concrétiser, les conditions météorologiques imposant cette fois le retour de la flotte.n 1682, LOUIS XIVenvoie  DUQUESNE   sur les côtes d'ALGER en représailles des attaquesfaites contre les navires français

    Au mois d'octobre 1680, les corsaires barbaresques capturent plusieurs bâtiments français, sans déclaration de guerre, et emmènent à Alger le capitaine et l'équipage pour les réduire en esclavage. Le 18 octobre 1681, le Dey d'Alger, Baba-Hassan, déclare officiellement la guerre à Louis XIV et le 23 octobre, il annonce au consul de France, Jean Le Vacher, le début des hostilités. Il ordonne dans le même temps la sortie en mer de douze bâtiments de guerre. Apprenant la nouvelle, Louis XIV ordonne à ses ministres de préparer une expédition punitive.

    Le commandement en est confié à Duquesne alors lieutenant général des armées navales avec, sous ses ordres, le comte de Tourville du même grade que lui et les chefs d'escadre le chevalier de Lhéry et le marquis d'Amfreville. La flotte se compose de onze vaisseaux de ligne, quinze galères commandées par le chevalier de Noailles, cinq galiotes à bombes, deux brûlots et de petits bâtiments.

    Duquesne quitte Toulon le 12 juillet à la tête de onze vaisseaux et de cinq galiotes :

    Vaisseaux
    • Le Saint-Esprit, 74 canons, Abraham Duquesne (LG)
    • L'Aimable,
    • Le Cheval Marin, 44 canons, M. de Belle-Isle-Erard
    • L'Assuré,
    • Le Vigilant, 54 canons, comte de Tourville (LG)
    • Le Vaillant, ? canons, M. de Beaulieu
    • Le Prudent, ? canons, Chevalier de Lhéry (CE)
    • Le Laurier,
    • L'Indien, 38 canons,
    • L'Étoile, ? canons, Job Forant
    • L'Éole,
    Galiotes à bombes
    • La Menaçante, capitaine des Herbiers
    • La Cruelle, chevalier de Combes
    • La Bombarde, M. de Pointis
    • La Foudroyante ou La Fulminante, Bernard Renau d'Eliçagaray
    • La Brûlante, M. Beaussier

    Le 18 juillet, après une traversée sans encombre, Duquesne mouille à Ibiza où il retrouve quinze galères commandées par le duc de Mortemart (1679-1688), général des galères en survivance de son père le duc de Vivonne.

    Galères
    • La Sirène
    • La Madame
    • L'Amazone
    • La Hardie
    • La Réale
    • La Valeur
    • La Fière
    • La Patrone


    • L'Invincible
    • La Couronne
    • La Saint Louis
    • La Forte
    • La Fleur de lis
    • La Reine
    • La Grande

    Le bombardement  Difficultés initiales, positionnement des galiotes à bombes

     

    L'escadrille parvient devant Alger le 22 juillet 1682. Les instructions de Duquesne sont de bombarder Alger jusqu'à soumission complète. Pendant les préparatifs de cette attaque, il envoie un détachement de sa flotte commandé par M. de la Maurinière incendier deux bâtiments turcs dans le port de Cherchell. Il s’applique ensuite à disposer convenablement ses vaisseaux et ses galiotes qu'il fait remorquer par les galèresNote 1. Le positionnement des galiotes est, pour une large part, déterminé par les moyens de défense de la ville et du môle.

    Mais le temps est si mauvais que la première quinzaine d'août passe sans qu'il puisse donner l'ordre d'attaquer. Le 15 août, il est obligé de renvoyer à Marseille toutes les galères qui ayant beaucoup souffert et à bout de vivres, compromettaient le positionnement des galiotes. Pour donner aux galiotes le moyen de s’approcher et de se retirer en sûreté, Duquesne imagine de les conduire près du mur d’Alger à l’aide d’ancres portées par les chaloupes « à une distance du port qu’on crût raisonnable ». Il donna ordre à Job Forant, capitaine de vaisseau, de faire jeter cinq ancres au nord-est de la ville. Les extrémités des grelins attachés aux ancres et d’environ 2 000 brasses de longueurNote 2, sont distribués aux vaisseaux.

    Le 16, des chaloupes vont mouiller des ancres près du môle et les galiotes se halent dessus pour prendre leurs places de combat. Mais ce n'est que dans la nuit du 20 que les Français sont en mesure de commencer le bombardement. Il produit d'abord très peu d'effet parce que les galiotes étaient trop éloignées de leur cible, Camelin et Landouillette ayant mal évalué l’éloignement des navires. Les officiers généraux estiment pour leur part qu’il fallait faire mouiller les galiotes au nord-ouest du môle. Sur ordre du chevalier de Tourville, Belle-Isle-Erard jette deux ancres dans la nuit du 20 au 21 août ; le chevalier de Lhéry, en mouille trois autres dans la nuit du 21 au 22 août, deux ou trois fois plus près du môle que celles de Belle-Isle-Erard. Le commissaire Landouillette, capitaine des bombardiers, fait lui-même exécuter les mortiers de la galiote La Cruelle sur laquelle il se trouvait. Les bombes n’atteignent qu’à peine le môle et pas du tout la ville.

    Le 26 août, leur position est rectifiée et jusqu'au 5 septembre le bombardement devenu plus intense et plus précis inflige de sérieux dégâts au port et à la ville.

    Bombardements nocturnes

    La deuxième nuit de bombardement est celle du 30 août. Ce soir-là, les galiotes halent à leur poste et tirent dans de bien meilleures conditions, étant beaucoup plus près du môle. « Les ancres furent placées à la portée du pistolet du mur qui fait clôture du port ». Ainsi Tourville, chargé par Duquesne du soin de la deuxième attaque, avait-il changé la disposition des galiotes et rectifié les distances et La Cruelle était-elle mouillée devant le fanal d’Alger à l’endroit qu’il avait proposé.

    Lors de la troisième nuit de bombardement, du 3 au 4 septembre, les galiotes sont placées à peu de distance du môle. Les chevaliers Tourville et de Lhéry observent depuis leurs canots. La nuit suivante, Duquesne renvoie les galiotes plus près encore du môle, à une distance de 200 à 260 toisesNote 3 du môle, soit à environ 800 mètres des murailles de la ville. Cette nuit-là, est repoussée une attaque sur les galiotes menée par une galère, trois brigantins et quelques barques algériennes. Le 4 septembre, le dey envoie à Duquesne Jean Le Vacher pour demander la paix.

    L'amiral fait répondre à Le Vacher que si les autorités algériennes avaient des propositions à lui faire, elles devaient se présenter elles-mêmes et qu'il avait encore quatre mille bombes à leur envoyer et que si cela ne suffisait pas, il en promettait encore autant pour l'année suivante. Peu de temps après, la flotte française - malmenée par le mauvais temps - doit abandonner le bombardement et rentrer en France.

    Le bilan du bombardement d'Alger de 1682 est vague. D'une part, la flotte française est parvenue à infliger des dégâts considérables à la ville et au port d'Alger, sans déplorer de pertes majeures. Ce bombardement a conduit le dey à demander la paix. Cependant la mission de Duquesne était d'obtenir la soumission complète du dey et de la ville. Ce qu'il n'obtient pas, faute de temps et en raison des conditions météorologiques défavorables qui l'obligèrent à rentrer prématurément.

    Quand il apprend le 11 octobre l'échec de la mission, Louis XIV fait part de son mécontentement. Il reconnait cependant l’effet terrifiant du petit nombre de bombes, 280 environ, qui avaient été envoyées sur la ville. Au cours des bombardements qui suivent en 1683, 1684 et 1688, Abraham Duquesne, puis Tourville, forceront le dey à libérer tous les chrétiens réduits à l'esclavage. Cependant, ces expéditions ne parviendront pas à mettre un terme à la guerre de course menée par la régence d'Alger contre les vaisseaux marchands européens naviguant en Méditerranée, et de nouvelles expéditions militaires seront menées par le royaume de Grande-Bretagne, le royaume d'Espagne et les États-Unis jusqu'au début du XIXe siècle..

     

     

    http://vieilalger.free.fr/page205a.html

    DEUXIÈME EXPÉDITION À ALGER  1683Le bombardement d’Alger de 1683 est une opération navale du royaume de France contre la régence d'Alger au cours de la guerre franco-algérienne (1681-1688).

    L'année précédente, Louis XIV confie à Duquesne la mission de bombarder Alger après que le dey a déclaré la guerre à la France en 1681. À la tête d’une flotte d’une quarantaine de bâtiments, Duquesne quitte Toulon et se présente devant Alger, en juillet 1682, fortement retardé en raison de mauvaises conditions de navigation. Bombardée à plusieurs reprises au mois d'août, la ville subit des dégâts considérables. La paix que le dey est amené à demander ne peut se concrétiser, les conditions météorologiques imposant cette fois le retour de la flotte.

    Au printemps 1683, Duquesne reprend la mer à la tête d'une flotte de 17 vaisseaux de ligne, 3 frégates, 16 galères, 7 galiotes à bombes, 48 chaloupes, 18 flûtes, 8 tartanes. Cette flotte est plus puissante que celle qui avait bombardé la ville en 1682. Les galiotes à bombes étaient plus nombreuses, encore mieux équipées et servies par un corps spécial de bombardiers.

    La flotte française part de Toulon le 23 mai.

    Le second bombardement d'Alger  Dans la nuit du 26 au 27 juin le bombardement commence, et deux cent vingt deux bombes, lancées en moins de vingt-quatre heures, viennent jeter le désordre et l'incendie dans Alger. Lors de la première journée de bombardement pas moins de 300 Algérois sont tués. Le dey Hassan néanmoins voulait résister, mais la population désespérée exige impérieusement la paix.

    Duquesne accepte d'accorder une trêve demandée par le dey à condition que tous les esclaves chrétiens soient remis à son bord. Le terme de la suspension d'hostilités expiré, le dey Hassan sollicite une prolongation qui lui est accordée par l'amiral français. Duquesne en même temps fait connaître à quel prix il signerait la paix ; il exige alors :

    • la liberté de tous les esclaves ;
    • une indemnité égale à la valeur des prises faites sur la France ;
    • une ambassade solennelle envoyée au roi pour demander pardon des hostilités commises contre sa marine.

    Ces rigoureuses conditions rendent quelque énergie au dey qui ordonne de poursuivre le combat.

    Un chef de parti, Hadji-Hassein, s'empare du commandement et se déclare contre la lâcheté du dey, qui avait consenti à traiter ; il le fait mettre à mort et est proclamé à sa place par les janissaires. Bientôt un drapeau rouge, arboré au sommet de la citadelle, annonce à Duquesne qu'il fallait combattre de nouveau, et les hostilités reprennent avec fureur.

    Aux bombes que la flotte française envoyait à Alger les assiégés répondent en attachant à la bouche de leurs canons le Consul de France, le père Le Vacher. Le 28 juillet, ses membres déchirés tombaient épars sur le pont des vaisseaux de l'escadre avec ceux de seize autres Français déchiquetés.

    Mais leur résistance ne pouvait sauver les Algérois, la ville était devenue le théâtre d'un immense incendie dont les terribles lueurs éclairaient la mer à deux lieues de distance : tous les édifices étaient en feu ; les principaux monuments, les magasins, les mosquées, les palais s'abîmaient avec fracas au milieu des flammes ; les blessés étaient sans refuge ; les forces et les munitions s'épuisaient, et Alger tout entier serait devenu une immense ruine si enfin les projectiles n'avaient manqué à Duquesne. Le bombardement cesse le 29 juillet.

    L'orgueil des pirates algériens était abattu, et au moment même où la flotte de Louis XIV regagnait la France ils envoient à Versailles Djiafar-Aga-Effendi pour demander pardon au roi, au nom du dey et du divan, des injures et des cruautés que les corsaires avaient multipliées contre la marine française.

    Le dey accepte de libérer 546 captifs, mais refuse de signer la paix avec le vieil amiral français - Duquesne est alors âgé de 79 ans - qui « a épousé la mer et que l'ange de la mort a oublié ». Louis XIV devra lui envoyer un autre négociateur : Tourville. La paix, cette fois, est signée pour cent ans avec la stipulation d'un respect absolu pour toutes les possessions et pour les côtes de la France.

    Trois ans plus tard, Alger essaye à nouveau de violer ce dernier traité ; mais l'amiral d'Estrées, renouvelant les bombardements que Duquesne avait fait éprouver en 1683 aux États barbaresques, oblige le dey à solliciter une paix nouvelle, qui est signée le 27 septembre 1688 et dont les clauses sont, cette fois, fidèlement observées.

    http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?ACTION=RETROUVER&NUMBER=1&GRP=0&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&DOM=All&REQ=%28%28%27INV+32170%2C+recto%27%29+%3AINV+%29

    http://www.vallee-du-ciron.com/Documents/Ouvrages/Michelant/1683.Alger.htm

     

    3ém expédition    En 1668, TOUVILLE   reçoit son premier commandement, celui du vaisseau de ligne Le Courtisan. Avec ce vaisseau, il conduit en mars un commissaire du Roi chargé de réclamer à Alger l'exécution d'un traité récemment conclu entre le Roi et le dey

     Le 2 avril 1784, TOURVILLE à la tête d’une flotte importante arrive à ALGER où il est reçu avec les honneurs.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9gence_d%27Alger

     

     

    1830                              partie  maritime  de la  conquête de l'Algérie par la France

      

    elle   se réalise en plusieurs étapes distinctes, du débarquement de l'Armée d'Afrique à Sidi-Ferruch le 14 juin 1830, commandée par le général de Bourmont, jusqu'à la reddition formelle de l'émir Abd el-Kader, au Duc d'Aumale le 23 décembre 1847.

    La première étape de la conquête commence avec la Régence d'Alger, la partie septentrionale de l'Algérie (le Sahara étant un territoire généralement associé bien qu'indépendant) de juin à juillet 1830 et prend fin avec la signature de l'accord de soumission du régent d'Alger Hussein Dey le 5 juillet 1830 à Alger.

  • Le blocus maritime de la Régence d'Alger
  • Le débarquement du corps expéditionnaire français à Sidi-Ferruch, le 14 juin 1830
  • Blocus maritime d'Alger (1827-1830)

    L'Affaire de l'éventail est le casus belli qui provoque le blocus maritime d'Alger par la marine française.

    Bataille navale dans la baie d'Alger (octobre 1827)

    Le 4 octobre 1827 quelques embarcations de l'escadre de la régence tentent de forcer le blocus. Elles sont détruites par la marine française

    usqu'à la veille du débarquement français, de petites embarcations de la régence parviennent à se faufiler de nuit et à accoster sur le littoral de la baie d'Alger.

    Massacre sur la frégate française Duchesse de Berry

    L'équipage d'une chaloupe de la frégate française Duchesse de Berry est massacré et décapité par un millier d'Algériens près de Dellys à l'est d'Alger, les têtes mutilées sont vendues au dey d'Alger 100 piastres la pièce

    Si l'Affaire de l'éventail est une première provocation qui a pour conséquence le blocus maritime d'Alger en 1827, c'est une seconde provocation en 1829 alors que la France lève le blocus et tente de négocier qui provoque la conquête d'Alger.

    Le bâtiment de la marine royale française La Provence monté par l'amiral de la Bretonnière, commandant les forces navales du roi dans ces parages, et battant pavillon parlementaire arrive dans la rade d'Alger le 30 juillet 1829 précédé du brick l'Alerte. Le 3 août 1829, les négociations entre les parlementaires et le dey d'Alger échouent, la Bretonnière quitte le port quand son navire est bombardé par les batteries d'Alger. L'amiral ne riposta pas par égard à son pavillon, « une seule bordée aurait compromis sans gloire son caractère de parlementaire », ce qui aurait provoqué la solidarité du capitaine britannique Quin commandant la corvette Le Pilorus s'écriant « Don't fire, my boys, keep up close to the wind! » ("Ne faites pas feu, mes enfants, serrez le vent!"). Mais l'insulte faite à la France constitua un échelon supplémentaire vers l'opération de représailles terrestres qui eut lieu en 1830 avec le débarquement de Sidi-Ferruch.

    L'objectif d'une opération militaire demeure flou. On parle d'indemnités que la France ferait payer au dey. Mais déjà certains songent à la conquête de ces terres, au riche potentiel. Dès 1830, le turcologue et secrétaire-interprète du roi Thomas Xavier Bianchi conclut sa Relation de l'arrivée dans la Rade d'Alger du vaisseau de S.M. La Provence et Détails précis de l'insulte faite au pavillon du roi par les algériens, le 3 août 1829 par:

    « Si, depuis longtemps, la cause de l'humanité, celle de la civilisation et l'honneur de la France réclamaient impérieusement l'exécution de la grande entreprise qui vient d'être confiée à la bravoure de notre année, c'était surtout à ceux qui comme nous furent les témoins et presque les victimes de l'insulte faite au pavillon du roi dans des parages ennemis, qu'il appartenait de faire des vœux ardents pour le succès de notre expédition. Mais après avoir vu et admiré la fécondité et les immenses ressources de la plus belle partie de l'Afrique septentrionale, nos désirs les plus chers seraient remplis, si, pour prix du sang de ses braves et des sacrifices qu'elle s'impose, la France pouvait un jour s'ouvrir dans ces contrées un long avenir de gloire, de richesse et de prospérité. ».

    Le 3 juillet 1830, La Provence navire amiral de l'escadre de l'Amiral Duperré participe au bombardement d'Alger en support des troupes débarquées. Le 14 juillet 1830, un mois après le débarquement victorieux de Sidi-Ferruch et neuf jours après la prise d'Alger, La Provence est rebaptisée Alger

     

    Reconnaissance d'Alger par l'espion Boutin (1808)

    L'État-major français bénéficie d'un plan de débarquement, Reconnaissance des forts et batteries d'Alger, dressé par un officier du génie sous le Premier Empire, Vincent-Yves Boutin. Le capitaine Boutin est envoyé en espion dans la régence en 1808 sur ordre de Napoléon; celui-ci prépare l'après Campagne d'Égypte (1798-1801) avec un débarquement à Alger et une colonisation de l'Afrique du Nord.

    Il accomplit sa mission d'espionnage du 24 mai 1808 au 16 juillet 1808, ses relevés lui permettent non seulement d'établir Sidi-Ferruch comme lieu propice au débarquement mais également d'élaborer un plan de contournement d'Alger dont l'itinéraire emprunte Staoueli, Sidi Khalef et le Fort de l'Empereur. Du reste, son rapport suggère l'emploi d'une force d'invasion s'élevant à 35 000 / 40 000 hommes et contient des recommandations à l'adresse de la future armée d'occupation. Quinze ans après l'assassinat de Boutin par les Hashashins syriens, le commandant en chef du corps expéditionnaire contre la régence d'Alger Louis de Bourmont (Ministre de la guerre), assisté du commandant de la flotte Duperré mettent en application son travail de 1808; travail qui du reste sert de base au géographe Charles Picquet pour son Aperçu historique, statistique et topographique sur l'état d'Alger: à l'usage de l'armée expéditionnaire d'Afrique publié par le dépôt de la guerre en 1830. À l'occasion du centenaire du débarquement français, les autorités d'Alger rendent hommage à Boutin avec l'inauguration d'une table d'orientation à son nom

     

    1830  

               25 mai : départ de Toulon

    • 27-28 mai : coup de vent qui disperse la flotte
    • 3 juin : relâche à Palma
    • 10 juin : départ de Palma
    • 13 juin : arrivée à Sidi Ferruch
    • 14 juin : débarquement de Sidi-Ferruch
    • 19 juin : bataille de Staoueli (première attaque)
    • 24 juin : bataille de Sidi Khalef
    • 26 juin : coup de vent (situation critique de la marine)
    • 3 juillet : attaque des batteries de mer d'Alger
    • 4 juillet : prise du Fort de l'Empereur
    • 5 juillet : capitulation d'Alger

    http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article1320      http://youtu.be/u6Zhx2hbYHk        http://youtu.be/odyBcT6c45I

    Le combat du Tage est livré le 11 juillet 1831

    entre la marine française et les forts qui protègent l'embouchure du Tage et l'entrée de Lisbonne. La flotte française force le passage et réussit à prendre position devant la capitale portugaise.tage_ 

    Forces françaises.

    Elles sont commandées par le contre-amiral Roussin, qui arbore sa marque sur le Suffren, 90. Son second est le contre-amiral Hugon, sur le Trident, 74.

      • 6 vaisseaux, dont un de 90 canons, un de 80 et 4 de 74.
      • 3 frégates,
      • 3 corvettes,
    • Forces portugaises.
      • un vaisseau de 74,
      • 3 frégates,
      • 4 corvettes et des petits bâtiments.

    L'estuaire du Tage est en outre battu par les forts San Juliano et Bugio, sur la rive gauche, et, sur la rive droite, le fort de Belem

    tage 

    Déroulement     Le Portugal refusant de reconnaître la Monarchie de juillet, le gouvernement français prend prétexte des poursuites judiciaires introduites à l'encontre de deux ressortissants français et considérées, à tort ou à raison, comme iniques, pour entreprendre à son encontre une expédition militaire dont le véritable but est d'amener le souverain portugais dom Miguel à reconsidérer sa position.

    belem

    L'amiral de Rigny, ministre de la Marine, envoie une flotte commandée par le contre-amiral Albin Roussin avec ordre de forcer le Tage, défendu par des forts et réputé inaccessible et de bombarder Lisbonne. Le 8 juillet 1831, Roussin adresse un ultimatum aux autorités portugaises qui le laissent sans réponse. Le 11, les navires de Roussin pénètrent dans le Tage. Ils sont disposés en 2 colonnes. Celle de gauche comprend les vaisseaux, celle de droite, les frégates et corvettes. Un sévère duel d'artillerie les oppose aux forts portugais, qui s'avèrent incapables d'empêcher leur progression. Ils arrivent devant Lisbonne n'ayant subi que des pertes légères et des avaries insignifiantes et menacent d'ouvrir le feu sur la ville qui n'a aucun moyen de défense. Dom Miguel n'a dès lors d'autre choix que de se soumettre aux exigences françaises. En sus de la satisfaction donnée aux exigences du gouvernement français, Roussin fait saisir tous les bâtiments de guerre et de commerce trouvés dans le port, en dédommagement du coût de l'opération navale.

    la bataille de la Vuelta de Obligado ou bataille d'Obligado a lieu le 20 novembre 1845,

    dans les eaux du fleuve Parana, sur sa rive droite et au nord de la province de Buenos Aires, à un virage où le chenal se rétrécit, connu sous le nom Vuelta de Obligado. La bataille oppose l'Argentine, dirigée par Juan Manuel de Rosas et une escadre anglaise et française.

    vuelta vuelta-

    (BATAILLE de la Vuelta de OBLIGADO, dans les eaux du fleuve PARANA, dans la Province de BUENOS AIRES). HUILE originale sur toile marouflée sur panneau. Titrée en haut à gauche "OBLIGADO le 20 9bre 1845, ESCADRE ANGLO-FRANCAISE" et signé en bas à droite "G. DAVID". Bataille opposant l'ARGENTINE, dirigée par Juan Manuel de ROSAS et une Escadre Anglo-Française.

     

    Le combat d'Islay est une bataille navale livrée les 12 et 13 janvier 1838

    , au large de l'île d'Islay, au Pérou, pendant les guerres de la Confédération péruano-bolivienne (1836-1839).

    En 1835, le président bolivien Andrés de Santa Cruz intervient, à la demande du président Luis José de Orbegoso y Moncada dans les guerres civiles qui ensanglantent le Pérou et réalise manu militari l'union de cette nation avec la Bolivie. Percevant cette confédération comme une menace, le Chili, qui accuse Santa-Cruz de tenter de renverser le gouvernement de José Joaquín Prieto, et l'Argentine de Juan Manuel de Rosas, lui déclarent la guerre. Englués dans des guerres civiles sans fin, les Argentins ne sont pas en mesure de s'engager véritablement contre la Confédération et leurs attaques sont repoussées par les troupes boliviennes commandées par le général Otto Philipp Braun. Quant aux Chiliens, ils commencent par s'emparer par surprise le 21 août 1836, dans le port de Callao, des bâtiments confédérés Arequipeño et Peruviana, et s'étant assuré pour un temps la maîtrise des mers, ils débarquent à Cobija au Pérou une expédition de 2 840 hommes, composée de soldats chiliens et d'opposants péruviens à la Confédération, et commandée par l'amiral Manuel Blanco-Encalada. Cette expédition s'enfonce dans les terres, espérant soulever les populations péruviennes en chemin et occupe Arequipa le 12 octobre 1837. Entretemps, Santa Cruz a réuni une armée de 5000 hommes, qu'il manœuvre habilement contre les forces adverses. Encerclées, ces dernières capitulent au terme d'un traité dit de Paucarpata qui stipule que le Chili reconnait la Confédération boliviano-péruvienne et s'engage à ne plus la combattre. Revenu au Chili, Blanco-Encalada est désavoué par les autorités chiliennes qui soulignent qu'il n'avait aucune autorité pour signer un tel accord, quand bien même il ne l'a fait que pour éviter un désastre militaire. Le traité est donc dénoncé le 18 décembre 1837 et les hostilités reprennent.

    L'état-major chilien considère que l'envoi d'une deuxième expédition est subordonnée à la maîtrise de la mer et donc à la destruction où la neutralisation de la marine confédérée, composée exclusivement de bâtiments péruviens, la Bolivie, qui disposait pourtant d'un accès à la mer (qu'elle perdra à l'issue de la guerre du Pacifique), n'ayant pas de flotte. Le 31 décembre 1837, l'escadre chilienne (une frégate, deux brigantins et une corvette) quitte le port de Valparaíso, sous les ordres du capitaine de frégate Robert Winthrop Simpson, avec pour mission dans un premier temps, de notifier officiellement la dénonciation du traité de Paucarpata, puis dans un second temps de reprendre les opérations contre les navires confédérés.  

    Le combat

    Le brigantin confédéré Junin (commandant Miguel Saldivar) mouille à Arica lorsqu'il apprend l'arrivée imminente de la flotte chilienne. Il quitte aussitôt Arica et rejoint Islay le 8 janvier 1838 où se trouvent deux autres bâtiments péruviens, sous le commandement du capitaine de frégate Juan José Panizo : la corvette Socabaya et le brigantin Fundador.

    Pour se prémunir de toutes surprises, ce dernier appareille et croise au large, surveillant à l'horizon l'apparition des voiles chiliennes. Mais contre toute attente, il ne repère pas l'escadre ennemie, mais il est aperçu par elle le 12 janvier. Étant trop éloigné, il n'est pas identifié par les Chiliens, mais Winthrop Simpson est quasiment sûr qu'il s'agit non pas d'un navire neutre, mais de l'un des bateaux péruviens qu'il recherche. Il décide donc de le rejoindre pour vérifier sa nationalité.

    À la tombée de la nuit, le Fundador regagne Islay, entrainant dans son sillage l'escadre chilienne. Les vigies repèrent les deux autres navires confédérés, confirmant ainsi les certitudes de Winthrop Simpson. Ce dernier ignore cependant si la présence de ses navires est connue des Péruviens et il craint que ceux-ci ne profitent de l'obscurité pour s'enfuir. Il détache la corvette Libertad, son bâtiment le plus rapide, pour maintenir une surveillance visuelle des Péruviens, jusqu'aux premières heures de la matinée.

    La Libertad se rapproche de l'escadre adverse et arrivée à portée de tir, son commandant Santiago Jorge Bynon, fait ouvrir le feu. Chez les Péruviens, c'est la surprise, les Chiliens n'avaient pas été détectés. Ne voyant qu'un bâtiment, les trois navires confédérés se dirigent vers lui pour l'affronter. Surgissent alors les autres voiles chiliennes ; elles sont cependant encore trop éloignées pour participer au combat qui se prépare et cela laisse le temps aux navires péruviens de virer de bord et de commencer à fuir vers le nord.

    La vélocité des navires fuyards est très inégale. Si la Socabaya et le Fundador sont rapides, il n'en est pas du tout de même pour le Junin qui se traine et peu à peu, la distance entre les escadres péruvienne et chilienne s'amenuise. Le matin du 13, elle n'est plus que de 6 milles nautiques et ce n'est plus qu'une question d'heures pour que les adversaires soient à portée de tir.

    Analysant la situation, Juan José Panizo comprend que s'il se laisse rattraper par les Chiliens, non seulement le combat est inéluctable mais qu'il va de surcroit s'engager dans des conditions désastreuses pour ses bâtiments. Cependant, il observe que l'escadre adverse est dispersée. Deux navires sont en tête : la corvette Libertad et le brigantin Aquiles qui ont très sérieusement distancés les deux derniers bâtiments (la frégate Monteagudo et le brigantin Arequipeño). Le commandant péruvien intime donc à Miguel Saldivar de poursuivre sa route vers Callao avec son Junin tandis qu'avec le Fundador et la Socabaya, il va livrer un combat retardateur contre les deux navires poursuivants.

    Il ne s'engage pas à fond et se contente d'échanger des bordées avec les Chiliens tout en les maintenant à distance. Il lui faut en effet éviter à tout prix à la fois l'abordage, qui donnerait le temps aux autres navires chiliens d'intervenir, et de subir des avaries trop importantes qui réduiraient les qualités manœuvrières et la rapidité de ses propres bâtiments. Le combat dure tant que la frégate et le brigantin chiliens trainards sont encore loin ; dès qu'ils se rapprochent trop dangereusement, Panizo vire au nord et reprend la fuite.

    Les Péruviens répètent à trois reprises la même tactique. La manœuvre donne le temps au Junin de se mettre hors de danger et à la tombée de la nuit, la Socabaya et le Fundador faussent définitivement compagnie aux Chiliens.  

    Conséquences   Stratégiquement, le combat n'a rien résolu puisque les deux escadres sont intactes l'une et l'autre mais l'habileté consommée de Juan José Panizo a sauvé ses bâtiments et frustré l'escadre chilienne de la victoire. Robert Winthrop Simpson devait cependant prendre une revanche éclatante le 12 janvier 1839 et infliger à la marine péruvienne, commandée à cette occasion par le corsaire français Jean Blanchet, une défaite décisive lors du combat de Casma qui donna au Chili la maîtrise définitive de la mer.

    Combat de Casma

    Épisode des guerres de la Confédération péruano-bolivienne, le combat de Casma (Pérou) fut livré le 12 janvier 1839. Il opposa quatre navires péruviens, commandés par le corsaire français Jean Blanchet, qui fut tué lors de la bataille, aux trois navires chiliens du commodore britannique Robert Winthrop Simpson. Il se termina par la très nette victoire de ces derniers et assura de manière définitive, la maîtrise de la mer au Chili.  Navires engagés

    casma

    • Chili :
      • corvette Confédération
      • corvette Valparaiso
      • barque Santa Cruz
    • Pérou :
      • corvette Edmond
      • barque Mexicana
      • brigantin Arequipeño, capturé
      • goélette Peru

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La bataille de San Juan de Ulúa se déroule le 27 novembre 1838

    pendant l’intervention française au Mexique de 1837-1839, souvent appelée en espagnol « guerre des Pâtisseries » (Guerra de los Pasteles) ou encore « première intervention française au Mexique » (Primera Intervención Francesa en Mexico).

    Cette opération militaire a pour but, au départ, de régler le différend commercial opposant les deux pays suite aux troubles qui secouent le Mexique après son indépendance. Le combat, mené par une petite escadre française aux ordres du contre-amiral Charles Baudin contraint le fort de Saint-Jean d’Ulloa à la capitulation le 28 novembre 1838. Devant la résistance du gouvernement mexicain, l'opération se prolonge jusqu'au 5 décembre avec un raid sur Veracruz pour désarmer la ville et tenter de capturer les chefs mexicains Antonio López de Santa Anna et Mariano Arista.

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    La chute du fort, qui passe pour imprenable, fait découvrir aux observateurs militaires l'efficacité des nouveaux canons tirant des obus explosifs à la place des traditionnels boulets. Sur le plan politique, cette bataille contribue à l’instabilité politique du Mexique, et sur le plan militaire à la modernisation des grandes marines de guerre. L'affrontement provoque sur le moment un émoi considérable puis tDans les années qui suivent son indépendance en 1821, le Mexique connait des troubles politiques graves. Les différents généraux qui se disputent le pouvoir par les armes font de l’ancienne colonie espagnole un pays extrêmement instable : pas moins de vingt Présidents se succèdent en 20 ans. Ces violences portent atteintes aux populations civiles et aux résidents étrangers qui voient leurs entreprises constamment menacées ou saccagées, alors que le Mexique accueille d’importants investissements, notamment dans le secteur minier. Les 6 000 Français installés dans le pays comme commerçants, artisans ou restaurateurs, demandent régulièrement à leurs gouvernements d’intervenir4. Pendant près de 10 ans, ceux-ci présentent des réclamations de plus en plus nombreuses et de plus en plus pressantes. Le gouvernement français multiplie les tentatives d’accords commerciaux, les demandes amiables d’indemnisations et les menaces d’interventions armées, sans succès    La patience des autorités françaises prend fin en 1837 : le gouvernement de Louis-Philippe décide d’en finir en lançant une expédition militaire. Elle intervient alors qu’un pâtissier français, M. Remontel, dont la boutique a été saccagée par des soldats ivres, demande une forte indemnité. Le gouvernement mexicain refuse, ce qui va donner à l’intervention française qui suit le surnom de « guerre des Pâtisseries ». Intervention motivée aussi par les dettes que l’État mexicain a contractées auprès de la France et dont on redoute qu’elles ne soient jamais remboursées

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    Une première division navale, aux ordres du capitaine de vaisseau Bazoche, quitte la métropole à la fin de l’année 1837 pour faire une démonstration de force sur les côtes mexicainesElle dispose de deux frégates et deux bricks qui mouillent devant Veracruz, l’un des principaux ports mexicains. La marine mexicaine étant inexistante, les Français saisissent de nombreux navires de commerce, mais le président Anastasio Bustamante ne cède pas. Le 16 avril 1838, après plusieurs mois de blocus, les relations diplomatiques sont rompues ce qui laisse place, en théorie, à l’action armée. Mais le fort de Saint-Jean d’Ulloa, qui défend Veracruz, passe pour inexpugnable. Les moyens dont disposent Bazoche sont beaucoup trop limités pour prétendre l’attaquer et les équipages français sont minés par la fièvre jaune

    Une seconde intervention, plus conséquente, est montée l’année suivante. Elle est placée sous la responsabilité de Charles Baudin, un vétéran expérimenté des guerres napoléoniennes qui avait soutenu de nombreux combats contre les Anglais et perdu un bras en 18089. Le gros de l’escadre quitte Toulon pendant l’été 1838, fait une escale à Cadix pour attendre les navires qui arrivent de Brest, puis file vers les Antilles. Une tempête disperse partiellement l'escadre pendant la traversée, mais le 29 octobre on mouille devant Veracruz. Au loin on aperçoit la cime neigeuse du pic d’Orizaba. La force navale met quelques jours à se concentrer car une partie des navires se trouvent à La Havane et certains, plus lents ou endommagés par la tempête n’arrivent que pendant la deuxième semaine de novembre

    Baudin dispose en additionnant ses forces à celles de son prédécesseur qu’il relève, de 4 frégates : l’Iphigénie (60 canons), la Néréide (50), la Gloire (50) et la Médée (50). Une cinquième frégate, l’Herminie (60) qui faisait partie des forces de Bazoche, manque à l’appel car elle s’est échouée aux Bermudes10. Suivent deux corvettes, la Créole (24) et la Naîade (24), puis les bricks, au nombre de huit : l’Alcibiade (20), le Lapérouse (20), le Voltigeur (20), le Cuirassier (18), l’Eclipse (10), le Dupetit-Thouars (10), le Dunois (10) et le Zèbre (10). Un neuvième brick, le Laurier (10), n’est pas présent car trop endommagé par la tempête, il a dû être dérouté sur La Havane10. Deux navires à bombardes, porteurs chacun de deux mortiers, complètent la puissance de feu de l’escadre : le Cyclope et le Vulcain. Le Météore et le Phaéton, deux vapeurs à aubes doivent faciliter les manœuvres dans les eaux portuaires, et deux corvettes de charge non armées, la Fortune et la Caravane complètent la logistique. Baudin, qui a mis son pavillon sur la Néréide, dispose donc de 20 navires et 380 bouches à feu (tout type de canons confondus). C’est, sur le papier, une force respectable, mais on remarque l’absence de vaisseaux de ligne. Un choix qui ne doit rien au hasard, mais qu’il faut interpréter comme un signal envoyé à l’Angleterre que cette expédition, destinée à faire pression sur le Mexique, ne menace en rien sa suprématie navale. Baudin dispose aussi de trois compagnies d’artillerie de marine et d’un détachement du Génie. C’est somme toute fort peu, d’autant qu’il n’y a pas de troupes d’infanterie de marine : on ne voit donc rien qui puisse permettre un débarquement en masse sur un pays grand comme quatre fois la France, même si les instructions sont d’utiliser la force en cas de besoin, c'est-à-dire en cas de nouvel échec des négociations. Les deux bases françaises de la Martinique et de la Guadeloupe, situées à l’autre extrémité de l’arc antillais, sont à plusieurs milliers de kilomètres du golfe du Mexique, ce qui oblige l’escadre à utiliser La Havane comme port de relâche et la rend plus ou moins dépendante du bon vouloir espagnol.

    Le bombardement et la prise de Saint-Jean d’Ulloa (27-28 novembre)  Plan et vue panoramique du fort Saint-Jean d’Ulloa en 1838. La place, jugé inexpugnable est surnommée le « Gibraltar des Indes » occidentales.

     

    Plan du bombardement du fort avec position de tous les navires français.Baudin, comme son prédécesseur, reprend les pourparlers avec le gouvernement d’Anastasio Bustamante, mais sans succès. Le blocus français perturbe l’économie mexicaine, mais pas au point de ruiner celle-ci. Le pays, essentiellement agricole, se suffit à lui-même et les Mexicains font passer leurs marchandises depuis le port de Corpus Christi au Texas, indépendant depuis peu, puis à travers le Río Bravo. Les Mexicains, qui n’ont pas de marine de guerre, jouent de leur seule carte possible : gagner du temps dans d’interminables négociations, jusqu’au moment où l’escadre française ayant épuisé ses vivres et devant faire reposer ses équipages, sera forcée de lever le blocus, à moins d’être relevée par une nouvelle force venue d’Europe, ce que n’a pas prévu le gouvernement de Louis-Philippe. Les dernières propositions françaises ayant été rejetées, Baudin fixe un ultimatum au 27 novembre à midi et commence à prendre ses dispositions pour le combat.

    Les semaines de négociations qui ont précédé n’ont cependant pas été perdues car elles ont permis aux Français de reconnaître les eaux devant Veracruz. Les plages ont été examinées, les fonds sondés. Les officiers qui ont fait les allers-retours avec les dépêches ont collecté le maximum d’informations sur les troupes dont dispose le général Rincón, commandant supérieur de la province de la ville de Veracruz et de son point de défense principal, le fort de Saint-Jean d’Ulloa. Ce dernier, situé sur une île à 900-1 000 mètres devant la ville, passe pour imprenable, au point d’être surnommé le « Gibraltar des Indes » occidentales. Les renseignements donnent la place défendue par 186 bouches à feu (103 pièces de bronze et 83 pièces de fer) servies par une garnison de 800 hommes. Cependant, nombre de ces pièces sont obsolètes et beaucoup de soldats sont mal armés, nourris et équipés L’île est entourée d’un vaste récif qui découvre à marée basse, mais une exploration plus poussée, menée de nuit par le prince de Joinville, qui commande la Créole, montre qu’un débarquement y est impossible. Baudin décide donc d’un bombardement en règle pour réduire la place.

    Dans l’après-midi du 26, trois des quatre frégates se positionnent les unes derrière les autres devant le fort, deux d’entre-elles étant remorquées près du récif par les petits vapeurs. Le 27 au matin, c’est au tour des deux bombardes d’être tractées sur leurs emplacements de tir, toujours près du récif. Le temps, très calme, favorise les opérations. La corvette la Créole reste sous voile en position d’observation alors que les autres navires se placent en retrait, un peu plus au sud, près de l’île Blanquila ou de l’île Verte (voir plan ci-contre). De nombreux navires neutres, venus depuis plusieurs semaines observer la situation, se massent près de la côte21. Ces manœuvres provoquent une ultime tentative mexicaine : deux officiers viennent parlementer à bord de la frégate amirale, mais sans succès. À 14 h 0, Baudin les congédie avec un message de rupture destiné au général Rincón : « J’ai perdu tout espoir d’obtenir par des voies pacifiques l’honorable accommodement que j’avais été chargé de proposer au cabinet mexicain : je me trouve dans la nécessité de commencer les hostilités. »

    À 14h 30, les frégates la Gloire (50), la Néréide (50) et l’Iphigénie (60) ouvrent le feu, suivies par les bombardes Gloire et Vulcains4. Baudin commente l’opération en ses termes : « Jamais le feu ne fut plus vif et mieux dirigé. Je n’eu d’autre soin que d’en modérer l’ardeur. De temps à autre je faisais le signal de cesser le feu pour laisser se dissiper le nuage de fumée qui nous dérobait la vue de la forteresse : on rectifiait alors les pointages et le feu recommençait avec une vivacité nouvelle. » Vers 15 h 30, la corvette la Créole, qui vient de contourner le fort le long des récifs nord, demande l’autorisation de se joindre au combat et se place en avant des frégates. La navire se fait remarquer par la précision de son tir, dirigé par Joinville depuis sa dunette. Deux magasins de poudre sautent, puis c’est la tour des signaux qui explose dans un gigantesque panache de fumée et de débris. Une quatrième explosion se produit vers 17h 0. Le tir des batteries mexicaines ralentit alors considérablement. Baudin ordonne le départ de la Gloire et de l’Iphigénie, à la remorque des vapeurs, et reste seul avec la Néréide et les bombardes4. Au coucher du soleil, seules quelques pièces répondent encore au tir français. À 20 h 0, Baudin fait cesser le feu pour ne pas gaspiller inutilement les munitions.

    À 20 h 30, un canot mexicain vient aborder les navires français : ce sont des parlementaires envoyés par le commandant du fort pour demander un délai lui permettant d’en référer au général Rincón à Veracruz. Baudin lui accorde jusqu’à 2 h 0 du matin et écrit lui-même au général en le menaçant d’anéantir la forteresse et en lui offrant une « capitulation honorable ». Les défenseurs, très éprouvés, ont perdu plus de 220 hommes. Outre l’explosion des magasins à poudre, les munitions sont presque épuisées, une batterie haute est entièrement détruite et presque toute la ligne des défenses extérieures est hors d’usage. Les assiégés sont démoralisés, mais à 3 h 0 du matin le gouverneur n’a toujours pas répondu. Baudin durcit sa position en menaçant d’ouvrir le feu sur la ville si le fort ne capitule pas immédiatement20,26. Aux premières heures du jour, Rincón cède et signe la capitulation du fort et de la ville. Le fort est remis le jour même (28 novembre) aux Français qui y débarquent les trois compagnies d’artillerie. Baudin accepte que 1 000 soldats mexicains restent dans Veracruz pour le maintien de l’ordre, la ville n’étant pas investie par les Français dont les effectifs ne sont de toute façon pas suffisant pour une occupation en règle. L’opération se termine alors qu’il faut quitter l’ancrage près des récifs car la mer se durcit. Les pertes sur les navires sont faibles : 4 tués et 29 blessés seulement, ce qui prouve que dès le début du combat, l’artillerie du fort a été surclassée par le feu des canons de marine.

    Le capitaine de vaisseau Bazoche, quitte la métropole à la fin de l’année 1837 pour faire une démonstration de force sur les côtes mexicaines.

     

    Navires français lors du blocus de 1837-1838. Malgré la pression militaire, le gouvernement mexicain rejette les demandes françaises.

     

    Les longues semaines de négociations permettent aux Français de reconnaitre les lieux pour préparer le combat.

     

    Plan de l’attaque et de la progression des colonnes françaises dans Veracruz. La cité est rapidement investie car les Mexicains sont totalement pris par surprise.

    La reddition du fort et de la ville provoque la stupeur puis la colère du gouvernement mexicain. Le président Bustamante déclare aussitôt la guerre à la France, ordonne l’expulsion de tous les Français vivant au Mexique, démet de son commandement le général Rincón et décide l’envoi d’une armée de secours. Cette dernière, qui compte sans doute 3 200 hommes, est confiée aux généraux Santa Anna et Arista. Elle fait rapidement son entrée dans Veracruz. De nombreux résidents français, par peur des représailles, se réfugient dans le fort occupé. Alors que côté français on s’attendait à une reprise des négociations, il faut maintenant envisager d’autres opérations militaires.

    Baudin décide de réagir en attaquant Veracruz. Outre la garnison maintenant renforcée, la ville est aussi ceinturée de murailles alors que les Français n’ont que de petits effectifs à engager compte tenu des forces qui occupent le fort d’Ulloa. La ville, à cette époque, n’est cependant pas très étendue puisque les remparts, sur le front de mer ne font guère plus de 1 000 mètres de long et sa profondeur maximum vers l’intérieur des terres est inférieure à 600 mètres (voir plan ci-contre). On dispose aussi de bons renseignements sur le plan des quartiers et la localisation des casernes. Une attaque est donc possible si l'on joue de l’effet de surprise. C'est l'option que retient Baudin : un débarquement à l’aube avec le double objectif de « désarmer les forts [de la ville] et pour enlever le général Santa Anna30. » Pour disposer d’un effectif suffisant, on puise dans les équipages : des matelots armés sont amalgamés aux artilleurs et à la compagnie du Génie

    Le 5 décembre, à 5 h 0 du matin, les embarcations de l’escadre débarquent sur les plages 1 500 hommes qui se partagent en trois colonnes. Les deux colonnes des ailes escaladent les remparts, au niveau des fortins Santiago et de la Conception (voir carte ci-contre). La surprise des Mexicains est totale : aucun coup de feu n’est tiré, ce qui semble indiquer, chose à peine croyable, que les murailles n’étaient pas gardées. Les deux colonnes renversent les canons, brisent les affûts et continuent leur marche au pas de charge sur les murailles pour se rejoindre de l’autre côté de la ville.

    La colonne du centre est confiée au commandant de la Créole, le prince de Joinville, qui s’est illustré lors du siège du fort. Elle est chargée de l’effort principal : faire sauter la porte qui donne sur le môle portuaire, pénétrer dans la ville et foncer vers les bâtiments où l’on pense trouver les généraux mexicains. C’est une pleine réussite : la porte est pulvérisée par un sac de poudre posé par le Génie. La colonne s’élance et arrive rapidement au quartier général mexicain alors que les gardes, enfin alertés, commencent à réagir et que les frégates ouvrent le feu sur les casernes de la ville Le combat réveille Santa Anna qui n’a que le temps de s’enfuir par les terrasses des maisons voisines mais Arista est capturé. On se replie avec le prisonnier, mais on doit entamer un bref combat avec les troupes qui stationnent dans un monastère transformé en caserne.

    Baudin, qui a aussi mis pied à terre, juge que la place est neutralisée et ordonne le rembarquement général. Celui-ci se passe sans encombre pour les deux colonnes placées sur les ailes, mais Santa Anna, qui a regroupé ses forces, décide de contre-attaquer alors que la colonne centrale n’est pas encore totalement montée dans les canots. Le général mexicain, à cheval, traverse la ville à la tête de ses hommes et se précipite sur le môle où se trouve encore Baudin. Mais les Français, qui ont pris la précaution de retourner un canon mexicain pour se couvrir, ouvrent le feu à mitraille, suivis par les petites caronades dont sont équipées les chaloupes. Les assaillants sont balayés, dont Santa Anna qui est très sévèrement blessé alors que son cheval est tué sous lui. Les Français ont perdu 8 hommes et ont eu 56 blessés, touchés essentiellement au moment du

    Le prince de Joinville, qui s’est illustré lors du bombardement du fort, est chargé de l’attaque principale sur Veracruz.

     

    Les 1 500 hommes, formés en trois colonnes, débarquent à l’aube du 5 décembre pour bénéficier de l’effet de surprise.

     

    Deux colonnes françaises escaladent sans encombre les murailles non gardées et investissent la ville qui dort encore.

     

    La colonne centrale, menée par Joinville, fait sauter la porte du fort donnant sur le môle.

     

     

     

    rembarquement. Sur la chaloupe de Baudin, on relève même cinq impacts de balle. Les Mexicains, aux dires de Santa Anna, ont eu 31 morts et 26 blessés

     

    Les forces de Joinville investissent par surprise l’état-major mexicain alors que les gardes tentent de réagir. (Pharamond Blanchard, 1843)

     

    Le général Arista est capturé par les Français alors que Santa Anna s’échappe de justesse et tente de contre-attaquer

    La rapidité avec laquelle le fort a été réduit fait découvrir au monde le canon « à la Paixhans » qui tire des obus explosifs au lieu des boulets plein traditionnels. c'est en 1821 que le général  Paixhans proposa d'adapter des obus explosifs aux canon à tir tendu comme ceux qu'on utilisait  pour envoyer des boulets pleins ,en 1837   l'obus était adopté et l'attaque de Véra cruz le consacrait
    David Farragut, futur commandant de la marine américaine, observe le combat et signale immédiatement à son gouvernement l'importance de la nouvelle arme.

    Le conflit renforce l'instabilité politique du Mexique : le général Santa Anna profite de sa popularité pour renverser le président Bustamante et s'emparer du pouvoir après la signature de la paix.

    Le traité de paix

    La double défaite sur Saint-Jean d’Ulloa et Veracruz pousse le gouvernement mexicain à reprendre les négociations, d’autant que les demandes des Français n’ont pas changé, ces derniers ayant toujours pour objectif limité d’obtenir l’indemnité pour leurs concitoyens lésés dans leurs affaires et assurer leur sécurité sur le territoire mexicain. Paris n’a pas l’intention de faire des conquêtes territoriales : Veracruz reste entre les mains du gouvernement de Bustamante, même si l’armée mexicaine, échaudée, a préféré évacuer aussi la ville qui se trouve de facto démilitarisée. Le fort, toujours conservé par les Français ne sert que de gage pour négocier

    De laborieuses discussions s’engagent alors que le Royaume-Uni offre sa médiation. Une médiation appuyée par une importante escadre aux ordres de l’ambassadeur Richard Pakenham et qui a des airs de menace invitant les Français à ne pas aller trop loin. La paix est finalement signée le 9 mars 1839 à Veracruz. Le gouvernement mexicain accepte de payer les 600 000 pesos demandés et les résidents français ne sont plus inquiétés. Le succès de l’expédition vaut à Baudin le grade de vice-amiral. L’escadre rentre sur Brest le 15 août 1839, pas fâchée d’avoir rendu les ruines du fort aux Mexicains, son occupation ayant encore couté la vie à 24 artilleurs emportés par la fièvre jaune                          

    Les premiers canons à obus sous le regard des observateurs étrangers

    L’impact des ces combats dépasse cependant le cadre de la guerre franco-mexicaine, tout particulièrement pour ce qui est du bombardement du fort de Saint-Jean d’Ulloa. La chute de cette place considérée comme inexpugnable est une surprise complète à Mexico on l’a vu, mais aussi à Londres et Washington où l’émoi est considérable. Comme dans tout conflit, les observateurs militaires rendent leur rapport et mettent en garde leurs gouvernements respectifs s’ils l’estiment nécessaire. C’est ainsi que parmi les navires « neutres » observant les hostilités au large de Veracruz se trouvait une corvette britannique — le HMS Satellite —, une corvette américaine — l'USS Levant — avec un brick, et même un brick belge

    Le rapport remis par l’officier britannique provoque l’intervention du vieux Lord Wellington (le vainqueur de Waterloo) qui s’exclame au Parlement que « la prise de la forteresse de Saint-Jean d’Ulloa par une division de frégates françaises est le seul exemple que je connaisse d’une place régulièrement fortifiée qui ait été réduite par une force purement navale. » Affirmation qui n’est que partiellement vraie car au XVIIIe siècle, lors des guerres navales franco-anglaises, on avait vu des forts réduits au silence par le feu des vaisseaux, mais qui témoigne de l’inquiétude anglaise devant cette victoire aussi rapide qu’inattendue. Une victoire acquise grâce à un nouveau modèle de canon tirant des obus explosifs, le « canon à la Paixhans », du nom de son concepteur, le général Paixhans. L’innovation, avait été testée avec succès en 1824 sur un vaisseau de 80 canons déclassé qui était sorti ravagé de l’expérience. L’arme, une fois réglée le délicat problème de la sécurité de la fusée de mise à feu et du stockage des obus dans les cales, est progressivement entré en service à partir de 1827. Les amiraux, très prudents et conservateurs, n’ont doté les navires que d’un nombre réduit de ces nouveaux équipements — quatre par vaisseaux, deux par frégates — conservant en majorité les canons à boulets plein et les caronades dont ils ont l’habitude. Une discrétion qui explique que la Royal Navy, pourtant vigilante vis-à-vis de la France — réflexe hérité de la période napoléonienne — n’a rien vu venir. Un aveuglement qui s’explique aussi par les fait que les munitions explosives existent déjà depuis la fin du XVIIe siècle avec la galiote à bombes, appelée aussi « bombarde » et dont deux unités, le Vulcain et le Cyclope sont présents dans l’escadre française. Mais la bombarde, qui tire des bombes à l’aide d’un mortier de gros calibre, dispose d’une portée très limitée à cause du tir courbe. Elle doit donc s’approcher assez près de sa cible ce qui la rend vulnérable, alors que le canon de Paixhans qui « permet le tir horizontal des bombes » sur une plus longue portée résout avantageusement le problème et se montre autrement plus menaçant que la bombarde

    L’observateur américain présent sur les lieux se nomme David Farragut. Cet officier alors inconnu commandera plus tard la marine de guerre américaine et sera l’artisan, pendant la guerre de Sécession de la victoire navale du Nord sur le Sud Lui aussi constate, admiratif, l’effet foudroyant des obus français et en signale l’importance capitale à son gouvernement. Les très faibles pertes sur les navires de Baudin, alors qu’ils sont eux-aussi à portée de tir des canons mexicains, témoignent de cette puissance de feu nouvelle qui a rapidement surclassé les défenses du fort. Pourtant, l’examen des rapports remis après le bombardement montrent que se sont essentiellement des munitions traditionnelles qui ont été utilisées puisque les trois frégates et la corvette ont tiré 7 771 boulets contre 177 obus seulement. On remarque même que les traditionnelles bombardes ont tiré 302 bombes, soit presque le double des obus. Bombes qui ont d’ailleurs joué un rôle important puisque ce sont elles qui ont crevé les voûtes des magasins de poudre et provoqué les immenses explosionsLes premiers pas de l’obus sont donc timides, mais assez spectaculaires pour impressionner tous les observateurs qui sentent que les « murailles en bois » des gros vaisseaux de ligne sont clairement menacées. Ainsi s’explique l’arrivée tardive et inquiète de l’escadre anglaise de Packenham venue proposer sa « médiation ». Quoi qu’il en soit, toutes les grandes marines vont s'équiper de « canons à la Paixhans » après 1838. En 1853, à sa première utilisation dans une bataille purement navale, la flotte turque, qui n'utilise encore que le boulet de canon, est totalement pulvérisée par les obus russes (bataille de Sinope)

    Les combats d’Ulloa et de Veracruz ont confirmé aussi l’utilité de la vapeur. Les navires de guerre sont encore tous à voiles, mais les petits navires à vapeur, malgré leurs faibles moteurs (100 cv) et leurs fragiles roues à aubes (l’hélice n’en est qu’au stade expérimental), ont joué un rôle essentiel dans la victoire française en positionnement idéalement frégates et bombardes puis en assurant leur repli. Un rôle d’avenir qui ne surprend cependant personne, la France ayant déjà utilisé un navire à vapeur en 1830 pour manœuvrer la flotte lors du débarquement devant Alger

    Les conséquences pour le Mexique et la France   Côté mexicain, cette courte guerre a des effets politiques importants. Le général Santa Anna, sorti discrédité de la révolution texane où il a été battu et capturé en 1836, est remis en selle par le combat de Veracruz. L’homme n’a pourtant guère brillé dans la mise en défense de la ville et a failli être capturé au pied du lit comme son collègue Arista. Mais la tentative de contre-attaque sur le port fait de lui un héros national, malgré son échec total. Grièvement blessé, Santa Anna est amputé le 6 décembre d’une jambe et reste plusieurs jours entre la vie et la mort. Le combat, qu’il raconte à sa façon dans son rapport comme une victoire contre les Français, lui vaut la plus grande popularité. Sa jambe est enterrée avec les honneurs militaires à Mexico, et Santa Anna, grâce au contrôle de l’armée, va s’emparer du pouvoir le 20 mars 1839 (peu après la paix) en renversant le président Anastasio Bustamante qui va se réfugier plusieurs années en Europe Cette courte guerre a donc pour effet de renforcer l’instabilité politique du Mexique.

    Côté français, cette expédition met en valeur l’expérience, au travers de Baudin, d’un vieil officier qui représente la marine à voile alors à son apogée et celle d’une très jeune combattant qui représente la marine du futur, le prince de Joinville. Celui-ci, fils du roi Louis-Philippe, est entré dans la marine à 13 ans, puis a accédé au grade de capitaine de corvette en mai 1838 et reçu le commandement de la Créole à l’âge de 20 ans Une rapidité de promotion qui étonne et peut laisser penser que sa naissance a primé sur ses qualités, mais il n’en est rien. Joinville s’est révélé un bon marin doublé d’un officier habile et courageux comme l’a montré son action sur la Créole devant le fort d’Ulloa et lors de l’attaque de Veracruz. Joinville, passionné d’évolution technique, va ensuite se faire le thuriféraire de la marine à vapeur après son entrée au Conseil d'Amirauté (1843) et son accession au grade de vice-amiral (1844)

    Ce conflit apparait donc comme étant à la charnière de deux époques dans l’histoire de la marine de guerre. Pourtant, malgré l’émoi qu’il provoque sur l’instant, il ne va guère laisser de trace dans les mémoires. Le Mexique, dont l’histoire au XIXe siècle est très mouvementée, va connaitre bientôt face aux États-Unis une guerre malheureuse (1846-1848) lui causant de lourdes pertes territoriales, puis une deuxième intervention française massive et sanglante (1861-1867) ; évènements qui vont reléguer le bombardement du fort d’Ulloa et la prise éphémère de Veracruz au rang de petite expédition côtière. Pour ce qui est de la France, outre la deuxième intervention de 1861, les lourds conflits auxquels elle va participer en Europe avec la guerre de Crimée (1853-1856) et la campagne en Italie contre l’Autriche (1859) ainsi qu'en Asie (guerre de l'Opium), vont avoir pour effet de lui faire rapidement oublier cette affaire qui ne laisse guère aujourd’hui comme souvenir que les tableaux commandés par Louis-Philippe pour décorer Versailles dans les années 1840. Quant à la communauté française du Mexique, elle ne va pas souffrir de ce conflit : renforcée par une immigration régulière, elle va continuer à prospérer, au point de représenter à la fin du XIXe siècle un lobby économique et culturel non négligeable sous la présidence de Porfirio Díazombe ensuite dans l’oubli à cause des conflits de plus grande envergure auxquels participent le Mexique et la France lors des décennies suivantes.

    http://sitesavisiter.com/bataille-de-san-juan-de-ulua                 

    http://www.infocapagde.com/modules.php?ModPath=ephemeride&ModStart=ephemeride&id=332

    http://www.latinamericanstudies.org/ulua.htm

    La Bataille navale de Campêche est livrée le 16 mai 1843 devant Campeche, Mexique, entre une flotte texano-yucatane et la marine mexicaine.

    La république du Texas, présidée par Mirabeau B. Lamar, en conflit avec le Mexique, reçoit une demande d'assistance navale de la république du Yucatán, en rébellion depuis le début de l'année 1841 contre le gouvernement central de Mexico. Ses ports étant soumis à un étroit blocus par la marine gouvernementale, le Yucatán ne pouvait plus recevoir le moindre approvisionnement ce qui ne manquait pas d'avoir des répercussions fâcheuses sur le déroulement de son insurrection.

    Le Yucatán avait aidé le Texas lors de sa guerre d'indépendance de 1835-1836, aussi sa requête, assortie il est vrai d'une contrepartie financière de 8 000 $ (de l'époque) par mois, est-elle acceptée le 18 septembre 1841 et la marine texane fut envoyée à Campêche, au secours des rebelles.

    Devant le port, la marine mexicaine maintenait plusieurs unités, dont deux vapeurs: le Montezuma et le Guadalupe.

    guadaloupe

    De leur côté les Texans opposent à ces navires la goélette Austin (capitaine Moore) et le brick Wharton (capitaine Lothrop), auxquels venait se rajouter la flottille yucatane commandée par un officier texan, le capitaine James D. Boylan et composée de bateaux de pêche disparates transformés autant que faire se peut, en bateaux de guerre.

    Les deux flottes s'affrontent en des escarmouches peu concluantes pendant plusieurs jours (notamment le 30 avril), mais le 16 mai, les deux vapeurs mexicains, assistés par le schooner Eagle passent résolument à l'attaque.

    En dépit de l'avantage indéniable que leur procure leur mode de propulsion, les vapeurs mexicains sont mis en déroute par les voiliers adverses après un dur affrontement. Du côté texan, l'Austin est très endommagé, 3 de ses marins étant tués et 21 autres blessés alors que le Wharton perd deux hommes. Du côté mexicain, le Montezuma subit de grosses avaries et le Guadalupe est presque dématé. Selon un déserteur britannique qui servit à bord des bâtiments mexicains, ces derniers ont en outre d'importantes pertes humaines qu'il chiffre à 183 hommes. La flottille yucatáne n'intervint pas dans la bataille, les navires mexicains étant hors de la portée de son artillerie.

    Nonobstant la défaite, le gouvernement mexicain fit frapper une médaille glorifiant en ces termes la bataille: "Le courage a vaincu l'escadre texane"

    La Bataille de Tortuguero est une bataille navale livrée le 15 avril 1844 pendant la guerre haïtiano-dominicaine (1844-1856).

    Trois goélettes dominicaines, commandées par le commandant Juan Batista Cambiaso repoussent un brigantin et deux goélettes haïtiennes, lors du premier combat jamais livré par la marine dominicaine. Le 15 avril est célébré aujourd'hui par la marine dominicaine comme celui du jour de sa fondation.tortuguero

    Navires engagés

    • République dominicaine
      • Goélette Separacion Dominicana (5 canons), Juan Batista Cambiaso
      • Goélette General Santana, Juan Batista Maggiolo
      • Goélette Maria Chica (3 canons), Juan Aejandro Acosta
    • Haïti
      • Brigantin Pandora
      • Goélette La Mouche
      • Goélette Le Signifie

     

    La bataille de Tourane est une bataille navale. La victoire est remportée le 15 avril 1847

    par deux navires de la Marine française sous le commandement du capitaine de vaisseau Augustin de Lapierre sur la flotte du royaume viêtnamien de la dynastie Nguyễn au large de la ville de Tourane qui s'appelle aujourd'hui Đà Nẵng. . Le combat ayant duré deux heures, 4 corvettes vietnamiennes sont coulées et une cinquième est très endommagée. Les Vietnamiens perdent près de 1 200 hommes lors de cette bataille.

    Navires engagés

    • France
      • frégate La Gloire, capitaine de vaisseau Augustin de Lapierre
      • corvette La Victorieuse, capitaine de frégate Charles Rigault de Genouilly
    • Viêt Nam 5 corvettes et de nombreuses jonques........

     

    Bataille navale livrée le 4 juillet 1849 en mer du Nord, au large de l'île de Heligoland, pendant la première guerre des Duchés (1848-1850).

    Le capitaine de vaisseau Rudolf Brommy, commandant la petite marine du Schleswig-Holstein et qui devait devenir le premier amiral allemand, attaque avec trois navires à vapeur et à roues à aube, la corvette danoise Valkyrie (commandant Andreas Polder), qui bloque le port de Bremerhaven. La bataille se déroule devant l'archipel de Heligoland, alors possession britannique et à la fureur du gouverneur de l'île qui fait tirer ses pièces d'artillerie sans aucun résultat sur les belligérants pour leur faire respecter la neutralité des eaux. Après deux heures d'affrontement indécis, l'arrivée sur le lieu du combat du vapeur danois Geiser (lieutenant Jørgen P.F. Wulff) contraint à la retraite les trois bâtiments allemands qui sont obligés de se réfugier dans l'estuaire de l'Elbe pour échapper aux vainqueurs qui les poursuivent jusqu'à Cuxhaven.geiser

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Combat de Pitsounda

    Engagement naval livré en mer Noire le 9 novembre 1853 avant   la guerre de Crimée (1853-1855) au large du port de Pitsounda et lors duquel la frégate russe Flora repousse les attaques de trois frégates à vapeur turques.pitsouda

    La bataille de Sinope est une bataille navale qui eut lieu le 30 novembre 1853, dans le port de Sinope, dans le nord de la Turquie,   avant   la guerre de Crimée (1853-1855). Elle est considérée comme la dernière grande bataille de la marine à voiles

    première démonstration purement navale de l'obus explosif au cours de cette bataille de Sinope  le 30 novembre 1853

         

    Sinope est un petit port sur la côte turc de la mer NoireSinop (anciennement Sinope, en grec ancien Σινώπη) est une ville de Turquie,  ,la Russie et la Turquie étaient encore en guerre Le Czar Nicolas 1er  avait des visées sur les Dardanelles

    sinope

    Depuis quelques semaines, plusieurs escarmouches avaient opposé en mer Noire les flottes russes et ottomanes (combat de Pitsounda). Les Turcs décidèrent de renforcer leur dispositif dans la région et plusieurs escadres furent donc envoyées croiser, dont celle de l'amiral Osman Pacha, qui mouilla à Sinope  car surprise par une tempête alors qu'elle revenait  de la côte de Circassie,(les turcs ravitaillaent la guerilla du Caucase) rejoignant la frégate Kaid Zafer, qui avait fait partie d'une patrouille précédente et s'y trouvait déjà. Une frégate à vapeur (probablement la Taif), vint peu après grossir la flotte ottomane.

    Osman Pacha était mouillé avec sept frégates et quelques bâtiments moins importants sous la protection de vieilles batteries de côte démodées.

    Les Turcs auraient également souhaité envoyer des navires de ligne à Sinope, mais ils en furent dissuadés par l'ambassadeur britannique en poste à Constantinople. En effet, le Royaume-Uni et la France soutenaient l'empire ottoman contre la Russie mais ne voulaient pas la guerre; quand il devint probable qu'elle allait néanmoins éclater, ils firent tout ce qui était en leur pouvoir pour que la Russie soit à l'origine du casus belli.

    La flotte de la mer Noire russe, commandée par l'amiral Pavel Nakhimov, pénétra dans le port de Sinope, en deux lignes, composée de 3 navires de ligne chacune et mouilla en face de la ligne ottomane.ne voulant rien risquer il fit venir trois vaisseaux  à trois ponts de Sebastopol,l'affaire fut rapidement menée  au bout de 20 minutes les vieilles batteries protégeant la ville furent misent hors de combat ceci vers 10 heures ,à 16 heures la flotte Turc était détruite La bataille dura une heure. Les Russes utilisèrent des obus explosifs Paixhans pour détruire les navires ottomans, et seule la Taif échappa au désastre et réussit à rejoindre Constantinople le 2 décembre, poursuivie par les vapeurs russes.

    on a écrit   "le massacre de SINOPE"   3000 morts turcs  mais les turcs combattaient avec des boulets plein et les russes utilisaient les obus qui explosaient au contact de la cible,                   cette victoire des russes  va contribuer à la guerre de Crimée l'année suivante....La bataille conduisit la France et le Royaume-Uni à déclarer la guerre à la Russie, au début de l'année 1854, afin de soutenir l'empire ottoman.

    Navires engagés   Russie

      • Navires de ligne
        • Grand-duc Constantin (Veliky Kniaz Konstantin) 120 canons
        • Tri Sviatitelia 120 canons
        • Ville de Paris (Parij) 120 canons (vice-amiral)
        • Impératrice Marie (Imperatriitsa Maria) 84 canons (Amiral)
        • Tchesma 84 canons
        • Rostislav 84 canons
        • frégates
          • Koulevtcha 54 canons
          • Kagoul 44 canons
          • Vapeurs
            • Odessa 4 canons
            • Crimée(Krym) 4 canons
            • Chersonèse (Khersones) 4 canons
    • Empire ottoman
      • Frégates
        • Avni Illah 44 canons
        • Fazl Illah 44 canons (à l'origine le Rafail, capturé pendant la guerre de 1828-1829)
        • Nizamieh 62 canons
        • Nessin Zafer 60 canons
        • Navek Bahri 58 canons
        • Damiat 56 canons (Égyptien)
        • Kaid Zafer 54 canons
        • Corvettes
          • Nejm Fishan 24 canons
          • Feyz Mabud 24 canons
          • Kel Safid 22 canons
          • Frégates/corvettes à vapeur
            • Taif 12 canons
            • Erkelye 10 canons

     

     

    l'héroine de Sinope Maria l'héroine sauve l'officier de marine don't navire est en feu

    http://www.neva.ru/EXPO96/book/chap8-2.html     http://www.neva.ru/EXPO96/book/chap9-2.html

     crimée
    Alexandre Feodorovitch Musyka. L'Amiral Pavel Nakhimov commandant les défenseurs de Sebastopol durant la guerre de Crimée (1854). 1954. Huile sur toile de jute. 1,44 x 2,32 m. Signée et datée en bas à droite et au dos. L'Amiral Pavel Nakhimov (1802 - 1855) commandait les forces navales et terrestres qui défendaient la ville de Sébastopol contre les Français, les Turcs et les Anglais. Il fut mortellement blessé par un tireur isolé, lorsqu'il inspectait les positions de Malakoff, le 12 juillet 1855. Alexandre Musyka (1921-2001) est l'un des grands peintres de scènes historiques de la période soviétique. Cette peinture a été réalisée pour le centenaire de l'héroïque défense de Sébastopol

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La bataille de San Juan del Sur est une bataille navale livrée le 23 novembre 1856

    Au large de San Juan del Sur au Nicaragua, pendant la Guerre nationale ou guerres de William Walker.

    Callender Irvine Fayssoux (1820-1897)

    Elle oppose le brick costaricien Once de Avril, armé de quatre canons de neuf livres, commandé par le Péruvien Antonio Valleriesta, à la goélette des flibustiers américains Granada, équipée de deux canons de six livres et sous les ordres du lieutenant Callender Irvine Fayssoux. Après quatre heures de lutte acharnée, la situation du brick est désespérée, cependant sa fin diverge selon les sources: d'après certains historiens, son capitaine, plutôt que de se rendre, met le feu à la sainte-barbe et saute avec son navire alors que selon d'autres, la destruction du bâtiment résulterait au contraire d'un boulet américain en pleine sainte-barbe. Toujours est-il que le navire costaricien explose projetant tout son équipage à la mer. Les flibustiers américains recueillent une quarantaine de survivants, gravement brûlés pour la plupart, dont Antonio Valleriesta, qui survivra à ses blessures. Sommairement soignés, les rescapés sont rapidement libérés par les vainqueurs. En récompense de sa victoire, Fayssoux est nommé capitaine et reçoit une hacienda, près de Rivas.  Cette bataille est l'unique combat naval jamais livré par le Costa Rica.

    san-juan-del-sur

    La bataille de Fatshan Creek est un engagement naval livré le 1erjuin 1857 en Chine, pendant la Seconde guerre de l'opium (1856-1860).  

    Déroulement

    Une flotte chinoise composée de près de 70 jonques, est à l'ancre, sous la protection des canons d'un fort, au mouillage de Fatshan Creek, à 70 kilomètres au sud de Canton. Le contre-amiral Michael Seymour chef de l'escadre britannique, décide de détruire cette flotte, qui est attaquée en conséquence par une dizaine de canonnières dont il partage le commandement avec le commodore Henry Keppel. Les Britanniques commencent par s'emparer du fort, puis leurs petits bâtiments pénètrent dans le mouillage, dont les Chinois avaient vainement tenté d'interdire l'accès en sabordant plusieurs jonques à son entrée. Un sévère combat d'artillerie s'engage. La discipline, la technologie et l'entraînement supérieurs des Britanniques emportent la décision et la flotte chinoise est incendiée. Une vingtaine de jonques parviennent à s'extraire de la nasse, mais rattrapées par les canonnières dont certaines sont mues par la vapeur et sont plus rapides que les navires chinois, elles sont toutes systématiquement capturées ou détruites.

    Deux ans plus tard, les Chinois prennent leur revanche sur la Royal Navy. Le 25 juin 1859, ils repoussent avec pertes une attaque menée par la flotte anglaise contre les forts du Peiho et lui coulent quatre canonnières lors de cette bataille qui constitue la seule défaite majeure navale subie par le Royaume-Uni pendant l'ère victorienne.

    La bataille de Sewell's Point est livrée les 18 et 19 mai 1861, dans le comté de Norfolk,

    lors des opérations de blocus de la baie de la Chesapeake par les forces de l'Union, pendant la guerre de Sécession.

    La canonnière USS Monticello et un autre bâtiment de la marine nordiste engage un combat d'artillerie avec les batteries confédérées installées à Sewell's Point. L'engagement prend fin sans vainqueur ni vaincu et sans grand dommage pour aucun des belligérants.

    La bataille de l'Aquia est livrée du 29 mai au 1er juin 1861, dans le comté de Stafford, en Virginie, pendant les opérations de blocus de la baie de la Chesapeake par les forces de l'Union, au cours de la guerre de Sécession.

    Trois canonnières nordistes bombardent les batteries d'artilleries confédérées installées près de l'embouchure de la rivière Aquia, afin de protéger la station terminus nord de la voie de chemin de fer qui mène à Richmond.aquia Quoique les Confédérés s'attendent à un débarquement, celui-ci ne se réalise pas et l'engagement prend fin sans résultat tangible et sans vainqueur. Par la suite cependant, les Sudistes estimèrent prudent de déplacer leurs batteries.

     

    La bataille de Port Royal fut l'une des premières opérations amphibies de la guerre civile américaine qui se déroula entre le 3 et le 7 novembre 1861.  

    Circonstances Port Royal (Caroline du Sud) est une île de la paroisse de St Helena, à mi-chemin entre Charleston et Savannah. Elle est le centre d'une région insulaire productrice d'une excellente qualité de coton mais son intérêt stratégique repose dans son port naturel de bonne profondeur à l'extrémité d'un large estuaire. Le gouvernement de l'Union avait déterminé Port Royal comme son choix privilégié concernant son objectif de la prise de contrôle d'une ou plusieurs zones portuaires Atlantiques en bordure le long même de la bande côtière des États Confédérés.

    portroyal

    La bataille de Cockpit Point se déroule le 3 janvier 1862, dans le Comté de Prince William, durant la Guerre de Sécession.

    Elle consiste en bombardements de batteries terrestres sudistes par USS Anacostia et USS Yankee. Ce dernier sera légèrement endommagé par les tirs sudistes. Aucune perte humaine n'est à déplorer dans les deux camps.

    Les batteries seront cependant abandonnées dans les semaines qui suivent par les sudistes, mais plus en raison de leurs besoins stratégiques propres que du fait des nordistes.

    USS Yankee est un remorqueur à roues à aubes latérales, militarisé avec 2 canons de 32 livres. USS Anacostia est un vapeur à hélice, militarisé lui aussi avec deux canons Dalhgren de 9 pouces à âme lisse.

    Les quatre batteries sudistes alignent 6 canons, dont un lourd. Leur objectif était d'interdire le trafic fluvial sur le Potomac aux navires fédéraux allant ou venant de Washington.

    La bataille d'Island Number Ten se déroule  entre le 28 février et le 8 avril 1862, sur le Mississippi, près de New Madrid, durant la Guerre de Sécession.

    Cette île fortifiée est un verrou posé par les sudistes pour contrôler la navigation sur le fleuve. L'armée du Mississippi (unioniste) du major general John Pope cherche à prendre le contrôle du fleuve, en allant vers l'aval. Il lui faudra un mois pour faire sauter ce verrou.

    L'île no 10 était une île du Mississippi, la dixième en descendant le fleuve depuis son confluent avec l'Ohio. Elle n'existe plus à notre époque.

    Elle était située dans un méandre, dirigeant brusquement le cours du fleuve du sud vers le nord-ouest. Ce méandre était suivi d'un autre qui remettait le cours du fleuve dans la direction du sud.

    Elle n'était qu'un banc de sable, long de 1 500 mètres et, au plus, large de 400 mètres. Son emplacement obligeait les navires à passer près d'elle et le méandre brutal les obligeait à ralentir. Pour ces raisons, des batteries installées à cet endroit étaient en mesure d'interdire le trafic fluvial entre Saint-Louis, au nord, tenu par les fédéraux, et Memphis, en aval, tenu par les confédérés.

    Le terrain alentour est marécageux. Une seule route permet d'atteindre l'île. Elle vient du sud, de Tiptonville (en), bourgade située sur le rive gauche, quelques dizaines de kilomètres en aval de New Madrid. On peut atteindre, à gué, l'île, car le bras le plus profond, celui que doivent emprunter les navires, passe de l'autre côté, entre l'île et la rive droite du fleuve.

    Militaire

    Au printemps 1862, l'objectif des nordistes est de prendre le contrôle du fleuve Mississippi. Cet objectif fait partie du Plan Anaconda visant à étrangler l'adversaire.

    Par cette prise de contrôle, ils couperont en deux le territoire de la Confédération et interdiront aux sudistes de recevoir des approvisionnements des territoires situés à l'ouest du fleuve. Ils s'assureront aussi une voie de communication importante pour leur propre logistique.

    Après la prise des Fort Henry et Donelson, qui ouvrent les rivières Tennessee et Cumberland, après la capture de Colombus, sur le Mississippi, l'obstacle suivant en descendant le fleuve est New Madrid et, en amont de cette ville, l'île no 10.

    Le 3 mars 1862, la ville est encerclée et 10 jours plus tard soumise à des bombardements en règle

    Le lendemain, elle est évacuée par les sudistes et le siège de l'îleno 10 commence.

    Les forces en présence  Nordistes  Forces fluviales

    Elles sont placées sous les ordres du "Flag- Officier" A. H. Foote.
    • Cuirassés fluviaux
    Aussi connus sous le nom de "Ironclads", ces navires cuirassés offrent une puissance de feu importante tant contre des navires adverses que des fortifications installées près des berges.
    Il y a 6 de ces navires :
    1. USS Benton, navire amiral,
    2. USS Carondelet,
    3. USS Mound City,
    4. USS Cincinnati,
    5. USS Saint-Louis,
    6. USS Pittsburgh.
    • Autres navires
    11 barges équipées de mortiers de 13 pouces2.

    Forces terrestres

    Elles sont placées sous les ordres du général XXX.  

    Sudistes    Les défenses de l'île

    La construction d'ouvrages sur l'île et à proximité commence dès la mi-août 1861. Mais, à l'époque, ces travaux ne sont pas considérés comme importants par les sudistes et avancent lentement.

    En 1862, 5 batteries ont été créées sur l'île, avec 19 canons. Il y a de plus une batterie flottante, New Orleans, de 9 canons, ancrée à l'extrémité aval de l'île.

    En amont de l'île, sur la rive gauche, une autre batterie a été établie. Elle porte le nom de "Batterie du Redan" ou "Batterie n° 1". Elle n'est pas placée en hauteur (le terrain n'offrant pas de relief et étant plutôt marécageux) et sujette aux inondations.

    4 autres batteries, 24 canons, sont établies sur rive gauche, au niveau ou en amont de l'île.

    Les troupes

    Les forces sudistes, sous le commandement du général Mac Cown, représentent environ 7000 hommes. Une partie vient de Colombus, place forte, en amont, déjà tombée aux mains des fédéraux, une autre de la garnison de New Madrid.  

    Le déroulement de la bataille    Préliminaires

    L'armée du Mississippi (unioniste) du Major-Général John Pope, mise sur pied en février 1862, forte de 5 divisions, 25000 hommes, a pour objectif la prise de la ville de New Madrid. Ensuite, elle doit continuer sa progression vers le Sud. La neutralisation de l'île no 10 doit revenir à l'escadre du Mississippi.

    Celle-ci est encore à Cairo, pour réparer les dégâts subis lors de la prise de Fort Donelson. L'escadre quitte Cairo le 14 mars 1862. Elle est accompagnée d'une dizaine de barges portant un mortier de 13 pouces. Le commandant de l'escadre, le flag officer H. Foote, estimant que ses unités ne sont pas encore prêtes.  

    Siège

    Le 14 mars 1862, les barges porte-mortiers, ancrées le long de la rive droite, suffisamment en amont pour ne pas être sous le feu des défenses sudistes, commencent le bombardement de l'île. Pendant 2 semaines, le bombardement se poursuivra, sans beaucoup d'effet. Les mortiers tirent de loin, par précaution.

    Les cuirassés fluviaux n'interviennent que ponctuellement car ils risquent, en cas d'avarie, d'être entraînés par le courant juste sous les canons sudistes et détruits ou capturés. Ils doivent en plus lutter contre le courant3 pour présenter leur avant, où le blindage est le plus épais, aux canons sudistes.

    Passage en force   uSS Carondelet

    Les nordistes décident alors d'attaquer par voie de terre les défenses sudistes établies sur la rive gauche du fleuve. Pour ce faire, ils doivent le traverser. Ce qui requiert une protection pour les transport, à la merci des flottilles sudistes établies en aval de New-Madrid. Il est donc décidé, après tergiversations, de tenter le passage avec un des cuirassés fluviaux. Le capitaine du USS Carondelet, le commodore Henri Walke, se porte volontaire.

    Le 1e avril, une attaque sur la "Batterie du Redan" permet d'en enclouer les canons. Le lendemain, le bombardement vise principalement la batterie flottante sudiste New Orleans. Touchée à plusieurs reprises, ses amarres rompues, elle dérive hors du théâtre des combats.

    Dans la nuit du 4 avril, profitant du coucher précoce de la lune et, surtout, d'orages violents, USS Carondelet passe la position confédérée et rejoint les troupes fédérales qui tiennent New Madrid4. 48 heures plus tard, c'est au tour de USS Pittsburgh de forcer le passage

    island-number-ten.   

    Capitulation     Le passage des 2 cuirassés fluviaux permet au général Pope de traverser le fleuve et de conquérir les ouvrages sudistes de la rive gauche. L'île no 10 est maintenant totalement encerclée. Les nordistes peuvent, à gué, l'attaquer, prenant à revers les fortifications tournées vers le bras navigable du fleuve.

    Le 7 avril, les forces confédérées capitulent.   

    Les conséquences  La capture de l'île no 10 ouvre la route de Memphis aux forces nordistes qui continuent la conquête du Mississippi. D'autres forces fluviales remontent depuis l'embouchure du fleuve afin de d'achever de couper en deux le territoire de la Confédération.

     

     

     

     

     

     

    Le combat naval de Hampton Roads, également appelé Combat du Monitor et du Merrimack, est un combat naval de la guerre de Sécession,

    qui se déroule les 8 et 9 mars 1862.

    Le combat est remarquable par le peu de dommages subis par les deux camps eu égard aux forces engagées, le navire le plus précieux de chaque camp ayant survécu à la bataille. C'est précisément ce résultat nul qui a d'importantes répercussions dans les méthodes de combat naval, car illustrant les conséquences de l'arrivée d'armes nouvelles (cuirassés).

    Le bras de mer de Hampton Roads se trouve sur la côte est de l'Amérique du Nord. Il se divise en plusieurs branches et permet de remonter aussi bien à Washington, capitale de l'Union, qu'à Richmond, capitale de la Confédération. On n'est pas loin des lieux où s'illustrèrent, en leur temps, le marquis de La Fayette, Rochambeau et De Grasse. La branche nord du bras de mer donne sur la baie de Chesapeake où se jette la York River.

    Carte de Hampton Roads.

    Le combat va se dérouler dans la branche sud. Au confluent de la James River, qui vient de l'ouest, et de l’Elizabeth River, qui vient du sud. Ce confluent est nommé Hampton Roads. En continuant vers l’est, on arrive à l'océan Atlantique. En remontant la James River, cap à l'ouest, on arrive à Richmond. En remontant la Elizabeth River, cap au sud, on arrive à Norfolk et à l'arsenal de Gosport.

    La rive sud de la James River et de Hampton Roads est en territoire confédéré. La rive nord, elle, est passée aux mains des nordistes. La profondeur de l'eau plutôt faible, en général inférieure à 10 pieds, soit 3 mètres. Pour trouver plus d'eau, il faut veiller à rester dans le chenal médian et éviter les nombreux hauts-fonds. Cela limite fortement les possibilités de manœuvre des navires à fort tirant d'eau. Étant près de l'océan, la profondeur varie aussi fortement en fonction des marées. Ce détail aura son importance.

    La guerre de Sécession a commencé le 12 avril 1861. Elle met aux prises 11 états confédérés, qui ont fait sécession de l'Union. Les états restants n'acceptent pas cette décision et les hostilités commencent. Le Nord cherche à étouffer le Sud et l'un des moyens pour y parvenir est de lui imposer un blocus. Des escadres nordistes vont bloquer tous les ports, en particulier le débouché de la James River qui peut mener à Richmond, la capitale des Confédérés.

    Pour ceux-ci, il est vital de maintenir ouvertes les communications avec le reste du monde, l'Europe en particulier, autant pour exporter ses productions, en premier lieu le coton, et importer tout ce qui est nécessaire à son effort de guerre, que pour tenter de ranger de son côté les grandes puissances comme la France et le Royaume-Uni.

    Le combat naval de Hampton Roads est contemporain de la campagne dite Péninsulaire qui va durer de mars à juillet 1862, pendant laquelle les Nordistes vont essayer en vain de parvenir à Richmond. Les Sudistes, pour leur part, vont essayer de briser le blocus nordiste.

    Nordistes

    L'escadre nordiste qui mène le blocus est composée de 6 voiliers, certains à vapeur, tous construits en bois, le plus gros portant 50 canons. Ils font partie des unités les plus puissantes de la Marine de l'Union.

    • La frégate à vapeur Minnesota, lancée en 1855, 4833 tonnes, 43 canons.
    • La frégate Cumberland, lancée en 1842, 990 tonnes, 24 canons.
    • La frégate Congress, lancée en 1841,1867 tonnes, 50 canons.
    • La frégate à vapeur Roanoke, lancée en 1855, 4772 tonnes, 43 canons. Ayant un problème d'hélice, elle ne peut compter sur sa machine.
    • La frégate St-Lawrence, similaire au Congress.

    Il y a plusieurs dizaines d'autres navires nordistes dans les parages, remorqueurs, transports, ferries, mais ils n'interviendront pas dans les combats. On trouve même un ancien paquebot à roues, le Vanderbilt, dont on a renforcé la proue, dans l'espoir de l'envoyer éperonner le Merrimack.

    Un bâtiment supplémentaire est en route pour rejoindre l'escadre, le cuirassé Monitor.

    Les cinq frégates de l'Union sont échelonnées le long de la rive nord, dans le chenal menant à la James River. Dans l'ordre, et de l'ouest vers l'est, on trouve le Cumberland, le Congress, Le Minnesota, le Roanoke et le St-Lawrence.

    Les Sudistes

      Le Merrimack.

    L'escadre sudiste se compose du navire cuirassé Merrimack2 accompagné de quelques navires plus petits.

    • Le Patrick Henry, navire de 1400 tonnes, avec roues à aubes latérales. Nommé Yorktown avant d'être saisi par les sudistes, il assurait la liaison entre Washington et Richmond. Il porte maintenant 10 canons et un équipage de 150 officiers et marins.
    • Le Jamestown, est un navire similaire au précédent.
    • Le Teaser, remorqueur de 65 tonnes. Il porte 2 canons, un 32 livres et un 12 livres.

    Ces trois bâtiments sont dans la James River en amont, bloqués par l'escadre nordiste.

    Accompagnant le Merrimack, on trouve le Raleigh, remorqueur de 65 tonnes, et le Beaufort, de même tonnage. Ils portent chacun un canon de 32 livres.          

    Des spectateurs           Il y a plusieurs navires étrangers présents et qui seront témoins de l'engagement. En particulier un bâtiment français, une « corvette à roues » de la Marine impériale, le Gassendi, commandant Ange Siméon Gautier. Il y a aussi des Britanniques. Ils ne sont pas là par hasard mais pour renseigner leurs gouvernements respectifs sur les nouvelles marines de guerre, leur utilisation et sur les capacités de la Confédération.

    Autres spectateurs, des unités et de l'artillerie, sur les berges sud confédérées et sur les berges nord unionistes. Ces batteries engageront à plusieurs reprises les protagonistes mais sans influer vraiment sur le combat.           

    Le déroulement du combat   Samedi 8 mars 1862

    L'éperonnage du Cumberland.

    Tout commence dans la matinée, quand le navire français, le Gassendi, pousse ses feux et se prépare à changer de mouillage. Comme ses officiers ont, la veille, eu l'autorisation d'aller visiter le Merrimack, cela attire l'attention des Fédéraux. Vers midi, des navires sont signalés descendant la Elizabeth River.

    A 13 h 20, le remorqueur Zouave, envoyé au-devant des nouveaux venus, tire le premier coup de canon en direction du Merrimack. À toute vitesse, c’est-à-dire 4 nœuds (soit un peu plus de 7 km/h), le cuirassé sudiste se dirige vers le vaisseau nordiste le plus proche, le Congress. A 14 h 30, il est à 10 mètres de lui et lui inflige de lourds dégâts.

    Il se dirige ensuite vers le Cumberland. Ils échangent des bordées, mais seul le voilier subit des dégâts. Le navire nordiste continue son feu, même après avoir été éperonné, à deux reprises, par le Merrimack.

    Le Cumberland sombre, avec une bonne partie de son équipage. Le peu de fond laisse dépasser le haut des mâts portant encore ses pavillons. Le Merrimack a perdu dans l'affaire son éperon. Il n'a plus moyen d'éperonner d'autres victimes.

    Faisant laborieusement demi-tour, il retourne vers la frégate Congress. Le Congress se rend, hissant un drapeau blanc. Les sudistes ne peuvent en prendre possession étant sous le feu des troupes nordistes massées sur la rive nord. Le commandant du Merrimack est grièvement blessé. Il donne l'ordre d'incendier le Congress, ce qui est fait à l'aide de projectiles incendiaires et de boulets rouges.

    Le Merrimack, toujours intact malgré les projectiles qui continuent à rebondir sur sa cuirasse, se tourne maintenant vers la frégate Minnesota qui a voulu s'éloigner mais s'est échouée. Mais, fait surprenant, le cuirassé rompt le combat et s'en va mouiller sous les batteries sudistes de Sewell Point, à l'entrée de l'Elizabeth River. Le fort tirant d'eau et la marée descendante ont amené son commandant à prendre cette décision. Il est certain, par ailleurs, de finir tranquillement la destruction de l'escadre nordiste dès le lendemain matin.

    Le bilan au soir du premier jour

    « Tout semblait donc désespéré le 8 au soir, et une panique générale semblait s'être emparée des esprits. La terrible machine de guerre, si souvent annoncée, était enfin apparue, et, en une heure à peine, avait détruit deux des plus forts navires de l'Union, fait taire de puissantes batteries de côte et vu fuir devant elle le reste des forces maritimes qui, la veille, bloquaient les deux rivières » écrit le commandant du Gassendi dans le rapport qu'il fait par la suite aux autorités françaises.

    Malgré deux canons détériorés mais toujours utilisables, ayant reçu 88 impacts sur sa carapace sans dégâts notables, son éperon arraché, sa cheminée criblée en partie arrachée et tous ses armements extérieurs détruits, le Merrimack est toujours en état de combattre. Le commandant Buchanan, grièvement blessé3, est débarqué. Le lieutenant Catesby ap Roger Jones4, commandant en second, prend le commandement du navire.

    Dimanche 9 mars 1862         

    « Alors commença le duel dont on a tant parlé, et qui semble appelé à faire une si grande révolution dans l'art naval » (Prince de Joinville).

    Au lever du soleil, le Merrimack et sa flottille lèvent l'ancre pour achever les navires nordistes. Ils doivent attendre la dissipation du brouillard. Le Monitor, cherchant à protéger le Minnesota, engage le combat. Les autres navires sudistes laissent le Merrimack soutenir le combat. Les deux cuirassés vont se canonner pendant des heures, sans succès. Chacun tente également une manœuvre d'éperonnage, sans succès. Un obus du Merrimack explosant sur la timonerie du Monitor oblige celui-ci à s'éloigner pour un temps. Sans adversaire et devant les risques d'échouage que lui fait courir la marée descendante, le Merrimack regagne Norfolk.

    Les deux adversaires sont chacun persuadés d'avoir fait fuir l'adversaire.   

    Les conséquences           Le combat se termine sans vainqueur mais l'on peut considérer que les sudistes ont eu l'avantage puisque les nordistes ont subi le plus de pertes.   

    Sur le conflit   Ce combat n'aura quasiment aucune conséquence sur le conflit en cours. Le blocus ne sera pas forcé. La France et l'Angleterre restent neutres.

    À la fin de la guerre, plus de 40 cuirassés auront été lancés par les deux camps, sans tenir compte de ceux qui étaient encore en chantier.  

    Sur l'évolution de la guerre navale        Ce combat marque un tournant. L'impuissance des navires en bois face aux nouveaux venus cuirassés va montrer à toutes les marines l'obsolescence de leurs navires.hamptonroads

    À la suite de ce combat, l'ensemble des grandes marines du monde vont se lancer dans un renouvellement complet de leurs flottes de guerre. De nouvelles armes vont être testées, de l'éperon à la torpille, et un intense travail de recherches théoriques sur les modalités de guerre sur mer va être accompli.

    La bataille des forts Jackson et Saint Philip se déroula entre le 16 avril et le 28 avril 1862, durant la guerre de Sécession.

    Elle fut décisive pour le contrôle de La Nouvelle-Orléans. Les deux forts confédérés sur le Mississippi, au sud de la ville, furent attaqués par la marine de l'Union. Une fois ces forts tombés, plus rien ne pouvaient empêcher l'avancée vers La Nouvelle-Orléans, la plus grande ville confédérée.jackson

     

     

     

     

     

    La bataille de Drewry's Bluff se déroula le 15 mai 1862, dans le Comté de Chesterfield (Virginie), durant la Guerre de Sécession.

    Cinq canonnières de la marine américaine, y compris l'USS Monitor, remontèrent le fleuve James à la vapeur pour examiner les défenses de Richmond (Virginie), la capitale des confédérés. Ils rencontrèrent des obstacles submergés et des tirs précis et mortels des batteries confédérés. La marine fédérale dut battre en retraite.

    galena

    La première bataille de Memphis est un combat naval livré le 6 juin 1862, pendant la guerre de Sécession

    Après sa victoire du 7 avril 1862, sur les Confédérés lors de la bataille d'Island Number Ten, sur le Mississippi, la flotte de l'Union est en mesure de descendre le fleuve et de menacer Memphis. Pour entraver son avance, les Sudistes n'ont plus guère qu'une flottille hétéroclite de petits navires à lui opposer. Les canonnières confédérées, pour la plupart des bateaux à aubes civils transformés autant que faire se peut en bâtiments de guerre, notamment par des renforts de balles de coton (d'où leur surnom ironique de "cottonclads": cuirassés de coton!), sont lancés contre les cuirassés et les "rams boats" (navires béliers ou navires à éperons) nordistes. La bataille dure une heure et demie et est observée par la population civile massée le long des rives. La plupart des navires rebelles sont capturés ou coulés et les rescapés se replient sur Vicksburg. La disproportion des pertes (180 sudistes mis hors de combat d'un côté contre un tué nordiste de l'autre) donne une idée précise du caractère inégal de l'engagement. Exploitant leur succès, les fédéraux débarquent sur les docks de Memphis et prennent rapidement le contrôle de la ville, permettant ainsi à leur armée de disposer d'une base logistique précieuse sur le Mississippi

    .memphis

    La bataille de Saint-Charles est un engagement livré le 17 juin 1862 sur la White River (la rivière Blanche), en Arkansas, pendant la guerre de Sécession. Elle oppose quatre canonnières de l'Union (l'USS Saint-Louis, l'USS Lexington, l'USS Conestoga et l'USS Mound City), escortant des bâtiments de transport à bord desquels ont embarqué les hommes du 46e régiment d'infanterie de l'Indiana commandé par le colonel Fitch, à des batteries d'artillerie sudistes installées sur les berges

    .saint-charles

    Le but de l'expédition nordiste est d'ouvrir des voies de communication au profit de l'armée fédérale du général Samuel R. Curtis. À cette fin, le convoi remonte la White River vers St Charles, aux mains des Confédérés. Arrivés à hauteur de la ville, les navires nordistes menés par le Mound City essuient le feu des canons sudistes. Les hommes du colonel Fitch débarquent afin de prendre les artilleurs sudistes à revers tandis que les canonnières tirent sur les positions adverses. La bataille commence mal pour les assaillants; en effet des obus atteignent la chaudière du Mound City, provoquant une explosion extrêmement meurtrière qui tue 125 de ses 175 membres d'équipage. Cependant, l'attaque des fantassins de Fitch est couronnée de succès et les Sudistes sont mis en déroute. Quoique très avarié l'USS Mound City peut être remorqué jusqu'à Memphis, dans le Tennessee, où il est réparé.

     

     

     

    La bataille de Tampa se déroula entre le 30 juin et le 1er juillet 1862, durant la Guerre de Sécession.

     

    La bataille de Fort Hindman, aussi appelée bataille du poste Arkansas est une bataille de la guerre de Sécession

    qui se déroula entre le 9 et le 11 janvier 1863 lors de la campagne de Vicksburg, près de l'embouchure de la rivière Arkansas. L'armée du Mississippi (unioniste) de McClernand conquit le fort et le Poste Arkansas, qu'elle détruisit.

    hindman

    La bataille de Portland Harbor eut lieu durant la Guerre de Sécession, le 27 juin 1863 entre l'Union et les confédérés.

    Le 26 juin 1863, une force navale confédérée sous le commandement du Capitaine Charles Reed arrive secrètement au port du Portland avec la goélette de pêcheur Archer, capturée deux jours plus tôt. L'objectif de l'attaque était de détruire les capacités commercial du port du Portland.

    La seconde bataille de Sabine Pass se déroula entre le 8 septembre 1863, durant la Guerre de Sécession.

    La bataille du détroit d'Albemarle se déroula entre le 5 mai 1864, durant la Guerre de Sécession.

    aélbemarle

    Lors de la guerre de Sécession américaine, le combat naval à Cherbourg opposa le 19 juin 1864

    un navire de la marine confédérée, le CSS Alabama à un navire de la marine de l'Union, l'USS Kearsarge au large du port français de Cherbourg dans la Manche.

    La corvette sudiste CSS Alabama, avait été construite en Angleterre par le chantier Laird en 1862 pour la marine confédérée. Ce navire mixte de 66 mètres sur 9,60 mètres, doté de deux machines à vapeur de 300 chevaux, gréé en trois mâts barque, comportait huit canons. Il servit comme bateau corsaire : en vingt-deux mois, son équipage arraisonna 447 navires marchands et en coula 67, dont un bâtiment militaire, la canonnière Hatteras, devant les côtes du Texas.

    Le 11 juin 1864, elle se présente devant le port de Cherbourg pour y effectuer de grosses réparations et ravitailler. Le consul des États-Unis, Édouard Liais, donne aussitôt l'alerte. Une frégate, l’USS Kearsarge se présente. L'Alabama est finalement autorisé à embarquer du charbon avant d'être raccompagné à la limite des eaux territoriales par le croiseur français La Couronne. Les gazettes ayant grandement relayé l'affaire, on vient même de Paris en train pour assister au combat naval.

    Le capitaine Semmes fait savoir au commandant du Kearsarge qu'il livrera bataille dès qu'il aura chargé le charbon nécessaire. Le Kearsarge a des chaînes entrecroisées posées sur les points les plus vulnérables de sa coque.

    Le dimanche matin, 19 juin, à 9 h 45, l'Alabama quitte le port escorté par un navire français, la frégate cuirassée La Couronne, qui va le conduire hors des eaux territoriales françaises. Les badauds, les spectateurs, les journalistes s'attroupent pour assister au duel annoncé. Quelques-uns ont loué des petites barques de pêcheurs pour assister au combat.

    La canonnade débute à 11 h 10, par beau temps et mer d'huile. Le Kersarge attend que la distance entre les deux navires soit de moins de 1 000 m pour ouvrir le feu. Pendant soixante-dix minutes, les deux vaisseaux se canardent copieusement. L'équipage du CSS Alabama fait parler, à 370 reprises, une poudre de mauvaise qualité et se révèle piètre viseur. En revanche, les canons de l'USS Kearsarge ne tonnent que 173 fois mais font bien souvent mouche. Engagés dans un ballet nautique, les navires dessinent de larges cercles, sept au total, pour trouver le point faible de l'adversaire.

    Démâté, percé de toutes parts, le CSS Alabama commence à sombrer. Au fil du combat, l'Alabama se trouve en difficulté. La mort dans l'âme, son commandant, Raphael Semmes, fait alors hisser le drapeau blanc. Et il coule. Vingt-six de ses marins sont morts durant la bataille. Un yacht anglais, le Deerhound, récupère une partie de l'équipage et la plupart des officiers dont le commandant Semmes et son second, Kell, puis les conduit à Southampton.

    Le commandant de l' USS Kearsarge John Ancrum Winslow écrit dans son journal de bord : « Aujourd'hui 19 juin de l'année 1864, j'ai coulé l'Alabama au large des côtes françaises ».

    Retourné en Amérique, Raphael Semmes est nommé vice-amiral et continue les combats navals pour les Sudistes. À la fin de la guerre, il sera emprisonné pour actes de piraterie, puis libéré en 1866.

    Épave

    "Le combat du Kearsarge et de l'Alabama par Louis Le Breton.

    kearsage

    En novembre 1984, le chasseur de mines Circé de la Marine nationale découvrit l'épave par environ 60 mètres de fond au large de Cherbourg1. Le navire se situait à 49° 45′ 9″ N 01° 41′ 42″  on    confirma plus tard qu'il s'agissait bien     des restes de l'Alabama.

    En 1988, une organisation à but non lucratif, l'association CSS Alabama, fut créée pour mener une exploration scientifique de l'épave. Bien que l'épave se trouve dans les eaux territoriales françaises, le gouvernement américain, en tant que successeur des anciens États confédérés d'Amérique en est le propriétaire. Le 3 octobre 1989, les États-Unis et la France signèrent un accord reconnaissant l'épave comme un important héritage pour les deux nations et établirent un comité scientifique franco-américain pour son exploration archéologique.

    L'association CSS Alabama et le Centre d'histoire navale de l'US Navy signent le 23 mars 1995 un accord officiel accréditant l'association comme opérateur pour les fouilles archéologiques du navire. En 2002, la cloche du navire ainsi que 300 autres objets dont des canons, des morceaux de la structure, de la vaisselle, des commodes d'ornement et d'autres objets révélant la vie à bord sont remontés.

    La bataille de la baie de Mobile est une bataille navale de la Guerre de Sécession qui a été disputée le 5 août 1864.

    Elle voit une escadre nordiste, sous les ordres du contre-amiral David Farragut, forcer l'entrée de la baie de Mobile et l'emporter sur une escadre sudiste menée par le cuirassé CSS Tennessee.

    En juillet 1864, les nordistes s'approchent d'Atlanta. Conformément au plan dit "de l'anaconda", qui visait à étrangler le Sud, l'un des objectifs restant, après la capture de La Nouvelle-Orléans et Pensacola, était Mobile, dernier bastion des forceurs de blocus sudistes.

    L'escadre de blocus de l'Ouest du golfe du Mexique (West Gulf Blockade squadron) est chargée de l'opération.

    La disposition des lieux  La baie de Mobile, à 150 milles à l'Est du delta du Mississippi, a une longueur de 30 milles, pour une largeur de 6 milles environ à son embouchure. La profondeur de l'eau est faible

    La baie de Mobile, en 1861.

    La ville de Mobile, est au fond de la baie, au nord.

    L'entrée de la baie est barrée par des îles peu élevées, portant des forts en maçonnerie. À l'est, le fort Morgan, 38 canons3 ; à l'Ouest, sur l'île Dauphine, le fort Gaines, 25 canons4.

    Le chenal principal, entre les îles et les bancs de sable, est sur le côté Est de la passe, sous les canons du fort Morgan.

    Les adversaires  Les nordistes

    Les forces navales nordistes sont sous les ordres du contre amiral David G. Farragut. En juillet 1864, il dirige l'escadre qui fait le blocus de la baie de Mobile.

    Son escadre comprend 26 navires. Ils seront repartis en 3 groupes.

    Les forces d'attaque

    Leur but est de forcer le passage.

    4 monitors, navires cuirassés dont la forme générale ressemble à celle de celui qui est à l'origine du nom  : "une boîte à fromage posée sur une planche".

    USS Chickasaw
    • Tecumseh, classe canonicus, 1 034 tonnes, 2 canons de 15" ;
    • Manhattan, idem ;
    • Winnebago, classe milwaukee, 790 tonnes, 4 canons de 11" ;
    • Chikasaw, idem.

    Les deux premiers sont des monitors "de haute mer" (en anglais : "sea-going monitors"). Ils ont une tourelle cylindrique portant 2 canons Dahlgren de 15 pouces.

    Les deux derniers sont des monitors fluviaux. Ils portent deux tourelles cylindriques ayant chacune deux canons Dahlgren de 11 pouces.

    5 frégates

    • Hartford, 2 070 tonnes, 24 canons ;
    • Brooklyn, 1 900 tonnes, 21 canons ;
    • Richmond, 1 929 tonnes, 20 canons ;
    • Lackawanna, 1 533 tonnes, 8 canons ;
    • Monongahela, 1 378 tonnes, 8 canons.

    3 sloops

    • Kenebec, 507 tonnes, 5 canons ;
    • Itasca, 507 tonnes, 5 canons ;
    • Oneida, 1 032 tonnes, 9 canons.

    6 canonnières, propulsées par des roues à aubes latérales :

    • Octorara, 829 tonnes, 6 canons ;
    • Metacomet, 974 tonnes, 6 canons ;
    • Port Royal, 805 tonnes, 6 canons ;
    • Seminole, 801 tonnes, 8 canons ;
    • Galena, 738 tonnes, 10 canons ;
    • Ossipee, 1 240 tonnes, 11 canons.

    Son escadre est disposée en 2 colonnes. Celle de droite, la plus proche des canons du fort Morgan, est composée des 4 monitors. Celle de gauche regroupe les navires en bois.

    Pour s'assurer que ceux-ci ne seront pas désemparés et immobilisés au milieu du passage, ils sont couplés, deux à deux, avec une canonnière amarrée sur leur côté gauche.

    Le premier est le Brooklyn avec, à sa gauche, l'Octorara. Farragut lui fait prendre la tête de la colonne car ce navire dispose d'un dispositif pour éviter les "torpilles". Dispositif assez rudimentaire, puisqu'il s'agit d'un espars, placé sous le beaupré, et d'où pendent des chaînes terminées par des grappins. De la sorte, comme un râteau, les grappins sont censés accrocher les "torpilles" par leurs chaînes et les écarter de la coque. C'est aussi celui qui peut mettre "en chasse"6. le plus de canons et il paraît utile de pouvoir tirer le plus tôt possible sur le fort Morgan, ce que la disposition latérale des canons ne permettrait pas.

    Derrière, on trouve, dans l'ordre, Hartford et Metacomet, Richmond et Port royal, Lackawanna et Seminole, Monongahela et Kenebec, Ossipee et Itasca, Oneida et Galena.

    Tous les navires en bois ont installé, sur leur flanc droit, des chaînes en guise de blindage improvisé.  

    La réserve 4 autres canonnières qui restent à l'Est de Mobile Point.

    • Sebago,
    • Pembina,
    • Genesee,
    • Bienville

    La diversion

    • Stockdale
    • Estrella
    • Narcissus
    • JP Jackson
    • Comenaugh    
    • Les sudistes

    Les forces navales sudistes sont sous les ordres de l'amiral Franklin Buchanan. Celui-ci avait été le commandant du Merrimack lors du combat de Hampton Roads (1862). Aujourd'hui, il arbore sa marqu sur le cuirassé Tennessee.

     

    L'amiral Franklin Buchanan

    Le cuirassé Tennessee

    Le cuirassé à coque en fer est mis sur cale en octobre 1862, à Selma, dans l'Alabama ; mis à l'eau fin février 1863, il est remorqué jusqu'à Mobile pour y être armé. Il y reçoit son blindage, ses machines et ses canons. Il est réceptionné le 16 février 1864 et mis sous les ordres du Lieutenant James D Johnston. Il ne comporte alors encore aucun aménagement pour accueillir l'équipage.

    C'est un cuirassé à coque en fer de facture classique pour les confédérés. C'est-à-dire qu'il porte une casemate aux flancs inclinés de 45°. Les plans d'après lesquels il a été construit dérivent de ceux du Columbia Mais le blindage comporte 3 couches, où ses prédécesseurs n'en avaient que 2. Les plaques fournies par une fonderie d'Atlanta mesurent 6,40 mètres de long (21 pieds) pour une largeur de 18 cm (7 pouces). Leur épaisseur est de 5 cm (2 pouces). Sur l'avant et jusque derrière le poste de pilotage, 3 épaisseurs de ces plaques sont rivetées. Ensuite, jusqu'à la fin de la casemate, le blindage comprend deux couches de plaques de 5 cm sur une troisième ne faisant, elle, que 2,5 cm (1 pouce). Le pont a un blindage fait d'une couche de plaques de 5 cm (2 pouces).

    La hauteur de la casemate est de 2,44 mètres (8 pieds).

    Son déplacement est de 1 273 tonnes. Sa longueur de 63,70 mètres (209 pieds), pour une largeur de 14,63 mètres (48 pieds). Il a un tirant d'eau de 4,27 mètres (14 pieds).

    Ses machines viennent d'un navire de commerce, le "Alonzo Child" Ce sont 2 machines à vapeur alimentées par 4 chaudières. Le Tennessee dispose de 2 hélices quadripales. Les machines manquent de puissance et ne permettront qu'une vitesse de 6 nœuds au cuirassé.

    Un grave défaut peut être relevé. Il vient des chaînes permettant de manœuvrer le gouvernail. Elles sont à découvert sur le pont arrière et sans aucune protection.

    Son équipage comprend 133 marins.

    Son armement comprend 6 canons. Sur chaque flanc, 2 canons rayés Brooke de 6,4 pouces. À l'avant et à l'arrière, 1 canon rayé, Brooke de 7 pouces. Les canons avant et arrière sont montés sur pivot et peuvent utiliser 3 sabords pour tirer dans l'axe du navire ou sur un côté.

    Les sabords sont protégés par des mantelets de fer de 13 cm d'épaisseur (5 pouces), permettant de protéger l'équipage pendant le chargement de la pièce. Sur les côtés, ces mantelets coulissent dans des glissières permettant de les remonter au-dessus du sabord. Pour les sabords des extrémités, les mantelets sont fixés sur le bas et pivotent ; des chaînes permettant des les manœuvrer.

    Les 3 autres navires

    Les autres navires de la flottille sudiste sont des navires en bois, non blindés, équipés de roues à aubes sur les côtés.

    • CSS Gaines, il dispose de 6 canons. Un 8 pouces, rayé, et 5 de 32 livres.
    CSS Gaines
    • CSS Morgan, il dispose de 6 canons, 2 de 7 pouces, rayés, et 4 de 32 livres.
    • CSS Selma. Ancien vapeur côtier Florida, construit en 1856 à Mobile, il déplace 320 tonnes. Il servait avant guerre à faire la liaison entre Mobile, La Nouvelle-Orléans, le lac Ponchartrain. Il dispose de 4 canons, un 6 pouces rayé et 3 obusiers (shell guns) de 8 pouces.

    Le dispositif de défense sudiste

    Comme la passe la plus à l'Ouest ne permet qu'à des canots et des navires légers de passer, les sudistes sont sûrs que leurs adversaires devront passer par la passe entre Sand Island et l'extrémité de la presqu'île où est installé fort Morgan. Pour être sûrs que les navires entrants ou sortants sont bien sous le feu de ses canons, seul un étroit passage15 est laissé libre sur la partie la plus à droite. Le reste du goulet est barré par des pieux (partie gauche) et un champ de mines (au centre).

    Les mines, que l'on appelle "torpilles", à l'époque, sont des armes assez nouvelles et que la Confédération utilise pour pallier la petitesse de sa marine. Elle en installé un peu partout et a déjà coulé plusieurs navires nordistes Ces « torpilles » sont en fait des petits tonneaux. Enduits de goudron, à l'intérieur comme à l'extérieur, pour essayer de les garder étanches, ils sont remplis de 100 livres, ou plus, de poudre noire laissant une petite poche d'air pour assurer la flottabilité. À chaque extrémité du tonneau, est rattaché un cône taillé dans un tronc d'arbre ; ceci, tant pour la flottabilité, encore, que pour éviter que le tonneau ne fasse la toupie, empêchant les détonateurs à pression faire leur travail si un navire arrive à son contact.

    Il existe d'autres modèles connus, en forme de troncs de cône, par exemple ; ceux-ci sont placés verticalement dans l'eau et surmontés du détonateur.

    Les détonateurs sont de différents types. Par pression, comme déjà cité ; la « torpille » portant plusieurs gros « boutons » sur l'un desquels on espère voir le bâtiment ennemi appuyer pour actionner le détonateur. Le fonctionnement est aléatoire dans la mesure où il suppose que l'engin reste fixe et n'est pas agité par le courant ou une autre raison. On trouve ensuite des détonateurs à bascule ; dans ce cas, la « torpille » est surmontée d'une tige que la coque du bateau va basculer, assurant le jeu d'une gâchette qui va enflammer la charge. Enfin, on cite l'existence, sinon l'utilisation, de torpilles déclenchées à distance par électricité. Dans ce cas, l'opérateur19 est à l'abri sur la rive et provoque l'explosion au moment qu'il juge opportun.

    Enfin, la torpille est amarrée au fond de l'eau par un poids en forme de champignon auquel elle est reliée par une forte chaîne.

    Dans le chenal donnant sur la baie de Mobile, il y a trois rangées de « torpilles », en quinconce. Ce sont près de 180 engins qui ont été placés, au fil des mois, par les sudistes20. Pour prévenir les forceurs de blocus, il y a une bouée21 placée à l'est et à l'ouest du champ de mines.

    Les navires de la flottille sudiste sont placés à l'est du chenal, à l'abri des canons du fort Morgan. Il est prévu que si les nordistes se présentent, les 3 canonnières se placent derrière le champ de mines pour prendre en enfilade les assaillants. Le cuirassé devant faire son affaire des navires ayant échappé aux « torpilles » ou aux canons du fort Morgan.

    Le combat Le plan d'attaque nordiste

      bataille de Mobile (Louis Prang)

    Pour le contre-amiral Farragut, l'essentiel est de passer le fort Morgan, de rentrer dans la baie. Il prévoit une attaque en deux colonnes. Celle de droite, la plus proche du fort Morgan, comprendra les monitors. Leur cuirasse doit leur permettre de passer.

    Les monitors se présenteront dans l'ordre suivant. En tête, le Tecumseh. Derrière, le Manhattan, suivi du Winnebago et du Chickasaw.

    Les autres navires, en bois, non blindés, formeront la colonne de gauche. Pour éviter qu'un navire ne se retrouve désemparé sous les canons sudistes, Farragut les fait disposer par paires. À droite, le bateau le plus gros, vapeur à hélice, à sa gauche un bateau plus petit, à roues à aubes. La colonne se présente comme suit :

    • Brooklyn et Octorara,
    • Hartford et Metacomet,
    • Richmond et Port-Royal,
    • Lackawanna et Seminole,
    • Monongahela et Kennebec,
    • Ossipee et Itasca,
    • Oneida et Galena.

    Les navires placés sur la droite, vont installer des chaînes sur leur flanc droit, dans l'espoir que celles-ci constituent une protection contre les boulets. De même, les canots seront mis en remorque, ou à gauche pour essayer de les protéger un peu.

    Enfin, les voiliers de la colonne de droite, diminueront leur mâture pour ne conserver que les bas-mâts et les huniers. Sur tous les voiliers, on placera aussi des filets, destinés à protéger l'équipage de la chute d'espars.

    Plusieurs fois retardé, pour cause de mauvais temps mais aussi pour attendre l'arrivée du dernier monitor, le Tecumseh, l'assaut est lancé à l'aube du 4 août 1864.

    À l'aube, dans la brume du matin, les navires forment les lignes de bataille prévues. Le vent souffle de l'Ouest, ce qui ravit les nordistes car ainsi la fumée gênera leurs adversaires.

    6 heures du matin. L'escadre nordiste, portée par le flux, se présente devant la barre et entre dans la baie de Mobile.

    Le passage du fort

    5h30. Ordre de départ.

    6h10. Le Hartford passe la barre.

    6h30. la ligne de bataille est formée. Chaque navire envoie, en haut de chacun de ses mâts, le drapeau de l'Union.

    7h05. Le fort Morgan tire sur le Brooklyn.

    7h30. L'escadre est en position pour riposter aux tirs sudistes. Les premiers coups de canons sont donnés par les 15 pouces du Tecumseh. Au fur et à mesure que leurs canons peuvent porter, les navires nordistes tirent sur le fort Morgan. La fumée est telle, et portée par le vent vers le fort, que l'amiral Farragut est conduit à monter dans les haubans du mât d'artimon, jusqu'en dessous de la hune, pour essayer de voir ce qui se passe. Cette image, de l'amiral dans les haubans, criant ses ordres, est devenue un classique de l'histoire navale US ; un peu comme, ce qu'en France, on appellerait une image d'Épinal.

    Le Brooklyn arrête sa progression, ayant détecté des mines. Derrière, les autres navires s'arrêtent à leur tour. Ils sont toujours sous le feu des sudistes.

    Le Tecumseh, qui mène la ligne des monitors passe à gauche de la bouée connue pour marquer la limite Est du champ de mines. Est-ce pour aller au plus court vers CSS Tennessee ? Ou parce qu'il a des problèmes de gouvernail ? Personne ne le saura mais le résultat est qu'il heurte une des rares mines en bon état. L'explosion cause une voie d'eau à l'avant gauche. En quelques minutes, le monitor chavire et coule. Seuls, une vingtaine de marins réussissent à s'échapper.

    le naufrage du USS
                Tecumseh

    La plupart d'entre eux arrivent à gagner l'un des canots remorqués ou sont recueillis par un canot de USS Metacomet ; 4 autres nageront jusqu'au rivage, où ils seront fait prisonniers et envoyés au tristement célèbre camp de Andersonville. Les 90 autres marins du USS Tecumseh restent prisonniers du cercueil de fer. Le Capitaine Travis A Craven est au nombre des disparus. Il était dans la timonerie, avec le timonier John Collins. Il laissera celui-ci passer en premier, mais n'aura pas le temps de le suivre23.

    Voyant la progression de ses navires s'arrêter, sous le feu sudiste, derrière USS Brooklyn, l'amiral Farragut se serait, dit-on, écrié : « Au diable, les torpilles !!! En avant toute !!! ». Toujours est-il que le Hartford dépasse le Brooklyn par la gauche, suivi par les autres navires. Ce faisant, il se retrouve dans le champ de mines. Mais aucune d'entre elles ne fera explosion même si plusieurs marins rapporteront avoir entendu fonctionner des détonateurs…

    Conformément aux espoirs de leur chef, les navires nordistes qui défilent devant fort Morgan ne souffrent que peu du feu sudiste. Seul le dernier de la file de gauche, USS Oneida, subira de graves avaries. Un obus de 7 pouces traverse sa coque, malgré les chaînes en protection, et explose dans la chaudière droite. L'explosion et les jets de vapeur brûlante arrêteront vite toute propulsion. Un second obus ravage la cabine du capitaine mais, plus grave, détruit les câbles du gouvernail. Là encore, le dispositif prévu par Farragut sauvera USS Oneida. C'est USS Galena, amarré sur son côté bâbord, qui lui permettra de gagner la baie, hors de portée des canons sudistes.

    CSS Selma tire sur le Hartford, lui démontant l'un de ses 2 canons de chasse. USS Metacomet coupe les liens qui le relient au navire-amiral et donne la chasse au sudiste. Plus lent et moins bien armé, le tiers de son équipage hors de combat, le Selma baisse rapidement pavillon. CSS Gaines, ayant reçu plusieurs coups sous la ligne de flottaison, ne peut que s'échouer pour éviter de couler et est incendié par son équipage. CSS Morgan se réfugie sous les canons du fort Morgan et réussira ensuite à gagner Mobile.

    Les navires nordistes jettent l'ancre dans la baie, dans le lieu nommé "middle ground", qui offre le plus de profondeur d'eau. Les marins peuvent alors prendre leur repas. Mais on voit approcher le cuirassé Tennessee.

    Le combat du Tennessee   Le Tennessee aurait pu rester à l'abri des canons du fort Morgan et bombarder, de loin, les nordistes. Mais l'amiral Buchanan préfère, avec panache, se lancer, seul, à l'assaut de l'escadre nordiste.

    Il tente de lancer son cuirassé contre le Hartford, pour l'éperonner. Mais sa vitesse de limaçon ne lui permet pas de réussir. Ce sont les nordistes qui vont chercher à l'aborder.  

    Les conséquences   sur le conflit

    L'annonce de cette victoire contribuera à la réélection de Lincoln en novembre.

    Elle contribue aussi à sceller le sort de la Confédération qui perd son dernier grand port lui donnant une ouverture sur le reste du monde.

    Nommé vice-amiral à la suite de cette bataille, le vainqueur sera, le 25 juillet 1866, élevé au grade d'amiral par le congrès des États-Unis. D. G. Farragut, sera le premier amiral de l'histoire des États-Unis.  

    sur l'histoire de la Marine

    Cette bataille enfonce encore un clou dans le cercueil de la marine en bois. Une nouvelle fois, la vulnérabilité des voiliers et des navires en bois a été mise en évidence. L'avenir est la marine en fer.

    La torpille, dormante ou portée, s'affirme comme une arme promise à un grand avenir.

    La bataille navale de Shimonoseki (Japonais:下関海戦, Shimonoseki Kaisen) est un combat peu connu, livré le 16 juillet 1863

    par le navire de guerre américain USS Wyoming, contre la flotte du puissant seigneur féodal japonais ou daimyo Mori Takachika du clan Chōshū basé à Shimonoseki, Japon. C'est le prélude aux sévères bombardements de Shimonoseki par une flotte occidentale en septembre 1864. Cet événement s'inscrit dans la période troublée de la fin du shogunat Tokugawa (1854–1868), et dans celle de la difficile ouverture du Japon au monde extérieur.

    En 1863, l'empereur japonais Kōmei, rompant avec des siècles de tradition et mécontent de l'ouverture du Japon vers l'ouest, commence à jouer un rôle actif dans les affaires du pays et promulgue les 11 mars et 11 avril 1863 un "ordre d'expulsion des barbares" (攘夷実行の勅命). Le clan Chōshū de Shimonoseki, dirigé par le seigneur Mori Takachika, obéit à cet ordre et prend des mesures pour expulser tous les étrangers à partir du 10 mai, la date limite fixée par le décret impérial. Défiant ouvertement le shogunat, Takachika ordonne à ses troupes de tirer sans sommation sur tous les navires étrangers traversant le détroit de Shimonoseki.

    Si le clan Chōshū dispose surtout d'antiques canons tirant des boulets, il a aussi de l'armement modernes tels que cinq canons de 8 pouces Dahlgren qui ont été introduits au Japon par les États-Unis ainsi que trois navires de guerre de construction américaine : La barque Daniel Webster (six canons), le brick Lanrick (Kosei, dix canons), et le vapeur Lancefield (Koshin, quatre canons)

    Attaque des navires étrangers   less Japonais tirant sur les navires étrangers à Shimonoseki, peinture japonaise de 1863.

    La première attaque a lieu le 25 juin 1863. Le navire marchand à vapeur américain Pembroke, commandé par le capitaine Simon Cooper, est à l'ancre à l'extérieur du détroit de Shimonoseki lorsqu'il est intercepté et bombardé par deux bâtiments de construction occidentale qui arbore traitreusement le pavillon shogunal. L'équipage de l'un des navires agresseurs hurle aux Américains sidérés "révérons l'empereur et chassons les étrangers" ("尊皇攘夷", Sonnō jōi). Le Pembroke parvient à se dégager et s'échappe vers le détroit de Bungo tout proche, n'ayant à déplorer par miracle, que quelques dommages superficiels et aucune perte humaine. Arrivé à Shanghai en Chine, Cooper rédige un rapport sur l'agression et le transmet au consulat américain de Yokohama.

    Le lendemain, c'est au tour du vapeur français Kienchang d'être attaqué, presque au même endroit, mais cette fois par des batteries d'artillerie installées sur les collines entourant Shimonoseki. Avarié, le Kienchang parvient à s'enfuir, avec un blessé à bord

    attaque du navire français Kienchang.

    Le 11 juillet, en dépit des mises en garde des marins du Kienchang, avec lequel il a été en contact quelques jours plus tôt, le navire de guerre hollandais Medusa (16 canons), s'aventure à son tour dans le détroit de Shimonoseki. Son commandant, le capitaine François de Casembroot a la conviction que Mori Takachika n'osera pas s'en prendre à son bâtiment, compte tenu et de sa puissance et de l'ancienneté des relations existant entre les Pays-Bas et le Japon. Son attente est cruellement déçue. La Medusa reçoit une trentaine d'obus et compte quatre marins tués et cinq autres blessés. De Casembroot fait ouvrir le feu et s'échappe à toute vitesse du guêpier dans lequel il s'est placé, inquiet pour la sauvegarde du consul général hollandais qui est malencontreusement à bord.

    En quelques semaines, le seigneur de la guerre japonais a réussi à faire tirer sur le pavillon de la plupart des nations avec lesquelles son pays a des relations diplomatiques.

    Les opérations   david McDougal, capitaine de l'USS Wyoming, photographié vers 1860.

    Au matin du 14 juillet, sur instruction du ministre des États-Unis au Japon Robert H. Pruyn qui souhaite donner une réponse énergique à l'incident du Pembroke, la frégate américaine USS Wyoming, d'un déplacement de 1 480 t, d'une longueur de 60,5 m et ayant un équipage d'environ 200 hommes, sous les ordres du capitaine David McDougal cingle vers le détroit fatidique pour engager la flotte du seigneur Mori Takachika, de construction moderne mais très pauvrement manœuvrée, ses équipages ayant une instruction et un entraînement insuffisants.

    McDougal donne l'ordre de partir à 4 heures 45 et un quart d'heure plus tard, le Wyoming appareille en direction du détroit. Après une croisière de deux jours, il arrive au large de l'île de Hime Shima au soir du 15 et jette l'ancre au sud de cette île.

    Le lendemain à cinq heures, le Wyoming lève l'ancre et se dirige vers le détroit de Shimonoseki. Le branle-bas est lancé à neuf heures et les canons sur pivot chargés avec des obus. À 10 heures 45, le navire entre dans le détroit. Bientôt, trois fortes détonations retentissent du rivage, alertant les batteries et les vaisseaux du daimyo Mori de l'arrivée du Wyoming.

    USS Wyoming.

    À 11 heures 15 environ, le Wyoming, qui a essuyé le feu des batteries terrestres, hisse ses couleurs et riposte avec ses deux canons sur pivot de 11 pouces à chargement par la bouche Dahlgren. Négligeant momentanément les batteries, McDougal dirige sa frégate vers une barque, un brick et un vapeur au mouillage, au large de la ville de Shimonoseki. Du rivage, quatre batteries ont pris le navire américain pour cible. Le Wyoming réplique aux artilleurs japonais "aussi vite qu'il est possible de charger des canons" tandis que des obus passent au travers de son gréement.

    Le Wyoming se glisse entre la barque et le brick, qui sont à tribord, et le vapeur qui est du côté du port, la distance le séparant des navires adverses étant celle de la portée d'un pistolet. Un tir provenant de la barque ou du brick atteint l'un des canons avant de la frégate, tuant deux hommes et en blessant quatre autres. Un éclat de shrapnel frappe mortellement un marine.

    Le navire américain, environné d'ennemis, s'immobilise soudainement, son tirant d'eau étant sans doute trop important pour les fonds que son commandant ne connaît pas et qui ne sont pas cartographiés. Au même moment, le vapeur japonais a rompu ses amarres et fonce droit sur le Wyoming, probablement pour tenter un abordage. La frégate réussit à se dégager et déchaîne son canon Dahlgren de 11 pouces contre le navire adverse. Les obus perforent sa coque et deux tirs particulièrement bien ajustés font exploser sa chaudière. Le vapeur coule tandis que son équipage l'abandonne.

    Le Wyoming attaque alors les deux autres bâtiments, les criblant d'obus. Plusieurs projectiles passent au-dessus des navires japonais et tombent sur la ville. Dans le rapport sur la bataille qu'il remet le 23 juillet à Gideon Welles, secrétaire à la marine aux États-Unis, le commodore McDougal écrit: "la sanction infligée gravée dans sa mémoire (du daimyo) lui apprendra, je crois, une leçon qu'il ne sera pas prêt d'oublier".

    vyoming coulant le vapeur Lancefield (Kosei).

    La bataille a duré près de deux heures. Quarante marins japonais sont tués dans l'affrontement. Cependant, nonobstant leur infériorité technique et manœuvrière, les navires nippons se sont défendus valeureusement. La frégate américaine est atteinte à onze reprises et a subi d'importantes avaries. Parmi l'équipage, il y a quatre tués et sept blessés (dont l'un succombera ultérieurement). Les combats terminés, le Wyoming retourne à Yokohama.

    Le vapeur japonais coulé par le Wyoming est renfloué en 1864 par le clan Chōshū et affecté au port de Hagi

    Conséquences canons japonais pris par les Français à Shimonoseki.

    Le Wyoming est le premier navire de guerre étranger à prendre l'offensive pour faire respecter des traités au Japon. Cependant les résultats stratégiques de l'opération sont maigres car en dépit de sa défaite, le clan Chōshū continue son action contre le trafic maritime étranger. Les batteries terrestres sont intactes et le bombardement des vaisseaux occidentaux se poursuit.

    le Tancrède et le Dupleix à Shimonoseki. "Le Monde illustré", 10 octobre 1863.

    À peine deux semaines plus tard, c'est au tour des navires de la marine française d'attaquer les forces du daimyo. Le Tancrède et le Dupleix débarquent 250 hommes, sous le commandement du capitaine Benjamin Jaurès qui détruisent une petite ville et anéantissent une batterie d'artillerie

    shimonoseki

    Le 14 août 1863, à la suite de l'incident de Namamugi, les Britanniques se lancent eux aussi dans la bataille. Une escadre commandée par le vice-amiral Sir Augustus Kuper bombarde Kagoshima appartenant au clan Satsuma, incendie la ville et coule trois vapeurs, au prix de 11 tués et 52 blessés

    Il faudra une nouvelle expédition, menée cette fois par une puissante escadre composée de bâtiments de plusieurs nationalités qui bombardent sévèrement Shimonoseki en 1864 pour triompher de la résistance du daimyo.

    bombardement de kagoshima évènement militaire principal de la guerre anglo-satsuma (薩英戦争, Satsu-Ei Sensō?),

    a eu lieu du 15 au 17 août 1863, à la fin du shogunat Tokugawa, ou Bakumatsu. La Royal Navy subit une attaque en provenance de Kagoshima et bombarde celle-ci par représailles. Les Britanniques voulaient obtenir une compensation du daimyo des Satsuma suite à l'incident de Namamugi en 1862, lorsque des Britanniques ont été attaqués par des samouraï satsuma pour ne pas avoir démontré les marques de respects dues à un daimyo.

    Le bombardement de Kagoshima, évènement militaire principal de la guerre anglo-satsuma (薩英戦争, Satsu-Ei Sensō?), a eu lieu du 15 au 17 août 1863, à la fin du shogunat Tokugawa, ou Bakumatsu. La Royal Navy subit une attaque en provenance de Kagoshima et bombarde celle-ci par représailles. Les Britanniques voulaient obtenir une compensation du daimyo des Satsuma suite à l'incident de Namamugi en 1862, lorsque des Britanniques ont été attaqués par des samouraï satsuma pour ne pas avoir démontré les marques de respects dues à un daimyo.

     

    conférence franco-anglo-japonaise sur le navire français Sémiramis, le 2 juillet 1863, aux suites de l'incident de Namamugi.
    Au premier plan : L'interprète français Blekman.
    Au deuxième plan (de gauche à droite) : Trois gouverneurs japonais de Yokohama, Duchesne de Bellecour, le daimyo Sakai-Hida-no-Kami, le colonel Neale, l'amiral Jaurès et l'amiral Kuper.

    À la suite de l'incident de Namamugi du 14 septembre 1862 le lieutenant-colonel Neal, le Chargé d'Affaires britannique, réclame des excuses ainsi que des indemnités énormes d'une valeur de 440 000  dollars mexicains (en), ce qui représente environ un tiers des revenus annuels totaux du Bakufu. Neale menaçait Edo d'un bombardement si le paiement n'était pas fait

    kagoshima.

    Le Bafuku, le gouvernement central japonais, était dirigé par Ogasawara Nagamichi pendant l'absence du Shogun, qui était à Kyoto3. Comme Ogasawara voulait éviter tout problème avec les puissances occidentales, ses négociations du 2 juillet 1863 avec la France et la Grande-Bretagne, à bord du vaisseau français Sémiramis, ont abouti à des excuses et le paiement d'une somme de 100 000 livres - l'équivalent des 440 000 dollars mexicains - aux autorités britanniques. Les principales autorités politiques et navales françaises et britanniques de l'époque participaient aux négociations : Gustave Duchesne de Bellecour, Edward St. John Neale, l'amiral Jaurès et l'amiral Kuper4.

    La province de Satsuma refuse cependant de présenter des excuses, de payer les 25 000 livres sterling demandées par les britanniques et d'emprisonner et exécuter les deux samouraï responsables du meurtre, en arguant que le manque de respect au daimyo était généralement sanctionné par une exécution immédiate. Légalement, cette revendication ne tenait pas parce que les étrangers au Japon bénéficiaient d'extraterritorialité : à cause des Traités inégaux avec l'Occident, la loi japonaise ne s'appliquait pas aux étrangers.

    Combat

    te de Kagoshima

     

     

    La bataille de Heligoland est livrée le 9 mai 1864,

    durant la deuxième guerre des Duchés et oppose la marine danoise à la flotte alliée austro-prussienne, au sud de l'île alors britannique de Heligoland, en mer du Nord. Ce fut la dernière bataille significative livrée entre des escadres de navires en bois et également la dernière impliquant le Danemark. Quoique la bataille prit fin avec la victoire tactique de ce pays, elle n'eut aucune incidence stratégique sur l'issue de la guerre qui se termina par sa défaite le 12 mai 1864.

    En conséquence de la déclaration de guerre du 1er février 1864, le Danemark décréte un blocus naval à l'encontre de tous les ports du Schleswig-Holstein, qu'il étend à compter du 8 mars, à tous les ports de Prusse. La mise en œuvre de ce blocus est initialement confiée à la frégate à vapeur et à hélices Niels Juel, armée de 42 canons, à laquelle se joint peu après la corvette à hélices Dagmar.

    Ne disposant que d'une flotte très réduite, la Prusse requiert l'aide de l'Empire d'Autriche, et début mars, une escadre de trois navires: les frégates à hélices Schwarzenberg (50 canons) et Radetzky (31 canons) ainsi que la canonnière Seehund, quitte la Méditerranée sous le commandement du capitaine de vaisseau Wilhelm von Tegetthoff en direction du théâtre des opérations.

    Pour contrer cette menace, le Danemark constitue l'escadre de la mer du Nord, confiée au capitaine Edouard Suenson. Celle-ci se compose du Niels Juel (42 canons), du Dagmar ainsi que de la corvette à hélices Heimdal (16 canons). Sa mission est de protéger le trafic maritime commercial danois, de capturer tout navire battant pavillon ennemi et d'affronter les bâtiments de guerre adverses. Très rapidement, le Dagmar est remplacé par la frégate cuirassée de 44 canons Jylland.

    Pendant son périple, l'escadre autrichienne doit se séparer du Seehund, qui subit d'importantes avaries dans la Manche et doit rejoindre un port britannique pour réparer. Début mai, elle arrive au large du Texel, aux Pays-Bas et est rejointe par les canonnières prussiennes Basilisk et Blitz (2 canons chacune) et le bateau à aubes Preussischer Adler, armé de 2 canons.

    La bataille     le  Schwarzenberg en feu, par Johan Carl Neumann

    Le matin du 9 mai, comme l'escadre danoise arrive en descendant du nord, elle aperçoit vers 10 heures d'abord la frégate britannique Aurora puis cinq autres navires non identifiés en provenance du sud-ouest. C'est bien entendu l'escadre austro-allemande et les deux flottes se dirigent l'une vers l'autre. À 13 heures 45, le Schwarzenberg ouvre le feu. Les Danois se rapprochent et répliquent à une distance beaucoup plus courte. Tegetthoff infléchit la route de ses bâtiments vers l'ouest pour tenter de barrer le T mais la manœuvre est parée par Suenson. Incapables de suivre le train des frégates, les canonnières prussiennes sont distancées, alors que les bâtiments autrichiens et danois ne sont guère qu'à un mile nautique les uns des autres et s'échangent de furieuses bordées. Tegetthoff revient sur ses pas pour rejoindre les canonnières, et les deux flottilles naviguent alors parallèlement, tout en continuant à se bombarder. Le Niels Juel et le Schwarzenberg se livrent un duel féroce tandis que les Jylland et Hejmdal concentrent leurs tirs sur le Radetzky. Trop éloignées, les canonnières prussiennes ne peuvent intervenir.

    helligoland

    À 15 heures 30 environ, un incendie se déclare sur le Schwarzenberg et la frégate est incapable de continuer la lutte. Tegetthoff décide donc de rompre le combat et ramène ses navires dans les eaux neutres de Heligoland. L'Aurora qui a assisté à la bataille se tient prêt à défendre la souveraineté britannique aussi Suenson ne peut poursuivre l'escadre adverse et quitte le champ de bataille vers 16 heures 30.

    bataille de Heligoland  

    Conséquences

    Suenson tient son escadre à l'affût à la limite de la zone territoriale britannique de 3 miles, mais les navires austro-prussiens parviennent à quitter Heligoland dans la nuit sans être repérés et réussissent à atteindre Cuxhaven, à l'embouchure de l'Elbe. Avec la prise d'effet de l'armistice le 12 mai suivant, l'escadre danoise lève le blocus des ports ennemis et regagne Copenhague.

    Tant le Danemark que l'Autriche revendiquent la victoire. L'escadre danoise est accueillie en triomphe à Copenhague. Il est vrai que la guerre a été défavorable aux Danois et que la bonne tenue de leur marine a atténué l'amertume de la défaite. Quant à Tegetthoff, il est promu au rang de contre-amiral. Deux ans plus tard, il gagne la bataille de Lissa sur l'escadre italienne de l'amiral Carlo Persano.

    Cette bataille est le dernier affrontement important entre marines en bois et le dernier combat auquel la marine danoise a participé.

    La frégate Jylland est aujourd'hui exposée à Ebeltoft, au Danemark.

     À bord de la frégate Niels Juel, tableau de Christian Ferdinand Andreas Mølsted

    Navires engagés

    • Escadre danoise, Suenson
      • Niels Juel, commandant Gottlieb, frégate, 42 canons, 422 marins
      • Jylland, commandant Holms, frégate, 44 canons, 327 marins, endommagé
      • Heimdal, commandant Lund, corvette, 16 canons, 260 marins
    • Escadre austro-prussienne, Tegetthof
      • Schwarzenberg, commandant Tegetthof, frégate, 50 canons, 498 marins, endommagé, 101 tués et blessés
      • Radetzky, commandant Jeremiasch, frégate, 31 canons, 372 marins
      • Preussischer Adler, commandant Klatt, canonnière, 2 canons, 110 marins
      • Blitz, commandant Mac Lean, canonnière, 2 canons, 66 marins
      • Basilisk, commandant Schau, canonnière, 2 canons, 66 marins

     

     

    La bataille navale de Riachuelo oppose, le 11 juin 1865,

    durant la Guerre de la Triple Alliance, une petite escadre brésilienne à une petite escadre paraguayenne, sur le fleuve Paraña. À la fin de la journée, les navires paraguayens se retirent; les Brésiliens ne les poursuivent pas.

    À cette époque de l'année, le niveau des eaux du Parana  est bas, rendant la navigation et la manœuvre difficile. La seconde division navale, appellation officielle de l'escadre brésilienne, bloquait le fleuve au sud de la ville argentine de Corrientes. Le fleuve était, en effet, gardé par une forteresse paraguayenne au nord du confluent du fleuve Paraná avec son affluent, la rivière Paraguay, Humaita. Francisco Solano Lopez donna ordre au chef de sa flottille, le Capitaine Meza, de descendre attaquer le flottille brésilienne, l'attaque devant se produire impérativement avant le lever du jour. À ce moment-là, estimait-il, les brésiliens se trouveraient toujours à terre pour la nuit et un canonnage des navires à l'ancre serait efficace et peu dangereux. C'est bien la situation dans laquelle se trouvait l'ennemi. Cependant, Meza arrêta la flottille en raison de l'avarie d'un vapeur, l'Ybyra, pour tenter de réparer. Plusieurs heures furent perdues en vain, et il décida de poursuivre sans l'unité endommagée, au risque d'arriver après le lever du jour. Parvenant sur le site à l'aube naissante, au lieu de suivre les ordres, il attaqua les forces campées à terre, puis passa la flottille brésilienne qu'il bloqua par le sud. L'occasion était manquée, et les brésiliens eurent le temps de mettre en ordre de route et de bataille leurs unités et purent aller affronter la flottille paraguayenne.

    riachueloLes péripéties de la bataille connurent des moments favorables aux paraguayens, mais l'amiral brésilien Barroso meilleur manœuvrier et audacieux alors que l'issue lui devenait favorable, renversa la situation malgré l'erreur de manœuvre d'un de ses "cuirassé". Même sans cela, les paraguayens auraient souffert quelques pertes qu'ils ne pouvaient pas se permettre, ce qui aurait été évité en suivant les ordres. Grâce au coup d'audace de Barroso, elles furent trop importantes par rapport aux nombre d'unités de sa flotte pour qu'il soit possible d'envisager de nouveaux engagements sur les fleuves. Le Paraguay ne pourra plus qu'adopter une attitude défensive et se reposer sur Humaita pour empêcher les Alliés de la Triple Alliance, en l'espèce le Brésil,d'atteindre Asuncion. Humaita sera enlevée plus tard, mais après cette bataille, la guerre se poursuivra sur terre.

    Les forces en présence    Brésil

    L'escadre de la marine brésilienne est composée d'une corvette, à aubes, d'un vapeur armé, à hélice, et de 7 canonnières.

    Nom Tonnage puissance Armement Notes
    Amazonas 1050 300 1 x 70lb et 5 x 68lb1 corvette à roues, vaisseau amiral
    Belmonte2 602 120 1 x 70lb, 3 x 68lb, 4 x 32lb canonnière
    Jequitinhonha 647 130 2 x 68 lb, 5 x 32lb vapeur à hélice
    Beberibe 637 130 1 x 68 lb, 6 x 32lb canonnière
    Parnaíba 602 120 1 x 70 lb, 2 x 68 lb, 4 x 32lb canonnière
    Ipiranga 325 70 7 x 30 lb canonnière
    Araguari 415 80 2 x 68 lb, 2 x 32lb canonnière
    Iguatemi 406 80 3 x 68 lb, 2 x 32lb canonnière
    Mearim 415 100 3 x 68 lb, 4 x 32lb canonnière

    Paraguay

    L'escadre est composée de 7 vapeurs à aubes et d'un vapeur à hélice. Il y a aussi des barges à fond plat, chatas, avec plats-bords et armés de pièces de 80 "à la Paixhans".

    Nom Tonnage puissance Armement Notes
    Tacuary 620 120 2 x 68 lb, 6 x 32lb navire amiral, roues à aubes
    Igurey 650 130 3 x 68 lb, 4 x 32lb roues à aubes
    Marquez de Olinda 300 80 4 x 18 lb ancien paquebot brésilien capturé
    Salto Oriental 300 70 4 x 18 lb roues à aubes
    Paraguary 730 130 2 x 68 lb, 6 x 32lb roues à aubes
    Iborá 300 80 4 x ?? à hélice
    Jejuy 200 60 2 x 18 lb roues à aubes
    Pirabebé 150 60 1 x 18 lb roues à aubes
    Rangel
    désarmé en remorque
    2 Chatas (barges) 40 1 x 80 lb chacune Barges - en remorque
    5 Chatas (barges) 35 1 x 68 lb chacune Barges - en remorque

    Les paraguayens ont des troupes sur la rive gauche. d'abord, une batterie de 22 pièces de 32lb et 2 batteries de fusées "à la Congrève". Les troupes servant ces batteries, ou les protégeant, infanterie, cavalerie ou artillerie, sont de l'ordre de 1200 hommes.

    Des détachements d'infanterie sont aussi venus renforcer les équipages des barges et des navires.  

    Le combat

    plan de la bataille
    bataille de Riachuelo. La corvette brésilienne Amazonas a éperonné le Jejuy avant de s'en prendre au Salto puis au Marquez-de-Olenda.

    Il commence vers 9 heures et dure jusqu'à 18 heures

     

    Le combat naval de Papudo s’est déroulé le 26 novembre 1865

    lors de la guerre hispano-sud-américaine. Il a opposé un navire chilien et un navire espagnol au large du Chili près de la ville de Papudo.

    La corvette chilienne Esmeralda, commandée par le capitaine de frégate Juan Williams Rebolledo, de retour du Pérou, faisait escale à Lota. Elle y fut informée que des navires de guerre espagnols isolés participaient aux opérations de blocus des ports chiliens dans les parages. Ayant appris peu après que des mouvements étaient en cours au sein de la flotte espagnole, elle alla se poster entre Coquimbo et Valparaíso avec l’espoir d’intercepter le Covadonga ou tout navire de transport espagnol.

    Le 26 novembre à 7 heures du matin, les Chiliens aperçurent le navire espagnol qu’ils attendaient. L’Esmeralda s’approcha en arborant le drapeau anglais. Le commandant de la goélette espagnole Virgen de Covadonga, Luis Fery, confondit la corvette avec les corvettes britanniques Shearwater, Colombina ou Mutine.

    goélette espagnole Covadonga

    Mais redoutant quelque surprise, il fit sonner le branle-bas de combat, fit mettre en panne son navire et présenta son côté tribord, prêt à tirer.

    À la distance appropriée, Williams fit changer le pavillon et ouvrit le feu avec ses canons de tribord. Le Virgen de Covadonga, répondit au tir.

    Le navire espagnol reçut plusieurs impacts dans la coque et la mâture, puis un projectile explosa sur le canon de poupe. Les 14 servants furent mis hors de combat.

    Le Virgen de Covadonga essaya de s’échapper mais l’Esmeralda resta dans son sillage à faible distance, tirant avec son canon de proue. L’espagnol largua un grelin pour entraver les hélices du chilien, mais ce dernier put l’esquiver.

    Le commandant Fery du Virgen de Covadonga, décida de se rendre et le fit savoir au capitaine Williams qui envoya un équipage prendre possession du navire. Une fois à bord, les chiliens se rendirent compte que leur prise s’était sabordée et avait déjà 4 pieds d’eau dans les soutes. Ils réussirent à rétablir la situation en attendant de pouvoir faire de plus amples réparations dans un port.

    Le commandant Fery, 6 officiers et 110 marins avait été faits prisonniers. Selon Williams, les espagnols avaient eu deux morts et 14 blessés. Les espagnols annonçait quant à eux 26 morts ou blessés. Du côté chilien, il n’y eut ni mort ni blessé.

    Par cette action offensive au résultat inespéré, la marine chilienne augmentait sa flotte d’un troisième navire de guerre. L’amiral Juan Manuel Pareja, commandant de l’escadre espagnole, ne supporta pas la nouvelle de cette humiliation et mit fin à ses jours deux jours plus tard.  

    Navires engagés

    • Espagne
      • Virgen de Covadonga : Goélette - Construction en 1864 - Tonnage 445 tonnes - Vitesse 8 nœuds - Armement deux canons tournants de 200 mm sur les côtés et un canon tournant de 160 mm à la proue - équipage : 120 hommes.
    • Chili Esmeralda : Corvette à propulsion mixte (voile, vapeur) – Construction en 1854-1855 en Angleterre – Tonnage - Vitesse 8 nœuds – Armement 20 canons lisses de 32 livres - équipage : 123 hommesesmeralda

     

    La Bataille d'Abtao est livrée le 7 février 1866

    près des îles Chiloé, lors de la première guerre du Pacifique ou guerre hispano-sud-américaine ou des îles Chincha (1865-1866). Elle oppose une flotte péruano-chilienne, commandée par le capitaine Manuel Villar, à deux frégates à vapeur espagnoles et se termine, après un duel d'artillerie, par la retraite de ces dernières.

    Navires engagés

    • Pérou:
      • Frégate Apurímac, capitaine Manuel Villar
      • Corvette América, lieutenant Benjamin Mariategui
      • Corvette Unión, lieutenant Miguel Grau
    • Chili:
      • Goëlette Covadonga, lieutenant Manuel Thomson
    • Espagne:
      • Frégate Villa de Madrid, capitaine Claudio Alvar Gonzales
      • Frégate Reina Blanca, commandant Juan Topete

    La bataille

      combat d'Abtao.

    Les quatre navires alliés ont été envoyés au sud du Chili, où ils doivent protéger l'arrivée de deux nouveaux cuirassés achetés en Europe par le Pérou. Ils sont positionnés dans le canal de Challahué, entre l'Île Abtao et le continent. Cette escadre est placée sous le commandement du capitaine de vaisseau péruvien Manuel Villar. Celui-ci remplace le commandant chilien, le capitaine de vaisseau Juan Williams Rebolledo, qui est parti à Ancud le 5 février avec la corvette Esmeralda, pour prendre des vivres et du charbon pour les corvettes Unión et América, arrivées du nord le jour précédent. Les navires alliés et les deux frégates espagnoles combattirent à distance, sans que les dernières puissent entrer dans le canal. Les adversaires s'infligèrent d'importants dégâts lors de la bataille, les pires étant toutefois subis par les deux frégates espagnoles.

    Touchée à 16 reprises, la Reina Blanca a sa ligne de flottaison sérieusement endommagée. Moins atteinte, la Villa de Madrid a néanmoins reçu 11 impacts. Les capitaines espagnols considérèrent que prolonger le combat dans ces conditions était très imprudent, alors surtout que les eaux dans lesquelles évoluent les bâtiments alliés sont peu profondes et très dangereuses pour les navires ibériques au tirant d'eau important. Peu concluant par ses résultats stratégiques, le combat s'achève par la retraite des navires espagnols qui se retirent en direction de Valparaíso. Le résultat n'a pas été concluant. Bien que les bateaux espagnols n'ont pas pu provoquer beaucoup de dommages, l'escadre alliée ne participera pas à nouveau en guerre.

     

     

     

     

    La bataille de Callao est livrée le 2 mai 1866 pendant la Guerre hispano-sud-américaine

    dans le port de Callao au Pérou. Une escadre espagnole bombarde Callao, défendu par 63 canons, dont cinq "Blakely" de 500 lb et quatre "Armstrong" de 300 lb.

    callao

    Après presque huit heures, l'escadre espagnole s'est retirée quand seulement trois canons péruviens continuaient leur feu. Le journal La Presse publie:

    « Les avis de Callao, du 9 mai, donnent les détails suivants sur le bombardement de cette piace. C'est lé 2 mai que l'escadre espagnole attaqua Callao et ses formidables batteries armées de 90 canons, dont plusieurs Armstrong. Au moment où le bombardement cessait avec le jour, trois canons péruviens seulement continuaient leur feu. Toutes les batteries blindées avaient été mises hors de combat. L'escadre victorieuse cessa alors le feu au cri de: Vive la reine! »

    — La Presse, 14 juin 1866

    Selon le Pérou, les défenses portuaires ont gagnées parce que l'escadre s'est retirée. Selon l'Espagne, son escadre a gagné parce que le bombardement était seulement un châtiment.

    La bataille de Callao représenta pour Pérou la réaffirmation de son indépendance.

    La bataille navale de Lissa met aux prises, le 20 juillet 1866

    , les Italiens aux Autrichiens, dans l'Adriatique, au large de l'île de Lissa ou Vis aujourd'hui en Croatie. Même si elle n'a pas eu beaucoup d'effet sur l'issue du conflit dans lequel elle s'inscrit, elle fait date comme étant la première bataille de l'histoire mettant aux prises deux escadres de cuirassés, et a donc une grande influence sur l'évolution de la pensée navale mondiale.

    En 1866, l'Autriche est en guerre contre la Prusse, dont l'Italie est l'alliée, Bismarck lui ayant promis en échange la Vénétie, alors autrichienne, mais les Italiens ambitionnaient aussi d'autres annexions (Trente, parties de l'Istrie et de la Dalmatie). Les Italiens sont battus à Custoza le 24 juin 1866, mais les Prussiens écrasent les Autrichiens à Sadowa le 4 juillet suivant, ce qui contraint les Autrichiens, sans espoir de victoire, à négocier. Pour se présenter en position de force lors des négociations, l'Italie cherche alors à prendre une revanche sur mer, en s'emparant grâce à sa flotte de l'île autrichienne de Lissa, sur les côtes de Dalmatie. L'île de Lissa avait été choisie parce qu'elle était assez éloignée de la côte, presque toute sa population connaissait l'italien et une partie considérable parlait seulement cette langue. Les Italiens s'attendaient donc un bon accueil de la population de l'île après le débarquement et l'occupation.

    lissa-

    En 1866, la marine à vapeur et en fer est une révolution entamée à peine dix ans plus tôt. La quasi-totalité des navires de guerre en construction portent encore mâts et voiles. L’hélice, voire les roues à aubes, sont encore considérées comme forces d'appoint. Depuis le lancement de la frégate française La Gloire, un certain nombre de navires bénéficient d'une cuirasse en fer doublant tout ou partie de leur coque en bois. Quelques navires commencent à être entièrement construits en fer, l'emploi commençant dans la marine de guerre, avec le vaisseau britannique Warrior.

    L'artillerie des navires est alors également en pleine mutation : l'apparition des obus Paixhans, avec une fusée de contact, a donné aux munitions un pouvoir de destruction inconnu jusqu'alors, particulièrement contre les navires en bois, comme l'a prouvé la bataille de Sinope entre les Russes et les Turcs. L'application des blindages en fer puis en acier intervient en réponse à cette nouvelle arme, et se révèle efficace à tel point que, lors du combat de Hampton Roads, aucun des deux adversaires n'est endommagé sérieusement, malgré une canonnade de plusieurs heures. Pour percer les cuirasses il faut de nouveaux canons, plus puissants, donc plus encombrants. Leur nombre par conséquence doit diminuer, et on doit les placer de façon à leur procurer le champ de tir le plus large. De ce besoin découle l'invention de la tourelle, de la barbette, et du réduit central. Autre innovation importante, qui commence à apparaître sur les pièces d'artillerie de l'époque, le chargement par la culasse, ce qui permet de réapprovisionner l'arme de façon plus rapide et en restant à l'abri du blindage. Le chargement par l'arrière permet aussi d'utiliser des tubes rayés, plus précis et de plus grande portée, avec des munitions cylindro-ogivales, plus lourdes et donc plus perforantes, pour le même calibre. Mais en 1866, ce type de pièces n'est pas sûr et on en trouve très peu d'installées. Le tir par bordées est toujours la règle, c'est-à-dire que tous les canons d'un même côté tirent en même temps, généralement sur la même cible. Cela ralentit la cadence de tir possible mais est censé être plus efficace. Les Autrichiens appliquent la « bordée convergente », c'est-à-dire que tous les canons visent le même endroit de l'adversaire.

    La bataille de Lissa intervient alors que toutes ces transformations sont en cours, les navires de plus d'une dizaine d'années paraissant déjà obsolètes. Ainsi, du côté autrichien, on trouve le Kaiser, navire de ligne tout à fait classique avec ses deux ponts alignant quatre-vingt douze canons se chargeant par la gueule, et d'un calibre de 40 et de 30 livres, sans aucune protection autre que ses épaisses bordées de chêne et équipé d'une voilure carrée complète sur trois mâts, tandis que l'Italie met en ligne l'Affondatore, avec une artillerie limitée à deux pièces de gros calibre, en tourelle. Outre l'avantage numérique, le camp italien dispose d'une supériorité évidente en artillerie, embarquant un grand nombre de pièces modernes, rayées, à chargement par la culasse, en particulier des 165 mm français. Toute la gamme des gradations dans la modernité peut être trouvée dans les navires engagés à Lissa, on trouve ainsi des cuirassés à réduit central, comme les Maria Pia ou Ferdinand Max, à deux réduits, comme les Palestro, à tourelle comme lAffondatore, à côté de bâtiments classiques à voiles dotés d'une propulsion d'appoint à vapeur, par hélice, ou bien roue à aubes. Malgré l'avance technique de la flotte italienne, l'issue de la bataille sera en faveur des Austro-Hongrois, comme quoi en matière militaire la technologie n'a d'influence qu'à condition de trouver les hommes capables de l'exploiter.

    Les forces en présence

      situation initiale

    Les Autrichiens

    Ferdinand Max, navire amiral de von Tegetthoff

    La marine autrichienne n'est pas de premier ordre. Les navires sont assez anciens et les canons modernes commandés chez Krupp AG, qui devaient augmenter leur puissance de feu, n'ont jamais été livrés. Les équipages, aussi hétéroclites que les bâtiments, appartiennent à toutes les nationalités de l'empire austro-hongrois. Le corps des officiers est surtout composé d'Allemands d'Autriche, les Croates représentent presque la moitié des équipages, mais un grand nombre de marins sont des Italiens de Vénétie, de Trieste, de d'Istrie, de Fiume (Rijeka) et de Dalmatie.

    La flotte est basée à Pola, au sud de l'Istrie, à deux cent kilomètres au nord de l'île de Lissa et à peu près à la même distance de la côte italienne. Malgré des défenses importantes, les Autrichiens craignent un raid de la flotte italienne, sur Pola ou dans le nord de la mer Adriatique, vers Trieste ou Venise. Les ordres transmis par le ministère de la Guerre sont de n'emmener que les navires cuirassés et de ne pas livrer combat plus loin que Lissa pour être capable de remonter rapidement au nord si les Italiens s'y risquaient, une attaque sur Lissa pouvant n'être qu'une diversion. L'escadre est commandée par le contre-amiral Wilhelm von Tegetthoff. Celui-ci emmène tous les bâtiments disponibles, estimant que ce choix lui incombe et non pas au ministère de la Guerre ; cela donne à son escadre de vingt-sept bâtiments un aspect un peu hétéroclite.

    L'amiral Tegetthoff a raclé les fonds de tiroir pour constituer son escadre. Il disait à son gouvernement : « Tels quels, donnez-moi toujours vos navires ; j'en saurai faire emploi. »1. Ainsi la frégate Novara, incendiée, est remise en état en quatre semaines, plus deux autres pour la réarmer, et tiendra honorablement son rang au combat un mois plus tard.

    Kaiser fut gravement endommagé pendant la bataille

    Il possède sept navires cuirassés, construits en bois mais munis d'une ceinture blindée, ce sont :

    • Le Ferdinand Max (navire amiral) et le Habsburg, deux frégates cuirassées de 2e classe, de 5 130 tonnes, armées de 16 canons lisses de 48 livres à chargement par la bouche et protégées par une cuirasse de 122 mm, capable de filer 12,5 nœuds ;
    • Le Prinz Eugen, le Don Juan d'Austria et le Kaiser Max, trois corvettes cuirassées de 3 588 tonnes, armées de 16 canons de 48 livres chacune et 15 canons rayés de 24 livres, blindées à 110 mm et filant 11 nœuds ;
    • Le Salamander et le Drache, deux corvettes cuirassées de 2 750 tonnes, armées de 10 canons de 48 livres et de 18 canons de 24 livres, tous lisses à chargement par la bouche. Elles sont blindées à 114 mm et filent elles aussi 11 nœuds.

    Les navires en bois sont :

    • Le Kaiser, un vaisseau de ligne à deux ponts, à hélice, de 5 811 tonnes, filant 11 nœuds, armé de 90 pièces lisses (16 de 40 livres, 74 de 30) et 2 pièces rayées de 24 à chargement par la culasse, commandé par Anton von Petz ;
    • Le Novara, une frégate à hélice de 2 615 tonnes, avec 32 canons lisses (4 de 60 et 28 de 30) et 2 pièces rayées de 24 à chargement par la culasse ;
    • Le Schwarzenburg, une frégate à hélice de 2 614 tonnes, avec 46 canons lisses (6 de 60 et 40 de 30) et 4 pièces rayées de 24 à chargement par la culasse ;
    • Les Radetzski, Donau et Adria, des frégates à hélice de 2 234 tonnes, avec 46 canons lisses (6 de 60 et 40 de 24) et 4 pièces rayées de 24 à chargement par la culasse :
    • le Erzherzog Friedrich, une corvette à roues à aube, de 1 697 tonnes avec 20 canons lisses (4 de 60 et 16 de 30) et 2 pièces rayées de 24 à chargement par la culasse.

    Et des petits bâtiments destinés à faire nombre mais sans réelle valeur au combat, parmi lesquels :

    • 9 canonnières toutes armées de 2 pièces lisses de 48 et 2 rayées de 24 :
      • Les Kerka et Narenta ;
      • Les Dalmat, Hum et Vellebich ;
      • Les Seehund, Streiter, Wal et Reka ;
    • l'Andreas Hofer, un ravitailleur de 600 tonneaux, armé de 3 pièces de 30 livres lisses ;
    • le Kaiserin Elizabeth, un yacht à roues à aubes de 1 000 tonneaux, armé de 4 pièces lisses de 12 livres ;
    • le Greif, un yacht à roues à aubes, armé de 2 pièces lisses de 12 livres (certaines sources d'époque le donnent non armé) ;
    • le Stadion, un marchand non armé.

    La flotte autrichienne, outre son infériorité numérique, est aussi très inférieure en artillerie, la plupart des pièces sont de type ancien à âme lisse et à chargement par la bouche. Seules quelques pièces de 60 livres dotées d'obus Paixhans et quelques canons à tir rapide de 24 livres sont embarquées, la plupart des autres sont des canons classiques de marine de 48, 30 et 24 livres, inefficaces contre les cuirasses et dont les boulets ont un faible pouvoir destructeur. Pour renforcer les coques et le moral des équipages, les Autrichiens ont suspendu des chaînes et des rails de chemin de fer sur les flancs des navires en bois...

    Les Italiens

    l'Affondatore, le navire le plus moderne de la bataille
      Re d'Italia, qui fut éperonné et coulé par le Ferdinand Max

    Comparativement, la flotte royale italienne semble beaucoup plus puissante, avec des bâtiments nombreux et modernes. Mais elle est encore de création récente, le Royaume d'Italie étant né le 17 mars 1861, elle amalgame les anciennes marines sarde, napolitaine et toscane, elle manque encore de cohésion et d'entraînement. Ce n'est que poussée par les politiques, qui visent déjà les négociations qui suivront la fin du conflit, que l'amirauté italienne accepte d'attaquer l'île de Lissa, sans grand enthousiasme.

    Au début des hostilités, cette flotte est basée en bas de la botte italienne, à Tarente. Elle remonte à Ancône, à cent vingt kilomètres environ de Pola. Elle est commandée par un amiral qui s'est fait une réputation pendant la guerre de Crimée, le comte Carlo Pellion di Persano, alors âgé de 60 ans. L'arrière-garde est commandée par d'Albini, avec des transports pour envahir l'île de Lissa, ainsi qu'un navire-hôpital.

    L'escadre italienne regroupe 34 bâtiments dont douze cuirassés :

    • l'Affondatore (« le naufrageur ») est un bélier cuirassé de 4 000 tonnes construit au Royaume-Uni. Outre son éperon de 30 pieds (plus de 9 mètres), c'est le seul navire équipé de tourelles, deux, avec chacune un canon Somerset de 300 livres, se chargeant par la bouche. La ligne de flottaison et les tourelles sont protégées par une cuirasse de 127 mm et ses machines peuvent le propulser à 12 nœuds ;
    • Les Re d'Italia et Re di Portogallo sont deux frégates cuirassées de 2e classe de 5 610 tonnes, construites aux États-Unis. Elles sont protégées par une ceinture blindée couvrant la batterie de 114 mm, leurs machines donnant 10,5 nœuds. L'artillerie comprend 6 pièces lisses de 72 livres et 32 à chargement par culasse de 164 mm ;
    • Les Maria Pia, San Martino, Castelfidardo et Ancona, des frégates cuirassées de 2e classe de 4 200 tonnes, construites en France. Armées de 4 pièces lisses de 72 livres et 22 à chargement par la culasse de 164 mm, elles peuvent atteindre 12 à 13 nœuds et sont protégées par une cuirasse de 109 mm ;
    • Le Carignano, une corvette cuirassée de 3 446 tonnes, construite en Espagne. Elle file 10 nœuds, est protégée par une ceinture de 114 mm, et porte 10 pièces de 72 livres lisses et 12 rayées de 164 mm ;
    • Les Terribile et Formidabile (cette dernière, endommagé la veille de la bataille par les batteries côtières, regagne Ancône), des corvettes cuirassées de 2 682 tonnes, construites en France, filant 10 nœuds, blindées à 109 mm et portant 4 canons de 72 livres lisses et 16 de 164 mm rayés ;
    • Le Palestro et le Varese, des cuirassés garde-côtes de 2 000 tonnes, blindés à 114 mm, construits en France, et armés de deux canons de 200 mm et d'un de 165 mm, tous à chargement par la culasse et rayés.

    Les navires non protégés comprennent :

    • sept frégates à hélice :
      • Gaeta
      • Maria Adelaide
      • Duca di Genova
      • Garibaldi
      • Principe Umberto
      • Carlo Alberto
      • Vittorio Emanuele
    • une corvette à hélice San Giovanni
    • deux corvettes à roues :
      • Governolo
      • Guiscardo
    • le sloop Giglio armés de deux canons lisses.
    • trois canonnières dont le Cristoforo Colombo et le Gottemolo, armés de quatre canons lisses de 30 livres.
    • deux avisos à roues Esploratore et Messaggere armés de deux canons lisses de 30 livres.
    • quatre marchands non armés Stella d'Italia, Indepenza, Piemonte et Flavio Gioja.
    • Le bombardement de l'île

    La flotte italienne appareille d'Ancône le 16 juillet dans l'après-midi, sans plan d'opération réellement défini. Elle croise au large de l'île toute la journée du 17, envoyant seulement le Messaggero pour reconnaître les défenses de l'île. Le lendemain, à 10 h 30, Persano déclenche un bombardement, sur trois endroits de la côte, la première escadre de cuirassés commandée par Giovanni Vacca attaquant les batteries côtières près de Komiža (Comisa), sur la côte ouest de l'île, et la troisième, de Giovanni Battista Albini, composée de navires non protégés, celles près de Nadpostranje, au sud de l'île.

    Pendant ce temps, lui-même bombarde le port de Vis (Lissa) avec le reste de la flotte. À la fin de la journée, les deux escadres détachées, arrêtant leur bombardement inefficace, viennent se regrouper pour accroître la pression sur le port. Le jour suivant, l'attaque groupée contre Vis progresse bien, quatre cuirassés arrivant à pénétrer dans le port même. Mais devant la résistance des Autrichiens et les conditions météorologiques, Persano renonce à débarquer les troupes le soir même. Le lendemain, à l'aube, la situation de la garnison autrichienne commandée par David Urs de Margina, roumain de Transylvanie, est désespérée, avec la majorité de son artillerie réduite au silence et les transports italiens prêts à débarquer 2 200 hommes.

    Cependant l'Esploratore signale l'approche de bâtiments suspects au nord-ouest : c'est l'escadre de von Tegetthoff. Ce dernier, assuré qu'il s'agit bien d'une attaque majeure de la part des Italiens, a appareillé le 19 à 13 heures du mouillage de Fazana (Fasana), avec toute sa flotte. L'Autrichien a pu suivre le début des opérations en direct, et la suite en léger différé : en effet, les Italiens ne coupent le câble télégraphique sous-marin qui relie Lissa au continent que le 18, en fin de journée. Ensuite, les observateurs autrichiens postés à 10 miles de là, sur l'île de Hvar (Lesina), entre Lissa et le continent, ont pu continuer à l'informer et l'aider à prendre ses décisions.  

    La bataille

    tegetthoff sur la dunette du Ferdinand Max pendant la bataille (tableau d'Anton Romako, 1880).

    Il est dix heures du matin. La houle est forte, le vent a tourné et souffle maintenant vers le sud-est. L'escadre autrichienne arrive du nord-ouest, les Italiens leur coupent la route en remontant au nord-est pour leur barrer le T. L'amiral italien a choisi une formation classique en ligne de bataille. Ce n'est pas a priori un mauvais choix. Les navires de l'époque ont leurs canons disposés sur les flancs. Le seul bâtiment possédant des tourelles est l'Affondatore. En se présentant en ligne, les Italiens peuvent faire usage de la majorité de leur artillerie, et profiter de leur supériorité dans le domaine. L'escadre est divisée en trois divisions de trois cuirassés chacune, l'amiral Persano a hissé sa marque sur le Re d'Italia, au centre. L'escadre d'Albini, elle, se place en retrait pour former un deuxième rideau défensif devant les transports.

    Si la formation des Italiens renvoie à la marine à voile, celle choisie par Tegetthoff pour les Autrichiens s'inspire du combat de galères de Lépante. Il adopte une formation en coin, pour les trois divisions de son escadre, celles-ci se suivant en colonnes à deux encablures de distance. La première vague regroupe les sept navires cuirassés, avec le navire-amiral à la pointe au centre. La deuxième constituée par des navires en bois est menée par le deux-ponts de 90 canons, le Kaiser. La troisième regroupe les petits bâtiments qui font nombre mais dont la valeur militaire est plus que limitée. La radiotélégraphie n'existant pas encore, les communications se font par pavillons. Pour cela, chaque division dispose d'un navire chargé de répéter les signaux fait par le commandant. Ce sont, pour la première division, le Kaiserin Elisabeth, pour la deuxième division, le Greif, et pour la troisième, l'Andreas Hofer. Ils sont placés entre chaque division. Un paquebot non armé, le Stadium, dont la vitesse de douze nœuds est excellente pour l'époque, sert d'éclaireur. Les Autrichiens savent parfaitement que leur artillerie est loin d'égaler celle de leurs adversaires. Il n'est donc pas question de se lancer dans un duel d'artillerie. Au contraire, il faudra se rapprocher le plus rapidement possible des Italiens, pour les engager au plus près. Ils se dirigent, donc à toute vapeur, sur la ligne italienne, marchant au sud-est, droit vers Lissa. Tegetthoff envoie un message à la première division : « courir sur l'ennemi et le couler ».

    bataille de Lissa (gravure parue dans le Harper's Weekly du 1er septembre 1866)

    En face, l'amiral Persano forme sa ligne de bataille, il l'oriente vers le nord-est. Au dernier moment, il décide de quitter le navire-amiral Re d'Italia et de porter sa marque sur l'Affondatore, le navire le plus puissant de son escadre. Cette décision de dernière minute a plusieurs conséquences. Le temps perdu à mettre les canots à la mer pour transborder l'amiral, son chef d'état-major, un aide de campnote 2 et l'officier chargé des signaux, est à l'origine de l'espace libre qui se crée entre la première et la seconde division italienne, espace qui est mis à profit par les Autrichiens. De plus, le transfert est mal signalé et durant la bataille, les navires italiens surveillent, pour les exécuter, les ordres du Re d'Italia plutôt que ceux arborés par l'Affondatore, où se trouve l'amiral. Ce dernier, bien qu'étant le navire italien le plus puissant, retardé, se retrouve isolé et participe peu à la bataille. La confusion créée par la décision de Persano, ainsi que le manque d'entraînement et l'état de la mer, rendent le tir italien peu efficace et permettent aux Autrichiens de se rapprocher sans subir de gros dégâts. De plus, le vent rabat la fumée des tirs sur les Italiens, celle des tirs autrichiens faisant écran de camouflage entre les deux escadres.

    La première division de Tegetthof traverse la ligne italienne. Le souvenir de la bataille de Trafalgar doit être encore vivace, car pour la majorité des commentateurs de l'époque ce fait est signalé comme important. En fait, les sept navires de la première division autrichienne passent dans l'espace vide créé entre la première et la deuxième ligne italienne, sans gêner les Italiens, mais le symbole est là. Les Autrichiens doivent, ensuite, faire demi-tour, car la deuxième ligne impériale, les vaisseaux en bois, à l'artillerie peu performante va se retrouver opposée aux meilleures unités italiennes, les plus puissantes et les mieux protégées. Le combat se transforme alors en une mêlée dont il est difficile de donner une vue d'ensemble. La fumée noire crachée par les chaudières à charbon et celle jaune des tirs d'artillerie empêchent les protagonistes de voir précisément ce qui se passe. Le commandant de chaque navire, comme les deux amiraux, réagit aux menaces les plus proches sans pouvoir apprécier si ses décisions correspondent au plan initialement prévu. Ceci se retrouve dans les relations laissées par les témoins du combat.

    Le Ferdinand Max, sur lequel est Tegetthoff, essaie par deux fois au moins d'éperonner un vaisseau italien, mais sans résultats, les navires ne faisant que racler leurs coques. Il voit devant lui un navire, dont la coque gris-bleu clair indique la nationalité italienne, qui lui présente le flanc. Est-il immobilisé après avoir reçu une bordée sur son arrière, bordée ayant mis hors d'usage son gouvernail, comme le racontent les Italiens ? Ou bien veut-il reculer pour laisser passer le navire autrichien devant lui et pouvoir alors l'éperonner, mais manœuvrant trop lentement, comme disent les Autrichiens ? Toujours est-il que le Ferdinand Max n'a pas de difficulté à enfoncer son éperon dans le flanc du vaisseau italien, qui coule en quelques minutes. Il vient, sans le savoir, de couler le Re d'Italia. L'Ancona, cuirassé de la première division italienne qui a viré de bord pour rentrer dans la mêlée, tente à son tour d'éperonner le Ferdinand Max. Une nouvelle fois, cette tentative ne donne rien. Même une bordée italienne tirée à bout portant ne fait aucun dégât, au point que les Autrichiens raconteront que les Italiens ont oublié de charger les boulets dans leurs canons...

    La deuxième et la troisième division de l'escadre autrichienne ont suivi une route orientée un peu plus au sud que la première ligne des navires cuirassés. Ils visent directement le groupe des navires de débarquement italiens que l'amiral Albini garde groupés près de Lissa. Ce faisant, ils se retrouvent face à la troisième division des cuirassés italiens. Vaisseaux en bois contre cuirassés. Le plus gros, le Kaiser, attire les Italiens. Ce qui n'impressionne pas son commandant, le commodore Petz, puisqu'il cherche à éperonner le cuirassé italien Re Di Portogallo. Comme on s'en doute, il ne cause que peu de dégâts, laissant sa figure de proue sur le navire italien et perdant son mât de misaine et sa cheminée. L'Affondatore vient alors en position pour porter à son tour une attaque à l'éperon. Mais, pour une raison non éclaircie, Persano renonce à attaquer et fait virer son navire. Le Palestro, second de la division du centre italienne, combat plusieurs adversaires. Un obus traverse son avant et allume dans le carré des officiers un incendie qui ne peut être maîtrisé. Vers 14 h 30, le combat prend fin. Les Autrichiens se regroupent devant Lissa, les Italiens au nord-est. L'explosion du Palestronote 4 signe la fin du combat. Les Autrichiens refusent de reprendre le combat, les Italiens se contentent d'une canonnade à longue portée. Au soir, les Italiens regagnent Ancône.

    le Re d'Italia éperonné et coulé par le SMS Ferdinand Max, navire-amiral de Tegetthoff  

    Les conséquences

    Pour un navire hors de combat, le Kaiser, les Autrichiens ont coulé deux cuirassés italiens et en ont endommagé trois autres. Les pertes humaines sont également bien plus importantes pour les Italiens, mais ce critère est de peu de pertinence pour apprécier les résultats de ce combat. Le comte Persano revendique la victoire jusqu'à ce que l'on comprenne ce qui s'est réellement passé. Il est alors limogé. Albini, l'amiral commandant les forces de débarquement et qui a soigneusement évité d'impliquer ses forces dans la bataille, est aussi sanctionné. Tegetthoff est comblé d'honneurs, promu vice-amiral et devient commandant en chef de la marine autrichienne deux ans plus tard. Chaque marin autrichien ayant participé à la bataille est gratifié d'une médaille commémorative.

    Cette bataille navale est une des rares qui aient vu l'utilisation, efficace, de l'éperon comme arme de guerre. Comme dit Léon Haffner : « L'éperon était le grand vainqueur dans les esprits et l'on proclamait la déchéance du canon ». Il y aura d'autres utilisations efficaces de l'éperon, mais la plupart en dehors de tout conflit. C'est ainsi, entre autres, que le HMS Camperdown coule le HMS Victoria lors de manœuvres d'une escadre de navires de sa Gracieuse Majesté L'historien britannique Michael Lewis peut ainsi prétendre, avec un brin de mauvaise foi, que l'éperon a coulé plus de navires amis qu'ennemis... Les répercussions de ce combat sont importantes dans toutes les marines du monde. L'éperon tend à être promu au rang d'arme principale, la tactique navale change. On préconise, on recommande, le choc à l'éperon, au détriment de l'artillerie qui ne devrait plus servir qu'à marteler, au passage, un adversaire ayant échappé à l'éperon. Ce serait la disparition du combat à distance, remplacé par la mêlée et le duel individuel entre navires-béliers. Ce qui impose de remplacer la formation de bataille en ligne de file par d'autres formation, telle, entre autres, la ligne de frontnote 6. Si l'éperonnage du Re d'Italia semble fasciner les théoriciens de la guerre navale, personne ne semble remarquer que toutes les autres tentatives faites pendant cette bataille ont été sans effet. Et que le seul succès a été obtenu contre un navire quasiment à l'arrêt.

    L'effet de mode peut être retrouvé jusque chez Jules Verne. Trois ans après Lissa, il offre Vingt mille lieues sous les mers. Dans ce roman, le Nautilus est équipé d'un « éperon d'acier » avec lequel il envoie par le fond le navire qui ose l'affronter. Pendant plusieurs décennies, tous les navires de ligne mis en chantier portent un éperon imposant. Ces belles constructions théoriques ne résistent pas à la réalité et les combats du Yalou, en 1894, où les Chinois adoptent la formation en coin de Tegetthof et les Japonais, celle de Persano, où l'escadre chinoise est défaite, et de Tsushima en 1905, où l'artillerie à longue portée joue un rôle déterminant, le montrent. Ces engagements ramènent les stratèges à des conceptions plus réalistes. Entretemps, la mode de l'éperon a laissé la place à celle du torpilleur, qui lui-même laisse la place au sous-marin.

    Il faut aussi remarquer que si tous les navires, à Lissa, étaient équipés de voiles, aucun n'eut l'idée de les utiliser. L'âge de la marine à voiles est bien clos.

    La bataille d'Awa s'est déroulée le 28 janvier 1868, dans la baie d'Awa, près d'Osaka, au Japon pendant la guerre de Boshin.

    Elle oppose une escadre du shogunat Tokugawa à des bâtiments de Satsuma, loyaux à la cour impériale de Kyoto. C'est, après la bataille de Shimonoseki de 1863, le deuxième affrontement naval de l'histoire japonaise qui implique des navires modernes. Lors de cette bataille, Takeaki Enomoto qui commande la marine shogunale, remporte l'une des rares victoires Tokugawa du conflit.  

    La bataille  Le 27 janvier, les forces shogunales perdent la bataille terrestre de Toba-Fushimi. Le clan Satsuma s'apprête à ramener ses troupes victorieuses à Kagoshima à bord de deux navires de transports, le Hoho et le Heiun, protégés par le vaisseau de guerre Kasuga. La marine shogunale, qui a tenté d'appuyer les troupes au sol lors de la bataille de Toba-Fushimi est proche. Elle comprend notamment le Kaiyō Maru, le plus puissant navire des Tokugawa et l'amiral Enomoto décide de s'opposer avec ses bâtiments à l'évacuation des forces adverses.

    awa

    Au petit matin du 28, les navires satsuma quittent le port de Hyōgo. L’Heiun part en direction du détroit d'Akashi et le Kasuga va au sud avec le Hoho, vers le détroit de Kien. Le Kaiyō Maru les poursuit et s'apprête au combat. Il ouvre le feu lorsqu'il est à moins de 2500 mêtres de ses adversaires. Il envoie 25 salves environ, sans grand résultat, auxquelles le Kasuga répond par 18 tirs d'artillerie, tout aussi peu concluants. Toutefois d'autres navires shogunaux, le Banryū et l'Hazuru, entrent en scène. Le Kasuga rompt l'engagement et plus rapide que le Kaiyō Maru, s'échappe vers Kagoshima. En revanche, le Hoho n'a d'autre choix que se diriger vers la côte et s'échoue à Yūzaki où il est détruit par son équipage. Contemplant son incendie Enomoto exprime son admiration devant le courage de vaincus: "quoique ce soient des ennemis, ils sont remarquables" (敵ながらあっぱれ, Teki nagara appare?).

     une  partie de la flotte d'Enomoto Takeaki au large de Shinagawa in 1868. De droite à gauche: le Kaiten, le Kaiyō, le Kanrin, le Chōgei et le Mikaho. Manque sur la photo le Banryō et la canonnière Chiyodagata

    Le futur amiral Heihachiro Togo, vainqueur des Russes à Tsushima en 1905, servait comme canonnier à bord du Kasuga.

     

    La bataille de la baie de Miyako (宮古湾海戦, Miyakowan Kaisen) est une bataille navale de la guerre de Boshin au Japon.

    Elle s'est déroulée le 6 mai 1869 (25 mars selon le calendrier lunaire). Elle est considérée comme une partie de la bataille de Hakodate.

    Après la bataille d'Ueno et la bataille d'Aizu, les troupes du Bakufu, fidèles à l'ancien Shogunat Tokugawa, se sont réfugiées sur l'île de Hokkaidō où elles ont fondé la république d'Ezo. La marine impériale s'est déplacée vers le nord en vue d'une éventuelle invasion de Hokkaidō.

    Elle a quitté Tokyo le 9 mars 1869 et a atteint le port de Miyako, au nord de Sendaï, le 20 mars. La flotte disposait du Kōtetsu, un cuirassé de fabrication française qui avait été acheté aux États-Unis, du Kasuga, du Hiryū, du Teibo, du Yoshun et du Moshun. Seul le premier appartenait directement au gouvernement impérial, les autres étaient fournis par les domaines de Saga, de Chōshū et de Satsuma. Il y avait en tout huit navires : le Kōtetsu, le Kasuga, trois petites corvettes et trois navires de transport.

    miyako

    Se préparant à l'arrivée de la flotte impériale, les rebelles ont organisé un plan pour s'emparer du Kōtetsu, techniquement révolutionnaire, et ont dépêché trois navires de guerre pour une attaque surprise :

    • le Banryu, qui contenait un corps d'élite duYugekitai (遊撃隊) ainsi qu'un ex-officier de la marine française nommé Clateau responsable de la canonnerie ;
    • le Takao (anciennement nommé Aschwelotte), dirigé par Eugène Collache, un ex-officier de la marine française, qui contenait à son bord un corps d'élite du Shinkitai (伸木隊)] ;
    • le Kaiten,kaioten navire amiral de la marine de la république d'Ezo. Il était dirigé par Ikunosuke Arai et contenait un corps d'élite du Shinsen Gumi commandé par Toshizō Hijikata, ainsi que le conseiller militaire français Henri Nicol. Ce-dernier avait été choisi pour l'attaque car il était originaire de Bordeaux, ville où le Kōtetsu avait été construit. De ce fait, Nicol connaissait les caractéristiques techniques de ce navire révolutionnaire.

    Les bateaux ont affronté du mauvais temps. Ainsi, le Takao a souffert de problèmes de moteur et le Banryu a été séparé des deux autres. Il est finalement retourné à Hokkaidō sans participer à l'affrontement.  

    La bataille

    Pour créer la surprise, le Kaiten prévoyait d'entrer dans le port de Miyako avec un drapeau américain. Incapable de se déplacer à plus de 3 nœuds (5,6 km/h) à cause de ses problèmes de moteur, le Takao resta à la traîne, laissant le Kaiten engager seul le combat.

    Le Kaiten s'est approché des bateaux ennemis et a élevé le drapeau de la république d'Ezo juste avant d'aborder le Kōtetsu. Il a enfoncé sa proue dans la coque de ce-dernier et a ouvert le feu. Son pont s'est cependant avéré être plus haut de trois mètres que celui du Kōtetsu. Les samouraïs furent donc forcés de sauter chacun leur tour dans un filet. Retrouvant ses esprits après cette attaque surprise, l'équipage du Kōtetsu est parvenu à repousser l'abordage avec une Gatling, causant des pertes énormes aux attaquants. La majeure partie des samouraïs qui s'élançaient à l'assaut périrent ; Nicol fut touché par deux balles et le commandant Gengo Koga, responsable de l'abordage fut tué. Sa tâche échoua à l'amiral Ikunosuke Arai. Dans l'action, le Kaiten endommageât trois navires ennemis mais finalement, il dû s'enfuir sans avoir réussi à capturer le Kōtetsu.

    épave du Takao, poursuivie par la marine impériale.

    Poursuivi par les vaisseaux de la marine impériale (qui avaient commencé à chauffer leurs moteurs avant même le début de la bataille), le Kaiten sortit de la baie de Miyako au moment où le Takao arriva. Il réussit par la suite à rejoindre Hokkaidō, mais le Takao était, quant à lui, trop lent pour échapper à ses poursuivants et s'est échoué à côté de la baie de Miyako. L'équipage a débarqué et a sabordé l'épave en la faisant sauter. Les 40 membres d'équipage (comprenant 30 samouraïs ainsi que l'ex-officier français Eugène Collache) sont parvenus à fuir pendant quelques jours mais se sont finalement rendus aux forces impériales. Ils ont été conduits à Tokyo, jugés puis emprisonnés. Bien que le destin des rebelles japonais soit inconnu, on sait que Collache a par la suite été pardonné et expulsé vers la France.  

    Conclusion

    La bataille de la baie de Miyako était une tentative audacieuse mais désespérée des forces de la république d'Ezo de neutraliser le puissant Kōtetsu. Ce fut le premier cas d'une manœuvre d'abordage au Japon. Bien que la tentative ait échouée, la perte du Takao fut négligeable. La marine impériale a poursuivi sa route vers le nord sans rencontrer de résistance et a débarqué des troupes sur Hokkaidō provoquant la bataille de Hakodate

    La bataille de Hakodate (函館戦争, Hakodate Sensō) est l'affrontement final de la guerre de Boshin au Japon.

    Elle s'est déroulée du 20 octobre 1868 au 17 mai 1869 et a vu s'opposer les restes de l'armée du Shogunat Tokugawa, consolidés par les troupes de la république d'Ezo, aux armées du récent gouvernement impérial (composé principalement de forces des domaines de Chōshū et de Satsuma). Elle a eu lieu près de la ville de Hakodate sur l'île de Hokkaidō. En japonais, elle est également nommée « bataille du Goryokaku » (五稜郭の戦い, Goryokaku no tatakai).

    Il y avait également un groupe de conseillers militaires français, membres de la première mission militaire française au Japon, qui avaient formé les troupes du Shogun en 1867-1868, dirigés par Jules Brunet.

    La guerre de Boshin, entre les troupes favorables à la restauration de l'empereur et le Shogunat Tokugawa, éclata en 1868. Le gouvernement de Meiji a défait les forces du shogun à la bataille de Toba-Fushimi et a occupé la capitale de ce dernier, Edo.

    Takeaki Enomoto, vice-commandant de la marine du Shogunat, a refusé de remettre sa flotte au nouveau gouvernement et a quitté Shinagawa le 20 août 1868 avec quatre navires de guerre (le Kaiyō Maru, le Kaiten, le Banryu et le Chiyodagata), quatre navires de transport (le Kanrin Maru, le Mikaho, le Shinsoku et le Chōgei), 2 000 marins, 36 membres du Yugekitai dirigés par Hachiro Iba, plusieurs fonctionnaires de l'ancien Bakufu dont le vice-commandant en chef de l'armée du Shogunat Taro Matsudaira, Saburozuke Nakajima et des membres de la première mission militaire française au Japon, dirigée par Jules Brunet.

    Le 21 août, la flotte rencontra un ouragan au large de Choshi. Le Mikaho coula et le Kanrin Maru fut gravement endommagé, forcé de rallier la côte où il fut capturé à Shimizu.

    troupes rebelles du bakufu s'apprêtant à partir pour Hokkaidō.
    Partie de la flotte de Takeaki Enomoto au large de Shinagawa. De gauche à droite : le Kaiten, le Kaiyō Maru, le Kanrin Maru, le Chōgei, le Mikaho. Le Banryu et le Chiyodagata sont absents de cette photographie de 1868.

    Le reste de la flotte a atteint le port de Sendaï le 26 août, un des centres de l'« alliance du Nord » (奥羽越列藩同盟), composé des fiefs de Sendaï, de Yonezawa, d'Aizu, de Shōnai et de Nagaoka.

    Les troupes impériales ont progressé vers le nord. Elles ont pris le château d'Aizuwakamatsu, rendant Sendaï trop vulnérable pour les rebelles qui quittèrent la ville le 12 octobre 1868. La flotte en partance venait d'acquérir deux nouveaux bateaux, l'Oe et le Hōō-Maru, fournis par le domaine de Sendaï, et environ 1 000 soldats supplémentaires : des anciens de l'armée du Bakufu dirigés par Keisuke Otori, des troupes du Shinsen Gumi commandées par Toshizo Hijikata, des Yugekitai guidés par Hitomi Katsutaro, ainsi que plusieurs conseillers militaires français (Arthur Fortant, Jean Marlin, François Bouffier, Garde).

    La bataille  Occupation du sud de Hokkaidō

    Les rebelles, environ 3 000 personnes, ont atteint Hokkaidō en octobre 1868. Ils ont débarqué dans la baie de Takanoki le 20 octobre. Toshizo Hijikata et Keisuke Otori ont chacun mené une colonne jusqu'à Hakodate. Ils ont éliminé la résistance du domaine de Matsumae qui avait déclaré sa fidélité au nouveau gouvernement Meiji puis se sont regroupés dans la forteresse du Goryokaku le 26 octobre, qui est devenue le quartier général de l'armée rebelle.

    Diverses expéditions ont alors été organisées pour prendre le contrôle total de la péninsule méridionale de Hokkaidō. Le 5 novembre, Hijikata, avec 800 hommes et les navires Kaiten et Banryu, a occupé le château de Matsumae. Le 14 novembre, Hijikata et Matsudaira ont convergé sur la ville d'Esashi, avec l'appui du navire amiral Kaiyō Maru, et du bateau de transport Shinsoku. Cependant, le Kaiyō Maru fut perdu dans une tempête au large d'Esashi, et le Shinsoku coula lui aussi alors qu'il venait l'aider. Ce fut un coup terrible pour les forces rebelles.

    forteresse du Goryokaku, quartier-général de l'armée rebelle.

    Après avoir éliminé toute la résistance locale, les rebelles fondèrent la République d'Ezo le 25 décembre. L'organisation de ce gouvernement était calqué sur celui des États-Unis et Takeaki Enomoto en devint le président (総裁). Les gouvernements français et britannique reconnurent la nouvelle république mais pas le gouvernement de Meiji à Tokyo.

    Un réseau de défense fut établi autour de Hakodate en prévision d'une attaque de l'armée impériale. Les troupes rebelles étaient dirigées par un commandement franco-japonais, avec Keisuke Otori pour commandant en chef, secondé par Jules Brunet. Et chacune des quatre brigades était commandée par un Français (Fortant, Marlin, Cazeneuve, Bouffier), secondé par huit officiers japonais. Deux autres ex-officiers de la marine française ont rejoint les rebelles, Eugène Collache et Henri Nicol. Collache a été chargé de construire des défenses fortifiées le long des volcans se trouvant autour de Hakodate, alors que Nicol devait réorganiser la marine.

    Dans l'intervalle, une flotte impériale avait été rapidement réunie autour du vaisseau de guerre Kōtetsu, qui avait été acheté aux États-Unis. Les bateaux impériaux étaient le Kasuga, le Hiryū, le Teibo, le Yoshun et le Moshun, qui étaient fournis par les domaines de Saga, de Chōshū et de Satsuma. La flotte quitta Tokyo le 9 mars 1869 et se dirigea vers le nord.

    Bataille de baie de Miyako

    Kōtetsu, navire à la technique révolutionnaire.

    La marine impériale a atteint le port de Miyako le 20 mars. Prévoyant son arrivée, les rebelles ont organisé un plan audacieux pour s'emparer du puissant Kōtetsu.

    Trois navires de guerre ont été dépêchés pour une attaque surprise, dans ce qui s'appelle la bataille de la baie de Miyako. Il y avait le Kaiten, sur lequel était embarqué un corps d'élite du Shinsen Gumi ainsi que l'ex-officier français Henri Nicol, le Banryu, avec un Français nommé Clateau, et le Takao, avec le Français Eugène Collache. Pour surprendre davantage, le Kaiten est entré dans le port de Miyako avec un drapeau américain. Il a élevé le drapeau de la République d'Ezo quelques secondes avant d'aborder le Kōtetsu. L'équipage de celui-ci est parvenu à repousser l'attaque grâce à une Gatling, causant des pertes énormes aux attaquants. Deux des navires rebelles ont réussir à s'enfuir mais le Takao s'est échoué et a été sabordé par son propre équipage.

    Débarquement des forces impériales

    L'armée impériale, environ 7 000 hommes, a finalement débarqué sur l'île de Hokkaidō le 9 avril 1869. Elle a progressivement éliminé des positions défensives jusqu'à ce qu'elle atteigne la forteresse du Goryokaku et de Benten Daiba près de la ville de Hakodate.

    La bataille de la baie de Hakodate (mai 1869) fut la première bataille navale entre des marines modernes au Japon.

    Avant la reddition finale, les conseillers militaires français de la République d'Ezo se sont sauvés sur un navire de guerre français, le Coëtlogon, avec lequel ils ont rallié Yokohama puis, de là, la France.

    Après avoir perdu près la moitié de ses hommes et la plupart de ses navires, la République d'Ezo s'est rendue au gouvernement de Meiji le 17 mai 1869.

    Conséquences

    Toshizo Hijikata, dirigeant du Shinsen Gumi, a combattu contre les forces impériales et est mort à la bataille de Hakodate.

    La bataille a marqué la fin du vieux régime féodal au Japon et l'extinction de la résistance armée à la restauration de Meiji. Après quelques années en prison, plusieurs des chefs de la rébellion ont été graciés et ont poursuivi des carrières brillantes dans le nouveau Japon unifié : Takeaki Enomoto est devenu plusieurs fois ministre pendant l'ère Meiji.

    Le nouveau gouvernement impérial, maintenant incontesté, a créé de nombreuses nouvelles institutions juste après la fin du conflit. La marine impériale japonaise en particulier a été officiellement fondée en juillet 1869 et a intégré plusieurs des combattants et des bateaux qui avaient participé à la bataille de Hakodate.

    Le futur amiral Heihachiro Togo, héros de la bataille de Tsushima en 1905, a participé à la bataille en tant que canonnier à bord du Kasuga.   

    Représentations de la bataille      Bien que la bataille de Hakodate ait impliqué une partie de l'armement le plus moderne de l'époque (navires de guerre à vapeur, et même un vaisseau de guerre blindé, à peine inventé 10 ans plus tôt avec le premier cuirassé du monde, le La Gloire), des mitrailleuses Gatling, des canons Armstrong, des uniformes et des méthodes de combat modernes, la plupart des représentations japonaises de la bataille dans les quelques années après la restauration de Meiji montrent une vision anachronique du combat avec des samouraïs traditionnels avec des épées, probablement afin d'essayer d'idéaliser le conflit, ou de minimiser la modernisation déjà réalisée au cours de la période du Bakumatsu (1853-1868).

    Une interprétation japonaise de la bataille de Hakodate (函館戦争の図) de 1880. Une charge de cavalerie, avec un bateau à voile qui coule à l'arrière-plan, est menée par les chefs de la rébellion, de gauche à droite, Takeaki (Kinjiro) Enomoto, Keisuke Otori, Taro Matsudaira. Le samouraï en jaune est Toshizo Hijikata. Des soldats français sont visibles derrière la charge de cavalerie avec des pantalons blancs. Les troupes impériales avec des uniformes modernes sont du côté droit (les perruques « d'ours rouge » (赤熊, Shaguma) indiquent des soldats de Tosa (les perruques « d'ours blanc » (白熊, Haguma) ceux de Chōshū, celles « d'ours noir » (黒熊, Koguma) ceux de Satsuma), avec un navire de guerre moderne à l'arrière-plan.  

    Signification  Participation française

    La bataille de Hakodate révèle également une période de l'histoire du Japon où la France s'est fortement impliquée dans les affaires japonaises. De même, les actions des Britanniques et des Américains au Japon étaient importantes mais moins visibles que celles des Français. Cette participation française fait partie d'un politique étrangère plus large, et souvent désastreuse, de l'empire français sous Napoléon III, et a suivi l'intervention française au Mexique. Les membres de la mission française qui ont suivi leurs alliés japonais jusqu'à Hokkaidō avaient préalablement démissionné ou déserté l'armée française avant de les accompagner. Bien qu'ils aient été rapidement graciés à leur retour en France, pour certains, tel Jules Brunet qui a commencé une brillante carrière, leur participation n'était pas préméditée ou politiquement guidée, mais était plutôt une question de choix personnel et de conviction. Bien que défaite dans ce conflit, et encore défaite pendant la guerre franco-prussienne, la France a continué de jouer un rôle important dans la modernisation du Japon : une deuxième mission militaire a été envoyée en 1872, et la première véritable flotte moderne de la marine impériale japonaise a été construite sous les directives de l'ingénieur français Émile Bertin dans les années 1880.

    Modernisation

    Bien que la modernisation du Japon soit généralement exposée comme commençant pendant la période de Meiji (1868), elle a réellement commencé plus tôt à partir d'environ 1853 pendant les dernières années du Shogunat Tokugawa (la période du Bakumatsu). La bataille de Hakodate de 1869 montre deux adversaires équipés de matériel moderne, où la puissance de la vapeur et des armes joue le rôle principal, bien que quelques éléments militaires traditionnels soient clairement demeurés. Beaucoup de connaissances scientifiques et technologiques occidentales étaient déjà entrées au Japon depuis 1720 environ avec le rangaku, l'étude des sciences occidentales, et depuis 1853, le Shogunat Tokugawa avaient été occupé à moderniser le pays et à l'ouvrir à l'influence étrangère. Dans une certaine mesure, le mouvement de la restauration, fondé sur l'idéologie du Sonnō jōi, était une réaction à cette modernisation, bien que, à la fin, l'empereur Meiji ait choisi de suivre une politique semblable sous le principe de Fukoku kyōhei ("pays riche, armée forte"). Certains des anciens défenseurs de Satsuma, telle que Takamori Saigō, se révolteront contre cette situation, menant à la rébellion de Satsuma en 1877

    La guerre franco-allemande, parfois appelée guerre franco-prussienne ou guerre de 1870, opposa le Second Empire français au royaume de Prusse et ses alliés. Le conflit, qui dura du 19 juillet 1870 au 29 janvier 1871, marqua le point culminant de la tension entre les deux puissances, résultant de la volonté prussienne d'unifier l'Allemagne, qui était alors une mosaïque d'États indépendants. Il se termina par une défaite française qui entraîna la chute du Second Empire français et de Napoléon III ainsi que la perte du territoire français de l'« Alsace-Moselle »(appelée parfois Alsace-Lorraine). Côté allemand, ce fut un élément primordial de l'unification allemande, initiée par Bismarck et le point de création de l'Empire allemand.Cette guerre (avec la perte de l'Alsace-Lorraine) engendrera longtemps un sentiment revanchard français, notamment au début de la Première Guerre mondiale.

    la marine française ne joua qu’un rôle naval insignifiant pendant la guerre de 1870.

    L’escadre du Nord fut bien envoyée dans la Baltique et la mer du Nord pour établir le blocus des côtes allemandes, mais cet envoi fut différé un temps relativement long, car on agita sérieusement l’idée de faire transporter à notre flotte, un corps de débarquement destiné à opérer une puissante diversion sur les derrières de la mobilisation.

    Le combat du Bouvet et du Meteor est une bataille navale livrée le 9 novembre 1870 au large de la Havane, durant la guerre franco-allemande de 1870-1871.

    La situation navale

     la corvette Augusta dans la Gironde (lithographie d'Alexander Kircher).

    La guerre de 1870 fut essentiellement terrestre ; l'écrasante supériorité navale de la France interdisait en effet à l'Allemagne toute opération maritime d'envergure, et la plupart de ses navires restèrent prudemment dans leurs bases ou dans des ports neutres, bloqués par les escadres françaises. Quant à la France, aucun des projets ambitieux de débarquement sur les côtes d'Allemagne du Nord n'aboutit et sa flotte dut se contenter de soumettre à un blocus serré les ports ennemis.

    Il y eut toutefois quelques capitaines allemands assez audacieux pour défier les marins français : ainsi, en mer Baltique, le yacht Grille échangea des coups de canons avec un aviso français le 17 août 1870 mais il dut se replier devant l'arrivée d'une frégate et d'une corvette et le 27 août en baie de Dantzig, la corvette la Nymphe eut une escarmouche sans résultat avec un bâtiment français. De même la corvette Augusta parvint à forcer le blocus de Wilhelmshaven, et réussit à capturer trois navires marchands au large de Brest, de Rochefort puis de l'embouchure de la Gironde, avant d'être poursuivie par la frégate l'Héroïne et contrainte de se réfugier dans le port espagnol de Vigo, où elle demeura jusqu'à la fin des hostilités.

    Enfin la canonnière Meteor livra le seul véritable combat naval du conflit.

    Le combat deroulement du combat du Bouvet et du Meteor (E. Farret, revue maritime et coloniale 1881)

      combat du Bouvet et du Meteor: Le Bouvet éperonne son adversaire Charles Leduc 1831-1911

    Alors qu'il relâchait à Cuba (alors colonie espagnole), dans le port de La Havane, le Meteor (canonnière prussienne, 1 canon de 150 mm (de 240 mm selon l'historien militaire René Chartrand2), 2 canons de 120 mm) fut découvert le 8 novembre par l'aviso français le Bouvet (classe Guichen - 1 canon de 160 mm, 2 canons de 120 mm). Le capitaine de frégate Alexandre Franquet, commandant du Bouvet, lança un défi pour le lendemain à son homologue allemand, le kapitänleutnant Knorr, qui le releva7 (dans son récit de la bataille publié le 19 novembre 1870, le New York Times indique toutefois que le défi aurait été lancé par le capitaine prussien). Le Bouvet quitta La Havane pour rejoindre les eaux internationales et attendre le Meteor qui arriva quelques heures plus tard, accompagné des bâtiments espagnols Hernán Cortés et Centinela, dont la mission était de s'assurer que le combat ne se déroulerait pas dans les eaux espagnoles, neutres.

    bouvet

    Le Bouvet était plus rapide que son adversaire et disposait d'une artillerie légèrement plus puissante. Cependant, ces avantages étaient plus théoriques que réels car son canon principal était installé sur un affût à double pivot peu perfectionné qui rendait difficile le pointage efficace de la pièce pendant un combat et le Meteor compensait son manque de vitesse par une excellente manœuvrabilité. En outre, le Bouvet avait été construit avec un surchauffeur à vapeur de chaudière placé sur le pont, sans aucune protection. Le capitaine Franquet, très conscient de la vulnérabilité de cette installation, avait fait édifier autour des protections de fortune avec des sacs de charbon et de sable et des chaînes.

    Le combat commença à 14 h 30, lorsque le Bouvet ouvrit le feu à 4 000 mètres de son adversaire. Pendant les deux heures qui suivirent, les deux navires coururent sur deux lignes parallèles échangeant des bordées aux résultats insignifiants. Puis le Bouvet vira brusquement et se lança à pleine vitesse (10 à 11 nœuds selon le rapport du capitaine Franquet) vers le Meteor afin de tenter une manœuvre d'éperonnage. Celle-ci réussit partiellement l'angle d'attaque étant mauvais, et le choc n'entraina que la chute de la mâture du Meteor, dont le pont se couvrit de débris et de voilures mais qui eut surtout son hélice empêtrée dans les cordages. Les marins allemands essayèrent d'aborder le Bouvet mais ils ne purent mener à bien leur projet, car les deux navires ne restèrent en contact que quelques instants tandis que les Français, qui ne pouvaient faire usage de leur canon de proue trop ardu à manier, tiraient avec des fusils sur le pont adverse. Quasiment immobilisé, le Meteor était à la merci de son adversaire qui reculait pour prendre du champ et foncer à nouveau vers lui pour l'achever, lorsqu'un obus pulvérisa le surchauffeur du Bouvet. La vapeur s'échappant par le tuyau crevé, l'aviso s'immobilisa à son tour.

    Hissant les voiles et bénéficiant d'un vent favorable, le Bouvet s'éloigna au plus vite du lieu du combat tandis que les marins prussiens s'affairaient frénétiquement pour libérer l'hélice du Meteor et se lancer à la poursuite du bâtiment adverse. Le Bouvet parvenant à rejoindre les eaux cubaines, les Espagnols intervinrent alors pour séparer les belligérants qui rentrèrent à La Havane.

      la fin du combat: Le Bouvet qui a hissé ses voiles s'éloigne sous les tirs du Meteor dont le pont est encombré de débris épars (Christopher Rave)

    biilan    Combat d'un autre âge où l'on se lançait des cartels, l'affrontement du Bouvet et du Meteor s'achevait sans vainqueur. Il n'y eut pas d'autre tentative et le Méteor resta sagement jusqu'à la fin de la guerre à la Havane. Deux Allemands perdirent la vie dans l'affrontement tandis qu'un autre était blessé (3 tués et 9 blessés selon Dupont et Taillemite5) alors que les Français déploraient, selon les sources, entre, 3ou 5 blessés et dix tués et blessés. À la suite de ce combat, Franquet fut promu capitaine de vaisseau le 17 décembre 1870 quant à Von Knorr, il reçut la croix de fer de 2e classe et fut nommé capitaine de corvette en 1871.

    http://aufildesmotsetdelhistoire.unblog.fr/2012/11/09/le-9-novembre-1870-%E2%80%93-le-combat-du-bouvet-contre-le-meteor/

    Rare exemple de guerre navale en Afrique subsaharienne, le conflit qui oppose en 1875

    le puissant royaume du Buganda à l'un de ses états vassaux, le Buvuma, se déroule exclusivement au nord du lac Victoria, autour de l'île d'Innghira et oppose d'immenses flottes de pirogues. Trois sanglantes batailles navales sont livrées avant que le royaume du Buganda ne remporte la victoire définitive en utilisant un navire fortifié que les Vouavouma, les habitants du Buvuma, sont incapables de détruire.

    L'incident naval de Pacocha se déroule le 29 mai 1877,

    pendant la rébellion de Nicolas de Pierola contre le gouvernement péruvien de Mariano Ignacio Prado. Il oppose pour la seule et unique fois de l'histoire des bâtiments de la Royal Navy à un navire de guerre péruvien.

    En mai 1877, les rebelles s'emparent du Huáscar dans le port de Callao et l'utilisent comme un bâtiment corsaire contre les intérêts gouvernementaux. C'est ainsi qu'ils arraisonnent deux navires de commerce britanniques et inspectent la correspondance des passagers. L'un d'eux, John Elder proteste avec virulence auprès des autorités consulaires britanniques auxquelles le gouvernement péruvien répond qu'il ne saurait être tenu pour responsable d'actes qu'il qualifie de piraterie. C'est dans ces conditions que le contre amiral de Horsey chef de l'escadre britannique d'Amérique du Sud se voit demander d'intervenir contre le Huáscar, afin de le capturer et de le restituer aux autorités légales.

    Dans l'après-midi du 29 mai, les deux navires britanniques repèrent le Huáscar près de la ville de Ylo. Le péruvien ayant trefusé de baisser pavillon, le combat s'engage à 15h06. HMS Shah ouvre le feu à une distance d'environ 1700 mètres. Le Huáscar riposte.

    pacocha

    Pendant deux heures le duel d'artillerie se poursuit. Avec interruptions de tir quand les projectiles risquent de se perdre dans la ville d'Ylo

    A 15h11, le Huáscar tente de se rapprocher, probablement pour tenter un éperonnage.

    A 15h14, HMS Shah lance une torpille whitehead, mais hors de portée. C'est la première utilisation de cette arme au combat.

    A 17h45, le tir britannique cesse, le Huáscar défilant denvant Ylo.

    La nuit suivante, les britanniques essaient de nouveau de torpiller leur adversaire, par torpilles portées ou torpilles whitehead mais sans succès. Le Huáscar décampe pendant la nuit

    Les conséquences   Le Huáscar a reçu 60 projectiles. Un seul a percé sa cuirasse mais sans conséquences autres qu'un tué et trois blessés. HMS Shah lui avait envoyé 280 projectiles.

    Le lendemain, le navire rebelle se rend aux autorités péruviennes.

    Les navires engagés  Rebelles péruviens

    • Cuirassé Huáscar (type Coles), 1800 tonnes, 1 tourelle blindée, 2 canons de 25 cm, vitesse de 11 nds. Pas de blindage.
    Ce navire, bien que blindé (70 à 120 mm), porte 2 mâts (tripode pour celui de misaine)
     
    Grande BretagneHMS Shah, croiseur de 6350 tonnes, filant 16 nœuds. 2 canons à pivot de 23 cm, 8 de 18 cm et 4 64 livres de chaque bord.
    Ce navire porte la marque du contre-amiral Horsey.
    • HMS Amethyst, croiseur de plus petite taille, armé de 16 canons de 64 livres. Pas de blindage

    Ce combat est aussi le premier à voir une attaque à la torpille autopropulsée

     

    Le combat de Chipana a lieu le 12 avril 1879, pendant la guerre du Pacifique, en face d'Huanillos, au large de la côte chilienne.

    Premier engagement naval du conflit, il oppose dans une lutte indécise les corvettes péruviennes Union et Pilcomayo à la corvette chilienne Magallanes, qui réussit à échapper à ses adversaires avec des avaries mineures après que l'Union a rencontré un problème de moteur, qui l'oblige à abandonner la bataille.

    magallanes

    La bataille navale d'Iquique est une confrontation qui s'est déroulée le 21 mai 1879,

    durant la guerre du Pacifique, un conflit entre le Chili et l'alliance entre le Pérou et la Bolivie. La bataille a eu lieu au port péruvien d'Iquique, Le Huáscar, cuirassé péruvien commandé par Miguel Grau, coulant finalement l'Esmeralda (en), corvette en bois chilienne sous les ordres d' Arturo Prat, après quatre heures de cQuand, le 5 avril 1879, Lima déclare la guerre au gouvernement du Chili, l'armée péruvienne se retrouve avec ses navires complètement bloqués à Callao : la Independencia se trouve en cale sèche avec ses chaudières à terre, le Huáscar est désarmé et privé de son artillerie. Il ne reste donc que quelques petits navires opérationnels, entre autres les corvettes Unión et Pilcomayo.

    mort du caiquiquepitaine de frégate Arturo Prat Chacón, commandant de la Esmeralda durant le blocus de Iquique et héros du combat naval qui s'ensuivit (Thomas Somerscales)

    Le Chili, comme le Pérou, avait déclaré la guerre, pour plusieurs raisons. La première d'entre elles était le contrôle de la mer, pour les besoins de l'armée en campagne, étant donné les longues distances qui séparaient les théâtres d'opérations de leurs bases logistiques. Mais la destruction des navires péruviens était, pour le Chili, d'importance vitale. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement de Santiago planifie la campagne navale. Lima, de son côté, était préoccupée par l’état des principaux navires de guerre ancrés à Callao.

    Le gouvernement du Pérou craignait, durant les premiers jours de la guerre, de voir la flotte chilienne arriver à Callao et détruire ses navires de guerre. D'un autre côté, il appréhendait de ne pouvoir se défendre. La flotte chilienne devait seulement prendre l'artillerie des camps péruviens de Callao. Mais le Pérou, anticipant la manœuvre, avait détruit son artillerie, au cas précisément où son adversaire, prenant le contrôle des principaux ports péruviens, se serait ainsi assuré la mainmise sur le littoral et la mer.

    L'armée péruvienne du sud était déployée à Iquique sous le commandement du général de division Juan Buendía et un autre corps de troupe était implanté à Arequipa sous les ordres d'un colonel.

    balise marquant le site de l'épave de l'Esmaralda dans le port d'Iquique

    Une partie du gouvernement de Santiago préconisait de commencer la guerre du Pacifique en frappant le premier port péruvien de Callao. Cependant, le contre-amiral Juan Williams Rebolledo était partisan de bloquer Iquique, qui à ce moment était devenu le deuxième port en importance : il se trompait. Quand il réagit et décida l'attaque sur Callao, il était déjà trop tard, l'escadre péruvienne n'était plus dans le port mais naviguait déjà pour attaquer l'arrière-garde chilienne. Lorsqu'il se rendit compte de la menace, l'amiral chilien essaya désespérément de faire route au sud pour protéger son arrière-garde, qui était formée des navires de guerre l'Esmeralda de type corvette, et la canonnière goélette Covadonga. De nouveau, il fut pris de court : les navires péruviens Huáscar et Independencia, formant la Première Division navale et commandés par le capitaine Miguel Grau Seminario, croisaient déjà dans les eaux d'Iquique, guettant l'arrière-garde de Williams Rebolledo.

    Esmaralda

    Le 2 avril 1879, le gouvernement chilien adresse au vice-amiral Juan Williams Rebolledo, commandant en chef de son escadre, un message destiné au vice-amiral Juan Williams Rebolledo :

    «  Déclaration de guerre au Pérou imminente. Godoy et Lavalle s'en vont demain. Veuillez procéder comme en campagne. Godoy me dit : La situation de l'escadre à Callao est mauvaise. L'attaquer par surprise à l'aube serait très sûr, mais il serait préférable de le faire hors de portée des batteries. L'effectif de l'armée péruvienne est de 6 080 toutes armes confondues et de 2 500 gendarmes et policiers. »

    Peu après le gouvernement remet un autre message :

    «  Une déclaration de guerre se sait à Lima. Vous essaierez de détruire ou d'immobiliser la flotte péruvienne, d'empêcher la fortification d'Iquique ou de la détruire, d'appréhender les transports, de bloquer des ports et d'y procéder de toutes les manières possibles. A. Saavedra. Ministre de la Guerre  »

    Cependant, au lieu de mettre sa supériorité à profit et d'attaquer dans un premier temps la flotte péruvienne toujours mouillée à Callao, le commando naval chilien se dispose à bombarder les ports méridionaux du Pérou - alors qu'il lui a été ordonné de bloquer le port d'Iquique. L'erreur de l'amiral Williams allait lui coûter très cher : quand il décide finalement d'intervenir à Callao, il est trop tard : la Première Division Navale c'est-à-dire le Huáscar, l'Independencia, le Chalaco, le De Lima et l' Oroya, accompagnés par le Manchot Cápac, de la Deuxième Division Navale, avaient levé l'ancre le 16 mai en direction de Arica, en escortant le président du Pérou Mariano Ignace Prado et son État-Major, qui y arriveront quatre jours après.

    Le Huáscar se retrouve en mer avec un équipage de deux cents hommes. Un capitaine de frégate, un capitaine d'une corvette, trois capitaines, trois seconds et un sous-lieutenant de frégate furent engagés aux côtés de Grau. On comptait également quatre chirurgiens et huit aspirants de marine, huit machinistes, en majorité britanniques et vingt-cinq marins. De la même manière il y avait 42 artilleurs et deux détachements de l'armée : la colonne Constitución et la garnison du bataillon Ayacucho N º 3, à laquelle sont intégrés 45 soldats sous la conduite de deux capitaines. Ils disposaient également de marins, de mousses, responsables de chaudières et de charbonniers.

    Une fois à Arica, les Péruviens reçoivent l'information que la flotte chilienne naviguait vers Callao et que trois navires ennemis, la corvette Esmeralda, la canonnière Covadonga et le transporteur Lamar restaient à bloquer le port de Iquique. Ils apprirent aussi qu'un convoi méridional qui transportait deux mille cinq cents soldats depuis Valparaíso se dirigeait vers Antofagasta. Cette situation requérant des mesures immédiates, le président péruvien a disposé le Huáscar et l' Indépendancia devant Iquique avec ordre de casser le blocage et de capturer ou de détruire les vaisseaux chiliens. Ils attaqueront donc le convoi de Valparaiso et, finalement, saboteront l'installation de traitement en eau potable de Antofagasta pour éviter qu'elle puisse être utilisée par les troupes des adversaires.

    Le combat naval d'Iquique

    moument en l'honneur d'Arturo Prat Chacón à Santiago du Chili.

    À 8 heures le 21 mai, les cuirassés atteignent leurs objectifs et neutralisent les navires chiliens qui se trouvent à l'entrée de la baie. Surprise et en infériorité, la Marine chilienne entame malgré tout le combat. En comprenant que pour résoudre la situation, il ne restait que les armes, le commandant Grau s'écrie alors à l'adresse de ses soldats :

    «  Membres de l'équipage du Huáscar. Il est l'heure de punir les ennemis de la Patrie et j'espère que vous saurez le faire en récoltant de nouveaux lauriers et de nouvelles gloires dignes de briller au côté de Junín, d'Ayacucho, d'Abtao et du dos de Mayo. Vive le Pérou !  »

    fin de l' Esmeralda (Thomas Somerscales),

    Presque au même moment, quand le brouillard commençait à disparaître, la vigie de la Covadonga cria :

    « Des fumées au nord ! »

    Le capitaine de la corvette Carlos Condell de la Haza communique les faits au capitaine de frégate Arturo Prat, commandant de l'Esmeralda.

    La corvette Esmeralda, le principal navire chilien, dispose de presque deux cents hommes, chiffre similaire à celui du Huáscar. La réponse du commandant Prat n'est pas moins flamboyante :

    «  Jeunes gens ! Le conflit est inégal, mais essentiel et de valeur. Notre drapeau n'a jamais été abaissé devant l'ennemi et j'espère que ce n'est pas à cette occasion que cela se produira. Quant à moi je vous assure, que tant que je vivrai, ce drapeau s'élèvera dans ce lieu et si je meurs, mes officiers sauront s'acquitter de leur devoir. Vive le Chili ! »

    Les deux « Vive le Pérou ! » et « Vive le Chili ! » se sont répandus aux deux extrémités des eaux d'Iquique, témoins silencieux du premier duel d'envergure entre les deux meilleures marines du continent sud-américain.

    L'Esmeralda était une corvette construite en bois de 850 tonnes à propulsion mixte voile/vapeur, avec une puissance mécanique affichée de 200 chevaux, des canons de 40 kilogrammes, quatre de 30 kilogrammes et deux de six kilogrammes. Le Huáscar, déplaçait quant à lui 1 130 tonnes, avec un blindage d'une épaisseur de 4 pouces et demi, deux canons de calibre 300 mm placés dans une tourelle mobile - dont le mécanisme était toutefois manuel et dont le déplacement d'un point de visée à un autre ne prenait pas moins d'une demi-heure.

    Durant la première demi-heure, le Huáscar combattit seulement en manœuvrant contre les deux navires ennemis. Cependant, quand la Independencia approcha pour engager le combat, la Covadonga, sous la conduite du capitaine de corvette Charles Condell de la Haza, commença à s'éloigner de la zone de combat en direction du sud, Grau ordonnant alors au capitaine de frégate Jean Guillermo More Ruiz de lui donner la chasse ce que celui-ci effectua immédiatement en virant son vaisseau en direction de Punta Gruesa.

      Prat, le héros chilien de la bataille d'Iquique

    L'Esmeralda se retrouva sans échappatoire aux manœuvres du Huáscar, qui le poursuivait entre la rade d'Iquique et de El Colorado. Par principe Grau ordonne un coup de semonce en l'air pour obtenir la reddition de l'adversaire. Celui-ci l'ignore et riposte par une bordée de projectiles inutiles car incapables de traverser la cuirasse du Huáscar. D'autre part, les manœuvres de l' Esmeralda, qui se maintenait très proche de la terre, limitaient l'usage de l'artillerie péruvienne par crainte que les projectiles atteignent la population d'Iquique et lui causent des dommages matériels et des pertes en vies humaines.

    Les soldats péruviens, installés sur la côte avec une batterie de canons de neuf livres, ont commencé à tirer sur la corvette chilienne, en l'atteignant et en tuant trois membres de l'équipage.

    Le combat entre les deux vaisseaux devait se prolonger durant plus de trois heures. Une heure avant l'assaut et durant un relâchement de l'artillerie, Grau décida de mettre fin à cette rencontre dramatique en recourant à l'éperonnage. Le bateau péruvien exécute alors une manœuvre et s'avance par le sud, l' Esmeralda se trouvant au nord, tout près de la terre, poursuivie par le Huáscar. Par deux fois la corvette évita l'éperonnage en présentant la poupe dans la première tentative et la proue dans l'autre, de façon à ce que les impacts ne lui causent pas de plus grands dommages. Cependant, l'échange d'artillerie continuait et le vaisseau, malgré les coups reçus ne se rendait pas et répliquait toujours avec toute sa puissance de feu.

    timbre chilien émis à la mémoire du capitaine Prat

    Il s'avère que durant la première passe d'armes, quand les deux navires furent côte à côte, le capitaine Arturo Prat, conscient que son vaisseau était incapable de soutenir victorieusement le combat, dans un acte singulier d'héroïsme, aborda le Huáscar accompagné seulement du sergent Juan de Dios Aldea, une épée et un pistolet à une main, au cri de : « à l'abordage muchachos ! » . Une fois à bord, il s'est avancé vers le poste de commandement, le lieutenant Jorge Velarde lui emboîtant le pas. Malheureusement, le commandant de l'Esmeralda, a sans doute été tué par une décharge de fusil du sergent Juan de Dios Aldea, quand ils s'approchaient du poste de commandement1.

    Quand se produisit la deuxième passe d'armes, une seconde tentative d'abordage par les douze autres membres de l'équipage chiliens, sous la conduite du lieutenant Ignace Serrano, fut tout aussi infructueuse et ceux-ci succombèrent en s'acquittant dans l'honneur de leur devoir. L'histoire a inscrit pour la postérité que le capitaine Michel Grau Seminario, a noblement essayé de prévenir la mort d'Arturo Prat Chacón, mais le fracas de la lutte, que ne connait ni bons ni héros, a empêché de le sauver.

    Au troisième impact de l'éperon et après deux coups de canon, l'Esmeralda se brise et coule. Seul son pavillon dépasse encore de l'eau. Ce combat dramatique se termine à 12 h 10. Au total, le Huáscar a tiré quarante projectiles. Les Chiliens ont accusé 135 morts. Les Péruviens ont perdu le jeune lieutenant Jorge Velarde et sept marins sont blessés. Immédiatement, avant d'avancer vers la Covadonga, Grau organise le sauvetage des 62 survivants, dont le dernier lieutenant Luis Uribe Orrego, qui a salué le geste humanitaire du commandant du Huáscar.

    Combat naval de Punta Gruesa

    capitaine de Corbeta Carlos Condell de la Haza, commandant en chef de la canonnière "Covadonga" (Juan Francisco Gonzalez).

    La victoire péruvienne se voit assombrie par la perte de l’Independencia, un cuirassé de 2 000 tonnes qui, après trois heures de combats, s'échoue sur les récifs en face de Punta Grueso (pointe Grosse) tandis qu'il essayait d'éperonner pour la troisième fois la canonnière Covadonga. Il coule en entraînant la perte de 26 marins péruviens, sans compter les nombreux blessés, ceci pour capturer un navire en bois de 412 tonnes. Cependant durant cette action, un projectile de 250 livres de la Indépendancia a réussi à traverser la canonnière chilienne de bâbord à un tribord, cassant le mat de misaine et tuant deux membres de l'équipage dont un chirurgien et détruisant l'un des deux canots.

    Les Chiliens ont fait tirer 59 coups de canon, 45 tares de mitraille et 3 400 coups de fusil. Même si les rochers ne figuraient pas sur les cartes, le commandant More de l'Independencia revendiquera 8 mois plus tard sa seule responsabilité devant les batteries de canons lors de la bataille d'Arica.

    À partir de ce moment Grau et le Huáscar se retrouvèrent pratiquement seuls face à la flotte chilienne presque intacte. Cependant ils réussirent pendant plusieurs mois à dominer la mer et à retarder ainsi la réalisation des plans de campagne terrestre chilienne qui nécessitaient l'acheminement de troupes par voie maritime vers les théâtres d'opérations.

    Les prisonniers de l’Esmeralda

    sepultures provisoires de Prat et Serrano

    Les survivants de l’Esmeralda sont rassemblés sur le pont du Huáscar où ils trouvent des vêtements secs et de la nourriture par ordre du capitaine de navire Miguel Grau Seminario. Après le combat naval, ils furent débarqués dans le port d'Iquique où le commandant de Division refusa de les aider et même de s'occuper des corps de Arturo Prat et de Serrano. Mais par la suite, apaisé par la victoire, Buendia les reçoit, les loge dans les édifices publics de Iquique et les pourvoit même en vêtements, en nourriture et autres objets somptueux comme le montre la lettre du vice-consul britannique de Iquique2. Les corps de Arturo Prat et de Serrano qui se trouvaient à l'hôpital, ont été enterrés par un habitant espagnol, Eduardo Llanos, auprès des autres membres de sa colonie, le 22 mai vers 17 heures 30 au cimetière d'Iquique, à ses frais

    Tradition et commémoration de l'événement au Chili

    mausolée d'Arturo Prat à Valparaíso

    Le corps du capitaine Arturo Prat est transféré à Valparaíso en 1888 et inhumé dans un mausolée selon la volonté de la population. Par ce monument un hommage est ainsi rendu aux héros chiliens du combat et chaque année, en présence du président du Chili, la mémoire d'Arturo Prat est saluée par un défilé militaire.

    Suite à la décision du Congrès national de Valparaíso, la Constitution de 1980 exige du président de donner annuellement un discours en l'honneur d'Arturo Prat dans la même ville. C'est devenu une tradition qui perdure depuis.

    D'abord, le président de la république prononce son discours devant les cent vingt députés et les trente-huit sénateurs, à qui se joignent les ambassadeurs, les autorités de l'état, les ministres, les sous-secrétaires, les intendants et gouverneurs, ainsi que le public - la lecture du discours se faisant en direct. Après ce discours et les honneurs respectifs, le président se déplace de quelques mètres jusqu'au mausolée de Arturo Prat, placé sur la place Sotomayor, où en compagnie de l'amiral, commandant en chef de l'Armada, il assiste au défilé militaire qui s'y déroule.ombat.

     

                 

    La bataille de Fuzhou, ou bataille de Foochow,

    également connu sous le nom de combat naval de Fou-Tchéou ou encore bataille navale de la Pagode

    (en chinois : 馬江海戰, 馬江之役 ou 馬尾海戰 , littéralement bataille de Mawei), est une bataille navale de la guerre franco-chinoise. Elle a eu lieu le 23 août 1884 au large de Pagoda Anchorage dans le port de Mawei (馬尾), à 15 kilomètres au sud-est de la ville de Fuzhou (Foochow). Au cours de cette bataille, l'escadre d'Extrême-Orient commandée par l'amiral Courbet réduisit pratiquement à néant la flotte du Fujian, l'une des quatre flottes régionales chinoises.

    les différents affrontements de la guerre franco-chinoise.

    fou-tcheou

     

     

    Le combat de Shipu (en chinois 石浦沉船事件) est un engagement naval

    survenu dans la nuit du 14 au 15 février 1885, dans la baie de Shipu (Zhejiang, Chine) dans le cadre de la guerre franco-chinoise de 1883-1885  Lors de la bataille de Fuzhou, l'escadre française de l'amiral Courbet ayant détruit la plus grande partie de la flotte chinoise, celle-ci ne possédait plus que cinq grandes unités : trois croiseurs modernes et rapides construits en Allemagne et deux frégates plus lentes, la Yuyuan et la Chengqing. Ces bâtiments mouillaient à Shanghai et étaient totalement inaccessibles à leurs adversaires.

    À la fin de janvier 1885, l'amiral Amédée Courbet ayant appris que ces navires avaient pris la mer, décida de se lancer à leur poursuite. Le 11 février, les vaisseaux chinois sont aperçus, cinglant vers la baie de Shipu.

    Il apparait très vite que les trois croiseurs étaient plus rapides que les navires français ; en revanche, il n'en était pas de même pour les frégates. Elles se réfugièrent dans la baie, protégée par des batteries d'artillerie alors que les croiseurs continuaient leur route.

    Courbet prend la décision d'attaquer.

    Dans la nuit du 14 au 15 février, deux canots à vapeur armés de torpilles, respectivement commandés par le capitaine de frégate Palma Gourdon, commandant en second du Bayard et chef de cette expédition, et par le lieutenant de vaisseau Émile Duboc, quittent le Bayard, navire amiral de la flotte française et s'engagent dans la baie, guidés un temps par la vedette et la baleinière du Bayard. À 3 h 30 du matin, ils lancent leurs torpilles sur la Yuyuan qui, touchée, riposte de toutes ses pièces. Elle manque les assaillants, mais atteint en revanche la Chengqing, qui lui réplique. Les canons chinois terminent ce que les Français ont commencé et les deux frégates s'entre-détruisent et coulent, tandis que les batteries terrestres ouvrent le feu sur tout le monde.

    Le succès est total pour les attaquants qui ne déplorent qu'un mort lors du combat.  

    Navires français présents à Shipu

    navire amiral de l'escadrefrançaise.

    La Bataille de Pungdo (japonais: 豊島沖海戦) est le premier engagement naval de la guerre sino-japonaise (1894-1895).

    Elle est livrée le 25 juillet 1894 au large d'Asan, Chungcheongnam-do, en Corée et elle oppose trois croiseurs de la marine impériale japonaise à trois bâtiments chinois de la flotte de Beiyang escortant un navire transportant des troupes de l'armée de Beiyang et se termine par la défaite de ces derniers.

    pungdo

    Le bombardement de Zanzibar zanzibar

    fut le seul événement militaire de la guerre anglo-zanzibarite qui opposa le Royaume-Uni à Zanzibar le 27 août 1896. Avec une durée de 38 minutes, ce conflit détient le record de la guerre la plus courte de l'histoire. La cause immédiate de la guerre fut la mort du sultan pro-britannique Hamad ibn Thuwaini le 25 août 1896 et l'accession au trône de son cousin germain et beau-frère de Khalid ibn Bargach. Les autorités britanniques préféraient Hamoud ibn Mohammed (en) plus proche de leurs intérêts. Selon un traité signé en 1886, le sultan devait obtenir la permission du consul britannique avant d'être intronisé et Khalid n'avait pas respecté cette obligation. Les Britanniques considérèrent qu'il s'agissait d'un casus belli et envoyèrent un ultimatum à Khalid lui demandant de quitter le palais et de replier ses forces. En réponse, Khalid se barricada dans le palais.

    L'ultimatum expira à 9 h EAT le 27 août alors que les Britanniques avaient rassemblé trois croiseurs, deux canonnières, 150 fusiliers marins et 900 Zanzibarites dans le port. L'escadre de la Royal Navy était commandée par le contre-amiral Harry Rawson alors que les soldats zanzibarites étaient menés par le brigadier-général Lloyd Mathews (en). Environ 2 800 soldats zanzibarites défendaient le palais ; la majorité avait été recrutée parmi la population civile mais il y avait également les gardes du palais et plusieurs centaines de serviteurs et d'esclaves. Les défenseurs possédaient plusieurs pièces d'artillerie pointées sur les navires britanniques. Le bombardement qui commença à 9 h 2 incendia le palais et détruisit les canons zanzibarites. Durant un bref affrontement naval, les Britanniques coulèrent plusieurs navires zanzibarites. Le drapeau du palais fut arraché par un obus et les tirs cessèrent à 9 h 40.

    Il y eut 500 victimes du côté des forces du sultan alors qu'un seul marin fut blessé du côté britannique. Khalid se réfugia dans le consulat allemand avant de s'échapper en Afrique orientale allemande (actuelle Tanzanie) et les Britanniques placèrent Hamoud bin Mohammed à la tête d'un gouvernement fantoche. La guerre marqua la fin de Zanzibar en tant qu'État souverain et le début d'une forte influence britannique.

    Zanzibar était un pays insulaire de l'océan Indien situé au large des côtes du Tanganyika ; il appartient aujourd'hui à la Tanzanie. L'île principale de l'archipel, Unguja, était sous le contrôle nominal des sultans d'Oman depuis 1698 lorsqu'ils avaient chassé les Portugais qui la contrôlaient depuis 14998. Le sultan Majid ben Saïd déclara l'indépendance de l'île en 1858 et celle-ci fut reconnue par le Royaume-Uni. Les sultans suivants établirent leur capitale et le siège de leur gouvernement dans la ville de Zanzibar et un palais fut construit sur le front de mer. En 1896, il était composé du palais appelé Beit al-Hukm, un harem et le Beit al-Ajaib (« maison des merveilles »), un lieu de cérémonie considéré comme le premier bâtiment d'Afrique de l'Est à avoir l'électricité9. Le complexe était principalement construit en bois local et n'était pas conçu comme une structure défensive1 Les trois bâtiments étaient alignés sur le front de mer et reliés par des ponts couverts en bois au-dessus du niveau du sol.

    La Grande-Bretagne reconnut la souveraineté de Zanzibar et de son sultanat en 1886 après une longue période de relations amicales. L'Allemagne était cependant également intéressé par la région et les deux puissances s'opposèrent pour le contrôle du commerce et des territoires dans la région tout au long de la fin du XIXe siècle14. En 1888, le sultan Khalifah (en) céda le contrôle du Kenya à la Grande-Bretagne et du Tanganyika à l'Allemagne et cela entraîna l'abolition de l'esclavage dans ces territoires. Les populations arabes s'opposèrent à cette interruption d'un commerce lucratif et certains se révoltèrent. Les autorités allemandes du Tanganyika refusèrent également d'arborer le drapeau de Zanzibar et cela entraîna des affrontements armés entre les troupes allemandes et la population locale. Des combats dans la ville de Tanga coûtèrent la vie à 20 arabes.

    Le sultan Khalifah détacha des troupes zanzibarites menée par le général Lloyd Mathews (en), un ancien lieutenant de la Royal Navy, pour rétablir l'ordre au Tanganyika. L'opération fut un succès mais les sentiments antigermaniques restèrent forts parmi la population zanzibarite. D'autres affrontements eurent lieu à Bagamoyo où 150 locaux furent tués par les soldats allemands et à Ketwa où des représentants allemands et leurs serviteurs furent assassinés Khalifah accorda ensuite des droits commerciaux à la Compagnie britannique impériale d'Afrique de l'Est qui, avec l'aide allemande, organisa un blocus naval pour mettre un terme au commerce local des esclaves16. À la mort de Khalifah en 1890, Ali bin Saïd lui succéda17. Il abolit le commerce local des esclaves (mais pas leur possession), fit de Zanzibar un protectorat britannique et nomma un premier ministre britannique pour diriger son Cabinet. Les Britanniques reçurent également un droit de veto sur la nomination des futurs sultans.

    L'année de l'accession au trône d'Ali vit également la signature du traité Heligoland-Zanzibar entre le Royaume-Uni et l'Allemagne. Cet accord établissait officiellement la frontière entre leurs sphères d'influence en Afrique de l'Est et l'Allemagne promettait de ne pas intervenir dans la politique britannique concernant le Zanzibar19. Le gouvernement du Royaume-Uni disposait ainsi d'une plus grande influence sur place pour éradiquer l'esclavage dans la région, un objectif qu'il avait depuis 1804.

    Le successeur d'Ali fut Hamad ibn Thuwaini qui devint sultan en 1893. Hamad conserva des relations étroites avec le Royaume-Uni mais la population locale était de plus en plus opposée à l'influence grandissante des Britanniques et à l'abolition du profitable commerce des esclaves. Pour contrôler cette dissidence, les autorités britanniques autorisèrent le sultan à lever une unité de protection rapprochée de 1 000 hommes pour protéger le palais mais ces troupes furent rapidement impliquées dans des accrochages avec la police commandée par les Britanniques. Les résidents européens à Zanzibar se plaignirent également des activités de la protection rapprochée.

    25 août   canonnière HMS Sparrow vers 1900

    Le sultan Hamad mourut soudainement à 11 h 40 EAT (8 h 40 UTC) le 25 août 1896. Son neveu de 29 ans, Khalid ibn Bargach, soupçonné par certains de l'avoir assassiné entra dans le palais de Zanzibar sans l'autorisation britannique, en violation du traité signé avec Al. Le gouvernement britannique préférait un autre candidat, Hamoud ibn Mohammed (en), plus disposé à satisfaire ses exigences. Khalid fut averti par le consul et le représentant britannique à Zanzibar, Basil Cave, et le général Mathews de réfléchir sérieusement à ses décisions. Cette situation s'était déjà produite trois années auparavant quand Khalid avait tenté de devenir sultan après la mort d'Ali et le consul-général britannique, Rennell Rodd, l'avait persuadé de renoncer.

    Khalid ignora les mises en garde et ses troupes commencèrent à se rassembler sur la place du palais sous le commandement du capitaine Saleh de la force de protection rapprochée. À la fin de la journée, Khalid disposait de 2 800 hommes armés de fusils et de mousquets. La majorité des forces se composait de civils mais également de 700 askaris zanzibarites qui avaient rejoint Khalid L'artillerie du sultan, plusieurs mitrailleuses Maxim et Gatling, un canon de bronze de XVIIe siècle et deux canons de 12 livres était dirigée contre les navires britanniques situés dans le port canons de 12 livres avaient été offerts au sultan par l'empereur allemand, Guillaume II. Les troupes du sultan prirent également possession de la marine zanzibarite composée d'un sloop en bois, le HHS Glasgow construit pour le sultan en 1878 en tant que yacht royal sur le modèle d'une frégate britannique.

    Mathews et Cave commencèrent aussi à rassembler leurs forces, 900 askaris zanzibarites du lieutenant Arthur Raikes qui appartenaient également à l'armée zanzibarite où il avait le grade de brigadier-généra 150 marins et fusiliers furent débarqués par le croiseur protégé HMS Philomel et la canonnière HMS Thrush qui étaient ancrés dans le port. Le contingent britannique, commandé par le capitaine O'Callaghan, arriva sur la côte quinze minutes après en avoir reçu l'ordre pour s'opposer à de possibles émeutes24,29. Des marins du HMS Thrush menés par le lieutenant Watson furent débarqués pour protéger le consulat britannique où les citoyens britanniques devaient se réfugier. Le HMS Sparrow, une autre canonnière, entra dans le port et s'ancra devant le palais à côté du HMS Thrush

    Les diplomates britanniques s'inquiétèrent de la possible déloyauté des askaris de Raikes mais ils se révélèrent être des troupes professionnelles et efficaces endurcies par l'entraînement et plusieurs expéditions en Afrique de l'Est. Elles furent par la suite les seules troupes à avoir été prises pour cible par les défenseurs. Les soldats de Raikes disposaient de deux mitrailleuses Maxim et d'un canon de 9 livres et étaient stationnés dans le bâtiment des douanes à proximitéLe sultan chercha à convaincre le consul américain, Richard Mohun (en), de reconnaître sa prise de pouvoir mais ce dernier répondit que « comme son accession n'avait pas été approuvée par le gouvernement de Sa Majesté, il était impossible de répondre ».

    Cave continua d'envoyer des messages à Khalid pour lui demander de disperser ses troupes, d'abaisser son drapeau et d'abandonner le palais et de retourner chez lui mais ces conditions furent ignorées et Khalid répondit qu'il se proclamerait lui-même sultan à 15 h. Cave l'avertit que cela constituerait un acte de révolte et que la prise de pouvoir de Khalid ne serait pas reconnue par le gouvernement britannique. À 14 h 30, le sultan Hamad fut enterré et exactement 30 minutes plus tard, une salve de canon proclama la prise de pouvoir de Khalid. Cave ne pouvait pas ouvrir les hostilités sans l'autorisation de son gouvernement et télégraphia le message suivant au secrétaire d'État des Affaires étrangères, Lord Salisbury, à Londres : « Sommes-nous autorisés, dans l'éventualité où toutes les tentatives pour trouver une solution pacifique se révèlent inutiles, à ouvrir le feu sur le palais depuis les navires de guerre ? ». Dans le même temps, Cave demanda à tous les consuls étrangers de mettre leurs drapeaux en berne en honneur du sultan décédé et de ne pas reconnaître la prise de pouvoir de Khalid, ce qu'ils acceptèrent  

    26 août

    les HMS St George et Philomel dans le port de Zanzibar

    À 10 h le 26 août, le croiseur protégé HMS Racoon arriva à Zanzibar et s'ancra pour former une ligne avec les HMS Thrush et Sparrow. À 14 h, le croiseur protégé HMS St George de la classe Edgar, le navire-amiral de la flottille du cap de Bonne-Espérance, entra dans le port. À bord se trouvaient le contre-amiral Harry Rawson et de nouvelles troupes et marins britanniques. Au même moment, l'escadre reçut la réponse de Lord Salisbury l'autorisant à user des moyens à sa disposition pour chasser Khalid. Le message était « Vous êtes autorisés à prendre toutes les mesures que vous jugerez nécessaires et serez soutenus dans vos actions par le gouvernement de Sa Majesté. Ne tentez cependant pas d'action dont vous n'êtes pas certains de réussir ».

    Cave tenta à nouveau de négocier avec Khalid mais après l'échec des discussions, Rawson lui envoya un ultimatum lui demandant de quitter le palais avant 9 h le lendemain ou il ouvrirait le feu. Dans l'après-midi, tous les navires marchands furent évacués du port et les femmes et les enfants britanniques furent emmenés à bord du HMS St George et d'un navire de la British-India Steam Navigation Company pour leur protection. Pendant la nuit, le consul Mohun commenta : « Le silence au-dessus de Zanzibar était effrayant. Habituellement les tambours battaient et les bébés criaient mais cette nuit il n'y eut pas un bruit ».  

    27 août

    disposition des navires à 9 h

    À 8 h le 27 août, un messager de Khalid demanda l'ouverture de pourparlers mais Cave répondit que le sultan devait d'abord accepter les termes de l'ultimatum. À 8 h 30, un autre messager de Khalid déclara que « nous n'avons pas l'intention d'abaisser notre drapeau et nous ne croyons pas que vous allez nous tirer dessus » ; Cave répondit « nous n'avons pas l'intention d'ouvrir le feu mais si vous ne faites pas ce l'on vous dit, nous allons certainement le faire ». À 8 h 55 et sans nouvelles du palais, Rawson, qui se trouvait à bord du HMS St George, leva le pavillon « préparez vous au combat».

    À exactement 9 h, le général Lloyd Mathews ordonna aux navires britanniques de commencer le bombardement. À 9 h 2, les HMS Racoon, Thrush et Sparrow ouvrirent simultanément le feu sur le palais. L'un des premiers projectiles du HMS Thrush détruisit un canon arabe de 12 livres. Les obus explosifs causèrent de lourdes pertes parmi les 3 000 défenseurs, serviteurs et esclaves qui se trouvaient dans le palais ou derrière des barricades de caisses. Même si les premiers rapports indiquaient que Khalid avait été capturé et devait être exilé en Inde, le sultan parvint à s'échapper du palais. Un correspondant de l'agence de presse Reuters rapporta que le sultan avait « fui dés les premiers tirs avec tous les chefs arabes qui avaient laissé leurs esclaves et serviteurs poursuivre le combat » mais d'autres sources indiquent qu'il resta dans le palais plus longtemps. Le bombardement cessa vers 9 h 40 alors que le palais et le harem étaient en feu, que l'artillerie ennemie avait été réduite au silence et que le drapeau du sultan avait été arraché.

    Durant le bombardement, un affrontement naval mineur eut lieu à 9 h 5 quand le Glasgow ouvrit le feu sur le HMS St George avec ses sept canons de 9 livres et une mitrailleuse Gatling qui avait été offerte au sultan par la reine Victoria. Les tirs britanniques le coulèrent mais du fait des eaux peu profondes du port, ses mats restèrent hors de l'eau. L'équipage du Glasgow hissa un pavillon britannique en signe de reddition et tous les marins furent secourus par des chaloupes britanniques. Le HMS Thrush coula également deux chaloupes dont l'équipage avait tiré sur le navire avec leurs fusils. Il y eut quelques affrontements sur terre quand les hommes de Khalid tirèrent sur les askaris de Raikes sans grands résultats alors qu'ils approchaient du palais. Les combats cessèrent avec la fin du bombardement. Les Britanniques prirent le contrôle de la ville et du palais et dans l'après-midi Hamoud ibn Mohammed, un arabe favorable aux Britanniques, avait été nommé sultan avec des pouvoirs réduits. Les navires britanniques avaient tiré environ 500 obus, 4 100 balles de mitrailleuses et 1 000 balles de fusils durant l'engagement.   

    Conséquences

      Des marins britanniques prennent la pose devant un canon capturé devant le palais du sultan

    Environ 500 Zanzibarites furent tués ou blessés lors du bombardement, essentiellement dans ou à proximité du palais On ne sait pas quelle proportion de ces victimes était combattante mais les artilleurs de Khalid ont été « décimés ». La seule perte britannique fut un maître gravement blessé à bord du HMS Thrush et qui récupéra par la suite. Même si la majorité des habitants de la ville se rangea du côté des Britanniques, le quartier indien fut pillé et près de 20 habitants furent tués. Environ 150 soldats sikhs de l'armée britannique basés à Mombasa furent transférés à Zanzibar pour rétablir l'ordre40. Les marins des HMS St George et Philomel furent débarqués pour éteindre les incendies qui s'étaient propagés du palais aux bâtiments voisins Les hommes craignaient de s'approcher des entrepôts des douanes où se trouvaient un large stock d'explosif mais aucune explosion n'eut lieu.

    Le sultan Khalid, le capitaine Saleh et une quarantaine de partisans se réfugièrent dans le consulat allemand après avoir quitté le palaisoù ils furent gardés par dix marins et soldats allemands alors que Mathews déploya des hommes à l'extérieur pour les arrêter s'ils tentaient de sorti. Malgré les demandes d'extradition, le consul allemand refusa de livrer Khalid aux Britanniques car les accords d'extradition avec le Royaume-Uni excluait spécifiquement les prisonniers politiques. Le consul allemand promit d'emmener Khalid en Afrique orientale allemande sans « qu'il ne pose le pied sur le sol de Zanzibar ». À 10 h le 2 octobre, le croiseur SMS Seeadler de la marine allemande arriva dans le port ; au moment de la marée haute, l'une de ses chaloupes approcha des jardins du consulat et Khalid passa directement du terrain consulaire à un navire de guerre allemand et ne pouvait donc pas être arrêté par les Britanniques46. Il fut transféré à bord du SMS Seeadler et emmené à Dar es Salaam en Afrique orientale allemande. Khalid fut capturé par les troupes britanniques en 1916 durant la campagne d'Afrique de l'Est de la Première Guerre mondiale et exilé aux Seychelles et à Sainte-Hélène avant d'être autorisé à retourner en Afrique de l'Est où il mourut en 1927 à Mombasa. Les partisans de Khalid furent condamnés à rembourser la valeur des obus tirés contre eux et des dégâts causés par les pillages pour une valeur totale de 300 000 roupies.

    Le sultan Hamoud était loyal envers les Britanniques et joua le rôle d'homme de paille d'un gouvernement contrôlé par les Britanniques ; le sultanat fut seulement maintenu pour ne pas avoir à payer les coûts liés à l'administration de Zanzibar en tant que colonie de la Couronne. Plusieurs mois après la guerre, Hamoud, poussé par les Britanniques, abolit l'esclavage sous toutes ses formes. L'émancipation imposait aux esclaves de se présenter à un bâtiment gouvernemental et elle se révéla être très lente ; en 1906, 17 293 esclaves avaient été libérés sur environ 60 000 en 1891.

     

    Les mats du Glasgow submergé sont visibles sur ce panorama du port de Zanzibar en 1902. La House of Wonders est le bâtiment blanc avec une tour et de nombreux balcons au centre de la photographie et le quartier diplomatique se trouve à droite.

    Le palais, le harem et le phare gravement endommagés par le bombardement furent démolis pour des raisons de sécurité. L'emplacement du palais fut transformé en jardins et un nouveau palais fut construit à la place du harem La House of Wonders ne fut presque pas endommagée et elle devint par la suite le siège de l'administration coloniale britannique. Durant les travaux de rénovation du bâtiment en 1897, une tour-horloge fut ajoutée sur la façade pour remplacer le phare détruit pendant le bombardement. L'épave du Glasgow resta dans le port en face du palais pendant plusieurs années et la faible profondeur de la rade faisait que ses mats émergeaient de l'eau ; il fut finalement ferraillé en 1912.

    Les participants britanniques furent félicités par les gouvernements britannique et zanzibarite pour leurs actions avant et pendant la guerre et beaucoup d'entre-eux furent récompensés. Le général Raikes, chef des askaris, fut fait officier de l'ordre de l'Etoile brillante de Zanzibar le 24 septembre 1896, première classe de l'ordre al-Hamoudieh le 25 août 1897 et devint également commandant des armées zanzibarites. Le général Mathews, le commandant de l'armée zanzibarite, fut fait membre du grand ordre al-Hamoudieh et devint premier ministre et trésorier du gouvernement zanzibarite54. Basil Cave, le consul britannique, fut fait compagnon de l'ordre du Bain le 1erjanvier 1897 et fut promu consul-général le 9 juillet 190356. Harry Rawson fut fait chevalier de l'ordre du Bain pour son rôle à Zanzibar et fut promu amiral ; il devint par la suite gouverneur de Nouvelle-Galles du Sud en Australie57. Rawson fut également fait première classe de l'ordre de l'Etoile brillante de Zanzibar le 8 février 1897 et de l'ordre al-Hamoudieh le 18 juin 1898 Peut-être en raison de l'efficacité de la Royal Navy durant le bombardement, il n'y eut pas d'autre soulèvement contre la domination britannique durant les 67 années de protectorat. La guerre ayant duré environ 40 minutes est considérée comme la plus courte de l'histoire.

                                                       guerre hispano-américaine.

    La guerre hispano-américaine, souvent désignée en Espagne sous le nom de désastre de 98 (« Desastre del 98 »), est un conflit armé qui se déroula d'avril à août 1898 entre les États-Unis et l'Espagne,

    qui eut pour conséquence l'indépendance de Cuba jusqu'en 1901, et la prise de contrôle d'anciennes colonies espagnoles dans les Caraïbes et l'océan Pacifique par les États-Unis.

    La position de l'Espagne en tant que puissance mondiale avait décliné. À la fin du XIXe siècle ne lui restaient que quelques petites possessions dans l'océan Pacifique, l'Afrique et les Indes, la plus grande partie de son empire colonial avait acquis son indépendance, et un certain nombre des zones encore sous contrôle espagnol était susceptible de le faire. Les guérillas opéraient dans les Philippines, et avaient été présentes à Cuba pendant des décennies où une guerre des Dix Ans entre 1868 et 1878 fut une première tentative de Cuba pour obtenir l'indépendance. Cette guerre dite « guerre de Dix Ans » fut déclarée lorsque le planteur cubain Carlos Manuel de Cespedes libéra ses esclaves et forma une armée. Ce mouvement fut suivi par 37 autres planteurs et donna naissance à la Constitution de la République de Cuba.

    Vers 1894, le capital américain investi dans les plantations de canne à sucre et les raffineries de Cuba représente environ 50 millions de dollars américains et le commerce annuel entre les États-Unis et Cuba une centaine de millions de dollars US. Le sucre, qui constitue de loin le principal produit d’exportation, est principalement écoulé vers les États-Unis. Par ailleurs, un certain nombre d’adeptes du commodore Alfred Mahan, célèbre théoricien et stratège, voyaient dans cette île proche des États-Unis une zone propice à la création de bases navales.

    Or, Cuba va connaître des troubles. Le petit peuple des peones y vivait déjà dans la misère, même au temps de la prospérité économique. Mais, après 1890, une série de difficultés rend leur situation encore plus intolérable : concurrence accrue du sucre de betterave européen, baisse du prix du sucre lors de la dépression de 1893 et surtout le tarif douanier Wilson-Gorman (1894) qui augmentait de 40 % les droits de douane sur le sucre et faisait disparaître la position privilégiée du sucre cubain sur le marché américain. Étant donné que le sucre représentait 80 % des ressources de l’île, le résultat fut catastrophique. Les souffrances sociales qui en découlèrent et le mécontentement latent contre la domination espagnole — qui avait déjà amené dans le passé une série de révoltes, notamment en 1868-1878 —, provoqua en mars 1895 une rébellion qui fut le début de la guerre d'indépendance cubaine.

    De part et d’autre on fit preuve de cruauté. Le général espagnol Valeriano Weyler, à partir de février 1896, pratiqua une politique de regroupement forcé d’une grande partie de la population — y compris femmes, enfants, vieillards — derrière des fils de fer barbelé. Les conditions alimentaires et sanitaires étant absolument insuffisantes, des milliers de reconcentrados moururent dans ce qui fut le premier cas moderne de camp de concentration. En deux ans, un huitième de la population, c’est-à-dire environ 200 000 personnes, succomba. De leur côté, les révoltés pratiquaient la politique de la terre brûlée, saccageant et détruisant les propriétés des partisans de l’Espagne et ravageant les plantations de sucre. Leur but était de provoquer la défaite des Espagnols en épuisant toutes leurs ressources.

    L’opinion publique américaine, influencée du reste par les comités révolutionnaires cubains de New York, manifesta assez vite sa sympathie pour ceux qui luttaient pour leur indépendance. Certains journaux particulièrement avides de sensationnel, surtout le New York World de Joseph Pulitzer et le New York Journal de William Randolph Hearst, firent grand cas de la barbarie des Espagnols et de leur commandant en chef, Weyler, surnommé « le boucher ». Des journaux protestants — peut-être en partie par hostilité à l’égard des prêtres catholiques de Cuba —, ainsi qu’un certain nombre d’organes républicains et démocrates se déclarèrent partisans d’une intervention en faveur des insurgés pour des motifs purement humanitaires. D’autre part, des partisans de l’expansion tels Theodore Roosevelt, Henry Cabot Lodge (en) ou Whitelaw Reid du New York Tribune, réclamaient aussi une intervention.

    Ces événements à Cuba coïncidaient dans les années 1890 avec une bataille pour les lecteurs entre les groupes de presse américains Hearst et Pulitzer. Le style de Hearst, qualifié de « journalisme jaune », aurait pu supplanter celui de Pulitzer, et il utilisa le pouvoir de la presse pour influencer l'opinion américaine en faveur de la guerre. Malgré les documents attestant des atrocités commises dans l'île et la réalité d'une rébellion qui combattait le joug espagnol, Hearst fabriquait souvent des histoires ou les montait en épingle dans un langage hautement provocateur. Hearst publia des récits sensationnalistes sur les atrocités que les « Espagnols cruels » infligeaient aux « pauvres Cubains ». Scandalisés par « l'inhumanité » des Espagnols, les Américains étaient incités à demander une « intervention » que même les faucons les plus blasés, tel le jeune Theodore Roosevelt, auraient considéré comme une affaire réglée. Hearst est connu pour sa célèbre réponse à son illustrateur, Frederic Remington, qui estimait que les événements à la Havane ne justifiaient pas une guerre : « Vous fournissez les images, et je fournirai la guerre. »

    En revanche, les journaux reflétant la pensée des milieux économiques ou financiers faisaient ressortir qu’une guerre compromettrait le rétablissement économique qui commençait à se manifester en 1897 et menacerait la stabilité monétaire basée sur l’étalon-or.

    Étant donné l’aspect passionnel du débat et la nature de la lutte à Cuba, il ne fut pas facile pour le gouvernement américain de maintenir une position de neutralité. Le président Cleveland fit tout son possible pour ne pas se laisser entraîner dans une aventure, malgré les pressions du Congrès. Son successeur McKinley s’efforça de suivre la même politique de prudence. L’amorce d’une politique de réformes à Cuba par l’Espagne — renvoi de Weyler, obtention par les Cubains des mêmes droits politiques que les Espagnols, promesse d’une éventuelle autonomie interne — fut loin de satisfaire les révoltés, mais fut bien accueillie par le gouvernement américain et une partie de la presse. Le 6 novembre 1897, le Washington Post titrait : « Pas de guerre avec l’Espagne. Tout porte à croire à la paix. » Une série d’incidents allait pourtant faire monter la tension entre les États-Unis et l’Espagne.

    La publication, le 9 février 1898, par le New York Journal d’une lettre privée de l’ambassadeur espagnol à Washington, D.C., Enrique Dupuy de Lôme (en), dérobée par un espion des insurgés, fit grand bruit : dans cette missive, l’auteur décrivait le président McKinley comme « un faible recherchant l’admiration des foules ».

    Six jours plus tard, le cuirassé américain USS Maine explosait dans la rade de la Havane.

    Malgré les journaux — si l’on met à part le Journal et le World —, les politiciens, les hommes d’affaires et les membres du clergé qui appelaient au calme, l’opinion publique fut atteinte, suivant l’expression d’un diplomate européen, « d’une sorte de furie belliqueuse ». Des manifestations brûlaient des Espagnols en effigie dans les rues : un enthousiasme guerrier déferla d’un bout à l’autre du pays. Devant l’inaction du gouvernement, on commença à siffler McKinley dans les rues et dans les théâtres.

    Devant la montée de cette marée de bellicisme, les avocats de la paix commencèrent à faiblir. Le Chicago Times Herald écrivait le 9 mars 1898 : « L’intervention à Cuba est maintenant inévitable. Nos conditions politiques internes ne permettent pas de la repousser. » D’autres journaux emboîtèrent le pas. Le 19, un sénateur républicain du Vermont, modéré et respecté, Redfield Proctor, déclara devant le Sénat qu’un récent voyage à Cuba l’avait convaincu du bien-fondé d’une intervention. De nombreux hommes d’affaires, des organismes économiques, divers groupes religieux qui s’étaient montrés modérés commencèrent à changer d’avis. De nombreux dirigeants politiques décidèrent qu’il n’était désormais plus raisonnable de s’opposer à la demande générale en faveur de la guerre. Chez les Démocrates, par exemple, Bryan, qui avait manifesté jusque-là beaucoup de prudence, se prononça à la fin de mars pour l’intervention. De leur côté, de nombreux républicains firent pression sur le gouvernement qu’ils menacèrent de ne plus soutenir s’il ne tenait pas davantage compte de la volonté populaire.

    Devant une telle fièvre guerrière, McKinley, personnellement désireux d’éviter la guerre, demanda le 27 mars 1898 à l’Espagne de conclure un armistice avec les révoltés, de supprimer la politique des camps de concentration, enfin d’accepter une médiation américaine. En fait, il s’arrangea pour faire savoir à l’Espagne qu’il désirait que Cuba obtînt son indépendance. Le gouvernement espagnol de la régente Marie-Christine accepta tout, sauf la promesse d’indépendance. Comme le remarque Ernest May (en), en refusant la plus importante des exigences américaines, l’Espagne acceptait l’éventualité d’une guerre avec les États-Unis.

    Aux États-Unis, le parti de la guerre, qui continuait de s’organiser, renforça sa pression sur le président. Celui-ci ne voulait pas laisser aux démocrates, en cette année d’élection, le privilège de défendre l’indépendance de Cuba. Il redoutait aussi une initiative du Congrès qui le mettrait dans l’embarras. Aussi, en dépit des concessions de l’Espagne, McKinley proposa-t-il au Congrès, le 11 avril 1898, une intervention. Le 19, celui-ci déclara que Cuba devait être libre et autorisa l’usage de la force pour libérer l’île. Un amendement précisa que les États-Unis n’annexeraient pas l’île. L’Espagne chercha désespérément l’appui des autres puissances européennes, mais sans succès. Certes, sa cause n’était guère attirante. Mais, surtout, les pays d’Europe se souciaient de ne pas se brouiller avec les États-Unis, avec toutes les conséquences économiques et financières que cela pouvait entraîner. Abandonnée de tous, l’Espagne n’eut pas d’autre solution que de déclarer la guerre aux États-Unis le 24 avril 1898, l’US Navy ayant de son côté déjà établi le blocus de l’île dès le 21.

    La plupart des historiens considèrent que la guerre n’a pas éclaté sous la pression des milieux économiques. Si l’on met à part quelques propriétaires qui avaient eu leurs biens dévastés dans l’île, les armateurs engagés dans le commerce avec Cuba et quelques individus désirant obtenir des contrats du gouvernement, en fait, on ne peut pas parler de pressions concrètes des milieux économiques sur le gouvernement pour une intervention à Cuba en 1898.

    Au contraire, le monde des affaires s’efforça durant trois ans de résister à toutes les pressions. Julius W. Pratt, au terme d’une étude minutieuse des journaux économiques et financiers, des procès-verbaux des Chambres de commerce et des pétitions envoyées au Département d'État, conclut que les milieux économiques, bancaires, industriels et commerciaux, tout particulièrement dans l’Est, étaient violemment hostiles à la guerre à la fin de 1897 et au début de 1898. La reprise des affaires qui datait de 1893, avait connu deux rechutes, une première fois en 1895 et une nouvelle fois au moment de la campagne en faveur de la frappe libre de l’argent en 1896. En 1897, la situation économique se rétablit à nouveau, le commerce extérieur était en progrès ; les industriels, les commerçants, les financiers étaient optimistes. En politique intérieure, la grande lutte électorale de 1896 avait abouti au triomphe du grand capitalisme. Une guerre ne risquait-elle pas de venir jeter le trouble ? Elle « mettra en péril la marche de la prospérité », écrit le New Jersey Trade Review. Le chef de l’organisation électorale du parti républicain, Mark Hanna, porte-parole au Sénat des milieux d’affaires, estimait que la guerre « pour la politique économique intérieure ». Le Wall Street Journal, en décembre 1897 et février 1898, souhaitait que la question de Cuba reçût une solution pacifique. Ainsi, Théodore Roosevelt, lui-même très favorable à la guerre, écrivait-il le 5 avril 1898 à Robert Bacon : « Ici, à Washington, nous avons l’impression que tous ceux qui ont un lien quelconque avec les intérêts du big business sont prêts à aller au-devant de n’importe quelle infamie afin de conserver la paix et d’éviter que les affaires ne soient perturbées. »

    « la communauté économique américaine n’était pas aussi monolithique dans son opposition à la guerre ». Elle aurait même été déjà fortement préoccupée par la recherche de nouveaux marchés, notamment depuis la dépression de 1893. Pour La Feber, ce n’est pas l’influence du Congrès ni celle des journalistes à sensation qui expliquent le durcissement de l’attitude de McKinley à partir du 10 avril, mais l’évolution in extremis de nombreux hommes d’affaires en faveur d’une politique belliciste. McKinley ne désirait pas la guerre et a même tenté de l’éviter, mais il voulait aussi ce que seule une guerre pouvait obtenir : l’indépendance de Cuba et, en même temps, la disparition de l’incertitude qui pesait sur la vie politique et économique du pays. Quoi qu’il en soit, devant la rapidité des succès militaires, les réserves exprimées par les industriels s’évanouirent. D’abord, on se rendit compte que la guerre pourrait être courte et faciliterait la reprise économique. Ensuite, le triomphe de l’amiral Dewey à Manille offrait, avec la possibilité d’un point d’appui en Extrême-Orient, le moyen de contrecarrer les avantages que l’empire russe, l’empire allemand, l’empire britannique et la France avaient récemment gagnés avec l’obtention de territoires à bail en Chine.

    Toutefois, même si McKinley ne s’était décidé à devenir intransigeant que lorsqu’il avait eu la certitude d’obtenir l’appui d’un certain nombre d’hommes d’affaires, il ne faut pas oublier qu’il était soumis à une énorme pression de la part de l’opinion publique. Devant la montée du sentiment belliciste, McKinley craignit de provoquer une scission dans le parti républicain et ruiner ses chances de réélection en 1900 s’il continuait de s’opposer à la guerre. Les milieux d’affaires s’étaient, en fait, ralliés à l’idée d’une politique expansionniste prêchée par d’autres depuis longtemps. Ils n’en avaient pas été les promoteurs.

    Il y eut toutefois plus de pressions véritables et sincères incitant à la guerre. Confrontés à la défaite et un manque d'argent et de ressources pour continuer à combattre l'occupation espagnole, les révolutionnaires cubains et leur futur président, Tomás Estrada Palma, déposèrent secrètement 150 millions de dollars - plus de 6 milliards de dollars valeur 2012 - dans une banque américaine pour acheter l'indépendance de Cuba, ce que l'Espagne refusa. Il négocia alors adroitement et fit la propagande de sa cause auprès du Congrès des États-Unis, éventuellement en garantissant de payer la facture d'une intervention américaine.

    La Marine des États-Unis s'était alors considérablement développée, mais n'avait pas encore eu l'occasion d'être testée, et plusieurs vieux « chiens de guerre » étaient enthousiastes à l'idée de tester et d'utiliser leurs nouveaux outils. La marine avait conçu des plans pour attaquer les Espagnols dans les Philippines plus d'un an avant le début des hostilités. La fin de la conquête de l'Ouest et du conflit à grande échelle avec les Amérindiens laissait l'armée inoccupée, et les états-majors espéraient qu'une nouvelle tâche leur incomberait bientôt. Depuis des temps fort anciens, certains Américains avaient pensé que Cuba leur revenait de droit. La soi-disant théorie de la destinée manifeste faisait de l'île, aux portes des côtes de la Floride, une candidate toute désignée pour l'expansion américaine. La majorité de l'économie insulaire était déjà dans les mains de l'Amérique, et la majorité de son commerce, dont une bonne partie était clandestine, s'effectuait avec les États-Unis. Quelques dirigeants économiques ont eux aussi incité au conflit. Selon les propres mots du sénateur du Nebraska John M. Thurson (en) : « La guerre avec l'Espagne pourrait accroître le commerce et les revenus de chaque compagnie de chemin de fer américaine ; cela pourrait accroître la production de chaque usine américaine ; cela pourrait stimuler chaque branche de l'industrie et du commerce domestique. »

    En Espagne, le gouvernement n'était pas totalement en défaveur de la guerre. Les États-Unis n'étaient pas une puissance avérée, alors que l’Armada espagnole, quoique décrépite, avait un passé glorieux ; on pensait que cela pourrait être un défi aux États-Unis. Il existait également une notion largement répandue auprès des leaders aristocratiques espagnols que l'armée et la marine des États-Unis, empreintes d'une mixité ethnique certaine, ne pourraient jamais survivre à d'aussi fortes pression

    Le 15 février 1898, une explosion eut lieu à bord du navire de guerre de l'US Navy USS Maine, ancré dans le port de La Havane qui coula rapidement, entraînant la mort de 266 hommes. Les preuves quant à la cause de l'explosion étaient peu concluantes car contradictoires, néanmoins, la presse américaine, menée par les deux journaux new-yorkais, proclama que c'était certainement un ignoble acte de sabotage commis par les Espagnols. La presse poussa le public à réclamer la guerre avec ce slogan : « Rappelez-vous du Maine ! L'Espagne en enfer !  "

    Ce sentiment chauvin et belliciste prit le nom de jingoïsme, expression inventée au Royaume-Uni en 1878. Grâce aux avancées scientifiques modernes, on s'accorde pour dire que cette explosion fut due à une combustion spontanée de magasins de poudre situés trop près de sources de chaleur, mais cette version est contestée par des historiens doutant que celle-ci n'ait pas été détectée et préférant croire à un sabotage, ou à une manœuvre destinée à rallier l'opinion publique. Une expédition de plongée sur l'épave par la National Geographic Society, suivie de modélisations informatiques menées par la société Advanced Marine Enterprises, accrédita la thèse d'une explosion interne, un feu couvant dans les stocks de charbon ayant provoqué une explosion des munitions par conduction. Cependant, l'enquête conclut que les dommages de la coque inférieure semblent plus vraisemblablement s'expliquer par l'action d'une mine externe..

    Poussée par l'opinion publique, la guerre est finalement déclarée le 25 avril 1898 par le Congrès des États-Unis par 42 voix pour et 35 contre au Sénat des États-Unis et 310 voix pour et 6 contre à la chambre des représentants

    La lutte entre l’Espagne et les États-Unis était inégale. Certes sur le papier, l’Espagne pouvait paraître puissante : 200 000 soldats à Cuba et une flotte de croiseurs cuirassés et de torpilleurs supérieure en nombre à l’US Navy. Mais les navires de guerre de celle-ci étaient beaucoup plus récents et mieux entraînés. L'Espagne n’opposa en fait qu’une faible résistance et les opérations militaires furent assez courtes. Elle avait placé, semble-t-il, ses espoirs dans une aide extérieure, une intervention européenne, qui ne se produisit pas.

    La plus populaire de toutes les guerres américaines, la « splendid little war », selon l’expression de John Hay, s’organise aux États-Unis dans la pire confusion. L’US Army ne comptant que 28 183 hommes, on fit appel à des volontaires qui ne recevaient que des fusils démodés et manquaient de tentes et de couvertures. N’ayant pas d’uniformes d’été, ils partirent pour les tropiques avec le lourd uniforme bleu en laine.

    Les premiers combats se déroulèrent non pas à Cuba mais aux Philippines, également possessions espagnoles. L’escadre américaine du Pacifique composée de sept navires de guerre, commandée par le Commodore George Dewey, envoya par le fond ou captura, à l’aube du 1er mai 1898, la flotte espagnole de huit navires de l’amiral Patricio Montojo (en) en perdant un seul homme (d'une crise cardiaque) au cours de la bataille de la baie de Manille (ou bataille de Cavite) dans la baie de Manille.

    À Cuba même, un corps expéditionnaire de 17 000 hommes débarqua le 20 juin 1898. Parmi eux, il y avait une unité de volontaires - le régiment de cavalerie des Rough Riders - commandés en titre par le colonel Leonard Wood et en fait par le lieutenant-colonel Theodore Roosevelt qui avait démissionné de son poste d’adjoint au Secrétaire à la marine le 7 mai 1898 pour se joindre à l’expédition. L’armée espagnole ne sut pas profiter de sa supériorité numérique. Il est vrai qu’ils n’avaient que 13 000 hommes sur les lieux du débarquement et qu’ils étaient très mal organisés pour le transport de leurs troupes. Dans les combats qui se déroulèrent pour la prise des hauteurs des collines San Juan près de Santiago de Cuba, Théodore Roosevelt établit sa réputation de soldat téméraire et de héros. Ces combats furent d’ailleurs durs et sanglants, et les Américains, mal commandés, manquant de renforts, de nourriture et de munitions, étaient « au bord d’un désastre militaire », selon l’avis même de Roosevelt, mais remportèrent une bataille décisive pour le contrôle de l'île.

    C’est encore sur mer que se joua le sort des armes : la flotte américaine coula en quelques heures les navires espagnols de l’amiral Cervera qui tentaient de sortir du port de Santiago de Cuba le 13 juillet. Privées de tout appui naval, les forces espagnoles de Cuba capitulèrent le 17 juillet. Porto Rico fut occupé sans résistance le 25 juillet par un contingent de 500 hommes.

    Finalement, pendant cette guerre de dix semaines, les forces américaines avaient perdu 5 462 hommes dont seulement 379 sur les champs de bataille, tandis que les forces espagnoles déploraient la perte de deux généraux, 581 officiers et de 55 078 soldats et marins.

    Le 12 août 1898, l’Espagne accepta un traité de paix préliminaire mettant fin aux hostilités à Cuba. Le lendemain, Manille tombait aux mains des Américains aidés par les insurgés philippins. Le traité de Paris, signé le 10 décembre 1898, mit un terme officiel à la guerre.

    http://memory.loc.gov/ammem/sawhtml/sawhome.html       http://www.loc.gov/rr/hispanic/1898/      http://www.loc.gov/rr/program/bib/spanishwar/

    http://www.iescasasviejas.net/1.web/histo/fotografias/lacrisisdel98.html          http://www.aguilatanto.com/le-triste-xixe-siecle-espagnol-2/

    http://www.homeofheroes.com/wallofhonor/spanish_am/18_people.html

     

    http://forummarine.forumactif.com/t5622-usn-cuirasses-classe-indiana

    La bataille de la baie de Manille ou bataille de Cavite (en anglais Battle of Manila Bay, en espagnol Batalla de Cavite)

    se déroula le 1er mai 1898, durant la guerre hispano-américaine. L'Asiatic Squadron, la flotte de l'United States Navy du Pacifique commandé par le commodore George Dewey engagea la flotte espagnole commandée par l'amiral Patricio Montojo y Pasarón et la détruisit en ne perdant qu'un seul homme, victime d'une crise cardiaque.

    La bataille se déroula dans la baie de Manille aux Philippines et le fut le premier engagement d'importance dans la guerre hispano-américaine.Le commodore George Dewey avait fait de l'USS Olympia son navire amiral en 1897.Il se trouvait à Hong Kong pour soumettre à un entraînement intensif les quatre croiseurs et les deux canonnières dont il disposait lorsqu'il apprit l'état de guerre le 25 avril 1898.

    Conformément au plan prévu dans ce cas de figure, il devait trouver et détruire la flotte espagnole des Philippines. Il fit alors route vers l'île de Luçon, qu'il atteignit le 30 avril 1898. La baie de Subic étant vide, il poursuivit sa route vers Manille.

    L'escadre de la marine espagnole de l'amiral Patricio Montojo y Pasarón était au mouillage dans le port.

    La force de la flotte américaine, à l'exception des transports non combattants, s'élevait à 21 410 tonnes, 49 290 chevaux-vapeur, 163 canons (dont beaucoup à tir rapide), 1 750 hommes d'équipage, et d'une vitesse moyenne d'environ 17 nœuds. La puissance des cinq navires espagnols qui ont effectivement participé à la bataille représentait 10 111 tonnes, 11 200 chevaux-vapeur, 76 canons (très peu à tir rapide), 1 875 membres d'équipage et une vitesse maximale de 12 nœuds1.

    À l'aube du 1er mai 1898, la flotte américaine fut en vue de son adversaire et mit tous ses bâtiments hors de combat en deux temps, par une attaque classique qui débuta lorsque la distance entre les flottes atteignit 1 500 yards (environ 1 350 mètres).

    La bataille débuta à 5 h 40 et se termina 12 h 45, la flotte américaine en ligne de bataille avait fait cinq tours complets dans la baie et envoyé la totalité des navires espagnols par le fond.

    171 coups au but américains furent enregistrés contre 15 impacts de la part de l'artillerie navale espagnole. Les pertes espagnoles s'élevaient à 167 hommes tués et 214 blessés contre neuf blessés dans les rangs de l'US Navy. L'ingénieur en chef sur le USS McCulloch est décédé d'une crise cardiaque et le capitaine Gridley de l'USS Olympia, déjà gravement malade, mourra environ un mois après la bataille, son état s'étant aggravé par ses heures passées au poste de commandement de son navire par cette chaude journée.L'artillerie côtière du fort de Sangley Point défendant la baie de Manille ouvrit le feu plusieurs fois avant d'être réduite au silence ainsi que quatre canons de 6 pouces situés sur la plage.

    La garnison de Cavite hissa un drapeau blanc à environ 12 h 15. La base navale était aux mains des Américains et ses fortifications détruites, la garnison espagnole fut libérée sous condition .

    La route était grande ouverte aux contingents de l'US Army et de l'USMC partis de San Francisco et, après la capitulation de Manille le 13 août 1898, l'occupation des Philippines fut effective

    Ordre de bataille États-Unis Croiseurs protégé:

    • USS Olympia (Navire amiral)
    • USS Baltimore
    • USS Raleigh
    • USS Petrel

    Canonnières :

    • USS Concord
    • USS Boston

    Côtre :

    • Revenue Cutter McCulloch (Avait pour ordre de se tenir hors de l'action principale en raison de son armement léger et de son absence de blindage, son chef mécanicien est mort d'une crise cardiaque)

    Cargos :

    • SS Nanshan (vapeurs britanniques achetés pour le transport de charbon et de fournitures)
    • SS Zafiro

    Espagne

    photo de l'amiral espagnol Patricio Montojo. Ce vétéran de la guerre hispano-sud-américaine passa en cour martiale après sa défaite et fut emprisonné quelque temps         .http://en.wikipedia.org/wiki/Patricio_Montojo

    épave du croiseur de 1 150 t. espagnol Velasco

    Croiseurs :

    • Reina Cristina (navire amiral)
    • Castilla
    • Don Antonio de Ulloa
    • Don Juan de Austria
    • Isla de Cuba
    • Isla de Luzón
    • Velasco

    Canonnières :

    • General Luzo
    • Marcis del Ducro
    • Elcano
    • Argus

    Transports :

    • Isla de Mindanao
    • Manila 4

    Des petites unités tel le torpilleur Barcelo et la canonnière Callao furent capturé les forces américaines et immédiatement intégrés dans leur flotte

     

    Le combat de Cienfuegos est une escarmouche de la Guerre hispano-américaine. Elle fait partie des actions américaines destinées à resserrer le blocus de Cuba.

    Bien que les patrouilles américaines menées à bien en avril afin de capturer les navires marchands espagnols furent couvertes de succès,

    les navires de la marine espagnole évitaient les forces américaines et poursuivaient à ravitailler Cuba en vivres et en troupes.

    Quand les États-Unis découvrirent qu'il existait des câbles sous-marins qui permettaient au port de Cienfuegos de communiquer des informations vitales pour la coordination des forces navales espagnoles, ils envoyèrent les croiseurs USS Marblehead et USS Nashville pour couper ces communications.

      

    Combats  Le 11 mai 1898, une force composée de cinquante-deux Marines, tous volontaires, embarque à bord de deux canots de petite taille pour couper au moyen de haches et de scies, tandis que les deux croiseurs, accompagnés d'un navire armé, les couvrent de leur feu.

    Bien que les tirs des batteries d'artillerie côtière espagnoles aient été trop imprécis pour atteindre les embarcations, les tirs de fusils produisirent des trous dans les canots, et causèrent morts et blessés parmi l'équipage.

    cienfuegos

    Après une grosse heure d'échange de tirs, deux câbles sont coupés. Les marines durent se replier sur une position plus sûre pour leurs canots. Le troisième et dernier câble, près de la côte, demeura intact à l'issue des combats.

    Les cinquante-deux volontaires reçurent la Médaille d'Honneur pour leur « exemple de bravoure extraordinaire et pour leur indifférence face au feu ennemi ».)

    Le combat de Cárdenas, livré à Cuba le 11 mai 1898, dans le cadre de la guerre hispano-américaine, fut l'un rare revers américain de ce conflit.

    En mai 1898, une petite escadre américaine, commandée par le capitaine Todd, composée des torpilleurs USS Winslow (TB-5) et USS Foote (TB-3), ainsi que des canonnières USS Wilmington et USS Machias (PG-5) et du cotre USCR Hudson, opérait au large des côtes nord-ouest de Cuba.

    Le 11 mai, cette escadre reçut pour instructions de pénétrer dans la baie de Cárdenas et d'y détruire trois canonnières espagnoles qui y auraient été aperçues au mouillage.

    pizarro

    Après avoir fait vérifier que la zone n'était pas minée, le capitaine Todd confia une mission de reconnaissance au Winslow, lui prescrivant d'examiner notamment si le vapeur amarré le long du quai était ou non un navire de guerre ennemi.

    À 13 h 35 et alors qu'il se trouvait à quelques encablures du vapeur, les Espagnols ouvrirent le feu. Touché à plusieurs reprises, le Winslow subit d'importantes avaries et battit péniblement en retraite, alors que le Wilmington et l'Hudson intervenaient dans la bataille pour lui porter secours et protéger son repli.

    Les Américains affirment que leurs tirs auraient touché le navire adverse ainsi que des batteries terrestres, infligeant des pertes humaines et des dégâts matériels. Les Espagnol contestent ces faits : l'historien Castañón dément l'existence de ces batteries et soutient que le Winslow, canonnière de 1 392 tonnes, armée de 16 canons de 100 mm et de quatre mitrailleuses aurait été mise en déroute par le remorqueur Antonio Lopez, équipé d'un seul canon de 57 mm monté sur la proue.

    Toujours est-il que l'escadre américaine fut contrainte de quitter le champ de bataille par le feu ennemi, sans avoir rempli sa mission.

    Lors du combat, mourut l'enseigne Bagley, qui servait à bord du Winslow. Ce fut le seul officier de marine américain tué lors du conflit.

     

     

    Le bombardement de San Juan de Porto-Rico fut une bataille livrée le 12 mai 1898 à Porto Rico, pendant la guerre hispano-américaine (1898).

    La flotte de l'US Navy de l'amiral William T. Sampson se présenta devant San Juan, dans le but d'intercepter la flotte espagnole de l'amiral Pascual Cervera qu'elle pensait croiser dans les parages et devant son absence, décida d'attaquer la ville afin de détruire ses fortifications et de l'amener éventuellement à capituler. Les Espagnols, commandés par le colonel José Sanchez de Castilla, croyant précisément voir arriver la flotte de l'amiral Pascual Cervera laissèrent les bâtiments américains prendre tranquillement leurs positions de tir. Revenus enfin de leur méprise, ils ouvrirent le feu et un intense duel d'artillerie de 3 heures s'ensuivit, lors duquel une débauche d'obus fut tirée de part et d'autre (700 pour les Américains, 441 pour leurs adversaires), pour un résultat dérisoire.

    porto-rico

    En effet, le bilan matériel de la bataille fut extrêmement décevant pour les assaillants qui ne touchèrent aucun fort sérieusement et ne détruisirent pas un canon et qui se retirèrent sans avoir rempli leur mission. Quant aux Espagnols, s'ils peuvent certes se considérer comme vainqueur de l'engagement, c'est moins pour avoir battu les Américains que pour ne pas avoir été battus par eux : seuls 3 navires (le Iowa, le New York et l'Amphitrite) furent touchés très légèrement.

    Le bilan humain fut plus lourd : 7 tués (2 militaires et 5 civils) et 57 blessés (39 militaires et 18 civils) pour les Espagnols, 2 tués et 7 blessés pour les Américains.

    Navires engagés

    • États-Unis Iowa, 3 blessés
      • New York, 1 tué, 4 blessés
      • Indiana
      • Detroit
      • Terror
      • Amphitrite, 1 tué
      • Montgomery
      • Wonpatuck, remorqueur

     

    La bataille de Santiago de Cuba est la plus grande bataille navale de la guerre hispano-américaine dans l'océan Atlantique

    . Elle oppose la flotte espagnole de l'amiral Pascual Cervera y Topete et des bâtiments de l'US Navy de l'escadre de l'Atlantique Nord du vice-amiral William T. Sampson et du Flying Squadron du commodore Winfield Scott Schley (en) le 3 juillet 1898

    , et se termine par la   par la destruction de l'escadre espagnole des Caraïbes (aussi connu sous le nom de Flota de Ultramar).

    Flying Squadron :

    • USS Brooklyn, croiseur cuirassé navire amiral,
    • USS Texas et USS Massachusetts, cuirassés,
    • USS Columbia et USS Minneapolis, croiseurs protégés,
    • divers croiseurs auxiliaires et autres navires : Vixen yacht armé, Merrimac charbonnier

    Escadre de l'Atlantique Nord :

    • USS New York, croiseur cuirassé, navire amiral,
    • USS Oregon, USS Iowa, cuirassés,
    • USS New Orleans, croiseur protégé
    • USS Mayflower, yacht armé,
    • USS Porter, torpilleur,
    • divers autres bâtiments  
    •  
    • Flotte espagnole
    • Infanta Maria Teresa, croiseur cuirassé de classe Infanta Maria Teresa navire amiral,
    • Vizcaya, croiseur cuirassé,
    • Almirante Oquendo, croiseur cuirassé,
    • Cristóbal Colón, croiseur cuirassé de classe Giuseppe Garibaldi,
    • les trois destroyers torpilleurs : Furor, Terror et Plutonestruction

    Pascual Cervera y Topete est un militaire espagnol, amiral dans la marine espagnole, il est né le 18 février 1839 à Medina Sidonia et est décédé le 3 avril 1909 à Puerto Real.Il était commandant de la flotte espagnol en atlantique durant la Guerre hispano-américaine.

    Quand la guerre avec l'Amérique éclate, Cervera reçoit l'ordre d'appareiller immédiatement vers les Caraïbes afin de briser le blocus de Cuba par les États-Unis.Le 29 mai, des sentinelles américaines repèrent l'escadron à Pascual Cervera y Topete. Celle-ci se dirige vers Santiago de Cuba. Le 3 Juillet 1898, la flotte de Cervera s'approche du port de Santiago de cuba, alors que l'amiral William T. Sampson était à terre en compagnie du major général William Rufus Shafter. C'est donc le contre-amiral Winfield Scott Schley (en), commandant en second de la flotte, et durant l'absence de Sampson, gère la rencontre avec la flotte espagnole, la flotte américaine détruit tous les navires espagnols dans une rapide bataille qui dure cinq heures6. Cervera perd la Bataille de Santiago de Cuba7.

    Le 3 Juillet 1898, la bataille de Santiago de Cuba a été héroïquement combattu par les marins espagnols sous le commandement de Cervera, mais le résultat final était inévitable. Après la destruction de sa flotte, Cervera a été brièvement emprisonné à Camp Long (en) aux États-Unis avec ses officiers, et est retourné en Espagne.

    De retour en Espagne, il a été jugé pour la perte de son commandement, mais des témoignages convaincants de la par des marins à Cervera ont forcé la cour à reconnaître que la défaite de la flotte n'était pas de la faute des militaires, mais des politiciens.

    Durant sa retraite, Cervera a vécu le reste de sa vie tranquillement. Il est resté fidèle à la couronne, et n'a jamais été tenu responsable de la défaite espagnole. Cervera est mort en 1909 et reste un héros national en Espagne. Cervera reste populaire en Espagne, et même le gouvernement de l'Espagne républicaine a reconnu Cervera comme un homme de "grande ferveur patriotique"

    ttp://www.naval-encyclopedia.com/dix_neuvieme_siecle/pages/guerre_hispano_am/bataille_santiago.html          http://www.spanamwar.com/santiago.htm

    http://www.homeofheroes.com/wallofhonor/spanish_am/12_santiago.html

                                                                                            guerre russo-japonaise (1904-1905).

    La guerre russo-japonaise s'est déroulée du 8 février 1904 au 5 septembre 1905. Elle oppose l'Empire russe à l'Empire du Japon.Sur le plan militaire, ce conflit préfigure les guerres du XXe siècle par sa durée (1 an et demi), par les forces engagées (sans doute plus de 2 millions d'hommes au total) et les pertes (156 000 morts, 280 000 blessés, 77 000 prisonniers) ainsi que par l'emploi des techniques les plus modernes de l'art de la guerre (logistique, lignes de communications et renseignements ; opérations combinées terrestres et maritimes ; durée de préparation des engagements)

    Sur le plan politique, l'affrontement trouve son origine dans une triple interaction :

    L'opposition directe des deux impérialismes japonais et russe. Ce dernier a pour objectif stratégique d'obtenir un accès permanent à l'océan Pacifique.

    • La démarche propre de l'Empire japonais consistant :D'abord à préserver son indépendance et ses intérêts face aux impérialismes européens de plus en plus présents dans la région depuis la seconde moitié du XIXe siècle.
      • Ensuite à s'affirmer et à se faire reconnaître en tant que puissance régionale à part entière, c'est-à-dire comme un acteur développant sa propre stratégie impériale et coloniale, notamment à l'égard de la Corée, à l'égal et à l'identique des autres

    Les raisons immédiates de ce conflit étaient le contrôle de la Corée et de la Mandchourie, donc de leurs nombreuses ressources minières, ainsi que la construction du Transmandchourien qui permettait aux Russes de raccourcir le trajet d'Irkoutsk à Vladivostok.

    En 1904, le Transsibérien circule, mais les communications sont déficientes dans l'Extrême-Orient de l'Empire russe. Les forces armées russes se retrouvent en nombre inférieur face aux forces terrestres grandissantes du Japon impérial dans la zone. Les forces russes qui sont sur place sont, en outre, mal ravitaillées, isolées et éloignées de leurs bases ou de leurs forces arrières, ainsi que les unes des autres.

    Le 13 janvier 1904, le Japon adresse un ultimatum à la Russie au sujet de la Mandchourie. N'ayant pas obtenu de réponse, le Japon attaque par surprise l'escadre navale de Port-Arthur le 8 février 1904. L'empereur du Japon déclare la guerre à la Russie le 10 février. En mars, les forces armées du Japon débarquent en Corée et conquièrent rapidement le pays. Elles exploitent leur avancée et mettent le siège devant Port-Arthur en août 1904. Les Russes, quant à eux, se replient sur Moukden (actuel Shenyang). Ils reprennent l'initiative en octobre grâce aux renforts venus par le Transsibérien, mais un commandement incompétent fait échouer les attaques.

    Port-Arthur capitule en janvier 1905. La ville de Moukden tombe après une bataille meurtrière au mois de mars. Les combats terrestres, qui ont été acharnés et extrêmement meurtriers de part et d'autre (71 000 morts russes et 85 000 morts japonais) sont alors terminés : les Russes n'ont plus de réserves à faire parvenir en Extrême-Orient.

    C'est cependant sur mer que les Japonais avec les navires d'Émile Bertin vont porter l'estocade aux forces militaires russes lors de la bataille de Tsushima du 27 au 29 mai 1905, bataille au cours de laquelle la flotte russe de la Baltique, composée de 45 navires et qui devait secourir Port-Arthur, est envoyée par le fond.

    http://dai.ly/xdp9ol      http://dai.ly/xf6ipg

    La bataille de Port-Arthur est une bataille navale qui met aux prises la marine impériale japonaise et l'escadre russe au début de la guerre russo-japonaise de 1904-1905.

    L'affrontement naval s'est déroulé le 8 février 1904, lorsque le Japon attaque par surprise l'escadre navale de Port-Arthur (actuelle péninsule de Liaodong, en Mandchourie, port et territoire chinois cédé à bail à la Russie en 1898 (comme Hong Kong au Royaume-Uni en 1897).

    port-arthur

    Cette bataille navale marque le début de la guerre russo-japonaise qui se déroule entre 1904 et 1905.

    Navires russes : Petropavlosk (navire amiral), Peresvet, Pobeda, Poltava, Czarevitch, Retvizan, Sevastopol. Les croiseurs Novik, Boyarin, Bayan, Diana, Pallada, Askold et Aurora.

    Navires japonais : Mikasa (navire amiral), Asahi, Fuji, Yashima, Shikishima, Hatsuse, Tatsuma, Idzumo, Yakumo, Asama, Iwate, Chitose, Kasagi, Yoshino.

    La bataille de Chemulpo est une bataille navale livrée le 9 février 1904 en Corée, pendant la guerre russo-japonaise (1904-1905).

    Arrivant le 10 janvier en rade le Varyag : commandant Roudniev, un commandant en second, trois lieutenants, quatre officiers mécaniciens, deux médecins, un pope, quatre maîtres d'équipage, trois commis de cuisine, 530 matelots. Peu après le Koreïets : commandant Belaïev et 60 hommes d'équipage.

    Dans le port se trouvaient des neutres : le Talbot anglais commandé par Lewis Bayly, le Vicksburg américain, l'Elba italien commandé par Rafael Borea, le Pascal français commandé par Sénes.

    Les communications étant coupées depuis plusieurs jours, le ministre de Russie à Séoul donne des ordres pour que le Koreïets aille chercher des ordres à Port-Arthur. Sortant du port, à hauteur de l'île Yodolmi, celui-ci subit le lancement de trois torpilles qui manquent leur but et tire deux coups de canon. Sur cette passe le Koreïets rentre au port.

    La bataille

    Le 8 février, une flotte japonaise se présente devant le port de Chemulpo (Incheon) et débarque des troupes. Dans le port se trouvent deux navires russes, le croiseur Varyag et la canonnière Koreïets, qui assistent au débarquement sans intervenir. Il est vrai que la guerre n'est pas officiellement déclarée (elle ne le sera que le 10), et si cela n'embarrasse guère les Japonais qui attaquent le même jour Port-Arthur, cela gêne les Russes, plus formalistes.

    Le lendemain matin, le contre-amiral Uryu adresse un ultimatum au capitaine Roudniev, commandant du Varyag, par lequel il le met en demeure de quitter Chemulpo avant midi, afin de combattre en pleine mer. L'officier japonais précise qu'en cas de refus, ses bâtiments attaqueront à 16 heures, dans le port pourtant zone neutre, les navires russes. Après un débat avec les capitaines de quatre navires de guerre étrangers (italien, britannique, américain et français) présents dans le port et qui s'indignent du non-respect de la neutralité des lieux, Roudniev fait part de sa détermination à gagner les eaux internationales, pour respecter la réglementation et à engager le combat contre les Japonais pour l'honneur de la marine impériale russe malgré l'écrasante disproportion des forces.

    Le Varyag appareille donc, suivi du Koreïets et gagne le large ; l'escadre japonaise ne leur laisse pas une chance et les accable de ses salves. Le croiseur cuirassé Asama, navire amiral japonais, ouvre le feu à 9 000 mètres de distance bientôt suivi par les cinq croiseurs protégés de l'escadre nippone. Le Varyag se défend avec acharnement mais ses tirs sont imprécis et n'atteignent pas ses adversaires. Il est en revanche touché à onze reprises dont trois au-dessous de la ligne de flottaison. Après 35 minutes d'affrontement, il rentre tant bien que mal au port, le pont jonché de victimes, tout en continuant à tirer sur les Japonais avec ses deux pièces arrière de 152 mm. Revenu à Chemulpo, il est sabordé par son équipage tandis que les bateaux neutres français, italien et britannique envoient des chaloupes recueillir les marins russes. Quoiqu’indemne, le Koreïets subit un sort similaire pour ne pas tomber entre les mains des Japonais.

    Bilan

    Le Varyag a tiré 180 coups de ses pièces principales et 360 des autres. Le Koreïets a tiré 23 de son armement principal et 18 coups des autres pièces. Le transport russe Sungari également présent dans le port est aussi sabordé. Les Russes déplorent 222 tués et blessés lors de l'engagement alors que les Japonais n'ont aucune victime.

    le Varyagvaryag
    Varyag et le Koreïets

    Le contre-amiral Uryu exige des capitaines des navires français, italiens et britanniques qu'ils livrent les marins russes qu'ils ont embarqués et qu'il considère comme des prisonniers de guerre. Il se heurte à une fin de non-recevoir et n'insiste pas.

    Le Varyag est renfloué par les Nippons, qui le réutilisent sous le nom de Soya, avant de le vendre, douze ans plus tard... à la Russie !

    Navires engagés

    Naval
                  Ensign of Russia.svg Russie

    Nom Type Tonnage Puissance Armement Notes
    Varyag croiseur 6 500 tonnes 23 nœuds 12 canons de 6 pouces capitaine Vladimir Behr
    Koreïets canonnière 1 413 tonnes 13 nœuds 2 canons de 8 pouces, 1 canon de 6 pouces commandant Belaïev

    Naval
                  Ensign of Japan.svg Japon

    Nom Type Tonnage puissance Armement Notes
    Naniwa croiseur 3 700 tonnes 18 nœuds 2 de 10 3 de 6 contre-amiral Uryu
    Asama croiseur 9 750 tonnes
    4 de 8 7 de 6
    Takachino croiseur 3 700 tonnes 18 nœuds 2 de 10 3 de 6
    Niitaka croiseur 3 400 tonnes
    4 de 6 5 de 75
    Akashi croiseur 2 700 tonnes
    2 de 6 3de 120
    Chiyoda croiseur 2 450 tonnes

    Chidori torpilleur classe Cyclone 140 tonneaux

    Hayabusa torpilleur classe Cyclone 140 tonneaux

    Kasasagi torpilleur classe Cyclone 140 tonneaux

     

    La bataille de la mer Jaune, en russe : Бой в Жёлтом море et en japonais Kokai Kaisen (黄海海戦?),

    opposa le 10 août 1904 la 1reescadre du Pacifique de la Marine impériale de Russie à la Marine impériale japonaise. Elle fut la seconde bataille navale de la Guerre russo-japonaise de 1904-1905. Le résultat de cette bataille navale eut un impact décisif sur la suite des combats en mer.

    La1reescadre du Pacifique de la Marine impériale de Russie commandée par l'amiral Wilhelm Withöft était prise au piège dans Port-Arthur par la flotte japonaise. Le blocus de ce port débuta par la bataille de Port-Arthur le 8 février 1904. Au cours du siège de ce port, de fin juillet 1904 au début août de l'année 1904, les relations entre l'amiral Withöft et le vice-roi de sa Majesté Impériale de Russie à Port-Arthur en Mandchourie, l'amiral Evgueni Ivanovitch Alexeïev ne cessèrent de se dégrader. Ce dernier était favorable à une sortie des navires afin de permettre à la 1ère escadre du Pacifique d'établir une liaison avec l'escadre de Vladivostok et créer une force navale assez puissante pour contester la suprématie de la flotte japonaise. L'amiral Withöft, quant à lui, préconisait l'ancrage des navires dans le port et la contribution de leur artillerie dans la bataille terrestre, il estimait cette option plus sûre, ses officiers lui apportèrent leur soutien.

    L'amiral Alexeïev appela Nicolas II de Russie à Saint-Pétersbourg, le tsar déclara partager l'opinion du vice-roi.

    « Je répète encore une fois mon inflexible détermination que vous et votre escadron quittiez Port-Arthur. Je dois vous rappeler à vous et à tous les officiers le grand exploit du Varyag1. »

    Face à une décision impériale et la menace d'une action du tribunal militaire, l'amiral Withöft ne put attendre plus longtemps, il prit la décision de sortir de Port-Arthur et de rallier Vladivostok.

    Les Japonais tentèrent d'empêcher une percée de la flotte russe afin de préserver leur suprématie sur mer.

    Les forces des deux parties

    Naval Ensign of Russia.svg

    1ère escadre du Pacifique

    cuirassé Retvizan
    • La force principale de l'escadre placée sous le commandement de l'amiral Wilhelm Withöft : six cuirassés (le Tsarevitch - navire amiral), le Retvizan, le Pobeda, le Peresvet, le Poltava et le Sebastopol.
    • Les quatre croiseurs de protection placés sous le commandement du contre-amiral Nikolaï Karlovitch Reytsenshteyn: l'Askold (navire amiral), le Pallada, le Diana et le Novik.
    • huit destroyers: 1ère division : le Rustique, le Pouvoir, l'Éclair, le Boïki; 2ème division : le Tranquille (commandant, le lieutenant A. Maximov), le Fearless, le Ruthless et le Rapid.

    L'escadre était accompagnée du navire hôpital Mongolia.

    Flotte japonaise

    Naval Ensign of Japan.svg

    cuirassé Mikasa
    • 1ère escadre tactique placée sous le commandement de l'amiral Heihachirō Tōgō de quatre cuirassés : le Mikasa, l'Asahi, le Fuji, le Shikishima, et deux croiseurs blindés : le Kassuga, le Nissin.
    • 3ème détachement placé sous le commandement du contre-amiral Shigeto Dewa : un croiseur le Yakumo, trois croiseurs de protection le Kassagi, le Takasago et le Chitose.
    • 5ème détachement placé sous le commandement du contre-amiral H. Yamada : deux croiseurs de protection le Hasidate et le Matsushima, un cuirassé de 2ème classe le Chin-Yen.
    • 6ème détachement tactique placé sous le commandement du contre-amiral M. Togo : quatre croiseurs de protection le Akashi, le Suma, l'Akitsushima, un croiseur blindé le Asama.
    • 18 destroyers et 30 torpilleurs.

    Le 5ème détachement de la flotte japonaise ne prit qu'une faible part à la bataille navale de la mer Jaune. Les 2ème et 4ème détachement placés sous le commandement du vice-amiral Kamimura, Hikonodze (1849-1916) furent dépêchés dans le détroit de Corée, ils eurent pour mission de stopper les croiseurs de Vladivostok.

    La bataille

    cuirassé Shikishima

    L'amiral Withöft ne chercha pas à engager bataille avec l'ennemi, dès le début, il ne crut pas à la victoire, son seul but fut de percer le blocus en évitant des pertes.

    Le matin du 10 août 1904, à 4 heures 30, la 1ère escadre du Pacifique commença à sortir de Port-Arthur. A 8 heures 30, l'escadre prit la mer dans le sillage du chasseur de mines. A 10 heures 30, ce dernier signala son retour vers Port-Arthur, l'escadre mit le cap au Sud-Est. La ligne russe se forma : À sa tête, le Tsarevitch battant pavillon de l'amiral Wilhelm Withöft suivi par le Retvizan, le Pobeda, le Perevest battant pavillon du contre-amiral et prince Oukhtomsky, le Sébastopol et le Poltava. Les croiseurs de protection se placèrent dans le sillage des cuirassés, l'Askold battant pavillon de l'amiral Nikolaï Karlovitch Reitsenstein, le Pallada puis le Diana. Le croiseur Novik, les destroyers se placèrent à droite et à gauche du navire amiral. À 11 heures 30 la flotte japonaise fut en vue, le Novik se plaça à la fin de la ligne de bataille. Le Mongolia se plaça dans son sillage. La flotte russe tenta d'augmenter sa vitesse, elle atteignit les 15 nœuds, mais le Poltava et le Sébastopol perdant du terrain, la vitesse fut diminuée.

    À l'aube, l'amiral Heihachirō Tōgō reçut des renseignements sur la progression de la 1ère escadre du Pacifique, les Japonais concentrèrent leurs forces.

    mer-jaune

    Première phase de la bataille

    En début d'après-midi, après avoir traversé la flotte russe, l'amiral Heihachirō Tōgō déploya ses navires entre la flotte russe et Port-Arthur afin d'empêcher tout retour de la 1ère escadre du Pacifique. Lorsqu'il devint évident pour l'amiral Heihachirō Tōgō que la flotte russe prenait la direction de Vladivostok, l'amiral japonais placé loin derrière les forces navales russes prit la décision de rattraper les cuirassés placés à la tête de la ligne de bataille russe. A 17 heures 43, l'amiral japonais ordonna d'ouvrir le feu sur le premier des navires russes, à une distance d'environ 9 kilomètres, l'objectif de la flotte japonaise fut le navire amiral Tsarevitch, mais ils ouvrirent également le feu sur d'autres bâtiments de guerre, principalement le Retvizan et le Perevest, les russes à leur tour concentrèrent leurs tirs sur le navire amiral Mikasa. Les tirs ne cessèrent qu'à la tombée de la nuit, le Mikasa et le Tsarevitch, l'Askold et le Poltava furent les plus endommagés.

    Deuxième phase de la bataille

    Le croiseur blindé Nissin en 1905

    L'instant décisif de la bataille arriva, à 18 heures, l'amiral Heihachirō Tōgō craignant la fuite de la flotte russe à la faveur de l'obscurité ordonna d'ouvrir le feu sur le Tsarevitch, un obus de 305 mm atteignit le kiosque du navire amiral tuant l'amiral Withöft, le lieutenant de navigation N. Azarov, un officier supérieur M.A. Kedrov, deux jeunes officiers, certains officiers furent également blessés dont le chef-d'état-major Nikolaï Alexandrovitch Matousevitch (1852-1912). Quelques minutes plus tard, un second obus frappa la timonerie du Tsarevitch. Le Retvizan, à son tour gravement endommagé ne put assurer le commandement. Le Tsarevitch devenu incontrôlable sortit de sa ligne, le Retvizan ignorant tout de la situation sur le navire amiral suivi dans son sillage. Au moment où le Pobeda parvint au point tournant, le Tsarevitch amorça un virage à 180° puis rentra dans sa propre ligne. En l'absence de signal, les bâtiments de guerre sans aucune communication ignoraient que le Tsarevitch était hors de contrôle, sans amiral mais également sans commande.

    Au moment où, le commandant du Perevest, le contre-amiral et prince Pavel Oukhtomsky reçut le signal du capitaine 2ème rang D.P Chumov servant sur le Tsarevitch lui ordonnant de prendre le commandement de la flotte, la plupart des navires russes suivirent le virage à 180° du Tsarevitch et du Retvizan, une grande confusion s'installa dans la flotte russe. La décision fut prise de renoncer à rallier Vladivostok mais de retourner à Port-Arthur, le Perevest également très endommagé, ne fut pas en mesure de signaler distinctement ses ordres, les messages furent incompris par le reste de la flotte et de nombreux navires furent isolés. L'amiral Heihachirō Tōgō prit la décision de ne pas exposer une partie de sa flotte dans un combat de nuit, il ordonna à ses destroyers et ses torpilleurs d'attaquer la flotte russe, mais ces derniers parvinrent à la repousser.

    Retour d'une partie de la 1ère escadre du Pacifique à Port-Arthur

    Privée de contrôle, la flotte russe fut divisée. Deux heures plus tard, la plupart des navires russes : les cuirassés Perevest, Retvizan, Pobeda, Sébastopol et Poltava, un croiseur et 5 destroyers, le navire hôpital Mongolia retrouvèrent la sécurité toute relative de Port-Arthur.

    L'internement de l'autre partie de la 1ère escadre du Pacifique

    Le Tsarevitch endommagé interné à Tsingtao

    À l'aube du 11 août 1904, le nouveau commandant du Tsarevitch évalua les dommages, escorté de trois destroyers il gagna le port de Tsingtao où il fut interné par l'administration coloniale allemande. Manquant de charbon, le Diana fut dans l'impossibilité de rallier Vladivostok, il se dirigea vers Saïgon où il fut interné par les Français. L'Askold escorté par un destroyer jeta l'ancre dans le port de Shangaï où il fut interné par les autorités chinoises. Seul, le croiseur Novik tenta de gagner le port de Vladivostok, toutefois, poursuivi par des croiseurs japonais, il s'échoua près de l'île Sakhaline où il fut sabordé par les membres d'équipage.

    Résultat de la bataille de la mer Jaune

    Concernant la tactique, la bataille de la mer Jaune ne fut pas une victoire totale pour la Marine impériale du Japon. Au cours de cette bataille aucun navire ne fut coulé, mais les navires russes et japonais furent sérieusement endommagés. Néanmoins, la flotte japonaise put empêcher les navires russes de gagner Vladivostok. Quelques jours plus tard, les navires japonais réparés purent reprendre du service, les navires russes restèrent en réparation. Les éléments de la flotte russe ayant échappé à la destruction au cours de la bataille de la mer Jaune furent ou coulés ou subirent de graves dommages lors de la quatrième attaque de Port-Arthur (décembre 1904).

    La bataille au large d'Ulsan, en japonais : 蔚山冲海戦 Urusan'oki Kaisen ;

    en russe : Бой в Корейском проливе, Boi v Koreiskom prolive, connue également sous le nom de bataille de la mer du Japon ou pour les Russes bataille du détroit de Corée, elle fut l'une des batailles navales de la Guerre russo-japonaise de 1904-1905, elle se déroula le 14 août 1904 soit quatre jours après la bataille de la mer Jaune (10 août 1904). Ce combat naval eut lieu entre un détachement de trois croiseurs blindés russes basés à Vladivostok et placé sous le commandement du vice-amiral Karl Petrovitch Jessen et un détachement de 6 croiseurs placé sous le commandement de l'amiral japonais Hikonojo Kamimura (1849-1916). Cette bataille s'acheva par le naufrage du Riourik.

    Ce détachement composé du Bogatyr, du Riourik, du Russie et du Gromoboy quitta la Russie en 1900, après une escale en Australie, les navires accostèrent dans le port de Vladivostok le 30 juin 1901. Cette flotte eut pour mission de détruire les navires de commerces japonais.

    Les forces engagées dans la bataille d'Ulsan

    Naval Ensign of Russia.svg Forces navales russes : Le détachement de croiseurs russes placé sous le commandement de Karl Petrovitch Jessen se composait du :

    • Le Russie: navire amiral battant pavillon de Karl Petrovitch Jessen.
    • Le Riourik : commandé par l'amiral Fiodor Vassilievitch Dubrasov (1845-1612)
    • Le Gromoboy.

    Les forces navales japonaises plus modernes :

    Japanese Navy Ensign

    • Izumo: croiseur blindé et navire amiral de l'amiral Kamimura Hikonojō.
    • Azuma : croiseur blindé placé sous le commandement du capitaine Yashiro Rokuro (1860-1930
    • Tokiwa : croiseur blindé commandé par l'amiral Shimamura Hayao (1858-1923)
    • Le Naniwa : croiseur protégé de l'amiral Uryu Sotokichi (1837-1857)
    • Le Takachiho : croiseur protégé placé sous le commandement de l'amiral Yashiro Rokuro (1860-1930).
    •  
    • Objectif de la flotte russe basée à Vladivostok
    croiseur «Russie» .

    Le détachement de croiseurs du contre-amiral Karl Petrovitch Jessen reçut la mission de se joindre à la 1re escadre du Pacifique en route pour Vladivostok. Cette jonction devait s'effectuer dans le détroit de Corée, près de l'île de Tsushima.

    Objectif de la flotte japonaise

    La flotte de l'amiral Kamimura Hikonojō avait pour mission d'intercepter des navires russes, ayant terminé sa patrouille nocturne, les navires rentraient à leur base.

    Historique

    shéma de la bataille dans le détroit de Corée.

    La nouvelle du départ de Port-Arthur de la1reescadre du Pacifique et son arrivée pour le 11 août 1904 parvint à Vladivostok. Mais le détachement n'étant pas prêt à sortir, on s'accorda pour alerter la flotte de croiseurs de Karl Petrovitch Jessen dès la sortie de la 1re escadre du Pacifique. Aucun message ne parvint à Vladivostok, il en fut déduit que les navires placés sous le commandement de l'amiral Wilgelm Karlovitch Vitgeft étaient restés ancrés dans Port-Arthur. En outre, Le dernier message de l'amiral reçu le 5 août 1904 mentionnait son désir de mourir avec la forteresse. En conséquence, lorsque la nouvelle de la sortie de la 1reescadre du Pacifique arriva, la flotte de Vladivostok effectuait tranquillement le plein de charbon.

    Le détachement de croiseurs prit la mer avec retard, en conséquence, celui-ci serait dans l'impossibilité d'apporter son aide à la1re escadre du Pacifique lors de son passage dans le détroit de Tsushima. Toutefois, le commandement russe donna l'assurance d'un succès concernant la percée du blocus japonais par l'amiral Wigelm Karlovitch Vigeft, ordre fut donc donné au contre-amiral Karl Petrovitch Jessen de prendre la direction de la mer du Japon. La flotte de croiseurs quitta le port de Vladivostok et se mit en ligne avec un intervalle 4000 nautique (7 kilomètres) entre chaque navire et mit le cap vers le sud à une vitesse de 14 nœuds (26 km/h).

    Au cours de la nuit, la flotte de Vladivostok, continua son chemin vers le sud à très faible allure. À l'aube du 13 août 1904, la 1re escadre du Pacifique n'était pas au rendez-vous, le vice-amiral Karl Petrovitch Jessen garda malgré tout l'espoir de voir paraître la flotte de Port-Arthur dans l'un des détroits. Il informa donc ses capitaines sur son intention de se diriger vers le détroit de Tsushima, sans pour autant s'aventurer dans ce passage critique, néanmoins il croisera au large de Fusan (Pusan). Avant que le jour ne tomba, il aperçut les côtes coréennes.

    Au même instant, la position de l'amiral japonais Kamimura Hikonojō se situait au nord-est de Ulsan, la flotte japonaise patrouillait dans les eaux de la mer du Japon dans l'espoir d'intercepter des bâtiments de guerre russes. Au cours de la nuit, la flotte japonaise passa près des Russes sans deviner leur présence. Karl Petrovitch Jessen se dirigeait vers l'ouest, en direction des côtes coréennes.

    à 1 heure 30, ce matin du 14 août 1904, sa patrouille terminée, l'amiral japonais rentrant à sa base se trouva sur le chemin de la flotte russe. Le vice-amiral russe aperçut les quatre croiseurs japonais.

    La situation pour les Japonais s'avéra idéale. La flotte russe était très éloignée de Vladivostok, en outre, elle se trouvait placée entre la flotte japonaise et leur lointaine base.

    La bataille

    izumo

    à 5 heures 20, ce 14 août 1904, Kamimura Hikonojō engagea le combat contre les croiseurs russes. Pour une raison inconnue, l'amiral japonais concentra ses tirs sur le Riourik, le dernier de la ligne de bataille mais également le plus faible. En quelques minutes, ce croiseur perdit ses officiers, très endommagé, le navire resta malgré tout à flot. Malgré l'augmentation progressive du nombre de tués, les hommes d'équipage continuèrent les tirs et ne les cessèrent qu'au moment où la dernière arme sur le navire fut détruite. Cet acte héroïque de la part des Russes provoqua l'admiration des Japonais.

    À cet instant de la bataille, les bâtiments de guerre japonais furent quelque peu endommagés, mais sans comparaison avec les dégâts enregistrés sur les croiseurs russes. Au moment, où les Russes tentèrent de s'éloigner pour permettre au Riourik son replacement dans la ligne de bataille, l'amiral Japonais avait la liberté de garder son avantage en s'approchant des croiseurs russes. Curieusement, l'amiral Kamimura Hikonojō laissa la flotte russe amorcer son virage, lorsque les Japonais effectuèrent à leur tour leur virage, il se trouvèrent à une portée de canons plus allongée plutôt que réduite.

    Les croiseurs russes tentèrent de protéger le Riourik mais le croiseur ne put regagner la ligne de bataille. Avec l'augmentation des dommages, le vice-amiral Karl Petrovitch Jessen prit la décision de faire échouer le croiseur. Les tirs continuèrent, l'Iwate et l'Azuma subirent de légers dommages, quant au Russie il subit de graves dégâts. La flotte russe constata de graves dommages à bord de ses croiseurs, l'évaluation des dégâts chez les Japonais fut moindre. Par la suite, l'amiral Kamimura Hikonojō prit une décision inexplicable : après un combat de trois heures à 11 heures 15, il renonça à poursuivre les croiseurs russes.   

    Ordre de bataille   ulsan

    Ordre des navires suivant leur position dans la ligne, quantité et calibre de l'artillerie. † - Coulé - ### - endommagé

    Russie

    Détachement de croiseurs créé en 1903 placés sous le commandement du vice-amiral Karl Petrovitch Jessen.

    • Croiseurs blindés
    • Russie : navire amiral ## 4x203mm, 16x152mm, (48 tués au combat, 165 blessés au combat).
    • Gromoboy : ## 4x203mm, 16x152mm (91 tués au combat, 182 blessés au combat).
    • Riourik : † 4x203mm, 16x152mm, 6x120mm (204 tués au combat, 305 blessés au combat).

    Japon

    tokiwa

    2eescadre de la flotte impériale du Japon placée sous le commandement de l'amiral Hikonojo Kamimura.

    • 2eunité, croiseurs blindés :
    • Izumo # navire amiral 4x203mm, 14x152mm (20 tirs, 2 tués au combat, 17 blessés au combat).
    • Azuma # 4x203mm, 12x152mm (10 tirs, 8 blessés)
    • Tokiwa # 4x203mm, 14x152mm (quelques tirs, 3 blessés au combat)
    • Iwate # 4x203mm, 14x152mm (plus de 10 tirs, 40 tués au combat, 47 blessés au combat).

    4eunité, Croiseurs protégés :

    • Naniwa 8x152mm (? tirs)
    • Takachiho 8x152mm (? tirs)
    croiseur endommagé «Russie» après la bataille d'Ulsan

    La bataille de Tsushima (parfois orthographié Tsoushima) eut lieu durant quelques heures les 27 et 28 mai 1905

    entre la flotte russe de la Baltique commandée par l'amiral Rojestvenski et la flotte japonaise sous les ordres de l'amiral Tōgō, dans le détroit de Tsushima qui sépare la Corée du Japon. Il s'agit du principal affrontement naval de la guerre russo-japonaise (février 1904 - septembre 1905),En août 1904, au cours de la guerre russo-japonaise, les troupes japonaises commencent le siège de Port-Arthur. Ayant échoué sur terre (éloignement, isolement, difficultés du ravitaillement), le gouvernement russe décide d'envoyer la flotte de la Baltique pour tenter de rompre le siège. Cette flotte comporte notamment les 4 plus récents cuirassés russes de la classe Borodino.

    PréludeÀ l’automne 1904, l’amiral Rojestvensky ordonne l'appareillage de 45 navires pour un périple long de 8 mois qui se révèle usant pour les équipages et difficile techniquement. En effet, cette expédition militaire est marquée par des difficultés d’approvisionnement chroniques en charbon, les ports neutres étant fermés, obligeant à des opérations de ravitaillement en force, et d’escarmouches avec les bâtiments de la marine royale britannique. Les Anglais, en vertu de leur alliance avec les Japonais du 30 janvier 1902, avaient fermé le canal de Suez à la flotte russe qui fut donc obligée de passer par le cap de Bonne-Espérance1. Les coques des navires russes sont tapissées d'algues et de coquillages, le temps ayant manqué pour les faire caréner, ce qui les empêche de dépasser la vitesse de huit nœuds, soit moitié moins que celle des navires japonais.

    En janvier 1905, la garnison russe de Port-Arthur capitule. Les russes de la flotte de la Baltique décident de rallier le port de Vladivostok par le détroit de Tsushima (route la plus courte parmi les différentes possibles).

    Déroulement     Récit

    Le 27 mai 1905, peu avant l’aube, l’amiral Tōgō prend la mer avec pour mission d’intercepter l'escadre russe. Il commande une flotte récente composée de 4 cuirassés et 8 croiseurs cuirassés escortés par de nombreux navires de tonnage inférieur : destroyers et torpilleurs.
    En début d’après-midi, les deux flottes entrent en contact visuel dans le détroit entre la Corée et le Japon, près du groupe d'îles Tsushima. Tōgō prend alors une initiative audacieuse : il ordonne à son escadre de virer par la contremarche, une manœuvre destinée à barrer la route aux navires russes, mais qui expose durant douze interminables minutes le flanc de ses bâtiments aux projectiles ennemis, d'autant plus que les canons de 305 mm russes disposent d'une portée supérieure à leurs homologues japonais. Mais les Russes ne purent (ou ne surent) profiter de cet avantage, notamment à cause de leur vitesse et de leur manœuvrabilité réduites suite aux dépôts d'algues sur leurs coques.
    Les deux lignes sont éloignées de 6 200 m lors de l'engagement. Les bâtiments japonais sont équipés de télémètres, des outils de guidage qui offrent une précision de tir très supérieure et utilisent la poudre Shimosa qui enflamme les navires russes. De plus, à partir de 5 000 m, les Japonais peuvent faire intervenir leur artillerie secondaire d'origine anglaise à tir rapide dont les Russes n'ont pas l'équivalent.
    Par ailleurs, les navires japonais pouvaient atteindre la vitesse de 16 nœuds (30km/h), contre environ 8 nœuds (15km/h) pour les Russes. Tōgō utilisa cet avantage pour «barrer le T» deux fois à l'escadre russe. Une fois l'escadre russe désorganisée et ayant perdu de la vitesse les torpilleurs japonais entrent en lice à leur tour, et se livrent à une véritable curée. Malgré le court répit de la nuit, le carnage se poursuit le lendemain. À 10h45, le 28 mai, la poignée de navires russes qui tient encore la mer se sabordent ou hissent le drapeau de la reddition. Seuls 3 navires réussissent à s'échapper (vers Vladivostok ou le port neutre de Manille).

    Chronologie

    27 mai 1905 (Heure du Japon)

    • 4 h 45 : Shinanomaru trouve la Flotte baltique russe et envoie un télégramme.
    • 5h 5 : La Flotte combinée japonaise quitte la base et envoie un message au QG Impérial: « Le temps est beau mais les vagues sont hautes. »
    • (en japonais : 本日天気晴朗なれども波高し
    • 13 h 39 : La Flotte Combinée japonaise est au contact visuel de la Flotte Baltique russe et hisse le pavillon de bataille.
    • 13h 55 : Distance: 12 000 mètres. Le Mikasa hisse le pavillon signifiant la lettre Z.
    carte de la bataille de Tsushima
    • 14 h05 : Distance de 8 000 mètres. La Flotte combinée japonaise débute une manœuvre de demi-tour.
    • 14h 7 : Distance de 7 000 mètres. Le Mikasa finit son demi-tour. La Flotte baltique russe commence la canonnade.
    • 14 h 10 : Distance de 6 400 mètres. Tous les navires japonais ont terminé leur demi-tour.
    • 14 h 12 : Distance de 5 500 mètres. Le Mikasa est atteint en premier.
    • 14 h 16 : Distance de 4 600 mètres. La Flotte combinée japonaise concentre les tirs de son artillerie secondaire (203 mm et 152 mm à tir rapide) sur le Kniaz-Souvarov qui est le navire amiral de la Flotte russe.
    • 14 h 43 : L’Osliabia et le Kniaz Souvarov sont en feu et rompent le combat.
    • 14 h 50 : L’Empereur Alexandre III commence à se diriger vers le Nord et tente de quitter la ligne de bataille.
    • 15 h 10 : L’Osliabia est coulé et le Kniaz-Souvarov tente de fuir.
    • 18 h 0 : Les deux flottes se rapprochent à nouveau (distance de 6 300 m) et reprennent les échanges de tirs.
    • 19 h 3 : L‘Empereur Alexandre III est coulé.
    • 19 h 20 : Les Kniaz-Souvarov, Borodino, et Sisoï Veliki (1894) sont aussi coulés.

    28 mai 1905 (Heure du Japon)

    • 9 h 30 : La Flotte Combinée japonaise localise à nouveau la Flotte Baltique russe.
    • 10 h 34 : L'amiral russe hisse le signal « XGE » qui veut dire « Je me rends » dans le code international des Signaux en usage à cette époque.
    • 10 h 53 : La partie japonaise accepte la reddition.  
    • Dénouement

    Quatre autres navires de combat sous le commandement du contre-amiral Nebogatov furent forcés de se rendre le lendemain. Son groupe naval constitué d'un seul navire moderne, l'Orel, et de l'ancien Empereur Nicolas Ier et de deux garde-côtes n'avait aucune chance contre la flotte japonaise. Jusqu'au soir du 28 mai, les navires russes isolés furent poursuivis par les japonais. Le petit navire côtier Amiral Ouchakov refusa de se rendre et fut sabordé. Le vieux croiseur Dmitry Donskoï lutta contre six navires japonais et résista une journée avant d'être sabordé en raison des dommages irréparables subis. Le contre-amiral Enkvist peut éviter d’être pris avec les trois croiseurs cuirassés russes Aurore, Jemtchoug, et Oleg et s'abrite dans la base navale américaine de Manille et où ils furent internés. La vedette armée rapide Almaz (classée comme croiseur de second rang) et deux destroyers furent les seuls bateaux russes à parvenir à Vladivostok.  

    Bilan  La quasi totalité de la Flotte Baltique russe fut perdue dans la bataille des détroits de Tsushima. Les Japonais ne perdirent que trois torpilleurs (Numéro 34, 35 et 69). Le prestige international de la Russie et des Romanov fut sévèrement atteint.

    La victoire du Japon à Tsushima est totale. Le gouvernement russe ne disposant plus de flotte dans la région, ni de réserves terrestres dignes de ce nom, décide d'entamer des négociations pour mettre fin à la guerre. Le dénouement du conflit consacre la victoire japonaise par la signature du traité de paix le 5 septembre 1905 à Portsmouth (États-Unis).

    Analyse des causes de la défaite russe

    La tactique de combat des Japonais et leur meilleure compétence contribuèrent à les mener à la victoire. Les raisons de la destruction de la flotte russe furent nombreuses. Parmi elles, on peut imputer, directement ou indirectement, plusieurs erreurs à l’amiral Rojestvenski :

    • il n’existait aucun plan de bataille discuté au préalable et coordonné avec les autres amiraux ;
    • l’amiral ordonna uniquement que tout navire devait, en toute circonstance, tenter de percer pour joindre Vladivostok ;
    • le panachage de navires récents et plus anciens réduisit la vitesse moyenne de la flotte russe, ce qui permit aux japonais de « barrer le T » ;
    • comme les croiseurs avaient été affectés à la protection des transporteurs, la puissance de feu de la flotte russe s’en trouva amoindrie ;
    • l’efficacité des salves russes ne pouvait être que mal voire pas du tout estimée par les officiers de tir ou les servants des canons. Les munitions utilisées produisaient à l’impact très peu de fumée. Quand bien même la flotte japonaise enregistrait de lourds dégâts, le moral des équipages russes sombrait car ils avaient l’impression que leur feu était inefficace.
    • à l'inverse, les japonais utilisaient des obus incendiaires qui mettait à feu la peinture des navires russes. Cela produisait donc dans la force navale japonaise un sentiment de réussite qui compensait les éventuels dommages causés par les tirs russes.
    • Enfin, les cuirassés japonais étaient équipés d'artillerie secondaire à tir rapide, alors que les cuirassés russes de la classe Kniaz Suvorov (les plus récents) ne disposaient que de canons à tir lent. La cadence de tir des japonais était donc 2 fois supérieure à celle des Russes, ce qui explique que les cuirassés russes furent mis hors de combat dès 14h45.

    En cas d’isolement du navire de pointe, le navire suivant devait prendre la tête du groupement, ce qui conduisit plusieurs fois au fait que tout le groupement, avec les amiraux toujours vivants et leurs cadres, suivaient un unique navire. De ce fait, le navire de pointe était toujours sous un feu ennemi très soutenu. Les commandants russes auraient au moins pu se résoudre à agir de leur propre chef, sous leur propre responsabilité. Dans son ensemble, la flotte russe s’est confortée dans une trop grande passivité tandis que le déroulement de la bataille était dicté par l’amiral Tōgō

    De surcroît, lors de la préparation de l’escadre russe, de lourdes erreurs furent commises concernant l’armement et l’équipage des navires, ce qui fut seulement mis en évidence au cours de la bataille. Entre autres, l’humidité contenue dans les obus avait été augmentée pour minimiser le risque d’auto-allumage lors de croisières en eaux tropicales. De ce fait, une fraction seulement des obus russes explosaient à l’impact. Les russes utilisaient des munitions perforantes qui n’explosaient qu’une fois le blindage traversé, et, de ce fait, ne produisaient que peu de fumée visible. L’évaluation de la précision du feu par les officiers de tir russes s’en trouvait tellement plus ardue qu’aucune correction de tir raisonnable ne pouvait être apportée. D’ailleurs, les obus japonais contenaient plus de poudre Shimosa qui était aussi bien plus efficace que la Pyroxiline utilisée par les russes.

    Enfin, la compétence des équipages russes, constitués majoritairement de réservistes et de jeunes recrues, était clairement en deçà de celle des matelots japonais comme le prouve une comparaison des taux de réussite des officiers de tir.

    (traduction de Ursachen der russischen Niederlage).

    Enseignements militaires Armement

    .
    Mikasa, navire amiral de la flotte japonaise à la bataille de Tsushima, préservé comme musée à Yokosuka

    Avant la guerre russo-japonaise, les pays construisaient leurs navires de guerre avec des batteries mixtes, principalement des canons de 150 mm (6-inch), 203 mm (8-inch), 254 mm (10-inch) et 305 mm (12-inch), avec l'objectif que ces navires combattent en ligne. La bataille démontra que les gros canons à long rayon étaient plus efficaces dans l'affrontement que les batteries de différentes tailles. Dès 1904, la marine impériale japonaise développa le Satsuma (mis à l'eau quelques jours avant la bataille, le 15 mai), bateau armé des désormais traditionnelles tourelles double de 305 mm, axiales (une dite de chasse et une de retraite) mais aussi de trois tourelles doubles de 254 mm de chaque côté du navire, c'est-à-dire d'une artillerie principale inconnue jusque-là par sa puissance de feu. La Grande-Bretagne, dont un observateur ramena ses notes prises lors de la bataille, décidera de la mise en chantier immédiate et dans le plus grand secret de la quille du Dreadnought, en octobre 1905, bateau destiné à recevoir un armement principal monocalibre de 305 mm distribué en cinq tourelles doubles. Le navire va être lancé en début 1906; il déclassera d'un coup tous les navires préexistants. Son nom servira à différencier les navires de combat pré- et post-dreadnought.

    Tactiques

    Les différents navires de combat (ou navires de ligne) étaient organisés en flotte ; chacune commandée par un amiral. Lors de la bataille de Tsushima, le commandant suprême était l'amiral Tōgō à bord du navire amiral Mikasa. Immédiatement après venaient les cuirassés Shikishima, Fuji et Asahi. Ensuite, il y avait les croiseurs. La fameuse manœuvre de l'amiral Tōgō de faire virer les navires de sa flotte à babord les uns à la suite des autres fut décidé afin de maintenir l'ordre de sa ligne de bataille. Cette organisation consistait à maintenir en tête le navire amiral Mikasa (bien évidemment l'amiral Tōgō voulait que son unité de combat la plus puissante puisse entrer en jeu en premier). Virer de bord les uns à la suite des autres signifiait que chaque navire virait tout en suivant son prédécesseur. Concrètement, tous les navires devaient virer dans la même zone. C'est le risque de cette manœuvre puisque conséquemment elle offre l'occasion à la flotte adverse de viser et bombarder cette zone par laquelle doit passer tous les navires de la ligne de bataille. L'amiral Tōgō aurait pu ordonner à ses navires de virer "ensemble" c'est-à-dire que chaque navire aurait alors viré de bord en même temps et dans la même direction. Cette manœuvre, employée par la flotte franco-espagnole à Trafalgar, aurait été plus rapide mais aurait rompu l'ordre de la ligne de bataille, semant la confusion en modifiant les plans de bataille, plaçant alors les croiseurs en tête ; toute chose que l'amiral Tōgō voulait éviter. et l'un des facteurs principaux de la défaite de la Russie dans ce conflit.

    togo

     

    Le combat de Topolobampo est un Engagement naval livré le 14 avril 1914 dans le port de Topolobampo,

    dans l'État de Sinaloa, pendant la Révolution mexicaine (1910-1920)

    la bataille

    Après avoir provoqué la chute du président Francisco Madero, qu'il fit assassiner, le général Victoriano Huerta s'empara du pouvoir au Mexique. Son coup d'État suscita, entre autres, l'opposition de Venustiano Carranza un politicien, ancien sénateur de l'État de Cohahuila au temps de Porfirio Diaz, qui s'était autoproclamé « primer jefe » du mouvement constitutionnaliste et engagea la lutte armée contre l'usurpateur.

    Le 14 avril 1914, le général Álvaro Obregón, l'un des principaux officiers constitutionnalistes, qui se trouvait avec ses troupes à Topolobampo, monta à bord de la canonnière Tampico, commandée par le capitaine de frégate Hilario Rodriguez Malpica. Conformément au protocole, Malpica hissa son pavillon au plus haut mât de son navire, signalant ainsi la présence d'une personnalité importante.

    Cela n'échappa pas au capitaine de vaisseau Ignacio Arenas, commandant des canonnières du gouvernement fédéral Guerrero et Progreso, qui décida d'attaquer.

    Coincé dans un port, sans aucune possibilité de manœuvre ou de fuite, le Tampico était dans une situation désespérée lorsque le biplan Sonora, piloté par le capitaine Gustavo Salinas, assisté du mécanicien Teodoro Madariaga, surgit opportunément et attaqua le Guerrero en lui jetant des bombes, livrant ainsi l'un des premiers combat aéronaval de l'histoire (le tout premier eut lieu en 1913 durant la bataille de Lemnos lors de laquelle un pilote grec jeta quatre bombes sur un navire turc).

    Dépourvu, et pour cause, de tout équipement antiaérien, le Guerrero fut incapable de repousser cette attaque totalement inédite et contraint à la fuite, pour éviter la destruction.

    Le Tampico devait cependant retrouver le Guerrero le 16 juin 1914. Cette fois il n'y eut pas d'intervention providentielle et il fut incendié à l'issue d'une bataille acharnée tandis que le capitaine Malpica se suicidait pour éviter la captivité et probablement

    le peloton d'exécution.tampico

    La guerre italo-turque (aussi connue en Italie sous le nom de Guerra di Libia, « guerre de Libye » et en Turquie sous le nom de Trablusgarp Savaşı, « Guerre de Tripolitaine ») est un conflit qui opposa l’Empire ottoman et le royaume d’Italie du 29 septembre 1911 au 18 octobre 1912.

    Ce conflit permit à l’Italie d'obtenir les provinces ottomanes de Tripolitaine, de Cyrénaïque et du Fezzan. Ces provinces formèrent la Libye italienne. Durant ce conflit, les forces italiennes occupèrent le Dodécanèse dans la mer Égée. L’Italie avait accepté de rétrocéder ces îles à l’Empire ottoman lors du traité d’Ouchy2 (aussi connu sous le nom de traité de Lausanne car il fut signé au château d’Ouchy à Lausanne en Suisse). Cependant, par manque de précision du texte, la Turquie renonça finalement à ses revendications sur les îles du Dodécanèse au profit de l'Italie par l’article 15 du traité de Lausanne de 1923.

    Bien que mineur, ce conflit fut un signe précurseur de la Première Guerre mondiale car il réveilla les nationalismes dans les Balkans. Voyant la facilité avec laquelle les Italiens avaient battu les Ottomans désorganisés, les membres de la Ligue balkanique attaquèrent l’Empire avant même la fin des hostilités avec l’Italie.

    Cette guerre vit l'utilisation de nouvelles technologies militaires comme les avions. Le 23 octobre 1911, le pilote italien Giulio Gavotti en mission de reconnaissance largua quatre bombes sur les troupes ottomanes réalisant ainsi le premier bombardement aérien de l'histoire

    Le futur président de la Turquie et chef de la guerre d'indépendance turque, Mustafa Kemal Atatürk se distingua militairement dans ce conflit en tant que jeune officier.

     

    Guerre qui opposa l'Italie à la Turquie.

    Depuis la pénétration du Royaume-Uni en Égypte et de la France en Tunisie, l'Italie cherchait des compensations en Tripolitaine, sous contrôle turc. Prétextant le désordre qui régnait en Tripolitaine, l'Italie déclara la guerre à la Turquie (29 septembre 1911), bombarda Tripoli (octobre) et s'empara des principaux ports. En dépit de démonstrations navales en mer Égée et de la prise des îles du Dodécanèse (4 mai 1912), les opérations piétinaient. La guerre des Balkans obligea les Turcs à signer la paix d'Ouchy (15 octobre) ; ils conservaient les îles de la mer Égée, mais durent céder la Tripolitaine.

     

     

    La bataille de Kunfuda est une bataille navale livrée les 7 et 8 janvier 1912, pendant la guerre italo-turque (1911-1912),

    .

    Afin de protéger sa colonie de l'Érythrée d'une attaque éventuelle des 20 000 soldats ottomans stationnés au Yémen et empêcher tout envoi par la Turquie de renforts ou de ravitaillement en Libye par le biais de la mer Rouge, l'Italie envoie dans la région les croiseurs Piemonte, Calabria et Puglia ainsi que les torpilleurs Artigliere et Garibaldino, qui viennent renforcer la canonnière Volturno et les avisos Stafetta et Aretusa, déjà présents sur place. Cette division assure à l'Italie la suprématie navale dans le secteur, alors surtout que les Ottomans n'ont guère que des canonnières, des ferrys et des yachts armés à lui opposer, qui sont rapidement mis hors de combat. Cependant, fin décembre 1911, le capitaine de vaisseau Cerrina Feroni, commandant de l'escadre italienne, apprend que sept canonnières turques mouillent dans les eaux des îles Farasan. Ces canonnières proviennent du golfe Persique et doivent rejoindre Suez, mais la capture par les Italiens de leur navire de ravitaillement en charbon, le Kaiserieh, les ont contraintes d'interrompre leur périple le long des côtes d'Arabie. Feroni ignore que ces bâtiments, à court de combustible, sont immobilisés et quasi-inoffensifs. Il présume au contraire qu'ils sont rassemblés pour attaquer l'Érythrée. Il décide donc d'aller à leur rencontre pour les anéantir.

    La bataille

    Le 1e janvier, les croiseurs Piemonte, Puglia et Calabria, ainsi que les torpilleurs Artigliere et Garibaldino quittent Massaoua et partent à la recherche de la flottille turque. L'escadre se divise, le Calabria et le Puglia longeant la côte par le sud, attaquant au passage les ports de Djebel-Tair, Loheja et Midy, alors que le Piemonte et les deux torpilleurs, inspectent le nord en partant de Djeddah. Plus rapide, les torpilleurs prennent de l'avance sur le croiseur et dans l'après-midi du 7 janvier, ils découvrent les navires turcs, à l'ancre, dans le port de Kunfuda. Il y a six canonnières (Ayintab, Ordu, Bafra, Refahiye, Kastamonu et Gokcedag), un gros remorqueur (Muha) et un yacht (appelé selon les sources consultées tantôt Sipka, tantôt Fuad).

    Immédiatement les deux torpilleurs ouvrent le feu. Les bâtiments turcs, commandés par Hamid Bey, répliquent aussitôt. La bataille est alors à peu près équilibrée car si les torpilleurs ont l'avantage de l'armement et du mouvement, les Turcs ont de leur côté la supériorité numérique. Cet équilibre relatif est rompu lorsque survient le Piemonte (capitaine de corvette Palladini). Ses canons entrent en action contre les navires adverses quasiment immobiles et les touchent les uns après les autres. Des pièces d'artillerie terrestres ottomanes tentent vainement de soutenir l'effort des canonnières qui luttent courageusement. La tombée du jour interrompt la bataille ; les équipages survivants en profitent pour abandonner les navires transformés en épave et gagnent la terre. Au matin, les Italiens recommencent à tirer et finissent de détruire les canonnières, puis ils bombardent la ville. Les Turcs, totalement battus, ne sont plus en mesure de résister de quelque façon que ce soit.

    Leur œuvre de destruction accomplie, les bâtiments italiens reprennent la route de Massaoua ; ils emmènent avec eux quatre boutres chargés de ravitaillement, dont ils se sont emparés ainsi que le yacht, qui n'est que légèrement avarié, et qui sera rebaptisé Cunfida.  

    Les conséquences   La bataille de Kunfuda est un succès total pour la marine italienne, qui ne déplore aucune perte. D'une manière générale, le conflit italo-turc a donné l'occasion à la marine italienne d'exorciser le complexe lié à la défaite de Lissa subie face à l'Autriche en 1866 et de rapporter la preuve de la bonne qualité de ses navires et de ses équipages. Ainsi, presque toutes les missions qui lui ont été dévolues, qu'elles soient logistiques ou de combat, ont été menées à bien. Il convient, cependant de souligner que la Turquie s'est, de son côté, systématiquement gardée de lui opposer ses grands bâtiments et qu'elle a tout fait pour éviter une confrontation navale de grande ampleur, qui n'a donc jamais eu lieu.

    http://adhemar-marine.blogspot.fr/2011/11/saisies-de-navires-francais-pendant-la.html    

    Les guerres balkaniques ou guerres des Balkans sont des conflits qui ont éclaté dans les Balkans dans les années 1912 et 1913. Les peuples de l'Empire ottoman d'Europe aspiraient à s'émanciper de la domination turque et à s'ériger en États. La diversité des peuples, le jeu des grandes puissances visant à diviser pour régner et l'extrême imbrication des populations dans certaines zones compliquent le processus.

    En 1878, au Congrès de Berlin, la diplomatie européenne, et surtout britannique, "fabrique" les États qui se partagent aujourd'hui la péninsule balkanique dans des formes qui susciteront, notamment en Bulgarie, de profonds ressentiments. L'objectif du Congrès de Berlin était de sauvegarder ce qui pouvait l'être d'un Empire ottoman faiblissant, donc dépendant des puissances occidentales, pour contrer le panslavisme et l'influence de la Russie, ainsi que la "Megali Idea" grecque, en jouant de la diversité nationale des Balkans pour constituer de petits États, eux-mêmes faibles et rivaux. Aucun ne devait se développer au-delà d'une certaine limite ; chacun se trouvait enserré dans une nasse de liens diplomatiques et dynastiques, parfois opposés ; tous étaient liés aux grandes puissances européennes. Le Congrès de Berlin inaugure ce que l'on a appelé la "balkanisation", processus de fragmentation politique qui débouche sur les Guerres balkaniques, contribuera au déclenchement de la Première Guerre mondiale

    Ce contexte transforme les aspirations d'émancipation des peuples balkaniques en nationalismes antagonistes.

    La bataille de Kaliakra est un engagement naval livré le 21 novembre 1912 pendant la 1reguerre des Balkans (1912-1913).

    Il oppose une flottille de torpilleurs bulgares, commandée par le capitaine Dimitar Dobrev à un croiseur et 2 destroyers turcs à 40 km environ au large de Varna.

    Les Turcs sont vaincus et rompent le combat lorsque le croiseur Hamidiye est touché par une torpille lancée par le torpilleur Drazki commandé par Georgi Kupov. Cet affrontement présente la particularité d'être la principale bataille jamais livrée par la marine bulgare et le Drazki (valeureux en bulgare), qui est le navire le plus célèbre de cette marine, est aujourd'hui transformé en bateau-musée à Varna.

    À la suite des sévères défaites subies par l'empire ottoman face aux troupes bulgares à Kirk-Kilissé et Lüleburgaz, les Turcs ont désespérément besoin de ravitaillement en armes, munitions et vivres. Celui-ci vient essentiellement d'Allemagne et d'Autriche-Hongrie et est acheminé par mer jusqu'à Istanboul via le port roumain de Constanca. La sécurité des côtes bulgares devient une priorité pour la marine ottomane en charge de l'escorte des convois d'approvisionnement et c'est ainsi que le 29 octobre, le commandant du croiseur Hamidiye somme les ports bulgares de Varna et de Balčik de capituler sous peine de bombardement. Cependant, malgré le refus essuyé par son ultimatum, l'officier ottoman ne met pas sa menace à exécution.

    • Bulgarie
      • 4 torpilleurs:Letjašti, Smeli, Strogi et Drazkikaliakra
    • Turquie
      • croiseur Hamdiye
      • 2 destroyers

     

    La bataille d'Elli ou bataille navale des Dardanelles est livrée le 16 décembre 1912, durant la Première Guerre balkanique (1912-1913),

    au large du cap Elli (ou Hellès), à l'entrée des Dardanelles. Elle oppose la marine royale hellénique, commandée par le contre-amiral Pavlos Koundouriotis à la flotte ottomane, qui est battue. Elle est la plus grande (en termes de forces engagées) bataille navale de cette guerre

    Au départ, il s'agissait d'une tentative ottomane de briser le blocus grec à la sortie des Dardanelles. Dans la flotte ottomane se trouvaient les vieux cuirassés Barbaros Hayrettin et Mesudiye qui venaient de participer à la défense d'Adrianople, sur la ligne de Chataldzha. Ils avaient bombardé les forces bulgares depuis la mer de Marmara et avaient ainsi aidé à les repousser. Les navires ottomans furent appuyés par l'artillerie de leurs forts qui gardaient l'entrée du détroit

    Excédé par la lenteur de trois cuirassés de son escadre, l’Hydra, le Spetsai et le Psara, tous de construction ancienne, Koundouriotis, qui commande à bord du croiseur moderne Georgios Averof, fait hisser le signal "Z", qui signifie action indépendante, et navigue seul à la rencontre de l'ennemi. Il traverse la ligne turque, engage le navire-amiral et contraint ses adversaires à une retraite qui s'effectue dans le plus grand désordre.

    Les deux flottes firent subir de sérieux dégâts à leur adversaire. Finalement, la flotte ottomane concéda qu'elle ne pouvait rompre le blocus et rentra dans les Dardanelles. Deux jours plus tard, une nouvelle tentative de sortie se solda par un nouvel échec

    elli

    La marine grecque poursuit son combat contre la flotte ottomane jusqu'en janvier 1913. La bataille de Lemnos, livrée le 18 janvier lui fait acquérir définitivement la maîtrise de la mer Égée.

    La bataille de Lemnos est livrée le 18 janvier 1913

    (le 5 janvier dans le calendrier julien, employé par la Grèce jusqu'en 1923) entre une escadre grecque commandée par l'amiral Koundouriotis et une flotte turque, pendant la Première Guerre balkanique (1912-1913).

    La Bataille

    Dernière bataille navale du conflit, elle assure aux Grecs, qui remportent la victoire, le contrôle de la mer Égée. Les Turcs se replient en effet sur leurs bases des Dardanelles, dont ils ne sortent plus jusqu'à la fin des hostilités.

    La retraite de la flotte ottomane donne l'occasion au lieutenant Michel Moutoussis et à l'enseigne Aristeides Moraitinis d'effectuer la première mission de reconnaissance aérienne de l'histoire de l'aéronautique navale à bord d'un hydravion Maurice Farman. Lors d'un raid effectué le 24 janvier, ils confirment que les bâtiments turcs ont trouvé refuge dans la base de Nagara et relèvent avec précision leurs positions, puis ils larguent sur eux quatre bombes qui n'atteignent cependant pas leurs objectifs.

    Cet engagement est appelé bataille de Mondros en Turquie.

    Navires engagés

    Grèce Croiseur cuirassé Averoff, vaisseau amiral

    • 10 navires
      • Croiseur cuirassé Averoff, vaisseau amiral
      • 10 navires
    • Turquie 17 navires
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    La bataille du cap Spartel (Espartel en espagnol) est un affrontement naval qui opposa le 29 septembre 1936

    dans le détroit de Gibraltar deux navires de guerre nationalistes à deux autres du camp républicain

    Contexte

      croiseur nationaliste Canarias.

    Au début de la guerre civile espagnole, le 18 juillet 1936, la plus grande partie de la flotte de guerre resta dans le camp républicain. Cette flotte étant essentiellement concentrée en Méditerranée occidentale, avec Cathagène pour port d’attache, sa mission initiale consista à interdire le passage du détroit de Gibraltar aux troupes professionnelles (Légion espagnole et regulares) stationnées au Maroc espagnol qui s’étaient toutes ralliées à la rébellion. Elle s’acquitta de cette mission avec une efficacité pour le moins douteuse, la faiblesse des effectifs transportés étant davantage due à la pénurie des moyens dont disposaient les nationalistes qu’à l’action de la flotte

    Le 19 septembre, surestimant les capacités de ses forces navales, ou sous-estimant celles de l’adversaire, le gouvernement donna l’ordre au gros de la flotte de Méditerranée de gagner la mer Cantabrique afin de porter secours aux forces républicaines qui venaient d’être défaites à Saint-Sébastien, à Irun et à Fontarrabie, et de briser le blocus qu’imposait les quelques navires mutinés à la côte Nord, privant d’approvisionnements les villes de Bilbao, Gijón et Saint-Sébastian. Il ne laissa en protection du détroit de Gibraltar que les destroyers Almirante Ferrandiz et Gravina1.

    La flotte de secours, composée du cuirassier Jaime I, des croiseurs Libertad et Cervantes, de sept destroyers (Almirante Valdés, Almirante Antequera, Almirante Miranda, Escaño, José Luis Díez, Lepanto y Lazaga.) et de trois sous-marinsNotes 2 fut aperçue le 21 septembre à 22h30 par la vigie de Ceuta alors qu’elle naviguait plein ouest et, le lendemain 22, par le croiseur allemand Nuremberg, alors qu’elle remontait plein Nord le long des côtes du Portugal. Elle ne put être localisée le 23 et le 24 septembre par les hydravions Cant Z 501 envoyées de Cadix ou de Marin (Pontevedra), mais, ce même jour, un autre hydravion envoyé depuis El Ferrol finit par la repérer vers 13h00 à 120 milles nautiques au Nord du cap Ortegal (Nord de la Corogne), faisant route plein Est.

    croiseur nationaliste Almirante Cervera (lors d'essais en 1927).

    Dès le repérage du Jaime I, l’état-major nationaliste avait décidé de profiter du départ de la flotte républicaine de Méditerranée pour y envoyer les deux croiseurs Canarias et Almirante Cervera, qui stationnaient alors dans le port d’El Ferrol, afin de protéger un convoi entre Ceuta et Algeciras et même d’aller bombarder une usine de chlore près de Valence2.
    L’état-major républicain n’avait pas négligé cette possibilité mais il avait estimé que ces deux navires n’étaient pas en mesure de combattre. En effet, le Canarias était un bâtiment tout neuf, n’ayant pas encore toute son artillerie opérationnelle, son équipage étant pas ailleurs constitué de phalangistes sans expérience maritime et d’officiers peu familiarisés avec le navire ; l’Almirante Cervera quant à lui, qui revenait d’une campagne le long de la côte Cantabrique, avait d’importantes avaries sur ses chaudières et, de plus, son artillerie principale demandait à être remise en état après avoir tiré plus de mille coups sur Gijon et les forts de la frontière. Compte tenu de leur état, les deux navires nationalistes ne purent appareiller que le 27 septembre et ils quittèrent la baie d’El Ferrol seulement dans la nuit, tous feux éteints, afin de ne de ne pas être repérés depuis les berges, les horaires des ouvriers de l’arsenal n’ayant par ailleurs pas été modifiés, ceci afin de ne pas attirer leur attention. Une fois en pleine mer, les deux navires mirent cap au Sud et le Canarias effectua alors quelques tirs de réglages de ses quatre tourelles de 203mm, ces essais mettant d’ailleurs en évidence la faible dispersion des tirs. Les seules informations sur l’ennemi dont disposaient les nationalistes était la présence permanente d’un destroyer républicain au Nord du Cap Spartel et d’un autre à l’Est de la pointe d’Almina (Ceuta) ; ils savaient aussi que deux ou trois sous-marins basés à Malaga alternaient une présence au large de la pointe de l’Europe (Gibraltar). À ce moment, et bien que le blocus des ports de Ceuta, Cadix et Huelva ait cessé depuis le passage dans l’Atlantique de la plus grande partie de la flotte républicaine, l’immobilisation des bateaux de transports dans ces ports était complète.
    Comparaison des navires :

    Caractéristiques Canarias Almirante Ferrándiz Almirante Cervera Gravina
    Type Croiseur Destroyer Croiseur Destroyer
    Classe Canarias Churruca Almirante Ferrándiz Churruca
    Mise en service Septembre 1936 1929 1928 1936
    Déplacement (t) 10 000 1 536 9 240 1 650
    Longueur (m) 193,9 101 176,62 101
    Largeur (m) 19,52 9,6 16,61 9,6
    Tirant d'eau (m) 6,51 3,3 5,03 3,3
    Armement principal 8 canons de 203mm (4 tourelles) 5 canons de 120 mm L.45 8 canons de 152/50 mm 5 canons de 120 mm L.45
    Armement 8 canons de 120mm (2x4) 1 canon A.A. de 76,2 mm 4 canons A.A. de 101'6/45 mm 1 canon A.A. de 76,2 mm
    Armement
    4 mitrailleuses
    4 mitrailleuses
    Armement 12 tubes lance torpilles de 533,4 mm (2 x 6) 6 tubes lance torpilles de 533,4 mm (2 x 3) 8 tubes lance torpilles de 533,4 mm (2 x 4) 6 tubes lance torpilles de 533,4 mm (2 x 3)
    Armement
    2 lance charges de profondeur
    2 lance charges de profondeur
    Puissance (cv) 90 000 42 000 80 000 42 000
    Vitesse (nœuds) 33 36 34 36
    Autonomie 8 000 milles à 15 nœuds 4 500 milles à 14 nœuds 4 950 milles à 15 nœuds 4 500 milles à 14 nœuds
    Equipage 800 hommes 160 hommes 566 hommes 160 hommes

    Le combat

     plan du combat naval.

    A leur arrivée dans les parages du détroit de Gibraltar, le 28 septembre au soir, la présence des deux croiseurs nationalistes était totalement ignorée des républicains, ceux-ci n’ayant détecté ni leur départ d’El Ferrol, ni leur déplacement dans l’Atlantique, les deux navires s’étant imposé un silence radio total.

    Dans la nuit du 28 au 29, le Canarias força l’allure afin de dépasser l’Almirante Cervera et de pouvoir occuper au premières lueurs du jour les positions qui leur avaient été fixées : la verticale de la pointe d'Almina (Ceuta) pour le Canarias et la verticale du cap Spartel pour l’Almirante Cervera. A 4h00 du matin, une heure avant d’entrer dans le détroit, le Canarias fit prendre les dispositions de combat et, vers 5h30, alors qu’il passait au large de Tanger (Cap Malabata), il aperçut sur son tribord la silhouette d’un destroyer, qui semble-t-il, ne vit pas le croiseur. Le commandant du Canarias utilisa alors pour la première fois la radio depuis El Ferrol pour informer l’Almirante Cervera de l’arrivée d’un destroyer républicain dans sa direction, lui-même poursuivant sa route vers Ceuta ; l’Almirante Cervera repéra à son tour le destroyer.

    A 6h20, alors qu’il franchissait le méridien de Gibraltar (Pointe de l’Europe), le Canarias aperçut à nouveau à 30 000m sur son tribord un destroyer qui se dirigeait vers l’Ouest ; il s’agissait de l’Almirante Ferrandiz qui, prévenu par radio, se portait au secours du Gravina, l’autre destroyer républicain, attaqué par l’Almirante Cervera. L’Almirante Ferrandiz aperçut à son tour le bateau nationaliste et l’identifiât comme étant le croiseur lourd Canarias dont il ne se doutait pas de la présence dans les parages ; il fit alors rapidement demi-tour, vers 6h30, longeant les côtes espagnoles et augmentant sa vitesse afin d’échapper au Canarias moins rapide que lui

    Le commandant du Canarias ordonna à son tour d’augmenter la vitesse et, presque aussitôt, à 6h40, d’ouvrir le feu, craignant que compte tenu de sa vitesse, l’Almirante Ferrandiz, qui était à 16 000m devant, ne soit rapidement hors de portée ; il prit cette décision alors que le destroyer n’était toujours pas identifié et que certains de ses officiers pensaient qu’il pouvait s’agir d’un destroyer britannique.

    Les deux premières salves, tirées par les deux tourelles bi-tubes de la proue, furent trop courtes mais, l’Almirante Ferrandiz augmentant son avance, le commandant du Canarias prit la décision de poursuivre le tir sans effectuer les réglages habituels en de tels circonstances. Tiré de la distance « quasi impossible » de 19 000m, un coup de la troisième salve toucha l’Almirante Ferrandiz entre ses deux tourelles de proue, mettant le feu aux gargousseset tuant quasiment tous les servants ; le navire poursuivit alors sa route en zigzaguant et en essayant de se protéger derrière un écran de fumée.

    Le commandant du Canarias fit alors manœuvrer son navire afin que les deux tourelles de poupe puissent elles aussi intervenir. L’Almirante Ferrandiz fut de nouveau touché par deux coups alors qu’il se trouvait à 15 000m puis par un autre coup, entre la cheminée et le pont, à 7h10 ; ce n’est qu’à ce moment que l’Almirante Ferrandiz fut identifié par les lettres AF peintes sur les superstructures. L’écart entre les deux navires n’étant plus alors que de 8 000m, le destroyer reçut encore deux coups à 7h20, le dernier produisant une grande explosion à la proue du navire. Voyant que l’Almirante Ferrandiz était perdu, le Canarias cessa le tir et s’avança jusqu’à 200m du croiseur où il stoppa afin de porter secours aux naufragés.

    Dans ce combat, le Canarias tira 20 salves (80 coups) ; l’Almirante Ferrandiz reçut six projectiles de 203mm, sans avoir pu tirer lui-même un seul coup de canon. Comme il fuyait devant le Canarias, il ne put dans un premier temps faire usage de ses canons de proue et, quant à la fin du combat, sa position lui aurait permis de les utiliser, un impact de 203mm les rendit inutilisables ; quant aux canons de proue, ils furent détruits dès la deuxième salve du Canarias. Il semble que l’Almirante Ferrandiz ait voulu faire usage de ses tubes lance-torpilles de bâbord mais qu’il n’ait pas eu la possibilité de le faire.

    destroyer républicain Gravina.

    Pendant ce temps, plus à l’ouest, l’autre croiseur nationaliste, l’Almirante Cervera, essayait de détruire le destroyer républicain Gravina. Il tira trois-cents coups avec son artillerie principale mais seuls deux d'entre eux réussirent à atteindre le Gravina qui, bien qu’endommagé, réussit à se réfugier dans le port de Casablanca

    Le sauvetage des marins

    Les survivants réussirent à lancer deux radeaux qui furent rapidement remplis de naufragés tandis que d’autres s’éloignaient du navire à la nage, les uns vers un navire français, les autres vers le Canarias

    Le paquebot français Koutoubia s’était en effet détourné pour venir au secours des naufragés à la suite du S.O.S. lancé par l’Almirante Ferrandiz. Il récupéra vingt-cinq hommes, dont le commandant, qui furent débarqués à Marseille d’où ils regagnèrent la zone républicaine. L’un des rescapés, Laurentino Salazar Labarga, le médecin du bord, qui était décédé en cours de route, fut enterré au cimetière Saint-Pierre de Marseille, son corps n’étant rapatrié en Espagne qu’après la guerre civile.

    Le Canarias quant à lui envoya un canot pour secourir les marins qui nageaient dans sa direction, croyant qu’il s’agissait d’un bateau républicain. Beaucoup étaient blessés ou brûlés par un incendie de bidons de fioul imprudemment placés sur le pont, près du canon anti-aérien. A 9h20, après avoir secouru vingt-neuf marins, le Canarias commença à s’éloigner après avoir aperçu le périscope d’un sous-marin. L’Almirante Ferrandiz s’enfonça peu après dans les eaux entouré d’un nuage de vapeur d’eau, à huit mille marins au Sud de la pointe de Calaburra, à l’Est de Marbella (Malaga). 160 marins, officiers mariniers et officiers disparurent avec le navire.

    Certains des rescapés auraient été exécutés quelques mois plus tard. Si l’information était exacte, il n’est pas impossible que ces exécutions aient été la conséquence du rôle joué par l’Almirante Ferrandiz pendant les trois premiers mois de la guerre. Ce navire de guerre aurait en effet servi à transporter à Malaga de nombreuses personnes détenues par le régime républicain dans les différentes villes de la côte andalouse, en particulier Motril, en raison du danger majeur qu’elles faisaient courir à la République. La plupart furent emprisonnées puis exécutées dans la ville, trois d’entre elles étant même ramenées à Motril pour être fusillées sur la place publique le 16 octobre 1936

    conclusion

    Si, en raison de l’inégalité des forces en présence (deux croiseurs contre deux destroyers), il était difficile d’espérer une victoire républicaine, il n’en demeure pas moins que la victoire des nationalistes témoigne d’une parfaite maîtrise de la tactique navale, ou d’une grande chance. Celle-ci aurait pu sourire d’ailleurs aux républicains, comme elle le fit en mars 1938 lors de la bataille du cap de Palos où des torpilles tirées par le Lepanto envoyèrent par le fond le croiseur nationaliste Baleares.

    La victoire des nationalistes au cap Spartel eut pour conséquence directe la fin du blocus du détroit de Gibraltar par la flotte républicaine qui, a son retour en Méditerranée à la mi-octobre 1936, se consacra presque exclusivement à la protection des convois d’équipements militaires en provenance d’URSS. La crainte de perdre d’autres navires amena en effet l’état-major républicain à adopter une stratégie très peu offensive, en accord avec la théorie qui veut qu’une flotte bien conservée présente toujours une menace potentielle pour l’ennemi

    La bataille du cap Cherchell (Algérie) est une bataille navale qui opposa dans la journée du 7 septembre 1937

    le croiseur nationaliste Baleares à une flotte républicaine composée de plusieurs bâtiments qDans le cadre de la guerre navale à laquelle se livraient les deux camps pour assurer leur ravitaillement par la voie maritime, l'amiral Buiza, amiral en chef de la marine républicaine, ordonna le 6 septembre 1937 à une flotte républicaine de quitter le port de Carthagène pour aller assurer la protection au large des côtes algériennes de trois navires de commerce, l’Aldecoa, l’Antonio Satrústegui et le Mar Caribe qui revenaient d'URSS. Cette flotte était composée de deux croiseurs légers, le Libertad et le Méndez Núnez et de sept destroyers, le Lepanto, l’Almirante Valdés, l’Almirante Antequera, l’Almirante Miranda, le Gravina, le Jorge Juan et l’Escaño.

    Le combat                      Alors que le convoi naval républicain revenait vers Carthagène au matin du 7 septembre, les navires furent aperçus à 10h15 par la vigie du croiseur nationaliste Baleares qui patrouillait le long des côtes algériennes et faisait route plein Est, à 30 milles nautiques d'Alger. Malgré son infériorité tactique, du fait de sa position entre la flotte républicaine et la côte, le commandant du Baleares, le capitaine de frégate Manuel de Vierna, fit pousser les feux et modifia sa route vers le nord-est afin de passer sur l'arrière de la flotte républicaine.

    À 10h30, le convoi républicain se scinda en deux, les navires de commerce et les destroyers mettant cap au sud, vers le port de Cherchell, tandis que les deux croiseurs prenaient une route parallèle au Baleares pour engager le combat. Le Baleares ouvrit le feu le premier vers 10h45 mais sans provoquer de dégâts chez ses adversaires qui ripostèrent avec plus d'efficacité ; deux coups du Libertad provoquèrent en effet un début d'incendie dans la soute à munitions et interrompirent pendant un certain temps les circuits électriques. Le combat naval cessa à 11h15, les navires républicains ayant viré plein est.

    le croiseur léger républicain Libertad (ex-Principe Alfonso) pendant des essais en 1927.

    Le Baleares vira à son tour pour prendre une route parallèle à celle des navires républicains mais ils se perdirent de vue ; il profita de cette interruption pour réparer ses avaries et compter ses morts (3) et blessés (26). Dans l'après-midi, les deux flottes virèrent plein sud pour se couper le chemin du retour puis, à nouveau plein est. Alors qu'ils longeaient la côte algérienne, les croiseurs républicains furent bombardés vers 16h45 par des avions nationalistes venus de Majorque, mais seul le destroyer Escaño fut légèrement touché. Le contact visuel étant de nouveau acquis peu après, les deux flottes échangèrent à nouveau des coups de canon entre 17h30 à 18h00, mais sans conséquences. Elles se perdirent définitivement de vue après ce dernier échange et regagnèrent leur port d'attache. L'autre croiseur nationaliste, le Canarias, qui avait été demandé en renfort, n'arriva sur zone que le lendemain.  

    Bilan                                Dans cette affaire, le Baleares n'infligea aucun dégât à ses adversaires qui, au contraire, et en particulier le Libertad, lui occasionnèrent de sérieuses avaries qui réduisirent sérieusement ses capacités de combat dès le début des échanges. Le croiseur nationaliste réussit cependant sa mission qui était d'intercepter le convoi de navires marchands républicains. Ceux-ci furent en effet obligés de se dérouter vers la baie de Cherchell où l’Aldecoa s'échoua, les deux autres étant contraints de mouiller dans la rade.

    Sanctionné pour cette défaite, l'amiral Buiza perdit son poste de commandant en chef de la flotte républicaine tandis que le commandant du Baleares, le capitaine de frégate Manuel de Vierna, était promu directement au grade de contre-amiral par les nationalistes ; il devait disparaître dans son navire en mars 1938 lors de la bataille du cap de Palos.ui escortaient des navires de commerce venant de la mer Noire, durant la guerre d'Espagne.

     

    La bataille du cap de Palos fut le plus important des combats navals livrés durant la guerre d'Espagne......

    Il opposa 2 croiseurs légers et 5 destroyers républicains à une force nationaliste composée de 2 croiseurs lourds et 1 croiseur léger. Elle se déroula du 5 au 6 mars 1938, à quelque 70 milles marins à l'est du cap de Palos, au sud de la péninsule Ibérique dans la région de Murcie. Elle se conclut par une victoire républicaine.

    Lors de l'éclatement de la guerre civile, la marine espagnole se partagea entre les deux camps. Le camp républicain réussit à conserver la plus grande partie des destroyers, tandis que les nationalistes gagnaient à leur camp deux croiseurs lourds dont la construction était presque achevée, le Canarias et le Baleares, sur la base d'El Ferrol au nord de la Galice.

    Dans le camp républicain, la direction des navires fut enlevée aux officiers, suspects pour la plupart d'être proches des rebelles, et confiée à des comités de marins. Mais rapidement, le manque d'officiers suffisamment formés finit par être un problème croissant. De plus, les approvisionnements en équipements, comme les torpilles, étaient irréguliers. La flotte républicaine souffrait donc d'un moral bas, d'un manque d'initiative et passait faiblement à l'action1.

    L'armada nationaliste, en revanche, était militairement soutenue par l'Italie et l'Allemagne. Elle souffrait en revanche d'un manque de navires prêts à opérer.  

    Forces en présence

    croiseur lourd Baleares en 1937.
      croiseur lourd Canarias après la modernisation.
    Navires républicains Type Navires nationalistes Type
    Libertad Croiseur léger Baleares Croiseur lourd
    Méndez Núñez Croiseur léger Canarias Croiseur lourd
    Gravina Destroyer Almirante Cervera Croiseur léger
    Lazaga Destroyer Umbe-Mendi Navire de commerce
    Sánchez Barcaiztegui Destroyer Aizkori-Mendi Navire de commerce
    Lepanto Destroyer
    Almirante Antequera Destroyer

    Combats

    Carte de la bataille du
                cap de Palos

    Arrivée des navires

    Le samedi 5 mars 1938, la flotte républicaine quitta le port de Carthagène pour une attaque contre les installations nationalistes du port de Palma de Majorque : le plan prévoyait de couler trois torpilleurs qui mouillaient dans ce port. Elle était composée de deux croiseurs légers, l'un récent (le Libertad), l'autre plus ancien (le Méndez Núñez), et de cinq destroyers

    Le même jour, les deux croiseurs nationalistes de classe Canarias, le Canarias et le Baleares, quittaient le port de Palma sous le commandement de l'amiral Manuel de Vierna, accompagnés par le croiseur léger Almirante Cervera et trois destroyers, le Velasco et deux autres de classe Teruel2. Ils étaient chargés d'escorter un convoi qui transportait du matériel depuis l'Italie, chargé sur plusieurs navires de commerce, le Umbe-Mendi et l’Aizkori-Mendi. Le Baleares, accueillant normalement 800 marins, embarquait ce jour-là 1 223 hommes, car plusieurs devaient être débarqués à Cadix : il y avait des travailleurs de la Société espagnole de construction navale (Sociedad Española de Construcción Naval ) et des jeunes de l'organisation marine de la Phalange espagnole, les Flechas Navales.

    À la tombée de la nuit, les destroyers nationalistes rentrèrent à leur base, tandis que les deux croiseurs continuaient leur patrouille.

    Premier assaut                Les deux flottes se rencontrèrent par hasard, en pleine nuit. À 00h38, le Baleares aperçut, à 330° à babord les silhouettes de plusieurs navires. Les deux flottes naviguant dans le noir, il ne faisait pas de doute que les nationalistes venaient de tomber sur des navires ennemie. Le destroyer républicain Sánchez Barcaiztegui lança deux torpilles contre le croiseur Almirante Cervera mais manqua son coup. Les nationalistes préférèrent s'écarter, pensant qu'à l'aube ils pourraient profiter de leur supériorité de feu, et les deux flottes se perdirent de vue. Les nationalistes engagèrent plusieurs manœuvres afin de se retourner. Vers 2h00, les flottes se faisaient à nouveau face.

    Deuxième assaut                           L'assaut fut décidé à 2h14. Les croiseurs nationalistes ouvrirent le feu sur le Libertad, à 5 000 mètres. Le Libertad répliqua, mais ce combat de croiseur ne donna rien, en partie à cause du manque d'expérience au combat de nuit des équipages nationaliste et républicain. Profitant de ces combats entre croiseurs, les destroyers républicains Sanchéz Barcáiztegui, Lepanto et Almirante Antequera s'approchèrent à 3 000 mètres. Ils reçurent l'ordre d'attaquer et lancèrent douze torpilles3. À 2h20, deux ou trois de ces torpilles, probablement celles du Lepanto, touchèrent le Baleares, endommageant gravement sa coque à hauteur du pont, du côté où se trouvaient les réserves de munitions. Cela déclencha une grande explosion, suivie de plusieurs autres2. Le navire se retrouva sans direction et sans électricité, alors que le feu continuait à se propager aux reste du bateau.

    L'amiral de Vierna ordonna aux autres navires nationalistes, l’Almirante Cervera et le Canarias, de poursuivre leur route, abandonnant le Baleares, qui commençait à sombrer. Les navires républicains rentrèrent, eux, à Carthagène, où ils arrivèrent à 7h50.

    Sauvetage des survivants

    À 40 milles marins du combat patrouillaient les destroyers britanniques HMS Boreas et HMS Kempenfelt, représentant les forces du traité de non-intervention. Ils rejoignirent le plus vite possible l'épave fumante du Baleares. Arrivés sur place, ils essayèrent de secourir les marins naufragés, alors que, à 5h10, le Baleares sombrait définitivement. Ils en secoururent 435, mais 786 moururent dans les eaux : l'amiral Manuel de Vierna en faisait partie Durant le sauvetage, les destroyers britanniques furent pris comme cible par l'aviation républicaine : à 8h58, neuf Tupolev SB-2 attaquèrent les navires, faisant un mort et quatre blessés sur le Boreas.

    Les blessés furent ensuite transférés sur les croiseurs nationalistes, revenus entretemps. De là, ils furent ramenés à Palma, où ils arrivèrent dans la journée du 6 mars, à 15h45. Quatre blessés moururent des suites de leurs blessures.

    Conséquences

    monument aux morts du Baleares à Palma de Majorque.

    Bien que la bataille du cap de Palos fut la plus importante bataille navale de la guerre civile, elle n'eut que peu d'impact sur le cours de la guerre, les nationalistes conservant le contrôle du littoral espagnol2. De plus, les enjeux principaux se jouaient sur terre : le 7 mars, les nationalistes lançaient une vaste offensive en Aragon, balayant les forces républicaines et coupant la zone républicaine, isolant la Catalogne du reste de l'Espagne et condamnant le gouvernement de la Républiqu. De plus, la perte du Baleares fut compensée quelques mois plus tard par la sortie du croiseur Navarra des chantiers navals en août 1938.

    Souvenir  Neuf jours après la bataille du cap de Palos, le journal nationaliste La Ultima Hora lança une campagne de souscriptions afin que soit élevé un monument en souvenir du croiseur Baleares. Des contributions vinrent aussi bien d'Espagne que d'Italie ou d'Allemagne. Le projet fut confié aux architectes majorquins Francisco et José Roca Simó, aidés du sculpteur José Oertells Cabanellas. Le budget fut bouclé à 100 000 pesetas, pour un ensemble de 22 mètres de haut, représentant une ancre accompagnée de marins blessés. Il fut prévu que le monument serait élevé dans le centre de la ville de Palma de Majorque, dans le parc « Sa Feixina », et fut inauguré le 16 mai 1947 par Franco lui-même. Le monument fut, pour des raisons politiques, diverses fois vandalisé. Quoique restauré plusieurs fois, il reste en mauvais état.

    D'autres monuments furent élevés en divers lieux. Dans la ville basque d'Ondárroa, d'où étaient originaires une cinquantaine de marins, furent également dressés deux monuments, un sur le port et un dans le cimetière. Il y en avait également dans les villes de Llerena, au musée de la Marine de Madrid, à Saint-Sébastien et à Algésiras.

    Le combat de Jambeli est une bataille navale livrée le 25 juillet 1941,

    dans le canal de Jambeli, près de Guayaquil (Équateur), pendant la guerre péruano-équatorienne de 1941.

    La bataille La canonnière équatorienne Abdón Calderón armée de deux mitrailleuses anti-aériennes et d'un petit canon est chargée d'escorter un convoi de troupes de Guayaquil à Puerto Bolivar. Le petit bâtiment est repéré par les Péruviens et les destroyers Almirante Villar et Bolognesi ont mission de l'intercepter. À la suite d'une avarie, le Bolognesi doit mettre en panne et laisse l'Amiral Villar s'éloigner pour accomplir sa mission. Les deux bâtiments ennemis se rencontrent à l'embouchure du canal de Jambeli dans le golfe de Guayaquil. La canonnière équatorienne s'engage dans le canal, poursuivie par le destroyer péruvien, beaucoup plus puissant et le combat commence.

    S'agissant de son déroulement, les sources équatoriennes et péruviennes divergent totalement. En effet, selon les premières, l'enseigne de vaisseau Rafaél Marán Valverde, capitaine de l'Abdón Calderón, engage résolument la bataille en dépit de la disproportion des forces. Faisant feu de toute son artillerie, il réussit à toucher plusieurs fois le destroyer péruvien sans subir la moindre avarie. Vaincu par le David équatorien, le Goliath péruvien doit être pris en remorque par le Bolognesi, arrivé opportunément. L'aviation péruvienne entre alors en action et tente sans succès de couler la canonnière qui se défend âprement avec ses mitrailleuses.

    La version péruvienne est toute autre. Selon le capitaine de corvette H. Tudela, le commandant du Villar, la canonnière fuyait devant son bâtiment dans le canal de Jambeli. Cependant en examinant ses cartes marines il constate que le canal est trop peu profond pour le tirant d'eau de son bâtiment et qu'il risque de s'échouer sur un haut-fond. Dès lors il donne l'ordre de suspendre la poursuite. C'est alors que la canonnière, déjà atteinte et endommagée par les canons du destroyer, ouvre le feu auquel le Villar ne peut plus répliquer que par des tirs indirects, faute de pouvoir manœuvrer. Estimant le navire équatorien hors d'atteinte, le capitaine péruvien rompt le combat et s'éloigne, sans que son bâtiment ait subi le moindre impact. Les sources péruviennes ne confirment pas non plus l'attaque aérienne.

    Escarmouche insignifiante pour les Péruviens, grande victoire navale pour les Équatoriens, il est difficile de savoir où se trouve la vérité. Toujours est-il que le 25 juillet, jour anniversaire du combat, est fêté chaque année en grande pompe par la marine équatorienne.

    http://www.eluniverso.com/2012/07/25/1/1445/hoy-recuerdan-71-anos-combate-naval-jambeli.html  

    Canal de Jambelí
    El canal de Jambelí es un canal perteneciente al Ecuador , con una pequena población a la cual sólo se puede llegar por vía marítima. En el canal tuvo lugar un enfrentamento conocido como la Batalla de Jambeli entre el cañonero Abdon Calderón y el destructor Villar. La batalla se produjo durante la guerra entre Ecuador y Perú en 1942, y terminó con victoria ecuatoriana. == EL COMBATE NAVAL DE JAMBELI ==

    Livrée le 22 octobre 1948 pendant la guerre d'indépendance d'Israël, la bataille d'El-Magdel est un affrontement naval qui se termine par une victoire israélienne sur l'Égypte.

    L'enseigne de vaisseau israélien Yohai Ben-Nun à bord d'un canot rempli d'explosifs, attaque la frégate Emir Farouk, navire amiral de la flotte égyptienne, devant Ashdod. La frégate coule corps et biens en quatre minutes.

    Le combat au large de Pusan fut livré le 25 juin 1950, le premier jour de la guerre de Corée,entre l'unique patrouilleur de la marine sud-coréenne alors en service1, le PC-701 Pak Tu San (Coréen : 백두산, s'écrit aussi Baekdusan), un ancien chasseur de sous-marin construit en 1944 aux États-Unis de 52,7 mètres (173 pieds) entré à l'origine en service dans l'US Navy sous le n° de coque PC-823 armé d'un canon de 3 pouces (calibre 76,2 mm) et de 6 mitrailleuses Browning M2 de 12,7 mm3, commandé par l'officier Nam Choi Yong et disposant d'un équipage de 73 hommes et un navire de transport à vapeur armé nord-coréen de mille tonnes à 18 milles nautique au large de Pusan.

    Ce dernier est intercepté fortuitement de nuit alors qu'il s'apprêtait à débarquer 600 soldats de l'armée nord-coréenne sur les côtes sud-coréennes. Après un combat acharné, le transporteur est coulé.

    Cet engagement est le premier combat entre navires de surface du conflit.

    Dans la nuit du 25 au 26 juin 1950, sur la côte Est de la Corée du Sud, le PC-701 avec 2 dragueurs de mines ex-YMS-518 et YMS-512 patrouille contre les infiltrations venant du Nord sous le commandement tactique de l'officier Chai Yonu Nam .

    À une vingtaine de milles du port de Pusan, alors que le soleil vient de se coucher, de la fumée a été observée sur l'horizon au nord de la position des trois navires. Comme le YMS-512 avait des problèmes de moteur et ne pouvait faire que 8 nœuds, le PC-701 a quitté la formation pour enquêter.

    pusan

    Le PC-701 active une lumière clignotante et ne recevant pas de réponse, a tourné le projecteur sur l'intrus. La lumière révèle un cargo sans pavillon avec une estimation de 600 à 1 000 soldats sur ses ponts, on sut plus tard qu'il s'agissait de 600 hommes du 3e bataillon du 766e régiment d'infanterie indépendant crée spécifiquement pour les opérations amphibies. Les mitrailleuses lourdes montées à l'arrière de ce navire ouvrent rapidement le feu.

    Des projectiles touchent le pont du PC-701 tuant le barreur et en blessant grièvement l'officier de pont. Le patrouilleur a riposté et dans ce duel acharné d'une vingtaine de minutes, le cargo a été coulé entre Pusan et l'île Tsushima.

    Sans la position fortuite du PC-701 et les qualités de combat de son équipage, la Corée du Nord aurait pu débarquer avec succès des troupes dans le port de Pusan et s'en emparer vu le mauvais état de préparation au combat de celui-ci.

    Dans un tel cas, les forces alliées n'auraient pu prendre pied sur la péninsule, le périmètre de Busan demeurant suite à l'offensive générale la seule zone libre du pays et cela aurait empêché la contre-offensive américaine en Corée. Cette seule action navale pourrait bien avoir empêché la chute de la Corée du Sud

    CommémorationLors du 60e anniversaire de ce combat en 2010, une réplique du navire nord-coréen fut coulé par des navires sud-coréen. Cet évènement est à mettre dans le contexte de l'incident de Baengnyeong où une corvette du Sud a été coulée par les forces du nord le 26 mars 2010

    La bataille navale de Chumunjin est livrée le 2 juillet 1950, pendant la guerre de Corée (1950-1953)

    Le 25 juin 1950, les forces de la Corée du Nord envahissent la Corée du Sud, balayant impitoyablement toute résistance. Le même jour, en l'absence de l'Union soviétique qui a décidé de boycotter la séance, le conseil de sécurité des Nations unies vote une résolution demandant le retrait des assaillants et le 28, recommande aux états membres de l'organisation, d'assister la République de Corée.

    Alors que les premières forces terrestres américaines n'arrivent en Corée que le 1er juillet, l'US Navy intervient dès le 26 juin, avec l'évacuation de 700 personnes du port d'Inchon tandis que la première action de guerre est accomplie le 29 par le croiseur USS Juneau (CL-119) de 6 000 t., qui bombarde les positions nord-coréennes à Bokuko Ko, sur la côte est.

    Déroulement de la bataille

    vedette lance-torpille no 21 de la marine nord-coréenne dans un musée.

    Le 2 juillet suivant, le Juneau patrouille le long de cette côte, en compagnie de deux navires de la Royal Navy : le croiseur HMS Jamaica (C44) de 8 770 t. et la frégate HMS Black Swann (L57). Au large de Chumunjim, la petite escadre intercepte un convoi de 10 petits cargos nord-coréens chargés de munitions et escorté par quatre torpilleurs et deux canonnières. Dès l'apparition des bâtiments alliés et nonobstant la disparité de puissance, les vedettes coréennes engagent immédiatement le combat, pendant que les cargos et les canonnières tentent de fuir. Trois1 des vedettes sont endommagées ou coulées par les navires alliés qui s'en prennent ensuite au convoi, dont ils détruisent sept cargos.

    Les pertes humaines coréennes sont inconnues; deux marins sont recueillis par le Jamaica. Aucun des bâtiments alliés n'est touché lors de l'engagement, qui est par ailleurs la seule action purement navale du conflit qui implique un navire américain2.

    La propagande nord-coréenne prétend avoir coulé le croiseur USS Baltimore dans cette bataille alors que ce navire n'a pas participé à ce conflit et est resté en service jusqu'en 1956, puis démoli à Portland en 1972.

    Les incidents du golfe du Tonkin sont survenus les 2 et 4 août 1964.

    Des torpilleurs nord-vietnamiens et deux destroyers américains, le USS Maddox (DD-731) et le USS C. Turner Joy, ont échangé des tirs de canons.

    Cet affrontement a mené à la guerre du Viêt Nam.

    L'existence de l'affrontement du 4 août a longtemps été controversée. Des éléments ultérieurs, dont un rapport rendu public en 2005 par la National Security Agency, indiquent qu'il n'y a pas eu d'attaque nord-vietnamienne le 4 août, mais que les équipages américains y ont cru de bonne foi

    vietnam

    Le combat de Mormugão ou Marmagao est une bataille navale livrée le 18 décembre 1961 lors de la conquête militaire par l'Inde du territoire portugais de Goa.

    Colonie portugaise depuis le XVIe siècle, le territoire de Goa  est revendiqué par l'Inde indépendante dès 1947. À la différence de la France qui accepte la rétrocession pacifique de ses comptoirs indiens, le Portugal repousse toutes les demandes indiennes. Considérant que la voie diplomatique conduit à une impasse, les dirigeants indiens décident la reconquête manu militari des territoires contestés. L'armée indienne lance en conséquence le 17 décembre 1961, dans le cadre de l'opération Vijay, une puissante offensive terrestre, aérienne et navale contre les garnisons portugaises.

    Le combat

    Le Portugal n'a pas imaginé que l'Inde tenterait de reprendre par la force le territoire de Goa. Il n'a donc sur place que quelques unités peu armées, suffisantes pour assurer le maintien de l'ordre de la colonie mais totalement inadéquates pour s'opposer à l'offensive qui s'annonce. Sur le plan maritime, l'escadre portugaise se compose en tout et pour tout de quatre navires obsolètes: l’Alfonso de Albuquerque, un antique aviso entré en service en 1935 et trois vedettes de l'administration des douanes.

    Dans la matinée du 18 décembre, l'aviso qui mouille dans le port de Mormugão est attaqué par trois frégates indiennes : l'INS Betwa , l'INS Beas (toutes deux appartenant à la classe Léopard) et l'INS Cauvery. Nonobstant la disparité écrasante des forces en présence, Antonio da Cunha Aragão, le commandant de l'aviso, refuse d'amener son pavillon et ouvre le feu sur les bâtiments adverses. Le combat est cependant trop inégal et touché à plusieurs reprises, l'aviso est sabordé par son équipage, avant d'être abandonné. Le commandant Aragão est grièvement blessé et l'un des matelots portugais est tué. Les frégates indiennes sortent totalement indemnes de l'engagement. Elles ont également tiré sur les installations portuaires de Mormugão blessant plusieurs militaires portugais lors de ce bombardement.  

    betwa   

    Conséquence  Inutile et sans espoir, le combat de Mormugão n'a été livré par Cunha Aragão que pour l'honneur du Portugal et de sa marine. Un affrontement similaire a lieu le même jour devant Diu et lors duquel la vedette portugaise Vega, armée d'une seule pièce de 20 mm est coulée par l'aviation indienne après une résistance acharnée. Les combats terrestres ne sont pas plus heureux pour les troupes lusitaniennes, submergées par l'offensive indienne qui atteint tous les buts qu'elle s'était fixée.e combat de Mormugão ou Marmagao est une bataille navale livrée le 18 décembre 1961 lors de la conquête militaire par l'Inde du territoire portugais de Goa.

     

    La bataille de la mer d'Arafura est livrée le 15 janvier 1962

    au large des côtes de l'actuelle province indonésienne de Papouasie alors nommé Nouvelle-Guinée occidentale, sur l'île de Nouvelle-Guinée. Les Indonésiens appellent cette bataille Pertempuran Laut Aru (« bataille de la mer d'Aru », du nom de l'archipel voisin, les îles Aru).

    La mer d'Arafura est un petit bassin d’eau chaude d’environ 700 000 km2 bordant les îles sud de l’Indonésie et les récifs nord de l’Australie. Il a une profondeur moyenne de 50 m (200 m au maximum). Il se subdivise ensuite à l'Est dans le golfe de Carpentarie.  

    L'affrontement       Au début des années 1960, les Pays-Bas décident d'accélérer le processus de décolonisation de la Nouvelle-Guinée néerlandaise par le biais d'élections. L'Indonésie qui revendique la souveraineté sur la région, s'oppose au processus indépendantiste et décide de procéder à un débarquement militaire.

    À cette fin elle dépêche sur place 3 vedettes lance-torpilles de la marine indonésienne de la classe Jaguar (en) (de fabrication allemande) transportant de l'infanterie de marine, les KRI Matjan Tutul, KRI Matjan Kumbang et KRI Harimau.jaguar

    Le 15 janvier 1962, la flottille est interceptée en mer d'Arafura par le destroyer Hr. Ms. Utrecht (de la classe Friesland (en)), la frégate Hr. Ms. Evertse et des avions Lockheed P2V Neptune et « Fairey Firefly » de la marine royale néerlandaise. Dans l'affrontement qui s'ensuit, le Macan Tutul est coulé. Plusieurs marins et soldats sont tués, dont le commandant de l'expédition, le commodore Yos Soedarso, considéré aujourd'hui en Indonésie comme un héros national. Son nom a été donné à une des îles du lieu de la bataille, anciennement appelée Kimaam ou Dolok.

    destroyer Hr. Ms. Friesland

    Fin du conflit

    Les Pays-Bas sont soucieux de ne pas envenimer le conflit et de lui trouver une issue pacifique, alors que l'URSS a lancé un ultimatum et ordonné à douze sous-marins de la marine soviétique présents sur zone (officiellement sous pavillon indonésien) de se tenir prêts à couler tout navire s'approchant de la Nouvelle-Guinée occidentale à partir du 5 août 1962. Le 31 juillet 1962, par l'accord de New York, ils acceptent de transférer l'administration de la région à l'Autorité exécutive temporaire des Nations unies, qui la remet définitivement à l'Indonésie en 1963.